DEPARTEMENT : PHYSIQUE
MEMOIRE DE MASTER
DOMAINE : SCIENCE DE LA MATIERE FILIERE :
PHYSIQUE
SPECIALITE : PHYSIQUE DU RAYONNEMENT
Thème
Conception et dimensionnements d'un système porte
source neutronique PuBe par le code de simulation Monte-Carlo
(MCNP)
Présenté par : Dirigé par
:
SALHI ABIR Dr. MESSAI ADNANE AZZOUZ NOUR EL
HOUDA
Promotion : 2021/2022
Nous tenons avant tout à remercier Allah
qui nous a donné la force et le courage pour la réalisation de ce
mémoire.
Ce travail a été
réalisé au sein du Centre de Recherche Nucléaire de
Birine (CRNB), à cet effet, nous tenons à remercier le
Directeur Général du centre, pour nous avoir donné
l'occasion de réaliser ce stage et de mener à terme nos
travaux de mémoire.
Nous remercions notre encadreur Mr. Messai Adnane
pour avoir dirigé notre travail, pour tous ses précieux
conseils, pour son écoute active et sa
disponibilité.
Nous remercions également madame Titouche
Widad de nous avoir toujours aidés depuis que nous sommes venus, nous
la remercions de sa patience, sa gentillesse et pour le temps qu'elle nous a
accordé. Merci beaucoup monsieur MAKOUDI Brahim pour toute l'aide et
le discours motivant Nous remercions particulièrement tous nos
enseignants de l'UFAS, et surtout notre responsable madame
BOUKHENFOUF.
Nous remercions les membres du jury qui ont bien
voulu examiner notre
travail.
Enfin, nous tenons à remercier tous ceux
qui, de près ou de loin, ont contribué à la
réalisation de ce travail*
ABIR
Je dédie ce mémoire :
A ma grand-mère
décédée « Salakji Zineb », qui était la
raison pour laquelle je suis arrivé à ce jour, grâce
à ses prières et ses voeux de succès.
A mon très cher père «
Fayçal » Ton soutien fut une lumière dans tout
mon parcours. À ma chère mère « Houria » la
lumière de mes yeux, qui était un soutien pour moi et qui n'a
jamais cessé de me soutenir, et de prier pour mon succès dans
tout ce que je veux
Aucune dédicace ne saurait exprimer l'amour
l'estime et le respect que j'ai toujours eu pour vous.
A mes soeurs « Riham et Ibtihel » et mon
petit frère « Ahmed El Walid » pour leur tendresse, leur
complicité et leur présence près de moi
A mes tantes et mes oncles de la famille Salhi et
Aichour.
A mes proche « Hanine et Assala » pour leur
amour et leur soutien constant, A « Habib Ramzi » qui m'as toujours
encouragé, à faire de mon
mieux, son soutien m'a permis d'atteindre mes
objectifs.
A tous mes collègues « Fouad, Amine,
Zinedine, Nadjlaa, Sofia... ».
Avec l'expression de ma reconnaissance, je
dédie ce modeste travail à ceux qui, quels que soient les
termes embrassés, je n'arriverais jamais à leur
exprimer mon amour sincère.
A l'Homme, mon précieux offre du dieu, qui
doit ma vie, ma réussite et tout mon respect : mon cher
père « SACI ».
A la femme qui a souffert sans me laisser souffrir,
qui n'a jamais dit non à mes exigences et qui n'a
épargné aucun effort pour me rendre heureuse : mon
mère « NOUARA ».
A vous mes frères « AYOUB et YOUNES »
et ma grande soeurs « WAHIBA » qui m'avez toujours
soutenu et encouragé durant ces années
d'études.
A ma petite soeur « MARAM » la
joie de mon coeur et la source de bonheur, je te souhaite une vie
pleine de joie de bonheur et de santé.
A tous mes amis de promotion de master en physique de
rayonnement toute personne qui occupe une place dans mon
coeur.
Enfin et surtout, je tiens à me remercier
pour tous les efforts que j'ai fournis lors de ce stage et pour toutes
les difficultés et pressions auxquelles j'ai dû faire
face.
Nour El Houda
Table de matière
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE I : LES NOTIONS DE LA RADIOPROTECTION
I. INTRODUCTION 3
I. 1. Notions préliminaires 3
I.2. Les Principes de la radioprotection 4
I. 3. Les effets nocifs de la radioactivité
4
I. 4. Mesures et unités de la radioactivité
5
I. 5. Notion de dose et le débit de dose
5
I. 5. 1. La dose absorbée 6
I. 5. 2. Le débit de dose 6
I. 5. 3. La dose équivalente 6
I.5. 4. La dose ambiante 7
I. 6. Les limites de dose 7
I. 7. Les moyens de la radioprotection 8
I. 8. Conclusion 9
CHAPITRE II: INTERACTION NEUTRON-MATIERE
II. INTRODUCTION 10
II.1 Définitions et notions préliminaires
10
II. 2. Types d'interactions neutron-matière
11
II. 2. 1. Diffusions des neutrons 12
II. 2. 1. a. Diffusion élastique (n, n)
12
II. 2. 1. b. Diffusion inélastique (n, n')
12
II. 2. 2. Absorption des neutrons 13
II. 2. 2. a. Réactions de capture radiative
(n, ã) 13
II. 2. 2. b. Réactions de transmutation (n,
p) ou (n, á) 14
II. 2. 2. c. Réactions de type A (n, xn)
A [x= 2, 3 ...] 14
II. 2. 2. d. Réaction de fission (n, fission)
14
II. 3. Notion de section efficace
............ . 15
II. 3. a. Section efficace microscopique 16
II. 3. b. Section efficace macroscopique 16
II. 4. Notion du libre parcours moyen .....
18
II. 5. L'atténuation des neutrons......
19
II. 6. Les sources des neutrons ...... 19
II. 6. a. Les réacteurs nucléaires
19
Table de matière
II. 6. b. Les sources radio-isotopiques 19
II. 6. c. Les accélérateurs de particules
22
U.7. Conclusion 22
CHAPITRE V : CODE DE SIMULATION MONTE-CARLO
(MCNP)
III. INTRODUCTION 23
III. 1 Aperçu général du code de
simulation Monte Carlo 23
III. 2. Présentation du code MCNP 23
III. 2. 1. Structure du fichier d'entrée
23
III. 2. 1. a) Définition des cellules [23]
25
III. 2. 1. b) Définition des surfaces [23]
26
III. 2. 1. c) Données physiques [23]
28
III.5. Conclusion 30
CHAPITRE W: MODELISATION DU DISPOSITIF
PORTE-SOURCE NEUTRONIQUE
IV.INTRODUCTION 31
IV. 1. Présentation du dispositif Porte-source
31
IV. 2. La modélisation du système par le
code MCNP5 32
IV. 2. 1. Elaboration du fichier d'entrée
32
IV. 2. 1. a) Modélisation
Géométrique 32
IV. 2. 1. b) Données de matériaux dans
MCNP5 34
IV. 2. 1. c) Paramètres de calculs 34
IV. 3. Etude de la dose par le code MCPN5 34
IV. 3. 1. Choix du matériau de la structure
34
IV. 3. 2. Dimensionnement du dispositif avec parois en
Aluminium 35
IV. 4. Calcul du poids du dispositif porte source
37
IV. 5. Conclusion 38
CONCLUSION GENERALE 39
LES REFERENCES
Listes Des Figures
Figure 1: la pénétration des
rayonnements ionisant 14
Figure 2: l'expérience de J. Chadwick
22
Figure 3 : les types d'interactions
neutron-matière. 24
Figure 4 : Diffusion élastique . 24
Figure 5 : Diffusion inélastique
25
Figure 6 : Réactions d'absorption
25
Figure 7: La fission d'un noyau d'uranium 235
27
Figure 8 : Définition de la section efficace
macroscopique 29
Figure 9 : schéma représente la source
neutronique 32
Figure 10 : spectre d'énergie des neutrons de
la source 238Pu-Be (á, n) 33
Figure 11 : Schématisation du fichier input du
code MCNP 37
Figure 12 : interface Vised. 38
Figure 13 : Forme du dispositif pour une
épaisseur de paraffine de 5 cm 46
Figure 14 : modèle MCNP5 du dispositif
porte-source 47
Figure 15 : modèle de volume entourant le
dispositif porte source. 47
Figure 16 : Débit de dose en fonction du
matériau de structure. 49
Figure 17 : la dose en fonction la distance
50
Figure 18 : poids du dispositif en aluminium en
fonction de l'épaisseur de la paraffine 52
Liste Des Tableaux
Tableau 1 : facteur de pondération radiologique
(IAEA) 18
Tableau 2 : Classement des neutrons selon leur
énergie cinétique 23
Tableau 3 : énergies seuils réactions
(n, 2n). 26
Tableau 4 : comparaison du section efficace
29
Tableau 5 : récapitulatif de certaines
surfaces. 40
Tableau 6 : les valeurs de Débit de dose en
fonction du matériau de structure. 49
Introduction Générale
1
Introduction générale
Introduction Générale
L'une des sources énergétiques prometteuse de
nos jours est l'énergie nucléaire. Celle-ci n'a cessé de
susciter l'intérêt sur tous les plans de la vie courante à
savoir : La génération d'électricité, la
médecine nucléaire, l'agriculture, les opérations
industrielles et l'alimentation, ...etc. Malgré cette multitude
d'applications, l'utilisation de cette ressource reste néanmoins
porteuse de risques et d'effets nocifs pour les individus et l'environnement si
des mesures de précautions et de sureté ne sont pas prises.
En effet, les radiations qui émanent de la
matière nucléaire, tels les rayonnements Gamma, les rayonnements
X (RX), les neutrons, les particules chargées ou autres sont des
radiations énergétiques ionisantes qui peuvent traverser le corps
humain et ont des effets très nocifs sur la santé pour des
durées d'exposition longues ou répétées et/ou pour
de fortes intensités. Les lésions biologiques et effets
néfastes ainsi provoqués varient selon le type et
l'énergie de radiation considérée, elles sont
généralement plus sévères avec les neutrons
qu'avec, les RX ou les rayons gamma [1].
A partir de là, on voit bien que dans le domaine de
l'industrie nucléaires, les travailleurs pouvant être soumis
à ces rayonnements ionisants lors de leur activité, doivent
impérativement se munir des dispositifs permettent leur protection
contre toute dose supérieure à la norme tolérée.
Cette protection peut être mise en oeuvre à travers plusieurs
moyens et méthodes. L'une des méthodes la plus simple consiste
par exemple en la mise d'un ou plusieurs écrans entre la source de
rayonnements et les personnes concernées.
Le travail décrit dans ce mémoire, est une
contribution pour la mise en oeuvre d'un moyen de protection du personnel,
activant autour du réacteur sous-critique au CRNB, contre les effets
néfastes du rayonnement neutronique provenant d'une source radioactive
artificielle de type Pu-Be. Il sera question d'une étude à
travers laquelle on va procéder au dimensionnement d'un dispositif porte
source neutronique qui va permettre le déplacement de la source
neutronique de son endroit de confinement vers le réacteur
sous-critique, là où vont se dérouler les
expériences de la physique nucléaire en toute
sécurité. Suite à cela, ce manuscrit sera divisé en
quatre chapitres différents.
Un premier chapitre sera dédié aux notions
préliminaires de la radioprotection. Ces
notions nous ont été d'un grand apport lors du
processus d'identification et de quantification des risques que peuvent
engendrer les radiations et minimiser leurs conséquences sur le
public
2
Introduction générale
et les opérateurs. Lors du deuxième chapitre, on
présentera les notions théoriques de bases liées aux
interactions du neutron avec la matière. Quant au troisième
chapitre, celui-ci portera sur les outils de simulation de l'interaction du
rayonnement ionisant avec la matière. L'accent sera
particulièrement mis sur le code de simulation des processus
nucléaires utilisé dans ce travail : MCNP. Le
quatrième chapitre, sera consacré à la description et la
modélisation du dispositif porte source neutronique. On exposera ainsi
les résultats et les interprétations de simulations obtenus
à l'issue du travail réalisé.
Le rapport sera clôturé par une conclusion
générale lors de laquelle nous évaluerons les
résultats finaux de l'ensemble des tâches menés au cours de
ce projet de fin d'étude. Ladite conclusion inclura également un
ensemble de propositions pour des améliorations et des extensions
futures du système déjà réalisé.
Chapitre I : Les notions de la
Radioprotection
Chapitre I Les notions de la radioprotection
I. Introduction
Au cours de ce chapitre, nous essayerons de survoler les
notions de base de la radioprotection ou protection contre les rayonnements
ionisants et voir quelles sont les moyens de protection qui doivent permettre
de réduire les expositions subies par les travailleurs et
l'environnement au niveau le plus faible que l'on puisse raisonnablement
atteindre. Les concepts qui seront acquis lors de ce chapitre nous permettrons
d'assimiler le cahier des charges et les prérequis du système
à réaliser au cours de ce PFE [2].
I. 1. Notions préliminaires
Tout équipement ou toute installation mettant en oeuvre
de l'énergie nucléaire doit faire l'objet d'une approche de
radioprotection. En effet, un tel milieu ionisant (voir figure 1)
peut avoir des effets néfastes pour l'être humain et
l'environnement. Prendre toutes les mesures et assurer le respect de toutes les
précautions pour garantir la protection des personnes et de
l'environnement constitue l'objectif de la radioprotection.
3
Figure 1: la pénétration des
rayonnements ionisant [3].
Chapitre I Les notions de la radioprotection
4
T.2. Les Principes de la
radioprotection
La radioprotection repose sur trois (03)
principes fondamentaux, émis par la Commission Internationale de
Protection Radiologique (CIPR), inscrits dans le code de la
santé publique [4] :
a) Le Principe d'optimisation Le niveau des
expositions des populations et des individus aux rayonnements ionisants doit
être maintenu au plus bas niveau que l'on peut raisonnablement atteindre.
Afin d'optimiser les expositions, on peut agir à la fois sur la source
de rayonnements, les conditions de travail des intervenants et les conditions
d'exposition [5].
b) Le Principe de justification
Prévoit qu'une activité nucléaire ne peut
être entreprise que si elle est justifiée par les avantages
qu'elle procure, notamment en matière sanitaire, économique ou
scientifique [6].
c) Le Principe de limitation Il faut
éviter les effets dits déterministes, qui apparaissent à
coup sûr au-dessus d'un certain seuil élevé d'exposition
à la radioactivité [7].
Pour appliquer ces principes, la radioprotection met en oeuvre
des moyens réglementaires et techniques spécifiquement
adaptés à trois types de populations exposées : le
public, les patients et les travailleurs.
I. 3. Les effets nocifs de la
radioactivité
Lorsque nous parlons de la radioactivité et de ses
conséquences sur l'homme, nous pensons directement à deux
concepts importants : L'irradiation et la contamination.
a) L'irradiation Résulte directement
d'une exposition externe à des rayonnements ionisants. Son effet
s'arrête au moment où on s'éloigne de la source. Le
rayonnement peut être mortel (létal) selon le
niveau d'exposition.
b) La contamination Consiste à
déposer ou à inhaler un produit radioactif. Dans ce cas, la
radioactivité reste constante et durable jusqu'à
l'élimination de la source de contamination. Les effets peuvent
être plus ou moins néfastes pour la santé. On peut les
classifier en deux catégories :
Ø Les effets
déterministes
Ils se produisent dans le cas d'une exposition unique
à fort débit de dose. Les rayonnements peuvent altérer le
fonctionnement des tissus ou des organes et produire des effets aigus tels que
rougeurs de la peau, perte des cheveux ou brûlures radiologiques. Ces
effets deviennent plus sévères lorsque la dose augmente.
Ø Chapitre I Les notions de la
radioprotection
5
Les effets à incidences aléatoires ou
stochastiques
Ils se produisent dans le cas d'une exposition d'irradiation
faible inférieure à la valeur seuil. Si la dose est faible et
diffusée sur une longue période, le risque est
considérablement plus faible car la probabilité de
réparation des lésions est plus grande. Mais il y a toujours un
risque d'effets à long terme, comme le cancer. Ces effets ne se
produisent pas toujours, mais leur probabilité repose sur la dose.
I. 4. Mesures et unités de la
radioactivité
Ø Le Becquerel (Bq) est l'unité de mesure de la
radioactivité d'un corps. Elle caractérise le nombre de
désintégrations spontanées de noyaux d'atomes instables
qui s'y produit par seconde. Plus l'activité d'un élément
instable est forte, plus sa radioactivité est puissante.
1Bq = 1 désintégration par
seconde
Si une personne se trouve dans une pièce où
sont présents des atomes instables, seule une partie de la
radioactivité ambiante l'atteindra. Cette partie est exprimée par
l'unité « Gray ». Le Gray
(Gy) est l'unité qui permet de mesurer la
quantité de rayonnement absorbé par un corps exposé
à de la radioactivité.
Ø Le Sievert (Sv) est utilisé pour
exprimer les effets biologiques des rayonnements ionisants sur la
matière vivante.
Il est également nécessaire de comprendre que
les effets de la radioactivité sur les tissus vivants, à dose
absorbée égale (mesurée en Gray), varient
significativement suivant la nature du rayonnement incident. Par exemple,
l'impact du rayonnement alpha, à énergie égale, est le
double de celui des rayonnements bêta et gamma.
I. 5. Notion de dose et le débit de
dose
Lorsque les rayonnements ionisations traversent la
matière, ils interagissent avec celle-ci en cédant tout ou une
partie de leur énergie. Définir les quantités de
rayonnement absorbées par la matière c'est définir la dose
reçue par celle-ci.
Chapitre I Les notions de la radioprotection
6
T. 5. 1. La dose absorbée
On définit cette dose comme l'énergie
déposée par les rayonnements dans un échantillon de
matière [8].
dW??
D = d?? (En Gray
ou Rad). (1)
Où Wa : est l'énergie
déposée dans l'échantillon ; m :
la masse de la matière considérée.
I. 5. 2. Le débit de dose
Lorsque le facteur temps est pris en compte, la mesure de la
quantité de rayonnement absorbée est appelée «
débit de dose » il est notéb.
