1 - Les coûts de transaction
Les coûts de transaction recouvrent l'ensemble des
coûts auxquels un agent économique doit faire face lors d'une
transaction avec un autre agent16. On en distingue quatre types :
les coûts de recherche d'un partenaire, les coûts d'information (de
collecte et de confirmation de ces informations), les coûts de
négociation d'un contrat, portant notamment sur les qualités ou
quantités du produit concerné, et sur les garanties requises, et
enfin les coûts de contrôle (surveillance) des activités
convenues. En effet, nous avons les coûts de transaction : - de type ex
ante. Ils correspondent à tous les frais engagés pour la
recherche d'informations sur la qualité des biens ou services, les prix,
les clients ou les fournisseurs. Pour notre étude, il s'agit des frais
engagés pour la collecte d'informations sur le petit exploitant
agricole. Il s'agit également de tous les coûts relatifs à
la négociation, à la rédaction et à la signature du
contrat liant les parties d'une transaction qu'elles soient de bonne foi ou
non.
- de type ex post correspondant à tous les frais
engagés pour le contrôle et l'application du contrat.
2 - L'asymétrie d'information
L'asymétrie d'information est une imperfection des
informations relatives aux emprunteurs et aux projets à
financer17. Elle peut se manifester avant comme pendant la
transaction, enrichissant ainsi la théorie financière de deux
concepts qui permettent d'approfondir la relation principal sur l'agent.
- D'une part, le problème de l'anti-sélection
est qualifié de problème ex ante. Il survient avant la
signature du contrat, quand le prêteur craint de ne pas détenir
suffisamment d'informations pour décider d'octroyer ou non le
prêt. Il s'agit de la difficulté ou de l'incapacité du
principal à réunir une information exhaustive afin de choisir le
bon agent. En matière de financement agricole, le problème
d'anti-sélection représente un véritable défi : la
quantité et la fiabilité des informations collectées ne
permettent toujours pas de confirmer la solvabilité des
16 Martin YELKOUNI (2007).
17 18 Yves THEPAUT (2006).
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agriculteurs sollicitant un prêt ni la
régularité de leurs revenus qui serviront à rembourser le
prêt demandé18. L'anti-sélection est alors
beaucoup moins problématique pour les grandes exploitations agricoles.
Par ailleurs, même si le prêteur a accepté d'octroyer le
prêt, il peut faire face à une situation problématique
provenant du comportement de l'emprunteur.
- D'autre part, ce problème d'information est ex
post. Il est appelé aléa moral. Il résulte d'un
changement de comportement ou du non-respect de l'entente par l'une des
parties, généralement l'agent, suite à la signature d'un
contrat. Cet opportunisme post-contractuel peut se traduire par la transmission
d'informations erronées ou par des actions inefficaces dans le but
d'atteindre seulement son propre intérêt. En effet, l'emprunteur
peut par exemple être tenté de ne pas allouer la totalité
des fonds prêtés à son exploitation agricole, contrairement
à ce que stipule son contrat. De même, il peut faire des choix
inefficaces (mauvais système d'irrigation, achat d'une quantité
insuffisante d'engrais) en raison de son manque de compétences.
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