Introduction
La première partie de cette étude est
consacrée à l'approche théorique et à la
méthodologie de la recherche. Elle se compose de deux chapitres. Le
premier chapitre porte sur le cadre théorique et conceptuel. Il
présente les différentes données des études
déjà menées au Burkina Faso et ailleurs relatives à
la problématique de gestion des déchets biomédicaux. Ce
chapitre donne également les objectifs, les hypothèses, et la
définition de certains concepts.
Le second chapitre, consacré à la
méthodologie, explicite les différentes méthodes, les
techniques et les outils que nous avons utilisés pour collecter et
traiter les informations afin d'élaborer notre travail de recherche. En
outre, il définit la zone et la population d'étude. Il justifie
enfin le choix du thème tout en situant les limites et les
difficultés inhérentes au thème.
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LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT
SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE L'HÔPITAL DU DISTRICT
CHAPITRE I : LE CADRE THEORIQUE 1.1. La
problématique
L'hôpital est un milieu complexe comparable à une
entreprise industrielle où sont menées des activités de
diverse nature (TRAORE, 1999). Certaines de ces activités sont à
l'origine de la production de déchets solides, liquides ou gazeux dont
la gestion est une préoccupation de santé publique. Dans les
services médicaux, il s'agit essentiellement de seringues, d'aiguilles,
de flacons de perfusion et de leurs perfuseurs, d'emballages de
médicaments. Dans les services de chirurgie et de maternité, il
s'agit des produits de pansements, des plâtres et des parties anatomiques
issues des interventions chirurgicales ou des accouchements qui
représentent une part importante des déchets produits. Dans les
autres services médicotechniques (laboratoire, imagerie médicale
et pharmacie), les produits chimiques entrant dans la réalisation
d'examens et les produits pharmaceutiques viennent s'ajouter aux déchets
communs. L'ensemble de ces déchets appelés déchets
biomédicaux (DBM) doit faire l'objet d'une gestion efficace. En effet,
mal traités, ces déchets représentent un danger pour les
malades, le personnel de santé, les visiteurs, la population et
l'environnement (TRAORE, 1999).
Dans les pays en développement, le danger est accru par
la fouille des décharges et le tri manuel des déchets
récupérés à la sortie des établissements de
soins. Les textes relatifs à la gestion des DBM sont récents et
leur application n'est pas du tout effective compte tenu de la pauvreté
et de l'instabilité politique des États africains. En effet, la
mise en oeuvre d'un système adéquat de gestion des DBM
nécessite des outils (incinérateurs) coûteux et un
personnel qualifié pour leur entretien. Dans une évaluation
réalisée par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en
2002, dans 22 pays en développement, il ressort qu'environ 64% des
établissements de santé publics n'appliquent pas les
méthodes appropriées à l'élimination des DBM
(TRAORE, 2010). Par ailleurs, cette organisation estime que les déchets
d'environ 12 milliards d'injections administrées par an, dans le monde
entier, ne sont pas évacués de manière appropriée.
Ce qui constitue un risque considérable de blessures et d'infections
graves. L'élimination incorrecte des aiguilles et des seringues peut
être source de contamination des personnels hospitaliers et des usagers
de l'hôpital. Parfois les sites d'élimination inappropriés
exposent des populations non averties à des infections.
Des études épidémiologiques indiquent
qu'après une piqûre accidentelle avec une aiguille utilisée
par un patient malade, les risques d'être infecté par le Virus de
l'Immunodéficience
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LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT
SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE L'HÔPITAL DU DISTRICT
Humaine (VIH), les Virus de l'Hépatite B et de
l'Hépatite C (VHB et VHC) sont respectivement de 0,3%, 30% et 1,8%
(TRAORE, 2010). L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime qu'en
2002, les injections au moyen de seringues contaminées ont
été responsables de :
- 21 millions d'infections à VHB soit 32% de toutes les
nouvelles infections ;
- 2 millions d'infections à VHC soit 40% de toutes les
nouvelles infections ;
- Au moins 260 000 infections à VIH soit 5% de toutes les
nouvelles infections.
Les déchets biomédicaux peuvent également
provoquer des traumatismes. L'intoxication et la pollution constituent d'autres
problèmes. Celles-ci proviennent de produits pharmaceutiques, des eaux
usées ou de décomposés toxiques comme le mercure ou les
dioxines contenus dans certains DBM. Selon l'OMS, 20% des DBM contiennent du
matériel qui peut être infectieux, toxique ou radioactif.
Le Burkina Faso, pays à ressources limitées,
n'est pas épargné par la problématique de la gestion des
DBM. L'ensemble de son système hospitalier connaît des
difficultés de collecte, de traitement et d'élimination des DBM.
Dans ce contexte, l'hôpital du district sanitaire de Bogodogo constitue
un cas intéressant à étudier, par sa taille, son
organisation et l'ampleur de son activité hospitalière. Les
constats exposés ci-dessus nous ont amené à nous poser les
questions de recherche suivantes :
? quel est le système de gestion des DBM mis en place
à l'hôpital du district ?
? quelles sont les défaillances de ce système?
? quelles sont les conséquences sanitaires qui en sont
liées ?
Ces interrogations nous ont conduit à formuler les
objectifs de travail.
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LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT
SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE L'HÔPITAL DU DISTRICT
1.2. Les objectifs de l'étude
· L'objectif général
L'objectif général de la présente
étude est de contribuer à améliorer la connaissance
relative à la gestion des DBM dans le district sanitaire de Bogodogo.
· Les objectifs spécifiques
Pour atteindre cet objectif général nous nous
sommes fixé les objectifs spécifiques suivants :
- décrire l'organisation du système de gestion des
DBM à l'hôpital du district de Bogodogo;
- identifier les défaillances du système de gestion
des DBM en lien avec les textes législatifs relatifs à la
question ;
- évaluer les conséquences sanitaires liées
au mode de gestion des DBM à l'hôpital du district de Bogodogo.
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