UNIVERSITÉ CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
FACULTÉ DES LETTRES ET SCIENCES
HUMAINES
DÉPARTEMENT DE LETTRES MODERNES ÉTUDES
AFRICAINES ET FRANCOPHONES
MÉMOIRE DE MASTER II
Sujet :
LA OS UOGOC
LA POÉSIE D'AUTOGLORIFICATION EN MILIEU WOLOF DU
BAOL : L'EXEMPLE DU KAÑU EN MILIEU WOLOF : KA
Présenté par : Sous la direction
de :
Abdoulaye DIOME M.Cheick SAKHO
Maître de conférences
Annee academique 2018-2019
DÉDICACES
Je dédie ce modeste travail à :
A ma très chère mère
Quoi que je fasse ou que je disse, je ne saurai point te
remercier
Comme il se doit. Ton affection me couvre, ta bienveillance me
Guide et ta présence à mes côtés a
toujours été ma source de force
Pour affronter les différents
obstacles.
A mon très cher père
Vous avez toujours été à mes
côtés pour me soutenir et m'encourager.
Que ce travail traduit ma gratitude et mon affection.
A mes frères Abdou, Aliou, Ibrahima, Ousmane,
amis et camarade de promotion
Puisse Dieu vous donne santé, bonheur, courage et
surtout
Réussite
A mon oncle feu Ibrahima DIONE
Paix à son âme
II
REMERCIEMENTS
Je remercie profondément tous ceux qui m'ont soutenu et
encouragé moralement et financièrement.
Tout d'abord, je tiens à remercier mon encadreur M. Cheick
SAKHO pour sa disponiblité, sa générosité et pour
l'intérêt qu'il porte à ce travail qui, sans son appui ne
verrait jamais le jour.
Monsieur,
Vous nous avez soutenu pendant ces deux ans et guidé nos
premiers pas dans cette entreprise de recherche que vous saviez difficile. Nous
avons beaucoup appris à vos côtés, aussi bien sur le plan
de la recherche scientifique, que sur la dimension humaine. La rigueur que vous
imposez dans votre travail est une source de motivation pour tout apprenant
ambitieux. Nous ne trouvons pas un mot plus significatif à vous adressez
que celui-ci « Merci ».
Nous remercions ensuite tous les professeurs du
département de Lettres Modernes ainsi que l'ensemble de nos camarades
amis et Étudiant dont Ibrahima FAYE, Adama DIOP, Omar BASSE, Ousmane
DIOUF et Abdou SARR.
Nous remercions aussi toutes les personnes ressources qui nous
ont accueillis, écoutés et répondu à nos questions,
comblant ainsi sans réserve nos attentes.
III
SOMMAIRE
INTRODUCTION 1
PREMIÈRE PARTIE : 5
PRÉSENTATION DE LA SOCIÉTÉ WOLOF DU BAOL
5
CHAPITRE I : PRÉSENTATION HISTORIQUE ET
GÉOGRAPHIQUE 6
Chapitre II : Organisation sociale et quelques productions
littéraires 9
DEUXIÈME PARTIE : 14
PRÉSENTATION DU CORPUS 14
CHAPITRE I : TRANSCRIPTION ET TRADUCTION DU CORPUS 17
CHAPITRE II : ANALYSE THEMATIQUE 63
CHAPITRE III : ETUDE SPATIO-TEMPORELLE 74
TROISIÈME PARTIE : 78
ANALYSE DU CORPUS 78
CHAPITRE I : ANALYSE DISCURSIVE 79
CHAPITRE II : ANALYSE STYLISTIQUE 82
CONCLUSION GÉNÉRALE 86
BIBLIOGRAPHIE GÉNERALE 90
TABLE DES MATIERES 96
INTRODUCTION
1
2
Le terme de « littérature orale » regroupe un
vaste champ de récits de fiction anonymes qui s'exprime diversement dans
les communautés à travers les traditions orales. Elle puise sa
source dans la culture traditionnelle fondée sur l'oralité. Cette
littérature constitue d'une part le principal moyen de communication,
d'interconnaissance et d'interaction entre les individus. D'autre part, «
ce patrimoine invisible mais audible » est un moyen d'expression de la
tradition. Selon Cheick Sakho : « les peuples qui ne connaissent pas
l'écriture, n'ont pu conserver leurs cultures et leurs civilisations que
grâce à l'oralité. »1
Ainsi à partir de cette oralité, ces
sociétés traditionnelles ont développé une riche et
abondante littérature. Malgré l'influence d'une
société de type occidentale dominée par l'écriture,
l'oralité reste toujours vivante. Cependant l'écriture pourrait
servir de tremplin pour restituer à la littérature orale sa
plénitude. Au-delà de son aspect singulier, cette
littérature repose sur une technique de communication dont la
visée est la transmission du patrimoine culturel désigné
par « l'ensemble des messages qu'un groupe social considère avoir
reçu de ses ancêtres et qu'il transmet oralement d'une
génération à l'autre »2
Ainsi, cette transmission s'effectue de
génération en génération par les
dépositaires-transmetteurs comme les griots, les sages. Ce sont eux qui
demeurent les sentinelles de la mémoire collective, les « sacs
à parole » pour parler comme Djéli Mamadou
Kouyaté3 .Ils sont souvent des « professionnels »
de la langue ou du bien-dit : par exemple les griots qui racontent les
épopées et des « non-professionnels » les femmes et les
vieillards diseurs de contes.
La littérature orale est composée de plusieurs
genres parmi lesquels on peut noter le conte, l'épopée, le mythe,
la légende et le chant.
La création poétique sous forme de chants dans
la culture wolof est l'apanage d'une classe sociale très connue, celle
des griots. C'est pour cela qu'elle est compatible avec la naissance. Un homme
de bonne naissance ne chante pas dit l'adage. Mais cette composition bien
particulière appelée kañu en wolof : « o
njom » en seereer, et poésie d'autoglorification en français
selon Amade Faye4 entre dans le registre de la poésie
liée aux activités économiques. Ces genres oraux n'ont pas
d'auteurs et sont pratiqués spontanément par toute personne qui
le désire dans toutes les circonstances de la vie. C'est dans ce
contexte que Lilyan Kesteloot affirme que « la poésie africaine
orale est liée à la vie de tous les jours. Elle ne dort pas
dans
1 SAKHO, C, « Peuls de Tièrno
Monénembo : une écriture de la parole proférée
» in Éthiopiques no79, 2eme semestre, 2007.
2 CALAME - G.G, «
Pour une étude ethnolinguistique des littératures orales
africaines », in langage, n° 18, juin 1970.
3 Djibril Tamsir NIANE Soundjiata ou
l'épopée manding, Présence Africaine, 1960.p.9.
4 Faye .A « Performance poétique et
variabilité en pays sérère, l'exemple des chants de
culture - A Kim O njoom » in oralité africaine et
création, (Acte du colloque de l'Isola, 10-12 juillet 2002 à
l'université de Savoie, Chambéry, France) Paris, Karthala, 2005
p. 363.
3
les livres. Elle n'est pas le privilège des
spécialistes. Elle peut être composée par tout le monde.
Elle est aussi composée pour tout le monde ».5Amade Faye
renchérit : « Dans les civilisations de l'oralité,
l'expression littéraire est en rapport avec l'existence quotidienne, les
expériences intimes et les conceptions sociales spécifiques
».6A ce titre, on peut dire que dans les communautés
traditionnelles, la littérature orale ou plus particulièrement la
poésie orale est liée à la vie de tous les jours.
En effet, malgré toutes les difficultés
inhérentes à la collecte de ces genres oraux, nous nous sommes
intéressés à cette poésie d'autoglorification wolof
à travers les chants de culture appelés kañu. Ces
types de chants offrent un vaste sujet de recherche et sont
déclamés au cours des travaux champêtres sans instruments
de musique. Du fait de la joie qu'ils suscitent, ils rendent le labeur plus
supportable et permettent de coordonner les efforts du groupe. Ces compositions
se scandaient dans les territoires du Bawol et du Cayor. Comme le souligne
Amade Faye
C'est dans ces zones monarchiques et inégalitaires que la
disposition individuelle à la création poétique
est cultivée comme valeur sociale distinctive et
qualifiante...Le njoom est une poésie développée
exclusivement dans l'arène des champs, au soleil vertical du
zénith.7
Cependant, il est très important de signaler que la
poésie champêtre n'équivaut pas au kañu qui
n'est qu'une catégorie de poésie champêtre
réflexive. C'est le cultivateur, en même temps locuteur, qui
chante ses propres louanges.
Le kañu est un chant laudatif « qui, par
l'exaltation et l'exhortation, amène l'individu à se surpasser en
luttant contre tout influx négatif, fût-il physique ou
psychologique » 8 note Abdoulaye Keïta. Le performateur exulte en
chantant à tue-tête, son habilité au travail et surtout son
courage et sa ténacité face à la grande étendue des
champs et la forte chaleur « dans l'arène des champs au soleil
verticale au Zénith » comme le dit A. Faye.
Par ailleurs ces chants recueillis dans la
société wolof demeurent de nos jours méconnus surtout par
la frange jeune à cause de la mécanisation de l'agriculture, le
kañu n'est plus à la mode. A cela s'ajoute le
développement exponentiel des nouveaux moyens de communication modernes
radio, télévision, qui remplacent de plus en plus les
scènes culturelles traditionnelles, en ville comme au village.
5 Lilyan Kesteloot, la poésie
traditionnelle, Paris, Fernand Nathan, 1971 p.34.
6 FAYE A, Le thème de la mort dans la
littérature seereer.Dakar Paris, NEAS, 1997 p.8.
7 Faye,A.op.cit,p.366
8« L'auto-louange dans la lutte sénégalaise
ou quand le panégyrie se substitue au panégyriste », in
corps en lutte : l'art du combat au Sénégal, sous
la direction de Dominique CHEVE, Cheikh Tidiane Wane et alii, Paris CNRS,
2014.
4
Étudier cette poésie d'autoglorification du
kañu pour cerner son caractère multidimensionnel,
nécessite une approche historique, sociologique, thématique et
stylistique pour bien mettre en lumière son aspect culturel.
Nous avons commencé par la transcription des textes en
wolof, que nous avons traduits en français ensuite, avant de
procéder à leur analyse.
Mais quelle analyse peut-on faire du kañu?
Notre étude s'articulera autour de trois grandes parties.
D'abord, nous allons en premier lieu présenter la société
wolof du Baol. Ensuite la deuxième partie sera consacrée à
la transcription et à la traduction du corpus suivie de l'analyse
thématique et de l'étude spatio-temporelle. Et enfin, dans la
troisième partie, nous allons faire l'analyse littéraire de notre
corpus en nous appuyant sur la situation d'énonciation par l'analyse
discursive et stylistique.
PREMIÈRE PARTIE :
PRÉSENTATION DE LA
SOCIÉTÉ
WOLOF DU BAOL
5
6
CHAPITRE I : PRÉSENTATION HISTORIQUE ET
GÉOGRAPHIQUE I.1 Approche historique
De nombreuses études relevant de disciplines diverses
comme l'histoire, la géographie, la sociologie se sont
intéressées à cette société wolof.
Cependant, malgré les nombreuses recherches sur cette
société, l'origine des wolofs n'a jamais été
clairement déterminée. Le professeur Cheikh Anta Diop et la
majeure partie des historiens soutiennent l'idée que les wolofs seraient
originaires de la vallée du Nil (Égypte) avant de s'implanter
dans l'espace historique de la Sénégambie. Ils rattachent donc
l'origine des wolofs ainsi que celle des différents peuples de la zone
Sénégambienne à la vallée du Nil. À ce
propos Cheikh Anta Diop estime que la vallée du Nil est le «
berceau primitif de tous les peuples noirs aujourd'hui à l'état
dispersé sur les différents points du continent. »9
En définitive Cheikh Anta Diop et la majeure partie des
historiens situent la formation des Wolof comme peuple dans l'Egypte
pharaonique.
