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La problématique de l'efficacité de l'aide internationale en Haà¯ti pour la période allant de 1995 à  2018


par Elga EXIL
Université Quisqueya - Licence en Sciences Economique 2022
  

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CHAPITRE III : EFFICACITÉ DE L'AIDE EN HAÏTI (LES FAITS)

Ce chapitre est consacré exclusivement à Haïti. Il présente l'origine et l'évolution de l'APD, la situation socio-économique du pays au travers des indicateurs macro-économiques, la situation des OMD et enfin des facteurs jugés comme obstacles à l'efficacité de l'aide.

1-APD en Haïti

1.1- Origine de l'APD en Haïti.

Le pays connaît un déséquilibre socio-économique structurel causé par la croissance de sa dette publique qui date depuis le lendemain de son indépendance en 1804. Son niveau d'épargne et d'investissement est faible. En effet, ce triple déficit, budgétaire, d'épargne et de la balance des paiements semble durer trop longtemps. Cette situation à laquelle se trouvait le pays était caractérisée par le manque de ressources pour répondre à ses besoins qui deviennent de plus en plus importants en raison de sa croissance démographique accélérée. En effet, la croissance de cette dette jusqu'à l'occupation américaine occasionne les États-Unis à assurer leur hégémonie sur Haïti en matière de financement externe. Ainsi, les États-Unis reste un des pays les plus ancrés dans les affaires économique, politique et financière d'Haïti. En 1919, en pleine occupation américaine, Haïti signait un accord qui lui permet de bénéficier d'un prêt de 40 millions de dollars US. Dès lors, Haïti, dans le but de rembourser ce prêt aux États-Unis, a fait une succession de prêts : Les emprunts de 1922 (23 millions de dollars), celui de J.G White de la EXIMBANK, en 1941 (emprunt de 5.5 millions de dollars auprès du précurseur de la Banque Mondiale) et un emprunt en juillet 1941 de la SHADA financé par EXIMBANK.

1.2- Evolution de l'APD en Haïti

L'aide à Haïti a débuté véritablement au cours de la décennie de 1950 à 1960. A cette époque, le gouvernement américain fait des dons à Haïti évaluant à 40 millions dollars US, dont plus de 50%, soit 21.4 millions, ont été décaissés en faveur du gouvernement des Duvalier (Pean, 2007). Selon Pean, pour l'année fiscale 1961, le support financier américain était de 14.9 millions de dollars, dont 11.4 millions en dons, 2.5 en assistance technique, 1.14 million en aide alimentaire et 250,000 en prêts. De 1952 à 1968, l'aide américaine à Haïti était estimée à 64 millions de dollars US. Haïti a reçu un montant d'aide beaucoup plus important à partir des années 1970. Au cours de cette année, Haïti a reçu un prêt de 236 millions de dollars US de la part du FMI afin d'irriguer les terres agricoles de la vallée de l'Artibonite. L'aide apportée dans les années 1960 à 1970 était très controversée en raison des multiples violations des droits humains perpétrées sous le régime Duvaliériste. Les prêts sont parfois stoppés et parfois rétablis.

De 1980 à 1982, l'APD à Haïti croit au taux respectif de 2.12%, 18.81% et 4.59%. Pendant cette période, comme beaucoup d'autres pays en développement, Haïti appliquait les politiques d'ajustement structurel préconisées par les institutions de brettonwoods. Les troubles politiques que connaissait le pays à la fin du régime de Duvalier n'ont pas permis à l'APD de connaître une croissance de long terme. Dans les années qui ont suivi le départ de Jean-claude Duvalier, l'APD a pris la forme de facilité d'ajustement structurel (FAS) du FMI, de crédit de rétablissement économique de la BM et de crédit du gouvernement des Etats-Unis (Lahens, 2014). L'APD à Haïti est donc passé de 200 millions de dollars américains en 1986 à 250 millions en 1987, pour connaître une réduction en 1991 à cause du coup d'état du 30 septembre (Beaulière et autres, cité dans Lahens, 2014).

Quoiqu'une baisse significative de l'aide a été observée au niveau mondial au début des années 1990, la situation d'Haïti en matière d'aide était encore plus difficile. De 1991 à 1994, un embargo et des sanctions économiques étaient infligés à Haïti. Malgré les sanctions imposées par la communauté internationale, l'aide externe, notamment celle des Etats-Unis, continuait à affluer à travers d'autres canaux de transmission, en particulier les ONG. De 1990 à 1993, le total de l'APD à Haïti se chiffrait à 276.9 millions de dollars dont 15.3% était consacré à l'économie, 38.3 à la sécurité alimentaire et 46.4% à la santé (NAPA, 2006)

A partir de 1995, le retour à l'ordre constitutionnel a permis le déblocage de l'APD à Haïti et une hausse exponentielle a été observée. Une croissance de 397.17% par rapport à l'année précédente a été enregistrée. Toutefois, les années comprises entre 2000 et 2003 ont marqué par un ralentissement de l'aide dû à l'instabilité socio-politique qu'a connu le pays. Suite à cette période, l'APD affiche une tendance à la hausse entre 2005 et 2009 avec un taux de croissance moyen oscillant entre 30% à 40%.

Deux grands changements ont été adopté au regard des modalités de l'aide en Haïti dans l'intervalle 2004-2009. Premièrement, la Banque interaméricaine de développement (BID), la Banque mondiale et les bailleurs bilatéraux ont converti leur APD à Haïti de prêts en dons et annulé la plus grande partie de la dette du pays. Deuxièmement, les bailleurs ont rétabli l'appui budgétaire comme modalité et ont offert une aide budgétaire générale conséquente au gouvernement, environ 60.5 millions de dollars par an en moyenne, y compris 93.6 millions de dollars pour l'exercice budgétaire 2009.

Entre les années 2004 et 2009, l'aide est passée de 298.6 millions de dollars à 1.12 milliard de dollars (OSE, 2011). Cela inclut un doublement de l'aide humanitaire, qui a passé de 70 millions de dollars en 2004 à près de 140 millions de dollars en 2009. Entre 2004 et 2009, le gouvernement haïtien a reçu un soutien important dans le but de préparer des politiques de développement se projetant sur plusieurs années susceptibles de donner une nouvelle orientation à l'aide.

? L'APD après le séisme du 12 janvier 2010

Le volume de l'APD a fluctué de manière significative au cours des 20 dernières années. Cependant, la période post-tremblement de terre a changé considérablement la donne. Après l'annulation des dettes bilatérales d'Haïti par les pays du G7, en mars 2010, lors de la réunion de New-York, les bailleurs de fonds et les états membres des nations unies ont promis de mobiliser un montant de 10 milliards de dollars américains pour la reconstruction d'Haïti (Bernard et Salignon, cité dans Lahens 2014). Après inventaire des besoins, le Plan d'Action pour le Relèvement et le Développement d'Haïti (PARDH) a été présenté par le gouvernement haïtien et le coût était estimé à 11 milliards de dollars. Lors de la conférence, 58 bailleurs ont fait la promesse de soutenir la mise en oeuvre du PARDH.

La promesse des 10 milliards des partenaires et amis internationaux pour permettre au pays de s'engager sur la voie du relèvement suite au séisme ne s'est pas tenue, car les décaissements n'ont pas atteint ce chiffre. Pour la période 2010-2012, des apports de 6.04 milliards US étaient décaissés avec un pic de près de 3 milliards en 2010. Ce montant inclut 2.41 milliards pour l'humanitaire et 3.63 milliards pour la reconstruction. Pour l'année 2010, 63.6% du montant promis était versé. Il a été ainsi réparti : 188 millions en appui budgétaire, 44.1 millions au fond de reconstruction d'Haïti (FRH), 223.6 millions, à titre de dons, en provenance des nations-unies, de la BID et de la banque mondiale, à travers le FRH, 688.9 millions en dons au gouvernement d'Haïti, via des agences multilatérales, les ONG et les contracteurs privés et 135.3 millions à titre de prêt concessionnels.

Pour l'année 2011, l'aide a connu une baisse de près de 50%, passant de 2.89 milliards à 1.5 milliard environ. Depuis lors, l'aide ne cesse de diminuer pour ainsi atteindre la barre des 900 millions en 2018 selon nos données.

Pour les besoins de notre travail, une illustration graphique sur l'évolution de l'aide en Haïti pour notre période d'étude nous paraît nécessaire.

Graphique 2 : Evolution de l'APD en Haïti en millions (1995-2018)

Source : graphique des auteurs à partir des données de la Banque Mondiale

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon