Notre étude a révélé une
prévalence de l'ictère néonatale qui s'élevait
à 18,1%. N'étant pas nationale, cette prévalence est
inférieure à celle trouvée par Taoufik BEN HOUMICH lors de
son étude au Maroc sur l'ictère néonatal au centre
hospitalier universitaire de janvier 2014 à décembre 2015 qui
avait trouvé une prévalence de 21,3%. (M.Taoufik, 2017). Elle est
Cependant supérieure à celles de 4,9%, 3,7% et 4,6%
observées respectivement à Mbuji-Mayi (Kabamba MA), Madagascar
(Rabesanndratan N,2011) et Etats-Unis (Watchko JF,2009).
Le sexe masculin prédomine avec 57,8% contre 42,2%
pour le sexe féminin, soit un sexratio de 1,36 en faveur des
garçons. Ces résultats se rapprochent à ceux de Many qui
avait également trouvé une prédominance pour le sexe
masculin avec 59,3% et un sexratio de 1,4 lors de son étude sur le
profil clinique et déterminant de l'ictère nucléaire du
nouveau-né à l'hôpital provincial du Nord-Kivu en
république démocratique du Congo (Many R, 2016). Taoufik BEN
HOUMICH avait également trouvé une prédominance masculine
avec 56,2% et un sexratio de 1,28. (M. Taoufik, 2017).
La commune de Kampemba était la plus
représentée avec 23,90%. Cette fréquence s'expliquerait
par le fait de la proximité géographique entre ladite commune et
l'hôpital général de référence Jason sendwe.
Nos résultats rejoignent ceux rapportés par Diangienda en 2017,
soit 26,27%. (Diangienda M, 2017).
La présente étude a révélé
que 63,6% des cas d'ictères étaient apparus au-delà de 48
heures alors que 36,4% étaient apparus avant 48 heures. L'étude
de HASSNA TAIRAN évoque un taux de 92.3 % d'ictère d'apparition
entre 36h et une semaine ; MONGA KALENGA : 39,2% au 3ème jour de vie.
Par là nous comprenons que l'ictère pathologique fait l'objet
d'un véritable problème de santé parce que tout
ictère néonatal apparaissant avant 48 heures est ipso facto
pathologique. (Hassan T, 2009 ; Monga K, 2010)
Les nouveau-nés à terme étaient plus
touchés par l'ictère néonatal avec 69,7% contre 30,3% pour
les nouveau-nés prématurés. Taoufik BEN avait
également trouvé une prédominance de l'ictère
néonatal pour l'âge gestationnel compris entre 37-41 semaines
d'aménorrhée. Ces résultats se rapprochent de ceux de
KABENGELA KABAMBA en 2015 à Lubumbashi qui avait trouvé 77,87%
des nouveau-nés à terme. (M. Taoufik, 2017 ; KABENGELA, 2015).
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Ceci pourrait être explicité par le fait que
hormis l'immaturité hépatique que présentent les
nouveau-nés, plusieurs autres étiologies seraient à la
base de l'ictère néonatal.
Nous avons répertorié 60,6% des
nouveau-nés ictériques qui étaient issus des grossesses
non suivies. L'étude de BARKAT et ses collaborateurs a rapporté
32 % des nouveau-nés ictériques chez qui leurs mères
n'avaient pas suivi les consultations prénatales. Taoufik ben quant
à lui avait trouvé 53,59% pour les grossesses mal suivies et
20,36% pour les grossesses non suivies. (M. Taoufik, 2017). Bref, les
consultations prénatales sont d'une importance très capitale par
le fait qu'elles permettent un bon suivi des grossesses et préviennent
la survenue de certaines pathologies en période néonatale
à l'instar de l'ictère néonatal.
Notre étude a montré que 54,74% des
nouveau-nés ictériques étaient issus des grossesses avec
notion d'antécédents d'infections génito-urinaires.
