Planche 1 : les racines et feuilles de
palétuviers.
Les palétuviers résistent aux fortes
salinités par des adaptations physiques. Ces adaptations se traduisent
d'une part : par l'excrétion de sel à travers des glandes
épidémiques. Ces derniers peuvent être absents dans le
milieu dulcicole dont le nombre est proportionnel à la salinité
du milieu ; et par la filtration du sel au niveau des racines d'autre
part.
Pour ce qui est de la reproduction des espèces,
l'hydrochorie est le principal agent de dissémination de graines et des
plantules des palétuviers et la zoochorie est le second agent de
dissémination par l'aide des espèces animales comme les
chauves-souris les oiseaux. Chez les Rhizophoraces, on observe le
phénomène de la viviparité. Après la
fécondation, les graines commencent leur germination sur la plante
mère. A maturité, les propagules se décrochent de leur
géniteur et se fixent dans la vase en tombant. Les propagules ont une
grande viabilité et résistent à une flottaison
prolongée grâce aux caractères spongieux du noyau. Ainsi,
elles peuvent s'implanter loin de la plante mère à marée
base. Pour les espèces non vivipares, comme les Avicennia, les organes
de dissémination sont transportés par l'eau.
La mangrove qui est une zone d'interpénétration
marine et terrestre, sert d'habitat de transition ou permanent à la
faune des deux écosystèmes. Il est difficile de
caractériser la faune réelle de mangrove car certaines animaux
peuvent être vus occasionnellement, certains ont leur habitat en
permanence et d'autre viennent juste pour s'y abriter pendant un certain temps.
La forêt des palétuviers offre des substances nutritives par
l'apport des chenaux fluvio-marins permettant l'évolution de beaucoup
d'espèces à la fois marines et terrestres. Elle est
caractérisée par une faune abondante mais assez pauvre en
espèces. On y trouve les principaux groupes suivant : les
crustacés, les mollusques, les poissons, les reptiles, les oiseaux et
les mammifères.
3- Les facteurs
abiotiques
· Facteurs climatiques
La température devrait être supérieure
à 16°c, des fluctuations de 5°c constituent la limite
supportable pour les palétuviers. Sous climats humides, les sols sont
continuellement lessivés par des fortes pluies, ce qui limite la
salinité du milieu et favorise encore plus l'installation des
palétuviers qui sont des halophytes. Dans les régions à
saison sèche très marqué, la mangrove y est moins danse,
réduite à des zones sursalées car la salinité de
l'eau peut dépasser celle de l'eau de mer. Tout comme la
pluviométrie, l'évapotranspiration conditionne la richesse,
l'étendue des mangroves ainsi que leur distribution par rapport au
gradient de salinité (Blasco 1991).
· Facteur hydrologique
Le milieu de mangrove est dit saumâtre,
caractérisé par un apport d'eau salée d'origine
thalassique et d'eau douce d'origine fluviale et souterraine. La marée
joue un rôle important dans l'établissement des mangroves. C'est
là qu'on parle souvent du mot intertidal c'est-à-dire espace
oblique entre les niveaux de marées les plus basses enregistrées
et les marées les plus hautes enregistrées. Lorsque cet
étage intertidal acquiert beaucoup d'importance sur les côtes en
pente douce, les biocénoses, tout comme le biotope, doivent s'adapter
à ce régime hybride. Vient alors s'installer une basse
forêt qui pousse dans les marais maritimes saumâtres : c'est
la mangrove. La régularité du régime hydrique
(l'alimentation en eau douce et la durée d'immersion quotidienne par les
matières organiques de cet écosystème, jouent un
rôle important dans l'implantation des mangroves (Snedaker).
· Facteur hydrodynamique
D'après l'étude de Blasco (1984) sur les causes
de mortalité des mangroves sur tous les continents, les moindres
variations hydrodynamiques leur sont, en général, fatale. Les
rivages des mangroves sont sans cesse remodelés par des alternances
d'envasement et de dévasement sur la mer. Ces phénomènes
dépendent de la topographie et de l'amplitude des marées.
Selon Lebigre (1994), sur la zone où la durée
des périodes d'immersion est largement supérieure à celle
de l'émersion, la mangrove ne peut pas s'établir. Cette zone
reste en effet immergée pendant de très longues périodes,
ce qui ne permet pas aux plantules, qui s'ancrent parfois au substrat au moment
des courtes phases d'émersion des vives et moyennes eaux, d'atteindre un
stade de développement qui les libérerait de cette contingence,
au cas où une agitation suffisamment faible de l'eau leur laisserait une
chance de suivre.
· Facteurs physico-chimique du substrat.
La mangrove se trouve essentiellement sur des substrats
meubles, vaseux à des degrés variables. Cela n'empêche pas
à certaines formes de mangroves de s'installer sur des sables, sur des
substrats caillouteux ou des côtes rocheuses. Le sol de mangrove est
caractérisé par une hydromorphie importante par la
présence d'une nappe phréatique permanente, une teneur en sodium
élevé, des conditions sulfato-réductrices, la
salinité, une couleur gris-noir et une odeur nauséabonde
(à cause des composés sulfurés tels que H2S, FeS, FeS2).
Marius (1972) a affirmé que les sols à fraction colloïdale
fine riche en argile et en matière organique conviennent le mieux aux
mangroves.
II-IMPORTANCES DES
MANGROVES
Les écosystèmes de mangrove constituent un
habitat à la fois terrestre et marin qui est de plus un milieu de
reproduction, de conservation et de développement des ressources
halieutique fauniques et aviaires tant locale que migratoires. Eu égard
à leur caractère spécifique lié à leur
ouverture à la mer et tribulation des eaux fluviales, les
écosystèmes de mangrove représentent un maillon important
d'une chaine complexe sur le plan national et international.
Les mangroves remplissent en effet des fonctions multiples
dans l'écosystème multiple mondial, et fournissent de nombreux
produits en qualité et en quantité aux populations locales. Elle
(mangroves) procure également des bénéfices significatifs
et des services à l'homme, dont certains ont une valeur
économique.
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