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Utilisation de programmes de surveillance de l'environnement dans la prévention des infections associées aux soins. le DAZO®, un outil au service de la performance en matière de bio-nettoyage et de la maitrise du risque infectieux


par Mélanie HOARAU
Université de Nantes - Diplôme Universitaire en Hygiène et Epidémiologie Infectieuse 2022
  

Disponible en mode multipage

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Sous la direction du Dr Magali BAUER-GRANDPIERRE

UNIVERSITÉ DE NANTES

UFR de Médecine et Techniques Médicales

Formation continue

Année universitaire 2021 2022

Mémoire pour l'obtention du

Diplôme Universitaire «Hygiène et Épidémiologie Infectieuse»

Présenté par

Mélanie HOARAU

Utilisation de programmes de surveillance de
l'environnement dans la prévention des infections

associées aux soins

Le DAZO®, un outil au service de la performance en
matière de bio-nettoyage et de la maitrise du risque

infectieux

1

2

REMERCIEMENTS

Je souhaite pouvoir adresser mes remerciements à tous ceux qui ont pu contribuer à l'élaboration de ce mémoire.

En premier lieu, je tiens particulièrement à remercier :

? L'ensemble de l'Equipe Opérationnelle d'Hygiène du Centre Hospitalier de Cholet :

o Le Dr Magali BAUER-GRANDPIERRE, Praticien Hygiéniste, pour son accompagnement tout au long de ce travail,

o Fabien LAMOUROUX, technicien bio-hygiéniste pour sa collaboration dans la réalisation des audits et pour son partage de connaissances sur le bio-nettoyage,

o Delphine PAILLAT, Marie POIRON, Sophie BARRETEAU (infirmières hygiénistes) et Françoise PENOT (assistante administrative) pour la confiance qu'elles m'ont accordée tout au long de cette année particulière.

? Didier LEPELLETIER et l'ensemble des intervenants pour leurs apports durant cette année de formation,

? Séverine RIGAULT, responsable des ventes régionales des laboratoires ANIOS® et Alix

MEURISSE, chargée de projet marketing ANIOS®, pour leur partenariat et leur soutien,

? Les cadres et les équipes des services dans lesquels j'ai pu mener mes audits, pour leur accueil, leur coopération et les échanges constructifs que nous avons pu avoir ensemble.

Je remercie également toutes les personnes qui ont cru en moi et qui m'ont encouragée durant ces derniers mois. Ma famille, mes amis et plusieurs de mes collègues de travail.

Enfin, je remercie mon conjoint et ma maman pour leur aide précieuse à la relecture et à la correction de ce mémoire.

3

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS 2

LISTE DES TABLEAUX 4

LISTE DES ABREVIATIONS 5

1. INTRODUCTION 6

1.1 Contexte théorique 7

1.2 Justification de l'étude 12

1.3 Hypothèse 15

1.4 Objectifs de l'étude 16

2 MATERIELS ET METHODES 17

2.1 Type d'étude 17

2.2 Lieu de l'étude et participants 18

2.3 Période de l'étude 19

2.3.1 Audits observationnels 19

2.3.2 Questionnaires 20

2.4 Recueil et analyse des données 20

2.4.1 Audits observationnels 20

2.4.2 Questionnaires 21

3 RESULTATS 22

3.1 Audits observationnels 22

3.1.1 Premier audit : baseline 22

3.1.2 Deuxième audit : après sensibilisation des équipes 26

3.2 Questionnaires 30

3.2.1 Questionnaire destinés aux professionnels 31

3.2.2 Questionnaires destinés aux cadres 34

4 DISCUSSION 36

4.1 Argumentation des résultats 36

4.2 Limites 39

5. CONCLUSION ET PERSPECTIVES 41

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 42

ANNEXES 45

4

LISTE DES ILLUSTRATIONS

Figure 1 : Cercle vicieux de la transmission d'infections 8

Figure 2 : Survie des agents pathogènes sur les surfaces environnementales 9

Figure 3 : Cartographie du service de cardiologie, suivi de l'épidémie de GEA 13

Figure 4 : Courbe épidémique et tableau synoptique, suivi épidémie GEA en cardiologie, avr. 2021 14

Figure 5 : Courbe épidémique et tableau synoptique, suivi épidémie BHRe en gériatrie, nov. 2021 15

Figure 6 : Déroulé de l'étude 19

Figure 7 : Calendrier de l'étude 19

Figure 8 : Taux de conformité du bio-nettoyage 1er audit 23

Figure 9 : Taux de conformité globale par objet, chambre patient, 1er audit 25

Figure 10 : Taux de conformité globale par objet, salle de bain, 1er audit 25

Figure 11 : Evolution du taux de conformité du bio-nettoyage par service 27

Figure 12 : Evolution du taux de conformité par objet, chambre patient 29

Figure 13 : Evolution du taux de conformité globale par objet, salle de bain 30

Figure 14 : Taux de retour par service des questionnaires destinés aux professionnels 31

Figure 15 : Type de formation reçue sur le bio-nettoyage selon la catégorie professionnelle 32

Figure 16 : Satisfaction des professionnels par service 33

Figure 17 : Réponses des professionnels aux questions 33

Figure 18 : Réponses des cadres au questionnaire 35

Figure 19 : Satisfaction globale des cadres 35

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Classification des locaux pour les établissements de santé 11

Tableau 2 : Résultats du 1er audit par service 22

Tableau 3 : Résultats 1er audit par objet et par service, chambre patient 24

Tableau 4 : Résultats 1er audit par objet et par service, salle de bain 24

Tableau 5 : Résultats du 2ème audit par service 26

Tableau 6 : Résultats 2ème audit par objet et par service, chambre patient 28

Tableau 7 : Résultats 1er audit par objet et par service, salle de bain 29

5

LISTE DES ABREVIATIONS

AP : Auxiliaire de Puériculture

AS : Aide-soignant

ASH : Agent de Service Hospitalier

BHRe : Bactérie Hautement Résistante aux antibiotiques

BMR : Bactérie Multi Résistante aux antibiotiques

CLIN : Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales

COVID-19 : maladie à coronavirus apparue en 2019

CPIAS : Centre d'Appui pour la Prévention des Infections Associées aux Soins

EHPAD : Etablissement d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes

EOH : Equipe Opérationnelle d'Hygiène

EPC : Entérobactérie Productrice de Carbapénémase

EPP : Evaluation des Pratiques Professionnelles

ETP : Equivalent Temps Plein

GEA : Gastro Entérite Aiguë

IAS : Infection Associée aux Soins

IRA : Infection Respiratoire Aiguë

MCO : Médecine Chirurgie Obstétrique

MPU 3/1 : Médecine Post Urgence Endocrinologie, Néphrologie, Infectiologie

RTH : Réseau Territorial d'Hygiène

SARS-COV-2 : virus responsable de la maladie COVID-19

SF2H : Société Française d'Hygiène Hospitalière

SSR : Soins de Suite et de Réadaptation

UHCD : Unité d'Hospitalisation de Courte Durée

USLD : Unité de Soins de Longue Durée

6

1. INTRODUCTION

Dans un article paru dans une des revues « Hygiènes » de 2012, Philippe BERTHELOT, alors Président de la Société Française d'Hygiène Hospitalière (SF2H), attirait l'attention sur « l'hyperactivité des établissements de santé et leur difficulté à maintenir des acquis en matière d'hygiène » (1). Bien que cette observation date d'une décennie, elle n'en demeure pas moins toujours d'actualité. Nous constatons malheureusement encore que de nombreux freins empêchent les équipes opérationnelles d'hygiène à développer et/ou maintenir les connaissances et compétences des professionnels en matière de lutte contre les infections nosocomiales.

L'Enquête Nationale de Prévalence réalisée en mai-juin 2017 montrait pourtant que la prévalence des patients infectés était de 4,98% [4,62-5,36] et que celle des infections nosocomiales de 5,21% [4,82-5,61]. On estime encore aujourd'hui le nombre de patients touchés par une infection nosocomiale à 750 000 cas par an pour 15 millions d'hospitalisations (2). Même si la survenue de ces infections nosocomiales est souvent liée à des interventions invasives, il ne faut pas omettre qu'une partie se veut aussi d'origine exogène par transmission croisée directe ou indirecte. A cet effet, il apparait donc primordial de continuer à promouvoir l'application des précautions « standard » à travers l'hygiène des mains, le port des équipements de protection individuelle, mais aussi la lutte contre le réservoir secondaire de micro-organismes que constitue l'environnement hospitalier.

Toutefois, sur ce dernier point, aucun texte ne légifère ni ne préconise un ratio temps/m2 par agent et les établissements sont seuls juges des budgets à allouer pour le personnel et le temps dédiés au bio-nettoyage. Or, il n'est pas rare de constater que certaines épidémies se développent, entre autres, par défaut de personnel qui se retrouve dans l'incapacité d'appliquer les bonnes pratiques en matière d'hygiène. Parallèlement, les services, travaillant déjà à flux tendu en termes de ressources humaines, peuvent rarement dégager le temps nécessaire - pour ne pas dire indispensable - à la formation des professionnels. De nombreux agents sont mis en poste sans connaissances ni compétences opérationnelles et les conséquences s'en ressentent rapidement. La crise sanitaire liée à la pandémie de SARS-COV-2 n'a fait qu'accentuer ce phénomène dans le domaine du bio-nettoyage avec un turn-over important de personnel dans les services et l'embauche rapide de personnes non qualifiées pour renforcer les équipes, sans avoir les moyens en amont de prodiguer les bases de l'hygiène hospitalière à ces nouveaux agents.

7

1.1 Contexte théorique

Depuis maintenant trente ans, une politique active de prévention des infections nosocomiales a été développée dans les établissements de santé. Pour faire suite à la mise en place des Comités de Lutte Contre les Infections Nosocomiales (CLIN) en 1988, une première version des « 100 recommandations pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales » a été publiée en 1992 par le groupe de travail placé auprès du Conseil Supérieur d'Hygiène Publique France (3). Ce document avait pour principal objectif de guider les présidents et membres des CLIN sur leurs missions, mais aussi de mettre en exergue les actions prioritaires à mettre en place. Une seconde version de ce guide a vu le jour en 1999, année durant laquelle le décret n°99-1034 du 6 décembre (4) obligea chaque établissement de santé, public ou privé, à élaborer un programme d'actions de lutte contre les infections nosocomiales et de se doter d'une Equipe Opérationnelle d'Hygiène (EOH). Il a aussi été demandé la mise en place de correspondants en hygiène, médicaux et paramédicaux, dans chaque service ou secteur d'activité, afin de travailler en étroite collaboration avec les EOH dans la mise en oeuvre d'actions visant à prévenir le risque infectieux.

L'infection nosocomiale définie en 1999 comme « toute infection qui survient au cours ou à la suite d'une hospitalisation, qui n'était ni présente ni en incubation à l'admission du patient », a été actualisée en 2007 par le Comité Technique des Infections Nosocomiales et des Infections liées aux Soins (CTINILS). Elle est désormais intégrée dans les Infections Associées aux Soins (IAS), et est considérée comme telle dès lors qu'elle « survient au cours ou au décours d'une prise en charge (diagnostique, thérapeutique, palliative, préventive ou éducative) et si elle n'était ni présente ni en incubation au début de la prise en charge » (5).

La prévention des infections nosocomiales est complexe car ces dernières sont souvent la conséquence de l'intrication de plusieurs facteurs de risque. S'il est rarement possible de maitriser tous les facteurs de risque liés aux patients, il est toutefois possible, voire primordial, de s'attacher à la prévention des risques en lien avec la qualité des soins et la maitrise de l'environnement hospitalier. Cette gestion du risque infectieux s'inscrit dès lors dans une démarche systémique de gestion globale des risques. La prise en charge des patients à l'hôpital se réalise au sein d'un système de santé impliquant des interactions complexes et des rapports humains inhérents au domaine des soins.

8

Aujourd'hui, il n'est plus à démontrer que la transmission d'agents pathogènes par différents vecteurs peut être à l'origine d'infections acquises en établissement de santé. Bien que les microorganismes soient issus de quatre grandes familles, les bactéries et les virus restent ceux majoritairement responsables des infections associées aux soins. Les deux types de bactéries les plus fréquemment retrouvées sont les cocci gram positifs (staphylococcus et streptococcus) et les bacilles gram négatifs (acinetobacter, pseudomonas, klebsiella).

En comprenant le cycle de l'infection, il apparait évident que la prévention et le contrôle des infections passe par la maitrise de mesures simples telles que le lavage des mains, le port des équipements de protection individuelle ou encore l'entretien des locaux (Cf. figure 1).

Figure 1 : Cercle vicieux de la transmission d'infections
Source : Brochure EMCOMPASS - Rendre Visible l'invisible

9

Figure 2 : Survie des agents pathogènes sur les surfaces environnementales
Source : Brochure EMCOMPASS - Rendre Visible l'invisible

Dans certaines conditions qui leur sont propices (température, humidité, type de surface...), les micro-organismes peuvent vivre de quelques heures à plusieurs jours (Cf. figure 2). C'est ainsi que les patients et professionnels exposés à ces agents pathogènes présents dans l'environnement peuvent se coloniser et/ou s'infecter. L'entretien de l'environnement, au sein des précautions « standard » représente donc une réelle action dans la prévention des transmissions croisées (6-7). Dans son livret « Surveiller et Prévenir les infections associées aux soins » publié en septembre 2010 (8), la SF2H reprend, entre autres, un ensemble de recommandations relatives à l'hygiène des locaux (R60 à R63) dans son chapitre « Environnement et circuits ». Ces dernières ont été reprises et étayées dans le guide de l'entretien des locaux, publié en novembre 2017 par le CPIAS Occitanie (9) qui définit le nettoyage comme une opération d'entretien permettant d'éliminer des surfaces les déchets, souillures particulaires, biologiques, organiques ou liquides à l'aide d'un détergent afin d'assurer une propreté visuelle. Ce procédé est possible grâce à la combinaison de différentes variables que sont : l'action mécanique, l'action chimique, la température et le temps d'action. Il en résulte alors une propreté macroscopique, indispensable à l'étape de désinfection.

10

Le nettoyage est à différencier du bio-nettoyage qui lui permet de réduire la contamination bactériologique des surfaces. Il est obtenu par une combinaison d'un nettoyage, de l'évacuation de la salissure et de produits utilisés, et de l'application d'un désinfectant. L'entretien des locaux en établissement de santé, alliant nettoyage et désinfection, contribue ainsi au confort du patient, à la sécurité des soins et à la maitrise du risque infectieux par réduction des réservoirs environnementaux dont le rôle n'est pas à négliger dans la transmission croisée.

Par ailleurs, l'entretien des locaux en établissement de soins se réalise selon une classification de niveau de risque infectieux qui tient compte de la diversité des locaux et du type d'activité pratiquée (Cf. tableau 1). Elle permet ainsi de définir la fréquence d'entretien et d'adapter le choix des méthodes, matériels et produits. De plus, il est à noter qu'en cas d'épidémie (IRA, GEA, BMR/BHRe, diarrhée à Clostridium Difficile...), l'entretien des locaux doit être renforcé par un entretien pluriquotidien avec si nécessaire l'utilisation de produits spécifiques.

11

Tableau 1 : Classification des locaux pour les établissements de santé

Quelles que soient les méthodes et techniques utilisées, l'entretien et la désinfection des locaux fait partie de la démarche qualité des établissements de santé. Cela implique donc la nécessité de mettre en place des procédures, de mettre à disposition les matériels et produits adaptés mais aussi de disposer de professionnels qualifiés et formés au bio-nettoyage. Les contrôles de l'environnement permettent d'évaluer la qualité de la prestation « entretien des locaux » mais aussi d'évaluer les besoins en sensibilisation / formation des professionnels.

12

1.2 Justification de l'étude

L'étude menée a été réalisée au sein du Centre Hospitalier de Cholet. Il s'agit d'un établissement public de 669 lits et 181 places situé dans le Maine et Loire, aux confins des départements de Vendée, Deux-Sèvres et Loire Atlantique. La structure propose une offre multidisciplinaire (médecine, chirurgie, obstétrique, SSR, EHPAD/USLD, psychiatrie) répartie en cinq pôles, sur quatre sites géographiques.

Afin d'assurer les missions en lien avec la prévention et le contrôle des infections, le Centre Hospitalier dispose d'une équipe opérationnelle d'hygiène composée d'un praticien hygiéniste (0.9 ETP dont 0.1 ETP sur le RTH du Choletais), d'une cadre de santé (0.8 ETP dont 0.6 TEP sur le RTH), de trois infirmières hygiénistes à temps plein (dont une détachée pour le RTH), d'un technicien bio hygiéniste (0.5 ETP) et d'une adjointe administrative (0.5 ETP).

Durant l'année 2021, deux épisodes épidémiques majeurs (en dehors de ceux rencontrés avec la COVID-19) ont été à l'origine d'une réflexion menée par l'EOH et ayant conduit à l'étude décrite dans ce travail.

? Épidémie de gastro entérite aigue

En avril 2021, le service de cardiologie s'est vu confronté à une épidémie de gastro entérite aiguë à Rotavirus. Suite à l'admission d'une patiente pour diarrhées importantes, 6 patients et 11 professionnels ont été contaminés. Lors des premières investigations faites par l'infirmière hygiéniste référente du service, les problématiques suivantes ont été mises en avant :

- Le bio-nettoyage des chambres n'était pas optimum faute de personnel (arrêt de travail de l'ASH, non remplacée)

- Le tablier n'était pas systématiquement porté lors des soins mouillants. Il n'était quasi pas

porté lors de la gestion des excréta et les soignants réalisaient des vidanges manuelles

- Les dispositifs médicaux n'étaient pas entretenus entre chaque patient

- L'entretien des claviers d'ordinateur et des téléphones n'était pas réalisé entre chaque

équipe

- Aucun flacon de solution hydro-alcoolique n'était disponible en salle de pause

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Au vu de ces éléments, il apparaissait évident qu'il s'agissait d'une transmission croisée par contact direct (via les mains contaminées des professionnels) ou indirect (via l'utilisation de matériel non nettoyé). En parallèle, la cartographie du service et le tableau synoptique réalisés (Cf. figures 3 et 4) ont également mis en évidence la forte probabilité d'une transmission croisée indirecte en lien avec l'environnement chez des patients infectés qui ont été hospitalisés dans une même chambre (soit en même temps, soit l'un à la suite de l'autre).

Figure 3 : Cartographie du service de cardiologie, suivi de l'épidémie de GEA

14

Figure 4 : Courbe épidémique et tableau synoptique, suivi épidémie GEA en cardiologie, avr. 2021

? Diffusion de BHRe EPC OXA 48

Sur l'ensemble de l'année 2021, plus d'une quarantaine d'hospitalisations de 25 patients porteurs de Bactéries Hautement Résistantes Emergentes (BHRe) ont été réalisées dans 9 services de MCO/SSR. Ces porteurs de germes EPC OXA 48 ont ainsi générés 720 contacts BHRe dont 214 en risque élevé (29,7%). Parmi ces patients contacts, 15 sont devenus porteurs à leur tour (7%), dont 8 à l'occasion d'une épidémie dans le service de gériatrie en janvier 2021 et 6 à l'occasion d'une nouvelle épidémie dans ce même service en novembre 2021 (Cf. figure 5). Les investigations menées lors de ces deux évènements avaient permis, entre autre, de mettre en évidence des défaillances au niveau du bio-nettoyage, probablement responsable d'une part de contamination par transmission croisée indirecte en lien avec l'environnement.

15

Figure 5 : Courbe épidémique et tableau synoptique, suivi épidémie BHRe en gériatrie, nov. 2021

1.3 Hypothèse

Dans le cadre de la mise en oeuvre des précautions « standard », l'équipe d'hygiène s'interroge sur deux points concernant l'entretien de l'environnement :

3 Les professionnels sont-ils au clair avec les bonnes pratiques de bio-nettoyage ? 3 Existe-t-il un manque de formation ? de compétences ?

16

Pour répondre à ces interrogations, l'EOH décide d'évaluer les pratiques des professionnels sur le terrain. Mais, les techniques d'observation en direct ont déjà été testées et ne fonctionnent pas. Les résultats sont souvent biaisés car les agents effectuant le bio-nettoyage se savent observés et ne réalisent pas leurs tâches selon leurs habitudes. Ils s'appliquent davantage et les résultats des observations réalisées sont souvent assez éloignés de la réalité. De ce fait, en partenariat avec les laboratoires ANIOS®, l'EOH décide donc de tester une nouvelle technique d'évaluation des pratiques professionnelles (EPP), basée sur l'utilisation d'un outil appelé DAZO® (gel de marquage à base de fluorescéine) et utilisé dans le cadre d'un programme de surveillance de l'environnent.

Nous partons de l'hypothèse selon laquelle l'utilisation d'un outil d'évaluation tel que le DAZO® permet de sensibiliser les professionnels et d'améliorer leur niveau de compétence en bio-nettoyage.

1.4 Objectifs de l'étude

Les objectifs de cette expérience sont donc de mesurer l'impact de l'implantation d'un nouvel outil d'évaluation des pratiques de bio-nettoyage :

- Principalement, en terme d'amélioration des pratiques professionnelles

- Secondairement, en terme de ressenti des professionnels et des cadres quant à l'utilisation d'une nouvelle méthode d'EPP

17

2 MATERIELS ET METHODES 2.1 Type d'étude

Cette étude prospective s'est appuyée sur les procédures institutionnelles d'entretien des locaux de l'établissement, rédigées à partir des recommandations de la SF2H sur les précautions « standard » et du guide de l'entretien des locaux dans les établissements de santé (CPIAS Nouvelle Aquitaine).

Deux types d'outils ont permis de répondre aux objectifs précédemment cités :

? Un audit basé sur des observations qualitatives de pratiques professionnelles, et visant à objectiver les faits observés,

? Des questionnaires :

o A destination des professionnels, permettant de recueillir leur ressenti sur la méthode employée et sur l'impact qu'elle aura pu avoir sur leurs pratiques professionnelles (Annexe 1),

o A destination des cadres pour savoir en quoi et comment l'audit aura été propice au réajustement des pratiques de l'équipe (Annexe 2)

Les observations réalisées se sont basées sur des bio-nettoyages de chambres, à l'occasion d'un départ de patient uniquement. Il n'a pas été question d'évaluer l'efficacité des produits détergents désinfectant utilisés mais plutôt la qualité de l'action mécanique réalisée à l'occasion du bio-nettoyage. Il a ainsi été possible de mettre en évidence les points de non-conformité et de mettre en place les réajustements nécessaires.

En pratique, les auditeurs (cadre de l'EOH et technicien bio-hygiéniste) allaient, le plus discrètement possible, déposer dans les chambres de patients sortant, des spots de gel de fluorescéine sur des objets prédéfinis. Après que le bio-nettoyage ait été réalisé dans les chambres, les auditeurs retournaient contrôler à l'aide d'une lampe à lumière noire si les spots précédemment apposés étaient encore présents ou non.

18

2.2 Lieu de l'étude et participants

V' Critère d'inclusion

Afin d'avoir un panel de service assez représentatif de l'établissement, les observations se sont portées sur huit services issus des cinq pôles du Centre Hospitalier de Cholet. Les services retenus ont été les suivants :

'3 Pôle de Rééducation Gériatrie : Médecine Gériatrique et SSR polyvalent

'3 Pôle Interventionnel Soins Aigus : Spécialités Chirurgicales (Chir 2/2) et Maternité

'3 Pôle Spécialités Médicales : Oncologie/ Hôpital de Jour et Médecine Post Urgence, Endocrinologie/Infectiologie/Néphrologie (MPU 3/1)

'3 Pôle Santé Mentale : Addictologie '3 Pôle Médicotechnique : UHCD

Bien que tous les professionnels soient concernés par le bio-nettoyage, les professionnels ciblés pour l'étude étaient les Agents de Service Hospitalier (ASH) dédiés aux missions de bio-nettoyage, les Aides-Soignants (AS) et les Auxiliaires de Puériculture (AP) présents les jours d'audit. Aucun critère spécifique n'a été défini que ce soit en termes d'ancienneté d'exercice dans la fonction ou de formation à l'entretien des locaux reçue ou non au préalable.

V' Cirières d'exclusion

Les établissements médico-sociaux (EHPAD) rattachés au Centre Hospitalier n'ont pas été retenus pour l'étude car le bio-nettoyage des chambres de ces structures est réalisé en grande partie par un prestataire extérieur. De la même façon, n'ont pas non plus été retenus les unités de consultations ni les blocs opératoires pour lesquels les critères de bio-nettoyage diffèrent de ceux observés dans l'étude.

2.3 Période de l'étude

2.3.1 Audits observationnels

Une fiche projet rédigée par l'EOH (Annexe 3) a permis de démarrer la phase de test en août - septembre 2021 dans six services de médecine, chirurgie et SSR. Suite à cela, et après quelques réajustements, l'étude a réellement pu démarrer en octobre 2021 (Cf. figure 6).

Août-Sept 2021

Paramétrage
Test
Adaptation
de l'outil

Démarrage de Poursuite de

Conception Préparation Projection

l'étude l'étude

Choix des services

Oct - Déc 2021

Contact des cadres

Rencontre des équipes

Oct 21 -Mars 22

1ers audits :
création de la
baseline (état
des lieux)

Sensibilisation des équipes

2ème audit

Avril-Sept. 2022

Accompagne-
ment/
formation des
professionnels

Sept. 2022 - ...

Audits à
distance

Déploiement
sur d'autres
services

Figure 6 : Déroulé de l'étude

Au préalable du démarrage effectif des observations, le cadre et les équipes de chaque unité ont été rencontrés afin d'expliciter l'objectif du travail et la méthode employée.

Le calendrier s'est déroulé ainsi à partir d'octobre 2021 (Cf. figure 7 et Annexe 4) :

Oct. 21

Nov. 21

Déc. 21

Jan. 22

Fév. 22

Mars 22

Avr. 22

Mai 22

Juin 22

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Rencontre cadres

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

et équipes

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1er audit

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

baseline

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Restitution

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sensibilisation

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2ème audit

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

+ Restitution

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Accompagnement des équipes / Formation

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

(poursuivis jusqu'en septembre)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

19

Figure 7 : Calendrier de l'étude

20

2.3.2 Questionnaires

Après avoir été testés auprès de cadres et de professionnels AS et ASH, les questionnaires ont été distribués dans les unités ayant fait partie de l'étude le 20 mai 2022, soit 2 mois et demi après la fin des derniers audits observationnels. Les personnes ciblées pour répondre étaient les 8 cadres des services concernés par l'étude et l'ensemble des agents ayant participés aux audits, soit 45 professionnels (AS, AP, ASH). Ils ont été récupérés au fil de l'eau jusqu'à la date limite de restitution du 24 juin 2022.

2.4 Recueil et analyse des données

2.4.1 Audits observationnels

Au total, 32 observations ont été réalisées par audit (8 services x 4 observations) soit un total de 64 observations sur l'ensemble de l'étude. Le recueil des données a été réalisé sur une grille d'observation, construite sous forme de tableau dans Excel, en concertation avec ANIOS®, pour définir les points critiques à observer dans une chambre de patient (Annexe 5). Les données ainsi recueillies sur papier ont ensuite été enregistrées sur IPad via le logiciel ECOLAB® qui reprenait tous les items à l'identique. (Annexe 6)

La transmission des données en temps réel permet de lire les résultats obtenus sur le tableau de bord en ligne du portail ECOLAB® (Annexe 7). Au fil des audits réalisés, le stockage sur le cloud donne la possibilité d'héberger et de générer des rapports instantanément. Cela permet ainsi de suivre l'évolution dans le temps, des résultats sur un graphique et dans des tableaux. Pour une analyse plus approfondie, l'outil détaille les scores obtenus à travers différents onglets :

? Baseline : pondération des premiers résultats permettant d'obtenir le niveau général de bio-nettoyage d'un établissement à T0 avant toute action de formation

? Résumé : affiche une vue globale et permet de suivre l'évolution des résultats dans le temps sur un graphique

? Heat map : permet de suivre ses résultats dans le temps (ratio objet/temps)

? Données détaillées : permet de croiser les résultats et d'analyser le niveau de bio-nettoyage à l'échelle d'un service, d'une chambre ou d'un objet. Si les noms des agents ont été renseignés cette fonctionnalité permet de voir les résultats de conformité par agent

21

? Résultats par zone : permet de différencier les résultats par zones observées : chambre départ, chambre au quotidien.

2.4.2 Questionnaires

Les questionnaires ont tous été envoyés en version papier. Ce choix a été fait afin de ne pas limiter le nombre de répondants. Nous avons en effet pensé aux professionnels qui ne sont pas très à l'aise avec les nouvelles techniques de communication ou qui n'ont pas accès à l'outil informatique. Les questionnaires étaient composés de quatre questions fermées, de trois questions semi ouvertes laissant la possibilité d'argumenter son choix et d'une question ouverte donnant l'opportunité d'apporter un commentaire général.

Le recueil des réponses aux questions fermées ou semi ouvertes a été fait dans un tableur Excel construit de telle sorte à pouvoir croiser un maximum de données pour l'analyse. Les commentaires libres apportés sur les quelques questions ouvertes ou semi-ouvertes ont été repris sous forme de mots/phrases clés avant de pouvoir les analyser et les confronter aux données quantitatives du reste du questionnaire et aux résultats des audits.

22

3 RESULTATS

3.1 Audits observationnels

Les résultats sont affichés dans le tableau de bord utilisé sous forme de pourcentages et à travers un code couleur correspondant à un niveau de conformité du bio-nettoyage :

Rouge : < 70%

Jaune : 70-80%

Vert : >= 80%

Nous avons repris ce code couleur pour répertorier les résultats dans les tableaux ci-après.

3.1.1 Premier audit : baseline

? Résultats généraux sur l'établissement

Les premières observations se sont déroulées du 26 octobre au 20 décembre 2021, à raison de quatre chambres par service. Les résultats obtenus sont répertoriés dans le tableau 2 ci-après :

Tableau 2 : Résultats du 1er audit par service

Services

Nb d'observations

Nb d'objets testés

Nb d'objets validés

Taux de conformité

Gériatrie

4

65

34

52,3%

SSR Polyvalent

4

60

48

80 %

Chir 2/2

4

66

42

63,6%

Maternité

4

64

40

62,5%

Oncologie/HDJ

4

65

41

63%

MPU 3/1

4

64

25

39%

Addictologie

4

64

33

51,5%

UHCD

4

63

12

19%

Seulement un service avait un taux de conformité égal à 80%, aucun n'avait de taux compris entre 70 et 80% et 7 avait un taux inférieur à 70% (Cf. tableau 2). Le taux global de conformité du bio-nettoyage des chambres à l'occasion d'un départ de patient s'élevait à 53 ,8% (275/511) [19-80] (Cf. figure 8).

Taux de conformité du bio-nettoyage sur l'établissement (baseline)

63%

UHCD

Addictologie

MPU 3/1

Oncologie/HDJ

19%

51,50%

39%

Moyenne
Établissement

53,8%

Services

 
 

Maternité

62,50%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Chir 2/2 63,60%

 
 
 

SSR Polyvalent 80%

 
 

Gériatrie

 

52,30%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%

Taux de conformité

23

Figure 8 : Taux de conformité du bio-nettoyage 1er audit

? Résultats détaillés par service

17 types d'objets ont été observés : 10 dans la partie chambre et 7 dans la salle de bain. Sur l'ensemble des services audités (Cf. tableaux 3 et 4) :

? Aucun objet n'avait de taux de conformité supérieur ou égal à 80%

? 1 avait un taux de conformité modéré à 75%

? 15 avaient un taux de conformité faible avec une moyenne de 56% [25-69]

24

Tableau 3 : Résultats 1er audit par objet et par service, chambre patient

CHAMBRE

Poignée
de
porte

Inter-
rupteur

Com-
mande
lit

Barrière lit

Télé-
phone

Adap-
table

Chevet

Fau-
teuil

Appel
malade

Inter-
phone

Gériatrie

75%

25%

67%

33%

50%

75%

33%

100%

50%

75%

SSR

Polyvalent

75%

50%

100%

75%

NA

100%

75%

100%

75%

50%

Chir 2/2

50%

50%

67%

100%

75%

75%

50%

100%

50%

75%

Maternité

75%

100%

25%

25%

75%

50%

50%

25%

75%

100%

Oncologie/
HDJ

50%

75%

75%

75%

0%

75%

100%

25%

25%

NA

MPU 3/1

0%

0%

75%

75%

NA

50%

75%

75%

25%

25%

Addictolo-
gie

25%

25%

75%

100%

NA

50%

50%

50%

25%

0%

UHCD

0%

0%

50%

50%

NA

25%

0%

50%

33%

25%

Total CH Baseline

44%

41%

67%

67%

50%

63%

54%

66%

45%

50%

Tableau 4 : Résultats 1er audit par objet et par service, salle de bain

SALLE DE BAIN

Poignée de
porte

Inter-
rupteur

Lavabo

Robinet-
terie

Chasse
d'eau

Main
courante
WC

Lunette
WC

Gériatrie

25%

25%

50%

50%

33%

25%

75%

SSR Polyvalent

0%

100%

100%

100%

100%

100%

100%

Chir 2/2

50%

50%

75%

75%

25%

50%

75%

Maternité

50%

NA

75%

100%

50%

100%

50%

Oncologie/HDJ

75%

NA

50%

75%

100%

NA

100%

MPU 3/1

0%

25%

100%

0%

0%

25%

75%

Addictologie

0%

100%

75%

75%

25%

75%

75%

UHCD

0%

0%

25%

0%

0%

0%

50%

Total CH Baseline

25%

50%

69%

59%

42%

47%

75%

70%

66% 67%

63%

80%

60%

50% 50%

50% 44% 45%

41%

40%

30%

20%

10%

0%

Objets

Taux de conformité

54%

25

Taux de conformité par objet, chambre patient

Figure 9 : Taux de conformité globale par objet, chambre patient, 1er audit

Taux de conformité globale par objet, salle de bain

80%

 

75%

 
 
 
 

70%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

69%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

59%

 
 

Taux de conformité

60%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

50%

47%

 
 
 
 

50%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

42%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

40%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

30%

 

25%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

20%

10%

0%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Poignée de Chasse d'eau Main courante Interrupteurs Robinetterie Lavabo Lunette WC

porte WC

Objets

Figure 10 : Taux de conformité globale par objet, salle de bain, 1er audit

26

Les résultats par service ont été présentés aux équipes en présentiel (Annexe 8). Les professionnels ont été sensibilisés sur les points avec des résultats non conformes. En général les poignées de porte et interrupteurs étaient les plus souvent oubliés (Cf. figures 9 et 10). Nous avons refait ensemble un point sur les précautions « standard » et revu l'ensemble des guides et fiches techniques disponibles sur l'établissement. A ce stade de l'étude, nous n'avons pas proposé d'accompagner les professionnels sur le terrain. Nous voulions analyser quel était l'impact d'un simple rappel sur les bonnes pratiques.

3.1.2 Deuxième audit : après sensibilisation des équipes

? Résultats généraux sur l'établissement

Les deuxièmes observations se sont déroulées du 11 janvier au 13 mai 2022 dans les mêmes conditions que les premières. Les résultats obtenus sont les suivants :

Tableau 5 : Résultats du 2ème audit par service

Services

Nb

d'observations

Nb d'objets
testés

Nb d'objets
validés

Rappel Taux
de conformité

baseline

Taux de
conformité

2ème audit

Progrès vs
baseline

Gériatrie

4

67

46

52,3%

68.6 %

+ 16,3 %

SSR Polyvalent

4

68

57

80 %

83,8 %

+ 3.8 %

Chir 2/2

4

68

48

63,6%

70,5 %

+ 6,9 %

Maternité

4

64

54

62,5%

84,3 %

+ 21,8 %

Oncologie/HDJ

4

65

44

63%

67,6 %

+ 4,6 %

MPU 3/1

4

65

49

39%

75,3 %

+ 36.3 %

Addictologie

4

64

51

51,5%

79,6%

+ 28,1 %

UHCD

4

59

53

19%

89,8 %

+ 70,8 %

27

A l'occasion de ce deuxième audit (Cf. tableau 5) :

? 3 services avaient un taux de conformité supérieur ou égal à 80%, soit 2 services de plus qu'au moment du premier audit

? 3 services avaient un taux compris entre 70 et 80%, soit 3 de plus qu'au moment du premier audit (dont un atteignant quasiment les 80%)

? 2 avaient un taux inférieur à 70%, soit 5 services de moins qu'à l'occasion du premier audit

Une augmentation de 23.6% du taux de conformité du bio-nettoyage des chambres a été observée dans tous les services (Cf. figure 11). Le taux global de conformité sur ce deuxième audit s'élevait à 77,4% (402/520) [67,2-89,8].

L'augmentation du taux de conformité des objets testés lors du premier audit (53,8%) et du 2ème audit (77, 4%) est statistiquement significative (test XI2, p=2.9 10-36, á=0.05).

Taux de conformité

100,00%

40,00%

90,00%

80,00%

70,00%

60,00%

50,00%

30,00%

20,00%

10,00%

0,00%

Evolution du taux de conformité du bio-nettoyage sur l'établissement

Baseline 2ème audit

Services

Figure 11 : Evolution du taux de conformité du bio-nettoyage par service

28

? Résultats détaillés par service

Au même titre que pour le premier audit, 17 types d'objets ont été observés : 10 dans la partie chambre et 7 dans la salle de bain (Cf. tableaux 6 et 7). Sur l'ensemble de l'établissement :

? 8 d'entre eux avaient un taux de conformité supérieur à 80% avec une moyenne de de 93.25% [83-100], contre zéro à l'occasion du 1er audit

? 3 avaient un taux de conformité modéré avec une moyenne de 74,7% [71-78], contre un seul

à l'occasion du 1er audit

? 6 avaient un taux moyen de conformité inférieur à 70% avec une moyenne de 58,2% [38-69], contre 15 à l'occasion du 1er audit

Tableau 6 : Résultats 2ème audit par objet et par service, chambre patient

CHAMBRE

Poignée
de
porte

Inter-
rupteur

Com-
mande
lit

Barrière
lit

Télé-
phone

Adap-
table

Chevet

Fau-
teuil

Appel
malade

Inter-
phone

Gériatrie

25%

25%

50%

75%

75%

100%

75%

67%

100%

25%

SSR

Polyvalent

50%

100%

75%

25%

100%

100%

100%

75%

100%

100%

Chir 2/2

25%

NA

75%

75%

75%

100%

100%

50%

100%

25%

Maternité

50%

100%

100%

75%

100%

100%

50%

100%

100%

100%

Oncologie
/HDJ

25%

25%

50%

50%

50%

75%

100%

25%

100%

100%

MPU 3/1

25%

25%

50%

75%

100%

100%

100%

75%

100%

50%

Addictolog

ie

25%

25%

50%

100%

NA

100%

100%

75%

100%

50%

UHCD

75%

50%

100%

75%

NA

100%

100%

100%

100%

100%

Rappel
total CH
Baseline

44%

41%

67%

67%

50%

63%

54%

66%

45%

50%

Total CH 2ème audit

38%

44%

69%

69%

83%

97%

91%

71%

100%

69%

Progrès vs - 6% + 3% + 2% + 2% +33 % + 34% + 37% + 5% + 55% + 19%

baseline

29

Tableau 7 : Résultats 1er audit par objet et par service, salle de bain

SALLE DE BAIN

Poignée de
porte

Inter-
rupteur

Lavabo

Robinet-
terie

Chasse
d'eau

Main
courante
WC

Lunette
WC

Gériatrie

100%

25%

100%

75%

75%

100%

75%

SSR Polyvalent

75%

100%

100%

50%

100%

75%

100%

Chir 2/2

50%

25%

100%

100%

100%

100%

100%

Maternité

75%

NA

75%

50%

100%

100%

75%

Oncologie/HDJ

75%

NA

50%

100%

100%

NA

100%

MPU 3/1

50%

75%

100%

100%

100%

75%

100%

Addictologie

75%

75%

100%

100%

100%

100%

100%

UHCD

100%

NA

100%

50%

100%

100%

100%

Rappel total CH Baseline

25%

50%

69%

59%

42%

47%

75%

Total CH 2ème audit

75%

60%

91%

78%

97%

93%

94%

Progrès vs baseline

+ 50%

+ 10%

+ 72%

+ 19%

+ 55%

+ 46%

+ 19%

Evolution du taux de conformité globale par objet, chambre patient

Objets

120%

100%

97%

100%

91%

Taux de conformité

40%

80%

60%

20%

0%

44%

38%

83%

69%

71% 69%

1er audit 2eme audit

Figure 12 : Evolution du taux de conformité par objet, chambre patient

30

Evolution du taux de conformité globale par objet, salle de bain

100%

94%

91%

97% 93%

Taux de conformité

78%

75%

80%

60%

60%

40%

20%

0%

120%

Poignée de Chasse d'eau Main courante Interrupteurs Robinetterie Lavabo Lunette WC

porte WC

Objets

1er audit 2ème audit

Figure 13 : Evolution du taux de conformité globale par objet, salle de bain

Même si certains résultats restent encore non-conformes, les résultats mettent en évidence une réelle amélioration des pratiques au niveau du bio-nettoyage des chambres avec une progression allant de + 2% à + 72% pour 16 des 17 objets observés (Cf. figures 12 et 13).

3.2 Questionnaires

Sur 45 questionnaires envoyés aux professionnels, 32 ont été renseignés, soit un taux de retour de 71,1%. Les professionnels de l'UHCD sont les seuls à ne pas avoir répondu à l'enquête. En gériatrie, malgré nos relances, un seul agent a rendu son questionnaire (Cf. figure 14).

Sur 8 questionnaires envoyés aux cadres, 7 ont été renseignés, soit un taux de retour de 87,5%. Le seul questionnaire manquant concerne un cadre qui était en arrêt de travail sur la période de l'enquête.

Nb de questionnaires

6

5

4

3

2

100,0

Taux de retour

80,0

60,0

40,0

20,0

0,0

Taux de retour, par service, des questionnaires destinés aux professionnels

8

7

1

0

Chir 2/2

Gériatrie

Maternité

Addicto

MPU 3/1

UHCD

SDS

HDJ Onco

Envoyés

7

6

6

4

6

4

6

6

Récupérés

7

1

6

4

4

0

4

6

%

100,0

16,7

100,0

100,0

66,7

0,0

66,7

100,0

Services

Envoyés Récupérés %

120,0

31

Figure 14 : Taux de retour par service des questionnaires destinés aux professionnels

3.2.1 Questionnaire destinés aux professionnels

Sur les 32 professionnels ayant répondu, 11 étaient ASH (34%), 16 aides-soignants (50%) et 5 auxiliaires de puériculture (16%). Parmi cet ensemble, 4 étaient correspondants en hygiène (3 ASH et 1 AS)

La moitié des professionnels interrogés avaient plus de 10 ans d'ancienneté dans l'établissement et seulement 13 agents affirmaient avoir reçu une formation sur le bio nettoyage : 23% avant l'embauche au Centre Hospitalier, 39% par un pair sous forme de tutorat et 38% par le technicien bio hygiéniste de l'EOH dans le cadre de la formation continue (Cf figure 15).

Type de formation par catégorie professionnelle

14

Aucune En externe Tutorat Interne 1jour Interne 1h Non répondu

Type de formation

ASH AS/AP

Nombre de professionnels

12

10

4

8

6

0

2

32

Figure 15 : Type de formation reçue sur le bio-nettoyage selon la catégorie professionnelle

Bien que les notes attribuées (sur une échelle de 1 à 10) à la méthode employée pour les audits soient assez disparates d'un professionnel à un autre et d'un service à un autre (Cf. figure 16), 58% des répondants affirment avoir bien vécu l'audit. Le degré de satisfaction de ces derniers se traduit à travers une note moyenne de 7/10 [5-10].

La majorité des agents a trouvé l'outil ludique (90 ,3%) et un peu plus de la moitié (51,6%) a trouvé que la méthode utilisée avait pu donner du sens à leur travail. Près de la moitié ne souhaite pas que la méthode soit reconduite et les professionnels expliquent en commentaire qu'ils préfèreraient que l'outil soit utilisé sur des temps de formation.

Même si certaines réponses pourraient laisser à penser que l'étude n'a pas donné entière satisfaction à tout le monde, il semble important de mettre en avant qu'elle a quand même permis à une majorité de professionnels de découvrir ou redécouvrir les procédures (62,5%) et de mettre à jour leurs connaissances théoriques (65,6%) et leur pratique (84,3%) (Cf. figure 17).

Moyenne des notes attribuées par service

Chir 2/2

Moyenne

= 6/10

Services

Gériatrie

Maternité

SSR

MPU 3/1

Onco/HDJ

Addictologie

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

Notes

33

Figure 16 : Satisfaction des professionnels par service

Réponses des professionnels aux questions

35

30

 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 
 
 

3

 
 
 
 
 

25

 

12

 

11

 
 
 

13

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

15

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

14

 

20

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

15

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

28

 
 
 
 
 
 
 
 

27

 
 
 
 

10

 

20

 

21

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

18

16

15

 

5

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Outil ludique (Re) découvrir MAJ des MAJ de la Audit bien vécu Donner du sens Souhait de

les procédures connaissances pratique au travail réutiliser la

théoriques méthode et

l'outil

Questions

OUI NON

Nombre de répondants

Figure 17 : Réponses des professionnels aux questions

34

3.2.2 Questionnaires destinés aux cadres

L'ensemble des cadres est satisfait de l'audit mené et de l'outil utilisé pour le faire, qu'ils ont unanimement trouvé pédagogique (Cf. figure 18).

Tous s'accordent à dire que l'audit leur a permis de mobiliser les équipes sur le bio-nettoyage et de mettre en place des actions, parmi lesquelles :

· Sensibilisation des équipes sur la place du bio-nettoyage en établissement de santé

· Mise en place d'une nouvelle organisation du bio-nettoyage

· Mise en place d'outil (aide mnémotechnique)

· Mise à jour des classeurs sur l'entretien des locaux

· Mise en place de nouveaux correspondants en hygiène

Tous les cadres ont bien vécu les audits et souhaitent que la méthode soit de nouveau utilisée pour les raisons suivantes :

· Outil très visuel et démonstratif pour les professionnels

· Permet de faire un rappel des bonnes pratiques

· Permet de mesurer la qualité du bio-nettoyage

· Permet d'évaluer les missions des professionnels

· Valorise l'importance du bio-nettoyage

· Redonne du sens aux actions

D'une manière générale, les cadres qualifient la méthode de simple et efficace, et estiment qu'elle permet une amélioration des pratiques. Plusieurs sont d'accord pour dire que cela donne du sens aux tâches de bio-nettoyage et permet de valoriser les agents en charge de ces missions. Certains proposent que les correspondants en hygiène puissent s'imprégner de la méthode pour la reproduire de façon périodique au sein de leur service.

Globalement, les cadres sont plutôt satisfaits de l'étude menée avec une moyenne de 8,86 [8-10] sur une échelle de satisfaction allant de 0 à 10 (Cf. figure 19).

Réponses des cadres aux questions

8

7

6

5

4

3

Nombre de répondants

2

1

0

Outil Resensibiliser Mettre en place Inscrire des Audit bien vécu Redonner du Outil et

pédagogique équipe aux actions professionnels sens à l'activité méthode de

procédures aux formations de bio- nouveau utilisés

nettoyage au CH ?

Questions

OUI NON

35

Figure 18 : Réponses des cadres au questionnaire

Satisfaction des cadres par service

Services

Addictologie

Onco/HDJ

Maternité

Gériatrie

MPU 3/1

Chir 2/2

SSR

0 2 4 6 8 10 12

Moyenne =

8,86 / 10

Note sur 10

Figure 19 : Satisfaction globale des cadres

36

4 DISCUSSION

4.1 Argumentation des résultats

Cette étude analytique teste la plus-value de l'utilisation d'un outil d'évaluation dans un programme de surveillance de l'environnement afin de voir s'il permet de sensibiliser les professionnels et ainsi, d'améliorer leur niveau de compétence en bio-nettoyage.

Le travail de collaboration entre services de soins et EOH a permis une amélioration des résultats entre le premier et le deuxième audit. Ainsi, le taux global de conformité du bio-nettoyage des chambres à l'occasion d'un départ de patient s'est amélioré significativement de 23.6% pour atteindre 77,4%. Même pour les services pour lesquels le taux restait inférieur à 70% de conformité, une amélioration de 4% à presque 22% a été observée. Les hausses de plus de 50% concernaient l'appel malade, la poignée de porte de la salle de bain, le bouton poussoir de la chasse d'eau et le lavabo. Par ailleurs, l'amélioration n'avait pas été significative sur les interrupteurs de la chambre (+3%) ni sur les télécommandes ou barrières de lit (+2%). Une baisse de 6% a même été constatée sur les poignées de porte des chambres. De nouveaux échanges avec les équipes ont permis de comprendre ce dernier résultat en lien avec des pratiques différentes (plusieurs se contentant de nettoyer uniquement la poignée mais pas le pourtour où le spot de fluorescéine avait parfois été apposé).

Les résultats bruts des 511 objets observés lors du 1er audit permettaient d'avoir une image à un instant T des pratiques de bio-nettoyage mais ne permettaient pas de tirer de conclusions objectives. Seules les discussions et les échanges que nous avons pu avoir avec les professionnels au moment des restitutions de résultats et des temps de sensibilisation ont permis d'objectiver les taux obtenus. Nous avons beaucoup insisté sur le fait que le chiffre brut n'était pas une note mais un indicateur nous permettant de réfléchir à nos pratiques et de travailler ensemble (équipe de soins / EOH) afin de définir des axes d'amélioration. L'ensemble des professionnels a adhéré au discours et a trouvé la méthode innovante et pédagogique. Les professionnels ont pu mettre en avant les arguments qui pourraient expliquer leur faible taux de conformité lors de ce premier audit. Ils ont ainsi pu soulever les éléments suivants :

37

'3 Bio-nettoyage à plusieurs avec des transmissions pas toujours claires sur les tâches réalisées et restant à faire

'3 Interruptions fréquentes de tâches

'3 Nombreux départs et/ou changements de chambre dans une journée

'3 Habitudes/routine prenant le dessus sur les bonnes pratiques

'3 Pratiques différentes selon que le bio-nettoyage est réalisé par un aide-soignant ou un ASH

'3 Manque de ressources humaines (en lien avec des arrêts de travail ou une inadéquation entre l'effectif alloué et les besoins réels)

A la suite de cela, ils ont travaillé en équipe et avec leur cadre pour tenter de trouver des solutions afin de palier leurs manquements. L'audit a permis à certaines équipes de retravailler sur leur communication et sur l'importance des transmissions laissées aux collègues de façon à optimiser le bio-nettoyage des chambres. Certains ont mis en place des outils mnémotechniques afin de ne plus oublier certains points critiques dans les chambres (exemple : mot clé « PIS » pour Poignée-Interrupteur-Sonnette). D'autres ont changé leurs organisations de travail ou leur mode de transmission d'information aux collègues. Plusieurs autres encore ont souhaité voir la façon dont l'outil était utilisé pour mieux comprendre leurs résultats et ont, de ce fait, souhaité être accompagnés dans leur tâches pour tenter d'apporter des mesures correctives sur les points défaillants.

L'étude réalisée rapporte des résultats similaires à ceux déjà observés dans des études antérieures. En effet, une évaluation du même type, réalisée en janvier 2008 dans une unité de soins intensifs, démontrait que, sur 2320 objets testés dans 197 chambres, le taux de conformité du bio-nettoyage n'atteignait que 57,1%. La variabilité était importante selon le type d'objet : 80% pour lunettes de toilette et lavabos mais moins de 30% pour d'autres objets dit « critiques » et à haut risque d'être contaminés (10). De même, une étude réalisée en juin 2011, toujours dans des unités de soins intensifs, a démontré que le taux de conformité du bio-nettoyage de 15 objets critiques avait évolué de 52% à 60% après une formation dispensée aux professionnels. Une amélioration continue avait pu être observée au cours des mois suivant avec des taux atteignant 83% (11).

38

En parallèle des audits, les questionnaires ont pu mettre en avant que l'étude avait permis à plus de 62 % des professionnels de découvrir ou redécouvrir les procédures institutionnelles sur le bio-nettoyage. Nous avions en effet pris soin de les (re)présenter aux équipes au moment des temps de sensibilisation après le 1er audit et en avions profité pour remettre à jour leur classeur « entretien des locaux » avec les dernières procédures et fiches techniques. Parmi les 18 répondants à cette question, 10 n'avaient jamais reçu de formation et 6 des 8 ayant été formés (tout type de formation confondu) étaient dans l'établissement depuis plus de 10 ans. Ces retours ont amené l'EOH à réfléchir sur la mise en place d'une formation des nouveaux arrivants et sur les besoins en recyclage. La réflexion est engagée sur les moyens et méthodes à mettre en place.

Presque deux tiers des personnes interrogées (65,6%) ont estimé que l'audit leur avait permis de mettre à jour leurs connaissances théoriques et 27 professionnels (84.3%) ont affirmé que cela leur avait permis de réajuster leurs pratiques. Près de 51,6% sont d'accord pour dire que cela avait donné du sens à leur travail. Pour les autres, ils expliquent dans les commentaires avoir le sentiment de bien faire leur travail mais de ne pas disposer d'assez de moyens humains et de temps pour répondre parfaitement aux exigences demandées en termes de bio-nettoyage. La totalité des auxiliaires de puériculture pensent, quant à elles, que cette étude n'a donné aucun sens à leur travail qui ne réside pas en premier lieu dans le bio-nettoyage des chambres mais dans les soins aux nouveau-nés et l'accompagnement des mamans.

La moitié des agents et 100% des cadres seraient d'accord pour que la méthode soit de nouveau utilisée sur l'établissement. Les arguments retrouvés sont l'évaluation de la conformité du bio-nettoyage, la remise en question des pratiques et la prise de conscience de la place du bio-nettoyage dans la lutte contre le risque infectieux lié à l'environnement.

Nombreux sont ceux qui ont exprimé le souhait de pouvoir bénéficier de davantage de temps de formation. A cet effet, l'EOH a doublé le nombre de créneaux de formation pour proposer 4 journées au lieu des 2 initialement prévues sur l'année. 8 professionnels issus des services audités ont ainsi pu être inscrits par leur cadre à la première journée de formation dispensée en juin 2022.

39

Les premiers résultats de cette étude sont globalement assez encourageants. L'établissement doit encore travailler autour de la culture qualité de façon à ce que les équipes ne vivent pas les EPP comme un contrôle mais plutôt comme une plus-value dans leur pratique. Le ressenti a été meilleur pour les professionnels des services dans lesquels on retrouvait une implication certaine du cadre avec fédération de son équipe autour de la qualité et de la sécurité des prises en soins.

A partir des éléments recueillis à travers ce travail, nous pourrions valider notre hypothèse de départ selon laquelle l'utilisation d'un outil d'évaluation tel que le DAZO® permet de sensibiliser les professionnels et d'améliorer leur niveau de compétence en bio-nettoyage.

Le DAZO® est un outil qui permet d'avoir un suivi régulier des pratiques de bio-nettoyage et de suivre l'évolution de l'observance par service, par équipe, par type d'objet. Il facilite l'analyse et le partage d'informations et permet de définir un plan d'amélioration continue. A cet effet, l'outil DAZO® permet d'augmenter les performances de bio-nettoyage à travers des temps de sensibilisation permettant un réajustement des pratiques. Mais il est important de noter également que la communication et la relation de collaboration avec les équipes sont un maillon indispensable à l'optimisation de la méthode.

4.2 Limites

L'étude, telle que réalisée, a présenté certains biais pouvant avoir un impact sur la représentativité des résultats :

? Pour certains services, les professionnels nous ayant identifié, prévenaient leurs collègues de notre passage,

? Les observations ne se faisant pas en temps réel, la catégorie professionnelle des agents ayant réalisés le bio nettoyage n'a pas été renseignée dans la base de données. Ce n'est qu'après discussion avec l'équipe au moment des restitutions que nous nous apercevions que selon qui des AS ou des ASH réalisait la tâche, les résultats n'étaient pas les mêmes.

40

D'autre part, la réalisation des audits n'a pas toujours été simple de par les aléas du quotidien au niveau des organisations de soins. Ainsi, nous pouvons noter les points suivants :

? Ecart entre le prévisionnel et le réel dans la mise en oeuvre du planning d'audit en lien avec des modifications de l'heure de départ du patient, un retard dans la réalisation bio-nettoyage, ou encore des annulations de sorties

? Certains audits réalisés en deux temps (car pas 4 départs le même jour) : les équipes nous identifiaient et modifiaient leurs pratiques.

Enfin, d'un point de vue technique, nous pouvons souligner que, bien que le logiciel ECOLAB® soit un outil performant, son utilisation actuelle ne permet pas d'être totalement autonome sur ses manipulations. En effet, toute donnée enregistrée ne peut plus être modifiée par l'utilisateur lui-même et nécessite une assistance après requête au niveau des Etats-Unis. Cela impacte donc la rapidité avec laquelle peuvent être analysées les données (delta temps lié au décalage horaire USA/France). De la même façon, l'utilisateur ne peut pas lui-même clôturer la saisie de ses observations mais doit en faire la demande afin de pouvoir poursuivre ses audits. Il n'en demeure pas moins que l'outil permet une analyse efficace des données et un suivi de l'évolution des résultats dans le temps.

41

5. CONCLUSION ET PERSPECTIVES

Les services ayant participé à l'étude sont informés que l'EOH poursuivra le travail engagé dans les mois et années à venir en réalisant de temps à autres de nouveaux audits. Au fil du temps, nous pourrons inclure d'autres services et déployer également cette méthodologie auprès des établissements sanitaires et médico-sociaux du réseau territorial d'hygiène du Choletais. A cet effet, il sera nécessaire de poursuivre le partenariat fait avec les laboratoires ANIOS® afin de construire un modèle de grille spécifique aux établissements médico-sociaux.

ANIOS ayant développé un module spécifique aux blocs opératoires durant cette étude, nous avons également commencé à auditer les pratiques de bio-nettoyage dans les blocs opératoires (conventionnels, ambulatoires et obstétricaux). Les premiers résultats ont, pour l'heure, permis de mettre en avant la nécessité d'ajuster nos procédures institutionnelles afin de faire corréler au mieux les recommandations nationales et possibilités en termes de pratiques sur le terrain.

L'ensemble du travail ainsi mené jusqu'à présent sera présenté en CLIN, en réunions d'encadrement, de correspondants ainsi qu'aux équipes ayant participés. Les directions seront également informées afin de valoriser l'outil et d'en expliquer la plus-value dans le cadre de la formation et du suivi des acquis des professionnels en charge du bio-nettoyage sur l'établissement.

42

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1. BERTHELOT, P. (2012). Où va l'hygiène dans nos établissements de santé. Hygiènes, volume XX (n° 4), pp 197-198

2. DANIAU, C, et al. (2018). Enquête nationale de prévalence des infections nosocomiales et des traitements anti-infectieux en établissements de santé, France, Mai-Juin 2017. Rapport de Santé Publique France.

3. 100 recommandations pour la surveillance et prévention des infections associées aux soins. [En ligne]. 1999. [Consulté le 30/01/22]. Disponible à partir de : https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/100 recommandations.pdf

4. République Française. Décret no 99-1034 du 6 décembre 1999 relatif à l'organisation de la lutte contre les infections nosocomiales dans les établissements de santé [En ligne]. 1999.

:

[Consulté le 23/11/21]. Disponible à partir de

https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000213452

5. Ministère des solidarités et de la santé. Les infections nosocomiales. [En ligne]. 2018. [Consulté le 23/11/21]. Disponible à partir de : https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-infectieuses/article/les-infections-nosocomiales

6. Société française d'Hygiène Hospitalière, Actualisation des Précautions standard, Hygiènes, Juin 2017

7. Société française d'Hygiène Hospitalière, Prévention de la transmission croisée : précautions complémentaires contact, Hygiènes, Avril 2009

8.

43

Société française d'Hygiène Hospitalière, Surveiller et prévenir les infections associées aux soins, Hygiènes, Septembre 2010

9. Entretien des locaux dans les établissements de santé et établissements médico-sociaux. Recommandations de bonnes pratiques, CPias Nouvelle-Aquitaine, Novembre 2017

10. CARLING PC ; et al. Intensive care unit environmental cleaning : an evaluation in sixteen hospitals using a novel assessment tool. J Hosp Infect, Janvier 2008

11. FITZGERALD T. et al. Environmental services performance improvement in the ICU using a clening cheklist, educational video, and fluorescent marking solutions with rapid cycle feedback. Juin 2011

12. VASSELLE, A. Rapport sur la politique de lutte contre les infections nosocomiales. [En ligne]. 2006. [Consulté le 23/11/21]. Disponible à partir de : https://www.senat.fr/rap/r05-421/r05-421mono.html

13. World Health Organization. Core competencies for infection prevention and control professionals. Geneva 2020. [Consulté le 23/11/21]. Disponible à partir de : https://www.who.int/publications/i/item/9789240011656

14. Guide pédagogique de l'OMS pour la sécurité des patients. [Consulté le 1/02/22]. Disponible

à partir de : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2015-
12/resumemodule3.pdf

15. Bio-nettoyage : principe et Organisations. Décembre 2011. [Consulté le 15/12/21].

Disponible à partir de : http://www.cpias-
auvergnerhonealpes.fr/DocReco/FichePratique/FIP2012BionettoyageOrganisation.pdf

16. 44

Shaheen Mehtar, et al. Guide to infection control in the healthcare setting. [En ligne]. 2018.

[Consulté le 09/05/22]. Disponible à partir de : https://isid.org/wp-
content/uploads/2019/07/ISID GUIDE PATIENT AREAS.pdf

17. Direction Générale de la santé. Surveillance microbiologique de l'environnement dans les établissements de santé. [En ligne]. 2002. [Consulté le 09/05/22]. Disponible à partir de : https://www.lxbio.fr/wp-content/upfileslxbio/2012/02/envpdf152-ctin2002.pdf

45

ANNEXES

ANNEXE 1 : Questionnaire à destination des professionnels

Vous avez fait partie des services ayant participé aux audits que j'ai réalisé sur le bio nettoyage dans le cadre de mon mémoire de DU Hygiène. J'aimerai connaitre votre avis sur la méthode utilisée pour réaliser ces audits. Je vous remercie de bien vouloir consacrer 5 minutes de votre précieux temps pour répondre au questionnaire ci-dessous.

Service : Catégorie professionnelle : ASH AS Autre

Année de prise de fonction au CH : Correspondant hygiène

Type formation reçue :

q Aucune

q

Année de formation :

Tutorat (par un pair)

q En interne avec un hygiéniste : 1h 1 journée

q En externe (avant embauche au Centre Hospitalier)

L'outil utilisé lors des audits (gel de fluorescéine DAZO®) est ludique Oui Non L'audit vous a permis de (re)découvrir les procédures sur le bio nettoyage Oui Non L'audit vous a permis de mettre à jour vos connaissances théoriques Oui Non L'audit vous a permis de réajuster vos pratiques Oui Non

Vous avez bien vécu l'audit Oui Non Si non, pourquoi ?

L'audit a permis de donner du sens à votre travail Oui Non Si oui, en quoi - Si non, pourquoi ?

Souhaitez-vous que l'outil et la méthode soit utilisés à nouveau au CH ? Oui Non Pourquoi ?

Avez-vous des remarques à apporter sur l'outil, la méthode, votre ressenti ?

46

Globalement, quelle note accorderiez-vous à la méthode employée pour réaliser les audits sur le bio nettoyage ? (1 = totalement insatisfait - 10 = Très satisfait)

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

ANNEXE 2 : Questionnaire à destination des cadres de santé

Votre service a fait partie de ceux ayant participé aux audits que j'ai réalisé sur le bio nettoyage dans le cadre de mon mémoire de DU Hygiène. J'aimerai connaitre votre avis sur la méthode utilisée pour réaliser ces audits. Je vous remercie de bien vouloir consacrer 5 minutes de votre précieux temps pour répondre au questionnaire ci-dessous

Service :

L'outil utilisé lors des audits (gel de fluorescéine DAZO®) est pédagogique DOui DNon

L'audit vous a permis de resensibiliser votre équipe aux procédures institutionnelles sur le bio nettoyage DOui DNon

Vous avez mis des actions en place suite à l'audit DOui DNon Si oui, lesquelles ?

L'audit vous a incité à inscrire des professionnels aux formations institutionnelles sur le bio-nettoyage DOui DNon

Vous avez bien vécu l'audit DOui DNon Si non, pourquoi ?

L'audit vous a permis de redonner du sens à l'activité de bio-nettoyage DOui DNon

Souhaitez-vous que l'outil et la méthode soit utilisés à nouveau au CH ? DOui DNon Pourquoi ?

Avez-vous des remarques à apporter sur l'outil, la méthode, votre ressenti ?

47

____

Globalement, quelle note accorderiez-vous à la méthode employée pour réaliser les audits sur le bio nettoyage ? (1 = totalement insatisfait - 10 = Très satisfait)

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

48

ANNEXE 3 : Fiche projet audit d'observation bio nettoyage 2021

EUH- Mai 2021

iI

chor

ccntrc hospitalier

FICHE PRCUETAUDIT iJ SERWAT[ÛN B[ÛNETTCYAGE FLU O I021

 

- L'agent du service réalise son bionettoyagesous l'observation de ItOH. Aprës bionettoyage, contrôle du résultat â l'aide d'une lampe UV (L'agent est présent lors du contrôle) paurvoirsi les marqueurs de fluorescéines sont effacés et s'assurer que les marqueurs sont bien effaçables des supports.

- L'EOH confirmera l'efficacité du bionettoyage et pourra attestersi l'agent est
bien passé au non sur le paint de contrôle pendant son bionettoyage.

· 2 Observations nécessaires pour valider fa phase I Phase II :

- L'EOH Réalise les 15 points de contrôle avant le bionettoyage.

- Les agents du service réalisent leur bionettayage. Après bionettayage, contrôle du résultats l'aide d'une lampe UV, un agent est présentlars du contrôle pourvairsi les marqueurs de fluorescéines sont effacés, - L'EOH confirmera l'efficacité du bionettoyage et pourra attestersi l'agent est bien passé ou non sur le point de contrôle pendantson bianettoyage, - Le temps du bionettoyage sera évaluér le nombre d'agents présent pour le bionettoyage sera noté ainsi que la profession,

- L'EOH complétera la grille d'observation

Phase III :

-Traitement des résultats .541.belx, logiciel ANIOS et rapport parl'EOH - Restitution pléniére en présence de l'auditeur, des correspondants en hygiéne, du cadre de santé et de I'EOH ?

LIEN AVEC
D'AUTRES PROJETS

Audit observation bionettoyage

RESPONSABLE
PROJET

EOH

VALIDATION
INSTITUTIONNELLE

- dSQQp

50

ANNEXE 4 : Calendrier de l'étude

51

ANNEXE 5 : Grille d'audit « bio-nettoyage chambre départ patient »

Date :

N° Ch :

Service : Observateur :

Points de contrôle chambre

Oui

Non

Commentaires

Poignée de porte

 
 
 

Interrupteur

 
 
 

Télécommande lit

 
 
 

Barrière de lit

 
 
 

Téléphone

 
 
 

Adaptable

 
 
 

Table de chevet

 
 
 

Fauteuil

 
 
 

Sonnette

 
 
 

Pied à perf = interphone

 
 
 

Points de contrôle salle de bain

Oui

Non

Commentaires

Poignée de porte

 
 
 

Interrupteur

 
 
 

Lavabo

 
 
 

Robinetterie

 
 
 

Bouton poussoir chasse d'eau

 
 
 

Main courante des toilettes

 
 
 

Lunette des toilettes

 
 
 

Commentaires

52

ANNEXE 6: Grille de recueil ECOLAB IPad

Validé

Non validé

NA

4110
Sauvegarder

10:58 Vendredi 22 juillet

Chambre du patient

Chambre du patient Poignée de porte *

Interrupteurs *

Validé Non validé NA

Télécommande du lit *

Validé Non validé NA

Appel malade *

Validé Non validé NA

Téléphone *

Validé Non validé NA

Adaptable *

Validé Non validé NA

Table de chevet *

Validé Non validé NA

Fauteuil *

Validé Non validé NA

Barrières de lit *

Validé Non validé NA

Pied à perfusion *

54

ANNEXE 7 : Tableaux de bord ECOLAB®

ANNEXE 8 : Poster de présentation des résultats aux équipes (exemple de la gériatrie)

55

1er audit (baseline)

56

2ème audit (après sensibilisation)

Utilisation de programmes de surveillance de l'environnement dans la
prévention des infections associées aux soins

Le DAZO®, un outil au service de la performance en matière de bio-
nettoyage et de la maitrise du risque infectieux

Résumé

Sur l'année 2021, le Centre Hospitalier de Cholet a connu deux épidémies majeures qui ont amené l'EOH à engager une réflexion autour du bio-nettoyage des chambres. Véritable réservoir de micro-organismes, l'environnement hospitalier représente en effet un facteur non négligeable à prendre en compte dans le cadre des infections nosocomiales. Dans l'étude menée, un gel de fluorescéine (DAZO®) a été apposé sur différents objets dits « critiques » avant que l'entretien des chambres ne soit réalisé. Un contrôle a posteriori à l'aide d'une lampe à lumière noire a permis de vérifier si les spots de gel fluorescent étaient toujours présents ou non. 64 chambres et plus de 1000 cibles ont ainsi été évaluées dans 8 services des 5 pôles de l'hôpital. Le taux de conformité du bio-nettoyage des premières observations réalisées était de 53,8%. L'utilisation de l'outil DAZO®, au sein d'un programme innovant de surveillance de l'environnement, a permis d'améliorer le niveau de compétences des professionnels pour atteindre un taux de conformité de 77,4% à l'occasion d'un deuxième audit, soit une augmentation significative de 23,6%. L'outil et la méthode ont été assez bien perçus par les professionnels concernés et très appréciés des cadres de santé qui y ont trouvé une réelle plus-value et qui souhaitent poursuivre le travail engagé. Les résultats de cette première expérience sont le fruit d'une collaboration entre les équipes et l'EOH. Les temps d'évaluation, d'information, de sensibilisation et de formation étant autant d'éléments propices à la mise en oeuvre d'une politique de sécurité et de qualité des soins.

Mots-clés :

Infection nosocomiale - Environnement - Bio-nettoyage -
Évaluation des pratiques professionnelles - Formation






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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe