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Analyse géographique de l'offre et du recours aux soins de santé primaires dans une commune rurale: cas de Diofior


par Boucar DIOUF
Université Cheikh Anta DIOP - Master 2012
  

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1 INTRODUCTION

La « santé pour tous » constitue une préoccupation majeure dans le monde. Lors de la conférence d'Alma-Ata en 1978, les décideurs s'étaient attelés par la stratégie d'un système de Soins de Santé Primaires à mettre en place cette nouvelle politique de santé. Cela devrait permettre de faciliter à la population l'accès aux soins de santé de base tant en termes de distances qu'en terme de dépenses. Ainsi les politiques sanitaires menées dans les pays en développement furent-elles, un temps, basées sur ce principe de Soins de Santé Primaires. Ils sont définis par l'OMS comme étant des soins de santé essentiels accessibles à tous les individus et à toutes les familles par des moyens qui leur sont acceptablesavec leur pleine participation et à un coût abordable par la communauté.

Mais avec l'accroissement des inégalités, l'accès aux soins modernes devient couteux, les structures sanitaires et les centres sociaux voient leurs moyens réduits dans un environnement de plus en plus favorable à l'émergence de différentes maladies. « Le défis est grand pour les politiques car il faut agir à différents niveaux : l'éducation, l'amélioration de l'habitat, l'assainissement et les infrastructures urbaines, la santé publique et la médecine préventive, l'accès aux soins et aux médicaments(1). C'est ce qui fait dire à HULOT1(*) (1989) que :« De toutes inégalités, l'inégalité devant la santé est la plus inacceptable ». Les soins de santé étaient jadis considérés comme le privilège de ceux qui avaient les moyens de les payer tandis que les oeuvres charitables s'occupaient des pauvres. Loin d'affirmer que cette tendance a connu au cours des jours un renversement, il est certain qu'aujourd'hui la santé est considérée comme condition essentielle des individus.

Cependant, l'adoption de la stratégie des soins de santé primaires d'Alma ATA en 1978 ainsi que l'initiative de Bamako en 1989 n'a pas permis d'enrayer cette inégalité devant les soins de santé même de premiers contacts.Les conséquences sont nombreuses : faible qualification de la main d'oeuvre ; la morbidité qui réduit la capacité de travail ; la double nécessité des investissements productifs (c'est-à-dire destinés à promouvoir l'économie) et des investissements pèsent sur l'économie des pays en voie de développement.

Le défis lancé par l'Etat du Sénégal pour l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) d'ici 2015 passe par une amélioration des conditions sanitaires de la population et une « réorganisation » du système de santé. Ainsi, conformément aux suggestions de l'OMS, la nouvelle politique de l'Etat du Sénégal s'engage sur la voie de la restructuration complète du secteur de la santé en vue de mettre en place des services de santé qui soient durables et plus rentables, tout en répondant au mieux aux besoins de la population. « Dispenser aux pauvres des soins de santé d'un apport coût-efficacité est un moyen de lutter contre la pauvreté et socialement acceptable » BM,(1995).

Les populations rurales, plus affectées par la précarité et confrontées aux difficultés d'accès aux soins essentiels sont aussi exposées à de nombreuses pathologies qui deviennent de ce fait endémiques. A cet effet, les soins de santé primaires qui présentent le premier niveau de contact c'est-à-dire qu'ils constituent le niveau du système de santé moderne (scientifiquement valable), le plus proche du système de santé populaire doivent être revalorisés.

Les soins de santé primaires mettent en oeuvre des techniques simples et des technologies peu coûteuses, permettant de diagnostiquer et de traiter les pathologies de première instance. Ces soins reposent sur un esprit d'auto-responsabilité et d'auto-détermination des individus. Ainsi, vue l'extension spatiale de certaines communes rurales qui s'urbanisent de plus en plus et leur explosion démographique, à l'image de Diofior, la mise en place d'un système de santé efficace et répondant aux besoins des plus démunis sera de faire des Soins de Santé Primaires (SSP) un cheval de bataille.

Diofior, commune exemplaire du processus d'urbanisation au Sénégal, donne lieu par sa croissance spatiale rapide et peu contrôlée à un mode de production de l'espace s'accompagnant du développement de quelques zones d'habitats spontanés constitués en quartiers secondaires.

Cette urbanisation croissante ainsi que sa démographie galopante,associées à un remarquable déficit d'eau potable, le problème d'assainissement sont autant de préoccupations qui contribuent à accroître les taux de morbidité et de mortalité de la commune.

Cependant, bien qu'ayant un centre de santé supposé couvrir l'ensemble de la population de la commune, le rapport coût/efficacité ainsi que la qualité de l'accueil restent une entrave au recours aux soins de santé. Ce qui pousse les populations vers d'autres types d'offres moins coûteux tels que l'offre de soins traditionnels. Ces problèmes de santé publique ainsi que les stratégies de survie adoptées par les populations nous ont conduit à mener cette étude dans la commune de Diofior afin d'étaler toutes les pathologies qui gangrènent la santé des populations ainsi que les difficultés à satisfaire leurs besoins en santé.Ainsi, pour ce faire, il s'agira d'abord de dégager la problématique de l'offre et du recours aux soins de santé de Diofior ensuite élaborer une méthodologie de travail et enfin analyser les résultats obtenus pour apporter des solutions.

1.1.1 I/ PROBLEMATIQUE

* 1 HULOT J.P. in La lettre du pharmacologue Janvier 1989

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe