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L'importance de la relation à  l'institution dans la professionnalisation des AUESH: l'AESH référent un acteur essentiel


par Marilyne Louis
Université de Bourgogne - Master sciences de l'éducation - Parcours expertise économique et sociale des systèmes éducatifs 2023
  

Disponible en mode multipage

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Marielle Le Mener

LOUIS (TILLET) Marilyne N° étudiant : 22114392

 
 

UNIVERSITÉ DE BOURGOGNE EAD - INSPE

2022 - 2023

Mémoire de Recherche

L'importance de la relation à l'institution
dans la professionnalisation des AESH :
L'AESH Référent un acteur essentiel

Master 2 Education et Formation

Directrice de recherche :

Remerciements

Cette recherche n'aurait jamais vu le jour si mon précédant chef d'établissement ne m'avait pas incitée à reprendre mes études et je ne peux que le remercier d'avoir repéré chez moi cet intérêt pour les sciences de l'Éducation.

Mais je tiens vraiment à exprimer ma gratitude à l'actuelle principale pour son soutien sans faille, son implication dans l'école inclusive, sa bienveillance et sa gestion très humaine des AESH du PIAL ainsi qu'à l`enseignante spécialisée avec qui je collabore depuis tant d'années.

Un grand merci à tous les AESH qui ont participé et aux chefs d'établissements qui leur ont transmis le questionnaire, sans eux, pas de données à analyser, aux équipes pédagogiques et aux parents pour les échanges, aux élèves pour tout ce qu'ils m'apportent depuis quinze ans.

Je remercie également ma directrice de mémoire, madame Le Mener pour ses précieux conseils et son suivi sur ces deux années (mais aussi pour sa gentillesse et son optimisme qui ont su me rassurer et m'ôter certains doutes).

Enfin je n'aurais pas pu réaliser cette étude sans l'amour de mon mari qui a dû supporter toute mon anxiété au quotidien, encore pardon et celui de ma fille qui reste ma motivation première.

Résumé : Cette étude s'attache à déterminer les éléments nécessaires mais aussi les freins à la professionnalisation des AESH. À travers d'une part une recherche action sur le terrain et d'autre part une enquête par questionnaire auprès des AESH de l'académie de Toulouse, les résultats soulignent l'importance de la qualité des relations AESH-Institution et le rôle de l'accompagnement de l'AESH référent dans ces relations et ainsi dans la reconnaissance professionnelle ressentie par les AESH permettant leur professionnalisation.

Abstract :This study aims to determine the necessary elements but also the obstacles to the professionalization of AESH. Through on the one hand an action research in the field and on the other hand a questionnaire survey among the AESH of the Toulouse academy, the results underline the importance of the quality of the AESH-Institution relations and the role of the support of the AESH Referent in these relationships and thus in the professional recognition felt by the AESH allowing their professionalization.

Table des matières

Introduction 5

Partie1 : éléments théoriques connus 9

I. La professionnalisation 9

1. Définir et préciser l'objet de l'étude 9

2. Les niveaux de professionnalisation 13

3. Les trois catégories de professionnalisation d'après Demazière (2009) 14

II. L'accompagnement: l'épine dorsale des métiers adressés à autrui 17

1. Historique et principes 17

2. Accompagnement collectif et collectif accompagnant 19

III. Les Accompagnants d'Élèves en Situation de Handicap : 21

1. Des auxiliaires d`intégration scolaire aux AESH : 21

2. Quel métier pour quelle nomenclature 25

3. Un AESH ou une AESH 7 26

4. AESH : un métier pluriel 27

5. Des procédures de recrutement variées : 30

IV. Le Pôle Inclusif d'Accompagnement Localisé ou PIAL 33

1

1. Les apports du PIAL : des divergences d'opinions marquées 36

a.

2

Le point de vue des syndicats : 36

b. Le point de vue du ministère 39

c. Le point de vue de l'AESH : nécessité d'une pré-enquête 39

d. Le questionnaire de la pré-enquête : 40

12. En conclusion de cet état des lieux: le Rapport 2022 sur la scolarisation des

élèves en situation de handicap 43

a. Sur le plan administratif : 44

b. Sur le plan de l'accès à l'emploi par les individus : 44

c. Sur le plan de la fonction elle-même : 45

d. Sur le plan de l'identité professionnelle: 46

V. Questions, hypothèse, problématique 48

Partie 2 : Cadre Méthodologique 50

I. Nature de la recherche : 50

II. Éthique de la recherche : 50

III. Axes méthodologiques : 51

IV. Le PIAL comme terrain de recherche 52

V. Les étapes 52

VI. Démarche de vérification des hypothèses : 54

a. Vérification de l'hypothèse 1 : 54

b. Vérification de l'hypothèse 2 : 55

c. Vérification de l'hypothèse 3 : 55

3

VII. Résultats et discussions 56

1. Les résultats de la recherche action, vérification de l'hypothèse 1 : 56

2. Les prémices d'une amélioration : vérification de la deuxième hypothèse (résultats

en Annexe 9): 60

a. La première est qu'une relation satisfaisante est supportée par un contact

agréable 61

b. Le mode de communication a une influence sur la qualité des relations (H2) 62

c. L'ancienneté a une influence sur la quantité de satisfaction estimée par les

AESH au sujet des relations Institution-AESH (H3) 63

d. L'envoi du guide AESH à une influence sur la qualité des relations (H4) 63

3. L'apport de la mission d'AESH référent, vérification de la troisième

hypothèse (résultats en Annexes 10): 64

a. Les AESH qui ont rencontré le référent estiment que sa mission améliore les

rapports à l'institution (H5) 64

b. Les AESH qui ont contacté le référent estiment que sa mission améliore les

rapports à l'institution (H6) 65

c. Si le référent apporte des réponses sa mission les AESH trouve que sa mission

améliore les rapports à l'institution (H7) 66

d. Un contact agréable avec le référent augmente l'accord avec le fait qu'il

améliore les rapports à l'institution (H8) 66

e. Un contact agréable influence l'apport de réponse (H9) 66

4. Pour aller plus loin : 67

a. En cas de difficulté ou de questionnement vers qui se tournent les AESH 68

b. Ce que souhaitent les AESH en matière d'accompagnement 69

VIII. Les pistes à retenir : 71

Conclusion 73

Glossaire 76

4

Bibliographie 78

Annexes 84

Annexe 1 référentiel AESH 85

Annexe 2 Extrait du guide Qualinclus 85

Annexe 3 Fiche de poste aesh référent 87

Annexe 4 Questionnaire de rentrée (nom de variable entre parenthèse) 88

Annexe 5 Message de présentation 90

Annexe 6 extrait du journal de bord 91

Annexe 7 CR des actionsMarilyne Louis AESH Référente PIAL 92

Annexe 8 CR atelier échange AESH-Institution 10 JUIN 93

Annexes 9 statistiques Résultats questionnaires vérification de la deuxième

hypothèse 94

Annexe 10 statistiques résultats questionnaire Vérification de la troisième

hypothèse 95

Annexe 10: réponses à la question « que peut faire le référent pour améliorer

son accompagnement ?»(2 premières pages en exemple) 98

5

Introduction

L'école inclusive est désormais omniprésente dans les politiques éducatives ce qui témoigne de l'intérêt et des enjeux forts qui s'en dégagent pour le pays. La scolarisation des élèves en situation de handicap a induit il y a quelques années l'apparition de nouveaux acteurs: leurs accompagnants. Depuis les auxiliaires d'intégration scolaire dans les années 80, jusqu'aux accompagnants d'élèves1 en situation de handicap aujourd'hui, une profession tente de se construire peu à peu, d'émerger et de s'ancrer dans le paysage de l'école et ce malgré les variations incessantes de statuts, de conditions d'embauche, de fiches de poste et de cadre loi auxquelles s'ajoute la précarité des contrats.

La circulaire de rentrée 2022 titre « une école engagée pour l'excellence, l'égalité et le bien-être » ; dans le volet sur l'égalité, paragraphe « école pleinement inclusive », il est mentionné : « De même, la situation des accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) ne peut rester en l'état : la poursuite de leur revalorisation, mais aussi la possibilité effective pour celles et ceux qui le souhaitent de travailler à temps complet, sur temps scolaire ou périscolaire, seront au coeur des travaux de l'année à venir. »

L'institution, par ces mots, semble avoir pris la mesure des difficultés rencontrées par les AESH. Mais qu'en est-il vraiment? Que signifie travailler à temps complet dans notre école quand les temps pleins enseignants sont sur 24h voire 18h dans le secondaire. Les missions sont difficiles, délicates et souvent éprouvantes.

Contrainte par l'explosion des notifications de besoin d'accompagnants d'élèves en situation de handicap, l'institution démontre sa volonté d'aller vers une professionnalisation de ces accompagnants, c'est ce qu'elle avance dans les pages qui leur sont dédiées sur www.educ.gouv.fr : dans son programme pour « l'école de la confiance » le ministre de l'éducation Jean-Michel Blanquer a mis en place la généralisation des Pôles Inclusifs d'Ac-compagnement Localisés (PIAL) dans le but de faciliter et d'optimiser la gestion humaine et d'apporter flexibilité et efficacité aux accompagnements. Cette vision très positive de cette évolution ne semble pas du tout correspondre à la réalité sur le terrain.

1 Actuellement le choix du pluriel pour le mot élève s'impose car les accompagnants ne suivant qu'un seul élève font figure aujourd'hui d'exception (voir résultats enquête)

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Un premier questionnement sur l'efficience de cette professionnalisation émerge et le besoin de générer des données se fait sentir vu le manque d'études sur ce trop récent sujet.

Ce travail de recherche souhaite s'intéresser à la professionnalisation des AESH : avancées, moyens, obstacles, buts... L'étude nait d'une longue expérience d'accompa-gnant couplée à une forte envie de comprendre et d'analyser les mécanismes qui amènent une profession émergente à s'ancrer dans le paysage institutionnel ; elle compte s'interroger sur certains obstacles à la professionnalisation des AESH mais s'intéresser aussi aux leviers sur lesquels l'institution peut s'appuyer pour améliorer la situation.

Elle s'inscrit notamment dans la continuité de l'étude de Marie Sobraquès « la professionnalisation des AESH » qui mettait en évidence les obstacles à cette professionnalisation, à l'intérieur de la classe, dans les activités des AESH et dans les interactions avec les enseignants et les élèves. Nous nous intéresserons ici à d'autre formes de professionnalisation.

Dans la continuité aussi de celle de Jérôme Mouillé: « Dynamiques identitaires des accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) en voie de professionnalisation » ce qui nous permettra d'avoir une vision plus récente de la professionnalisation des AESH ; l'auteur y avance dans sa conclusion : « Cette préconisation (de professionnalisation) s'inscrit dans une redéfinition de la fonction qui semble bientôt aboutir comme la conférence nationale du handicap du 19 mai 2016 en fait mention. Il n'y aurait d'ici cinq ans, que des AESH professionnels, les EVSH2 actuels étant en cours de transfert. » Nous sommes en 2022 et l'état de professionnalisation des AESH ne s'est pas réellement amélioré puisque la majorité demeurent dans des situations précaires (peu de CDI, des CDD de faibles quotités dans la majeure partie des cas).

Ce travail de recherche se penchera davantage sur d'autres objets de professionnalisation que les savoirs et les activités: La professionnalisation du groupe et des individus.

2 EVSH : emploi de vie scolaire à l'accompagnement des élèves handicapés

7

Dans ce but une première partie se consacrera à la notion même de professionnalisation et aux concepts qui en émanent, en s'appuyant sur certaines disciplines comme la sociologie des professions, l'analyse et la psychologie du travail. De même il sera judicieux d'identifier les obstacles à cette professionnalisation mais aussi les éléments susceptibles de la catalyser.

Dans la progression de l'accompagnement des AESH, avec la récente généralisation des PIAL, apparaissent les AESH référents. Quel(s) rôle(s) ont- ils à jouer dans ce processus de professionnalisation? Leur mission est d'accompagner leurs pairs, d'un accompagnement d'élèves ils passent à un accompagnement professionnel. La transition n'est pas simple et la manière dont ils vont pouvoir établir cette nouvelle relation, en adoptant une éthique professionnelle particulière et indispensable constituent le fondement de notre intérêt dans cette recherche. L'étude s'attachera à montrer les possibles et identifier les outils sur lesquels ces référents pourront s'appuyer pour améliorer la condition des accompagnants en décrivant la manière dont ils réalisent leur mission et en soulignant les améliorations qu'ils impulsent mais aussi les obstacles rencontrés. Cet accompagnement sera directement mis en lien avec la reconnaissance professionnelle par la revue de littérature. Un focus sur ce concept semble essentiel car il renvoie à une double lecture puisque les AESH sont eux-mêmes des accompagnants parmi lesquels au sein d'un PIAL un sera recruté pour être l'accompagnant de ses pairs.

Dans un deuxième temps, un état des lieux sur la situation des AESH en particulier depuis la mise en place des PIAL (pôle inclusif d'accompagnement localisé qu'il faudra préalablement présenter) sera d'établi ; comme il existe peu d'études sur le sujet (ce manque s'expliquant dans l'émergence de la profession) la revue littéraire sera complétée par une pré-enquête auprès d'AESH visant à comparer la vision institutionnelle de l'état de cette professionnalisation à celle des principaux concernés : les AESH eux-mêmes.

Des liens seront faits entre les éléments théoriques de la première partie et les constats faits dans la seconde afin de pouvoir présenter des hypothèses à vérifier, ainsi que les éléments de la problématique qui étaieront la recherche. Cette dernière sera ensuite présentée au travers du terrain choisi et de la méthodologie programmée : elle se déroule sur deux pans: une recherche action par le prisme d'une mission d'AESH référent et une enquête par questionnaire à l'échelle académique.

8

Les constats vont mettre à jour le décalage entre la vision de l'institution et le quotidien des AESH. Le but n'est pas de décrédibiliser les PIAL, qui au demeurant si les moyens nécessaires y sont réellement alloués peuvent devenir un outil efficace dans la gestion des ressources humaines, mais plutôt d'amener des pistes de réflexion afin d'ap-porter des éléments concrets de la situation ainsi que des données susceptibles d'étayer les politiques publiques.

9

Partie1 : éléments théoriques connus

I.

La professionnalisation

1. Définir et préciser l'objet de l'étude

Sur un axe sémantique la racine « profession » renvoie dans un premier sens à « une occupation dont on peut tirer ses moyens d'existence » (Dictionnaire Le Robert) ce qui ajoute une connotation positive dans une société pour laquelle le travail reste un pilier. Cette valeur ajoutée s'intensifie dans un second sens: « Métier qui à un certain prestige social ou intellectuel » (toujours selon Le Robert). Pour préciser, d'après Dubar (1998), la profession suggère l'idée d'une activité plus cérébrale que le métier qui resterait principalement manuel. Elle renvoie à un groupe professionnel dont les membres partagent une identité professionnelle, des savoirs, et bénéficient de reconnaissance professionnelle de la part des institutions concernées, de la communauté et de leurs supérieurs.

Ce radical de profession est prolongé par le suffixe (-alisation) qui traduit un sens de processus, celui par lequel l'occupation devient profession. Le terme apparaît fin XIXème dans des groupes sociaux et devient il y a une trentaine d'années, une réelle préoccupation en France.

Pour le sociologue Richard Wittorski la professionnalisation émane d'une intention des organisations visant à apporter de la flexibilité dans les activités de travail et des compétences aux individus, et en ce qui concerne l'école «Les institutions éducatives se trouvent aujourd'hui et depuis un certains temps dans « la nécessité » de professionnaliser » (Wittorski R., 2008). L'explosion des besoins en accompagnants d'élèves en situation de handicap dans la logique de l'école inclusive amène l'Éducation Nationale à cette injonction de professionnalisation ; d'une logique de résultat nous sommes passés à une logique de rendement, l'école n'échappe en rien à ce changement de direction.

10

Au sujet de la professionnalisation, historiquement nous pouvons différencier ces points de vue:

· une première approche anglo-saxonne, de la sociologie des professions, fonctionnaliste, voit la constitution de la profession comme une nécessité pour répondre à un besoin de service, dans une direction structurante plutôt libérale (Parsons,1937). Aux États-Unis dans les années 60, cette idée fait son chemin en s'appuyant sur des savoirs théoriques, sanctionnés par un diplôme garantissant une certaine qualité du service (comme les juristes, les médecins,...). Cette description conduit à un idéal type limitant le nombre des professions; ainsi les enseignants, les travailleurs sociaux, les métiers adressés à autrui se verront restreints au terme de « semi-profession » (Etzioni, 1969), ce qui nous amène à ne pas retenir cette position pour cette étude. Cette vision va trouver des détracteurs de part sa définition trop restrictive.

· de leur côté les adhérents du courant interactionniste comme Hugues parlent de pluralité des identités professionnelles au sein d'un même groupe. L'intérêt est ici plus de comprendre comment le groupe essaie d'élever son occupation au statut de profession. La professionnalisation tient au travail de l'acteur collectif permettant la différenciation entre ces groupes et apportant autonomie et expertise au professionnel. Ce processus se réalise au travers de l'activité et dans les interactions avec les pairs. La professionnalisation devient ici un fait social, une transaction et se décrit au travers de parcours individuels et collectifs.

Parmi les quatre idées défendues par l'approche interactionniste nous retiendrons pour notre étude les deux suivantes : « 1 : Les processus biographiques et les mécanismes d'interaction sont dans une relation d'interdépendance. La dynamique d'un groupe professionnel dépend des trajectoires biographiques de ses membres, elles-mêmes influencées par les interactions existant entre eux et avec l'environnement. Et 2 : Les groupes professionnels cherchent à se faire reconnaître par leurs partenaires en développant des rhétoriques professionnelles et en recherchant des protections légales, tous aspirent à obtenir un statut protecteur.» (Wittorski .R, 2008).

· les travaux français préféreront la description multiforme de la professionnalisation à celle de l'idéal type trop limité des anglo-saxons. En France la société ne correspond pas

11

au modèle anglo-saxon, l'état tient une position beaucoup plus centrale. Nous considérons la professionnalisation comme multidimensionnelle, suivant des étapes situées dans le temps. En effet, les travaux de Bourdoncle (2000) nous amènent à définir cinq objets de professionnalisation (Wittorski 2008) :

« (1) la professionnalisation de l'activité. C'est lorsque l'activité n'est plus exercée de façon gratuite mais de façon rémunérée et à titre principal. C'est également faire en sorte qu'elle s'enseigne à l'université, cela suppose que les individus partageant la même activité explicitent et formalisent des savoirs qui seront enseignés dans des cursus universitaires. Dans ce sens, la professionnalisation d'une activité passe par «l'universitarisation de sa formation professionnelle » ;

(2) la professionnalisation du groupe exerçant l'activité. Celle-ci passe notamment par la création d'une association professionnelle, d'un code de déontologie et par une intervention de nature politique de manière à obtenir un droit unique à exercer l'activité (Dubar, 1991) ;

(3) la professionnalisation des savoirs. Les savoirs professionnels ont tendance à être abstraits, organisés et validés selon un critère d'efficacité et de légitimité ;

(4) la professionnalisation des personnes exerçant l'activité. Il s'agit d'un processus d'ac-quisition de savoirs et de compétences professionnelles en situation réelle (Bourdoncle, 1991, parle à cet endroit de « développement professionnel » entendu comme le processus d'amélioration des savoirs et capacités) (Dubar, 1991) et de construction d'une identité. Cela correspond à une dynamique de socialisation professionnelle ;

(5) la professionnalisation de la formation. Il s'agit de construire la formation de manière à ce qu'elle rende les individus capables d'exercer une activité économique déterminée. »

Bourdoncle nous montre donc que la notion de professionnalisation est fortement liée à celle de développement professionnel3 et pour reprendre Wittorski (2008) au sujet de Le Boterf (2007) : « la professionnalisation est au carrefour du sujet (son histoire et sa socialisation), des situations professionnelles qu'il a rencontrées et des situations et parcours de formation qu'il a suivis. Selon lui, l'itinéraire de professionnalisation d'un individu (relevant d'une logique de «navigation professionnelle ») correspond à la rencontre de

3 Développement professionnel : transformations individuelles et collectives des compétences et de composantes identitaires mobilisées ou susceptibles d'être mobilisées dans des situations professionnelles » (Barbier, Chaix et Demailly, 1994 ; Beckers 2007). C'est une des définition proposée, le concept ne semblant pas stabilisé.

