CHAPITRE I :
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
Les communautés de producteurs sont demeurent
vulnérables aux effets des risques climatiques en fonction des
caractéristiques des stratégies qu'ils mettent en oeuvrent pour
contrer les affres du CC. Ainsi, les impacts des CC sont ressentis
différemment en fonction du niveau d'efficacité des
stratégies chez les producteurs. Ce chapitre est consacré au
cadre théorique dans lequel une justification du sujet a
été faite à travers les objectifs visés et les
hypothèses émises pour vérifier les objectifs. Il est
suivi de la revue de littérature et de la clarification conceptuelle.
1-1- Cadre théorique
Dans le cadre théorique sont abordés la
justification du sujet à travers la problématique, les
hypothèses et les objectifs fixés au regard des questions de
recherche. Cette justification est suivie d'une clarification des concepts
utilisés et d'une revue de la littérature disponible sur les
changements climatiques et sur les stratégies paysannes d'adaptation.
1-1-1- Problématique
L'impact du changement climatique sur les réserves
alimentaires mondiales est l'un des effets les plus préoccupants du
phénomène climatique (D. DIARRA, 2001). En Afrique, les secteurs
de l'alimentation et de l'agriculture comptent parmi les plus
vulnérables face aux répercussions négatives du changement
climatique (FAO, 2019). Et selon les dernières données de la FAO,
la faim est en hausse dans presque tous les pays d'Afrique subsaharienne
faisant de l'Afrique la région avec la prévalence la plus
élevée de sous-alimentation (presque 20%).Les différentes
problématiques climatiques en Afrique de l'Ouest sont traduites par une
décroissance régulière de la quantité de pluie, et
une grande variation spatio-temporelle (D. DIARRA, 2001).
Aussi l'Afrique a été décrite en tant que
grand retardataire du monde dans le progrès technologique dans le
secteur de l'agriculture (Sachs et al, 2004). De même, M.
Ehrhart qui parlait des impacts du changement sur l'agriculture affirmait que
« d'ici 2020, les changements climatiques auront contribué au
stress hydrique, à la détérioration des terres, à
la diminution du rendement des cultures et à l'accroissement du risque
d'incendies de forêt, ce qui provoquera une diminution de 50 pour cent de
la productivité agricole (D. DIARRA, 2001).
Par la suite l'agriculture dans les zones tropicales
semi-arides d'Afrique subit les effets de la variabilité et du
changement du climat avec la réduction de la durée de la
période de végétation. Ce qui contribue à affaiblir
davantage la capacité adaptative de l'Afrique, augmentant ainsi la
vulnérabilité du continent aux changements climatiques
projetés (D. DIARRA, 2001).
Ainsi, les participants d'un Dialogue de leadership de haut
niveau sur la sécurité alimentaire en Afrique organisé
à Kigali, au Rwanda, du 5 au 6 août (FAO, 2019) ont
estimé que face au changement climatique et pour améliorer la
sécurité alimentaire en Afrique, il est nécessaire de
renforcer la résilience.
Il faut reconnaitre que l'agriculture fait partir des
principaux secteurs influencés par les changements climatiques (MEPN,
2008). L'agriculture demeure un élément central de
l'économie ouest-africaine, assurant 30 à 50 % du PIB de la
plupart des pays et représente la plus grande source de revenus et de
moyens d'existence pour 70 à 80 % de la population (IFPRI, 2003)
cité par (DAOUDOU, 2015). Les fermiers africains ont
développé plusieurs options d'adaptations pour faire face
à cette variabilité du climat, mais qui sont insuffisantes pour
de futurs changements de climat (D. DIARRA, 2001).
Le Bénin, pays de l'Afrique de l'Ouest est aussi
confronté à ce défi du siècle que constituent les
changements climatiques (R. DIMON, 2008).Hors au Bénin, l'agriculture
constitue l'activité principale, près de 70% de la population
active s'adonnent aux activités agricoles et contribue à la
formation du Produit Intérieur Brut (PIB) à hauteur de 36%
(MEPN). Mais l'environnement devient de plus en plus dégradant et les
sols ne répondent plus favorablement aux efforts consentis par les
paysans. Pour donc faire face aux effets de ce changement il leur faut
développer des stratégies d'adaptation adéquates. Selon
l'UNESCO en 2003, les peuples ruraux et autochtones détiennent leurs
propres savoirs, pratiques et représentations de l'environnement
naturel, ainsi que leurs propres conceptions de la manière dont les
interactions des humains avec la nature doivent être
gérées.
Par ailleurs, le secteur agricole est d'une importance capitale
dans l'économie de la Commune de Dangbo. Il contribue pour plus de 85 %
des revenus des paysans et pour environ 75 % à l'emploi des populations
actives. La production est très diversifiée et permet de subvenir
aux besoins de la population en année normale (PDC Dangbo, 2009).
Malheureusement, la commune de Dangbo est pour la plupart du temps soumise aux
effets néfastes des changements climatiques. Ce phénomène
expose annuellement cette population aux inondations (ODOULAMI et
al. ; 2013) et à d'autres risques climatiques qui entrave
sérieusement le système agricole de la commune.
Tous ces constats faits ont suscité des interrogations qui
sont entre autres :
Quelles sont les contraintes climatiques auxquelles les
populations font face ?
Quel est le niveau d'efficacité de ces
stratégies ?
Quelles sont les nouvelles besoins des producteurs en
matière d'adaptation aux CC ?
La pertinence de l'étude réside dans le fait
qu'une meilleure vision du niveau de vulnérabilité des paysans et
de l'efficacité des stratégies d'adaptation face aux changements
climatiques passe forcément par une bonne compréhension des
perceptions, des mesures d'adaptation développées par les paysans
et des nouveaux besoins en matière d'adaptation. Autant de raisons
justificatives de la réalisation de cette recherche dont le sujet est
« Stratégies paysanne d'adaptation aux changements
climatiques dans la commune de Dangbo ».
Pour donc répondre à ces interrogations
ci-dessus, des hypothèses de travail sont émises.
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