Diangienda quant à lui a répertorié 48,08%
d'antécédents d'infections urogénitales au
troisième trimestre de la grossesse. Ceci peut s'expliquer par le fait
que les infections urogénitales au 3ème trimestre favoriseraient
des infections néonatales qui seraient responsables de l'ictère
chez le nouveau-né. (Diangienda M, 2017)
Une proportion de 67,6% des nouveau-nés atteints par
l'ictère néonatal étaient nourris au lait maternel tandis
que 17,1% étaient nourris au lait maternisé. De multiples
études ont démontré au cours des 25 dernières
années une forte association entre l'allaitement maternel et
I'hyperbilirubinemie du nouveau-né. L'étude de Schneider
[Schneider, 1986] met en évidence un risque 3 fois plus important pour
les nouveau-nés recevant un allaitement maternel d'avoir une BT >120
mg/l par rapport aux enfants recevant un allaitement artificiel, et un risque 6
fois plus important d'avoir une BT >150mg/l. L'association de plusieurs
mécanismes (augmentation du cycle entéro hépatique,
diminution de la glucurono-conjugaison) est probablement à l'origine de
l'ictère au lait de mère (Gourley GR,2002).
Dans notre étude, la fièvre avait touché
115 nouveau-nés ictériques et est considérée comme
le signe accompagnateur le plus fréquent, suivi de la pâleur qui
représentait 74 cas. L'étude de Diangienda avait
révélé 25.42% des cas d'ictères qui étaient
associés à la fièvre et 7.20% à la pâleur.
HASSNA TAIRAN par contre avait trouvé les anomalies neurologiques dans
45,7% des cas ; pour MONGA Joséphine, c'était la pâleur qui
prédominait avec 15,7%. Dans notre cadre, la prédominance de la
fièvre et la pâleur peut s'expliquer par la présence des
infections néonatales ainsi que des anémies hémolytiques
qui seraient en majeur partie responsables de la survenue de
l'ictère.
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Nous avons répertorié 3,67% des mères
avec rhésus négatif. Berkoud quant à lui a
enregistré 11% des mères qui étaient du rhésus
négatif lors de son étude au Maroc en 2017. Ceci nous
amène à dire que la proportion de l'ictère néonatal
par incompatibilité rhésus foeto maternel est faible par le fait
que le rhésus négatif représente un pourcentage
très réduit dans la population mondiale. (Berkoud N, 2016)
L'ictère à bilirubine indirecte a
représenté 41,9%. Ces résultats sont inférieurs
à ceux présentés par Diangienda qui avait trouvé
62,29% des cas. Les deux résultats se rallient aux données
épidémiologiques décrites par rapport à la
prédominance de l'ictère à bilirubine non conjuguée
(bourillon A, 2003).
Tous les nouveau-nés ictériques avaient
reçus une antibiothérapie alors que 30,88% des cas avaient
bénéficiés d'une photothérapie. Taoufik lors de son
étude au Maroc avait mentionné 64,1% des photothérapie
réalisées et 54,1% d'antibiothérapie administrées.
Dans notre cadre, l'antibiothérapie se justifie par le fait qu'en-dehors
de l'ictère néonatal, la plupart des nouveau-nés pouvaient
avoir un risque infectieux ou une infection néonatale associée
qui sont des indications d'une antibiothérapie. (M. Taoufik, 2017)
L'issue était favorable dans 71,25% des cas tandis que
23,25% des cas étaient décédés. Taoufik et Berkoud
ont fait mention d'une proportion élevée de guérison, soit
87,8% et 98,46%. (M Taoufik, 2017 ; Berkoud, 2016). Le taux élevé
des décès dans notre étude pourrait s'expliquer par
l'existence d'autres pathologies associées à l'ictère
néonatal, le manque de moyens pour certains nouveau-nés entravant
au fait la mise en place des investigations avancées et
spécialisés.
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