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situations variées (au delà des seules formations « en face-à-face ») qui constituent autant d'espaces dans lesquels le sujet déploie une activité propice à son développement ».

Ce concept de développement dans l'activité de travail, de développement professionnel, est de plus en plus soutenu par la notion de compétences4 : « le développement professionnel se réalise par une incorporation croissante des compétences à l'action et par leur hiérarchisation » (Wittorski , 2008). Leplat (2001) parle de compétences incorporées, « S'agissant des apprentissages développés dans les situations de travail, une des conceptions dominantes de l'analyse du travail consiste à dire que l'on apprend d'abord des « compétences incorporées » soit par imprégnation, soit par l'action, soit de façon contrôlée ». L'acteur va cumuler des expériences en complément des notions qu'une formation lui apporte et ainsi acquérir de plus en plus de compétences. La professionnalisation des savoirs et de l'activité formalise ces compétences en référentiels ou en socle. L'organisation doit apporter ce cadre à l'acteur afin qu'il fixe ses savoirs faire.

La professionnalisation peut aussi se voir comme la construction d'une rhétorique (Tardif et Lessar 2000) par le groupe. Elle est corrélée à une construction identitaire ce qui rejoint le point 4 ci-dessus et cette fabrication d'identité est elle-même fortement liée à la notion non seulement de reconnaissance par les pairs des compétences acquises et de l'activité produite mais aussi de la reconnaissance de l'individu en tant que professionnel par l'organisation (cette dernière est identifiée comme élément de notre question de départ). « peut-être est-il plus approprié de concevoir la professionnalisation essentiellement comme une rhétorique, un discours que produit et diffuse un groupe occupationnel dans sa lutte constante pour l'autonomie et la reconnaissance d'une pratique qu'il cherche à maintenir et à contrôler » (Tardif et Lessard, 2000 p.99).

Ainsi nous pouvons prendre en compte la définition de Wittorski pour qui il existe trois approches de la professionnalisation (celle des individus, celle des activités et enfin celle des organisations): la professionnalisation est « une intention (du côté de l'organisa-tion) de « mise en mouvement » des sujets dans les systèmes de travail par la proposition

4 Compétence définie par Bourdoncle (2000) comme : » la capacité d'accomplir une tâche déterminée dans une situation donnée. La compétence renvoie plus à l'action avec sa finalité et son efficacité qu'à la connaissance, qu'elle mobilise, mais sans s'y réduire.

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de dispositifs particuliers, traduisant une offre de professionnalisation ; un processus de développement de process d'action (côté individu ou groupe) dans ces dispositifs, assorti souvent d'une demande, émanant des sujets, de reconnaissance par l'organisation ; une transaction (individu et organisation) en vue de l'attribution d'une professionnalité à l'indi-vidu à partir des process d'action développés. » (Wittorski, 2008)

Wittorski a mené de nombreux travaux sur la professionnalisation qu'il aborde soit par une entrée sociologique avec la constitution de nouvelles professions (processus de négociations par des groupes sociaux), soit à travers la psychologie au regard de la socialisation de l'être dans l'activité de travail et dans les interactions avec cet environnement (processus de formation). Les deux entrées conviennent à cette recherche d'autant plus qu'il s'agit d'une profession en construction. Il est aussi possible de s'intéresser à des niveaux de compréhension du processus.

2. Les niveaux de professionnalisation

L'approche par les niveaux de professionnalisation peut compléter ce que nous venons de voir. En effet Jean Clénet (2005) et Pascal Roquet (2012) s'attachent à trois niveaux de compréhension : macro, méso et micro.

Au niveau macro: la construction d'une profession s'échelonne dans le temps et devient donc un processus historique avec ses progrès, mais aussi ses piétinements. Pour Roquet les éléments apportés par l'historicité du processus sont remarquables et aident à sa compréhension car la professionnalisation est dynamique et sans cesse en évolution.

Dans la fabrication de la profession l'évolution des systèmes de formation montre un éventail de modes sans cesse renouvelé: les apports des outils numériques, l'alter-nance et même les cursus universitaires se modifient. C'est dans ce niveau que se comprend cette diversité: filières, cursus, carrières représentent autant de segments professionnels, avec des objectifs de modèles revisités eux aussi par l'ingénierie.

Ce niveau sera une bonne entrée dans la compréhension de l'évolution de l'accom-

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pagnement scolaire du handicap car la profession a connu de nombreux bouleversements dans son historique et cela participe à sa difficulté à émerger et se fixer comme profession à part entière.

Au niveau méso (ce mot vient du grec et signifie milieu): ici nous allons nous intéresser au contexte dans lequel se construit la profession. Il s'inscrit dans un mouvement historique (macro) qui se prolonge dans les effets de l'environnement. Il s'agira d'expliquer le phénomène par les facteurs politiques, géographiques, économiques et sociaux qui dessinent la profession. Le niveau méso se situe dans les contextes formatifs, il se traduit dans les transactions de l'individu avec ce milieu qui l'amènent à l'autonomie dans son activité.

En ce qui concerne les AESH, ce milieu existe au travers de certains dispositifs de formation, dans le volume de 60 heures de formation obligatoire à l'entrée des contrats mais aussi dans l'ensemble des contraintes et directives données par le cadre loi. C'est la socialisation des acteurs qui se joue ici, leur amenant les codes et les valeurs liés à la profession.

Le niveau micro se comprend dans les parcours biographiques des individus. Ces parcours, faits de ruptures, de continuité, d'orientation, de choix façonnent la professionnalisation de chacun de manière très individuelle; ainsi dans les groupes professionnels formés, comme dans ceux encore en constitution, il existe une hétérogénéité évidente entre les personnes qui les constituent.

Cette diversité participe également à la constitution du groupe et intervient aussi dans la construction de l'identité professionnelle de chacun, au travers des interactions au sein même du groupe: les différents profils auxquels les acteurs s'identifient (décisionnaire, médiateur, passif...) influencent leurs choix, leurs postures et orientent aussi leur professionnalisation. Ces processus s'identifient dans les continuités et discontinuités de la formation tout au long de la vie.

3. Les trois catégories de professionnalisation d'après Dema-zière (2009)

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Pour Demazière il est impossible de décrire de manière universelle ce qui n'est pas professionnalisé (amateurisme, bénévolat, non qualifié...). Et pour lui cela implique une diversité catégorielle de ce qui l'est:

- une première catégorie politique s'impose à nous puisque décidée par l'institution au travers de la mise en place de politiques publiques. L'encouragement à la professionnalisation par les pouvoirs publics a pour cible la normalisation de certaines activités pour répondre à de nouveaux besoins de plus en plus conséquents. La finalité est le développement de l'emploi. Elle s'inscrit dans un niveau macro, car elle dépend des besoins qui évoluent dans la chronologie.

- une deuxième catégorie plus centrée sur l'individu, niveau micro, peut être qualifiée de culturelle ou identitaire : elle représente la construction du professionnel qui cumule les expériences et s'oriente en fonction de ces dernières mais aussi de ses propres valeurs. Dans cette catégorie la notion d'engagement est importante car elle va caractériser l'implication de l'individu, et elle reste aussi sujette à la reconnaissance par les pairs et l'institution.

- enfin Demazière parle de catégorie gestionnaire ou managériale ; elle est générée par l'injonction institutionnelle et fournit le cadre et les contraintes à tenir; Elle façonne donc à sa manière une professionnalisation au nom de la modernisation, par des injonctions de rendements par exemple.

Il semble donc réaliste de mettre en lien les niveaux (Clénét, Roquet), les approches (Wittorski) et les catégories (Demazière) de la professionnalisation illustrant son aspect hétéroclite et polysémique. Pour faire un point sur ce qui a été vu nous pouvons avancer que la professionnalisation est un processus qui s'inscrit et évolue dans le temps, qui dépend du contexte et de la volonté institutionnelle et qui est multiforme au sein de même groupe car les caractéristiques individuelles (psychologiques, physiques et biographiques) y entrent en jeu de manière forte. Il n'y a donc pas un mais des processus de professionnalisation très diversifiés dépendant d'un espace (temps-contexte) et des caractères de chaque individu.

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Pour clore cette partie sur la professionnalisation nous retiendrons quelques points essentiels à sa réalisation: l'intention doit émaner de l'organisation, elle découle en général d'une nécessité de régulation sociale. L'organisation doit fournir aux acteurs le cadre institutionnel (législation, statuts), une formation efficace et une reconnaissance. Cette reconnaissance implique la création d'un espace-temps permettant le dialogue entre l'ins-titution et l'institué mais aussi et surtout l'échange entre les institués eux-même: dans le cadre de cette recherche l'accompagnement par l'AESH référent semble être un vecteur, un support de cette espace-temps d'échange.

« Autrement dit, la professionnalisation relève de l'organisation, de l'institution, du tiers qui prescrit et évalue et ainsi « fabrique » les compétences. Ici l'identité « prescrite » puis «reconnue/attribuée » est en jeu » (Jorro et Wittorski, 2013).

« Les situations de formation professionnalisante peuvent être considérées comme formelles et organisées, dans la mesure où elles sont institutionnalisées dans le cadre d'un dispositif. Elles sont décrites dans des référentiels, sous la forme de savoirs prescrits et/ou de compétences désignées, voire attendues. » (MAUBANT, 2011)

Le groupe professionnel sera ainsi capable de construire une identité façonnée et partagée par les acteurs. Mais l'acteur par son engagement et par son profil biographique influence aussi le processus de professionnalisation. La notion d'accompagnement est mue par l'engagement puisque l'action est volontaire et altruiste. Cette notion nécessite donc d'être étudier plus finement dans le paragraphe qui suit.

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II.

 

L'accompagnement : l'épine dorsale des métiers adressés à autrui

1. Historique et principes

Il faut s'intéresser au mot compagnon pour retrouver l'étymologie de ce terme: du latin com et panis, « celui avec qui on partage le pain ». D'après le centre national des ressources textuelles et lexicales, les origines du mot accompagnement remontent au XIIème siècle avec le sens de contrat de pariage (partage de seigneurie), puis en 1539 «suite, ensemble des gens qui accompagnent un personnage » (R. Estienne, Dict. françois-lat., p. 6). C'est à la fin du XVIIème qu'il adopte l'orthographe que nous lui connaissons aujourd'hui, dans le domaine musical (ce que fait celui ou ceux qui accompagnent le chant), c'est ce sens là que l'on retrouve comme sens premier dans les vieilles éditions des encyclopédies. En cuisine l'accompagnement est ce qui va avec l'élément principal de l'assiette (les légumes accompagnent la viande...).

Historiquement ce mot a ainsi pris plusieurs sens et l'accompagnement de la personne va prendre différentes formes de nos jours (coaching, tutorat, counselling, mentoring...).

Pour Ardoino (2000) l'accompagnement s'étend dans plusieurs domaines: l'éduca-tion, la formation tout au long de la vie, le sport, le milieu médical, les instances juridiques et sociales, les coopérations internationales... Il se comprend dans une temporalité durée, sur un espace situé (Ardoino parle de cheminement commun, de bout de route). Il est primordial de garder à l'esprit cette notion de durée d'accompagnement et d'espace-temps car quel que soit l'accompagnement il doit à un moment prendre fin, c'est même l'objectif premier: l'accompagnant accompagne l'accompagné jusqu'à ce qu'il soit autonome et n'en ait plus besoin; il nécessite une relation subjective et interactive entre des personnes qui adoptent une position éthique et un système de valeur. Ardoino le définit comme paradigme, reconnaissant l'étendue et la diversité des champs dans lesquels il s'exerce. Pineau (1998) le rejoint en abordant trois filets de sens: une relation de partage, un mouvement vers une parité de relation et une durée alors que Roberge (2003) ou Le Bouëdec (2007) y voient un art qui prend corps dans « une question de position relationnelle, de

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valeurs et d'éthiques », et « le fruit de l'expérience ».

Pour Maela Paul (2009) « l'accompagnement...concerne deux personnes de statut inégal mais qui néanmoins, vont devoir fonctionner au sein d'une relation conjuguant disparités des places et parité relationnelle...Il s'agit bien d'être avec et d'aller vers ». Elle définit cinq dimensions: une posture éthique, une posture de non savoir, une posture de dialogue, une posture d'écoute et une posture émancipatrice ce qui correspond bien aux trois concept clefs: l'individualisation, l'autonomisation et la socialisation qu'elle relie aux trois modèles: thérapeutique (ne pas nuire à la personne, ne pas s'y substituer), maïeutique (aider les hommes à s'accoucher d'eux-mêmes) et initiatique (l'accompagné passe du statut passif à actif dans et pour sa communauté).

Nous préférons le point de vue de Paul à celui de Boutinet qui distingue deux dimensions: l'accompagnement-visée et l'accompagnement-maintien. En effet nous pensons que ces deux formes sont indissociables dans le processus d'accompagnement. De plus nombreux auteurs de la tradition estiment la relation asymétrique et la figure de l'ac-compagnant expert nécessaire où l'accompagné reçoit de l'extérieur (l'accompagnant) les lois et les codes pour améliorer sa conduite; c'est une situation d'hétéronomie. Aujour-d'hui ce que l'on voit émergé c'est que l'accompagnant établit une relation avec l'accom-pagné afin qu'il trouve en lui-même ce qu'il doit faire et être: c'est une situation d'autonomie.

Ce que confirme Roquet (2009) : « Dans le paradigme de l'accompagnement, seul le sujet animé par un projet sait ce qui vaut pour lui, et le construit chemin faisant. L'impli-cation de l'accompagnant est donc tout autre : son rôle est de comprendre l'autre, les significations qu'il donne à sa situation, les motivations qui l'animent et les intentions qu'il vise ».

À ce sujet Le Bouëdec (2007) avance que les qualités humaines nécessaires à construire cette parité de relation ne se trouvent dans aucune formation universitaire. La posture de l'accompagnateur a donc changé car la société a compris que l'individu lors-qu'il participe activement à sa construction identitaire et professionnelle adopte des attitudes lui permettant de recevoir, de transmettre, d'échanger bien plus positivement que lorsqu'il subit une aide externe surplombante.

Pour Tardif (2012) c'est un virage paradigmatique: nous sommes passés de pratiques à l'institué (verticalité de la hiérarchie, dialogue polarisé expert/non expert) à des pratiques instituantes (coopération, agir ensemble, horizontalité du travail entre pairs).

Après avoir aborder les postures nous pouvons parler des processus de l'accompa-

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gnement (puisqu'il se situe dans une temporalité). Denoyel (2007) distingue trois niveaux: « identifier la complémentarité des acteurs, assumer/accepter la réciprocité réflexive et clarifier les mutualités coopératives » mais Boutinet lui s'appuie sur quatre temps: le diagnostic, l'élaboration du projet, sa mise en oeuvre (pour laquelle il parle de cogestion de la démarche par l'accompagnant et l'accompagné) puis son évaluation. Il y a donc bien plusieurs temps qu'il sera nécessaire de bien identifier pour toute démarche.

2. Accompagnement collectif et collectif accompagnant

À ce stade, nous devons nous attarder sur l'accompagnement collectif qui correspond aussi à la mission de l'AESH référent. Le but est de créer cet espace temps, ce lieu de socialisation et d'émancipation qui va prendre sens dans le dialogue entre pairs, le partage et l'échange d'expérience: le référent, en médiateur, devient l'interface entre les AESH et l'institution, navigant entre l'animation du groupe en incitant dialogue participation et l'accompagnement de l'individu. Cette médiation est capitale car l'injonction de professionnalisation par l'institution génère de la résistance chez les accompagnés. L'accom-pagnant doit faire preuve de réflexivité, accepter l'autre, lui montrer qu'il peut faire confiance, que le but est le changement, l'interactivité créatrice. L'accompagné lui doit pouvoir faire ses choix et cela nécessite donc une part d'autonomie au tout départ de la relation d'accompagnement. Cette interactivité subjective et créatrice ne peut se développer que dans le cadre d'une éthique qui permet la reconnaissance des compétences de tous. Cette éthique va orienter les actions, ce n'est pas quelque chose que l'on rajoute, c'est l'essence même de la relation d'accompagnement, car sans étique les dominants prennent le pouvoir. Sur le modèle de la théorie de l'action conjointe en didactique (TACD) de Sensevy (2011), le collectif pourra se structurer dans une relation horizontale : l'accom-pagnement collectif devient collectif accompagnant.

Nous venons de voir que l'accompagnement repose sur trois piliers: la création d'un tiers lieu, un espace-temps d'échange et de dialogue dans un cadre institutionnel, l'in-teractivité subjective des accompagnés et accompagnants, et une éthique qui guidera les individu vers un changement de pratiques.

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Dans cette diversité de principe théorique et social nous trouverons des critères à faire correspondre au cas particulier des AESH, il est donc nécessaire de présenter maintenant ces derniers.

21

III.

Les Accompagnants d'Élèves en Situation de Handicap :

L'accompagnement scolaire du handicap poursuit un chemin laborieux car trop dépendant du nombre de politiques successives, souvent contradictoires, dont le pilotage est sous la direction d'entités différentes (famille, association, institutions,...), qui n'ont pas toujours les mêmes objectifs (égalité, justice, équité, bien être, stabilité du tissu social...). Un historique s'impose car la biographie de cette profession (en devenir) apportera une compréhension à la situation actuelle.

1. Des auxiliaires d`intégration scolaire aux AESH:

Pendant des siècles les enfants différents (le mot handicap n'est sorti du lexique du jeu et du sport pour entrer dans le langage médical que vers 1950) étaient soit relégués au fond de la classe affublés d'étiquettes très négatives (débile mental, attardé, fou...) soit cloîtrés dans les familles qui ressentaient trop de honte pour envoyer leur enfant parmi les autres. Aujourd'hui l'inclusion scolaire en milieu ordinaire fait partie intégrante des politiques éducatives mais cela s'est fait au prix de grands bouleversements culturels et structurels.

La première impulsion, pas la moindre, se matérialise dans la loi d'orientation du 30 juin 1975 : « Les enfants et les adolescents handicapés sont soumis à l'obligation éducative. Ils satisfont à cette obligation en recevant soit une éducation ordinaire, soit, à défaut, une éducation spéciale, déterminée en fonction des besoins particuliers de chacun d'eux par la CDES5 et associant des actions pédagogiques, sociales, médicales et paramédicales. ». Les lignes bougent enfin et l'injonction d'obligation éducative ajoutée à la pression des associations de parents d'élèves amènent à l'apparition des auxiliaires

5 Commission départementale de l'éducation spéciale

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d'intégration scolaire (AIS). Les contrats établis restent précaires, ce sont des contrats d'insertion type service civil volontaire, objecteur de conscience, TUC6, CES7, CEC8.

Dans un deuxième temps la circulaire du 11 juin 2003 relative aux assistants d'édu-cation dévoile au titre II les dispositions spécifiques aux assistants d'éducation exerçant les fonctions d'auxiliaires de vie scolaire (AVS) pour l'intégration individualisée des élèves handicapés (AVS - I). Cette circulaire offre un cadre d'emploi aux AVS-I, ce sont des contrats de droit public d'un an, renouvelables six fois maximum et modifiables par avenant. Ce texte mentionne aussi la nécessité d'une information (plus que d'une réelle formation) aux nouveaux recrutés sur les différents troubles et pathologies et leur prise en charge. Pour apporter un soutien aux enseignants des CLIS9 et des UPI10 certains AVS sont recrutés sous la dénomination AVS-Co (collective). Ils interviennent au sein de ces unités et peuvent aussi accompagner les élèves dans les classes d'intégration.

Avec la loi pour l'égalité des chances du 11 février 2005, pour palier aux demandes c'est le grand retour des contrats aidés: contrat d'avenir, contrat d'accompagnement à l'emploi, contrat unique d'insertion. L'explosion des besoins va contribuer à animer les débats et les réflexions autour d'une nécessaire professionnalisation de ces accompagnants: en 2008 la Commission Nationale Consultative sur les Droits de l'Homme émet un avis sur le caractère indispensable des AVS pour que la loi atteigne les objectifs qu'elle s'est donnée ( Art. L. 112-1. - Pour satisfaire aux obligations qui lui incombent en application des articles L. 111-1 et L. 111-2, le service public de l'éducation assure une formation scolaire, professionnelle ou supérieure aux enfants, aux adolescents et aux adultes présentant un handicap ou un trouble de la santé invalidant. Dans ses domaines de compétence, l'Etat met en place les moyens financiers et humains nécessaires à la scolarisation en milieu ordinaire des enfants, adolescents ou adultes handicapés»). Toujours dans cette optique la commission suggère la fusion des différents métiers de l'aide à la personne, ce qui sera repris en 2012 dans les recommandations du Rapport Komitès.

L'État prend la mesure des enjeux. Plusieurs ministres dont Vincent Peillon lancent

6 Travaux d'utilité publique

7 Contrat emploi solidarité

8 Contrat emploi consolidé

9 Classe d'intégration scolaire

10 Unité Pédagogique d'intégration

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un groupe de travail sur la professionnalisation des accompagnants en 2012 sous le pilotage de Pénélope Komitès. Dans son rapport rendu en avril, outre l'unification du diplôme elle préconise la création d'un référentiel de compétences et d'activités. D'autre part il semble nécessaire que l'accompagnement ne soit pas limité au temps purement scolaire et que ces accompagnants soient amenés à travailler en dehors de l'école.

C'est dans le même temps, la création des AVS mut (mutualisé) ; ce type de personnel représente un outil économique «pratique» car les affectations ne sont plus nominatives et l'AVS peut ainsi prendre en charge plusieurs élèves notifiés. Certes il faut prendre en compte l'aspect fluctuant de l'accompagnement, car un élève voit ses besoins changer au fil du temps et des progrès et il faut pouvoir suivre ces changements du point de vue de l'accompagnement.

Néanmoins l'accompagnement nécessite aussi continuité et stabilité et les contrats mutualisés ne semblent pas correspondre à cela dans le sens où un élève va ainsi être suivi par plusieurs accompagnants afin de faire correspondre les emplois du temps de tous.

Enfin avec le décret n°2014-724 du 27 juin 2014 c'est l'apparition des AESH, et la possibilité pour ces derniers d'accéder au CDI lorsque le renouvellement de trois ans arrive à échéance (possibilité récemment remise dans les discussions et institutionnalisée par le décret n° 2023-597 du 13 juillet 2023 d'application de la loi n° 2022-1574 du 1§ décembre 2022).

Toutes ces évolutions témoignent d'une explosion des accompagnements et de la nécessité d'y répondre.

Comparaison nombre d'élèves en situation de handicap en ordinaire et nombre d'AESH entre 2017 et 2022 (Données du rapport 2022 sur la scolarisation des élèves en situation de handicap):

 

2017

2020

2022

 
 
 

élèves

321

476

384

040

430

000

~ 108

524

(34%)

AESH

53

447

69

564

80

335

~ 26

888

(50%)

L'augmentation du nombre d'AESH n'est pas représentative de la réalité car en effet Ici il est question de nombre de personnel en ETP (emploi à temps plein), tout type de contrat confondu. Or selon le rapport d'avril 2022 de Inspection générale des finances

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et de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche, sur la scolarisation des élèves en situation de handicap pour un échantillon sur 21 département à la rentrée 2021 moins de 2,5 % des AESH sont en contrat à temps plein.

Il est à noter que cette appellation d'Accompagnant d'Élèves en Situation de Handicap comporte le terme « handicap » ce qui peut avoir un effet stigmatisant supplémentaire lorsque l'AESH est présenté dans les classes et les autres lieux de l'école. Cela peut devenir une gène11 pour les enfants pour lesquels la situation de handicap n'est pas encore assumée. Une dénomination de type « Accompagnant d'élèves à besoins spécifiques» permettrait d'englober un plus un plus large public sans identifier spécifiquement les élèves.

Suite à la nécessité de formaliser cette profession au travers d'un diplôme, le décret du 9 janvier 2016 modifié par un arrêté le 11 mars statue sur un diplôme d'état de niveau 3 (ancienne nomenclature V, CAP-BEP) sous l'appellation Accompagnant Éducatif et Social.

Le cursus comprend un tronc commun d'enseignements théoriques, décomposé en quatre domaines:

· DF1 « Se positionner comme professionnel dans le champs de l'action sociale »

· DF2 « Accompagner la personne au quotidien et dans la proximité »

· DF3 « Coopérer avec l'ensemble des professionnels »

· DF4 « Participer à l'animation de la vie sociale et citoyenne de la personne »

Il regroupe les anciens aides médico-psychologiques (AMP) et les auxiliaires de vie sociale (AVS d'où la possibilité de confusion) en intégrant les AESH. Ces trois formes se retrouvent dans les trois spécialités:

· accompagnement à la vie à domicile

· accompagnement à la vie en structure collective

· accompagnement à l'éducation inclusive et à la vie ordinaire

Le recrutement des AESH se fait aujourd'hui sur un niveau bac, une justification d'expérience ou un diplôme dans l'accompagnement alors qu'auparavant le niveau bac était exigé. Il apparaît donc la possibilité d'une forte inadéquation de niveau : un AESH

11 Observation des AESH lors d'entretiens et de discussions informelles. Pourtant aucune lecture de la revue de littérature ne mentionne ce fait.

détenteur d'un diplôme de niveau III est susceptible d'accompagner un élève en terminale, en BTS... Dans ce cas précis, l'accompagnement quand il nécessite reformulation de contenus ou de consignes se complexifie. Ici dans la gestion des ressources humaines apparaissent des difficultés supplémentaires et des paramètres à prendre en compte.

2. Quel métier pour quelle nomenclature

En s'intéressant à la nomenclature ROME12 des professions nous pouvons réaliser la difficulté de s'ancrer dans la durée pour ces métiers. Totalement absents de la nomenclature de 1982 et celle de 2003, il faut attendre 2009 où ils apparaissent sous le terme d'aide éducateur:

Figure 1: table de correspondance PCS 2003 ROME-V3 vers fap-2009-3

Et l'intitulé AESH est enfin visible dans l'arborescence principale du Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois (ROME) mise à jour le 20 mars 2018 consultable sur www.data.gouv.fr. Il est à noter que le même code K2104 correspond à plusieurs intitulés, ce qui laisse entendre un réel flou dans les contours de ces métiers (auxiliaire de vie scolaire, accompagnant éducatif et social en milieu scolaire).

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12 Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois

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Extrait du document: arborescence principale

Nous pouvons ici faire une parenthèse sur le fait qu'il existe aussi des accompagnants de personnel en situation de handicap (APSH) qui apportent aux enseignants ou personnels de direction et d'encadrement une aide essentielle à la réalisation de leurs tâches quotidiennes. Mais cette recherche est centrée sur l'AESH et non l'APSH.

3. Un AESH ou une AESH ?

Un autre aspect incontournable de ce métier est le pourcentage de femmes qui l'exercent. Selon plusieurs syndicats elles représentent autour de 92 % des AESH. Selon la CGT, les faibles quotités, les qualités d'empathie des métiers du soins ont contribué à cette « genrisation » du métier13.

Dans le rapport de situation comparée relatif à l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes publié en 2020 par la DEPP14 l'inégalité de représentation des sexes est évident comme le montre cet extrait de la page 29 :

13 https://educ-action-lor-cgt.fr/wp-content/uploads/2021/11/Fiche-militante-Egalite-Femme-Homme.pdf

14 Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance

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Figure 2: effectifs AESH et AED

4. AESH : un métier pluriel

En se référant au dernier texte en vigueur c'est à dire la circulaire n° 2019-090 du 5-6-2019 relative au « Cadre de gestion des personnels exerçant des missions d'accompagnement d'élèves en situation de handicap (AESH) » qui complète la circulaire n° 2017084 du 3-5-2017 de 2017, les diverses missions des AESH s'établissent dans divers champs:

- dans les actes de la vie quotidienne (aide à prise de repas, aide à la toilette...)

- dans l'accès aux apprentissages

- dans les activités de la vie sociale et relationnelle

Il n'existe pas à proprement parlé de référentiel national des AESH, mais certaines académies ont pris le parti d'en établir. C'est le cas de l'académie de Reims. D'après le

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« Référentiel d'emploi de la fonction d'AESH : Accompagnant d'Élèves en Situation de Handicap » (Annexe 1) les fonctions se définissent ainsi :

« Fonctions dans le champ de l'aide humaine :

- participe, sous la responsabilité des professionnels compétents, à la mise en oeuvre de l'adaptation de l'environnement matériel et physique de l'élève.

- apporte une aide compensatrice selon les besoins identifiés (hygiène, confort, déplacement, communication, sécurité...).

- contribue à la sécurité de l'élève, et intervient en cas de nécessité en application des consignes de sécurité spécifiques du milieu considéré.

- aide l'élève, le cas échéant et sous contrôle, dans la manipulation d'outils pédagogiques ou d'aides techniques.

- observe et rend compte des éventuels décalages entre les besoins exprimés dans le projet et les réalités du quotidien.

- réagit de manière adaptée à des situations d'urgence ou de conflit et avertit immédiatement les responsables concernés.

Fonctions dans le champ de la socialisation :

- favorise la mise en confiance de l'enfant et de son environnement par une présence active et discrète et des comportements adaptés.

- repère les situations qui sont susceptibles des créer des obstacles à une relation.

- incite l'élève suivi à réaliser des activités avec d'autres élèves, en proposant éventuellement des moyens adaptés. - favorise les échanges directs, collectifs ou privilégiés, entre l'élève et ses pairs, ainsi qu'avec les adultes.

- favorise la prise d'expression et de parole de l'enfant.

- valorise les activités effectuées en autonomie ou en coopération avec d'autres élèves.

Fonctions dans le champ de l'éducatif :

- participe à l'animation des activités conduites par l'enseignant.

- contribue au soutien de l'élève dans la compréhension et dans l'application des

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consignes du travail pédagogique, en utilisant les supports adaptés.

- encourage et sécurise l'élève dans le travail à mener.

- fait part à l'enseignant de ses observations relatives au travail de l'élève accompagné.

Fonctions dans le champ relationnel :

- s'approprie les objectifs définis par le projet personnalisé de scolarisation.

- participe, s'il y est invité, à toutes les réunions concernant l'élève.

- ses contacts avec les professionnels se font sous le contrôle de l'enseignant, en accord

avec la famille. - analyse en équipe ses expériences et ses difficultés.

- participe à l'information de la famille sur les points marquants de la vie quotidienne du

jeune.

- veille à préserver la relation de confiance établie avec l'élève.

- participe à l'évaluation et à l'évolution des pratiques professionnelles des AESH.

- est soumis au devoir de réserve dans l'exercice de ses fonctions. »

Dans le référentiel du diplôme d'état d'Accompagnant éducatif et social il est précisé:

« la mission de l'accompagnant éducatif et social consiste à faciliter, favoriser et participer à l'autonomie des enfants, adolescents et des jeunes adultes en situation de handicap dans les activités d'apprentissage, et les activités culturelles, sportives, artistiques et de loisirs. Il inscrit obligatoirement son intervention en complémentarité, en interaction et en synergie avec les professionnels en charge de la mise en oeuvre du projet personnalisé du jeune et la famille. »

Il paraît clair que les missions de l'accompagnant éducatif et social spécialité école inclusive correspondent à celle du référentiel AESH néanmoins certains points manquent de précision sur le cadre: par exemple « participe à l'information de la famille sur les points marquant de la vie quotidienne du jeune ».

Dans le livret d'accueil des AESH de l'école de la confiance, page 12 dans le paragraphe « relation aux familles », il est inscrit « les relations avec la famille s'établissent

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dans le cadre institutionnel de l'école, lors de temps formalisés. Sous l'autorité de l'ensei-gnant et avec son accord, les AESH peuvent échanger avec la famille de l'élève, dans la limite de leurs prérogatives et dans le respect de l'obligation de discrétion professionnelle.»

Les parents attendent souvent un bilan de la journée lorsqu'ils viennent chercher leur enfant, mais ce temps semble contradictoire avec le cadrage du livret d'accueil. Certaines autres anomalies mériteraient d'être relevées mais nous nous en tiendrons là pour l'instant, le but étant de montrer que les interprétations des missions de l'AESH peuvent diverger.

Nous venons de voir qu'il existe une disparité dans les documents présentés par les académies, nous allons voir maintenant qu'il existe aussi des différences dans leur manière de recruter les accompagnants.

5. Des procédures de recrutement variées:

Outre les offres diffusées par le Pôle Emploi du secteur, les académies sur leur site Internet diffusent les annonces de recrutement. Une fois de plus la procédure ne semble pas uniforme à toutes les académies comme nous allons le voir dans les exemples suivants:

- sur le site de l'académie de Versailles il est demandé de téléphoner pour candidater :

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- sur le site de l'Inspection académique du Lot15 il est demandé aux candidats d'envoyer par mail à la responsable relation humaine de la DSDEN46 les documents suivants:

· un curriculum vitae

· une lettre de motivation

· la photocopie du diplôme justificatif

· la photocopie d'une pièce d'identité en cours de validité

- sur le site de Grenoble16, la procédure est plus complexe, il faut remplir une fiche de candidature et passer par le portail SIATEN17(système des agents temporaires de l'éducation nationale) puis joindre :

· une lettre de motivation

· un CV

· une copie de la carte d'identité ou du passeport

· une copie du diplôme

- le site de l'académie de Bordeaux18 suit également cette procédure (sans la pièce d'iden-tité dans les pièces à joindre), et différencie la procédure pour les accompagnants de personnel en situation de handicap (APSH).

- Pour terminer et insister sur la diversité des procédures voilà ce qui est donné sur la page de l'académie de Montpellier19, qui résume bien ce qui a été dit:

« Le recrutement des accompagnants se fait au niveau des Directions des services départementaux de l'Education nationale où un service RH leur est dédié. Si vous êtes intéressés pour devenir Accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) dans

15 https://www.ac-toulouse.fr/recrutement-d-aesh-dans-le-lot-126076

16 https://www1.ac-grenoble.fr/article/devenir-aesh-comment-deposer-une-candidature-121847

17 Portail du ministère dédié au recrutement des personnels

18 https://www.ac-bordeaux.fr/accompagnant-des-eleves-personnels-en-situation-de-handicap-aesh-apsh-122399

19 Le recrutement des accompagnants se fait au niveau des Directions des services départementaux de l'Education nationale où un service RH leur est dédié. Si vous êtes intéressés pour devenir Accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) dans l'académie de Montpellier, consultez les informations relatives à chaque département (contacts ci-contre).

l'académie de Montpellier, consultez les informations relatives à chaque département (contacts ci-contre). »

Auparavant les recrutements se déroulaient le plus souvent sur des candidatures spontanées aujourd'hui c'est la plupart du temps le pôle emploi qui oriente les demandeurs vers le recrutement20.

Il n'y a donc pas une mais plusieurs manières de recruter les AESH, ce qui ajoute à l'instabilité d'une éventuelle professionnalisation.

Depuis la généralisation des PIAL en 2019 la situation des AESH se serait dégradée: les syndicats sont vent-debout et demandent le retrait immédiat des PIAL, le député François Ruffin médiatise ce métier précaire avec la sortie de son film en 2021 « Debout les femmes ». Le moment est donc arrivé de définir le PIAL et les changements qu'il a engendrés.

32

20 Renseignements obtenus auprès de la secrétaire du pole ASH de la DSDEN du Lot.

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IV.

Le Pôle Inclusif d'Accompagnement Localisé ou PIAL

 

Les PIAL ont été expérimentés en 2017-2018 dans certains établissements du second degré et généralisés en 2019. Les chefs des établissements en question se sont retrouvés en charge de l'organisation des accompagnements. Le ministère à l'époque (en 2017) ne leur a donné que peu de directives, et leur a demandé de s'appuyer sur un outil d'auto évaluation Qualinclus, qui propose une programmation et une auto évaluation des actions menées pour la gestion du PIAL (Méthode extrait du livret en Annexe2).

Cette mise en place est complexe pour les chefs d'établissement à qui une fois de plus le ministère transfère des compétences et donc des tâches supplémentaires. La création des PIAL se matérialise dans la loi n°2019-791 « pour l'école de la confiance>,, article 25 :

« Des pôles inclusifs d'accompagnement localisés sont créés dans chaque département. Ils ont pour objet la coordination des moyens d'accompagnement humain au sein des écoles et établissements scolaires de l'enseignement public et de l'enseignement privé sous contrat. Ils constituent des pôles ressources à destination de la communauté éducative ; ils associent à cet effet des professionnels de santé et les gestionnaires des établissements et services médico-sociaux mentionnés aux 2° et 3° du I de l'article L. 3121 du code de l'action sociale et des familles. Ces dispositifs visent à mieux prendre en compte les besoins éducatifs particuliers de l'élève en situation de handicap en vue du développement de son autonomie. »

Cette légitimation s'accompagne de la publication d'un vade-mecum qui trace les contours des PIAL, ses objectifs et en détermine les acteurs.

« Les trois grands objectifs du PIAL sont :

· un accompagnement humain défini au plus près des besoins de chaque élève en situation de handicap afin de développer son autonomie et de lui permettre d'acquérir les connaissances et les compétences du socle commun ;

·

34

une plus grande flexibilité dans l'organisation de l'accompagnement humain pour les établissements scolaires et les écoles

· une professionnalisation des accompagnants et une amélioration de leurs conditions de travail. » (vade-mecum)

L'objectif de mieux prendre en compte les besoins de ces élèves est louable mais les PIAL se révèlent surtout un moyen de répondre à l'explosion des demandes, relevées par la cour des comptes dans son rapport « Le recours croissant aux personnels contractuels dans l'Éducation nationale »21 de mars 2018. Ce texte pointe les difficultés supplémentaires posées par la multiplicité des organismes gestionnaires et payeurs, le manque d'uniformité dans les contrats et les formations et le coût de l'augmentation des personnels. La cour préconise que l'accompagnement de ces élèves soit uniquement confié aux AESH, et préconise de donner les moyens de recruter et de former suffisamment les personnels car les chiffres montrent que les besoins continueront d'augmenter.

Figure 3: effectifs AESH

Quant au principaux acteurs le vade-mecum les présente dans cet ordre:

21 Consultable sur http://www.ccomptes.fr/

· 35

Le pilote du PIAL : c'est lui qui organise le Pial ainsi que l'évaluation des AESH - 1er degré : IEN de secteur

- 2nd degré : Chef d'établissement

- Inter-degrés: IEN et/ou chef d'établissement

· Le coordonateur: en général c'est le maître référent de secteur. Au fait des dossier et des besoins il établit les affectations en fonction des notifications, il peut aussi modifier les emplois du temps des AESH si besoin.

· Les AESH en charge de l'accompagnement des élèves.

· L'AESH référent22 :

- « apporte son aide et accepte de mutualiser ses outils et sa pratique professionnelle. Il rassure, conseille et accompagne.

- Cet accompagnement peut se dérouler hors présence de l'élève (lors d'un entretien entre pairs avec ou sans la présence de l'enseignant) ou pendant le temps de classe, en présence de l'élève et de l'enseignant.

- Le pilote ou le coordonnateur du PIAL peut solliciter l'aide de l'AESH référent autant que de besoin. » (Vade-mecum).

· Les partenaires (précisés par des conventions): institutions médico-sociales et professionnels de ce secteur.

Il est à noter un point important: les PIAL sont à géométrie variable ce qui alimente une fois de plus des inégalités de traitement pour les AESH. En effet un PIAL situé en zone urbaine d'une grande ville ne couvrira pas le même territoire qu'en zone rurale. Cela à des répercussions sur la mobilité des AESH qui n'ont pas toujours un moyen de transport.

Un PIAL qui ne comprend qu'un établissement diverge dans sa gestion d'un PIAL

22 Annexe 2 : fiche de poste

qui en compte une vingtaine.

Le nombre d'AESH par PIAL est aussi très fluctuant et en affecte la gestion.

Autre facteur, le fait qu'un PIAL soit inter-degré en comparaison d'un PIAL 1er degré ou 2nd degré ajoute de la complexité aux affectations, les AESH peuvent avoir des heures au primaire, en maternelle, au Lycée, au collège : suivant le niveau, les missions évoluent et cela demande une grande capacité d'adaptation. Les affectations ne respectent pas toujours les voeux de lieu d'exercice des AESH ; cela crée des tensions et une fois de plus le manque de reconnaissance est ressenti. Dans Accompagnement et intégration scolaire Belmont, Plaisance et Vérillon (2006, p.266 et 264) notaient déjà :« Enfin, concernant le statut professionnel des AVS, il paraît contradictoire que, pour assumer une fonction répondant à des besoins reconnus permanents, soient proposés des emplois si peu stables » et « D'une part, les AVS-I affectés au suivi de plusieurs enfants se trouvent souvent intervenir dans des établissements différents. Comment, dans ces conditions, développer avec les équipes éducatives les liens qui sont nécessaires à la collaboration ? »

De cette analyse il est évident que le pilotage du PIAL dépend de sa configuration, et que pour les pilotes la tâche n'est pas la même d'un PIAL à l'autre. Il faut penser également au référent pour lequel l'accompagnement des AESH sera facilité sur un petit PIAL peu étendu alors qu'il deviendra beaucoup plus difficile sur un très vaste PIAL, en considérant le fait que le Référent n'a aucune indemnité de déplacement. Une question émerge sur la manière dont ces personnels vont investir cette nouvelle mission qui s `avère vraiment dense et complexe. Comment vont-ils pouvoir mettre en place un accompagnement efficace uniquement à partir d'une fiche de poste et d'un cadrage de 7 lignes dans un vade-mecum ? Sans aucune formation prévue?

Il est temps de s'imprégner des différentes visions de ce que peut apporter le PIAL.

1. Les apports du PIAL : des divergences d'opinions marquées

a. Le point de vue des syndicats :

36

Dans les processus de professionnalisation, la création de syndicat dédié à la pro-

37

fession est une preuve de l'institutionnalisation de ce corps de métier. Les AESH n'ont pas de syndicat propre, ce sont souvent des syndicats d'enseignants qui ouvrent une section pour les AESH. La plupart émettent des avis et des commentaires très défavorables au sujet des PIAL :

Sud éducation titre un tract du 20 septembre 2021 «PIAL et mutualisation : halte à la mal-traitance ! » , dans lequel il préconise :

· l'arrêt de la mutualisation des moyens et du PIAL

,

· un vrai statut de la Fonction publique avec un temps plein à 24h

· une réelle augmentation de salaire,

· des moyens pour une véritable formation initiale et continue.

Il est nécessaire de modérer certains arguments avancés par ce syndicat. En effet, au sujet des AESH référents, il n'est posé aucun lien hiérarchique dans le vade-mecum. Le référent n'est pas un supérieur mais un pair aidant. Le concept évoqué est celui de l'ac-compagnement, il n'y a pas de fonction dirigeante envers les collègues de prévue.

La maltraitance est souvent reprise chez les autres syndicats : le problème du jeu des chaises musicales imposé aux AESH que les coordonnateurs réaffectent selon les besoins provoque instabilité et malêtre pour les personnels.

Dans un article en ligne23 sur la page du syndicat FO 94 nous retrouvons les mêmes arguments et « Le SNUDI-FO continue d'exiger :

une revalorisation des salaires et la possibilité de contrats à temps complet pour permettre aux AESH de vivre dignement de leur travail ;

4 l'abandon des PIAL et de la politique de mutualisation des moyens ;

23 https://snudifo94.fr/2021/06/generalisation-des-pial-aggravation-des-conditions-de-travail-des-aesh-et-degradation-de-laccompagnement-des-eleves-en-situation-de-handicap/

4

38

la création d'un véritable statut de la Fonction publique pour les AESH ;

4 le recrutement massif d'AESH pour permettre aux élèves ayant des notifications d'être accompagnés à hauteur des besoins. »

Les mêmes revendications se retrouvent chez de nombreux syndicats ; la SGEN-CFDT, nuance en donnant quelques aspects positifs des PIAL, au travers d'une enquête24 menée auprès des AESH :

- les PIAL sont en construction et méritent d'avoir un peu de temps pour être efficaces

- l'AESH référent est un interlocuteur au plus près du terrain

- la possibilité de se faire remplacer rapidement est un avantage pour l'élève accompagné...

Néanmoins les résultats de cette enquête pointent eux aussi les difficultés causées par les réductions des temps d'accompagnement et la multiplication des élèves accompagnés par AESH.

Ces divers constats se retrouvent chez les principaux syndicats de manière plus ou moins virulente. Mais quoiqu'il en soit les difficultés rencontrées restent la conséquence des manques de moyens alloués. Car avec des moyens importants les PIAL seraient vraiment une bonne manière de fonctionner et pourraient apporter de la stabilité aux AESH. L'idéal pourrait ressembler à des personnels rattachés aux établissement d'affectation (qui seraient chacun PIAL) et un volant d'AESH remplaçants (comme cela existe chez les enseignants). Mais actuellement l'objectif du ministère étant de faire des économies, la mise en place chaotique des PIAL ne se fera apparemment pas dans une recherche de qualité de l'accompagnement...

24 https://www.sgen-cfdt.fr/actu/enquete-aesh-le-pial-fortement-mis-en-cause/

39

b. Le point de vue du ministère

Le ministère de l'éducation nationale a une page dédiée25 aux accompagnants d'élèves sur son site Internet, sur laquelle on peut trouver les arguments du bien fondé des PIAL:

· « les PIAL vecteurs d'un meilleur accompagnement pour les élèves en situation de handicap ».

· « Les PIAL apportent une professionnalisation des accompagnants »

· « Les PIAL apportent une amélioration des conditions de travail des accompagnants »

· « Les AESH sont reconnus comme membres à part entière des équipes éducatives »

Selon le ministère la professionnalisation des AESH semble être en

marche et le PIAL est présenté comme un outil efficace et fonctionnel.

c. Le point de vue de l'AESH : nécessité d'une pré-enquête

L'approche du sujet apparaît donc très riche, les références théoriques multiples, les éléments de contextes extrêmement variés; il nous semble primordial de pouvoir circoncire les objectifs et les questionnements de l'étude. Dans cette optique une pré-enquête nous semble nécessaire pour pointer les éléments saillants d'une problématique. Le choix d'un questionnaire faisant émerger des indicateurs clairs pour construire la recherche s'est imposé. En se basant sur les énoncés de la page du site du ministère de l'éducation nous pourrons partir sur une base valide du ressenti des AESH.

25 https://www.education.gouv.fr/les-accompagnants-des-eleves-en-situation-de-handicap-12188

40

d. Le questionnaire de la pré-enquête :

Les questions se voulant simples, à choix multiple, reprennent exactement les phrases de la page du ministère. L'idée de départ a été de construire un questionnaire en ligne, facile à diffuser et permettant une collecte des réponses en fichier xls, pour vérifier la relation entre la vision ministérielle et celle des AESH.

Le voeu de conserver l'anonymat des répondants semblait judicieux pour l'obtention d'un maximum de réponses, il leur est spécifié que le questionnaire ne collecte pas les données et les adresses mails des répondants.

Les répondants sont volontaires, informés du but de l'enquête à savoir « dans le cadre d'une recherche sur la professionnalisation des AESH » dans un texte introductif. Le questionnaire a été diffusé au public de trois manières:

- Par un envoi par mail aux AESH d'un même PIAL du département du Lot: 22 répondants

- Par un post sur les réseaux sociaux à un groupe d'AESH du Lot à l'échelle du département et en l'occurence de l'inspection académique du Lot: 31 répondants

- Par un post sur les réseaux sociaux à un groupe d'AESH à l'échelle national: 305 répondants

Les répondants ne remplissent le questionnaire qu'une fois. Les items:

2. Précisez votre degré d'accord avec l'affirmation suivante: "Les PIALS vecteurs d'un meilleur accompagnement" (Tout à fait d'accord/Plutôt d'accord/ Plutôt pas d'accord/ Pas du tout d'accord)

3. Précisez votre degré d'accord avec l'affirmation suivante: "Les PIALs apportent une professionnalisation des accompagnants" (Tout à fait d'accord/Plutôt d'accord/ Plutôt pas d'accord/ Pas du tout d'accord)

4. Précisez votre degré d'accord avec l'affirmation suivante: "Les PIALs apportent une amélioration des conditions de travail des accompagnants"(Tout à fait d'accord/Plutôt d'accord/ Plutôt pas d'accord/ Pas du tout d'accord)

5. Précisez votre degré d'accord avec l'affirmation suivante: "Les AESH sont reconnus comme membres à part entière des équipes éducatives" (Tout à fait d'accord/Plutôt d'accord/ Plutôt pas d'accord/ Pas du tout d'accord)

6. Avez- vous été accueilli lors de la prise de vos fonctions par le chef d'établissement? (oui/non)

7. Vous a-t-on remis le livret d'accueil à votre arrivée? (oui/non)

8. Un entretien à la famille a-t-il été organisé avant le démarrage effectif de l'accompagnement de l'élève? (oui/non)

9. Pouvez-vous indiquer sur une échelle de 1 à 10 votre sentiment de reconnaissance professionnelle

10. Concernant les formations dans le cadre de votre emploi d'aesh avez vous participé à une formation (60h obliga-toires/FIL26/PAF27/avec enseignant)

11. Vous êtiez lors de votre embauche titulaire de (diplôme aide à la personne/Bac/expérience dans le domaine)

41

Les premières remarques que nous pouvons en tirer:

· Que ce soit à l'échelle du PIAL, du département ou du pays les résultats à la question 2 restent proches dans les proportions observées:

Figure 4: niveau PIAL

Figure 5: niveau département

26 Formation d'Initiative Locale

27 Plan Annuel de Formation

42

Figure 6: niveau national

· Les AESH ont une vision des PIAL beaucoup plus négative que l'institution.

· Une autre remarque que nous pouvons faire c'est la disparité des réponses dans le ressenti de reconnaissance professionnelle.

· L'entretien avec la famille (si l'on considère qu'il permet aux AESH de préparer en amont leur accompagnement et que c'est donc un outil professionnel important) a une incidence sur la reconnaissance professionnelle ressentie par les AESH avec pour le x2 un p = 0,001 pour un ddl de 9. Cet entretien est organisé par l'établisse-ment, il émane donc indirectement de l'institution. Pour les AESH c'est un signe de considération de leur travail, car cette rencontre permet de connaître mieux les difficultés des élèves et d'anticiper leurs réactions. Sans cela les AESH ont le sentiment d'être « parachutés » en classe sans information sur l'accompagnement à pratiquer. C'est un vrai signal de la part de l'institution sur sa volonté de professionnaliser les AESH.

Tables de contingence

Un entretien à la famille a-t-il été organisé avant le démarrage effectif de l'accompagnement de l'élève?

 

Pouvez-vous indiquer sur une échelle de 1 à 10 votre non oui

sentiment de reconnaissance professionnelle

Total

1 29

1

30

2 23

3

26

3 41

2

43

4 39

5

44

5 33

6

39

6 29

10

39

7 24

8

32

8 19

10

29

9 4

4

8

43

Tables de contingence

Un entretien à la famille a-t-il été organisé avant le démarrage effectif de l'accompagnement de l'élève?

Pouvez-vous indiquer sur une échelle de 1 à 10 votre non oui Total

sentiment de reconnaissance professionnelle

10

7

3

10

Total

248

52

300

Tests x2

Valeur ddl p

x2 27.0 9 0.001

N 300

Malgré tout les AESH se sentent comme faisant partie de l'équipe éducative à minima à 60 % alors que plus de la moitié se situe en dessous de 5 sur une échelle de 1 à 10 sur leur sentiment de reconnaissance professionnelle voir annexe résultat pré-enquête. Le manque de reconnaissance semble donc se situer plus au niveau de l'institution que de l'équipe éducative ou de l'établissement. Cela rejoint les résultats de l' enquête AESH:Le PIAL fortement remis en cause > (2021) de la SGEN dont voici quelques témoignages:

« La DSDEN ne prend pas en compte nos souhaits »

« Pour l'instant, ma demande de passer d'un contrat de 21h/semaine à 24h/semaine n'a pas abouti. »

« Aucune considération pour ce que nous sommes et ce que nous pouvons apporter aux élèves. Il y a une gestion des AESH qui est incompréhensible. Nous devrions connaître nos affectations pour les rentrées suivantes en Juin. Nous avons le droit de pouvoir organiser nos vies en fonction de nos emplois du temps. C'est un métier dit « humain » mais qui est remis en question par l'installation des PIAL »

L'invisibilité du métier aux yeux de l'institution apparaît comme un élément essentiel dans la construction d'une problématique de recherche.

2. En conclusion de cet état des lieux: le Rapport 2022 sur

la scolarisation des élèves en situation de handicap

44

Le gouvernement a chargé l'inspection générale des finances et l'inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche d'un rapport sur l'état de l'école inclusive en France, ayant fait le constat de l'explosion du nombre d'AESH (plus de 125 000 à la rentrée 2021). Le rapport s'accorde avec la revue de littérature sur le fait que ces AESH restent précaires (62 % de quotité pour 800 euros en moyenne par mois) et qu'il est urgent d'uniformiser les contrats (« Proposition n°1 : Basculer progressivement, à compter de 2022, les dépenses de personnel des AESH vers le titre 2 du budget général de l'État en procédant au changement d'imputation budgétaire à l'issue du premier CDD de trois ans »). Si des pistes sur une extension de leur mission aux activités périscolaire (« Proposition n° 10 : Envisager, à l'échelle nationale, les conditions d'une généralisation des AESH en dehors du temps scolaire de la mise à disposition de l'État vers les collectivités locales contre remboursement ») il semble que leur mise en application soit très complexe du point de vue des contrats. Les autres propositions s'orientent sur la formation des partenaires, la communication entre les institutions mais ne sont que très peu orientées sur les AESH, maillon essentiel de l'inclusion. Il y est quand même mentionné « Proposition n° 12 : Développer les modules de formation communs entre AESH et enseignants ».

Pour faire le point sur les freins à une réelle professionnalisation des AESH il faut considé-

rer plusieurs aspects.

a. Sur le plan administratif :

La multiplication des dénominations de la fonction, de la nature des contrats, des différences de traitements et de centres de paiement, de gestions des salaires et toutes les disparités que cela engendre, rendent impossible une stabilisation des personnels et une professionnalisation de ces derniers.

L'apparition du diplôme n'a pas apporté plus de stabilité car rares sont les nouveaux embauchés détenteurs de cette qualification. Les diplômés s'orientent sur des métiers dans le secteur libéral ou prolongent leurs études.

b. Sur le plan de l'accès à l'emploi par les individus :

Dans « d'une transition à l'autre: les auxiliaires de vie scolaire » (2017) Fanette Piocchio détermine trois type d'accompagnants:

·

45

les AVS par défaut: ils ont peu d'ancienneté, cet emploi n'est pas leur premier choix mais face au chômage ou à des accidents de parcours de vie, l'entrée dans la fonction s'avérait être la meilleure des solutions. Pour ces personnes cet emploi pourrait devenir une finalité si des améliorations des conditions de travail et de salaire étaient apportées.

· Les AVS de carrière: l'entrée dans ce métier précisément était volontaire pour ces personnes pour qui l'accompagnement tient plus d'une vocation que d'un besoin d'emploi. Elles ont en général au moins 6 ans d'ancienneté et continuent de se former (beaucoup d'autoformation) jusqu'à devenir des « experts » de cet accompagnement. C'est la catégorie la moins nombreuse, voire assez rare.

· Les AVS de transition ou de passage: ici la fonction d'AVS reste temporaire car l'objectif est autre. Cela permet d'avoir une expérience et d'acquérir des compétences ou de financer des études mais ce n'est pas la finalité professionnelle.

Même si certains vont glisser d'une catégorie à l'autre il est important de noter que tout cela est très représentatif des difficultés de cette professionnalisation.

c. Sur le plan de la fonction elle-même :

L'absence de référentiel national, les changements d'affectations demandant sans cesse un réajustement de l'activité, la formation post entrée à l'emploi, le parachutage des AESH directement dans les classes le jour de la rentrée (beaucoup ne rencontrent pas les élèves en amont et ne sont pas aux réunions de prérentrée), ne participent pas à une stabilisation des compétences et une rationalisation des savoirs faire. Il est à noter que si l'AESH au bout de ses deux CCD refuse la proposition de CDI il est considéré comme démissionnaire et n'aura pas droit au chômage; beaucoup se sentent acculés et cette pression est contreproductive.

L'aspect multiforme de l'accompagnement, une diversité accrue des tâches rendent impossible l'établissement de règles et référentiels précis pour ce métier de l'entre deux

46

(entre le soin et l'éducatif). L'AESH peine à s'ancrer dans une fonction stable.

Bourdoncle (2000) au sujet des aides éducateurs « Il s'avère cependant que l'activité ou bien plutôt la polyactivité demandée à ces jeunes (une douzaine d'activités repérées, six effectuées en moyenne) est trop morcelée, avec des combinaisons trop diverses pour pouvoir rendre leur action visible et reconnue de tous. Ceci peut rendre difficile la pérennisation de ces emplois sous forme de métier stable, c'est-à-dire, en fait leur professionnalisation ».

d. Sur le plan de l'identité professionnelle:

L'identité professionnelle est pour Perez-Roux (2011) une représentation de soi en tant que professionnel qui se construit et se modifie selon des tensions vécues entre

· l'image que l'individu a de lui-même (soi) et le sentiment que cette image est reconnue par les autres (autrui).

· le besoin de s'affirmer comme individu (continuité) et celui d'appartenir à un groupe professionnel (changement).

La reconnaissance professionnelle ressentie par les AESH diverge selon son origine. Celle venant de l'équipe éducative et des chefs d'établissement semble suffisante, celle venant des familles également. Dans « Étude de la reconnaissance professionnelle des AESH » JURY, COCHETEL et BERGARA confirme ce premier constat:

« De manière synthétique, les résultats de l'étude confirment, sans équivoque, que les AESH perçoivent un fort déficit de reconnaissance de la part de l'Éducation nationale (notamment par contraste avec celle perçue comme venant des personnels de direction ou des enseignant·es) et que celui-ci serait partiellement imputable à leurs conditions de travail. »

Lors de l'étude théorique nous avons vu que l'accompagnement revient souvent comme facteur positif de professionnalisation. L'institution semble vouloir aller dans ce sens. D'autre part les travaux de Belmont, Plaisance et Vérillon (2011) montrent une forte demande des AVS en ce sens: « Ils expriment également le besoin d'un accompagne-

47

ment après la formation, qui leur apporterait une aide face aux problèmes auxquels ils sont confrontés sur le terrain (par exemple sous la forme de groupes réguliers d'analyse de pratiques, comme le suggère une AVS). »

Dans « Dynamiques identitaires des accompagnants d'élèves en situation de handicap en voie de professionnalisation » Jérôme Mouille reprend Levin (2001) au sujet de l'importance du soutien et de l'accompagnement: « Il souligne que les réformes échouent souvent dans leurs efforts de modification des pratiques parce que l'accompagnement et le suivi sont négligés sinon occultés ».

48

V.

 

Questions, hypothèse, problématique

L'intervention de l'accompagnement dans la reconnaissance professionnelle des AESH apparaît donc comme nécessaire. L'institution semble en accord avec ceci puisque dès 2019 elle recrute des référents pour accompagner les AESH. Un sondage à l'intérieur d'un PIAL fin 2020 montre que les AESH du PIAL n'ont aucune idée des missions du référent, cela ne leur ayant pas été expliqué en amont. Dans le même temps l'absence de formation à la mission de référent, mais aussi de directives claires et d'objectifs définis laissent les référents décideurs de leurs activités. Cela nous suggèrent de nombreuses interrogations sur la construction de la mission de référent et sur l'influence qu'il peut avoir en matière de reconnaissance professionnelle pour les AESH.

La qualité de la communication AESH-Institution est un élément constitutif de la reconnaissance professionnelle des AESH. En effet si les relations sont tendues, difficiles d'accès, l'AESH se sentira peu ou mal considéré. Nous souhaitons montrer que ces difficultés existent et pour cela nous émettons l'hypothèse suivante :

Les demandes en accompagnement des AESH concernent majoritairement des interrogations sur le fonctionnement administratif, l'organisation de l'institution et le cadre de mission.

Si l'institution communique efficacement avec les AESH, que ce soit dans la relation, dans la transmission des « choses à savoir », les droits et devoirs dans les démarches, les actions mais aussi en procurant les éléments indispensables du métier (comme un référentiel par exemple et une formation) alors les AESH se sentent mieux considérés et reconnus professionnellement. Ce qui se lit dans notre deuxième hypothèse:

La qualité de la communication avec l'institution a une influence sur la reconnaissance professionnelle ressentie par l'AESH.

Le référent peut jouer un rôle positif dans cette communication. En devenant un intermédiaire entre la DSDEN et les AESH il lutte contre le sentiment d'invisibilité ressenti

49

par ces derniers et optimise ainsi leur reconnaissance professionnelle. Ce qui nous amène à une troisième hypothèse:

Les AESH ayant eu des contacts et un accompagnement par le référent reconnaissent plus l'utilité de sa mission que ceux n'ayant pas eu de contact avec leur référent.

À travers cette première partie, les hypothèses émises et les questionnements posés nous avons vu se construire une problématique de recherche autour de la professionnalisation des AESH.

L'AESH référent comme vecteur de relation à l'institution dans le contexte de l'émergence des PIAL : un élément porteur de reconnaissance professionnelle dans la professionnalisation des AESH.

Le moment est venu d'établir un cadre méthodologique à cette recherche. C'est l'objet de la deuxième partie qui suit.

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Partie 2 : Cadre Méthodologique

I. Nature de la recherche :

C'est une recherche de type qualitatif et exploratoire, de part l'émergence de la profession. La recherche intervention et la figure de l'acteur chercheur se prête particulièrement au contexte de la recherche « la recherche-intervention permet de révéler certaines dimensions des pratiques de reconnaissance pouvant faire l'objet d'une modélisation » (Roche, 2014). C'est ce qui a motivé ma candidature au poste de référent: en effet il est nécessaire d'éclaircir dès maintenant ma position.

II.

Éthique de la recherche :

Afin de comprendre et de pouvoir décomposer la construction de cette mission de référent (fiche de poste Annexe 3), de pouvoir appréhender de manière précise les ajustements et les décisions d'action, d'être au plus près des difficultés il semblait nécessaire d'intégrer la mission de référent. J'ai murement réfléchi la légitimité du chercheur acteur dans ce cas là. 15 ans d'accompagnement m'ont permis d'évoluer personnellement dans le sens où certaines désillusions connues à mes débuts m'ont amenée à réaliser que le temps institutionnel est long, que la revendication n'a de sens que dans l'explication factuelle et non les sentiments d'injustice. Je me suis détachée de l'ardeur que je peux observer chez certains de mes collègues et le désir de reconversion m'a amenée à voir les choses avec beaucoup plus de distance. Dans un cadre uniquement personnel je n'aurais pas postulé à la mission de référent car ce n'est pas la rémunération supplémentaire (50 euros brut par mois) et le peu d'heures de décharge (5h par semaine) qui auraient motivé ma candidature; de plus le risque de me voir isolée par mes collègues était aussi un contre argument. Du fait de mon expérience d'AESH mais aussi de mon cursus universitaire et de ses apports sur les postures de recul je pense être à même d'adopter l'attitude

51

adéquate, impliquée mais non engagée, objective mais active. J'ai participé à un PILAR28 sur le thème de l'innovation pédagogique dans mon établissement. Cette première expérience de recherche action fut une réelle découverte, enrichissante qui m'a énormément appris sur les postures réflexives. Je sais depuis qu'il faut aussi tout au long de la recherche prendre des temps de recul afin de vérifier la validité des actions. Je ne me sens pas revendicatrice de quoique ce soit mais curieuse d'apprendre et de pouvoir modéliser ces phénomènes de professionnalisation, tout en gardant à coeur d'avoir la vision la plus objective possible.

III.

Axes méthodologiques :

Concernant la méthodologie, en recherche action il est possible d'en définir les directions de départ. Néanmoins du fait de l'interaction avec le terrain, la recherche devient une succession d'ajustements, en fonction des retours d'action. Nous définirons donc les outils de départ, conscients qu'ils peuvent être amenés à se modifiés au gré de la recherche. C'est un incessant va et vient, correspondant à l'image du chercheur acteur faisant d'incessants aller-retours entre l'empirie et la théorie, l'expérience et le savoir théorique.

Afin d'avoir des éléments empiriques conséquents pour consolider la validité de cette étude un questionnaire en ligne (annexe 4) aux AESH de l'académie de Toulouse a permis de collecter une quantité réelle de données intéressantes à analyser. Ce questionnaire a été transmis en mars 2023 à 230 directeurs d'établissements (de la maternelle au lycée, secteur public et privé) de l'académie de Toulouse, via la messagerie académique; certains ont demandé des précisions ou une preuve de l'existence de la recherche (certificat de scolarité en Master). Il est impossible de connaître le nombre de questionnaires qui ont été transmis car chaque établissement a un nombre variable d'AESH mais au total 550 AESH ont répondu. Les réponses une fois analysées par le biais de statistiques permettront de statuer sur les hypothèses 2 et 3. D'autre part une analyse catégorielle des réponses à l'item « Pour vous, qu'est-ce que l'AESH référent peut faire pour améliorer son accompagnement? » donne une idée globale des attentes des AESH.

28 Projet d'initiative locale adossé à la recherche

52

Ceci étant dit, le moment est venu de présenter le terrain de l'étude.

IV.

Le PIAL comme terrain de recherche

Le PIAL d'exercice de la recherche est un PIAL inter-degré, dont le siège est un collège dépendant de l'inspection académique du Lot (46). Il comporte 28 établissements, s'étend sur 15 communes soit un secteur de 13 km de rayon. 34 AESH (dont 3 hommes) dans le public sont affectés pour 89 élèves notifiés (hors ULIS). C'est donc un PIAL très conséquent avec des disparités fortes (urbain/rural, niveaux...). Là où la situation devient vraiment complexe pour le référent c'est qu'il a aussi en charge d'accompagnement les AESH des établissements privés (6 AESH), sachant que le fonctionnement n'est pas du tout le même dans l'organisation du PIAL, le pilotage est dans les mains d'autres professionnels du secteur privé.

Dans le secteur public les copilotes sont le chef d'établissement et l'Inspecteur de secteur. Le problème s'est posé sur le poste de coordonateur car dans le département plusieurs enseignants référents de scolarité (ERS) ont refusé la mission. C'est un personnel ERS de l'inspection qui a pris toutes les coordinations refusées soit 5 PIAL sur le département. Le coordonnateur quand il est l'ERS de secteur a connaissance des dossiers élèves, de la configuration économique et géographique du secteur, il connaît aussi les AESH du PIAL puisqu'ils se rencontrent notamment au cours des équipes de suivi. Le fait que ce ne soit pas le cas ici ajoute de la complexité au pilotage et à la mission du référent qui devra apporter plus d'éléments au coordonnateur dans le suivi des demandes.

IV.

Les étapes

Les étapes de la recherche se déroulent sur 3 semestres, de septembre 2021 à janvier 2023 pour la partie recherche action et de mars à mai 2023 pour la partie enquête par questionnaire.

53

En amont de la recherche (juin 2021) le référent qui vient d'être nommé informe les pilotes et l'Inspecteur ASH de son intention de recherche sur la professionnalisation des AESH. Après accord il contacte le coordonnateur pour avoir les coordonnées des AESH : ce fut réellement une première grosse difficulté; les boîtes mails académiques ne sont que rarement consultées, voire non activées.

En septembre 2021 le référent demande à l'Inspection Académique les numéros de téléphones des AESH, l'inspecteur lui signale qu'il ne doit communiquer que par la voie de la boîte académique. Le référent demande donc aux AESH de faire passer l'information à tous ceux qu'ils connaissent.

Plus tard fin septembre la réunion de rentrée des AESH les pilotes insistent sur l'im-portance du mail académique, seulement sur les 34 AESH seuls 11 sont présents (les autres n'ayant pas eu l'information envoyée sur les boites académiques). Le lendemain le référent envoie un message aux autres référents du Lot afin de comparer les situations : réponses unanimes, la difficulté de contacter les AESH est commune à tous. Certains n'ont jamais vu d'autres AESH que ceux de leur établissement.

À ce moment là, début octobre le référent prend la décision de doubler ses messages mail par sms et envoi un bref sondage en ligne29 pour connaître les profils différents: 21 répondants, même si ce n'est pas la totalité cela permet d'établir une base de données: type de contrat, CDI, CDD, AESH I-mut ou co, lieux d'affectation, ancienneté, formation obligatoire suivie ou non, opinion sur les missions du référent ... Une discussion avec les AESH de l'établissement l'a incité à anonymiser le questionnaire. Les résultats montrent que plus d'un tiers n'a pas suivi la formation obligatoire, que certains accompagnent 6 élèves et pour la plupart plus de trois, et n'ont aucune idée de la mission du référent.

Arrêtons-nous sur ce point: le double sens du mot référent, celui à qui on se réfère mais aussi celui qui en réfère à la hiérarchie peut générer chez les AESH de la méfiance à son égard, c'est une précision (qu'il s'agit du premier, celui à qui l'on se réfère) que l'insti-tution doit absolument apporter. Sans cela le référent se heurte à des réticences dans les contacts et pour démarrer la mission il a fallut éclaircir ce point avant toute chose.

Dans ce but un message de présentation a été envoyé : cursus, ancienneté du référent, précision sur le fait que c'est avant tout un AESH et non un supérieur, que le but est de proposer des conseils, des informations, d'échanger sur les pratiques, et de faire

29 Annexe 7

54

remonter les difficultés rencontrées pour tenter d'améliorer les situations. Entre autre le référent propose une coopération, un échange, une collaboration, il n'est pas formateur, il accompagne (annexe 5). Les retours à ce message ont été positifs et annoncent les prémices de l'établissement d'une communication basée sur la confiance.

Si les connexions ont été fébriles au départ, les échanges se sont multipliés rapidement, grâce essentiellement au « bouche-à-oreille », avec des périodes plus denses comme les mois où les contrats sont renouvelés où les périodes de modification de la législation.

Les réunions du comité de pilotage (entre trois et quatre par année scolaire) sont l'occasion pour le référent de faire remonter certaines remarques qui permettent une concertation sur des actions à mener afin de faire évoluer positivement le fonctionnement du PIAL.

VI.

Démarche de vérification des hypothèses :

Cette première année aura permis d'établir certains outils et de récolter des données sur le volant d'AESH. La mise à jour du répertoire AESH doit être faite avant la rentrée car il y a eu des démissions et de nouvelles embauches. Une première avancée est amorcée sur la communication. Bien communiquer est primordial, tenir les AESH au courant de leurs droits, de leurs obligations qu'elles soient administratives ou professionnelles; cela participe au sentiment de reconnaissance professionnelle. Le but est maintenant de trouver des indicateurs appropriés.

a. Vérification de l'hypothèse 1 :

Les demandes en accompagnement des AESH concernent majoritairement des interrogations sur le fonctionnement administratif, l'organisation de l'institution et le cadre de mission.

Afin d'évaluer la part des demandes qui sont en lien avec la communication AESH-Institution une analyse catégorielle des échanges avec les AESH consignés dans le carnet de Bord du référent sera réalisée. Les comparaisons des proportions d'occurrences des

55

différentes catégories permettront de vérifier cette hypothèse.

b. Vérification de l'hypothèse 2 :

La qualité de la communication avec l'institution a une influence sur la reconnaissance professionnelle ressentie par l'AESH.

Dans les discussions d'AESH auxquelles j'ai pu participer, ce genre de phrase est récurrent: « y'a jamais personne qui te répond ! » « ils m'ont renvoyé de service en service sans répondre à ma question », « elle quand elle te répond c'est toujours des ordres, même par mail t'as l'impression qu'elle te crie dessus » « de toute façon là-bas ils s'en foutent qu'on galère ».

L'intention est de connaître le rapport de communication que les AESH ont avec l'institution et les relations avec le référent. Le questionnaire adressé aux AESH fournit des indicateurs comme la satisfaction (variable qualitative indépendante) et la qualité des contacts à l'institution ressenti par l'AESH (échelle de Likert), ainsi que les réponses à la question qui contactez vous en premier. Nous partons du fait que si les AESH estime avoir des contacts satisfaisant avec l'institution, c'est à dire que les échanges sont productifs et aboutissent à des solutions, l'invisibilité ressentie par les AESH est moindre et que donc ils se sentent mieux reconnus professionnellement. L'utilisation de calculs statistiques à partir de ces données permettra de vérifier l'hypothèse.

c. Vérification de l'hypothèse 3 :

Les AESH ayant eu des contacts et un accompagnement par le référent reconnaissent plus l'utilité de sa mission que ceux n'ayant pas eu de contact avec leur référent.

Des calculs statistiques entre les variables qualitatives comme le degré d'accord avec la mission du référent améliore... et l'existence d'un contact entre le référent et l'AESH permettront de vérifier cette hypothèse.

56

VII.

Résultats et discussions

Dans un premier temps nous présenterons les constats faits à partir de l'étude du carnet de bord et des ajustements et actions menées par le référent qui permettront de valider la première hypothèse. Puis nous passerons aux vérifications statistiques à partir des données collectées grâce au questionnaire. La mise en perspective de ces différents résultats nourrira une réflexion permettant de faire des propositions. Ces propositions seront transmises au premier trimestre 2023-2024 au comité de pilotage du PIAL.

1. Les résultats de la recherche action, vérification de l'hypothèse 1:

« Les demandes en accompagnement des AESH concernent majoritairement des interrogations sur le fonctionnement administratif, l'organisation de l'institution et le cadre de mission. »

Durant l'année scolaire 2021-2022 et le premier semestre de l'année suivante (septembre à décembre 2022) le référent a consigné tous ses actes dans un journal de bord (Annexe 6), ce qui lui permet de rendre compte au pilote de son travail (Annexe 7) et aussi d'avoir une chronologie dans le suivi des accompagnements. Il en ressort 4 types de questions:

- Questions sur le fonctionnement administratif (contrat, salaire, congés, absences...) - Questions sur les missions (cadre d'activités, supports utilisés, outils...)

- Questions sur l'activité elle même (problème avec un enfant, un enseignant, emploi du temps..)

- Question de malêtre au travail (problème avec l'équipe pédagogique, la hiérarchie, les parents,...)

Les questions sur le cadre loi sont les plus fréquentes et le vade-mecum pas assez précis pour pouvoir répondre à toutes. Le référent s'est donc créé un corpus de guides AESH (publications trouvées en ligne de certaines académies, syndicats...) qui reprennent

57

toutes les lois et circulaires relatives aux AESH et les mets à jour à chaque parution. Lorsque les questions deviennent trop complexes il renvoie la personne vers l'autorité compétente en lui en donnant les coordonnées (il a établit un répertoire clair dans ce but).

À chaque intervention il est nécessaire aussi de connaître le tiers qui a initié le contact et ce qui ressort le plus souvent c'est « ma collègue m'a conseillé de vous appeler », ce qui est quand même signe d'une relative efficacité de l' accompagnement.

De septembre 2021 à décembre 2022 nous pouvons dénombrer 162 entrées sur le livre de bord (demandes et réponses (130 en tout soit 80%) + activité indépendante du référent (32 entrées soit 20%), comme par exemple les échanges avec les pilotes ou les actions envers l'ensemble des AESH). 24 AESH du PIAL dont 3 du privé ont initié ces échanges. La majeure partie de de ces demandes portent sur le cadre loi. 3 situations relevaient de problèmes graves (dont 1 arrêt de travail pour harcèlement).

En résumé, 67 (55,4%) demandes portaient sur le fonctionnement administratif, 37 (28,5%) sur le cadre d'activité, 7 (5,4%) sur l'activité elle-même et 14 (10,7%) sur des questions de malêtre au travail. Le fonctionnement administratif cumulé au cadre de l'acti-vité représente donc 83,9 % des demandes, ce qui vérifie notre première hypothèse.

Pour aller plus loin dans l'examen de la mission de référent il faut souligner la nécessité d'accueillir les demandes avec empathie et écoute, il y a des situations de profonde détresse. Néanmoins le référent doit avoir la capacité de dire au bon moment que ce n'est pas de son ressort mais qu'il peut orienter vers un psychologue ou autre professionnel de l'éducation nationale, c'est aussi cela l'accompagnement : connaître les professionnels adaptés aux situations. La position intermédiaire du référent le renvoie constamment à des questions d'éthiques. En effet il est arrivé à plusieurs reprises (4 fois) que les AESH « déchargent » aussi bien leur colère que leur désarroi sur le référent, et ce dernier doit avoir le recul nécessaire pour analyser la situation de manière objective, tout en tenant compte de la détresse de la personne pour lui apporter la réponse adaptée à son problème. L'existence de telles situations a inciter le référent à faire des recherches sur le sujet, il a pu s'appuyer sur des auteurs comme Jorro, Paul (La démarche d'accom-pagnement) ou Roquet pour adapter son accompagnement. Lors des contacts les AESH ont mentionné à plusieurs reprises le fait de s'être sentis seuls et démunis avant l'arrivée

58

du référent.

À ce sujet le référent a souhaité organiser un atelier d'échange de pratiques en fin d'année en proposant plusieurs créneaux aux AESH. Ces réunions devant se dérouler sur les heures connexes (hors présence élèves) il est très difficile de satisfaire les disponibilités de tous. La solution trouvée fut d'en positionner une avec les AESH du collège. Les autres ont été invités mais ne sont pas venus (voir compte rendu Annexe 8). Il apparaît nécessaire de différencier les ateliers d'échange par niveau d'enseignement car les problématiques du primaires ne sont pas les mêmes qu'au collège ou au lycée. Pour cette première rencontre ce qui est vraiment ressorti ce sont les difficultés des AESH face à la non adaptation des cours et des évaluations par les professeurs. Ce problème sera abordé un peu plus bas.

Si l'on observe plus précisément sur le carnet de bord les questions d'ordre administratif des occurrences reviennent régulièrement:

· quelles sont les démarches pour démissionner, demander une autorisation d'ab-sence, le défraiement des frais de transports...

· où trouver certains documents: autorisation d'absence, demande d'aide à la complémentaire santé..

· comment remplir certains documents : EDT, autorisation d'absence...

Le problème pour le référent est que suivant l'organisme gestionnaire (DSDEN pour les T230 et Collège gestionnaire pour les HT2), les documents sont différents donc il doit vérifier la catégorie de contrat, et d'autre part pour les HT2 il y a deux personnels différents qui les gèrent (suivant la première lettre de leur nom). Dès la fin du premier trimestre le référent à pris contact avec les référents des autres PIAL du département pour faire un point sur les accompagnements et a ainsi constaté que:

· certains n'ont pas réussi à avoir de contact avec les AESH de leur PIAL et sont assez désemparés car ils ne savent pas quoi faire.

· ceux qui ont établi le contact remarque aussi une part plus grande des questions de type administratif ou cadre d'activités

· la diversité des documents est vraiment source de difficultés

30 T2 (Titre 2) et HT2 (Hors Titre 2) sont les titres budgétaires des AESH

59

Après concertation les référents choisissent de faire remonter ces constats à leurs pilotes en suggérant l'éventualité d'uniformiser les documents en mettant sous l'intitulé une case à cocher DSDEN ou Collège gestionnaire afin d'identifier l'organisme destinataire. Au deuxième trimestre l'Inspecteur adopte l'idée et propose de travailler dessus avec un des référents qui exerce dans le même site.

En septembre 2022 tous les formulaires uniformisés sont envoyés à tous les AESH par la gestionnaire du service AESH de la DSDEN.

