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Analyse du dispositif de sensibilisation pour un changement de comportement dans le cadre du projet d'assainissement 9 ACP SE 016 relatif à  la gestion des eaux pluviales et son impact sur le cadre de vie des populations : cas de la commune de Mbour


par Hamédine Diouf
Ecole Supérieure d'Economie Appliquée (ESEA ex ENEA) - Ingénieur en Aménagement du Territoire et Gestion Urbaine  2009
  

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Chapitre III : Problématique

L'explosion démographique de la ville de Mbour ces dernières décennies a rendu les infrastructures d'assainissement existantes de nature collective largement insuffisante.

Au plan géographique, la ville s'étend de façon très rapide et difficilement contrôlable. La population de la commune est estimée à 201.319hbts en 2009. Le taux d'accroissement est l'un des plus élevés au Sénégal (6,3 %). Cette hausse trouve son explication dans le fait que Mbour constitue une zone touristique très convoitée avec un développement des infrastructures et équipement. Mais aussi du point de vue économique la pêche constitue une activité lucrative qui fait rentrer des devises aussi bien pour la commune que pour l'Etat du Sénégal.

Cette croissance urbaine ne laisse aucune chance aux autorités locales de pouvoir maitriser l'expansion de la commune et selon le rapport de l'ANSD (agence nationale de la statistique et de la démographie), la population atteindra les 256.350 en 2015 contre 187.520 en 20076(*) soit une progression de 73% en moins de 10 ans.

En réalité c'est l'activité touristique des environs de Mbour qui a le plus favorisé son développement anarchique de proximité avec la station de Saly mais également Nianing et la Somone qui offrent des emplois directs et indirects à un très grand nombre de mbourois et d'autres personnes qui s'établissent dans la commune.

Aujourd'hui la situation environnementale de la banlieue mbouroise est plus qu'alarmante avec son lot de désolation car dépourvus d'un réseau d'assainissement des eaux usées, de traitement et à l'évacuation des eaux pluviales.

A cela s'ajoutent les fréquentes inondations en période hivernale. Les premières pluies de l'hivernage 2008 ont fini par ramener sur la table dans la commune de Mbour l'épineuse équation de l'insalubrité. Les quelques gouttes d'eau tombées ont transformé le centre de la ville ou quartier Escale en pataugeoire par endroits. Les faits sont récurrents et reviennent à chaque saison des pluies. Les inondations les plus fréquentes sont observées au niveau des quartiers Escale et Tefess, car ces zones sont en général situées dans des sites d'accumulation des eaux de ruissellement et les talwegs. L'eau provient des quartiers Thiocé ouest traversant Guinaw rail pour se déverser au niveau du terminal de Tefess car plus proche de la mer.

Un tour de ville permet de faire le constat aux alentours du marché central où règne l'insalubrité. Les ruelles qui y mènent dans leur globalité sont envahies par le sable et la poussière. Pis encore, flaques d'eau et mares aux canards dégagent des odeurs fétides. Des automobilistes qui s'y déplacent causent des désagréments multiples aux usagers de la circulation.

La municipalité et les populations ont tenté de résoudre ce problème récurrent par des opérations ponctuelles de remblai et de pompage. Malgré tous ces efforts la situation reste la même. Ce constat rend plus compliqué les quartiers de Mbour et une psychose s'installe à chaque approche de l'hivernage.

Les conséquences d'un tel désastre ne laisse pas indifférent la municipalité et les pouvoirs publics à réagir de manière définitive pour apporter des solutions durables.

Des personnes interrogées reconnaissent les efforts accomplis dans la mise en place sectorielle d'un réseau d'assainissement des eaux pluviales (réalisé par l'ONAS en partenariat avec l'Union Européenne), intéressant certains quartiers de la ville comme Thiocé ouest, Thiocé Est, Diamaguene, Tefess etc. En partie, les eaux pluviales sont évacuées ou drainées dans des canaux vers la mer. Au niveau de l'avenue Demba Diop, un point bas entre deux stations d'essence et d'une banque reste un lieu de collecte des eaux de pluie qui mettent des heures à s'infiltrer dans des canaux d'évacuation. Une fois ces infrastructures de drainage réalisées, apparait le problème de la fonctionnalité des égouts et de leur gestion.

En effet les réseaux d'égouts demeurent embryonnaires au niveau des quartiers exposés aux inondations. En outre, aucun ne dispose d'installations d'épuration des eaux pluviales qui sont acheminées vers des zones filtrantes ou directement en mer le cas échéant. La situation des collecteurs pluviaux est préoccupante car de nombreux branchements clandestins déversent les eaux usées dans les canaux pluviaux installés en 2006 et aussi les déchets durs dans les regards. Un tel comportement des usagers a fini par poser beaucoup de problèmes dans le fonctionnement du réseau. Ce qui nous permet de dire qu'un dispositif ne peut être effectif que par un changement de comportement.

Par ailleurs, Le ministère de la Prévention, de l'Hygiène publique et de l'Assainissement avait lancé le mardi 8 mai 2007, au Méridien Président, un atelier pour la mise en place d'un cadre de coordination et de concertation sur l'assainissement pluvial pour éviter les inondations à Dakar, Saint-Louis, Kaolack et Touba,  la mauvaise utilisation des canaux à ciel ouvert, par le déversement d'eaux usées et le dépôt de déchets solides de toute nature, etc.

Cet atelier était une occasion pour les participants (collectivités locales, gouvernement, secteur privé, consommateurs et techniciens du secteur) d'engager des réflexions et de faire des recommandations pour une gestion collégiale et plus efficace des canaux et autres infrastructures. Cette transversalité de l'activité engendre l'intervention de plusieurs acteurs, ce qui implique forcément une concertation et une coordination des actions à entreprendre.

Interrogées sur cette question de gestion des ouvrages lors de nos enquétes, les populations expliquent qu'au départ, il n'existait aucune forme d'assainissement, les maisons ne disposaient pas de réseau d'évacuation des eaux usées. Ces eaux sont le plus souvent déversées dans les regards ou dans la rue. Certains habitants sont exposés aux nuisances à force de déposer des déchets liquides et durs, sans compter les risques d'apparition de maladies.

C'est dans ce contexte que s'inscrit le Projet 9/ACP/SEN/016 : Assainissement des centres secondaires phase I eaux pluviales avec un programme d'information, d'éducation et communication, financé par la commission européenne. Ce programme a pour mission de permettre la bonne compréhension du Projet dans les villes par les autorités, les partenaires techniques et l'appropriation du projet par les bénéficiaires. Aussi, il est question de sensibiliser et d'impliquer les bénéficiaires, les acteurs et les partenaires dans le processus de mise en oeuvre du projet et de les exhorter à la préservation de ce bien commun à travers un changement positif de comportement mais également de jeter les bases d'un dispositif organisationnel local fort renfermant les compétences techniques à même de promouvoir l'entretien et la pérennité des ouvrages et équipements d'assainissement réalisés dans le cadre du projet (construction de réseaux de canaux busés et l'aménagement de cuvettes d'infiltration).

Ce projet a été exécuté de juillet à décembre 2008 dans la commune de Mbour. Dans cette étude, nous nous proposons de faire une analyse du dispositif de sensibilisation pour un changement de comportement dans le cadre du projet 9 ACP SE 016 relatif à la gestion des eaux pluviales son impact sur le cadre de vie des populations.

Au terme de notre problématique, nous nous posons cette question générale de recherche pour bien mener cette étude :

Les actions du programme IEC ont-elles assuré la durabilité des ouvrages par un changement de comportement afin d'améliorer la cadre de vie des populations ?

* 6 Rapport sur l'estimation de la population du Sénégal en 2015 par ANSD

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand