![]() |
Optimisation du suivi du portefeuille des entreprises publiques et des participations de l'état béninoispar Kao Kueshi Légende SODEGLA Ecole Nationale D'administration / UAC BENIN - Master en Administration des Finances et du Trésor 2021 |
Paragraphe 2 : L'État actionnaire au BéninDans cette partie, nous avons présenté l'historique de l'État actionnaire au Bénin et avons présenté le cadre de gestion des participations de l'État béninois. 2.1. HistoriqueEn Afrique,la dynamique d'actionnariat public et le mouvement de création des entreprises publiques sont apparus dans les années soixante, dans un contexte de décolonisation. En effet, les pays africains au lendemain de leurs indépendances, ne disposant pas d'infrastructures suffisantes et pour répondre aux besoins socio-économiques de leurs populations respectives, ont procédé à une vague de nationalisations et de création d'entreprises publiques dans divers secteurs de la vie économique (activités portuaires, brasserie, cimenterie,sucreries, hydrocarbure, sucrerie, banque...). L'objectif visé était d'impulser et accélérer le processus de développement. Au Congo par exemple, nous avons connu la « zaïrianisation »7(*) c'est-à-dire le transfert aux zaïrois de l'époque de la gestion de certaines entreprises appartenant aux étrangers. Certaines de ces entreprises se sont ainsi vues octroyées le statut d'entreprises publiques, d'autres sont restées aux privés nationaux. Le même mouvement de nationalisation et de création d'entreprises publiques a été observé au Bénin à la suite de son accession à l'indépendance. En effet, c'est à partir de 1974, que l'État béninois, dans le cadre de la mise en oeuvre d'une politique socialiste, procéda à une série de nationalisation et de création d'entreprises publiques aboutissant à une centralisation de l'appareil économique. La politique économique ainsimise en oeuvre est alors orientée vers un vaste programme d'industrialisation qui a engendré des investissements massifs que le pays n'avait pas toujours la capacité de gérer. Au fil des années, ces entreprises ont été confrontées à une mauvaise gestion économique et financière de la part de leurs dirigeants. Elles ont réalisé d'énormes pertes financières et sont tombées en faillite. Cette situation a conduit à une vague de dénationalisation et de privatisation des entreprises publiques dans les années 90 réaliséesous l'égide du Fonds Monétaire International (FMI)àtravers un programme drastique de stabilisation et d'ajustement structurel. Le mouvement de dénationalisation s'observe encore de nos jours au Bénin. Cependant, en dépit des vagues de privatisation, dissolutions et de liquidation d'entreprises publiques, le Bénin reste encore propriétaire d'un nombre assez important d'entrepriseset est demeuré dans le capital de certaines sociétés privatisées pour des raisons stratégiques. Par ailleurs, l'État béninois a acquis des participations dans le capital de diverses entreprises privées ainsi qu'au niveau d'entités sous régionales, régionales et internationales ; ce qui fait de lui le détenteur d'un portefeuille non négligeable de participations. En 2016, alors qu'il se posait la problématique d'une bonne gouvernance des entreprises publiques et du suivi effectif des participations de l'État béninois, ce dernier a procédé à la création d'une structure en charge de la surveillance financière des entreprises publiques, de la gestion des participations et de la réalisation des opérations de dénationalisation. * 7 La zaïrianisation (appelé aussi « zaïrisation ») est un mouvement politique lancé en 1965 par Mobutu Sese Seko en République du Zaïre (actuelle République démocratique du Congo). Il consistait à revenir à une « authenticité » africaine des toponymes et des patronymes en supprimant tout ce qui était à consonance occidentale. https://fr.wikipedia.org/wiki/Zaïrianisation#:~:text=La%20zaïrianisation%20(appelé%20aussi%20«%20zaïrisation,actuelle%20République%20démocratique%20du%20Congo). |
|