Exploitation des especes lignieuses dans les mangroves du bois des singes (Douala - Cameroun) enjeux et impacts environnementauxpar Yannick Patient Chuitcheu Nitcheu Université de Douala - Master 2 2020 |
ESPECES LIGNEUSES AUX BOIS DES SINGESIl est question ici de déterminer les facteurs et les différentes formes d'exploitation des espèces ligneuses de la mangrove au Bois Des Singes. A - les causes de l'exploitation des espèces ligneuses au Bois Des Singes - Les Facteurs conjoncturels La crise économique de 1929 qui avait touché l'économique mondiale c'était aussi fait ressentir sur plusieurs domaines et la nature voir l'environnement n'était pas en reste. C'est suite aux conséquences de cette crisse que le milieu naturel plus précisément le milieu de mangrove voit son déclin naître avec le trop plein de la ville. Dans l'urgence d'avoir un logement qui déjà n'était pas facile à obtenir suite à une paupérisation grandissantecertaines personnessont pris pour cible l'espace à mangrove pour s'installer afin de retrouver leur équilibre économique. Cette occupation de l'espace à mangrove prend encore de l'ampleur suite à quelques phénomènes encore plus ressent tel que l'urgence pour certaines personnes d'avoir un espace pour ce construire à moindre coût, la crise anglophone qui n'est pas aussi en reste fait de tel sorte que les deux régions du Nord-ouest et du Sud-ouest de par leur proximité d'avec la capital économique, certains déplacés s'orientent vers le Bois Des Singes plus précisément au quartier `'Bamenda'', où le prix du loyer est accessible. A son tour, la ville de douala suite au trop plein de sa population ces déplacés vont aller s'installé pour la majorité dans les milieux de mangrove. Une fois que les nouveaux occupants sont dans leur nouveau milieu, il faut bien qu'ils se prennent en charge, qu'ils se donnent une vie et c'est précisément en ce moment que `'l'injustice écologique'' prend corps à travers leurs modes d'installation et de nutrition qui sont : `'les constructions spectaculaire'', les aménagements et les exploitations abusive et constante. L'idée de départ n'étant pas d'exploiter la mangrove pour la plus part, mais les doubles conditions économiques et environnementales animée par un souci de réussite les poussent à surexploiter le milieu. A tousses facteurs conjoncturels s'ajoute aussi les facteurs institutionnelles qui concurrent à cette dégradation. - Facteur institutionnelles L'objectif pour nous ici n'est pas de montrer que les pouvoirs publics ne s'intéressent pas à la mangrove au Cameroun au contraire nous essayons de mettre en exergue ses points qui ont permis le mal être d'un milieu aussi sensible que la mangrove du Bois Des Singes. Nos multiples investigations et descentes sur le terrain nous font croire que l'Etat en matière de protection des zones humides c'est désengagé en ce qui concerne une effectivité réelle de préservation du patrimoine natureldu Bois Des Singes. Les espèces ligneuses de la mangrove du Bois Des Singesconstitue une ressource très importante, car remplit des fonctions multiples dans l'écosystème mondial. Elle est une source de richesse pour la pêche. Seulement son cadre réglementaire reste très flexible à l'échelle nationale. Un cadre réglementaire très flexible On entend par cadre réglementaire dans le contexte de notre recherche, l'ensemble des textes qui circonscrivent les bases d'une gestion durable et rationnelle des ressources de la mangrove. A cet effet, les réformes engagées dans le domaine de la préservation des écosystèmes de mangrove et de la gestion rationnelle des ressources naturelles, ont permis de disposer d'un cadre institutionnel national, ainsi qu'un arsenal juridique et réglementaire. Cependant, ce cadre réglementaire reste très flexible dans le cas de l'estuaire du Wouri et particulièrement dans le marais à mangrove du Bois Des Singes qui constitue notre zone d'étude. Cette flexibilité peutse situer sur deux points principaux. - Les règles régissant la politique de gestion des écosystèmes de mangrove ; - Les règles d'urbanisme en vigueur au Cameroun. Concernant la règlementation pour la gestion des mangroves, le Ministère de tutelle à cet effet est le Ministère des Forêts et de la Faune. Les autres départements ministériels directement concernées par la gestion des mangroves sont : le Ministère de l'environnement et de la Protection de la Nature, le Ministère de l'Administration Territoriale animales ; le Ministère des mines, de l'eau et de l'énergie ; le ministère des transports ; le Ministère des travaux publics et le Ministère du Tourisme. Ainsi, avec un nombre élevé d'intervenant, les conflits de compétence entre les diverses institutions sont réels. Ils ont pour conséquence la fiable connaissance de l'écosystème de mangrove et des enjeux qui l'entoure. Par ailleurs, le littoral Camerounais de par la diversité des activités qui s'y déroule, est une zone où interviennent plusieurs structures développant plus ou moins efficacement, des politiques qui le plus souvent, en l'absence de toute