? ·D= dd?D???? (En
Gy/h) (2)
Où D : est l'énergie
déposée dans l'échantillon, t : Le temps
d'exposition. T. 5. 3. La dose équivalente
Il faut savoir que tous les rayonnements ne produisent pas les
mêmes effets. Si l'énergie est cédée dans un petit
volume de tissu, la nuisance sera plus grande que si cette même
énergie est cédée sur une plus grande distance. Le
rayonnement alpha (a), dont le parcours moyen dans
la matière vivante est d'environ 40 um
est a priori plus nocif que le rayonnement gamma (y)
qui n'est que partiellement arrêté par l'homme. Le
concept de dose équivalant permet d'exprimer ces deux effets, en tenant
compte d'un facteur de nocivité de rayonnement R, et la
dose équivalente est donnée par l'équation [9]
:
HT,R= ER WRDT,R
(3)
Où DT,R : est la dose absorbée
à l'organe T par l'irradiation R ;
WR : est le facteur de pondération du
rayonnement.
Donc on dit que la dose équivalente totale est la somme
de toutes les doses équivalentes ( HT, R) pour tous les
types de rayonnements. Dans le tableau ci-dessous, on donne une idée sur
l'ordre de grandeurs du facteur de pondération du rayonnement pour
quelques particules ionisantes selon le type et la gamme d'énergie.
Chapitre I Les notions de la radioprotection
7
Type et gamme d'énergie
|
WR
|
Photons : toutes les énergies
|
1
|
Electron : toutes les énergies
|
1
|
Neutrons : énergie <10 KeV
|
5
|
Neutrons : énergie 10 KeV à 100 KeV
|
10
|
Neutrons :>100 KeV à 2 MeV
|
20
|
Tableau 1 : facteur de pondération
radiologique (IAEA) [8].
?.5. 4. La dose ambiante
L'équivalent de dose ambiant est la quantité de
dose dans une zone. Elle porte le symbole H* (10).
L'unité SI de H* (10) est le sievert
(Sv).
?.6. Les limites de dose
Pour garantir la sûreté des travailleurs
exerçant autour des installations nucléaires, leurs expositions
aux rayonnements ionisants doit être surveillée de sorte que les
limites de doses de dose admissibles ne doivent en aucun cas être
dépassées. A titre d'exemple, si on veut surveiller les doses
reçues par les individus durant une période assez importante,
l'une des normes [10] stipule que les doses reçues ne
doivent pas dépasser les limites suivantes :
§ Une dose efficace de 20 mSv par an en
moyenne sur cinq années consécutives,
§ Une dose efficace de 50 mSv en une seule
année,
Et dans le cas où on veut surveiller les travailleurs
durant une heure de temps la limite de dose sera de
10uSv/h.
· dose équivalente au cristallin de 150
mSv en un an,
· dose équivalente aux extrémités
(mains et pieds) ou à la peau de 500
mSv en un
an.
En ce qui concerne les apprentis âgés de
16 à 18 ans, et qui suivent une formation à un
emploi comportant une exposition aux rayonnements ionisants, l'exposition
professionnelle doit être maîtrisée de sorte que les limites
ci-après ne soient pas dépassées :
§ dose efficace de 6 mSv en un an,
§ dose équivalente au cristallin de 50
mSv en un an,
Chapitre I Les notions de la radioprotection
8
Par contre l'exposition de personnes du grand public ne doit pas
dépasser les limites suivantes :
· Une dose efficace de 1 mSv en un an.
Dans des circonstances particulières, une dose efficace
allant jusqu'à 5 mSv en une seule année est
admissible à condition que la dose moyenne sur cinq années
consécutives ne dépasse pas 1 mSv par an.
Les limites de dose fixées ci-dessus ne s'appliquent
pas aux personnes du public qui contribuent volontairement aux soins
donnés à des patients subissant une exposition à visite.
La dose reçue par ces personnes adultes doit néanmoins être
maintenue à un niveau tel qu'il soit peu probable qu'elle dépasse
5 mSv pendant toute la durée de l'acte
médical.
T. 7. Les moyens de la radioprotection
On sait déjà que la dose absorbée par un
individu est le résultat du produit du débit de dose par le temps
de présence aux alentours de la source considérée. Donc on
voit bien que la protection contre l'exposition externe est en
général garantie avec le respect d'une combinaison des trois
paramètres suivants :
Ø Eloigner au maximum les personnes de la source des
rayonnements,
Ø Diminuer autant que possible la durée
d'exposition aux rayonnements,
Ø Placer entre la source et les personnes exposées
un ou plusieurs écrans de protection appropriés à la
nature des différents rayonnements ionisants. Ces paramètres
peuvent être résumés de la manière suivante :
· La distance :
S'éloigner de la source de rayonnements, car leur
intensité diminuée avec la distance.
· Le temps : Plus la
durée de l'exposition est courte, plus la dose de rayonnement est
réduite.
· Le blindage : Le blindage
permet d'arrêter ou atténuer les rayonnements ionisants. Il est
utilisé pour protéger les personnels travailleurs des
rayonnements ionisants. Les matériaux utilisés pour ce type de
protections sont soit des absorbants soit des modérateurs de particules
énergétiques.
Pour ce qui est du travail adressé dans ce
mémoire, nous nous sommes basés sur le principe du blindage pour
la mise au point du dispositif « porte source ». C'est ainsi que nous
contribuerons à l'amélioration de l'aspect sûreté et
protection des opérateurs et des
Chapitre I Les notions de la
radioprotection
9
étudiants travaillant aux alentours de la source
neutronique du réacteur sous-critique du CRNB.
I. 8. Conclusion
Lors de ce chapitre, on a abordé plusieurs notions de la
radioprotection. Ces notions ainsi que les grandeurs qui leurs sont
liées vont être abondamment utilisés pour le
développement du travail à décrire tout au long de ce
rapport.
Chapitre II : Interaction Neutron-
Matière
Chapitre II interaction
Neutron-Matière
10
II. Introduction
Le but essentiel du travail à réaliser est de
concevoir un dispositif qui puisse alléger voire arrêter un
faisceau neutronique, provenant d'une source artificielle assez puissante. Ceci
a pour effet d'éviter que ces neutrons atteignent les organes humains et
provoques ainsi des lésions qui peuvent parfois être fatales pour
le personnel exerçant aux alentours de cette source. Donc il apparait
bien qu'un passage théorique sur les modes d'interaction du neutron avec
la matière serait d'une grande utilité pour nous, surtout pour ce
qui est du choix des matériaux qui vont être utilisés pour
la construction du dispositif.
II.1 Définitions et notions
préliminaires
Le neutron est une particule neutre qui compose le noyau des
atomes avec les protons. C'est une particule dont la charge électrique
totale est nulle et la masse est voisine de celle du proton
(1.675×10-27 kg). Il a
été découvert dans l'une des expériences du
chercheur britannique James Chadwick en 1932. Là
où il a bombardé la cible du Béryllium (Be) par des
particules alpha d'un émetteur radioactif. La réaction
nucléaire mise en jeux dans cette expérience peut être
exprimée par :
?? + ?????? ??
?? ???? ?? ? ????
???? + ????
(4)
Figure 2: l'expérience de J. Chadwick
[11].
Chapitre II interaction
Neutron-Matière
11
Alors que le nombre de protons d'un noyau détermine son
élément chimique, le nombre de neutrons
détermine son isotope. Les neutrons
liés dans un noyau atomique sont en général
stables mais les neutrons libres sont instables
: ils se désintègrent en un peu moins de 15
minutes.
j
jn
?? ?
??p
?? + _ ??e (5) Aussi,
on ne peut aborder le contexte des neutrons et leurs modes d'interaction avec
la matière sans passer par la notion de la classification
énergétique de ceux-ci. En effet, les neutrons sont
généralement classifiés selon leurs énergies
cinétiques. Il existe Plusieurs classifications plus ou moins
semblables. Le tableau suivant nous donne une idée sur le classement
énergétique des neutrons :
catégorie
|
L'énergie cinétique
|
Les neutrons rapides
|
EC > 0.8 MeV
|
Les neutrons épi thermiques
|
1 eV < EC <
0.8 MeV
|
Les neutrons thermiques
|
EC < 1eV
|
|
Tableau 2 : Classement des neutrons selon
leur énergie cinétique [12].
II. 2. Types d'interactions
neutron-matière
Dépendant de la gamme des énergies
considérées, les réactions des neutrons avec la
matière sont souvent classifiées de la manière suivante
:
Chapitre II interaction
Neutron-Matière
12
Figure 3 : les types d'interactions neutron-
matière.
II. 2. 1. Diffusions des neutrons
La réaction de diffusion se produit lorsqu'un neutron
vient heurter un noyau au repos. Ce dernier émet un neutron unique qui
peut être diffèrent du neutron initial. La diffusion peut
être élastique ou inélastique et dans les deux cas elle
permet de ralentir les neutrons.
II. 2. 1. a. Diffusion élastique (n,
n)
Dans une réaction de diffusion élastique entre un
neutron et un noyau cible, il n'y a pas d'énergie transmise pour une
excitation nucléaire. Le moment et l'énergie cinétiques
sont conservés.
?? + ???? ??
??n ?? ? ??n
?? + ???? (6)
Figure 4 : Diffusion élastique
[13].
II. 2. 1. b. Diffusion inélastique (n,
n')
Dans une réaction de diffusion inélastique, le
neutron incident est absorbé par le noyau cible pour former un noyau
composé. Ce dernier va se désexciter en émettant un
nouveau neutron moins énergétique, et un photon
ã. La somme de l'énergie cinétique du
neutron émis, celle du noyau cible et de l'énergie du photon
gamma est égale à l'énergie cinétique du neutron
Chapitre II interaction
Neutron-Matière
13
incident.
????
?? + ????
?? -- ????'
?? + ??*
?? -- ????'
?? + ????
?? +y (7)
??
Figure 5 : Diffusion inélastique
[13].
Il souligner le fait que durant la diffusion les neutrons
perdent de l'énergie et ralentissent dans la matière. Cet aspect
s'avère être très intéressant dans le contexte de ce
travail. Nous cherchons à ralentir les neutrons à travers un
obstacle physique afin que celui-
ci n'atteigne pas les personnes opérant autour des
sources radioactives. De ce fait, il apparait très clair que
l'utilisation les personnes opérant autour des sources radioactives. De
ce fait, il apparait très clair que l'utilisation des matériaux
diffuseurs de neutrons pour la construction du dispositif est un choix
adéquat à prendre en charge.
II. 2. 2. Absorption des neutrons
La plupart des réactions d'absorption résultent
de la capture d'un neutron accompagnée de l'émission d'une
particule chargée, d'un ou plusieurs neutrons, ou d'un rayonnement
y.
Figure 6 : Réactions d'absorption
[13].
II. 2. 2. a. Réactions de capture radiative
(n, ã)
Lorsqu'un neutron est capturé par un noyau, il
apparaît un noyau composé qui sera dans la plupart du temps dans
un état excité (avec une énergie
supérieure). Lors de la collision inélastique, un
neutron d'une énergie plus faible est expulsé
immédiatement, le noyau reste dans un état excité. A la
place de l'expulsion d'un neutron on peut avoir un noyau composé qui
désintègre par un autre processus. Par exemple, le noyau peut
céder son énergie sous la forme
Chapitre II interaction
Neutron-Matière
14
d'un rayonnement gamma, ou des particules béta ou alpha,
c'est ce procédé que l'on appelle la capture neutronique ou
absorption neutronique. Ce type d'interaction est fréquent et aura dans
la plupart des cas une plus grande probabilité de se produire pour des
neutrons de basse énergie. ????
?? + ????
?? ? ??*
??+?? ? ??+???? ? ?+ã
(8)
??
II. 2. 2. b. Réactions de transmutation (n,
p) ou (n, á)
Un noyau peut absorber un neutron pour former un noyau
composé qui se désexcitera en émettant une particule
chargée (un proton ou une particule á), et un
élément pouvant être stable, radioactif, ou dans un
état excité. Ces réactions sont dites réactions
à seuils, elles ne se produisent qu'à partir d'une certaine
énergie spécifique au type du noyau cible.
II. 2. 2. c. Réactions de type A (n, xn)
A [x= 2, 3 ...]
Dans le cas où l'énergie des neutrons incidents
supérieures à 10 MeV, la désexcitation du noyau
composé s'effectue par l'émission de deux neutrons ou plus.
?? + ???? ??-(??-??)
(10) ???? ?? ? ?? ????
?? + ????
Ce phénomène de production de neutrons peut
devenir important avec certains noyaux légers ou lourds. Le tableau
ci-dessous indique quelques énergies seuils, relativement faibles, pour
les réactions (n, 2n) :
Noyau
|
D
|
Li
|
Be
|
Bi
|
Th
|
238U
|
E (MeV)
|
3.34
|
6.2
|
1.85
|
7.4
|
6.44
|
6
|
|
Tableau 3 : énergies seuils
réactions (n, 2n). II. 2. 2. d. Réaction de fission (n,
fission)
La fission est la cassure d'un noyau lourd en deux fragments
(en général), avec la production
simultanée de x (entre 2.5 et 3)
neutrons rapides. Pour un certain nombre de noyau N
impair, la fission aura lieu pour les neutrons de faible
énergie (thermiques). C'est le cas de nucléides
235U,
233U, 239Pu, 241Am
dont les trois premiers sont les combustibles utilisés
actuellement dans les réacteurs nucléaires. Pour les autres
noyaux lourds, la fission n'aura lieu que si l'énergie du projectile
dépasse une valeur de seuil. Dans les réacteurs à neutrons
thermiques l'énergie produite par fission est de l'ordre de
200Mev. L'énergie cinétique des fragments de
fission en représente 75% [14].
Chapitre II interaction
Neutron-Matière
15
Figure 7: La fission d'un noyau d'uranium 235
[15].
Le neutron absorbé apporte son énergie
cinétique, l'énergie mise en jeu par les forces nucléaires
de liaison (cette énergie de liaison du dernier neutron est pour
les noyaux lourds plus faible
que l'énergie moyenne de liaison par
nucléon). Si l'énergie d'excitation ainsi acquise par le
noyau composé est suffisante, on peut avoir une fission, ou
désexcitation par un autre processus (rémission d'un neutron,
éjection d'une particule chargée ou d'un photon Gamma)
[14].
Le mécanisme de cette réaction correspond
à une absorption totale du neutron incident par le noyau. Cette
réaction s'effectue en plusieurs phases. L'absorption du neutron
provoque tout d'abord une excitation résonnante de tous les
nucléons. Puis le noyau se déforme et se scinde en 2
(parfois plus) fragments de fission (autres noyaux).
Quasi simultanément et instantanément à la fission,
2 à 3 neutrons rapides et des photons
gamma sont émis. Ils sont appelés neutrons prompts et gamma
prompts de fission. Enfin, quelques microsecondes à quelques dizaines de
secondes après la réaction de fission, certains produits de
fission émis à l'état excité se désexcitent
par décroissance â- suivie de l'émission de
neutrons dits retardés ou différés.
II. 3. Notion de section efficace
Les interactions décrites lors des paragraphes
précédents ne peuvent être quantifiés qu'en
utilisant des termes spécifiques telle la section efficace. La
donnée fondamentale des interactions neutroniques est donnée par
l'ensemble des probabilités d'interactions des neutrons avec les
différents noyaux. La section efficace est la grandeur
caractéristique de ces probabilités.
Chapitre II interaction
Neutron-Matière
16
Une section efficace peut être microscopique
(caractéristique d'une cible individuelle), ou
macroscopique (caractéristique d'un matériau contenant un
grand nombre de cibles) [16] :
II. 3. a. Section efficace microscopique
La probabilité qu'un neutron interagisse avec un noyau
selon une réaction donnée dépend non seulement du type de
noyau mais aussi de l'énergie du neutron. La probabilité qu'une
réaction ait lieu entre un neutron et un noyau est appelée
section efficace microscopique, notée ó. Elle s'exprime le plus
souvent en barn tel que [16] :
1 barn =10-24cm2
U. 3. b. Section efficace
macroscopique
La section efficace macroscopique est la probabilité
qu'un neutron interagisse avec la matière pour une unité de
longueur, et au nombre de noyaux par unité de volume. Elle Est
donnée par la relation suivante [16] :
E = N. a = ( P NA/M ). a (11)
Là où :
E : section efficace macroscopique
(cm-1) ;
N : nombre de noyaux par unité de volume
(cm-3) ;
a : section efficace microscopique
(barn) ;
p : densité du matériau
(g.cm-3) ;
Na : nombre d'Avogadro (6.022
x1023 mol-1) ;
M : masse atomique du matériau
(g/mol).
Chapitre II interaction
Neutron-Matière
17
Figure 8 : Définition de la section
efficace macroscopique.
La section efficace macroscopique Ó a
les dimensions de l'inverse d'une longueur (cm-1),
c'est la probabilité par unité de parcours pour le processus
spécifique décrit par la section efficace microscopique
ó. Pour une combinaison de tous les processus, on
ajoute les sections efficaces pour chaque interaction individuelle, c'est la
section efficace totale et qui est donnée par [16] :
Ótot= Ó diffusion + Ó capture + ...
Cette notion de section est très importante pour le
choix du matériau de la structure du dispositif porte-source. Et comme
le dispositif est principalement utilisé pour ralentir les neutrons
émis par une source de neutrons, il doit être
réalisé dans un matériau à section efficace de
diffusion et/ou d'absorption assez importante.
Le tableau ci-dessous montre une petite comparaison du
section d'absorption et de diffusion entre quelques matériaux :
Noyau
|
Masse
|
Section de diffusion
|
Section
d'absorption
|
Hydrogène
|
1.00
|
20.4
|
0.332
|
Deutérium
|
2.00
|
3.40
|
0.0051
|
Béryllium
|
8.93
|
6.00
|
0.0076
|
Carbone
|
12.01
|
4.74
|
0.00337
|
Oxygène
|
15.86
|
3.89
|
0.000191
|
|
Tableau 4 : comparaison du section efficace
[17].
Grâce à cette étude comparative des
matériaux pouvant être utilisés comme matériaux de
construction, nous avons choisi l'hydrogène (la paraffine ou l'eau)
comme un matériau de remplissage et l'aluminium comme matériau de
structure.
