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Inventaire phytosanitaire de 5 variétés de pomme de terre (solanum tuberosun l.) cultivées dans la commune de Ouassa Péhunco au Bénin


par Aimé AGBIZOUNON
Université d’Abomey-Calavi - Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA)/FSA/RPPC 2014
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE D'ABOMEY- CALAVI

============

FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

==============

FORMATION DOCTORALE EN SCIENCES AGRONOMIQUES

==============

DEPARTEMENT DE PRODUCTION VEGETALE

Mémoire pour l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA)

Thème :

Option: Ressources Phytogénétiques et Protection des Cultures (RPPC)
Spécialité : Protection des végétaux
Présenté et soutenu par :
Aimé AGBIZOUNON

Le 22 Janvier 2014

Directeur de Mémoire : Prof. Dr. Ir. Aimé H. BOKONON-GANTA (PhD)

Co-directeurs : Prof. Dr. Ir. Daniel C. CHOUGOUROU (PhD)

Dr. Ir. André FANOU (PhD)

Composition du Jury

Président : Prof. Dr. Ir. Léonard AHOTON (FSA/UAC)

Rapporteur : Prof. Dr. Ir. Aimé H. BOKONON-GANTA (FSA/UAC) Examinateur : Dr. Ir. Raymond VODOUHE (Bioversity-International) Examinateur : Prof. Dr. Ir. Daniel C. CHOUGOUROU (EPAC/UAC)

Année académique: 2012-2013

UNIVERSITY OF ABOMEY- CALAVI

============

FACULTY OF AGRONOMIC SCIENCES
==============
POSTGRADUATE TRAINING CENTER IN AGRONOMIC
SCIENCES

==============

DEPARTMENT OF PLANT PRODUCTION

Thesis submitted for the award of Master of Philosophy (MPhil)

Topic :

Option: Plant genetic resources and crop protection

Specialisation: Plant protection

Submitted by:

Aimé AGBIZOUNON

On 22th january, 2014

Supervisor: Prof. Dr. Ir. Aimé H. BOKONON-GANTA (PhD)

Co-supervisors: Prof. Dr. Ir. Daniel C. CHOUGOUROU (PhD) Dr. Ir. André FANOU (PhD)

Composition of Jury

President: Prof. Dr. Ir. Léonard AHOTON (FSA/UAC)

Reporter : Prof. Dr. Ir. Aimé H. BOKONON-GANTA (FSA/UAC) Examiner: Dr. Ir. Raymond VODOUHE (Bioversity-International) Examiner: Prof. Dr. Ir. Daniel C. CHOUGOUROU (EPAC/UAC)

Academic year : 2012-2013

i

CERTIFICATION

Nous certifions que ce travail a été entièrement réalisé sous notre supervision par Monsieur Aimé AGBIZOUNON pour l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies (D.E.A), Option : Ressources Phytogénétiques et Protection des Cultures (RPPC), Spécialité : Protection des Végétaux à la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de l'Université d'Abomey - Calavi (UAC) du Bénin.

Le Directeur de Mémoire

Prof. Dr. Aimé Hippolyte BOKONON-GANTA

Entomologiste, Chercheur-Enseignant à la Faculté des Sciences Agronomiques de
l'Université d'Abomey-Calavi (UAC), Maître de Recherche au CAMES

ii

DEDICACE

Je dédie ce mémoire à

Rosaline TOUYABA ma tendre mère, pour tous les sacrifices consentis pour mon éducation et ma formation.

iii

REMERCIEMENTS

Le présent travail n'aurait pas connu son aboutissement sans l'aide de nombreuses personnes tant physiques que morales à qui j'exprime ici ma profonde reconnaissance. Je veux nommer :

1. Le Professeur Aimé H. BOKONON-GANTA, notre Directeur de mémoire pour nous avoir non seulement pris comme un fils mais aussi pour nous avoir conseillé pour cette formation et pour avoir apporté ses compétences scientifiques à ce modeste travail;

2. Le Professeur Daniel C. CHOUGOUROU et le Docteur André FANOU mes codirecteurs de mémoire, dont la disponibilité et la compréhension nous ont permis d'arriver à bout de ce travail ;

3. Le Docteur Martine ZANDJANNAKOU-TACHIN, phytopathologiste, Responsable de l'Unité de phytopathologie du Laboratoire de Diagnostique et de Soutien à la Protection des végétaux au sein du Service de Protection des Végétaux (SPV) à Porto-Novo ; Enseignant-Chercheur à la l'ENSTA de KETOU/UAK pour nous avoir accepté et aidé pour l'isolement des pathogènes dans son Unité;

4. Le Docteur Abou TOGOLA, entomologiste, Chercheur à AfricaRice pour sa participation active à l'identification des insectes et son soutien pour la réalisation de ce mémoire;

5. Le Docteur Georg Goergen, Chercheur à l'IITA, pour nous avoir guidé dans l'identification des insectes collectés ;

6. Le Professeur Mohamed SOUMANOU responsable de l'Unité de Recherche en Génie Enzymatique et Alimentaire (URGEA) du Laboratoire d'Etude et de Recherche en Chimie Appliquée de l'EPAC/UAC pour ses sages conseils et ses nombreuses orientations ;

7. Mon feu père Emmanuel C. AGBIZOUNON, qui n'a pas pu rester pour bénéficier des fruits de ce travail. Merci papa et que la Terre te soit légère.

8. Mes grandes soeurs Pélagie M. BOKO, Hermione KOUDAKOSSI BOKO et Estelle VIGNINOU pour m'avoir soutenu tout au long de cette formation ;

9. Feu Jean-Claude TEGBESSOU, pour l'accueil sur le terrain, la visite des sites de production de la pomme de terre. Sachez que j'ai aimé la bonne ambiance de travail. Je vous remercie sincèrement ;

10. Messieurs Souleymane KORA et Djafarou ABDOULAYE, respectivement Présidents Régional et Communal de l'Association des producteurs de pomme de terre des

iv

Départements de l'Atacora et de la Donga pour m'avoir accepté comme stagiaire pour la réalisation de mon travail ;

11. Les producteurs de pomme terre de la Commune de Ouassa-Péhunco notamment ceux de Bokossi et Tonri pour les heures passées ensemble sous le soleil;

12. le Père Blaise SEKE, Curé de la paroisse Sainte Epiphanie de Ouassa-Péhunco, qui m'a ouvert ses portes dès mon arrivée à Ouassa-Péhunco

13. Le frère Maxime FAMONMY, pour tout ce que vous avez été pour moi pour le temps qu'a duré cette formation, que Dieu vous comble au-delà de vos attentes;

14. Madame Geneviève AGBIZOUNON SILY, pour tous les sacrifices consentis pour mon éducation ;

15. Mes tantes Pascaline, Victoire et Marguerite AGBIZOUNON, Lydia et Françoise TOUYABA et leurs époux, mes oncles Jean-Marie AGBIZOUNON, Paul AVOUTOU, Barthélemy TOUYABA et leurs épouses, pour leur soutien ;

16. Mes frères et soeur Martial, Euloge, Fructueux, Olga, Jorès et Serge AGBIZOUNON pour leur soutien. Retrouvez ici le fruit de l'amour fraternel qui nous a toujours unis ;

17. La famille GODONOU pour le soutien moral ;

18. La soeur Alice METON, religieuse de la Congrégation des Oblates Cathéchistes Petites Servantes des Pauvres (OCPSP), les pères Serge Yvon HOUNSOU et Bruno HOUNKONNOU religieux caméliens et l'abbé Christ HOUNMENOU pour leurs prières;

19. Au couple Clarisse et Jean AGBOTON pour l'accueil spécial et filial dont vous m'avez gratifié lors de mon séjour à Ouassa-Péhunco, merci !!

20. Mesdames Elisabeth TINGBE, agent du service de scolarité et Yvette AHOTON GANSE secrétaire de l'école doctorale, pour m'avoir accueillir comme un fils et comme un frère à la FSA ;

21. La famille TROUKOU pour leur générosité et leur amour. Ce travail est l'expression de ma profonde gratitude ;

22. Messieurs Parfait DOVONOU, Gontran MEGNIGBETO, Symphorien AHOMONDJI et leurs épouses, pour les multiples conseils;

23. Mes amis Emile PADONOU, Chadrak AHAMIDE, Hervé DEGBE, Bernadin GOUVIDE, Brice MISSANON, Jean ABILE, Dorcas GANSA, Suzanne HONVO, Anne-Marie AHANDESSI, Maria Dolorès ALLOTCHENOU, Christiane KOUGBLENOU, pour votre soutien moral et spirituel;

24. Tous les enseignants du Département de Production Végétale de la FSA-UAC pour avoir soutenu en moi l'ambition de poursuivre une carrière sous vos couvertures.

v

TABLE DES MATIERES

CERTIFICATION

i

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

LISTE DES TABLEAUX viii

LISTE DES FIGURES ix

LISTE DES PHOTOS ET PLANCHES x

RESUME xiii

ABSTRACT xiv

INTRODUCTION 15

Contexte et justification 15

Questions de recherche 16

Objectifs de la recherche 17

Objectif général 17

Objectifs spécifiques 17

Hypothèses de la recherche 17

1 Généralités sur la pomme de terre 18

1.1 Origine et taxonomie 19

1.2 Description botanique et morphologique 19

1.3 Cycle de reproduction et physiologie 23

1.4 Insectes et autres ravageurs de la pomme de terre 24

1.5 Maladies de la pomme de terre 28

1.5.1 Les maladies non systémiques 28

1.5.2 Les maladies systémiques 28

1.6 Les correcteurs de carence mixtes 31

2 Milieu d'étude 32

2.1 Situation géographique de la Commune de Ouassa-Péhunco 32

2.2 Caractéristiques du milieu physique de Ouassa-Péhunco 34

vi

2.2.1 Relief 34

2.2.2 Climat 34

2.2.3 Végétation et faune 34

2.2.4 Sols 34

2.2.5 Cours d'eau 34

3 MATERIEL ET METHODES .35

3.1 Matériel 35

3.1.1 Matériel végétal 35

3.1.2 Matériel technique 35

3.2 Méthodes 37

3.2.1 Production de la culture de pomme de terre 37

3.2.2 Inventaires entomologiques 37

3.2.3 Inventaire et identification des maladies 39

3.2.4 Isolement et identification des pathogènes 40

3.2.5 Evaluation des rendements de pomme de terre 40

3.3 Analyses statistiques des données collectées 41

4 RESULTATS ET DISCUSSION .42

4.1 Résultats 42

4.1.1 Entomofaune de Solanum tuberosum L. 42

4.1.2 Diversité entomofaunique des sites d'étude 42

4.1.3 Evolution de la population des insectes suivant les variétés de S. tuberosum L. à

Tonri et à Bokossi 45

4.1.4 Evolution du nombre d'insectes par site et variété 46

4.2 Inventaire des symptômes de maladies et maladies rencontrées 47

4.2.1 Les symptômes de maladies virales 47

4.2.1.2 Enroulement de feuilles 48

4.2.2 Flétrissement bactérien 48

4.2.3 Maladies cryptogamiques 49

vii

4.3 Incidence des symptômes de maladies et des maladies rencontrées sur les variétés en

fonction des sites 51

4.4 Effets de la sévérité des maladies rencontrées sur les variétés 53

4.4.1 Site de Tonri 53

4.4.2 Site de Bokossi 54

4.4.3 Influences des sites suivant les symptômes de maladies et les variétés 55

4.4.4 Identification et croissance mycélienne du pathogène responsable de la

pourriture des tubercules de pomme de terre sur PDA + bato Agar 56

4.5 Rendement des variétés suivant les sites 58

4.6 DISCUSSION 59

4.6.1 Diversité entomofaunique dans les champs de la pomme de terre à Ouassa-

Péhunco 59

4.6.2 Diversité pathologique 62

CONCLUSION ET PERSPECTIVES 64

RECOMMANDATIONS 66

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 51

ANNEXES

Annexe 1: Tableau de comparaison de la mosaïque entre variétés et par site Annexe 2: Tableau de comparaison du flétrissement entre variétés et par site Annexe 3: Tableau de comparaison de l'enroulement entre variétés et par site

Annexe 4: Tableau de comparaison de l'alternariose entre variétés et par site

Annexe 5: Tableau de comparaison du mildiou entre variétés et par site

Annexe 6: Tableau de comparaison des rendements entre variétés et par site

Annexe 7: Tableau comparatif du nombre d'insectes entre les sites et suivant les variétés

