7.2. Les Effets du Projet
7.2.1.Le Niveau de Satisfaction
des Populations
Une appréciation de la pertinence du projet IEC
consiste à examiner si ses objectifs sont en adéquation avec les
besoins et les priorités des groupes cibles.
Sur les 100 ménages interrogés, plus de 90%
d'entre eux révèlent que ce projet répond à un
besoin exprimé et 98% des enquêtés sont très
satisfaits de l'intervention du programme IEC.
Figure 12: Degré de
satisfaction des Bénéficiaires au projet
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
Ce graphique montre le niveau d'appréciation du projet
par les bénéficiaires qui dans l'ensemble manifestent leur totale
satisfaction avec un taux 100%. Ce niveau de satisfaction s'explique par le
fait que le projet IEC a été élaboré et
exécuté sur la base d'une approche participative, ce qui
constitue la garantie de son adéquation avec les besoins et les
priorités des groupes cibles.
Dans le cadre de la première phase du projet des
rencontres avec les autorités administratives et services
techniques, les délégués de quartiers, les chefs religieux
et coutumiers se sont déroulées dans la commune de Mbour. Partout
les rencontres ont regroupé au moins une centaine de participants qui
ont reçu une information sur le projet et qui ont exprimé leurs
avis et leurs aspirations. Les rencontres ont été
réalisées par l'ONG Green-Sénégal, avec le concours
des autorités municipales, des services publics d'Etat, qui ont
assisté à ces réunions.
7.2.2.Le Niveau de
Salubrité des Quartiers
Il était fréquent avant l'avènement du
projet IEC de voir dans les quartiers de Mbour, une femme ou un enfant
déverser des eaux domestiques non traitées et de déchets
durs dans la rue où dans les regards. Un tel comportement contribue
à nuire la bonne circulation des personnes et des biens et favorise la
prolifération des mouches et moustiques vecteurs de maladies telles le
paludisme où la diarrhée mais aussi le dégagement d'odeurs
nauséabondes. Cette pratique anodine est le fruit d'une absence
d'équipements adéquats permettant une évacuation efficace
des eaux usées.
F Situation des ouvrages avant intervention du projet
La plupart des regards étaient dans un état
défectueux avant l'intervention du projet. D'après les
enquêtes menées, sur les 50 regards pris comme
échantillonnage les 40 ne fonctionnaient plus et seulement 10 regards
assuraient difficilement l'évacuation des eaux pluviales. De même
les deux terminaux situés au niveau des quartiers de Golf et Tefess sont
envahis par les ordures ménagères déposées par les
populations.
Photo 1: Femme entrain de
verser des déchets durs sur le terminal de Tefess
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
Photo 2: Terminaux envahis
par les déchets et l'eau de mer
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
Le tableau ci-dessous nous renseigne sur le nombre de regards
fonctionnels et non fonctionnels par quartier.
Nous remarquons qu'à Tefess l'ensemble des regards
étaient hors d'usage. Il convient de signaler que ce quartier est
dominé par l'ethnie Lébous (pécheurs).
Tableau 10: Etat des regards
d'assainissement avant intervention du projet
Quartiers
|
Regards
|
Fonctionnels
|
Non fonctionnels
|
Thiocé-Ouest
|
3
|
8
|
Thiocé-Est
|
2
|
7
|
11 novembre/Escale
|
2
|
7
|
Diamaguene
|
1
|
4
|
Chades
|
1
|
3
|
Résidence/Golf
|
1
|
6
|
Tefess
|
0
|
5
|
Total
|
10
|
40
|
Pourcentage
|
20 %
|
80 %
|
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
Ce dysfonctionnement noté au niveau des regards, trouve
son explication sur la façon dont les populations utilisent les
ouvrages. Par conséquent nous avons, noté au cours de notre
enquête, les différents problèmes auxquels les regards sont
confrontés.
