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Dynamique urbaine et contribution de l'information géospatiale à  Kinshasa de 1960-2020


par Magloire SALA et Geoffrey MIEMUNSI
Université de Kinshasa (unikin) - Licence 2020
  

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INTRODUCTION

0.1. PROBLEMATIQUE

La mise en place d'une politique d'aménagement du territoire, d'urbanisme, de protection des espaces naturels, de logement, d'agriculture, d'industrie, de transport, du tourisme, doit passer par la maîtrise du foncier (Zounli, 2020). La maîtrise du foncier se révèle alors comme une contrainte majeure pour le développement (Tohozin, 2005).

Une politique d'aménagement du territoire ne peut être mise en oeuvre efficacement sans une politique foncière ; elle doit s'envisager autant dans la concrétisation du développement des espaces à urbaniser que dans la mise en oeuvre de toutes les opérations d'aménagement

Opérationnel et de renouvellement urbain. La politique foncière est dès lors définie comme l'ensemble des décisions et actions de la puissance publique (État, collectivités territoriales, organismes publics ou parapublics) ayant un impact sur l'appropriation, la valeur et/ou l'usage des terrains (Comby, 2004). Le rôle de l'information foncière est de fournir les représentations adaptées à la prise de décisions foncières. Ces décisions peuvent être de nature stratégique (orienter, objectiver, préparer), réglementaire (distribuer des droits à construire) ou opérationnelle (acquérir, porter, céder, remembrer).

Pour appréhender la problématique de l'information foncière, il faut recourir au système d'informations foncières (SIF), qui est un système qui permet aux décideurs publics de bénéficier de l'information nécessaire aux prises de décision relatives aux problématiques foncières. Le système d'informations foncières englobe les politiques foncières et le système d'observation foncière. Il est constitué d'informations organisées, d'évènements ayant un effet sur ces informations et d'acteurs qui agissent sur ces informations ou à partir de ces informations, selon des processus visant une finalité de gestion et utilisant les technologies de l'information (Morley-Pegge et Raquin, 2017).

Le système d'observation foncière inclut et articule la production de données brutes, leur transformation en informations et les transferts entre acteurs. On entend par SIF, un système qui est conçu pour enregistrer, stocker et diffuser, non seulement les informations sur la tenue foncière et sur l'assiette, mais aussi une large gamme d'informations (quantitatives, qualitatives, alphanumériques, géographiques) qui peuvent être fonctionnellement reliées et référencées relativement au parcellaire et/ou au territoire communal. Tant au niveau National qu'au niveau des communes, le foncier public est mal connu, ainsi il sera bien plus complexe et plus long de préciser le droit relatif au foncier non cadastré. Il peut être assez simple de remédier à la méconnaissance du foncier public cadastré en adoptant le SIF.

Kinshasa capitale de la République Démocratique du Congo n'est pas épargnée de ces facteurs. Cette dernière comptait jadis plus ou moins 400 000 habitants (1960) et compte à ces jours plus de 8 042 455 habitants.

Naguère, l'urbanisation de la ville répondait au plan d'aménagement régulièrement élaboré et approuvé par le service spécialisé de la colonie. Dans l'entre- temps, on suivait l'évolution et la croissance démographique de la ville ; en contrôlant le mouvement de la population, pour maintenir l'équilibre. Mais après l'accession du pays à l'indépendance, un climat d'insécurité a régné dans toute la République. Ce qui a occasionné l'exode rural et la ville va connaitre une croissance rapide de la population urbaine. Cette explosion démographique a entrainé une extension considérable de la ville en dehors d'un cadre d'organisation préalablement défini.

Depuis 1975, le Bureau d'Etude d'Aménagement et d'Urbanisme (B.E.A.U.) avait élaboré des plans d'aménagement pour quelques villes de la République (Kisangani et Lubumbashi) et celle de la ville de Kinshasa en particulier. Ces plans avaient pour mission d'orienter et de maitriser le développement urbain. Dans ce plan, le B.E.A.U. avait déterminé les différentes zones d'implantation et leurs activités, Au cours des années, les difficultés sociales provoquées par la crise économique et politique donnent une nouvelle dimension à la question de logement pour la population dans la capitale.

Ce problème de logement dans la ville de Kinshasa se pose avec acuité, dans ce sens que ce secteur n'est pas structuré pour devenir un des secteurs clés de l'économie nationale.

En effet, l'économie nationale n'intègre pas le secteur de logement dans les structures génératrices des recettes, et capable de créer des débouchés pour des emplois nouveaux, comme dans nombreux de pays à travers le monde. Les pays comme la France, le Canada, les USA, l'Espagne, l'Australie, l'Afrique du Sud et bien d'autres mobilisent plus de 50% des ressources budgétaires dans le secteur de logement. Ils ont ainsi conclu de véritables politiques d'habitation pour diriger l'action politique de leurs gouvernements et créer de grandes banques d'investissements pour soutenir les secteurs immobiliers.

Par l'absence de cette politique de logement dans la ville, la gestion de l'espace organisé et urbanisé en RDC pose problème, L'Etat congolais ne fait aucun effort pour aménager ses villes. Depuis le départ de l'administration coloniale, aucun changement considérable n'est enregistré dans la réhabilitation des infrastructures immobilières héritées de la colonisation. Les villes gardent leur aménagement des années 50 et 60, alors que la pyramide des âges a complètement changé. Ainsi, on voit apparaître dans les villes congolaises et plus particulièrement dans la ville de Kinshasa un nouveau phénomène: «Les constructions anarchiques ».

Les besoins croissants en logement justifient la crise de celui-ci dans la ville de Kinshasa. La réponse partielle et inefficace à cette crise se trouve dans des constructions anarchiques sans impact réel dans le social des congolais. A cette crise s'ajoute : l'absence d'une planification concertée qui en compte la réalité socio-économique, l'absence de revenus d'emplois, l'inexistence d'une banque d'investissement immobilier, ainsi que la concentration de la population dans un espace très renduit, avec un taux d'encombrement de promiscuité.

Les constructions anarchiques constituent donc une réponse partielle et inefficace à la crise de logement, qui sévi: plus dans les milieux des catégories des personnes ayant un pouvoir d'achat faible et limité. C'est ainsi que ces constructions anarchiques vont en s'accélérant rapidement sur tout, le long des grandes routes, du chemin de fer, des lignes à hautes tensions, des espaces verts et des abords des cours d'eau.

Cette situation va entrainer l'apparition des catastrophes naturelles comme les inondations, les érosions, les ensablements et le changement climatique, ... qui résultent d'une part, des constructions et occupations désordonnées sans tenir compte des normes urbanistiques élémentaires.

Le désengagement de l'autorité en place en distribuant les parcelles partout sans tenir compte de l'affectation prévue dans le schéma directeur, dans le but lucratif; le manque de vulgarisation de la loi en matière d'urbanisme et même d'accompagnement pour faire respecter la loi, rendent l'Etat congolais responsable de l'anarchie que nous déplorons tous.

Depuis un certain temps, les maisons et autres bâtisses remplacent les espaces verts à Kinshasa. Des arbres sont coupés sans que d'autres ne soient plantées.

La dynamique urbaine de Kinshasa qui fait l'objet de notre recherche n'est pas épargné du non-respect des toutes règles urbanistiques, avec la détérioration de la couche d'ozone. La capitale de la République démocratique du Congo risque de connaitre un sérieux problème environnementale bien qu'il existe de test juridique internationaux que nationaux préservant l'environnement et lutte contre le réchauffement climatique, mais ne sont pas stricte application à cause du déséquilibre entre le pays fortement industrialisé et le moins industrialisé en sachant que les Etats n'a plus la recommandation du protocole de Kyoto en réduisant de 5% leur émission des gaz à effets de serre.

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