Annexe 8: Tableau présentant les principaux producteurs et consommateurs de pomme de terre dans le monde

Annexe 9 : Photos de diffrents matériels utilisés au loboratoire

viii

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Les principaux ravageurs de la pomme de terre 10

Tableau 1 : Les principaux ravageurs de la pomme de terre (suite et fin) 25

Tableau 2 : Les principales maladies de la pomme de terre 15

Tableau 3 : Matériel technique utilisé lors de l'étude et leurs rôles 36

Tableau 4: Classification systématique des différents insectes capturés dans les champs de

Solanum tuberosum L. sur les différents sites d'étude. 28
Tableau 4: Classification systématique des différents insectes capturés dans les champs de

Solanum tuberosum L. sur les différents sites d'étude (Suite et fin) 29
Tableau 5: Incidences des différentes maladies rencontrées sur les variétés de Solanum

tuberosum L. et suivant les sites 37
Tableau 6: Sévérité moyenne des différentes maladies rencontrées sur les variétés de Solanum

tuberosum L. à Tonri 38
Tableau 7: Sévérité moyenne des différentes maladies rencontrées sur les variétés de Solanum

tuberosum L. à Bokossi 39
Tableau 8: Comparaison des deux sites suivant la sévérité moyenne des différentes maladies

sur les variétés de Solanum tuberosum L. 40

ix

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Caractéristiques morphologiques de la pomme de terre et cycle végétatif 21

Figure 2: Schéma du cycle végétatif de la pomme de terre. 22

Figure 3: Structure externe d'un tubercule de pomme de terre 23

Figure 4: Situation géographique des milieux d'études 33

Figure 5: Densité des insectes en fonction du cycle végétatif de Solanum tuberosum à Tonri 45 Figure 6: Densité des insectes en fonction du cycle végétatif de Solanum tuberosum L. à

Bokossi 46
Figure 7: variation du nombre d'insectes par site en fonction des variétés de Solanum

tuberosum L. 47
Figure 8: Diamètre de croissance mycélienne des pathogènes causant la pourriture des

tubercules de pomme de terre en fonction des différents variétés et sites 57
Figure 9: Rendements moyens des variétés de Solanum tuberosum L. suivant les différents

sites. 58

x

LISTE DES PHOTOS ET PLANCHES

Photo 1: Exemples d'altises rencontrés dans les champs de pomme de terre 26

Photo 2: Empoasca fabae Harris, Cicadelle ravageuse de pomme de terre 26

Photo 3: Insectes secondaires de pomme de terre. Meleo dinellus (A) Lygus lineolaris (B) 27

Photo 4: Les cinq variétés de pomme de terre étudiées dans le cadre de cette recherche 35

Photo 5: Plant de pomme de terre attaqué par la mosaïque due aux virus sur le site de Bokossi

48

Photo 6: Virose de l'enroulement des feuilles de pomme de terre sur le site de Bokossi 48

Photo 7: Flétrissement de plant de pomme de terre (A) et pourriture de tubercule (B) 49

Photo 8: Plant de pomme de terre attaqué par Alternaria solani 49

Photo 9: Plants de pomme de terre attaqués par Phytophtora infestans sur le site de Bokossi

50

Photo 10: Pourriture de tubercules de pomme de terre causée par les champignons 50

Photo 11: Culture du mycelium provenant des tubercules de pomme de terre pourris 57

Planche 1: Différentes étapes de production de la pomme de terre .22

Planche 2: Méthodes utilisées pour faire l'inventaire des insectes ..24

xi

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

CAPAD Confédération des Associations des Producteurs Agricoles pour le

Développement

CIRAD Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le
Développement

cm Centimètre

CPVQ Conseil des productions Végétales de Québec

CTPT Centre Technique de Pomme de terre

DAGRI Direction de l'Agriculture

ENSTA Ecole Nationale Supérieure des Sciences et Techniques Agronomiques

EPAC Ecole Polytechnique d'Abomey-Calavi

FAO Food and Agriculture Organization

FSA Faculté des Sciences Agronomiques

g Gramme

GRET Groupe de Recherche et d'Echange Technologique

h Heure

HDR Human Development Report

IDH Indice de Développement Humain

IITA International Institute of Tropical Agriculture

INSAE Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

kg Kilogramme

min Minutes

mm Millimètre

ONPV Organisation Nationale de la Protection des Végétaux

PDA Potato Dextrose Agar

PDRI Projet de Développement Rural Intégré

xii

pH Potentiel d'Hydrogène

PIB Produit Intérieur Brut

PNTTA Programme National du Transfert de Technologie en Agriculture

PPEA Projet de Promotion de l'Elevage dans l'Atacora

RPPC Ressources Phytogénétiques et Protection des Cultures

SPV Service de Protection des Végétaux

t/ha Tonne/ hectare

UAC Université d'Abomey-Calavi

UAK Université d'Agriculture de Kétou

UN Nations Unies

UP Université de Parakou

URCooPMa Union Régionale des Coopératives des Producteurs Maraîchers

URGEA Unité de Recherche en Génie Enzymatique et Alimentaire

xiii

RESUME

La pomme de terre (Solanum tuberosum L.) est une plante annuelle de la famille des Solanacées. Elle est cultivée pour sa richesse nutritionnelle et sa rentabilité. Cette étude a été menée pour évaluer l'état phytosanitaire de la pomme de terre dans la Commune de Ouassa-Péhunco au Nord Bénin. Les études ont été menées sur cinq variétés de pomme de terre cultivées à Bokossi et à Tonri.

Des collectes générales d'entomofaune et des prospections sur les pathologies de la pomme de terre ont été effectuées sur les deux sites. La capture des insectes, s'est faite à l'aide des pièges. Pour l'évaluation des maladies, l'échelle d'Anonymous a été utilisée. Une culture de sélection de pomme de terre pourrie a été également conduite au laboratoire.

Au total 1805 insectes dont 928 à Tonri et 877 à Bokossi ont été inventoriés. Ils appartiennent à neuf ordres, 30 familles, 48 genres et espèces à Tonri contre sept ordres, 26 familles, 45 genres et espèces présents à Bokossi.

La prospection révèle cinq principales maladies dont la mosaïque, le flétrissement bactérien, l'enroulement de feuilles dû au virus, l'alternariose causée par Alternaria solani et le mildiou dont l'agent causal est le Phytophthora infestans.

Des échantillons de pomme de terre pourris ont permis d'identifier six pathogènes dont Fusarium solani; Neurospora crassa; Rhizopus nigricans; Macrophomina phaseolina, Aspergillus flavus et Trichoderma spp.

L'étude a montré que les variétés Daifla et Nicola sont les meilleures dans la Commune de Ouassa-Péhunco car étant moins exposées aux ravageurs. Par ailleurs, il a été noté une variation du rendement en fonction du site d'étude et de la variété plantée. Ainsi, le site de Tonri a donné les meilleurs rendements avec les variétés Sahel, Atlas et Daifla alors qu'à Bokossi seule la variété Nicola s'est révélée rentable (p<0,05).

Mots clés : Solanum tuberosum, insectes, maladies, lutte phytosanitaire, Bénin

xiv

ABSTRACT

Solanum tuberosum L, commonly known as potatoes, is a perennial plant from the Solanaceae family grown for its financial and nutritional benefits. In order to expand agriculture in Benin and develop appropriate plant protection techniques, this study was conducted in a couple of potatoes farms, Tonri and Bokossi, located in the county of Ouassa Pehunco in north of Benin.

An inventory of the different pathology observed was performed in the field and evaluated using a standard scale while the number of insect pests was collected using a range of traps. Further studies were carried out in the laboratory on rotten potatoes in order to identify the cause of the diseases. Five varieties of potatoes were cultivated and evaluated on both sites. Overall 1805 insects were collected of which 928 from the Tonri's farm and 877 from the Bokossi's. In Tonri nine orders, 30 families and 48 genera and species were identified while in Bokossi only seven orders, 26 families and 45 genera and species were found.

The inventory of pathogens in the field revealed the presence of mildew caused by Phytophthora infestans, a premature defoliation of potato plants due to Alternaria solani , the Potato leafroll virus (PLRV) and the ring rot of potatoes.

The isolation from rotten potatoes in laboratory conditions allowed the identification of six pathogens such as Fusarium solani; Neurospora crassa; Rhizopus nigricans; Macrophomina phaseolina, Aspergillus flavus and Trichoderma spp.

Data analysis showed that Daifla and Nicola were less attacked by insects as well as the pathogens while comparing with the five varieties. Yield comparaison revealed that Sahel, Atlas and Daifla were more productive in Tonri and Nicola in Bokossi (p<0, 05). For our knowledge this diagnostic is a first study conducted in Benin and this constitutes a prerequisite for any pest control strategy.

Keywords: Solanum tuberosum, insects, pathogens, pest control, Benin

ix

INTRODUCTION

Contexte et justification

La pomme de terre est le quatrième produit nutritif par ordre d'importance après le riz, le blé et le maïs, et est vitale pour des millions de personnes en tant que source de nutrition et de revenu (Milbourne et al., 2007; AIP, 2008). La pomme de terre est cultivée à travers le monde pour sa valeur nutritive. Elle est riche en amidon, en vitamine C et en potassium (Gagnon et al., 2007). La pomme de terre a été ramenée des Andes en Europe au 16ème siècle par les conquérants espagnols. Dès lors, elle fait le tour du globe passant par l'Asie au 17ème siècle et l'Afrique au 19ème siècle (AIP, 2008). La pomme de terre à l'instar de l'igname (Dioscorea spp.) est une plante à tubercules. Son nom scientifique est Solanum tuberosum L. et elle appartient à la famille des Solanaceae. Sa culture avait été introduite au Bénin dans les années 50 par les européens ayant séjourné dans la région de Malanville (Dossou et Worou Séko, 2010). Depuis ce temps, plusieurs tentatives d'organisation de la filière pomme de terre ont vu le jour dans la région.

La production mondiale en pomme de terre dépasse 300 millions de tonne par an. Les pays en développement produisent environ 4,7% de cette production mondiale. Au Bénin, cette production demeure très faible et a évolué en dents de scie soit 504 tonnes en 1998 ; 183 tonnes en 2006 et 305 tonnes en 2009. Cette situation est liée à la non disponibilité des semences certaines années. Les producteurs ont aussi d'énormes difficultés à commercialiser leur produit. Cependant, il faut noter que les besoins du Bénin en pomme de terre de consommation sont largement supérieurs à la production nationale qui ne dure pas plus de deux mois sur le marché dans l'année. En effet, les semences de pomme de terre sont importées et ainsi non seulement la commande peut prendre du temps à parvenir aux agriculteurs mais aussi il y a des années où les semences n'arrivent point (Dossou et Worou Séko, 2010).

La culture de la pomme de terre a été introduite en 2002 dans la Commune de Ouassa-Péhunco (Dossou et Worou Séko, 2010).

La culture de la pomme de terre est considérée être très rentable. Selon le degré de suivi des pratiques culturales, il est estimé entre 900 000 et 2 000 000 FCFA de rendement financier par hectare en trois mois (Dossou et Worou Séko, 2010).

ix

Ceci suggère que la culture de la pomme de terre dans la Commune de Ouassa-Péhunco pourra contribuer à la réduction de la pauvreté dans la région et à la réduction de la malnutrition surtout au niveau des enfants en bas âge.

Cependant, la culture de la pomme de terre au Bénin rencontre beaucoup d'obstacles au nombre desquels:

· Le coût élevé des semences qui doivent être importées chaque année. Aucune structure ni privée ni publique nationale ne s'est engagée dans l'importation des semences de pomme de terre contrairement à la situation au Mali et au Burkina Faso où la filière est bien organisée.

· Les grands centres de consommation tels que Cotonou, Porto-Novo, Parakou, etc. sont très éloignés des régions de production.

· La pourriture des tubercules à la récolte et au cours de la conservation peuvent causer d'énormes pertes allant jusqu'à 60% de la production.

· La non-maîtrise des techniques culturales et la mauvaise conduite de l'irrigation peuvent être à l'origine des faibles rendements et de pourriture des tubercules (Dossou et Worou Séko, 2010).

· La forte sensibilité de la culture aux insectes et maladies du semis à la récolte.

L'action combinée des insectes et des maladies entraine une importante baisse du rendement en tubercules et une grave incidence sur leur qualité. Il est de ce fait impérieux, dans une région qui entreprend de développer la culture de la pomme de terre, de mieux connaître les contraintes phytosanitaires à sa production.

C'est ce qui justifie la conduite de cette étude intitulée: « Inventaire phytosanitaire de cinq variétés de pomme de terre cultivées dans la commune de Ouassa-Péhunco au Bénin ».

Questions de recherche

Cette étude a été initiée suite à plusieurs questionnements à savoir :

4 Quels sont les insectes inféodés à la culture de la pomme de terre dans la Commune de Ouassa-Péhunco au Nord-ouest du Bénin ?

4 Quels sont les symptômes de maladies ou maladies retrouvés dans les champs de production de pomme de terre à Ouassa-Péhunco ?

4 Quelles sont les variétés sensibles à la fois aux insectes et aux maladies ?

ix

Objectifs de la recherche Objectif général

L'objectif général de cette étude est de dresser un tableau synoptique des principaux insectes, symptômes de maladies et maladies de la pomme de terre dans la Commune de Ouassa-Péhunco au Nord-ouest du Bénin.

Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques sont:

+ Faire la collecte et déterminer les insectes collectés dans la zone d'étude ;

+ Identifier les symptômes de maladies et les maladies retrouvées dans les champs de

pomme de terre de la zone d'étude ;

+ Déterminer les pathogènes responsables de la pourriture des tubercules de pomme de

terre cultivées à Ouassa-Péhunco ;

+ Etablir la dynamique des populations d'insectes dans la zone d'étude ;

+ Comparer la sensibilité des variétés testées à l'invasion des insectes et au développement

des symptômes de maladies dans les champs.

Hypothèses de la recherche

Pour pouvoir atteindre ces objectifs, les hypothèses ci- après ont été formulées :

+ Il existe plusieurs familles d'insectes et de catégories de maladies et symptômes de maladies rencontrés sur la pomme de terre à Ouassa-Péhunco;

+ Il existe plusieurs pathogènes responsables de la pourriture des tubercules de pomme de terre cultivées à Ouassa-Péhunco ;

+ Les populations d'insectes varient suivant les stades phénologiques de la pomme de terre ;

+ Toutes les variétés testées sont sensibles aux ravageurs et aux symptômes de maladie et aux maladies.

ix

REVUE DE LITTERATURE

1 Généralités sur la pomme de terre

La pomme de terre est la plante alimentaire et économique la plus importante de la famille des Solanaceae et la quatrième culture alimentaire mondiale après le riz, le blé et le maïs. Elle est cultivée dans plus de 150 pays et est placée en tête des plantes à racine et tubercule à l'échelle mondiale. En 2007, la production totale mondiale était de 325 millions de tonnes sur une surface totale cultivée de 19,3 millions d'hectares avec un rendement mondial moyen de 16,8 tonnes par hectare. Elle s'élève actuellement à 330 millions de tonnes par an (FAOSTAT, 2007) dont 18 % pour l'Union européenne.

Depuis le début des années 90, la production et la demande ont augmenté en Afrique, en Asie et en Amérique latine et pour la première fois, en 2005, les pays en développement ont dépassé les pays développés en termes de production. La Chine s'est hissée au rang de premier producteur mondial et produit avec l'Inde près du tiers de la récolte mondiale (FAO, 2008a).

Lors de la 55ème Assemblée Générale des Nations Unies, huit objectifs du Millénaire pour le Développement à atteindre d'ici l'année 2015 ont été adoptés. Ces objectifs prennent en compte entre autre la réduction de la faim et la lutte contre l'extrême pauvreté (UN, 2000). Il est estimé selon la même source que 40% des Africains vivent de moins d'un dollar par jour (UN, 2000). Du fait que la grande partie de la population vit dans les zones rurales, il est impérieux que la lutte contre la pauvreté commence particulièrement dans ces régions rurales. Il s'agit donc d'appuyer les producteurs afin qu'ils se départissent totalement de la production de subsistance et arrivent à produire des excédents qu'ils peuvent vendre sur des marchés régionaux. Ainsi, ils contribueraient non seulement à stabiliser l'économie rurale mais aussi l'économie nationale et continentale.

De nos jours, la demande en pomme de terre est largement supérieure à la production nationale. Chaque année, plusieurs tonnes de pommes de terre sont importées de la France et de l'Afrique du sud. En outre, des pommes de terre en provenance des pays limitrophes, surtout du Nigeria, sont vendues sur les marchés. Contrairement aux pays voisins tels que le Burkina Faso, le Niger et le Nigeria, où les superficies emblavées en pomme de terre sont respectivement de 3240 ha, 1290 ha et 120 000 ha, le Bénin n'a pu qu'emblaver en 2009 que 11 ha de pommes de terre (FAO, 2011).

ix

1.1 Origine et taxonomie

La pomme de terre Solanum tuberosum L. serait originaire des hauts plateaux de la Cordillère des Andes, près du Lac Titicaca, à environ 3800 m au-dessus du niveau de la mer, à la frontière entre la Bolivie et le Pérou. Elle y était déjà cultivée il y a 9000 ans. (Rousselle et al., 1996).

L'espèce a été décrite par Linné en 1753. Elle appartient au Règne « Plantae » ; au sous-règne « Tracheobionta » ; à la Division « Magnoliophyta » ; à la Classe « Magnoliopsida » ; à la Sous-classe « Asteridae » ; à l'Ordre « Solanales » ; à la Famille des Solanaceae à la Sous-famille « Solanoideae » et partage le genre Solanum avec au moins 1000 autres espèces, dont la tomate. Ce genre ne compte qu'un petit dixième de Solanacées tubéreuses, réparties en 200 espèces, entre autres, Solanum brevicaule Bitter, Solanum juzepczukii Buk., Solanum stenotum Juz. et Buk., Solanum curtilobum Juz. et Buk.. On retrouve la plus grande variabilité de ces espèces au coeur des Andes (Pérou, Bolivie) où ont été répertoriés plus de 100 espèces sauvages et 400 cultivars de pommes de terre indigènes. Le genre Solanum est divisé en sous-genres, sections, sous-sections, super-séries et séries. Solanum tuberosum L. appartient au sous-genre Potatoe (G. Don) D'Arcy, à la section Petota Dumort, à la sous-section Potatoe G. Don, à la super-série Rotata et la série Tuberosa (cultivées). L'espèce est divisée en deux sous-espèces : tuberosum subsp. tuberosum et tuberosum subsp. andigena Hawkes (Rousselle et al., 1996 ; Milbourne et al, 2007).

La sous-espèce Solanum tuberosum andigena (Juz. et Buk.) est adaptée aux jours courts de 9 à 12 heures et est principalement cultivée dans la région andine d'Amérique du Sud entre 2500 m et 4000 m (zones montagneuses du Nord-est de l'Argentine, « Puna et Pré-Puna de Bolivie, centre et sud du Pérou, plateaux équatoriens, Colombie et Venezuela). Par contre, Solanum tuberosum tuberosum est plantée dans le monde entier et provient sans doute d'une introduction de andigena qui s'est adaptée à des durées de jour plus longues (Ochoa, 2001 ; FAO, 2008b).

1.2 Description botanique et morphologique

La pomme de terre est une plante herbacée vivace (de par ses tubercules se développant à l'extrémité de ses tiges souterraines), qui se cultive généralement toute l'année (Rolot, 2001). Les tiges de section irrégulière sont présentes au nombre de 2 à 10, parfois plus. Celles-ci sont au départ dressées mais peuvent développer un port partiellement ou totalement rampant avec l'âge. Elles portent des feuilles composées de 3 à 5 paires de folioles qui selon leur aspect et

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leur coloration caractérisent les différentes variétés. Les fleurs, groupées en inflorescence cymeuse, apportent également des informations sur les variétés de par leur couleur, la forme de la corolle ou du stigmate ou encore certaines anomalies au niveau des étamines. Ces fleurs sont généralement autogames mais souvent stériles. Elles sont pentamères et produisent des baies vertes ou brunes violacées, jaunissant à maturité et fournissant à leur tour des graines. Celles-ci sont peu utilisées pour la reproduction de pommes de terre par graines mais sont indispensables pour la sélection variétale (Rousselle et al., 1996 ; PNTTA, 1999).

Le système souterrain de la pomme de terre est composé de racines fines, du tubercule-mère desséché, de tiges souterraines et de tubercules. Les tiges souterraines sont également appelées stolons ou rhizomes, elles sont courtes et leurs extrémités forment des tubercules. Ces organes portent les réserves nécessaires à la formation d'une nouvelle plante (Figure 1). En effet, la pomme de terre se reproduit principalement par multiplication végétative par le biais de ses tubercules. L'ensemble des plantes provenant d'un même tubercule est un clone (Rousselle et al., 1996 ; Soltner, 2005).

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Figure 1: Caractéristiques morphologiques de la pomme de terre et cycle végétatif. (Source : Soltner, 2005).

Les tubercules peuvent posséder des formes, une texture de peau, un grain et une couleur de chair différents. Il s'agit encore de caractères propres permettant d'identifier les variétés. La matière sèche produite par la plante y est stockée à hauteur de 75% à 85%. Le bourgeon

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terminal (bg t) appelé « couronne » se trouve à l'extrémité apicale du tubercule tandis que « l'ombilic », c'est-à-dire le point d'attache du stolon (st), est situé à l'extrémité opposée (talon). Les bourgeons axillaires sont nommés « yeux » (oe) et sont disposés sur tout le tubercule (Figure 2 et 3) (Rousselle et al., 1996).

Figure 2: Schéma du cycle végétatif de la pomme de terre. (Source: Rousselle et al., 1996)

 
 

bg t : bougeon terminal st : stolon

oe: yeux

 

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Figure 3: Structure externe d'un tubercule de pomme de terre (Source: Rousselle et al., 1996)

1.3 Cycle de reproduction et physiologie

Le fruit est une baie sphérique ou ovoïde de 1 à 3 centimètres de diamètre, qui peut contenir, jusqu'à 200 graines (Rousselle et al., 1992 ; Bernhards, 1998).

La germination est épigée et les cotylédons sont portés au-dessus du sol par le développement de l'hypocotyle. En conditions favorables, quand la jeune plante a seulement quelques centimètres de hauteur, les stolons commencent à se développer d'abord au niveau des cotylédons puis aux aisselles situées au- dessus, et s'enfoncent dans le sol pour donner des tubercules (Bernhards, 1998).

Le tubercule n'est pas seulement un organe de réserve, c'est aussi un organe qui sert à la multiplication végétative. La formation du tubercule se déroule en quatre étapes :

a- La dormance : Période où le tubercule ne germe pas, quelles que soient les conditions de température, d'éclairage et d'humidité (Péron, 2006).

b- La germination : Période au cours de laquelle, après une évolution physiologique interne les tubercules deviennent capables d'émettre des bourgeons (Ellisseche, 2008).

c- La croissance : Etape au cours de laquelle, les germes se transforment en dessous du sol en tiges herbacées pourvues de feuilles ce qui rend la plante autotrophe dès que la surface foliaire atteint 300 à 400 cm2 (Rousselle et al., 1996). Les bourgeons axillaires donnent, au-dessus du sol des rameaux, et en dessous, des stolons (Soltner, 2005).

d- La tubérisation : Processus au cours duquel les tubercules se forment. Il se poursuit jusqu'à la sénescence de la plante dont le feuillage jaunit progressivement de bas en haut et finit par être totalement desséché (Figure 2).

1.4 Insectes et autres ravageurs de la pomme de terre

Comme toute culture, la pomme de terre est attaquée par plusieurs insectes ravageurs (PNTTA, 1999) (Tableau 1).

Tableau 1 : Les principaux ravageurs de la pomme de terre

Ravageurs Symptômes et dégâts Moyens de lutte

Pucerons

· Déformation de
feuilles et présence de couleurs mosaïques

· Défanage avant la période du vol des pucerons,

· Eviter que la période de levée coïncide avec celle du vol des pucerons,

· Planter à haute densité,

· Traiter avec des aphicides systémiques

 

 

· Flétrissement et mort du plant

· Présence de galeries et pourriture

· Méthodes culturales : utilisation des semences saine, rotation, bien couvrir les tubercules au moment du buttage, ne pas laisser les tubercules dans les champs après récolte ; brûlure de fanes (porteurs des oeufs et chenilles), ne pas couvrir les caisses avec les fanes après récolte.

· Lutte chimique : utilisation des insecticides, en alternant les produits systémiques avec ceux de contact.

Teignes

 
 
 
 

·

Noctuelles

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Perte de feuilles et
· Lutte chimique par utilisation

épiderme desséché et la d'insecticide de contact.
culture semble grillée.

· Présence de galeries qui

évoluent en pourriture.