Chapitre II interaction
Neutron-Matière
18
Figure 9 : Section Efficace des matériaux
ralentisseurs/Diffuseurs de neutrons
Caractéristique des matériaux
hydrogénés :
· Un coût pratiquement nul.
· Des propriétés thermodynamiques
intéressantes et bien maîtrisées par les industriels.
· Un pouvoir modérateur exceptionnel : ce
paramètre, qui caractérise la capacité d'un
matériau à ralentir les neutrons, est le produit. En effet, pour
un bon matériau ralentissement.
Ø Un autre critère doit également
être considéré, à savoir le prix et la
disponibilité des
matériaux sélectionnés.
U. 4. Notion du libre parcours moyen
L'inverse de la section efficace macroscopique,
1/s, est le libre parcours moyen des Neutrons,
c'est-à-dire la valeur moyenne de la distance X
à laquelle se produit la première Collision. Il est
donné par :
ë (cm)= 1/s (12)
Là où :
s : section efficace macroscopique
(????-??)
Chapitre II interaction
Neutron-Matière
U. 5. L'atténuation des neutrons
Si un faisceau de neutrons traverse un matériau
(absorbant ou diffusant), l'intensité du faisceau de
neutrons détectés, décroît exponentiellement avec
l'épaisseur de ce dernier selon la loi exponentielle suivante
[19] :
I = Jo??-????????? (13)
Avec :
I : Intensité du faisceau
transmis ;
Jo: Intensité du faisceau
incident ;
Ótot : Section efficace
macroscopique totale.
II. 6. Les sources des neutrons
Les neutrons peuvent être générés
par plusieurs méthodes et moyens. Parmi ceux-ci on peut citer :
a) Les réacteurs nucléaires.
b) Les sources radio-isotopique.
c) Les accélérateurs de particule.
II. 6. a. Les réacteurs nucléaires
Un réacteur nucléaire est un système dans
lequel est entretenue une réaction en chaîne
de fission. Les noyaux fissiles d'uranium sont
bombardés avec des neutrons de faible énergie, cette
réaction s'accompagne d'une libération d'énergie et de
2 ou 3 neutrons par noyau fissionné
[20].
II. 6. b. Les sources radio-isotopiques
Dans le cas des sources radio-isotopiques, les neutrons sont
obtenus à partir des réactions (ã, n) et
(á, n) [20].
· 19
Les sources de type (á, n)
Chapitre II interaction
Neutron-Matière
20
Les sources (á, n) sont produites
à partir de la combinaison d'un radionucléide émetteur de
particule alpha Comme : 210Po,
226Ra ou
239Pu avec un
élément léger comme : Be ou
B. Les neutrons sont obtenus à partir des
réactions : 9Be (a, n) 12C,
10B (a, n) 13N, 11B (a,n) 14N. Les
éléments légers sont choisis selon l'importance de la
section efficace de leur interaction avec les particules alpha.
2???? ? ??2 U
???? ???? 2???? + 2He
??
????e
?? + 2?? He ? ????
??2 + ????
??
Pour ce qui est de notre projet, on avoir à faire
à une source de neutrons de ce type. C'est une source
238Pu-9Be dont les caractéristiques comprennent,
entre autres :
· Une forme cylindrique dont les dimensions sont fournies
aux chapitre IV.
Figure 10 : schéma représente la
source neutronique [19].
· Un taux d'émission de neutrons de 3,4*106
n/s,
· Une énergie moyenne de 4,5 MeV,
· Une demi-vie de 24360 ans,
· Une densité de 3,78 g/cm3,
· Une activité de 2 Ci.
Chapitre II interaction
Neutron-Matière
21
Le spectre énergétique des neutrons produits par
cette source est continu et est donné par la courbe de la Figure
11.
Figure 11 : spectre d'énergie
des neutrons de la source 238Pu-Be (á, n).
· Les sources de type (y, n)
Les sources « photo neutronique »
sont produites par les réactions (y, n). Ces sources
sont obtenues à partir de la combinaison d'éléments
radioactifs, émetteur y mono
énergétiques, avec des éléments légers, le
Béryllium et Deutérium. Les neutrons sont obtenus par la
réaction du rayonnement y avec ces
éléments légers, et ils sont
mono-énergétiques [19].
· La fission spontanée
Les sources de fission spontanée peuvent
également être employées comme générateurs de
neutrons. Certains noyaux lourds, comme :
254Cf, 252Cf, 244Cm,
242Cm, 238Pu 233U, fissionnent d'une
manière spontanée où des neutrons rapides sont
émis. Cependant, dans la plupart des cas, la demi-vie de la fission
spontanée est beaucoup plus grande que celle de la
désintégration alpha. Les neutrons émis
ont une large gamme d'énergie avec une énergie la plus probable ~
1 MeV et une énergie moyenne ~ 2.3 MeV
[19].
Chapitre II interaction
Neutron-Matière
22
II. 6. c. Les accélérateurs de particules
Les accélérateurs de particules permettent
d'accélérer à de très grandes vitesses des
particules chargées (électrons et protons par
exemple). Les particules accélérées sont
dirigées vers des noyaux cibles pour produire des neutrons.
Les réactions nucléaires qui peuvent être
utilisées dans les accélérateurs sont les suivantes
[21] :
?? + ?? ? ?? + ?? ???? + ??.???? ??????
?? ?? ??
???? ?? ??
?? ?? + ?? ? ????
?? ?? + ?? ???? + ???? ?????? ??
?? ??
?? ?? + ??????
?? ? ?? + ?? ?? - ??. ???? ??????
?? ??
?? ?? ?? ??+
?? ?? ???? ? ?? ??+
?? ?? - ??.???? ?????? ????
??
U.7. Conclusion
Lors de ce chapitre, nous nous sommes attardés sur les
modes d'interaction des neutrons avec la matière. On avait surtout mis
l'accent sur les phénomènes susceptibles de ralentir les neutrons
et les stopper dans la matière.
La notion de section efficace et ses applications nous a
permis de faire un choix préliminaire des matériaux à
utiliser pour la construction du dispositif porte-source neutronique.
Chapitre V : Code de simulation
Monte-Carlo (MCNP)
Chapitre III Code Simulation Monte-Carlo
23
III. Introduction
Au cours du présent chapitre nous essayerons de donner
un bref aperçu sur quelques aspects du code de simulation MCNP5
(Monte Carlo N-Particules). Nous essayerons de mettre l'accent sur les
fonctionnalités les plus utilisées dans nos travaux de
simulations décrites dans ce mémoire.
III. 1 Aperçu général du code de
simulation Monte Carlo
Le code MCNP (Monté Carlo N-Particules)
a été développé initialement par le
Laboratoire de Los Alamos aux Etats Unis. Ses domaines d'application sont
divers, qu'il s'agisse de la radioprotection, de la dosimétrie, des
calculs de réacteurs, de l'imagerie médicale. Il est couramment
utilisé pour la simulation du transport des neutrons thermiques et
rapides, des photons et des électrons dans des géométries
ou des configurations tridimensionnelles complexes constituées de divers
matériaux [22]. Il consiste en une méthode
probabiliste qui permet l'étude du comportement des
particules par une méthode de tirage aléatoire. Il permet
également d'estimer des grandeurs physiques telles que les flux et les
doses de rayonnements. Pour ce faire, il suit l'histoire des particules depuis
leur naissance jusqu'à leur disparition en tenant compte des
probabilités d'interactions avec les différents matériaux
rencontrés, représentées par les sections efficaces
[23].
Aussi, ce code permet de modéliser des
géométries simples et complexes. Pour cela un fichier
d'entrées (input file) est préparé par
l'utilisateur, dans lequel sont définies les cellules, les surfaces, les
matériaux, du modèle ainsi que le type de réponses
souhaitées [24].
III. 2. Présentation du code MCNP
Une présentation exhaustive du code MCNP sort du cadre
de ce manuscrit, on se contentera plutôt de la description et la
présentation du fichier d'entrée "Input". C'est le fichier
à travers lequel on arrive à introduire nos commandes et nos
directives pour obtenir la simulation requise.
III. 2. 1. Structure du fichier d'entrée
Tout utilisateur du code doit tout d'abord écrire un
fichier d'entrée (input file) qui sera lu par le
simulateur MCNP. Le contenu du fichier d'entrée MCNP
nécessite plusieurs
Chapitre III Code Simulation Monte-Carlo
24
paramètres décrits à l'aide de cartes
réparties en bloc. Sa structure est constituée de trois grands
blocs séparés par une ligne vide : les cartes
des cellules, les cartes des surfaces et les cartes des
données dont y existent :
- Les données pour la source,
- Les données pour le matériau,
- Les données pour la grandeur à calculer ou
tally.
La structure du fichier d'entrée est la suivante :
Figure 12 : Schématisation du fichier
input du code MCNP.
Une autre caractéristique du code MCNP5,
c'est que celui-ci permet la préparation des fichiers input
moyennant une interface graphique appelée « Vised ». Ceci
permet de visualiser instantanément le modèle introduit dans
l'input (Figure 12).
Chapitre III Code Simulation Monte-Carlo
25
Figure 13 : interface Vised.
III. 2. 1. a) Définition des cellules [23]
Ce sont des boîtes constituant la
géométrie à simuler. Elles se constituent des
différents paramètres que sont : les numéros de cellule et
de matériau attribués par l'utilisateur, la densité de
matériau, les numéros des surfaces désignant la cellule
avec les signes adéquats et les importances pour chaque particule. Un
numéro de surface muni d'un signe (-) indique l'intérieur de la
cellule, sinon son extérieur. Un zéro à la place du
numéro de matériau et de la densité indique une cellule
vide. La cellule peut être définie par deux opérateurs
d'intersection et d'union. Ils sont représentés respectivement
par un espace et le caractère (:) entre deux numéros de surface
dans la carte cellule. Il est aussi possible d'exclure une cellule d'un espace
par l'opérateur symbolisé par (#). Les cellules
sont définies verticalement et se déclarent de la manière
suivant :
j m d geom imp: x= params
Avec :
j : est un nombre compris entre 1
et 99999 (colonne 1-5) et définit le
numéro de la cellule.
m : désigne la matière constituant
cette cellule. Si on choisit m=0, la cellule est
déclarée vide ;
si m?0, ce paramètre indique le
matériau constituant la cellule.
d : densité du matériau de la
cellule :
o
Chapitre III Code Simulation Monte-Carlo
26
Pas valeur de densité pour le vide donc égal
zéro,
o Valeur positive = densité atomique (atoms
/cm3),
o Valeur négative = densité de masse
(g/cm3),
geom : spécifie la
géométrie de la cellule par les surfaces qui la
délimitent. imp:x : importance de la cellule pour la
particule x. params : paramètres optionnels de la
cellule.
Par exemple
Commentaire
C Cell card
4 1 1.234 E-3 -1 2 -3 imp : n=1
Numéro de la cellule densité surface
paramètres (importance de la
particule dans le calcul)
Numéro du matériau de la
cellule
III. 2. 1. b) Définition des surfaces [23]
C'est dans ce bloc que sont définies la
géométrie et les dimensions du matériau à simuler.
Les surfaces peuvent être représentées, par des
équations (tableau 5), des points ou des
macrostructures. Dans ce travail, c'est la méthode des macrostructures
qui a été principalement utilisée. Ces dernières,
déjà prêtes à l'utilisation, représentent une
façon alternative de définir les cellules et les surfaces. Les
formes prédéfinies sont : BOX (boîte), RPP
(parallélépipède), SPH (sphère), RCC (cylindre),
HEX (hexagone), REC (cylindre elliptique), TRC (cône), ELL
(ellipsoïde), WED (cale, coin), ARB (polyèdre). Ces
géométries sont décomposées par MCNPX en
équations de surface et les facettes sont assignées des
numéros individuels sélectionnés par l'utilisateur en vue
de leur exploitation dans les différents tallies.
Chapitre III Code Simulation Monte-Carlo
27
Les surfaces qui délimitent les cellules sont
définies comme suit :
j a List
Là où :
j : est un nombre compris entre 1 et 99999
désignant le numéro de la surface, a :
mnémonique de surface (plan, cylindre, sphère,
etc.).
List = caractéristiques de la surface :
dimensions, rayons, ..., etc. en cm. (Voir le tableau
qui suit)
Tableau 5 : récapitulatif de certaines
surfaces [23].
Par exemple
Commentaire
C surfaces card
1 cz 20.0 $ infinité z cylindre
Numéro de la surface rayon en cm
commentaire pour information
Mnémonique qui indique une surface de
cylindre infini sur l'axe des z
Chapitre III Code Simulation Monte-Carlo
28
III. 2. 1. c) Données physiques [23]
Ce bloc permet de fournir les spécifications des
problèmes physiques autres que la géométrie. En effet, il
y est décrit les propriétés physiques des matériaux
et y est précisé la source de rayonnement et le résultat
attendu.
Ø Définition des
matériaux
Les cartes de cette section précisent les compositions
isotopiques des matériaux auxquels un numéro a déjà
été attribué dans les cellules. Les matériaux se
déclarent comme suit :
mn ZAID1 fraction1 ZAID2 fraction2
...
Avec :
· mn= nom de la carte matériau
(m), suivit par le numéro du matériau
(n), entre les colonnes 1 et
5.
· zaid= numéro atomique suivit
par la masse atomique de l'isotope. Il a la forme
ZZZAAA.nnX.
· ZZZ numéro atomique.
· AAA masse atomique.
· nn identifiant des SE
dans la librairie.
· X la classe de données :
C pour les énergies continues, T
thermal, P proton. Fraction=
fraction de l'isotope.
Par exemple
mn zaid1 fraction1 zaid2 fraction2
m1 94239.66 c 2.442E-2 94240.66c 1.673E-3
Mn ZZZ numéro atomique
AAA masse atomique
nn identifiant des SE dans la librairie X la classe de
données
Ø Chapitre III Code Simulation
Monte-Carlo
29
Définition des sources [23]
La source est principalement définie par la commande
SDEF. Celle-ci permet de décrire toutes ses caractéristiques
(type de particule émise, son énergie, la position et la
répartition géométrique de l'émission) et n'est
autorisée qu'une seule fois dans le fichier d'entrée. Certains
des paramètres à déclarer sont :
SDEF PAR POS ERG VEC DIR WGT
Avec :
Variable
|
Signification
|
PAR
|
Type de particule (N=1, P=2, E=3)
|
POS
|
la position de particule
|
ERG
|
énergie des particules
|
VEC
|
vecteur directeur de la source sinon isotrope
|
DIR
|
cosinus directeur de la source sinon isotrope
|
WGT
|
le poids statistique des particules
|
|
Il existe d'autres paramètres supplémentaires
permettant à une variable de prendre plusieurs valeurs. Pour pouvoir les
introduire, il faut inscrire la distribution Dn (n étant le
numéro de la distribution) à la place d'une valeur
numérique. Chaque distribution utilisée est
paramétrée par une ou plusieurs cartes : SIn (Source Information)
qui spécifie la forme de la distribution (discrète, continue...)
et les valeurs variables prises par la source, SPn (Source Probability) qui
décrit les probabilités correspondantes à la distribution
décrite avec la source.
Ø Définition des tallies [24]
Les compteurs (tallies) sont des observables
permettant de spécifier la grandeur physique que l'on veut obtenir
à la fin du calcul MCNP. Défini par la
carte Fn (n indique le type de tally), un
tally se présente par F ou *F
précédé de certains paramètres
(numéro de cellule, numéro de surface...). Le
tableau si dessous représente les différents types de tally
disponibles dans MCNP. Les tallies peuvent être associes
à d'autres cartes afin d'avoir un résultat autre que celui
spécifié par la carte Fn. Dans ce travail, la
carte Fn a été associée aux cartes
DE (Dose Energy) et DF (Dose Function). Ces
dernières permettent d'avoir directement l'équivalent de
Chapitre III Code Simulation Monte-Carlo
30
dose associé à une fluence en introduisant les
coefficients de conversion. Elle se présente comme suit :
Fkn : X S1 S2 ...Sn tallie sur une surface
Fkn : X C1 ...Cn tallie sur une cellule
Avec :
k : un nombre entre 0 et
99 destiné à différentier les tallies de
même type. n : un chiffre entre 1 et
8 destiné à indiquer le type de tally.
X: le type de particule.
Si : une surface sur laquelle on veut calculer
le tally. Ci : une cellule dans laquelle on veut calculer le
tally.
Mnémonique
|
Description
|
Unite F
|
Unite *F
|
F1
|
Nombre de particules traversant une surface
|
-
|
MeV
|
F2
|
Fluence de particules à travers une surface
|
1/cm2
|
MeV /cm2
|
F4
|
Fluence de particules dans une cellule
|
1/cm2
|
MeV/cm2
|
F5
|
Fluence de particules en un point détecteur
|
1/cm2
|
MeV/cm2
|
F6
|
Energie déposée par unité de masse
|
MeV/g
|
jerks/g
|
F7
|
Energie de fission déposée à travers
une
cellule
|
MeV/g
|
MeV
|
F8
|
Energie déposée
|
Evénement
|
MeV
|
|
III.5. Conclusion
Dans ce chapitre on a introduit l'outil de simulation
utilisé pour la mise en oeuvre du travail décrit dans ce
manuscrit. On s'est concentré beaucoup plus sur la structure et le
contenu du fichier d'entrée "Input file". Les définitions des
cartes que contient ce fichier sera tous utilisés dans le chapitre
suivant pour décrire le travail réalisé.
CHAPITRE W : Modélisation du
dispositif Porte-source neutronique
Chapitre IV modélisation du dispositif porte
source neutronique
31
IV. Introduction
Dans ce chapitre nous décrirons l'ensemble des travaux
de simulation entrepris dans le cadre de ce projet de fin d'étude. D'une
manière abstraite, et du point de vue géométrie, le
problème à traiter a pu être réduit en un ensemble
de cylindres concentriques de matériaux différents. Ceci est
dû au fait que la forme de la source neutronique est cylindrique. Donc,
tout ce qui va être construit autour, comme dispositif porte-source, va
suivre la géométrie de base et sera cylindrique. Tout le
dispositif ainsi formé, y compris la source neutronique, va être
simulé par le code de simulation MCNP5. Les
résultats de cette simulation vont être présentés
sous forme de tableau de doses de neutrons autour de ce dispositif
porte-source. C'est ainsi et pour avoir des valeurs de dose en dessus des
seuils admissibles on augmentait à chaque fois le rayon du dispositif,
d'où la quantité de la paraffine autour de la source. Il est
à noter ici que cette opération ne pouvait pas être refaite
indéfiniment parce qu'une autre contrainte était également
là : c'était la contrainte du poids du dispositif. Car si on
augmentait indéfiniment le rayon du dispositif, le poids augmentera en
conséquence et on aura un grand problème pour soulever et
déplacer ce système. C'est pour cela qu'une étude
parallèle portant sur la structure et le poids du dispositif a
été également entreprise.
IV. 1. Présentation du dispositif
Porte-source
Comme on l'avait déjà énoncé en
haut, le dispositif à simuler peut-être réduit en un
ensemble de cylindres concentriques de matériaux différents. Un
cylindre creux représentant la structure mécanique en Aluminium,
le cylindre relativement plein correspondant à la paraffine comme
matériau de ralentissement des neutrons. Et en fin, le cylindre plein
correspondant à la source neutronique. Un aperçu sur cette
géométrie sous forme de cylindres imbriqués est
représenté par la figure ci-dessous (Figure 14).
Les dimensions mentionnées sont à titre indicatif seulement.
Chapitre IV modélisation du dispositif porte
source neutronique
32
Figure 14 : Forme du dispositif pour une
épaisseur de paraffine de 5cm.
IV. 2. La modélisation du système par le
code MCNP5
IV. 2. 1. Elaboration du fichier
d'entrée
IV. 2. 1. a) Modélisation
Géométrique
L'élaboration du fichier input a été une
étape importante dans le travail qu'on avait réalisé.
Après avoir identifié les constituants du dispositif, leurs
géométries et les dimensions (fixes et variables)
associées, nous avons reporté ces données dans le fichier
input MCNP5.
Les parois du dispositif, qui vont être soit en aluminium
ou en acier, sont modélisées par un ensemble de quatre cellules
(Figure 15). A ces dernières sont associées les
surfaces qui les délimitent.
Ces parois métalliques entourent une couche de paraffine.
Et afin d'étudier l'effet de cette paraffine sur la dose de neutron
autour du dispositif porte source, nous avons préparé plusieurs
fichiers d'entrés MCNP5, là où
l'épaisseur de la paraffine a été variée de
5cm à 20cm avec un pas de
1cm.
Chapitre IV modélisation du dispositif porte
source neutronique
33
Figure 15 : modèle MCNP5 du dispositif
porte-source.
Et pour avoir des mesures de dose dans le volume d'air qui
entoure le dispositif, dans un cylindre de 2 m de rayon, celui-ci, i. e. l'air,
a été subdivisé en quatre-vingts cellules (figure
16). Chacune de ces cellules a pour dimensions 10cm x 10cm.
Figure 16 : modèle de volume entourant
le dispositif porte source.
Chapitre IV modélisation du dispositif porte
source neutronique
34
Etant donné qu'il y a une grande symétrie dans
la géométrie du système considéré, la dose a
été déterminée en considérant un quart (20
cellules) seulement, la valeur de doses dans les autres cellules pourrait
être déduite par symétrie.
Aussi, et du point de vue matériaux de structure, la
simulation a été faite pour deux types de matériaux. Nous
avons déterminé les doses ambiantes pour un dispositif en
aluminium puis, on refait la même chose pour un dispositif de même
géométrie mais en acier et ceci afin qu'on puisse voir l'effet
des deux matériaux sur la dose environnante.
IV. 2. 1. b) Données de matériaux dans
MCNP5
En utilisant les bibliothèques et les bases de
données du code MCNP5, Nous avons choisi les matériaux qui
composent le dispositif, à savoir, l'aluminium ou l'acier, la paraffine
et l'air. Ces données ont été introduites dans les
endroits réservés dans le fichier d'entrée.
IV. 2. 1. c) Paramètres de calculs
Dans cette partie du fichier d'entré, il y a lieu de
définir quelques données spécifiques du programme sa
simulation à savoir les caractéristiques de la source
neutronique. Pour cela, nous avons défini une source ponctuelle isotrope
avec une distribution d'énergie allant de 0 à 11 MeV et
positionnée au centre du dispositif. Les données relatives
à cette source ont été obtenues à travers la norme
[10].
Sachant que cette étude a pour but le calcul de dose,
nous avons utilisé le tally « F4 » pour calculer le flux
volumique et le facteur de conversion « de4/dF4 » pour convertir ce
flux vers des valeurs de doses.
IV. 3. Etude de la dose par le code MCPN5
IV. 3. 1. Choix du matériau de la
structure
Pour la conception et le dimensionnement du dispositif
porte-source on doit tout d'abord choisir le matériau de la structure
mécanique (l'enveloppe). Au premier abord, deux choix différents
s'offraient à nous : Soit l'Aluminium ou l'Acier. Chacun de ces deux
métaux avait ses avantages et ses inconvénients, mais dans ce cas
de figure ce qui importait le plus c'était le taux de ralentissement des
neutrons induit par chacun. Et pour faire un choix judicieux, on a opté
pour des simulations séparées pour chaque élément.
Pour chaque matériau, nous avons choisi trois épaisseurs de la
paraffine (5, 10 et 20cm), Les valeurs de doses obtenues sont reportées
dans le tableau qui suit :
Chapitre IV modélisation du dispositif porte
source neutronique
35
La dose (mRm/h)
L'épaisseur (cm)
|
Aluminium
|
Acier
|
Distance (cm)
|
5
|
538.752
|
527.882
|
17.1
|
10
|
168.354
|
164.119
|
22.1
|
20
|
21.0195
|
21.0195
|
32.1
|
|
Tableau 6 : les valeurs de Débit de dose
en fonction du matériau de structure.
Une illustrions plus claire est donnée sous forme
d'histogramme dans la figure ci-dessous.
Figure 17 : Débit de dose en fonction du
matériau de structure.
Ø A partir cette figure, on voit bien que l'effet du
matériau de structure sur le débit de dose est
négligeable. Dans ce cas de figure, et puisque l'Aluminium est plus
léger et moins corrosif que l'Acier (Densité de l'acier et plus
importante que celle de l'aluminium), notre choix s'est fixé pour
l'Aluminium comme matériau de structure.
IV. 3. 2. Dimensionnement du dispositif avec parois en
Aluminium
Après avoir fixé le choix du matériau de
la structure, l'étape suivante était le dimensionnement du
dispositif porte source. Le terme dimensionnement peut être
remplacé par : détermination de l'épaisseur de la
paraffine correspondant au plus faible débit de dose possible. Pour
cela, et au cours des simulations, on avait augmenté à chaque
fois le rayon du dispositif, d'où la quantité de la paraffine
autour de la source, et on avait calculé le débit de
Chapitre IV modélisation du dispositif porte
source neutronique
36
dose correspondant autour du dispositif. C'est une sorte de
balayage physique de l'épaisseur
de la paraffine considérée. On a commencé
par une épaisseur initiale de 5cm, et on augmentait ainsi cette
épaisseur pour chaque simulation à un pas de 01cm. Les
résultats de la simulation MCNP sont donnés à chaque fois
dans un fichier output, où les valeurs de doses sont obtenues en
fonction de la distance entre les cellules étudiées et
l'épaisseur de la paraffine.
Les résultats obtenus à l'issue de cette
opération sont regroupés dans la figure suivante :
Figure 18 : la dose en fonction la distance.
Au premier coup d'oeil, on remarque que les 15 courbes de
débit de doses ont la même allure de décroissance. Ce qui
veut dire que la dose diminue progressivement au fur et à mesure que la
distance augmente.
On constate également que le débit de dose
diminue considérablement avec l'augmentation de l'épaisseur de la
paraffine.
A travers ces résultats on constate par exemple que
lorsque l'épaisseur de paraffine est de 5 cm, la dose reçue par
le travailleur à une distance de 200 cm de la source est aux environs de
2.33 mRm/h. Ceci dépasse clairement la dose recommandée au niveau
international qui est de 1 mRm/h.
Et lorsque l'épaisseur de paraffine passe à 20
cm, la dose reçue par le travailleur à une distance de 112.1 cm
est inférieure à 1mRm/h. Ceci représente une
amélioration palpable des conditions de travail et de radioprotection
des opérateurs de réacteurs sous-critique du CRNB.
Chapitre IV modélisation du dispositif porte
source neutronique
37
On voit bien que l'augmentation de la couche de la paraffine
abaisse d'une manière considérable le débit de dose
reçu par le personnel travaillant aux alentours de la source
neutronique. La question qui se pose ici est la suivante : Est-ce qu'on peut
aller au-delà de 20cm pour ce qui est de l'épaisseur de la
paraffine ? Pour répondre à une telle question, on devait prendre
en considération l'aspect poids du dispositif parce que le
système de soulèvement et de déplacement de ce dispositif
a des limites mécaniques et ne peut soulever des poids qui
dépassent les 30Kg.
IV. 4. Calcul du poids du dispositif porte source
Cette dernière partie de notre étude porte sur
la détermination du poids du dispositif porte-source. Il est à
rappeler que ce dispositif est porté par un bras dont la charge maximale
définie en haut. Nous allons déterminer le poids du dispositif
lorsque ses parois sont en aluminium. L'épaisseur de la paraffine sera
augmentée à chaque fois.
Pour calculer le poids, on utilisera l'équation suivante
:
ñ= m /v m=
ñ * V
Là où :
ñ : la densité volumique en (g/cm3) ;
m : La masse en (g) ;
V : Le volume en (cm3).
On a les dimensions du dispositif pour chaque épaisseur
de la paraffine. Ceci va nous permettre d'avoir le volume de chaque
élément et en fin on peut facilement avoir le poids
correspondant. Les résultats obtenus à l'issue de cette phase
sont résumés dans la courbe suivante :
Chapitre IV modélisation du dispositif porte
source neutronique
38
Figure 19 : poids du dispositif en aluminium en
fonction de l'épaisseur de la paraffine.
En examinant de près cette courbe, on voit bien que le
poids total du dispositif augmente d'une manière considérable en
fonction de l'épaisseur de la couche de la paraffine. Pour une
épaisseur de 20cm, ce poids dépasse clairement les 20Kg. Donc,
pour les matériaux utilisés jusqu'ici on et les contraintes
mécaniques du dispositif de soulèvement, on gardera la
donnée de 20cm comme épaisseur de la couche de
paraffine.
IV. 5. Conclusion
Au cours de ce chapitre, et en utilisant les données et
le savoir exhibés dans les chapitres précédents, nous
avons pu ressortir les données nécessaires à la conception
du dispositif porte source adressé dans ce PFE. Nos études et nos
simulations nous ont permis ainsi en premier lieu de choisir le matériau
de structure. Nous avons également défini l'épaisseur
optimale de la couche de la paraffine à travers une série de
simulation bien étudiées. Ces données sont maintenant
exploitables et peuvent dès à présent servir pour la
fabrication de ce dispositif.
39
Conclusion Générale
Conclusion Générale
En partant du principe stipulant que les risques liés
aux rayonnements émis par les sources radioactives en particulier les
sources de neutrons, sont très élevées et
représentent un danger pour les travailleurs autour des installations
utilisant ces sources. Et voulant protéger cette catégorie de
travailleurs au sein du réacteur sous-critique du CRNB contre tout
danger de ce genre, on s'est proposé la réalisation d'un
dispositif protecteur porte-source neutronique.
Ce dispositif jouera son rôle de radioprotection durant
le déplacement de la source depuis son lieu de rangement vers le coeur
du réacteur et inversement. La fabrication effective de ce dispositif
doit impérativement passer par les étapes de conception et de
dimensionnement. Cette dernière a fait l'objet du travail
réalisé dans le cadre de ce projet de fin d'étude.
Comme outil de travail, nous avons utilisé le code de
simulation Montre Carlo MCNP5. Une utilisation parallèle de ce code avec
les règles et les normes de radioprotections nous a permis de
réalisé tous les aspects du travail demandé. En premier
lieu, les travaux de simulation accomplie nous ont permis de choisir le
matériau de structure qui était l'Aluminium. Une fois cette phase
franchie, on est passé à la phase du dimensionnement proprement
dite. Ceci a été fait via une série de simulations bien
élaborées et qui ont débouché sur un choix optimal
de l'épaisseur de la couche de la paraffine à utiliser. Ce choix
a été renforcé par la suite à travers une
étude sur le poids admissible du dispositif porte-source.
Les données de simulation ainsi obtenues sont très
probantes et peuvent être exploité pour la fabrication de ce
dispositif.
Comme extension future visant à augmenter
l'efficacité de ce dispositif et à réduire son poids, on
se propose d'ajouter d'autres matériaux neutrophages au modèle
actuel. De telle manière à ce que l'effet de la paraffine sur les
neutrons (ralentisseur) sera renforcé par d'autres effets (absorbants)
et ce en ajoutant par exemple de la poudre du cadmium, du bore ou du gadolinium
à la paraffine déjà existante. Et suite aux
critères de disponibilité et du prix de ces matériaux, une
étude de simulation par MCNP5 serait d'un grand apport pour
déterminer les doses et les rapports de concentration des
matériaux à ajouter.
Par cette fin, nous tenons à signaler que la
réalisation de ce projet au sein du CRNB nous a été
bénéfique sur plusieurs plans. Entre autres, nous avons pu
enrichir notre savoir dans le domaine des réacteurs nucléaires et
des sources neutroniques. Nous avons également pu acquérir un
esprit de travail d'équipe et de méthodologie pour faire aboutir
un projet donné.
Les références
Les références
[1] de la Santé, Organisation Mondiale. «
Rayonnements ionisants, effets sur la santé et mesures de protection.
» Repéré à
http://www.
Who. Int/mediacentre/factsheets/fs371/fr (2016).
[2] AURENGO, ANDRE, and ROLAND MASSE. "Chapitre 3 La
radioprotection : un guide sur les objectifs à atteindre." Sciences du
démantèlement des installations nucléaires. EDP Sciences,
2021. 101-116.
[3] TITOUCHE WIDAD, « Notions de base de la
radioactivité », COMENA, université des sciences et
technologie HOUARI BOUMEDIEN, Mars 2022.
[4] HAUSMANN, EMILIE. Pour une meilleure radioprotection :
une coopération entre manipulateurs en électroradiologie et
infirmiers de bloc opératoire. Diss. Université de Lorraine,
2013.
[5] AUBERT, B. "Organisation de la radioprotection en
France." Journal de Radiologie 91.11 (2010) : 1201-1206.
[6] BRENAUT, CHRYSTEL. « La radioprotection dans le
nucléaire de proximité-Identification des activités et
caractérisation du risque radiologique », 2004
[7] GRANGER, JEAN ERIC. "LA RADIOPROTECTION AU SERVICE DE
MÉDECINE NUCLÉAIRE DE L'HÔPITAL IBN SINA." (2021).
[8] Gérard MAREY, « radioprotection,
rayonnements, dosimétrie, protection », 2014
[9] METIVIER, HENRI. "Radioprotection et ingénierie
nucléaire [Radiation shielding and nuclear engineering]." EDP
Sciences-INSTN, Paris (2006).
[10] Art. 17-JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE ALGERIENNE
N°27-13 avril 2005
[11] OURED ILHEM, BENSAADALLAH KHAOULA,
« Modélisation du canal horizontal de
neutronographie par la méthode de Monte Carlo »
mémoire pour l'obtention de diplôme master en physique.
Option : physique des rayonnements, université Ferhat Abbas
Sétif, 2020
[12] J.P. CUSSONNEAU, « INTERACTION RAYONNEMENTS MATIERE
», Ecole des Mines de Nantes
[13] DUSSEAU, PR LAURENT. "Interactions
Rayonnements-Matière." Institut d'Électronique du Sud (IES)
(2009).
[14] BARRÉ BERTRAND, « Maîtriser
l'énergie nucléaire, Encyclopédie de l'Environnement,
(2022), [en ligne ISSN 2555-0950]
Les références
[15] B. AISSA et B. TARIQ, "Caractérisation de la
résolution spatiale d'image induite par différents
systèmes de détection utilisés en imagerie neutronique",
mémoire d'ingéniorat en génie nucléaire,
université Ferhat Abbas, Sétif, Algérie, 2009
[16] KNOLL, GLENN F. Radiation detection and measurement.
JOHN WILEY & SONS, 2010.
[17] BERGMAN, A.A., ISAKOV, A.I., KAZARNOVSKIJ, M.V., POPOV,
JU.P., & SHAPIRO, F.L. (1965). Moderation of Neutrons Emitted by a Pulsed
Source and Neutron Spectrometry Based on Slowing-Down Time. International
Atomic Energy Agency (IAEA): IAEA
[18] UPMC M2 Ingénierie pour le Nucléaire
Neutronique 01. Introduction Générale Rappels
[19] LAMARSH, J. "Introduction to nuclear reactor theory/JOHN
R. LAMARSH." SERBIULA (sistema Librum 2.0) (2020).
[20] MARGUET, SERGE. La physique des réacteurs
nucléaires. Lavoisier, 2011.
[21] MUSTAPHA GUERRACHE, « Caractérisation d'un
système de détection d'images utilisé en tomographie
neutronique : Évaluation de la résolution et du contraste »,
université Ferhat Abbas Sétif, Mémoire de fin
d'étude, 2015/2016.
[22] X-5 Monte Carlo Team. "MCNP-A General Monte Carlo
N-Particle Transport Code, Version 5, LANL Report LA-UR-03-1987." (2003).
[23] SWEEZY, J. E. Los Alamos National Laboratory : MCNP-A
general Monte Carlo N-Particle transport code, version 5. Vol. 2.
LA-CP-03-0245, 2008.
[24] BRIESMEISTER, JUDITH F. "MCNPTM-A general Monte Carlo
N-particle transport code." Version 4C, LA-13709-M, Los Alamos National
Laboratory 2 (2000).
|