Histoire du groupement de mukangala dans la chefferie de Luindi en territoire de Mwanga de 1930-2019par Alexandre Mukamba Mulungula Institut supérieur pédagogique de Bukavu - Graduat 2021 |
II.4.5. RELIGIONLa majorité de la population de la population actuelle du groupement de Mukangala est chrétienne. Ce sont des catholiques de la paroisse Mukasa de Kasika. C'est la première église construite dans ce groupement par les colons belges. Elle a une chapelle à Kashaka. Les protestants sont encore plus nombreux et dominent tout le groupement avec au moins une église par localité. Il s'agit principalement de la Communauté des Eglises Libres de Pentecôte en Afrique (5ème CELPA) qui compte vingt églises. Elle est suivie de la Communauté des Eglises de Pentecôte en Afrique Centrale (8ème CEPAC) avec cinq églises. Avant l'introduction du christianisme, les habitants de Mukangala croyaient en l'existence d'un être suprême à qui on donnait du respect et qu'on appelait « Namahanga » pour signifier Dieu créateur, le Tout Puissant. Ils croyaient également en survivance des ancêtres après la mort58(*). Quels que soient les dangers auxquels l'église est exposée, elle fournit des efforts pour convertir les gens en leur apprenant à s'auto-protéger et s'auto-promouvoir. Pendant les 24 années sur lesquelles porte notre étude, soit de 1998 à 2022, l'Eglise a initié la population de Mukangala et surtout ses fidèles à parler la langue kiswahili qu'elle utilise dans la prédication de l'évangile. Elle initie ainsi, à la fois ses anciens et évangélistes qui prêchent en cette langue et ses fidèles qui suivent la prédication. Avant les massacres, la prédication se faisait uniquement en Kinyindu, surtout dans les localités de Pinga, Mulamba et Kalangilo aux villages Mushinga et Kanenge. Sur le plan moral, les habitants de Mukangala craignent ont appris avec la religion à ne plus nuire aux autres par la magie et la sorcellerie. Ils évitent et abandonnent progressivement les pratiques maléfiques grâce à l'évangile qu'ils reçoivent. La majorité de jeunes filles sont attirées par le mariage religieux et évitent le vagabondage sexuel. Elles aiment fréquenter les chambres des prières, les chorales et les personnes qu'elles trouvent dignes pour qu'elles tirent d'elles des bons conseils. En plus de l'évangélisation pure, l'Eglise a favorablement contribué au développement dans l'entité sous étude en réhabilitant et en construisant des écoles primaires et secondaires et par des formations professionnelles à l'intention de la population locale59(*) * 58Zamukulu Milenge, H., op.cit., p.18. * 59 CADDHOM, Rapport sur les massacres de Kasika, 2006, pp.3-5. |
|