UNIVERSITE D'ABOMEY- CALAVI
============
FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
==============
FORMATION DOCTORALE EN SCIENCES AGRONOMIQUES
==============
DEPARTEMENT DE PRODUCTION VEGETALE
Mémoire pour l'obtention du Diplôme d'Etudes
Approfondies (DEA)
Thème :
Option: Ressources
Phytogénétiques et Protection des Cultures
(RPPC) Spécialité : Protection des
végétaux Présenté et soutenu par
: Aimé AGBIZOUNON
Le 22 Janvier 2014
Directeur de Mémoire : Prof. Dr. Ir.
Aimé H. BOKONON-GANTA (PhD)
Co-directeurs : Prof. Dr. Ir. Daniel C.
CHOUGOUROU (PhD)
Dr. Ir. André FANOU (PhD)
Composition du Jury
Président : Prof. Dr. Ir. Léonard
AHOTON (FSA/UAC)
Rapporteur : Prof. Dr. Ir. Aimé H.
BOKONON-GANTA (FSA/UAC) Examinateur : Dr. Ir. Raymond VODOUHE
(Bioversity-International) Examinateur : Prof. Dr. Ir. Daniel
C. CHOUGOUROU (EPAC/UAC)
Année académique: 2012-2013
UNIVERSITY OF ABOMEY- CALAVI
============
FACULTY OF AGRONOMIC
SCIENCES ============== POSTGRADUATE TRAINING CENTER IN
AGRONOMIC SCIENCES
==============
DEPARTMENT OF PLANT PRODUCTION
Thesis submitted for the award of Master of Philosophy (MPhil)
Topic :
Option: Plant genetic resources and crop
protection
Specialisation: Plant protection
Submitted by:
Aimé AGBIZOUNON
On 22th january, 2014
Supervisor: Prof. Dr. Ir. Aimé H.
BOKONON-GANTA (PhD)
Co-supervisors: Prof. Dr. Ir. Daniel C.
CHOUGOUROU (PhD) Dr. Ir. André FANOU (PhD)
Composition of Jury
President: Prof. Dr. Ir. Léonard AHOTON
(FSA/UAC)
Reporter : Prof. Dr. Ir. Aimé H.
BOKONON-GANTA (FSA/UAC) Examiner: Dr. Ir. Raymond VODOUHE
(Bioversity-International) Examiner: Prof. Dr. Ir. Daniel C.
CHOUGOUROU (EPAC/UAC)
Academic year : 2012-2013
i
CERTIFICATION
Nous certifions que ce travail a été
entièrement réalisé sous notre supervision par Monsieur
Aimé AGBIZOUNON pour l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies
(D.E.A), Option : Ressources Phytogénétiques et Protection des
Cultures (RPPC), Spécialité : Protection des
Végétaux à la Faculté des Sciences Agronomiques
(FSA) de l'Université d'Abomey - Calavi (UAC) du Bénin.
Le Directeur de Mémoire
Prof. Dr. Aimé Hippolyte
BOKONON-GANTA
Entomologiste, Chercheur-Enseignant à la Faculté
des Sciences Agronomiques de l'Université d'Abomey-Calavi (UAC),
Maître de Recherche au CAMES
ii
DEDICACE
Je dédie ce mémoire à
Rosaline TOUYABA ma tendre mère, pour tous les sacrifices
consentis pour mon éducation et ma formation.
iii
REMERCIEMENTS
Le présent travail n'aurait pas connu son aboutissement
sans l'aide de nombreuses personnes tant physiques que morales à qui
j'exprime ici ma profonde reconnaissance. Je veux nommer :
1. Le Professeur Aimé H. BOKONON-GANTA, notre
Directeur de mémoire pour nous avoir non seulement pris comme un fils
mais aussi pour nous avoir conseillé pour cette formation et pour avoir
apporté ses compétences scientifiques à ce modeste
travail;
2. Le Professeur Daniel C. CHOUGOUROU et le Docteur
André FANOU mes codirecteurs de mémoire, dont la
disponibilité et la compréhension nous ont permis d'arriver
à bout de ce travail ;
3. Le Docteur Martine ZANDJANNAKOU-TACHIN, phytopathologiste,
Responsable de l'Unité de phytopathologie du Laboratoire de Diagnostique
et de Soutien à la Protection des végétaux au sein du
Service de Protection des Végétaux (SPV) à Porto-Novo ;
Enseignant-Chercheur à la l'ENSTA de KETOU/UAK pour nous avoir
accepté et aidé pour l'isolement des pathogènes dans son
Unité;
4. Le Docteur Abou TOGOLA, entomologiste, Chercheur à
AfricaRice pour sa participation active à l'identification des insectes
et son soutien pour la réalisation de ce mémoire;
5. Le Docteur Georg Goergen, Chercheur à l'IITA, pour
nous avoir guidé dans l'identification des insectes collectés
;
6. Le Professeur Mohamed SOUMANOU responsable de
l'Unité de Recherche en Génie Enzymatique et Alimentaire (URGEA)
du Laboratoire d'Etude et de Recherche en Chimie Appliquée de l'EPAC/UAC
pour ses sages conseils et ses nombreuses orientations ;
7. Mon feu père Emmanuel C. AGBIZOUNON, qui n'a pas pu
rester pour bénéficier des fruits de ce travail. Merci papa et
que la Terre te soit légère.
8. Mes grandes soeurs Pélagie M. BOKO, Hermione
KOUDAKOSSI BOKO et Estelle VIGNINOU pour m'avoir soutenu tout au long de cette
formation ;
9. Feu Jean-Claude TEGBESSOU, pour l'accueil sur le terrain,
la visite des sites de production de la pomme de terre. Sachez que j'ai
aimé la bonne ambiance de travail. Je vous remercie sincèrement
;
10. Messieurs Souleymane KORA et Djafarou ABDOULAYE,
respectivement Présidents Régional et Communal de l'Association
des producteurs de pomme de terre des
iv
Départements de l'Atacora et de la Donga pour m'avoir
accepté comme stagiaire pour la réalisation de mon travail ;
11. Les producteurs de pomme terre de la Commune de
Ouassa-Péhunco notamment ceux de Bokossi et Tonri pour les heures
passées ensemble sous le soleil;
12. le Père Blaise SEKE, Curé de la paroisse
Sainte Epiphanie de Ouassa-Péhunco, qui m'a ouvert ses portes dès
mon arrivée à Ouassa-Péhunco
13. Le frère Maxime FAMONMY, pour tout ce que vous
avez été pour moi pour le temps qu'a duré cette formation,
que Dieu vous comble au-delà de vos attentes;
14. Madame Geneviève AGBIZOUNON SILY, pour tous les
sacrifices consentis pour mon éducation ;
15. Mes tantes Pascaline, Victoire et Marguerite AGBIZOUNON,
Lydia et Françoise TOUYABA et leurs époux, mes oncles Jean-Marie
AGBIZOUNON, Paul AVOUTOU, Barthélemy TOUYABA et leurs épouses,
pour leur soutien ;
16. Mes frères et soeur Martial, Euloge, Fructueux,
Olga, Jorès et Serge AGBIZOUNON pour leur soutien. Retrouvez ici le
fruit de l'amour fraternel qui nous a toujours unis ;
17. La famille GODONOU pour le soutien moral ;
18. La soeur Alice METON, religieuse de la
Congrégation des Oblates Cathéchistes Petites Servantes des
Pauvres (OCPSP), les pères Serge Yvon HOUNSOU et Bruno HOUNKONNOU
religieux caméliens et l'abbé Christ HOUNMENOU pour leurs
prières;
19. Au couple Clarisse et Jean AGBOTON pour l'accueil
spécial et filial dont vous m'avez gratifié lors de mon
séjour à Ouassa-Péhunco, merci !!
20. Mesdames Elisabeth TINGBE, agent du service de
scolarité et Yvette AHOTON GANSE secrétaire de l'école
doctorale, pour m'avoir accueillir comme un fils et comme un frère
à la FSA ;
21. La famille TROUKOU pour leur
générosité et leur amour. Ce travail est l'expression de
ma profonde gratitude ;
22. Messieurs Parfait DOVONOU, Gontran MEGNIGBETO, Symphorien
AHOMONDJI et leurs épouses, pour les multiples conseils;
23. Mes amis Emile PADONOU, Chadrak AHAMIDE, Hervé
DEGBE, Bernadin GOUVIDE, Brice MISSANON, Jean ABILE, Dorcas GANSA, Suzanne
HONVO, Anne-Marie AHANDESSI, Maria Dolorès ALLOTCHENOU, Christiane
KOUGBLENOU, pour votre soutien moral et spirituel;
24. Tous les enseignants du Département de Production
Végétale de la FSA-UAC pour avoir soutenu en moi l'ambition de
poursuivre une carrière sous vos couvertures.
v
TABLE DES MATIERES
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
LISTE DES TABLEAUX viii
LISTE DES FIGURES ix
LISTE DES PHOTOS ET PLANCHES x
RESUME xiii
ABSTRACT xiv
INTRODUCTION 15
Contexte et justification 15
Questions de recherche 16
Objectifs de la recherche 17
Objectif général 17
Objectifs spécifiques 17
Hypothèses de la recherche 17
1 Généralités sur la pomme de terre 18
1.1 Origine et taxonomie 19
1.2 Description botanique et morphologique 19
1.3 Cycle de reproduction et physiologie 23
1.4 Insectes et autres ravageurs de la pomme de terre 24
1.5 Maladies de la pomme de terre 28
1.5.1 Les maladies non systémiques 28
1.5.2 Les maladies systémiques 28
1.6 Les correcteurs de carence mixtes 31
2 Milieu d'étude 32
2.1 Situation géographique de la Commune de
Ouassa-Péhunco 32
2.2 Caractéristiques du milieu physique de
Ouassa-Péhunco 34
vi
2.2.1 Relief 34
2.2.2 Climat 34
2.2.3 Végétation et faune 34
2.2.4 Sols 34
2.2.5 Cours d'eau 34
3 MATERIEL ET METHODES .35
3.1 Matériel 35
3.1.1 Matériel végétal 35
3.1.2 Matériel technique 35
3.2 Méthodes 37
3.2.1 Production de la culture de pomme de terre 37
3.2.2 Inventaires entomologiques 37
3.2.3 Inventaire et identification des maladies 39
3.2.4 Isolement et identification des pathogènes 40
3.2.5 Evaluation des rendements de pomme de terre 40
3.3 Analyses statistiques des données collectées
41
4 RESULTATS ET DISCUSSION .42
4.1 Résultats 42
4.1.1 Entomofaune de Solanum tuberosum L. 42
4.1.2 Diversité entomofaunique des sites d'étude
42
4.1.3 Evolution de la population des insectes suivant les
variétés de S. tuberosum L. à
Tonri et à Bokossi 45
4.1.4 Evolution du nombre d'insectes par site et
variété 46
4.2 Inventaire des symptômes de maladies et maladies
rencontrées 47
4.2.1 Les symptômes de maladies virales 47
4.2.1.2 Enroulement de feuilles 48
4.2.2 Flétrissement bactérien 48
4.2.3 Maladies cryptogamiques 49
vii
4.3 Incidence des symptômes de maladies et des maladies
rencontrées sur les variétés en
fonction des sites 51
4.4 Effets de la sévérité des maladies
rencontrées sur les variétés 53
4.4.1 Site de Tonri 53
4.4.2 Site de Bokossi 54
4.4.3 Influences des sites suivant les symptômes de
maladies et les variétés 55
4.4.4 Identification et croissance mycélienne du
pathogène responsable de la
pourriture des tubercules de pomme de terre sur PDA + bato Agar
56
4.5 Rendement des variétés suivant les sites 58
4.6 DISCUSSION 59
4.6.1 Diversité entomofaunique dans les champs de la pomme
de terre à Ouassa-
Péhunco 59
4.6.2 Diversité pathologique 62
CONCLUSION ET PERSPECTIVES 64
RECOMMANDATIONS 66
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 51
ANNEXES
Annexe 1: Tableau de comparaison de la mosaïque entre
variétés et par site Annexe 2: Tableau de comparaison du
flétrissement entre variétés et par site Annexe 3: Tableau
de comparaison de l'enroulement entre variétés et par site
Annexe 4: Tableau de comparaison de l'alternariose entre
variétés et par site
Annexe 5: Tableau de comparaison du mildiou entre
variétés et par site
Annexe 6: Tableau de comparaison des rendements entre
variétés et par site
Annexe 7: Tableau comparatif du nombre d'insectes entre les sites
et suivant les variétés
Annexe 8: Tableau présentant les principaux producteurs et
consommateurs de pomme de terre dans le monde
Annexe 9 : Photos de diffrents matériels utilisés
au loboratoire
viii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Les principaux ravageurs de la pomme de terre 10
Tableau 1 : Les principaux ravageurs de la pomme de terre (suite
et fin) 25
Tableau 2 : Les principales maladies de la pomme de terre 15
Tableau 3 : Matériel technique utilisé lors de
l'étude et leurs rôles 36
Tableau 4: Classification systématique des
différents insectes capturés dans les champs de
Solanum tuberosum L. sur les différents sites
d'étude. 28 Tableau 4: Classification systématique des
différents insectes capturés dans les champs de
Solanum tuberosum L. sur les différents sites
d'étude (Suite et fin) 29 Tableau 5: Incidences des
différentes maladies rencontrées sur les variétés
de Solanum
tuberosum L. et suivant les sites 37 Tableau 6:
Sévérité moyenne des différentes maladies
rencontrées sur les variétés de Solanum
tuberosum L. à Tonri 38 Tableau 7:
Sévérité moyenne des différentes maladies
rencontrées sur les variétés de Solanum
tuberosum L. à Bokossi 39 Tableau 8:
Comparaison des deux sites suivant la sévérité moyenne des
différentes maladies
sur les variétés de Solanum tuberosum L.
40
ix
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Caractéristiques morphologiques de la pomme de
terre et cycle végétatif 21
Figure 2: Schéma du cycle végétatif de la
pomme de terre. 22
Figure 3: Structure externe d'un tubercule de pomme de terre
23
Figure 4: Situation géographique des milieux
d'études 33
Figure 5: Densité des insectes en fonction du cycle
végétatif de Solanum tuberosum à Tonri 45 Figure
6: Densité des insectes en fonction du cycle végétatif de
Solanum tuberosum L. à
Bokossi 46 Figure 7: variation du nombre d'insectes par site
en fonction des variétés de Solanum
tuberosum L. 47 Figure 8: Diamètre de
croissance mycélienne des pathogènes causant la pourriture des
tubercules de pomme de terre en fonction des différents
variétés et sites 57 Figure 9: Rendements moyens des
variétés de Solanum tuberosum L. suivant les
différents
sites. 58
x
LISTE DES PHOTOS ET PLANCHES
Photo 1: Exemples d'altises rencontrés dans les champs
de pomme de terre 26
Photo 2: Empoasca fabae Harris, Cicadelle ravageuse
de pomme de terre 26
Photo 3: Insectes secondaires de pomme de terre. Meleo
dinellus (A) Lygus lineolaris (B) 27
Photo 4: Les cinq variétés de pomme de terre
étudiées dans le cadre de cette recherche 35
Photo 5: Plant de pomme de terre attaqué par la
mosaïque due aux virus sur le site de Bokossi
48
Photo 6: Virose de l'enroulement des feuilles de pomme de
terre sur le site de Bokossi 48
Photo 7: Flétrissement de plant de pomme de terre (A)
et pourriture de tubercule (B) 49
Photo 8: Plant de pomme de terre attaqué par
Alternaria solani 49
Photo 9: Plants de pomme de terre attaqués par
Phytophtora infestans sur le site de Bokossi
50
Photo 10: Pourriture de tubercules de pomme de terre
causée par les champignons 50
Photo 11: Culture du mycelium provenant des tubercules de
pomme de terre pourris 57
Planche 1: Différentes étapes de production de
la pomme de terre .22
Planche 2: Méthodes utilisées pour faire
l'inventaire des insectes ..24
xi
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
CAPAD Confédération des Associations des
Producteurs Agricoles pour le
Développement
CIRAD Centre de coopération Internationale en Recherche
Agronomique pour le Développement
cm Centimètre
CPVQ Conseil des productions Végétales de
Québec
CTPT Centre Technique de Pomme de terre
DAGRI Direction de l'Agriculture
ENSTA Ecole Nationale Supérieure des Sciences et
Techniques Agronomiques
EPAC Ecole Polytechnique d'Abomey-Calavi
FAO Food and Agriculture Organization
FSA Faculté des Sciences Agronomiques
g Gramme
GRET Groupe de Recherche et d'Echange Technologique
h Heure
HDR Human Development Report
IDH Indice de Développement Humain
IITA International Institute of Tropical Agriculture
INSAE Institut National de la Statistique et de l'Analyse
Economique
kg Kilogramme
min Minutes
mm Millimètre
ONPV Organisation Nationale de la Protection des
Végétaux
PDA Potato Dextrose Agar
PDRI Projet de Développement Rural
Intégré
xii
pH Potentiel d'Hydrogène
PIB Produit Intérieur Brut
PNTTA Programme National du Transfert de Technologie en
Agriculture
PPEA Projet de Promotion de l'Elevage dans l'Atacora
RPPC Ressources Phytogénétiques et Protection
des Cultures
SPV Service de Protection des Végétaux
t/ha Tonne/ hectare
UAC Université d'Abomey-Calavi
UAK Université d'Agriculture de Kétou
UN Nations Unies
UP Université de Parakou
URCooPMa Union Régionale des Coopératives des
Producteurs Maraîchers
URGEA Unité de Recherche en Génie Enzymatique et
Alimentaire
xiii
RESUME
La pomme de terre (Solanum tuberosum L.) est
une plante annuelle de la famille des Solanacées. Elle est
cultivée pour sa richesse nutritionnelle et sa rentabilité. Cette
étude a été menée pour évaluer l'état
phytosanitaire de la pomme de terre dans la Commune de Ouassa-Péhunco au
Nord Bénin. Les études ont été menées sur
cinq variétés de pomme de terre cultivées à Bokossi
et à Tonri.
Des collectes générales d'entomofaune et des
prospections sur les pathologies de la pomme de terre ont été
effectuées sur les deux sites. La capture des insectes, s'est faite
à l'aide des pièges. Pour l'évaluation des maladies,
l'échelle d'Anonymous a été utilisée. Une culture
de sélection de pomme de terre pourrie a été
également conduite au laboratoire.
Au total 1805 insectes dont 928 à Tonri et 877 à
Bokossi ont été inventoriés. Ils appartiennent à
neuf ordres, 30 familles, 48 genres et espèces à Tonri contre
sept ordres, 26 familles, 45 genres et espèces présents à
Bokossi.
La prospection révèle cinq principales maladies
dont la mosaïque, le flétrissement bactérien, l'enroulement
de feuilles dû au virus, l'alternariose causée par Alternaria
solani et le mildiou dont l'agent causal est le Phytophthora
infestans.
Des échantillons de pomme de terre pourris ont permis
d'identifier six pathogènes dont Fusarium solani; Neurospora
crassa; Rhizopus nigricans; Macrophomina phaseolina,
Aspergillus flavus et Trichoderma spp.
L'étude a montré que les variétés
Daifla et Nicola sont les meilleures dans la Commune de Ouassa-Péhunco
car étant moins exposées aux ravageurs. Par ailleurs, il a
été noté une variation du rendement en fonction du site
d'étude et de la variété plantée. Ainsi, le site de
Tonri a donné les meilleurs rendements avec les variétés
Sahel, Atlas et Daifla alors qu'à Bokossi seule la variété
Nicola s'est révélée rentable (p<0,05).
Mots clés : Solanum
tuberosum, insectes, maladies, lutte phytosanitaire, Bénin
xiv
ABSTRACT
Solanum tuberosum L, commonly known as potatoes, is a
perennial plant from the Solanaceae family grown for its financial and
nutritional benefits. In order to expand agriculture in Benin and develop
appropriate plant protection techniques, this study was conducted in a couple
of potatoes farms, Tonri and Bokossi, located in the county of Ouassa Pehunco
in north of Benin.
An inventory of the different pathology observed was performed
in the field and evaluated using a standard scale while the number of insect
pests was collected using a range of traps. Further studies were carried out in
the laboratory on rotten potatoes in order to identify the cause of the
diseases. Five varieties of potatoes were cultivated and evaluated on both
sites. Overall 1805 insects were collected of which 928 from the Tonri's farm
and 877 from the Bokossi's. In Tonri nine orders, 30 families and 48 genera and
species were identified while in Bokossi only seven orders, 26 families and 45
genera and species were found.
The inventory of pathogens in the field revealed the presence
of mildew caused by Phytophthora infestans, a premature defoliation of
potato plants due to Alternaria solani , the Potato leafroll virus
(PLRV) and the ring rot of potatoes.
The isolation from rotten potatoes in laboratory conditions
allowed the identification of six pathogens such as Fusarium solani;
Neurospora crassa; Rhizopus nigricans; Macrophomina
phaseolina, Aspergillus flavus and Trichoderma spp.
Data analysis showed that Daifla and Nicola were less attacked
by insects as well as the pathogens while comparing with the five varieties.
Yield comparaison revealed that Sahel, Atlas and Daifla were more productive in
Tonri and Nicola in Bokossi (p<0, 05). For our knowledge this diagnostic is
a first study conducted in Benin and this constitutes a prerequisite for any
pest control strategy.
Keywords: Solanum tuberosum, insects,
pathogens, pest control, Benin
ix
INTRODUCTION
Contexte et justification
La pomme de terre est le quatrième produit nutritif par
ordre d'importance après le riz, le blé et le maïs, et est
vitale pour des millions de personnes en tant que source de nutrition et de
revenu (Milbourne et al., 2007; AIP, 2008). La pomme de terre est
cultivée à travers le monde pour sa valeur nutritive. Elle est
riche en amidon, en vitamine C et en potassium (Gagnon et al., 2007).
La pomme de terre a été ramenée des Andes en Europe au
16ème siècle par les conquérants espagnols.
Dès lors, elle fait le tour du globe passant par l'Asie au
17ème siècle et l'Afrique au 19ème
siècle (AIP, 2008). La pomme de terre à l'instar de l'igname
(Dioscorea spp.) est une plante à tubercules. Son nom
scientifique est Solanum tuberosum L. et elle appartient à la
famille des Solanaceae. Sa culture avait été introduite au
Bénin dans les années 50 par les européens ayant
séjourné dans la région de Malanville (Dossou et Worou
Séko, 2010). Depuis ce temps, plusieurs tentatives d'organisation de la
filière pomme de terre ont vu le jour dans la région.
La production mondiale en pomme de terre dépasse 300
millions de tonne par an. Les pays en développement produisent environ
4,7% de cette production mondiale. Au Bénin, cette production demeure
très faible et a évolué en dents de scie soit 504 tonnes
en 1998 ; 183 tonnes en 2006 et 305 tonnes en 2009. Cette situation est
liée à la non disponibilité des semences certaines
années. Les producteurs ont aussi d'énormes difficultés
à commercialiser leur produit. Cependant, il faut noter que les besoins
du Bénin en pomme de terre de consommation sont largement
supérieurs à la production nationale qui ne dure pas plus de deux
mois sur le marché dans l'année. En effet, les semences de pomme
de terre sont importées et ainsi non seulement la commande peut prendre
du temps à parvenir aux agriculteurs mais aussi il y a des années
où les semences n'arrivent point (Dossou et Worou Séko, 2010).
La culture de la pomme de terre a été introduite
en 2002 dans la Commune de Ouassa-Péhunco (Dossou et Worou Séko,
2010).
La culture de la pomme de terre est considérée
être très rentable. Selon le degré de suivi des pratiques
culturales, il est estimé entre 900 000 et 2 000 000 FCFA de rendement
financier par hectare en trois mois (Dossou et Worou Séko, 2010).
ix
Ceci suggère que la culture de la pomme de terre dans
la Commune de Ouassa-Péhunco pourra contribuer à la
réduction de la pauvreté dans la région et à la
réduction de la malnutrition surtout au niveau des enfants en bas
âge.
Cependant, la culture de la pomme de terre au Bénin
rencontre beaucoup d'obstacles au nombre desquels:
· Le coût élevé des semences qui
doivent être importées chaque année. Aucune structure ni
privée ni publique nationale ne s'est engagée dans l'importation
des semences de pomme de terre contrairement à la situation au Mali et
au Burkina Faso où la filière est bien organisée.
· Les grands centres de consommation tels que Cotonou,
Porto-Novo, Parakou, etc. sont très éloignés des
régions de production.
· La pourriture des tubercules à la
récolte et au cours de la conservation peuvent causer d'énormes
pertes allant jusqu'à 60% de la production.
· La non-maîtrise des techniques culturales et la
mauvaise conduite de l'irrigation peuvent être à l'origine des
faibles rendements et de pourriture des tubercules (Dossou et Worou
Séko, 2010).
· La forte sensibilité de la culture aux insectes
et maladies du semis à la récolte.
L'action combinée des insectes et des maladies entraine
une importante baisse du rendement en tubercules et une grave incidence sur
leur qualité. Il est de ce fait impérieux, dans une région
qui entreprend de développer la culture de la pomme de terre, de mieux
connaître les contraintes phytosanitaires à sa production.
C'est ce qui justifie la conduite de cette étude
intitulée: « Inventaire phytosanitaire de cinq
variétés de pomme de terre cultivées dans la commune de
Ouassa-Péhunco au Bénin ».
Questions de recherche
Cette étude a été initiée suite
à plusieurs questionnements à savoir :
4 Quels sont les insectes inféodés à la
culture de la pomme de terre dans la Commune de Ouassa-Péhunco au
Nord-ouest du Bénin ?
4 Quels sont les symptômes de maladies ou maladies
retrouvés dans les champs de production de pomme de terre à
Ouassa-Péhunco ?
4 Quelles sont les variétés sensibles à la
fois aux insectes et aux maladies ?
ix
Objectifs de la recherche Objectif
général
L'objectif général de cette étude est de
dresser un tableau synoptique des principaux insectes, symptômes de
maladies et maladies de la pomme de terre dans la Commune de
Ouassa-Péhunco au Nord-ouest du Bénin.
Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques sont:
+ Faire la collecte et déterminer les insectes
collectés dans la zone d'étude ;
+ Identifier les symptômes de maladies et les maladies
retrouvées dans les champs de
pomme de terre de la zone d'étude ;
+ Déterminer les pathogènes responsables de la
pourriture des tubercules de pomme de
terre cultivées à Ouassa-Péhunco ;
+ Etablir la dynamique des populations d'insectes dans la zone
d'étude ;
+ Comparer la sensibilité des variétés
testées à l'invasion des insectes et au développement
des symptômes de maladies dans les champs.
Hypothèses de la recherche
Pour pouvoir atteindre ces objectifs, les hypothèses
ci- après ont été formulées :
+ Il existe plusieurs familles d'insectes et de
catégories de maladies et symptômes de maladies rencontrés
sur la pomme de terre à Ouassa-Péhunco;
+ Il existe plusieurs pathogènes responsables de la
pourriture des tubercules de pomme de terre cultivées à
Ouassa-Péhunco ;
+ Les populations d'insectes varient suivant les stades
phénologiques de la pomme de terre ;
+ Toutes les variétés testées sont
sensibles aux ravageurs et aux symptômes de maladie et aux maladies.
ix
REVUE DE LITTERATURE
1 Généralités sur la pomme de
terre
La pomme de terre est la plante alimentaire et
économique la plus importante de la famille des Solanaceae et la
quatrième culture alimentaire mondiale après le riz, le
blé et le maïs. Elle est cultivée dans plus de 150 pays et
est placée en tête des plantes à racine et tubercule
à l'échelle mondiale. En 2007, la production totale mondiale
était de 325 millions de tonnes sur une surface totale cultivée
de 19,3 millions d'hectares avec un rendement mondial moyen de 16,8 tonnes par
hectare. Elle s'élève actuellement à 330 millions de
tonnes par an (FAOSTAT, 2007) dont 18 % pour l'Union européenne.
Depuis le début des années 90, la production et
la demande ont augmenté en Afrique, en Asie et en Amérique latine
et pour la première fois, en 2005, les pays en développement ont
dépassé les pays développés en termes de
production. La Chine s'est hissée au rang de premier producteur mondial
et produit avec l'Inde près du tiers de la récolte mondiale (FAO,
2008a).
Lors de la 55ème Assemblée
Générale des Nations Unies, huit objectifs du Millénaire
pour le Développement à atteindre d'ici l'année 2015 ont
été adoptés. Ces objectifs prennent en compte entre autre
la réduction de la faim et la lutte contre l'extrême
pauvreté (UN, 2000). Il est estimé selon la même source que
40% des Africains vivent de moins d'un dollar par jour (UN, 2000). Du fait que
la grande partie de la population vit dans les zones rurales, il est
impérieux que la lutte contre la pauvreté commence
particulièrement dans ces régions rurales. Il s'agit donc
d'appuyer les producteurs afin qu'ils se départissent totalement de la
production de subsistance et arrivent à produire des excédents
qu'ils peuvent vendre sur des marchés régionaux. Ainsi, ils
contribueraient non seulement à stabiliser l'économie rurale mais
aussi l'économie nationale et continentale.
De nos jours, la demande en pomme de terre est largement
supérieure à la production nationale. Chaque année,
plusieurs tonnes de pommes de terre sont importées de la France et de
l'Afrique du sud. En outre, des pommes de terre en provenance des pays
limitrophes, surtout du Nigeria, sont vendues sur les marchés.
Contrairement aux pays voisins tels que le Burkina Faso, le Niger et le
Nigeria, où les superficies emblavées en pomme de terre sont
respectivement de 3240 ha, 1290 ha et 120 000 ha, le Bénin n'a pu
qu'emblaver en 2009 que 11 ha de pommes de terre (FAO, 2011).
ix
1.1 Origine et taxonomie
La pomme de terre Solanum tuberosum L. serait
originaire des hauts plateaux de la Cordillère des Andes, près du
Lac Titicaca, à environ 3800 m au-dessus du niveau de la mer, à
la frontière entre la Bolivie et le Pérou. Elle y était
déjà cultivée il y a 9000 ans. (Rousselle et al.,
1996).
L'espèce a été décrite par
Linné en 1753. Elle appartient au Règne « Plantae » ;
au sous-règne « Tracheobionta » ; à la Division «
Magnoliophyta » ; à la Classe « Magnoliopsida » ;
à la Sous-classe « Asteridae » ; à l'Ordre «
Solanales » ; à la Famille des Solanaceae à la
Sous-famille « Solanoideae » et partage le genre Solanum
avec au moins 1000 autres espèces, dont la tomate. Ce genre ne
compte qu'un petit dixième de Solanacées tubéreuses,
réparties en 200 espèces, entre autres, Solanum brevicaule
Bitter, Solanum juzepczukii Buk., Solanum stenotum Juz.
et Buk., Solanum curtilobum Juz. et Buk.. On retrouve la plus
grande variabilité de ces espèces au coeur des Andes
(Pérou, Bolivie) où ont été
répertoriés plus de 100 espèces sauvages et 400 cultivars
de pommes de terre indigènes. Le genre Solanum est
divisé en sous-genres, sections, sous-sections, super-séries et
séries. Solanum tuberosum L. appartient au sous-genre
Potatoe (G. Don) D'Arcy, à la section Petota Dumort,
à la sous-section Potatoe G. Don, à la
super-série Rotata et la série Tuberosa
(cultivées). L'espèce est divisée en deux
sous-espèces : tuberosum subsp. tuberosum et tuberosum
subsp. andigena Hawkes (Rousselle et al., 1996 ; Milbourne et
al, 2007).
La sous-espèce Solanum tuberosum andigena
(Juz. et Buk.) est adaptée aux jours courts de 9 à 12 heures
et est principalement cultivée dans la région andine
d'Amérique du Sud entre 2500 m et 4000 m (zones montagneuses du Nord-est
de l'Argentine, « Puna et Pré-Puna de Bolivie, centre et sud du
Pérou, plateaux équatoriens, Colombie et Venezuela). Par contre,
Solanum tuberosum tuberosum est plantée dans le monde entier et
provient sans doute d'une introduction de andigena qui s'est
adaptée à des durées de jour plus longues (Ochoa, 2001 ;
FAO, 2008b).
1.2 Description botanique et morphologique
La pomme de terre est une plante herbacée vivace (de
par ses tubercules se développant à l'extrémité de
ses tiges souterraines), qui se cultive généralement toute
l'année (Rolot, 2001). Les tiges de section irrégulière
sont présentes au nombre de 2 à 10, parfois plus. Celles-ci sont
au départ dressées mais peuvent développer un port
partiellement ou totalement rampant avec l'âge. Elles portent des
feuilles composées de 3 à 5 paires de folioles qui selon leur
aspect et
ix
leur coloration caractérisent les différentes
variétés. Les fleurs, groupées en inflorescence cymeuse,
apportent également des informations sur les variétés de
par leur couleur, la forme de la corolle ou du stigmate ou encore certaines
anomalies au niveau des étamines. Ces fleurs sont
généralement autogames mais souvent stériles. Elles sont
pentamères et produisent des baies vertes ou brunes violacées,
jaunissant à maturité et fournissant à leur tour des
graines. Celles-ci sont peu utilisées pour la reproduction de pommes de
terre par graines mais sont indispensables pour la sélection
variétale (Rousselle et al., 1996 ; PNTTA, 1999).
Le système souterrain de la pomme de terre est
composé de racines fines, du tubercule-mère
desséché, de tiges souterraines et de tubercules. Les tiges
souterraines sont également appelées stolons ou rhizomes, elles
sont courtes et leurs extrémités forment des tubercules. Ces
organes portent les réserves nécessaires à la formation
d'une nouvelle plante (Figure 1). En effet, la pomme de terre se reproduit
principalement par multiplication végétative par le biais de ses
tubercules. L'ensemble des plantes provenant d'un même tubercule est un
clone (Rousselle et al., 1996 ; Soltner, 2005).
ix
Figure 1: Caractéristiques morphologiques de la
pomme de terre et cycle végétatif. (Source : Soltner,
2005).
Les tubercules peuvent posséder des formes, une texture
de peau, un grain et une couleur de chair différents. Il s'agit encore
de caractères propres permettant d'identifier les
variétés. La matière sèche produite par la plante y
est stockée à hauteur de 75% à 85%. Le bourgeon
ix
terminal (bg t) appelé « couronne » se trouve
à l'extrémité apicale du tubercule tandis que «
l'ombilic », c'est-à-dire le point d'attache du stolon (st), est
situé à l'extrémité opposée (talon). Les
bourgeons axillaires sont nommés « yeux » (oe) et sont
disposés sur tout le tubercule (Figure 2 et 3) (Rousselle et al.,
1996).
Figure 2: Schéma du cycle végétatif
de la pomme de terre. (Source: Rousselle et al., 1996)
|
|
bg t : bougeon terminal st : stolon
oe: yeux
|
|
ix
Figure 3: Structure externe d'un tubercule de pomme de
terre (Source: Rousselle et al., 1996)
1.3 Cycle de reproduction et physiologie
Le fruit est une baie sphérique ou ovoïde de 1
à 3 centimètres de diamètre, qui peut contenir,
jusqu'à 200 graines (Rousselle et al., 1992 ; Bernhards,
1998).
La germination est épigée et les
cotylédons sont portés au-dessus du sol par le
développement de l'hypocotyle. En conditions favorables, quand la jeune
plante a seulement quelques centimètres de hauteur, les stolons
commencent à se développer d'abord au niveau des
cotylédons puis aux aisselles situées au- dessus, et s'enfoncent
dans le sol pour donner des tubercules (Bernhards, 1998).
Le tubercule n'est pas seulement un organe de réserve,
c'est aussi un organe qui sert à la multiplication
végétative. La formation du tubercule se déroule en quatre
étapes :
a- La dormance : Période où le
tubercule ne germe pas, quelles que soient les conditions de
température, d'éclairage et d'humidité (Péron,
2006).
b- La germination : Période au cours
de laquelle, après une évolution physiologique interne les
tubercules deviennent capables d'émettre des bourgeons (Ellisseche,
2008).
c- La croissance : Etape au cours de
laquelle, les germes se transforment en dessous du sol en tiges
herbacées pourvues de feuilles ce qui rend la plante autotrophe
dès que la surface foliaire atteint 300 à 400 cm2
(Rousselle et al., 1996). Les bourgeons axillaires donnent, au-dessus
du sol des rameaux, et en dessous, des stolons (Soltner, 2005).
d- La tubérisation : Processus au
cours duquel les tubercules se forment. Il se poursuit jusqu'à la
sénescence de la plante dont le feuillage jaunit progressivement de bas
en haut et finit par être totalement desséché (Figure
2).
1.4 Insectes et autres ravageurs de la pomme de
terre
Comme toute culture, la pomme de terre est attaquée par
plusieurs insectes ravageurs (PNTTA, 1999) (Tableau 1).
Tableau 1 : Les principaux ravageurs de la pomme de
terre
Ravageurs Symptômes et dégâts Moyens
de lutte
Pucerons
· Déformation de feuilles et présence de
couleurs mosaïques
|
· Défanage avant la période du vol des
pucerons,
· Eviter que la période de levée
coïncide avec celle du vol des pucerons,
· Planter à haute densité,
· Traiter avec des aphicides systémiques
|
|
|
· Flétrissement et mort du plant
· Présence de galeries et pourriture
|
· Méthodes culturales : utilisation des semences
saine, rotation, bien couvrir les tubercules au moment du buttage, ne pas
laisser les tubercules dans les champs après récolte ;
brûlure de fanes (porteurs des oeufs et chenilles), ne pas couvrir les
caisses avec les fanes après récolte.
· Lutte chimique : utilisation des insecticides, en
alternant les produits systémiques avec ceux de contact.
|
Teignes
|
|
|
|
|
·
Noctuelles
ix
Perte de feuilles et · Lutte chimique par utilisation
épiderme desséché et la d'insecticide de
contact. culture semble grillée.
· Présence de galeries qui
évoluent en pourriture.
· Présence des noeuds ou des galles sur les
racines infectées ainsi que sur les tubercules.
· Usage des variétés résistantes
· Désinfection du sol avec des nématicides
Tableau 1 : Les principaux ravageurs de la pomme de terre
(suite et fin)
Ravageurs Symptômes et dégâts Moyens
de lutte
ix
Source : (PNTTA, 1999)
? Altises (Epitrix sp.)
Les altises sont de petits coléoptères noirs qui
sautent loin et vite lorsqu'ils sont perturbés. Les deux espèces
que l'on retrouve généralement dans les champs de pomme de terre,
ont la même apparence, mais ne sont pas de la même taille. L'altise
(Epitrix cucumeris (Harris) (Photo 1A) de la pomme de terre est plus
abondant et plus petit : il mesure de 1,5 à 2,5 mm de longueur. L'altise
à tête rouge (Systena frontalis (F.) (Photo 1B) est
beaucoup plus imposant, avec une taille variant entre 3,5 et 4,8 mm.
Les altises causent des dommages au feuillage dans lequel ils
creusent de petits trous circulaires caractéristiques. L'identification
de l'espèce présente a beaucoup d'importance ; l'altise à
tête rouge, plus volumineux, fait de bien plus gros trous que l'altise de
la pomme de terre. Bien que cela soit moins commun, l'altise transmet parfois
des maladies comme le flétrissement bactérien. Les larves,
même si elles se nourrissent des racines et parfois des tubercules,
causent rarement des dégâts.
ix
Photo 1: Exemples d'altises rencontrés dans les
champs de pomme de terre (Source :
http://www.pbase.com/gmontgomery/image/127871153)
4 Cicadelles (Empoasca fabae Harris)
La cicadelle de la pomme de terre est un petit insecte de 3
mm, de couleur vert pâle ; les nymphes se différencient des
adultes par leur absence d'ailes.
La cicadelle de la pomme de terre cause un dessèchement
du feuillage en suçant la sève, dessèchement qui peut
provoquer la sénescence du plant lorsque les populations de cicadelles
sont importantes. On reconnaît, les dégâts de la cicadelle
par sa position sur la pointe des folioles et sa forme triangulaire.
Photo 2: Empoasca fabae Harris, Cicadelle
ravageuse de pomme de terre (Source :
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cicadellidae_Empoasca.jpg)
4 Méloés (Meloe sp.)
Les méloés et les punaises ternes sont des
insectes secondaires, qui causent des dommages de façon ponctuelle et
exceptionnelle. Il y a plusieurs espèces de méloés, mais
celles que l'on retrouve généralement dans les champs de pomme de
terre sont de couleur grise, noire ou bleue avec des reflets métalliques
et ont une taille variant de 1,5 à 2,5 cm (Photo 3A). Ils ne se
reproduisent pas sur la pomme de terre, mais ils envahissent
généralement en nombre important en provenance d'autres champs
voisins.
Ils peuvent faire beaucoup de dégâts en peu de
temps dans un secteur localisé. Lesdits dégâts sont
essentiellement une défoliation des plants. Contrairement au doryphore
qui mange le bord des folioles de manière circulaire, les
méloés le font en dent de scie. Il est donc assez facile de
reconnaitre une défoliation attribuable à leur
activité.
? Punaises ternes (Lygus lineolaris
P.)
La punaise terne est un petit insecte aplati de forme ovale,
de couleur brun-pâle et mesurant de 5 à 6 mm de longueur (Photo
3B). Elle se retrouve dans les champs de pomme de terre en fin de saison.
Contrairement aux méloés, elle s'y reproduit très bien. On
peut donc retrouver dans le champ des oeufs de punaises ainsi que des
nymphes.
Il est certain que si les punaises colonisent les champs au
début de saison, ils pourraient devenir problématiques. Elles
sucent la sève des plants en piquant la tige des folioles, et font
mourir toute la partie supérieure. De plus, elles transmettent des
virus. Il n'y a pas de seuil de traitement pour la punaise.
Généralement, les traitements effectués contre les autres
insectes la contrôlent.
ix
Photo 3: Insectes secondaires de pomme de terre.
Meleo dinellus (A) Lygus lineolaris (B)
Source: Guide d'identification d'insectes du Québec
http://www.lesinsectesduquebec.com/insecta/20-hemiptera/lygus.htm
(consulté le 21.05.13)
ix
1.5 Maladies de la pomme de terre
Une maladie de plante, peut être définie par une
succession de réponses visibles et ou invisibles des cellules et des
tissus de plante, suite à l'attaque d'un micro-organisme ou à la
modification d'un facteur environnemental qui provoque des bouleversements, de
forme de fonction ou d'intégralité de la plante. Ces
réponses peuvent induire une altération partielle voire la mort
de la plante ou de certaines de ses parties. La pomme de terre a deux grands
types de maladies (Ngue et al., 2007 ; Vanderhofstadt et al.,
2009) qui sont résumées dans le tableau 2.
1.5.1 Les maladies non systémiques
Ce sont les maladies de contact. Les plus fréquentes
sont : le mildiou (photo 9, page 34), l'alternariose (photo 8, page 33) et la
gale. La plus répandue est le Mildiou causé par Phytophtora
infestans (Mont.).
y' Méthodes de lutte :
· Utilisation des variétés
résistantes
· Maintien de propreté dans le champ et aux
alentours
· Utilisation de semences issues de champs non
infectés
· Lutte chimique par pulvérisations alternées
de fongicide systémique et de contact.
1.5.2 Les maladies systémiques
Ce sont celles qui circulent dans la plante et contaminent
toutes les parties de la plante. Ce sont les plus dangereuses dans la
dégénérescence des plantes de pomme de terre. Une plante
malade ne produit que des tubercules malades.
1.5.2.1 Les Bactérioses
Au nombre des maladies bactériennes de la pomme de
terre se trouvent: le flétrissement bactérien (Photo 7, page 33)
et la jambe noire; le plus dangereux est le flétrissement
bactérien dû au Ralstonia solanacearum. Les
symptômes observés sont : Plantes flétries en partie, puis
entièrement. Les tubercules laissent sortir des yeux un exsudat
blanc.
y' Méthodes de lutte :
· Utilisation des variétés
résistantes
· Faire une bonne rotation
· Utilisation de semences saines
· Pratiquer l'épuration
·
ix
Lutte préventive contre les vecteurs de ces maladies
(puceron par exemple)
La contamination peut s'effectuer par : le sol, les semences,
l'eau de ruissellement, le contact entre racines et le manque de
prophylaxie.
1.5.2.2 Les Viroses
Enroulement des feuilles (Photo 6, page 32), mosaïques
(Photo 5, page 32) marbrures, bigarrure et décoloration sont les
manifestations des viroses qui affectent la pomme de terre.
ü Méthodes de lutte:
· Utilisation de semences saines
· Utilisation de terrains non infectés
· Pratique de l'épuration
· Contrôle des vecteurs que sont les pucerons
ix
Tableau 2 : Les principales maladies de la pomme de
terre
Sources: (Soltner, 1998 ; Arvalis, 2004)
ix
1.6 Les correcteurs de carence mixtes
Certaines maladies des plantes sont dues à une carence
en plusieurs éléments minéraux. Les correcteurs de
carences mixtes non seulement maintiennent le niveau des ces
oligo-éléments mais surtout préviennent leur carence,
comme des vaccins pour prévenir les carences en
oligo-éléments chez l'humain.
ix
2 Milieu d'étude
2.1 Situation géographique de la Commune de
Ouassa-Péhunco
L'étude a été menée dans les
champs des producteurs de pomme de terre de la Commune de Ouassa-Péhunco
au Nord Bénin. Elle est située à 10° 13' 42» de
latitude Nord et 2° 0' 7» de longitude Est, et couvre une superficie
de 1900 km2.
La Commune de Péhunco est suite à la
réforme administrative de 2009, l'une des neuf Communes du
département de l'Atacora. Elle est encadrée au Nord par la
Commune de Kérou, au Sud par la Commune de Djougou dans le
département de la Donga, à l'Est par la Commune de Sinendé
et de N'Dali dans le département du Borgou et à l'Ouest par la
Commune de Kouandé. Elle occupe 9,26% de la superficie totale du
département de l'Atacora. Administrativement, cette Commune est
composée de trois arrondissements que sont, l'arrondissement de
Péhunco avec 543 km2, l'arrondissement de Gnèmasson
avec 577 km2 et celui de Tobré avec 780 km2 et de
26 villages et quartiers de ville.
Les sites d'étude sont localisés dans les
villages Bokossi et Tonri distant d'environ 6 km. Ces deux villages ont
été choisis car les producteurs y travaillent en
coopérative et ainsi emblavent une superficie considérable.
ix
.
Figure 4: Situation géographique des milieux
d'études (Période 2012-2013).
ix
2.2 Caractéristiques du milieu physique de
Ouassa-Péhunco
2.2.1 Relief
La Commune de Ouassa-Péhunco est une
pénéplaine globalement située dans la ligne de partage des
eaux entre les bassins du Niger et de l'Atlantique.
2.2.2 Climat
Le climat de Péhunco est de type
Soudano-guinéen caractérisé par une saison de pluie qui va
généralement de mi-Avril à mi-octobre et une saison
sèche de mi-octobre à mi-avril. La pluviométrie est de
1000 mm en moyenne mais oscille entre 800 et 1200 mm. La température
moyenne est de 27°C. Il faut ajouter que l'harmattan, un vent froid et
sec, soufflant entre novembre et janvier entraîne parfois une amplitude
thermique de 8°C.
2.2.3 Végétation et faune
La végétation est dans l'ensemble faite de
savane arborée ou arbustive. Elle est surtout arborée dans la
forêt classée tout le long des cours d'eau. Il existe aussi une
strate herbacée assez variée mais à dominance
graminéenne. Les ressources forestières occupent un domaine
classé qui couvre 207 km2 soit un pourcentage de 9,18% de la
superficie totale. Elles forment pour la plupart des galeries
forestières. Selon la Mairie de Ouassa-Péhunco, la faune serait
faite de lion, de phacochères, de singes et de buffles.
2.2.4 Sols
Le sol de Ouassa-Péhunco est essentiellement du gneiss
à biotite compris dans le dahoméen qui est une couche faite de
roche magmatique et de gneiss. Des 1900 km2, environ 800
km2 représentent les terres fertiles. En dehors des
forêts classées, le reste de la superficie de
Ouassa-Péhunco est fait de sols gravillonnés à peine
cultivables.
2.2.5 Cours d'eau
Ouassa-Péhunco est arrosé par le fleuve
Mékrou dans les arrondissements de Péhunco centre et de
Gnèmasson et par de nombreuses rivières à régimes
torrentiels telles de l'Alibori dans l'arrondissement de Tobré non loin
du village Kika. Ces deux fleuves (Mékrou et Alibori) sont des affluents
du fleuve Niger d'où l'appartenance de la Commune à
l'autorité du bassin du fleuve Niger. Ce réseau hydrographique
est complété par des cours d'eau dont la plupart ont un
caractère saisonnier. C'est d'ailleurs sur leurs bras que sont
implantées neuf retenues d'eau dont huit (08) par le projet de Promotion
de l'Elevage dans l'Atacora (PPEA) et une (01) par le Projet de
Développement Rural Intégré de Ouassa-Péhunco
(PDRI).
ix
3 MATERIEL ET METHODES
3.1 Matériel
3.1.1 Matériel végétal
Notre matériel végétal est
constitué de cinq différentes variétés de pomme de
terre. Il s'agit des variétés : Sahel, Spunta, Atlas, Daifla et
Nicola. Lesdites variétés ont été fournies par une
société française via l'Organisation Nationale de la
Protection des Végétaux (ONPV) en France (Photo 4).
Photo 4: Les cinq variétés de pomme de
terre étudiées dans le cadre de cette recherche
a= Sahel b= Spunta c=
Atlas d= Nicola e= Daifla
3.1.2 Matériel technique
Le matériel technique utilisé dans cette
étude est regroupé dans le tableau suivant :
Capture les insectes volants ;
Conserve des insectes collectés
Réalise des pièges barber ou piège à
fosse
Observe et identifie les insectes et agents pathogènes
collectés
Contrôle la densité des insectes ravageurs dans
les champs
Identifie des insectes collectés
Identifie les différentes maladies dans les champs de
pomme de terre
Enregistre les coordonnées géographiques des
sites d'étude
Marque des plantes de pommes de terre
Evalue les pathologies lors des différentes
observations
Collectionne les échantillons de pommes de terre
pourris individuellement
Garde les papillons capturés.
Constitue le milieu de culture
Pèse, stérilise et contient le milieu
préparé respectivement
Prélève les échantillons, etc.
Observe les spores ou conidies
Evite la contamination microbienne des échantillons
Egoutte les échantillons à ensemencer
Mesure les quantités d'eau
Scelle les boîtes afin d'éviter
d'éventuelle
contamination
Filet à papillon ou filet fauchoir
Des tubes contenant de l'alcool à 70%
Boite de collection + entonnoir
Loupe binoculaire
Plaque jaune
Guide des insectes de Zahradnik (1978), (Ed. hatier)
et de Bordat et Arvanitakis (2004)
Guide d'identification de Reckhaus (1997)
GPS (Global Positioning System)
Etiquettes
Fiches d'évaluation
Enveloppes
Papillotes
PDA et Bato Agar
Balance, autoclave, boîtes de
pétri
Scalpel
Microscope optique
Hotte à flux laminaire
Papier filtre
Éprouvette graduée
Parafilm
ix
Tableau 3 : Matériel technique utilisé lors
de l'étude et leurs rôles
ix
3.2 Méthodes
3.2.1 Production de la culture de pomme de terre
L'étude a été entièrement conduite
en milieu paysan.
Toutes les différentes étapes de la production
de la pomme de terre au nombre desquelles : la préparation des sols
(planche 1a, b), la pré-germination des semences (planche 1c), la
fragmentation des semences pré-germées (planche 1d), la
plantation (planche 1e), l'entretien et la récolte (planche 1f), ont
été conduites en étroite collaboration avec les
producteurs (planche 1).
Planche 1 : Différentes étapes de culture
de la pomme de terre
a= Labour avec tracteur motorisé ;
b= Formation des billons ; c= Germination
d= Semences fragmentées ;
e= Semis ; f= Récolte
3.2.2 Inventaires entomologiques
Les différentes méthodes utilisées dans
le cadre de cette étude pour faire la collecte des insectes
inféodés à la pomme de terre se présentent comme
suit (planche 2) :
3.2.2.1 Piège Barber ou à fosse
Le piège Barber ou piège à fosse a servi
à capturer les insectes épigés mobiles. Il est
constitué d'un entonnoir de 15 cm de diamètre placé
au-dessus d'une bouteille en plastique de 20 cm de hauteur contenant de
l'alcool à 70 % ; l'ensemble est placé dans un trou
préalablement creusé. L'extrémité supérieure
de l'entonnoir est au même niveau que le sol. Dix exemplaires de ce
ix
piège ont été installés trois
semaines après semis dans chaque champ à raison de deux par
variété sur une aire de 20 m2 chacun. La
périodicité des relevés et le renouvèlement des
bouteilles est de quatre jours. Les pièges ont été
protégés de manière à éviter l'inondation
par les eaux lors des irrigations et l'encombrement par des feuilles ou des
débris. (Planche 2a). 3.2.2.2 Filet à papillon ou
filet fauchoir
Une partie des insectes se trouvant dans la culture de la
pomme de terre a été capturée avec l'aide du filet
fauchoir. La collecte à l'aide du filet fauchoir a consisté
à marcher dans le champ en fauchant tout insecte volant des plantes de
pomme de terre. Cette méthode est difficile à standardiser car la
façon de faucher varie d'une personne à l'autre. Cette collection
a été faite deux fois par semaine durant le dernier mois de
l'expérimentation. La capture des insectes a été faite
très tôt le matin et tard dans l'après-midi (Planche
2b).
3.2.2.3 Battage
A l'aide d'un bâton, la plante de pomme a
été légèrement secouée de façon
à faire tomber les insectes se trouvant sur la plante dans un entonnoir
de 15 cm de diamètre placé au dessus d'une bouteille contenant de
l'alcool à 70 %. Certains insectes sont capturés directement
à la main. Le battage a été réalisé toutes
les deux semaines un mois après semis (Planche 2c). 3.2.2.4
Plaque jaune
Nous avons utilisé des plaques jaunes qui ont
été fixées à une potence en bois. L'ensemble est
installé dans le champ de pomme de terre. A cause de la diversité
variétale de la pomme de terre sur le site, il a été
utilisé une plaque jaune par variété. Les plaques jaunes
servent à piéger et à déterminer la
diversité des ravageurs (Planche 2d).
ix
Planche 2 : Méthodes utilisées pour faire
la collecte et l'inventaire des insectes
a= Piège Barber ; b=
Filet fauchoir ; c= Piège Battage ; d=
Plaque jaune
3.2.2.5 Identification des insectes
Les insectes ont été identifiés au
laboratoire d'entomologie d'AfricaRice et de l'IITA sur la base des
caractéristiques morphologiques externes à l'aide d'une loupe
binoculaire au grossissement 10 et par comparaison à certains
spécimens de la collection de référence du Musée
d'insectes de l'IITA et sur diverses clefs d'identification des insectes.
3.2.3 Inventaire et identification des maladies
Pour faire l'inventaire des maladies associées
à la pomme de terre, 30 plants ont été choisis de
façon aléatoire pour chacune des cinq variétés.
Dès la 3ième semaine après semis, ces plants
ont été hebdomadairement observés. L'identification des
symptômes de maladies et des maladies a été faite à
l'aide du guide d'identification des maladies et ravageurs des cultures
maraîchères (Reckhaus, 1997). L'évaluation de l'incidence
des maladies à été effectuée sur chacun des 30
plants de chaque variété. Le taux d'incidence des maladies a
été estimé à partir du rapport entre le nombre de
plants malades et le nombre total de plants inspectés pour chaque
maladie (Cooke, 2006). Pour la sévérité, l'échelle
visuelle de 0 (0% de feuillage atteint) à 10 (feuillage
complètement infecté) a été utilisée
(Anonymous, 1947).
Des échantillons de pomme de terre pourrie ont
été collectés, cultivés sur PDA + Bato Agar, et un
examen plus approfondi au laboratoire de phytopathologie du Service de la
Protection
des Végétaux et du Contrôle
Phytosanitaire (SPVCP) de la Direction de l'Agriculture (DAGRI) à
Porto-Novo a été fait afin d'isoler les pathogènes
responsables.
3.2.4 Isolement et identification des
pathogènes
Pour l'isolement des pathogènes un milieu de culture a
été préparé. A cet effet, neuf grammes de Potatoes
Dextroses Agar (PDA) et 16 g de Bato Agar l'ensemble mélangé dans
1000 ml d'eau distillée a été autoclavé pendant 23
min à 121°C et à une pression de 1,3 #177; 0,2 Bar et
distribué dans les boites de pétri de 55 mm de
diamètre.
Une petite portion d'environ 1 mm / 0,5 mm
d'échantillon de pomme de terre pourrie a été
prélevée, stérilisée à la surface avec de
l'eau de javel à 10% pendant trois minutes environ et rincée dans
de l'eau distillée, stérilisée. Le milieu est
laissé égoutté sur du papier filtre
stérilisé puis déposé sur le média contenu
dans les boîtes de pétri. Les boîtes de pétri sont
incubées à une température de 28°C.
Quarante huit (48) heures après ensemencement, les
mycéliums ont été observés à la loupe
binoculaire. Le diamètre des mycéliums de l'isolat pur ainsi
obtenu a été mesuré (suivant deux directions
perpendiculaires) sur une semaine afin de déterminer la vitesse de
croissance mycélienne du pathogène.
L'identification des différents pathogènes est
axée sur le type du mycélium, la forme des spores ou conidies
observées. Elle a été faite au microscope optique,
après montage entre lame et lamelle avec l'assistance de
spécialistes de la phytopathologie.
3.2.5 Evaluation des rendements de pomme de terre
Pour estimer le rendement des différentes
variétés de pomme de terre, la méthode des carrés
de rendement a été utilisée. Elle consiste à
récolter et à peser à l'intérieur d'une placette de
1m2 tous les tubercules de pomme de terre. Cinq placettes ont
été posées de façon aléatoire sur des
parcelles de culture et suivant les différentes variétés.
La production récoltée dans le carré permet d'estimer le
rendement de la culture pratiquée sur parcelle par la formule :
r =
ix
où Pm= production moyenne par m2 et r =
rendement en kg/ ha
ix
3.3 Analyses statistiques des données
collectées
Les données recueillies sur le terrain ont
été analysées avec différents logiciels en fonction
des paramètres estimés. Les différents odd ratio ont
été déterminés dans EPI Info v.7. Le khi 2 est
utilisé pour la comparaison des incidences entre les sites et suivant
les variétés.
Le test de Student-Newman-Keuls au seuil de 5% couplé
avec le test de comparaison de deux proportions dans SAS v.9.2 ont
été utilisés pour la séparation des
sévérités moyennes des maladies sur les différentes
variétés, la comparaison de l'abondance des insectes entre
variétés et sites ainsi que celle des rendements entre les
variétés par site et entre les sites.
ix
4 RESULTATS ET DISCUSSION
4.1 Résultats
4.1.1 Entomofaune de Solanum tuberosum L.
L'inventaire des insectes dans les champs, a mis en
évidence la présence de plusieurs insectes. Leur effectif a
varié suivant les stades de développement, les
variétés de la culture et les sites. Au total 1805 insectes dont
928 à Tonri et 877 à Bokossi ont été
inventoriés. A Tonri, les insectes collectés appartiennent
à neuf ordres, 30 familles et 48 genres et espèces, contre sept
ordres, 26 familles et 45 genres et espèces, à Bokossi.
4.1.2 Diversité entomofaunique des sites
d'étude
Sur le site de Tonri, les Coléoptères sont les
plus dominants suivis des Orthoptères, des Hémiptères, des
Lépidoptères, des Hyménoptères, des
Diptères, des Mantoptères, des Homoptères et des
Dermaptères. A Bokossi, la faune est similaire avec les
Coléoptères qui sont les plus dominants suivis des
Orthoptères et des Hémiptères. Les
Lépidoptères, les Mantoptères, les
Hyménoptères et les Diptères sont également
présents mais les Homoptères et Dermaptères n'ont pas
été collectés sur ce site.
Tableau 4: Classification systématique des
différents insectes capturés dans les champs de Solanum
tuberosum L. sur les différents sites d'étude.
Ordres Familles Genres et espèces
Coléoptères
|
APIONIDAE Piezotrachelus varium (Wagner)
|
|
CHRYSOMELIDAE Aulacophora foveicollis (Lucas, 1849)
Epithrix cucumeris (Harris, 1851) Epithrix
pubescens (Koch, 1803) Epithrix tuberis (Gentner, 1944)
Lamprocopa occidentalis (Weise, 1895) Medithia sp.
Phyllotreta sp.
Podagrixina decolorata (Duvivier, 1892) Syagrus
calcaratus (Fabricius, 1775)
COCCINELLIDAE Cheilomenes sulphurea (Olivier,
1791) Harmonia axyridis (Pallas, 1773) Henosepilachna
reticulata (Olivier 1791)
CURCULIONIDAE Pityogenes chalcographus (Linnaeus,
1761)
LYCIDAE Lycus semiamplexus (Fabricius, 1787)
|
|
MELOIDAE Hycleus senegalensis (Voigts)
NITIDULIDAE Pityophagus ferrugineus (Linnaeus, 1761)
SCARABAEIDAE Anomala denuda (Arrow, 1819)
Gametis sanguinolenta (Olivier, 1789)
TENEBRIONIDAE Achrostus laticollis (Ardoin, 1972)
Alphitobius lamottei (Ardoin, 1963) Lagria villosa
(Fabricius 1783) Metallonotus denticollis (Gray, 1832)
Praeugena marginata (Fabricius, 1792) Strongylium cribripenne
(Imhoff, 1843)
|
|
ix
Dermaptères
|
FORFICULIDAE Forficula auricularia (Linnaeus, 1758)
|
|
|
Diptères
|
AGROMYZIDAE Liriomyza huidobrensis (Blanchard,
1926)
Liriomyza trifolii (Burgess, 1880)
|
|
|
|
|
|
Tableau 4: Classification systématique des
différents insectes capturés dans les champs de Solanum
tuberosum L. sur les différents sites d'étude (Suite et
fin)
Ordres Familles Genres et espèces
|
|
Hémiptères
CERCOPIDAE Locris rubra (Fabricius, 1794)
CICADELLIDAE Jacobiasca hybica (Bergevin et Zanon,
1922)
COREIDAE Cletus spp
LYGAEIDAE Oxycarenus hyalinipennis (Costa)
Trapezonotus arenarius (Linnaeus 1758)
MIRIDAE Helopeltis schoutedeni (Reuter, 1906)
PENTATOMIDAE Agonoscelus versicolor (Fabricius,
1794)
Asparvia armigera (Fabricius, 1775) Nezara viridula
(Linnaeus, 1758)
Hyménoptères
Homoptères
|
APHROPHORIDAE Poophilis costalis (Walker, 1851)
|
|
APIDAE Apis mellifera (Linnaeus, 1758)
Xylocopa violacea (Linnaeus, 1758)
MEGACHILIDAE Osmia rufa (Linnaeus, 1758)
Lépidoptères
Mantoptères
HESPERIIDAE Pyrgus malvae (Linnaeus, 1758)
LYCAENIDAE Agrodiaetus damon (Dénis et
Schiffermüller, 1775)
PAPILIONIDAE Papilio machaon (Linnaeus, 1758)
PIERIDAE Pieris napi (Linnaeus, 1758)
PYRALIDAE Hypsopygia costalis (Fabricius,
1775)
SPHINGIDAE Pseudosphinx tetrio (Linnaeus,
1771)
MANTIDAE Mantis religiosa (Linnaeus, 1758)
ix
|
|
ACRIDIDAE Aiolopus simulatrix (Walker, 1870)
|
Orthoptères
|
|
|
|
|
|
Calliptamus italicus (Linnaeus, 1758) Morphacris
faciata (Thunberg, 1815) Oedipoda caerulescens (Linnaeus,
1758)
Psophus stridulus (Linnaeus, 1758)
|
|
GRYLLIDAE Acheta frontalis (Fieber, 1844)
Gryllus Campestris (Linnaeus, 1758) Oecanthus
pellucens (Scopoli, 1763)
GRYLLOTALPIDAE Gryllotalpa gryllotalpa (Linnaeus,
1758)
MYRMECOPHILIDAE Myrmecophila acervorum (Silvestri,
1912)
TETRIGIDAE Tetrix subulata (Linnaeus, 1758)
ix
4.1.3 Evolution de la population des insectes suivant
les variétés de S. tuberosum L. à Tonri et à
Bokossi
A Tonri, les relevés effectués à 30, 38,
46 et 77 jours après semis (JAS) sur les différentes
variétés ont montré deux tendances pour la population des
insectes en fonction du cycle végétatif de la pomme de terre
(Figure 5). Pour les variétés Sahel et Spunta, le nombre
d'insectes a augmenté avec le développement de la plante. Ce
nombre a varié en général de 15 insectes au
30ième JAS à 62 insectes au 77ième
JAS pour lesdites variétés.
Dans la même période, la population des insectes
sur les variétés Atlas, Daifla et Nicola, s'est accrue
graduellement et a atteint des maxima de 20, 42 et 36 individus respectivement
au 46ième JAS. Mais, elle a diminué dès lors,
jusqu'à neuf individus au 77ième JAS.
Figure 5: Evolution de la population des insectes en
fonction du développement des variétés de Solanum
tuberosum à Tonri
A Bokossi pendant que la courbe de la population d'insectes
collectés sur la variété Nicola, évolue en dent de
scie, celle de la variété Sahel a une évolution
asymptotique et a évolué inversement avec le développement
de la plante. Contrairement à celle des insectes collectés sur la
variété Daifla, qui augmente avec la croissance de la plante. Les
courbes de population des insectes collectés sur les
variétés Spunta et Atlas ont évolué progressivement
dès le 30ième JAS, jusqu'à atteindre leurs maxima de 58 et
30 individus respectivement au 46ième JAS, après
ix
elles ont progressivement baissé respectivement
jusqu'au 77ième JAS à 20 et 10 individus (Figure
6).
Figure 6: Evolution de la population des insectes en
fonction du développement des variétés de Solanum
tuberosum L. à Bokossi
4.1.4 Evolution du nombre d'insectes par site et
variété
La figure 7 montre la variation du nombre d'insectes par site
et en fonction des différentes variétés
étudiées.
Il est à noter sur la figure 7 que le nombre total
d'insectes collectés à Tonri ne diffère aucunement de
celui obtenu à Bokossi (OR= 1,11 ; 95% IC= 0,98-1,27 et p= 0,089).
Par contre, le nombre d'insectes collectés sur chacune
des variétés par site diffère considérablement,
sauf chez la variété Nicola (OR= 1,12, 95% IC= 0,82 - 1,52 et p=
0,47). Le nombre total d'insectes collectés sur les
variétés Spunta et Daifla est significativement plus
élevé à Tonri (300 individus) qu'à Bokossi (270
individus) (p<0,05). Contrairement à ces deux variétés,
le nombre d'insectes collectés sur Sahel et Atlas est significativement
plus élevé à Bokossi (290 individus) qu'à Tonri
(160 individus) (p<0,05).
200
180
160
140
120
100
40
60
20
80
0
Sahel Spunta Atlas Daifla Nicola
Variétés de pomme de
terre
Tonri
Bokossi
ix
Figure 7: Nombre d'insectes par site en fonction des
variétés de Solanum tuberosum L.
4.2 Inventaire des symptômes de maladies et
maladies rencontrées
L'observation régulière des parcelles de pomme
de terre a révélé plusieurs symptômes et maladies
tels que : la mosaïque, l'enroulement de feuilles dû au virus, le
flétrissement bactérien, l'alternariose causée par
Alternaria solani (Sorauer) et le mildiou dont l'agent causal est le
Phytophthora infestans (Mont.) de Bary.
4.2.1 Les symptômes de maladies
virales
Deux principaux symptômes de maladies virales ont
été observés dans les champs de pomme de terre aussi bien
à Bokossi qu'à Tonri. Il s'agit de la mosaïque et de
l'enroulement des feuilles.
4.2.1.1 Mosaïque
Il y a plusieurs virus qui sont associés à la
mosaïque de la pomme de terre. Dans un plant infecté, ces virus
peuvent être présents seuls ou en combinaison. Les feuilles sont
déformées laissant apparaitre un mélange de couleurs
(Photo 5).
ix
Photo 5: Plant de pomme de terre attaqué par la
mosaïque due aux virus sur le site de Bokossi
4.2.1.2 Enroulement de feuilles
Le virus de l'enroulement (PLRV) en attaquant le feuillage, fait
que la bordure des feuilles commence par s'enrouler (Photo 6).
Photo 6: Virose de l'enroulement des feuilles de pomme
de terre sur le site de Bokossi
4.2.2 Flétrissement bactérien
Le flétrissement bactérien est la seule maladie
bactérienne observée. Elle est à craindre par son
degré d'infestation et sa transmission rapide ainsi que son
évolution fulminante (Photo 7).
ix
Photo 7: Flétrissement de plant de pomme de terre
(A) et pourriture de tubercule (B)
4.2.3 Maladies cryptogamiques
4.2.3.1 Alternariose
L'alternariose (encore appelée brûlure
alternarienne, est causée par le champignon du genre Alternaria
dont le cycle est relativement comparable à celui du mildiou (Photo
8).
Photo 8: Plant de pomme de terre attaqué par
Alternaria solani
4.2.3.2 Mildiou
Le mildiou de la pomme de terre est une maladie cryptogamique
causée par un oomycète de la famille des Peronosporaceae,
Phytophthora infestans (Photo 9).
ix
Photo 9: Plants de pomme de terre attaqués par
Phytophtora infestans sur le site de Bokossi
4.2.3.3 Pourriture des tubercules
Les pourritures de tubercules observées lors de notre
étude sont principalement dues à des champignons (Photo 10).
Photo 10: Pourriture de tubercules de pomme de terre
causée par les champignons
ix
4.3 Incidence des symptômes de maladies et des
maladies rencontrées sur les variétés en fonction des
sites
De façon générale, la distribution des
différentes maladies s'est faite inégalement sur les
variétés et suivant les sites (Tableau 5).
La mosaïque a la même distribution sur les deux
sites et quelle que soit la variété (p>0,05) sauf sur la
variété Spunta où elle est plus importante à Tonri
qu'à Bokossi (OR=0,40 ; 95% IC= 0,24-0,68 et p=0,00).
L'incidence du flétrissement a été plus
importante à Bokossi qu'à Tonri quelles que soient les
variétés (p<0,05) sauf sur Spunta où elle s'est faite
de façon égale sur les deux sites (OR=1,42 ; 95% IC= 0,44-4,58 et
p=0,55). Elle a été de même pour la maladie de
l'enroulement sur toutes les variétés (p<0,05) sauf sur Sahel
où sa distribution est la même sur les deux sites (OR=1,83 ; 95%
IC=0,74-4,49 et p=0,18).
Quant à l'alternariose, l'incidence a
été plus importante à Bokossi qu'à Tonri sur Sahel
(OR=3,05 ; 95% IC=1,89-4,90 et p=0,00) et inversement sur Atlas (OR=0,45 ; 95%
IC=0,22-0,91 et p=0,02). Elle s'est faite sans variation aucune sur les autres
variétés suivant les deux sites (p>0,05).
Le mildiou quant à lui s'est distribué de la
même façon sur les deux sites et sur toutes les
variétés (p>0,05) sauf sur Daifla où l'incidence a
été plus importante à Bokossi qu'à Tonri (OR=7,58 ;
95% IC=3,08-18,61 et p=0,00).
ix
Tableau 5: Incidences des différentes maladies
rencontrées sur les variétés de Solanum tuberosum
L. et selon les sites
Bokossi Tonri
|
OR
|
IC
|
P
|
Mosaïque Incidences des maladies
|
|
|
|
Sahel
|
57,47
|
42,53
|
1,52
|
0,92-2,52
|
0,09
|
Spunta
|
34,12
|
65,88
|
0,40
|
0,24-0,68
|
0,00
|
Atlas
|
44,76
|
55,24
|
0,72
|
0,45-1,16
|
0,18
|
Daifla
|
56,04
|
43,96
|
1,42
|
0,86-2,32
|
0,16
|
Nicola
|
35,48
|
64,53
|
0,51
|
0,24-1,11
|
0,08
|
Enroulement
|
|
|
|
|
Sahel
|
63,64
|
36,36
|
1,83
|
0,74-4,49
|
0,18
|
Spunta
|
82,41
|
17,59
|
10,06
|
5,62-17,98
|
0,00
|
Atlas
|
74,19
|
25,81
|
3,21
|
1,39-7,44
|
0,00
|
Daifla
|
66,67
|
33,33
|
22,92
|
3,03-173,1
|
0,00
|
Nicola
|
85,23
|
14,77
|
10,53
|
5,49-20,24
|
0,00
|
Flétrissement
|
|
|
|
|
Sahel
|
87,88
|
12,12
|
8,75
|
2,99-25,57
|
0,00
|
Spunta
|
58,33
|
41,67
|
1,42
|
0,44-4,58
|
0,55
|
Atlas
|
87,50
|
12,50
|
7,62
|
1,70-34,13
|
0,00
|
Daifla
|
100
|
0
|
29,92
|
3,03-173,17
|
0,00
|
Nicola
|
86,67
|
13,33
|
7,02
|
1,56-31,68
|
0,00
|
Alternariose
|
|
|
|
|
Sahel
|
61,76
|
38,24
|
3,05
|
0,32-1,18
|
0,14
|
Spunta
|
40
|
60
|
0,62
|
0,32-1,18
|
0,14
|
Atlas
|
33,33
|
66,67
|
0,45
|
0,22-0,91
|
0,02
|
Daifla
|
66,67
|
33,33
|
2,05
|
0,60-6,98
|
0,23
|
Nicola
|
27,27
|
72,73
|
0,36
|
0,09-1,39
|
0,12
|
Mildiou
|
|
|
|
|
Sahel
|
57,14
|
42,86
|
1,40
|
0,72-2,70
|
0,31
|
Spunta
|
68,42
|
31,58
|
1,64
|
0,85-3,17
|
0,13
|
Atlas
|
46,88
|
53,13
|
0,86
|
0,42-1,81
|
0,70
|
Daifla
|
85,71
|
14,29
|
7,58
|
3,08-18,61
|
0,00
|
Nicola
|
65,63
|
34,38
|
2,06
|
0,95-4,43
|
0,06
|
|
ix
OR : odds ratio ; IC : Intervalle de confiance P :
probabilité ; les valeurs des incidences
sont en pourcentage
4.4 Effets de la sévérité des
maladies rencontrées sur les variétés
4.4.1 Site de Tonri
En général, à l'exception du
flétrissement et de l'enroulement, toutes les maladies ont eu d'effet
significatif sur les différentes variétés sur le site de
Tonri (p?0,05) (Tableau 6; Annexe 2) ; néanmoins, la
variété Spunta a été très sensible à
l'enroulement par rapport à la variété Daifla (OR= 10,73 ;
(95% IC=2,45-46,95) ; p=0,02) (Annexe 3).
Les variétés Sahel, Daifla et Nicola se sont
révélées moins sensibles à la mosaïque tandis
que Atlas et Spunta se sont montrées plus sensibles à divers
degrés (p<0,05) (Annexe 1).
La variété Sahel s'est montrée plus
sensible à l'alternariose que les variétés Daifla et
Nicola (OR=27,91 ; (95% IC= 9,82-79,32) ; p=0,00) (Annexe 4).
Par contre, les variétés Daifla et Nicola se
sont révélées tolérantes au mildiou, pendant que
Atlas s'y révèle sensible (p<0,05) (Annexe 5).
En somme, l'étude montre que les
variétés Daifla, Nicola et Sahel sont les mieux adaptées
pour le site de Tonri.
Tableau 6: Sévérité moyenne des
différentes maladies rencontrées sur les variétés
de Solanum tuberosum L. à Tonri
Sévérités moyennes des
maladies
Variétés Mosaïque
|
Flétrissement bactérien
|
Enroulement
|
Alternariose
|
Mildiou
|
Sahel
|
0,33 #177; 0,05c
|
0,22 #177; 0,11a
|
0,07 #177; 0,02a*
|
1,13 #177; 0,12a**
|
0,22 #177; 0,11ab
|
Spunta 0,55 #177; 0,05b
|
0,17 #177; 0,09a
|
0,31 #177; 0,07a
|
0,29 #177; 0,05b
|
0,29 #177; 0,07ab
|
Atlas
|
0,75 #177; 0,07a**
|
0,13 #177; 0,09a
|
0,23 #177; 0,08a
|
0,20 #177; 0,05bc
|
0,39 #177; 0,08a**
|
Daifla 0,24 #177; 0,04c*
|
0 #177; 0a*
|
0,13 #177; 0,09a
|
0,03 #177; 0,01c*
|
0,07 #177; 0,03b*
|
Nicola
|
0,36 #177; 0,06c
|
0 #177; 0a
|
0,22 #177; 0,04a
|
0,08 #177; 0,03b c
|
0,12 #177; 0,03b
|
P 0,0001
|
0,131
|
0,127
|
0,0001
|
0,001
|
|
* : Variétés tolérantes ** :
variétés sensibles ; p : probabilité. Les moyennes suivies
des mêmes lettres d'après le Test de Student Newman-Keuls au seuil
de 5% ne sont pas statistiquement différentes.
ix
4.4.2 Site de Bokossi
Sur ce site, toutes les maladies ont eu des effets
significatifs sur la culture de la pomme de terre quelle que soit la
variété choisie (Tableau 7).
Les variétés Sahel, Atlas et Daifla ont
été très attaquées, pendant que Nicola et Spunta
ont été moins attaquées (p<0,05) (Annexe 1).
Le flétrissement a une sévérité
plus importante sur la variété Sahel que sur Spunta (OR= 4,89 ;
(95% IC= 2,07-11,57); p=0,00) (Annexe 2). Tandis que Sahel suivie de Atlas se
sont révélées moins sensibles à l'enroulement,
Spunta l'est plus, suivie de Nicola (p<0,05) (Annexe 3). Pour ce même
symptôme, Atlas et Nicola ont une sensibilité moindre que celle de
Daifla.
Sahel est 114 fois plus sensible à l'attaque de
l'alternariose que la variété Nicola (OR=114,33 ; (95% IC=
34,60-377,80) ; p=0,00), elle est donc plus sensible que les autres
variétés (Annexe 4).
Par contre, Sahel et Spunta se sont
révélés très sensibles au mildiou et Nicola ; Atlas
se révèlent moins sensibles (Annexe 5).
En somme, notre étude révèle que les
variétés Nicola et dans une moindre mesure Daifla sont les mieux
adaptées pour le site de Bokossi.
Tableau 7: Sévérité moyenne des
différentes maladies rencontrées sur les variétés
de Solanum tuberosum L. à Bokossi
Sévérités moyennes des
maladies
Mosaïque
Variétés
|
Flétrissement bactérien
|
Enroulement
|
Alternariose
|
Mildiou
|
Sahel Spunta Atlas Daifla Nicola
P
|
0,57 #177; 0,09a**
|
3,19 #177; 0,47a**
|
0,22 #177; 0,07c*
|
3,08 #177; 0,3a**
|
1,12 #177; 0,23a**
|
|
0,43 #177; 0,16b
|
2,43 #177; 0,30a**
|
0,26 #177; 0,10c
|
1,33 #177; 0,25a
|
|
0,86 #177; 0,22b
|
0,72 #177; 0,16 bc
|
0,26 #177; 0,09c
|
0,67 #177; 0,14abc
|
|
0,39 #177; 0,11b*
|
1,06 #177; 0,18b
|
0,13 #177; 0,06c
|
0,94 #177; 0,16ab
|
|
0,75 #177; 0,20b*
|
0,83 #177; 0,16bc
|
0,00 #177; 0,00c*
|
0,45 #177; 0,11bc*
|
|
0,0001
|
0,0001
|
0,0001
|
0,0002
|
|
* : variété moins sensible (Tolérantes) **
: variétés plus sensibles ; p : probabilité
Les moyennes suivies des mêmes lettres d'après le
Test de Student Newman-Keuls au seuil de 5% ne sont pas statistiquement
différentes.
ix
4.4.3 Influences des sites suivant les symptômes
de maladies et les variétés
Le tableau neuf révèle dans l'ensemble que tous
les symptômes / maladies ont été plus expressifs sur le
site de Bokossi que celui de Tonri sur les différentes
variétés (p<0,05). Néanmoins, il est à noter que
la mosaïque et l'alternariose, ont été plus expressives
à Tonri qu'à Bokossi sur les variétés Spunta, Atlas
et Nicola. La variété Atlas a été attaquée
par l'Alternariose de la même façon sur les deux sites (OR=1 ;
(95% IC=0,59-1,67) ; p=1).
Tableau 8: Comparaison des deux sites suivant la
sévérité moyenne des différentes maladies sur les
variétés de Solanum tuberosum L.
Bokossi Tonri
|
OR
|
95% IC
|
P
|
Mosaïque Sévérités
moyennes
|
|
|
|
Sahel
|
0,50 #177; 0,06
|
0,33 #177; 0,06
|
2
|
1,25-3,18
|
0,003
|
Spunta
|
0,23 #177; 0,04
|
0,49 #177; 0,06
|
0,32
|
0,19-0,53
|
0,000
|
Atlas
|
0,51 #177; 0,08
|
0,75 #177; 0,07
|
0,34
|
0,21-0,56
|
0,000
|
Daifla
|
0,43 #177; 0,05
|
0,24 #177; 0,04
|
2,42
|
1,48-3,97
|
0,000
|
Nicola
|
0,09 #177; 0,02
|
0,36 #177; 0,06
|
0,17
|
0,09-0,33
|
0,000
|
Enroulement
|
|
|
|
|
Sahel
|
0,17 #177; 0,04
|
0,07 #177; 0,02
|
2,93
|
1,36-6,33
|
0,004
|
Spunta
|
2,43 #177; 0,22
|
0,20 #177; 0,05
|
18,46
|
11,40-29,88
|
0,000
|
Atlas
|
0,72 #177; 0,16
|
0,23 #177; 0,08
|
8,45
|
5,02-14,21
|
0,000
|
Daifla
|
1,06 #177; 0,18
|
0,13 #177; 0,09
|
11,02
|
6,23-19,48
|
0,000
|
Nicola
|
0,83 #177; 0,16
|
0,22 #177; 0,04
|
16,91
|
9,54-29,98
|
0,000
|
Flétrissement
|
|
|
|
|
Sahel
|
2,22 #177; 0,30
|
0,22 #177; 0,11
|
5,33
|
3,42-8,31
|
0,000
|
Spunta
|
0,43 #177; 0,16
|
0,17 #177; 0,09
|
3,55
|
2,08-6,04
|
0,000
|
Atlas
|
0,86 #177; 0,22
|
0,13 #177; 0,09
|
39,93
|
20,66-77,18
|
0,000
|
Daifla
|
0,39 #177; 0,11
|
0
|
91,32
|
12,43-67,75
|
0,000
|
Nicola
|
0,75 #177; 0,20
|
0
|
49,15
|
59,39-82,47
|
0,000
|
Alternariose
|
|
|
|
|
Sahel
|
2,66 #177; 0,21
|
1,13 #177; 0,12
|
2,09
|
1,43-3,06
|
0,000
|
Spunta
|
0,26 #177; 0,10
|
0,54 #177; 0,08
|
0,29
|
0,18-0,48
|
0,000
|
Atlas
|
0,26 #177; 0,09
|
0,20 #177; 0,05
|
1
|
0,59-1,67
|
1,000
|
Daifla
|
0,13 #177; 0,06
|
0,03 #177; 0,01
|
4,21
|
1,53-11,58
|
0,002
|
|
ix
Nicola
0
|
0,08 #177; 0,03
|
0,08
|
0,01-0,60
|
0,001
|
Mildiou
|
|
|
|
|
Sahel
|
0,67 #177; 0,15
|
0,22 #177; 0,05
|
7,31
|
4,36-12,23
|
0,000
|
Spunta
|
1,33 #177; 0,25
|
0,29 #177; 0,07
|
5,62
|
3,53-8,94
|
0,000
|
Atlas
|
0,67 #177; 0,14
|
0,39 #177; 0,08
|
3,17
|
1,98-5,09
|
0,000
|
Daifla
|
0,94 #177; 0,16
|
0,07 #177; 0,03
|
30,82
|
15,10-62,90
|
0,000
|
Nicola
|
0,45 #177; 0,11
|
0,12 #177; 0,03
|
6,08
|
3,38-10,95
|
0,000
|
|
OR= Odds Ratio ; IC= Intervalle de Confiance ; P=
Probabilité
4.4.4 Identification et croissance mycélienne
du pathogène responsable de la pourriture des tubercules de pomme de
terre sur PDA + bato Agar
Après isolement, six microorganismes ont pu être
isolés au total ; selon les variétés et les sites à
savoir : Fusarium solani (Mart.) Sacc. , Neurospora crassa
Shear et B. O. Dodge; Rhizopus nigricans Ehrenberg et Macrophomina
phaseolina Wheeler à Tonri respectivement pour les
variétés Sahel, Spunta, Atlas et Nicola. Quant à Bokossi,
on enregistre Aspergillus flavus Link , Trichoderma et
Fusarium solani respectivement pour le Sahel et l'Atlas, Daifla et
enfin Nicola.
ix
Photo 11: Culture du mycelium provenant des tubercules de
pomme de terre pourris
Il a été remarqué qu'en
général, la croissance mycélienne du champignon progresse
de façon quasi linéaire au fil des jours, peu importe le site et
la variété (Figure 8).
Les mycéliums des champignons provenant des
échantillons (Sahel, Spunta et Nicola) de Tonri croissent plus vite que
ceux de Bokossi. Il est à noter que dès le
5ième jour après ensemencement, le Macrophomina
phaseolina a déjà rempli la boîte de pétri de
55 mm de diamètre pendant que Fusarium solani de Bokossi est
à 23 mm. Le 7ième jour après ensemencement les
Aspergillus flavus et le Trichoderma ont pratiquement la
même vitesse de croissance mycélienne. Il en est de même
pour Fusarium solani de Tonri et Neurospora crassa. De toutes
ces observations, il ressort que Macrophomina phaseolina,
pathogène identifié chez la variété Nicola de
Tonri a une vitesse de croissance mycélienne plus élevée
que Fusarium solani chez la même variété à
Bokossi (OR=75,13 ; (95% IC= 9,68-583,22) ; p=0,000) (Figure 8).
40
60
50
30
20
10
0
Variétés suivant les
sites
Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour
4 Jour 5 Jour 6 Jour 7
Figure 8: Diamètre de croissance mycélienne
des pathogènes causant la pourriture des tubercules de pomme de terre en
fonction des différents variétés et sites
ix
4.5 Rendement des variétés suivant les
sites
Le rendement des différentes variétés en
étude est présenté par la figure 9.
A Tonri, quelle que soit la variété
considérée, le rendement est le même (p>0,05) alors
qu'à Bokossi, les variétés Daifla et Nicola ont
donné les meilleurs rendements par rapport à Sahel (p<0,05)
(Figure 9).
Une comparaison du rendement entre les sites montre que Tonri a
donné les meilleurs rendements avec les variétés Sahel,
Atlas et Daifla ; tandis que Bokossi a donné uniquement le meilleur
rendement avec la variété Nicola (p<0,05).
Le rendement de la variété Spunta a
été le même à Tonri qu'à Bokossi (OR=0,99
;
(95% IC= 0,96-1,02) ; p=0,46).
16000
14000
12000
10000
4000
8000
6000
2000
0
Sahel Spunta Atlas Daifla Nicola
Variétés de S.
tuberosum
Tonri
Bokossi
Figure 9: Rendements moyens des variétés de
Solanum tuberosum L. selon les différents sites.
ix
4.6 DISCUSSION
4.6.1 Diversité entomofaunique dans les champs
de la pomme de terre à Ouassa-Péhunco
L'étude de l'entomofaune dans certains champs de pomme
de terre de la Commune de Ouassa-Péhunco durant six semaines
consécutives a permis de répertorier au total 1805 insectes. Ils
appartiennent à 60 genres et espèces, 33 familles et neuf ordres.
Ce chiffre est déjà élevé si l'on considère,
à juste titre, cet inventaire encore incomplet. En effet, il est
évident qu'un certain nombre d'espèces ont échappé
à nos observations. Il convient donc de considérer cette
étude comme un inventaire préliminaire. Par ailleurs, il est
à noter que parmi ces espèces d'insectes beaucoup ne constituent
pas de ravageurs redoutables de la pomme de terre. La plante sert probablement
d'hôte secondaire à ces ravageurs du fait que la production a lieu
en pleine saison sèche. Ainsi les champs irrigués étaient
les habitats propices aux insectes. Aussi, faut-il remarquer la présence
d'insectes auxiliaires parmi les arthropodes capturés. En
général, il a été constaté que l'ordre des
Coléoptères est quantitativement le mieux
représenté en nombre d'espèces (25) et de neuf familles.
D'après Dajoz (2002) et Chatenet (1990), les Coléoptères
sont parmi les insectes les plus abondants et les plus riches en
espèces. Il est également, important de signaler la
diversité de leurs formes et leurs riches coloris Aubert (1999) ; Kromp
(1999) et Floate et al. (1990). Ils sont faciles à
récolter et à conserver (Barney et al., 1986).
En France, Ponel (1983) s'est intéressé
à connaître sur une solanaceae, la communauté des
arthropodes des dunes méditerranéennes Françaises. Il a
trouvé, que parmi les insectes, les Coléoptères
représentent plus des deux tiers des espèces. Par contre, une
étude d'inventaire de l'entomofaune des champs de tomate dans la commune
de Djakotomey au Bénin a révélé que ce sont les
Lépidoptères qui ont été très abondants avec
les coléoptères au cinquième rang (Chougourou et al.,
2012). Des études similaires sur de la grande morelle au Sud du
Bénin par Adanhounme (2012), a révélé que les
Coléoptères sont au deuxième rang après les
Orthoptères.
Parmi, les neuf familles inventoriées constituant cet
ordre, celle des Chrysomelidae domine largement notre inventaire avec neuf
espèces, par contre, Ponel (1983) a noté une dominance pour la
famille des Tenebrionidae. Guettala (2009) a noté quant à lui,
une abondance des Curculionidae avec 16 espèces sur le total des
Coléoptères.
Dans notre étude, l'ordre des
Coléoptères est suivi respectivement par celui des
Orthoptères (11 espèces) et des Hémiptères (09
espèces). Les Lépidoptères, les Diptères et les
ix
Hyménoptères occupent respectivement le
quatrième, le cinquième et le sixième rang alors que les
autres ordres sont faiblement représentés dans cette
étude.
Cette diversité du peuplement entomologique
recensé au niveau de la Commune de Ouassa-Péhunco peut
s'expliquer d'une part, par le type de milieu jouxtant les sites de production
de la pomme de terre et d''autre part, par la diversité
végétale de type arboré, arbustif (haies) et
herbacée qu'on y retrouve aux alentours de ces sites de production. En
effet, ces derniers se trouvent très proches des zones de bas fonds
donc, ils ont plus de chance d'abriter une entomofaune plus diversifiée
que s'ils se trouvent en zone périurbaine.
L'augmentation de la diversité végétale
entraîne une augmentation de la diversité des phytophages et en
conséquence de leurs prédateurs et parasitoïdes
(Southwood et al., 1979; Tilman et al., 1997 ; Bank,
2003).
Cette étude a, une fois de plus, permis de
connaître l'abondance des insectes capturés dans le temps et en
fonction du développement des différentes variétés
de la pomme de terre.
L'évolution des insectes et l'abondance des
espèces au cours du temps durant la période d'étude
varient fortement suivant les variétés et les sites. La
fenêtre temporelle de l'activité des insectes est relativement
maximale entre le 38ième et le 46ième JAS.
Ceci coïncide avec la belle saison, où la végétation
est abondante et les températures sont favorables au
développement de la plupart des insectes. Ceci a été
également montré par plusieurs auteurs Kingston (1977);
Ridsdill-Smith et Hall (1984) et Francisco et al. (2004) qui ont tous
noté que l'activité et le développement des insectes
atteignent leur optimum en printemps et en été en d'autre terme
lorsque la température oscille entre 20°C et 30°C.
L'abondance des insectes commence à régresser
dès le 46ième JAS pour la majorité des
variétés. Ce phénomène pourrait s'expliquer par la
variabilité de la qualité des ressources alimentaires qui
d'après Hughes et Walker (1970) détermine le développement
des insectes. La présence des différents groupes d'insectes dans
certains champs de pomme de terre se justifie par le type de régime
alimentaire et est fonction de l'organe attaqué.
Les Coccinellidae, prédateurs aphidiphages, furent
très peu représentés dans les champs de pomme de terre, ce
qui voudrait dire que la population d'aphides dans les champs de
Ouassa-Péhunco, n'est pas encore importante. Leur rôle dans la
régulation des effectifs de populations d'aphides a été
souvent démontré par plusieurs auteurs tels Luon (1983) et
Colignon et al. (2001). L'absence d'aphididae dans nos collectes
entomofauniques montre que la culture de la pomme de terre à
Ouassa-Péhunco serait encore à l'abri des fréquentes
attaques virales car les aphides sont des vecteurs des maladies virales
(Lopes et al., 2012). Il serait bien de prendre
ix
toutes les mesures utiles et adéquates pour
prévenir d'éventuelles infestations de pucerons afin de
réduire les risques de maladies virales à
Ouassa-Péhunco.
Ces résultats concordent avec ceux de Lopes et al.
(2012) qui ont remarqué lors d'une étude d'évaluation
des pucerons et de leurs ennemis naturels à l'Est de la Chine que les
prédateurs aphidiphages représentent en effet une faible partie
des insectes collectés sur la pomme de terre.
Parmi les prédateurs polyphages; nous notons surtout
la faible présence en nombre d'espèces de la famille Forficulidae
(Dermaptères); représentée par Forficula auricularia
qui est d'après Solomon et al. (2000) un actif
prédateur omnivore dans les vergers de fruits à pépins.
Lichou et al. (2001) a noté que l'espèce Forficula
auricularia serait un prédateur de pucerons mais qui pourrait
cependant provoquer des dégâts parfois importants sur fruits
à noyaux.
Le doryphore (Leptinotarsa decemlineata), principal
insecte ravageur de la pomme de terre qui peut détruire la
totalité du feuillage et réduire considérablement le
rendement en cas de fortes infestations Deumier et al. (2004) n'a pas
été rencontré lors de cette étude.
ix
4.6.2 Diversité pathologique
La prospection sur ceratins sites de production de pomme de
terre à Ouassa-Péhunco, nous révèle entre autre la
mosaïque, le flétrissement bactérien, l'enroulement de
feuilles, l'alternariose causée par Alternaria solani (Sorauer)
et le mildiou dont l'agent causal est le Phytophthora infestans
(Mont.) de Bary. Parmi elles, deux sont les plus citées dans la
littérature il s'agit principalement, du mildiou et le
flétrissement bactérien. Elles ont été
confirmées par les travaux effectués par Dossou et al.
(2003) dans l'Alibori et Dossou et Worou-Seko (2010) dans
Ouassa-Péhunco, comme les principales maladies de la pomme de terre en
végétation. Lindner et al. (2012) ont pu isoler à
partir des tubercules collectés à Péhunco le
Clavibacter michiganensis subsp. sepedonicus (Spieck. et Kott.)
responsable de la maladie du flétrissement bactérien, qui est une
maladie systémique. Selon Deumier et al. (2004) ces maladies
sont qualifiées de maladies dangereuses vu leur effet sur le rendement
et la qualité des produits de récolte.
Les maladies peuvent attaquer toutes les
variétés quel que soit leur niveau de tolérance,
cependant, il existe des variétés moins sensibles que d'autres.
En effet, sur les cinq variétés Sahel, Spunta, Atlas, Daifla et
Nicola, le flétrissement et l'enroulement n'ont pas d'effets
significatifs, néanmoins la variété Spunta a
été très sensible à la maladie de l'enroulement par
rapport à la variété Daifla. Des résultats
similaires avaient été observés par Ferjaoui en (2010) qui
après avoir testé plusieurs variétés contre le
mildiou constate que la variété Spunta et bien d'autres se sont
révélées sensibles par rapport aux variétés
Derby et Voyager.
Répandu dans le monde entier, le mildiou est le
principal ennemi des cultures de pomme de terre, et fut responsable de la
grande famine européenne des années 1840 qui frappa
particulièrement l'Irlande et la région écossaise des
Highlands (Solar, 1997). Cette espèce affecte également les
cultures de tomates et d'autres Solanaceae (Sudeep, 2009).
Le vent favorise la dispersion des sporanges sur plusieurs
centaines de mètres, voire davantage. Souvent, une ou quelques semaines
plus tard, les potagers, les repousses sauvages et les parcelles de production
montrent des symptômes également (Ducattillon et al.,
2006). Pendant que les variétés Daifla et Nicola ont
présenté moins de symptôme au mildiou, Sahel, Atlas et
Spunta se révèlent sensibles à des degrés divers.
Les mêmes constats ont été faits par plusieurs auteurs tels
que Duvauchelle et Andrivon (2007) ; Bruyère (2006) ; Andrivon et
al. (2004) ; Culiez et al. (2003).
ix
En effet, ces différents auteurs après des tests
effectués sur différents cultivars de pomme de terre ont fini par
conclure que la sensibilité des variétés par rapport au
mildiou du feuillage est variable lorsque les conditions climatiques sont
favorables.
Une comparaison faite au niveau des deux sites
révèle que le site de Tonri a été moins
infesté que celui de Bokossi ce qui se pourrait justifier par le fait
que sur les cinq variétés, trois y conviennent alors qu'à
Bokossi, deux variétés seulement y conviennent. Ce taux
d'infestation élevé de Bokossi pourrait s'expliquer par le
non-respect scrupuleux des techniques culturales (méthodes de
fragmentation des semences, les périodes d'irrigation, l'association des
cultures d'oignon à proximité des champs de pomme de terre), les
sources d'eau pour l'irrigation et le sol sur lequel la culture est faite. Pour
confirmer ces hypothèses des échantillons de sols et d'eaux ont
été prélevés et envoyés en Allemagne pour
des analyses complémentaires.
L'isolement de pathogènes à partir des
tubercules pourris nous a révélé rien que des champignons
dont certains comme Fusarium sp. avaient été
identifiés comme agents responsables de pourriture sèche des
tubercules de pomme de terre (Hide et al., 1992 ; Hanson et Loria,
1995). Le taux important (près de 100%) de champignon identifié
dans cette étude concorde avec le résultat observé par
Kebe et al. (2009) qui ont isolé jusqu'à 66,31% de
champignons contre 33,04% de bactéries lors d'isolements
réalisés sur les cabosses du cacaoyer. Tous ces champignons ne
sont pas tous pathogènes et peuvent être utilisés pour
différents buts. Pendant que Rhizopus nigricans a la
possibilité d'interagir avec les composés flavonoïdes des
plantes ; bien que n'étant pas un agent pathogène des plantes,
Trichoderma sp. est utilisé comme un agent de lutte biologique
suivant différentes modes d'actions dont l'antibiose, la
compétition et le parasitisme.
Il a été constaté dans notre
étude que ces champignons isolés sur PDA croissent en fonction de
l'évolution de la duréee. Le même constat avait
été fait par Kodjo (2012) lors de la culture sur PDA des
mycéliums du pathogène responsable de l'anthracnose du manioc.
Nous avons remarqué que Macrophomina phaseolina, a la vitesse
de croissance mycélienne la plus élevée par rapport aux
autres champignons comme Trichoderma sp. ce qui est différent
de ce qu'avaient obtenu Kebe et al., (2009) qui signalent que
Trichoderma sp. par sa croissance mycélienne plus rapide en
trois jours a rempli la boîte de pétri de 90 mm de diamètre
en inhibant complètement le développement de Phytophthora
palmivora suite aux tests de confrontation directe réalisés
in vitro, entre les isolats de Trichoderma sp., et de
Phytophthora palmivora.
Selon Bandamaravuri et al. (2007) Macrophomina
phaseolina dans les conditions favorables, provoque de nombreuses maladies
comme la fonte des semis, la pourriture du collet, la
ix
pourriture de la tige, et la pourriture des tubercules sur
plusieurs cultures économiquement importantes.
CONCLUSION, PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Au terme de cette étude, il ressort que la culture de
la pomme de terre (Solanum tuberosum) dans la Commune de
Ouassa-Péhunco est exposée à plusieurs attaques
d'insectes. L'ordre des Coléoptères est quantitativement le mieux
représenté en espèces suivi respectivement par ceux des
Orthoptères et des Hémiptères pour ne citer que ces
ordres. Il est à noter qu'il y a plus d'espèces ravageuses
(Agonocelus versicolor, Epithrix sp, Podagrixina decolorata, Piezotrachelus
varium) dont les dégâts se limitent à des
trouées dans les feuilles que d'espèces utiles dont les
prédateurs (Cheilomenes sulphurea) et les pollinisateurs
(Apis mellifera).
Au nombre des maladies rencontrées, deux des maladies
rencontrées sont très dangereuses à savoir le mildiou et
le flétrissement bactérien. Par conséquent, en envisageant
au Bénin en général et à Péhunco en
particulier une extension des superficies de production, vu les conditions
climatiques, écologiques et agronomiques qui y prédominent, il
urge de développer des moyens de lutte efficace pour protéger les
cultures contre les attaques des insectes et maladies redoutables afin de
soulager les peines des producteurs et de garantir une sécurité
alimentaire au Bénin.
Au terme de cette étude, nous envisageons de :
· Poursuivre l'étude afin de confirmer les
insectes ravageurs qui y sont réellement inféodés à
la culture de la pomme de terre dans la zone de production à
Ouassa-Péhunco;
· Etudier le comportement de certaines familles de
Pentatomidae sur les variétés de la pomme de terre ;
·
ix
Entreprendre des tests de pathogénicité afin de
confirmer les véritables agents responsables des maladies, afin de
développer les moyens de lutte efficace ;
ix
RECOMMANDATIONS
Au terme de nos travaux nous recommandons :
Ø Aux autorités du Ministère de
l'Agriculture de l'Elevage et de la Pêche (MAEP)
· de mettre à la disposition des encadreurs
agricoles les moyens et les expertises nécessaires pour
développer la filière pomme de terre en vue d'une effective
diversification des cultures au Bénin ;
Ø Aux centres de formation et de
recherche
· de travailler en collaboration avec les producteurs
sur la production de semences de pomme de terre sur place ; afin
d'atténuer le coût élevé d'approvisionnement en
semences qui s'évalue à environ 65% du coût de la
production ;
· de continuer la recherche sur les méthodes de
conservation à long terme de cette denrée périssable qui
constitue un problème majeur pour les producteurs ;
Ø Aux producteurs
· de mettre en pratique les conseils et les
résultats qui découleront des travaux des encadreurs et des
chercheurs.
Ø Aux encadreurs
· d'accompagner les producteurs dans la mise en
application des résultats qui découleront des travaux des
chercheurs.
ix
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Adanhounme, Z. J. 2012. Inventaire de
l'entomofaune des champs de la grande morelle (Solanum macrocarpum L)
et dynamique de la population de quelques ravageurs dans la commune de
Comè. Mémoire de Licence Professionnelle EPAC-UAC-Abomey-Calavi
36 p.
AIP, 2008. Pommes de terre et changement
climatique. Revue Info Ressources, Haute Ecole Suisse d'Agronomie ; 16 p.
Andrivon, D., Corbière, R., Montarry, J.,
Pellé, R. et Ellissèche, D., 2004.
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