coordination, conduisent à des conflits de compétence entrainant ainsi, un « laisser faire » qui fait que le cadre réglementaire finit par s'adapter aux circonstance sociale. Dans le même ordre d'idée, la loi cadre N°96/12 du 05 Août 1996 laisse une place particulier pour la protection des écosystèmes de mangrove, qui sont une sorte d'écotone20 pour les activités de pêches, mais il n'existe pas de texte d'application. Aussi, la gestion de la forêt au Cameroun relève de deux ministères différents. Ceci pose un problème dans la mise en pratique de la législation en vigueur ; notamment pour la définition des domaines de compétence. A titre d'exemple, « l'écosystème de mangrove qui intéresse plusieurs départements ministériels, ne peut à l'heure actuelle tirer sa protection juridique que des conventions internationales dont le Cameroun fait partie, aucune disposition réglementaire n'étant prévue quant à la protection et la conservation de cet écosystème de façon spécifique au niveau de chaque département ministériel » FAO (2006). Pour ce qui est de la réglementaire liée l'urbanisme, elle connaît les mêmes problèmes que ceux liée à la gestion des mangroves. Ici aussi, plusieurs institutions sont en perpétuel conflit de compétence, avec pour cause les chevauchements d'attributions et la méconnaissance par certaines autorités, de leurs limites de compétences. Dans ce cadre, le ministère de tutelle de la production de l'environnement urbaine au Cameroun est le MINDUH. Mais, il travaille en collaboration avec d'autres départements ministériels et des collectivités territoriales décentralisées. Dans le cas de notre recherche. La flexibilité du cadre réglementaire en matière d'urbanisme se traduit par le simple fait de l'occupation humaine des espaces de mangrove. En effet, la loi N° 2004/003 du 21 avril 2004 régissant l'urbanisme au Cameroun stipule dans son article 9 que : « Sont inconstructible sauf prescription spéciale, les terrains exposés à un risque naturel (inondation....), les parcelles du domaine public classées comme telle et les aires écosystèmes protégées telles que définies par la législation relative à la gestion de l'environnement ». De ce fait, le graphique ci-après représentant le statut foncier par habitant dans le marais à mangrove montre que, 3% seulement de la population prétend avoir un titre foncier, seul acte administratif pouvant justifier de la propriété foncière, selon la réglementation en vigueur Cameroun. Or, la totalité des habitations enquêtes dans le marais à mangrove du Bois Des Singesn'ont jusqu'ici été soumis aux sanctions en vigueur, ni pour la non détention du permis de bâtir ou d'implanter, ni pour l'occupation d'une aire qui devrait être écologiquement protégée. Pourtant il ne leur a été délivré aucun document administratif à l'utilisation du sol et à la construction. Seuls les certificats de vente leur sont délivrés par le soin des chefs traditionnels. Mais lorsqu'on sait que ces fameux certificats de vente n'ont aucune valeur en matière de réglementation foncière et urbaine, nous pouvons tout simplement déduire que l'occupation humaine des espaces à mangrove du Bois Des Singes, est le résultat du laxisme des pouvoirs publics quant à l'application de la réglementation en vigueur Cliché : CHUITCHEUNITCHEU Figure8: expression de la flexibilité de l'Etat - Facteurs Socio-économique Le bois de mangrove est rentable, il représente une ressource aussi importante et indispensable pour les ménages au bois des singes ce qui fait que plusieurs ménages et boulangerie l'utilisent comme bois de chauffage. Les enquêtes sur le terrain ne nous ont pas révéler le contraire ceci dans la mesure où près de 75% de la population au Bois Des Singes utilisele bois de mangrove dans leur ménage et industrie.La manne économique que génère l'exploitation du bois de la mangrove pousse les populations qui y vivent et ceux d'ailleurs à se reconvertir en exploitant et par ricochet en « tueurs de mangrove6(*) ». La paupérisation et le chômage ont une influence sur l'exploitation du bois au Bois Des Singes ceci dans la mesure ou certaines ménages ne disposent pas d'assez de moyens pour s'offrir une bouteille de gaz or le bois de mangrove étant la source d'énergie facile à obtenir en matière de coût et de par sa proximité d'avec les habitations, cela est favorable aux différents couches sociales même les plus défavorisée de s'en procurer. Le manque d'emploi n'est pas en reste. Il pousse les sans-emploi du bois des singes jeunes comme adultes à n'avoir que l'exploitation des espèces ligneuses et notamment le bois de mangrove comme principale activité. Face à cette monté sans précédent de la `'mort de la mangrove'', de nombreuses activités sont liée à l'exploitation des espèces ligneuseau Bois Des Singes. Les vendeurs de bois d'une part. B - DIFFERENTES FORMES D'EXPLOITATIONS DE LA MANGROVE DANS L'ESPACE COTIER DUBOIS DES SINGES :* 6Expressions utilisées par nous pour qualifier les surexploitant de la mangrove au Bois Des Singes |
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