Pour le référent cette proposition était un moyen de permettre aux AESH d'être plus autonomes, pourtant entre septembre et décembre 2022 beaucoup de demandes concernaient ces questions administratives. Cela paraissant normal vu que tous les formulaires étaient remaniés. De plus le repérage des documents dans le mail était très confus:

Figure 7: Copie d'écran du contenu des pièces jointes du mail de rentrée aux AESH

Pour permettre aux AESH de mieux repérer ces documents et de les retrouver plus facilement le référent les a renommés en les simplifiant et a renvoyé le dossier à chaque AESH du PIAL. Il l'a aussi placé sur le drive auxquels les AESH ont accès. À la suite de quoi les demandes à ce sujet ont considérablement diminué.

Au sujet des difficultés rencontrées dans l'activité les ASEH dénoncent le manque d'adaptation des documents que ce soit au niveau des contenus pédagogiques ou encore plus des évaluations. Le référent dans cette optique a produit un document type présentation avec des astuces en en montrant visuellement l'intérêt, il y a ajouté des exemples d'évaluations adaptées par certains collègues de l'établissement; il l'a transmis aux équipes enseignantes et en à mesurer le retour par sondage. En voici 2 extraits:

Figure 8: mai ou min

60

Figure 9: structure

Certains professeurs se sont vraiment saisi de ce ces outils mais d'autres refusent d'adapter en indiquant qu'ils n'ont aucune formation pour cela. Ce qui nous renvoie aux contenus des formations initiales et à l'urgence de prendre en compte l'école inclusive dans le cursus des enseignants.

2. Les prémices d'une amélioration: vérification de la deuxième hypothèse (résultats en Annexe 9):

La qualité de la communication avec l'institution a une influence sur la reconnaissance professionnelle ressentie par l'AESH.

Pour valider cette hypothèse nous avons étudier plusieurs relations. Pour les réponse en échelle de Likert nous avons choisi de les traiter en variables nominatives car il n'y a que 4 modalités et qu'il nous sera possible de regrouper si besoin les réponses en

61

deux modalités nominatives (d'accord/pas d'accord; agréable/désagréable; satisfaisante /décevante).

Dans ce but nous émettons plusieurs sous-hypothèses:

a. La première est qu'une relation satisfaisante est supportée par un contact agréable.

Lorsqu'on parle de satisfaction lors des contacts on entend par là que les échanges ont permis de faire avancer les situations (ce qui a été précisé dans la présentation du questionnaire) alors que quand ils sont dits agréables il s'agit plus de la forme des échanges. Un contact très agréable peut ne pas faire aboutir une demande et n'est donc pas satisfaisant.

Un contact estimé agréable entraine des relations plus satisfaisantes (H1).

Contact agréable

 
 

Satisfaction

 
 
 
 
 
 

Tableaux des pourcentages observés pour la variable satisfaction:

Fréquences de satisfaction

satisfaction

Quantités

% du Total

% cumulés

très décevantes

14

2.6 %

2.6 %

décevantes

75

13.9 %

16.5 %

satisfaisantes

373

68.9 %

85.4 %

très satisfaisantes

79

14.6 %

100.0 %

La majeure partie des relations apparaît comme satisfaisante, mais il existe tout de même de l'insatisfaction à hauteur de 16,5%. en regroupant en 2 modalité la variable satisfaction (satisfaisantes, décevantes) et en faisant la même chose pour la variable agréable nous pourrons produire un tableau de contingence et vérifier notre hypothèse par un test statistique.

Tables de contingence

agréable 2mod

satisfaction2mod désagréable agréable Total

décevantes

Observé

59

25

84

 

% par colonne

88.1 %

5.4 %

15.9 %

Tables de contingence

agréable 2mod

satisfaction2mod

 

désagréable

agréable

Total

satisfaisantes

Observé

8

436

444

 

% par colonne

11.9 %

94.6 %

84.1 %

Total

Observé

67

461

528

 

% par colonne

100.0 %

100.0 %

100.0 %

Notre hypothèse semble vrai puisque 88,1% des relations estimées décevantes sont désagréables et 94,6 % des relations satisfaisantes sont agréables. Une valeur de x2 pour un ddl de 1 et un p<.001 (bien inférieur au seuil á= 5 %). Des relations à l'institutions agréables entrainent donc des échanges satisfaisants.

Nous pouvons donc souligner ici que la manière dont on répond aux AESH dans les échanges est très importante et porteuse de reconnaissance. Même si cela paraît évident il fallait le démontrer pour pouvoir interroger d'autre facteurs comme le moyen de communication, l'ancienneté (on peut supposer qu'elle a une influence sur la satisfaction qui peut être positive car une AESH avec plus d'expérience aura intégré les codes de l'institution ou au contraire cristalliser des relations tendues), la transmission de certains documents essentiels peuvent aussi influencer la satisfaction : en effet si l'institution transmet certaines informations comme des aides (SRIAS31, participation mutuelle, supplément familial de traitement) ou des guides et des propositions de formation les AESH se sentent considérées (et donc moins invisibles, plus reconnues...).

b. Le mode de communication a une influence sur la qualité des relations (H2).

Nous allons nous intéresser au moyen utilisé pour communiquer, en effet la messagerie académique est plus impersonnelle qu'une rencontre ou un appel téléphonique, de plus il est plus aisé de préciser certains points lors d'une conversation que par mail. Ce moyen de communication peut nous semble-t-il, jouer sur la satisfaction.

Le mode de communication a une influence sur la qualité des relations (H2).

Moyen de contact

Satisfaction

62

31 Section Régionale Interministérielle d'Action Sociale

63

Les moyens les plus employés sont les mails (80,9%), le téléphone (14,7%), puis viennent les deux (3 %), autre (1,1 % il s'agit le plus souvent de passer par le secrétariat de l'établissement) et en présence (0,4%).

Cette hypothèse ne sera pas validée car le taux de satisfaction par mail (83,4 %) ou par téléphone (86,1%) est proche même si la conversation téléphonique l'emporte (p=.59 supérieur au seuil de 5%). Le moyen n'a donc pas d'influence sur la satisfaction. Mais on peut tout de même relever que les contacts en présence ont un taux de satisfaction de 100 %, malheureusement un effectif de 2 ne permet pas de tirer des conclusions.

c. L'ancienneté a une influence sur la quantité de satisfaction estimée par les AESH au sujet des relations Institution-AESH (H3).

L'ancienneté est une variable en intervalles de temps (nombre d'années d'exer-cice) elle a été recodée pour la transformer en variable ordinale pour permettre le traitement statistique.

L'ancienneté a une influence sur la quantité de satisfaction estimée par les AESH au sujet des relations Institution-AESH (H3).

Ancienneté

 
 

Satisfaction

 
 
 

Si les proportions de satisfaisantes et décevantes sont proches de celles pour la modalité agréable (annexe), les pourcentages ne permettent pas de confirmer l'hypothèse ni le x2 =6.53, ddl=5 et p=0.258 au-delà du seul á= 5 %. L'ancienneté n'influence pas la satisfaction.

d. L'envoi du guide AESH à une influence sur la qualité des relations (H4).

Nous supposons que la transmission de documents, type référentiel ou guide, apportant des éléments de compétence et des connaissances sur l'activité et le fonctionnement (et qui pour nous fait partie de la communication de l'institution aux AESH) apporte de la satisfaction.

L'envoi du guide AESH à une influence sur la qualité des relations (H4).

l

Envoi guide aesh

 
 
 

Satisfaction

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

l

Rencontre avec Référent

 
 

Améliore les rapports à l'institution

 
 

64

Nous remarquons que 85,8 % des personnes satisfaites ont reçu le guide et que 14,2 % ne l'ont pas reçu. La valeur du X2=13,8 pour un ddl=1 donne un p<.001 (bien inférieur au seuil) ce qui nous amène à valider l'hypothèse que communiquer certains documents-outils aux AESH augmente la satisfaction.

Nous avons donc pu établir l'influence de la qualité des relations avec l'institution sur la reconnaissance de cette dernière perçue par les AESH. Nous pensons que le rôle de l'AESH référent dans cette relation est déterminant, et c'est le sujet de la troisième de nos hypothèses.

3. L'apport de la mission d'AESH référent, vérification de la troisième hypothèse (résultats en Annexes 10):

Les AESH ayant eu des contacts et un accompagnement par le référent reconnaissent plus l'utilité de sa mission que ceux n'ayant pas eu de contact avec leur référent.

Pour mesurer l'effet référent nous allons poser plusieurs hypothèses secondaires.

a. Les AESH qui ont rencontré le référent estiment que sa mission améliore les rapports à l'institution (H5).

65

Les résultats de l'enquête nous montrent que la majorité (58,8%) des AESH qui n'ont pas rencontré le référent ne sont pas d'accord avec la phrase le référent améliore les relations à l'institution alors que la majorité (52,6) % de ceux qui l'ont rencontré pensent que si. La valeur du x2= 6.95, ddl=3 et p=.074 ne permet pas de valider l'hypothèse avec un á=5 % mais si on considère un á à 10 % nous pouvons la valider.

b. Les AESH qui ont contacté le référent estiment que sa mission améliore les rapports à l'institution (H6).

Contact de l'AESH

 

Améliore les rapports à l'institution

 

Tables de contingence

rapport inst
4mod

 
 
 

L'avez-vous

déjà contacté

 

Total

non jamais

oui pour des
difficultés avec un
enseignant

oui pour des
difficultés avec
un élève

oui pour des questions ou
difficultés administratives
(edt, contrat,...)

oui pour
une autre
raison

pas du tout d'accord

pas trop d'accord

plutôt d'accord

tout à fait d'accord

Total

Observé

% par ligne % par colonne

Observé

% par ligne % par colonne Observé % par ligne % par colonne

Observé

% par ligne % par colonne Observé % par ligne % par colonne

47

40.9 %

32.9 %

45

36.6 %

31.5 %

41

23.0 %

28.7 %

10 15.9 % 7.0 % 143

29.9 %

100.0 %

5

4.3 %

29.4 %

6 4.9 % 35.3 % 5

2.8 %

29.4 %

1 1.6 % 5.9 % 17

3.5 %

100.0 %

12

10.4 %

15.8 %

15

12.2 %

19.7 %

36

20.2 %

47.4 %

13

20.6 %

17.1 %

76

15.9 %

100.0 %

24

20.9 %

16.6 %

35

28.5 %

24.1 %

56

31.5 %

38.6 %

30 47.6 % 20.7 % 145

30.3 %

100.0 %

27

23.5 %

27.6 %

22

17.9 %

22.4 %

40

22.5 %

40.8 %

9 14.3 % 9.2 % 98

20.5 %

100.0 %

115

100.0 %

24.0 %

123 100.0 % 25.7 % 178

100.0 %

37.2 %

63 100.0 % 13.2 % 479

100.0 %

100.0 %

Plusieurs constats sont à relever: la plus grande part des motifs de demandes concernent une fois de plus des sujets administratifs ou de cadre de fonctionnement, l'absence de contact engendre plus de désaccord avec la phrase, et majoritairement ceux qui ont contacté le référent pense qu'il améliore les relations à l'institution. Un résultat semble montrer le contraire pour les demandes au sujet de difficulté avec l'enseignant.

Néanmoins le 2=33,7, ddl=12 donne un p<.001 ce qui nous permet de valider H6.

c. Si le référent apporte des réponses sa mission les AESH trouvent que sa mission améliore les rapports à l'institution (H7).

Apport de réponse

 
 

Améliore les rapports à l'institution

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

73,8% des AESH à qui le référent a apporté une réponse sont d'accord avec le fait qu'il améliore les rapports à l'institution, de plus il existe tout de même 23,7 % d'AESH restés sans réponses qui sont d`accord avec le fait que sa mission améliore les rapports à l'institution. Avec un x2 36,9, un ddl de 2 le p<.001. L'hypothèse H7 est validée.

d. Un contact agréable avec le référent augmente l'accord avec le fait qu'il améliore les rapports à l'institution (H8).

l

Contact référent agréable

 
 
 

Améliore les rapports à l'institution

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

66

En confrontant la variable amélioration rapport institution (ramenée à deux modalités d'accord/pas d'accord) à la variable qualité contact référent (ramenée à deux modalités agréable/désagréable) il apparaît que dans la majorité des cas (53,9% des contacts agréables) sont en accord sur le fait que le référent améliore le rapport à l'institution. D'autre pas 76,3 % des contacts désagréables ne pensent pas qu'il y a une amélioration des rapports par le référent.

Un x2 de18,8 avec un ddl de 1 donne á<.001. L'hypothèse H8 est validée

e. Un contact agréable influence l'apport de réponse (H9).

l Contact référent agréable

 

Apport de réponse

 

Ici nous supposons que lorsque les discussions avec le référent sont agréables il est plus facile pour les AESH d'expliquer leur situation et pour le référent d'avoir les infor-

l

l

l

l

Contact référent agréable

Contact de l'AESH

Rencontre Référent

Apport de réponse

mations nécessaires pour traiter la demande. Ce qui lui permet ainsi de trouver plus facilement les réponses.

Lorsque la réponse du référent a permis à l'AESH d'avancer dans son questionnement le contact est agréable à plus de 99,5% (agréable 23,7%+ très agréable 73,8 %).

Dans les contacts très désagréables 83,3 % n'ont pas obtenu la réponse à leur question, (73,3 % des désagréables). La valeur de á <.001 nous permet de valider cette hypothèse, un contact agréable influence positivement un apport de réponse.

Nous pouvons résumer la dernière hypothèse dans le schéma page suivante.

Améliore

le rapport à l'institution

Mission du référent

67

4. Pour aller plus loin:

La professionnalisation des AESH implique aussi l'émergence d'un groupe professionnel avec ses propres codes et modes de relation. L'enquête nous offre des informations supplémentaires à ce sujet.

68

a. En cas de difficulté ou de questionnement vers qui se tournent les AESH

En effet à la question qui contactez vous en premier, voici les réponses obtenues Pour l'académie hors département et hors PIAL :

Figure 10: académie-(pial-i-département) Pour le département:

Figure 11: département Pour le PIAL

69

Figure 12: Pial

Dans la majeure partie des cas (sauf pour des questions d'ordre administratif) les AESH contactent leurs collègues en premier lieu. Le groupe AESH est donc existant, l'identité professionnelle peut se construire et permettre leur professionnalisation.

Néanmoins il y a peu de référents contactés en première instance; l'accompagne-ment et la figure du référent comme personne ressource prend du temps à s'installer. Pour accélérer ce processus l'institution se doit de présenter la mission du référent que se soit aux AESH expérimentées où à chaque nouveau recrutement.

b. Ce que souhaitent les AESH en matière d'accompagnement

L'analyse catégorielle des réponses (annexe 11) à la question « Pour vous, qu'est-ce que l'AESH référent peut faire pour améliorer son accompagnement? » a permis de quantifier certaines occurrences pour hiérarchiser les demandes des AESH.

Au total 343 AESH ont répondu à cette question. Nous avons regroupé les résultats dans un tableau:

Pour 18 %, ils demandent plus de rencontres entre AESH, d'ateliers d'échange de pratiques, 14,3 % demandent plus de disponibilité du référent et 9,7 % le trouve absent ou demande qu'il se fasse connaître.

70

Argument

Nombre

Pourcentages

Rencontres, échange de pratiques

62

18%

Plus de disponibilité du référent

49

14,3 %

Plus à l'écoute

26

7,6 %

Absence du référent

8

2,3 %

Doit se faire connaître

22

6,4 %

Plus d'aide dans l'activité

26

7,6 %

Plus d'aide avec l'administration

28

8,2 %

Plus de ressources et outils

17

5 %

Plus de formation

14

4,1 %

Reproche de trop de lien avec la hiérarchie

19

5,5 %

Phrases très négative hors argument *

39

11,4 %

Phrases très positive hors argument **

33

9,6 %

Total

343

100 %

* 11 % des phrases sont très négatives voire virulentes au sujet du référent; les termes « petit chef », « supérieur », « inutile », « flicage », « malhonnête », et « copinage » reviennent régulièrement. exemple : « inutile.inexistant. et pour entendre une aesh référent qui travaille dans le même établissement, elle de plus ne fait rien.de la poudre aux yeux! C'est pas avec ces recrutements que les aesh passeront pour des professionnels. » ** Nous avons relevé 10 % de réponses très positives (où tout va très bien il n'y a rien à faire de plus).exemple : « Le mien pas grand chose ..car elle est super, disponible, bienveillante , répond et apporte autant d'outils qu'elle peut et qu'elle à à sa disposition. »

La récurrence de la demande de temps d'échange de pratiques pose un problème organisationnel au référent nous l'avons vu précédemment. Auparavant ces ateliers existaient dans les programmes de formation obligatoire au rythme de minimum deux par ans. Ils étaient organisés et animés par l'ERS, avec la présence de la conseillère d'orientation et psychologue du secteur (COPSY).

D'autre part les AESH souhaiteraient des formations moins générales, plus spécifiques à leur type d'accompagnement (niveau, type de trouble...).

71

Les 9,7 % qui le trouvent absent et pensent qu'il doit se faire connaître témoignent aussi de la difficulté pour le référent à contacter les AESH. Ce qui peut être ressenti par les AESH comme un acte volontaire de déni peut venir parfois de l'incapacité matérielle du référent à les joindre.

Il faut noter que nous avons relié les réponses très négatives à l'existence de contact avec le référent sur les données « contact de l'AESH » et « rencontre avec le référent ». Systématiquement (sauf pour 2 réponses, correspondant aussi à un contact désagréable) il n'y a eu aucune rencontre ou contact entre les deux.

VIII.

Les pistes à retenir :

La démarche nous a permis d'établir que la communication AESH-Institution est un élément déterminant dans la professionnalisation des AESH. Dans cette communication aux AESH que ce soit dans les échanges ou dans l'apport d'outils et de ressources, l'institution doit porter une attention particulière à la forme qu'elle y met. Privilégier des échanges agréables et courtois, permettre une acquisition d'informations nécessaires à l'activité, donner des informations très claires sur la profession, sont des vecteurs de reconnaissance pour les AESH. Ils pourront ainsi avoir des repères fiables pour construire leur identité professionnelle.

L'AESH référent a besoin d'un cadre plus explicite de ses missions, et celles-ci nécessitent d'être clairement présentées à la communauté des AESH. Une formation pour le référent sur les notions d'accompagnement individuel et collectif serait un plus. De plus l'accès à un répertoire exact et régulièrement mis à jour des AESH est indispensable à la communication. Programmer des échanges entre référents permettrait aussi plus facilement la diffusion d'outils.

Concernant les temps d'échanges de pratiques, s'ils étaient organisés et proposés par le pilotage du PIAL (avec le soutien du référent) nous pensons que les AESH seraient plus enclins à y participer.

72

La nécessité d'une formation pour les AESH avant la prise de poste est indispensable. Peut-être en attendant l'organisation de celle-ci, la possibilité d'une ou deux journées d'immersion pour les nouvelles recrues auprès d'un AESH expérimenté serait bénéfique.

Au sujet de l'adaptation des évaluations et des documents, la transmissions d'outils aux enseignants sera une aide précieuse; le rappel de cette nécessité à la rentrée par les chefs d'établissements peut aussi influencer l'enseignant. Mais nous sommes conscients du fait que si l'école inclusive est dans les axes de politiques éducatives du ministère elle doit aussi entrer dans la formation initiale des enseignants.

Pour finir nous mentionnons le fait que toutes les disparités existantes à l'échelle de l'état dans la gestion des AESH qu'elles soient administratives, humaines ou professionnelles, sont un frein à leur professionnalisation.

73

Conclusion

La pré-enquête adossée à l'étude théorique nous a permis d'orienter la recherche sur le lien entre professionnalisation des AESH, reconnaissance professionnelle et communication à l'institution. En effet pour que la profession émerge et s'ancre dans le paysage trois conditions sont requises:

1. l'intention doit émaner de l'institution,

2. celle-ci doit fournir un cadre législatif, un référentiel de compétences, une formation et un accompagnement

3. Elle doit aussi permettre la création d'un espace-temps, tiers lieu d'échange où se développent les interactions entre AESH.

Nous avons supposé lors de notre exploration que la reconnaissance professionnelle se nourrit de la qualité des relations avec l'institutions. Nous avons donc étudié ces relations en remarquant que si elles respectaient les trois contraintes vues ci-dessus, l'AESH se sentait mieux reconnu et donc plus enclin à la professionnalisation. De plus si ces relations sont agréables elles facilitent les mécanismes de professionnalisation étudiés.

Puis la recherche s'est axée sur l'AESH référent et ses missions partant sur le principe que son accompagnement allait influencer les relations entre les AESH et leur institution. Nous avons pu démontrer que lorsqu'il intervenait il facilitait ces relations que ce soit dans l'apport d'outils et de ressources ou dans la communication.

Néanmoins pour se faire il faut absolument que le référent aille vers les AESH pour pouvoir initier un accompagnement, il doit stimuler les contacts, initier les rencontres. Ce qui rejoint les deux termes de l'accompagnement selon Paul (2020): « être avec » et « aller vers » auxquels s'ajoute le « partage » lorsqu'i s'agit de l'accompagnement collectif.

Sur ce principe l'institution doit apporter un véritable soutien aux référents. Il ne s'agit pas uniquement de fournir les adresses académiques des AESH. Le référent a besoin de buts, d'objectifs, de cadre mais aussi de formation pour adopter la posture d'ac-compagnant professionnel. Comment être accompagnant professionnel d'une profession

74

qui n'existe pas ou pas encore, tout le paradoxe est là. C'est le référent lui même qui organise sa mission et il est aisé de penser que chaque personne ne va pas oeuvrer de la même manière ce qui crée une diversité supplémentaire autour de la fonction sur le territoire. Il faut de très bonnes aptitudes en communication pour fédérer un groupe de personnes et les accompagner vers la profession, tout en continuant de se professionnaliser soi-même. Nous avons conscience que du fait de la recherche, l'acteur chercheur a sur-ement pousser plus loin les démarches qu'un AESH référent lambda étant donné la nécessité d'avancer dans son exploration. Mais s'il a impulsé des actions supplémentaires il en a aussi vu les retombées ce qui lui a permis aussi d'avancer des pistes de réflexion pour les pilotes du PIAL.

Le temps de l'institution n'est pas celui de l'AESH, les choses évoluent lentement mais elles évoluent. Il faut garder à l'esprit que les changements structurels prennent beaucoup de temps. Néanmoins l'avantage de cette recherche action c'est qu'elle a permis au chercheur de débloquer certaines situations au travers de l'action de médiation menée par le référent entre l'institution et certains AESH. Les retours ont confirmé l'intérêt de cet accompagnement. Les référents sont des atouts pour l'institution qui doit mieux les préparer à cette mission en leur fournissant non seulement cadre de référence et formation mais aussi en considérant que ce temps d'accompagnement doit être suffisant (il devrait être proportionnel au nombre d'AESH accompagnés) mais aussi efficace (le référent devrait pouvoir se déplacer lorsque le PIAL est très étendu, et ainsi avoir droit aux frais de déplacement ce qui n'est toujours pas le cas à ce jour).

En s'intéressant à l'écoles inclusive à l'étranger il existe des pays où les accompagnants sont depuis longtemps reconnus par l'institution et aux yeux de tous (Canada, Angleterre, certains états en Amérique ...).En Grande Bretagne par exemple l'accompa-gnant n'est pas affecté aux élèves mais agit en tant qu'assistant de l'enseignant « Learning support assistant » ou LSA. L'accompagnement par un référent n'y existe pas car le besoin ne s'en fait sentir. Une étude comparative avec certains de ces pays apporterait beaucoup d'éléments enrichissants.

Un autre prolongement pourrait naître dans une recherche portant sur un échantillon de référents, car même si le chercheur a contacté à plusieurs reprise d'autres référents, cela reste ponctuel et au sein d'un même département. Il serait judicieux d'étendre l'étude à tout le territoire, y compris outremer.

75

Pour conclure, cette recherche a été riche en échanges, en enseignements mais aussi en développement personnel. Les résultats et pistes de réflexions vont être transmis au pilotage du PIAL et à l'inspection académique. Les matériaux récoltés peuvent servir d'autres investigations.

Enfin, les va-et-vient entre recherche et action ont porté la réflexion à la modélisation de cette relation triangulaire « Institution - AESH - AESH - référent>, formalisée dans le schéma ci-dessous pour clôturer cette étude.

76

Glossaire

AESH : Accompagnant des Élèves en Situation de Handicap

AIS : Auxiliaire d'intégration scolaire

APSH : Accompagnant de personnel en situation de handicap

AVS : Auxiliaire de Vie Scolaire

BEP-CAP: Brevet d'Études Professionnelles - Certificat d'Aptitude Professionnelle

CAE : Contrat d'Accompagnement dans l'Emploi

CEC: Contrat Emploi Solidarité

CEC: Contrat emploi consolidé

CDES : Commission Départementale de l'Éducation Spéciale

CLIS : Classe pour l'Inclusion Scolaire

CUI : Contrat Unique d'insertion

DEAES : Diplôme d'État d'Accompagnant Éducatif et Social

DEPP : Direction de l'Évaluation de la Prospective et de la Performance

DSDEN : Direction des Services Départementaux de l'Éducation Nationale

DEAMP : Diplôme d'État d'Aide Médico-Psychologique

DEAVS : Diplôme d'État d'Auxiliaire de Vie Sociale

EVSH : Emploi de Vie Scolaire d'accompagnement des élèves Handicapés

ERS: Enseignant Référent de Scolarité

77

IA : Inspection Académique

IEN : Inspecteur de l'Éducation Nationale

IEN-ASH : Inspecteur de l'Éducation Nationale chargé des enseignements adaptés et de

la scolarisation des élèves en situation de Handicap

IGESR : Inspection Générale de l'éducation, du sport et de la recherche-intervention

IGF : Inspection Générale des Finances

HT2 : Hors Titre 2

MDPH : Maison Départementale des Personnes Handicapées

PIAL : Pôle Inclusif d'Accompagnement Localisé

PILAR : Projet d'Initiative Locale Adossé à la Recherche

ROME : Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois

SIATEN : Système des Agents Temporaires de l'Éducation Nationale

SRIAS : Section Régionale Interministérielle d'Action Sociale

TUC : Travail d'utilité publique

T2 : Titre 2

ULIS : Unité Localisée pour l'inclusion Scolaire

UPI : Unité Pédagogique d'Intégration

78

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84

Annexes

1

Référentiel Académie de Reims

2

Extrait guide Qualinclus

3

Fiche de poste AESH référent

4

Questionnaire enquête

5

Message présentation

6

Extrait journal de bord

7

Etat des actions

8

Compte rendu atelier d'échange

9

Résultats statistiques deuxième hypothèse

10

Résultats statistiques troisième hypothèse

11

Extrait réponse qu'est-ce qu peut faire le référent...

Annexe 4 Questionnaire de rentrée (nom de variable entre parenthèse)

Questionnaire sur l'accompagnement des AESH par

l'AESH référent dans le nouveau contexte du PIAL Bonjour je suis AESH depuis 2008 et dans le cadre de mes études je mène une recherche sur la professionnalisation des AESH, et sur le rôle nouveau de l'AESH référent. Ce serait très gentil de votre part de m'aider en remplissant ce questionnaire cela vous prendra moins de 5 minutes . Vos réponses sont complètement anonymes le formulaire ne collecte pas les adresses mails mais vous pouvez laisser la votre à la fin du questionnaire si vous voulez un retour. Pour l'item 10 par satisfaisant on entend que les relations permettent de faire aboutir vos demandes, que des réponses vous sont données.

1.âge (facultatif) 2.sexe (facultatif)

3.ancienneté (cochez la bonne réponse)

moins de 6mois

entre 6 mois et un an

de 1 à 3 ans

e 4 à 6 ans

de 7 à 9 ans

10 ans et plus

4.Nombre d'heures du contrat par semaine (heures)

5.type de contrat (cochez la bonne réponse)

aesh mut aesh i aesh

6.Pour les aesh mut seulement, nombre d'élèves suivis

7.Avez vous reçu les documents vous concernant (edt, guide de l'AESH, autorisation d'absence, de congés....) (cochez la bonne réponse) (envoi doc)

Oui

certains

aucun

8.vous les trouvez ( (cochez les bonnes réponses)

clairs

oui

non

pas complètement

facilement identifiables

oui non

pas complètement

faciles à compléter oui

non

pas complètement

9.Par quel moyen contactez vous l'institution ou le service gestionnaire (moyen contact)

mail

88

téléphone

10.Vos relations lors de ces contacts vous les

qualifieriez de (satisfaction)

très satisfaisantes

satisfaisantes

décevantes

très décevantes

11.vous diriez que le contact est (contact institution

agréable)

très agréable

agréable

désagréable

très désagréable

12.Lorsque vous avez des questions qui contactez-vous en premier : (contact en premier)

· d'ordre administratif

L'institution

les collègues

l'aesh Référent

autre

· à propos de l'activité

L'institution

les collègues

l'aesh Référent

autre

· au sujet de la relation à l'élève

L'institution

les collègues

l'aesh Référent

autre

· au sujet de la relation à l'enseignant

L'institution

les collègues

l'aesh Référent

autre

· au sujet de la relation à l'institution

L'institution

les collègues

l'aesh Référent

autre

11.Connaissez-vous le nom de votre AESH référent ? Oui

non

12.Vous a-t-il proposé des outils? (outils)

Oui Non

oui mais pas suffisamment

13.L'avez vous déjà rencontré ? (rencontre référent) Oui

85

Annexe 1 référentiel AESH

L

 

Référentiel d'emploi de la fonction d'AESH :
Accompagnant d'Élèves en Situation de Handicap

 
 
 
 
 

Finalités

L'accompagnant d'élèves en situation de handicap constitue une aide humaine qui répond à des besoins particuliers et contribue pour partie à la compensation de désavantages liés à des déficiences motrices, sensorielles, intellectuelles, psychiques ou à une maladie invalidante. L'aide apportée peut être individuelle ou mutualisée.

Il contribue à la réalisation du projet personnalisé de scolarisation d'un élève en milieu ordinaire (école, collège, lycée ).

Il lui permet de développer sa capacité d'autonomie, de communication, d'expression et d'apprentissage.

L'AESH, quel que soit son statut :

ü agit sous la responsabilité hiérarchique de son employeur : DASEN ou chef d'établissement ;

ü agit le cas échéant, dans la classe, sous la responsabilité pédagogique de l'enseignant et l'autorité du directeur d'école ou du chef d'établissement ;

ü travaille en concertation et collaboration avec l'enseignant, l'équipe pédagogique, la famille, les intervenants spécialisés ;

I agit, en tout autre lieu d'exercice de sa mission, notamment les lieux d'activités périscolaires conformément à la réglementation et aux conventions en vigueur.

Missions

L'AESH peut être amené à effectuer quatre types d'activités :

ü des interventions dans la classe définies sous la responsabilité de l'enseignant : aide aux déplacements et à l'installation matérielle de l'élève dans la classe, aide à la manipulation du matériel scolaire, aide au cours de certains enseignements, facilitation et stimulation de la communication entre le jeune handicapé et son entourage, développement de son autonomie

ü des participations aux sorties de classes occasionnelles ou régulières ;

ü l'accomplissement de gestes techniques ne requérant pas une qualification médicale ou paramédicale particulière, aide aux gestes d'hygiène

ü participation à la mise en oeuvre et au suivi des projets personnalisés de scolarisation (réunions de l'équipe de suivi de scolarisation notamment).

Rôle de l'AESH

D'une manière générale, l'AESH veille à installer les élèves dans les conditions optimales de sécurité et de confort. La forme de son action varie considérablement selon la nature du handicap, du niveau de scolarité. Il intervient toujours à l'initiative de l'enseignant et sous sa responsabilité.

Il participe à l'animation des activités conduites par l'enseignant et lui fait part de ses observations relatives au travail de l'élève accompagné. Il relaie, selon les besoins, les consignes et actions de l'enseignant ;

Il favorise la socialisation de l'enfant, notamment sa participation aux activités collectives et ses relations interindividuelles ;

Une attention particulière doit être apportée aux situations d'évaluations de façon que puissent être réellement appréciés les progrès de l'élève en dépit des adaptations nécessaires (notamment dans le temps alloué ou dans l'aménagement des tâches) et de l'aide dont Il bénéficie.

L'aide apportée doit contribuer à l'autonomie et non se substituer à l'élève. L'AESH veille à ne pas faire écran entre l'élève et son environnement, à ne pas créer une relation exclusive avec lui, à ne pas s faire à sa place n.

En apportant l'aide nécessaire dans tous les actes qu'if ne peut réaliser seul, l'AESH permet à l'élève d'être inclus dans toutes les activités qui enrichissent les apprentissages scolaires.

Au regard de ces missions et des besoins de chaque élève, on distingue quatre types de fonctions :

Annexe 2 Extrait du guide Qualinclus

untinclur

Le support de travail

Ce guide permet de nourrir la réflexion et les échanges pour les équipes qui souhaitent mettre en place une démarche d'auto-évaluation et d'amélioration continue de la qualité. li s'adresse aux chefs d'établissement et à l'ensemble de la communauté éducative.

Des fiches ont été réalisées sur la thématique spécifique de l'inclusion des élèves à besoins éducatifs particuliers pour :

· formuler une analyse, poser un diagnostic partagé, étayé et établi à partir de constats relevés ;

· établir ou infléchir un plan en présentant des objectifs et des axes de progrès, des actions d'amélioration et un plan de mise en rouvre, en prévoyant des outils de suivi, tels que des tableaux de bord, des fiches de suivi, etc.

Chaque fiche d'auto-évaluation doit être considérée comme un outil, et non un référentiel, car elle propose un processus d'analyse. Elle est introduite par une référence législative et réglementaire, rappelant le cadre national dans lequel s'inscrit l'action de l'établissement. Le questionnement n'est pas exhaustif et permet d'interroger l'ensemble d'un sujet, d'identifier des points clés et de parcourir les étapes de la roue.

La méthode

Plan

i1,1115., 9511 011,17.

- Identifier le sujet :

processus, thème, dispositif à développer ou â améliorer

- Replacer le sujet dans son contexte (projet d'établissement, contrat d'objectifs)

- Préciser : buts, objectifs, sens (dans la démarche d'amélioration)

- Réaliser un diagnostic partagé : dresser un bilan avec ses points forts, ses points faibles

- Identifier les axes d'amélioration - Définir des actions (et faire tourner la roue)

Do

- Décrire ce qui est fait ou ce que l'on décide faire

- Acteurs --Actions - Moyens disponibles

- Qui fait quoi ?Où ? Quand ? Comment? Combien ?

Trouver des indicateurs simples ou des observations

permettant de suivre la faisabilité et l'efficacité des actions dans le temps

86

Act Check

Pour dérouler le processus :

· rester simple dans la formulation ;

· utiliser des éléments concrets et utiles au contexte décrit ;

· se fonder sur des éléments objectifs ;

· fixer des objectifs réalisables tout en étant ambitieux ;

· veiller à replacer le sujet dans une organisation ou un système dans son ensemble.

5

87

Annexe 3 Fiche de poste aesh référent

ACADE Ml E

DE TOULOUSE

Okectk , d...n,.m. dewm.m.r... ar

 
 
 

AESH REFERENT

Référence : Circulaire N° 2019-088 du 05 Juin 2019 et annexe (VADEMECUM du PIAL.).

INTITULE DU POSTE

AESH REFERENT

CADRE

· L'AESH référent exerce ses missions -- précisées dans une lettre de mission -, sous
la responsabilité des pilotes du PIAL. Il travaille en étroite collaboration avec le coordonnateur du PIAL et l'enseignant référent de scolarité.

· L'AESH référent rassure, conseille et accompagne les AESH, notamment en
partageant ses outils et sa pratique professionnels.

PROFIL

· L'AESH référent est un u pair aidant n, expérimenté et investi, qui assure une fonction
de personne ressource auprès des AESH.

· Il est reconnu pour ses qualités et ses compétences dans l'exercice de ses fonctions.

MISSIONS

· Apporter un appui méthodologique à tous les AESH du PIAL et un soutien spécifique à ceux nouvellement recrutés

Participer à l'accueil des AESH nouvellement affectés dans le PIAL, et notamment à la transmission des informations relatives au fonctionnement de l'école ou de I EPLE Renseigner et orienter I AESH dans ses démarches et questionnements administratifs. Contribuer à fa compréhension des situations en soutenant les AESH du POAL dans l'accompagnement des éléves en situation de handicap, hors présence de l'élève ou pendant les temps de classe.

Apporter un aide professionnelle et technique pour accompagner la construction des postures et des gestes professionnels.

· Contribuer à la mutualisation des outils et des pratiques professionnels Dans le strict respect du référentiel de compétences issu de la circulaire ministérielle n°2017-84 du 3 mai 2017 relative aux missions des AESH.

Faire connaître les ressources institutionnelles (Cap Forge Inclusive, Eduscol, site SDEI)

Contribuer à l'élaboration, eu partage et à la diffusion des bonnes pratiques Favoriser l'élaboration d'outils communs harmonisés a l'échelle du PIAL.

Engager les AESH dans des dynamiques de réflexion collective et de coopération.

· Soutenir les pilotes et te coordonnateur du PIAL dans leurs actions

Assurer un lien étroit avec le coordonnateur du PIAL et veiller a la transmission de toute

information utile au fonctionnement du PIAL.

Soutenir la mise en oeuvre des actions planifiées par les pilotes ou le coordonnateur

PIAL.

Elaborer et soumettre des modalités organisationnelles et des outils.

Apporter un appui aux pilotes lors de régulations de situations complexes.

Participer au repérage des besoins de formation et à l'animation de groupes d'échange

_ de pratiques.

CONNAISSANCES ET COMPETENCES

· Aisance relationnelle, sens de l'écoute, capacités d'expression orale

· Capacités organisationnelles et esprit d'initiative.

· Goût pour le travail en équipe et en partenariat

· Prise de distance face aux problématiques de l'accompagnement: capacités d'analyse et de partage de sa pratique professionnelle

· Organisation et animation d'une réunion, d'un groupe de travail,

· Maîtrise des outils numériques (traitement de texte, tableurs et logiciels adaptés).

· Connaissance générale des structures d'accueil pour les élèves en situation de handicap, des partenaires et de la MDPH

SPECIFICITES DU POSTE

· Mobilité sur le territoire du PIAL

· Disponibilité

· Organisation du temps de travail : la répartition entre la mission d'AESH référent et la mission d'accompagnement auprès des élèves est définie par la DSDEN et fait l'objet d'un avenant au contrat (quotité AESH référent de 0,25 à 1 ETP)

 

non

14.L'avez-vous déjà contacté (contact de l'aesh)

oui pour des questions ou difficultés administratives (edt,

contrat,...)

oui pour des difficultés avec un élève

oui pour des difficultés avec un enseignant

oui pour une autre raison

non jamais

15.Si vous avez répondu oui à la question précédente, le référent vous a-t-il apporté une réponse (apport de réponse)

Oui

partiellement

non

16.Vous diriez que son contact est (contact référent

agréable)

très agréable

agréable

désagréable

très désagréable

17.Vous répond-il rapidement ?

Oui Non

18.Etes-vous d'accord avec la phrase: la mission du référent améliore... (améliore le rapport à l'institution) les relations à l'institution

89

oui

non

sans avis

l'acquisition des compétences professionnelles

oui non

sans avis

la professionnalisation des aesh

oui non

sans avis

les échanges de pratiques

oui non

sans avis

19.Pour vous, qu'est-ce que l'AESH référent peut faire pour améliorer son accompagnement

Merci beaucoup d'avoir pris le temps de répondre à ce questionnaire si vous souhaitez un retour laissez votre adresse mail un compte rendu vous sera envoyé

90

Annexe 5 Message de présentation

Bonjour

Je souhaitais me présenter à vous, j'aurais voulu le faire plus tôt mais j'ai eu un mal fou à avoir vos contacts. Je suis Marilyne Louis, AESH référente du Pial Masbou. Je suis aesh co (auparavant AVS co) à l'ULIS du collège depuis 2008, c'est ma quatorzième rentrée et j'espère que cette expérience me permettra de vous accompagner au mieux dans vos missions. J'espère pouvoir vous rencontrer tous au cours de l'année. Si vous connaissez des soucis, si vous avez des questions n'hésitez pas à me contacter je suis là pour ça et je ferai mon possible pour y répondre ou vous orienter vers quelqu'un à même de vous aider. J'ai préparé des drives collaboratifs (n'hésitez pas à y contribuer)avec des documents (textes de loi, articles, documents sur l'inclusion...) que je vais partager avec vous et d'autre part je suis en train de rédiger un questionnaire que je vous demanderai de compléter prochainement afin de préparer au mieux cet accompagnement. Je tiens à préciser que tout comme vous je suis avant tout une AESH, Il n'existe aucun lien hiérarchique entre nous, nous vivons les mêmes aventures qu'elles soient enrichissantes ou difficiles. Je vois cette mission du coté de la coopération, de l'échange, du soutien et du partage. N'ayant pas pour l'instant de directive de l'I.A , j'essaie de construire cette de mission de référent progressivement (si vous avez des idées n'hésitez pas...). Ce questionnaire me permettra d'avoir une vision générale du Pia.je pourrais aussi me déplacer sur certains de vos lieux d'affectation pour vous rencontrer si besoin, ou en visio.

Je vous souhaite bon courage pour cette rentrée, à très bientôt

91

Annexe 6 extrait du journal de bord

Date

Nom

Demande

Réponse

2/09 /2021

Mme X

Maman très

envahissante

nombreux sms
très long

Vu la principale qui a pris rdv avec la maman pour recadrage des mis-sions AESH

7/09

Mme Y

Qui remplace

Mme M. maître référent (on lui a dit que ça avait changé

MmeM. Toujours enseignant Réfé-rent mais c'est la nouvelle coordo MmeT. Qui fait les affectations

8/09

Mme Z

Comment com- pléter l'edt pour l'employeur

Explications données

13/09

Mme T

Pb car a déma-

nageé et se

retrouve sur
deux écoles dont une trop loin

Vu avec coordo pour modif affecta-tion car solution trouvée (ech entre 2 accompagnements)

22/09

Mme G

Besoin de trou- ver numen

Redirigée vers son employeur

29/9

Mme G

N'arrive pas à se

connecter sur
mamamia (ouverture webmail)

Rdv pris l'après midi au collège

pour refaire avec elle toute la
procédure

92

Annexe 7 CR des actionsMarilyne Louis AESH Référente PIAL

Actions réalisées au 09/09/2021:

1. Création d'un gmail afin d'avoir toutes les fonctionnalités des contacts et drive, qui pourra être transmis (ex au nouveau référent le jour où la personne est remplacée)

2. d'un doc csv intégré sur un gmail comportant: nom, prénom, téléphone, adresse mail, commune de résidence (à ce jour 29 contacts créés catégorisés sous divers libellés facilitant les envois de mails (cdd, cdi, lycée, collège, primaire..)

3. mail de présentation (07/09)

4. Partage de 2 dossiers (drive google) :

l Info générales (directives, circulaires, référentiels...)

l Docs inclusion (articles, outils...)

Ces dossiers seront alimentés au fil de l'année; implication des a esh en les invitant à partager des
documents qu'ils-elles trouvent intéressants.

5. Création d'un cahier journal où sont consignées toutes les actions du référent, les demandes reçues et les réponses données, permettant de poser des bilans sur l'accompagnement réalisé. ex:

Date

Nom prénom

Demande

Réponse

+personne ressource contactée

8/09/2021

x

Comment compléter l'edt

Heures / jour

Nom des élèves accompagnés

Nombre de demandes en fonction de leur nature depuis le mois d'août:

1 sur où faire la rentrée et la prérentrée quand on est sur 2 établissements

4 sur le nom des élèves accompagnés

5 sur l'absence de PV et avenants

1 sur des difficultés à accompagner plusieurs élèves dans la même classe

2 sur des difficultés avec un parent très intrusif

1 sur l'edt à renvoyer

Actions à venir:

Fin septembre: envoi d'un questionnaire type google form pour pouvoir mieux situer chaque aesh et

cartographier le Pial (type de contrat, affectation, nbre d'élèves,compléter le csv...) et connaître les moyens

de communication qu'ils souhaitent que je privilégie.

Mi-octobre, pour qu'ils soient «installés» dans leur mission: un autre questionnaire pour connaître leurs

attentes envers le référent, les difficultés, leur niveau de satisfaction par rapport à leurs affectations...

Je souhaite aussi programmer une rencontre avec chacun d'entre eux au cours de cette année.

Je prévois de faire le lien avec d'autres aesh référents du département afin d'échanger des idées

pour enrichir mes actions sur le Pial .

Annexe 8 CR atelier échange AESH-Institution 10 JUIN

Différent points abordés:

· Lien aux familles : limites mal définies (les aesh ne sont pas là pour accompagner les familles dans les démarches, l'absence de l'AS se fait sentir)

-+ Nécessité que les aesh apparaissent dans l'annuaire des parents ent, pour ne pas passer par des supports de communication personnels.

· Mission de l'aesh mal définies pour les enseignants (l'élève notifié doit resté leur élève et pas l'élève de l'aesh, l'aesh fait parfois écran, besoin d'outils, de formation sur réflexivité) et la famille (qui trop souvent pense qu'on doit faire « à la place » de l'élève).

-+ Garder une posture claire dès le départ face aux deux, ne pas hésiter à refaire des mises au points si cela est nécessaire.

· Certains enseignants n'adaptent pas, d'autres sont trop bienveillants (suppriment certaines tâches ou ne punissent pas).

-+ Insister sur le fait que les supports et éval doivent être adaptés (ne pas s'enterrer dans une situation conflictuelle mais le signaler), et mentionner que l'élève est un élève comme les autres et que les mauvais comportements doivent être, s'il ne sont pas dus aux troubles, pris en compte comme pour n'importe quel autre élève (sinon discours de l'aesh discrédité). Possible mise au point de l'aesh référent jour de prérentrée.

· Expliquer clairement les heures connexes -+ réunion prérentrée.

· C'est souvent l'aesh qui doit aller chercher les infos

-+ Avoir un accès pronote comme l'an dernier car plus à jour que l'ent.

· Pour la rentrée les aesh souhaitent savoir dès la rentrée qui elles accompagnent -+ je viendrai faire le point début de semaine de la prérentrée.

Pour la rentrée:

Prévoir le matin sur lieu d'affectation principal, et après-midi réunion au Collège Masbou pour tous les aesh pour permettre accueil des nouveaux et liaisons degrés (sur base volontariat si 31/08), date Prérentrée 1/09 ou 31/08 ?

EDT normalisé et doc changement d'accompagnement

-+ je les prépare, si l'IA en édite on se sert de ceux de l'IA.

Besoin de supervision dans certains cas où on n'arrive pas à établir une relation d'accompagnement avec un élève (à prévoir dans les formations proposées? Ou à organiser sur PIAL)

93

Question posée sur le non renouvellement du cdd, considéré comme démission?

94

Annexes 9 statistiques Résultats questionnaires vérification de la deuxième hypothèse

Vérification H2

Tables de contingence

satisfaction2mod

 
 
 
 
 

moyen contact (2)

 
 
 
 

Total

téléphone

mail

Mail et téléphone

autre

mail et téléphone présenceTéléphone et mail

décevantes

Observé

11

72

 

1

 

1

1

 

0

 

1

87

 

% par colonne

13.9 %

16.6 %

50.0

%

16.7

%

8.3 %

0.0

%

50.0

%

16.2 %

satisfaisantes

Observé

68

363

 

1

 

5

11

 

2

 

1

451

 

% par colonne

86.1 %

83.4 %

50.0

%

83.3

%

91.7 %

100.0

%

50.0

%

83.8 %

Total

Observé

79

435

 

2

 

6

12

 

2

 

2

538

 

% par colonne

100.0 %

100.0 %

100.0

%

100.0

%

100.0 %

100.0

%

100.0

%

100.0 %

Vérification H3

Tables de contingence

ancienneté

Moins d'un

satisfaction2mod an

10 à 12

1 à 3 ans 4 à 6 ans 7 à 9 ans ans

Plus de 13 ans

Total

décevantes Observé 3 18 37 19 11 1 89

% par 6.0 % 16.4 % 20.4 % 15.2 % 17.2 % 10.0 % 16.5 %

colonne

satisfaisantes Observé 47 92 144 106 53 9 451

% par 94.0 % 83.6 % 79.6 % 84.8 % 82.8 % 90.0 % 83.5 %

colonne

Total Observé 50 110 181 125 64 10 540

% par 100.0 % 100.0 % 100.0 % 100.0 % 100.0 % 100.0 % 100.0 %

colonne

Tests x2

Valeur ddl p

x2 6.53 5 0.258

N 540

Vérification H4

Tables de contingence

Guide AESH

satisfaction2mod non oui Total

décevantes Observé 27 62 89

% par colonne 29.7 % 13.8 % 16.5 %

satisfaisantes Observé 64 386 450

% par colonne 70.3 % 86.2 % 83.5 %

Total Observé 91 448 539

% par colonne 100.0 % 100.0 % 100.0 %

Tests x2

Valeur ddl p

x2 13.8 1 < .001

N 539

Annexe 10 statistiques résultats questionnaire Vérification de la troisième hypothèse

vérification H5 :

Tables de contingence

L'avez vous déjà rencontré ?

rapport inst 4mod

pas du tout d'accord Observé

% par ligne

pas trop d'accord Observé

% par ligne

plutôt d'accord Observé

% par ligne

tout à fait d'accord Observé

% par ligne

Total Observé

% par ligne

non

oui

Total

19

96

115

16.5 %

83.5 %

100.0 %

18

103

121

14.9 %

85.1 %

100.0 %

24

155

179

13.4 %

86.6 %

100.0 %

2

61

63

3.2 %

96.8 %

100.0 %

63

415

478

13.2 %

86.8 %

100.0 %

95

Tests x2

Valeur ddl p

x2 6.95 3 0.074

N 478

Vérification H6 :

Tables de contingence

rapport inst 4mod

 
 

L'avez-vous déjà contacté

 

Total

non
jamais

oui pour des
difficultés avec
un enseignant

oui pour des
difficultés avec
un élève

oui pour des questions
ou difficultés
administratives (edt,
contrat,...)

oui pour
une autre
raison

pas du tout d'accord

pas trop d'accord

plutôt d'accord

tout à fait d'accord

Total

Observé % par ligne Observé % par ligne Observé % par ligne Observé

% par ligne Observé

% par ligne

47

40.9 %

45

36.6 %

41

23.0 %

10

15.9 %

143

29.9 %

5

4.3 %

6

4.9 %

5

2.8 %

1

1.6 %

17

3.5 %

12

10.4 %

15

12.2 %

36

20.2 %

13

20.6 %

76

15.9 %

24

20.9 %

35

28.5 %

56

31.5 %

30

47.6 %

145

30.3 %

27

23.5 %

22

17.9 %

40

22.5 %

9

14.3 %

98

20.5 %

115

100.0 %

123

100.0 %

178

100.0 %

63

100.0 %

479

100.0 %

Tests x2

Valeur ddl p

x2 33.7 12 < .001

N 479

Vérification de H7

Tables de contingence

Si 1 sa réponse vous a-t-elle permis de répondre à votre questionnement, de surmonter votre difficulté?

rapport institution

(2)

 

non

oui

partiellement

Total

pas d'accord

Observé

36

68

49

153

 

% par ligne

23.5 %

44.4 %

32.0 %

100.0 %

d'accord

Observé

11

144

40

195

 

% par ligne

5.6 %

73.8 %

20.5 %

100.0 %

Total

Observé

47

212

89

348

 

% par ligne

13.5 %

60.9 %

25.6 %

100.0 %

Tests x2

Valeur ddl p

x2 36.9 2 < .001

N 348

Vérification H8

Tables de contingence

 
 
 
 
 
 

agréable 2mod

 

rapport institution (2)

 

désagréable

agréable

Total

pas d'accord

Observé

45

188

233

 

% par colonne

76.3 %

46.1 %

49.9 %

d'accord

Observé

14

220

234

 

% par colonne

23.7 %

53.9 %

50.1 %

Total

Observé

59

408

467

 

% par colonne

100.0 %

100.0 %

100.0 %

Tests x2

Valeur ddl p

x2 18.8 1 < .001

N 467

96

Vérification H9

97

Tables de contingence

Vous diriez que son contact est

Si 1 sa réponse vous a-t-elle
permis de répondre à votre
questionnement, de
surmonter votre difficulté?

 

très désagréable

désagréable

agréable

très
agréable

Total

non

Observé

5

11

26

2

44

 

% par ligne

11.4 %

25.0 %

59.1 %

4.5 %

100.0 %

oui

Observé

1

0

55

158

214

 

% par ligne

0.5 %

0.0 %

25.7 %

73.8 %

100.0 %

partiellement

Observé

0

4

60

29

93

 

% par ligne

0.0 %

4.3 %

64.5 %

31.2 %

100.0 %

Total

Observé

6

15

141

189

351

 

% par ligne

1.7 %

4.3 %

40.2 %

53.8 %

100.0 %

Tests x2

Valeur ddl p

x2 154 6 < .001

N 351

98

Annexe 10: réponses à la question « que peut faire le référent pour améliorer son accompagnement ?»(2 premières pages en exemple)

Pour vous, qu'est-ce que 3 peut faire pour améliorer son accompagnement?

Se rencontrer au travers de rencontres ponctuelles et déterminées autour de thèmes

Rien de plus car je la trouve déjà très disponible et réactive

Les rencontres entre aesh du pial pour échanges de pratique.

De faire des ateliers pratiques.

Pour l'instant ,Il me convient tout à fait

Pour moi l accompagnement est bien car à l écoute et disponible pour les AESH.

Créer plus de liens entre les aesh du pial

Organiser une rencontre entre le référent et les AESH

Si il y a besoin, se réunir pour se réorganiser au sein du même établissement, afin d'échanger et de solutionner les difficultés.

Elle fait déjà de son mieux avec les moyens qu'elle a. Plus de rencontres

Organiser des rencontres régulières entre AESH

J'ai proposé à notre référente une réunion de pré rentrée entre AESH du pial. Que l'on puisse parler des élèves que l'on suit. Pour le passage du primaire au collège, cela me semble important.

Aucune idée vu que je ne sais déjà pas à quoi il sert

Elle est déjà pas mal mais mettre un visage sur le nom serait apprécié.

Se faure connaître car vue une fois en 2 ans et 2 1s un peu léger et ne fait rien même pour les nouveaux c'est nous qui s'en chargeons

Je ne l'ai jamais contacté, mais pour moi il me semble qu'on devrais avoir des réunions où nous pourrions exposer les difficultés rencontré sur le terrain et nous proposer des outils, des ressources et des formations dont nous manquons cruellement.

Les problèmes ne viennent pas de lui, et je ne pense pas que 1 lui donne les clés pour les résoudre.

Elle fait ce qu elle peut

Être plus dans l'écoute et ne pas considérer les aesh comme des pions qu'on peut déplacer comme ça sans tenir compte des enfants qu'on accompagne. Être plus dans l'écoute dans nos difficultés professionnelles (confronté à certains enfants violents, à des enseignants qui ont du mal à nous accepter, etc..).

Il est très utile pour les nouveaux. Après 3 années je n'ai plus vraiment besoin du référent. Je traite plus en direct avec les professeurs.

Se former lui même.

Organiser des temps de paroles en groupe comme cela se faisait avant avec le pôle AESH du rectorat. Proposer des formations.

Plus d écoute et proposez des solutions

Il faudrait que 3 puisse se déplacer régulièrement dans tous les établissements répertoriés dans son pial

1 - pour se faire connaître

2 - pour être davantage disponible en cas de besoin

Qu'il participe aux ESS (particulièrement quand des soucis ou des demandes sont relevées) afin de mieux connaître les élèves et les enjeux de leur accompagnement

Cela implique donc que 3 ne devrait avoir que quelques heures (1 ou 2 journées) auprès d'élèves et des jours de "décharge" pour pouvoir participer aux ESS capitales et se déplacer dans les établissements (prévoir par exemple des temps d'échange avec les aesh ou d'accompagnement dans leurs pratiques).

Pour moi aesh référent devrait être un métier à part entière. Faire des bilans personnalisés plus fréquemment

Faire des réunions régulière dans les établissements.

99

Proposer des échanges via les GEP, ce qui est fait dans notre PIAL D être plus explicite par rapport à nos questions

Ne pas avoir d aesh référent

Elle est déjà très efficace et fait le lien avec l'administration, il faudrait juste qu'il y en ait plus parce qu'elle gère une 100 aine d'AESH... Ainsi elle pourrait intervenir plus souvent.

Ne pas faire de clans et être à l'écoute

Une vraie formation, plus de disponibilité

Proposer des formations, des réunions d'information ou d'échanges

Celle qui m'accompagne est vraiment très bien

Inutile.inexistant. et pour entendre une aesh référent qui travaille dans le même établissement, elle 2 plus ne fait rien.de la poudre aux yeux! C'est pas avec ces recrutements que les aesh passeront pour des professionnels.

Que cet accompagnement soit cohérent déjà ensuite...

Organisee des rencontres entre collègues pour échanger

Le rencontrer en tête à tête pour parler en toute confiance

Être plus a l'écoute et faire en sorte que notre métier soit valoriser

Avoir plus de responsabilité auprès du pial

Il y a trop d'AESH pour faire du bon travail et être disponible je pense...

Ras

Je ne sais pas

Écouter vraiment les AESH (qui sont souvent au plus près) et ne pas dire 1 1 pour se débarrasser de la situation et ne pas agir en ce sens au moment voulu

Être plus impliquer pour les aesh et moins avec l administration

Venir plus régulièrement voir les aesh, propose des outils pour les cas generaux

Avoir moins d'aesh à sa charge pour avoir plus de temps pour accompagner les nouvelles et former les 4s.

Nous aider dans nos difficultés nous apporter des outils

Venir passer une semaine ou plus avec les enfants qui pose de grosses difficultés. (Même si cela semble compliqué à mettre en place)

Rien car j'ai la change d'avoir une referente génial et qui est toujours la des qu'on a besoin.

Plus de présence

Aide à l'organisation des réunions d'échange au sein de l'établissement.

pas grand chose car est a la même enseigne que nous

Nous suivre pour nous guider plus dans l'accompagnement. Et se réunir pour nous aider dans nos tâches avec les élèves

Augmenté les temps d'échange de pratique

Il faudrait au moins 2 aesh référents pour que ce soit plus rapide quand les besoins se font sentir

Que sa hiérarchie lui donne réellement les moyens de faire ce travail à la hauteur de ce pourquoi il a été créé. Et surtout qu'elle soit égale avec toutes les es Aesh

Une rencontre

C'est difficile à dire, c'est plutôt à 1 de s'améliorer, le référent fait ce qu'il peut..

Elle fait déjà ce qu'elle peut, en fonction des moyens qui lui sont attribués.

Qu il soit entendu ! Mais il n'y peut rien

J'ai eu très peu de rapport avec ces personnes, juste un 1 lors de ma prise de poste, je n'ai pas eu de demande depuis.

Être compétent

Travaillant dans des établissements privés, il n'y a pas d'aesh référent, du moins pas dans notre département.

Je suis anti pial

Elle est toujours disponible donc pas de problème pour la communication.

Intensifier les GEP

Prise de recul, apport d'expérience et outils, rassurer

Améliorer le contenu des groupes d'échange par l'apport d'outils

Avoir plus d'heures pour se déplacer dans les différents établissements

Aucune idée

qu il puisse aller dans les ecoles 4s que celle de son rattachement pour connaitre mieux les aesh qui dépendent de lui

Un suivi plus rapproché même si je ne la sollicite plus

Le mien pas grand chose ..car elle est super, disponible, bienveillante, répond et apporte autant d'outils qu'elle peut et qu'elle à à sa disposition.

Je suis AESH référente et en plus de des accompagnements quotidien, je fais du mieux que je peux pour accompagner mes collègues et répondre à leurs besoins!

100

se mettre à notre place et ne pas jouer la petite cheffe ! Être disponible, proche, et à l'écoute des AESH avoir plus de temps à consacrer à chaque cas Proposer des formations plus siblées

Être plus présent et plus compréhensif Être present






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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand