4.4.1.4. AGR, source d'autosuffisance des
réfugiés maliens
Les acteurs humanitaires donnent des micro-crédits aux
réfugiés pour les appuyer dans leurs projets économiques.
Cet accompagnement consiste à apprendre aux réfugiés
à se prendre en charge et donc à être autonomes. Ainsi dans
ce cadre, les réfugiés maliens sont accompagnés dans la
ville d'Ayorou à travers des activités génératrices
des revenus. En effet, 21% de nos enquêtés
bénéficient des AGR (Tableau 6), dont 14% en petit commerce, 6%
et 1% en embouche et en couture.
Type d'AGR
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Effectifs
|
Fréquence(%)
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Couture
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1
|
1
|
Embouche
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6
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6
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Petit commerce
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14
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14
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Total
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26
|
26
|
Tableau 5 : Types d'AGR
Source : Enquête terrain, 2021
L'objectif visé par les acteurs humanitaires à
travers ces AGR est d'autonomiser les réfugiés et de les amener
à être indépendants vis-à-vis de l'aide humanitaire,
car selon le représentant de le CNE : « Ils ne demeurent pas
réfugié éternellement et ils ne peuvent pas
bénéficier de l'aide humanitaire à vie »
(Entretien, 17/08/2021).
4.4.1.5. Distribution mensuelle des vivres aux
réfugiés et la vente de l'aide alimentaire
Á la fin de chaque mois, une gamme de vivres est
distribuée aux réfugiés par le programme alimentaire
mondial (PAM) en collaboration avec la CNE et le HCR. La distribution est
assurée par les agents de l'APBE. Ces vivres sont composés du
riz, du haricot, d'huile, du mil
56
et des condiments. 97% de nos enquêtés
bénéficient de l'aide alimentaire dans la ville et le 3% restant
ont été exclus de l'obtention de cette aide suite à une
évaluation du niveau économique des réfugiés
menée par la CNE et le HCR. Par ailleurs, plusieurs
réfugiés vendent cette aide alimentaire dans la ville pour
pouvoir répondre à certains besoins non alimentaires. Ainsi le
marché d'Ayorou a connu un regain conséquent grâce à
la revente des vivres et autres denrées non alimentaires par les
réfugiés. Il est ressorti de nos enquêtes de terrain que
les réfugiés, afin de se procurer un peu d'argent liquide,
revendent sur le marché ou auprès des habitants de la ville
d'Ayorou, une partie des vivres qu'ils reçoivent. Certains
commerçants locaux achètent ces vivres et les revendent aux
populations des autres villages avoisinants.
Cette vente des vivres constitue pour certains
réfugiés un moyen d'avoir un capital pour débuter une
activité génératrice de revenu. BELLO AMADOU M(ibid) a
observé cette stratégie auprès des réfugiés
mauritaniens qui transforment l'aide alimentaire en capital
générateur d'activité économique. En effet,
certains réfugiés, en revendant cette partie de l'aide,
acquièrent, de quoi pouvoir démarrer une activité
génératrice de revenu ou acheter un autre produit alimentaire qui
correspond à leurs besoins.
Photo 13 : Distribution des vivres aux
réfugiés maliens dans la ville d'Ayorou
Source : ABDOULAYE BOUREIMA H, 2021 4.5.
Aspirations des réfugiés
Les réfugiés maliens n'ont pas les mêmes
aspirations, si certains aspirent de rester dans la ville d'Ayorou toute leur
vie, d'autres ne l'envient pas.
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