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Exploitation des especes lignieuses dans les mangroves du bois des singes (Douala - Cameroun) enjeux et impacts environnementaux


par Yannick Patient Chuitcheu Nitcheu
Université de Douala - Master 2 2020
  

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5.3.2. Hypothèse spécifiques:

Nous retenons que :

1- les espèces ligneuses de la mangrove sontune ressource très importante pour le fonctionnement de l'écosystème global.

2- Le site du Bois Des Singesest un espace de mangrove riche en espèces ligneuses très convoité et aux usages diverses.

3- L'exploitation des espèces ligneuses dans la mangrove du Bois Des Singes ce fait par les acteurs de diverses origines.

4- Les impacts environnementaux liés à l'exploitation des espèces ligneuses Bois Des Singes. 

5- Pour assurer la sauvegarde des espèces ligneuses de la mangrove auBois Des Singe , il est impératif de promouvoir les activités qui peuvent permettre la régénération de l'écosystème.

6. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE L'ETUDE :

Ce mémoire repose sur un ensemble de trois concepts dont une bonne clarification permet de baliser notre champ de réflexion. Il s'agit d' : exploitation, enjeux, impacts environnementaux.

6.1. Cadre conceptuel :

Les concepts en rapport avec l'exploitation minière artisanale seront élucidés tout au long des développements qui suivent. Cette démarche s'impose à nous, car, comme le note Emile Durkheim : « en réalité, les mots de la langue usuelle, comme les concepts qu'ils expriment, sont toujours ambigus et le savant qui les emploierait tels qu'il les reçoit de l'usage et sans leur faire subir d'autre élaboration s'exposerait aux plus graves confusions »29

6.1.2 Analyse des concepts et conceptualisation

- Exploitation

Ici peut être définit comme étant l'ensemble des opérations et activités d'abattage, façonnage et transport de bois jusqu'à un dépôt plus au moins provisoire ou à la porte de l'usine, qu'il s'agisse de bois d'oeuvre ou de chauffage ou tout autre produit forestier. C'est dans ce sens qu'on parlera d'exploitation industrielle et d'exploitation artisanale.

Exploitationindustrielle peut-être toute activité par laquelle une personne ou un groupe de personne se livre, à partir d'une ressource identifié, et au moyen des travaux de surface et/ou souterrains, à l'extraction ou à l'exploitation de ses ressources, et éventuellement à leur traitement afin de les utiliser ou de les commercialiser.

L'exploitationartisanale est « toute opération qui consiste à extraire une ressource et en récupérer les produits marchés pour en disposer, en utilisant des méthodes et procédés traditionnels ou manuels ».

Donc, l'exploitation est l'ensemble des opérations qui permettent l'abattage, l'enlèvement, l'extraction de la ressource et assurer tous les services annexes de la zone d'extraction jusqu'à sa phase de commercialisation.

L'expression « exploitation des ressources naturelles » souvent employé au sujet de tout un ensemble des ressources extraites de l'environnement naturel, désigne ici les formes de mise en valeur développées dans l'île à Morphil. En effet, l'exploitation des ressources naturelles constitue à la fois un important levier pour l'amélioration des revenus des familles pauvres, un enjeu d'aménagement du territoire et un défi en termes de préservation des ressources renouvelables.

Seulement que pour l'exploitation dont il est question ici nous la présentons plutôt comme étant la « dégradation des espèces ligneuses de la mangrove qu'elle soit à petit ou à grande échelle, toujours est-il queces actions ne contribuent pas à sa régénération mais plutôt à sa constance régression ».

Les ressources naturelles de la mangrove telles que la flore (surtout le bois), la faune, et le minéral sont en exploitation permanente. Les hommes de diverses origines s'y intéressent et beaucoup y ont fondé l'espoir d'un avenir meilleur. Des générations de pêcheurs se succèdent dans les campements à l'intérieur des massifs de mangrove. Des familles entières vivent de l'exploitation du sable ou du bois des mangroves. Cet enjeu économique semble s'accentuer avec la croissance démographique de la ville de Douala qui exprime les besoins en bois de chauffe et en sable pour les constructions.

Le concept de déforestation, qui diffère selon les auteurs, signifie ici la diminution ou la perte de la biodiversité de la forêt. Pour Puig (2001), le concept renvoie à la transformation du couvert végétal d'un état « naturel » à un état artificialisé qui peut entraîner la perturbation du fonctionnement de l'écosystème. Pour la FAO, la déforestation «implique la disparition durable ou permanente du couvert forestier ainsi que le passage à une autre utilisation des terres (...). Elle inclut aussi les cas où la surexploitation et la modification de l'environnement affectent la forêt de façon telle qu'elle ne peut maintenir un couvert arboré dépassant le seuil de 10 %» (FAO, 2001, cité par Tsayem). Pour la FAO, le terme déforestation «exclut spécifiquement les zones où les arbres ont été enlevés par exemple pour en exploiter le bois et où la forêt devrait se régénérer soit naturellement, soit avec l'aide de mesures sylvicoles ». En d'autres termes, la déforestation est la transformation ou la conversion des forêts en d'autres types de couvert, plus ou moins dépourvus de végétation ligneuse (Tsayem, 2002).

Tableau I :Exploitation des espèces ligneuses de la mangrove

Concept

Dimensions

Composantes

Indicateurs

EXPLOITATION

DES ESPECES LIGNEUSES DE LA MANGROVE

Ecologique

- diversités des espèces ligneuses

- répartition des espèces ligneuses

- densité des espèces ligneuses

-typologie des espèces

-localisation des espèces et des exploitants

-effectif quantitatif

Economique

-insertion socioprofessionnelle

- revenu généré

-marge bénéficiaire des espèces ligneuses

-nombre d'actif dans l'activité

-qualité professionnelle des actifs

Sociale

- statut des exploitants

- genre des exploitants

- taux de féminisation et masculinisation des exploitants

-activité principale des actifs

 

Culturels

- Héritage culturel

- Représentation culturel

- Mode d'usage

- Activité familiale

- Typologie d'artisanat local (nombre d'actif)

- Artisanat local, semi moderne, et moderne

Le petit Larousse illustré (2007) définit l'enjeu comme étant « ce que l'on peut gagnerou perdre dans une entreprise, un projet ». L'enjeu peut donc être matériel ou immatériel et dépend de la perception des groupes humains ou d'un individu. Lorsqu'on se rapporte à notre objet d'étude, on se rend compte que la mangrove du Bois Des Singes est un point de convergence de sollicitations multiformes à diverses échelles. On s'y investit parce que l'on a conscience que le milieu naturel possède des potentialités qui peuvent assurer une certaine satisfaction.

L'espace est l'une des premières ressources que possède la mangrove dans un milieu estuarien aussi anthropisé et où les questions foncières sont exacerbées. Les terres, même les plus inadaptées à l'occupation, sont colonisées pour des besoins d'habitat et d'installation industrielle. Cet enjeu foncier des mangroves du bois des singes va croissant au fur et à mesure que les terres disponibles se densifient et que la valeur économique des terrains augmente.

Les ressources naturelles de la mangrove telles que la flore (surtout le bois), la faune, et le minéral sont en exploitation permanente. Les hommes de diverses origines s'y intéressent et beaucoup y ont fondé l'espoir d'un avenir meilleur. Des générations d'exploitant se succèdent dans les campements à l'intérieur des massifs de mangrove. Des familles entières vivent de l'exploitation du sable ou du bois des mangroves. Cet enjeu économique semble s'accentuer avec la croissance démographique de la ville de Douala qui exprime les besoins en bois de chauffe et en sable pour les constructions.

L'espacedu bois des singes est avant toute chose un espace multiculturel des différentes ethnies que renferme le Cameroun. Pour ces peuples, l'espace du bois des singes n'est forcément pas un lieu de recueillement comme chez le peuple«Sawa« (les Duala surtout) qui pour ces derniers est un lieu de contact entre le monde visible et le monde invisible (l'au-delà) où vivent les ancêtres qu'ils peuvent invoquer en cas de besoin. C'est un espace emblématique qui regorge un certain nombre de ressources identitaires conduisant même à une certaine territorialisation des espaces en eau. Selon leurs croyances et perceptions, les villages autochtones sur les berges du Wouri ont leurs correspondants dans les eaux de l'estuaire ; ces villages n'étant accessibles que par des initiés. Cet enjeu culturel est donc assujetti au devenir de l'estuaire du Wouri ; c'est l'une des raisons fondamentales pour lesquelles les autochtones qui sont encore attachés aux réalités culturelles se dressentcontre les projets d'extension urbaine qui touchent de grands espaces de mangrove estuarienne. Or les populations qui ont migré dans ce milieu ont leurs propre cultures souvent très stricte dans leurs villages respectif, ce qui ne les permet pas de respecter forcement celle du milieu d'adoption parce qu'en quête de gains.

Tableau II : Impact environnementaux

concept

dimensions

composantes

Indicateurs

ENJEUX

Enjeu politique

Institutionnelle

- Services de l'Etat

- Nombre de collectivités territoriales décentralisées

- Nombre de lois

- Nombre d'ONG

- Nombre de collectivités traditionnelles

Enjeu socio-économique

Economique

- Taux d'appropriation foncière,

- Prix des parcelles

- Fréquence de conflits

- Nombre de ressources exploitées

- Revenus

Culturelle

- Valeurs culturelles,

- Nombre et types de pratiques identitaires

Enjeu environnemental

Ecologique

- Nombre d'espèces biologiques

- Valeur dans l'équilibre des systèmes

Le mot « impact » vient du latin « impactus», du participe passé de « impigue», signifiant heurté. D'un point de vue strictement écologique, les impacts sont décrits comme des déviations de dynamiques naturelles d'évolution aboutissant à des modifications de l'état théorique d'écosystème.

Environnement vient du nom environnement qui englobe à la fois le milieu physique et le milieu social. Dans les années 1950 ce mot était employé pour évoquer les problèmes sociaux liés à la planification dans les grandes villes (ghettos, minorité ethnique, pauvreté, ségrégation...)

A la fin des années 1960, le terme c'est naturalisé avec l'entrée des questions écologiques dans le débat public. Au sens large, l'environnement est l'ensemble des agents physique, chimique, biologique et les facteurs sociaux susceptibles d'avoir un effet direct ou indirect, à long ou à courts terme sur les êtres vivants et leurs activités. Cette définition rejoint celle de Veyret (2004) qui considère l'environnement comme ce qui nous entoure.

Elysée Reclus affirme que ce mot désigne le milieu géographique .c'est-à-dire un système ou le centre est la société.

Pour Anamltchev (1975), l'environnement représente tout ce qui nous entoure.

Pour les géographes, l'environnement se rapporte aux notions de paysage, de territoire et même de milieu, il s'agit d'un objet qui intègre les données sociales et les éléments naturels dans un construit en quelque sorte « hybride ».cette définition prend en compte une dimension spatiale et temporelle.

En 1996, la loi Camerounaise définissait l'environnement comme « l'ensemble d'éléments naturels ou artificiels et des équilibres biogéographiques auxquelles ils participent ainsi que l'existence, la transformation et le développement du milieu des organisme vivants et des activités humaines  ».

Un impact sur l'environnement peut se définir comme l'effet, pendant un temps donné et sur un espace défini, d'une activité humaine sur une composante de l'environnement pris dans le sens large du terme (c'est-à-dire englobant les aspects biophysiques et humains), en comparaison de la situation probable advenant la non-réalisation du projet (Wathern, 1988).

Les impacts environnementaux dans le cadre de notre recherche renvoient aux modifications du milieu physique naturel suite aux actions anthropiques.

Tableau III : conceptualisation du concept d'impacts environnementaux

Concept

Dimension

Composantes 1

Composantes 2

Indicateurs

IMPACTSENVIRONNEMEN-TAUX

Impacts écologiques

dégradation

Espaces menacés

Vitesse d'évolution du front d'habitat

Déforestation du couvert végétal

Surface dégradée, espèces menacées, fréquences d'exploitation

pollutions

Points d'eau pollués

Nombres de sources polluantes

Modification du sol

Quantités d'espèces prélevées

Nombres d'espèces prélevées

Impacts socio-économiques

Impacts sociales

- Maladies

- Morbidités

- Paupérisation

- nuisances

- types de maladies,

- fréquences de maladies

- fréquence de mortalités

- fréquence de nuisance.

Impacts économiques

 

- coût d'aménagement de l'espace

- coût d'entretien des logements

- coût des soins de santé

6.1. cadre théoriques :

La théorie de l'auto-organisation ou théorie du chaos de Denise Pumain (1998)

La théorie de l'auto - organisation a été développée par PUMAIN (1998), c'est l'application géographique d'un ensemble de facteurs relevant des sociétés pures. Elle rend compte en géographie de la formation et de la transformation de certaines structures spatiales observables à l'échelle méso ou macro géographique à part8ir des interactions définies entre des plus petits et très nombreux qui les constituent. La théorie de l'auto - organisation fait comprendre des similitudes entre les dynamiques de certains systèmes complexes et celles, en générales non intentionnelles, qui contribuent à l'émergence et au maintien de la forme des objets géographiques. Elle trouve son application dans l'explication des modèles de dynamique non linéaire. Ces derniers permettent de simuler, voire de prédire correctement certains types d'évolution caractéristiques, comme la dynamique centre - périphérie ou l'émergence et la structuration des systèmes des villes. S'agissant des structures spatiales, la théorie de l'auto - organisation permet de prévoir des localisations ou des formes nouvelles.

D'après cette théorie, les systèmes évoluent selon deux modes : les trajectoires stables et les bifurcations.

· Les trajectoires stables correspondent à la période ou la configuration d'ensemble du système ne se modifie guère ou évolue lentement, en dépit des nombreuses fluctuations qui peuvent affecter les variations d'état de chacun des éléments du système.

· Les bifurcations correspondent à des phases d'instabilité, pendent lesquelles le système « saute » d'une trajectoire à une autre. Cette transformation qualitative est causée par une légère variation quantitative d'un des paramètres qui gouvernent l'évolution du système. Il peut s'agir de l'amplification d'une fluctuation interne au système ou de l'irruption d'une perturbation extérieure. Bien que les modèles qui décrivent les trajectoires puissent être totalement déterministes, il est alors impossible de prévoir vers quel type de nouvelle trajectoire le système s'oriente lors d'une bifurcation.

Le changement fait alors partir de la mise en forme du système. C'est ainsi que les systèmes auto - organisés ne sont jamais en équilibres. Ils se transforment de façon continue sous l'action de processus dynamiques internes et externes. La théorie suggère que, si les formes sont repérables, identifiables, c'est parce que la dynamique des interactions « saute » de bifurcation en bifurcation, d'une trajectoire stable à une autre introduisant ainsi des discontinuités. Les trajectoires choisies sont parfois fonction des décisions de localisation. PUMAIN fait ainsi une distinction entre les localisations urbaines imposées arbitrairement par des pouvoirs politiques ou économiques ou encore par des aménageurs et des décisions individuelles prises en dehors de toute planification autoritaire ou de toute volonté concertée. Ce sont donc des bifurcations inattendues qui seront étudié tout au long de ce travail.

La théorie de la valeur économique qui aboutit à la notion de développement

Prônée par les économistes, la théorie de la valeur économique totale est dite de l'utilitariste, car elle demande l'évaluation de la valeur économique des dégradations de l'environnement. Pour mieux élaborer leur théorie, ils se sont inspirés des travaux des scientifiques évolutionnistes qui pensent que toute action menée sur la nature doit prendre en compte la notion de durabilité qui sur l'étalement du phénomène sur de longue années, ils s'inspirent des théories évolutionnistes et du concept de durabilité qui met l'accent sur le long terme. Pour ceux-ci, on observe comme objectif l'étude de la définition et de la mise en oeuvre du développement durable.

La notion de développement durable est définie en 1987 dans le rapport Brundtland, intitulé « notre avenir à tous » comme étant un développement qui répond aux besoins des générations présentent sans pour autant compromettre celle des générations futures. Il vise un mode de croissance socialement juste et écologiquement soutenable, afin de lutter contre l'exclusion économique et sociale des plus pauvres et de préserver l'avenir.

Le développement durable suppose pour la commission Brundtland, la fixation d'un certain nombre d'objets stratégiques favorisant la croissance et modifiant la qualité ; satisfaire les besoins essentiels en ce qui concerne l'emploi, l'alimentation, l'énergie, l'eau et la salubrité, réorienter les techniques et gérer les risques ; intégrer les conditions relatives à l'environnement dans la prise de décisions. Il propose également l'équité entre les générations, ainsi cette définition du développement durable reste une question d'éthique et de partage entre génération. Ceci s'explique par la mise en place de ses trois piliers : écologie, économie, social.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld