5.3.2. Hypothèse
spécifiques:
Nous retenons que :
1- les espèces ligneuses de la mangrove sontune
ressource très importante pour le fonctionnement de
l'écosystème global.
2- Le site du Bois Des Singesest un espace de mangrove riche
en espèces ligneuses très convoité et aux usages diverses.
3- L'exploitation des espèces ligneuses dans la
mangrove du Bois Des Singes ce fait par les acteurs de diverses origines.
4- Les impacts environnementaux liés à
l'exploitation des espèces ligneuses Bois Des Singes.
5- Pour assurer la sauvegarde des espèces ligneuses de
la mangrove auBois Des Singe , il est impératif de
promouvoir les activités qui peuvent permettre la
régénération de l'écosystème.
6. CADRE CONCEPTUEL ET
THEORIQUE DE L'ETUDE :
Ce mémoire repose sur un ensemble de trois concepts
dont une bonne clarification permet de baliser notre champ de réflexion.
Il s'agit d' : exploitation, enjeux, impacts environnementaux.
6.1. Cadre
conceptuel :
Les concepts en rapport avec l'exploitation minière
artisanale seront élucidés tout au long des développements
qui suivent. Cette démarche s'impose à nous, car, comme le note
Emile Durkheim : « en réalité, les mots
de la langue usuelle, comme les concepts qu'ils expriment, sont toujours
ambigus et le savant qui les emploierait tels qu'il les reçoit de
l'usage et sans leur faire subir d'autre élaboration s'exposerait aux
plus graves confusions »29
6.1.2 Analyse des concepts et
conceptualisation
- Exploitation
Ici peut être définit comme étant
l'ensemble des opérations et activités d'abattage,
façonnage et transport de bois jusqu'à un dépôt plus
au moins provisoire ou à la porte de l'usine, qu'il s'agisse de bois
d'oeuvre ou de chauffage ou tout autre produit forestier. C'est dans ce sens
qu'on parlera d'exploitation industrielle et d'exploitation artisanale.
Exploitationindustrielle peut-être toute activité
par laquelle une personne ou un groupe de personne se livre, à partir
d'une ressource identifié, et au moyen des travaux de surface et/ou
souterrains, à l'extraction ou à l'exploitation de ses
ressources, et éventuellement à leur traitement afin de les
utiliser ou de les commercialiser.
L'exploitationartisanale est « toute
opération qui consiste à extraire une ressource et en
récupérer les produits marchés pour en disposer, en
utilisant des méthodes et procédés traditionnels ou
manuels ».
Donc, l'exploitation est l'ensemble des opérations qui
permettent l'abattage, l'enlèvement, l'extraction de la ressource et
assurer tous les services annexes de la zone d'extraction jusqu'à sa
phase de commercialisation.
L'expression « exploitation des ressources
naturelles » souvent employé au sujet de tout un ensemble
des ressources extraites de l'environnement naturel, désigne ici les
formes de mise en valeur développées dans l'île à
Morphil. En effet, l'exploitation des ressources naturelles constitue à
la fois un important levier pour l'amélioration des revenus des familles
pauvres, un enjeu d'aménagement du territoire et un défi en
termes de préservation des ressources renouvelables.
Seulement que pour l'exploitation dont il est question ici
nous la présentons plutôt comme étant la
« dégradation des espèces ligneuses de la mangrove
qu'elle soit à petit ou à grande échelle, toujours est-il
queces actions ne contribuent pas à sa régénération
mais plutôt à sa constance régression ».
Les ressources naturelles de la mangrove telles que la flore
(surtout le bois), la faune, et le minéral sont en exploitation
permanente. Les hommes de diverses origines s'y intéressent et beaucoup
y ont fondé l'espoir d'un avenir meilleur. Des générations
de pêcheurs se succèdent dans les campements à
l'intérieur des massifs de mangrove. Des familles entières vivent
de l'exploitation du sable ou du bois des mangroves. Cet enjeu
économique semble s'accentuer avec la croissance démographique de
la ville de Douala qui exprime les besoins en bois de chauffe et en sable pour
les constructions.
Le concept de déforestation, qui
diffère selon les auteurs, signifie ici la diminution ou la perte de la
biodiversité de la forêt. Pour Puig (2001), le concept renvoie
à la transformation du couvert végétal d'un état
« naturel » à un état artificialisé qui peut
entraîner la perturbation du fonctionnement de
l'écosystème. Pour la FAO, la déforestation
«implique la disparition durable ou permanente du couvert
forestier ainsi que le passage à une autre utilisation des terres (...).
Elle inclut aussi les cas où la surexploitation et la modification de
l'environnement affectent la forêt de façon telle qu'elle ne peut
maintenir un couvert arboré dépassant le seuil de 10
%» (FAO, 2001, cité par Tsayem). Pour la FAO, le
terme déforestation «exclut spécifiquement
les zones où les arbres ont été enlevés par exemple
pour en exploiter le bois et où la forêt devrait se
régénérer soit naturellement, soit avec l'aide de mesures
sylvicoles ». En d'autres termes, la déforestation
est la transformation ou la conversion des forêts en d'autres types de
couvert, plus ou moins dépourvus de végétation ligneuse
(Tsayem, 2002).
Tableau I :Exploitation des espèces
ligneuses de la mangrove
Concept
|
Dimensions
|
Composantes
|
Indicateurs
|
EXPLOITATION
DES ESPECES LIGNEUSES DE LA MANGROVE
|
Ecologique
|
- diversités des espèces ligneuses
- répartition des espèces ligneuses
- densité des espèces ligneuses
|
-typologie des espèces
-localisation des espèces et des exploitants
-effectif quantitatif
|
Economique
|
-insertion socioprofessionnelle
- revenu généré
|
-marge bénéficiaire des espèces
ligneuses
-nombre d'actif dans l'activité
-qualité professionnelle des actifs
|
Sociale
|
- statut des exploitants
- genre des exploitants
|
- taux de féminisation et masculinisation des
exploitants
-activité principale des actifs
|
|
Culturels
|
- Héritage culturel
- Représentation culturel
- Mode d'usage
|
- Activité familiale
- Typologie d'artisanat local (nombre d'actif)
- Artisanat local, semi moderne, et moderne
|
Le petit Larousse illustré (2007) définit
l'enjeu comme étant « ce que l'on peut gagnerou perdre dans une
entreprise, un projet ». L'enjeu peut donc être matériel ou
immatériel et dépend de la perception des groupes humains ou d'un
individu. Lorsqu'on se rapporte à notre objet d'étude, on se rend
compte que la mangrove du Bois Des Singes est un point de convergence de
sollicitations multiformes à diverses échelles. On s'y investit
parce que l'on a conscience que le milieu naturel possède des
potentialités qui peuvent assurer une certaine satisfaction.
L'espace est l'une des premières ressources que
possède la mangrove dans un milieu estuarien aussi anthropisé et
où les questions foncières sont exacerbées. Les terres,
même les plus inadaptées à l'occupation, sont
colonisées pour des besoins d'habitat et d'installation industrielle.
Cet enjeu foncier des mangroves du bois des singes va
croissant au fur et à mesure que les terres disponibles se densifient et
que la valeur économique des terrains augmente.
Les ressources naturelles de la mangrove telles que la flore
(surtout le bois), la faune, et le minéral sont en exploitation
permanente. Les hommes de diverses origines s'y intéressent et beaucoup
y ont fondé l'espoir d'un avenir meilleur. Des générations
d'exploitant se succèdent dans les campements à
l'intérieur des massifs de mangrove. Des familles entières vivent
de l'exploitation du sable ou du bois des mangroves. Cet enjeu
économique semble s'accentuer avec la croissance démographique de
la ville de Douala qui exprime les besoins en bois de chauffe et en sable pour
les constructions.
L'espacedu bois des singes est avant toute chose un espace
multiculturel des différentes ethnies que renferme le Cameroun. Pour ces
peuples, l'espace du bois des singes n'est forcément pas un lieu de
recueillement comme chez le peuple«Sawa« (les Duala surtout) qui pour
ces derniers est un lieu de contact entre le monde visible et le monde
invisible (l'au-delà) où vivent les ancêtres qu'ils peuvent
invoquer en cas de besoin. C'est un espace emblématique qui regorge un
certain nombre de ressources identitaires conduisant même à une
certaine territorialisation des espaces en eau. Selon leurs croyances et
perceptions, les villages autochtones sur les berges du Wouri ont leurs
correspondants dans les eaux de l'estuaire ; ces villages n'étant
accessibles que par des initiés. Cet enjeu culturel est
donc assujetti au devenir de l'estuaire du Wouri ; c'est l'une des raisons
fondamentales pour lesquelles les autochtones qui sont encore attachés
aux réalités culturelles se dressentcontre les projets
d'extension urbaine qui touchent de grands espaces de mangrove estuarienne. Or
les populations qui ont migré dans ce milieu ont leurs propre cultures
souvent très stricte dans leurs villages respectif, ce qui ne les permet
pas de respecter forcement celle du milieu d'adoption parce qu'en quête
de gains.
Tableau II : Impact
environnementaux
concept
|
dimensions
|
composantes
|
Indicateurs
|
ENJEUX
|
Enjeu politique
|
Institutionnelle
|
- Services de l'Etat
- Nombre de collectivités territoriales
décentralisées
- Nombre de lois
- Nombre d'ONG
- Nombre de collectivités traditionnelles
|
Enjeu socio-économique
|
Economique
|
- Taux d'appropriation foncière,
- Prix des parcelles
- Fréquence de conflits
- Nombre de ressources exploitées
- Revenus
|
Culturelle
|
- Valeurs culturelles,
- Nombre et types de pratiques identitaires
|
Enjeu environnemental
|
Ecologique
|
- Nombre d'espèces biologiques
- Valeur dans l'équilibre des systèmes
|
Le mot « impact » vient du latin «
impactus», du participe passé de « impigue», signifiant
heurté. D'un point de vue strictement écologique, les impacts
sont décrits comme des déviations de dynamiques naturelles
d'évolution aboutissant à des modifications de l'état
théorique d'écosystème.
Environnement vient du nom environnement qui englobe
à la fois le milieu physique et le milieu social. Dans les
années 1950 ce mot était employé pour évoquer les
problèmes sociaux liés à la planification dans les grandes
villes (ghettos, minorité ethnique, pauvreté,
ségrégation...)
A la fin des années 1960, le terme c'est
naturalisé avec l'entrée des questions écologiques dans le
débat public. Au sens large, l'environnement est l'ensemble des agents
physique, chimique, biologique et les facteurs sociaux susceptibles d'avoir un
effet direct ou indirect, à long ou à courts terme sur les
êtres vivants et leurs activités. Cette définition rejoint
celle de Veyret (2004) qui considère l'environnement comme ce qui nous
entoure.
Elysée Reclus affirme que ce mot désigne le
milieu géographique .c'est-à-dire un système ou le centre
est la société.
Pour Anamltchev (1975), l'environnement représente tout
ce qui nous entoure.
Pour les géographes, l'environnement se rapporte aux
notions de paysage, de territoire et même de milieu, il s'agit d'un objet
qui intègre les données sociales et les éléments
naturels dans un construit en quelque sorte
« hybride ».cette définition prend en compte une
dimension spatiale et temporelle.
En 1996, la loi Camerounaise définissait
l'environnement comme « l'ensemble d'éléments naturels
ou artificiels et des équilibres biogéographiques auxquelles ils
participent ainsi que l'existence, la transformation et le développement
du milieu des organisme vivants et des activités humaines
».
Un impact sur l'environnement peut se définir comme
l'effet, pendant un temps donné et sur un espace défini, d'une
activité humaine sur une composante de l'environnement pris dans le sens
large du terme (c'est-à-dire englobant les aspects biophysiques et
humains), en comparaison de la situation probable advenant la
non-réalisation du projet (Wathern, 1988).
Les impacts environnementaux dans le cadre de notre recherche
renvoient aux modifications du milieu physique naturel suite aux actions
anthropiques.
Tableau III : conceptualisation du
concept d'impacts environnementaux
Concept
|
Dimension
|
Composantes 1
|
Composantes 2
|
Indicateurs
|
IMPACTSENVIRONNEMEN-TAUX
|
Impacts écologiques
|
dégradation
|
Espaces menacés
|
Vitesse d'évolution du front d'habitat
|
Déforestation du couvert végétal
|
Surface dégradée, espèces
menacées, fréquences d'exploitation
|
pollutions
|
Points d'eau pollués
|
Nombres de sources polluantes
|
Modification du sol
|
Quantités d'espèces prélevées
|
Nombres d'espèces prélevées
|
Impacts socio-économiques
|
Impacts sociales
|
- Maladies
- Morbidités
- Paupérisation
- nuisances
|
- types de maladies,
- fréquences de maladies
- fréquence de mortalités
- fréquence de nuisance.
|
Impacts économiques
|
|
- coût d'aménagement de l'espace
- coût d'entretien des logements
- coût des soins de santé
|
6.1. cadre
théoriques :
La théorie de l'auto-organisation ou
théorie du chaos de Denise Pumain (1998)
La théorie de l'auto - organisation a été
développée par PUMAIN (1998), c'est l'application
géographique d'un ensemble de facteurs relevant des
sociétés pures. Elle rend compte en géographie de la
formation et de la transformation de certaines structures spatiales observables
à l'échelle méso ou macro géographique à
part8ir des interactions définies entre des plus petits et très
nombreux qui les constituent. La théorie de l'auto - organisation fait
comprendre des similitudes entre les dynamiques de certains systèmes
complexes et celles, en générales non intentionnelles, qui
contribuent à l'émergence et au maintien de la forme des objets
géographiques. Elle trouve son application dans l'explication des
modèles de dynamique non linéaire. Ces derniers permettent de
simuler, voire de prédire correctement certains types d'évolution
caractéristiques, comme la dynamique centre - périphérie
ou l'émergence et la structuration des systèmes des villes.
S'agissant des structures spatiales, la théorie de l'auto - organisation
permet de prévoir des localisations ou des formes nouvelles.
D'après cette théorie, les systèmes
évoluent selon deux modes : les trajectoires stables et les
bifurcations.
· Les trajectoires stables correspondent à la
période ou la configuration d'ensemble du système ne se modifie
guère ou évolue lentement, en dépit des nombreuses
fluctuations qui peuvent affecter les variations d'état de chacun des
éléments du système.
· Les bifurcations correspondent à des phases
d'instabilité, pendent lesquelles le système
« saute » d'une trajectoire à une autre. Cette
transformation qualitative est causée par une légère
variation quantitative d'un des paramètres qui gouvernent
l'évolution du système. Il peut s'agir de l'amplification d'une
fluctuation interne au système ou de l'irruption d'une perturbation
extérieure. Bien que les modèles qui décrivent les
trajectoires puissent être totalement déterministes, il est alors
impossible de prévoir vers quel type de nouvelle trajectoire le
système s'oriente lors d'une bifurcation.
Le changement fait alors partir de la mise en forme du
système. C'est ainsi que les systèmes auto - organisés ne
sont jamais en équilibres. Ils se transforment de façon continue
sous l'action de processus dynamiques internes et externes. La théorie
suggère que, si les formes sont repérables, identifiables, c'est
parce que la dynamique des interactions « saute » de
bifurcation en bifurcation, d'une trajectoire stable à une autre
introduisant ainsi des discontinuités. Les trajectoires choisies sont
parfois fonction des décisions de localisation. PUMAIN fait ainsi une
distinction entre les localisations urbaines imposées arbitrairement par
des pouvoirs politiques ou économiques ou encore par des
aménageurs et des décisions individuelles prises en dehors de
toute planification autoritaire ou de toute volonté concertée. Ce
sont donc des bifurcations inattendues qui seront étudié tout au
long de ce travail.
La théorie de la valeur économique qui
aboutit à la notion de développement
Prônée par les économistes, la
théorie de la valeur économique totale est dite de
l'utilitariste, car elle demande l'évaluation de la valeur
économique des dégradations de l'environnement. Pour mieux
élaborer leur théorie, ils se sont inspirés des travaux
des scientifiques évolutionnistes qui pensent que toute action
menée sur la nature doit prendre en compte la notion de
durabilité qui sur l'étalement du phénomène sur de
longue années, ils s'inspirent des théories
évolutionnistes et du concept de durabilité qui met l'accent sur
le long terme. Pour ceux-ci, on observe comme objectif l'étude de la
définition et de la mise en oeuvre du développement durable.
La notion de développement durable est définie
en 1987 dans le rapport Brundtland, intitulé « notre
avenir à tous » comme étant un développement qui
répond aux besoins des générations présentent sans
pour autant compromettre celle des générations futures. Il vise
un mode de croissance socialement juste et écologiquement soutenable,
afin de lutter contre l'exclusion économique et sociale des plus pauvres
et de préserver l'avenir.
Le développement durable suppose pour la commission
Brundtland, la fixation d'un certain nombre d'objets stratégiques
favorisant la croissance et modifiant la qualité ; satisfaire les
besoins essentiels en ce qui concerne l'emploi, l'alimentation,
l'énergie, l'eau et la salubrité, réorienter les
techniques et gérer les risques ; intégrer les conditions
relatives à l'environnement dans la prise de décisions. Il
propose également l'équité entre les
générations, ainsi cette définition du
développement durable reste une question d'éthique et de partage
entre génération. Ceci s'explique par la mise en place de ses
trois piliers : écologie, économie, social.
|