'J a communication, un
outil-reflet de l'identité
d'une entreprise : l'exemple
des Châteaux Grands Crus
Classés en 1855, produits de
luxe signés Bordeaux
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MALO Sophie
Mémoire de stage
L3 LEA
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Remerciements
Monsieur DAVID Ludovic et l'équipe du Château
Marquis de Terme pour son accueil
À Madame GENDREAU Lucie, Messieurs BASILE Davide et
BIFFI Valentin pour leur présence, leurs précieux conseils, la
confiance qu'ils ont eu à mon égard et les nombreuses
connaissances qu'ils m'ont apprises
À Madame LOISEAU Sarah pour ses nombreux conseils, les
nouvelles compétences que j'ai pu acquérir grâce à
elle dans le domaine de la communication ainsi que sa confiance envers moi,
notamment avec l'organisation de l'Afterwork du Château
À Mesdames GENDREAU Lucie et LOISEAU Sarah pour leurs
réponses aux études quantitatives, indispensables à la
rédaction de ce mémoire
À toute l'équipe des guides pour leur bonne
humeur, leurs conseils et leur gentillesse
À Mesdames FAVREAU Christine et HAMEL Marcelle pour
avoir pris de leur temps afin de me donner et de m'expliquer des données
utiles à la rédaction de ce mémoire
À Madame GUILLARD Marie, du Château Margaux,
d'avoir pris de son temps pour répondre à l'écrit à
des questions me permettant de développer mon analyse
À toute la promotion de L3 ComI pour son soutien et sa
présence
À toutes les personnes (famille, amis,
collègues) m'ayant aidé de près ou de loin dans la
rédaction de ce mémoire par leur disponibilité et leurs
réponses à mes questions
Tout particulièrement à mes parents pour leur
disponibilité, leur présence et leurs précieux conseils
tout au long du processus de rédaction de ce mémoire
Sommaire
Introduction
I. Les Grands Crus Classés en 1855, des produits
de luxe signés Bordeaux p. 3
A/ Le classement le plus élitiste du vignoble
bordelais p. 3
1. Un système de notation différent des autres
classements p. 3
2. Une classification qui fait toujours foi p. 5
B/ Distinction entre Grands Crus Classés, Crus
Bourgeois et Crus Artisanaux p. 6
1. Des enjeux différents pour chaque classement p. 6
2. Une communication digitale au service de ces enjeux p. 8
C/ Château Marquis de Terme et Château Margaux,
les deux sujets de l'étude p. 10
1. Château Marquis de Terme, l'innovation comme
identité p. 10
2. Château Margaux, l'emblème de l'appellation
éponyme p. 11
II. La communication, un outil indispensable pour mettre
en exergue
l'identité d'un Château p. 13
A/ La communication digitale, un soutien de premier choix
pour Marquis de Terme p. 13
1. Le site internet, le couteau-suisse de la
propriété p. 14
2. Les réseaux sociaux, une représentation de
l'ensemble des DAS de la marque p. 16
B/ La communication digitale, une vitrine pour Château
Margaux p. 16
1. Un site internet vitrine de son activité et de son
excellence p. 17
2. Mettre en avant le côté humain derrière
l'excellence grâce aux réseaux sociaux p. 18
C/ Deux châteaux, deux positionnements
différents à propos de la presse p. 18
1. La possibilité de toucher une cible différente
pour Marquis de Terme p. 18
2. Un moyen de communication supplémentaire mais pas
indispensable
pour Château Margaux p.19
III. Des visions différentes autour d'un nouvel
outil de communication : l'oenotourisme
|
p. 20
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A/ L'oenotourisme comme vitrine de marque, un DAS pour Marquis de
Terme
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p. 20
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1. Un oenotourisme basé sur la volonté
d'expériences
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p. 21
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2. Un DAS en plein développement au sein de la marque
Marquis de Terme
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p. 23
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B/ Le refus de proposer une offre oenotouristique : le choix de
Château Margaux
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p. 24
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1. Une priorité donnée à l'activité
viti-vinicole de la propriété et de son excellence
|
p. 24
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2. Une subtile finalité plaisir plutôt
qu'économique
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p. 26
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Conclusion p. 26
Bibliographie p. 28
Annexes
Synthèse de mémoire
Les Châteaux Grands Crus Classés en 1855 ou les
produits de luxe par excellence signés Bordeaux ! Ils ont fait la
renommée du vignoble et ne cesse de fasciner encore aujourd'hui,
à l'échelle nationale ou internationale. Même pour les plus
néophytes, qui n'a jamais entendu parler de Château Margaux ou de
Château Yquem ? Ils sont des emblèmes de la région et les
porte-étendards du savoir-faire vigneron de Bordeaux.
Pourquoi sont-ils qualifiés de produits de luxe ? Car
ils se situent à part dans le monde du vin, au sein du premier
classement officiellement établi, immuable et qui résonne des
plus grands noms : Margaux, Haut-Brion, Mouton-Rothschild, Latour... Bien que
remis en cause par certains consommateurs dubitatifs sur la méthode
d'établissement de cette classification en 1855, la campagne annuelle
des Primeurs ne cessent de conforter l'image de qualité et d'excellence
propres à ces propriétés. De plus, ce classement est en
grande partie établi dans le vignoble médocain, terre d'accueil
de deux autres classements : les Crus Bourgeois et les Crus Artisans. En quoi
sont-ils différents ? Au-delà du prestige propre à chacun
d'entre eux, il est intéressant de s'attarder sur les enjeux qui
marquent tant cette différence. Pour aller plus loin, il est encore plus
intéressant de comparer les actions de communication et de se rendre
compte à quel point elles jouent un rôle essentiel dans la
promotion de chacun des Châteaux.
Les choix en termes de communication servent les enjeux
actuels de chaque propriété mais jouent avant tout le rôle
de reflet de leur identité.
Qu'est-ce qui a mené le site internet du
célèbre Château Margaux à être une vitrine du
domaine ? Pourquoi la propriété a-t-elle fait le choix de mettre
en avant l'humain sur les réseaux sociaux ? Pourquoi le choix a
été fait de n'avoir qu'un compte Instagram et pas de page
Facebook ?
Et du côté du Château Marquis de Terme,
pourquoi avoir fait de la communication digitale un soutien de premier choix ?
Comment le site internet a-t-il été pensé pour se
transformer un réel soutien à l'activité viti-vinicole et
à la vente aux professionnels ? Pourquoi avoir fait le choix
d'être présent sur Instagram, Facebook et LinkedIn ? Quel est
l'intérêt de cette pluralité ?
Ce sont ces nombreuses questions qui ont guidé les
recherches et la rédaction de ce mémoire. Au cours de la
découverte progressive des nombreux moyens de communication disponibles
à Marquis de Terme, un nouveau type de communication m'a sauté
aux yeux : l'oenotourisme. Activité en cours de développement
dans certaines propriétés appartenant au classement de 1855, la
vision reste cependant différente. Les deux châteaux de
l'étude en sont le parfait exemple : Marquis de Terme pour qui
l'oenotourisme est un DAS à part entière, Château Margaux
qui refuse de faire de son domaine un lieu de visite payant où un
service est attendu.
Quel est l'avantage concurrentiel qui a permis de faire de
Marquis de Terme l'une des premières propriétés du
classement de 1855 à positionner l'oenotourisme comme un DAS au sein de
l'entreprise ? Qu'apporte cette activité au Château en termes de
notoriété, de fréquentation et de ventes ? Dans quelles
mesures l'oenotourisme est-il une pleine représentation de
l'identité de Marquis de Terme ?
En quoi l'identité de Château Margaux
transparaît dans sa volonté de proposer une offre oenotouristique
très confidentiel ?
De nombreuses questions intéressantes qui permettent de
mettre en exergue à quel point les choix de communication, de n'importe
quel type soit-elle, ont un impact direct sur l'identité du
château et sa perception par de potentiels clients ou amateurs de
vins.
Introduction
Premier classement des Vins de Bordeaux jamais
réalisé, le classement des châteaux viticoles en Grands
Crus Classés en 1855 a été demandé par
Napoléon III, en amont de l'organisation de l'Exposition Universelle de
la même année, organisée à Paris. Au cours de cette
exposition, volonté a été faite de mettre en avant
l'agriculture française, notamment au travers du travail de la vigne et
du savoir-faire français dans le monde viticole. Ce classement a
été demandé à la Chambre de Commerce et d'Industrie
de Bordeaux à travers une lettre officielle, signée de la main de
l'Empereur. En réalité, ce classement est inspiré du
classement personnel des meilleurs Vins de Bordeaux élaboré par
Thomas Jefferson, alors Ambassadeur pour les États-Unis
d'Amérique en France. En effet, les 1ers Grands Crus Classés en
1855 sont les cinq châteaux que Thomas Jefferson qualifiait comme les
meilleurs qu'il n'est jamais goûté. L'élaboration du
classement des Grands Crus Classés de 1855 ne s'appliquant qu'au
vignoble bordelais, mission a été donné aux courtiers de
la Chambre de Commerce et d'Industrie de Bordeaux de fournir, en deux semaines,
une liste des meilleurs Châteaux, regroupés en cinq
catégories : 1ers Grands Crus Classés, 2nds Grands Crus
Classés, 3èmes Grands Crus Classés, 4èmes Grands
Crus Classés et 5èmes Grands Crus Classés. Une seule
exception existe : le Château Yquem, situé dans l'appellation
Sauternes, qui est un 1er Grand Cru Classé Supérieur. Il se situe
au-dessus des 87 Châteaux qui forment le classement.
Étant reconnu comme le classement officiel le plus
élitiste des vins français pour ne pas dire du monde, les
Châteaux Grands Crus Classés en 1855 sont aujourd'hui
perçus comme des produits de luxe. Cette perception par le client, qu'il
soit négociant, grand acheteur privé, amateur ou touriste de
passage dans la région, est un réel avantage concurrentiel pour
les propriétés appartenant à ce classement.
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Outre les avantages que cette classification procure notamment
en termes de prestige et de notoriété, il ne tient qu'aux
domaines eux-mêmes d'exploiter du mieux possible cette mise en
lumière. La communication joue donc un rôle primordial dans cette
volonté grandissante de promotion et de pérennisation de cette
image de luxe. Cependant, chaque propriété possède son
histoire, ses valeurs et son identité. Il est donc capital que chacune
d'entre elle adapte sa manière de communiquer afin de coller au mieux
à ce qui en fait sa spécificité. C'est cette
complexité, entre la volonté de garder l'image de Grands Crus
Classés en 1855 et celle de garder ce qui rend unique chaque
propriété, qui mène à se questionner : Comment un
Château Grand Cru Classé en 1855 met-il en avant son
identité à travers ses choix en termes de communication ?
La première partie de ce mémoire traitera de la
spécificité des vins appartenant au classement de 1855 à
travers les différences avec les autres classements pour comprendre ce
qui leurs confère cette place dans la catégorie des produits de
luxe. La première partie sera également l'occasion de
présenter les deux châteaux qui seront utilisés tout au
long de ce mémoire afin de mieux connaître leur identité.
Cette connaissance sera nécessaire tout au long de ce mémoire
afin de mettre en lumière les différents choix de communication
et les comprendre. Les châteaux étudiés sont le
Château Marquis de Terme et Château Margaux.
La seconde partie de cet écrit portera sur le choix de
ces derniers en termes de communication directe (digitale et presse) afin de
comprendre de quelles manières les actions de communication sont
utilisées afin de s'adapter au mieux à l'identité propre
de chaque domaine.
Enfin, la troisième partie s'intéressera au
développement croissant d'un nouveau type de communication indirecte :
l'oenotourisme. Le benchmark entre les deux domaines permettra de mettre en
lumière deux visions qui s'opposent et ainsi comprendre les choix
effectués par chacun d'entre eux. Cette troisième partie va donc
finaliser la mise en perspective de différentes actions de communication
selon l'histoire, les valeurs et l'identité des châteaux à
l'étude.
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I. Les Grands Cru Classés en 1855, des produits
de luxe
signés Bordeaux
a. Le classement le plus élitiste du vignoble
bordelais i. Un système de notation différent des autres
classements
La région viticole de Bordeaux ne recense pas moins de
quatre classements majeurs. On retrouve le classement des Grands Crus
Classés en 1855, les Crus Classés de Graves, les Grands Crus de
Saint-Émilion et les Crus Bourgeois. Le classement de
Saint-Émilion ne s'applique que sur la rive droite tandis que les autres
prennent tous place sur la rive gauche de la Garonne. Le plus connu et le plus
réputé aujourd'hui est celui datant de 1855 ; il est
également celui qui a été établi sans aucune
dégustation ! Il est donc intéressant de s'attarder sur le
système de notation de chacun de ces classements afin de mieux
comprendre ce qui apporte à la classification 1855 cette si grande
renommée nationale et internationale.
La classification des Grands Crus Classés en 1855 a
été établi selon les prix pratiqués à
l'époque, sur des décennies, et sur la notoriété de
chacun des Châteaux. Jadis, les négociants pensaient, à
tort ou à raison, que les prix étaient un indicateur de la valeur
et de la qualité du produit ; la classification ayant été
établie en deux semaines, l'organisation de dégustations dans
tous les domaines était impossible. La notoriété
était aussi largement prise en compte ; c'est notamment l'opinion de
Thomas Jefferson sur ces 1ers Grands Crus Classés qui leur a
consolidé une place en haut du classement.
L'établissement du classement des Grands Crus
Classés des Graves se rapproche de celui de 1855 ; en effet, la
région des Graves étant très peu présente dans ce
dernier, le syndicat de défense de l'appellation a demandé
l'établissement d'un classement, rendu officiel en 1953. Il permet la
mise à l'honneur du savoir-faire et de la spécificité du
terroir.
Le classement des Grands Crus de Saint-Émilion, quant
à lui, répond à des règles plus strictes :
revisité tous les 10 ans, il prend en compte des aspects tangibles et
intangibles. Pour devenir un Grand Cru Classé de Saint-Émilion,
les prétendants à cette nomination doivent obtenir la note
minimale de 14/20, qui s'établit de la manière suivante : 50% de
la note est en lien avec la dégustation, 20% avec la
notoriété, 20% avec l'exploitation et 10% en lien avec la
conduite de cette dernière.
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C'est un classement aujourd'hui controversé du fait de
sa grande exigence et de ses règles ressenties comme trop strictes par
certaines propriétés qui ont décidé de s'en
émanciper. Le dernier classement sur lequel il est intéressant de
se pencher est celui des Crus Bourgeois. Située sur la même zone
géographique que le classement de 1855, il a été
officiellement créé en 1932 avec plus de 444
propriétés ! Depuis 2018, la nouvelle « version »
confère aux propriétés du classement le statut de Crus
Bourgeois pour 5 ans. Sa méthode d'élaboration et ses
critères se rapprochent de ceux du classement de Saint- Émilion :
dégustation horizontale sur cinq millésimes de la
propriété et conduite de l'exploitation à travers ses
démarches environnementales, ses installations techniques et son
itinéraire de la vigne à la distribution. Est également
pris en compte la valorisation des produits de la propriété
à travers les actions de communication et de promotion. Ce classement
est établi par 6 experts dont un professeur de l'université de
Bordeaux et un consultant en vins pour Christie's.
Ces quatre classements fonctionnent de manière
différente ; qu'est-ce qui confère donc au classement de 1855
cette notoriété internationale et cette réputation de
classement le plus élitiste du vignoble bordelais ?
Dans un premier temps, il est le premier classement officiel
mondial de vins et est donc une référence ; c'est notamment lui
qui a suscité l'envie du Syndicat de l'appellation de créer le
classement des Grands Crus Classés des Graves, pour l'appellation
éponyme. Au-delà de ce rôle de prédécesseur,
une des raisons principales qui confère à la classification des
Grands Crus Classés en 1855 cette position prédominante est son
rôle proactif dans la mise en avant et l'affirmation de l'identité
et de l'histoire des appellations dans lesquelles il prend place. Elle met en
avant simultanément la pluralité et la typicité de chaque
château tout en positionnant la recherche d'excellence au centre de son
identité et de ce qui fait le classement aujourd'hui. Ayant
été élaboré notamment sur les prix pratiqués
pendant des décennies et sur la notoriété établie
des propriétés, il reste aujourd'hui une valeur sûre ; les
clients se rendant dans un château présent dans le classement de
1855 pour retrouver le savoir-faire et l'excellence que des siècles
n'ont cessé d'améliorer.
ii. Une classification qui fait toujours foi
aujourd'hui
Le classement 1855, bien que le plus élitiste du
vignoble bordelais, voit de temps à autre sa légitimité
remise en cause. Les deux raisons principales avancées pour cette remise
en cause sont cependant liées à l'histoire du classement et
à ce lui a permis d'être ce qu'il est aujourd'hui. Dans un premier
temps, la dimension historique du classement qui n'autorise aucune modification
ou mise à jour dans l'ordre de classification soulève chez
certaines personnes la question de la légitimité, presque deux
cents ans après son élaboration. De plus, le classement et donc,
indirectement, la notoriété et le prestige des châteaux
sont parfois contestés car ce dernier a été établi
sans aucune dégustation. Cependant, les dégustations Primeurs qui
prennent place chaque année ne cessent d'affirmer et de prouver que les
Châteaux Grands Crus Classés en 1855 font honneur à la
notoriété et au prestige qui est le leur. La semaine des Primeurs
est une des semaines les plus importantes de l'année pour le vignoble
bordelais. De nombreux professionnels du vin, allant des acheteurs aux
négociants en passant par les journalistes, posent leurs valises
à Bordeaux afin de déguster le vin de nombreux châteaux,
directement à la barrique. Ces dégustations permettent d'accorder
des notes, notes qui aident par la suite à la fixation d'un prix initial
pour la vente du millésime. Ces notes Primeurs jouent donc un rôle
primordial et permettent d'asseoir de façon claire et factuelle la
qualité d'un vin.
Le classement 1855 pouvant être controversé quant
à la qualité et au prestige des vins produits, il est
intéressant de s'attarder sur les notes accordées lors des
Primeurs sur le millésime 2021. Château Margaux, 1er Grand Cru
Classé en 1855, a obtenu des notes oscillantes entre 95/100 et 100/100
pour son millésime 2021 avec une note moyenne à 97/100. Pour le
millésime 2021 du 4ème Grand Cru Classé Château
Marquis de Terme, les notes balancent entre 89/100 et 96/100 avec une moyenne
à 93/100. Enfin, le Château Dauzac, 5ème Grand Cru
Classé, a obtenu des notes entre 89/100 et 95/100, lui accordant une
moyenne à 92/100.
Les Primeurs, système uniquement basé sur la
dégustation, ne cessent donc de donner du crédit au classement de
1855, les notes établissant par elles-mêmes un ordre similaire
à celui de la classification.
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b. Distinction entre Grands Crus Classés, Crus
Bourgeois et Crus Artisans du Médoc
Grande région viticole du vignoble bordelais, le
Médoc n'accueille pas moins de trois classements qui sont propres
à son territoire : le classement des Grands Crus Classés en 1855,
le classement des Crus Bourgeois et celui des Crus Artisans.