· Présence des noeuds ou des galles sur les racines infectées ainsi que sur les tubercules.

· Usage des variétés résistantes

· Désinfection du sol avec des nématicides

Tableau 1 : Les principaux ravageurs de la pomme de terre (suite et fin)

Ravageurs Symptômes et dégâts Moyens de lutte

Nématodes

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Source : (PNTTA, 1999)

? Altises (Epitrix sp.)

Les altises sont de petits coléoptères noirs qui sautent loin et vite lorsqu'ils sont perturbés. Les deux espèces que l'on retrouve généralement dans les champs de pomme de terre, ont la même apparence, mais ne sont pas de la même taille. L'altise (Epitrix cucumeris (Harris) (Photo 1A) de la pomme de terre est plus abondant et plus petit : il mesure de 1,5 à 2,5 mm de longueur. L'altise à tête rouge (Systena frontalis (F.) (Photo 1B) est beaucoup plus imposant, avec une taille variant entre 3,5 et 4,8 mm.

Les altises causent des dommages au feuillage dans lequel ils creusent de petits trous circulaires caractéristiques. L'identification de l'espèce présente a beaucoup d'importance ; l'altise à tête rouge, plus volumineux, fait de bien plus gros trous que l'altise de la pomme de terre. Bien que cela soit moins commun, l'altise transmet parfois des maladies comme le flétrissement bactérien. Les larves, même si elles se nourrissent des racines et parfois des tubercules, causent rarement des dégâts.

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Photo 1: Exemples d'altises rencontrés dans les champs de pomme de terre (Source : http://www.pbase.com/gmontgomery/image/127871153)

4 Cicadelles (Empoasca fabae Harris)

La cicadelle de la pomme de terre est un petit insecte de 3 mm, de couleur vert pâle ; les nymphes se différencient des adultes par leur absence d'ailes.

La cicadelle de la pomme de terre cause un dessèchement du feuillage en suçant la sève, dessèchement qui peut provoquer la sénescence du plant lorsque les populations de cicadelles sont importantes. On reconnaît, les dégâts de la cicadelle par sa position sur la pointe des folioles et sa forme triangulaire.

Photo 2: Empoasca fabae Harris, Cicadelle ravageuse de pomme de terre (Source : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cicadellidae_Empoasca.jpg)

4 Méloés (Meloe sp.)

Les méloés et les punaises ternes sont des insectes secondaires, qui causent des dommages de façon ponctuelle et exceptionnelle. Il y a plusieurs espèces de méloés, mais celles que l'on retrouve généralement dans les champs de pomme de terre sont de couleur grise, noire ou bleue avec des reflets métalliques et ont une taille variant de 1,5 à 2,5 cm (Photo 3A). Ils ne se reproduisent pas sur la pomme de terre, mais ils envahissent généralement en nombre important en provenance d'autres champs voisins.

Ils peuvent faire beaucoup de dégâts en peu de temps dans un secteur localisé. Lesdits dégâts sont essentiellement une défoliation des plants. Contrairement au doryphore qui mange le bord des folioles de manière circulaire, les méloés le font en dent de scie. Il est donc assez facile de reconnaitre une défoliation attribuable à leur activité.

? Punaises ternes (Lygus lineolaris P.)

La punaise terne est un petit insecte aplati de forme ovale, de couleur brun-pâle et mesurant de 5 à 6 mm de longueur (Photo 3B). Elle se retrouve dans les champs de pomme de terre en fin de saison. Contrairement aux méloés, elle s'y reproduit très bien. On peut donc retrouver dans le champ des oeufs de punaises ainsi que des nymphes.

Il est certain que si les punaises colonisent les champs au début de saison, ils pourraient devenir problématiques. Elles sucent la sève des plants en piquant la tige des folioles, et font mourir toute la partie supérieure. De plus, elles transmettent des virus. Il n'y a pas de seuil de traitement pour la punaise. Généralement, les traitements effectués contre les autres insectes la contrôlent.

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Photo 3: Insectes secondaires de pomme de terre. Meleo dinellus (A) Lygus lineolaris (B)

Source: Guide d'identification d'insectes du Québec

http://www.lesinsectesduquebec.com/insecta/20-hemiptera/lygus.htm (consulté le 21.05.13)

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1.5 Maladies de la pomme de terre

Une maladie de plante, peut être définie par une succession de réponses visibles et ou invisibles des cellules et des tissus de plante, suite à l'attaque d'un micro-organisme ou à la modification d'un facteur environnemental qui provoque des bouleversements, de forme de fonction ou d'intégralité de la plante. Ces réponses peuvent induire une altération partielle voire la mort de la plante ou de certaines de ses parties. La pomme de terre a deux grands types de maladies (Ngue et al., 2007 ; Vanderhofstadt et al., 2009) qui sont résumées dans le tableau 2.

1.5.1 Les maladies non systémiques

Ce sont les maladies de contact. Les plus fréquentes sont : le mildiou (photo 9, page 34), l'alternariose (photo 8, page 33) et la gale. La plus répandue est le Mildiou causé par Phytophtora infestans (Mont.).

y' Méthodes de lutte :

· Utilisation des variétés résistantes

· Maintien de propreté dans le champ et aux alentours

· Utilisation de semences issues de champs non infectés

· Lutte chimique par pulvérisations alternées de fongicide systémique et de contact.

1.5.2 Les maladies systémiques

Ce sont celles qui circulent dans la plante et contaminent toutes les parties de la plante. Ce sont les plus dangereuses dans la dégénérescence des plantes de pomme de terre. Une plante malade ne produit que des tubercules malades.

1.5.2.1 Les Bactérioses

Au nombre des maladies bactériennes de la pomme de terre se trouvent: le flétrissement bactérien (Photo 7, page 33) et la jambe noire; le plus dangereux est le flétrissement bactérien dû au Ralstonia solanacearum. Les symptômes observés sont : Plantes flétries en partie, puis entièrement. Les tubercules laissent sortir des yeux un exsudat blanc.

y' Méthodes de lutte :

· Utilisation des variétés résistantes

· Faire une bonne rotation

· Utilisation de semences saines

· Pratiquer l'épuration

·

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Lutte préventive contre les vecteurs de ces maladies (puceron par exemple)

La contamination peut s'effectuer par : le sol, les semences, l'eau de ruissellement, le contact entre racines et le manque de prophylaxie.

1.5.2.2 Les Viroses

Enroulement des feuilles (Photo 6, page 32), mosaïques (Photo 5, page 32) marbrures, bigarrure et décoloration sont les manifestations des viroses qui affectent la pomme de terre.

ü Méthodes de lutte:

· Utilisation de semences saines

· Utilisation de terrains non infectés

· Pratique de l'épuration

· Contrôle des vecteurs que sont les pucerons

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Tableau 2 : Les principales maladies de la pomme de terre

Sources: (Soltner, 1998 ; Arvalis, 2004)

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1.6 Les correcteurs de carence mixtes

Certaines maladies des plantes sont dues à une carence en plusieurs éléments minéraux. Les correcteurs de carences mixtes non seulement maintiennent le niveau des ces oligo-éléments mais surtout préviennent leur carence, comme des vaccins pour prévenir les carences en oligo-éléments chez l'humain.

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2 Milieu d'étude

2.1 Situation géographique de la Commune de Ouassa-Péhunco

L'étude a été menée dans les champs des producteurs de pomme de terre de la Commune de Ouassa-Péhunco au Nord Bénin. Elle est située à 10° 13' 42» de latitude Nord et 2° 0' 7» de longitude Est, et couvre une superficie de 1900 km2.

La Commune de Péhunco est suite à la réforme administrative de 2009, l'une des neuf Communes du département de l'Atacora. Elle est encadrée au Nord par la Commune de Kérou, au Sud par la Commune de Djougou dans le département de la Donga, à l'Est par la Commune de Sinendé et de N'Dali dans le département du Borgou et à l'Ouest par la Commune de Kouandé. Elle occupe 9,26% de la superficie totale du département de l'Atacora. Administrativement, cette Commune est composée de trois arrondissements que sont, l'arrondissement de Péhunco avec 543 km2, l'arrondissement de Gnèmasson avec 577 km2 et celui de Tobré avec 780 km2 et de 26 villages et quartiers de ville.

Les sites d'étude sont localisés dans les villages Bokossi et Tonri distant d'environ 6 km. Ces deux villages ont été choisis car les producteurs y travaillent en coopérative et ainsi emblavent une superficie considérable.

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.

Figure 4: Situation géographique des milieux d'études (Période 2012-2013).

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2.2 Caractéristiques du milieu physique de Ouassa-Péhunco

2.2.1 Relief

La Commune de Ouassa-Péhunco est une pénéplaine globalement située dans la ligne de partage des eaux entre les bassins du Niger et de l'Atlantique.

2.2.2 Climat

Le climat de Péhunco est de type Soudano-guinéen caractérisé par une saison de pluie qui va généralement de mi-Avril à mi-octobre et une saison sèche de mi-octobre à mi-avril. La pluviométrie est de 1000 mm en moyenne mais oscille entre 800 et 1200 mm. La température moyenne est de 27°C. Il faut ajouter que l'harmattan, un vent froid et sec, soufflant entre novembre et janvier entraîne parfois une amplitude thermique de 8°C.

2.2.3 Végétation et faune

La végétation est dans l'ensemble faite de savane arborée ou arbustive. Elle est surtout arborée dans la forêt classée tout le long des cours d'eau. Il existe aussi une strate herbacée assez variée mais à dominance graminéenne. Les ressources forestières occupent un domaine classé qui couvre 207 km2 soit un pourcentage de 9,18% de la superficie totale. Elles forment pour la plupart des galeries forestières. Selon la Mairie de Ouassa-Péhunco, la faune serait faite de lion, de phacochères, de singes et de buffles.

2.2.4 Sols

Le sol de Ouassa-Péhunco est essentiellement du gneiss à biotite compris dans le dahoméen qui est une couche faite de roche magmatique et de gneiss. Des 1900 km2, environ 800 km2 représentent les terres fertiles. En dehors des forêts classées, le reste de la superficie de Ouassa-Péhunco est fait de sols gravillonnés à peine cultivables.

2.2.5 Cours d'eau

Ouassa-Péhunco est arrosé par le fleuve Mékrou dans les arrondissements de Péhunco centre et de Gnèmasson et par de nombreuses rivières à régimes torrentiels telles de l'Alibori dans l'arrondissement de Tobré non loin du village Kika. Ces deux fleuves (Mékrou et Alibori) sont des affluents du fleuve Niger d'où l'appartenance de la Commune à l'autorité du bassin du fleuve Niger. Ce réseau hydrographique est complété par des cours d'eau dont la plupart ont un caractère saisonnier. C'est d'ailleurs sur leurs bras que sont implantées neuf retenues d'eau dont huit (08) par le projet de Promotion de l'Elevage dans l'Atacora (PPEA) et une (01) par le Projet de Développement Rural Intégré de Ouassa-Péhunco (PDRI).

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3 MATERIEL ET METHODES

3.1 Matériel

3.1.1 Matériel végétal

Notre matériel végétal est constitué de cinq différentes variétés de pomme de terre. Il s'agit des variétés : Sahel, Spunta, Atlas, Daifla et Nicola. Lesdites variétés ont été fournies par une société française via l'Organisation Nationale de la Protection des Végétaux (ONPV) en France (Photo 4).

Photo 4: Les cinq variétés de pomme de terre étudiées dans le cadre de cette recherche

a= Sahel b= Spunta c= Atlas d= Nicola e= Daifla

3.1.2 Matériel technique

Le matériel technique utilisé dans cette étude est regroupé dans le tableau suivant :

Capture les insectes volants ;

Conserve des insectes collectés

Réalise des pièges barber ou piège à fosse

Observe et identifie les insectes et agents pathogènes collectés

Contrôle la densité des insectes ravageurs dans les champs

Identifie des insectes collectés

Identifie les différentes maladies dans les champs de pomme de terre

Enregistre les coordonnées géographiques des sites d'étude

Marque des plantes de pommes de terre

Evalue les pathologies lors des différentes observations

Collectionne les échantillons de pommes de terre pourris individuellement

Garde les papillons capturés.

Constitue le milieu de culture

Pèse, stérilise et contient le milieu préparé respectivement

Prélève les échantillons, etc.

Observe les spores ou conidies

Evite la contamination microbienne des échantillons

Egoutte les échantillons à ensemencer

Mesure les quantités d'eau

Scelle les boîtes afin d'éviter d'éventuelle

contamination

Filet à papillon ou filet fauchoir

Des tubes contenant de l'alcool à 70%

Boite de collection + entonnoir

Loupe binoculaire

Plaque jaune

Guide des insectes de Zahradnik (1978), (Ed. hatier) et de Bordat et Arvanitakis (2004)

Guide d'identification de Reckhaus (1997)

GPS (Global Positioning System)

Etiquettes

Fiches d'évaluation

Enveloppes

Papillotes

PDA et Bato Agar

Balance, autoclave, boîtes de pétri

Scalpel

Microscope optique

Hotte à flux laminaire

Papier filtre

Éprouvette graduée

Parafilm

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Tableau 3 : Matériel technique utilisé lors de l'étude et leurs rôles

Matériels Rôles

 

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3.2 Méthodes

3.2.1 Production de la culture de pomme de terre

L'étude a été entièrement conduite en milieu paysan.

Toutes les différentes étapes de la production de la pomme de terre au nombre desquelles : la préparation des sols (planche 1a, b), la pré-germination des semences (planche 1c), la fragmentation des semences pré-germées (planche 1d), la plantation (planche 1e), l'entretien et la récolte (planche 1f), ont été conduites en étroite collaboration avec les producteurs (planche 1).

Planche 1 : Différentes étapes de culture de la pomme de terre

a= Labour avec tracteur motorisé ; b= Formation des billons ; c= Germination

d= Semences fragmentées ; e= Semis ; f= Récolte

3.2.2 Inventaires entomologiques

Les différentes méthodes utilisées dans le cadre de cette étude pour faire la collecte des insectes inféodés à la pomme de terre se présentent comme suit (planche 2) :

3.2.2.1 Piège Barber ou à fosse

Le piège Barber ou piège à fosse a servi à capturer les insectes épigés mobiles. Il est constitué d'un entonnoir de 15 cm de diamètre placé au-dessus d'une bouteille en plastique de 20 cm de hauteur contenant de l'alcool à 70 % ; l'ensemble est placé dans un trou préalablement creusé. L'extrémité supérieure de l'entonnoir est au même niveau que le sol. Dix exemplaires de ce

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piège ont été installés trois semaines après semis dans chaque champ à raison de deux par variété sur une aire de 20 m2 chacun. La périodicité des relevés et le renouvèlement des bouteilles est de quatre jours. Les pièges ont été protégés de manière à éviter l'inondation par les eaux lors des irrigations et l'encombrement par des feuilles ou des débris. (Planche 2a). 3.2.2.2 Filet à papillon ou filet fauchoir

Une partie des insectes se trouvant dans la culture de la pomme de terre a été capturée avec l'aide du filet fauchoir. La collecte à l'aide du filet fauchoir a consisté à marcher dans le champ en fauchant tout insecte volant des plantes de pomme de terre. Cette méthode est difficile à standardiser car la façon de faucher varie d'une personne à l'autre. Cette collection a été faite deux fois par semaine durant le dernier mois de l'expérimentation. La capture des insectes a été faite très tôt le matin et tard dans l'après-midi (Planche 2b).

3.2.2.3 Battage

A l'aide d'un bâton, la plante de pomme a été légèrement secouée de façon à faire tomber les insectes se trouvant sur la plante dans un entonnoir de 15 cm de diamètre placé au dessus d'une bouteille contenant de l'alcool à 70 %. Certains insectes sont capturés directement à la main. Le battage a été réalisé toutes les deux semaines un mois après semis (Planche 2c). 3.2.2.4 Plaque jaune

Nous avons utilisé des plaques jaunes qui ont été fixées à une potence en bois. L'ensemble est installé dans le champ de pomme de terre. A cause de la diversité variétale de la pomme de terre sur le site, il a été utilisé une plaque jaune par variété. Les plaques jaunes servent à piéger et à déterminer la diversité des ravageurs (Planche 2d).

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Planche 2 : Méthodes utilisées pour faire la collecte et l'inventaire des insectes

a= Piège Barber ; b= Filet fauchoir ; c= Piège Battage ; d= Plaque jaune

3.2.2.5 Identification des insectes

Les insectes ont été identifiés au laboratoire d'entomologie d'AfricaRice et de l'IITA sur la base des caractéristiques morphologiques externes à l'aide d'une loupe binoculaire au grossissement 10 et par comparaison à certains spécimens de la collection de référence du Musée d'insectes de l'IITA et sur diverses clefs d'identification des insectes.

3.2.3 Inventaire et identification des maladies

Pour faire l'inventaire des maladies associées à la pomme de terre, 30 plants ont été choisis de façon aléatoire pour chacune des cinq variétés. Dès la 3ième semaine après semis, ces plants ont été hebdomadairement observés. L'identification des symptômes de maladies et des maladies a été faite à l'aide du guide d'identification des maladies et ravageurs des cultures maraîchères (Reckhaus, 1997). L'évaluation de l'incidence des maladies à été effectuée sur chacun des 30 plants de chaque variété. Le taux d'incidence des maladies a été estimé à partir du rapport entre le nombre de plants malades et le nombre total de plants inspectés pour chaque maladie (Cooke, 2006). Pour la sévérité, l'échelle visuelle de 0 (0% de feuillage atteint) à 10 (feuillage complètement infecté) a été utilisée (Anonymous, 1947).

Des échantillons de pomme de terre pourrie ont été collectés, cultivés sur PDA + Bato Agar, et un examen plus approfondi au laboratoire de phytopathologie du Service de la Protection

des Végétaux et du Contrôle Phytosanitaire (SPVCP) de la Direction de l'Agriculture (DAGRI) à Porto-Novo a été fait afin d'isoler les pathogènes responsables.

3.2.4 Isolement et identification des pathogènes

Pour l'isolement des pathogènes un milieu de culture a été préparé. A cet effet, neuf grammes de Potatoes Dextroses Agar (PDA) et 16 g de Bato Agar l'ensemble mélangé dans 1000 ml d'eau distillée a été autoclavé pendant 23 min à 121°C et à une pression de 1,3 #177; 0,2 Bar et distribué dans les boites de pétri de 55 mm de diamètre.

Une petite portion d'environ 1 mm / 0,5 mm d'échantillon de pomme de terre pourrie a été prélevée, stérilisée à la surface avec de l'eau de javel à 10% pendant trois minutes environ et rincée dans de l'eau distillée, stérilisée. Le milieu est laissé égoutté sur du papier filtre stérilisé puis déposé sur le média contenu dans les boîtes de pétri. Les boîtes de pétri sont incubées à une température de 28°C.

Quarante huit (48) heures après ensemencement, les mycéliums ont été observés à la loupe binoculaire. Le diamètre des mycéliums de l'isolat pur ainsi obtenu a été mesuré (suivant deux directions perpendiculaires) sur une semaine afin de déterminer la vitesse de croissance mycélienne du pathogène.

L'identification des différents pathogènes est axée sur le type du mycélium, la forme des spores ou conidies observées. Elle a été faite au microscope optique, après montage entre lame et lamelle avec l'assistance de spécialistes de la phytopathologie.

3.2.5 Evaluation des rendements de pomme de terre

Pour estimer le rendement des différentes variétés de pomme de terre, la méthode des carrés de rendement a été utilisée. Elle consiste à récolter et à peser à l'intérieur d'une placette de 1m2 tous les tubercules de pomme de terre. Cinq placettes ont été posées de façon aléatoire sur des parcelles de culture et suivant les différentes variétés. La production récoltée dans le carré permet d'estimer le rendement de la culture pratiquée sur parcelle par la formule :

r =

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où Pm= production moyenne par m2 et r = rendement en kg/ ha

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3.3 Analyses statistiques des données collectées

Les données recueillies sur le terrain ont été analysées avec différents logiciels en fonction des paramètres estimés. Les différents odd ratio ont été déterminés dans EPI Info v.7. Le khi 2 est utilisé pour la comparaison des incidences entre les sites et suivant les variétés.

Le test de Student-Newman-Keuls au seuil de 5% couplé avec le test de comparaison de deux proportions dans SAS v.9.2 ont été utilisés pour la séparation des sévérités moyennes des maladies sur les différentes variétés, la comparaison de l'abondance des insectes entre variétés et sites ainsi que celle des rendements entre les variétés par site et entre les sites.

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4 RESULTATS ET DISCUSSION

4.1 Résultats

4.1.1 Entomofaune de Solanum tuberosum L.

L'inventaire des insectes dans les champs, a mis en évidence la présence de plusieurs insectes. Leur effectif a varié suivant les stades de développement, les variétés de la culture et les sites. Au total 1805 insectes dont 928 à Tonri et 877 à Bokossi ont été inventoriés. A Tonri, les insectes collectés appartiennent à neuf ordres, 30 familles et 48 genres et espèces, contre sept ordres, 26 familles et 45 genres et espèces, à Bokossi.

4.1.2 Diversité entomofaunique des sites d'étude

Sur le site de Tonri, les Coléoptères sont les plus dominants suivis des Orthoptères, des Hémiptères, des Lépidoptères, des Hyménoptères, des Diptères, des Mantoptères, des Homoptères et des Dermaptères. A Bokossi, la faune est similaire avec les Coléoptères qui sont les plus dominants suivis des Orthoptères et des Hémiptères. Les Lépidoptères, les Mantoptères, les Hyménoptères et les Diptères sont également présents mais les Homoptères et Dermaptères n'ont pas été collectés sur ce site.

Tableau 4: Classification systématique des différents insectes capturés dans les champs de Solanum tuberosum L. sur les différents sites d'étude.

Ordres Familles Genres et espèces

Coléoptères

APIONIDAE Piezotrachelus varium (Wagner)

 

CHRYSOMELIDAE Aulacophora foveicollis (Lucas, 1849)

Epithrix cucumeris (Harris, 1851) Epithrix pubescens (Koch, 1803) Epithrix tuberis (Gentner, 1944) Lamprocopa occidentalis (Weise, 1895) Medithia sp.

Phyllotreta sp.

Podagrixina decolorata (Duvivier, 1892) Syagrus calcaratus (Fabricius, 1775)

COCCINELLIDAE Cheilomenes sulphurea (Olivier, 1791)
Harmonia axyridis (Pallas, 1773) Henosepilachna reticulata (Olivier 1791)

CURCULIONIDAE Pityogenes chalcographus (Linnaeus, 1761)

LYCIDAE Lycus semiamplexus (Fabricius, 1787)

 

MELOIDAE Hycleus senegalensis (Voigts)

NITIDULIDAE Pityophagus ferrugineus (Linnaeus, 1761)

SCARABAEIDAE Anomala denuda (Arrow, 1819)

Gametis sanguinolenta (Olivier, 1789)

TENEBRIONIDAE Achrostus laticollis (Ardoin, 1972)

Alphitobius lamottei (Ardoin, 1963) Lagria villosa (Fabricius 1783) Metallonotus denticollis (Gray, 1832) Praeugena marginata (Fabricius, 1792) Strongylium cribripenne (Imhoff, 1843)

 

ix

Dermaptères

FORFICULIDAE Forficula auricularia (Linnaeus, 1758)

 
 

Diptères

AGROMYZIDAE Liriomyza huidobrensis (Blanchard, 1926)

Liriomyza trifolii (Burgess, 1880)

 
 
 
 
 

Tableau 4: Classification systématique des différents insectes capturés dans les champs de Solanum tuberosum L. sur les différents sites d'étude (Suite et fin)

Ordres Familles Genres et espèces

 

Hémiptères

CERCOPIDAE Locris rubra (Fabricius, 1794)

CICADELLIDAE Jacobiasca hybica (Bergevin et Zanon, 1922)

COREIDAE Cletus spp

LYGAEIDAE Oxycarenus hyalinipennis (Costa)

Trapezonotus arenarius (Linnaeus 1758)

MIRIDAE Helopeltis schoutedeni (Reuter, 1906)

PENTATOMIDAE Agonoscelus versicolor (Fabricius, 1794)

Asparvia armigera (Fabricius, 1775) Nezara viridula (Linnaeus, 1758)

Hyménoptères

Homoptères

APHROPHORIDAE Poophilis costalis (Walker, 1851)

 

APIDAE Apis mellifera (Linnaeus, 1758)

Xylocopa violacea (Linnaeus, 1758)

MEGACHILIDAE Osmia rufa (Linnaeus, 1758)

Lépidoptères

Mantoptères

HESPERIIDAE Pyrgus malvae (Linnaeus, 1758)

LYCAENIDAE Agrodiaetus damon (Dénis et Schiffermüller, 1775)

PAPILIONIDAE Papilio machaon (Linnaeus, 1758)

PIERIDAE Pieris napi (Linnaeus, 1758)

PYRALIDAE Hypsopygia costalis (Fabricius, 1775)

SPHINGIDAE Pseudosphinx tetrio (Linnaeus, 1771)

MANTIDAE Mantis religiosa (Linnaeus, 1758)

ix

 
 

ACRIDIDAE Aiolopus simulatrix (Walker, 1870)

Orthoptères

 
 
 
 
 

Calliptamus italicus (Linnaeus, 1758) Morphacris faciata (Thunberg, 1815) Oedipoda caerulescens (Linnaeus, 1758)

Psophus stridulus (Linnaeus, 1758)

 

GRYLLIDAE Acheta frontalis (Fieber, 1844)

Gryllus Campestris (Linnaeus, 1758) Oecanthus pellucens (Scopoli, 1763)

GRYLLOTALPIDAE Gryllotalpa gryllotalpa (Linnaeus, 1758)

MYRMECOPHILIDAE Myrmecophila acervorum (Silvestri, 1912)

TETRIGIDAE Tetrix subulata (Linnaeus, 1758)

ix

4.1.3 Evolution de la population des insectes suivant les variétés de S. tuberosum L. à Tonri et à Bokossi

A Tonri, les relevés effectués à 30, 38, 46 et 77 jours après semis (JAS) sur les différentes variétés ont montré deux tendances pour la population des insectes en fonction du cycle végétatif de la pomme de terre (Figure 5). Pour les variétés Sahel et Spunta, le nombre d'insectes a augmenté avec le développement de la plante. Ce nombre a varié en général de 15 insectes au 30ième JAS à 62 insectes au 77ième JAS pour lesdites variétés.

Dans la même période, la population des insectes sur les variétés Atlas, Daifla et Nicola, s'est accrue graduellement et a atteint des maxima de 20, 42 et 36 individus respectivement au 46ième JAS. Mais, elle a diminué dès lors, jusqu'à neuf individus au 77ième JAS.

Figure 5: Evolution de la population des insectes en fonction du développement des variétés de Solanum tuberosum à Tonri

A Bokossi pendant que la courbe de la population d'insectes collectés sur la variété Nicola, évolue en dent de scie, celle de la variété Sahel a une évolution asymptotique et a évolué inversement avec le développement de la plante. Contrairement à celle des insectes collectés sur la variété Daifla, qui augmente avec la croissance de la plante. Les courbes de population des insectes collectés sur les variétés Spunta et Atlas ont évolué progressivement dès le 30ième JAS, jusqu'à atteindre leurs maxima de 58 et 30 individus respectivement au 46ième JAS, après

ix

elles ont progressivement baissé respectivement jusqu'au 77ième JAS à 20 et 10 individus (Figure 6).

Figure 6: Evolution de la population des insectes en fonction du développement des variétés de Solanum tuberosum L. à Bokossi

4.1.4 Evolution du nombre d'insectes par site et variété

La figure 7 montre la variation du nombre d'insectes par site et en fonction des différentes variétés étudiées.

Il est à noter sur la figure 7 que le nombre total d'insectes collectés à Tonri ne diffère aucunement de celui obtenu à Bokossi (OR= 1,11 ; 95% IC= 0,98-1,27 et p= 0,089).

Par contre, le nombre d'insectes collectés sur chacune des variétés par site diffère considérablement, sauf chez la variété Nicola (OR= 1,12, 95% IC= 0,82 - 1,52 et p= 0,47). Le nombre total d'insectes collectés sur les variétés Spunta et Daifla est significativement plus élevé à Tonri (300 individus) qu'à Bokossi (270 individus) (p<0,05). Contrairement à ces deux variétés, le nombre d'insectes collectés sur Sahel et Atlas est significativement plus élevé à Bokossi (290 individus) qu'à Tonri (160 individus) (p<0,05).

200

180

160

140

120

100

40

60

20

80

0

Sahel Spunta Atlas Daifla Nicola

Variétés de pomme de terre

Tonri

Bokossi

ix

Figure 7: Nombre d'insectes par site en fonction des variétés de Solanum tuberosum L.

4.2 Inventaire des symptômes de maladies et maladies rencontrées

L'observation régulière des parcelles de pomme de terre a révélé plusieurs symptômes et maladies tels que : la mosaïque, l'enroulement de feuilles dû au virus, le flétrissement bactérien, l'alternariose causée par Alternaria solani (Sorauer) et le mildiou dont l'agent causal est le Phytophthora infestans (Mont.) de Bary.

4.2.1 Les symptômes de maladies virales

Deux principaux symptômes de maladies virales ont été observés dans les champs de pomme de terre aussi bien à Bokossi qu'à Tonri. Il s'agit de la mosaïque et de l'enroulement des feuilles.

4.2.1.1 Mosaïque

Il y a plusieurs virus qui sont associés à la mosaïque de la pomme de terre. Dans un plant infecté, ces virus peuvent être présents seuls ou en combinaison. Les feuilles sont déformées laissant apparaitre un mélange de couleurs (Photo 5).

ix

Photo 5: Plant de pomme de terre attaqué par la mosaïque due aux virus sur le site de Bokossi

4.2.1.2 Enroulement de feuilles

Le virus de l'enroulement (PLRV) en attaquant le feuillage, fait que la bordure des feuilles commence par s'enrouler (Photo 6).

Photo 6: Virose de l'enroulement des feuilles de pomme de terre sur le site de Bokossi

4.2.2 Flétrissement bactérien

Le flétrissement bactérien est la seule maladie bactérienne observée. Elle est à craindre par son degré d'infestation et sa transmission rapide ainsi que son évolution fulminante (Photo 7).

ix

Photo 7: Flétrissement de plant de pomme de terre (A) et pourriture de tubercule (B)

4.2.3 Maladies cryptogamiques

4.2.3.1 Alternariose

L'alternariose (encore appelée brûlure alternarienne, est causée par le champignon du genre Alternaria dont le cycle est relativement comparable à celui du mildiou (Photo 8).

Photo 8: Plant de pomme de terre attaqué par Alternaria solani

4.2.3.2 Mildiou

Le mildiou de la pomme de terre est une maladie cryptogamique causée par un oomycète de la famille des Peronosporaceae, Phytophthora infestans (Photo 9).

ix

Photo 9: Plants de pomme de terre attaqués par Phytophtora infestans sur le site de Bokossi

4.2.3.3 Pourriture des tubercules

Les pourritures de tubercules observées lors de notre étude sont principalement dues à des champignons (Photo 10).

Photo 10: Pourriture de tubercules de pomme de terre causée par les champignons

ix

4.3 Incidence des symptômes de maladies et des maladies rencontrées sur les variétés en fonction des sites

De façon générale, la distribution des différentes maladies s'est faite inégalement sur les variétés et suivant les sites (Tableau 5).

La mosaïque a la même distribution sur les deux sites et quelle que soit la variété (p>0,05) sauf sur la variété Spunta où elle est plus importante à Tonri qu'à Bokossi (OR=0,40 ; 95% IC= 0,24-0,68 et p=0,00).

L'incidence du flétrissement a été plus importante à Bokossi qu'à Tonri quelles que soient les variétés (p<0,05) sauf sur Spunta où elle s'est faite de façon égale sur les deux sites (OR=1,42 ; 95% IC= 0,44-4,58 et p=0,55). Elle a été de même pour la maladie de l'enroulement sur toutes les variétés (p<0,05) sauf sur Sahel où sa distribution est la même sur les deux sites (OR=1,83 ; 95% IC=0,74-4,49 et p=0,18).

Quant à l'alternariose, l'incidence a été plus importante à Bokossi qu'à Tonri sur Sahel (OR=3,05 ; 95% IC=1,89-4,90 et p=0,00) et inversement sur Atlas (OR=0,45 ; 95% IC=0,22-0,91 et p=0,02). Elle s'est faite sans variation aucune sur les autres variétés suivant les deux sites (p>0,05).

Le mildiou quant à lui s'est distribué de la même façon sur les deux sites et sur toutes les variétés (p>0,05) sauf sur Daifla où l'incidence a été plus importante à Bokossi qu'à Tonri (OR=7,58 ; 95% IC=3,08-18,61 et p=0,00).

ix

Tableau 5: Incidences des différentes maladies rencontrées sur les variétés de Solanum tuberosum L. et selon les sites

Bokossi Tonri

OR

IC

P

Mosaïque Incidences des maladies

 
 
 

Sahel

57,47

42,53

1,52

0,92-2,52

0,09

Spunta

34,12

65,88

0,40

0,24-0,68

0,00

Atlas

44,76

55,24

0,72

0,45-1,16

0,18

Daifla

56,04

43,96

1,42

0,86-2,32

0,16

Nicola

35,48

64,53

0,51

0,24-1,11

0,08

Enroulement

 
 
 
 

Sahel

63,64

36,36

1,83

0,74-4,49

0,18

Spunta

82,41

17,59

10,06

5,62-17,98

0,00

Atlas

74,19

25,81

3,21

1,39-7,44

0,00

Daifla

66,67

33,33

22,92

3,03-173,1

0,00

Nicola

85,23

14,77

10,53

5,49-20,24

0,00

Flétrissement

 
 
 
 

Sahel

87,88

12,12

8,75

2,99-25,57

0,00

Spunta

58,33

41,67

1,42

0,44-4,58

0,55

Atlas

87,50

12,50

7,62

1,70-34,13

0,00

Daifla

100

0

29,92

3,03-173,17

0,00

Nicola

86,67

13,33

7,02

1,56-31,68

0,00

Alternariose

 
 
 
 

Sahel

61,76

38,24

3,05

0,32-1,18

0,14

Spunta

40

60

0,62

0,32-1,18

0,14

Atlas

33,33

66,67

0,45

0,22-0,91

0,02

Daifla

66,67

33,33

2,05

0,60-6,98

0,23

Nicola

27,27

72,73

0,36

0,09-1,39

0,12

Mildiou

 
 
 
 

Sahel

57,14

42,86

1,40

0,72-2,70

0,31

Spunta

68,42

31,58

1,64

0,85-3,17

0,13

Atlas

46,88

53,13

0,86

0,42-1,81

0,70

Daifla

85,71

14,29

7,58

3,08-18,61

0,00

Nicola

65,63

34,38

2,06

0,95-4,43

0,06

 

ix

OR : odds ratio ; IC : Intervalle de confiance P : probabilité ; les valeurs des incidences

sont en pourcentage

4.4 Effets de la sévérité des maladies rencontrées sur les variétés

4.4.1 Site de Tonri

En général, à l'exception du flétrissement et de l'enroulement, toutes les maladies ont eu d'effet significatif sur les différentes variétés sur le site de Tonri (p?0,05) (Tableau 6; Annexe 2) ; néanmoins, la variété Spunta a été très sensible à l'enroulement par rapport à la variété Daifla (OR= 10,73 ; (95% IC=2,45-46,95) ; p=0,02) (Annexe 3).

Les variétés Sahel, Daifla et Nicola se sont révélées moins sensibles à la mosaïque tandis que Atlas et Spunta se sont montrées plus sensibles à divers degrés (p<0,05) (Annexe 1).

La variété Sahel s'est montrée plus sensible à l'alternariose que les variétés Daifla et Nicola (OR=27,91 ; (95% IC= 9,82-79,32) ; p=0,00) (Annexe 4).

Par contre, les variétés Daifla et Nicola se sont révélées tolérantes au mildiou, pendant que Atlas s'y révèle sensible (p<0,05) (Annexe 5).

En somme, l'étude montre que les variétés Daifla, Nicola et Sahel sont les mieux adaptées pour le site de Tonri.

Tableau 6: Sévérité moyenne des différentes maladies rencontrées sur les variétés de Solanum tuberosum L. à Tonri

Sévérités moyennes des maladies

Variétés Mosaïque

Flétrissement
bactérien

Enroulement

Alternariose

Mildiou

Sahel

0,33 #177; 0,05c

0,22 #177; 0,11a

0,07 #177; 0,02a*

1,13 #177; 0,12a**

0,22 #177; 0,11ab

Spunta 0,55 #177; 0,05b

0,17 #177; 0,09a

0,31 #177; 0,07a

0,29 #177; 0,05b

0,29 #177; 0,07ab

Atlas

0,75 #177; 0,07a**

0,13 #177; 0,09a

0,23 #177; 0,08a

0,20 #177; 0,05bc

0,39 #177; 0,08a**

Daifla 0,24 #177; 0,04c*

0 #177; 0a*

0,13 #177; 0,09a

0,03 #177; 0,01c*

0,07 #177; 0,03b*

Nicola

0,36 #177; 0,06c

0 #177; 0a

0,22 #177; 0,04a

0,08 #177; 0,03b c

0,12 #177; 0,03b

P 0,0001

0,131

0,127

0,0001

0,001

 

* : Variétés tolérantes ** : variétés sensibles ; p : probabilité. Les moyennes suivies des mêmes lettres d'après le Test de Student Newman-Keuls au seuil de 5% ne sont pas statistiquement différentes.

ix

4.4.2 Site de Bokossi

Sur ce site, toutes les maladies ont eu des effets significatifs sur la culture de la pomme de terre quelle que soit la variété choisie (Tableau 7).

Les variétés Sahel, Atlas et Daifla ont été très attaquées, pendant que Nicola et Spunta ont été moins attaquées (p<0,05) (Annexe 1).

Le flétrissement a une sévérité plus importante sur la variété Sahel que sur Spunta (OR= 4,89 ; (95% IC= 2,07-11,57); p=0,00) (Annexe 2). Tandis que Sahel suivie de Atlas se sont révélées moins sensibles à l'enroulement, Spunta l'est plus, suivie de Nicola (p<0,05) (Annexe 3). Pour ce même symptôme, Atlas et Nicola ont une sensibilité moindre que celle de Daifla.

Sahel est 114 fois plus sensible à l'attaque de l'alternariose que la variété Nicola (OR=114,33 ; (95% IC= 34,60-377,80) ; p=0,00), elle est donc plus sensible que les autres variétés (Annexe 4).

Par contre, Sahel et Spunta se sont révélés très sensibles au mildiou et Nicola ; Atlas se révèlent moins sensibles (Annexe 5).

En somme, notre étude révèle que les variétés Nicola et dans une moindre mesure Daifla sont les mieux adaptées pour le site de Bokossi.

Tableau 7: Sévérité moyenne des différentes maladies rencontrées sur les variétés de Solanum tuberosum L. à Bokossi

Sévérités moyennes des maladies

Mosaïque

Variétés

Flétrissement
bactérien

Enroulement

Alternariose

Mildiou

Sahel Spunta Atlas Daifla Nicola

P

0,57 #177; 0,09a**

3,19 #177; 0,47a**

0,22 #177; 0,07c*

3,08 #177; 0,3a**

1,12 #177; 0,23a**

 

0,43 #177; 0,16b

2,43 #177; 0,30a**

0,26 #177; 0,10c

1,33 #177; 0,25a

 

0,86 #177; 0,22b

0,72 #177; 0,16 bc

0,26 #177; 0,09c

0,67 #177; 0,14abc

 

0,39 #177; 0,11b*

1,06 #177; 0,18b

0,13 #177; 0,06c

0,94 #177; 0,16ab

 

0,75 #177; 0,20b*

0,83 #177; 0,16bc

0,00 #177; 0,00c*

0,45 #177; 0,11bc*

 

0,0001

0,0001

0,0001

0,0002

 

* : variété moins sensible (Tolérantes) ** : variétés plus sensibles ; p : probabilité

Les moyennes suivies des mêmes lettres d'après le Test de Student Newman-Keuls au seuil de 5% ne sont pas statistiquement différentes.

ix

4.4.3 Influences des sites suivant les symptômes de maladies et les variétés

Le tableau neuf révèle dans l'ensemble que tous les symptômes / maladies ont été plus expressifs sur le site de Bokossi que celui de Tonri sur les différentes variétés (p<0,05). Néanmoins, il est à noter que la mosaïque et l'alternariose, ont été plus expressives à Tonri qu'à Bokossi sur les variétés Spunta, Atlas et Nicola. La variété Atlas a été attaquée par l'Alternariose de la même façon sur les deux sites (OR=1 ; (95% IC=0,59-1,67) ; p=1).

Tableau 8: Comparaison des deux sites suivant la sévérité moyenne des différentes maladies sur les variétés de Solanum tuberosum L.

Bokossi Tonri

OR

95% IC

P

Mosaïque Sévérités moyennes

 
 
 

Sahel

0,50 #177; 0,06

0,33 #177; 0,06

2

1,25-3,18

0,003

Spunta

0,23 #177; 0,04

0,49 #177; 0,06

0,32

0,19-0,53

0,000

Atlas

0,51 #177; 0,08

0,75 #177; 0,07

0,34

0,21-0,56

0,000

Daifla

0,43 #177; 0,05

0,24 #177; 0,04

2,42

1,48-3,97

0,000

Nicola

0,09 #177; 0,02

0,36 #177; 0,06

0,17

0,09-0,33

0,000

Enroulement

 
 
 
 

Sahel

0,17 #177; 0,04

0,07 #177; 0,02

2,93

1,36-6,33

0,004

Spunta

2,43 #177; 0,22

0,20 #177; 0,05

18,46

11,40-29,88

0,000

Atlas

0,72 #177; 0,16

0,23 #177; 0,08

8,45

5,02-14,21

0,000

Daifla

1,06 #177; 0,18

0,13 #177; 0,09

11,02

6,23-19,48

0,000

Nicola

0,83 #177; 0,16

0,22 #177; 0,04

16,91

9,54-29,98

0,000

Flétrissement

 
 
 
 

Sahel

2,22 #177; 0,30

0,22 #177; 0,11

5,33

3,42-8,31

0,000

Spunta

0,43 #177; 0,16

0,17 #177; 0,09

3,55

2,08-6,04

0,000

Atlas

0,86 #177; 0,22

0,13 #177; 0,09

39,93

20,66-77,18

0,000

Daifla

0,39 #177; 0,11

0

91,32

12,43-67,75

0,000

Nicola

0,75 #177; 0,20

0

49,15

59,39-82,47

0,000

Alternariose

 
 
 
 

Sahel

2,66 #177; 0,21

1,13 #177; 0,12

2,09

1,43-3,06

0,000

Spunta

0,26 #177; 0,10

0,54 #177; 0,08

0,29

0,18-0,48

0,000

Atlas

0,26 #177; 0,09

0,20 #177; 0,05

1

0,59-1,67

1,000

Daifla

0,13 #177; 0,06

0,03 #177; 0,01

4,21

1,53-11,58

0,002

 

ix

Nicola

0

0,08 #177; 0,03

0,08

0,01-0,60

0,001

Mildiou

 
 
 
 

Sahel

0,67 #177; 0,15

0,22 #177; 0,05

7,31

4,36-12,23

0,000

Spunta

1,33 #177; 0,25

0,29 #177; 0,07

5,62

3,53-8,94

0,000

Atlas

0,67 #177; 0,14

0,39 #177; 0,08

3,17

1,98-5,09

0,000

Daifla

0,94 #177; 0,16

0,07 #177; 0,03

30,82

15,10-62,90

0,000

Nicola

0,45 #177; 0,11

0,12 #177; 0,03

6,08

3,38-10,95

0,000

 

OR= Odds Ratio ; IC= Intervalle de Confiance ; P= Probabilité

4.4.4 Identification et croissance mycélienne du pathogène responsable de la pourriture des tubercules de pomme de terre sur PDA + bato Agar

Après isolement, six microorganismes ont pu être isolés au total ; selon les variétés et les sites à savoir : Fusarium solani (Mart.) Sacc. , Neurospora crassa Shear et B. O. Dodge; Rhizopus nigricans Ehrenberg et Macrophomina phaseolina Wheeler à Tonri respectivement pour les variétés Sahel, Spunta, Atlas et Nicola. Quant à Bokossi, on enregistre Aspergillus flavus Link , Trichoderma et Fusarium solani respectivement pour le Sahel et l'Atlas, Daifla et enfin Nicola.

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Photo 11: Culture du mycelium provenant des tubercules de pomme de terre pourris

Il a été remarqué qu'en général, la croissance mycélienne du champignon progresse de façon quasi linéaire au fil des jours, peu importe le site et la variété (Figure 8).

Les mycéliums des champignons provenant des échantillons (Sahel, Spunta et Nicola) de Tonri croissent plus vite que ceux de Bokossi. Il est à noter que dès le 5ième jour après ensemencement, le Macrophomina phaseolina a déjà rempli la boîte de pétri de 55 mm de diamètre pendant que Fusarium solani de Bokossi est à 23 mm. Le 7ième jour après ensemencement les Aspergillus flavus et le Trichoderma ont pratiquement la même vitesse de croissance mycélienne. Il en est de même pour Fusarium solani de Tonri et Neurospora crassa. De toutes ces observations, il ressort que Macrophomina phaseolina, pathogène identifié chez la variété Nicola de Tonri a une vitesse de croissance mycélienne plus élevée que Fusarium solani chez la même variété à Bokossi (OR=75,13 ; (95% IC= 9,68-583,22) ; p=0,000) (Figure 8).

40

60

50

30

20

10

0

Variétés suivant les sites

Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4 Jour 5 Jour 6 Jour 7

Figure 8: Diamètre de croissance mycélienne des pathogènes causant la pourriture des tubercules de pomme de terre en fonction des différents variétés et sites

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4.5 Rendement des variétés suivant les sites

Le rendement des différentes variétés en étude est présenté par la figure 9.

A Tonri, quelle que soit la variété considérée, le rendement est le même (p>0,05) alors qu'à Bokossi, les variétés Daifla et Nicola ont donné les meilleurs rendements par rapport à Sahel (p<0,05) (Figure 9).

Une comparaison du rendement entre les sites montre que Tonri a donné les meilleurs rendements avec les variétés Sahel, Atlas et Daifla ; tandis que Bokossi a donné uniquement le meilleur rendement avec la variété Nicola (p<0,05).

Le rendement de la variété Spunta a été le même à Tonri qu'à Bokossi (OR=0,99 ;

(95% IC= 0,96-1,02) ; p=0,46).

16000

14000

12000

10000

4000

8000

6000

2000

0

Sahel Spunta Atlas Daifla Nicola

Variétés de S. tuberosum

Tonri

Bokossi

Figure 9: Rendements moyens des variétés de Solanum tuberosum L. selon les différents sites.

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4.6 DISCUSSION

4.6.1 Diversité entomofaunique dans les champs de la pomme de terre à Ouassa-Péhunco

L'étude de l'entomofaune dans certains champs de pomme de terre de la Commune de Ouassa-Péhunco durant six semaines consécutives a permis de répertorier au total 1805 insectes. Ils appartiennent à 60 genres et espèces, 33 familles et neuf ordres. Ce chiffre est déjà élevé si l'on considère, à juste titre, cet inventaire encore incomplet. En effet, il est évident qu'un certain nombre d'espèces ont échappé à nos observations. Il convient donc de considérer cette étude comme un inventaire préliminaire. Par ailleurs, il est à noter que parmi ces espèces d'insectes beaucoup ne constituent pas de ravageurs redoutables de la pomme de terre. La plante sert probablement d'hôte secondaire à ces ravageurs du fait que la production a lieu en pleine saison sèche. Ainsi les champs irrigués étaient les habitats propices aux insectes. Aussi, faut-il remarquer la présence d'insectes auxiliaires parmi les arthropodes capturés. En général, il a été constaté que l'ordre des Coléoptères est quantitativement le mieux représenté en nombre d'espèces (25) et de neuf familles. D'après Dajoz (2002) et Chatenet (1990), les Coléoptères sont parmi les insectes les plus abondants et les plus riches en espèces. Il est également, important de signaler la diversité de leurs formes et leurs riches coloris Aubert (1999) ; Kromp (1999) et Floate et al. (1990). Ils sont faciles à récolter et à conserver (Barney et al., 1986).

En France, Ponel (1983) s'est intéressé à connaître sur une solanaceae, la communauté des arthropodes des dunes méditerranéennes Françaises. Il a trouvé, que parmi les insectes, les Coléoptères représentent plus des deux tiers des espèces. Par contre, une étude d'inventaire de l'entomofaune des champs de tomate dans la commune de Djakotomey au Bénin a révélé que ce sont les Lépidoptères qui ont été très abondants avec les coléoptères au cinquième rang (Chougourou et al., 2012). Des études similaires sur de la grande morelle au Sud du Bénin par Adanhounme (2012), a révélé que les Coléoptères sont au deuxième rang après les Orthoptères.

Parmi, les neuf familles inventoriées constituant cet ordre, celle des Chrysomelidae domine largement notre inventaire avec neuf espèces, par contre, Ponel (1983) a noté une dominance pour la famille des Tenebrionidae. Guettala (2009) a noté quant à lui, une abondance des Curculionidae avec 16 espèces sur le total des Coléoptères.