Le graphique ci-dessous fait apparaitre que 65% des regards
sont confrontés au problème de dépôt d'ordures dures
provenant des ménages. Ce résultat s'explique par le fait que les
ménages ne traitent pas leurs eaux usées lorsqu'ils les
déversent dans les regards. Le problème ne se limite pas à
cela, il a été noté que 20% des regards sont envahis par
le sable et que 10% seulement sont envahis par des eaux stagnantes. Cependant
le vol de couvercle des regards est très faible et ne représente
que 05%.
Figure 13: les
différents problèmes notés au niveau des
regards
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
Photo 3: Stagnation d'eaux
usées non traitées et de déchets durs au niveau des
regards
Source : Enquête
Mémoire de fin d'étude à Mbour par Hamédine ENEA
2009
Le graphique ci-dessous décrit les modes
d'évacuation des eaux usées.
Figure 14: Modes
d'évacuation des eaux usées après intervention du
projet
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
La lecture du tableau montre que 85% des ménages
déversent directement leurs eaux usées dans les regards. Ce
résultat s'explique par le fait que les ménages ne disposent pas
de puisards d'évacuation des eaux domestiques d'après les
enquêtes menées sur le terrain. La photo ci-dessous montre une
femme qui évacue des eaux usées traitées.
Photo 4: Femme de
ménage évacuant des eaux usées traitées
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
Toutefois il y a lieu de souligner que les regards ont pour
fonction d'assurer l'infiltration des eaux pluviales, afin d'éviter les
inondations. Les habitants l'utilisent à des fins domestiques,
provoquant ainsi des problèmes de bouchage et stagnation d'eau et de
déchets durs dans les regards.
Le graphique ci-dessous montre la situation des regards avant
intervention du Projet IEC.
Figure 15: Situation des
regards avant l'intervention du Projet
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
La lecture du graphique montre que 88% des ménages
enquêtés déversaient directement leurs eaux usées
dans les regards sans un traitement préalable. Or, seulement 12% des
ménages enquêtés traitaient leurs eaux domestiques.
Grâce à l'intervention du projet IEC par le biais
des actions menés, la situation des regards a largement
évolué dans les quartiers. C'est ainsi que le nombre de
ménages qui déversaient les eaux usées non traitées
dans les regards est passé de 88% à 5%. Dans le taux de
ménages qui traitent leurs eaux usées avant de les
déverser, est passée de12% à 95%.
Figure 16: Situation des
regards après l'intervention du projet
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
En effet, les actions du projet IEC ont complètement
changé le décor dans les quartiers de Mbour. Raison pour laquelle
il est difficile, aujourd'hui, de voir des eaux usées
déversées dans les rues ou bien de voir des eaux usées
déversées dans les regards sans traitement au préalable.
Ainsi les bénéficiaires manifestent leur joie et
affirment que le projet IEC a permis d'améliorer considérablement
le niveau de salubrité des quartiers. Cet état de fait s'illustre
parfaitement par les témoignages recueillis auprès des femmes de
ménages et des citoyens soutiennent, lors des focus groupe
« que désormais nous pouvons circuler librement sans
être inquiétés par les odeurs nauséabondes aussi les
rues sont sèches et propres ».
Selon les enquêtes menées, 80% des ménages
pensent que les ouvrages d'assainissement ont beaucoup amélioré
l'hygiène des quartiers.
Figure 17: Degré de
contribution des ouvrages sur l'hygiène du quartier
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
Seuls 15% d'entre eux considèrent que ces ouvrages ont
plus ou moins amélioré l'hygiène de leur quartier. Cela
s'explique par le fait que certains ménages ne respectent pas les
consignes d'utilisation des regards établis par le COGES. Par
conséquent, le problème reste toujours là même et
fini par instaurer un climat de conflit entre les ménages.
7.2.3.Niveau d'Appréciation des populations sur
les Outils PHAST
Figure 18: Niveau
d'appréciation des Outils PHAST
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
Apparemment les populations trouvent intéressant les
outils utilisés par les animateurs pour véhiculer le message. En
effet, 95% des personnes interrogées trouvent très
intéressant les outils tels les VAD, focus groupe, causerie, road show,
sketch et leur a permis de mieux préserver leur environnement. Ce
résultat satisfaisant trouve son explication dans la méthodologie
utilisée par l'équipe de Green mais surtout son caractère
participatif qui a implique tous les acteurs et bénéficiaires.
Ainsi les outils PHAST ont permis aux populations d'adopter de
meilleurs comportements en matière d'hygiène et d'assainissement
tel le curage périodique des regards par exemple.
7.2.4. Connaissance des Ménages sur les
Techniques d'Assainissement
Il s'agit de voir si les populations connaissaient la fonction
réelle des ouvrages d'assainissement.
Figure 19: Niveau de
connaissance des bénéficiaires sur la fonction des regards avant
le projet
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
L'enquête révèle que plus 97% des
ménages ignoraient à quoi devrait servir les regards à
piège d'eau. Ils pensaient que ces derniers étaient
destinés à l'évacuation des eaux usées étant
donné qu'ils ne disposent pas de puisard. Ce phénomène
trouve son explication depuis la conception des ouvrages d'assainissement. En
effet, d'après les propos recueillis sur le terrain, les populations
n'étaient pas informées sur la fonction réelle des
ouvrages.
En effet, les ménages se sont sentis mis à
l'écart lors de la formulation des priorités, de l'étude,
de la mise en oeuvre et de l'exploitation des systèmes d'assainissement
des eaux pluviales dont ils sont pourtant les bénéficiaires.
Cette situation est, selon eux, à l'origine de leur dévouement et
de leur comportement vis-à-vis des regards.
Mais grâce au projet IEC plus de 98% des populations
connaissent maintenant la fonction des regards. Ce qui n'empêche pas aux
ménages de les utiliser à des fins domestiques tout en respectant
les consignes et recommandations formulés par le COGE
Figure 20: Niveau de
connaissance des bénéficiaires sur la fonction des regards
après le projet
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
Ces ménages jugent le programme intéressant et
pensent qu'il est nécessaire de recentrer le contenu et surtout
d'utiliser la télévision afin de vulgariser et atteindre une plus
grande masse.
Nous pensons de notre part que, le programme IEC (Information,
Education et Communication) doit être relancé pour que
l'information puisse impacter davantage sur le comportement des populations en
matière de gestion des eaux usées.
Quoi qu'il en soit, la gestion des eaux usées est un
processus de longue haleine et donc doit être sous tendue par une
approche participative.
7.2.5.La Gestion des
Regards d'Assainissement
La gestion procède d'une approche par
l'intermédiaire de laquelle les populations influencent la vision et les
outils de gestion d'un cadre de vie qu'elles considèrent comme partie
intégrante de leur patrimoine. Il postule la responsabilisation des
acteurs locaux dans l'élaboration, la mise en oeuvre et le
suivi-évaluation des stratégies de gestion, d'une part, et la
reconnaissance des savoirs et savoir faire locaux comme outils pertinents de
gestion durable des ouvrages, d'autre part. Pour cette étude, il s'agit
de percevoir la volonté que pouvaient manifester les populations.
Pour se faire les bénéficiaires ont reçu
des formations sur les techniques de curage des regards ainsi que les moyens de
protection mis en oeuvre. Ces séances étaient des moments forts
intéressants pour les populations, dans la mesure cela va
améliorer leur cadre de vie.
Les moyens matériels utilisés pour le curage des
regards sont les détergents, balaie, eau de javel. Les ménages
s'organisent financièrement pour l'achat des produits. Cependant ils ne
reçoivent aucun soutien financier de la part des autorités
municipales. Par contre ces derniers apportent leur soutien matériel en
procédant aux curages des regards une à deux fois dans le mois.
Le graphique ci-dessous fait apparaitre les périodes de curage
effectuées par la mairie.
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