Établi en 1855, le classement des Grands Crus
Classés a pris en compte, au moment de son établissement, des
critères tels que la notoriété, les prix pratiqués
pendant des décennies... C'est un classement élitiste,
plutôt basé sur des éléments intangibles que
tangibles.
Les Crus Bourgeois ont, quant à eux, été
officiellement classés à partir de 1932. Il se différencie
en deux points du classement précédent : comme son nom l'indique,
les propriétaires des châteaux prétendants à
l'entrée dans le classement devait appartenir à la bourgeoisie,
critère intangible de cette classification. Contrairement à celui
de 1855, des éléments tangibles tels que la dégustation
sur 5 millésimes, la mise en valeur du cru ou encore les
différentes étapes de la vigne à la mise en bouteille sont
prises en compte.
Le troisième classement qui prend place dans la
région du Médoc est celui des Crus Artisans ; son statut est revu
tous les 5 ans et il s'engage à labelliser les propriétés
familiales, n'appartenant pas à des caves coopératives ou
à de grands groupes. De plus, le propriétaire du domaine doit
exercer un métier en lien direct avec le monde viti- vinicole :
tonnelier, maréchal-ferrant...
i. Des enjeux différents pour chaque
classement
Au-delà de la distinction entre les différentes
méthodes d'établissement des classements, la différence
primordiale se situe au niveau des enjeux. Grands Crus Classés en 1855,
Crus Bourgeois ou Crus Artisans, chacun des châteaux appartenant à
l'un de ces classements s'investit afin de faire connaître et rayonner
ces valeurs.
Du côté des Grands Crus Classés en 1855,
volonté est de promouvoir l'histoire de la région et savoir-faire
ancestral, typique de la région bordelaise et plus
précisément de la rive gauche de la Garonne. Pour ce faire, les
châteaux s'appuient sur la notoriété qui leur
confère prestige et image de grande qualité.
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Cependant, cette notoriété acquise reste un
challenge de tous les jours pour ces propriétés ; cette image
conférée ne laisse pas le droit à l'erreur, aussi bien
pour les vins eux-mêmes que pour l'accueil et tout ce qui gravite dans
l'écosystème et sous le nom du Château. Cette promotion du
savoir-faire, de l'expertise et de la qualité se passe sur place, lors
de la venue des clients qu'ils soient « Business to Business » ou
« Business to Client » mais également en ligne ou dans la
presse digitale grâce à l'essor continuel de la communication.
Pour les domaines que l'on retrouve dans le classement des Crus Bourgeois,
l'enjeu majeur est simple : mettre en avant le savoir-faire et
développer l'attractivité et la notoriété de
Châteaux situés sur la même aire géographique que les
Grands Crus Classés en 1855 mais qui ne font pas partie de son
classement. Créée officiellement en 1979 sous la coupelle du
Syndicat des Crus Bourgeois qui joue encore aujourd'hui un rôle
prépondérant dans leur promotion et leur communication
(transformé en Alliance des Crus Bourgeois en 2004), cette
classification a pour but de donner de la crédibilité à un
classement jusque-là officieux, datant du XIXème siècle.
Cette mise en avant du savoir-faire se fait principalement à travers
l'oenotourisme afin d'apporter du dynamisme et de la notoriété
à ces propriétés.
Enfin, la volonté d'établissement d'un
classement des Crus Artisans ne provient pas d'une envie de
développement de notoriété et de prestige attendu par les
deux classements précédents. Les domaines présents au sein
de cette classification ont fait le choix d'y apparaître afin d'apporter
une crédibilité aux petites propriétés familiales
du Médoc. Cette crédibilité apportée permet
d'appuyer le savoir-faire artisan, indispensable dans le monde viticole. Loin
d'être à la recherche de grande notoriété et de
prestige, le classement a pour objectif principal de « permettre aux
vignerons médocains de mettre en avant leur talent et leur savoir-faire
».
Grands Crus Classés en 1855, Crus Bourgeois ou Crus
Artisans du Médoc, chaque château appartenant à l'une de
ces classifications est donc fort d'une histoire qui lui est propre. Cette
histoire unique est primordiale ; elle assure aux Châteaux une
singularité tout en leur permettant de faire partie d'un groupe de
Châteaux partageant une histoire similaire et par extension, des enjeux
communs. Les choix en termes de communication digitale mettent notamment en
lumière cette volonté d'enjeux communs, différents pour
chaque classement.
ii. Une communication digitale au service de ces enjeux
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Les enjeux propres aux Châteaux du classement de 1855
sont donc importants car ces dernières restent des
porte-étendards du savoir-faire et du prestige des vins de la
région médocaine. Comme expliqué dans les prochaines
pages, la communication digitale de ces propriétés joue un
rôle majeur dans la promotion de ces valeurs. Ce mémoire
s'intéressera aux choix communicationnels faits par les Château
Margaux et Château Marquis de Terme.
Pour les Crus Bourgeois, ce sont les Château du Taillan
et Château Arnauld qui vont permettre d'appuyer l'analyse. Dans un
premier temps, il est important de remarquer l'empreinte, importante bien que
discrète, de l'Alliance des Crus Bourgeois depuis 2020. En effet, le
renouveau du classement a également permis de redéfinir une
« plateforme de marque complète, incluant positionnement, charte
graphique, territoire visuel, communication corporate et publicitaire. ».
Cette homogénéité est notamment visible sur le site
internet (voir annexe n°1) : même police utilisée, même
organisation du site internet afin de créer une sorte d'automatisme chez
les visiteurs de ce dernier, même structure d'article avec l'agencement
de la page, le positionnement des photos... Le ton est un peu moins solennel
que celui employé sur la grande majorité des sites internet de
Châteaux Grands Crus Classés en 1855 ; le fond est
également légèrement différent avec la mise en
avant de l'histoire de la propriété, des vins et des engagements
dans un premier temps puis de l'oenotourisme et de son offre
évènementielle. Dans l'ordre de lecture occidentale classique,
à savoir de gauche à droite, ce sont donc les onglets relatifs
à l'activité première du Château qui seront les plus
susceptibles d'être visités. Pour poursuivre sur le thème
de la communication digitale, l'utilisation des réseaux sociaux par ces
deux Châteaux continue à appuyer cette idée de
développement de la notoriété autour des vins et de
l'accueil proposé aux Châteaux. Majoritairement présents
sur Instagram, les Château du Taillan et Château d'Arnauld ne
postent cependant pas exactement le même type de contenus. Si le
Château du Taillan (voir annexe n°2) met surtout en avant son
côté humain ainsi que son offre oenotouristique et
évènementielle, la communication sur ses vins se déroule
peu sur Instagram.
A contrario, le Château Arnauld a décidé
d'utiliser sa page Instagram (voir annexe n°3) comme vitrine de son
activité viti-vinicole. Les posts restent cependant plus rares avec de
longues périodes sans nouvelles publications. Les Crus Bourgeois sont
également peu présents sur le créneau de la communication
institutionnelle ; en effet, les domaines mentionnés plus tôt dans
l'analyse ne sont pas présents sur LinkedIn ; le Château du
Taillan possède une page mais agrémenté d'un seul post
uniquement, datant de plusieurs mois.
La communication reste donc une action importante de
l'activité des Châteaux appartenant au classement des Crus
Bourgeois du Médoc, afin de développer leur
notoriété.
Comme expliqué précédemment,
l'établissement du classement des Crus Artisans du Médoc
répond à une volonté de valorisation de ces petites
propriétés familiales, peu à la recherche de prestige et
de notoriété. De ce fait, la communication n'est absolument pas
vue comme un secteur de l'entreprise à absolument développer.
Cette affirmation peut être appuyée grâce à des
exemples : le Château Moutte-Blanc et le Château de Lauga. Bien que
les deux propriétés possèdent un site internet (ce qui
n'est pas le cas de tous comme le Château des Graviers par exemple), ce
dernier est moins élaboré que ceux des propriétés
figurant aux classements évoqués précédemment. Le
maître-mot mis en avant par le Château Moutte-Blanc et qui
représente l'ADN même du classement des Crus Artisans est «
passion ». Au-delà de la répétition du mot cinq fois
sur la page d'accueil (voir annexe n°4), le fait que le site soit
uniquement vitrine, avec des informations factuelles et sans offre de visites
termine d'appuyer l'idée que la propriété souhaite se
concentrer à 100% sur le travail viti-vinicole. La
propriété est également très peu présente
sur un des canaux principaux de communication aujourd'hui : les réseaux
sociaux. Elle est uniquement présente sur Facebook mais la page n'a pas
plus d'activité depuis presque 3 ans.
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Du côté du Château de Lauga, le site
internet est également pensé comme une vitrine, sans offre
oenotouristique : il permet de mettre en avant l'histoire artisane de la
famille avec la présentation de tous les membres s'étant
succédés à la tête de la propriété. Ce
choix permet de démontrer l'importance de la transmission, valeur
fièrement prônée par le domaine. Contrairement au
Château Motte-Blanc, le Château de Lauga est un peu plus
présent sur les réseaux sociaux, notamment sur Instagram et
Facebook. Bien que l'activité ne soit pas régulière, les
posts mettent en avant les vins et surtout le savoir-faire ancestral propre aux
propriétés artisanes.
L'exemple de ces deux châteaux permet de mettre en
exergue l'ADN propre aux Crus Artisans du Médoc qui n'a pas pour but de
développer la notoriété des domaines mais de valoriser le
savoir-faire qui a fait de la région médocaine ce qu'elle est
aujourd'hui.
c. Château Marquis de Terme et Château
Margaux, les deux sujets de l'étude
i. Château Marquis de Terme, l'innovation comme
identité
Fondé en 1762, le Château Marquis de Terme est un
quatrième Grand Cru Classé depuis 1855. Il est situé sur
l'appellation Margaux, connu comme la plus élégante du
Médoc. Propriété de la famille Sénéclauze
depuis 1935, Marquis de Terme a à coeur de mettre l'innovation au centre
de son activité ; innovation en termes de processus de fabrication du
vin, innovation en termes de cuvée mais également en termes
d'accueil du public. La propriété a été l'une des
premières à développer une réelle offre
oenotouristique, avec des visites, des ateliers et des balades à
vélo et même un restaurant, une vraie valeur ajoutée.
L'oenotourisme est tellement développé que Marquis de Terme est
devenu une marque, composé notamment de la SAS Château Marquis de
Terme et de la SARL Marquis de Terme Tourisme. La volonté du
château est de proposer de réelles expériences où
l'expertise est au coeur de ces dernières.
L'innovation est un des maîtres-mots de la
propriété mais aussi un lien entre les différentes
activités de cette dernière ; l'innovation en termes de processus
de fabrication du vin et l'oenotourisme sont liés car ce dernier permet
de mettre en lumière les spécificités du domaine, qui
rendent les vins de Marquis de Terme uniques. Les visites permettent
effectivement de faire découvrir les cuves en béton que l'on
retrouve peu dans les propriétés du Médoc ; elles rendent
également possible la découverte des foudres, des amphores et du
Wine Globe, contenants permettant d'élever un vin qui sera toujours plus
équilibré à la fin de l'assemblage final. L'oenotourisme
est donc une réelle vitrine et un réel soutien pour les vins de
la propriété. En effet, les chiffres liés à la SARL
n'ont cessé d'augmenter : entre 2019 et 2022, le chiffre d'affaires
total hors-taxes a crû de plus de 50 % avec un chiffre d'affaires ayant
atteint 648 094 € en 2022 ! (voir annexe n°5)
Ces données permettent donc de placer la SARL Marquis
de Terme Tourisme comme une ambassadrice de la
société-mère, la SAS Château Marquis de Terme. Cette
organisation de compagnie composée de DAS est encore rare dans le
secteur des Châteaux appartenant à la classification de 1855.
ii. Château Margaux, l'emblème de l'appellation
éponyme
Château mondialement connu par les amateurs de vins, le
Château Margaux est l'emblème de l'appellation du même nom.
Les premières traces du domaine remontent au XVème siècle
mais la propriété écrit ses lettres de noblesse à
partir du XVIIème siècle, sous le régisseur Berlon.
L'âge d'or de Château Margaux commencera au XVIIIème
siècle avec la première vente de 230 de ses barriques aux
enchères en 1705 ainsi que l'apparition de son millésime 1771
dans le célèbre catalogue Christie's, une première ! Sa
classification en tant que 1er Grand Cru Classé en 1855 terminera
d'établir l'image de prestige de Château Margaux. Mais d'où
provient cette notoriété qui n'est aujourd'hui plus à
prouver, aussi bien auprès des amateurs de vins que de néophytes
?
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Dans un premier temps, malgré ce que l'on pense, c'est
bien le Château et le village qui ont donné son nom à
l'Appellation d'Origine Contrôlée éponyme. À
l'international, l'AOC et le Château ne font plus qu'un au point que
certains visiteurs découvrent lors de leur arrivée dans le
Médoc l'existence de l'appellation. De plus, comme expliqué par
Corinne Mentzelopoulos, propriétaire actuelle de la
propriété, « nous sommes le seul premier Grand Cru
Classé de la zone et le seul château à Bordeaux à
avoir le nom de l'appellation, ce qui rend le mot Margaux encore plus magique
car nous l'utilisons deux fois ». Hormis cette proximité hors-pair
entre son nom, celui de la commune et celui de l'AOC, la
notoriété du domaine est notamment dû à l'Histoire :
au-delà d'être classé Grand Cru en 1855, Château
Margaux appartenait déjà depuis plus d'un demi-siècle au
cercle très fermé des meilleurs vins selon Thomas Jefferson. Il
aurait même déclaré à propos des vins de la
propriété : « il ne peut y avoir une meilleure bouteille de
Bordeaux ».3 La réputation internationale de Château Margaux
est donc installée déjà depuis des siècles. Elle
n'est aujourd'hui plus à prouver et au-delà des avantages
indéniables qu'elle procure au domaine, elle fait de Château
Margaux un réel porte-étendard du savoir-faire et du terroir
présent dans l'Appellation d'Origine Contrôlée Margaux.
II. La communication, un outil indispensable pour
mettre en exergue l'identité d'un
château
a. La communication digitale, un soutien de premier
choix pour Marquis de Terme
i. Le site internet, le couteau suisse de la
propriété
À Marquis de Terme, la communication digitale a
été majoritairement pensé comme un soutien à
l'activité du domaine plutôt que comme une vitrine ; en effet, les
différents onglets du site sont un soutien à une activité
propre du domaine avec une adaptation aux besoins de chacun d'entre eux. Bien
que l'organisation du site internet de cette manière permette de
différencier chaque domaine d'activité, l'ordre choisi pour les
sections n'est pas anodin : l'onglet « Expériences » qui
permet de faire connaître au mieux le château et de faire venir du
public se situe avant toutes les autres offres, suivi pas « Vins »,
l'activité principale de la propriété. Cette
proximité n'est pas hasardeuse et permet de créer un réel
lien entre l'oenotourisme et l'achat de vins pour les clients.
La section « Actualités », quant à
elle, est une réelle vitrine pour l'activité viti-vinicole du
château : en effet, la majorité des articles met en avant le
savoir-faire de Marquis de Terme. Cette mise en lumière permet de faire
connaître l'expertise que l'on retrouve au sein du château et de
rendre plus accessible et compréhensible le processus de fabrication du
vin. L'idée de site internet de soutien se retrouve pleinement dans la
section « Expériences » car elle permet de mettre en avant les
différentes offres oenotouristiques de la propriété. De la
description de l'expérience à son visuel en passant par la
simplicité de réservation, tout est pensé afin que
l'expérience client soit positive et facile d'accès dès le
moment où le client s'y intéresse. Comme appuyé par Madame
GENDREAU lors de son interview, « l'expérience client commence
dès la réservation jusqu'au moment où l'on boit la
bouteille ».
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Le site internet est également pensé comme une
market-place avec la mise en avant des vins de la propriété dans
un onglet spécifique. Cette section est un soutien au château et
plus précisément à l'oenotourisme car ce sont
majoritairement des particuliers qui sont déjà venus au
château qui achètent sur le site ; cela permet de créer un
réel écosystème Marquis de Terme où il est possible
de n'avoir aucun intermédiaire entre la découverte de la
propriété et la consommation des vins produits.
Cependant, pour s'assurer que le site ait de la
visibilité et touche donc une cible qui pourrait potentiellement devenir
clientèle, un bon référencement est indispensable. C'est
là qu'intervient le rôle pro-actif des articles postés dans
la rubrique « Actualités ». Le SEO est nécessaire afin
d'apparaître dans les premiers choix lors de recherches ; pour
l'améliorer et avoir le plus de visibilité possible, des
logiciels et extensions existent. Le site de Marquis de Terme étant
hébergé sur WordPress, c'est l'extension YOAST qui est
utilisée ; elle permet de calculer le score SEO, de proposer des pistes
d'amélioration et des manières différentes de mise en page
afin d'être le plus visible possible. Enfin, suite à la
publication d'un article, l'analyse du flux via Google Analytics permet de voir
si l'article a été lu et a plu, si ce dernier à un impact
sur les réservations... Outre l'apport financier et de clientèle
que ces articles peuvent apporter, l'analyse des données permet
d'affiner la ligne éditoriale du site internet afin de comparer les
différents résultats et d'en tirer des conclusions sur les types
de sujets qui intéressent le plus une potentielle clientèle.
ii. Les RS, une représentation de l'ensemble des DAS de
la marque
Aujourd'hui outils indispensables au développement et
à la pérennisation d'une entreprise, les réseaux sociaux
jouent un rôle indéniable dans la promotion et l'ouverture
à une dimension internationale de Marquis de Terme. Cependant, pour
exploiter au mieux le potentiel de chaque réseau social, il est
important d'avoir une stratégie établie, avec des codes et des
habitudes. Comme expliqué par Madame LOISEAU, responsable communication
et marketing de la société, il est avant tout indispensable de
coller à l'image du château ce qui inclut notamment de jolies
tournures de phrases, de jolies photos... Les réseaux sociaux sont
effectivement une vitrine et un moyen particulièrement efficace de
toucher de nouveaux clients potentiels ; réel avantage, cette exposition
sur les réseaux sociaux peut également desservir l'image du
château.
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En effet, une mauvaise tournure de phrase, des photos qui ne
mettent pas en avantage le sujet ou un manque d'échange avec la
communauté peuvent rapidement associer le château à une
froideur ou à un aspect négatif qui pourraient décourager
certains clients potentiels de se déplacer à la
propriété ou d'acheter du vin provenant du domaine. Il est
important de se rappeler que la relation Marquis de Terme / clients peut
commencer dès les réseaux sociaux, il faut emporter le client
dans notre univers : comme expliqué par Madame Gendreau, « les
réseaux sociaux permettent de s'imaginer et de voir ce que l'on sait
faire, [les clients] décident ensuite s'ils viennent ou pas. »
Bien que vitrine indiscutable du château et de ses
activités, les réseaux sociaux ne jouent ce rôle de
promotion et de mise en lumière que lorsque les méthodes
utilisées pour les exploiter sont réfléchies et permettent
donc de tirer le plus grand bénéfice de chacun d'entre eux. La
société Marquis de Terme ne possédant qu'un seul compte
Instagram, Facebook et LinkedIn pour l'ensemble de ses activités, il est
important de réfléchir en amont à ce qui va être
posté, sous quelle forme et sur quel réseau social.
Pour un contenu portant sur l'actualité de la
propriété, qui a une dimension plutôt émotionnelle,
Instagram est privilégié. Ce côté émotion
sera mis en avant à travers les photos mais aussi les textes et les
choix de sujets : cycle de vie de la vigne, mise en avant de Marquis de Terme
comme destination, biodiversité, histoire de la
propriété... La cible est plutôt la clientèle
particulière du château, Instagram permet d'apercevoir ce qu'il
est possible de vivre et de découvrir au sein de la
propriété.
LinkedIn, réseau social incontournable chez les
professionnels, est plutôt utilisé avec une communication
tournée vers l'institutionnel : Primeurs, rachats, salons
professionnels... Les informations sont plutôt de titre professionnel
mais le ton reste abordable et dans la charte de Marquis de Terme.
Enfin, le troisième réseau social utilisé
par l'entreprise est Facebook ; ce dernier permet une communication
majoritairement évènementielle, notamment lors de la saison des
Afterworks en Médoc à laquelle le château participe ou lors
du lancement d'une nouvelle cuvée. Le langage utilisé est le
langage courant, le but de ce réseau social est de mettre factuellement
en avant un évènement afin de toucher la plus large cible
possible.
b. La communication digitale, une vitrine pour
Château Margaux
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i. Un site internet vitrine de son activité et
de son excellence
Le site internet de Château Margaux est une
réelle vitrine de son savoir-faire, de son prestige et de son
côté plutôt inaccessible. Vitrine car il permet la
découverte, tout en subtilité mais de manière claire, du
processus de fabrication du vin mais également vitrine car il est
impossible d'acheter du vin en ligne. Le site internet permet d'entretenir la
magie autour de Château Margaux ; grâce aux explications, aux mots
employés compréhensibles de tous et à la
présentation des vins de la propriété, il invite les
visiteurs à entrer dans l'univers de Margaux mais garde ce
côté inaccessible avec l'impossibilité d'achat et l'offre
de visites très confidentielle. Dans un premier temps, sa page d'accueil
plonge directement le visiteur dans ce côté savoir-faire, presque
artisanat, grâce à la sélection des vidéos en
arrière-plans, aux noms donnés aux différents onglets,
à la sélection de couleurs... La structure entière du site
est construite autour du produit : de son histoire au fil des siècles
jusqu'aux conseils de service et de dégustation en passant par les
différentes étapes de la fabrication, tout est pensé pour
que le vin soit toujours mis en avant et le sujet principal. Pour pousser
l'excellence jusqu'au bout, chaque millésime de chacune des
cuvées est expliqué. La structure suit une idée
chronologique : dans un premier temps, un premier paragraphe donne une
explication rapide sur le millésime, plutôt général.
Ensuite, toute la technicité de l'assemblage est abordée avec les
pourcentages mais surtout avec l'explication derrière ce choix qui ne
cesse d'ajouter au prestige de la bouteille. Un troisième paragraphe
aborde ce qui rend ce millésime de Château Margaux si particulier.
Enfin, un dernier paragraphe aborde les conditions climatiques car ces
dernières peuvent avoir un impact sur le bouquet et les arômes du
vin. Malgré une certaine inaccessibilité réelle en
fonction du prix de ces bouteilles, le langage soutenu et très positif
ainsi que le champ lexical employé sur le site Château Margaux
jouent un rôle de premier choix car il permet de développer
l'imaginaire autour de la propriété tout en gardant ce
côté plutôt inatteignable.
ii. Mettre en avant le côté humain derrière
l'excellence
grâce aux réseaux sociaux
Contrairement au site internet qui permet à
Château Margaux une communication plutôt « Business to
Business », le compte Instagram va plutôt avoir vocation à
développer ce côté plus accessible ainsi qu'une
communication tournée « Business to Client ». Cela passe dans
un premier temps par une publication régulière, à peu
près deux fois par semaine. (voir annexe n°8) Ces publications sont
programmées à l'avance et sont liées à
l'actualité de la propriété. Cette présence lui
permet de créer un lien avec les différentes personnes
présentes sur le réseau social et de continuer à
développer et gérer son image. Bien que les réseaux
sociaux soient une vitrine différente pour Château Margaux en lui
accordant un côté moins intouchable, la propriété
n'en perd pas pour autant ses codes qui lui sont chers et qui aident à
lui conférer cette image de prestige. Dans un premier temps, une
homogénéité en termes de colorimétrie est visible
sur sa page Instagram ; les couleurs prédominantes sont le noir, le
vert, le beige pierre ainsi que le bois. Ce choix, mûrement
réfléchi, n'est pas sans conséquences : lors de la
publication d'images portant sur le vin, la couleur bordeaux de ce dernier
ressort instantanément et est naturellement mis en avant grâce
à l'homogénéité de la colorimétrie. La mise
en exergue de ce produit en tant que produit de luxe est au coeur de tout le
processus de communication du Château. Tous les posts portent sur
l'activité viti-vinicole du domaine, de la vigne à la bouteille
en passant par le chai. Cependant, volonté est présente de
montrer au public qu'au-delà d'être un domaine viticole à
renommée internationale, Château Margaux est avant tout une
aventure humaine. Pour se faire, des réels et posts permettent
régulièrement de mettre en lumière un membre de
l'équipe ou un produit à travers l'un des membres afin de montrer
qui se trouve derrière l'excellence. Le but est de casser l'image
institutionnelle tout en gardant le prestige qui est indissociable du
domaine.
Il est cependant à noter que pour garder cette image,
Château Margaux n'accepte aucune publication payante (voir annexe
n°8). De plus, elle n'est pas présente sur Facebook mais
plutôt sur LinkedIn bien que son activité soit moins
régulière que sur Instagram.
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c. Deux châteaux, deux positionnements
différents à propos de la presse
i. La possibilité de toucher une cible
différente pour Marquis de Terme
La communication au sein de la presse traditionnelle
écrite est une réelle volonté pour Marquis de Terme car
elle permet de toucher une cible différente de celles déjà
atteintes avec les réseaux sociaux ou le site internet par exemple. Bien
que les cibles commencent à s'homogénéiser avec le
développement d'Internet, crédibilité est inconsciemment
plus facilement accordée à ce qu'il est possible de lire dans les
journaux. Il existe différents types de communication au sein de la
presse écrite, Marquis de Terme s'est tourné vers du
publirédactionnel : cela consiste à payer pour apparaître
au sein d'un article. Ceci permet de développer la
notoriété du Château et de mettre en avant certains de ses
secteurs comme l'oenotourisme par exemple. L'apparition dans la presse
écrite peut également prendre place suite à la
création de partenariats avec des journaux ou grâce au
réseautage des salariés.
Au-delà du choix de la méthode d'apparition dans
la presse écrite, la finalité reste la même pour Marquis de
Terme : être vu, être reconnu par les clients et dans un premier
temps, par les journalistes. C'est une reconnaissance essentielle car ce sont
eux qui vont donner leurs avis et commentaires ; ces derniers ont un impact
majeur sur la notoriété et le développement
économique du Château. Les articles publiés paraissent
majoritairement dans des journaux spécialisés dans des domaines
où est implanté Marquis de Terme (oenotourisme, vin,
évènementiel...) mais également dans des journaux touchant
une cible plus large. C'est notamment le cas avec le journal ELLE et son
concours Elle à Table qui permet la mise en valeur des vins.
Ce n'est pas un journal spécialisé dans le
domaine mais sa cible est large et permet donc de se faire connaître
auprès d'un public qui n'est pas encore acquis. De manière
générale, pour Marquis de Terme, la communication dans la presse
écrite permet de mettre en avant son offre oenotouristique, de se faire
connaître et reconnaître au-delà de son statut de Grand Cru
Classé en 1855.
ii. Un moyen de communication supplémentaire mais pas
indispensable chez Château Margaux
L'image de prestige et d'inaccessibilité de la
propriété transparaît jusque dans ses actions de
communication, notamment auprès de la presse traditionnelle. Bien
qu'elle accueille volontiers des journalistes travaillant dans le milieu du vin
pour la rédaction d'articles, cette dernière ne fait cependant
pas la démarche de contact envers ces derniers. Contrairement à
Marquis de Terme qui fonctionne notamment avec de la communication
publi-rédactionnelle et alloue un budget pour cette démarche,
Château Margaux a fait le choix de ne pas solliciter les journalistes et
de plutôt laisser la notoriété et le prestige faire leur
chemin. Il est cependant à noter que le domaine semble avoir pris note
et s'est appuyé sur le fait que le digital prend petit à petit le
pas sur la presse écrite. Il est également indéniable que
les nombreux articles parus sur Internet mettant en avant l'actualité du
Château sans échange financier est sont un avantage
indéniable pour ce dernier.
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III. Des visions différentes autour d'un nouvel
outil de
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communication : l'oenotourisme
Secteur d'activité encore peu connu il y a quelques
années, le tourisme autour du vin (ou oenotourisme) est aujourd'hui en
plein développement, notamment dans le vignoble bordelais. Visites,
dégustations, immersions, balades... Les possibilités sont
nombreuses et sont aujourd'hui un réel nouveau moyen de communication
sur les valeurs du Château et ce qu'il souhaite mettre en avant. Il est
intéressant de comparer le choix fait sur ce sujet par les deux
châteaux de l'étude, possédant une vision
diamétralement opposée.
