4.3.2
Protection des jeunes plants
Face aux difficultés à se procurer les graines
et d'en faire les pépinières, Milicia excelsapousse
naturellement dans la plaine du Litimé. Cette
régénération naturelle se fait à travers la
régénération par souches et par semis. Ces jeunes pousses
doivent être bien entretenus pour prendre la relève des adultes
tant menacés par les hommes. Il est souvent difficile de
reconnaître Milicia excelsaà un âge très
jeune, ce qui amène parfois certains paysans à défricher
les jeunes pieds sans s'en rendre compte. Par contre ceux qui ont beaucoup de
connaissances sur l'espèce en défrichant des parcelles de terres
laissent les jeunes poussent oules arrachent afin de les replanter à
endroits plus sûrs et de les protéger.
4.3.3Contrôle des agents forestiers
Les agents forestiers ont pour rôle de régulier
l'exploitation des ressources forestières, mais force est de constater
un laisser aller dans ce secteur. Les bûcherons connus localement sous le
nom «opérator» passent outre les règlements qui
régissent l'exploitation du bois d'oeuvre pour dévaster plusieurs
pieds de d'iroko. Il arrive parfois que les agents forestiers soient
complices de ces actes par des pots de vin que ceux-ci perçoivent
vis-à-vis des exploitants. En dépit dese laisser aller certaines
mesures sont prises pour limiter l'abattage anarchique des essences naturelles.
Un entretien avec le directeur préfectoral de l'environnement et des
ressources forestières de la préfecture de Wawa a permis
d'acquérir des informations par rapport aux sanctions infligées
aux contrevenants ne disposant pas de permis de coupe ni de transport. Les
produits sont saisis et un inventaire de tous les produits oblige le
contrevenant à payer le triple de la production. Au lieu de 6500 F pour
un volume de bois rouge exploité, le contrevenant est tenu de payer
19500 F, ensuite les produits sont confisqués au cas où le
véhicule est déjà chargé, une amande de 500000 F
doit être payée pour sortir celui-ci de la fourrière.
Selon les déclarations du directeur de l'environnement et des ressources
forestières de Badou, les permis de coupe ne sont plus
délivrés aujourd'hui pour l'exploitation du Milicia
excelsa, cependant lors de nos travaux de terrain des sites d'exploitation
du Milicia excelsa ont été visités, ce qui
témoigne de l'ampleur de l'exploitation illégale de cette
espèce dans la plaine du Litimé.
photo 5: un site
d'exploitation de l'iroko à Kessibo
Cliché Magbenga, 24 Septembre 2016
Il urge que les agents forestiers redoublent d'effort dans le
contrôle de l'exploitation des ressources et de mettre en application les
lois et les règlements. En fait les dispositions qui conditionnent
l'exploitation du bois ne sont pas dans l'ensemble mauvaises, même si
l'on estime qu'elles sont insuffisantes. Certes on pourrait les renforcer
davantage afin de pallier aux besoins de la population en bois d'oeuvre dans un
environnement forestier moins détruit et mieux géré. Les
recettes provenant des autorisations d'exploitation et des sanctions en cas
d'infraction doivent être utilisées pour mettre en oeuvre des
programmes de reboisement.
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