Cependant, selon la tradition orale, le peuple wolof aurait
pris naissance au milieu du XIIIème siècle dans le
royaume du Djolof sous Ndiadiane Ndiaye10ancêtre mythique des
wolofs qui aurait fondé le royaume Djolof. Jean Boulègue
écrit : « c'est au Waalo dans sa cour (celle de Ndiadiane Ndiaye)
ou des gens de diverses origines venus lui faire soumission que la langue
aurait été créée »11. On constate
que la fondation de l'empire du Djolof ne s'éloigne guère de la
création de la langue wolof. Selon les mêmes sources, cet empire
du Djolof était un détachement du Tekruur. Il s'étendait
du fleuve Sénégal au nord jusqu'à la Gambie au sud et
englobait diverses populations qui, pour la plupart, seront
intégrées dans l'ethnie wolof. Dans son ouvrage La
société wolof : tradition et changement, Abdoulaye Bara Diop
dans le même sens, écrit : « Une version de la tradition
orale veut que l'ethnie wolof soit constituée à la faveur de
Ndiadiane Ndiaye où se seraient fondus plusieurs groupes (soose,
seereer, pular) pour donner naissance à la langue wolof
».12 Le Djolof qui regroupait en son sein des royaumes vassaux
tels que le Walo, le Cayor et le Baol a connu un déclin vers le milieu
du XVIe siècle. C'est ainsi que la majeure partie des territoires
décident de prendre leur destin en main. Le Baol en tant que royaume
existait depuis bien longtemps.
Cependant, Boubacar Barry considère le Waalo comme
étant le principal berceau de l'ethnie wolof. Il écrit à
ce propos : « Il semble que la langue wolof, ainsi que l'essentiel des
9 DIOP.C.A, L'Afrique Noire
précoloniale, Présence Africaine, 1987, p.204.
10 Ndiadiane Ndiaye : Figure mythique, selon la
légende il est venu de la mer d'où le nom que les
sérères lui donnent « Ndiadiane » (sortir de la mer)
.Il fonda le royaume du Jolof.
11 BOULEGUE J, Le grand Jolof XIII -XVI s,
Paris Karthala 1987, p.06.
12 DIOP. A. B, La Société Wolof,
traditions et changement : les systèmes d'inégalités et de
domination, Paris, Karthala, 1981, p.17.
7
institutions politiques et sociales aient pour foyer d'origine
le Walo qui est considéré comme le berceau de la civilisation
Wolof » 13 . Les sources européennes notamment avec les
témoignages portugaises, reconnaissent avoir trouvé sur place
à leur arrivée des Wolofs et Sérères. Jean
Boulègue remarque que les portugaises au XVe et XVIe siècle
connaissent cet Etat qu'elles nomment « jolof » ; « Gelofa
» ; « Gilofa », terme qu'on identifie aisément à
Djolof.Cependant, il est important de souligner que des preuves certaines font
défaut pour soutenir une telle affirmation.
I.2 Localisation géographique
L'ethnie wolof représente environ 40% de la population
du Sénégal note Bassirou Dieng. 14Elle donne au pays
une langue de communication parlée par plus de 70% des citoyens. Son
foyer originel s'étend du nord au sud, depuis l'embouchure du fleuve
Sénégal jusqu'à la latitude de Diourbel et d'est en ouest
de la côte atlantique au désert du Ferlo. Cet espace recoupe les
régions qui ont constitué dans le passé précolonial
les royaumes du Walo, du Djolof, du Cayor du Saloum et du Baol.
Le Bawol était un royaume qui se trouvait
approximativement au centre de la Sénégambie, sa superficie
était plus ou moins importante. Le Baol partageait ses frontières
avec d'autres royaumes de la Sénégambie. Au Nord avec le Cayor
jusqu'aux confins de l'Océan Atlantique. Au Sud du Bawol, nous avons le
royaume du Sine .Le royaume du Baol est limité à l'Ouest par
celui du Djolof.
La population du Baol est essentiellemet composée de
wolofs et de sereers.Leur processus d'installation s'est fait par la migration
.Nombreux sont les auteurs qui disent que les ancêtres des
bawol-bawol 15sont des
soose16.D'après Rokhaya FALL17les
premiers occupants de ce territoire furent des soose. Cela se justifie
par un nombre important de puits qu'ils avaient creusé dans cette
localité et par leur sépulture.En guise d'exemple on peut citer :
le puits de Sanjara et celui de Cenjeng.
Cependant, il est important de rappeler que cette
présentation renvoie au royaume traditionnel du Bawol mais aujourd'hui
quand on parle du Bawol on pense immédiatement à la région
de Diourbel. Cette région se trouve à 146 kilomètres
à l'est de la capitale du Sénégal (Dakar), elle est
limitée au sud, à l'ouest et au nord par la région de
Thiès au sud et à l'est par la
13 BARRY B, Le royaume du Walo, le
Sénégal avant la conquête, Paris, Karthala, 1985,
p.47.
14 DIENG Bassirou, Société wolof et
discours du pouvoir. Presse Universitaire de Dakar, novembre 2008,
p.16.
15 Habitants du Baol.
16 Une branche du peuple mandé.
17FALL Rokhaya, le royaume du Bawol au
XVIe au XIX siècle : pouvoir wolof et rapports avec les
populations seereer, thèse pour le doctorat de 3e cycle,
Université de Paris I, 1983.p.15.
8
région de Fatick et au nord et à l'est par la
région de Louga. La superficie de la région de Diourbel est de
4769 km2.le climat est de type soudano sahélien.
I.3 Contexte de production et justification du
sujet
Ces chants sont recueillis auprès d'une
communauté paysanne wolof dans un village qui s'appelle
NDONDOL. Les performateurs de ces chants sont tous connus et
appartiennent à la communauté wolof et sérère du
Baol. Ces personnes sont détenteurs de la tradition orale, leur savoir
et leur talent suscitent le respect. Ils sont des cultivateurs et pasteurs qui
ont toujours vécu dans les campagnes. Parmi eux on peut citer les plus
célèbres dont Gorgui Thiaw, Matar Ndong qui habitent dans la
Commune de Ndondol dans le département de Bambey.
Cependant, il est important de signaler que beaucoup de
travaux universitaires ont été réalisés dont celui
de Bassirou Dieng de Lilyan Kesteloot de Momar Cissé ou encore ceux de
Serigne Ndiaye qui nous ont permis de découvrir ce domaine qui est en
voie de disparition.
C'est ainsi que, séduit par la pertinence du
thème, nous avons choisi à notre tour de nous intéresser
à la « poésie d'autoglorification du kañu en
milieu wolof du Baol » et de nous investir dans le champ de la recherche
afin d'apporter notre modeste contribution à la découverte et
à la conservation de ce riche patrimoine. Comme le dit le proverbe latin
:( verba volant, scripta manent) les paroles s'envolent, les
écrits restent, nous nous sommes fait le dessein de recueillir des
chants, de les transcrire et de les traduire malgré toutes les
difficultés inhérentes à la collecte de ces textes oraux.
Cette difficulté est connue de tous les spécialistes surtout si
les textes n'appartiennent pas aux genres très populaires, comme les
contes ou les proverbes.
Le premier obstacle demeure la réticence ou la
méfiance de nos interlocuteurs à narrer certains faits ou
évènement relevant du « secret public » mais il y'a
également la peur des nouvelles technologies de l'information et de la
communication. Un autre problème demeure la traduction. En effet, tout
passage d'une langue à une autre entraine forcément une trahison
comme dit l'adage « traduire c'est trahir ».
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