Les différentes informations utilisées et
analyses réalisées lors de la rédaction des deux-sous
parties en lien avec Marquis de Terme sont tirées de l'interview de
Madame GENDREAU, responsable de l'oenotourisme à Marquis de Terme.
a. L'oenotourisme comme vitrine de marque, un DAS pour
Marquis de Terme
i. Un oenotourisme basé sur la volonté
d'expériences
L'oenotourisme pratiqué à Marquis de Terme est
situé, dans la pyramide de la massification, entre le haut de gamme et
le prestige bien que volonté sois faite de se tourner pleinement vers
une offre prestige. Depuis plusieurs années maintenant, au sein du
château, l'offre oenotouristique est pensé comme une offre
d'expériences afin de mettre pleinement en avant le savoir- faire et
l'expertise présents au sein de la structure. La combinaison des deux
est plutôt simple : la visite, présente pour chaque atelier,
permet de faire découvrir ou redécouvrir aux clients toutes les
étapes du processus de fabrication du vin, de la vigne au chai. Ensuite,
l'expertise prend le relais selon le choix de l'atelier : Vins et Chocolat,
Atelier 1855, OEnologiquement Vôtre... Le but est de donner du sens aux
produits suite à la visite tout en s'adaptant aux goûts de chaque
client : « On aime bien aller dehors, on a un côté sportif et
rigolo et en même temps on est très passionné par la vigne,
il y a la balade ampélographique à vélo. On aime les
accords Mets et Vins et on est friands de choses pointues en gastronomie, il y
a Hasnâa avec Vins et Chocolats. On aime l'oenologie, l'innovation et les
découvertes, il y a OEnologiquement Vôtre. On aime tout
l'historique et le prestige du classement 1855, il y a l'Atelier 1855.
»
De plus, inconsciemment dans la tête des clients, le
prestige de l'expérience passe par son prix : le constat a
été fait que plus un atelier est cher, plus il est
demandé. Les chiffres parlent pour eux-mêmes : l'achat de visites
et dégustations a augmenté de 62% entre 2019 et 2022 alors que
les prix ont été revus à la hausse sur cette même
période. Le prix semblant créer la valeur ou du moins y jouer un
rôle, le château s'interdit de proposer du gratuit afin de ne pas
ôter cette image ; ceci met également en avant que le savoir-faire
de l'équipe technique et l'expertise des guides a un prix,
au-delà du produit brut. Cette augmentation de prix permet
également le filtrage de la clientèle ; aucun ciblage n'a
été fait avant le développement des ateliers mais le prix
joue un rôle naturel de filtre parmi les potentiels clients.
Le but est donc de faire vivre une réelle
expérience au sein de l'écosystème Marquis de Terme : dans
un premier temps, cela permet de satisfaire les clients et de faire d'eux de
potentiels ambassadeurs de nos produits auprès de leurs proches et amis.
Ensuite, cela permet également de doter Marquis de Terme d'un
véritable avantage concurrentiel car l'offre de visites, le Comptoir ou
encore le restaurant permettent d'offrir une expérience oenotouristique
complète et haut-de-gamme. C'est cet avantage qui a permis à
l'oenotourisme de devenir un DAS à part entière de la marque
Marquis de Terme.
ii. Un DAS en plein développement au sein de la marque
Marquis de Terme
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Le processus de création et de pérennisation de
l'offre oenotouristique de Marquis de Terme a connu différentes
étapes avant d'être un DAS à part entière de
l'entreprise. D'abord créer dans l'idée de communiquer sur les
vins d'une manière différente afin de toucher une cible
différente, la SARL Tourisme est ensuite devenue un soutien à
l'activité viti-vinicole de la propriété grâce
à la création de la boutique. Depuis quelques années
maintenant, le chiffre d'affaires de la SARL a terminé d'asseoir son
importance au sein de Marquis de Terme et lui a permis d'être un DAS
à part entière avec de l'embauche, un réel chiffre
d'affaires, un bénéfice, des objectifs... Elle est devenue une
aide de premier choix au développement des ventes avec une hausse de 50%
en 4 ans (voir annexe n°5). Cette hausse est notamment dû au
développement de plusieurs ateliers, du Comptoir ou encore de la
location vélo qui permet de passer une demi-journée à la
propriété.
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Pour arriver à ce résultat, une stratégie a
été mise en place afin de développer une offre
oenotouristique qui fasse de Marquis de Terme une réelle destination.
Dans un premier temps, réflexion a été menée quant
à l'orientation souhaitée sur le long terme. Le but de la SARL
est d'être un lieu de promotion de la marque : pour se faire, trois
piliers ont été développés. Dans un premier temps,
il a été nécessaire de développer des ateliers
pointus ayant pour but de combiner une visite, permettant d'embarquer le client
dans l'univers Marquis de Terme, à une dégustation plus
poussée : accords Vins et Chocolats, dégustions de 7 Grands Crus
Classés de 1855, dégustation à la cuve et/ou à la
barrique... Les propositions de dégustation plus techniques transformant
les visites classiques en ateliers permettent de mettre en avant les
différentes expertises que l'on retrouve au sein de l'équipe
oenotourisme. Le second pilier développé est en lien avec les
clients ; comme de nombreux châteaux viticoles avec une activité
oenotouristique importante, Marquis de Terme a fait le choix de travailler avec
des agences. Pourquoi ? En travaillant en partenariat avec ces
dernières, les châteaux sont sûrs d'avoir des clients sept
jours sur sept, avec des créneaux assurés, aussi bien pour des
dégustations que pour des visites. Cela permet de développer la
notoriété du château et d'amener, par la suite, de nouveaux
clients en-dehors des agences. Le troisième pilier qu'il a
été choisi de développer est celui concernant les horaires
d'ouverture du château : ouvert sept jours sur sept avec des guides
toujours disponibles, cette amplitude est un réel avantage concurrentiel
pour Marquis de Terme. Il existe une seule ombre au tableau : situé dans
le Médoc, il est nécessaire que les châteaux s'entraident
et ceci passe par l'ouverture d'un plus grand nombre, notamment le week-end. En
comparaison à Saint-Émilion, le Médoc reste une
région où l'on ne retrouve pas de villages typiques ou de grands
monuments historiques ; les clients se déplacent donc rarement pour la
visite d'un unique château.
Il existe cependant une ambivalence qui reste
intéressante : malgré l'ouverture du château avec de
grandes plages horaires et les nombreux créneaux disponibles, Marquis de
Terme souhaite développer une image plus prestige et inaccessible.
Comment ? En essayant de développer au maximum la communication sur les
réseaux sociaux notamment afin de permettre à une potentielle
clientèle de s'imaginer ce que son expérience au domaine peut
être afin de lui donner envie de venir découvrir par
lui-même.
Cette communication permet de ne faire entrer aucun
intermédiaire dans le processus de découverte et potentiellement
de réservation car le client ira majoritairement de lui-même sur
le site. De manière inconsciente, le fait de passer directement par le
site internet sans utiliser de plateformes confère un certain prestige.
Cette réservation par le client lui-même, sur le site internet,
garantit plus facilement qu'il est décidé de venir parce qu'il
veut vivre l'expérience Marquis de Terme et pas uniquement pour
déguster un verre de vin comme il pourrait le faire dans n'importe quel
château. De plus, volonté est faite de développer le
côté inaccessible à travers les prix. Dans la tête de
tout consommateur, ce qui est cher est haut de gamme et attrayant. C'est ce qui
a été visible à Marquis de Terme : l'augmentation du prix
des ateliers, notamment « Vins et Chocolats » et « Atelier 1855
», n'a fait qu'augmenter le taux de réservation pour ces
ateliers.
L'ensemble de ces éléments permet d'appuyer que
la SARL Marquis de Terme Tourisme est un réel DAS au sein de
l'entreprise, une vraie ambassadrice de la marque auprès des clients
particuliers. Elle a permis le développement des ventes de la marque en
« Business to Client », réel soutien à la vente
«Business to Business» réalisée par le service
commercial. Elle permet à la marque de maîtriser et de communiquer
sur son image jusqu'à la vente au consommateur ce qui n'est pas le cas
dans le cadre du «Business to Business» ; après la vente aux
négociants, le Château n'est plus maître du discours de
vente de son produit. Au-delà de la dimension plus accessible et
découverte apportée au Château, l'oenotourisme est
également un nouveau moyen de communiquer sur les vins d'une
propriété en maîtrisant son image de A à Z.
Cependant, certains châteaux ne veulent donner cette
dimension à leur activité et souhaitent garder plutôt le
côté confidentiel et rare ; c'est le cas du célèbre
Château Margaux.
b. Le refus de proposer une offre oenotouristique : le
choix de Château Margaux
Une partie des différentes information données
et analyses réalisées lors de la rédaction de cette
sous-partie liée au Château Margaux proviennent des
réponses données par Madame GUILLARD Marie, employée du
Château. Il est à noter qu'un rendez-vous a été
impossible à organiser et que les réponses sont donc
écrites, sans possibilité de développement par la
suite.
i. 24/28
Une priorisation de l'activité viti-vinicole de la
propriété et de son excellence
L'interview de Madame GUILLARD a permis de commencer à
comprendre la raison pour laquelle Château Margaux se refusait à
proposer une offre oenotouristique : dans un premier temps, comme cela
transparaît sur le site internet ou les réseaux sociaux du
Château, le processus de fabrication du vin est au coeur de
l'activité du domaine. Ne pas proposer d'offre oenotouristique permet de
s'assurer de n'occasionner aucune gêne lors de moments charnières
: vendanges, transvasement du vin à partir des cuves jusqu'aux
barriques, soutirages... De plus, dans la continuité de la communication
digitale, la volonté de Château Margaux est de garder cette image
de grand savoir-faire et de prestige avec ce côté plutôt
inaccessible. Ouvrir le château aux visites régulières
pourrait, d'après Madame GUILLARD, atténuer ce caractère
privilégié et faire perdre au Château un peu de son
inaccessibilité. C'est une vision peu partagée par les amateurs
de vins ou les néophytes. L'étude réalisée le
prouve (voir annexe n°9) : sur 49 personnes, 40 pensent que l'oenotourisme
n'entache pas l'image de luxe du produit, au contraire. Il permet de le faire
découvrir, de montrer le savoir-faire qu'il y a derrière. Pour
aller plus loin, l'expérience vécue lors de la visite peut rester
marquante pour les visiteurs et positionner, inconsciemment ou non, le domaine
comme une propriété à part et créer un lien
émotionnel avec cette dernière.
