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Strategie paysanne d’adaptation aux changements climatiques dans la commune de dangbo


par Soliath FASSASSI
Université d'Abomey-Calavi - Licence 2020
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE D'ABOMEY CALAVI (UAC)

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INSTITUT DE GEOGRAPHIE, D'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET DE L'ENVIRONNEMENT(IGATE)

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DÉPARTEMENT DES SCIENCES DU CLIMAT, DE LA TERRE ET DES ECOSYSTÈMES (DSCTE)

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MEMOIRE DE LICENCE PROFESSIONNELLE : GESTION DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET DES ECOSYSTEMES (CLIMECO)

STRATEGIE PAYSANNE D'ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES DANS LA COMMUNE DE DANGBO

Présenté par

FASSASSI Soliath

Sous la direction de :

Dr YABIIbouraïma

Maitre de conférences des Universités CAMES

Et de

Dr KOUMASSI Hervé

Maitre-Assistant des Universités CAMES

Maître de stage

Ir Saïd K. HOUNKPONOU

Directeur Exécutif / Initiatives pour un Développement Intégré Durable

Soutenu le 18-09-2020

Sommaire

Dédicace 3

Sigles et acronymes 5

Remerciements : 6

Introduction : 7

CHAPITRE I : 11

CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL 11

1-1- Cadre théorique 11

1-2- Clarification conceptuelle 14

1-3- Revue de littérature 16

CHAPITRE II : 19

MILIEU D'ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 19

2-1- Milieu d'étude 19

2-2- Nature et source des données utilisées 23

2-3- Outils de collecte 23

2-4- Technique de collecte des données 24

2-5- Méthode de traitement des données 28

2-5-1- Méthode d'étude de la variabilité pluviométrique et hydrologique 28

2-5-2- Méthode d'analyse participative du risque et de la vulnérabilité 29

CHAPITRE III : 34

MANIFESTATIONS DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET ANALYSE PARTICIPATIVE DE LA VULNERABILITE AUX RISQUES DANS LA COMMUNES DE DANGBO 34

3-1- Dénomination des changements climatiques 34

3-2- Les types de risques agricoles dans la commune de Dangbo 35

3-3- Influence des risques climatiques sur les cultures et criticité à Dangbo 36

3-4- Effet des changements climatiques dans la commune de Dangbo 37

3-5- Caractérisation des impacts du changement climatiques dans la commune de Dangbo 37

3-6- Analyse participative du risque et de la vulnérabilité 38

CHAPITRE IV : 51

STRATEGIES DE REDUCTION DES EFFETS DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES DANS LA COMMUNE DE DANGBO 51

4-1- Stratégies paysannes d'adaptation face aux changements climatiques 51

4-2- Synthèse de l'évaluation des stratégies d'adaptation 54

4-3- Les nouvelles mesures d'adaptation et perspectives 55

Discussion 58

Conclusion 60

Bibliographie 62

Liste des tableaux 64

Liste des figures 64

Liste des planches 64

Annexes : 65

Table des matières: 68

Dédicace

A

Mes parents SALGATE Joséphine et FASSASSI Osseni

Sigles et acronymes

GIEC : Groupes Intergouvernemental d'Experts sur l'évolution du Climat

PANA : Projet du programme d'Action National d'Adaptation

DCN : Deuxième Communication National sur les changements climatiques

MEPN : Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature

FAO : Food and Agriculture Organisation (Organisation des Nations Unis pour l'alimentation et l'Agriculture

ACC : Adaptation aux Changements Climatiques

IPCC : Intergovernemental Panel on Climate Change

GES : Gaz àEffet de Serre

PDC : Plan de Développement Communal

ADEME : Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie

ONG : Organisation Non-gouvernementale

ATDA : Agence Territoriale de Développement Agricole

APRV : Analyse Participative du Risque et de la Vulnérabilité

Remerciements :

Le présent mémoire de recherche est non seulement l'agencement de plusieurs connaissances scientifiques mais aussi de diverses collaborations. Je tiens donc à adresser mes remerciements à tous ceux qui ont d'une manière ou d'une autre contribué à la réussite de ce travail.

En premier lieu, je remercie Dr YABI Ibouraïma, Maître de Conférences, Enseignant-Chercheur à l'Université d'Abomey-Calavi. En tant que mon directeur de mémoire, il m'a guidé dans mon travail et aidé à trouver des solutions pour avancer.

Je tiens aussi à remercier Dr KOUMASSI Hervé Maître Assistant, Enseignant-Chercheur à l'Université d'Abomey-Calavi pour sa disponibilité et surtout ses judicieux conseils qui ont contribués à alimenter ma réflexion.

Je souhaite ensuite adresser mes remerciements les plus sincères au corps professoral et administratif de l'Institut de Géographie de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement (IGATE) pour la richesse et la qualité de leurs enseignements et qui déploient de grands efforts pour assurer à leurs étudiants une formation actualisée.

Mes remerciements vont également à l'endroit de mon maître de stage Ir. HOUPKONOU Saïd et le personnel de l'ONG-IDID qui m'ont fourni toute l'aide et tous les outils nécessaires à la réussite de ce travail.

A l'endroit des doctorants du Laboratoire Biogéographie et de mes ainés, je dis un merci pour leurs contributions scientifique dans la réalisation de ce travail.

Un grand merci à ma mère, à mon père, à mon oncle et son épouse, pour leurs amours, pour leurs conseils ainsi que leurs soutiens inconditionnels, à la fois moraux et économiques, qui m'ont permis de réaliser les études que je voulais et par conséquent ce mémoire.

Enfin, je tiens à adresser mes reconnaissances envers mes amis et collègues qui m'ont apporté leur soutien moral et intellectuel tout au long de ma démarche.

Que tous ceux qui n'ont pas été nommés ici se reconnaissent à travers mes mots de sincères remerciements.

Résumé :

Aujourd'hui, les producteurs qui ont pris conscience de l'avènement des changements climatiques, développent des stratégies pour s'adapter à ses conséquences négatives. Ainsi, cette recherche contribue à une connaissance des stratégies paysannes d'adaptations face aux changements climatiques dans la commune de Dangbo et propose quelques lignes directrices pour aider ces producteurs à une meilleure adaptation.

La démarche méthodologique adoptée pour réaliser cette étude est passée par une recherche documentaire, des enquêtes de terrains, le traitement ainsi que l'analyse des résultats. Les enquêtes par questionnaire et des focus groupes auprès de 60 producteurs dans trois Arrondissements de la commune. La méthode APRV, les analyses multicritères et bien d'autres outils de traitements ont été utilisées pour le traitement des données.

Les résultats indiquent que la sécheresse, la crue, les pluies tardives et les vents violents sont les principaux risques auxquels les paysans sont confrontés avec pour conséquences : la destruction des cultures ; la baisse de rendement ; les attaques parasitaires...Ces risques climatique affectent négativement la production agricole avec 10% d'exposition au risque et près de 80% des enquêtés estiment que ces dommages sont très graves. Pour réduire ces catastrophes, les paysans développent des stratégies d'adaptation ; même si, 83 % des producteurs affirment que ces stratégies ne sont que très peu efficaces. Des recherches ultérieures devraient permettre d'identifier d'autres facteurs utiles à une meilleure adaptation des producteurs face aux changements climatiques.

Mots clés : Commune de Dangbo changements climatiques, production agricole, stratégies paysannes d'adaptation ;

Abstract:

Today, producers who have become aware of the advent of climate change are developing strategies to adapt to its negative consequences. Thus, this research contributes to a knowledge of farmers' strategies of adaptation to climate change in the commune of Dangbo and proposes some guidelines to help these producers to better adapt.

The methodological approach adopted to carry out this study involved documentary research, field surveys, processing and analysis of the results. Questionnaire surveys and focus groups with 60 producers in three districts of the commune. The APRV method, multi-criteria analyses and many other tools were used for data processing.

The results indicate that drought, flooding, late rains and strong winds are the main risks faced by the farmers with the following consequences: crop destruction; reduced yields; parasitic attacks...These climatic risks negatively affect agricultural production with 10% exposure to risk and nearly 80% of the respondents consider these damages to be very serious. In order to reduce these disasters, farmers are developing adaptation strategies; even though 83% of producers say that these strategies are not very effective. Subsequent research should make it possible to identify other factors useful for better adaptation of producers in the face of climate change.

Keywords : Commune of Dangbo climate change, agricultural production, farmers' adaptation strategies;

Introduction :

Les changements climatiques sont la question déterminante de notre époque et nous sommes à un moment décisif. De l'évolution des conditions météorologiques, qui ont des effets sur la production agricole et alimentaire, à l'élévation du niveau des mers, qui augmente les risques d'inondations, les conséquences des changements climatiques sont mondiales en termes d'effets et d'échelle. Sans action immédiate, il sera beaucoup plus difficile et coûteux de s'adapter aux conséquences futures de ces changements (ONU, 2019).

Par ricochet, ces changements constituent un grand défi du siècle, qui nécessite une réponse à l'échelle mondiale (R. DIMON ; 2008). Le changement climatique représente aujourd'hui un défi mondial et pour y faire face, chaque pays doit développer des mesures qui lui sont propres (Rodrigue DIMON ; 2008). Et l'Afrique est plus vulnérable aux changements climatiques que toute autre région de la planète (CESA, 2017).

Le changement climatique caractérisé par la recrudescence des phénomènes extrêmes constitue une menace majeure pour l'environnement et le développement agricole mondial et surtout africain (GIEC, 2007). Dans ce sens, (R. DIMON, 2008) affirme que : « le monde paysan, en dehors des innombrables problèmes qu'il connaît dans l'exercice de ses activités, est confronté ces quinze dernières années aux effets des changements climatiques ».

Ainsi, l'Afrique, continent le plus vulnérable, du fait des guerres, de la famine et de la pauvreté devra prendre des mesures pour faire face aux effets néfastes des changements climatiques afin de s'assurer une sécurité alimentaire (E. OGOUWALE, 2006). Tout d'abord parce qu'il existe des lacunes importantes sur les manières de faire face aux impacts et aux effets économiques et sociaux de ces changements ; ensuite parce que les économies de ces pays dépendent fortement de secteurs et ressources très sensibles aux changements climatiques, par exemple l'agriculture, les ressources côtières, les infrastructures, les ressources en eau et en énergie (R. DIMON, 2008). Dans cette même logique, le GIEC dans son quatrième rapport d'évaluation affirme que les communautés pauvres seront les plus vulnérables du fait de leurs capacités d'adaptation limitées et leur grande dépendance de ressources à forte sensitivité climatique telles que les ressources en eau et les systèmes de production agricole (GIEC, 2007). Aussi, l'organisation des Nations unis pour l'alimentation et l'agriculture disait qu'à l'horizon 2020, 75 à 250 millions de personnes en Afrique seront exposées à une pénurie d'eau du fait du changement climatique.

Au Bénin, les changements climatiques constituent une menace potentiellement majeure pour l'environnement et le développement durable (PANA-Bénin, 2008). La deuxième communication sur les changements climatiques en république du Bénin (DCN, 2011) estime que les pays africains subissent beaucoup plus les effets des changements climatiques sans pour autant en être auteur. Selon (Issa, 1995) et (Ogouwalé, 2004), un stress thermique supplémentaire et des sols plus secs risquent de réduire les rendements dans les différentes régions agro écologiques. Or l'économie béninoise est basée sur l'agriculture et plus de 70% de la population s'adonnent aux activités agricoles (MEPN, 2008). Aussi, les petits agriculteurs, entrepreneurs et leurs familles dont les moyens d'existence dépendent de l'agriculture pluviale sont les plus menacés par le changement climatique (FAO, 2019).

Il s'avère donc nécessaire de porter un regard sur la vulnérabilité des agriculteurs face aux changements climatiques dans les zones rurales. Car malgré les nombreux projets exécutés dans le sens de l'Adaptation aux Changements Climatiques (ACC), la relation entre sécurité alimentaire et le phénomène climatique constitue toujours un sérieux problème.Par ailleurs, il faut dire que les changements climatiques sont perçus différemment par les producteurs agricoles qui développent des stratégies au regard de leurs perceptions de ces phénomènes climatiques (Selvaraju et al. ; 2006) cité par (R. DIMON, 2008). Ces stratégies d'adaptation développées ne sont que l'exploitation des savoirs locaux existants, qui ont été construits sur la base des expériences accumulées dans l'exercice des activités agricoles. Mais est-ce que l'application de ces stratégies endogènes est vraiment efficace contre la vulnérabilité des producteurs face aux changements climatiques ? C'est dans ce sens que le sujet «stratégies paysannes d'adaptation aux changements climatiques dans la commune de Dangbo » a été choisie dans le cadre de la présente étude. Il a pour but d'analyser l'efficacité des stratégies paysannes d'adaptation. Le développement du présent mémoire s'est fait en six chapitres :

Le premier chapitre est consacré au cadre théorique et conceptuel. Dans un premier temps il s'agira de faire une justification du sujet et les objectifs / hypothèses du mémoire.

Le deuxième chapitre quant à lui aborde le milieu d'étude et l'approche méthodologique à travers les techniques de collecte des données et informations, de même que les outils de traitements utilisés.

Le troisième chapitre intitulé «manifestations des changements climatiques et analyse participative de la vulnérabilité aux risques climatique dans la commune de Dangbo » présente l'analyse du fait climatique à Dangbo sous une méthode participative.

Dans le quatrième chapitre, il a été question de l'étude stratégies de réduction des effets des changements climatiques ans la commune de Dangbo.

CHAPITRE I :

CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL

Les communautés de producteurs sont demeurent vulnérables aux effets des risques climatiques en fonction des caractéristiques des stratégies qu'ils mettent en oeuvrent pour contrer les affres du CC. Ainsi, les impacts des CC sont ressentis différemment en fonction du niveau d'efficacité des stratégies chez les producteurs. Ce chapitre est consacré au cadre théorique dans lequel une justification du sujet a été faite à travers les objectifs visés et les hypothèses émises pour vérifier les objectifs. Il est suivi de la revue de littérature et de la clarification conceptuelle.

1-1- Cadre théorique

Dans le cadre théorique sont abordés la justification du sujet à travers la problématique, les hypothèses et les objectifs fixés au regard des questions de recherche. Cette justification est suivie d'une clarification des concepts utilisés et d'une revue de la littérature disponible sur les changements climatiques et sur les stratégies paysannes d'adaptation.

1-1-1- Problématique

L'impact du changement climatique sur les réserves alimentaires mondiales est l'un des effets les plus préoccupants du phénomène climatique (D. DIARRA, 2001). En Afrique, les secteurs de l'alimentation et de l'agriculture comptent parmi les plus vulnérables face aux répercussions négatives du changement climatique (FAO, 2019). Et selon les dernières données de la FAO, la faim est en hausse dans presque tous les pays d'Afrique subsaharienne faisant de l'Afrique la région avec la prévalence la plus élevée de sous-alimentation (presque 20%).Les différentes problématiques climatiques en Afrique de l'Ouest sont traduites par une décroissance régulière de la quantité de pluie, et une grande variation spatio-temporelle (D. DIARRA, 2001).

Aussi l'Afrique a été décrite en tant que grand retardataire du monde dans le progrès technologique dans le secteur de l'agriculture (Sachs et al, 2004). De même, M. Ehrhart qui parlait des impacts du changement sur l'agriculture affirmait que « d'ici 2020, les changements climatiques auront contribué au stress hydrique, à la détérioration des terres, à la diminution du rendement des cultures et à l'accroissement du risque d'incendies de forêt, ce qui provoquera une diminution de 50 pour cent de la productivité agricole (D. DIARRA, 2001).

Par la suite l'agriculture dans les zones tropicales semi-arides d'Afrique subit les effets de la variabilité et du changement du climat avec la réduction de la durée de la période de végétation. Ce qui contribue à affaiblir davantage la capacité adaptative de l'Afrique, augmentant ainsi la vulnérabilité du continent aux changements climatiques projetés (D. DIARRA, 2001).

Ainsi, les participants d'un Dialogue de leadership de haut niveau sur la sécurité alimentaire en Afrique organisé à Kigali, au Rwanda, du 5 au 6 août (FAO, 2019) ont estimé que face au changement climatique et pour améliorer la sécurité alimentaire en Afrique, il est nécessaire de renforcer la résilience.

Il faut reconnaitre que l'agriculture fait partir des principaux secteurs influencés par les changements climatiques (MEPN, 2008). L'agriculture demeure un élément central de l'économie ouest-africaine, assurant 30 à 50 % du PIB de la plupart des pays et représente la plus grande source de revenus et de moyens d'existence pour 70 à 80 % de la population (IFPRI, 2003) cité par (DAOUDOU, 2015). Les fermiers africains ont développé plusieurs options d'adaptations pour faire face à cette variabilité du climat, mais qui sont insuffisantes pour de futurs changements de climat (D. DIARRA, 2001).

Le Bénin, pays de l'Afrique de l'Ouest est aussi confronté à ce défi du siècle que constituent les changements climatiques (R. DIMON, 2008).Hors au Bénin, l'agriculture constitue l'activité principale, près de 70% de la population active s'adonnent aux activités agricoles et contribue à la formation du Produit Intérieur Brut (PIB) à hauteur de 36% (MEPN). Mais l'environnement devient de plus en plus dégradant et les sols ne répondent plus favorablement aux efforts consentis par les paysans. Pour donc faire face aux effets de ce changement il leur faut développer des stratégies d'adaptation adéquates. Selon l'UNESCO en 2003, les peuples ruraux et autochtones détiennent leurs propres savoirs, pratiques et représentations de l'environnement naturel, ainsi que leurs propres conceptions de la manière dont les interactions des humains avec la nature doivent être gérées.

Par ailleurs, le secteur agricole est d'une importance capitale dans l'économie de la Commune de Dangbo. Il contribue pour plus de 85 % des revenus des paysans et pour environ 75 % à l'emploi des populations actives. La production est très diversifiée et permet de subvenir aux besoins de la population en année normale (PDC Dangbo, 2009). Malheureusement, la commune de Dangbo est pour la plupart du temps soumise aux effets néfastes des changements climatiques. Ce phénomène expose annuellement cette population aux inondations (ODOULAMI et al. ; 2013) et à d'autres risques climatiques qui entrave sérieusement le système agricole de la commune.

Tous ces constats faits ont suscité des interrogations qui sont entre autres :

Quelles sont les contraintes climatiques auxquelles les populations font face ?

Quel est le niveau d'efficacité de ces stratégies ?

Quelles sont les nouvelles besoins des producteurs en matière d'adaptation aux CC ?

La pertinence de l'étude réside dans le fait qu'une meilleure vision du niveau de vulnérabilité des paysans et de l'efficacité des stratégies d'adaptation face aux changements climatiques passe forcément par une bonne compréhension des perceptions, des mesures d'adaptation développées par les paysans et des nouveaux besoins en matière d'adaptation. Autant de raisons justificatives de la réalisation de cette recherche dont le sujet est « Stratégies paysanne d'adaptation aux changements climatiques dans la commune de Dangbo ».

Pour donc répondre à ces interrogations ci-dessus, des hypothèses de travail sont émises.

1-1-2- Hypothèse de travail

· L'opinion des agriculteurs sur les manifestations du changement climatique varie en fonction du type du risque climatique.

· Les stratégies d'adaptation pratiquées par les producteurs présentent encore des insuffisances.

· Les producteurs ont de nouvelles besoins de stratégies afin de mieux s'adapter aux changements climatiques.

En vue de vérifier ces hypothèses plusieurs objectifs de recherche constituent les lignes directrices de l'étude.

1-1-3- Objectifs de l'étude

Objectif global

L'objectif global de la recherche est d'analyser l'efficacité des stratégies paysannes d'adaptation aux changements climatiques dans la commune de Dangbo.

Objectifs spécifiques

Plus spécifiquement il s'agit de :

· Analyser les manifestations des changements climatiques à Dangbo pour l'étudede l'impact des risques climatiques sur les activités agricoles ;

· Evaluer les différentes mesures développées par les populations dans le but de la réduction des effets des changements climatiques ;

· Proposer de nouvelles stratégies techniques et technologiques d'adaptation aux changements climatiques dans la commune de Dangbo ;

1-2- Clarification conceptuelle

Pour une bonne compréhension du sujet de mémoire, la définition de certains concepts s'avère important. Dans le cadre de la rédaction du présent mémoire les mots clés sont : stratégies d'adaptation, changement climatique.

- Changement climatique

Le Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'évolution du climat définit les changements climatiques comme étant tout changement du climat dans le temps causé soit par la variabilité naturelle ou par les activités humaines (GIEC, 2007).

Cette même notion de temps est utilisée par (educapoles.org) pour définir les changements climatiques. Pour eux, on parle de changement climatique lorsque le climat global de la terre ou l'ensemble des climats régionaux subissent une modification durable (au minimum sur une durée de dix ans).Aussi, le changement climatique est un phénomène d'augmentation des températures moyennes des océans et de l'atmosphère, au niveau planétaire, depuis une soixantaine d'années (changement-climatique.fr).

Les changements climatiques, sont toute évolution du climat dans le temps, qu'elle soit due à la variabilité naturelle ou aux activités humaines (IPCC, 1996).

Cette définition est différente de celle de la convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui la perçoit comme étant des phénomènes attribués directement ou indirectement à une activité humaine, altérant la composition de l'atmosphère mondiale, et qui viennent s'ajouter à la variabilité naturelle du climat observé au cours des périodes comparables.

Pour E. OGOUWALE (2001) par contre, les changements climatiques sont une modification des statuts de précipitations et une augmentation prononcée des températures au cours du temps.

- Stratégies d'adaptation

L'expression « adaptation aux changements climatiques » fait référence à toute action qui réduit les impacts négatifs des changements climatiques ou qui permet de tirer profit des nouvelles occasions qui en découlent (Stratégie gouvernementale d'adaptation aux changements climatiques 2013-2020).

L'adaptation au changement climatique est l'action par laquelle des individus, entreprises, associations, collectivités, etc. s'organisent, pour faire face à l'évolution actuelle du climat et pour anticiper, dans la mesure du possible, les effets des dérèglements climatiques sur l'environnement (ADEME).

Le GIEC (2001) définit la stratégie d'adaptations aux changements climatiques comme étant le mécanisme ou les actions entreprises par un système, une communauté, un individu en réaction aux impacts et effets présents et futurs induits par les modifications du climat.

Les mesures d'adaptation sont des ajustements aux effets actuels ou attendus du changement climatique (FAO, 2013).

D'après l'Organisation pour l'agriculture et l'alimentation, 2013 les stratégies d'adaptations dans l'agriculture consistent en une combinaison :

d'actions spécifiques (par ex. le changement d'espèce cultivée) ; et

de changements systémiques (par ex. la diversification des moyens d'existence face aux risques, ou une réforme institutionnelle pour créer des incitations à une meilleure gestion des ressources)

Les stratégies d'adaptation visent également à augmenter la résilience et réduire la vulnérabilité des milieux, organisations, collectivités et individus face aux effets connus ou anticipés de l'évolution du climat (VIVRE EN VILLE (s.d.) « Adaptation aux changements climatiques »).

1-3- Revue de littérature

La revue de littérature est consacrée à la synthèse bibliographique des travaux scientifiques liés à l'historique sur les changements climatiques et aux stratégies d'adaptation.

- Changement climatique

Le GIEC est unanime pour reconnaitre que les changements climatiques constituent l'un des défis les plus redoutables auxquels l'humanité fera face pendant plusieurs décennies en raison de leur caractère transversal et de l'ampleur planétaire de leurs impacts (DCN-2011). Selon la FAO, le changement climatique constitue une menace pour la sécurité alimentaire mondiale, le développement durable et l'éradication de la pauvreté. Et les émissions de gaz à effet de serre (GES) découlant de l'activité humaine sont le principal facteur des changements climatiques observés (FAO, 2018).

Dans sa thèse d'agronomie sur les changements climatiques, Leo Garcia affirme que « Les changements climatiques constituent un grand défi du siècle, qui nécessite une réponse à l'échelle mondiale. Chaque nation doit en faire un sujet de préoccupation et développer des stratégies (au niveau local et national) qui lui sont propres pour faire face aux mutations induites par les changements climatiques ». Le Programme d'Action National d'Adaptation aux changements climatiques du Bénin (PANA) a montré que le système climatique planétaire dans lequel s'inscrit l'Afrique de l'Ouest, et le Bénin en particulier, subit des modifications à grande échelle qui restent amplifiées par les facteurs naturels et anthropiques tant régionaux que locaux. Ainsi, les climats ouest africains et béninois en particulier, sont sujets à de forte variabilité ou à des changements selon les échelles de temps et d'analyse dont les conséquences restent néfastes pour le développement durable.

Par ailleurs, la production agricole risque d'être encore compromise par la variabilité accrue des précipitations du fait du changement climatique (IPCC, 2007). Aussi, il existe plusieurs types de manifestations en agriculture. Outre, les manifestations organisationnelles et de commercialisation, les manifestations liées à la sécheresse et aux inondations et les manifestations phytosanitaires sont les plus répandues.Lors d'un atelier réalisé en Haïti sur les changements climatiques, il a été affirmé que : « Le changement climatique a des implications sur les principales composantes de la sécurité alimentaire, à savoir la disponibilité, l'accessibilité, l'utilisation et la stabilité » (Harmel Cazeau, 2014).

Dans le même temps, dans la rédaction de son mémoire de master en 2015 sur les risques agricoles dans la commune de Dangbo, DAOUDOU Olakunlé Aaron stipule que les risques agricoles engendrent des pertes économiques et rendent vulnérables les producteurs. L'auteur continue dans la même lancée pour dire que le secteur agricole est d'une importance capitale dans l'économie de la Commune de Dangbo. Il contribue pour plus de 85 % des revenus des paysans et pour environ 75 % à l'emploi des populations actives. La production est très diversifiée et permet de subvenir aux besoins de la population en année normale (PDC Dangbo, 2009). Mais avec les effets des risques climatiques, la situation risque de ne plus être la même, la production agricole de la commune de Dangbo sera fortement touchés et cela aura des répercussions sur la population. Les rendements agricoles pourraient ainsi baisser, à raison de 2 % tous les 10 ans au XXIe siècle. Le risque est aussi qu'ils fluctuent de façon importante d'une année sur l'autre, avec des conséquences sur le prix des denrées alimentaires et la sécurité des approvisionnements. En outre, certaines terres agricoles côtières ne seront plus cultivables, du fait de la salinisation liée à la montée du niveau des océans (L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, Août 2019).

- Stratégies d'adaptation

Les stratégies d'adaptation pratiquées présentent encore d'énorme insuffisance et par la suite les secteurs, ressources productrices de revenue dans les pays en développement sont très vulnérables aux impacts des changements climatiques, comme l'agriculture.Pour Ogouwalé (2006), l'adaptation climatique apparaît être une des solutions qui permettraient à la communauté humaine de réduire les impacts des changements climatiques annoncés.

C'est pour aller dans ce sens que la FAOaffirme : « qu'en 2020 le secteur agricole qui comprend l'agriculture proprement dite, l'élevage, la foresterie, les pêches et l'aquaculture doit s'adapter à l'évolution du climat. Il est essentiel de renforcer la résilience des systèmes de production alimentaire pour nourrir une population qui s'accroît. Pour toutes ces raisons, la lutte contre le changement climatique doit faire partie intégrante du programme de développement général ».

C'est toujours dans cette idéologie que (Lagandre et Chetaille, 2010) cité par (D. YAI et al, n.d.) disaient que : « pour faire face aux variations climatiques, deux types de stratégies sont généralement mises en oeuvre. La première consiste à agir en prévention de l'aléa climatique par l'exploitation des techniques agricoles telles que l'irrigation, l'optimisation des calendriers culturaux, l'utilisation de variétés adaptées et de techniques de conservation des eaux et des sols, etc. Une seconde stratégie consiste à agir en réaction à l'aléa pour compenser a posteriori la perte de revenus liée à la baisse de la production. La compensation lors de la survenue de l'aléa peut se faire à travers une intervention publique de l'Etat, des donateurs ou d'un organisme privé. Selon (Berg et al, 2009) cité par (E. YAI et al, n.d.) l'assurance climatique intervient dans ce dernier cas, comme une alternative aux subventions de l'Etat.

Pour aller dans le même sens que D. YAI en ce qui concerne les stratégies d'adaptation à mettre en place, Léo Garcia dans sa thèse d'agronomie sur les changements climatique affirme « Au regard des innombrables conséquences que ces changements climatiques ont sur le milieu et leur quotidien, les producteurs agricoles ont développé des stratégies d'adaptation qui ont consisté à limiter les dégâts ou à contourner les effets de ces perturbations climatiques. Ces stratégies d'adaptation dépendent des catégories de producteurs et du lieu d'implantation des exploitations agricoles sur le terroir du village.

Ainsi, selon Léo Garcia (2015) « les moyens financiers et les équipements agricoles dont dispose le producteur déterminent le type de stratégie développé ». Elle va plus loin en disant « Les stratégies d'adaptation développées par les producteurs ne sont que l'exploitation des savoirs endogènes capitalisés avec le temps au contact de l'environnement, mais aussi l'utilisation des savoirs exogènes ».

C'est à ce titre que Agbo (1991) cité par Léo Garcia affirme que les travaux agricoles se fondent sur des expériences agricoles accumulées à partir des observations biologiques et des astraux de la nature.Selon l'Organisation pour l'agriculture et l'alimentation en 2013 les stratégies d'adaptation comprennent une large gamme d'activités, depuis les mesures visant la réduction des facteurs de vulnérabilité jusqu'aux interventions destinées à faire face aux impacts concrets du changement climatique.

CHAPITRE II :

MILIEU D'ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE

Ce chapitre présente le milieu d'étude et l'approche méthodologique à travers les données, les techniques de collecte, les outils de collecte, de traitement des données et les méthodes statistiques et d'investigation utilisées afin d'analyser les stratégies paysannes d'adaptation aux changements climatiques dans la commune de Dangbo.

2-1- Milieu d'étude

Le milieu d'étude présente l'ensemble des facteurs physiques et humains qui influencent la vulnérabilité des producteurs aux risques climatiques et leur mode d'adaptation.

2-1-1- Situation géographique de la commune de Dangbo

La commune de Dangbo est située entre les parallèles 6° 32' et 6° 38' de latitude nord, puis entre 2°24'et2°33'de longitude est. Elle est limitée au nord par la Commune d'Adjohoun, au sud par la commune des Aguégués, à l'est par la commune d'Akpro-Missérété, et à l'ouest par la commune de Sô-Ava (département de l'Atlantique). Elle couvre une superficie de 149 km2 avec une densité d'environ 443 habitants au km2 (Tohouénon, 2010). Elle compte 41 villages administratifs répartis dans sept (07) arrondissements que sont Dangbo, Dèkin, Gbêko, Houédomey, Hozin, Kessounou et Zounguè.

Figure 1 :Situations géographique de la commune de Dangbo

2-1-2-Sols de la commune de Dangbo

L'étude pédologique de la commune de Dangbo révèle deux types de sol :

Les sols ferralitiques, argileux-sableux fortement dégradés mais faciles à travailler, profonds avec une faible capacité de rétention et une nappe phréatique profonde. Ils sont rencontrés sur le plateau.

Des sols alluviaux et colluviaux, hydro morphes, fertiles mais inondables par les crues des fleuves, sableux et peu fertiles. Ils sont encore appelés des vertisols et sont très propices à la production maraîchère. Ils sont rencontrés dans les vallées. Ainsi donc les zones humides de la commune de Dangbo regroupent des bas-fonds marécageux qui constituent les axes de ruissellement et du drainage des eaux. Ces zones subissent l'influence directe des versants et des sommets et sont le lieu de rassemblement et de concentration des transports solides et liquides (Gandaho, 2009).

2-1-3- Relief de la commune de Dangbo

Le paysage du bas-Bénin est de façon générale, caractérisé par deux séries de plateaux argilo-sableux, alignés d'est en ouest et séparés par une dépression médiane (Totin, 2008). En effet, la topographie de la commune de Dangbo est caractérisée par un plateau sédimentaire à peine ondulé, entaillé et ciselé par un réseau hydrographique souvent orienté nord-sud. C'est un relief monotone qui présente des inclinaisons par endroits (Mairie de Dangbo, 2018).

Ainsi, deux zones écologiques différentes définissent le relief qu'offre la commune de Dangbo. Il s'agit de :

La vallée basse `'WODJI`' située le long du fleuve Ouémé complètement inondée pendant les hautes eaux ou crues allant de Juillet à Octobre.

Dès la décrue, des terres fertilisées du fait du dépôt d'alluvions sont progressivement libérées, favorisant ainsi la production de toutes sortes de cultures vivrières de décrue. Ces sols couvrent la majeure partie de la commune de Dangbo ;

Le plateau `'Aguédji`' qui permet de percevoir à plusieurs endroits une vue pittoresque d'aplomb sur toute la vallée basse et ses alentours, offrant ainsi une immense richesse touristique.

2-1-4- Climat

La commune de Dangbo, fait partie d'un ensemble qui jouit d'un climat Subéquatorial humide de type Guinéen. Cette zone climatique est caractérisée par quatre saisons : deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches alternées. Ces saisons se répartissent comme suit :

- une grande saison pluvieuse de fin Mars à mi-juillet ;

- une petite saison sèche de juillet à Août ;

- une petite saison pluvieuse de mi-septembre à mi-novembre ;

- une grande saison sèche de mi ou fin novembre à mi ou fin mars.

2-1-5- Végétation

La végétation de la Commune de Dangbo est essentiellement composée d'une savane arborée où prédominent les palmiers à huile (Elaeis guineensis) naturels ; On rencontre par ailleurs, une dizaine de formations forestières (forêts, forêts fétiches et autres) estimée à environ 15 hectares. Les forêts sont à dominance de fromagers (Ceibapentandra). Ce couvert végétal est soumis régulièrement à des assauts dévastateurs de l'homme pour des fins de recherche de bois de chauffe, d'acadjas et de bois d'oeuvre, ce qui conduit à la déforestation poussée dans la commune.

Ainsi, la végétation de la Commune de Dangbo est essentiellement composée des espèces comme : fourrée, arbustive, dense où dominent le palmier à huile (Elaeis guineensis) et les graminées avec quelques reliques forestières par endroits. Aussi, s'observe dans la commune une savane herbeuse, des prairies, des formations marécageuses à raphia et quelques mangroves composées essentiellement de l'Aviceniaafricana et de Rizophoraracemosa.

2-1-6-Démographie

Selon les statistiques de l'INSAE (2014) les données démographiques des années 1979, 1992, 2002 et 2013 respectivement des RGPH1, RGPH2, RGPH3 et RGPH4 de la Commune de Dangbo a évolué de 49444 à 96.426habitants. Ceci représente un taux d'accroissement de 1,03% de la population totale du Bénin. La figure xxx présente l'évolution de la population de 1979 à 2013.

Le nombre total de ménages dans la commune de Dangbo est de 14473 pour une taille moyenne de 4.6 personnes par ménage. Le nombre de ménage ainsi que la taille des ménages varient d'un arrondissement à un autre. Notons que près de 70% des ménages de la commune sont des ménages agricoles.

2-2- Nature et source des données utilisées

Les données collectées et utilisées dans cette étude concernent les données quantitatives de nature environnementale, économique et socio-institutionnelles. Les données couvrent des périodes variables selon leurs disponibilités.

2-2-1- Données agro climatiques

Dans le but de déterminer les manifestations des changements climatiques et les zones les plus affectées par les risques climatiques les données ont été recueillies auprès des producteurs. Les analyses statistiques de ces données contribuent à voir les pertes de production, superficies inondées dans la commune, les risques climatiques et leurs implications dans le fonctionnement du système agricole dans le milieu.

2-2-2-Données socio-anthropologiques

L'ensemble des données socio-anthropologiques utilisées ont été collectés chez les producteurs. Ces données sontrelatives à la perception des paysans sur les risques agricoles dans la commune et ont permis d'avoir leurs avis général sur les changements climatiques.

Ces données seront collectées grâce aux enquêtes et entretiens faits et qui ont porté sur la croyance, la connaissance et les pratiques populaires.

Les villages, regroupés en échantillon, ont été choisis par type de relief pour rendre plus complexe la recherche.

2-3- Outils de collecte

Dans la présente recherche les matériaux utilisés pour collecter des informations sur le terrain sont entre autres :

- Des questionnaires d'enquête

- Appareils photo pour la prise de photos illustratives

- Document illustrant des techniques d'adaptation pour accompagner lors de séance de focus groupe (Atlas des techniques d'ACC)

- Fiche d'observation de terrain

- Un guide d'entretien pour des entretiens individuels

2-4- Technique de collecte des données

L'approche méthodologique de collecte de donnée sur le terrain adoptée est une approche inclusive basée sur la participation des communautés cible. Ceci signifie qu'une attention particulière est accordée aux groups sociaux particulièrement vulnérables au changement climatique. Ceci prendreencomptelaréalisationdesanalysesparticipatives desrisquesetdes vulnérabilitésdanslesvillages. Elle aété inspiréede plusieurs approches et outils dont :

- L'approche d'analyse de la vulnérabilité et de la capacité d'adaptation au changement climatique (CVCA) développé par CARE International depuis 2009. Ce processus CVCA vise à collecter puis à analyser des données relatives aux vulnérabilités et aux capacités des communautés cibles ;

- Guide méthodologique pour l'évaluation de la vulnérabilité aux changements climatiques développée par l'USAID (Fall et al., 2011) ;

- Guide méthodologique pour l'Analyse participative de la vulnérabilité et de l'adaptation aux changements climatiques (APVACC) développé par World Agroforestry Center (Boureima et al., 2012),

- Guide de Référence sur la Vulnérabilité élaborée par GIZ (2014) et du cadre des politiques d'adaptation aux changements climatiques (PNUD, 2006).

- Outil d'identification des risques climatiques au niveau communautaire - Adaptation et moyens d'existence (CRISTAL version 5.0) élaboré par GIZ en 2007.

Ainsi, après la recherche documentaire, une étape préliminaire a permis d'élaborer une liste exhaustive de la bibliographie traitant des questions d'ordre climatologique et agro climatologique dans la commune de Dangbo. La démarche méthodologique adoptée est globalement fondée sur le raisonnement et une approche systémique à partir des emboîtements d'un modèle d'analyse communautaire de la vulnérabilité et du risque. Après la localisation, l'observation des sites tampons de recherche et la description statistique des faits et phénomènes climatiques et agro-climatiques, tous les éléments formant le milieu agricole ont été intégrés afin d'identifier des interrelations pertinentes.

Les unités de recherche sont constituées des :

- différents espaces agricoles dans les villages cibles de la recherche ;

- associations agricoles dans la commune de Dangbo

- les organisations non gouvernementales oeuvrant dans l'agro climatologie

Ces unités sont choisies en raison de ce que :

- Les écosystèmes agricoles constituent des déterminants écologiques permettant essentiellement de cerner la question de recherche ;

- Les associations agricoles conservent la mémoire en ce qui concerne les modes traditionnels de gestion des effets des changements climatiques (événements météorologiques exceptionnels : déficit et excès pluviométriques) et hydrologiques (contraintes hydriques : inondation et sécheresse).

- Les ONG dans la région sont des points de partage d'expérience avec les producteurs, mais représentent surtout des accompagnateurs aidant dans la lutte face aux aléas climatiques ;

Ainsi, la collecte des données prend en compte : la recherche documentaire et les enquêtes de terrain

2-4-1- Recherche documentaire

La recherche documentaire s'est effectuée dans les laboratoires, les centres de documentation tels que le Laboratoire de Biogéographie et d'Expertise Environnementale, à la bibliothèque de l'ONG Initiative pour un Développement Intégrer Durable et à l'Agence Territoriale de Développement Agricole de Dangbo.

Tableau ISynthèse de la recherche documentaire

Structures

Nature des documents

Type d'informations obtenues

Laboratoire de Biogéographie et d'Expertise Environnementale

Thèses, mémoires, Rapports et articles

Information de structuration d'un protocole de recherche et d'un mémoire de recherche

Bibliothèque de l'ONG Initiative pour un Développement Intégrer Durable

Rapports, articles Données de base sur les risques climatiques de la région

Informations spécifiques sur les changements climatiques et les stratégies d'adaptation

L'Agence Territoriale de Développement Agricole de Dangbo.

Articles Statistiques agricole, données démographiques du secteur d'étude

Information sur les groupements paysannes (effectifs, filière, arrondissement...)

Source : Travaux de terrain

Le résumé de la documentation a permis de mieux cerner les contours du sujet. Ces informations ont été complétées par les données collectées au cours des travaux de terrain.

2-4-2- Travaux de terrain

L'enquête de terrain s'est déroulée en deux phases à savoir la phase exploratoire et l'enquête de terrain. La pré-enquête a permis de se familiariser avec le secteur d'étude. Elle a permis aussi d'être au contact avec les paysans. Les entretiens avec ces derniers ont permis de mieux conduire les enquêtes de terrain. La phase préliminaire des enquêtes du terrain est donc suivie de la phase de collecte proprement dites des données sur le terrain.

Ces données sont collectées grâce aux enquêtes de terrain organisées par l'intermédiaire d'entretiens individuels ou de focus groupe à l'aide d'un questionnaire établi au préalable, à travers :

- les enquêtes auprès de paysans ciblés, pour recueillir de l'information sur les manifestations du changement climatique

- l'observation participante au cours d'activités avec les paysans,

- la prise de photos illustratives,

- un examen du facteur le plus influant sur chaque culture (risque climatique le plus observer en fonction du type de culture et ses impacts)

- le listing des stratégies d'adaptation utilisé par les agriculteurs

- l'évaluer des forces et insuffisances des techniques d'adaptation mise en place par les producteurs

- un examen du pourcentage auquel une stratégie d'adaptation permet de remédier au risque correspondant

- l'organisation de focus groupe pour sensibilisation et échanges participatives sur les moyens d'adaptation à mettre en oeuvre pour une meilleure résilience aux changements climatiques,

Le but de l'enquête de terrain est de voir comment les risques climatiques sont perçus et vécus par la population afin d'identifier les indicateurs pertinents de vulnérabilité à ces risques. Au cours de ces enquêtes, un échantillon composé essentiellement de la population agricole a été élaboré. A cela s'ajoutent les agents territoriaux de développement agricole, qui ont aidé dans le processus.

Le choix des personnes interrogées est fait sur la base des critères bien définis :

- avoir au moins trente ans ;

- avoir vécu dans le milieu ces cinq dernières années au moins,

- exercer au moins une des activités de production dans les arrondissements cibles.

Ainsi, un choix aléatoire a permis de déterminer les Arrondissements à ciblés. Ce travail s'est fait en constituant deux chapeaux où se trouvent d'une part les arrondissements sur le plateau et d'autre part ceux lacustres, puis un enfant à fait le choix de deux arrondissements au hasard dont un lacustre et l'autre sur le plateau. Donc les Arrondissements de Zounguè, de Houètin-Houédomey respectivement sur le plateau et lacustre ont été choisis. En passant par ce même processus de choix, les villages de Houédomey et de Zounguè ont été choisis en plus de Gbéko pour sa spécificité de porter des producteurs de riz qui fait partir de l'une des filières d'intervention. Dans ces dits villages, trois filières sont prisées : le maïs, le riz, le maraîchage en tenant compte du poids de ceux-ci dans la production de la commune et en fonction de l'importance des effets des risques climatiques, conformément aux données reçues à l'ATDA.

En tenant compte des données prises à l'ATDA de Dangbo et conformément à nos villages cibles nous avons fait un choix aléatoire de 20 producteurs par filière. Ce qui nous fera un ensemble de 60 producteurs à enquêtés. Aussi, dans ce nombre total de cible à atteindre, un guide d'entretien qui est en annexe sera également déroulé lors des séances des quatre focus groupe qui seront organisés avec des groupements de femmes avec un effectif de quarante femmes.L'ensemble des différentes données collectées sur le terrain ont été soumise à des traitements à l'aide d'outils appropriés.

2-5- Méthode de traitement des données

Pour appréhender la vulnérabilité des populations aux risques climatiques et l'efficacité des stratégies utilisées dans la commune de Dangbo, le traitement des données a été fait à l'aide de plusieurs méthodes et les techniques de traitement statistiques, le traitements d'image de terrain et la combinaison des données. Les données collectées ont été dépouillées manuellement. Les fiches d'enquête dont un exemplaire annexé à ce document ont été comptées et vérifiées. Les données issues du dépouillement ajoutées à celles recueillies lors des séances de focus groupe sont enregistrées sur la base de données. Ces données ont été traitées à l'aide des logiciels Excel.

Les résultats sont présentés en tableaux et en figures. Les cartes ont été réalisées à l'aide des logiciels QGIS. Plusieurs méthodes statistiques et d'analyse ont été utilisées dans le cadre de cette recherche.

2-5-1- Méthode d'étude de la variabilité pluviométrique et hydrologique

Le paramètre de tendance centrale, la moyenne arithmétique 

La moyenne arithmétique est employée pour étudier les régimes pluviométriques. Elle est le paramètre fondamental de tendance centrale. Elle s'exprime de la façon suivante :

La moyenne nous a permis de caractériser l'état hydro climatique moyen et de mettre au point quelques indices de dispersion.

Les paramètres de dispersion

Ils sont calculés à partir de la moyenne.

Le calcul de l'écart type permet d'évaluer la dispersion des valeurs autour de la moyenne « normale ». Il se détermine par le calcul de la racine carré de la variance :

où V est la variance

L'écart type est l'indicateur de la variabilité par excellence.

A partir du calcul de l'écart type, l'étude des anomalies centrées réduites pluviométriques mensuelles et interannuelles a été entreprise en standardisant les données. Les anomalies se calculent par la formule suivante :

où : = anomalie centrée réduite pour l'année i

xi = la valeur de la variable,

= la moyenne de la série.

= l'écart type de la série

Coefficient de variation

Exprimé en pourcentage, le coefficient de variation permet d'apprécier le degré de variabilité de la pluviosité journalière, mensuelle et annuelle. Ce coefficient est le plus satisfaisant des mesures de dispersion dans l'étude comparée de la variabilité des précipitations et des lames écoulées journalières, saisonnières et annuelles entre les sous bassins. C'est le rapport de l'écart type à la moyenne qui s'écrit comme suit :

ou : = la moyenne de la série.

= l'écart type de la série

Toutefois, les paramètres de dispersion ne suffisent pas à eux seuls pour mesurer la variabilité proprement dite, car ils ne décrivent pas l'évolution temporelle des séries pluviométrique.

2-5-2-Méthode d'analyse participative du risque et de la vulnérabilité

Afin d'analyser les risques climatiques dans la commune de Dangbo et le niveau de vulnérabilité des producteurs, cette démarche passe par une approche participative avec les communautés. Cette approche inclusive comprend les étapes suivantes

Etape 1 : Inventaire des principales ressources des communautés

Cette étape est d'une importance capitale et constitue un premier pas vers la connaissance des ressources locales utilisées par les communautés, au plan écosystémique et par rapport aux secteurs dans lesquels s'investissent les populations locales. Elle consiste à établir la liste des unités d'exposition qui vont être prise en compte dans l'exercice d'évaluation de la vulnérabilité. Cette étape vise à élaborer le profil historique qui permettra aux communautés de mettre en évidence et de comprendre l'évolution des ressources naturelles dans leur terroir, les changements intervenus, les effets sur les ressources et leurs responsabilités pour l'état actuel.

Etape 2 :Identificationdesrisquesclimatiquesmajeurs

A partir des séances de focus groupe, les populations sont amener à dresser un inventaire des risques puis par une sélection des risques climatiques majeurs actuels qui menacent les modes d'existence des systèmes vulnérables en tenant compte de l'éventail de leurs conséquences, leur durée et étendue géographique et leur fréquence d'apparition. Unematriceàrecenser cesdifférentsrisques danslescommunes.

Etape3:Identification des activités ou capitaux affectés par les risques climatiques

Ici, il s'agit pour les communautés d'identifier et d'évaluer des effets des changements climatiques sur les ressources naturelles d'une part et sur les activités économiques d'autre part. Dans cette troisième étape, « le mot » appartient toujours aux producteurs, qui doivent, à partir du mapping établi au cours des précédentes étapes, faire ressortir les éléments qui, de leur point de vue, ont pu être affectés ou sont fortement exposés aux risques climatiques, que eux-mêmes avaient déjà relevés.

Etape 4:Analysedelavulnérabilitédesmoyensetmodesd'existenceauxvariations actuellesduclimat etaux phénomènes météorologiquesextrêmes

L'analysedelavulnérabilitédesgroupessociauxdanslescommunesfaceauxrisques observables danslemilieuaétéfaitedefaçonparticipativeaumoyendel'évaluationdudegré d'expositiondesmoyens etdesmodes d'existencedesgroupes sociauxprésents.Aceteffet,ila étéutilisélamatricedesensibilitépourdéterminerlesindicateurs d'expositionetles indicateurs d'impacts(LEG/UNFCCC, 2004).

Ainsi,suivantune analyse multicritères aucoursdes focus groupe, un barème d'annotation élaboré va permettre l'analyse. Pour ce faire, on va considérer cinq niveaux de sensibilité à illustrer dans un tableau.

Unscoreallantde 1 à 3 estattribuéàchaqueélémentd'expositionparrapportau risqueclimatiquedonné.Lescaractéristiquesdelavulnérabilitédesmoyens etmodesd'existence despopulations faceauxrisquesclimatiquesmajeurs identifiés dans les villages ontété déterminés.

Lesindicateursidentifiés ontéténormalisésetclassifiés.Lanormalisationaconsistéàtransférer lesdifférentesvaleursd'indicateurs dansunemêmeunitéetunemême échelledevaleurs.La classification a consisté à donner à chaque indicateur une évaluation en fonction de sa contribution à la vulnérabilité (situation positive ou négative).

Engénéral, ilexistedeuxapprochesprincipalespourclasserlesvaleurs,soitensebasantsurladistributionstatistique de valeurs(p.ex.normalisationmin-max), soit en se basant surl'évaluation desexperts.

Lesdifférentesclassesindiquentsilavaleurd'indicateurestperçuecommepositiveounégative entermesdevulnérabilité.Danslecadre decetteétude,cinqclassesontétédéfinies,de5(très vulnérable) à 1 (moinsvulnérable).

Lesindicateurs ontétépondérés dans lamesure dupossible.Lapondérationsertàdonner des poids plus importants à certains indicateurs afin de mettre ces indicateursenévidencepour l'analyse de lavulnérabilité.

Etape5:Identificationdesmesuresd'adaptationadoptéesetdesrésultatsobtenusparlespopulations dans différents secteurs d'activités

Les données del'analysedelavulnérabilitéont étécapitalisées.Les mesuresd'adaptationont été identifiéesparimpactobservéselonles acteurs concernés.Ilaétéconçuunematrice d'identificationdes mesures d'adaptationpourdocumenter les informations etdonnées synthétisées issues des entretiens et des focus groupeainsi que de l'analyse documentaire.

Etape6:Identificationdesbesoinsd'adaptationressentisparlespopulationsmaisnonsatisfaitsfautederessources

Pouridentifierlesbesoinsd'adaptationressentisparlespopulations maisnonsatisfaitsfautede ressources,lerésultat4aétécapitalisé.Lesraisons denonsatisfactiondesbesoins ontété collectées auprèsdes différentsacteurset pendant les focus groupe.

Etape7:Déterminerles nouvellesoptionsprioritairesdontlespopulationssouhaitentlamiseenoeuvre urgente

Lesbesoins d'adaptationressentisparles populations ontétédiscutés etapprofondis par l'ensembledesacteursconcernés.Lapriorisationdesoptionsatenucomptedescontraintes qui pourraiententraver lamiseenoeuvredesoptions d'adaptations identifiés.Ilaétéprocédéàune analyse multicritères en définissant lescritèresutiliséspourorienter le choix.

La pondération des critères a été fait en accord avec les différents acteurs où il a été question de voir si une importance supérieure devrait, ou non, être accordée à un ou deux critères par rapport aux autres en fonction des orientations stratégiques de développement y compris les objectifs de développement durable. Les critères de priorisation des options sont présentés dans un tableau.

Pourchaqueoptiond'adaptationidentifiée,ilaétéattribuéunscoresuivantchaquecritèreà partird'uneéchellede notationvariant de 1 à5 (1=trèsfaible;2=faible ;3 = modéré ;4= élevé;5= trèsélevé).Après standardisation,les options ontétéclassées suivantles moyennesobtenues etles résultatsontétéprésentéslorsdes focus groupe.Alasuitedeceprocessus,les optionsprioritairesontétéretenues.Desindicateursdesuivipourlamise en oeuvredesdites optionsprioritairesont été proposés.

CHAPITRE III :

MANIFESTATIONS DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET ANALYSE PARTICIPATIVE DE LA VULNERABILITE AUX RISQUES DANS LA COMMUNES DE DANGBO

Ce chapitre présente d'une part les manifestations des changements climatiques et d'autre l'analyse du risque et de la vulnérabilité dans la commune de Dangbo. Il s'agit à travers une approche participative d'amener les populations à s'exprimer sur le fait climatiques et donner leurs opinions

3-1- Dénomination des changements climatiques

Les conclusions quant aux changements climatiques dans la commune de Dangbo, notamment concernant l'appellation que les producteurs lui donne n'ont pas toujours été les mêmes selon les études. D'après nos investigations, il s'est avéré que les paysans utilisent plusieurs appellations pour désigner le phénomène des changements climatiques. Ce phénomène du changement climatique est majoritairement désigné par des expressions du genre : le monde a changé ; variabilité du climat ; le monde a été bouleversé ; changement du monde ; le monde est difficile ; tout se gâte ; le temps a changé ; changement du temps : variabilité des périodes climatiques ; modification du monde ; le monde a négativement changé ; le monde n'est plus comme avant...

Par ailleurs, toutes ces désignations ont été données au changement climatique, pour des raisons bien précises. Comme raisons significatives de ces appellations, les producteurs ont souligné que c'est parce que : les climats ne sont plus les mêmes ; les saisons / périodes pluviométriques sont modifiés ; il y'a manque de pluie ; les activités champêtres ne marchent plus comme auparavant ; les périodes agricoles sont incompréhensibles ; la production n'est plus bonne à cause des CC ; les mauvaises choses s'amplifient ; tout se passe contrairement à la normale...Ainsi, d'après quelques codifications faites, il a été constitué des intervalles de temps durant lesquels les producteurs ont réellement commencé à aborder la question de changement climatique. Ces intervalles vont d'un bon de 0 à 5 ans. Alors le tableau suivant illustre le pourcentage de paysans par intervalle de temps.

Tableau II Durée de l'appellation des CC par les producteurs

Durée (an)

Nombre de producteurs (nbr)

Effectif en pourcentage (%)

0-5

3

5

5-10

19

31,66

10-15

21

35

15-20

9

15

+20

8

13,33

De l'analyse de ce tableau II, il est aisé de comprendre que la plupart des producteurs de la commune de Dangbo connaissent le phénomène du changement climatique il y'a plus de dix ans et l'on peut également dire que pour la minorité qui entre récemment dans le concept du changement climatique, cela date déjà de cinq ans au moins. Donc en générale, le changement climatique n'est pas un concept étrange pour les producteurs des villages de la commune de Dangbo. C'est d'ailleurs ce qui permet de dire que le changement climatique influence les activités des producteurs de la commune depuis longtemps.

3-2- Les types de risques agricoles dans la commune de Dangbo

Des travaux de traitement issus des enquêtes il ressort que les risques identifiés et qui freinent dangereusement les activités champêtres des paysans sont par ordre les risques climatiques et les risques environnementaux.

3-2-1- Risques climatiques

Les risques climatiques qui affectent la production agricole dans la commune de Dangbo sont les inondations, des poches de sècheresse, la crue et les pluies tardives ou arrêt précoce.

Inondations

Les inondations s'observent très régulièrement selon la plupart des producteurs enquêtés créant à chaque fois des dégâts énormes (cultures emportés, plantes asphyxiées...)

Poches de sécheresse

Pour les producteurs à Dangbo la sécheresse persiste et la saison sèche dure plus longtemps que la normale (de novembre à mai plus tôt que de novembre à mars).

Crue

Précisons que Dangbo est reconnue comme zone à risque dans la période de crue. La crue est donc un risque très dangereux pour la population et surtout les producteurs de la vallée. Car selon les dires des producteurs il y'a des moments où cette crue survient de façon précoce bouleversant ainsi toutes leurs programmations.

Pluies tardives ou précoces

Après interrogatoire des producteurs, le constat fait est qu'ils remarquent chaque année un retard dans le démarrage de la pluie et parfois même un arrêt précoce en pleine saison pluvieuse.

3-3- Influence des risques climatiques sur les cultures et criticité à Dangbo

Il est connu que les producteurs ressentent les effets de ces risques climatiques dans leurs travaux. Mais quel est le degré d'influence que ces risques ont sur la culture, il sera bien de le savoir. Ainsi, presque tous les producteurs enquêtés affirment que les risques climatiques sur-cités influencent fortement leurs productions, sans oublier qu'il y'a une infime partie de ces derniers qui disent que les influences de ces risques sont justes moyennes. Le niveau d'influence des risques a été déterminé grâce à la gravité des risques. Trois niveaux de gravité ont été retenus pour pouvoir déterminer cette influence et le niveau de gravité du risque (tableau III).

Tableau III Matrice d'influence des risques climatiques sur la culture

Modalité

Nombre de producteurs

Effectifs en %

Faiblement

1

1,66%

Moyennement

10

16,66%

Fortement

49

81,66%

L'examen des données de la matrice montre donc trois niveaux d'influence (faiblement, moyennement, fortement). Ensuite l'on peut facilement comprendre à travers les effectifs que, les risques influencent donc fortement les cultures, puisque d'ailleurs plus de 80% des enquêtés sont de cet avis.

3-4- Effet des changements climatiques dans la commune de Dangbo

La totalité des producteurs enquêtés ont dit ressentir les effets des changements climatiques sur leurs travaux champêtres. Et comme effets ces derniers ont énuméré entre autre : baisse des rendements ; dessèchement des cultures ; destructions des cultures ; les plantes sont asphyxiées ; baisse de la fertilité des sols ; les cultures pourrissent ; destruction des cultures par les vers ; baisse des revenus des producteurs ; les cultures se fanent suite à l'abondance de l'eau ; l'évolution des plantes prend un cout ; destruction des cultures par les ravageurs ; cultures emportées par les fortes pluies ; invasion des champs par les insectes etc.

Il s'agit là des effets directs et visibles qu'engendre les changements climatiques, mais de façon indirecte : le commerce agricole ne marche plus, les prêts d'argents non remboursé, la famine sévit, la scolarité des enfants reste impayée, le foyer est menacé...

3-5- Caractérisation des impacts du changement climatiques dans la commune de Dangbo

Tous ces effets du changement climatique créent d'énormes dégâts pour les producteurs. Les dégâts auxquels ils font face minent dangereusement leurs travaux sans jamais leurs donner de répit. Cela s'explique clairement par les affirmations des producteurs eux-mêmes, qui disent n'avoir jamais connu d'impact positif du changement climatique sur leur territoire depuis son avènement. Ils estiment d'ailleurs que les impacts négatifs auxquels ils font face également sont très grave, même s'il faut préciser qu'il y'a une dizaine de paysans qui font recours à un peu d'euphémisme en estimant que ces impacts négatifs sont juste graves. Trois classes de modalités sont formées (peu grave, grave, très grave) afin d'analyser les affirmations des producteurs sur les effets du changement climatique. La figure 2 illustre ainsi l'appréciation des paysans en ce qui concerne les impacts négatifs du changement climatique.

Figure 2 :Appréciation des impacts négatifs du changement climatique par les paysans

De l'analyse de ce graphe, près de 80% de la population enquêtés estiment que les impacts du changement climatique sont très graves, seulement 20% disent que ces impacts sont graves alors que pour la modalité « peu grave » il n'y a personne. Ce qui veut dire que dans la commune de Dangbo, les changements climatiques ne représentent vraiment pas un sujet de conversation aisée pour les producteurs.

3-6- Analyse participative du risque et de la vulnérabilité

L'approche est subdivisée en lien directe avec les objectifs spécifiques de la recherche.

Cette analyse de la vulnérabilité a eu lieu lors des focus groupes non mixtes qui regroupa les jeunes, les femmes et les vieilles personnes.

L'objectif de ces APRV est de mieux comprendre les impacts des changements climatiques sur chaque groupe et les différentes stratégies d'adaptation pour une meilleure résilience face aux changements climatiques.

3-6-1- Inventaire des principales ressources des communautés dans la commune deDangbo

Nombreuses sont les ressources qui sont à la base de la richesse de la commune de Dangbo. Ces ressources se résument en quatre grandes catégories : les ressources naturelles ; les ressources physiques ; les ressources sociales et celles économiques et financières, même si dans le cas présent de notre étude, on s'est beaucoup plus appesantit sur deux de ces grandes catégories. Le tableau IV présente les différentes ressources recensées et les facteurs qui expliquent leur disponibilité ou leurs accessibilités ou non.

Tableau IV Ressources de la commune de Dangbo

Ressources

Disponibilité / Accessibilités

Facteurs explicatifs

Exploitation

Activités exercées

Naturelles

Animaux

Oui

 

Femmes

Hommes

Elevage

Divers Arbres fruitiers

Oui

 

Femmes

Enfants

Commerce des fruits

Palmeraie

Oui

 

Hommes

Femmes

Transformation des noix de palme en huile rouge,

Extraction du vin de palme, de l'alcool

Terres cultivables

Oui

 

Hommes

Femmes

Agriculture

Bas-fonds

Oui

 

Hommes

Femmes

Agriculture

Physiques

Temples des divinités

Limité

Les personnes âgées contrôlent étant dans le secret des dieux et donc très peu du reste de la population y ont accès.

Personnes âgées

Hommes

 
 
 
 
 
 

Habitations

Oui

 

Ménage

 

Ecoles

Oui

 

Enfants

 

Eglises et lieux de pèlerinage

Oui

 

Communauté

 

Routes

Oui

 

Communauté

 

Marché

Oui

 

Femmes

Commerce

Commissariat

Oui

 

Communauté

 

Centre de santé

Oui

 

Communauté

 

Source : Enquêtes de terrain, juillet 2020

3

2

1

Planche 1 : Ressources naturelles à Dangbo (bas-fonds, palmeraie)

Prise de vue : FASSASSI Soliath, juillet 2020

D'après l'analyse du tableau III on comprend aisément que les ressources naturelles dans la commune de Dangbo tournent principalement autour : des animaux, des arbres fruitiers, des palmeraies, des terres cultivables et des bas-fonds. Et en ce qui concerne les ressources physiques de la commune on a : des temples de divinités, des habitations, des écoles, des églises...

Il faut préciser que la plupart de ces ressources sont accessibles, à part un nombre restreint dont spécifiquement les temples de divination où l'accès est très limité.

Ce même tableau nous montre que dans ces zones, les activités exercées sont entre autre : l'élevage, l'agriculture, la transformation de noix de palme en huile rouge, extraction du vin de palme et le commerce

1

2

Planche 2: Productrices à la séance de focus groupe pour le recensement des ressources

3-6-2- Identification des risques climatiques majeurs

Au cours des séances de focus groupe, les populations ont été amenées à dresser un inventaire des risques puis une sélection des risques climatiques majeurs actuels qui menacent les modes d'existence des systèmes vulnérables a été faite en tenant compte de l'éventail de leurs conséquences, leur durée, leur étendue géographique et leur fréquence d'apparition.

Ainsi, grâce à une matrice, nous avons pu recenser et sélectionner ces risques climatiques majeurs dont :

- La crue ;

- La sécheresse ;

- Les vents violents ;

- Les pluies tardives et violentes ;

Ces risques ont subi une classification spécifique en fonction de leurs gravités et de l'éventail de leurs conséquences.

Les conséquences ainsi que la fréquence d'apparition de ces risques varient d'un village à un autre de la commune de Dangbo. Nous pouvons même faire une subdivision de la commune en deux grandes zones que sont :

- La vallée, qui comprend les arrondissements de Kessounou, Hêtin-houédomey, Gbéko, Dékin

- La zone du plateau, qui est constitué des arrondissements de Dangbo-centre, Hozin, Zounguè.

Ce qui différencie fondamentalement ces deux zones c'est la crue, qui ne se manifeste que dans la zone de la vallée et ce par le débordement ou la montée du fleuve Ouémé.

L'apparition de cette crue inonde les terres cultivables, les bas-fonds et aussi les habitations situées sur les bordures ou le long du fleuve Ouémé.

Tableau V Hiérarchisation des risques climatiques majeurs

Risques climatiques

Rangs

Crue

1

Sécheresse

2

Pluie tardives

3

Vents violents

4

Après analyse du tableau V, bien que la crue soit spécifique à la zone vallée, elle apparait comme étant le risque dominant dans la commune de Dangbo. Elle est présente dans les 04 arrondissements sur 07 que compte la commune. La manifestation de ces conséquences devient de plus en plus importante d'année en année et ses désastres se font sentir jusque dans certains villages qui se situent dans la zone limitrophe entre le plateau et la vallée.

Mise à part la crue, il y'a ensuite la sécheresse qui vient en deuxième et après elle suit immédiatement les pluies tardives puis à la fin les vents violents dont les conséquences sont apparemment moins graves sur toute la liste.

Ainsi, les images suivantes illustrent quelques parties des séances d'inventaires avec les productrices lors des focus groupe.

2

1

-

Planche 3 :Productrices à la séance d'inventaire des risques climatiques

Prise de vue : FASSASSI Soliath ; juillet 2020

Par la suite de ce travail d'hiérarchisation des risques, un récapitulatif a été fait sur les causes et conséquences de ces risques climatiques et est donc présenté dans le tableau suivant :

Tableau VI Les risques, causes et conséquences

Zones

Risques

Causes

Conséquences

Zone 1 :

Gbéko

Hêtin-houédomey

Vents violents

Pluies violentes

Destruction des cultures

Déracinement des arbres

Destruction des toitures des maisons

Sécheresse

Pluies tardives

Rareté des pluies

Déforestation

Actions des faiseurs de pluies

Destruction des cultures

Baisse de rendement

Manque de pâturage pour les animaux

Chaleur extrême

Apparition de maladies comme la rougeole

Pluie tardives et violentes

Déforestation

Actions des faiseurs de pluies

Destruction des cultures au champ

Crue

Elévation du niveau de l'eau (débordement du fleuve Ouémé)

Destruction des cultures

Mauvais rendement agricole

Destruction des habitations

Apparition de maladies hydriques et le paludisme

Zone 2 :

Dangbo-centre

Zounguè

Sécheresse

Pluies tardives

Rareté des pluies

Déforestation

Actions des faiseurs de pluie

Brulure des plants

Manque de pâturage pour les animaux

Chaleur extrême

Apparition de maladies comme la rougeole

Pluie tardives et violentes

Retard des pluies

Destruction des cultures au champ

Baisse de rendement

Attaques parasitaires au niveau des cultures

Vents violents

Pluies violentes

Destruction des cultures

Déracinement des arbres

Destruction des toitures des maisons

Destruction des infrastructures sociocommunautaires

Source : Enquêtes de terrain, juin2020

Une analyse du tableau VI nous montre que les risques climatiques sont causés par : les pluies violentes, la déforestation, l'action des faiseurs de pluie, le retard ou la rareté des pluies, la montée du niveau de l'eau (le débordement du fleuve Ouémé).

Par la suite, ces risques engendrés créent beaucoup de dommages à la population surtout celle des paysans. C'est-à-dire, les conséquences des risques sont très désastreuses. Et comme conséquences recueillis d'après les producteurs on a : la destruction des cultures, le déracinement des arbres, destruction des infrastructures sociocommunautaires, apparition des maladies hydriques et autres (paludisme, rougeole...), destruction des toitures des maisons, attaque des parasites, chaleur extrême, brûlure des plants, mauvais rendement.

Autant de problèmes auxquels les producteurs sont confrontés et qui minent dangereusement leurs activités champêtres de tous les parts. Le producteur n'est plus par exemple en mesure de planifier avec certitude ses activités, car le calendrier cultural étant modifier à cause des profonds bouleversements apportés par les risques climatiques.

3-6-3-Identification des capitaux ou activités affectées par ces risques

A ce niveau, à travers une approche participative il a été identifié et évalué les effets des changements climatiques sur les ressources naturelles d'une part et sur les activités économiques d'autre part. Partant du mapping établi au cours des précédentes étapes avec les paysans, nous avons fait ressortir les éléments qui, de leur point de vue, ont pu être affectés ou sont fortement exposés aux risques climatiques, qu'eux-mêmes avaient déjà relevés. Plusieurs ressources sont donc affectées par les risques climatiques, ce qui est à l'origine de la baisse des revenus pour les femmes, les jeunes et les personnes âgées. Le tableau VI présente donc les ressources et activités affectées par les risques climatiques.

Tableau VIIRessources affectées par les risques

Risques

Ressources affectées

Zones à risque

Personnes vulnérables

Facteurs explicatifs

Vents violents

Plantations diverses

Zones

d'habitations et zones de plantations

Toute la Communauté

Les vents violents ne durent pas mais font assez de ravages et détruisent beaucoup de choses sur son passage

Pluies tardives et violentes

Terres cultivables

Bas-fonds

Tout le village

Toute la Communauté

Les pluies tardives empêchent les agriculteurs/trices de réaliser avec assurance leurs activités de productions agricole. Ce qui affecte les revenus issus de la vente de la production agricole

Sécheresse

Terres cultivables

Bas-fonds

Zones de production agricole

Agriculteurs/trices

Personne à faible revenu

L'agriculture est réellement impactée par la sécheresse. ceux ayant les moyens arrivent à installer les forages.

Crue

Bas-fonds

Terres cultivables

Toute la zone vallée

Toute la communauté

toute la communauté de la zone vallée subit les affres de la crue

Aucune activité de production agricole n'est possible

Source : Enquêtes de terrain, Juin2020

D'après le tableau VII, on voit que dans la commune de Dangbo, les groupements utilisent beaucoup plus les terres cultivables et les bas-fonds pour leurs activités agricoles et ces ressources sont malheureusement affectées par les risques climatiques.

Cette vulnérabilité aux CC s'observe beaucoup plus chez les femmes qui sont les plus exposées aux risques climatiques car elles subissent une baisse de revenu qui les empêche de pouvoir tenir face aux exigences des saisons agricoles qui nécessitent forcément de la main d'oeuvre. Ces dernières se voient pour la plupart du temps obligées d'aider leurs maris dans les champs familiaux avant de bénéficier en retour d'une aide sur une petite portion de terre, ce qui retarde un peu leurs propres travaux champêtres au risque d'un mauvais rendement.

Aussi, une caractérisation des risques climatiques en fonction de leurs effets sur les populations et même sur les ressources est faite. Ainsi, les évènements catastrophiques qui ont eu lieu dans la commune concernent principalement la crue et la sécheresse et ces évènements impactent négativement les populations et leurs activités économiques.

A l'avènement de la crue par exemple, elle ravage tout sur son passage, conduisant ainsi à des conséquences très désastreuses et par ricochet à une baisse considérable des rendements. La sécheresse aussi quant à elle affecte fortement les producteurs, elle est aussi source de mauvais rendement installant une insécurité alimentaire. A cause de tous ces impacts des changements climatiques, même les calendriers des producteurs sont modifiés. Voilà présenté ci-dessous un exemple du calendrier des paysans de la commune :

· Alun (saison sèche)

Décembre

Janvier

Février

Mars

Au cours de cette période le risque climatique imminent est la sécheresse et les paysans s'adonnent à des activités de transformation pour la production d'huile rouge et de gari et surtout les petits commerces.

· Djisundaho (période des grandes pluies)

Avril

Mai

Juin

Juillet

A ce niveau c'est beaucoup plus les risques de vents violents, d'inondation qui sont à la marge et comme activités menées il y'a : l'agriculture, les métiers de transformation et le petit commerce.

· Djisunkpèvi (petites pluies)

Août

Septembre

Octobre

Novembre

Et enfin pour la petite saison, c'est le retard des pluies, c'est-à-dire les pluies tardives qui représentent vraiment la grande contrainte pour les producteurs. Même si cela ne les empêche pas de faire l'agriculture et après les autres activités de transformation.

3-6-4- Analysedelavulnérabilitédesmoyensetmodesd'existenceauxvariations actuellesduclimat etaux phénomènes météorologiquesextrêmes

L'analysedelavulnérabilitédesgroupessociauxdanslescommunes ciblesfaceauxrisques observables danslemilieuaétéfaitedefaçonparticipativeaumoyendel'évaluationdudegré d'expositiondesmoyens etdesmodes d'existencedesgroupes sociauxprésents.Aceteffet,ila étéutilisélamatricedesensibilitépourdéterminerlesindicateurs d'expositionetles indicateurs d'impact.

Ainsi,suivantune analyse multicritère aucoursdes focus groupe, un barème d'annotation a été élaboré. Nous avons considéré cinq niveaux de sensibilité comme l'illustre le tableau VIII.

Tableau VIIINiveaux de sensibilité

Echelle de grandeur

Sensibilité au risque

1

Faible

2

Assez faible

3

Moyen

4

Assez fort

5

Fort

Unscoreallantde 1 à 5 estattribuéàchaqueélémentd'expositionparrapportau risqueclimatiquedonné.Lescaractéristiquesdelavulnérabilitédesmoyens etmodesd'existence despopulations faceauxrisquesclimatiquesmajeurs identifiés dans les villages ontété déterminées. Lesindicateursidentifiés ontéténormalisésetclassifiés.Lanormalisationaconsistéàtransférer lesdifférentesvaleursd'indicateurs dansunemêmeunité.La classification a consisté à donner àchaque indicateuruneévaluation en fonctiondesa contribution à la vulnérabilité (situationpositive ounégative). Danslecadre decetteétude,cinqclassesontétédéfinies,de5(très vulnérable) à 1 (moinsvulnérable).

Le tableau VIII nous présente donc lamatricedesensibilitépourdéterminerlesindicateurs d'expositionetles indicateurs d'impact.

Tableau IXMatrice de sensibilité

 

Risques climatiques

 
 

Unités d'exposition

Sécheresse

Vents violents

Pluie tardives et violentes

Crue

Indice d'exposition (%)

Classement

Production agricole

3

2

2

3

10%

5

Transformation

1

1

1

1

4%

1

Animaux

2

1

1

2

6%

2

Infrastructures

1

3

2

3

9%

4

Arbres fruitiers

2

3

2

1

8%

3

Indice d'impact (%)

9%

10%

8%

10%

37%

15

Source : Enquêtes de terrain, Juillet 2020

D'après le tableau IX on comprend aisément que lesmoyensetmodesd'existence sont vulnérablesauxvariations actuellesduclimat etaux phénomènes météorologiquesextrêmes dans la commune. Ainsi, la production agricole est plus exposée aux effets néfastes des changements climatiques avec 10% d'exposition au risque et est donc classée comme très vulnérable face aux variations actuelles du climat.

Ensuite vient en deuxième position les infrastructures qui sont à 9% d'exposition et assez vulnérable selon la classification faite.

Mais de tous, l'activité de transformation est le moins vulnérable, car faiblement impactée étant à seulement 4% d'exposition au risque. Par ailleurs, on retient également de ce tableau que la crue et les vents violents viennent en tête de liste comme étant les risques climatiques qui impactent beaucoup plus les moyens / modes d'existence avec chacun 10% comme indice d'impact. Et les pluies tardives ressortent avec 8% comme indice d'impact, représentant ainsi le risque qui affecte moins les modes et moyens d'existences. On peut alors dire que les opinions changent en fonction du type de risque dont il s'agit. Ce qui vient confirmer notre première hypothèse.

3-6-5- Identificationdesmesuresd'adaptationadoptéesetdesrésultatsobtenuspar lesproducteurs

Les activités ne fonctionnant plus à la normale, les rendements sont considérablement en baisse et par ricochet, les revenues du paysan ne sont plus les mêmes.

Pour remédier à ces nombreuses contraintes et réduire leurs vulnérabilités, les producteurs eux-mêmes développent des mesures pour lutter contre les conséquences de ces risques climatiques (Tableau X).

Tableau XRéactions et mesures aux conséquences des risques à Dangbo

Zones

Risques

Réactions

Mesures de réduction

Zone 1 :

Gbéko

Hêtin-houédomey

Vents violents

Renforcement /réhabilitation des toits des infrastructures détruites

Installation de brises vents

Accompagnement financier

Sécheresse

Arrosage manuel

Ressemis

Recours à d'autres Activités Génératrices de Revenus (AGR)

Reboisement

Réalisation de sources d'eau

Soutiens financiers pour la diversification des AGR

Pluie tardives et violentes

Ressemis

Diversification des sources de revenus

Installation de brises vents

Arrosage manuel

Renforcement des capacités face aux changements climatiques

Accompagnement financier pour la diversification de sources de revenus

Crue

Réalisation de planches surélevées

Recours à d'autres AGR

Réalisation de drains

Soutiens financier pour la diversification des AGR

Zone 2 :

Dangbo-centre

Zounguè

Sécheresse

Culture en billon

Ressemis

Arrosage manuel

Réalisation de forage

Renforcement des capacités face aux changements climatiques

Accompagnement financier pour la diversification de sources de revenus

Pluie tardives et violentes

Ressemis

Diversification des sources de revenus

Arrosage manuel

Renforcement des capacités face aux changements climatiques

Accompagnement financier pour la diversification de sources de revenus

Vents violents

Renforcement/réhabilitation

des toits des infrastructures détruites

Installation de brises vents

Commerce de divers

Accompagnement financier

Source : Enquêtes de terrain, juillet 2020

De l'analyse du tableau X, on constate que plusieurs réaction et mesures ont été mises en place par les producteurs dans le but de contrer ou plus précisément réduire les effets néfastes des CC. Parmi ces dernières il y'a : le ressemis, l'arrosage manuel, la diversification des sources de revenus, réalisation de planches surélevés, recours à d'autres activités génératrices de revenus...

3-4-7- Identificationdesbesoinsd'adaptationressentisparlespopulationsmaisnon satisfaitsfautederessources

Mise à part les mesures d'adaptation sur-citées que les paysans pratiques déjà, il y'a d'autres qui existent et dont les producteurs souhaiteraient la mise en oeuvre. Ainsi, à travers une approche participative faite lors des focus groupes, nous avons établis un inventaire de ses besoins d'adaptation des paysans.

D'après les différents interviews des groupements, il n'existe pas encore de mesures toute faite pour éviter l`impact des risques sur les personnes, les systèmes et les infrastructures affectés. Néanmoins il aurait la possibilité de mise en place des mesures pour atténuer les risques futurs. Et aux nombres de ces mesures d'atténuation on :

· La réalisation des retenues d'eau (forages, systèmes d'irrigation, etc.) pour une bonne production agricole pendant la sécheresse,

· La sensibilisé et la formation sur les manifestations des effets du changement climatique et la réalisation de drains au niveau des bas-fonds afin de faciliter l'écoulement/circulation de l'eau.

CHAPITRE IV :

STRATEGIES DE REDUCTION DES EFFETS DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES DANS LA COMMUNE DE DANGBO

Ce chapitre étudie les mesures développées pour remédier aux effets néfastes du changement climatique et analyse l'efficacité de ses stratégies ainsi que leurs implications socio-économiques dans la Commune de Dangbo.

4-1- Stratégies paysannes d'adaptation face aux changements climatiques

Pour faire face au changement climatique et remédier à ses effets néfastes, les producteurs en leurs seins développent des stratégies d'adaptation. Ils reçoivent également des aides extérieurs venant de divers projets concourant dans le sens de l'adaptation ou de l'atténuation des changements climatiques. Ces stratégies d'adaptation (endogènes et exogènes) se présentent donc comme suit :

Drainage par motopompe / Arrosage manuel

Dans le domaine agricole, les producteurs utilisent, des motopompes pour drainer l'eau en cas d'inondations ou parfois, ils s'adonnent à l'arrosage manuel en cas de sécheresse accrue.

Protection des champs de riz à l'aide de filet

Dans le but de lutter contre les oiseaux dévastateurs, les producteurs de riz utilisent des filets à maille fine pour empêcher d'énormes destructions de leurs cultures.

Système d'humification des tiges de maïs (sable humide) / De la boue aux pieds des cultures maraichères (piment)

Les producteurs utilisent des tas de sable humide ou de la boue pour mettre aux pieds des plants et c'est ainsi leurs manières à eux de faire face à certains cas de poches de sécheresses pas très avancés. Ces substances naturelles permettent à la plante de conserver de l'humidité pendant un bon moment.

Diversification des AGR

La diversification des activités génératrices de revenus figure dans la liste des producteurs en ce qui concerne les moyens d'adaptation aux CC. Les producteurs pensent que le fait d'avoir une activité connexe pourra les aidés à mieux faire face aux effets néfastes du Utilisation de produits phyto pour lutter contre les insectes et les vers / Fabrication de produits phyto à base de « neem » ou à base de feuille de tabac

Mis à part les produits existants et qui d'ailleurs ne résolvent pas le problème comme il le faut, les producteurs de Dangbo s'adonnent à la fabrication de produits bio à base de plantes naturelles (stratégie endogène) pour lutter efficacement contre les insectes et les vers.

Décalage du calendrier cultural

Au vus des phénomènes du CC et de la modification des périodes agricoles, les paysans essayent de s'y adapter par de petits décalages du calendrier cultural quand il le faut. En gros, ils ne suivent plus normalement le calendrier mais se laisse guider par les modifications que lui confère les CC.

Cultures de contre saison (maraichage)

Pour compenser souvent les pertes réalisées au cours de la saison, les producteurs (maraichers) cultivent en dehors de la saison.

Réalisation de paillage / Utilisation des résidus de palmier à huile pour le paillage

Le paillage réalisé par les producteurs leurs permet de conserver l'humidité su sol et d'éviter son érosion.

Les planches surélevées dans la vallée / Cultiver en dessous des billons où l'humidité est bien conservée

Ces planches sont utilisées pour faire face à l'inondation, mais aussi la culture en dessous des billons permet de réduire les difficultés qu'apportent certains cas de sécheresse.

1

2

Planche 4 : Productions de piment sur planches surélevés

Prise de vue : FASSASSI Soliath, juillet 2020

Célébration de cérémonies endogènes

Il s'agit ici de parler aux sages des villages qui se réunissent pour des cérémonies coutumières. Ils font par exemple appel à la pluie en cas de rudes poches de sécheresse.

Utilisation de cultures à cycle court

Cette stratégie permet principalement de s'adapter aux CC vu les questions de modification des périodes pluviométriques et par la même occasion de minimiser les pertes de production.

Labour perpendiculaire à la pente

Le labour perpendiculaire à la pente se pratique dans les exploitations qui sont en pente. Il permet d'éviter que les cultures soient emportées et que le sol soit érodé.

Installation de brise vent

C'est une technique permettant de réduire la force des vents et par conséquent leurs les dégâts potentiels qu'ils peuvent causer à la culture.

4-2- Synthèse de l'évaluation des stratégies d'adaptation

Tous ces stratégies d'adaptation arrivent à réduire ne serait-ce qu'un peu les impacts du changement climatique, même si elles présentent de nombreuses insuffisances. C'est d'ailleurs pour cela que vient en appui ce graphe qui présente les résultats de l'analyse faite de ces stratégies.


Figure 3 :
Efficacité des stratégies paysannes d'adaptation

D'après ce graphe, il est de comprendre que les stratégies paysannes d'adaptation qu'utilisent les producteurs de la commune de Dangbo sont peu efficaces. Et par conséquent ces stratégies ne sont pas à la hauteur des attentes des paysans. Et cela vient à point confirmé l'hypothèse numéro 2 de l'étude.

En dehors de ceux qui ont répondus oui ou de ceux qui n'ont rien dit par rapport à l'efficacité des stratégies paysannes c'est-à dire la modalité « néant », le reste des producteurs ont émis des raisons pour lesquelles ils affirment l'efficacité ou non de ces stratégies. Comme raisons, les producteurs estiment que : malgré ces stratégies d'adaptation les effets du changement climatique continuent ; les professionnelles du domaine agricole doivent apporter de plus amples stratégies d'adaptation ; ces stratégies ne changent pratiquement rien aux faits actuels de vulnérabilité ; manque de moyens pour répondre aux besoins d'adaptation et accompagner la mise en oeuvre de ces stratégies ; les stratégies mises en place sont précaires ; les stratégies d'adaptation ne sont pas durables ; manque d'aides extérieur ; malgré ces stratégies le rendement n'est toujours pas amélioré ; les besoins d'adaptation deviennent plus forts ; d'autres alternatives peuvent exister à travers les aides...

A l'issue de tout cela, il a été demandé aux producteurs eux- mêmes de faire une estimation en pourcentage de l'efficacité des stratégies qu'ils mettent en oeuvre. L'analyse des diverses réponses recueillies ramène au graphe suivant :

Figure 4 :Estimation de l'efficacité des stratégies d'adaptation en pourcentage par les producteurs

D'après ce graphe, 48 producteurs estiment que les stratégies utilisées sont efficaces seulement à près de 25% et seulement 6 disent que ces stratégies vont jusqu'à 50% d'efficacité alors que personne ne mentionne le fait que ces stratégies sont à 100% efficace. De tout cela l'on peut alors dire que l'analyse faite plus haut est vérifié. Les stratégies paysannes d'adaptation sont donc vraiment très peu efficaces.

4-3- Les nouvelles mesures d'adaptation et perspectives

4-3-1- Evolution du changement climatique

Vu la tangente que prenne les choses et les dégâts colossales que continue de crée le phénomène du changement climatique aux producteurs de Dangbo, nous avons cherché à savoir le rythme d'évolution dudit phénomène dans cette commune. Tous les producteurs sont du même avis que le changement climatique à l'état actuel évolue fortement. Et qu'en ce qui concerne ses effets néfastes sur les cultures, elles s'empirent.

4-3-2- Niveau de vulnérabilités actuel

Malgré les stratégies d'adaptation existantes, les producteurs affirment qu'ils sont toujours vulnérables face aux changements climatiques. Une affirmation qui se comprend aisément si l'on fait recours aux dires de ces producteurs plus haut. Si les stratégies d'adaptation ne sont pas pour la plupart efficace, il est normal que la vulnérabilité soit toujours de mise. Même si les producteurs eux-mêmes disent savoir le pourquoi leurs vulnérabilités aux CC demeurent. Et comme raisons justificatives de cette vulnérabilité continuelle ils ont évoqués : chaque année les effets du changement climatique s'empirent ; manque de moyen pour mieux s'adapter ;; non maitrise des causes du changement climatique ; absence d'une solution toute faite pour atténuer le risque climatique ; les stratégies d'adaptation ne répondent pas aux attentes des producteurs ; mal compréhension des méthodes culturales au niveau des paysans et absence de guide à leur niveau ; absence de meilleures pratiques culturales ; la sensibilisation sur le changement climatique chez les producteurs n'a pas encore atteint le niveau nécessaire... Autant de raisons donc justificatives d'une vulnérabilité continue chez les producteurs dans la commune de Dangbo. C'est pour ça qu'il est essentiel de trouver de nouvelles perspectives pouvant aider ces producteurs à lutter efficacement ou tout au moins réduire les effets néfastes des changements climatiques.

4-3-3- Perspectives de nouvelles stratégies d'adaptation face aux risques climatiques dans la commune de Dangbo

Pour faire face à l'ensemble de ces risques climatiques et désormais lutter convenablement contre la vulnérabilité des paysans de Dangbo, il urge de trouver des solutions très importantes pour une meilleure adaptation aux changements climatiques. Aussi, les producteurs eux-mêmes avaient proposé des approches de solution. Pour pallier ainsi à cette vulnérabilité, tous les acteurs concernés à divers niveaux doivent remplir leur part de responsabilité.

A l'endroit des paysans de la commune de Dangbo

Ceux qui sont dans la vallée doivent l'utiliser avec précaution et veiller à y pratiqués des cultures appropriées. Ils doivent s'organiser en groupement pour mutuellement s'entraider afin de mieux lutter contre les averses de changement climatiques et ses effets néfastes. Mener d'autres activités génératrices de revenus pouvant être complémentaire aux activités agricoles. Faire des reboisements pour compenser le vide qu'ils ont créés auparavant. Désormais utiliser beaucoup plus les cultures à cycles court qui sont plus adaptées au contexte des changements climatiques.

En ce qui concerne les perspectives de nouvelles stratégies d'adaptation retenues à travers l'approche participatives, et que les producteurs doivent vraiment mettre en place, elles sont nombreuses. Ainsi, les producteurs doivent, utiliser des résidus de palmier à huile pour en faire de l'engrais organique, continuer la célébration des cérémonies endogènes pour attirer la pluie, mettre en place des systèmes interne d'arrosage.

A l'endroit des autorités locales, centrales et institutions de recherche sur l'Agriculture

Ces autorités et institutions doivent primordialement apportées toute sorte d'aides qu'il faut pour permettre aux producteurs de mieux s'adapter ou de réduire leurs vulnérabilités aux changements climatiques. Les ONG et le gouvernement devraient mettre en place des systèmes d'information efficace pour que les producteurs continuent de travailler en connaissance de cause. Parmi ces mécanismes d'informations, il faut que la sensibilisation sur le phénomène du changement climatique continue auprès des producteurs. Faire suivre des formations et leurs apprendre de nouvelles stratégies culturales plus durables avec à l'appui un itinéraire technique à mettre à leurs dispositions. Un programme d'appui à la fertilisation des sols doit être instauré au profit des producteurs de Dangbo et une reproduction à grande échelle des pratiques de Gestion Durable des Terres (GDT) pour accroitre la production agricole.

Les institutions de recherche doivent être à la conquête de nouvelles technologies permettant non seulement une adaptation et/ou une atténuation des effets des changements climatiques. Mais aussi une reconstitution des sols afin de maintenir la diversité de la flore et de la faune et réduire les infestations des ravageurs et autres insectes.

Le gouvernement prendra des mesures par rapport à la circulation anarchique des voitures d'occasion qui contribuent fortement à l'effet de serre conduisant à l'avènement de fortes températures impactant ainsi les productions agricoles.

Vu tous ces nouveaux besoins d'adaptations des producteurs de la commune, ces derniers restent toujours vulnérables aux CC.

Discussion

Des différentes investigations menées lors de cette étude, il ressort que l'impact des stratégies paysannes d'adaptation face aux changements climatiques est insuffisant pour parer à la vulnérabilité des producteurs de Dangbo. Sur plusieurs années, l'opinion des producteurs exposés au phénomène a complètement changé. Ils sont passés d'une opinion moins alarmante à un sentiment de danger qui les guette constamment et qui s'empire chaque jour un peu plus.

La démarche méthodologique utilisée est basée sur les enquêtes directes et au focus group auprès des paysans. Les données recueillis ont permis d'analyser l'efficacité des stratégies paysannes d'adaptation face aux CC dans la commune de Dangbo.

Les 60 paysans interrogés en plus de ceux qui ont constitués les focus group reconnaissent qu'ils sont exposés aux effets du changement climatique. Ils sont victimes des : Inondations

Poches de sécheresse, Crue, Pluies tardives ou précoces, Attaque des insectes ravageurs / dévastateurs, Vents violents, Vers, Oiseaux piqueurs, ainsi que les risques ayant rapport avec les finances et les ressources humaines. Les résultats similaires ont été obtenus par DAOUDOU (2014) dans la commune de Dangbo. De même, les travaux de (Vissoh et al. ;2012) sont comparables parce qu'ils évaluent la perception et les stratégies d'adaptations aux changements climatique dans les communes d'Adjohoun et de Dangbo et montrent que les producteurs vivent les effets des CC avec pour conséquence de profondes bouleversements ces quinze dernières années. Et ces bouleversements concernent les précipitations caractérisées par des séquences d'inondation, de sécheresse prolongée, de fortes températures et une fréquence élevée des vents violents et ainsi, diverses stratégies d'adaptation développées comprennent l'adoption de variétés à cycle plus court, la mise en valeurs de différentes unités de paysage, la diversification de sources de revenus...

Face à l'insuffisance des stratégies d'adaptations paysannes aggravées par la dégradation de l'environnement physique et du contexte socio-économique, le secteur agricole connait vraiment une vulnérabilité assez préoccupante aux changements climatiques.

Conformément aux résultats similaires avec ceux obtenus par (C. Olivier, 2009) dans les communes d'Adjohoun et de Dangbo, l'adaptation climatique apparaît être un des solutions qui permettraient à la communauté humaine de réduire les impacts des changements climatiques et ceci ne saurait être une réalité en l'absence de stratégie d'adaptation. Et comme stratégies d'adaptations recensées dans le cadre de ce travail de recherche, on a : Cultures de contre saison (maraichage), Réalisation de paillage / Utilisation des résidus de palmier à huile pour le paillage, Les planches surélevées dans la vallée / Cultiver en dessous des billons où l'humidité est bien conservée, Utilisation de cultures à cycle court ...

Par ailleurs, dans le cadre du PANA élaboré par le MEPN (2008), cité par Rodrigue DIMON (2008), il a été répertorié les mesures endogènes d'adaptations suivantes :

- des prières collectives pour demander la clémence des mannes de nos ancêtres ou de

Dieu, pour qu'il pleuve ; des pluies provoquées ; de l'adoption de nouvelles variétés de culture à cycle court ; du réaménagement du calendrier agricole ; de la diversification des activités génératrices de revenu.

Selon (Ogouwalé, 2006), les producteurs agricoles développent d'autres stratégies excepté celles citées plus haut, pour réduire les risques liés aux changements climatiques. Elles consistent à la mise en valeur des bas-fonds et des berges des cours d'eau, à l'augmentation des emblavures et à la réalisation des semis échelonnés.

L'analyse des résultats obtenus a montré que les limites de cette recherche sont surtout d'ordre méthodologique. En effet, il est vrai que l'étude a pris en compte trois arrondissements, c'est-à- dire Gbéko, Houédomey et Zounguè, mais il sera plus intéressant de réaliser l'étude à une échelle plus élargie et pour une période beaucoup plus longue. L'impact des changements climatiques pourrait être tout autre dans un autre environnement.

Une autre limite de notre recherche est le désintéressement des paysans de nos arrondissements aux enquêtes qui ne leurs apportent rien. Ainsi, la majorité des enquêtés était convaincue que l'enquête ne donnerai pas immédiatement de solutions à leurs problèmes actuels. Ils avaient donc tendance à répondre hâtivement aux questions ou tout simplement les omettre. Cependant, avec nos explications nous avions su leurs montrer l'intérêt d'une telle recherche pour eux mais également pour les générations futures.

Malgré ces limites, le travail a permis d'obtenir des résultats intéressants. Le travail réalisé pourrait être complété et poursuivi sous différents aspects. Il serait pertinent d'étendre cetteétude au niveau national. Il serait aussi bien d'élargir le champ des stratégies d'adaptations utilisées par les paysans face aux risques climatique.

Conclusion

Ce mémoire portant sur les stratégies paysannes d'adaptation avait pour ambition de contribuer à une meilleure connaissance des types de stratégies paysannes, en se demandant quelles sont leurs implications socio-économiques dans la réduction de la vulnérabilité des producteurs dans la commune de Dangbo. Le but étant d'analyser l'efficacité des stratégies paysannes d'adaptation que ces producteurs mettent en oeuvre.

On retient que l'activité agricole dans la commune de Dangbo est soumise à de nombreux risques climatiques dont : la sécheresse, la crue, les pluies tardives, les vents violents, les attaques parasitaires, les inondations. Ces risques affectent sérieusement les moyens et modes d'existences des producteurs et les rends très vulnérables car ils sont quasiment exposés aux risques de façon permanente.

Pour remédier aux effets néfastes de ces risques climatiques dans la commune de Dangbo, plusieurs stratégies d'adaptations que ce soit endogènes ou exogènes sont localement développées et ce en fonction de la capacité de chaque producteur. En prenant le cas de la sécheresse,il y'a la réalisation de forages, des arrosages manuels ou par motopompes et aussi les producteurs modifient les calendriers agricoles. En ce qui concerne la concerne l'inondation, les paysans créent des drains d'évacuation, utilisent des motopompes pour drainer l'eau. Pour les attaques des ravageurs, les producteurs utilisent des produits phytosanitaires contre les insectes et certains sont de plus en plus dans la fabrication de produits bio à base de feuilles de tabac, de neem...

Aussi, les résultats de cette recherche montrent que ces stratégies sur-citées ne sont que très peu efficaces. Pour ce faire, il a été défini à travers une approche participative avec les producteurs, de nouvelles stratégies d'adaptation qui permettraient de lutter efficacement contre les risques climatiques dans la commune de Dangbo.

Et comme nouvelles stratégies d'adaptation, il y'a entre autres : utiliser la vallée avec précaution et veiller à y pratiqués des cultures appropriées ; s'organiser en groupement pour mutuellement s'entraider afin de mieux lutter contre les averses du changement climatique ; mener d'autres activités génératrices de revenus pouvant être complémentaire aux activités agricoles ; faire des reboisements pour compenser ; utiliser beaucoup plus les cultures à cycles court qui sont plus adaptées au contexte des CC...

Les autorités, institutions de recherche et ONG doivent primordialement aider à remédier aux effets néfastes des changements climatiques sur la production agricole dans la commune de Dangbo. Et pour ce faire, ils peuvent : initier des journées de reboisement avec les producteurs ; organiser des formations de renforcement des capacités sur les notions d'adaptations aux changements climatiques ; mettre en place un système communautaire d'alerte permettant de prévenir les risques climatiques surtout la crue ; mettre à disposition des producteurs des guide pratique sur les stratégies d'adaptation ; instauration des tests communautaire interdisant toute forme d'activités contribuant aux changements climatiques.

Ce travail de mémoire se voulait principalement spécifique, mais dans une nouvelle perspective, il serait plus intéressant de procéder à une étude qui va beaucoup plus dans le général et qui prendra en compte tout le cycle de production au fin d'obtenir de meilleure analyses.

Bibliographie

- Ogouwalé, E. (2001), Vulnérabilité/Adaptation de l'agriculture aux changements climatiques dans le Département des collines. Mémoire de maîtrise de Géographie. UAC/FLASH.DGAT, 119p.

-Ogouwalé, E., Bokonon-Ganta B.E. et Fakorédé N. (2003), Vulnérabilité de l'agriculture aux changements climatiques dans la région (centre du Bénin) : Quelles stratégies d'adaptation. In Actes de l'atelier scientifique 1, Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB), pp 188-204.

-Ogouwalé, E. (2004), Changements climatiques et sécurité alimentaire dans le Bénin méridional. Mémoire de DEA, UAC/EDP/FLASH, 119p.

-Yabi, I. (2008), Etude de l'agroforesterie à base d'anacardier et des contraintes climatiques à son développement dans le centre du Bénin. Thèse de Doctorat unique, LECREDE/FLASH/EDP/ UAC.

-IPCC (2001), Incidences de l'évolution du climat dans les régions : Rapport Spécial sur l'Evaluation de la vulnérabilité en Afrique. Island Press, Washington, 53p.

- Yai E., Bernadin G. C. AHODODE & Felix C. BIAOU (n.d.) Incidence du Changement Climatique sur les Productions Agricoles: cas de la commune de Banikoara. UAC, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG), 28p

- MEPN (2008), programme d'action national d'adaptation aux changements climatiques du bénin (PANA-BENIN), 81p

-ADEME (Août 2019), le changement climatique en 10 questions, 11p

-Le Québec en action, (juin 2012), Stratégie gouvernementale d'adaptation aux changements climatiques 2013-2020, 52p

- FAO (2013), Changement climatique et stratégies d'adaptation et d'atténuation dans l'agriculture, 22p

- ADEME (2010), Stratégie Adaptation Changement Climatique, 16p

-Penicaud M. (2015 -2016), l'adaptation de l'agriculture au changement climatique : quelles échelles territoriales d'action et de planification ? / Mémoire de master 2, université d'Aix Marseille, 73p.

- AFRIQUE CONSEIL (Avril 2006), Monographie de Dangbo 15p

- T'Serstevens A. (1933), L'Itinéraire espagnol, p. 8.

- Codjia C. O. (2009), perceptions, savoirs locaux et stratégies d'adaptation aux changements climatiques des producteurs des communes d'Adjohoun et de Dangbo au Sud-Est Bénin, Université d'Abomey-Calavi

- Dimon R. (2008), ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES : perceptions, savoirs locaux et stratégies d'adaptation développées par les producteurs des communes de Kandi et de Banikoara, au Nord du Bénin, Université d'Abomey-Calavi, 209 p

- -Copyright (c) 2010-2016 changement-climatique.fr, http://www.changement-climatique.fr/changement-climatique-c-est-quoi.php

- www.educapoles.org, (n.d), Dossier pédagogique 3/ Changement Climatique (1/2) : qu'est-Ce que C'est ? Langues, géographie, sciences, histoire, pp 13

- VIVRE EN VILLE (s.d.), «Adaptation aux changements climatiques », Collectivitesviables.org, Vivre en Ville. [URL] (Consulté le 28/02/2020).

Liste des tableaux

Tableau ISynthèse de la recherche documentaire 3

Tableau IIDurée de l'appellation des CC par les producteurs 32

Tableau IIIMatrice d'influence des risques climatiques sur la culture 33

Tableau IV 4Ressources de la commune de Dangbo 36

Tableau V Hiérarchisation des risques climatiques majeurs 39

Tableau VILes risques, causes et conséquences 40

Tableau VIIRessources affectées par les risques 42

Tableau VIIINiveaux de sensibilité 44

Tableau IXMatrice de sensibilité 45

Tableau XRéactions et mesures aux conséquences des risques à Dangbo 46

Liste des figures

Figure 1 : Situations géographique de la commune de Dangbo 3

Figure 2 : Appréciation des impacts négatifs du changement climatique par les paysans 35

Figure 3 : Efficacité des stratégies paysannes d'adaptation 51

Figure 4 : Estimation de l'efficacité des stratégies d'adaptation en pourcentage par les producteurs 52

Liste des planches

Planche 1 :Ressources naturelles à Dangbo (bas-fonds, palmeraie) 3

Planche 2 : Productrices à la séance de focus groupe pour le recensement des ressources 38

Planche 3 : Productrices à la séance d'inventaire des risques climatiques 39

Planche 4 : Productions de piment sur planches surélevés 50

Annexes :

QUESTIONNAIRE D'ENQUETE

Pour la rédaction de mon mémoire de licence sur les stratégies paysannes d'adaptation aux changements climatiques, l'on veut évaluer l'opinion des paysans sur ces techniques culturales ainsi que l'efficacité de ces dernières.

I- Localisation

Commune : _________________________ Arrondissement : _________________________

Village/Quartier : ______________________ Maison : _______________________________

II- Identification

Nom et Prénoms : ____________________________________________________________

Age : _______ Sexe : M /__/ F /__/ Profession : __________________________________

Ancienneté : 10-20 ans /__/ 20-30 ans /__/ 30-40 ans /__/

Cultures : Maïs /__/ Riz /__/ Cultures maraichères /__/ Autres à préciser

Taille de l'exploitation : 0-1 ha /__/ 1-5 ha /__/ 5-10 ha /__/

I- Analyser les manifestations des changements climatiques à Dangbo

I-1 Quelle appellation phénomènes des changements climatiques ?

I-2- Pourquoi cette appellation ?

I-3- Depuis quand ce phénomène est ainsi appeler ?

0-5 ans /__/ 5-10 ans /__/ 10-15 ans /__/ 15-20 ans /__/ + 20 /__/ autre à préciser

I-4- Ressentez-vous les manifestations de ce phénomène sur vos activités ?

Oui /__/ Non /__/

Si oui, quelles sont les effets de ce phénomène sur vos activités ?

I-5- Il y'a-t-il des impacts positifs du changement sur votre culture ?

Oui Non

i oui lesquels ---------------------------------------------------------------------------------------------

I-6- Comment estimez-vous les impacts négatifs de ces manifestations sur votre culture ?

Peu grave Grave Très grave

II- Etudier les différentes mesures développées par les populations pour réduire les effets des changements climatiques

II-1- Quels sont les risques climatiques auxquels votre culture est confrontée 

II-2- Comment ces risques influencent la culture ?

Faiblement Moyennement Fortement

II-3- Que faites-vous pour remédier à ce problème ?

Stratégies endogènes Stratégies exogènes

II-4- Ces stratégies culturales sont-ils efficaces ?

Oui un peu Non

II-5- En termes de pourcentage comment estimez-vous l'efficacité de ces stratégies d'adaptation ?

50% 100%

II-6- Pensez-vous donc que ces stratégies peuvent à elles seules résoudre le problème ?

Oui Non

Si oui pourquoi

Si non pourquoi

III- Proposer à travers une approche participative de nouvelles mesures d'adaptation à pratiquées

III-1- Que pensez-vous actuellement de l'évolution du changement climatique ?

Evolue peu Est stable Evolue fortement

III-2- Qu'en est-il de ces effets négatifs sur la production agricole ?

Réduites Stables S'empirent

III-3- En tenant compte des stratégies d'adaptation, que peut-on dire de la vulnérabilité des producteurs face aux changements climatiques ?

Peu vulnérable Non vulnérable Toujours vulnérable

III-4- Pourquoi selon vous cette vulnérabilité demeure ?..

III-5- A votre avis quels sont les raisons pour lesquelles les stratégies misent en place ne résolvent pas le problème de vulnérabilité 

III-6- Quelles sont vos propositions pour pallier à la vulnérabilité face aux changements climatiques ?

Guide d'entretien

Date............................................................Heure.................................

Commune....................................Arrondissement..........................................

Village/Quartier........................

Nom..................................................................Prénoms...................................................Sexe...........................

Age..................Profession............................................. Contacts........................................................................

I- L'opinion des agriculteurs sur les manifestations du changement climatique varie en fonction du type de produit cultivé.

I-1- Historique sur le changement climatique

I-2- les manifestations des CC en matière d'agriculture

I-3- Les impacts positifs/négatifs du changement sur la production agricole et sur les ressources naturelles

I-4-Estimation faite des impacts issus des manifestations du changement climatique

II- Les stratégies d'adaptation pratiquées par les producteurs présentent encore des insuffisances.

II-1- Les risques climatiques auxquels la production agricole est confrontée à Dangbo

II-2- Influence de ces risques sur la culture et les ressources naturelles

II-3-Solution des paysans pour remédier à ce problème

II-4- Efficacité de ces stratégies culturales

II-5- L'efficacité de ces stratégies d'adaptation en pourcentage

II-6- Insuffisance de ces stratégies face au problème

III- Les agriculteurs restent vulnérables aux changements climatiques.

III-1- Evolution actuel du changement climatique à Dangbo

III-2- Les effets négatifs persistant sur la production agricole

III-3-Niveau de vulnérabilité après l'application des stratégies apportées

III-4- Raisons pour lesquelles les stratégies misent en place ne résolvent pas totalement le problème de vulnérabilité

III-5- Nouvelles stratégies à mettre en oeuvre pour faire face aux CC

Table des matières

Sommaire 2

Dédicace 4

Sigles et acronymes 5

Remerciements : 6

Introduction : 8

CHAPITRE I : 11

CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL 11

1-1- Cadre théorique 11

1-1-1- Problématique 11

1-1-2- Hypothèse de travail 13

1-1-3- Objectifs de l'étude 14

1-2- Clarification conceptuelle 14

1-3- Revue de littérature 16

CHAPITRE II : 19

MILIEU D'ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 19

2-1- Milieu d'étude 19

2-1-1- Situation géographique de la commune de Dangbo 19

2-2- Nature et source des données utilisées 23

2-2-1- Données agro climatiques 23

2-3- Outils de collecte 23

2-4- Technique de collecte des données 24

2-5- Méthode de traitement des données 28

2-5-1- Méthode d'étude de la variabilité pluviométrique et hydrologique 28

2-5-2- Méthode d'analyse participative du risque et de la vulnérabilité 29

CHAPITRE III : 34

MANIFESTATIONS DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET ANALYSE PARTICIPATIVE DE LA VULNERABILITE AUX RISQUES DANS LA COMMUNES DE DANGBO 34

3-1- Dénomination des changements climatiques 34

3-2- Les types de risques agricoles dans la commune de Dangbo 35

3-2-1- Risques climatiques 35

3-3- Influence des risques climatiques sur les cultures et criticité à Dangbo 36

3-4- Effet des changements climatiques dans la commune de Dangbo 37

3-5- Caractérisation des impacts du changement climatiques dans la commune de Dangbo 37

3-6- Analyse participative du risque et de la vulnérabilité 38

3-6-1- Inventaire des principales ressources des communautés dans la commune deDangbo 38

3-6-2- Identification des risques climatiques majeurs 41

3-6-3- Identification des capitaux ou activités affectées par ces risques 44

3-6-4- Analysedelavulnérabilitédesmoyensetmodesd'existenceauxvariations actuellesduclimat etaux phénomènes météorologiquesextrêmes 47

3-6-5- Identificationdesmesuresd'adaptationadoptéesetdesrésultatsobtenuspar lesproducteurs 49

3-4-7- Identificationdesbesoinsd'adaptationressentisparlespopulationsmaisnon satisfaitsfautederessources 50

CHAPITRE IV : 51

STRATEGIES DE REDUCTION DES EFFETS DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES DANS LA COMMUNE DE DANGBO 51

4-1- Stratégies paysannes d'adaptation face aux changements climatiques 51

4-2- Synthèse de l'évaluation des stratégies d'adaptation 54

4-3- Les nouvelles mesures d'adaptation et perspectives 55

4-3-1- Evolution du changement climatique 55

4-3-2- Niveau de vulnérabilités actuel 56

4-3-3- Perspectives de nouvelles stratégies d'adaptation face aux risques climatiques dans la commune de Dangbo 56

Discussion 58

Conclusion 60

Bibliographie 62

Liste des tableaux 64

Liste des figures 64

Liste des planches 64

Annexes : 65






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