Aix-Marseille Université (AMU) Faculté
des Sciences du Sport de Marseille
Master 1 EOPS
Année 2021 - 2022
Mémoire présenté par Léo
GAGNEPAIN
Évaluation de l'effet
d'une étude posturale dynamique cycliste
sur le rendement énergétique,
à court terme, chez le cycliste entraîné
Tuteur universitaire
Jérôme LAURIN
Maître de Conférences - Faculté des
Sciences du Sport
Responsable de stage Joël STEVE
Fondateur - Président - Ergonome
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Table des matières
I. Mise en contexte 3
II. Cadre théorique 3
II.1. Etude posturale cycliste 4
II.2. Amélioration du confort et prévention des
pathologies 8
II.3. Amélioration de la performance 9
III. Méthode 10
III.1. Participants 10
III.2. Tâches et matériel 10
III.2.1. Phase de test cardiorespiratoire cycliste 11
III.2.2. Phase d'étude posturale dynamique cycliste 12
III.3. Analyse des données 15
III.3.1. Echelle d'ajustements du vélo 15
III.3.2. Fréquence cardiaque 15
III.3.3. Consommation d'oxygène 16
III.3.4. Rendement énergétique 16
IV. Résultats 17
IV.1. Ajustements du vélo 17
IV.2. Fréquence cardiaque 17
IV.3. Consommation d'oxygène 18
IV.4. Rendement énergétique 19
IV.5. Synthèse 20
V. Discussion 21
V.1. Analyse des résultats 21
V.2. Limites 23
V.3. Perspectives d'amélioration 23
VI. Conclusion 23
VII. Bibliographie 24
VIII. Annexes 27
I. 3
Mise en contexte
Ce mémoire présente le travail de recherche
effectué lors de mon stage de Master 1 en Entraînement et
Optimisation de la Performance Sportive chez Velofitting, à Nice et
Marseille. Ce travail découle de questions liées aux
études posturales cyclistes réalisées par Joël STEVE
pour Velofitting, auxquelles j'ai pu assister en mai 2021. Cette
société a pour objectif d'optimiser le positionnement des
cyclistes sur leur vélo en proposant des études posturales
dynamiques en 3 dimensions, et s'occupe notamment de l'équipe
professionnelle cycliste AG2R Citroën et de la Fédération
Française de triathlon. C'est alors que ce projet de stage a pris forme,
au contact de cyclistes aux morphologies, niveaux et disciplines
variées.
Cette expérience professionnelle m'a permis de mettre
en pratique de nombreuses connaissances théoriques en découvrant
le milieu passionnant de l'optimisation de la performance sportive par le biais
de l'ergonomie cycliste. La mise en place et la gestion d'un protocole
expérimental de la réalisation des tests physiologiques aux
études posturales cyclistes, ont fait partie de mon quotidien de
chercheur-ergonome-stagiaire de fin mars à début mai dernier. Mon
investissement ne s'est pas seulement résumé à ce mois et
demi d'expérimentation, mais aussi à l'amélioration et
à la validation bibliographique du support de présentation de
Velofitting, dédié à la formation des nouveaux
franchisés. Sous la tutelle du président et fondateur de
Velofitting, Joël STEVE, j'ai pu bénéficier de
l'expérience d'un ergonome accompli, de ses connaissances
aiguisées ainsi que de nombreux conseils éclairés. Je
tiens à le remercier tout particulièrement pour son soutien et
pour les opportunités qu'il a su m'offrir.
II. Cadre théorique
En cyclisme, l'Homme et la machine interagissent constamment
ainsi il est essentiel d'adapter le vélo aux caractéristiques du
sportif et de sa pratique.
Dans ce contexte, il convient d'étudier un ensemble de
variables liées à l'optimisation de la performance comme la
biomécanique, l'aérodynamique, la physiologie et la psychologie,
variant selon le type de pratique (vélo de route, vélo de
triathlon, vélo de contre-la-montre) et les motivations de l'individu
(pratique en compétition ou en loisir). L'optimisation de la position
sur le vélo nécessite des ajustements aux interfaces
mains-guidon, bassin-selle et pied-pédale afin d'assurer une synergie
harmonieuse entre l'activité des muscles et la cinématique
articulaire des membres inférieurs et supérieurs (Holliday et
al., 2019). Une position inappropriée peut, dans un premier temps,
affecter la perception de confort et de douleur pendant la pratique, puis, dans
un second temps, provoquer des
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pathologies entraînant un arrêt temporaire ou
définitif du cyclisme (Priego Quesada et al., 2019). Les
principales pathologies se manifestent au niveau du genou et concernent 15
à 33 % des individus (Bini et Bini, 2018). Les maux de dos et les
douleurs aux cervicales touchent quant à eux près de 60 % des
cyclistes (Mellion, 1991). La gestion des blessures implique
généralement, entre autres, un ajustement de la position. En
parallèle, de nombreuses études ont montré une relation
entre la position sur le vélo et la performance, pouvant se
caractériser notamment par une meilleure efficacité dans la
technique de pédalage (Menard et al., 2016). En outre, la
position sur le vélo peut impacter les variables physiologiques et
notamment la consommation d'oxygène et le rendement mécanique
(Ferrer-Roca et al., 2014). Enfin, il est essentiel d'optimiser la
position du cycliste sur le plan aérodynamique afin de minimiser la
résistance de l'air à l'avancement (Debraux et al.,
2011). Outre la position, le matériel utilisé est primordial
à prendre en compte pour optimiser l'interaction entre l'individu et sa
machine. Dans cette optique, plusieurs évolutions technologiques, telles
que les pédales automatiques et l'ergonomie des selles, ont
entrainé une amélioration significative de la performance, de la
santé et du confort des cyclistes (Hintzy et al., 1999 ;
Toth et al., 2005). Les recherches et les évolutions
technologiques présentées ci-dessus montrent les avancées
notables au cours de ces dernières années en termes d'ergonomie
en cyclisme. Cependant, il apparait qu'une multitude de variables peuvent
impacter la position d'un individu sur le vélo : la morphologie, les
motivations, le type de pratique, le matériel utilisé, le
terrain, les déséquilibres posturaux... De plus, nombre d'entre
elles ont pour l'instant été très peu explorées ou
sont souvent négligées. L'objectif de ce travail consistait
dès lors à développer de nouvelles connaissances sur les
études posturales cyclistes, mettre en lumière leurs impacts sur
la performance cycliste (route et triathlon) et ainsi générer un
faire-valoir pour l'entreprise de positionnement cycliste Velofitting. Ces
connaissances ont pour ambition de s'adresser aussi bien aux chercheurs qu'aux
pratiquants, entraîneurs et ergonomes cyclistes.
II.1. Etude posturale cycliste
L'intensification des recherches dans le domaine de
l'étude posturale a permis des avancées scientifiques et
technologiques considérables ces dernières années
(Braeckevelt et al., 2019). Secteur d'activité en forte
croissance, l'ergonomie cycliste travaille avec 3 types de systèmes
d'études posturales s'appuyant soit sur des mesures
anthropométriques en statique (e.g Morphologics, Saint-Malo, France),
soit sur des mesures de la cinématique articulaire en 2 dimensions
(e.g. Motion Metric, Scottsdale, USA ; Cycling 2DMA, Stt Systems,
Saint Sébastien, Espagne) ou en 3 dimensions (e.g. Cycling
3DMA, Stt Systems, Saint Sébastien, Espagne ; Retül, Boulder,
Colorado, USA). Des équipements complémentaires sont parfois
utilisés par les ergonomes cyclistes comme des outils pour optimiser le
réglage des cales de chaussures (e.g. ML Cleat, Morphologics).
Quel que soit le système utilisé, la
5
première étape d'une étude posturale
consiste à réaliser un entretien avec le cycliste afin
d'identifier sa pratique plutôt récréative ou
compétitive (Braeckevelt et al., 2019). Il est également
nécessaire d'examiner cliniquement l'individu afin de déceler
d'éventuelles limitations articulaires, raideurs musculaires (Sauer
et al., 2007) et déséquilibres posturaux (Dinsdale &
Dinsdale, 2011). Si le cycliste souhaite être conseillé pour
l'achat d'un vélo, les informations obtenues lors de cet entretien et de
cet examen clinique permettent de définir une géométrie de
cadre adaptée en termes de longueur, de largeur et d'angles (Cf. Figure
1). Les principales cotes à prendre en considération dans la
géométrie du vélo sont l'angle du tube de selle
(lié au recul de selle), la longueur du tube horizontal (liée
à la longueur selle-cintre) et la hauteur de la douille de direction
(liée à la différence de hauteur selle-cintre). Depuis
quelques années, les constructeurs de cycles s'appuient sur le
reach (distance horizontale entre le boîtier de pédalier et
le sommet de la douille de direction) et le stack (distance verticale
entre le boîtier de pédalier et le sommet de la douille de
direction) pour décrire la géométrie d'un vélo (Cf.
Figure 1). L'empattement, qui correspond à la distance entre les moyeux
avant et arrière, est également à prendre en compte quant
à la maniabilité du vélo. Il est également
essentiel de prendre en compte le type de matériau qui compose le
vélo car celui-ci influence à la fois la masse et la
rigidité de la machine. La rigidité du cadre, liée
à la déformation du matériau pendant la pratique, doit
être adaptée au niveau et aux attentes de l'individu. Un cadre
très rigide permet d'optimiser la transmission de puissance tandis qu'un
cadre plus souple absorbe mieux les vibrations et est donc en principe plus
confortable à piloter.
1 Longueur tube de selle (mm)
2 Longueur tube sup (axe/axe)
3 Hauteur boîtier de pédalier
4 Longueur base
5 Angle du tube de selle (°)
6 Angle de direction (°)
7 Déport de fourche (mm)
8 Chasse (mm)
9 Axe BP - axe roue AV (mm)
10 Empattement (mm)
11 Hauteur dégagement entre-jambe (mm)
12 Hauteur douille de direction (mm)
13 Stack (mm)
14 Reach (mm)
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|
Figure 1 : Exemple de la géométrie d'un
cadre de vélo
En complément du type de cadre et de sa
géométrie, il est nécessaire de choisir les composants du
vélo qui s'adapteront au mieux à la morphologie de l'individu
telles que la forme du cintre (largeur, hauteur et profondeur), la longueur des
manivelles et le type de selle (De Vey Mestdagh, 1998). L'étude
posturale consiste ensuite à régler les trois zones de contact
entre l'individu et sa machine : l'interface
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cale-chaussure-pédale, l'interface bassin-selle et
l'interface mains-guidon (Silberman et al., 2005). Avant d'ajuster les
périphériques du vélo, l'expert doit optimiser le
réglage des cales de chaussure (si le vélo du cycliste est muni
de pédales automatiques). Pour ce faire, trois réglages sont
nécessaires : (1) l'engagement (position antéropostérieure
selon la morphologie des deux pieds), (2) la rotation et (3) la position
médio-latérale ou Q-Factor (Cf. Figure 2).
Figure 2 : Paramètres de réglages des
cales de chaussure en cyclisme (1) engagement, (2) rotation et (3) position
médio-latérale ou Q-Factor
Ensuite, l'expert doit réaliser plusieurs
réglages sur le vélo (Cf. Figure 3). Tout d'abord, l'interface
bassin-selle, englobant la hauteur et le recul de selle, doit être
ajustée. En cas de modification de la longueur des manivelles, du type
de selle, du type de pédale ou du type de chaussure, la hauteur et le
recul de selle doivent être réajustés. Le
Q-Factor, correspondant à la distance entre les deux faces
externes des manivelles dans le plan horizontal, est quant à lui
dépendant de la géométrie du vélo. Cependant,
l'écartement médio-latéral entre les pieds peut être
légèrement adapté de façon à assurer un bon
alignement entre la hanche, le genou et la cheville. La réunion de ces
paramètres va permettre d'optimiser la cinématique articulaire
des membres inférieurs lors du pédalage. Dans un second temps, le
positionnement du cintre (guidon) doit être réglé dans
l'axe horizontal et dans l'axe vertical afin d'optimiser la longueur
selle-cintre et la différence de hauteur selle-cintre. La longueur
selle-cintre peut être modifiée en faisant varier la longueur de
la potence (liaison entre axe de direction et cintre) ou la profondeur du
cintre (i.e. reach). La différence de hauteur selle-cintre peut
quant à elle être modifiée en ajoutant ou en enlevant des
bagues entre le jeu de direction et la potence. De plus, cette variable est
influencée par la hauteur du cintre (i.e. drop) lorsque le
cycliste utilise une position des mains au creux du cintre. Le type de cintre
et sa position horizontale/verticale sont déterminant dans l'inclinaison
du buste.
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Figure 3 : Paramètres de réglages d'un
vélo de route/triathlon : (1) centre de selle et inclinaison, (2)
hauteur
de selle, (3) recul de selle, (4) longueur des
manivelles, (5) longueur selle-cocotte, (6) longueur selle-axe direction, (7)
différence de hauteur selle-cintre, (8) Q-Factor, (9) longueur
axe roue-cintre, (10) longueur axe roue-commandes freins, (11) longueur axe
roue-prolongateur, (12) longueur selle-prolongateur, (13) largeur
de cintre, (14) drop, (15)
reach
Comme précisé préalablement, tous ces
réglages sont fondés sur des mesures anthropométriques
prises en statique ou des mesures de la cinématique articulaire en
dynamique (Bini, 2016). Néanmoins, Bini et Hume (2018) estiment que les
angles articulaires mesurés en statique ne représentent pas
véritablement ceux du pédalage et seraient ainsi moins
précis. Cependant, la littérature présente des plages
d'angles optimales relativement étendues (Ferrer-Roca et al.,
2011) et différentes d'une société à l'autre
(e.g. Retül ; Shimano Bikefitting, Shimano Inc., Sakai City,
Osaka, Japon). Il faut alors être conscient qu'une position optimale,
combinant performance, santé et confort, se trouve entre deux valeurs et
qu'un écart de quelques millimètres n'est pas dommageable pour le
cycliste (Braeckevelt et al., 2019). De plus, notre organisme -
précisément pour recruter les muscles des membres
inférieurs - s'adapte aux changements mineurs s'il lui est
accordé une période d'adaptation avec une baisse de la charge
d'entraînement, pour intégrer le nouveau schéma moteur
(Bini, 2016). Braeckevelt et al. (2019) ont évalué les
ajustements de position réalisés avec des systèmes de
positionnement dynamiques par des entreprises d'étude posturale cycliste
utilisant soit la même technologie, soit des technologies
différentes. Ils ont observé des écarts importants de
réglages (de l'ordre de plusieurs centimètres pour la hauteur de
selle notamment) suivant le système utilisé. Etonnamment, cet
article a également mis en exergue une grande variabilité des
réglages d'un bikefitter (technicien réalisant des
études posturales cyclistes) à l'autre, utilisant la même
technologie.
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A partir de là, plusieurs questions peuvent se poser :
Certains d'entre eux ont-ils commis des erreurs dans le protocole
d'étude posturale en raison d'un manque de formation ? Ces
bikefitters intégraient-ils une dimension subjective dans
leur(s) réglage(s) ? Serait-il trop complexe, pour les bikefitters
revendeurs/mécaniciens cycles sans formation à la
biomécanique, d'utiliser un système de mesure dynamique ? Autant
de questions suggérant qu'un choix minutieux du professionnel en charge
de l'étude posturale cycliste est primordial. Cette récente
étude montre qu'il est nécessaire de poursuivre les recherches
dans le domaine de l'étude posturale en cyclisme afin d'accroître
les connaissances scientifiques, de standardiser les différentes
approches mais également de mieux former les professionnels de
l'ergonomie cycliste.
II.2. Amélioration du confort et
prévention des pathologies
D'après Johnston (2007), la pratique du cyclisme, par
ses faibles contraintes articulaires, peut être un moyen de
rééduquer des sujets atteints d'un trouble physique.
Néanmoins, pour prévenir les blessures non-traumatiques, il est
essentiel de réduire au maximum ces contraintes (Menard et al.,
2020). De ce fait, une synergie équilibrée entre la
cinématique articulaire et les groupes musculaires des membres
inférieurs et supérieurs doit être garantie (Holliday et
al., 2019). La sollicitation importante du membre inférieur en
flexion/extension génère, chez bon nombre de cyclistes, des
tendinopathies du genou (Bini & Bini, 2018). De plus, douleurs dorsales et
cervicales s'y ajoutent, concernant plus d'un cycliste sur deux (Mellion,
1991). Dans certains cas, ces douleurs et/ou pathologies entraînent une
période de repos et de soins contraignante (Ruby et al., 1992),
ainsi, la gestion des blessures en cyclisme doit passer de prime abord par la
compréhension du mécanisme déclencheur pour ensuite en
éliminer la cause (Bini & Bini, 2018). L'ajustement de la position
sur le vélo ou du matériel rentre souvent en ligne de compte
à ce moment-là (Mellion, 1991). Selon Holmes, Pruitt et Whalen
(1994), plusieurs facteurs liés à l'interface homme-machine
peuvent expliquer l'apparition de ces problèmes : (i) La configuration
symétrique du vélo tandis que le corps humain ne l'est pas
forcément (e.g. membre inférieur plus long, scoliose,
etc.). Celle-ci causerait des contraintes musculo-tendineuses. (ii) Le nombre
de tours de pédale s'élevant à près de 5000 par
heure, cela implique qu'un réglage inadapté du vélo peut
s'avérer néfaste dans le temps. (iii) La liberté de
mouvements des membres inférieurs réduite par les pédales
automatiques accroît le risque de pathologies en cas de mauvais
réglage. Tous ces paramètres requièrent un ajustement
minutieux de la position afin d'optimiser la biomécanique de
pédalage. Il a dernièrement été montré
qu'une étude posturale personnalisée s'associait à une
diminution de la perception de la douleur et à un meilleur confort sur
le vélo (Priego Quesada et al., 2019). Selon Ayachi et ses
collaborateurs (2015), une
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enquête réalisée auprès de 244
cyclistes met en exergue l'essentialité de la notion de confort pour 90
% des répondants. De plus, le choix des composants du vélo
(géométrie cadre/selle/cintre, matériaux), les ajustements
posturaux (position cales/selle/cintre) et la condition physique
influenceraient fortement le confort perçu par les cyclistes. Le dernier
point fait référence aux augmentations brutales et
incontrôlées des charges d'entraînement (surtout en volume)
pouvant être à l'origine de douleurs et blessures en cyclisme
(Asplund & St Pierre, 2004).
II.3. Amélioration de la performance
En 2013, Bini et ses collaborateurs ont reconnu que la
performance en cyclisme pouvait être influencée par la
cinétique de pédalage, et plus précisément la
direction des forces sur les pédales. En effet, la direction et
l'amplitude de la force appliquée sur chaque pédale vont
définir la puissance mécanique produite, pour une cadence de
pédalage donnée (Grappe, 2009). Sur le plan physiologique,
l'optimisation posturale cycliste permet d'améliorer l'efficience du
mouvement de pédalage, autrement dit réduire le besoin
énergétique pour pédaler. En s'appuyant sur la
consommation d'oxygène (V?O2), la fréquence cardiaque
(FC) et le rendement mécanique (Gross Efficiency, GE), plusieurs
chercheurs ont voulu comparer différents ajustements posturaux (e.g.
Ferrer-Roca et al., 2014). Le GE correspond au rapport de la
puissance mécanique développée au niveau des
pédales (W) sur la puissance métabolique (énergie totale
dépensée par unité de temps, J·sec-1)
(Ferrer-Roca et al., 2014). Cette variable physiologique serait un
paramètre clé de la performance en cyclisme (Jobson et
al., 2012). Dans ce mémoire, nous nous appuierons sur la
formule de Brouwer (1957) pour calculer le GE, décrite par Moseley et
Jeukendrup (2001).
Enfin, l'optimisation de la position amène à
minimiser la résistance aérodynamique qui peut représenter
plus de 90 % de la résistance totale à l'avancement lorsque le
cycliste se déplace à une vitesse supérieure à 50
km/h sur un terrain plat (Debraux et al., 2011). La réduction
de cette résistance permet d'augmenter la vitesse de déplacement
pour une même puissance mécanique. Néanmoins, un
cyclotouriste privilégiera le confort alors qu'un compétiteur
optera pour une position plus « agressive » (buste à
l'horizontale), réduisant sa résistance aérodynamique
(García-López et al., 2008).
En définitive, cette posture, gardée durant
plusieurs heures, se doit de ne pas être trop contraignante ce qui
demande de trouver le juste équilibre entre confort et performance (De
Vey Mestdagh, 1998).
La question qui se pose alors est de savoir si une
étude posturale dynamique cycliste réalisée par
Velofitting entraîne une amélioration du rendement
énergétique à court terme, chez le cycliste
entraîné.
10
Pour ce faire, un groupe de participants a
réalisé deux efforts modérés cyclistes identiques
sur home-trainer, à une semaine d'intervalle, durant laquelle une
étude posturale dynamique cycliste a été
réalisée avec Velofitting. Nous nous sommes dès lors
appuyés sur le système utilisé par Velofitting, le
système Retül (Boulder, Colorado, USA) mais également sur un
home-trainer (Vortex Smart modèle T2810, Tacx, Wassenaar, Netherlands)
ainsi que le matériel de métrologie mis à disposition par
la Faculté des Sciences du Sport de Marseille, à savoir un
appareil de mesure de VO2 (Fitmate PRO, Cosmed, Brignais, France) et un
cardiofréquencemètre (T34 HR, Polar, Kempele, Finland).
Nous avons effectué des comparaisons entre les
données issues des tests pré et post étude posturale pour
le groupe expérimental, en parallèle de celles du groupe
contrôle qui n'a pas fait d'étude posturale.
III. Méthode
III.1. Participants
Sept adultes cyclistes et/ou triathlètes volontaires (7
hommes, 38 ans #177; 9,8 ans) ont participé à l'étude. Les
participants étaient issus de la population des Bouches-du-Rhône
(13) et des Alpes-Maritimes (06). Le recrutement s'est fait par communication
personnelle et celle de Velofitting sur ses réseaux sociaux. Les
critères d'inclusion étaient les suivants : (i) avoir une
pratique régulière du cyclisme, (ii) ne pas avoir une pathologie,
un traumatisme ou une douleur au niveau des membres inférieurs
(arthrose, tendinite...), (iii) ne pas avoir subi une opération du
membre inférieur au cours des 6 derniers mois, (iv) ne pas
présenter de troubles cardio-vasculaires et circulatoires. Les
participants ont donné leur consentement écrit avant le
début de leur passation. Le protocole a été
approuvé par la Faculté des Sciences du Sport de Marseille et le
Centre Médico Sportif de Nice.
L'échantillon de sept participants a été
divisé en deux groupes afin d'inclure un groupe expérimental
(n=4) et un groupe contrôle (n=3, pas d'étude posturale).
III.2. Tâches et matériel
Le protocole expérimental était divisé en
deux phases principales :
1. Une phase de test cardiorespiratoire cycliste sur
home-trainer
2. Une phase d'étude posturale dynamique cycliste
réalisée par Velofitting
III.2.1. Phase de test cardiorespiratoire cycliste
Matériel. Un home-trainer cycliste
connecté, Tacx Vortex Smart T2810 (Cf. Figure 4) a été
utilisé pour acquérir la cadence (rpm) et la puissance (W)
développée pendant l'effort cycliste. Il permet aussi de fournir
la résistance souhaitée à la roue arrière. Les
données d'effort du Tacx Vortex ont été transmises
à un ordinateur portable (HP EliteBook) via le protocole de
réseau sans fil ANT+. Un appareil de mesure de V?O2
couplé à un cardiofréquencemètre, respectivement
Fitmate PRO et Polar T34 (Figure 5), ont été utilisé pour
acquérir le V?O2 (mL/min/kg), la ventilation (VE, L/min) et
la FC (bpm). Un ventilateur était placé devant le participant
pour mieux réguler sa température corporelle.
11
Figure 4 : Tacx Vortex Smart et antenne ANT+
|
Figure 5 : Fitmate PRO et Ceinture Polar T34
|
Procédure. Les deux groupes de
participants ont réalisé un premier effort de 30 min avec leur
matériel personnel habituel (vélo, chaussures) sur le
home-trainer, avec le masque de V?O2 et le
cardiofréquencemètre. Cette phase de test était
précédée d'un échauffement de 8 min de
pédalage à puissance et cadence libres. Le test s'est basé
sur un protocole défini avec le logiciel Tacx en fonction de
données physiologiques et morphologiques individuelles (taille, masse,
FTP : Functional Threshold Power, correspondant à la puissance
qu'un individu est en mesure de développer pendant 1 h)
préalablement renseignées via un questionnaire. Ce protocole de
30 min était paramétré de sorte que le home-trainer
génère une résistance constante équivalente
à 90 % de la FTP du sujet, pour réaliser un effort sous-maximal
stable proche du seuil ventilatoire (SV) afin de limiter les dérives
importantes de V?O2 et FC. La consigne donnée au sujet a
été de maintenir sa puissance cible (90 % FTP, W), sa cadence
optimale (selon son ressenti, rpm), et une position relativement fixe, tout au
long du test de 30 min (Cf. Figure 6). Lors du second effort, identique en tout
point au test réalisé une semaine en amont, le sujet a eu pour
consigne de reproduire la puissance, cadence et position du premier test. Si le
groupe contrôle s'en est tenu à seulement ces deux tests, le
groupe expérimental, quant à lui, a
bénéficié d'une étude posturale dynamique cycliste
réalisée par Velofitting, au cours de la semaine séparant
les deux tests. De ce fait, ce groupe a dû réaliser, à la
suite de l'étude posturale, a minima deux sorties vélo
pour se familiariser avec les nouveaux réglages. Le sujet a eu pour
consigne de conserver les réglages opérés lors de
l'étude posturale, jusqu'au second test.
1
2
3
12
Figure 4 : (1) Phase de test cardiorespiratoire sur
home-trainer, (2) écran du Fitmate PRO, (3) données Tacx en
temps réel
III.2.2. Phase d'étude posturale dynamique
cycliste
Les quatre études posturales ont été
prises en charge par l'entreprise Velofitting. S'étendant aujourd'hui
sur toute la France, sous forme de franchises, les études ont pu se
dérouler à Nice avec Joël STEVE et à Marseille avec
Gaëtan CONTRINO. Raison d'être de Velofitting, l'étude
posturale se doit d'être irréprochable, quel que soit le
technicien qui la réalise, ainsi les franchisés sont
formés, puis réunis plusieurs fois par an par Joël STEVE,
pour assurer un service de qualité. Ayant été sous la
responsabilité de Joël STEVE, je vais présenter le
déroulement d'une étude posturale type, réalisée
à sa façon et pouvant différer légèrement
d'un technicien à l'autre.
Premièrement, Joël STEVE identifie la pratique
sportive du cycliste en discutant avec lui notamment des gènes qu'il
rencontre sur son vélo (tendinites, douleurs, etc.). Il va ensuite le
faire se déplacer à maintes reprises devant lui, pieds nus, pour
identifier des potentielles compensations posturales,
déséquilibres musculaires, mouvements parasites dans la
démarche. Les observations mènent généralement
à une prise de mesures des pieds, des membres inférieurs. Dans
certains cas, l'analyse doit être plus poussée pour
déterminer la provenance du souci et de ce fait, des palpations
musculaires ou mobilisations articulaires sont réalisées.
Après la prise des cotes du vélo, le cycliste
peut commencer à pédaler tranquillement sur le home-trainer pour
fluidifier ses articulations (synovie). Joël prend quelques photos et
observe le pédalage sous tous les angles. Ces premières
observations lui permettent de confirmer les déséquilibres
perçus au sol au repos (ou d'en identifier de nouveaux) et cerner les
principaux points à corriger.
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Arrive ensuite la pose des capteurs du système de
mesure dynamique en 3 dimensions (Retül, Boulder, Colorado, USA) (Cf.
Figure 7) au niveau des articulations : 1er métatarse,
cheville, genou, grand trochanter, acromion, coude et poignet (Cf. Figure 8).
La phase de mesure dure 20 sec au cours de laquelle les émetteurs
envoient 276 impulsions lumineuses au récepteur qui va transmettre les
angles articulaires (°) et les déplacements des capteurs en 3
dimensions (mm) à l'ordinateur (Cf. Figure 9). Cette première
mesure viendra confirmer les déductions de Joël lors de la phase
d'observation.
Figure 7 : Système Retül Figure 8 : Joël
STEVE mettant en place les capteurs
Figure 5 : Phase de mesure
Après cette première mesure, Joël va
pouvoir procéder aux premiers ajustements sur le vélo, un par un,
en comparant les données du système Retül (Cf. Figure 10)
avec les valeurs d'angles et de déplacements optimales.
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Figure 6 : Extrait d'un exemple de rapport de
données généré par le système
Retül
Une fois les nouveaux réglages appliqués, une
nouvelle phase de mesure est réalisée pour mesurer les
changements posturaux. Ce protocole est répété plusieurs
fois jusqu'à l'approche la plus fine de la position idéale,
compte tenu de la morphologie, du type d'activité du cycliste (cyclisme,
triathlon) et sa pratique (récréative ou compétitive).
Enfin, au fil des modifications, Joël remarque les
réactions du corps face aux nouvelles sollicitations et peut ainsi
prodiguer des conseils sur le matériel le plus approprié à
la position idéale, dans le cas où les simples réglages ne
suffisent plus (e.g. une longueur de potence ou une forme de selle).
Une fois la position finale trouvée, cotes et photos sont prises pour
une restitution post-étude complète des changements
opérés, nouvelles cotes, voies d'amélioration. Joël
veille à garder contact avec ses anciens clients et met en place un
suivi pour les réajustements, bien que rares, post-étude. En
résumé, voici le déroulement condensé d'une
étude posturale avec Joël STEVE chez Velofitting :
· Accueil de l'athlète
· Recueil d'informations
· Observation posturale et biomécanique au sol
· Observations posturales et biomécanique sur
vélo + photos
· Explications
· Placement des marqueurs
· Mesures et explications
· Modifications et mesures jusqu'à trouver la
position optimale
· Mesures finales de validation
· Photos de la position finale
· Prise des cotes du vélo
· Restitution
· Suivi
15
III.3. Analyse des données
Les données de chaque participant ont été
analysées séparément pour le Test d'effort 1 et 2.
III.3.1. Echelle d'ajustements du vélo
En collaboration avec Joël STEVE, l'échelle qui
suit a été établie pour caractériser l'ampleur des
ajustements réalisés sur le vélo, entraînant des
changements dans la posture, lors des études posturales du groupe
expérimental :
1. Ajustements minimes
2. Ajustements faibles
3. Ajustements moyens
4. Ajustements importants
5. Ajustements très importants
III.3.2. Fréquence cardiaque
Le logiciel Fitmate 2.4 (Cosmed, Brignais, France) a permis
d'extraire les données au format numérique de l'appareil de
mesures, le Fitmate PRO. Le téléchargement au format .txt depuis
ce logiciel a permis d'analyser les données en les important dans le
logiciel Microsoft Excel 2019 (Microsoft Corporation, Impressa systems, Santa
Rosa, California, USA). Les données de fréquence cardiaque
aberrantes (FC<0,9*FC et FC>1,1*FC ) ont été
supprimées pour le Test 1 et le Test 2 (Cf. Figure 7 et Figure 8). Les
moyennes et écart-types ont été recalculés.
160
150
140
130
120
110
100
90
80
40
70
60
50
30
20
10
0
0,00 600,00 1200,00 1800,00
VO2 FC
160 150 140 130 120 110 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
|
|
|
|
0,00 600,00 1200,00 1800,00
VO2 FC
Figure 7 : Exemple de données brutes FC et
V?O2 Figure 8 : Exemple de données filtrées FC et
V?O2
16
III.3.3. Consommation d'oxygène
Le logiciel Fitmate 2.4 (Cosmed, Brignais, France) a permis
d'extraire les données au format numérique de l'appareil de
mesure, le Fitmate PRO. Le téléchargement au format .txt depuis
ce logiciel a permis d'analyser les données en les important dans le
logiciel Microsoft Excel 2019 (Microsoft Corporation, Impressa systems, Santa
Rosa, California, USA). Les données de V?O2 aberrantes
(V?O2<0,85*VO2
|
et V?O2>1,15*VO2
) ont été supprimées pour le Test
1 et le Test 2 (Cf. Figure 7 et Figure
|
8). Les moyennes et écart-types ont été
recalculés.
III.3.4. Rendement énergétique
Le rendement énergétique (GE) a
été calculé à l'aide de la formule de Brouwer
(1957), décrite par Moseley et Jeukendrup (2001) :
G?? (%) =
|
W??rk r????e (W)
????ergy ??xpe??ded (J · ??-1) X 100
|
??ù ????ergy ??xpe??ded (J · ??-1) =
[(3,869 X VO2) + (1,195 X VCO2)] X (4,186/60) X 1000
Ave?? ??? O2 e?? ??/?????? e?? ??? ??O2 e?? ??/??????
Le Work rate a été mesuré par le
home-trainer tout au long des 30 min d'effort et a été
rapporté par le logiciel Tacx Training (Tacx, Wassenaar, Netherlands)
pour le Test 1 et le Test 2 (Cf. Annexe 1).
Le Fitmate PRO ne mesurant que le V?O2 et non le
V?CO2, il a fallu s'appuyer sur le VE filtré de ses valeurs
aberrantes (VE<0,85*VE et VE>1,15*VE ) qui
suit, d'après Hooreman (2006), l'équation suivante :
???? - 3,2
VE = 24,6 X ??? CO2 + 3,2 et ainsi ??? CO2 = 24,6
17
IV. Résultats
IV.1. Ajustements du vélo
Les ajustements réalisés lors des études
posturales du groupe Expérimental ainsi que la classification avec
l'échelle d'ajustements (Cf. III.3.1.) sont présentés dans
le Tableau 1.
Tableau 1 : Ajustements réalisés sur le
vélo lors de l'étude posturale du groupe
Expérimental
|
|
|
Ajustements (mm)
|
|
|
Echelle
|
|
Cales
|
Recul
|
Selle
Hauteur Inclinaison (°)
|
Potence/Cintre
Hauteur Longueur
|
|
S1
|
Q-Factor max
|
+10
|
+3
|
+1
|
+15
|
-10
|
3
|
S2
|
Q-Factor max
|
+20
|
+5
|
N/A
|
+15
|
-10
|
3-4
|
|
Engagement max
|
|
|
|
|
|
|
S3
|
N/A
|
+20
|
+10
|
N/A
|
+30
|
N/A
|
4
|
S4
|
N/A
|
+20
|
+54
|
N/A
|
N/A
|
N/A
|
4-5
|
IV.2. Fréquence cardiaque
Les données filtrées de fréquence
cardiaque ont permis de calculer les moyennes et écart-types pour les
groupes Contrôle et Expérimental (Cf. Tableau 2 et Figure 13).
Les résultats de l'analyse statistique
réalisée à l'aide de la fonctionnalité XLSTAT et le
test de Mann-Whitney ont montré une p-value (p=0,17) supérieure
au seuil de significativité (p<0,05). Ainsi, l'hypothèse H0
« Le groupe expérimental ne diminuera pas plus fortement sa
fréquence cardiaque que le groupe contrôle entre le Test 1 et 2
» n'est pas rejetée.
Tableau 2 : FC moyenne et écart-type des Test 1 et
2 des groupes Contrôle et Expérimental
FC moyenne (bpm)
Echelle d'ajustements
|
Contrôle N/A
|
S1
3
|
S2
3-4
|
S3
4
|
S4
4-5
|
Test 1
|
147*
|
156
|
162
|
150
|
130
|
Test 2
|
141*
|
138
|
155
|
143
|
126
|
Écart-type T1
|
3,032**
|
5,510
|
3,414
|
2,178
|
2,246
|
Écart-type T2
|
2,737**
|
2,754
|
5,036
|
2,906
|
2,508
|
*Médiane des moyennes de chacun des 3 sujets.
**Médiane des écart-types de chacun des 3 sujets.
FC (bpm)
170
160
150
140
130
110
120
Echelle d'ajustements 3
Contrôle*
S1
3-4
S2
S3
4
Test 1 Test 2
4-5
S4
18
*Médiane des moyennes de chacun des 3
sujets.
Figure 9 : FC moyenne des Test 1 et 2 des groupes
Contrôle et Expérimental
IV.3. Consommation d'oxygène
Les données filtrées de consommation
d'oxygène ont permis de calculer les moyennes et écart-types pour
les groupes Contrôle et Expérimental (Cf. Tableau 3 et Figure
14).
Les résultats de l'analyse statistique
réalisée à l'aide de la fonctionnalité XLSTAT et le
test de Mann-Whitney ont montré une p-value (p=0,4) supérieure au
seuil de significativité (p<0,05). Ainsi, l'hypothèse H0
« Le groupe expérimental ne diminuera pas plus fortement sa
consommation d'oxygène que le groupe contrôle entre le Test 1 et 2
» n'est pas rejetée.
Tableau 3 : V?O2 moyen et écart-type
des Test 1 et 2 des groupes Contrôle et Expérimental
V?O2 moyen (mL/min/kg)
|
Contrôl
e
|
S1
|
S2
|
S3
|
S4
|
Echelle d'ajustements
|
N/A
|
3
|
3-4
|
4
|
4-5
|
Test 1
|
36,4*
|
47,1
|
33,4
|
51,1
|
31,6
|
Test 2
|
36,4*
|
42,6
|
34,3
|
45,6
|
21,8
|
Écart-type T1
|
2,506**
|
2,729
|
1,955
|
3,891
|
2,391
|
Écart-type T2
|
2,619**
|
2,587
|
1,742
|
3,548
|
1,795
|
*Médiane des moyennes de chacun des 3 sujets.
**Médiane des écart-types de chacun des 3 sujets.
VO2 (mL/min/kg)
40
60
50
30
20
10
Echelle d'ajustements
Contrôle*
S1
3
3-4
S2
S3
4
4-5
S4
Test 1 Test 2
19
*Médiane des moyennes des 3 sujets
Figure 10 : V?O2 moyen des Test 1 et 2 des
groupes Contrôle et Expérimental
IV.4. Rendement énergétique
Les données filtrées de VE et V?O2
ont permis de calculer le rendement énergétique et le ÄGE
pour les groupes Contrôle et Expérimental (Cf. Tableau 4 et Figure
15).
Les résultats de l'analyse statistique
réalisée à l'aide de la fonctionnalité XLSTAT et le
test de Mann-Whitney ont montré une p-value (p=0,4) supérieure au
seuil de significativité (p<0,05). Ainsi, l'hypothèse H0
« Le groupe expérimental n'augmentera pas plus fortement son
rendement énergétique que le groupe contrôle entre le Test
1 et 2 » n'est pas rejetée.
Tableau 4 : GE et AGE des Test 1 et 2 des groupes
Contrôle et Expérimental
GE (%)
|
Contrôle*
|
S1
|
S2
|
S3
|
S4
|
Echelle d'ajustements
|
N/A
|
3
|
3-4
|
4
|
4-5
|
Test 1
|
22,9
|
18,2
|
20,7
|
21,8
|
30,7
|
Test 2
|
22,3
|
20,5
|
20
|
25,0
|
38,3
|
ÄGE
|
-0,6
|
2,3
|
-0,7
|
3,2
|
7,6
|
*Médiane des rendements des 3 sujets.
GE (%)
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Echelle d'ajustements
Contrôle*
Test 1 Test 2 ÄGE
S1
3
3-4
S2
S3
4
4-5
S4
4
9
8
6
5
3
2
0
-1
-2
7
1
Ä GE (%)
20
*Médiane des rendements des 3 sujets
Figure 11 : Rendement énergétique (GE) et
AGE (T2-T1) des Test 1 et 2 des groupes Contrôle et
Expérimental
IV.5. Synthèse
La Figure 16 présente la synthèse des
écarts relatifs médians du VO2, la FC et le GE pour les groupes
Contrôle et Expérimental.
VO2 FC GE
Ä%
-10,0%
-15,0%
15,0%
10,0%
-5,0%
0,0%
5,0%
Contrôle Expérimental
-1,3%
-4,1%
-4,5%
-10,2%
13,7%
0,0%
Figure 12 : Ecarts relatifs médians de VO2, FC
et GE entre T2 et T1 par rapport à T1 ([T2-T1] /T1) des
groupes Contrôle et Expérimental
21
En dépit du manque de significativité des
résultats, plusieurs tendances méritent d'être
notifiées :
- Pour le VO2, le groupe Expérimental semble
s'améliorer de 10,2 % contre 0,0% pour le groupe Contrôle.
- Pour la FC, les deux groupes semblent s'améliorer
similairement avec plus de significativité. - Pour le GE, le groupe
Expérimental semble s'améliorer de 13,7 % contre une diminution
de 1,3 % pour le groupe Contrôle.
Ainsi, ces tendances importantes laissent à penser que
certaines limites sont responsables du manque de significativité des
résultats.
V. Discussion
V.1. Analyse des résultats
L'objectif de cette étude était de chercher
à savoir si l'amélioration du positionnement d'un cycliste, au
moyen d'une étude posturale dynamique cycliste avec Velofitting, pouvait
engendrer un gain de performance mesurable, à court terme, sur le plan
énergétique.
Les données obtenues de consommation d'oxygène,
fréquence cardiaque et rendement énergétique n'entrant pas
dans le seuil de significativité (p<0,05), ces résultats, bien
que convaincants, doivent être considérés avec
réserve. Néanmoins, les tendances remarquables relevées
dans la partie précédente tendent à croire qu'en
corrigeant certaines variables limitantes, ces tendances pourraient se
transformer en résultats significatifs.
Premièrement, en analysant en détail les
diverses passations expérimentales, il a été
remarqué que le sujet 2 (S2) s'est comporté de manière
différente des autres cyclistes, altérant ainsi ses
données physiologiques mesurées. En effet, ce dernier a
opté pour une position peu orthodoxe (mains en haut du cintre) lors du
premier test et s'est ensuite positionné au niveau des cocottes pour le
second test (post-étude posturale). Ce comportement se reflète
alors dans ses résultats notamment au niveau de son ÄGE
relativement faible par rapport aux autres sujets expérimentaux (Cf.
Figure 15), impactant fortement la significativité des données
(p=0,4) du fait de la petitesse de l'échantillon. De ce fait, une rapide
analyse statistique (Mann-Whitney) du GE a été
réalisée en excluant le S2 et la significativité (p=0,1)
est quasiment sous le seuil de 0,05. Les discussions avec l'ergonome Joël
STEVE ont ainsi menées à l'explication suivante concernant le cas
du S2 :
« Lors du 1er test, nous l'avons
laissé se positionner à sa convenance ainsi, son vélo
étant mal réglé, il a mis ses mains en haut du cintre.
Cette prise lui positionnait alors le dos plus haut, plus
22
confortable, avec un angle de fermeture du bassin plus
ouvert et donc une bonne oxygénation. Comme lui-même l'indiquait
la position « normale » aux cocottes lui était un peu
contraignante car celle-ci lui baissait trop le dos à l'horizontale en
l'allongeant devant, le contraignant au niveau du dos, des cervicales, des
coudes en plus de la moins bonne oxygénation de ses membres
inférieurs. Le fait de l'avoir « compacté » de 3 cm
(Cf. Tableau 1 : recul selle et longueur potence) et d'avoir monté sa
potence de 1,5 cm, lui permet maintenant d'aller chercher les cocottes tout en
gardant son dos haut et confortable, avec une bonne oxygénation.
Néanmoins, avec le nouveau réglage, il reste
légèrement moins haut que les mains en haut du cintre (position
Test 1), ce qui expliquerait ses résultats. Enfin, nous savons que le
participant sera plus confortable et performant avec cette nouvelle position
mais les deux tests n'ont pas été réalisés aux
mêmes positions, empêchant de comparer avec exactitude l'effet de
l'étude posturale. » d'après Joël STEVE,
ergonome.
Dans un souci de meilleure lisibilité des
résultats pour les cyclistes adeptes de la puissance
développée en pédalant, le rendement
énergétique AGE a été converti, dans le Tableau 5,
en A de puissance (AP) représentant l'estimation de l'écart de
puissance entre Test 1 et Test 2 en admettant que la consommation
énergétique du Test 2 (EE2) soit la même qu'au Test 1
(EE1), selon les relations suivantes :
P
GE = EE
?GE = GE2 - GE1 =
|
P1
|
|
P2
|
Hypothèse : EE1 = EE2
|
EE1
|
|
EE2
|
?GE =
|
P1 - P2
|
?P =
EE1
|
=> ?P= EE1 x ?GE
|
EE1
|
Tableau 5 : Ecarts de puissance calculés à
partir du AGE et du EE1 pour les 2 groupes
Ecarts de puissance
Echelle d'ajustements
|
Contrôle N/A
|
S1
3
|
S2
3-4
|
S3
4
|
S4
4-5
|
Médiane
Gr. Expérimental
|
P1 (W)
|
214
|
239
|
245
|
287
|
248
|
|
|
AGE (%)
|
-0,6 %
|
2,3 %
|
-0,7 %
|
3,2 %
|
7,6 %
|
3 %
|
|
AP (W)
|
-4
|
30
|
-8
|
42
|
61
|
36
|
|
AP (%)
|
-2 %
|
13 %
|
-3 %
|
15 %
|
25 %
|
13,6
|
%
|
AP (%) = AP/P1
Ainsi, toute proportion gardée, une amélioration
de 13,6 % en puissance développée pour un effort de 30 min
à 90 % FTP est mesurée : soit un gain médian de 36 W pour
ce groupe expérimental dans ces conditions de tests.
V.2. 23
Limites
Tout d'abord le matériel utilisé pour le test
d'effort, à savoir un home-trainer à entrainement indirect «
grand public » aux fluctuations plus ou moins importantes (#177; 10 %)
limite le maintien d'une puissance stable pendant le test et reproductible
à l'identique d'une session à l'autre. L'utilisation d'un
ergocycle homologué scientifiquement tel que ceux proposés par
Cosmed (e.g. modèle E100) aurait été plus
judicieuse pour la précision des données de puissance (#177; 3 %)
mais cette étude portant sur la posture du cycliste sur sa propre
machine, cette option n'a donc pas été retenue.
Dans un second temps, la taille de l'échantillon des
participants faible (n = 7) donnant des groupes de 3 et 4 participants, trop
peu pour espérer une significativité dans les
résultats.
Enfin, le rendement énergétique est basé
sur le VE qui, par un calcul, a permis d'estimer le VCO2, soit une marge
d'erreur à ne pas sous-estimer.
V.3. Perspectives d'amélioration
Au regard du matériel utilisé pour le test
d'effort, un home-trainer à entrainement direct serait plus pertinent
pour améliorer la fiabilité de la résistance
générée par le home-trainer pendant le test et d'un test
à l'autre. La puissance pourrait être contrôlée
à l'aide de pédales à capteur de puissance
intégré avec une fiabilité et précision bien
supérieure à celle du home-trainer (jusqu'à #177; 1 %).
Concernant le rendement énergétique, il pourrait
être calculé directement avec les données de VO2 et VCO2 en
utilisant l'analyseur d'échange gazeux KS (Cosmed, Brignais, France)
contrairement au Fitmate PRO utilisé dans cette étude qui ne
mesure pas le VCO2.
Enfin, pour obtenir une significativité dans les
résultats, l'augmentation du nombre de participants à minimum n =
20 soit 10 participants par groupe semble indéniable.
VI. Conclusion
Cette étude a mis en exergue une tendance selon laquelle
les études posturales cyclistes dynamiques réalisées par
Velofitting amèneraient à des diminutions de consommation
d'oxygène (- 10,2 %) et de fréquence cardiaque (- 4,5 %) pour un
effort d'endurance de 30 min à 90 % FTP. Ces améliorations se
traduiraient alors par un meilleur rendement énergétique (+ 13,7
%) équivalent à un gain médian de puissance de 13,6 % soit
36 W.
24
Compte tenu des résultats obtenus, des travaux de
recherches complémentaires sont envisageables en suivant les
perspectives d'améliorations énoncées
précédemment et, notamment, en validant la tendance
mesurée sur un groupe de participants plus conséquent ou encore
sur une durée de plusieurs mois, impliquant plusieurs tests d'effort
pour mesurer les effets de l'étude posturale dynamique de Velofitting
sur le long terme.
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VIII. Annexes
Annexe 1 : Puissance et cadence moyenne pour chaque
participant pour le Test 1 et le Test 2
Participants
|
FTP (W)
|
Puissance moyenne (W)
Cible Test 1 Test 2
|
Cadence moyenne (rpm)
Cible Test 1 Test 2
|
C1
|
320
|
288
|
287
|
287
|
85
|
87
|
88
|
|
238
|
214
|
214
|
213
|
71
|
70
|
71
|
C3
|
170
|
153
|
153
|
153
|
85
|
85
|
87
|
S1
|
265
|
239
|
239
|
238
|
90
|
94
|
92
|
S2
|
N/A
|
245
|
245
|
244
|
78
|
78
|
81
|
S3
|
320
|
288
|
287
|
287
|
85
|
92
|
94
|
S4
|
275
|
248
|
248
|
247
|
70
|
72
|
71
|
C = Contrôle ; S = Expérimental ; Cible puissance
= 0,9*FTP ; Cible cadence : estimée après 3 min d'effort selon le
ressenti du cycliste
|
|