II-2. Une ressource
bénéfique pour la protection de l'environnement.
La mangrove constitue une barrière
naturelle contre la houle et les tempêtes.
L'énergie d'une vague pourrait être
réduite de 75%, lorsqu'elle passe à travers une zone de mangrove
assez large (200mètre en moyenne) si cette dernière est en bon
étatGrâce à sacapacité à briser la force des
vagues, la mangrove protège des vies humaines et les constructions qui
se trouvent sur le littoral.
Dans nombre de pays tropicaux frappés par les
cyclones, les tempêtes et les ouragans, la mangrove permet de
limité les dégâts provoqués par le vent, et la force
des vagues. Il a été attesté que les dégâts
du tsunami produit en décembre 2004, en Asie du Sud, auraient
été plus importants dans certaines régions, si la force
des vagues n'avait pas été absorbée par des zones de
mangroves. La mangrove protège le littoral contre l'érosion
importante due à la houle et aux courants marins. Elle stabilise le
trait de côte en piégeant les sédiments issus du continent
et en évitant leur trop rapide dispersion par les courants marins. A
l'inverse, la destruction des mangroves entraîne des dépenses pour
mettre en place des installations qui protègent le littoral contre
l'érosion marine, à l'instar des digues en béton
armé.
La mangrove est aussi un filtre naturel contre pollutions.
Les différents systèmes racinaires des palétuviers
contribuent à la filtration et à la rétention des
polluants (métaux lourd et autre toxines) contenue dans l'eau, de
même qu'à la rétention des nutriments et des
matières en suspension. Les mangroves préviennent ainsi que,
beaucoup de polluants ne parviennent dans les eaux côtières.
Dans le même ordre d'idée les
écosystèmes de mangrove servent au piégeage des gaz
à l'effet de serre, car ils sont un énorme puits de carbone. Les
émissions de dioxyde de carbone par la combustion des énergies
fossiles et les modifications dans l'aménagement des sols sont les
causes principales de l'augmentation des gaz à effet de serre dans
l'atmosphère. Les forêts, les cultures, les sols et la
matière organique piègent le carbone et ainsi, aident à
réduire la vitesse du changement climatique. Selon étude
publiée dans Nature et Géoscience menée par Daniel
MURDIYARSO et al, chercheur au centre International de la Recherche
Forestière (CIFOR), les mangroves fixent quatre fois plus de carbone que
les autres forêts tropicales, soit 25.5 millions de tonnes par an. Ceci
à cause du caractère particulier de leurs sols. En fait, les sols
de la mangrove sont plus profondes que les sols des autres forêts
tropicales, et la présence permanente de l'eau dans ceux-ci fait qu'ils
conservent mieux les matières organiques qui font ces sols, un parfait
magasin de stockage de carbone. Selon la même étude, la mangrove
aurait un pouvoir épurateur manifeste qui lui permettrait d'absorber et
de transformer une grande quantité de polluant.
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