REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un Peuple - Un But - Une Foi
Ministère de l'Enseignement Supérieur,
des Centres Universitaires Régionaux et des
Universités
DEPARTEMENT AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ENVIRONNEMENT ET
GESTION URBAINE
(ATEGU)
R
A.T.E.G.U
A
E.D.A.
C
P.E.G.O.
T
I.T.S.
E
N
E
A
35iéme promotion
MEMOIRE DE FIN D'ETUDES
Analyse du dispositif de sensibilisation pour un
changement de comportement dans le cadre du projet d'assainissement 9 ACP SE
016 relatif à la gestion des eaux pluviales et son impact sur le cadre
de vie des populations : cas de la commune de Mbour
Présenté par :
Hamédine DIOUF
Pour l'obtention du diplôme de :
Ingénieur des travaux d'Aménagement du
Territoire Environnement et Gestion Urbaine
Directeur de mémoire
Directeur de stage
M. Aly Sada TIMERA
M. Coumba Diouf SECK Formateur à l'ENEA
Chargé de programme à
Green-Sénégal
Année Académique septembre 2009
Remerciements
Au nom de Mawlana Ahmadoul Khadim Cheikh Ahmadou Bamba
Khadim Rassoul, qui nous a gratifié force et courage pour
l'accomplissement de ce travail. A son serviteur et notre guide
spirituel Serigne Khadim Lo Gaydel Borom Ndam.
Nous adressons nos vifs remerciements à toutes
les personnes qui ont apporté leur appui de près ou de loin
à la réalisation de ce mémoire.
Mes remerciements s'adressent en particulier
à:
Messieurs et Mesdames :
F Aly Sada Timéra chef de
département ATEGU, notre directeur de mémoire pour sa rigueur, sa
disponibilité et son encadrement scientifique, il n'a
ménagé aucun effort pour la réussite de mémoire
F Les formateurs de l'ENEA particulièrement
Gorgui Ndiaye, Diop Gaye, Latyr Diouf,
Pape Bèye pour le savoir qu'ils m'ont inculqué
durant les quatre années de formation.
F Coumba Diouf Seck chargé de
programme à l'ONG Green-Sénégal, notre directeur de stage
pour sa rigueur, sa disponibilité et son encadrement
F Woré Gana Seck directrice de l'ONG
Green-Sénégal, Ibrahima fall, Issa
Thiaw, tous deux chargés de programme à Green et
aussi à M.Touré administrateur financier
F Yacine Dieng coordinatrice du programme IEC
à Mbour
F Les agents de l'ONAS particulièrement Ngalane
Diouf, Pape Malick Diagne, Moussa Ndiaye
Nos remerciements vont à l'endroit :
F A mon cher voisin de chambre Pape Amadou
Tall, avec qui j'ai tout partagé les plus beaux moments mais
aussi les plus difficiles. Il a fait preuve de courage de
témérité, de dévouement, de modestie etc.
F de tous les animateurs, délégués de
quartier, agents municipaux
F des camarades de promotion de l'ENEA
F de mon meilleur ami : Moussa Niang professeur de
mathématique
F Enfin à toutes les personnes ressources pour leur
franche et précieuse collaboration.
Dédicaces
Ce mémoire est dédié :
A mes parents. Puisse Dieu leur accorde une
longévité et une santé de fer, eux qui me donnent toujours
la force de braver les difficultés ; eux qui, au prix
d'innombrables sacrifices, sont toujours efforcés de satisfaire mes
moindres désires
F A mon homonyme feu Colonel Hamédine
FALL
« Que la terre leur soit
légère ; qu'Allah le miséricordieux les pardonne
leurs péchés et les accueillent dans son sain paradis »
F A mon père Mamadou et à mon
oncle Lamine Niang
F A ma mère Bousso Lo et mes tantes
Ndèye Gning et Codou Boye ;
« Qu'Allah vous accorde une longue vie, une
santé de fer, beaucoup de bonheur afin que nous continuons à
bénéficier de vos prières et qu'Allah nous donne aussi les
moyens de vous entretenir jusqu'à la fin de votre vie »
F A tous mes frères Modou et
Mor, soeurs Maty, Anta et
Ndèye Coumba;
F A mon meilleur ami d'enfance Moussa Niang
F A mes amis de près ou de loin
F A tous les étudiants de la 35eme
promotion ;
F A la famille Niang de Thiès, famille Barry de Pikine ,
famille Fall de Yarah ;
F Et tous ceux qui m'ont inculqué durant mon cursus
scolaire et universitaire une quelconque connaissance, si petite soit-elle,
qu'ils y trouvent ma profonde reconnaissance.
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS
I
DÉDICACES
II
TABLE DES MATIERES
III
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
V
LISTES DES TABLEAUX
VI
LISTES DES FIGURES
VII
LISTES DES PHOTOS
VII
RÉSUMÉ DU MÉMOIRE
VII
INTRODUCTION
1
CHAPITRE I : REVUE
CRITIQUE DE LITTÉRATURE
4
PREMIERE PARTIE
4
CADRE DE REFERENCE
4
CHAPITRE II : CADRE
CONCEPTUEL
7
CHAPITRE III :
PROBLÉMATIQUE
10
CHAPITRE IV : CADRE
OPÉRATOIRE
14
4.1. Objectif Général de
Recherche
14
4.1.1. Objectifs Spécifiques de
Recherche
14
4.2. Question Générale de
Recherche
14
4.2.1. Questions Spécifiques de
Recherche
14
4.3. Hypothèse
Générale de Recherche
14
CHAPITRE V : APPROCHE
MÉTHODOLOGIQUE
16
5.1. La Recherche Documentaire
16
DEUXIEME PARITE
16
METHODOLOGIE ET CADRE DE
L'ETUDE
16
5.2. Choix des Unités
d'Enquêtes
17
5.3. Méthode d'Echantillonnage
17
5.3.1.Population de la Commune de Mbour
17
5.3.2.Le Calcul du Nombre de
Ménages
17
5.3.3.Estimation du Nombre de
Ménages à enquêter
17
5.4. Outils de Collectes de
Données
20
5.4.1.Le Questionnaire
20
5.4.2.Le Guide d'Entretien
20
5.4.3. Les Observations et Rencontres
21
5.5. Dimension Ethique de l'Etude
21
5.6. Traitement et Analyse des
données
21
5.7. Les Obstacles liés à
l'Etude
22
CHAPITRE VI : CADRE DE
L'ETUDE
23
6.1. Présentation du Cadre de
l'Etude
23
6.1.1.Cadre Général
23
6.1.2.Situation de la Ville dans sa
Région
25
6.1.3.Organisation de la Ville
27
6.1.4.Evolution de la Population
27
6.1.5. Evolution Spatiale
29
6.1.6.Occupation du Sol-Densités
31
6.1.7.Assainissement et Environnement
32
6.2. Présentation de la Structure
d'Accueil
34
6.2.1.Mission
35
6.2.2.Objectifs
35
6.2.3.Domaines d'Activités de
Green
35
6.2.4.Stratégie d'intervention
36
6.2.5.Zone d'Intervention
36
6.2.6.Relation avec les politiques de
l'Etat
38
6.2.7.Les Partenaires Techniques et
Financiers
38
6.2.8.Affiliation aux Réseaux
d'Echange
39
6.3. Présentation du Projet
9/ACP/SE016
40
6.3.1.Descriptif de la Méthodologie
et du Plan de Travail
40
CHAPITRE VII : ANALYSE
ET DISCUSSION DES RÉSULTATS
45
7.1. Analyse de la Pertinence du Projet
45
7.1.1.Rencontres avec les Autorités
Administratives et Services Techniques
45
TROISIEME PARTIE
45
RESULTATS ET RECOMMANDATIONS
45
7.1.2.Rencontres avec les
Délégués de Quartier
46
7.1.3.Rencontres avec les Chefs religieux
et autorités coutumières
46
7.1.4.La Phase de Formations
46
7.1.5.La Conception et l'Administration des
Outils
48
7.1.6.Le Comité de Gestion du
Quartier
48
7.1.7.Plan d'Action des Comités de
Gestion
51
7.1.8.Les Emissions Radiophoniques
52
7.1.9.Les VAD/ les Focus Groupe et
Causerie
53
7.1.10.Organisation de Set Setal
57
7.1.11.Organisation du Road Show et
Sketch
57
7-1.12.Bilan des Activités
Menées
58
7.2. Les Effets du Projet
58
7.2.1.Le Niveau de Satisfaction des
Populations
58
7.2.2.Le Niveau de Salubrité des
Quartiers
59
7.2.3.Situation des ouvrages avant
intervention du projet
60
7.2.5.La Gestion des Regards
d'Assainissement
67
7.2.6.La Durabilité des Ouvrages
68
CHAPITRE VIII : LES
RECOMMANDATIONS
71
CONCLUSION
74
BIBLIOGRAPHIE
75
ANNEXE 1 : GUIDE
D'ENTRETIEN ADRESSÉ AUX CONSEILLERS MUNICIPAUX
77
ANNEXE 2 : GUIDE
D'ENTRETIEN ADRESSÉ À GREEN-SÉNÉGAL
78
ANNEXE 3 : GUIDE
D'ENTRETIEN ADRESSÉ À L'ONAS
79
Sigles et Abréviations
AGETIP
|
Agence d'Exécution des Travaux d'Intérêt
Publics
|
ANDS
|
Agence Nationale de l'Assainissement du Sénégal
|
CCC
|
Cadre de Concertation Communale
|
CCD
|
Comité Départemental de Développement
|
Cf
|
Se référer à
|
CHADES
|
Château d'Eau Sud
|
COGES
|
Comité de gestion
|
DPS
|
Direction de la Prévention et de la Statistique
|
ENEA
|
Ecole Nationale d'Economie Appliquée
|
FED
|
Fonds Européens de Développement
|
GIRE
|
Gestion Intégrée des Ressources en Eau
|
GREEN
|
Groupe de Recherche et d'Etudes Environnementales
|
Ha
|
Hectare
|
Hbts
|
Habitants
|
IEC
|
Information Education et Communication
|
MARP
|
Méthode Active de Recherche et de Planification
Participative
|
Ml
|
Millimètre
|
OCB
|
Organisation Communautaire de Base
|
OMD
|
Objectif du millénaire pour le Développement
|
ONAS
|
Office Nationale de l'Assainissement du Sénégal
|
ONG
|
Organisation Non Gouvernementale
|
PEPAM
|
Portail de l'Eau Potable et de l'Assainissement du
Millénaire
|
PHAST
|
Partivipatory Hygiene and Sanitation Transformation
|
PNUD
|
Programme des Nations Unies pour le Développement
|
UCAD
|
Université Cheikh Anta Diop de Dakar
|
UE
|
Union Européenne
|
VAD
|
Visite à domicile
|
|
|
Listes des Tableaux
TABLEAU 1: VARIABLES ET
INDICATEURS
15
TABLEAU 2:
RÉPARTITION DU NOMBRE DE MÉNAGES À ENQUÊTER PAR
QUARTIER
18
TABLEAU 3: DÉCOUPAGE
EN QUARTIERS DE LA COMMUNE DE MBOUR
27
TABLEAU 4: THÈMES DE
FORMATION ET NOMBRES DE PERSONNES FORMÉES
46
TABLEAU 5: CONCEPTION DES
SUPPORTS DE COMMUNICATION
48
TABLEAU 6: LES
DIFFÉRENTS THÉMES RÉALISÉS LORS DES
ÉMISSIONS RADIOPHONIQUES
52
TABLEAU 7: OUTILS
UTILISÉS LORS DE LA CAMPAGNE D'IEC
54
TABLEAU 8: LES
ACTIVITÉS PRÉVUES ET RÉALISÉES AU NIVEAU DES
QUARTIERS
55
TABLEAU 9:
RÉCAPITULATIF DES ACTIONS MENÉES
58
TABLEAU 10: ETAT DES
REGARDS D'ASSAINISSEMENT AVANT INTERVENTION DU PROJET
61
TABLEAU 11: LES TYPES DE
DÉFECTION NOTÉS DANS LES OUVRAGES
69
Listes des
Figures
FIGURE 1: EVOLUTION DE LA
POPULATION DE 1926 À 2006
27
FIGURE 2:
RÉPARTITION DE LA POPULATION 2007 DES DIFFÉRENTS QUARTIERS
28
FIGURE 3:
RÉPARTITION DES SUPERFICIES D'OCCUPATION PAR QUARTIER
29
FIGURE 4: SUPERFICIE EN HA
DES TYPES D'OCCUPATION DANS LES QUARTIERS
32
FIGURE 5: NIVEAU DE
SATISFACTION DES BÉNÉFICIAIRES AUX SÉANCES DE
FORMATIONS
47
FIGURE 6 : NIVEAU
D'APPRÉCIATION DE LA MISE EN PLACE DES COGES PAR LES
BÉNÉFICIAIRES
49
FIGURE 7: DEGRÉ DE
SATISFACTION DES SÉANCES D'ANIMATION PENDANT LE PROGRAMME IEC
50
FIGURE 8: NIVEAU
D'ADHÉSION DES BÉNÉFICIAIRES AU PROJET
50
FIGURE 9: PLAN D'ACTION DES
COGES
51
FIGURE 10: LES EMISSIONS
RADIOPHONIQUES
53
FIGURE 11: LES
ACTIVITÉS RÉALISÉES
56
FIGURE 12: DEGRÉ DE
SATISFACTION DES BÉNÉFICIAIRES AU PROJET
59
FIGURE 13: LES
DIFFÉRENTS PROBLÈMES NOTÉS AU NIVEAU DES REGARDS
61
FIGURE 14: MODES
D'ÉVACUATION DES EAUX USÉES APRÈS INTERVENTION DU
PROJET
62
FIGURE 15: SITUATION DES
REGARDS AVANT L'INTERVENTION DU PROJET
63
FIGURE 16: SITUATION DES
REGARDS APRÈS L'INTERVENTION DU PROJET
64
FIGURE 17: DEGRÉ DE
CONTRIBUTION DES OUVRAGES SUR L'HYGIÈNE DU QUARTIER
65
FIGURE 18: NIVEAU
D'APPRÉCIATION DES OUTILS PHAST
65
FIGURE 19: NIVEAU DE
CONNAISSANCE DES BÉNÉFICIAIRES SUR LA FONCTION DES REGARDS AVANT
LE PROJET
66
FIGURE 20: NIVEAU DE
CONNAISSANCE DES BÉNÉFICIAIRES SUR LA FONCTION DES REGARDS
APRÈS LE PROJET
67
FIGURE 21: NIVEAU
D'APPRÉCIATION DES OUVRAGES D'ASSAINISSEMENT
68
FIGURE 22: CURAGE DES
REGARDS EFFECTUÉ PAR LA MAIRIE DANS LE MOIS
69
FIGURE 23: CURAGE
PÉRIODIQUE DES REGARDS EFFECTUÉ PAR LES MÉNAGES
70
FIGURE 24: LES MOYENS
TECHNIQUES DE PROTECTION DES REGARDS CONTRE LES DÉCHETS DURS
70
Listes des Photos
PHOTO 1: FEMME ENTRAIN DE
VERSER DES DÉCHETS DURS SUR LE TERMINAL DE TEFESS
60
PHOTO 2: TERMINAUX ENVAHIS
PAR LES DÉCHETS ET L'EAU DE MER
60
PHOTO 3: STAGNATION D'EAUX
USÉES NON TRAITÉES ET DE DÉCHETS DURS AU NIVEAU DES
REGARDS
62
PHOTO 4: FEMME DE
MÉNAGE ÉVACUANT DES EAUX USÉES TRAITÉES
63
Listes des
Cartes
|
|
|
|
|
Carte 6-1:
|
Division départementale de la région de
Thiès
|
Carte 6-2:
|
Division Départementale de Mbour
|
|
Carte 6-3:
|
Zone d'intervention de Green-Sénégal
|
|
Résumé du Mémoire
L'absence d'un système individuel ou collectif
d'évacuation des eaux usées dans les quartiers de Mbour, est
à l'origine des modes d'élimination des eaux
ménagères effectués par les populations, conduisant ainsi
au dysfonctionnement des ouvrages d'assainissement des eaux pluviales.
Pour tenter de résoudre ce problème, les
services publics, les ONG nationales et l'U.E ont formulé des
stratégies allant dans le sens de préserver le cadre
environnemental des populations, parmi lesquelles nous pouvons citer le
programme Information, Education et Communication (IEC) financé par le
9ème fonds de l'E.U
Dans le cadre de ce programme, l'ONG
Green-Sénégal maître d'ouvrage du volet IEC a
proposé la mise en oeuvre d'un plan d'action en vue d'assurer la
durabilité des ouvrages d'assainissement par un changement de
comportement des populations bénéficiaires du projet.
Ce projet intervient depuis 2008 dans la commune de Mbour et
cette étude porte essentiellement sur l'analyse du dispositif de
sensibilisation pour un changement de comportement relative à la gestion
des eaux pluviales et son impact sur le cadre de vie des populations. Pour cela
nous avons émis l'hypothèse selon laquelle les actions du
programme IEC assurent la durabilité des ouvrages d'assainissement par
un changement de comportement des populations.
Pour mener notre travail de quatre mois de recherche, il nous
a fallu procéder à une méthodologie qui tourne autour
de :
F La recherche documentaire
F Le choix des unités d'enquétes
F Les méthodes d'échantillonnage
F Les outils de collectes de données
F Les observations et rencontres
F La dimension éthique de l'étude
F Le traitement des données et
F Les obstacles liés à
l'étude
La recherche documentaire, l'administration de guides
d'entretien des groupes cibles , l'observation participante et cent (100)
questionnaires destinés aux ménages et aux COGES ont permis de
glaner des informations assez suffisantes pour traiter le sujet. Un
échantillonnage aléatoire simple a été retenu avec
comme caractéristique la localité (localisation) qui s'exprime en
terme de quartier. C'est ainsi que, neuf (9) catégories ont
été identifiées. Il s'agit principalement des quartiers de
Thiocé-ouest, Thiocé-est, Diamaguene, Escale, Tefess,
Château d'Eau Sud, Zone résidentielle, Onze novembre et Golf.
L'exploitation des données recueillies par Sphinx et
Excel, permet de constater des résultats concluants et satisfaisants
illustrés par des graphes et tableaux ainsi que des photos prises sur la
zone d'étude, sur le changement de comportement des
bénéficiaires par rapport à l'usage domestique des
ouvrages.
Aujourd'hui l'implication des bénéficiaires et
l'approbation du programme sont une nouvelle dimension que les bailleurs
accordent une grande place dans les programmes de développement.
Il faut noter aussi que des focus groupes ont
été organisés en vue de trianguler les informations
collectées à partir du questionnaire.
L'exploitation des données a abouti aux
résultats de notre étude à savoir le changement positif de
comportement des populations sur les méthodes d'utilisation des regards
d'évacuation afin de pérenniser les ouvrages pour un meilleur
cadre de vie. Ce qui nous a permis d'affirmer que ce présent projet est
répond globalement aux préoccupations des autorités et des
populations. Et aussi de confirmer l'hypothèse principale qui est la
suivante :
« Les actions du programme IEC assurent la
durabilité des ouvrages d'assainissement des eaux pluviales par un
changement de comportement des populations ».
Cependant, dans une perspective de rendre plus efficace et
pérenne le programme IEC, des recommandations ont été
formulées qui tournent atour des points suivants :
F Mise en place d'un dispositif de
suivi-participatif
F Redynamiser les COGES
F Développer l'approche proximité
F Remobiliser les médias
F Appliquer des mesures de sanction positive et
négative
F Réaliser des puisards d'évacuation des
eaux usée
L'application de ces recommandations doit être
impérative pour une meilleure responsabilisation des différents
acteurs et une meilleure implication des populations
Introduction
L'assainissement a débuté très tôt
au Sénégal, les premiers réseaux d'assainissement
notamment pluvial ont été identifiés vers les
années 1920, à Dakar, Rufisque et Saint-Louis. Après les
indépendances, l'Etat a consacré beaucoup d'efforts pour
développer des systèmes d'assainissement dans les
différentes capitales régionales en fonction de leur rythme
d'urbanisation.
Actuellement le patrimoine comporte d'importants
réseaux collectifs et semi collectifs ainsi que des stations de lagunage
et des stations d'épuration à boues activées (avec
traitement tertiaire et début de réutilisation à
Cambéréne). Une grande partie des eaux usées
rejetée en mer (pour Dakar), s'infiltre dans le sol (Louga),
rejetée dans un cours d'eau (Saly et Kaolack), ou
réutilisée par les maraîchers (St-Louis).
A côté du faible taux de couverture du
réseau collectif, on retrouve le système autonome qui est
très développé avec une typologie diverse selon les zones.
En zone périurbaine on retrouve des latrines à chasse manuelle,
des puisards pour eaux ménagères et des fosses septiques.
Cependant, force est de reconnaître que malgré
l'importance des investissements réalisés, la demande en eau
potable et en assainissement est loin d'être entièrement couverte,
surtout en milieu rural. En effet, en 2005, les statistiques démontrent
que 25 % des sénégalais n'ont pas encore accès à
l'eau potable et 65 % n'ont pas accès à un système
d'assainissement adéquat1(*).
Face à cette situation, la nouvelle politique de l'eau
et de l'assainissement s'inscrit dans une démarche de réponse
à la demande, par le biais d'une planification cohérente des
actions, afin d'optimiser les investissements, de lutter efficacement contre la
pauvreté en phase avec les Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD). Il s'agira, d'ici 2015, de réduire de
moitié le nombre de personnes n'ayant pas accès à l'eau
potable et à l'assainissement. Au 31 décembre 2008, le taux
d'accès à l'assainissement en milieu urbain est de 63,9% en fin
20082(*).
Notons que la prise en compte de la dimension assainissement a
été introduite en 2002 lors du Sommet mondial du
développement durable de Johannesburg comme une des cibles du
7ème Objectif du Millénaire pour le Développement
(OMD).
Dans le même sillage, le Sénégal a
initié depuis novembre 2003, un important processus qui a abouti en
janvier 2005, à une nouvelle approche sectorielle et programmatique en
témoignent les propos de monsieur Issa Mbaye Samb (ancien ministre de la
prévention, de l'hygiène publique, de l'assainissement et de
l'hydraulique urbaine du Sénégal). Tout le processus est
centré sur une stratégie de Gestion Intégrée des
Ressources en Eau (GIRE), dont le plan d'actions est en cours de
finalisation3(*).
Pour la définition de sa stratégie d'atteinte
des OMD, le Sénégal a opté pour une approche participative
qui a consisté à impliquer tous les acteurs depuis
l'élaboration des termes de référence de l'étude
jusqu'à la définition du programme sectoriel, en passant par
l'élaboration de la stratégie et la fixation des objectifs.
Pour les habitants de la commune de Mbour, victime des
inondations répétitives à chaque période hivernale,
l'assainissement ne se limite pas uniquement à la gestion des eaux
pluviales mais doit intégrer tous les aspects d'une gestion efficace de
l'assainissement à savoir la dimension de l'évacuation des eaux
usées.
En 2004, l'étude diagnostic réalisée dans
le cadre du PEPAM, a montré que le secteur de l'assainissement
connaît un taux de desserte très faible estimé à 17%
des ménages ruraux et 57 % de ménages urbains.
Dépourvu d'un système individuel
d'évacuation des eaux usées, les populations des quartiers de
Mbour ont recours aux ouvrages d'évacuation des eaux de ruissellement
pour y déverser les déchets liquides et durs. Ce qui a conduit au
dysfonctionnement des ouvrages d'assainissement des eaux pluviales
réalisés par l'ONAS. Ce type de comportement oblige les
autorités municipales et les pouvoirs publics à réagir
pour résoudre ce problème par un changement de comportement.
C'est principalement cette raison qui a motivée l'Etat du
Sénégal en partenariat avec l'Union Européenne à
réaliser le projet 9 ACP SE 016 centrée autour de deux
composantes. Celle de la partie réalisation d'ouvrage
d'évacuation des eaux pluviales et la dernière partie
consacrée au volet IEC.
Bientôt, un an après la fin du projet 9 ACP SE
016, il nous semble intéressant de faire l'état des lieux et de
voir si l'intervention du projet dans les quartiers de Mbour a effectivement eu
des effets sur le changement de comportement dans l'usage des ouvrages
d'assainissement.
Il est à noter que l'efficacité d'un programme
nécessité au préalable l'implication de tous les acteurs
et la mise en place d'un plan d'action pertinent.
De tels attributs montrent son importance dans un programme
d'IEC. Cependant, pour que son efficacité soit avérée,
elle ne doit souffrir d'aucune contrainte liée à son
fonctionnement et doit permettre de rendre compte de la réalisation des
objectifs du projet. Ainsi la pertinence de l'étude est posée car
l'efficacité d'un programme d'IEC résidente de l'existence d'un
système de gestion participative et de suivi des actions.
Cette étude dont l'objectif global est
d'analyser le dispositif de sensibilisation pour un changement de
comportement dans le cadre du projet 9 ACP SE 016 relative à la gestion
des eaux pluviales, comporte quatre parties :
F Le cadre de référence qui englobe la
problématique, le cadre théorique et conceptuel et la
méthodologie utilisée pour mener la recherche.
F La présentation des différents
résultats issus des enquêtes menées et du travail
d'analyse.
F Des recommandations présentées dans la
troisième partie dans le cadre d'une amélioration du programme
IEC.
F Enfin, la conclusion
PREMIERE PARTIE
CADRE DE REFERENCE
Chapitre I : Revue Critique
de littérature
La recherche documentaire constitue la première
étape de collecte d'information et a permis de passer en revue les
ouvrages et autres documents ayant trait à notre thématique de
recherche.
En effet, elle a été menée à
l'ENEA auprès de la bibliothèque et l'épineuse question de
la gestion de l'assainissement des eaux pluviales en milieu urbain a
suscité de nombreux débats et a fait l'objet de nombreuses
études.
Aujourd'hui, les spécialistes de l'assainissement des
eaux pluviales en milieu urbain à travers des années de
recherche, ont fini par démontrer que plusieurs facteurs externes et
internes ont concouru à l'image désolante des villes
africaines.
Cette situation qui semble être partagée par les
pays en voie de développement, trouve toutefois son explication dans la
forte pression sociale en logements. A cela s'ajoute le fait que
l'urbanisation a longtemps été menée sans tenir compte des
conséquences de l'augmentation de l'imperméabilisation sur le
ruissellement des eaux pluviales dans les opérations
d'aménagement.
En conséquence, les déversements vers le milieu
naturel sont plus fréquents et plus importants. De plus, sur leur
parcours, les eaux pluviales entraînent toutes sortes de déchets
par lessivage des sols, ce qui altère la qualité des eaux
déversées4(*).
Aujourd'hui, la maîtrise de la gestion des eaux
pluviales constitue l'objectif stratégique que le Sénégal
s'est fixé d'atteindre dans le cadre de sa politique de
développement économique et social. Le développement
durable du sous-secteur de l'assainissement est devenu une des
préoccupations majeures du 9ème plan d'orientation
pour le développement économique et social (1996-2000) en raison
de l'importance accordée par le gouvernement du Sénégal et
du soutien des partenaires/bailleurs de fonds à la réforme et au
renforcement du cadre institutionnel de l'hydraulique urbaine.5(*)
Longtemps resté le parent pauvre de l'hydraulique
urbaine, le sous-secteur de l'assainissement bien qu'il soit un maillon
essentiel en aval du cycle de l'eau en zone urbaine, a connu un faible
développement comme en témoigne la situation critique de
plusieurs centres urbains du Sénégal (Commune de Mbour par
exemple). Pour combler ce retard et assurer un développement durable, le
Sénégal s'est attaché à redéfinir ses
priorités dans le sens de la relance et de la dynamisation de ce
sous-secteur. Le secteur a accusé des retards importants avec des
risques de dégradation des milieux naturels récepteurs des rejets
d'eaux domestiques non traitées. La situation actuelle, en plus de ses
impacts économiques sur la santé des populations, si elle perdure
davantage, représente une menace sérieuse pour les
populations.
Des efforts devraient être consentis par le
Gouvernement en matière d'amélioration des conditions de vie des
populations et de développement des infrastructures et des
réseaux d'assainissement dans les grandes agglomérations. En
effet, il semble difficile de voir un centre urbain disposant d'un
système approprié, efficace pour la gestion des eaux
usées. Par ailleurs, la plupart des villes sont dépourvues
d'ouvrage de drainage des eaux pluviales. Dans celles où il existe,
c'est le plus souvent un réseau vétuste ou sommaire. Dans ces
conditions, les inondations qui se multiplient, ont des effets négatifs
sur les déplacements et les conditions de vie des populations et causent
des dégâts importants sur les infrastructures urbaines, notamment
pendant les hivernages pluvieux dont le plus récent est de 1999.
Pour M.Mouhamed Fadel NDAW, coordinateur du PEPAM
l'assainissement constitue pour le Gouvernement du Sénégal une
priorité, dans le cadre de sa stratégie de lutte contre la
pauvreté.
L'état des lieux du secteur a montré qu'en 2005,
près de 65 % n'ont pas accès à un système
d'assainissement adéquat, si on ne prend pas en compte les latrines
traditionnelles en milieu rural.
Face à cette situation, le Gouvernement du
Sénégal a mis en place le Programme d'Eau Potable et
d'Assainissement du Millénaire (PEPAM 2015) qui est devenu le cadre
unifié d'interventions en milieu urbain et rural pour atteindre les OMD
du secteur en 2015.
Toutefois, la gestion de l'assainissement en milieu urbain et
rurale nécessite une bonne politique de développement. En elle
fait appel à la participation de tous les acteurs aussi bien des
populations que des acteurs locaux et institutionnels.
La participation au développement est une approche
où toutes les parties prenantes sont activement engagées dans la
formulation de politiques et de stratégies de développement,
ainsi que dans l'analyse, la planification, la mise en oeuvre, le
contrôle et l'évaluation des activités de
développement. Nous pouvons citer l'exemple du programme IEC
déroulé dans la commune de Mbour.
La participation doit être utilisée pour
décrire un processus consistant à donner aux populations la
capacité et le pouvoir de faire leur propre analyse, diriger le
processus, gagner en confiance et prendre leurs propres responsabilités
.
Cette participation permettra de mettre en exergue
l'importance des facteurs socio culturels qui semble être
négligés dans la gestion des eaux pluviales
Chapitre II : Cadre
Conceptuel
Vue la dimension du thème de l'étude on se
saurait entrer dans le coeur du sujet sans pour autant définir et
analyser de façon dynamique certains concepts, afin de pouvoir les
situer dans le contexte de cette étude.
Projet : est « un
ensemble d'activités qui sont prises en charges, dans un délai
donné et dans les limites des ressources imparties, par des personnes
qui y sont affectées dans le but d'atteindre des objectifs
définis ». Dans notre cas il s'agira de dégager un
plan stratégique d'intervention ou programme d'activités à
mener, des responsabilités identifiées et objectifs bien clair
en vue de produire un résultat défini. C'est le cas que nous
envisageons de traiter dans le volet assainissement.
Gestion : Selon Wikipédia la gestion
est définie comme l'ensemble des techniques d'organisation de ressources
qui sont mises en oeuvre pour l'administration d'une entité, afin de
prendre en compte du temps et du type de risque et d'information sur les prises
de décision.
La gestion de l'assainissement urbain n'est pas encore un
terme très répandu dans le milieu associatif ou universitaire.
Cependant, les préoccupations qu'il recouvre sont nées de ce
souci de prendre en compte les besoins réels des populations urbaines et
leurs capacités à résoudre elles-mêmes les
problèmes liés à leur environnement. La participation des
acteurs est devenue la priorité dans les nouveaux projets de
développement dans le tiers-monde. A la conception d'un
développement dicté "par le haut ", pas toujours en prise avec
les aspirations des populations défavorisées, s'oppose donc
maintenant une vision venue " d'en bas " et plus " durable des
expériences d'amélioration des conditions de vie, dont le souci
est d'assurer à long terme une réelle prise en charge des
problèmes d'environnement urbain. C'est dans ce contexte
émergeant que s'inscrivent le projet d'assainissement des eaux
pluviales, ainsi que la recherche mise en oeuvre dans le cadre de la
deuxième phase de ce programme.
Assainissement : le lexique usager de
l'urbanisme définit l'assainissement en ses termes «
c'est la collecte, le traitement et la restitution au milieu naturel des
fluides simples pollués par les activités humaines ».
Nous entendons par là, un ensemble de travaux publics
destinée à faire disparaitre dans les agglomérations toute
insalubrité et le maintien de propreté et d'hygiène pour
prévenir les maladies, au moyen de services tels que l'évacuation
des eaux de pluies en milieu urbain, tout en se conformant aux règles.
Dans ce cadre nous considérons l'assainissement comme un processus par
lequel des personnes peuvent vivre dans un environnement plus sain, pour cela
des moyens techniques et institutionnels sont mis en oeuvre dans
différents domaines tels que l'évacuation des eaux usées
et de ruissellement. Il apparait clairement que l'assainissement est fortement
lié à la santé publique en raison de nombreux maladies
liées à un milieu malsain.
Réseau d'Assainissement : il
regroupe l'ensemble des étapes de collecte, de transport (égouts)
et de traitement des eaux usées et des eaux de pluie d'une
ville, d'un site industriel ou d'une parcelle privée avant leur rejet
dans le milieu naturel.
Se rapportant aux eaux usées d'origine domestique ou
industrielle et, aux eaux pluviales, l'assainissement en zone urbaine peut
englober les étapes de :
F La collecte des eaux usées
F L'évacuation des eaux usées
L'ONAS propose trois modèles d'assainissement à
savoir :
Ø assainissement collectif communément
appelé le réseau d'égout ;
Ø assainissement semi collectif ou le système
d'assainissement à petit diamètre ;
Ø assainissement autonome.
Amélioration du Cadre de vie :
L'amélioration du cadre de vie a toujours été au
centre des préoccupations des autorités. Le ministère du
cadre de vie, crée en 2006, s'intéresse à l'aspect social
de la gestion de l'environnement. Il doit lutter contre les espaces publics qui
sont encombrés de façon anarchique empêchant le bon
fonctionnement du réseau d'assainissement, les cantines, boutiques et
échoppes qui investissent la voie publique, l'encombrement humain et la
pollution sauvage. Nous entendons par là l'action de rendre meilleur le
cadre de vie en diminuant toutes les risques liés à un
réseau défectueux.
Cadre de vie : nous entendons par
là, le milieu auquel les populations sont intimement en contact. Il
s'agit plus particulièrement des espaces publiques. Le cadre de vie se
définit selon l'expression des individus de leur satisfaction
environnementale et selon la capacité du milieu à répondre
au désir d'une meilleure qualité de vie.
La dimension proprement urbaine du cadre de vie a pris un sens
avec la montée de l'urbanisation et du fait que les
sociétés modernes deviennent plus citadines que rurales.
La prise en compte de l'environnement urbain est à
Mbour une priorité absolue, l'objectif est de préserver et
d'améliorer la qualité de vie des populations de Mbour ainsi que
d'assurer la transmission d'un environnement sain et préservé aux
générations futures.
Le cadre de vie se définit selon l'expression des
individus de leur satisfaction environnementale et selon la capacité du
milieu à répondre au désir d'une meilleure qualité
de vie.
Environnement : selon La loi 2001-01 du
15 janvier 2001 portant Code de l'environnement en son article L2, il s'agit
de : « l'ensemble des éléments naturels et
artificiels ainsi que des facteurs économiques, sociaux et culturels qui
favorisent l'existence, la transformation et le développement du milieu,
des organismes vivants et des activités humaines ». En
parlant de qualité de l'environnement, nous prenons en compte dans la
définition de ce concept les préoccupations d'ordre social,
économique et culturel. Ainsi, dans notre étude, le terme
environnement sera orienté tout simplement sur le cadre de vie des
bénéficiaires du projet.
Impact : selon le dictionnaire
Robert, c'est l'effet induit par une action exercée sur
un corps. S'inscrivant dans cette dynamique, le projet
9/ACP/SE/016 va mener des actions sur un milieu physique de
concert avec les bénéficiaires. Les différentes
activités entrent dans un système de changement de comportement,
qui demande par conséquent la mise en place d'une stratégie
d'intervention. Certainement, le projet va apporter des changements positifs ou
négatifs sur la vision des populations par rapport à la gestion
des ouvrages d'assainissement des eaux pluviales. Nous comprenons donc par
impact les effets à long terme (positif ou négatif) du projet sur
le cadre de vie des populations mais aussi sur l'utilisation des ouvrages.
Chapitre III :
Problématique
L'explosion démographique de la ville de Mbour ces
dernières décennies a rendu les infrastructures d'assainissement
existantes de nature collective largement insuffisante.
Au plan géographique, la ville s'étend de
façon très rapide et difficilement contrôlable. La
population de la commune est estimée à 201.319hbts en 2009. Le
taux d'accroissement est l'un des plus élevés au
Sénégal (6,3 %). Cette hausse trouve son explication dans le fait
que Mbour constitue une zone touristique très convoitée avec un
développement des infrastructures et équipement. Mais aussi du
point de vue économique la pêche constitue une activité
lucrative qui fait rentrer des devises aussi bien pour la commune que pour
l'Etat du Sénégal.
Cette croissance urbaine ne laisse aucune chance aux
autorités locales de pouvoir maitriser l'expansion de la commune et
selon le rapport de l'ANSD (agence nationale de la statistique et de la
démographie), la population atteindra les 256.350 en 2015 contre 187.520
en 20076(*) soit une
progression de 73% en moins de 10 ans.
En réalité c'est l'activité touristique
des environs de Mbour qui a le plus favorisé son développement
anarchique de proximité avec la station de Saly mais également
Nianing et la Somone qui offrent des emplois directs et indirects à un
très grand nombre de mbourois et d'autres personnes qui
s'établissent dans la commune.
Aujourd'hui la situation environnementale de la banlieue
mbouroise est plus qu'alarmante avec son lot de désolation car
dépourvus d'un réseau d'assainissement des eaux usées, de
traitement et à l'évacuation des eaux pluviales.
A cela s'ajoutent les fréquentes inondations en
période hivernale. Les premières pluies de l'hivernage 2008 ont
fini par ramener sur la table dans la commune de Mbour l'épineuse
équation de l'insalubrité. Les quelques gouttes d'eau
tombées ont transformé le centre de la ville ou quartier Escale
en pataugeoire par endroits. Les faits sont récurrents et reviennent
à chaque saison des pluies. Les inondations les plus fréquentes
sont observées au niveau des quartiers Escale et Tefess, car ces zones
sont en général situées dans des sites d'accumulation des
eaux de ruissellement et les talwegs. L'eau provient des quartiers
Thiocé ouest traversant Guinaw rail pour se déverser au niveau du
terminal de Tefess car plus proche de la mer.
Un tour de ville permet de faire le constat aux alentours du
marché central où règne l'insalubrité. Les ruelles
qui y mènent dans leur globalité sont envahies par le sable et la
poussière. Pis encore, flaques d'eau et mares aux canards
dégagent des odeurs fétides. Des automobilistes qui s'y
déplacent causent des désagréments multiples aux usagers
de la circulation.
La municipalité et les populations ont tenté de
résoudre ce problème récurrent par des opérations
ponctuelles de remblai et de pompage. Malgré tous ces efforts la
situation reste la même. Ce constat rend plus compliqué les
quartiers de Mbour et une psychose s'installe à chaque approche de
l'hivernage.
Les conséquences d'un tel désastre ne laisse pas
indifférent la municipalité et les pouvoirs publics à
réagir de manière définitive pour apporter des solutions
durables.
Des personnes interrogées reconnaissent les efforts
accomplis dans la mise en place sectorielle d'un réseau d'assainissement
des eaux pluviales (réalisé par l'ONAS en partenariat avec
l'Union Européenne), intéressant certains quartiers de la ville
comme Thiocé ouest, Thiocé Est, Diamaguene, Tefess etc. En
partie, les eaux pluviales sont évacuées ou drainées dans
des canaux vers la mer. Au niveau de l'avenue Demba Diop, un point bas entre
deux stations d'essence et d'une banque reste un lieu de collecte des eaux de
pluie qui mettent des heures à s'infiltrer dans des canaux
d'évacuation. Une fois ces infrastructures de drainage
réalisées, apparait le problème de la
fonctionnalité des égouts et de leur gestion.
En effet les réseaux d'égouts demeurent
embryonnaires au niveau des quartiers exposés aux inondations. En outre,
aucun ne dispose d'installations d'épuration des eaux pluviales qui sont
acheminées vers des zones filtrantes ou directement en mer le cas
échéant. La situation des collecteurs pluviaux est
préoccupante car de nombreux branchements clandestins déversent
les eaux usées dans les canaux pluviaux installés en 2006 et
aussi les déchets durs dans les regards. Un tel comportement des usagers
a fini par poser beaucoup de problèmes dans le fonctionnement du
réseau. Ce qui nous permet de dire qu'un dispositif ne peut être
effectif que par un changement de comportement.
Par ailleurs, Le ministère de la Prévention, de
l'Hygiène publique et de l'Assainissement avait lancé le mardi 8
mai 2007, au Méridien Président, un atelier pour la mise en place
d'un cadre de coordination et de concertation sur l'assainissement pluvial pour
éviter les inondations à Dakar, Saint-Louis, Kaolack et Touba,
la mauvaise utilisation des canaux à ciel ouvert, par le
déversement d'eaux usées et le dépôt de
déchets solides de toute nature, etc.
Cet atelier était une occasion pour les participants
(collectivités locales, gouvernement, secteur privé,
consommateurs et techniciens du secteur) d'engager des réflexions et de
faire des recommandations pour une gestion collégiale et plus efficace
des canaux et autres infrastructures. Cette transversalité de
l'activité engendre l'intervention de plusieurs acteurs, ce qui implique
forcément une concertation et une coordination des actions à
entreprendre.
Interrogées sur cette question de gestion des ouvrages
lors de nos enquétes, les populations expliquent qu'au départ, il
n'existait aucune forme d'assainissement, les maisons ne disposaient pas de
réseau d'évacuation des eaux usées. Ces eaux sont le plus
souvent déversées dans les regards ou dans la rue. Certains
habitants sont exposés aux nuisances à force de déposer
des déchets liquides et durs, sans compter les risques d'apparition de
maladies.
C'est dans ce contexte que s'inscrit le Projet
9/ACP/SEN/016 : Assainissement des centres secondaires phase I eaux
pluviales avec un programme d'information, d'éducation et
communication, financé par la commission européenne. Ce programme
a pour mission de permettre la bonne compréhension du Projet dans les
villes par les autorités, les partenaires techniques et l'appropriation
du projet par les bénéficiaires. Aussi, il est question de
sensibiliser et d'impliquer les bénéficiaires, les acteurs et les
partenaires dans le processus de mise en oeuvre du projet et de les exhorter
à la préservation de ce bien commun à travers un
changement positif de comportement mais également de jeter les bases
d'un dispositif organisationnel local fort renfermant les compétences
techniques à même de promouvoir l'entretien et la
pérennité des ouvrages et équipements d'assainissement
réalisés dans le cadre du projet (construction de réseaux
de canaux busés et l'aménagement de cuvettes d'infiltration).
Ce projet a été exécuté de juillet
à décembre 2008 dans la commune de Mbour. Dans cette
étude, nous nous proposons de faire une analyse du dispositif de
sensibilisation pour un changement de comportement dans le cadre du projet 9
ACP SE 016 relatif à la gestion des eaux pluviales son impact sur le
cadre de vie des populations.
Au terme de notre problématique, nous nous posons cette
question générale de recherche pour bien mener cette
étude :
Les actions du programme IEC ont-elles
assuré la durabilité des ouvrages par un changement de
comportement afin d'améliorer la cadre de vie des
populations ?
Chapitre IV : Cadre
Opératoire
4.1. Objectif
Général de Recherche
Evaluer le dispositif de sensibilisation pour un changement de
comportement et son impact sur le cadre de vie des populations.
4.1.1. Objectifs
Spécifiques de Recherche
F O.S1 : Analyser le dispositif de
sensibilisation mis en place par le projet pour un changement de comportement
dans une perspective de pérennisation des ouvrages d'assainissement.
F O.S2 : Mesurer l'impact du Projet IEC
sur le cadre de vie des populations de la commune de Mbour.
4.2. Question
Générale de Recherche
Les actions du programme IEC ont-elles assuré la
durabilité des ouvrages par un changement de comportement afin
d'améliorer la cadre de vie des populations ?
4.2.1. Questions
Spécifiques de Recherche
F Q.S1 : En quoi la mise en place du
dispositif de sensibilisation permet-il d'obtenir un changement de comportement
tout en assurant la durabilité des ouvrages ?
F Q.S2 : Les populations ont-elles bien
perçus le volet assainissement du projet 9/ACP/SE/016 ?
4.3. Hypothèse
Générale de Recherche
Les actions du projet IEC assurent la durabilité
des ouvrages par un changement de comportement des populations.
F H.S1 : La mise en place du dispositif
de sensibilisation assure la durabilité des ouvrages par un changement
de comportement des populations.
F H.S2 : L'appropriation du projet par
les populations a entrainé un changement de comportement positif sur
les méthodes d'utilisation des regards.
F Tableau 1: Variables et
Indicateurs
Hypothèses
|
Variables
|
Indicateurs
|
H.S1 :
La mise en place du dispositif de gestion assure la
durabilité des ouvrages par un changement de comportement des
populations.
|
V.I : Mise en place du dispositif
V.D : Changement de comportement
|
F Approche méthodologique
F La phase de formation
F Organisation et niveau d'implication des populations
à travers les COGES
F Elaboration de plan d'action des COGES
F La communication de proximité
F Niveau d'adhésion des
bénéficiaires
|
H.S2 :
L'appropriation du projet par les populations a entrainé
une mobilisation sociale et un changement de comportement.
|
V.I : Appropriation du projet
V.D : Mobilisation sociale et changement de
comportement
|
F Satisfaction des populations
F Mesurer le niveau de salubrité des quartiers
F Appréciation des populations sur les outils
PHAST
F Connaissances des ménages sur les techniques
d'assainissement
F Les modes de gestion des regards d'assainissement
F La durabilité des ouvrages
|
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
H.S : Hypothèse
Spécifique
V.I : Variable Indépendante
V.D : Variable Dépendante
DEUXIEME PARITE
METHODOLOGIE ET CADRE DE
L'ETUDE
Chapitre V : Approche
Méthodologique
Il s'agit de circonscrire le champ d'action de la recherche
dans l'espace et dans le temps. L'étude s'est réalisée en
trois étapes.
· La première étape a consisté
à faire un état de lieux et de la documentation disponible.
· La deuxième étape, dite étape de
terrain, a consisté à collecter les informations à travers
des visites sur les sites, à exploiter la documentation disponible et
à recueillir l'opinion et les réflexions d'un grand nombre
d'acteurs concernés par les questions d'assainissement.
· Finalement, une analyse des informations
collectées a été effectuée en vue de mettre en
relief les acquis et enseignements tirés de ces nombreuses
expériences et de proposer des axes futurs d'orientation
5.1. La Recherche
Documentaire
Elle constitue une étape primordiale pour tout
chercheur engagé dans une action de recherche en sciences sociales.
Plusieurs bibliothèques et centres de documentation ont
été investis tels ceux de l'ENEA et de l'UCAD.
Les informations recueillies auprès de ces centres de
documentation nous ont permis de faire la revue critique de littérature,
de dresser la problématique et de clarifier certains concepts.
L'Internet aussi a également été mis au profit pour la
consultation d'une riche documentation portant sur l'assainissement. C'est
ainsi que nous avons visité les sites de ces structures et institutions
comme le ministère de l'environnement, l'ONAS, l'Union
Européenne, l'ONG Green-Sénégal.
Ces informations glanées à partir de l'internet
portent sur la situation de l'assainissement au niveau national et
international et les actions menées par les bailleurs, ONG et les
autorités publiques.
Les lieux visités sont entre autres :
F La bibliothèque de l'ENEA.
F La base de données de l'ONG
Green-Sénégal
F La bibliothèque de l'Université Cheikh Anta
Diop de Dakar
F Le siège de l'ONAS à Dakar
F Les sites internet du ministère de l'environnement,
de l'EU,
F Les moteurs de recherche Google et Altavista
5.2. Choix des Unités
d'Enquêtes
Dans ce cas de figure les questionnaires ont été
administrés aux chefs de ménages et aux membres du comité
de gestion. Le questionnaire permet d'orienter et de soustraire un maximum
d'informations utiles à l'étude. Les autorités
municipales, les leaders d'opinion, les agents des services techniques et
administratifs (ONAS) et les responsables des structures d'appui conseils (ONG
et autres) ont été choisis pour répondre aux guides
d'entretien.
5.3. Méthode
d'Echantillonnage
L'élaboration de l'échantillonnage a
été réalisée comme suit :
5.3.1.Population de la Commune de
Mbour
Selon la Direction Régionale de la Statistique, la
population de la commune de Mbour est estimée à 192.695
habitants. Cette population sera divisée en ménages suivant le
mode de calcul ci-après :
5.3.2.Le Calcul du Nombre de
Ménages
Selon la Division Régionale de la Statistique de
Thiès, le nombre de personnes qui composent un ménage dans une
commune est compris dans la fourchette 10 à 15. La borne 15 a
été choisie pour estimer le nombre de ménage existant dans
la commune de Mbour. Dès lors, il faut diviser la population totale par
15 pour avoir le nombre de ménages. Par exemple : 187.520hbts / 15
= 12.501 ménages.
5.3.3.Estimation du Nombre de
Ménages à enquêter
Après avoir estimé le nombre de ménages
de la commune, nous avons procédé à
l'échantillonnage suivant.
Le nombre de ménages total est estimé à
12.501 en 2009.
La norme, en matière d'échantillonnage,
établie par Krejcie et Morgan,7(*) donne 381 enquêtés pour une population de
50.000 ménages. Notre nombre à enquêter sera alors
estimé à environ 100 chefs de ménage.
50000 381
12.501 100
C'est à travers les neufs (9) quartiers
bénéficiaires du projet que les cents (100) ménages seront
répartis. Il s'agit des quartiers de Thiocé-Ouest,
Thiocé-Est, 11novembre, Escale, Tefess, Diamaguene, Résidence,
Golf et Château d'eau Sud. La répartition a été
faite en proportion du nombre de regards localisés dans chaque
quartier. Nous en avons choisis cinquante (50) situés à
coté des concessions, à coté des 167 regards
réalisés par l'ONAS dans les quartiers ciblés par le
projet.
Dans ce cas de figure, un échantillonnage
aléatoire simple a été retenu avec comme
caractéristique les ménages proches du réseau. Le nombre
de regard est fonction du nombre de ménages à enquêter.
Nous considérons pour 1regard nous aurons 2
ménages (directement concernés) à enquêter. Exemple
pour un quartier qui a 5regards nous aurons : 5x2=10ménages
à enquêter.
Tableau
2 :Répartition du nombre de ménages à enquêter
par quartier
Quartiers bénéficiaires
|
Nbr de regards Avaloirs
|
Echantillon
(ménages à enquêter)
|
Nbr de regards
|
Part relative en %
|
Thiocé-Ouest
|
11
|
22
|
22
|
Thiocé-Est
|
09
|
18
|
18
|
11novembre/ Escale
|
09
|
18
|
18
|
Diamaguene
|
05
|
10
|
10
|
Château d'Eau Sud
|
04
|
08
|
08
|
Résidence /Golf
|
07
|
14
|
14
|
Tefess
|
05
|
10
|
10
|
Total
|
50
|
100%
|
100
|
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA
2009
Shéma: Plan de masse de
l'échantillonnage
Z
Source : Base de
données de l'ONAS 2008, plan réalisé par Hamédine
Diouf
5.4. Outils de Collectes de
Données
Dans notre étude quatre outils seront
utilisés : le questionnaire, les guides d'entretien, l'observation
et les entretiens informels. Ceci pour recueillir des données
quantitatives et qualitatives.
5.4.1.Le Questionnaire
Le questionnaire adressé aux chefs de ménages et
aux membres du comité de gestion, a pour but, de sonder les
comportements et attitudes des populations par rapport à la gestion de
l'assainissement des eaux pluviales. Il permet aussi de déceler au
passage, leur perception sur la gestion de l'assainissement, leur niveau
d'information sur l'organisation et les acteurs impliqués dans la
gestion de l'assainissement.
Le questionnaire, que nous avons élaboré et qui
a été corrigé et approuvé par le maitre de stage,
nous a permis de collecter les données principales. Il a
été conçu grâce au progiciel Sphinx v.58(*) et a été
administré aux bénéficiaires, aux membres du COGES. Les
questionnaires abordent les thèmes suivants :
F Identification de l'enquêté
F Perception sur le programme IEC par les membres du COGES
F Appréciation des séances d'animation
F Connaissance sur les techniques de gestion des ouvrages
d'assainissement
F Les techniques de curage des regards
F Etc.
5.4.2.Le Guide d'Entretien
Le guide d'entretien est un outil de collecte d'informations
qualitatives qui donne la latitude à la personne enquêtée
de développer son argumentation sur un thème spécifique
proposé par l'enquêteur. Des guides d'entretien spécifiques
pour les différents groupes cibles ont été
élaborés. Il s'agit des autorités municipales, aux agents
des services techniques et administratifs (ONAS) et aux responsables des
structures d'appui conseils (OGN green-Sénégal), intervenant dans
le projet.
Les guides d'entretien abordent les thèmes
suivants :
F La perception de Green sur les modes de gestion de
l'assainissement
F Le rôle de Green dans le programme d'EIC
F Les objectifs visés dans le programme d'EIC
F La Stratégie d'intervention pour l'atteinte des
objectifs
F Les Activités menées par Green
F Le rôle et mission du comité de gestion
F Les difficultés rencontrées durant la phase
d'exécution du projet
F L'implication des bénéficiaires dans le programme
IEC
F Perspective pour une meilleure gestion des eaux
pluviales
F La place de l'assainissement dans la politique municipale
F Rôle et Mission de la municipalité dans le
programme IEC
5.4.3. Les Observations et
Rencontres
La visite environnementale (visite de terrain) permet de
récolter des informations d'appréciation générale
de l'enquêteur sur les impacts du projet sur le milieu d'implantation.
Des informations utiles que les outils formels ne permettent pas de recueillir.
Elle permet également d'observer l'état actuel du projet et de
poser des questions aux acteurs et bénéficiaires.
5.5. Dimension Ethique de
l'Etude
Dans cette étude, les enquêtés ont
donné leurs consentements après avoir été
informés des objectifs de ce travail. Des garanties sur la
confidentialité des informations collectées ont
été données aux enquêtés. Malgré
toutes les dispositions prises, cette étude présente quelques
obstacles.
5.6. Traitement et Analyse des
données
Après avoir administré le questionnaire, il a fallu
procéder à une codification de certaines questions dont les
réponses sont plus ou moins longues9(*). Le traitement des données a été
fait grâce à Excel et au progiciel Sphinx.
5.7. Les Obstacles liés
à l'Etude
Ils sont inhérents à toute étude sociale.
En effet, le temps qui nous est imparti ne nous a pas facilité la
tâche. La réticence observée chez
certaines cibles a tantôt été facteur de blocage du
travail. À coté de cette contrainte, il faut noter la nature du
terrain. En effet, la commune de Mbour est une grande agglomération et
les quartiers d'intervention sont assez éloignés les uns des
autres.
Chapitre VI : Cadre de
l'Etude
6.1. Présentation du Cadre
de l'Etude
6.1.1.Cadre
Général
Située dans la région de Thiès, la ville
de Mbour est le principal centre urbain de la petite cote. Son importante
remonte au début du 18e siècle. C'est à cette
époque que des populations venant du Sine, où les guerres
faisaient des ravages, se déplacèrent vers la cote pour y trouver
des lieux d'implantation plus favorables : les premiers arrivants furent
les Sérères, ensuite vinrent les Socés qui
baptisèrent l'emplacement « BUUR », du nom de leur
village d'origine. L'endroit étant propice au développement de la
pêche et de l'agriculture, d'autres migrants vinrent s'y installer :
les lébous du Cap-Vert ; les toucouleurs de la vallée du
fleuve Sénégal ; les wolofs des localités
environnantes (Dakar, Rufisque, Saint-Louis etc.)
Avec l'installation de l'administration coloniale, Mbour se
transforma rapidement en un centre actif de la traite arachidière et en
noeud d'échanges au niveau commercial. En 1922, elle devint le chef lieu
administratif de la sous région et fut érigée en commune
le 04 décembre 1926.
Carte 6-1: Division départementale de la
région de Thiés
Source: Arcview GIS 3.2a ENEA
2009
Aujourd'hui, la ville de Mbour occupe une place importance
dans le système socio-économique de la région de
Thiès. Elle continue à attirer des populations venant de
l'extérieur et à jouer un rôle central dans les flux
d'échanges commerciaux. Son dynamisme économique provient
essentiellement de l'essor des activités halieutiques et du
développement du secteur touristique.
6.1.2.Situation de la Ville dans sa Région
Située à 83km de Dakar, 80km de Thiès
chef de lieu de Région et à 110km de Kaolack, la ville de Mbour
est aujourd'hui un carrefour qui joue un rôle déterminant dans le
développement socio-économique du Sénégal. La ville
est traversée par la Route Nationale n°1 et la route
départementale n°101 qui va vers Joal-Fadiouth. Mais, de nos jours,
les limites du périmètre communal ne sont pas clairement
définies. Cette situation explique en partie les multiples litiges
fonciers qui opposent la commune de Mbour à la communauté rurale
de Malicounda qui la ceinture. Aujourd'hui une bonne partie de la commune de
Mbour se trouve dans le territoire de la communauté rurale de
Malicounda.
Carte 6-2: Division Départementale de
Mbour
Source: Arcview GIS 3.2a ENEA
2009
6.1.3.Organisation de la Ville
La commune de Mbour compte 27 quartiers officiels. Dans un
souci de mieux organiser les quartiers, le service départemental de
l'Urbanisme et de l'Habitat et des autorités municipales, ont
procédé à un découpage en 1999. Il s'agit en fait
de regrouper certains quartiers comme l'indique le tableau ci-dessous :
Tableau 3: Découpage
en quartiers de la commune de Mbour
N°
|
QUARTIERS
|
SOUS-QUARTIERS
|
1
|
Escale-Santessou
|
Escale
Santessou
|
2
|
Thiocé-ouest
|
Diamaguene 1
Médine
|
3
|
Thiocé-est
|
Diamaguene 2
Santhie
Oncad
|
4
|
Onze Novembre
|
Château d'eau Sud
Château d'eau Nord
Grand Mbour
|
5
|
Tefess
|
Zone Résidentielle
Tefess
|
6
|
Darou Salam
|
Darou Salam
|
7
|
Mbour Toucouleur
|
Mbour Toucouleur
|
8
|
Mbour Sérère 1
|
Mbour Sérère 1
|
9
|
Mbour Sérère 2
|
Mbour Sérère 2
|
10
|
Mbour Maure
|
Mbour Maure
|
Source : Mairie de Mbour
2008
6.1.4.Evolution de la
Population
En une dizaine d'années, entre son érection en
commune en 1926 et 1936, la population de la ville de Mbour est passée
de 1700 à 5200 hbts.
Figure 1: Evolution de la
Population de 1926 à 2006
Source : Direction de la Prévision et
de la Statistique 2008
La croissance démographique de la ville a
été très rapide et assez régulière pendant
la période coloniale et celle d'après l'indépendance. Le
taux moyen d'accroissement de la population est estimé à 6,3%
entre 1976 et 1988. Ainsi, elle a encore doublé entre deux dates passant
de 37.000 à 76.751 hbts.
Cette forte croissance de la population s'explique par la
position stratégique de Mbour. En effet, Mbour est une ville carrefour
qui est le principal centre urbain de la Petite côte
caractérisée par les multiples installations touristiques et le
développement de la pêche. Les activités touristiques et de
pêche justifient dans une large mesure l'importance du flux migratoire
vers Mbour. En 1991, Mbour recevait plus de 50% des jeunes de Malicounda et
environ 35 à 40% des saisonniers du bassin arachidier.
Au début des années 70, la population
était déjà à 27000 hbts soit le double de ce
qu'elle était il y a dix ans. Cette population est passée
à 40.500 hbts en 1980 puis à 81.500 hbts en 1990. Actuellement
elle se chiffre selon la DPS à 187.520 hbts. La population de la commune
de Mbour serait de 201.319 hbts en 2009 selon les projections.
Figure 2:
Répartition de la Population 2007 des différents
quartiers
Source : Direction de la Statistique et de la
Prévision 2008
L'analyse du graphique fait apparaitre que le quartier
Diamaguene compte plus d'habitants avec 35050hbts soit 18% de la population
totale, que celui de Thiocé-Est/Santessou soit 15%. Les autres quartiers
tournent aux alentours de 10 et 04% de la population totale, c'est le cas des
quartiers de Darou Salam, Château d'Eau où la population
dépasse les 9000hbts.
Cette disparité trouve son explication dans le fait que
le quartier Diamaguene occupe une plus grande superficie avec 319ha soit 13,30%
(cf. tableau 6-2). Mais aussi sa proximité avec la route nationale
n°1, a contribué à l'augmentation de sa population.
6.1.5. Evolution Spatiale
Figure 3: Répartition
des superficies d'occupation par Quartier
Quartiers
|
Superficie d'occupation (ha)
|
Pourcentage
|
Thiocé-est/Santessou
|
138
|
05,75 %
|
Oncad
|
105
|
04,38 %
|
Darou Salam
|
60
|
02,50 %
|
Château d'Eau
|
89
|
03,70 %
|
Zone Résidentielle
|
77
|
03,20 %
|
Grand-Mbour I et II
|
421
|
17,54 %
|
Escale
|
31
|
01,30 %
|
Diamaguene
|
319
|
13,30 %
|
Médine I et II
|
319
|
13,30 %
|
Santhie
|
160
|
06,66 %
|
Liberté
|
115
|
04,80 %
|
Mbour Toucouleur
|
361
|
15,04 %
|
Mbour Sérère I et II
|
40
|
01,66 %
|
Mbour Maure
|
36
|
01,50 %
|
Thiocé-ouest
|
44
|
01,83 %
|
Onze novembre
|
25
|
01,04 %
|
Tefess et Golf
|
59
|
02,50 %
|
TOTAL
|
2400
|
100 %
|
Source : Direction de la Statistique et de la
Prévision 2008
La première étape de cette évolution
spatiale va des premières installations des populations à
l'arrivée des français en 1922. Durant cette période,
l'occupation du site se limitait essentiellement au littoral avec les
localités d'implantation des immigrants Sérères,
Socés et Lébous : Gandiane, Ndedele et Toundiane. Cette
étape est caractérisée par un faible taux d'occupation de
l'espace.
La seconde phase concerne la période allant de 1922
à 1945. Elle est marquée par des opérations de
déguerpissement consécutives à la présence
coloniale et qui vont bouleverser profondément la structure urbaine de
Mbour. C'est ainsi qu'une partie des Sérères déguerpis
vont fonder l'actuel quartier Mbour-sérère II, situé 2km
plus à l'Est du site original. Il en est de même de la
création des quartiers Thiocé-ouest et Santessou, respectivement
en 1992 et 1936, suite au déplacement des Socés de l'Escale.
Cette période a également vu la fondation des quartiers Mbour
Toucouleur et Tefess par les populations toucouleurs et lébous
attirés par les potentialités économiques de la ville
naissante.
Au cours de la troisième phase correspondant à
la période de 1946-1966, les installations se sont poursuivies et le
tissu urbain s'est davantage étoffé. Cette phase a
enregistré la naissance des quartiers Darou Salam et Mbour maure vers
l'est de la ville. C'est également pendant cette période que la
ville a connu une extension rapide à partir du noyau originel
formé autour de l'Escale.
La quatrième et dernière étape, de 1976
à nos jours, est marquée par une poursuite de l'extension
aréolaire. La présence de l'océan limite toute
possibilité d'extension vers la frange maritime. C'est ainsi que les
quartiers centraux et péricentraux comme Thiocé-Est,
Thiocé-Ouest, Tefess et Onze Novembre ont connu une forte croissance
spatiale. C'est dans ce contexte que sont nés les sous quartiers
Diamaguene I et II, Château d'eau Nord et Château d'eau Sud qui
constituent les prolongements respectifs de ces différents quartiers.
Pendant cette période, la superficie de la ville a connu une
évolution exponentielle passant de 522,9 ha en 1978, 845,5 ha en 1989
à 1725 ha en 1999. Cette croissance spatiale, qui s'est
opérée en grande partie sur les terres de la communauté
rurale de Malicounda, suscite de réelles tensions entre les deux
entités.
L'extension de la commune de Mbour est de nos jours une des
problématiques majeures auxquelles les autorités locales sont
confrontées. La ville est limitée à l'Ouest par
l'océan atlantique, les seules possibilités d'extension sont les
terres de la Communauté rurale de Malicounda. Cette dernière
développe aujourd'hui des stratégies pour la préservation
de ses terres (lotissements qui jouxtent les limites actuelles du tissu urbain
de Mbour).
Le nombre de parcelles qui était de 11.654 en 1994
était passé à 22.785 en 1999. Ce nombre de parcelle a
fortement augmenté depuis avec les derniers lotissements
réalisés (5.311 parcelles supplémentaires). Tous ces
lotissements sont situés dans la communauté rurale de
Malicounda.
En attendant de définir de nouvelles limites pour le
périmètre communal, les autorités locales doivent
continuer à négocier avec le conseil rural de Malicounda et
essayer de développer avec cette collectivité une
intercommunalité.
6.1.6.Occupation du
Sol-Densités
La structure urbaine présente une zone essentiellement
résidentielle constituée par les quartiers péricentraux et
périphériques tels que Tefess, Darou Salam, Mbour
sérère I et II, Thiocé-ouest, Mbour Toucouleur et Mbour
maure. Les quartiers centraux sont constitués par Escale et Onze
novembre. Ils concentrent l'essentiel des équipements et des
activités commerciales de la ville.
La carte de la répartition de la population
révèle une concentration de la population dans les quartiers
centraux et péricentraux. En effet, les quartiers Thiocé-ouest,
Thiocé-est, Onze novembre et Tefess ont une population supérieure
à 15.000 hbts. Dans ce groupe, seul le quartier Escale-Santessou
enregistre une population inférieure à 10.000 hbts. Les quartiers
périphériques, Darou Salam, Mbour sérère I et II et
Mbour maure sont moins peuplés.
La densité moyenne qui est de 80 hbts à l'ha
présente également les mêmes disparités selon les
quartiers. Les densités permettent de distinguer quatre
classes :
F Le quartier Tefess est le plus peuplé avec plus de
400 hbts/ha ;
F Les quartiers Escale-Santessou et Mbour viennent en
deuxième position avec des densités avoisinant
200hbts/ha ;
F Les quartiers Thiocé-est et ouest, Onze novembre,
Darou Salam et Mbour maure enregistrent entre 50 et 100 hbts/ha ;
F Enfin, les quartiers les moins densément
peuplés étant Mbour sérère I et II avec moins de 50
hbts/ha.
La densité de certains quartiers peut entrainer une
précarisation des conditions de vie, car l'habitat y occupe une part
prépondérante de l'espace au détriment des
équipements. Le tableau montre la répartition des superficies
selon les types d'occupation.
Figure 4: Superficie en ha
des types d'occupation dans les quartiers
Quartiers
|
Habitat
|
Sup. parcelles inoccupées
|
Voirie
|
Grands Equipements
|
Activités
|
Sup. Totale
|
Densité
(hbt/ha)
|
Escale Santessou
|
26,26
|
0,38
|
17,06
|
3,05
|
2,0
|
53
|
192
|
Thiocé-ouest
|
148,11
|
170,43
|
176,75
|
7,71
|
00
|
469
|
56
|
Thiocé-est
|
209,09
|
22,77
|
127,49
|
4,40
|
0,5
|
441
|
80
|
Onze novembre
|
148,85
|
75,95
|
129,25
|
15,20
|
1,0
|
374
|
52
|
Tefess
|
20,22
|
6,17
|
19,86
|
10,50
|
00
|
47
|
482
|
Darou Salam
|
64,89
|
0,64
|
38,67
|
6,30
|
00
|
121
|
79
|
Mbour sérère I
|
14,58
|
0,81
|
28,70
|
1,80
|
00
|
40
|
37
|
Mbour sérère II
|
37,02
|
00
|
00
|
00
|
00
|
94
|
17
|
Mbour toucouleur
|
29,56
|
0,69
|
17,50
|
2,25
|
00
|
60
|
161
|
Mbour maure
|
13,60
|
00
|
8,40
|
2,0
|
00
|
27
|
53
|
TOTAL
|
711,37
|
279,74
|
563,68
|
53,21
|
3,5
|
1725
|
84,9
|
Source : Mairie Mbour 2008
L'analyse du tableau révèle que l'habitat
représente 61,5% du périmètre communal soit 771,37 ha et
279 ha de parcelles vides. La voirie occupe la deuxième avec 563,68 ha
soit 35% de la superficie totale. Quant aux équipements, ils ne
représentent que 3,3% de la superficie totale soit 53,21 ha. On constate
également une forte inégalité dans leur répartition
par quartier. Enfin, les activités n'occupent que 3,5 ha soit 0,2% de la
superficie totale. Elles sont concentrées pour l'essentiel dans trois
quartiers : Escale-Santessou, Onze novembre et Thiocé-est. A cette
faible proportion des superficies consacrées aux activités
s'ajoute l'inexistence d'espaces verts.
6.1.7.Assainissement et
Environnement
L'assainissement constitue une des préoccupations
majeures dans la ville de Mbour caractérisée par un
développement exponentiel du tissu urbain. La production des
déchets solides et liquides croît avec la population urbaine qui
ne cesse d'augmenter. A cela viennent s'ajouter l'évacuation des eaux de
pluies, des eaux usées ainsi que les ordures ménagères.
Des améliorations sont apportées suite à l'intervention de
certains projets, mais les problèmes demeurent encore.
L'Evacuation des Eaux Pluviales : en
1999, la ville de Mbour ne disposait que d'un embryon de réseau
d'évacuation des eaux de ruissellement long de 680 ml : les
quartiers intéressés étaient Escale et Santessou. La
plupart de ces collecteurs étaient ensablés et non
fonctionnels.
Le seul canal couvert de la ville pour le drainage des eaux
pluviales et les quelques collecteurs qui desservaient le quartier Escale
étaient presque tous ensablés. Les eaux stagnaient dans ce
quartier rendant la circulation en période d'hivernage très
difficile voire impossible.
Avec le début d'application du Plan Directeur
d'Assainissement financé par la Banque Mondiale, le drainage des eaux
pluviales a connu une nette amélioration par rapport à 1999.
En dépit de ces réalisations, la
problématique du drainage des eaux de pluies reste encore cruciale
à Mbour.
L'Evacuation des Eaux Usées : la
ville de Mbour n'a pas encore de réseau d'évacuation des eaux
usées. L'assainissement des eaux usées est de type individuel
avec des fosses septiques ou étanches. Les produits de vidange sont
déversés dans une dépression située vers Baling et
dans les autres points bas non loin de la ville. Cette situation pose un
véritable problème de santé publique.
Une ville aussi grande que Mbour qui voit sa population
croitre de manière exponentielle, doit nécessairement avoir un
système collectif d'assainissement des eaux usées avec une
station de traitement.
La Collecte des Ordures :
Les Services techniques municipaux disposaient d'une vingtaine
de bacs d'ordures d'une capacité de 4m3 chacun, d'un tracteur
et d'un camion benne d'une capacité de 12m3 qui permettaient
d'assurer la collecte des ordures.
Cependant le ramassage dans les quartiers n'était pas
régulier. Des charretiers se sont investis dans le ramassage en
proposant leurs services contre des prix très compétitifs qui
étaient compris entre 50 et 75 FCFA. Ce système de collecte des
ordures ménagères entraînait d'autres problèmes car
les points de décharge se situaient dans les champs localisés en
zone périurbaine.
L'AGETIP avait entamé un programme de nettoyage de la
ville qui avait débuté depuis 1999 avec une durée
d'exécution qui devait atteindre trois (3) ans. Ce programme
était assuré par 240 contractuels en majorité de
femmes.
6.2. Présentation de la
Structure d'Accueil
Aperçu historique de
l'organisation
Le Groupe de Recherche et d'Etudes Environnementales
(Green-Sénégal) est composé d'une équipe
pluridisciplinaire active dans le domaine de la recherche-développement,
de la formation, du développement et de l'appui aux Organisations
Communautaires de base en collaboration avec les Institutions de formation, de
recherche et les partenaires au développement. Forte d'une longue
expérience dans le domaine de l'encadrement du monde rural, elle
participe plus particulièrement dans les zones rurales à la
promotion de techniques et de technologies d'agriculture durable à
travers la formation et la communication. Dans la marche de son environnement
institutionnel, l'engagement de l'Organisation dans l'identification de sa zone
et de ses axes d'intervention ont été pondérées
à partir des recommandations majeures issues des conclusions de
l'atelier de planification stratégique d'Octobre 1999. Ces
recommandations ont toujours servi de repères à Green dans la
définition de ses grandes orientations en matière d'approche du
développement local, de la réalisation de ses Programmes et de la
mobilisation des ressources inhérentes à son fonctionnement.
L'ONG Green Sénégal a connu un parcours
intéressant. Le 1er mars 2000 fut crée le Groupe de
Recherche et d'études Environnementales en qualité d'ONG
(organisation non gouvernementale) par arrêté
N°002021/MFASSN/DDL, en conformité avec les lois et les
règlements de la République du Sénégal.
Statut juridique (y compris n°
d'enregistrement officiel, le cas échéant)
ONG N° 251 / GRT / AS, N° 2021/ 03/2000
6.2.1.Mission
La mission essentielle de Green est de contribuer à une
sécurité alimentaire par la promotion d'une agriculture durable,
à la protection et à la préservation de l'environnement.
6.2.2.Objectifs
Comme toute structure de bonne volonté, des objectifs
ont été déclinés en différents points
à savoir :
· Contribuer à la sécurité
alimentaire et à lutter contre la pauvreté ;
· Promouvoir la recherche-action pour une agriculture
durable ;
· Conserver, gérer et préserver les
ressources naturelles ;
· Protéger l'environnement et restaurer la
biodiversité ;
· Appuyer les communautés de base dans la mise en
place d'activités de production agricole, de génération de
revenus, de formation, de sécurité alimentaire, de gestion des
ressources naturelles et de protection de l'environnement
6.2.3.Domaines d'Activités
de Green
Globalement, GREEN s'est focalisé dans six domaines
d'activités principales en partant de sa mission et de ses
objectifs :
§ Renforcement des capacités
§ Gestion des ressources naturelles couplée
à la mise en place de fonds de crédit
§ Sécurité alimentaire
§ Protection de l'Environnement
§ Information, Education, Communication, Plaidoyer
§ Formation
§ Audit environnemental
§ Cartographie
§ Appui à la décentralisation.
6.2.4.Stratégie
d'intervention
La stratégie d'intervention de l'Organisation tourne
autour de quatre axes stratégiques que sont :
§ Le renforcement des capacités institutionnelles,
managériales et technique des Organisations Communautaires de Base et
des ménages ;
§ L'accompagnement dans la recherche méthodologique,
l'identification, la conception et la réalisation de Projets
/Programmes, le suivi- évaluation et les études d'impact sur
l'environnement ;
§ La réalisation d'audit environnemental, de
cartographie de l'information et de planification rationnelle de la gestion des
ressources naturelles ;
§ La communication, l'information, l'éducation
environnementale et le plaidoyer en matière de développement
agricole et de protection de l'environnement.
6.2.5.Zone d'Intervention
La zone d'intervention spécifique de Green
s'étend sur les régions de, Thiès, Louga, Diourbel, Fatick
et Saint-Louis plus spécifiquement au niveau des Communautés
Rurales. Néanmoins l'organisation intervention dans les régions
de Dakar, Tambacounda, Kolda et Saint-Louis.
Carte 6-3: Zone d'intervention de
Green-Sénégal
Source : Base de données de
Green-Sénégal 2008
Zones
d'intervention de l'ONG Green-Sénégal
6.2.6.Relation avec les politiques
de l'Etat
Toutes les ONG intervenant dans le territoire
sénégalais sont sous la tutelle de l'Etat par le biais du
ministère de la femme, de la famille et du développement social
via la direction du développement communautaire. Les ONG et l'Etat
définissent des politiques de développement local allant dans le
même sens et partagent les mêmes objectifs. Ainsi Green s'inscrit
dans ce contexte de politique de développement.
Pour se faire l'organisation met à la disposition du
ministère de tutelle un programme d'investissement pour examen et
approbation. Ce programme permet au ministère d'observer et
d'évaluer les actions menées par l'ONG dans ses
différentes zones d'intervention.
Le programme d'investissement devra comporter une description
des programmes ou projet à exécuter, les objectifs visés,
le volume d'investissement, le calendrier d'exécution, les moyens
matériels et humains nécessaires à sa
réalisation.
Un suivi de l'exécution des programmes et des projets
est assuré au niveau national par les services compétents du
ministère chargé de la tutelle des ONG et au niveau des
circonscriptions administratives par les services décentralisés
dudit ministère.
Toutefois Green (qui bénéficie d'avantages
octroyés dans le cadre de la réalisation des programmes
d'investissement acceptés par le gouvernement), est tenue de
présenter un rapport annuel au ministère de tutelle, trois mois
après la clôture de son exercice. Une évaluation de
l'impact du programme d'investissement des ONG peut être
décidée à tout moment par le Gouvernement.
Il existe un cadre de concertation entre l'Etat et les ONG.
C'est dans cette optique qu'une commission de concertation a été
créée. Cette commission se réunit une fois par semaine sur
convocation de son Président à chaque fois que de besoin se fait
sentir. Elle formule des recommandations tant sur les relations à
établir entre le Gouvernement et les ONG que sur les questions de
développement des activités de celles-ci de manière
générale.
6.2.7.Les Partenaires Techniques
et Financiers
En effet, dans la mise en oeuvre de sa politique de
développement (projets et programme), Green est souvent appuyé
par des personnes ressources et consultants dans les domaines de la
communication, du génie rural et civil, du développement
institutionnel et local, de la décentralisation, du marketing et du
micro crédit.
Grâce à l'appui de ses partenaires (CTA, CRDI,
AJWS), l'ONG Green accompagne les communautés dans la mise en oeuvre de
projets identifiés et conçus à la base. Il s'agit de
projet et programme liés à la protection de l'environnement,
à la sécurité alimentaire, à la gestion des
ressources naturelles, à la lutte contre la pauvreté, à la
décentralisation, à l'assainissement.
6.2.8.Affiliation aux
Réseaux d'Echange
Green est membre de plusieurs réseaux parmi lesquels
nous pouvons citer :
· Le Réseau Environnement Développement
(RED) ;
· Le Réseau Genre et
Développement ;
· Le Réseau DIMITRA : Femmes Rurales pour le
Développement ;
· Le Réseau International des ONG pour la lutte
contre la Désertification (RIOD) ;
· Le Réseau des Opérateurs du Programme
National d'Infrastructures Rurales
· Le Réseau de la Méthode Active de
Recherche et de Planification (MARP/Sénégal).
· Le Réseau régional pour la synergie entre
la convention sur la diversité biologique et la Convention des Nations
Unies pour la lutte contre la désertification en Afrique de l'Ouest et
du Centre (RNSCC).
Il représente le Conseil des Organisations Non
Gouvernementales d'Appui au Développement (CONGAD) au sein de la
Fondation Locustox, au niveau du Comité National de sélection
des projets du Réseau Afrique 2000 (PMF/FEM). En 2002, il fût le
Point Focal de la Société Civile Sénégalaise pour
la préparation du Sommet de Johannesburg.
Green Sénégal est membre du CONGAD dont il
assure la Présidence au niveau national suite à l'Assemble
Générale de Novembre 2005. Cette distinction est la
conséquence d'un travail efficace et dynamique fourni par
l'équipe de Green sur le terrain.
6.3. Présentation du Projet
9/ACP/SE016
Le projet Assainissement des centres secondaires -Phase I,
eaux pluviales est un projet financé par l'Union Européenne d'un
coût global de 130 187 500 FCFA dans le cadre
du 9ième fonds européen pour une durée de 7 mois de juin
à décembre 2008. Les centres secondaires considérés
sont Diourbel, Mbacké, Tivaouane, Mbour et Richard Toll.
Ce projet a pour but de contribuer à
l'amélioration de la qualité de l'environnement, du cadre de vie
et de la santé des populations les plus défavorisées.
Le Maître d'Ouvrage du projet est le Ministre de
l'Economie et des Finances, Ordonnateur National (ON) du FED,
représenté par le chef du Projet de Soutien aux Services de
l'Ordonnateur National du FED (PSONFED), auprès de la DDI. Le
Maître d'oeuvre est l'ONAS.
6.3.1.Descriptif de la
Méthodologie et du Plan de Travail
v Compréhension de la mission
Ce projet consiste à informer les autorités,
les partenaires techniques et les bénéficiaires, du Projet
Assainissement des eaux pluviales. Il sera question de sensibiliser et
d'impliquer les bénéficiaires, les acteurs et les partenaires
dans le processus de mise en oeuvre du projet, sur les questions
d'assainissement et d'autre part, de les exhorter à la
préservation de ce bien commun à travers un changement positif de
comportement mais également de laisser sur place les compétences
techniques et organisationnelles nécessaires à l'entretien et
à la pérennité des ouvrages et équipements
d'assainissement réalisés dans le cadre du projet (construction
de réseaux de canaux busés et l'aménagement de cuvettes
d'infiltration).
Les actions de ce projet consisteront notamment à :
ð Informer les autorités administratives,
locales, les services techniques sur les objectifs visés par le projet,
les réalisations prévues pour atteindre ces objectifs, les
responsabilités qui seront assignés aux populations
bénéficiaires, les actions à mener dans le cadre du
volet
ð Information-Education-Communication ainsi que
la méthodologie et le calendrier prévisionnel pour la mise en
oeuvre de ces actions ;
ð Sensibiliser les autorités
administratives, locales et les services techniques sur la
nécessité de leur appui dans le cadre de l'exécution du
volet Information-Education-Communication afin que les résultats
visés puissent être atteints ;
ð Informer les populations
bénéficiaires sur les réalisations prévues, les
responsabilités qui leur seront assignées et les dispositions qui
seront mises en place pour leur permettre d'assumer ces responsabilités
;
ð Sensibiliser les populations
bénéficiaires sur l'importance des responsabilités qui
leur seront assignées et la nécessité pour elles de les
assumer correctement ;
ð Sensibiliser les populations sur les maladies
liées à l'insalubrité, l'importance de l'assainissement
dans la prévention des maladies
ð Inciter les populations à participer à la
préservation des ouvrages d'assainissement ;
ð Développer des mécanismes
participatifs de gestion durable des ouvrages
ð Former les personnes qui seront choisies pour diriger
les associations qui seront créées et mises en place ;
ð Organiser la formation des personnes qui seront
choisies pour les postes techniques liés à la mise en route, la
surveillance et le suivi technique des ouvrages en étroite collaboration
avec le Bureau d'Etude chargé du contrôle technique ;
ð Assurer le suivi et l'évaluation du
fonctionnement des comités qui seront mis en place ;
ð Développer un cadre de
coopération avec les ONG, les communes, le service d'hygiène et
les structures de santé sur le plan de la communication par l'approche
communautaire ;
ð Réfléchir sur les moyens et
modalités de pérennisation du suivi et de la gestion des ouvrages
et équipements par les associations créées en
définissant au préalable les indicateurs
Les principaux objectifs et résultats attendus de la
campagne d'IEC sont comme suit :
Objectifs généraux
F Effectuer le diagnostic du milieu de chaque zone du
point de vue socio-économique, culturel, organisationnel ;
F Mener des activités de communication dans le
but d'impliquer et de faire participer les acteurs, partenaires et
bénéficiaires d'une part et d'assurer une gestion durable des
infrastructures à travers de bons comportements des usagers d'autre
part.
Objectifs spécifiques
F Faire une revue documentaire à partir des
documents existants (plan directeur, rapport ESAM, monographie de chaque ville,
etc.)
F Rencontrer les autorités administratives et
locales pour les informer et recueillir des informations complémentaires
à la revue documentaire ;
F Développer une plus grande implication des
communes, des structures de l'Etat et des populations à
côté de l'ONAS ;
F Inciter les populations à participer à la
préservation des ouvrages d'assainissement ;
F Développer des mécanismes
participatifs de gestion durable des ouvrages ;
F Faire une mobilisation sociale des populations sur
une croisade contre l'insalubrité de manière durable ;
F Développer un cadre de coopération
avec les ONG, les communes, le service d'hygiène et les structures de
santé sur le plan de la communication par l'approche
communautaire ;
F Soutenir les programmes d'assainissement en cours.
Résultats attendus
Les résultats attendus sont :
F Le diagnostic du milieu de chaque ville ;
F La conception de supports communicationnels ;
F Le renforcement des capacités ;
F Le développement d'une communication de
proximité ;
F Le développement d'une communication de
masse ;
F L'amélioration de l'implication et de la
participation des acteurs et partenaires.
Les Quartiers ciblés par le projet
Les quartiers visés par le projet sont :
F Thiocé-ouest
F Thiocé-est
F Diamaguene
F Escale
F Tefess
F Zone résidentielle
F Château d'eau Sud
F Golf
F Onze novembre
v Approche méthodologique
L'approche méthodologique préconisée,
décline les différentes phases et les outils
méthodologiques utilisés.
Les différentes séquences de la stratégie
d'intervention s'articuleront autour de six (6) phases ci après
présentées :
Phase 1 : Structuration et lancement de la mission du
programme IEC
F Etape 1 : Préparation de la mission
: Rencontre avec le comité de pilotage de l'étude et formation
des animateurs
F Etape 2 : Information, sensibilisation des
acteurs sur le programme
Phase 2 : Réalisation de l'étude du
milieu
F Etape 1 : Pré-diagnostic
F Etape 2 : réalisation de diagnostics participatifs
F Etape 3 : Elaboration du rapport provisoire et restitution
des résultats de diagnostics participatifs
Phase 3 : Mise en place de comités de
sensibilisation, de suivi, de gestion et d'entretien au niveau de chaque
quartier
F Etape 1 : Information, Sensibilisation des
bénéficiaires
F Etape 2 : Constitution des comités de
sensibilisation, de suivi, de gestion et d'entretien au niveau de chaque
quartier
F Etape 3 : Constitution d'un cadre de concertation et de
suivi au niveau communal
Phase 4 : Organisation de sessions de
formation
F Etape 1: Formation et encadrement des dirigeants des
comités de quartiers
F Etape 2 : Formation des membres des commissions
Phase 5 : Conception des supports de communication et
mise en oeuvre du programme IEC
F Etape 1 : Conception et validation des supports de
communication
F Etape 2 : Mise en oeuvre du programme IEC
Phase 6 : Suivi, supervision et redynamisation du
fonctionnement des comités de quartier
F Etape 1 : Sensibilisation et appui à la mise en
oeuvre
F Etape 2 : Suivi de l'exploitation du réseau EP et
appui à la pérennisation
TROISIEME PARTIE
RESULTATS ET RECOMMANDATIONS
Chapitre VII : Analyse et
Discussion des Résultats
Dans cette partie, il s'agira de procéder à
l'analyse approfondie des résultats obtenus lors des enquêtes
menées dans les 100 ménages répartis dans 09 quartiers
bénéficiaires du programme IEC. Elle s'articulera autour de
trois grandes parties :
F La première partie fera l'objet d'une analyse de
la pertinence du Projet.
F Enfin dans la seconde et dernière partie de
l'analyse, les effets du programme IEC sur les bénéficiaires
seront étudiés à travers plusieurs indicateurs.
7.1. Analyse de la Pertinence du
Projet
7.1.1.Rencontres avec les Autorités
Administratives et Services Techniques
C'est une étape décisive dans la réussite
du programme. Elle passe par l'exposé des objectifs du projet par
l'équipe de coordination aux autorités municipales
administratives et services techniques tout en sollicitant leur concours dans
l'organisation des rencontres de CCC.
En plus du caractère protocolaire, ces rencontres ont
permis d'associer depuis l'élaboration de la stratégie d'IEC, les
services techniques qui ont pour la plupart marqué un vif
intérêt dans la démarche et dans l'approche traduite par
une pleine participation aux différentes activités et un
engagement affirmé quant à la poursuite du travail de
sensibilisation avec une implication soutenue dans le fonctionnement du cadre
de concertation implanté dans la commune.
La participation effective des autorités
administratives s'est matérialisée à travers
l'organisation du comité départemental de développement
(CDD). A cet effet, l'équipe de l'ONAS et GREEN SENEGAL ont fait des
communications sur le cadre institutionnel et les réalisations physiques
mais aussi sur la stratégie adoptée pour la campagne d'IEC. Ces
CDD ont été des moments d'échanges intenses entre les
acteurs sur la pertinence des ouvrages mais aussi sur la stratégie pour
une meilleure implication des acteurs.
7.1.2.Rencontres avec les Délégués de
Quartier
Dans les 09 quartiers de la commune de Mbour traversés
par le réseau sur toute la zone d'intervention du projet, les
délégués de quartier qui constituent
l'élément déterminant du dispositif de départ ont
été associés et ont joué un rôle
déterminant dans le programme IEC. Plusieurs rencontres ont
été tenues avec eux pour affiner la stratégie de mise en
oeuvre du programme IEC avec des réunions soit individuelles soit
groupées. Soucieux de la réussite et de l'appropriation du
projet, les délégués de quartiers ont beaucoup
contribué dans l'identification des différentes parties prenantes
agissant sur l'espace géographique que constitue le quartier.
7.1.3.Rencontres avec les Chefs religieux et autorités
coutumières
Tous les leaders religieux et coutumiers recensés dans
les différents quartiers ont été visités pour
qu'ils adhérent au projet. A ce niveau, il faut relever que l'ampleur
des réalisations faites dans la commune a plutôt facilité
l'acceptation de la requête formulée par
Green-Sénégal. Il faut relever également leur implication
dans la sensibilisation au plus haut niveau ont particulièrement
plaidé à la cause dans les différentes manifestations
religieuses ou émissions radiophoniques qu'ils ont eu à animer.
7.1.4.La Phase de Formations
Pour une bonne exécution du programme,
différentes formations ont été organisées au profit
des animateurs, des comités de gestion mis en place et des cadres de
concertation élargis aux collectivités locales mais aussi aux
services décentralisés de l'Etat.
Tableau 4: Thèmes de
Formation et nombres de personnes formées
Thème de Formation
|
Personnes formées
|
Pourcentage
|
Utilisation des outils FAST
|
12
|
07%
|
Outils de la MARP
|
12
|
07%
|
Rôles et Responsabilités du COGES
|
52
|
31%
|
Rôles et Responsabilités du CCC
|
40
|
24%
|
Santé et prévention des maladies liées
à l'eau
|
24
|
14%
|
Gestion des ouvrages mis en place
|
24
|
17%
|
TOTAL
|
164
|
100%
|
Source : Rapport final 2008 du Programme IEC
par Green-Sénégal
Ce tableau montre que 164 personnes ont été
formées et l'accent a été d'avantage mis sur les
rôles et responsabilités du COGES avec 31% suivi des
mécanismes de mise en place du cadre de concertation communale avec 24%.
Ce choix corrobore le souhait exprimé par les partenaires de voir porter
et approprier le programme par les populations bénéficiaires. Les
formations ont cependant été plus sélectives pour
certaines thématiques notamment l'utilisation des outils Phast, la MARP
et dans une moindre mesure la gestion des infrastructures et la santé en
ce sens qu'elles étaient exclusivement réservées aux
animateurs de terrains et dès fois ouvertes à certains membre de
COGES.
Ces formations ont un impact positif dans le dispositif de
gestion des regards. Car les animateurs ont bien déroulé les
activités sur le terrain, rempli leur mission d'IEC auprès des
ménages. En effet, le message a été bien perçu par
les bénéficiaires et les résultats ont été
concluants. Les regards sont bien entretenus (voir photo °) et les eaux
usées sont très traitées. Le graphique ci-dessous montre
le niveau de satisfaction des bénéficiaires par rapport aux
formations reçues par les animateurs.
Figure 5: Niveau de
Satisfaction des Bénéficiaires aux Séances de
Formations
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
L'analyse montre que sur les 100 ménages
interrogés, plus de 80% sont satisfaits des formations reçues par
les animateurs. Ces derniers affirment, lors des interviews menées, que
les animateurs ont bien déroulé les actions IEC par rapport
à l'usage des ouvrages.
7.1.5.La Conception et l'Administration des Outils
Tableau 5: Conception des
Supports de Communication
Outils
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Dépliant
|
400
|
16%
|
Affiche
|
1000
|
41%
|
T-shirt
|
1000
|
41%
|
Outils Phast
|
20
|
2%
|
TOTAL
|
2420
|
100%
|
Source : Rapport final 2008 du Programme IEC
par Green-Sénégal
Ce tableau fait apparaitre les supports utilisés lors
de la campagne d'IEC. Ces outils permettent de dérouler le programme de
communication de masse à l'endroit des populations. Pour une approche
beaucoup plus globale, l'accent a été mis sur les affiches et les
t-shirts avec 41% pour chaque outil. Ce type de support permet de
véhiculer le message directement sans pourtant faire du porte à
porte.
7.1.6.Le Comité de Gestion
du Quartier
Dans le cadre de l'atteinte des résultats
escomptés en termes d'appropriation et de pérennisation du
programme IEC en matière d'assainissement des eaux pluviales dans les
centres urbains, le comité de gestion et d'entretien des quartiers
constitue une structure pertinente du point de vue échelle
d'intervention et représentativité des groupes sociaux et ont un
rôle important à jouer pour une préservation du
réseau.
Le comité de gestion est une sous-composante du Cadre
de concertation communale(CCC) et son objectif est de veiller à
l'entretien et à la gestion du réseau d'eaux d'assainissement. Il
est composé des populations bénéficiaires du
réseau. Le comité de gestion peut être à
l'échelle d'un quartier ou d'une cité et doit travailler en
étroite collaboration avec le CCC et les autres acteurs de l'ONG. La
taille d'un comité de gestion varie en fonction de la taille du
quartier.
Les membres des comités de gestion sont des volontaires
au service du programme et au bénéfice des populations.
C'est pour cette raison que les membres du bureau sont en
général des élus ou leaders locaux et des associations
à but communautaire, ayant l'habitude d'oeuvrer pour le
développement de leurs communautés. Ils sont en principe
conscients de la place et du rôle qu'ils doivent jouer pour
l'amélioration de l'assainissement et de l'hygiène de leur
milieu. L'ensemble de la communauté à travers le comité de
gestion sera moralement et solidairement responsable de la gestion des ouvrages
d'assainissement.
Les comités ont pour missions de :
F Coordonner les activités d'information,
d'éducation et de communication en matière d'assainissement eaux
pluviales au niveau des quartiers
F Faciliter l'implication de tous les acteurs dans le
processus d'élaboration, de mise en oeuvre et de suivi des programmes
d'IEC.
F Participer à la surveillance, gestion et maintenance
des ouvrages d'assainissement des eaux pluviales
F Rechercher des moyens financiers, matériels, humains
auprès des collectivités locales, partenaires techniques et
financiers, de l'ETAT des ONG, des personnes ressources et des populations pour
des investissements durables dans la maintenance des ouvrages.
Figure 6 : Niveau
d'appréciation de la mise en place des COGES par les
bénéficiaires
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
L'analyse du graphique renvoie plutôt au niveau de
satisfaction des bénéficiaires de la mise en place des COGES. En
effet, nous remarquons qu'il y a une totale satisfaction sur l'ensemble des
bénéficiaires à part quelques exceptions que nous
considérons négligeable par rapport au pourcentage des personnes
satisfaites 86%. Ce niveau de satisfaction s'explique par le fait que les
membres choisis sont issus des quartiers et mais aussi forts d'une
expérience en matière de développement et des questions
d'assainissement.
Figure 7: Degré de
satisfaction des séances d'animation pendant le programme
IEC
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
Ce graphique laisse apparaitre le niveau d'appréciation
des séances d'animation et de rencontres effectués par les
membres du COGES pendant le programme. Les résultats montrent que 98 %
des enquêtés sont satisfait des séances d'animation. Cela
montre l'importance que les bénéficiaires accordent au programme.
D'ailleurs ce taux de satisfaction nous renvoie un peu au niveau de formation
des animateurs.
Figure 8: Niveau
d'adhésion des bénéficiaires au projet
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
Nous remarquons que le niveau d'adhésion des
populations est assez important sur l'ensemble des quartiers avec un taux
d'adhésion de 78%. Cela montre que les habitants se sont bien
appropriés du programme IEC. Mais aussi ce graphique nous donne un
aperçu sur le degré de compréhension des populations du
volet assainissement.
7.1.7.Plan d'Action des
Comités de Gestion
Figure 9: Plan d'action des
COGES
Objectifs
|
Activités
|
Stratégies de mise en oeuvre
|
Cibles
|
Moyens
|
Amener les COGES à être fonctionnel
|
Tenue régulière d'une réunion mensuelle
|
Convocation appel téléphonique
|
Tous les membres du bureau
|
Rame de papier Traitement de texte
|
Amener les COGES à s'impliquer davantage
|
Set Setal
|
Mobilisation des quartiers
|
COGES et Population
|
Détergent Balaie
Brouette et Pelles
|
Amener les pops à s'approprier du projet eaux pluviale
|
Saurouba suivi de Set Setal
|
Mobilisation sociale
|
COGES Population et personne ressource
|
Chaise et Saurouba
|
Amener les pops à une utilisation saine et de façon
pérenne les regards
|
Réhabilitation des regards défectueux
|
Identification des regards sans grillage
|
Bonnes volontés
|
Matériaux main d'oeuvre
|
Rendre saine de façon global notre cadre de vie
|
Tenue d'une grande mobilisation sociale
|
Réunion IEC, Set Setal, porte à porte et parrainage
|
Tous les bénéficiaires du projet
|
Camion de ramassage, matériel de nettoyage, sono
peinture
|
Sensibiliser les pops sur la gestion des regards
|
Set Setal et réunion régulière
|
Mobilisation quartier
|
COGES et Population
|
Détergent Balaie
Brouette et Pelles
|
Amener les COGES à faire un suivi périodique des
regards
|
Curage des regards suivi de Set Setal
|
IEC/porte à porte
|
COGES Population et bonne volonté
|
Détergent Balaie
Brouette et Pelles
|
Mener des activités de suivi après projet
|
Sensibilisation
|
Causerie/IEC/Réunion
|
COGES/délégués de quartier
|
Chaise collation
|
Source : Rapport final 2008 du Programme IEC
par Green-Sénégal
L'étape de l'élaboration des plans d'action a
été une phase importante dans le processus d'implication des
populations des quartiers concernés. Les comités de gestion ont
été appuyés par l'équipe du projet dans ce
processus.
Cependant, sur le plan de la mise en oeuvre de ces plans, des
efforts considérables doivent être faits afin de mobiliser les
ressources nécessaires en termes de ressources humaines,
matérielles et financières. Ceci constitue un véritable
défi pour l'ensemble des partenaires collectivités locales,
structures techniques, ONG et projet et bailleurs de fonds dans la
stratégie de pérennisation de ces structures. A ce propos le CCC
qui a été mis en place constitue un outil pertinent dans la
contribution à la résolution de ces problèmes.
7.1.8.Les Emissions Radiophoniques
Les émissions radiophoniques constituent des outils
importants dans la stratégie de communication de masse pour une
meilleure information et sensibilisation des différents acteurs sur les
problèmes d'assainissement des centres secondaires. Pour ce faire,
Green-Sénégal a signé des contrats de prestations avec la
radio Sud FM de Mbour.
Les thèmes principaux concernaient sont
déclinés dans le tableau suivant :
Tableau 6: Les
différents thémes réalisés lors des
émissions radiophoniques
Thèmes
|
Intervenants
|
Date
|
Format
|
Rôles des comités de gestion dans le projet eaux
pluviales des centres secondaires
|
Services d'hygiènes
Délégation spéciale
Equipe de green
|
03 Septembre
|
30 mn
|
Sensibilisation des comités de gestion sur la gestion des
ouvrages
|
Services d'hygiène
équipe de green
|
10 Septembre
|
30 mn
|
Sensibilisation sur la prévention des maladies hydriques
liées à l'eau pluviale
|
Equipe de green
COGES,
|
17 Septembre
|
30 mn
|
Sensibilisation sur la gestion des ordures
ménagères
|
Equipe de green ; service d'hygiène, voirie de Mbour,
ASC
|
24 Septembre
|
30 MN
|
Source : Rapport final 2008 du Programme IEC par
Green-Sénégal
Ces contrats prévoyaient l'enregistrement, la diffusion
et rediffusion de 200 émissions. Au total 160/200 émissions ont
été enregistrées diffusées et rediffusées
soit 80%.
Figure 10: Les Emissions
Radiophoniques
Source : Rapport final 2008 du Programme IEC
par Green-Sénégal
Ce tableau montre que les animateurs ont réalisé
160 émissions sur les 200 prévues.
Ce niveau de réalisations est globalement satisfaisant
et s'explique par le dynamisme des animateurs mais aussi l'enveloppe
financière dégagée par le projet est assez important. Un
autre facteur explicatif de cette performance est que les acteurs tels que
l'équipe de Green-Sénégal, les experts de l'ONAS, les
responsables des Collectivités locales, les structures techniques, les
délégués de quartier et les membres des comités de
gestion de quartier (homme, femme, jeunes), ont largement participé
à l'animation des émissions. Ces émissions ont permis
d'atteindre un large public et ont été un moment fort
d'information et de sensibilisation des COGES et des populations
bénéficiaires.
Ainsi L'interactivité des émissions
radiophoniques a rendu dynamique la participation des populations et permis une
adhésion et une bonne compréhension du projet. Cette
communication de masse a permis une large diffusion de l'information dans la
ville de Mbour. Elle a aussi permis la clarification des rôles de toutes
les parties prenantes.
7.1.9.Les VAD/ les Focus Groupe et
Causerie
Des VAD, des Focus Groupe et des causeries ont
été organisés dans tous les 9 quartiers par les 13
animateurs.
Les thèmes abordés portent d'une manière
générale sur :
· la sensibilisation et l'utilité des
ouvrages ;
· le parrainage des comités de gestions ;
· l'appropriation du projet par les
bénéficiaires ;
· la maintenance des ouvrages
· la prévention des maladies hydriques
· Et la lutte contre les maladies endémiques
etc....
Tableau 7: Outils
utilisés lors de la campagne d'IEC
Outils méthodologiques
|
Intervenant
|
Points abordés
|
Points retenus
|
Commentaire
|
Outils PHAST ;
Observation directe,
Entretien semi structuré
|
Ménages
Responsable OCB ;
Dahiras
ASC
|
Evaluation du travail de sensibilisation.
Impact émissions radio.
Rapport comité de gestion et quartier.
Suivi des plans d'action.
|
Curage périodique et
désensablement des regards et surveillance
Gestion des ordures et des eaux usées
|
Appropriation des populations
Changement de comportement
|
Outils PHAST
Observation directe
|
GPF
Comités de gestion
Services d'hygiène,
|
Stratégies d'appropriation des regards
La prolifération des moustiques ;
Les maladies hydriques
|
Gestion des ouvrages
Gestion des eaux usées ;
Types de maladies hydriques
Elaboration calendrier plan d'action
|
Bonne appropriation du projet,
Capitalisation des expériences
|
Source : Rapport final 2008 du Programme IEC
par Green-Sénégal
C'est grâce à l'outil PHAST que les animateurs
ont pu réaliser les VAD, les focus et causeries comme nous le montre le
tableau ci-dessus. Signalons que l'initiative PHAST a été
conçue à l'origine par le PNUD et l'OMS en 1992, puis
testée et améliorée sur le terrain au Zimbabwe, au
Botswana en collaboration avec les gouvernements nationaux et les ONG.
Cette initiative s'inspire de la méthodologie SARAR
mise au point par le Docteur Lyra Srinivasen avec ses collègues du
Prowess. Elle vise à encourager la participation des communautés
dans l'amélioration de leurs comportements en matière
d'hygiène et d'assainissement.
En matière d'hygiène et d'assainissement, il est
démontré que la technique ne suffit pas à elle seule pour
résoudre les problèmes. Elle doit être accompagnée
d'un processus d'éducation participative fondée sur l'utilisation
de supports de communication. C'est pourquoi, pour l'adoption d'un meilleur
comportement en matière d'hygiène et d'assainissement,
Green-Sénégal a intégré dans son dispositif d'IEC
les causeries PHAST. Et chaque animateur est tenu de faire des séances
d'animation PHAST avec les populations
Tableau 8: Les
activités prévues et réalisées au niveau des
Quartiers
AXES
|
ACTIVITES
|
Prévues
|
Réalisées
|
Non Réalisées
|
Axe 1 :
Thiocé-Est et Onze Novembre
|
VAD
|
40
|
40
|
00
|
FOCUS
|
4
|
4
|
00
|
CAUSERIES
|
10
|
10
|
00
|
Axe 2 :
Thiocé-Ouest
|
VAD
|
20
|
20
|
00
|
FOCUS
|
2
|
2
|
00
|
CAUSERIES
|
5
|
5
|
00
|
Axe 3 :
Diamaguene, Golf
Zone Résidentielle et Chades
|
VAD
|
160
|
160
|
00
|
FOCUS
|
8
|
8
|
00
|
CAUSERIES
|
65
|
65
|
00
|
Axe 4 :
Tefess et Escale
|
VAD
|
40
|
40
|
00
|
FOCUS
|
4
|
4
|
00
|
CAUSERIES
|
10
|
10
|
00
|
Source : Rapport final 2008 du Programme IEC
par Green-Sénégal
L'analyse du tableau révèle une totale
satisfaction sur l'ensemble des activités réalisées par
les animateurs. Ainsi sur les 260 VAD prévues tous ont été
réalisés sur les 9 quartiers de Mbour. De même pour les
Focus Groupe (18 activités) et les Causeries (90 activités).
Figure 11: Les
Activités Réalisées
Source : Rapport final 2008 du Programme IEC
par Green-Sénégal
Nous remarquons que sur ce graphique, l'accent a
été mis sur les VAD qui occupent 79% des activités
comparés aux autres activités qui sur l'ensemble ne
représentent que 21 %. En effet, les VAD constituent des points forts.
Elles permettent aux animateurs de mener des actions de sensibilisation et
d'éducation d'hygiène auprès des ménages pour que
ces derniers entretiennent bien leurs ouvrages afin d'assurer la
pérennité des ouvrages.
Les points forts de ces activités tournent autour des
points suivants :
F Disponibilité des populations et des OCB
F Engagement des délégués de quartiers
F Appropriation du projet par les bénéficiaires
F Participation effective des populations et des leaders
d'opinion
F Forte présence de la population
F Les Regards sont bien entretenus
Toutefois, les points faibles ne manquent d'être
soulignés. Ils s'articulent comme suit :
F Défaut de positionnement des regards. la plupart des
regards sont installés tout prés des concessions ou sont
très élevés d'où une difficulté
d'infiltration des eaux de pluies.
F Manque de moyens matériels
F Eloignement des sites
En définitif, la sensibilisation dans le processus de
diffusion de l'information constitue une partie intégrante de la
réussite et de l'appropriation du projet par les communautés.
7.1.10.Organisation de Set Setal
Initié à Tefess, cette activité constitue
un moment fort de communion mais également un cadre idéal pour
faire inciter les groupes cibles à un changement de comportement et
à un meilleur usage des infrastructures mises en place dans le cadre de
ce projet. Cette initiative est d'autant plus intéressante qu'elle
émane de la volonté du COGES.
7.1.11.Organisation du Road Show
et Sketch
Un road show a été organisé par l'ONG
green Sénégal dans le cadre du programme d'assainissement des
eaux pluviales des centres secondaires. Le road show qui est une caravane de
sensibilisation et de communication était composé d'un camion de
sonorisation ainsi que d'une autre voiture où avait pris place
l'ensemble des animateurs de Green à Mbour sous la conduite du
coordinateur de l'axe Mbour et le superviseur avec la présence du
chef de la station Radio Sud FM Mbour pour les besoins de la couverture
médiatique. La caravane est partie devant le siège de Green
Sénégal à Mbour au quartier château d'eau nord a
fait le tour des quartiers d'intervention (Diamaguene, golf, 11 Novembre,
Thiocé ouest Thiocé est, Résidence pour terminer au
quartier Tefess) où il y avait une grande mobilisation sociale entendant
la caravane. Tout au long du road show qui a vu la participation massive des
populations le message a porté sur l'appropriation du projet par les
populations, la surveillance et l'entretien du réseau et surtout leur
prise en charge à la période de tabaski. Après avoir fait
l'ensemble des quartiers bénéficiaires du programme , une grande
mobilisation s'est tenue avec les populations , les représentants des
différents comités de gestion, les OCB , les GPF et les ASC
à Tefess.
Toujours sur le thème de l'approvisionnement, la bonne
prise en charge et la pérennisation l'animateur et le président
du comité de gestion ont porté le message de Green avant que la
troupe théâtrale YEWU-YETE de Mbour ne fasse des sketch. Le road
show a été une réelle réussite tant du point de vue
mobilisation que réception du message par les populations.
7-1.12.Bilan des Activités
Menées
Ce tableau ci-dessous est une synthèse des
activités menées dans le cadre du programme IEC.
Tableau 9:
Récapitulatif des Actions Menées
Activités
|
Réalisées
|
Prévues
|
Pourcentage
|
Emission Radiophonique
|
160
|
200
|
80%
|
VAD
|
260
|
260
|
100%
|
Focus Groupe
|
18
|
18
|
100%
|
Causeries
|
90
|
90
|
100%
|
Pourcentage Moyen
|
95%
|
Source : Rapport final 2008 du Programme IEC
par Green-Sénégal
La lecture de tableau laisse apparaître que le
pourcentage moyen de réalisation des activités est de 95%. A ce
s'ajoute d'autres activités telles que les journées de Set Setal,
les Road Show et Sketch réalisés dans les 9 quartiers. Ce niveau
d'exécution des tâches dévolues à l'équipe de
Green-Sénégal est très satisfaisant et s'explique par le
dynamisme des acteurs communautaires et institutionnels. Donc, nous pouvons
affirmer que ce présent projet est globalement efficace.
7.2. Les Effets du Projet
7.2.1.Le Niveau de Satisfaction
des Populations
Une appréciation de la pertinence du projet IEC
consiste à examiner si ses objectifs sont en adéquation avec les
besoins et les priorités des groupes cibles.
Sur les 100 ménages interrogés, plus de 90%
d'entre eux révèlent que ce projet répond à un
besoin exprimé et 98% des enquêtés sont très
satisfaits de l'intervention du programme IEC.
Figure 12: Degré de
satisfaction des Bénéficiaires au projet
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
Ce graphique montre le niveau d'appréciation du projet
par les bénéficiaires qui dans l'ensemble manifestent leur totale
satisfaction avec un taux 100%. Ce niveau de satisfaction s'explique par le
fait que le projet IEC a été élaboré et
exécuté sur la base d'une approche participative, ce qui
constitue la garantie de son adéquation avec les besoins et les
priorités des groupes cibles.
Dans le cadre de la première phase du projet des
rencontres avec les autorités administratives et services
techniques, les délégués de quartiers, les chefs religieux
et coutumiers se sont déroulées dans la commune de Mbour. Partout
les rencontres ont regroupé au moins une centaine de participants qui
ont reçu une information sur le projet et qui ont exprimé leurs
avis et leurs aspirations. Les rencontres ont été
réalisées par l'ONG Green-Sénégal, avec le concours
des autorités municipales, des services publics d'Etat, qui ont
assisté à ces réunions.
7.2.2.Le Niveau de
Salubrité des Quartiers
Il était fréquent avant l'avènement du
projet IEC de voir dans les quartiers de Mbour, une femme ou un enfant
déverser des eaux domestiques non traitées et de déchets
durs dans la rue où dans les regards. Un tel comportement contribue
à nuire la bonne circulation des personnes et des biens et favorise la
prolifération des mouches et moustiques vecteurs de maladies telles le
paludisme où la diarrhée mais aussi le dégagement d'odeurs
nauséabondes. Cette pratique anodine est le fruit d'une absence
d'équipements adéquats permettant une évacuation efficace
des eaux usées.
F Situation des ouvrages avant intervention du projet
La plupart des regards étaient dans un état
défectueux avant l'intervention du projet. D'après les
enquêtes menées, sur les 50 regards pris comme
échantillonnage les 40 ne fonctionnaient plus et seulement 10 regards
assuraient difficilement l'évacuation des eaux pluviales. De même
les deux terminaux situés au niveau des quartiers de Golf et Tefess sont
envahis par les ordures ménagères déposées par les
populations.
Photo 1: Femme entrain de
verser des déchets durs sur le terminal de Tefess
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
Photo 2: Terminaux envahis
par les déchets et l'eau de mer
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
Le tableau ci-dessous nous renseigne sur le nombre de regards
fonctionnels et non fonctionnels par quartier.
Nous remarquons qu'à Tefess l'ensemble des regards
étaient hors d'usage. Il convient de signaler que ce quartier est
dominé par l'ethnie Lébous (pécheurs).
Tableau 10: Etat des regards
d'assainissement avant intervention du projet
Quartiers
|
Regards
|
Fonctionnels
|
Non fonctionnels
|
Thiocé-Ouest
|
3
|
8
|
Thiocé-Est
|
2
|
7
|
11 novembre/Escale
|
2
|
7
|
Diamaguene
|
1
|
4
|
Chades
|
1
|
3
|
Résidence/Golf
|
1
|
6
|
Tefess
|
0
|
5
|
Total
|
10
|
40
|
Pourcentage
|
20 %
|
80 %
|
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
Ce dysfonctionnement noté au niveau des regards, trouve
son explication sur la façon dont les populations utilisent les
ouvrages. Par conséquent nous avons, noté au cours de notre
enquête, les différents problèmes auxquels les regards sont
confrontés.
Le graphique ci-dessous fait apparaitre que 65% des regards
sont confrontés au problème de dépôt d'ordures dures
provenant des ménages. Ce résultat s'explique par le fait que les
ménages ne traitent pas leurs eaux usées lorsqu'ils les
déversent dans les regards. Le problème ne se limite pas à
cela, il a été noté que 20% des regards sont envahis par
le sable et que 10% seulement sont envahis par des eaux stagnantes. Cependant
le vol de couvercle des regards est très faible et ne représente
que 05%.
Figure 13: les
différents problèmes notés au niveau des
regards
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
Photo 3: Stagnation d'eaux
usées non traitées et de déchets durs au niveau des
regards
Source : Enquête
Mémoire de fin d'étude à Mbour par Hamédine ENEA
2009
Le graphique ci-dessous décrit les modes
d'évacuation des eaux usées.
Figure 14: Modes
d'évacuation des eaux usées après intervention du
projet
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
La lecture du tableau montre que 85% des ménages
déversent directement leurs eaux usées dans les regards. Ce
résultat s'explique par le fait que les ménages ne disposent pas
de puisards d'évacuation des eaux domestiques d'après les
enquêtes menées sur le terrain. La photo ci-dessous montre une
femme qui évacue des eaux usées traitées.
Photo 4: Femme de
ménage évacuant des eaux usées traitées
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
Toutefois il y a lieu de souligner que les regards ont pour
fonction d'assurer l'infiltration des eaux pluviales, afin d'éviter les
inondations. Les habitants l'utilisent à des fins domestiques,
provoquant ainsi des problèmes de bouchage et stagnation d'eau et de
déchets durs dans les regards.
Le graphique ci-dessous montre la situation des regards avant
intervention du Projet IEC.
Figure 15: Situation des
regards avant l'intervention du Projet
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
La lecture du graphique montre que 88% des ménages
enquêtés déversaient directement leurs eaux usées
dans les regards sans un traitement préalable. Or, seulement 12% des
ménages enquêtés traitaient leurs eaux domestiques.
Grâce à l'intervention du projet IEC par le biais
des actions menés, la situation des regards a largement
évolué dans les quartiers. C'est ainsi que le nombre de
ménages qui déversaient les eaux usées non traitées
dans les regards est passé de 88% à 5%. Dans le taux de
ménages qui traitent leurs eaux usées avant de les
déverser, est passée de12% à 95%.
Figure 16: Situation des
regards après l'intervention du projet
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
En effet, les actions du projet IEC ont complètement
changé le décor dans les quartiers de Mbour. Raison pour laquelle
il est difficile, aujourd'hui, de voir des eaux usées
déversées dans les rues ou bien de voir des eaux usées
déversées dans les regards sans traitement au préalable.
Ainsi les bénéficiaires manifestent leur joie et
affirment que le projet IEC a permis d'améliorer considérablement
le niveau de salubrité des quartiers. Cet état de fait s'illustre
parfaitement par les témoignages recueillis auprès des femmes de
ménages et des citoyens soutiennent, lors des focus groupe
« que désormais nous pouvons circuler librement sans
être inquiétés par les odeurs nauséabondes aussi les
rues sont sèches et propres ».
Selon les enquêtes menées, 80% des ménages
pensent que les ouvrages d'assainissement ont beaucoup amélioré
l'hygiène des quartiers.
Figure 17: Degré de
contribution des ouvrages sur l'hygiène du quartier
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
Seuls 15% d'entre eux considèrent que ces ouvrages ont
plus ou moins amélioré l'hygiène de leur quartier. Cela
s'explique par le fait que certains ménages ne respectent pas les
consignes d'utilisation des regards établis par le COGES. Par
conséquent, le problème reste toujours là même et
fini par instaurer un climat de conflit entre les ménages.
7.2.3.Niveau d'Appréciation des populations sur
les Outils PHAST
Figure 18: Niveau
d'appréciation des Outils PHAST
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
Apparemment les populations trouvent intéressant les
outils utilisés par les animateurs pour véhiculer le message. En
effet, 95% des personnes interrogées trouvent très
intéressant les outils tels les VAD, focus groupe, causerie, road show,
sketch et leur a permis de mieux préserver leur environnement. Ce
résultat satisfaisant trouve son explication dans la méthodologie
utilisée par l'équipe de Green mais surtout son caractère
participatif qui a implique tous les acteurs et bénéficiaires.
Ainsi les outils PHAST ont permis aux populations d'adopter de
meilleurs comportements en matière d'hygiène et d'assainissement
tel le curage périodique des regards par exemple.
7.2.4. Connaissance des Ménages sur les
Techniques d'Assainissement
Il s'agit de voir si les populations connaissaient la fonction
réelle des ouvrages d'assainissement.
Figure 19: Niveau de
connaissance des bénéficiaires sur la fonction des regards avant
le projet
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
L'enquête révèle que plus 97% des
ménages ignoraient à quoi devrait servir les regards à
piège d'eau. Ils pensaient que ces derniers étaient
destinés à l'évacuation des eaux usées étant
donné qu'ils ne disposent pas de puisard. Ce phénomène
trouve son explication depuis la conception des ouvrages d'assainissement. En
effet, d'après les propos recueillis sur le terrain, les populations
n'étaient pas informées sur la fonction réelle des
ouvrages.
En effet, les ménages se sont sentis mis à
l'écart lors de la formulation des priorités, de l'étude,
de la mise en oeuvre et de l'exploitation des systèmes d'assainissement
des eaux pluviales dont ils sont pourtant les bénéficiaires.
Cette situation est, selon eux, à l'origine de leur dévouement et
de leur comportement vis-à-vis des regards.
Mais grâce au projet IEC plus de 98% des populations
connaissent maintenant la fonction des regards. Ce qui n'empêche pas aux
ménages de les utiliser à des fins domestiques tout en respectant
les consignes et recommandations formulés par le COGE
Figure 20: Niveau de
connaissance des bénéficiaires sur la fonction des regards
après le projet
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
Ces ménages jugent le programme intéressant et
pensent qu'il est nécessaire de recentrer le contenu et surtout
d'utiliser la télévision afin de vulgariser et atteindre une plus
grande masse.
Nous pensons de notre part que, le programme IEC (Information,
Education et Communication) doit être relancé pour que
l'information puisse impacter davantage sur le comportement des populations en
matière de gestion des eaux usées.
Quoi qu'il en soit, la gestion des eaux usées est un
processus de longue haleine et donc doit être sous tendue par une
approche participative.
7.2.5.La Gestion des
Regards d'Assainissement
La gestion procède d'une approche par
l'intermédiaire de laquelle les populations influencent la vision et les
outils de gestion d'un cadre de vie qu'elles considèrent comme partie
intégrante de leur patrimoine. Il postule la responsabilisation des
acteurs locaux dans l'élaboration, la mise en oeuvre et le
suivi-évaluation des stratégies de gestion, d'une part, et la
reconnaissance des savoirs et savoir faire locaux comme outils pertinents de
gestion durable des ouvrages, d'autre part. Pour cette étude, il s'agit
de percevoir la volonté que pouvaient manifester les populations.
Pour se faire les bénéficiaires ont reçu
des formations sur les techniques de curage des regards ainsi que les moyens de
protection mis en oeuvre. Ces séances étaient des moments forts
intéressants pour les populations, dans la mesure cela va
améliorer leur cadre de vie.
Les moyens matériels utilisés pour le curage des
regards sont les détergents, balaie, eau de javel. Les ménages
s'organisent financièrement pour l'achat des produits. Cependant ils ne
reçoivent aucun soutien financier de la part des autorités
municipales. Par contre ces derniers apportent leur soutien matériel en
procédant aux curages des regards une à deux fois dans le mois.
Le graphique ci-dessous fait apparaitre les périodes de curage
effectuées par la mairie.
7.2.6.La Durabilité des
Ouvrages
Une appréciation de la durabilité d'un projet
détermine la mesure dans laquelle ses résultats ont une chance
d'être durables après sa cessation ou le retrait des ressources
externes.
Pour assurer la pérennité des ouvrages,
l'équipe de Green-Sénégal met un accent particulier sur
deux aspects fondamentaux :
F Bonne gestion de l'ouvrage par les
bénéficiaires ;
F Respect des consignes.
Concernant la gestion des ouvrages, les animateurs
mènent des visites auprès des bénéficiaires pour
les sensibiliser sur les conditions d'utilisation des ouvrages et aussi sur les
techniques de curage des regards.
Figure 21: Niveau
d'appréciation des ouvrages d'assainissement
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
Grâce à ses mesures prises par
Green-Sénégal, 75% des bénéficiaires sont
très satisfaits de la qualité des ouvrages. Seulement 25% des
ménages jugent que les ouvrages ont des défauts (cf. tableau
n°), et ils accusent les entrepreneurs d'être responsables de cette
situation. Selon ces bénéficiaires, les entrepreneurs, pour
engranger le maximum de bénéfices confient la réalisation
des ouvrages à des maçons amateurs.
Tableau 11: Les types de
défection notés dans les ouvrages
Type de défection
|
Pourcentage
|
Niveau du regard très élevé
|
12 %
|
Emplacement mal choisi
|
65 %
|
Niveau du regard très bas
|
23 %
|
Total
|
100%
|
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
La lecture de ce tableau montre que les regards mals
placés occupent 65% des types de défection notés dans les
ouvrages, ensuite vient le niveau très bas des regards 23% et enfin le
niveau des regards très élevé avec 12%
Figure 22: Curage des
regards effectué par la Mairie dans le mois
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
L'analyse du graphique révèle que 82 % des
curages se font deux fois dans le mois dans les quartiers ciblés par le
projet. Ce travail est confié à un concessionnaire qui assure le
curage des regards et en même en temps celui des canaux secondaires.
En ce qui concerne les moyens de protection, les populations
utilisent des sacs d'oignon pour filtrer les eaux usées non
traitées et des pneus de protection pour éviter l'ensablement des
regards.
Figure 23: Curage
périodique des regards effectué par les
ménages
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
Il apparait clairement que les regards sont nettoyés
tous les jours. Sur les 100 ménages enquêtés 77% effectuent
chaque jour le nettoiement des regards installés tout près de
leur concession. Ce résultat s'explique par le fait que ces
ménages sont les plus exposés aux problèmes
d'hygiène et de salubrité. Par conséquent, ils effectuent
constamment le curage des regards et exhortent aux autres ménages
à respecter les consignes même si ces derniers ne participent pas
aux curages des regards. En effet selon les propos recueillis auprès des
populations, certains ménages ne contribuent pas à la gestion des
regards.
Figure 24: Les moyens
techniques de protection des regards contre les déchets durs
Source : Enquête Mémoire de fin
d'étude à Mbour par Hamédine ENEA 2009
Chapitre VIII : Les
Recommandations
Au sortir de l'analyse, des recommandations méritent
d'être faite pour assurer la durabilité des ouvrages
d'assainissement et améliorer le dispositif de gestion des eaux
pluviales ainsi que le cadre de vie des populations. Les recmmandations
tournent autour de 06 axes principaux :
F Mise en place d'un dispositif suivi évaluation
participatif
F Redynamiser les COGES
F Développer l'approche de proximité
F Mobiliser les Médias
F Appliquer des sanctions pour les personnes ne
respectant pas les consignes
F Réaliser des puisards d'évacuation des
eaux usées.
Ø Mise en place d'un dispositif de
suivi-évaluation participatif
Dans toute intervention à l'échelle communale ou
communautaire, les acteurs au développement tels que les organisations
nationales ou internationales, ont opté pour une participation active de
toutes les parties prenantes. Par ailleurs, l'unanimité semble
être trouvée sur le fait que l'implication des
bénéficiaires et l'appropriation des mécanismes d'appui
est le meilleur gage d'une efficacité et d'un impact durable. Cause pour
laquelle, nous avons préconisé la mise en place d'un dispositif
de suivi évaluation participatif qui s'articule autour de :
F Implication des bénéficiaires, des
délégués de quartier et OCB dans la définition de
l'objet du Suivi et la portée de l'évaluation.
F Implication des bénéficiaires, des
délégués de quartier et OCB dans le fonctionnement du
dispositif de suivi et évaluation.
F Implication des bénéficiaires, des
délégués de quartiers et OCB dans la prise des
décisions majeures.
L'application de ces mesures permettra l'appropriation du
système de suivi et évaluation par toutes parties prenantes.
C'est ainsi, nous suggérons la création d'un cadre concertation
entre les différents acteurs sur le terrain y compris les COGES.
Ø Redynamiser les COGES
Les comités de gestion constituent une structure
pertinente au regard de leur dimension d'intervention. Leur mission a
été déterminent dans la mesure où ils ont
coordonné les activités d'information, d'éducation et de
communication en matière d'assainissement eaux pluviales au niveau des
quartiers, participé à la surveillance, gestion et maintenance
des ouvrages d'assainissement des eaux pluviales. La contrainte majeure reste
le manque de dynamisme des membres du COGES après la fin du programme.
Les résultats d'enquêtes ont montré que les
activités des COGES ont largement diminué depuis la fin du
projet. Pour ces raisons, nous préconisons de redynamiser les COGES en
leur dotant de moyens logistique et financier pour qu'ils puissent mener
à bien leur mission de sensibilisation d'éducation et
d'information auprès des populations.
Ø Développer l'approche
proximité
Nous proposons à l'équipe du projet de
développer davantage l'approche de proximité en menant les
activités suivantes :
F l'organisation de randonnées d'hygiène par les
COGES qui ont eu à bénéficier des formations sur
l'éducation à l'hygiène. Ces randonnées seront une
occasion de sensibiliser les ménages sur l'importance de la prise en
charge de l'hygiène collective et individuelle ;
F l'organisation de concours sur l'assainissement en vue de
primer les ménages qui entretiennent bien les ouvrages
d'assainissement ;
F organisation encore des théâtres abordant les
thèmes de l'hygiène et de l'assainissement dans les
différents quartiers ciblés par le projet. Ces pièces
théâtrales peuvent jouer un rôle déterminant dans le
changement de comportement des bénéficiaires.
Ø Remobiliser les Médias
Les médias peuvent un rôle déterminant
dans la promotion de l'hygiène et gestion des ouvrages d'assainissement
dans les quartiers de Mbour et compléter l'approche de proximité.
Il s'agira de :
F réaliser des publireportages à la
télévision en mettant en accent particulier sur l'entretien des
ouvrages d'assainissement ;
F réaliser des spots publicitaires à la
télé et à la radio pour faire comprendre aux populations
de l'importance de s'acquitter de sa responsabilité dans l'entretien
des ouvrages
F relancer les émissions à la radio abordant
les thèmes de l'hygiène et la santé ;
Ø Appliquer des mesures de sanction positive et
négative
Il semble impératif dans toute épreuve que des
sanctions positives ou négatives soient faites en l'encontre des mis en
cause. Nous proposons que les ménages qui entretiennent bien les
ouvrages méritent d'être récompensés soit en
espèces (francs symbolique) ou par une médaille du mérite
décernée par le maire de la ville suivi d'un important
matériels de nettoyement. Nous pouvons citer en guise d'exemple cette
brave dame de la soixantaine d'année habitant à
Thiocé-Est, qui ne ménage aucun effort dans l'entretien des
ouvrages.
Par contre il faudrait appliquer de sévères
sanctions pour ceux qui ne respectent pas les consignes données pour
l'utilisation des regards. En effet, nous avons remarqué au cours de
notre prospection de terrain que des personnes continuent de déverser
des eaux domestiques non traitées dans les regards, provoquant ainsi une
stagnation des eaux et le bouchage des canaux.
Ø Réaliser des puisards
d'évacuation des eaux usées
C'est un souhait manifesté par les
bénéficiaires, rare sont ceux qui disposent d'un puisard. La
quasi-totalité des ménages enquêtés ne sont pas
équipé en puisards. Pour ces raisons nous proposons la mise en
place d'un système d'assainissement individuel qui passe par la
réalisation de puisard d'évacuation des eaux usées. Cette
réalisation doit être précédée d'une campagne
de sensibilisation d'éducation et d'information pour une meilleure
gestion des ouvrages et une amélioration du cadre de vie.
Conclusion
En définitive, la situation de l'assainissement des
eaux usées est inquiétante dans les quartiers d'étude. On
n'y rencontre aucun système d'assainissement des eaux usées.
Les ouvrages d'assainissement notés dans la zone sont
ceux destinés à l'évacuation des eaux pluviales. Les eaux
usées non traitées, les autres nuisances (odeurs), les eaux
stagnantes sont autant de problèmes mettant quotidiennement en
péril la santé et le bien-être des populations.
Cependant ces populations sont entrain de vivre une nouvelle
ère au plan environnemental avec la mise en oeuvre du programme IEC.
Les actions menées dans ce sens ont permis d'améliorer
sensiblement le cadre de vie des populations. Et le dispositif d'IEC mis en
place par Green-Sénégal a permis aux populations d'adopter de
meilleurs comportements en matière d'hygiène et d'assainissement
tels que le curage des regards.
Les principaux résultats obtenus dans la mise en oeuvre
du programme IEC témoignent du niveau d'engagement des acteurs aussi
bien au niveau du comité de pilotage, au niveau de l'équipe de
terrain et des collectivités locales.
Au regard des résultats concluants obtenus dans le
programme IEC, nous pouvons affirmer que le dispositif de gestion mis en place
est efficace, pertinent, ses résultats seront durables.
Néanmoins, les ménages préconisent des
ouvrages autonomes " modernes " comme les puisards d'évacuation des eaux
usées. Cela montre l'importance du travail qui doit être
mené pour l'assainissement des quartiers de la ville de Mbour.
Cependant, ce dont nous sommes certains, c'est que la réussite des
projets d'assainissement doit recueillir l'adhésion des populations
concernées.
Pour renforcer l'adhésion des ménages dans la
résolution des problèmes d'assainissement, il est indispensable
de mener des campagnes d'information, de communication, d'éducation et
de sensibilisation.
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
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à Dakar : pluies, ruissellement, pollution et évacuation des
eaux. Thèse de doctorat de troisième cycle en géographie,
option hydrologie urbaine. Département de Géographie.
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gestion intégrée, Sang de la Terre, Paris, 173 p.
Code de l'environnement ,2001
Code de l'hygiène, 1983
Code de l'urbanisme, du 20 juin 1988
Dasylva S., Cosandey C., Orange D. (2002) -
Proposition de gestion « intégrée » des eaux pluviales
pour lutter contre les problèmes liés à l'eau dans la
banlieue de Dakar. Ouagadougou, Actes Colloque Envirowater 2002,
207-218.
Diop, B. S. 1994. Traitement des eaux
usées domestiques par voie naturelle, sous climat tropical.
Mémoire de DEA en Sciences de l'environnement. Institut des sciences de
l'environnement. Faculté des sciences et techniques UCAD, Dakar.
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l'assainissement de Dakar et ses environs, Rapport intérimaire, TOKYO,
231 p.
Niang, S. 1995. Évacuation et
traitement des eaux usées urbaines de Dakar. Bilan de la situation,
comportement des populations et perspectives d'avenir: premières
contributions pour le choix d'un système de traitement des eaux
usées urbaines de Dakar par mosaïques hiérarchisées
d'écosystèmes artificiels. Thèse de doctorat de
troisième cycle en Sciences de l'environnement. Institut des sciences de
l'Environnement. Faculté des sciences et techniques UCAD, Dakar. 108 p.
Niang, S. Diop, B. S., Mbéguéré,
Mb. & Radoux, M. 1993, 1994, 1995, 1996, 1997. Épuration
des eaux usées urbaines par voie naturelle et récupération
des eaux traitées pour la production de bois de feu et l'irrigation de
maraîchage. Suivi scientifique de la station expérimentale de
Cambérène. Rapports annuels. Institut des Sciences de
l'Environnement. Faculté des Sciences et Techniques UCAD, Dakar.
Niang, S., 1991. Projet d'épuration
des eaux usées domestiques de Dakar par mosaïque
hiérarchisée d'écosystèmes artificiels. Partie 1.
Bilan et perspectives. Rapport CRDI.
Nouvelle Politique sectorielle de
l'assainissement du Sénégal 1ER décembre
2006
Revue PEPAM ; 2009 : Entre
progrès et faiblesses
RAPPORTS
1) Rapport final 2009 des activités
du programme IEC
2) Rapport 2008 des activités du
programme IEC des mois de septembre, octobre et novembre de la ville de
Mbour
3) Rapport final (mai 2008) de la mission de
contrôle dans le cadre du projet 9/ACP/SE016
4) Rapport d'étude :
Mémento pour la gestion des projets d'assainissement, fasicule
n°3 : les eaux pluviales (Juillet 2001)
5) Rapport final 2000 Audits urbain
organisationnel et fiancier de la commune de Mbour
ANNEXES
ANNEXE 1 : Guide d'entretien
adressé aux conseillers municipaux
Identification de la personne
1-1-Prénom et nom :
1-2-Fonction :
1) Que pensez-vous de la gestion de l'assainissement des eaux
pluviales ?
2) Quelle est la place de l'assainissement dans la politique
municipale ?
3) Quelles sont les difficultés rencontrées dans
la gestion de la voirie et du sous sol utilisés par les réseaux
d'assainissement ?
4) Quel a été votre principal rôle et
mission dans le projet d'assainissement des eaux pluviales ?
5) Avez-vous le soutien de l'Etat dans la gestion de
l'assainissement des eaux pluviales ?
6) Avez-vous le soutien d'autres partenaires ?
7) Selon vous, les populations de votre collectivités
connaissent-elles la fonction des ouvrages d'assainissement ?
8) Comment jugez-vous le comportement des populations par
rapport à l'utilisation des ouvrages d'assainissement ?
9) Selon vous le changement de comportement est-il une
solution durable ?
10) Existe-t-il des OCB, GIE etc., qui s'activent dans la
gestion de l'assainissement de leur quartier ?
11) Quels sont les quartiers les plus touchés par le
problème d'assainissement ?
12) Quel est la particularité des ces
quartiers ?
13) Que pensez-vous du projet d'assainissement des eaux
pluviales ?
14) Selon vous, ce projet est-il une réponse
définitive aux problèmes liés à la gestion des
ouvrages d'assainissement des eaux pluviales ?
15) Les populations participent-elles à la gestion de
l'assainissement de leur quartier ?
16) Avez-vous réfléchi une fois au niveau de la
commune sur les stratégies à développer pour
améliorer le réseau d'assainissement ?
ANNEXE 2 : Guide d'entretien
adressé à Green-Sénégal
Identification de la personne
1-1-Prénom et nom :
1-2-Fonction :
1) La perception de Green sur les modes de gestion de
l'assainissement
2) Le rôle de Green dans le programme d'EIC
3) Les objectifs visés dans le programme d'EIC
4) La Stratégie d'intervention pour l'atteinte des
objectifs
5) Les Activités menées par Green
6) Les Supports utilisé.
7) La mise en place du comité de gestion
8) Le rôle et mission du comité de gestion
9) Les difficultés rencontrées durant la phase
d'exécution du projet
10) L'implication des bénéficiaires dans le
programme IEC
11) Perspective pour une meilleure gestion des eaux
pluviales
ANNEXE 3 : Guide d'entretien adressé à
l'ONAS
Identification de la personne
1-1-Prénom et nom :
1-2-Fonction :
1) Que pensez-vous de la gestion de l'assainissement des eaux
pluviales ?
2) Quelle est la place de l'assainissement dans la politique
de l'ETAT ?
3) Quelles sont les difficultés rencontrées dans
la gestion des eaux pluviales au Sénégal ?
4) Quel a été votre principal rôle et
mission dans le projet d'assainissement des eaux pluviales ?
5) Avez-vous le soutien des partenaires, ONG où
institution internationale?
6) Selon vous, les populations connaissent-elles la fonction
des ouvrages d'assainissement ?
7) Comment jugez-vous le comportement des populations par
rapport à l'utilisation des ouvrages d'assainissement ?
8) Selon vous le changement de comportement est-il une
solution durable ?
9) Que pensez-vous du projet d'assainissement des eaux
pluviales ?
10) Les populations participent-elles à la gestion de
l'assainissement de leur quartier ?
* 1Mouhamed Fadel
NDAW, Coordonnateur du PEPAM (Programme d'Eau Potable et d'Assainissement du
Millénaire) entretien réalisé en 2008
* 2 Revue PEPAM
2009
* 3 Déclaration faite
lors du quatrième forum mondial de l'eau session ministérielle
à Mexico le 16 et 22mars 2006
* 4 « La
Maitrise de l'eau dans le département des Hauts-de-Seine en
France » page 4
* 5 Direction de
l'ONAS
* 6 Rapport sur
l'estimation de la population du Sénégal en 2015 par ANSD
* 7
ROBERT V. KREJCIE. University of Minnesota, Duluth.
DARYLE W. MORGAN. Texas A. & M. University
* 8 Ensemble,
complet et documenté de programmes, conçu pour être fourni
à plusieurs utilisateurs, en vue d'une même application ou
fonction.
* 9 Questions
ouvertes