Le but est donc de prioriser ce qui fait l'excellence de
château Margaux mais également d'assurer aux visiteurs ayant la
possibilité de se voir accorder un créneau une expérience
personnelle et mémorable.
ii. Une subtile finalité plutôt plaisir
qu'économique
La visite de la propriété est accordée en
priorité aux professionnels du vins : négociants,
collectionneurs, journalistes... Certains particuliers et amateurs peuvent
décrocher un créneau, généralement entre novembre
et mars.
Pour ces derniers, la visite est gratuite mais il est
impossible d'acheter du vin sur place. La gratuité de la visite permet
notamment d'éviter toute impression de service attendu en retour en
termes de cuvées ou de millésimes dégustés.
C'est également une des raisons qui fait que le
Château ne travaille pas avec des agences (À la Française,
Olala, Bordeaux Wine Tours, Ophorus...) : les tours à la
demi-journée ou à la journée étant payants,
Château Margaux se refusent à les accueillir afin d'éviter
que les clients aient l'impression de payer la visite.
Cette possibilité restreinte de visite
accompagnée de l'impossibilité d'acheter sur place ne cesse
d'être dans la continuité de la politique de communication de
Château Margaux : le but est de dévoiler une partie du processus,
de lever le voile sur cette célèbre propriété sans
aller jusqu'au bout de la satisfaction avec l'achat d'une bouteille. Le
principe de la frustration est important car il permet d'installer de
manière durable dans la tête des clients l'envie d'acquérir
une bouteille du Château qu'ils auront eu la chance de visiter. La
frustration n'étant pas quelque chose que l'humain aime ressentir de
façon générale, les visiteurs auront envie d'ôter
cette légère frustration en devenant acquéreur d'une
bouteille, d'autant plus après avoir découvert le savoir-faire
qui résidait derrière ce nom apposé sur une bouteille.
L'offre confidentielle d'oenotourisme de Château Margaux
a donc pour objectif principal de faire plaisir à une poignée de
visiteurs tout en permettant de donner l'image d'une légère
accessibilité et n'a aucun impact économique pour le
Château. De plus, cela permet une communication indirecte car les
visiteurs pourront parler autour d'eux de ce qui fait le prestige et
l'excellence de Château Margaux ; ce type de communication est un
réel avantage car il est celui auquel nous accordons le plus de
crédit, notamment lorsque cela provient de personnes proches.
26/28
Conclusion
Ce mémoire avait pour ambition de s'intéresser
aux choix en termes de communication de Châteaux Grands Crus
Classés en 1855, en se demandant comment les actions de communication
permettent de faire transparaître l'identité d'un
château. Aucun travail préliminaire ne semblant exister sur
le sujet, il semblait nécessaire dans un premier temps de situer le
classement de 1855 dans la hiérarchie des nombreux classements
existants au sein du vignoble bordelais. L'explication des différents
classements et un court résumé de leurs histoires permettent
de placer les vins des Châteaux Grands Crus Classés en 1855
comme des produits de luxe, appuyés par l'analyse des notes Primeurs
du millésime 2021.
L'analyse et la réflexion des moyens de communication de
différents Châteaux appartenant à des classements divers
ont également permis de démontrer le rôle et
l'importance des choix communicationnels. En effet, les actions de
communication servent les enjeux propres à chaque classification et
permettent de faire ressortir l'identité de chaque
propriété.
Deux Châteaux ont servi de sujets-étude pour la
rédaction de ce mémoire : Château Marquis de Terme et
Château Margaux. L'analyse poussée des choix en termes de
communication digitale notamment grâce aux sites internet et aux
réseaux sociaux ont permis de faire ressortir des identités
propres aux deux domaines. Le positionnement au niveau de la presse
écrite s'inscrit dans cette continuité.
Le Château Marquis de Terme étant un pionner dans
le développement d'une réelle offre oenotouristique au sein des
Châteaux du classement 1855, il est intéressant de comprendre
quels sont les choix qui guident ce nouveau type de communication.
Représentant un DAS à part entière pour Marquis de Terme,
le choix de Château Margaux de ne pas proposer une telle offre a permis
de terminer la comparaison en termes de choix communicationnels.
Ce mémoire a permis de mettre en exergue que les choix
de communication des Châteaux Grands Crus Classés 1855 servent
l'identité du Château et sont un réel reflet de ce qu'il
est ce qu'il souhaite représenter. L'innovation fait partie de l'ADN de
Marquis de Terme au niveau du processus de fabrication du vin ; on retrouve
cette continuité dans les choix de communication qui ont pour but de
promouvoir aussi bien les vins que l'expérience vécue à la
propriété, bousculant ainsi les codes de ce milieu fermé
en le rendant plus accessible.
Ces codes de prestige se retrouvent cependant chez
Château Margaux dont le plan de communication est totalement
différent ; dans la continuité de son image et de ce qu'il
représente, le domaine s'axe sur une communication ne levant qu'à
moitié le voile sur le savoir-faire et le prestige qui l'entoure. Plus
faible présence sur les réseaux sociaux, pas de sollicitation de
presse écrite, pas d'offre oenotouristique a proprement
parlé...Ces choix ne cessent d'accroître l'inaccessibilité
et la curiosité autour de Château Margaux.
Le cercle des Châteaux Classés en 1855 reste
très fermé, il est donc compliqué d'obtenir un contact ou
un rendez-vous pour l'élaboration d'une étude. Ce mémoire
n'est donc pas de vérité absolue, il peut être
intéressant de s'attarder sur les stratégies de communication
d'autres propriétés afin de voir de quelle manière leur
plan de communication est un reflet de leur identité propre.
Bibliographie
28/28
Artisans, C. (2023, 12 mai). Crus Artisans du Médoc. Crus
Artisans. https://crus-artisans.com/
Château Arnauld - Château Arnauld. Château
Arnauld. https://www.chateau-arnauld.fr/
Château de Lauga - Cru Artisan Haut-Médoc *
Saint-Julien. (s. d.). Château de Lauga. https://lauga.com/
Château du Taillan. (2023, 19 janvier). CHÂTEAU DU
TAILLAN - Vins de Bordeaux Haut-Médoc.
https://www.chateaudutaillan.com/
Château Margaux. (s. d.).
https://www.chateau-margaux.com/fr
Château Marquis de Terme. (2023, 30 mai). Accueil -
Château Marquis de Terme. https://chateau-marquis-de-terme.com/
Citron Pressé | Agence de communication
expérientielle - Bordeaux. (s. d.).
https://www.citronpresse.fr/portfolio_page/alliance-des-crus-bourgeois-du-
medoc%20
https://www.chateau-margaux.com/fr/le-domaine/histoire
Corinne Mentzelopoulos : «Nous sommes heureux et nous aimons le faire
partager». (s. d.). Le Figaro Vin.
https://avis-vin.lefigaro.fr/vins-bordeaux/o134101-corinne-mentzelopoulos-nous-sommes-heureux-et-nous-
aimons-le-faire-partager
Exalto. (s. d.). Château Moutte Blanc - Château
Haut-Médoc - Margaux - Bordeaux Supérieur. exalto.
https://www.moutte-blanc.fr/
Larousse. (2018). Le grand Larousse du vin.
Primeur Château Dauzac 2021 - rouge Margaux - Achat au
meilleur prix. (s. d.).
https://www.chateauinternet.com/chateau-dauzac-2021
Primeur Château Giscours 2021 - rouge Margaux - Achat au
meilleur prix. (s. d.).
https://www.chateauinternet.com/chateau-giscours-2021
Primeur Château Margaux 2021 - rouge Margaux - Achat au
meilleur prix. (s. d.).
https://www.chateauinternet.com/chateau-margaux-2021
Primeur Château Marquis de Terme 2021 - rouge Margaux -
Achat au meilleur prix. (s. d.).
https://www.chateauinternet.com/chateau-marquis-de-terme-2021
Primeur Château Rauzan Ségla 2021 - rouge Margaux -
Achat au meilleur prix. (s. d.).
https://www.chateauinternet.com/chateau-rauzan-segla-2021
Annexes
Annexe n°1 : page d'accueil des sites internet du
Château du
Taillan et de Château Arnauld
Annexe n°2 : page Instagram du Château du
Taillan
Annexe n°3 : page Instagram du Château
Arnauld
chateau_arnauld
rD · Clt.y.-11
CHATEAU ARII
ILitM kc
2018
CHATEAU ARNAUD
Bordeaux Tasting
2022
f,14 ·w112iwdmde Y1MP
;J 2Jrih6e.6hN.u,tY~.~.. t ·..~
LES RENCANTRES ,JEAN-MARC QUARIN
N.41eFPl5 .94.1 ·f A1110 W :' p-1e-e1.-MP.dh..
4pY1Y1.i.Yp1.
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LE sALoN DEs
OUTSIDER`.
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IUNm11fJNIB flP21111\+1%
a... lemma,.
JPQ 2023 Vignes Dégustations Nos vins
visites_
Annexe n°4 : page Instagram du site du
Château
Moutte-Blanc
(-liteau Mou tte Blanc
Led trau
Une pasaiars du On
Nia vin
l.s boutique
].a ple}ign au iwar tç jour
i>rmae et réc6mpinna
OLL trouver ins uins
Heurte Blane ass jour k poor
Rani t1IaIitrdeVin Gmeact
La passion de la terre et dcs vignes .... fa passion du
cépage Petit Verdot.
Le Chareau tvfOUTTIs BLANC, Cru Artisan,
est une petite propriétéde 5,5 hectares
située â MACAO, â d km de MARGALUX qui est
gértïe passion némem. par la famille de Sarto]i-Dejean. Il
est, ainsi, l'un des rares Bordcaux$upérieurs â
bénéficicrdu climat médulien et de-ses façons
culturales. Ses vins sone puissants, tanniques, de ]ongue garde et
très rypes'hlaur-Medoer.
I VISITEZ
Annexe n°5 : Chiffres SARL Tourisme
CONFIDENTIEL, CACHÉ POUR LA
PUBLICATION
|
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Annexe n°9 : étude quantitative menée
|
CONNAISSEUR UN PEU DU VIN
1/ Quels sont, selon vous, les trois châteaux les
plus prestigieux du classement 1855 ?
Ladite rothschild / Latour/ haut brion
Yquem, margaux
Aucune idée
Latour, Lafitte Rothschild et Mouton Rothschild.
Je ne sais pas.
2/ Classez ces cinq châteaux selon leur
notoriété, en commençant par le plus connu pour vous :
Château Margaux, Château Figeac, Château Haut-Brion,
Château d'Agassac, Château La Hourcade
Haut brion / margaux/ Figeac
Margaux , haut brion ,
figeac, agassac , la hourcade
Château Margaux, Figeac, d'Agassac, La Hourcade et
Haut-Brion
Château margaux, agassac, figeac, haut-brion, la
hourcade
Margaux, Haut-Brion, Figeac (Je ne sais pas si il est
dans le classement), Agassac et La
Hourcade (Je ne connais pas les deux
derniers)
3/ Si vous pouviez visiter un château du classement
1855, lequel choisiriez-vous ?
Pourquoi ce choix ?
Lafite rothschild pour sa notoriété et son histoire
de famille
Margaux notoriété
Château Margaux car c'était le
préféré de mon père
Cos d'estournel
Le château Leoville Las Cases, simplement car j'ai eu
acheter une bouteille d'un des
domaines de Leoville (Leoville Barton 2005), qui je pense, est la
seul bouteille du
classement 1855 que j'ai eu bu.
6/ Pensez-vous qu'un château avec une offre
oenotouristique (entre 15 € et 120 €) perd un peu de
son statut de "produit de luxe" ? Pourquoi ?
Non cela permet au plus grand nombre de goûter des vins de
prestige
Non , c'est un business comme les autres
Pas forcément. Un prix d'appel peut être un
excellent moyen de se faire connaître et aider à vendre par
ailleurs les produits plus chers et/ou plus exceptionnel de la gamme. Non car
à la fin c'est le prix de la bouteille qui joue.
Il s'agit là d'une fourchette tarifaire très
large. Néanmoins, je pense que pour un château avec un statut
prestigieux, il serait préférable d'appliquer un fourchette
tarifaire haute (en fonction des offres proposées) afin de garder une
part de ce statut. (Et surtout vu le prix de certaines bouteilles)
NE CONNAÎT PAS TROP
1/ Si vous deviez citer un château du classement
1855, de n'importe quelle appellation, lequel vous vient en premier en
tête ? (Appellation :
Saint-Estèphe, Pauillac, Saint-Julien, Haut-Médoc,
Margaux, Pessac-Léognan, Sauternes)
Sauternes -> 9 Margaux -> 7 Pessac-Léognan -> 9
Médoc -> 3 Pauillac -> 2 Saint-Estèphe -> 2 Ne sais pas
-> 6 Autre -> 5 Saint-Julien -> 2 Haut-Médoc -> 3
4/ Pensez-vous qu'un château avec une offre
oenotouristique (entre 15 € et 120 €)
perd un peu de son statut de "produit de luxe" ?
Pourquoi ?
Non
Oui
Non je ne pense pas. Le prix ne caractérise pas le
prestige du château selon moi.
Non, car cela permet de se cultiver, le luxe est d'en acheter
régulièrement pas de découvrir les saveurs et l'histoire
des vins et des domaines
Non, au contraire.
Non, je pense que chacun a le droit de découvrir les
châteaux, il ne perd pas selon moi ce statut.
Non, il le rend plus accessible selon moi, cela reste un produit
de luxe car les clients ne referont pas cette expérience tous les jours.
Suivant le prix de cette offre le client pourrait cependant supposer la
qualité et le luxe de ce château.
Oui car il ne devient plus exceptionnel car plus de monde ont
l'occasion de goûter leur produit
Non un bon vin n'est pas forcément cher
Non je ne pense pas que le château va perdre un peu de son
statut de "produit de luxe". Au contraire, le château va pouvoir
élargir son public cible, tout en ayant la possibilité de
proposer plusieurs formules, en accord avec les différents budgets oui,
car c'est plus accessible alors que le luxe est censé être que pr
une minorité de personnes
Permet de rendre le produit plus accessible tout en gardant le
prestige du château
Non, ça leur permet de toucher plus de monde et par la
suite de vendre encore plus Je pense que cela dépend du prix, une offre
à un 15€ rend l'expérience grand public, tandis qu'une offre
à un prix moins accessible maintien une image de rareté du
produit et donc augmente sa valeur (perçue ou réelle)
Je pense que la qualité du vin fait la renommée
d'un château. Je ne pense pas qu'avoir une offre de découverte
à un prix raisonnable enlève de son prestige.
Non, je pense que ce qui fait le statut est l'expérience
que l'endroit proposé plutôt que le prix
Non, au contraire. Voir Tous les processus de la fabrication de
la vigne à la bouteille, les modes de garde... confirment que c est un
produit d exception.
Non ça le rend simplement plus accessible et permet la
connaissance de leurs produits Non car cela permet de découvrir le
château et le monde du vin! c'est une bonne démarche.
Non le vin est un produit qui s'étend sur toutes les
gammes, faire du lèche vitrine et essayer des vêtements dans une
boutique de luxe ne remets pas en question leurs prix il en vas de même
pour le vin à mon goût.
Non, car le luxe doit ce faire sur le produit en lui
même et pas sur l'oenotourisme. Au contraire l'oenotourisme à bas
prix permet à plus de monde de découvrir le savoir faire du
château et donc donné du prestige et du luxe au produit.
Non
Forcément un peu, le prix reste considéré
comme un indicateur pour ces dits « produit de luxe »
Non car il ouvre à d'autres personnes la
possibilité de visiter et de découvrir le domaine viticole et
donc de perpétuer la réputation du château en exposant
leurs savoir faire
Non (pas vraiment d'argument)
Oui, si on sous-entend par produit de luxe un produit que peu
de personnes peuvent acquérir. Non, si on sous-entend un produit d'une
grande qualité. Au contraire, rendre accessible un produit de luxe
permet à plus de personnes de découvrir du vin de qualité,
et donc d'avoir une meilleure connaissance, une meilleure appréciation
du vin. Il permet aussi aux amateurs qui n'ont pas un budget extensible d'avoir
accès à du vin de qualité et donc de pouvoir affiner leurs
connaissances de l'oenologie qui sans cela ne serait accessible qu'à peu
de gens. Non au contraire
Non, cela permet un entrée en la matière.
Oui c'est sûr, après c'est un budget plus accessible
pour les personnes plus modestes cela permet de faire découvrir au plus
grand nombre et d'augmenter la notoriété Pour moi, le prix de la
visite est en lien avec le luxe, c'est proportionnel
Non. Je ne pense pas que ce soit une question de tarif parce
que beaucoup de vins sont proposés à 15€ aussi et cela reste
un « produit de luxe » quand même, du moment qu'il est bon
...
Non le luxe ne signifie pas forcément cher mais
qualité
Je ne pense pas car l'offre oenotouristique doit être
accessible à tout le monde, même les paniers moyens afin de leur
faire découvrir un domaine qu'ils ne connaissent pas spécialement
et qui peut potentiellement les intéresser. Son statut de "produit de
luxe" ne sera pas entaché, au contraire cela lui permettra de gagner en
visibilité pour les châteaux méconnus
Non car cela permet à toutes les classes de la
société d'y accéder
Un peu car trop accessible
Oui car il offre plus d'accessibilité et donc perd le
côté mystérieux et rare que peut avoir un produit de
luxe
Non, même à un prix raisonnable, le château
et le produit peuvent garder leur prestige
Oui, car le travail des vignerons mérite un coût
plus élevé
Non, il permet simplement aux intéressés que
découvrir un peu plus le château
Non, je pense que tout dépend de la qualité
produite à côté de cette offre. Elle peut permettre de
communication sur le vin.
non, il se rend seulement plus accessible à un plus grand
nombre
Non. En quoi cette visite peut nuire à son statut ?, le
produit reste le même et en savoir plus sur ce dernier ne peut
qu'être bénéfique que ça soit vis à vis des
consommateurs ou bien des producteurs. Si cette appellation de produit de luxe
réside uniquement dans le mystère du produit alors quel
intérêt.
Non parce qu'il rend accessible
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