Chapitre I : Généralités
Durant la semaine d'administration, la
sévérité de la colite est évalué en
utilisant le Disease Activity Index (DAI), qui se base sur l'observation de
plusieurs manifestations comme la perte de poids, la consistance des selles
(selles molles, diarrhées liquides) Présence de sang (au niveau
de l'anus, dans les selles) (Cooper et al., 1993).
L'inflammation est généralement limitée
au côlon; les caractéristiques macroscopiques comprennent un
raccourcissement du côlon qui devient oedémateux avec des zones
d'hémorragies et d'ulcérations. Histologiquement, l'inflammation
est superficielle, affectant principalement la muqueuse, mais peut
s'étendre à la sous-muqueuse et à la musculeuse-muqueuse.
Elle est caractérisée par des ulcères superficiels, un
oedème muqueux, la perte des cellules caliciformes, une distorsion des
cryptes et des abcès cryptiques ; il y a une infiltration de cellules
inflammatoires dans la muqueuse et la sous-muqueuse, ces cellules
inflammatoires comprennent des neutrophiles, macrophages, cellules plasmatiques
et quelques lymphocytes.
Bien que l'inflammation dans la colite aiguë induite par
le DSS est continue, sa gravité varie, affectant plus le côlon
ascendant et le caecum chez le cochon de Guinée et le hamster, tandis
qu'elle est plus sévère dans le côlon descendant chez les
souris BALB / c.
Le mécanisme exact à travers lequel le DSS
pourrait induire une colite est inconnu. Il existe plusieurs hypothèses,
la plus plausible serait l'augmentation de la perméabilité de
l'intestin causée par la réduction des protéines de
jonction tel que zona occludens-1 directement par le DSS.
Il a été démontré que les
groupements sulfate avait un rôle potentiel dans l'induction de la colite
par le DSS. En effet, les dérivés soufré serait capable de
provoquer une inflammation colique après transformation du H2S en
HS- (Roediger et al., 1996).
Par ailleurs, des bactéries sulfato-réductrices
ont été mises en évidence au niveau de la muqueuse
colique. Ces bactéries exercent un effet délétère
sur la muqueuse en transformant les groupements sulfates en sulfides
d'hydrogène très toxiques pour les colonocytes. La
présence de ces bactéries est par ailleurs requise pour
l'apparition de la colite expérimentale après traitements des
animaux avec du DSS (Solomon et al., 2010).
18
Chapitre I : Généralités
IV. Helminthes et maladies inflammatoires chroniques
intestinales :
1. Introduction :
Parmi les parasites pouvant infecter l'homme, on distingue
les protozoaires, organismes unicellulaires et les helminthes, ou vers, qui
sont des métazoaires d'organisation plus complexe. Les helminthes
regroupent les némathelminthes (vers ronds), par exemple, les
trichocéphales (Trichuris trichiura (T. trichiura),
Trichuris suis (T. suis) et Trichuris vulpis (T.
vulpis)), et les plathelminthes (vers plats) représentés par
les trématodes non segmentés (douves et schistosomes) et les
cestodes segmentés (ténia, Echinoccocus sp) (Laclotte
et al., 2008).
Les données épidémiologiques rapportent
une forte prévalence des helminthiases dans les pays
sous-développés, contrairement aux pays développés
où l'hygiène est de rigueur.
Il est intéressant de noter que les helminthes ont
co-évolué avec leur hôte depuis des millénaires, ils
induisent un état de tolérance afin de survivre dans l'organisme
de leur hôte aussi longtemps que possible. Pour cela, les helminthes sont
capables, grâce à divers mécanismes, de moduler finement le
système immunitaire de l'hôte à fin d'échapper
à celui-ci (Versini et al., 2015).
L'hypothèse de l'hygiène des MICI propose
qu'une modification du niveau d'exposition aux agents pathogènes et plus
spécialement aux helminthes, affecte négativement le
développement et l'entretien des circuits de régulation
immunitaires qui normalement permettent une protection contre ces maladies. Les
helminthiases sont d'extrêmement puissants inducteurs des circuits de
régulation immunitaires. Ainsi, la perte de ces infections chez les
enfants et les adultes, une conséquence de l'hygiène et des
fortes mesures de santé publique, peut être un facteur important
dans l'étiologie des MICI. Plusieurs études cliniques et
épidémiologiques soutiennent ce concept. Les recherches portant
sur l'utilisation des helminthes pour traiter la maladie de Crohn et la
rectocolite hémorragique suggèrent que l'utilisation des
helminthes représente une approche intéressante au cours des MICI
à la fois pour le traitement et la prévention (Elliott &
Weinstock ; 2012).
2. Effets des helminthes sur la réponse
immunitaires au cours des MICI :
Les mécanismes d'évasion immunitaire des
parasites dépendent eux-mêmes d'une forme de dialogue
moléculaire entre l'agent pathogène et l'hôte et, à
leur tour, de nombreux parasites dépendent de signaux
moléculaires de l'hôte pour leur développement.
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