4.4.1. Stratégies développées par les
réfugiés dans la ville d'Ayorou
Dans un contexte où l'assistance humanitaire tend
à décroitre et est, d'une manière générale,
insuffisante, la construction d'un capital économique est une
stratégie d'adaptation indispensable pour permettre aux
réfugiés de survivre dans leur nouveau milieu. Les
réfugiés maliens développent plusieurs activités
dans la ville d'Ayorou.
4.4.1.1. Activités exercées par les
réfugiés dans la ville, une stratégie d'adaptation et
d'intégration
En dehors de l'assistance humanitaire, les
réfugiés maliens exercent plusieurs activités dans la
ville pour subvenir à leurs besoins car pour plusieurs
réfugiés l'aide humanitaire ne couvre pas tous leurs besoins
familiaux. C'est pourquoi ils exercent plusieurs stratégies dans la
ville. Les activités qu'ils pratiquent sont entre autres l'artisanat,
l'agriculture, le commerce, la vente de bois, l'embouche des animaux, la
maçonnerie, portefaix...etc.
Commerce
Vente de bois morts Aucune Artisanat Portefaix Embouche
Agriculture Moçonnerie
Pêche
Réparation des appareils
Couture Coiffure
27%
23%
12%
11%
10%
8%
7%
5%
3%
2%
2%
1%
51
Figure 12: Activités exercées par les
réfugiés dans la ville Source : Enquête terrain,
2021
Selon nos résultats seulement 12% de nos
enquêtés dépendent uniquement de l'aide humanitaire (Figure
12).C'est-à-dire qu'ils n'exercent aucune activité en dehors de
l'assistance humanitaire. On a aussi constaté que le commerce et la
vente du bois mort sont les deux activités les plus pratiquées
par les réfugiés dans la ville d'Ayorou et 10% font des
activités de colportage le jour du marché d'Ayorou. Une autre
stratégie pour certains réfugiés est la vente de l'aide
alimentaire au marché ou dans la ville pour répondre à
certains besoins financiers. Cette forme de stratégie pour certains
chercheurs comme SIDIBE M (ibid) permet aux réfugiés de se
procurer d'autres produits de nécessité tels que des produits non
alimentaires. Il est important de noter que dans le marché d'Ayorou, un
endroit a été aménagé au sein du marché pour
les réfugiés où ils exercent leurs activités
commerciales. Ils vendent plusieurs objets notamment des produits de l'aide
humanitaire (riz, haricot, huile), du bois mort et d'autres articles.
Photo 8 : Un jeune réfugié confectionnant
des Photo 9 : une vielle femme faisant de
outils artisanaux l'artisanat dans la ville
d'Ayorou
Source : ABDOULAYE BOUREIMA H, 2021.
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Par ailleurs la vente du bois mort est une activité
très développée chez les réfugiés dans la
ville d'Ayorou. Ce sont en général les femmes qui exercent cette
activité en grande partie. Elle constitue une stratégie
d'adaptation et d'intégration pour les réfugiés et elle
procure assez de revenu. Les femmes se déplacent à quelques
kilomètres de la ville à dos d'âne ou sur des charrettes
pour ramasser du bois mort qu'ils vont par la suite vendre dans la ville et
dans le marché d'Ayorou ou des localités environnantes. Elles
vendent ces bois sous forme de bottes à des prix forfaitaires qui
varient de 200FCFA à 500FCFA. C'est surtout le jour du marché que
ces réfugiés gagnent une somme importante d'argent.
Photo 10:Des réfugiés vendant du bois
mort au marché et une femme et sa fille transportant du bois à
vendre dans la ville
Source : ABDOULAYE BOUREIMA H, 2021.
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