Discussion
Des différentes investigations menées lors de
cette étude, il ressort que l'impact des stratégies paysannes
d'adaptation face aux changements climatiques est insuffisant pour parer
à la vulnérabilité des producteurs de Dangbo. Sur
plusieurs années, l'opinion des producteurs exposés au
phénomène a complètement changé. Ils sont
passés d'une opinion moins alarmante à un sentiment de danger qui
les guette constamment et qui s'empire chaque jour un peu plus.
La démarche méthodologique utilisée est
basée sur les enquêtes directes et au focus group auprès
des paysans. Les données recueillis ont permis d'analyser
l'efficacité des stratégies paysannes d'adaptation face aux CC
dans la commune de Dangbo.
Les 60 paysans interrogés en plus de ceux qui ont
constitués les focus group reconnaissent qu'ils sont exposés aux
effets du changement climatique. Ils sont victimes des : Inondations
Poches de sécheresse, Crue, Pluies tardives ou
précoces, Attaque des insectes ravageurs / dévastateurs, Vents
violents, Vers, Oiseaux piqueurs, ainsi que les risques ayant rapport avec les
finances et les ressources humaines. Les résultats similaires ont
été obtenus par DAOUDOU (2014) dans la commune de Dangbo. De
même, les travaux de (Vissoh et al. ;2012) sont comparables parce
qu'ils évaluent la perception et les stratégies d'adaptations aux
changements climatique dans les communes d'Adjohoun et de Dangbo et montrent
que les producteurs vivent les effets des CC avec pour conséquence de
profondes bouleversements ces quinze dernières années. Et ces
bouleversements concernent les précipitations
caractérisées par des séquences d'inondation, de
sécheresse prolongée, de fortes températures et une
fréquence élevée des vents violents et ainsi, diverses
stratégies d'adaptation développées comprennent l'adoption
de variétés à cycle plus court, la mise en valeurs de
différentes unités de paysage, la diversification de sources de
revenus...
Face à l'insuffisance des stratégies
d'adaptations paysannes aggravées par la dégradation de
l'environnement physique et du contexte socio-économique, le secteur
agricole connait vraiment une vulnérabilité assez
préoccupante aux changements climatiques.
Conformément aux résultats similaires avec ceux
obtenus par (C. Olivier, 2009) dans les communes d'Adjohoun et de Dangbo,
l'adaptation climatique apparaît être un des solutions qui
permettraient à la communauté humaine de réduire les
impacts des changements climatiques et ceci ne saurait être une
réalité en l'absence de stratégie d'adaptation. Et comme
stratégies d'adaptations recensées dans le cadre de ce
travail de recherche, on a : Cultures de contre saison (maraichage),
Réalisation de paillage / Utilisation des résidus de palmier
à huile pour le paillage, Les planches surélevées dans la
vallée / Cultiver en dessous des billons où l'humidité est
bien conservée, Utilisation de cultures à cycle court ...
Par ailleurs, dans le cadre du PANA élaboré par
le MEPN (2008), cité par Rodrigue DIMON (2008), il a été
répertorié les mesures endogènes d'adaptations suivantes
:
- des prières collectives pour demander la
clémence des mannes de nos ancêtres ou de
Dieu, pour qu'il pleuve ; des pluies provoquées ; de
l'adoption de nouvelles variétés de culture à cycle court
; du réaménagement du calendrier agricole ; de la diversification
des activités génératrices de revenu.
Selon (Ogouwalé, 2006), les producteurs agricoles
développent d'autres stratégies excepté celles
citées plus haut, pour réduire les risques liés aux
changements climatiques. Elles consistent à la mise en valeur des
bas-fonds et des berges des cours d'eau, à l'augmentation des emblavures
et à la réalisation des semis échelonnés.
L'analyse des résultats obtenus a montré que les
limites de cette recherche sont surtout d'ordre méthodologique. En
effet, il est vrai que l'étude a pris en compte trois arrondissements,
c'est-à- dire Gbéko, Houédomey et Zounguè, mais il
sera plus intéressant de réaliser l'étude à une
échelle plus élargie et pour une période beaucoup plus
longue. L'impact des changements climatiques pourrait être tout autre
dans un autre environnement.
Une autre limite de notre recherche est le
désintéressement des paysans de nos arrondissements aux
enquêtes qui ne leurs apportent rien. Ainsi, la majorité des
enquêtés était convaincue que l'enquête ne donnerai
pas immédiatement de solutions à leurs problèmes actuels.
Ils avaient donc tendance à répondre hâtivement aux
questions ou tout simplement les omettre. Cependant, avec nos explications nous
avions su leurs montrer l'intérêt d'une telle recherche pour eux
mais également pour les générations futures.
Malgré ces limites, le travail a permis d'obtenir des
résultats intéressants. Le travail réalisé pourrait
être complété et poursuivi sous différents aspects.
Il serait pertinent d'étendre cetteétude au niveau national. Il
serait aussi bien d'élargir le champ des stratégies d'adaptations
utilisées par les paysans face aux risques climatique.
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