Dans notre étude, l'ordre des Coléoptères est suivi respectivement par celui des Orthoptères (11 espèces) et des Hémiptères (09 espèces). Les Lépidoptères, les Diptères et les

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Hyménoptères occupent respectivement le quatrième, le cinquième et le sixième rang alors que les autres ordres sont faiblement représentés dans cette étude.

Cette diversité du peuplement entomologique recensé au niveau de la Commune de Ouassa-Péhunco peut s'expliquer d'une part, par le type de milieu jouxtant les sites de production de la pomme de terre et d''autre part, par la diversité végétale de type arboré, arbustif (haies) et herbacée qu'on y retrouve aux alentours de ces sites de production. En effet, ces derniers se trouvent très proches des zones de bas fonds donc, ils ont plus de chance d'abriter une entomofaune plus diversifiée que s'ils se trouvent en zone périurbaine.

L'augmentation de la diversité végétale entraîne une augmentation de la diversité des phytophages et en conséquence de leurs prédateurs et parasitoïdes (Southwood et al., 1979; Tilman et al., 1997 ; Bank, 2003).

Cette étude a, une fois de plus, permis de connaître l'abondance des insectes capturés dans le temps et en fonction du développement des différentes variétés de la pomme de terre.

L'évolution des insectes et l'abondance des espèces au cours du temps durant la période d'étude varient fortement suivant les variétés et les sites. La fenêtre temporelle de l'activité des insectes est relativement maximale entre le 38ième et le 46ième JAS. Ceci coïncide avec la belle saison, où la végétation est abondante et les températures sont favorables au développement de la plupart des insectes. Ceci a été également montré par plusieurs auteurs Kingston (1977); Ridsdill-Smith et Hall (1984) et Francisco et al. (2004) qui ont tous noté que l'activité et le développement des insectes atteignent leur optimum en printemps et en été en d'autre terme lorsque la température oscille entre 20°C et 30°C.

L'abondance des insectes commence à régresser dès le 46ième JAS pour la majorité des variétés. Ce phénomène pourrait s'expliquer par la variabilité de la qualité des ressources alimentaires qui d'après Hughes et Walker (1970) détermine le développement des insectes. La présence des différents groupes d'insectes dans certains champs de pomme de terre se justifie par le type de régime alimentaire et est fonction de l'organe attaqué.

Les Coccinellidae, prédateurs aphidiphages, furent très peu représentés dans les champs de pomme de terre, ce qui voudrait dire que la population d'aphides dans les champs de Ouassa-Péhunco, n'est pas encore importante. Leur rôle dans la régulation des effectifs de populations d'aphides a été souvent démontré par plusieurs auteurs tels Luon (1983) et Colignon et al. (2001). L'absence d'aphididae dans nos collectes entomofauniques montre que la culture de la pomme de terre à Ouassa-Péhunco serait encore à l'abri des fréquentes attaques virales car les aphides sont des vecteurs des maladies virales (Lopes et al., 2012). Il serait bien de prendre

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toutes les mesures utiles et adéquates pour prévenir d'éventuelles infestations de pucerons afin de réduire les risques de maladies virales à Ouassa-Péhunco.

Ces résultats concordent avec ceux de Lopes et al. (2012) qui ont remarqué lors d'une étude d'évaluation des pucerons et de leurs ennemis naturels à l'Est de la Chine que les prédateurs aphidiphages représentent en effet une faible partie des insectes collectés sur la pomme de terre.

Parmi les prédateurs polyphages; nous notons surtout la faible présence en nombre d'espèces de la famille Forficulidae (Dermaptères); représentée par Forficula auricularia qui est d'après Solomon et al. (2000) un actif prédateur omnivore dans les vergers de fruits à pépins. Lichou et al. (2001) a noté que l'espèce Forficula auricularia serait un prédateur de pucerons mais qui pourrait cependant provoquer des dégâts parfois importants sur fruits à noyaux.

Le doryphore (Leptinotarsa decemlineata), principal insecte ravageur de la pomme de terre qui peut détruire la totalité du feuillage et réduire considérablement le rendement en cas de fortes infestations Deumier et al. (2004) n'a pas été rencontré lors de cette étude.

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4.6.2 Diversité pathologique

La prospection sur ceratins sites de production de pomme de terre à Ouassa-Péhunco, nous révèle entre autre la mosaïque, le flétrissement bactérien, l'enroulement de feuilles, l'alternariose causée par Alternaria solani (Sorauer) et le mildiou dont l'agent causal est le Phytophthora infestans (Mont.) de Bary. Parmi elles, deux sont les plus citées dans la littérature il s'agit principalement, du mildiou et le flétrissement bactérien. Elles ont été confirmées par les travaux effectués par Dossou et al. (2003) dans l'Alibori et Dossou et Worou-Seko (2010) dans Ouassa-Péhunco, comme les principales maladies de la pomme de terre en végétation. Lindner et al. (2012) ont pu isoler à partir des tubercules collectés à Péhunco le Clavibacter michiganensis subsp. sepedonicus (Spieck. et Kott.) responsable de la maladie du flétrissement bactérien, qui est une maladie systémique. Selon Deumier et al. (2004) ces maladies sont qualifiées de maladies dangereuses vu leur effet sur le rendement et la qualité des produits de récolte.

Les maladies peuvent attaquer toutes les variétés quel que soit leur niveau de tolérance, cependant, il existe des variétés moins sensibles que d'autres. En effet, sur les cinq variétés Sahel, Spunta, Atlas, Daifla et Nicola, le flétrissement et l'enroulement n'ont pas d'effets significatifs, néanmoins la variété Spunta a été très sensible à la maladie de l'enroulement par rapport à la variété Daifla. Des résultats similaires avaient été observés par Ferjaoui en (2010) qui après avoir testé plusieurs variétés contre le mildiou constate que la variété Spunta et bien d'autres se sont révélées sensibles par rapport aux variétés Derby et Voyager.

Répandu dans le monde entier, le mildiou est le principal ennemi des cultures de pomme de terre, et fut responsable de la grande famine européenne des années 1840 qui frappa particulièrement l'Irlande et la région écossaise des Highlands (Solar, 1997). Cette espèce affecte également les cultures de tomates et d'autres Solanaceae (Sudeep, 2009).

Le vent favorise la dispersion des sporanges sur plusieurs centaines de mètres, voire davantage. Souvent, une ou quelques semaines plus tard, les potagers, les repousses sauvages et les parcelles de production montrent des symptômes également (Ducattillon et al., 2006). Pendant que les variétés Daifla et Nicola ont présenté moins de symptôme au mildiou, Sahel, Atlas et Spunta se révèlent sensibles à des degrés divers. Les mêmes constats ont été faits par plusieurs auteurs tels que Duvauchelle et Andrivon (2007) ; Bruyère (2006) ; Andrivon et al. (2004) ; Culiez et al. (2003).

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En effet, ces différents auteurs après des tests effectués sur différents cultivars de pomme de terre ont fini par conclure que la sensibilité des variétés par rapport au mildiou du feuillage est variable lorsque les conditions climatiques sont favorables.

Une comparaison faite au niveau des deux sites révèle que le site de Tonri a été moins infesté que celui de Bokossi ce qui se pourrait justifier par le fait que sur les cinq variétés, trois y conviennent alors qu'à Bokossi, deux variétés seulement y conviennent. Ce taux d'infestation élevé de Bokossi pourrait s'expliquer par le non-respect scrupuleux des techniques culturales (méthodes de fragmentation des semences, les périodes d'irrigation, l'association des cultures d'oignon à proximité des champs de pomme de terre), les sources d'eau pour l'irrigation et le sol sur lequel la culture est faite. Pour confirmer ces hypothèses des échantillons de sols et d'eaux ont été prélevés et envoyés en Allemagne pour des analyses complémentaires.

L'isolement de pathogènes à partir des tubercules pourris nous a révélé rien que des champignons dont certains comme Fusarium sp. avaient été identifiés comme agents responsables de pourriture sèche des tubercules de pomme de terre (Hide et al., 1992 ; Hanson et Loria, 1995). Le taux important (près de 100%) de champignon identifié dans cette étude concorde avec le résultat observé par Kebe et al. (2009) qui ont isolé jusqu'à 66,31% de champignons contre 33,04% de bactéries lors d'isolements réalisés sur les cabosses du cacaoyer. Tous ces champignons ne sont pas tous pathogènes et peuvent être utilisés pour différents buts. Pendant que Rhizopus nigricans a la possibilité d'interagir avec les composés flavonoïdes des plantes ; bien que n'étant pas un agent pathogène des plantes, Trichoderma sp. est utilisé comme un agent de lutte biologique suivant différentes modes d'actions dont l'antibiose, la compétition et le parasitisme.

Il a été constaté dans notre étude que ces champignons isolés sur PDA croissent en fonction de l'évolution de la duréee. Le même constat avait été fait par Kodjo (2012) lors de la culture sur PDA des mycéliums du pathogène responsable de l'anthracnose du manioc. Nous avons remarqué que Macrophomina phaseolina, a la vitesse de croissance mycélienne la plus élevée par rapport aux autres champignons comme Trichoderma sp. ce qui est différent de ce qu'avaient obtenu Kebe et al., (2009) qui signalent que Trichoderma sp. par sa croissance mycélienne plus rapide en trois jours a rempli la boîte de pétri de 90 mm de diamètre en inhibant complètement le développement de Phytophthora palmivora suite aux tests de confrontation directe réalisés in vitro, entre les isolats de Trichoderma sp., et de Phytophthora palmivora.

Selon Bandamaravuri et al. (2007) Macrophomina phaseolina dans les conditions favorables, provoque de nombreuses maladies comme la fonte des semis, la pourriture du collet, la

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pourriture de la tige, et la pourriture des tubercules sur plusieurs cultures économiquement importantes.

CONCLUSION, PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS

CONCLUSION ET PERSPECTIVES

Au terme de cette étude, il ressort que la culture de la pomme de terre (Solanum tuberosum) dans la Commune de Ouassa-Péhunco est exposée à plusieurs attaques d'insectes. L'ordre des Coléoptères est quantitativement le mieux représenté en espèces suivi respectivement par ceux des Orthoptères et des Hémiptères pour ne citer que ces ordres. Il est à noter qu'il y a plus d'espèces ravageuses (Agonocelus versicolor, Epithrix sp, Podagrixina decolorata, Piezotrachelus varium) dont les dégâts se limitent à des trouées dans les feuilles que d'espèces utiles dont les prédateurs (Cheilomenes sulphurea) et les pollinisateurs (Apis mellifera).

Au nombre des maladies rencontrées, deux des maladies rencontrées sont très dangereuses à savoir le mildiou et le flétrissement bactérien. Par conséquent, en envisageant au Bénin en général et à Péhunco en particulier une extension des superficies de production, vu les conditions climatiques, écologiques et agronomiques qui y prédominent, il urge de développer des moyens de lutte efficace pour protéger les cultures contre les attaques des insectes et maladies redoutables afin de soulager les peines des producteurs et de garantir une sécurité alimentaire au Bénin.

Au terme de cette étude, nous envisageons de :

· Poursuivre l'étude afin de confirmer les insectes ravageurs qui y sont réellement inféodés à la culture de la pomme de terre dans la zone de production à Ouassa-Péhunco;

· Etudier le comportement de certaines familles de Pentatomidae sur les variétés de la pomme de terre ;

·

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Entreprendre des tests de pathogénicité afin de confirmer les véritables agents responsables des maladies, afin de développer les moyens de lutte efficace ;

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RECOMMANDATIONS

Au terme de nos travaux nous recommandons :

Ø Aux autorités du Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et de la Pêche (MAEP)

· de mettre à la disposition des encadreurs agricoles les moyens et les expertises nécessaires pour développer la filière pomme de terre en vue d'une effective diversification des cultures au Bénin ;

Ø Aux centres de formation et de recherche

· de travailler en collaboration avec les producteurs sur la production de semences de pomme de terre sur place ; afin d'atténuer le coût élevé d'approvisionnement en semences qui s'évalue à environ 65% du coût de la production ;

· de continuer la recherche sur les méthodes de conservation à long terme de cette denrée périssable qui constitue un problème majeur pour les producteurs ;

Ø Aux producteurs

· de mettre en pratique les conseils et les résultats qui découleront des travaux des encadreurs et des chercheurs.

Ø Aux encadreurs

· d'accompagner les producteurs dans la mise en application des résultats qui découleront des travaux des chercheurs.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote