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Optimisation du suivi du portefeuille des entreprises publiques et des participations de l'état béninois


par Kao Kueshi Légende SODEGLA
Ecole Nationale D'administration / UAC BENIN - Master en Administration des Finances et du Trésor 2021
  

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2.2. Hypothèses de l'étude

Les hypothèses sont construites à partir des causes les plus probables. Elles sont des réponses provisoires apportées à une question par le chercheur. Ainsi convient-il, avant de formuler les hypothèses de l'étude, de déterminer en amont, les causes supposées être à la base des différents problèmes spécifiques identifiées, puis, par un raisonnement cohérent, nous choisirons la cause la plus crédible pour enfin formuler l'hypothèse en reliant le problème spécifique à sa cause la plus indiquée.

Ø Hypothèse liée au problème spécifique n° 1 :

Sur la base de nos observations liées au problème spécifique n° 1 relatif au manque de suivi effectif de l'ensemble des actifs financiers détenus par l'État béninois dans les entreprises privées, organismes sous régionaux, régionaux et internationaux, nous avons identifié trois (03) causes possibles que sont :

- inexistence d'un applicatif de suivi des participations ;

- inadéquation de l'organisation comptable pour assurer un suivi efficace des revenus des participations de l'État ;

- difficile recensement de l'exhaustivité des participations minoritaires de l'État.

L'inexistence d'un applicatif de suivi des participations paraît pertinent en ce sens que l'existence d'un tel dispositif faciliterait les interactions entre les différents acteurs impliqués dans la gestion de participations mais aussi la disponibilité immédiate des données sur le portefeuille des participations de l'État. Cependant, de nos constats de stage nous retenons qu'il existe une bonne collaboration entre les différents acteurs, facilitant ainsi les échanges d'informations et de données. De plus, l'applicatif ne serait profitable et optimal pour un bon suivi des participations que si les données disponibles sontexhaustives et fiables. De ce fait, nous sommes amenés à écarter cette cause et à avoir un intérêt plus poussée les causes suivantes.

L'organisation comptable inadéquate est une cause qui pourrait valablement justifier le manque de suivi effectif de l'exhaustivité des actifs financiers détenus par l'État. En effet, le Service de la Monnaie et du Portefeuille de l'État a la charge du suivi régulier des revenus des titres et participations de l'État. Dans ce cadre, il doit se tenir informé des versements de dividendes effectués par les différentes sociétés à participation financière de l'État, ceci, afin de s'assurer du recouvrement effectif et intégral des revenus générés par les actifs financiers détenus auprès desdites sociétés. Ce suivi se heurte à une difficulté majeure relative à l'organisation comptable actuelle de l'État qui ne permet pas de dégager des recettes non fiscales encaissées par la Trésorerie Générale de l'État (TGE), les versements effectués au titre des revenus des participations. D'ailleurs, cette insuffisance observée dans la comptabilisation des recettes non fiscales de l'État est l'une des motivations ayant poussé à l'élaboration du nouveau plan comptable de l'État qui devrait contribuer à une meilleure maîtrise du patrimoine de l'État. Notons cependant, que le SMPE malgré ces difficultés, a développé des mécanismes visant à assurer tant bien que mal le suivi des revenus des participations. Ceci se matérialise par le biais d'envoi des courriers de relance et de renseignement visant à confirmer auprès des sociétés à participation financière de l'État, les versements de dividendes effectués auprès de la TGE ; des séances de travail avec les agents de la TGE afin de les sensibiliser sur la nécessité de renseigner plus de détails dans le libellé des opérations d'encaissement des dividendes enregistrées. Aussi, certaines sociétés envoient-elles spontanément des courriers au Trésor Public, informant des dividendes dus à l'État et de la possibilité de les reconvertir en actions supplémentaires. Même si ces procédés semblent peu efficients, nous pensons qu'un renforcement de ces mécanismes permettra d'assurer le suivi des revenus des participations en attendant la mise en vigueur du nouveau plan comptable. Si le suivi des revenus des actifs financiers détenus par l'État peut être effectué, encore faut-il que ceux-ci soient tous répertoriés et connus de l'État... Ce qui n'est pas le cas de toutes les participations minoritaires de l'État. Nous abandonnons donc également la cause relative à l'organisation comptable inadéquate pour retenir le difficile recensement de l'exhaustivité des participations minoritaires de l'État comme étant à l'origine du problème relatif aumanque de suivi effectif de l'ensemble des actifs financiers détenus par l'État béninois dans les entreprises privées, organismes sous régionaux, régionaux et internationaux.

L'hypothèse n° 1 est donc formulée comme suit : le manque de suivi effectif de l'ensemble des actifs financiers détenus par l'État béninois dans les entreprises privées, organismes sous régionaux, régionaux et internationaux est dû au difficile recensement de l'exhaustivité des participations minoritaires de l'État.

Ø Hypothèse liée au problème spécifique n° 2 :

En vue de la résolution du problèmerelatif à la faible efficacité du dispositif de surveillance financière des entreprises publiques (problème spécifique n° 2), nous avons identifié quatre (04) causes susceptibles d'être à son origine. Elles sont citées ci-après :

- inexistence d'une application de surveillance financière des entreprises publiques ;

- transmission tardive des états financiers à la DGPED ;

- irrégularité d'un nombre important de documentation transmise par les entreprises publiques ;

- manque d'autorité suffisante de la DGPED pour incarner efficacement la fonction d'actionnaire.

L'inexistence d'une application de surveillance financière des entreprises publiques pourrait probablement être à l'origine de la faible efficacité du dispositif de surveillance financière des entreprises publiques. En effet, à l'heure actuelle, l'étude des états financiers, l'analyse et la production des rapports demeure une activité essentiellement manuelle qui repose sur les connaissances intellectuelles et la capacité analytique du seul agent en charge de cette activité. Il est évident, au regard de la taille du portefeuille des entreprises publiques de l'État, que l'inexistence d'un outil d'aide à l'analyse et à la synthèse de l'information financière des entreprises publiques a un impact négatif sur l'efficience du dispositif de surveillance financière des entreprises publiques. Cependant, l'existence d'une telle application ne saurait soustraire à la responsabilité de l'agent en charge de l'examen des états financiers, une analyse personnelle et plus pointue de l'information financière et comptable communiquée par les entreprises publiques. Aussi, faut-il noter que dans la pratique actuelle des choses, plusieurs niveaux de vérification (supérieurs N+1, N+2 et N+3) sont mis en place pour garantir la qualité et la pertinence des analyses effectuées. Au regard de ce qui précède, nous abandons cette cause car elle ne nous semble pas être la plus pertinente pour justifier le problème identifié.

La transmission tardive des états financiers nous paraît pertinente pour expliquer l'observation du problème identifié non seulement au regard de nos développements précédents mais aussi, simplement parce que pour réaliser une surveillance financière efficace, il faudrait d'abord disposer des données... Mais au-delà de la transmission tardive des états financiers à la DGPED, il se pose le problème de la qualité de l'information financière et comptable communiquée. En effet, certaines entreprises publiques transmettent une documentation incomplète ou présentant des irrégularités à la DGPED, ne permettant pas l'étude de leurs états financiers. La DGPED se retrouve ainsi à la date du 31 août 2021, avec 40 états financiers en souffrance pour diverses raisons : états financiers transmis sans le rapport du commissaire aux comptes, états financiers non arrêtés par le conseil d'administration, états financiers certifiés par un cabinet autre que celui du Commissaire aux comptes de l'entreprise, états financiers transmis avec le rapport provisoire du commissaire aux comptes au lieu du rapport définitif, rapport du commissaire aux comptes transmis sans les états financiers etc... Pour pallier ces difficultés, la DGPED envoie, par le biais du Secrétaire Général du Ministère en charge de l'Economie et des Finances, des courriers aux ministères de tutelle des entreprises concernées afin d'exiger la transmission des états financiers ainsi que la régularisation de la documentation incomplète ou irrégulière envoyée par certaines entreprises publiques. Mais on constate malheureusement une faible réactivité des ministères et des entreprises publiques concernées à la suite de l'envoi de ces courriers. De plus, les recommandations de la DGPED issues de l'examen des états financiers sont-elles peu mises en oeuvre.

De ce qui précède, bien que les causes relatives à la transmission tardive des états financiers à la DGPED et l'irrégularité d'un nombre important de documentation transmise par les entreprises publiques soient pertinentes, nous pensons que la cause majeure étant à l'origine du problème de faible efficacité du dispositif de surveillance financière des entreprises publiques est le manqued'autorité suffisante de la DGPED pour incarner efficacement la fonction d'actionnaire.

Notre hypothèse n°2 est donc formulée comme suit : la faible efficacité du dispositif de surveillance financière des entreprises publiques est due au manque d'autorité suffisante de la DGPED pour incarner efficacement la fonction d'actionnaire.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote