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La gestion des déchets biomédicaux dans le district sanitaire de Bogodogo: cas de l'hôpital du district


par Théophile 2e Jumeau KABRE
Université Joseph Ki-Zerbo - Mémoire de Maîtrise en géographie 2013
  

Disponible en mode multipage

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MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS

SECONDAIRE ET SUPERIEUR

BURKINA FASO
Unité-Progrès-Justice

UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU

UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHES

EN SCIENCES HUMAINES

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

MEMOIRE DE MAITRISE

OPTION SANTE

LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE
DISTRICT SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE
L'HÔPITAL DU DISTRICT

Présenté par :
KABRE Théophile 2eme J.

Sous la direction de :
Pr BAYA Banza
(Maître de conférences)
Mme NIKIEMA Aude
(Chargée de recherche)
Dr OUEDRAOGO Robert
(Conseiller en santé)

Année académique 2012-2013

LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE
L'HÔPITAL DU DISTRICT

TABLE DES MATIERES

DEDICACES iv

REMERCIEMENTS v

LISTE DES ABREVIATIONS vi

RESUME viii

Introduction générale 1

PREMIERE PARTIE : LES APPROCHES THEORIQUE ET CONCEPTUELLE 3

Introduction 4

CHAPITRE I : LE CADRE THEORIQUE 5

1.1. La problématique 5

1.2. Les objectifs de l'étude 6

1.3. Les hypothèses de l'étude 7

1.4. Le cadre conceptuel 7

1.5. La définition des concepts 10

CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 13

2.1. Contexte général 13

2.2. La présentation générale du district 14

2.3. L'hôpital du district de Bogodogo 20

2.4. La méthode de collecte des données 22

2.4.1. La recherche documentaire 22

2.4.2. L'enquête de terrain 30

2.5. La population cible et l'échantillonnage 31

2.6. Les outils de collecte et la méthode de traitement des données 34

2.7. Les limites et les difficultés 35

Conclusion partielle 36

DEUXIEME PARTIE: PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS 37

Introduction 38

CHAPITRE III. LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX 39

3.1. La caractérisation des DBM 39

3.2. La production des DBM 40

3.3. La gestion des DBM dans le district sanitaire de Bogodogo 44

3.4. La gestion des DBM au sein de l'hôpital du district 46

II

LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE
L'HÔPITAL DU DISTRICT

CHAPITRE IV : LES CONTRAINTES LIEES A LA GESTION DES DBM SOURCES

D'UN RISQUE SANITAIRE POTENTIEL 53

4.1. Les contraintes ou dysfonctionnement 53

4.2. Les risques sanitaires liés à la gestion des DBM 58

4.3. L'itinéraire des DBM solides 61

4.4. Les suggestions 66

Conclusion partielle 70

CONCLUSION GENERALE 71

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 73

ANNEXES ix

ANNEXE I : Questionnaire xi

ANNEXE II : Guide d'observation xvii

ANNEXE III : Données collectées au près des différentes unités médicales xviii

ANNEXE IV : Données collectées au près du service privé d'entretien des toilettes xix

ANNEXE V : Répartition des personnes enquêtées par service xx

III

LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE
L'HÔPITAL DU DISTRICT

Liste des tableaux

Tableau 1 : Répartition des dix principales infections du district de 2008 à 2011 19

Tableau 2: Quantification des DBM par jour et par service 41

Tableau 3 : Les besoins des personnes enquêtées par unité de soins 66

Tableau 4 : La répartition de l'échantillon par service xix

Liste des photographies

Photo 1, 2 et 3 : Les incinérateurs Baeul, SH20 et De Montfort, juillet 2012 48

Photo 4 : Un panier à ordures ménagères 48

Photo 5 : Une boîte de sécurité 48

Photo 6 : Un tas de déchets à risque potentiel et de boîtes de sécurité au niveau de

l'incinérateur Baeul 49

Photo 7 : Récipient de collecte en plastique sans couvercle 50

Photo 8 : Récipient de collecte en fer sans couvercle 50

Photo 9 : Récipient de collecte en plastique avec couvercle 50

Photo 10 : L'incinération des DBM à ciel ouvert sur le dépôt sauvage 52

Photo 11 : Un mélange d'ordures ménagères et de déchets de soins 56

Liste des figures

Figure 1 : Le schéma conceptuel 9

Figure 2 : La répartition de la population du district en 2010 18

Figure 3: Une vue aérienne de l'hôpital du district de Bogodogo, février 2012 21

Figure 4 : Les voies de transmission d'agents pathogènes 60

Liste des cartes

Carte 1 : Le district de Bogodogo et ses formations sanitaires 17

Carte 2 : La présentation générale de l'hôpital du district 33

Carte 3 : L'itinéraire des DBM au sein de l'hôpital du district de Bogodogo 63

iv

LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE
L'HÔPITAL DU DISTRICT

Dédicace

? A mon défunt père qui a été arraché brutalement à mon affection. Ce mémoire aurait été pour lui une fierté.

? A ma mère

Par ton amour, ton ardeur au travail, tu as toujours su montrer à tes enfants la voie à suivre. Je te dédie ce mémoire en témoignage de toute l'affection, de l'attachement et de la reconnaissance que j'ai pour toi.

? A mes frères et soeurs

Pour vos encouragements et votre solidarité ; retrouvez à travers ce modeste travail le fruit de vos soutiens.

? A ma tante PARKOUDA

Votre soutien et votre encouragement m'ont été d'un grand bien. Puisse le bon Dieu vous les rendre au centuple.

V

LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE
L'HÔPITAL DU DISTRICT

Remerciements

La concrétisation de ce travail n'aurait pas été possible sans l'aide multiforme des personnes de bonne volonté. Ainsi, nous exprimons notre profonde gratitude :

- A tous les enseignants du département de géographie, pour l'enseignement reçu ;

- A notre directeur de mémoire le Professeur BAYA Banza, pour sa disponibilité et son encadrement ;

- A nos codirecteurs de mémoire M. OUEDRAOGO Robert et Mme NIKIEMA Aude: pour leur disponibilité et leur encadrement ;

- Aux responsables du district de Bogodogo, à monsieur David BAZIE, à madame Joséphine GUIGMA, à madame Christiane COMPAORE, monsieur Hamel Harture YO, pour leur accueil et leur collaboration ;

- A Madame SOME Diane, à monsieur Apollinaire OUEDRAOGO, à monsieur Siaka BONO pour son soutien et sa collaboration ;

- A tout le personnel de soins de l'hôpital du district de Bogodogo, pour sa collaboration ; - A tout le personnel de la société de nettoyage : pour sa disponibilité et sa collaboration ;

- A nos collègues, merci pour tout ;

- A nos amis, merci beaucoup pour le soutien que vous m'avez apporté.

vi

LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE
L'HÔPITAL DU DISTRICT

Liste des abréviations

AHSS Administrateurs des Hôpitaux et du Système Sanitaire

AIS Agents Itinérants de Santé

BUC Bibliothèque Universitaire Centrale

CHN Centre Hospitalier National

CHU Centre Hospitalier Universitaire

CICR Comité International de la Croix-Rouge

CIRD Centre d'Information et de Recherche pour le Développement

CM Centre Médical

CMA Centre Médical avec Antenne Chirurgicale

CSPS Centre de Santé et de la Promotion Sociale

DBM Déchets Biomédicaux

DGIEM Direction Générale des Infrastructures, des Équipement et de la

Maintenance

DGISS Direction Générale de l'Information et des Statistiques Sanitaires

DHPES Direction de l'Hygiène Publique et de l'Éducation pour la Santé

DRS Direction Régionale de la Santé

ETYF Entreprise de Travaux Yasser et Frère

GDBM Gestion des Déchets Biomédicaux

GHSS Gestionnaires des Hôpitaux et du Système Sanitaire

IB Infirmiers Brevetés

IDE Infirmiers Diplômés d'État

IGEDD Institut du Génie de l'Environnement et du Développement

Durable

MS Ministère de la Santé

OMS Organisation Mondiale de la Santé

ORL Oto-rhino-laryngologie

PADS Plan d'Appui au Développement Sanitaire

PCA Paquet Technique Complémentaire

PEP Préparateurs d'État en Pharmacie

PMA Paquet Minimum d'Activités

vii

LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE
L'HÔPITAL DU DISTRICT

PNDS Programme National de Développement Sanitaire

PSRDO-CER Projet Stratégie de Réduction des Déchets de Ouagadougou

Création d'Emplois et de Revenus par des actions de collecte, de tri et de valorisation

SFE/ME Sage Femme d'État / Maïeuticienne d'État

SNGDB Stratégie Nationale de Gestion des Déchets Biomédicaux

UFR / SDS Unité de Formation et de Recherche en Sciences De la Santé

PVC Polychlorure de Vinyle

PCDD Polychlorodibenzo-para-dioxine

PCDF Polychlorodibenzo-furanes

VIII

LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE
L'HÔPITAL DU DISTRICT

Résume

La plupart des activités menées dans les hôpitaux sont à l'origine de la production des déchets dont la gestion pose un problème de santé publique. Au Burkina Faso, la gestion des déchets biomédicaux (DBM) engage la responsabilité des formations sanitaires publiques et privées, qui ne disposent pas, la plupart du temps, de moyens de gestion adéquats pour assurer leur prise en charge.

Notre étude se propose de décrire la gestion des DBM à l'hôpital du district de Bogodogo afin d'en comprendre les insuffisances et de suggérer des axes de gestion durable des déchets. La méthodologie adoptée est une appréciation normative, utilisant comme démarche l'approche systémique (prise en compte de l'ensemble des composantes en interrelation). Dans un premier temps nous avons déterminé les caractéristiques des DBM à l'hôpital du district et le système de gestion qui y est utilisé. Dans un second temps, nous avons comparé ce système aux normes nationales.

L'étude révèle que la gestion des déchets biomédicaux à l'hôpital du district souffre, dans son ensemble, d'un certain nombre de contraintes institutionnelles, organisationnelles, humaines et matérielles. Les contraintes institutionnelles se traduisent par l'insuffisance, au plan national, des lois sur la gestion des DBM et particulièrement les mesures de contrôle et de supervision, les méthodes d'élimination et l'application effective des sanctions. Les contraintes organisationnelles se manifestent par l'absence d'un plan de gestion des déchets et le manque d'implication des responsables de l'hôpital du district de Bogodogo qui se traduit par une insuffisance de supervision, de suivi et d'évaluation. Quant aux contraintes humaines, elles se traduisent d'une part par un manque de personnel de gestion des DBM au sein de l'hôpital et d'autre part par une insuffisance de formation et de sensibilisation des différents acteurs intervenant dans la filière de gestion des déchets. Les contraintes matérielles se traduisent par une insuffisance en matériel de protection (gants, vaccination, suivi médical) et en matériel de conditionnement des déchets.

La mise en oeuvre effective de dispositions normatives, le suivi, la formation et la sensibilisation à leur application ; le recrutement d'un personnel qualifié pour l'entretien des incinérateurs sont une nécessité pour l'hôpital du district sanitaire de Bogodogo et, partant, pour les autres établissements de soins du Burkina Faso.

Mots clés : Bogodogo, gestion, déchets biomédicaux, hôpital du district, Ouagadougou.

1

LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE
L'HÔPITAL DU DISTRICT

Introduction générale

Aujourd'hui, les concepts de développement durable et les préoccupations liées à l'assainissement urbain posent la question des déchets dans les hôpitaux avec acuité. Ils constituent un risque aussi bien pour la santé de l'homme que pour son environnement et génèrent différentes formes de pollution (sol, air, eau). Diverses publications et enquêtes ont montré que, dans la plupart des pays africains, les conditions actuelles d'élimination des déchets médicaux solides et pharmaceutiques ne sont pas toujours satisfaisantes (BRUNELLE, 2005 ; DOUCOURE, 2002 ; Ministère de la santé publique, République du Niger, 2011). En matière de déchets, les établissements de soins publics et privés sont concernés d'une part en tant que producteurs de déchets et donc responsables de leur élimination adéquate et d'autre part, en tant qu'acteurs de santé soucieux d'une hygiène rigoureuse pour la protection de la population et de l'environnement.

Les déchets produits dans les établissements de soins ou déchets biomédicaux (DBM) sont composés de déchets assimilables à des ordures ménagères et des déchets issus des activités de vaccination, de diagnostics, de traitement de patients et de recherches médicales (Direction Générale de l'Hygiène Publique et de l'Éducation pour la Santé, 2009). Bien que les DBM présentent plus de risques pour la santé que les ordures ménagères, les règles de sécurité qui leur sont appliquées sont identiques. Du fait de leur spécificité, les déchets produits par les établissements de soins entraînent des contraintes particulières quant à leurs modalités de gestion.

Conscient de la nécessité et de l'obligation de résoudre la situation engendrée par la problématique des déchets biomédicaux au Burkina Faso, le Ministère de la Santé a élaboré en 2002 une Stratégie Nationale de Gestion des déchets biomédicaux. Cela rentre dans le cadre du Projet d'Appui au Programme National Multisectoriel de lutte contre le VIH/SIDA et les infections sexuellement transmissibles (PA-PMLS), financé par la Banque Mondiale. Puis, compte tenu des mutations opérées dans le secteur de la santé et à la faveur d'études récentes et d'innovations technologiques en la matière, les autorités sanitaires ont révisé et actualisé cette stratégie en 2005 puis en 2010. En outre, des guides pratiques en matière de gestion des DBM ont été élaborés.

2

LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE
L'HÔPITAL DU DISTRICT

Notre étude intitulée « La gestion des déchets biomédicaux dans le district sanitaire de Bogodogo : cas de l'hôpital du district » s'inscrit dans une perspective d'état des lieux de la gestion des DBM à Ouagadougou et particulièrement dans le district sanitaire de Bogodogo. Le document est structuré en deux parties. La première partie présente le cadre théorique et méthodologique de l'étude et la deuxième est consacrée à l'analyse et à l'interprétation des résultats de recherche.

LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE
L'HÔPITAL DU DISTRICT

3

Première Partie

Les approches théorique et conceptuelle

4

LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE
L'HÔPITAL DU DISTRICT

Introduction

La première partie de cette étude est consacrée à l'approche théorique et à la méthodologie de la recherche. Elle se compose de deux chapitres. Le premier chapitre porte sur le cadre théorique et conceptuel. Il présente les différentes données des études déjà menées au Burkina Faso et ailleurs relatives à la problématique de gestion des déchets biomédicaux. Ce chapitre donne également les objectifs, les hypothèses, et la définition de certains concepts.

Le second chapitre, consacré à la méthodologie, explicite les différentes méthodes, les techniques et les outils que nous avons utilisés pour collecter et traiter les informations afin d'élaborer notre travail de recherche. En outre, il définit la zone et la population d'étude. Il justifie enfin le choix du thème tout en situant les limites et les difficultés inhérentes au thème.

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LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE
L'HÔPITAL DU DISTRICT

CHAPITRE I : LE CADRE THEORIQUE 1.1. La problématique

L'hôpital est un milieu complexe comparable à une entreprise industrielle où sont menées des activités de diverse nature (TRAORE, 1999). Certaines de ces activités sont à l'origine de la production de déchets solides, liquides ou gazeux dont la gestion est une préoccupation de santé publique. Dans les services médicaux, il s'agit essentiellement de seringues, d'aiguilles, de flacons de perfusion et de leurs perfuseurs, d'emballages de médicaments. Dans les services de chirurgie et de maternité, il s'agit des produits de pansements, des plâtres et des parties anatomiques issues des interventions chirurgicales ou des accouchements qui représentent une part importante des déchets produits. Dans les autres services médicotechniques (laboratoire, imagerie médicale et pharmacie), les produits chimiques entrant dans la réalisation d'examens et les produits pharmaceutiques viennent s'ajouter aux déchets communs. L'ensemble de ces déchets appelés déchets biomédicaux (DBM) doit faire l'objet d'une gestion efficace. En effet, mal traités, ces déchets représentent un danger pour les malades, le personnel de santé, les visiteurs, la population et l'environnement (TRAORE, 1999).

Dans les pays en développement, le danger est accru par la fouille des décharges et le tri manuel des déchets récupérés à la sortie des établissements de soins. Les textes relatifs à la gestion des DBM sont récents et leur application n'est pas du tout effective compte tenu de la pauvreté et de l'instabilité politique des États africains. En effet, la mise en oeuvre d'un système adéquat de gestion des DBM nécessite des outils (incinérateurs) coûteux et un personnel qualifié pour leur entretien. Dans une évaluation réalisée par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2002, dans 22 pays en développement, il ressort qu'environ 64% des établissements de santé publics n'appliquent pas les méthodes appropriées à l'élimination des DBM (TRAORE, 2010). Par ailleurs, cette organisation estime que les déchets d'environ 12 milliards d'injections administrées par an, dans le monde entier, ne sont pas évacués de manière appropriée. Ce qui constitue un risque considérable de blessures et d'infections graves. L'élimination incorrecte des aiguilles et des seringues peut être source de contamination des personnels hospitaliers et des usagers de l'hôpital. Parfois les sites d'élimination inappropriés exposent des populations non averties à des infections.

Des études épidémiologiques indiquent qu'après une piqûre accidentelle avec une aiguille utilisée par un patient malade, les risques d'être infecté par le Virus de l'Immunodéficience

6

LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE
L'HÔPITAL DU DISTRICT

Humaine (VIH), les Virus de l'Hépatite B et de l'Hépatite C (VHB et VHC) sont respectivement de 0,3%, 30% et 1,8% (TRAORE, 2010). L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime qu'en 2002, les injections au moyen de seringues contaminées ont été responsables de :

- 21 millions d'infections à VHB soit 32% de toutes les nouvelles infections ;

- 2 millions d'infections à VHC soit 40% de toutes les nouvelles infections ;

- Au moins 260 000 infections à VIH soit 5% de toutes les nouvelles infections.

Les déchets biomédicaux peuvent également provoquer des traumatismes. L'intoxication et la pollution constituent d'autres problèmes. Celles-ci proviennent de produits pharmaceutiques, des eaux usées ou de décomposés toxiques comme le mercure ou les dioxines contenus dans certains DBM. Selon l'OMS, 20% des DBM contiennent du matériel qui peut être infectieux, toxique ou radioactif.

Le Burkina Faso, pays à ressources limitées, n'est pas épargné par la problématique de la gestion des DBM. L'ensemble de son système hospitalier connaît des difficultés de collecte, de traitement et d'élimination des DBM. Dans ce contexte, l'hôpital du district sanitaire de Bogodogo constitue un cas intéressant à étudier, par sa taille, son organisation et l'ampleur de son activité hospitalière. Les constats exposés ci-dessus nous ont amené à nous poser les questions de recherche suivantes :

? quel est le système de gestion des DBM mis en place à l'hôpital du district ?

? quelles sont les défaillances de ce système?

? quelles sont les conséquences sanitaires qui en sont liées ?

Ces interrogations nous ont conduit à formuler les objectifs de travail.

7

LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE
L'HÔPITAL DU DISTRICT

1.2. Les objectifs de l'étude

· L'objectif général

L'objectif général de la présente étude est de contribuer à améliorer la connaissance relative à la gestion des DBM dans le district sanitaire de Bogodogo.

· Les objectifs spécifiques

Pour atteindre cet objectif général nous nous sommes fixé les objectifs spécifiques suivants :

- décrire l'organisation du système de gestion des DBM à l'hôpital du district de Bogodogo;

- identifier les défaillances du système de gestion des DBM en lien avec les textes législatifs relatifs à la question ;

- évaluer les conséquences sanitaires liées au mode de gestion des DBM à l'hôpital du district de Bogodogo.

1.3. Les hypothèses de l'étude

· L'hypothèse principale

L'hypothèse principale est que l'absence d'un système formel de gestion des DBM à l'hôpital du district de Bogodogo constitue un obstacle à une gestion efficace desdits déchets.

· Les hypothèses spécifiques

De l'hypothèse principale, découlent les hypothèses spécifiques suivantes :

- Il existe un système de gestion officiel des DBM mais sa mise en oeuvre n'est pas complète ;

- la défaillance principale est liée au manque d'implication du personnel

- le dysfonctionnement observé entraine des possibilités de contact accru des populations avec les déchets et constitue une source de risque sanitaire important.

1.4. Le cadre conceptuel

La gestion des déchets biomédicaux à l'hôpital du district de Bogodogo fait intervenir plusieurs facteurs appelés variables. On distingue les variables indépendantes, les variables intermédiaires et la variable dépendante.

8

LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE
L'HÔPITAL DU DISTRICT

Les variables indépendantes sont les variables qui agissent indirectement ou par le biais des variables intermédiaires sur la variable dépendante qui est la problématique de gestion des DBM. Dans le cadre de notre étude, les variables indépendantes sont :

i. le rôle et la place des différents acteurs de gestion des DBM ;

ii. la disponibilité du matériel et des équipements de gestion ;

iii. l'implication du secteur privé dans la gestion des DBM.

Les variables intermédiaires liées à la première variable indépendante sont : le rôle des professionnels administratifs dans la gestion des DBM, le rôle des professionnels de santé dans le tri, la collecte et le stockage des DBM et enfin, la place des différents services de soins dans la production des DBM.

Les variables intermédiaires inhérentes à la seconde variable indépendante sont le matériel de collecte et de stockage, le matériel de protection, les équipements de traitements et d'élimination des DBM. La troisième variable indépendante admet comme variables intermédiaires l'existence d'un contrat formalisé et le mode de gestion utilisé.

LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE L'HÔPITAL DU

DISTRICT

Figure 1 : Le schéma conceptuel

Matériel de collecte et de stockage

Rôle et place des
différents acteurs de
gestion des DBM

Matériel de protection

dans la production des DBM

Place des différents services

La gestion des DBM
à l'hôpital du district
de Bogodogo

Rôle des professionnels de santé dans la gestion des DBM

La qualité professionnelle des agents (expériences, connaissances)

Equipement de
traitement des DBM

Disponibilité du
matériel et des
équipements

Rôle du personnel administratif dans la gestion des DBM

Mode de gestion utilisé

Implication du secteur Privé dans la gestion Des DBM

Existence d'un contrat formalisé

9

Variable dépendante

Variable indépendante
Variable intermédiaire

10

LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE
L'HÔPITAL DU DISTRICT

1.5. La définition des concepts

1.5.1. Les déchets

? L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS)

Selon l'OMS, le déchet est tout résidu qui résulte d'un processus d'extraction, d'exploitation, de transformation, de production, de consommation, d'utilisation, de contrôle ou de filtration, et, d'une manière générale, tout objet et matière abandonnés que le détenteur doit éliminer pour ne pas porter atteinte à la santé, à la salubrité publique et à l'environnement;

? Le Ministère de la Santé

Le Ministère de la Santé définit le déchet comme étant tout résidu de substance solide, liquide ou gazeux, issu d'un processus de production, de transformation ou d'utilisation, destiné à être éliminé en vertu des lois et règlements en vigueur1.

Selon le code de l'hygiène publique, le déchet est tout résidu issu d'un processus de production, de transformation ou d'utilisation ; c'est aussi toute substance, matériau, produit ou généralement tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destine à l'abandon ;

1.5.2. Les déchets Biomédicaux (DBM)

Souvent appelés déchets sanitaires (DS), ou déchets d'activité de soins (DAS), ou déchets médicaux (DM), ou déchets hospitaliers (DH), les déchets biomédicaux (DBM) connaissent plusieurs définitions selon les organismes mais désignent toujours les même déchets.

? L'organisation Mondiale de la Santé

Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, les déchets biomédicaux comprennent tous les déchets produits par les activités médicales. Ils comprennent les déchets issus des activités de diagnostics aussi bien que des traitements préventifs, curatifs et palliatifs dans le domaine de la médecine humaine et vétérinaire. En d'autres termes, sont considérés comme déchets biomédicaux tous les déchets produits par des institutions médicales (publiques, privées), un établissement de recherche ou un laboratoire.

1 Selon les données de la Direction de l'Hygiène Publique et de l'Education pour la Santé, 2009.

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LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE
L'HÔPITAL DU DISTRICT

s Le Ministère de la Santé du Burkina Faso

Les déchets biomédicaux sont constitués des déchets solides et/ou liquides, à risque infectieux, provenant des produits de diagnostics, de traitement, de prévention ou de recherche en matière de santé. Les déchets issus des soins de santé font partie des déchets biomédicaux. Ils se composent des déchets liquides et des déchets solides.

Les déchets liquides sont constitués de résidus issus de différentes sources. Ce peut être du sang, des produits chimiques liquides, des liquides médicaux tels que les liquides de lavage gastrique, de ponction pleurale et cardiaque ainsi que des liquides de drainage postopératoire et les expirations bronchiques et gastriques. Le sang constitue un effluent liquide à prendre en considération en raison de son pouvoir de contamination élevé. Les effluents incluent également les eaux de rinçage de films radiologiques, comme les révélateurs et fixateurs, les fixateurs, les produits chimiques en laboratoire comme les réactifs et les solvants, mais aussi les eaux usées ménagères en provenance des cuisines et celles des toilettes et de la buanderie.

Quant aux déchets solides, ils peuvent être répartis en deux catégories :

? les déchets assimilables aux ordures ménagères produits par le personnel de santé ou par les accompagnateurs des malades (restes des repas, papier et emballage non souillés, serviettes hygiéniques non souillées, déchets provenant des services administratifs, etc.) ;

? les déchets produits au niveau des services spéciaux des établissements de soins de santé : hôpitaux, centres de santé, cliniques, cabinets médicaux, laboratoires d'analyses

médicales, centres de fabrique des produits pharmaceutiques et cabinets vétérinaires.

s Définition générale

De façon globale, nous retenons que les déchets biomédicaux sont les débris ou les restes sans valeur de toutes substances solides, liquides ou gazeuses, issues des activités de soins et destinées à être éliminés dans l'environnement.

1.5.3. La gestion des Déchets

Nous entendons par « gestion des déchets », l'ensemble des dispositions permettant le tri, la collecte, le transport, le stockage, le recyclage et l'élimination des déchets y compris la surveillance des sites d'élimination. Cet ensemble de dispositions constitue un schéma ou un système de gestion des déchets.

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LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE
L'HÔPITAL DU DISTRICT

1.5.4. La manipulation

La manipulation concerne les conditions de collecte, de pesage et d'entreposage des DBM. En général, la durée maximale de leur entreposage ne doit pas dépasser 24 heures.

1.5.5. Le traitement des déchets

Le traitement modifie les caractéristiques des déchets. En effet, le traitement des déchets vise principalement à diminuer l'exposition directe des déchets en les rendant moins dangereux pour l'homme lorsqu'il récupère les matériaux recyclables. Il protège ainsi l'environnement. Concernant les déchets des Centres de Santé et de la Promotion Sociale (CSPS), l'objectif principal est de désinfecter les déchets infectieux, de détruire les dispositifs médicaux à usage unique, et en particulier les aiguilles des seringues qui ne doivent pas être réutilisées.

1.5.6. L'élimination

L'expression "élimination" se rapporte à la destination finale des déchets traités, dans une décharge contrôlée ou au moyen de toute autre méthode de stockage définitif acceptable au plan environnemental et appropriée à la situation locale.

1.5.7. L'environnement

L'environnement est l'ensemble des éléments physiques, chimiques et biologiques, naturels ou artificiels et des facteurs économiques, sociaux, politiques et culturels, qui ont un effet sur le processus de maintien de la vie, la transformation et le développement du milieu, les ressources naturelles ou non et les activités humaines.

13

LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE BOGODOGO : CAS DE
L'HÔPITAL DU DISTRICT

CHAPITRE II : LA METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 2.1. Le Contexte général

De nos jours, la gestion de l'environnement en particulier l'amélioration du cadre de vie est une préoccupation unanimement partagée tant par le décideur que le simple citoyen. La rapidité de l'urbanisation des villes africaines n'épargne pas la ville de Ouagadougou qui compte aujourd'hui plus de 1 596 657 habitants (INSD, RGPH 2006). Cette explosion de la population urbaine ne s'accompagne pas toujours de la mise à disposition des ouvrages et services adéquats pour une gestion efficace des déchets solides. C'est pourquoi on assiste à une augmentation incontrôlée de la production des déchets solides, des dépotoirs anarchiques qui jonchent les rues mettant les opérateurs de gestion des déchets en difficulté. Soucieux de cet état de fait, le Burkina Faso, à l'instar d'autres pays de la sous-région Ouest-Africaine, s'est inscrit dans une politique de décentralisation économique et administrative, pour un développement de proximité beaucoup plus dynamique. La loi N°040/98/AN portant orientation de la décentralisation au Burkina Faso a ainsi été votée pour régir ce contexte. Cette politique vise la création d'entités autonomes capables de s'autogérer et d'assurer un développement à la base en fonction des spécificités propres à chacune d'elles. Cette décentralisation délègue désormais aux municipalités la responsabilité et la gestion des services de base que sont l'eau potable, l'assainissement, l'éducation, la santé, bref, l'amélioration du cadre de vie des populations. Toutefois, parmi ces services de base, le secteur de l'assainissement, et en particulier celui de la gestion des déchets solides n'a pas toujours été considéré par les autorités locales comme un problème prioritaire au même titre que l'eau potable, la santé, l'éducation, le lotissement, etc.

Durant de longues années, les déchets ménagers ont été utilisés comme une richesse notamment dans le compostage des terres cultivables. Cependant, la croissance démographique, la densification de l'occupation du sol en milieu urbain, le développement industriel et le développement de la technologie médicale entraînent une augmentation de la production de différents types de déchets et une promiscuité responsables d'une menace sérieuse pour l'Homme. Parmi ces déchets, figurent les déchets biomédicaux qui, dans la plupart des formations sanitaires de la ville, sont mélangés aux ordures ménagères. Compte tenu de la pauvreté de la population, du manque d'emploi, certaines personnes (particulièrement les enfants) à la recherche d'objets réutilisables, côtoient les dépotoirs d'ordures, qui deviennent potentiellement dangereux pour leur santé. En outre, la jeunesse de la population urbaine et le

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nombre croissant des formations sanitaires font que la gestion inappropriée des déchets biomédicaux constitue un risque accru dans certains quartiers de la ville.

Notre étude s'est intéressée à la gestion des déchets biomédicaux solides dans l'hôpital du district de Bogodogo, qui constitue un centre de référence pour les autres formations sanitaires de base telles que les centres de santé et de promotion sociale (CSPS), les centres médicaux (CM) publiques et privés. Dans sa zone d'influence, il est le seul centre médical avec antenne chirurgicale (CMA), cela signifie qu'il a la capacité d'effectuer des interventions chirurgicales ; c'est pour cette raison qu'il reçoit un nombre important de patients. Outre les lits d'hospitalisation, l'hôpital du district est équipé d'appareils et d'installations nécessaires liés aux problèmes multiples que posent le diagnostic, le traitement des malades et des blessures. Il comporte un personnel (médical et paramédical) qualifié. Ont été exclus de l'étude :

? les déchets radioactifs pour lesquels il existe une réglementation particulière ;

? les corps et les grandes pièces anatomiques destinés à la crémation ou à l'inhumation ;

? les déchets liquides admissibles dans le réseau d'assainissement et les déchets qui font l'objet d'une élimination particulière (déchets chimiques).

2.2. La présentation générale du district

2.2.1. Les données administratives

Le District sanitaire de Bogodogo couvre l'arrondissement de Bogodogo de la commune de Ouagadougou et les communes rurales de Saaba (23 villages) et Koubri (25 villages). L'arrondissement de Bogodogo compte cinq secteurs urbains qui sont les secteurs 14, 15, 28, 29 et 30, et 2 villages (Balkuy et Yamtenga). Il faut noter que la zone de l'Université de Ouagadougou (une partie du secteur 13) est rattachée au District sanitaire de Bogodogo.

2.2.2. Les données géographiques

? La situation géographique et la superficie

Le District sanitaire de Bogodogo s'étend sur une superficie de 1200 km2 répartie entre la commune rurale de Koubri (555 km2), la commune rurale de Saaba (520 km2) et l'arrondissement de Bogodogo (125 km2). Il est situé dans la zone Sud-Est de la province du Kadiogo et est limité au Nord et au Nord-Est par le district sanitaire de Ziniaré, au Nord-Ouest par celui de Nongremassom, à l'Ouest par les districts de Baskuy et de Boulmiougou, au Sud-Est par celui de Saponé et au Sud par celui de Kombissiri (cf. carte 1 ; page 17).

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? Le climat et l'hydrographie

L'action combinée de la pluviométrie et des vents peut contribuer à transporter les DBM et à les déposer à proximité des maisons. Une fois en contact avec la population qui, le plus souvent n'est pas consciente des dangers auxquels elle est exposée, ces déchets peuvent contaminer les eaux de surface et provoquer de façon directe ou indirecte des effets sur la santé des populations.

Le district de Bogodogo, à l'image de la commune de Ouagadougou, bénéficie de l'influence du climat nord soudanien. Selon une moyenne annuelle calculée sur 30 ans (de 1970 à 1999), la ville de Ouagadougou connaît deux saisons : une saison des pluies qui s'étale de mai à septembre, et une saison sèche qui dure d'octobre à avril (PSRDO-CER, 2010). Ces deux saisons s'alternent en fonction du balancement du Front Intertropical (FIT), ligne de contact entre deux masses d'air :

? la mousson, masse d'air océanique issue de l'anticyclone de Sainte-Hélène qui balaie le pays du Sud-Ouest vers le Nord-Est et apporte les précipitations ;

? l'Harmattan, masse d'air continentale née de l'anticyclone saharien de direction nord-est, sud-ouest, qui génère la chaleur et la sécheresse.

Le maximum pluviométrique s'observe en août, mois qui enregistre en moyenne plus de 215 mm d'eau. Les précipitations sont irrégulières dans le temps et dans l'espace. En effet, selon les observations de la station météorologique de l'aéroport de Ouagadougou, il est tombé en moyenne près de 811mm d'eau par an durant la décennie 1970-1979, contre 697 mm entre 1980 et 1989, et 718 mm lors de la dernière décennie (1990 - 1999).La température moyenne est d'environ 30°C avec un minimum de 18°C observé entre décembre et janvier et une valeur maximale de 40°C entre avril et mai. Les températures varient en moyenne de 25°C en janvier à 32°C en avril. Une température minimale de 15°C est généralement observée entre décembre et janvier tandis que la température maximale atteint parfois 40°c entre avril et mai (TRAORE, 1999). De telles températures auront sans doute des répercussions sur la santé des populations au regard des tas d'immondices qui prolifèrent dans la plupart des formations sanitaires de la ville de Ouagadougou. Cette situation ne laisse aucun citoyen indifférent dans la mesure où chacun est amené à s'y rendre soit pour se faire soigner, soit pour rendre visite à une connaissance hospitalisée. En saison pluvieuse, l'action conjuguée des précipitations et du vent sur les déchets entreposés à l'air libre facilite la diffusion d'agents pathogènes,

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sources de maladies infectieuses et première cause de mortalité chez les jeunes enfants au Burkina Faso.

L'hydrographie du District sanitaire de Bogodogo est constituée de retenues d'eau et de barrages. Le district est également traversé par quelques bras de rivières dont l'aménagement a donné lieu à des canaux : le canal de Zogona qui traverse les secteurs 30 et 14 et le canal de Wemtenga qui passe par les secteurs 28 et 29. En cas d'inondation, comme celles enregistrées le 1er septembre 2009, les retenues d'eau, les barrages et les rivières constituent des voies de contamination qui acheminent les déchets infectieux vers les grands barrages de Tanghin. Pourtant, c'est de là que provient la majeure partie de l'eau de boisson de la ville ainsi que certains poissons vendus aux abords des barrages.

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CARTE 1 : LE DISTRICT DE BOGODOGO ET SES FORMATIONS SANITAIRES

Managsomb .r3onse

Leyelicie

B nsinguers

Peee

BcuIrmougou

Piki$kp

Txrlvn-Nakimlerlge

146pital du district Fnmmation sanitaire

Confessionnelle 4- Delense-securite } P rivde

+l. Publique

· Chef lieu de commune

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- Llmlte da cornrr igie

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Limite du district
Communia

KOUBRI

Urtain$ (BOGODOGO) SAABA

Zorgha

Ziniardt

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Nongrernassornr

Baskuy

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2.2.3. La population du district

La population du district sanitaire de Bogodogo connaît une croissance rapide à l'exemple de l'arrondissement de Bogodogo. Avec un taux d'accroissement naturel de 3,1% (RGPH, 2006), elle est passée de 615 481 habitants en 2010 à 643 038 habitants en 2011 (Plan sanitaire, DS Bogodogo, 2012). Les femmes représentent 52% de la population. La répartition de ces habitants par zone d'habitation confère à l'arrondissement de Bogodogo le plus grand nombre d'individus (cf. Figure 2 ci-après). Cette hausse de la population est favorisée par le déguerpissement des quartiers populaires insalubres2 de Koulouba, Zangoétin, Kiendpologo, Peulghin, vers les années 2000, dans le cadre du projet de la zone d'activités commerciales et administratives (projet ZACA).

Figure 2 : La répartition de la population du district en 2010.

Source : Enquête de terrain, septembre 2011.

Pour l'année 2010, la population urbaine du district est estimée à 74%, soit 454 261 habitants contre 161 220 habitants en zone rurale. En saison pluvieuse, on note la migration des populations vers les hameaux de culture dans les communes rurales. En saison sèche, le mouvement inverse se produit vers les zones péri-urbaines (habitation spontanée).

2 Selon les propos recueillis par Sié Simplice HIEN lors du lancement officiel du projet ZACA le 15 janvier 2010, d'après le journal web Jeune Afrique

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? Le profil épidémiologique

Le profil épidémiologique, en 2010, du district est illustré dans le tableau 1 suivant : Tableau 1 : Répartition des dix (10) principales affections dans le district de 2008 à 2011

Affections

2008

2009

2010

2011

1

Paludisme simple

183624

200 645

266974

233 810

2

Affections de peau

24437

24385

27468

55532

35 812

3

IRA basses (broncho-pneumonie)

23686

45235

31 102

4

IRA haute (rhino-pharyngites)

18107

21620

36477

24 099

5

Parasitoses intestinales

22513

24227

25558

25 401

6

Autres Affections digestives

21215

20410

23500

21 708

7

Plaies

17719

18709

23071

20 464

8

Diarrhées non sanguinaires

18930

19848

22615

19 833

9

Paludisme grave

16068

15504

18159

12 420

10

Conjonctivites

11822

12269

13168

16 577

Source : Enquête de terrain, septembre 2011.

Le paludisme demeure la première cause de morbidité et de mortalité dans le district durant les trois dernières années (2011, 2010 et 2009). Selon les indicateurs du district, les enfants de moins de 5 ans constituent le plus grand nombre de cas de paludisme grave (31,6%) avec une létalité à 0,45%. La proportion du paludisme chez la femme enceinte est de 3,04% avec une létalité de 0,07%. Cependant, nous notons une augmentation des cas de maladies génétiques et métaboliques (diabète, hypertension artérielle, drépanocytose) et également une absence de données relatives aux maladies non transmissibles (cancers, surdité, obésité, pathologies mentales, cécité, goitre).

? Les infrastructures sanitaires publiques et privées

En 2011, l'aire sanitaire du District comptait 47 formations sanitaires du 1er échelon (29 CSPS dont quatre confessionnels, deux (2) dispensaires isolés, cinq (5) centres médicaux dont trois (3) confessionnels, dix (10) infirmeries, un (1) centre jeune et médicoscolaire et un centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) actuellement appelé hôpital du district. Plus de la moitié, 60%, des formations sanitaires (FS) se trouvent en zone urbaine. La couverture en infrastructures sanitaires est plus faible dans le département de Koubri (sept FS). En zone urbaine, seule la formation sanitaire de Wemtenga ne dispose pas de maternité fonctionnelle.

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Par ailleurs, il existe un secteur sanitaire privé en pleine croissance implanté essentiellement dans la partie urbaine du DS. Il se compose de seize (16) cliniques médicales, trois (3) polycliniques, deux (2) cabinets médicaux, un (1) centre médical associatif (APM), une (1) clinique de référence d'une ONG (Marie stopes international), quatre (4) cliniques d'accouchement, vingt et huit (28) cabinets de soins infirmiers fonctionnels et officiellement reconnus, dix neuf (19) officines et trois (3) dépôts privés de médicaments (cf. carte 1, page 17 ).

2.3. L'hôpital du district de Bogodogo

Connu sous le nom de CMA du secteur 30, l'hôpital du district de Bogodogo a reçu officiellement cette appellation lors de la visite du Premier Ministre le 31 décembre 2011. Au Burkina Faso, les soins primaires sont assurés par le district sanitaire qui comprend deux échelons :

? le premier échelon de soins est le Centre de Santé et de Promotion Sociale (CSPS), structure de base du système de santé;

? le deuxième échelon de soins du district est le Centre Médical avec Antenne chirurgicale (CMA). II est le premier niveau de référence pour les formations sanitaires du district. C'est grâce à ce rôle qu'on l'appelle aussi hôpital de district; il constitue le niveau de soins le plus élevé du district sanitaire comme tous les autres CMA de la ville de Ouagadougou, chacun dans son aire d'exercice. Cela signifie que chaque centre médical avec antenne chirurgicale est aussi appelé hôpital du district.

Cette dénomination qualifie tout centre médical avec antenne chirurgicale. Selon le responsable du service d'hygiène hospitalière, ce changement de nom n'implique aucune modification du statut et des fonctions du CMA, mais il lui donne plutôt une certaine renommée.

Certains districts sanitaires sont centrés sur des Centres Hospitaliers Régionaux (CHR) qui assurent les soins secondaires et qui servent de référence aux CMA. Le Centre Hospitalier National (CHN) qui est le niveau de référence le plus élevé pour les soins spécialisés prodigue les soins tertiaires.

L'hôpital est situé au secteur 30 de Ouagadougou (cf. Figure 3 ci-après). A son origine en 1947, un dispensaire et service ORL/Ophtalmologie se partageaient les patients. Ce n'est qu'à son inauguration officielle, en avril 2005, que de nouveaux bâtiments offrant une

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gamme de services élargie ont été mis à la disposition de la population et lui a conféré le statut de Centre médical avec antenne chirurgicale, avant de devenir quelques années plus tard hôpital de district.

Il y a lieu de signaler que notre étude s'est effectuée au moment où les autorités burkinabè procédaient à un nouveau découpage de la ville de Ouagadougou en douze (12) arrondissements et cinquante et cinq (55) secteurs3. Compte tenu de sa mise en place effective en fin de l'année 2012, nous n'avons pris en compte que le découpage en 30 secteurs en vigueur depuis 1983.

Figure 3 : Une vue aérienne de l'hôpital du district, mars 2012.

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3Selon le nouveau découpage, le district de Bogodogo regroupe les arrondissements urbains 5 (secteurs 24, 23, 22,21) ; 10 (45, 44, 43, 42, 41) ; 11 (46,47, 48, 49,50, 51) et 12 (52, 53, 54, 55) et l'hôpital du district est situé au secteur 51.

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2.4. La méthode de collecte des données

2.4.1. La recherche documentaire

La recherche documentaire a consisté à consulter des ouvrages, des textes législatifs et réglementaires, des documents de politiques environnementales et sanitaires, des rapports d'études, des mémoires, des thèses. Ces documents ont été consultés dans des bibliothèques et des centres de documentation de l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD) ; la Bibliothèque Universitaire Centrale (BUC) ; les bibliothèques du département de Géographie, de l'Unité de Formation et de Recherche en Science de la Santé (UFR/SDS) et l'Institut du Génie de l'Environnement et du Développement Durable (IGEDD) ; la Direction de l'Hygiène Publique et de l'Éducation pour la Santé (DHPES), le siège du district sanitaire de Bogodogo. Les documents qui traitent de la gestion des DBM développent essentiellement trois approches ; il s'agit du cadre législatif, du mode de gestion et des risques sanitaires. Ces trois approches sont mises en avant par les différents auteurs.

? Les législations

La gestion des déchets de soins médicaux est une question qui est en train d'être examinée à la fois d'un point de vue médical et environnemental. Des perspectives aussi différentes peuvent conduire à des écarts de visions, de compréhensions, et même de définition. C'est dans ce contexte que l'OMS a élaboré en 2004, conjointement avec le Secrétariat de la Convention de Bâle (SCB), un manuel d'aide à la décision intitulé « Préparation des Plans Nationaux de Gestion des Déchets de soins médicaux en Afrique Subsaharienne ». Cet ouvrage avait pour objectifs d'identifier des pratiques appropriées de gestion des déchets de soins médicaux par la mise en place d'outils d'évaluation et de planification applicables dans la plupart des pays d'Afrique Subsaharienne. Le document montre les principales orientations pour l'élaboration d'un plan national de gestion des DBM tout en abordant les risques fondamentaux associés à la gestion des DBM. L'OMS aborde de plus près la question des DBM en proposant en 2005, à Genève, le document de la gestion des déchets solides d'activités de soins dans les centres de santé primaires. Ce manuel définit les risques liés à la mauvaise gestion des DBM dans les centres de santé primaires, donne les critères de choix des différentes méthodes de traitement des déchets. Ainsi, des lois visant la protection des populations sont votées par plusieurs pays africains et européens aussi bien à l'échelle

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internationale que nationale.

· Accords internationaux

Plusieurs accords internationaux énonçant des principes fondamentaux relatifs à la santé publique, à la protection de l'environnement et à la gestion sécurisée des déchets dangereux ont été signés par plus d'une centaine de pays à travers le monde. Ces principes et conventions doivent être pris en considération lors de la planification de la gestion des déchets biomédicaux dangereux (Comité International de la Croix Rouge, 2011, cité par TRAORE, 2010). Il s'agit entre autres de :

- la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontaliers des déchets dangereux et leur élimination (1992). La Convention de Bâle a pour objectifs principaux de réduire au minimum la production de déchets dangereux, de traiter ces déchets le plus près possible du lieu de production et de réduire leurs mouvements. Elle stipule que le seul passage transfrontalier qui soit légitime est l'exportation de déchets depuis un pays qui manque d'infrastructure d'élimination sûre et d'expertise vers un pays qui en dispose.

- la Convention de Bamako (1991). C'est un traité qui a été signé par 12 nations africaines et qui interdit l'importation en Afrique de tout déchet dangereux.

- la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistant (2004). Cette convention vise à réduire la production et l'utilisation de polluants organiques persistants (POP), ainsi qu'à éliminer des émissions involontaires de POP comme les dioxines et les furanes.

- Le principe du pollueur payeur. Tout producteur de déchets est responsable légalement et financièrement de l'élimination de ses déchets en toute sécurité pour les personnes et l'environnement.

- Le principe de précaution. Quand le risque est certain, il doit être considéré comme significatif, et des mesures de protection doivent être prises en conséquence.

- Le principe de proximité. Le traitement et l'élimination des déchets dangereux doivent se faire le plus près possible de leur lieu de production.

- L'agenda 21 (plan d'action pour le XXIe siècle adopté par 173 chefs d'Etat lors du sommet de la Terre qui s'est tenu à Rio en 1992). L'agenda 21 a pour objectifs de réduire au minimum la production de déchets, réutiliser recycler, traiter et éliminer par des méthodes sûres et respectueuses de l'environnement, déposer les résidus dans des décharges contrôlées.

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? Les législations nationales

La législation nationale constitue une base sur laquelle l'Etat doit se fonder pour améliorer les pratiques de traitement des déchets. Des plans nationaux de gestion des déchets médicaux sont en cours d'élaboration dans de nombreux pays. A ce propos, un projet est financé depuis 2006 par l'Alliance Mondiale pour les Vaccins et la Vaccination (GAVI) en collaboration avec l'OMS. Le but de ce projet est d'aider 72 pays dont le Burkina Faso à adopter une stratégie et un plan de gestion des déchets d'activité de soins. Sur le plan national, les textes et lois qui règlementent la gestion des DBM sont nombreux.

? La Politique Sanitaire Nationale (PSN)

Le droit à la santé est reconnu par la Constitution du Burkina du 02 juin 1991 qui dispose en son article 18 que la santé, la protection de la maternité et de l'enfance, l'assistance aux personnes âgées ou handicapées et aux cas sociaux, constituent des droits sociaux reconnus par la présente constitution qui vise à les promouvoir. Le but de la Politique Sanitaire Nationale est de contribuer au bien-être des populations. Ce but est défini à partir de notre vision d'un système national de santé qui doit être un système intégré, garantissant la santé pour tous avec solidarité, équité, éthique et offrant des soins promotionnels, préventifs, curatifs et réadaptatifs de qualité, accessibles géographiquement et financièrement, avec la participation effective et responsable de tous les acteurs.

? Le Plan National de Développement Sanitaire (PNDS)

L'objectif général du PNDS est de réduire la morbidité et la mortalité au sein des populations. Pour atteindre cet objectif, il a été fixé des objectifs intermédiaires qui concourent tous à l'amélioration de la performance du système national de santé. Le PNDS ne fait pas référence de façon explicite à la gestion des déchets de soins de santé. Toutefois, au titre des axes stratégiques susceptibles de prendre en compte les préoccupations d'hygiène et d'assainissement, on notera les objectifs intermédiaires n°1 « accroître la couverture sanitaire nationale »; n°3 « renforcer la lutte contre les maladies transmissibles et les maladies non transmissibles » et n°4 « réduire la transmission du VIH ».

? Le code de santé publique

Le texte est régi par la loi n° 23/94/ADP portant Code de la Santé publique au Burkina Faso. Cette loi stipule que L'un des principaux objectifs de la protection et de la promotion de la santé

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doit être de donner à l'individu et à la collectivité un niveau de santé qui lui permette de mener une vie socialement acceptable économiquement productive (article 2). La protection et la promotion de la santé passe par la mise en place des services de santé ; la lutte contre la maladie ; le développement des personnels de santé ; le développement et le soutien des programmes en matière de santé (article 3).

? Le code de l'hygiène publique

La résolution n° 001-2002/AN du 05 Juin 2002 portant validation du mandat des députés a institué la loi n° 022-2005/AN portant code de l'hygiène publique au Burkina Faso. Les dispositions de la loi régissent l'hygiène publique au Burkina Faso notamment l'hygiène dans les établissements sanitaires (article 1). Son objectif principal est de préserver et de promouvoir la santé publique. En effet, cette loi stipule à son article 101 que les déchets biomédicaux, notamment anatomiques, doivent être détruits par voie d'incinération et les déchets non anatomiques doivent être incinérés ou désinfectés. Il interdit également l'incinération en plein air des déchets combustibles pouvant engendrer des nuisances (article 113).

? Le code de l'environnement

Le code de l'environnement a été adopté conformément à la loi No 005/97/ADP portant code de l'environnement au Burkina Faso et délibéré en séance par l'Assemblée des députés et du peuple le 30 janvier 1997. Cette loi stipule que la nécessité d'intégrer l'environnement et le développement implique outre la responsabilité de l'Etat, celles des collectivités locales décentralisées et des individus à tous les niveaux à travers les options fondamentales suivantes : - la prise en compte de l'interdépendance entre l'environnement, le développement

Socioéconomique et la qualité de vie dans tous programmes et projets de développement ;

- la ratification des accords internationaux en matière de préservation de l'environnement ;

- la préservation des générations futures des calamités naturelles et artificielles liées à la dégradation de l'environnement.

Dans ses dispositions générales, le Code vise à établir les principes fondamentaux destinés à préserver l'environnement et à améliorer le cadre de vie au Burkina Faso, à savoir, la lutte contre la désertification, l'assainissement, l'amélioration du cadre de vie des populations urbaines et rurales, la mise en oeuvre des accords internationaux ratifiés par le Burkina Faso en matière de préservation de l'environnement et, la prévention et la gestion des catastrophes (articles 1 et 2).

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? Décret sur l'organisation et la gestion des DBM

Au Burkina Faso, la gestion des déchets biomédicaux est définie par les dispositions du décret n°2008-009/PRES/PM/MS/MECV du 10 janvier 2008 portant organisation de la gestion des déchets biomédicaux et assimilés au Burkina Faso, en application des articles 4, 106 et 120 de la loi N°022-2005/AN du 24 mai 2005 portant Code de l'Hygiène Publique. Les dispositions du décret s'appliquent aux déchets solides et liquides produits au niveau des établissements de santé publics et privés de médecine humaine et vétérinaire, des établissements de recherche et d'enseignement publics et privés de santé humaine et animale, des laboratoires d'analyse médicale publics et privés de santé humaine et animale, des pharmacies publiques et privées de santé humaine et animale. Le producteur est responsable de la gestion des déchets hospitaliers. Cette responsabilité peut être déléguée à une entreprise publique ou privée sous forme de convention qui précise les obligations réciproques des deux parties relatives au tri, à la collecte sélective des déchets , à la responsabilité de l'établissement sanitaire en ce qui concerne les récipients contenant des déchets contaminés, matériaux utilisés, marquage, étanchéité, au double emballage de ces déchets, à la décontamination après usage des récipients utilisés à l'élimination des déchets.

? Mode de gestion des DBM

Les DBM produits dans les établissements sanitaires doivent toujours suivre un circuit approprié et bien identifié de leurs points de production à leur élimination finale (TRAORE, 1999, cité par ZONGO, 2009). Cet itinéraire est composé : du tri, de la collecte sélective, du stockage, du transport, du traitement et de l'élimination (Ministère de la Santé, Burkina Faso, 2010).

? Le tri

Le tri à la source est la meilleure manière de diminuer le volume des déchets dangereux qui nécessitent des traitements particuliers (TRAORE, 1999). Chaque établissement sanitaire doit installer dans tous les services, des récipients en nombre suffisant pour la collecte des déchets hospitaliers qu'il produit et doit procéder à la collecte sélective de ses déchets assimilables aux ordures ménagères dans des récipients rigides avec couvercle ou dans des sacs-poubelle. Ces dernières doivent être évacuées et traitées avec les ordures ménagères, conformément à la réglementation en vigueur. Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR, 2011), il est inutile de trier des déchets qui suivent la même filière de traitement, exception faite pour les

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piquants/tranchants qui seront de toute évidence séparés des autres déchets. Chaque établissement sanitaire doit procéder au tri sélectif de ses déchets biomédicaux en fonction de leur nature dans des sacs-poubelle ou des réceptacles de couleurs conventionnelles différentes :

- déchets infectieux, anatomiques et déchets issus des activités de soins (gants, compresses, cotons, pansements, champs opératoires...) : couleur jaune ;

- déchets piquants ou tranchants (aiguilles, lames de bistouri, mandrins...) : boîtes de sécurité

- déchets de laboratoires (boîte de pétri, pipettes...) et déchets spéciaux (médicaments périmés, restes de produits, métaux lourds, produits chimiques, déchets radioactifs...) : couleur rouge ;

- déchets assimilables aux ordures ménagères : couleur noire.

Le tri s'effectue sur le lieu de production par les prestataires en évitant le mélange des déchets de nature différente. Il est supervisé par un cadre responsable des déchets désigné par chaque établissement de soins (DAOUDI, 2008). Un système de tri à trois conteneurs (piquants/tranchants, déchets potentiellement infectieux et déchets domestiques) est un premier pas efficace, facile à mettre en oeuvre, et qui permet de réduire drastiquement les risques les plus importants (CICR, 2011).

? La collecte

Chaque établissement sanitaire doit procéder à la collecte des sacs poubelles selon leur couleur, dans des récipients collecteurs dans le respect du tri réalisé. Des contenants appropriés doivent ainsi être placés dans tous les endroits où des déchets biomédicaux sont générés. Ces endroits doivent posséder les caractéristiques suivantes :

- avoir un accès limité et être bien aérés ;

- être protégés des intempéries et aléas climatiques ;

- avoir une surface imperméable ;

- être éloignés de sources de nourriture ;

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L'HÔPITAL DU DISTRICT

Ces récipients de stockage doivent être :

- étanches, insonores, munis d'un couvercle s'opposant à l'accès des mouches, rongeurs et autres animaux ;

- installés en quantité suffisante de manière à éviter leur surcharge et tout éparpillement - identifiable grâce à un système de marquage apparent (pictogramme).

? Le stockage

Tout déchet biomédical contaminé ou non, ne peut faire l'objet de : - dépôt sauvage ;

- brûlage à l'air libre ;

- chiffonnage à tous les instants de la collecte ou du stockage; - enfouissement sans traitement préalable.

Pour le stockage des déchets biomédicaux, chaque établissement de santé doit disposer d'un local clos, aéré, à même de mettre lesdits déchets à l'abri des intempéries, des animaux et des insectes. Son accès par les véhicules de collecte et de transport de déchets doit être facile à partir de la voie publique. Il doit être régulièrement désinfecté. La durée de stockage des déchets à risque infectieux est de quarante huit (48) heures durant la saison fraîche et de vingt quatre (24) heures pendant la saison chaude (CICR, 2011).

? Le transport

Le transport des déchets hospitaliers doit se faire dans des récipients de couleurs différentes en fonction de leur nature. L'itinéraire de transport doit être précisé par le comité d'hygiène et de sécurité et connu des acteurs. Le transport des déchets contaminés et des déchets assimilables aux ordures ménagères doit se faire séparément dans les récipients facilement identifiables et sécurisés (MS, Burkina Faso, 2009). Dans la mesure du possible, les moyens utilisés pour le transport doivent être réservés uniquement à cet effet.

? Le traitement/ élimination in situ

Les déchets contaminés doivent être obligatoirement incinérés ou désinfectés. Si des récipients à usage unique sont utilisés, ils doivent être également incinérés. Tous les autres récipients ayant été utilisés, tant pour la collecte que pour le transport vers le lieu d'incinération, doivent être nettoyés et décontaminés après vidage (TRAORE, 2010). Tout incinérateur doit remplir les conditions suivantes:

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- atteindre les températures minimales de 800°c ;

- répondre aux normes en vigueur en matière d'émission de fumées ; - subir un contrôle périodique par les services compétents habilités.

L'incinération doit obéir à des principes et caractéristiques techniques tels :

- la quantité de poussières ou cendres volantes admissibles ;

- les teneurs en acide chlorhydrique admissibles ;

- l'absence d'odeurs ;

- le bruit très peu élevé.

Les déchets désinfectés, les cendres et les imbrûlés doivent être récupérés dans des fosses aménagées à cet effet ou sur des décharges contrôlées. Les déchets spéciaux tels que médicaments périmés, restes de produits, métaux lourds, produits chimiques, déchets radioactifs doivent être traités conformément à la réglementation en vigueur en la matière ; à défaut, ils doivent être enfouis (OMS, 2004).

? Les risques sanitaires

Dans la plupart des pays africains, la mauvaise gestion des déchets d'activités de soins fait peser de graves menaces sur la santé de plusieurs catégories d'acteurs, en particulier le personnel travaillant dans les hôpitaux et les municipalités, les familles et les enfants de la rue qui s'adonnent au recyclage des ordures. Au cours de la manipulation des déchets, les piqûres sont possibles lorsque les seringues/aiguilles ou d'autres objets tranchants n'ont pas été collectés dans des conteneurs rigides imperforables. L'exposition au risque est accrue par l'emploi de conteneurs inappropriés et/ou qui débordent, et plus encore par le recours à des fosses non protégées. Le risque d'exposition aux effractions cutanées est accru pour le personnel soignant, les personnes chargées de l'évacuation des déchets et la communauté dans son ensemble (OMS, 2005).

Le constat majeur est que dans les structures sanitaires publiques, le personnel soignant s'investit très faiblement dans la gestion quotidienne des déchets sanitaires, alors qu'il devrait jouer un rôle central dans le fonctionnement du système de gestion durable des déchets. En réalité, la gestion rationnelle des déchets et l'amélioration des systèmes de gestion actuels sont perçues comme une priorité de second ordre par les équipes de soins. Le grand public peut être infecté par des déchets de soins médicaux directement ou indirectement par plusieurs

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voies de contamination. La transmission peut se faire par contact direct du sang, des secrétions de l'organisme humain ou animal, mais aussi à travers les déchets de soins ou des insectes vecteurs de maladies (MS, Maroc, 2004). Déposer des déchets de soins médicaux sur des espaces ouverts peut avoir de graves effets négatifs sur les populations (OMS, 2004). Cependant, l'incinération inadéquate ou la combustion de déchets non incinérables (plastiques, produits radioactifs ou chimiques, mercure, métaux lourds, etc.) peut générer des effets polluants dans l'air, très nuisibles pour la santé (FAYE, 2003). L'incinération des déchets peut également émettre des agents contaminants tels que de la fumée noire, des cendres en suspension, des gaz acides et d'autres émissions potentiellement toxiques ; et entraîner des odeurs (BRUNELLE, 2005).

? 2.4.2. L'enquête de terrain

L'enquête de terrain s'est déroulée du 1er au 20 septembre 2011 et a consisté à

interroger la population cible à l'aide d'un questionnaire, des guides d'entretien. Le questionnaire (joint en Annexe I) a été adressé au personnel de soins des différents services concernés par l'étude et au personnel d'entretien et de nettoyage selon les effectifs précisés dans l'échantillonnage. Le questionnaire aborde dans son ensemble des questions relatives à la nature des déchets produits, au matériel de protection, aux équipements de récupération et aux problèmes liés à la gestion des déchets biomédicaux.

Des entretiens ont été réalisés auprès des différents acteurs dont les actions contribuent de façon significative à la gestion des déchets biomédicaux à l'hôpital du district. Nous avons élaboré deux types de guide d'entretien (voir Annexe I, page x). L'un a été soumis à la direction technique et les points abordés sont les attributs de l'hôpital, le nombre d'agents affectés dans les services concernés par l'étude et l'organisation du service d'hygiène hospitalière. L'autre guide d'entretien a été adressé aux majors de tous les services retenus. L'utilité de l'entretien est qu'il permet d'analyser plus efficacement le risque sanitaire lié à la gestion des DBM au sein de l'hôpital, un petit espace densément fréquenté et ouvert sur la ville. Lors de notre enquête, les entretiens nous ont permis de voir d'autres perspectives en matière de gestion des DBM. Ces guides abordent essentiellement des questions sur les infrastructures et les équipements sanitaires.

Enfin, un guide d'observation a été utilisé au cours du travail de terrain dans le but de constater l'état des équipements de collecte la qualité du matériel de protection utilisé par le

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personnel de soins et celui de nettoyage, les méthodes de traitement des déchets et le niveau d'assainissement de certains espaces de l'hôpital. L'observation nous a permis de compléter les déclarations des enquêtés par des informations sur les comportements et les pratiques non exprimés lors des échanges verbaux mais qui permettent d'identifier les manquements au règlement ou les habitudes pouvant limiter l'efficacité d'une collecte organisée. La façon dont la population cible se comporte a montré son intérêt ou son désintérêt, son implication ou son indifférence face à la gestion des DBM.

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2.5. La population cible et l'échantillonnage

Pour mieux appréhender la problématique de la gestion des DBM à l'hôpital du district de Bogodogo, nous avons mené notre étude sur un échantillon aléatoire de 110 personnes sur un total de 293 agents, soit une proportion de 37,5%. Nous avons questionné au hasard les agents que nous avons trouvés dans les services concernés par l'étude sans tenir compte de leur catégorie professionnelle. En effet au moment de notre enquête, l'hôpital comptait 293 agents tous statuts confondus dont 186 agents de santé, 82 agents administratifs et 25 agents de nettoyage (Enquête de terrain, septembre 2011). Cet échantillon est représentatif d'un point de vue qualitatif puisque chaque catégorie du personnel est représentée (cf. Annexe V, page xix). Les acteurs concernés par cette étude sont : le personnel de soins, le personnel d'entretien et de nettoyage, l'équipe cadre du district. Les patients ont été pris en compte lors de l'observation des comportements, des pratiques et des déplacements au sein de l'hôpital. Le personnel de soins, celui d'entretien et de nettoyage sont plus exposés aux risques de contamination car ils sont régulièrement en contact avec les DBM. Quant à l'équipe cadre, elle est aussi impliquée dans la gestion des DBM à travers son service d'hygiène hospitalière.

Les 110 enquêtés sont répartis dans plusieurs services dont : médecine générale et chirurgie générale, pédiatrie, maternité, urgences médicaux-chirurgicales, laboratoire, imagerie médicale, dépôt pharmaceutique (cf. Carte 2, page 33).

CARTE 2 : I,A PRESENTATION GENERALE 1)E I'HOPITAL DIT BISTICT

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33

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2.6. Les outils de collecte et la méthode de traitement des données

Les données collectées sur le terrain ont été dépouillées manuellement, puis, les réponses ont été regroupées en fonction des différentes rubriques définies dans le questionnaire avant d'être analysées. En outre, nous avons procédé à des croisements de différentes variables retenues dans le cadre de l'analyse grâce au logiciel Microsoft Excel, pour réaliser des calculs statistiques dans le but de faire ressortir les tendances de la gestion des déchets et de construire des figures utiles à l'analyse et à l'interprétation. Nous avons utilisé un GPS (système de localisation mondiale) pour suivre les traces du collecteur des DBM ; cela nous a permis de réaliser la carte de l'itinéraire des déchets au sein de l'hôpital. De même, la saisie de notre travail est rendue possible grâce au logiciel Microsoft Word qui nous a également permis de construire les tableaux d'analyse. Nous avons aussi utilisé le logiciel Google Earth pour dessiner le plan de l'hôpital : la limite du périmètre hospitalier, les contours des bâtiments afin de représenter plus clairement le tracé les différents itinéraires empruntés par les déchets. L'ensemble des éléments graphiques dessinés disponibles sous format kilomètre (kml) dans Google Earth a été transposé dans le Système d'information géographique (SIG) ArcGIS 10 grâce à la fonction kml vers fichier (shape). Ainsi, les itinéraires suivis par les collecteurs de déchets dans l'enceinte de l'hôpital ont pu être cartographiés. Sur le terrain, nous avons eu à peser la masse des déchets produits dans certains services ; ce qui nous a permis d'estimer la quantité des DBM produits au niveau de l'hôpital du district.

Au cours de notre travail de terrain, nous avons essayé de nous démarquer des méthodes classiques en privilégiant une approche qualitative ; l'objectif étant de montrer le rôle de la géographie sur ce sujet qui a été beaucoup traité par les médecins. Cette approche est bien appropriée car elle a permis de montrer les opinions, les comportements et les pratiques des individus enquêtés sur la gestion des DBM. Elle nous a également permis de décrire le système de gestion des DBM et d'en comprendre les limites.

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2.7. Les limites et les difficultés

Lors de notre étude, nous avons été confrontés à un certain nombre d'obstacles qui ont entravé d'une manière ou d'une autre le bon déroulement de notre recherche. La première difficulté rencontrée a été le choix du thème et du site plusieurs fois modifiés. Sur le terrain, la réticence et l'indisponibilité des agents de santé et du personnel de nettoyage se sont posées, mais cela ne nous a pas empêché de recueillir des données fiables. Nous n'avons pas pu enquêter dans tous les services en raison de l'insuffisance de moyens financier et matériel. La méfiance et l'indisponibilité des agents dans certains services ont contribué à ralentir notre rythme de travail. Enfin certains agents enquêtés, par manque de motivation ou parce qu'ils n'aperçoivent pas l'intérêt de l'étude pourraient avoir donné des réponses inexactes.

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Conclusion partielle

Au cours de notre recherche documentaire la problématique de gestion des déchets biomédicaux s'est révélée être un sujet très abordé. Malgré tout, très peu d'auteurs se sont penchés sur les raisons qui s'opposent à la mise en oeuvre des lois sur la santé publique et sur la protection de l'environnement.

Même si TRAORE, 1999 estime qu'un environnement hospitalier insalubre est source de prolifération de micro-organismes divers et d'animaux nuisibles, il ne consacre pas une analyse conséquente sur les raisons qui concourent à expliquer le non respect des règles d'hygiène hospitalière. Par ailleurs, l'approche géographique à une échelle aussi fine est relativement rare, les études se consacrent davantage aux aspects différentiels à l'échelle d'une ville ou d'un secteur sanitaire, ce qui rend cette étude originale.

C'est donc le souci de compléter ces connaissances sur la problématique de gestion des déchets biomédicaux à l'échelle d'un hôpital de référence que nous avons été amenés à élaborer quelques hypothèses et à définir une grille conceptuelle. Afin de collecter les données qui nous permettront de répondre à nos questions, des guides d'entretien et un questionnaire ont été conçus dans ce sens.

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Deuxième Partie

La présentation et l'analyse des résultats

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Introduction

La deuxième partie de l'étude est consacrée à l'analyse et à l'interprétation des résultats. Elle est structurée autour de deux chapitres. Le premier chapitre fait un état des lieux des méthodes de gestion des DBM utilisées à l'hôpital du district tout en les comparant aux normes et aux textes législatifs nationaux cités dans la première partie. Le second chapitre quant à lui, énumère l'ensemble des difficultés qui entravent une meilleure gestion des DBM dudit hôpital et propose des solutions pour une gestion adéquate des DBM.

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CHAPITRE III. LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX AU SEIN DE L'ESPACE HOSPITALIER

3.1. La caractérisation des DBM

La caractérisation des DBM est importante car les contraintes de gestion varient selon les types de déchets. Cette typologie, lorsqu'elle est définie, constitue l'outil de base de la gestion des DBM.

De façon générale, les déchets biomédicaux produits au sein de l'hôpital du district peuvent être regroupés en trois (3) catégories selon le risque qu'ils représentent.

3.1.1. Les déchets courants

Ce sont les déchets biomédicaux sans risques produits au sein de l'hôpital du district de Bogodogo et qui sont assimilables aux ordures ménagères ou municipales courantes. Ils peuvent être traités par les services municipaux de nettoyage. Nous pouvons distinguer dans cette catégorie :

? les déchets recyclables qui comprennent les papiers, les caisses en carton, les plastiques ou métaux non contaminés, les canettes ou verres recyclables ;

? les déchets biodégradables (les restes alimentaires, les déchets de jardin pouvant être compostés).

3.1.2. Les déchets à risque potentiel infectieux Cette catégorie de déchets biomédicaux comprend :

? les déchets anatomiques humains (organes et tissus des patients amputés, poches et caillots de sang, placentas, cheveux, salive, crachats, pus, sucs gastriques, liquide amniotique, liquide péritonéal, vomissements, selles et urines);

? les déchets tranchants et piquants (tous les types d'aiguilles, de seringues, de verres cassés, d'ampoules, de lames, les flacons cassés des sérums) ;

? les déchets pharmaceutiques (les médicaments périmés, les restes de médicaments non utilisables, les résidus liquides de concentrés cytotoxiques, les produits pharmaceutiques et matériaux cytotoxiques) ;

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? les déchets sanguins et les fluides corporels (bandes, compresses, cotons, sparadraps et gants souillés, seringues sans aiguilles, bavettes et bonnets à usage unique, perfuseurs, sondes).

3.1.3. Les déchets radioactifs

Les déchets radioactifs comprennent les liquides, les gaz et les solides contaminés par des radionucléides4 dont les radiations ionisantes ont des effets génotoxiques5. Le type de substances radioactives utilisées dans l'hôpital du district de Bogodogo génère des déchets à faible radioactivité. Il concerne principalement les activités d'imagerie médicale. Il s'agit des déchets solides, liquides et gazeux contaminés par des radionucléides générées à partir d'analyses de tissus et fluides corporels in vitro, d'imagerie d'organes corporels in vivo et de dépistage de tumeurs.

3.2. La production des DBM

En règle générale, la production de déchets sanitaires dépend de plusieurs facteurs, notamment les méthodes de gestion, le type de formation sanitaire, le nombre de lits et le taux d'occupation, le nombre de patients traités quotidiennement, le degré de spécialisation des soins pratiqués. Le district de Bogodogo ne dispose pas de données concernant la quantité de déchets biomédicaux produits; la société de collecte ne dispose pas davantage d'informations sur les quantités collectées. Quelques rapports ou travaux fournissent des données éparses sur le sujet. Ainsi, l'hôpital étant le siège du district, il se charge de doter les autres formations sanitaires en boîtes de sécurité, de recevoir et d'incinérer les déchets de ces dernières. Dans un rapport de 2012, les autorités de l'hôpital estimaient à 3184 le nombre de boîtes de sécurité utilisées par l'ensemble du district au cours de l'année 2011, tandis que l'hôpital, à lui seul, totalise 555 boîtes de sécurité pour la même période (Enquête de terrain, septembre 2011). Pour calculer la production journalière des DBM générés par lit dans l'hôpital du district de Bogodogo, il existe essentiellement deux méthodes.

La première consiste à peser toutes les poubelles avant qu'elles ne soient vidées. Cette méthode est la plus précise mais nous n'avons pas eu d'instruments de pesée adéquats. C'est la raison pour laquelle nous avons utilisé un pèse-personne pour peser la masse des poubelles de

4Ce sont des noyaux atomiques radioactifs, caractérisés par le nombre de protons et de neutrons qu'ils renferment.

5Étymologiquement formé des mots grecques genos qui veut dire race et toxikon qui signifie toxique. Ce sont des substances nocives pour les organismes humains.

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quelques services. Ensuite nous avons fait la moyenne de ces masses que nous avons multipliées par le nombre total de récipients de l'ensemble de l'hôpital. La masse d'un récipient de collecte contenant des déchets s'obtient en faisant la différence entre sa masse lorsqu'il est vide et sa masse journalière quand il est rempli. Pour obtenir la masse moyenne d'un récipient, nous avons pesé cinq (05) récipients de collecte : deux (2) pour le service d'urgences , deux (2) pour la médecine générale ; et une (1) pour le bloc opératoire (qui ne dispose d'ailleurs que d'un seul récipient de collecte) ensuite, nous avons fait la somme de la masse des déchets qu'ils contiennent et divisé le tout par cinq (5).

? La pesée des DBM

Masse du récipient vide (mv) = 0,10 kg

m1 = 0, 51 kg

m2 = 0, 37 kg

m3 = 0, 72 kg

m4 = 0, 43 kg

m5 = 0, 55 kg

? Le calcul de la masse des déchets contenus dans chaque récipient

La masse des déchets s'obtient en soustrayant la masse du récipient vide de la masse de l'ensemble.

M1 = 0,

51

- 0,

10

=

0, 41 kg

M2 = 0,

37

- 0,

10

=

0, 27 kg

M3 = 0,

72

- 0,

10

=

0, 62 kg

M4 = 0,

43

- 0,

10

=

0, 33 kg

M5 = 0,

55

- 0,

10

=

0, 45 kg

? Le calcul de la masse moyenne journalière de DBM

La masse moyenne journalière de DBM contenus dans un récipient est égale à la somme des masses de déchets précédemment calculées divisée par le nombre total de récipients considérés.

M = (0,41 + 0,27 + 0,62 + 0,33 + 0,45) / 5 = 0, 416 kg

Ainsi, on obtient la masse de déchets produits dans chaque service en multipliant la masse moyenne des déchets contenus dans un récipient par le nombre de récipients que l'on trouve dans le service.

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Tableau 2 : La quantification de DBM par jour et par service

Unités (services) de soins

Nombre de récipients

Production journalière en kg

Urgences

3

1,248

Pédiatrie

5

2,08

Maternité

8

3,328

Radiologie

1

0,416

Laboratoire

2

0,832

Médecine et Chirurgie

7

2,912

Bloc opératoire

1

0,416

Pharmacie

2

0,83

Centre de Dépistage

1

0,416

Cardiologie

1

0,416

ORL

1

0,416

Cuisine

1

0,416

Centre Jeunes

2

0,832

Direction administrative

2

0,832

Caisse

1

0,416

Poste de contrôle (guérite)

2

0,83

Dépôt répartiteur

1

0,416

Total

41

17,05

Source : Enquête de terrain, septembre 2011.

La production journalière des DBM dans l'hôpital du district est estimée à 17,05 kg, soit une production annuelle Q1 égale à la production journalière multipliée par 365 jours :

Q1=17,05 kg x 365j Q1 = 6223,25 kg

Cette méthode de calcul a l'avantage de fournir des valeurs approximatives sur la quantité des déchets biomédicaux qui est produite. Cependant, les valeurs obtenues ne reflètent pas toujours la réalité car non seulement la taille des poubelles diffère d'un service à l'autre mais aussi le nombre de poubelles est inégalement réparti dans les différents services de l'hôpital ; les déchets du bloc opératoire qui sont emballés dans les sachets plastiques sont le

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plus souvent entassés soit à l'intérieur du service, soit à côté de la poubelle de collecte. En outre, la quantité de DBM produite est plus importante durant les jours ouvrables (du lundi au vendredi) que le week-end (samedi et dimanche). De plus, certaines poubelles sont fixées au sol et il est difficile de peser les déchets qu'elles contiennent.

Pour la deuxième méthode, nous nous sommes inspirés du travail du ministère de la santé du Maroc6 qui estime la quantité de déchets produits par lit occupé et par jour à 3kg. Ainsi, nous pouvons estimer la quantité annuelle de DBM produite en 2011 à l'hôpital de district de Bogodogo, en nous appuyant sur les données de l'occupation fournies par le service statistique de l'hôpital, soit une capacité litière de 72 lits et un taux annuel d'occupation de 75%. La quantité de DBM produite Q2 s'obtient en faisant le produit du taux d'occupation et de la masse moyenne de DBM par lit par le nombre de lit et la période (mois ou année). Ainsi, en 2011, avec une capacité litière de 72 lits et un taux annuel d'occupation de 75%, nous avons :

Q2 = 0,776 X 3 Kg X 72 lits X 365 j Q2 = 167,616 Kg X 365 j

Q2 = 61179,84 Kg

La production annuelle des déchets biomédicaux au sein de l'hôpital du district est estimée à 61179,84 kg, soit 61,18 tonnes. L'inconvénient de cette méthode de calcul est qu'elle ne permet pas d'estimer la production de façon exhaustive, car les déchets produits lors des soins des patients ambulatoires ne sont pas pris en compte. En outre, la généralisation ne reflète pas la réalité car la quantité de déchets produits est plus importante dans certains services que dans d'autres.

A partir de ces deux valeurs, nous pouvons estimer la production moyenne annuelle des DBM dans l'hôpital du district Q.

Q = (Q1 + Q2) / 2.

Q = (6 138 kg + 61179,84 kg) / 2 Q = 33 658,92 33 659 kg

D'une manière générale, l'hôpital du district produit chaque année environ 33 659 kg de DBM. A cette production, il faudrait ajouter la quantité de seringues usagées chaque année.

6 Ministère de la Santé, République du Maroc, décembre 2004.Gestion des déchets des établissements de soin, Direction des Hôpitaux et des Soins Ambulatoires

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En tenant compte de la dotation de l'hôpital, nous pouvons estimer à 555 le nombre de boîtes de sécurité utilisés durant l'année 2011, soit 178,5 kg en raison de 0,70 kg par boîte se sécurité. (Enquête de terrain, septembre 2011).

Chacune des deux méthodes comporte ainsi des limites car les outils utilisés ne sont pas efficaces. Tout compte fait, la première méthode nous semble la plus appropriée mais il faudrait peser toutes les poubelles successivement chaque jour durant toute une semaine afin d'obtenir une valeur acceptable au regard du nombre de poubelles que dispose l'hôpital du district.

L'intérêt de quantifier la production des DBM dans chaque établissement de soins réside dans la connaissance du poids et des différents types de déchets. Ceci permettra de :

? prévoir les besoins en matériel de collecte, de conditionnement et de traitement des déchets (sacs, conteneurs, poubelles, équipement de traitement, etc.) ;

? surveiller la qualité du tri des déchets et plus particulièrement sa sélectivité qui doit tendre vers la diminution de la quantité des déchets de soins à risque, sans nuire à l'efficacité du tri.

? Disposer des équipements adéquats pour l'élimination et de prévoir les périodes d'entretien du matériel

3.3. La gestion des DBM dans le district sanitaire de Bogodogo

Dans chaque district sanitaire du Burkina Faso, il existe, en théorie, un service qui organise et coordonne la gestion des déchets produits dans les formations sanitaires de son aire géographique. La gestion des DBM dans le district sanitaire de Bogodogo est sous la responsabilité du Bureau d'Assainissement, d'Hygiène et de la Communication en Santé (BAHCS) précédemment appelé Service d'Information, d'Éducation, de Communication et d'Assainissement (SIECA). Il se compose de deux Techniciens en Génie Sanitaire, de deux Agents Itinérants de Santé et d'un Maïeuticien d'État. Ce Bureau est dirigé par un des Techniciens d'État en Génie Sanitaire et est implanté dans l'enceinte de l'hôpital du district de Bogodogo. L'objectif principal du BAHCS est de contribuer à l'atteinte des objectifs de l'Équipe Cadre du District (ECD) dans le volet Hygiène, Assainissement et Communication en Santé. Ces objectifs spécifiques sont :

? Organiser et exécuter des activités d'assainissement ;

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? veiller à la vulgarisation des règles d'hygiène en vigueur à travers des inspections sanitaires dans les lieux publics (écoles, formations sanitaires, hôtels, boulangerie), des supervisions bimestrielles, intégrées et pluridisciplinaires dans les formations sanitaires dudit district. Cette activité est dévolue au service d'assainissement de mairie de Bogodogo en application de l'Arrêté conjoint n° 2008-006/MATD/MEF/MS portant transfert du patrimoine de l'État aux communes urbaines dans le domaine de la santé. Elle réduit le rôle du BAHCS à inciter les autres formations sanitaires à créer des services d'hygiène communale;

? Promouvoir la lutte anti-vectorielle (mouches, bastes, moustiques, punaises, puces, rats) ;

? participer à la formation des stagiaires et autres groupes socioprofessionnels en matière d'hygiène, d'assainissement et de communication.

Le BAHCS intervient dans le volet Santé-Sécurité au Travail et rend des comptes à l'ECD. Il collecte deux fois par mois les boîtes de sécurité dans les formations sanitaires publiques du district qui ne disposent pas d'incinérateur, lors des éventuelles missions et lorsque le véhicule est adapté. Pour ce qui concerne les formations sanitaires privées, elles doivent signer des conventions soit avec l'hôpital du district, soit avec les autres formations sanitaires. Quant aux autres types de déchets, ils sont incinérés comme de simples ordures ménagères dans les différentes formations sanitaires. Sur l'ensemble des quarante et sept (47) formations sanitaires que compte le district, seulement neuf (9) d'entre elles ont des incinérateurs ; il s'agit des CSPS de Guigimtenga, de Pikiéko, de Dassasgho, du secteur 30, de Wemtenga ; celui de Koala ; du Centre Médical Urbain (CMU) du secteur 15 ; du centre médical de Saint Camille ; de l'hôpital du district7. Chaque formation sanitaire, publique ou privée, devrait contribuer à la gestion de ses boîtes de sécurité conformément au principe de pollueur/payeur du décret N° 2008-009/PRES/PM/MS/MECV du 10 janvier 2008 portant organisation de la gestion des déchets biomédicaux et assimilés, mais la modestie de certaines formations sanitaires fait que le BAHCS n'exige pas cette contribution.

C'est dans ce cadre qu'en juin 2012, la clinique Marie stopes international a signé une convention de six mois renouvelable avec le centre médical urbain du secteur 15. A travers cette convention, Marie stopes international s'est engagée à participer au frais d'incinération comprenant le désintéressement du préposé à l'incinération, l'achat de combustible et de maintenance de l'incinérateur. Le CMU s'est engagé à recevoir les boîtes de sécurité et à les incinérer convenablement.

7Recensement des infrastructures de santé rétrocédées, novembre 2011

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3.4. L a gestion des DBM au sein de l'hôpital du district 3.4.1. Les déterminants de la gestion des DBM

? Les ressources humaines

La gestion des déchets biomédicaux implique dans son ensemble les chirurgiens, les pédiatres, les anesthésistes, les garçons et filles de salles, les médecins généralistes, les pédiatres, et tout le corps médical. Ce personnel de soins est le premier à être en contact avec les déchets biomédicaux et c'est lui qui doit faire le tri, première étape de la gestion des DBM.

L'entretien et le nettoyage de la cour et des locaux de l'hôpital du district de Bogodogo, sont assurés par l'Entreprise de Travaux Yasser et Frère (ETYF). Elle a été recrutée suite à un appel d'offre. Les prestations de cette entreprise s'étendent à tous les bâtiments, aux terrasses, aux hangars. Elles concernent : les installations administratives, les unités d'urgences (Urgences médico-chirurgicales et pédiatriques), l'imagerie médicale, les salles d'accouchement et de soins, les salles d'hospitalisation. Ceux-ci sont nettoyés et désinfectés quotidiennement. Les services d'urgence sont nettoyés trois fois par jour (6h00, 12h00 et 18h00). En outre, cette entreprise emploie à l'hôpital du district, un total de 27 personnes dont 25 femmes et deux hommes. Les femmes sont chargées, chaque jour le matin, à midi et le soir, de nettoyer et de désinfecter les locaux, de collecter et de conditionner les déchets dans les différents services. Quant aux hommes, ils s'occupent du transport des déchets des différents services à l'incinérateur. L'enquête de terrain a révélé que 80% des employés ont bénéficié d'une formation en entretien du mobilier et des locaux dans des services de nettoyage tels que SONAKOF, Environ Service, société Amie, Endurant service. Par ailleurs, 12% des employés ont une expérience de moins d'un an, 68% ont 1 à 5 ans d'ancienneté et 20% plus de 5ans. Au regard de ces chiffres et en se référant au texte sur la promotion de l'hygiène dans les structures sanitaires, nous notons que l'hôpital du district dispose d'un nombre satisfaisant en personnel médical et paramédical ; en personnel d'entretien mais la compétence de ce dernier est insuffisante. En ce qui concerne les mesures de protection du personnel, l'OMS recommande de protéger le personnel contre tout risque de traumatisme ou d'infection en prenant des dispositions nécessaires. Ainsi, la société ETYF a doté son personnel de bottes, de gants de ménage, de blouses, de cache-nez. Mais il faut reconnaître que cet équipement n'est pas complet car environ 11% des employés manquent de matériel de protection. Cela augmente le risque d'infection du personnel d'entretien et de nettoyage.

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De façon générale, le personnel de soins utilise des blouses, des babouches, des gants à usages uniques, des bavettes, des bonnets, des champs opératoires. Dans certains services, ce matériel de protection est spécifique ; c'est le cas du service d'imagerie où on utilise des tabliers plombés, des lunettes plombées, des cache-thyroïdes, des cache-gonades et des dosimètres pour mesurer le degré de radioactivité. Ce matériel de protection est adapté ; il permet de protéger le personnel intervenant dans la gestion des DBM contre les souillures et les micro-organismes, mais il y a fréquemment des ruptures de gants, de masques.

? Les ressources matérielles

Elles concernent le matériel et les équipements de conditionnement, de stockage, de transport et de traitement des DBM. Le service d'entretien et de nettoyage utilise le matériel suivant : raclettes, balais, râteaux, dabas, serpillières, machettes, torchons, éponges, pelles, brosses. Il est mis à leur disposition des brouettes pour le transport des déchets. En ce qui concerne le conditionnement et le stockage, devant chaque unité de soins, sont stationnés des fûts en plastique et/ou en fer munis de sacs-poubelles de couleur noire. Dans certains services, on trouve des poubelles de pré-collecte à pédales. Pour le traitement des DBM, en l'occurrence leur incinération, l'hôpital est doté de trois (3) sortes d'incinérateurs : l'incinérateur De Montfort, l'incinérateur Baeul et l'incinérateur semi-électrique SH20 (cf. Photo 1, 2 et 3 ci-après). En théorie, l'incinérateur Baeul gère spécifiquement les déchets courants car la chaleur qu'il produit est insuffisante pour détruire les germes des déchets infectieux. L'incinérateur De Montfort est conçu pour les déchets piquants et coupants. Quant à l'incinérateur SH20, il traite les déchets hautement infectieux car il peut produire une chaleur supérieure à 900° C parce qu'il utilise à la fois du courant électrique et un combustible (le gazole).

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Photo 1 : L'incinérateur Baeul Photo 2 : L'incinérateur SH20 Photo 3 : L'incinérateur De Montfort

(en panne)

3.4.2. Les étapes de la gestion des déchets dans l'hôpital du district

Le processus de gestion des déchets biomédicaux solides comprend 5 étapes: le tri et le conditionnement, la collecte, le stockage, le transport, le traitement et l'élimination.

? Le tri et le conditionnement

Les déchets assimilables aux ordures ménagères de l'hôpital du district sont collectés dans des paniers ou des seaux plastiques (cf. Photo 2 ci-dessous). Ces déchets proviennent des services administratifs (bureaux, caisse, cuisine) et de la pharmacie. Dans certains endroits de l'hôpital, nous observons des poubelles en fer contenant aussi des ordures ménagères.

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Photo 4 : Un panier à ordures ménagères Photo 5 : Une boîte de sécurité

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En outre, les objets piquants et coupants sont collectés dans des récipients appelés boîtes de sécurité ou boîtes à tranchants (cf. Photo 3ci-dessus). Ce sont des cartons de forme rectangulaire comportant une ouverture à partir de laquelle on introduit les seringues, les aiguilles et tout ce qui est pointu ou coupant après usage. Ces boîtes de sécurité sont remplies au trois quarts (3/4) avant d'être évacuées. Les déchets radioactifs comme les films radiologiques sont collectés dans des cartons.

Les déchets à risque potentiel, quant à eux, sont stockés dans des seaux plastiques comportant des sacs-poubelles de couleur noire qui facilitent la collecte. Une fois le tri terminé, les filles et les garçons de salle se chargent de collecter les déchets produits et de les conditionner dans des poubelles de collecte (fûts en plastique et/ou en fer) disposées devant chaque unité de soins (Photo 5, page 49). Ils vident régulièrement les déchets contenus qui se trouvent à l'intérieur des salles d'hospitalisation, des salles de soins, des bureaux. Ces déchets sont stockés dans les poubelles de collecte qui sont de taille plus grande. Pour ce qui concerne les boîtes de sécurité, elles sont disposées dans les salles de soins et sont évacuées dès qu'elles sont remplies aux trois quart.

? La collecte, le transport et le stockage

Les déchets biomédicaux solides sont collectés presque tous les jours par le service d'entretien et de nettoyage et stockés à l'intérieur de l'hôpital. En effet, les déchets conditionnés dans les poubelles sont collectés, chaque matin entre quatre heures (4h) et six heures (6h), à l'aide d'une brouette par un préposé à l'incinérateur et acheminés vers le site de traitement et d'élimination. Les déchets à risque potentiel infectieux contenus dans les sacs-poubelles noirs et provenant du service du bloc opératoire sont stockés au niveau de l'incinérateur Baeul (cf. photo 6 ci-dessous).

Photo 6 : Un tas de déchets à côté de l'incinérateur Baeul

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Ces déchets comportent un risque d'infection plus élevé car ils sont constitués d'organes humains. Les boîtes de sécurité sont collectées et stockées à côté de l'incinérateur Baeul par le préposé à l'incinération qui est en réalité un brancardier, embauché par l'équipe cadre du district. Ces deux types de déchets y sont accumulés chaque matin jusqu'à ce que leur quantité soit suffisante pour être incinérée. Ces déchets accumulés sont incinérés une fois par semaine ou une fois toutes les deux semaines, en fonction de la disponibilité du brancardier.

Lors du transport, les déchets contaminés sont mélangés aux déchets de type ordures ménagères dans une seule brouette. Par ailleurs, ce site est difficilement accessible par un véhicule de transport.

Photo 7 : Récipient de Photo 8 : Récipient de Photo 9 : Récipient de collecte

collecte en plastique sans collecte en fer sans en plastique avec couvercle

couvercle couvercle

? Le traitement et l'élimination

Le traitement des déchets biomédicaux se fait en fonction des différentes catégories. Au niveau du service de la maternité, les placentas sont désinfectés à l'eau de javel et remis aux parents. Les déchets infectieux contenus dans les sacs-poubelles en provenance du service du bloc opératoire sont brûlés au niveau de l'incinérateur Baeul par le brancardier; il s'agit spécifiquement des déchets anatomiques. Toutes les boîtes de sécurité des différents services de l'hôpital du district y sont également incinérées car l'incinérateur De Montfort spécifiquement destiné à incinérer ces types de déchets n'est plus fonctionnel. Selon un des techniciens d'État du génie sanitaire du bureau d'hygiène hospitalière, ce dysfonctionnement serait dû au fait que des gens mal intentionnés ont dérobé une des pièces maîtresse de

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l'appareil, rendant impossible son utilisation. L'incinération consiste à introduire tous les déchets, puis à les mélanger avec un combustible qui est le gazole avant de mettre le feu. Il y a une longue barre de fer qui permet de remuer les déchets afin d'attiser le feu et lui permettre de bien consumer les déchets. L'incinérateur de De Montfort a l'avantage d'avoir une large chambre de combustion et peut contenir une quantité importante de déchets de diverses natures mais sa gestion est très difficile. Il faut à la fois une grande force physique et un savoir faire.

Les cendres des déchets incinérés sont enfouies dans une fosse d'environ trois (3) mètres de profondeur par le préposé à l'incinération. Quant à l'incinérateur SH20, depuis son ouverture officielle au début de l'année 2011, ce n'est que le 03 août 2012 qu'il a été mis en fonction. Ce dernier vient remplacer l'incinérateur De Montfort qui nécessite beaucoup plus de combustibles et qui ne produit pas suffisamment de chaleur. Il est en mesure d'incinérer une trentaine de sacs poubelles et plus de vingt boîtes de sécurité par jour. Au regard du nombre de boîtes de sécurité usagées chaque année dans l'ensemble du district (3184 en 2011), il est impératif que chaque formation sanitaire ait un incinérateur, ne serait-ce que pour l'élimination de boîtes de sécurité. Tous les autres types de déchets sont brûlés, à ciel ouvert à l'intérieur de l'hôpital et les cendres sont accumulées à l'air libre (cf. Photo 10 ci-après). Cette situation est contraire à l'article 13 de la loi N° 022-2005/ AN portant code de l'hygiène publique au Burkina Faso et à l'article 49 de la section 7 de la loi N° 005/97/ADP portant code de l'environnement au Burkina Faso. Si les responsables du service d'hygiène et de l'entreprise de nettoyage pouvaient fournir suffisamment de sacs-poubelle, tous les déchets allaient être brûlés au niveau des incinérateurs. Selon l'OMS, il faut une température d'au moins 800° C pour détruire les germes pathogènes contenus dans les DBM or, à ciel ouvert, on n'excède pas 100° C.

L'incinérateur SH20 est utilisé pour incinérer les déchets à risque potentiel infectieux particulièrement, ceux provenant du Bloc opératoire et les objets piquants et coupants.

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Photo 10 : L'incinération des DBM à ciel ouvert sur le dépôt sauvage.

? La gestion des déchets pharmaceutiques

Les médicaments périmés, les médicaments non utilisés et avariés sont stockés dans l'entrepôt de chaque formation sanitaire du district. Leur collecte et leur incinération sont organisées par la Direction Régionale de Santé (DRS) du centre mais l'exécution des taches est régie par un comité de gestion des déchets pharmaceutiques. Les membres du comité sont issus de plusieurs services dont la mairie de Bogodogo, de la police municipale, la commission de lutte contre la drogue, le Ministère de l'environnement et du cadre de vie. Le comité se rencontre une fois par an pour prendre les dispositions relatives à la collecte et au transport des déchets pharmaceutiques. Ces derniers sont ainsi collectés par un camion durant le premier trimestre de chaque année et acheminés vers un bas-fond situé sur la route de Saponé. C'est là qu'ils sont incinérés sous la supervision des autorités concernées et de la police municipale.

Actuellement, le comité est en concertation avec le Centre d'Enfouissement Technique pour voir dans quelles mesures les cendres peuvent y être transportées mais de nombreuses contraintes budgétaires s'imposent.

D'une manière générale, la gestion des DBM au niveau de l'hôpital du district est très complexe. Elle nécessite de nombreux outils et fait intervenir plusieurs acteurs ; cependant elle rencontre de nombreuses difficultés.

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CHAPITRE IV : LES CONTRAINTES LIEES A LA GESTION DES DBM SOURCES D'UN RISQUE SANITAIRE POTENTIEL

4.1. Les contraintes ou dysfonctionnements

4.1.1. Les contraintes institutionnelles et organisationnelles

L'ampleur du problème lié aux déchets biomédicaux est déterminée non seulement par l'importance de la production des déchets, mais aussi par le risque d'infection qu'ils représentent pour la santé de l'homme et pour l'environnement. Dans les établissements de soins où les règles d'hygiène générales, individuelles ou collectives, ne sont pas respectées, les professionnels de santé et les patients peuvent être victimes d'infections nosocomiales.

Les textes législatifs et réglementaires régissant des DBM au Burkina Faso sont suffisamment clairs sur les dispositions à respecter aussi bien pour la pré-collecte, la collecte, le stockage, le transport, l'évacuation, l'élimination des DBM, que pour le personnel de gestion, les mesures de sécurité et les équipements de protection. La section 1 du chapitre 2 du décret N°2008-009/PRES/PM/MS/MECV du 10 janvier 2008 portant organisation de la gestion des déchets biomédicaux et assimilés, stipule que les déchets infectieux, anatomiques et déchets issus des activités de soins (gants, compresses, cotons, pansements, champs opératoire) doivent être collectés dans des sacs-poubelle; les déchets piquants ou tranchants (aiguilles, lames de bistouri, mandrins) sont collectés dans des boîtes de sécurité de couleur jaune ; les déchets de laboratoires (boîte de pétri, pipette) et déchets spéciaux (médicaments périmés, restes de produits, métaux lourds, produits chimiques, déchets radioactifs) sont collectés dans des sacs-poubelle de couleur rouge ; enfin, les déchets assimilables aux ordures ménagères dans des sacs-poubelle de couleur noire.

Cependant, il n'existe aucune structure chargée de contrôler la mise en oeuvre de ces lois et l'application effective des sanctions. Dans la pratique, les textes existants ne sont pas suffisamment vulgarisés dans les formations sanitaires, ce qui limite leur application. En effet, la dernière journée d'information sur la politique sanitaire nationale et le code de l'hygiène publique au district sanitaire de Bogodogo a eu lieu depuis le 10 mai 2007. Une autre insuffisance réside dans l'absence de dispositions relatives aux autorisations ou aux permis de créer des sociétés, des associations ou des entreprises privées, chargées spécifiquement du traitement des DBM à l'image

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des services privés de collecte des déchets ménagers. Pour une gestion efficace des DBM, chaque formation sanitaire doit s'associer à une société de traitement des déchets.

La gestion des DBM à l'hôpital du district sanitaire de Bogodogo se situe à l'étape embryonnaire malgré les efforts consentis par le bureau d'hygiène hospitalière. Cette gestion présente de ce fait quelques insuffisances : l'absence d'une structure de supervision impliquant l'ensemble des acteurs de l'hôpital ; l'absence d'une réglementation interne sur la gestion des DBM ; l'absence d'un budget spécifique alloué à la gestion des DBM. Les autres contraintes majeures portent sur l'absence de données sur les quantités des DBM produites. Le bureau d'hygiène souffre d'une léthargie par manque de moyens matériel et financier, de personnel, de motivation, de programme et de soutien administratif. Au moment où l'enquête était menée, le bureau d'hygiène était en train de mettre en place un plan de gestion des DBM.

? Les contraintes humaines et matérielles

A priori, le personnel soignant dispose d'un niveau de connaissances dans la mesure où il bénéficie d'une formation sur la prévention des infections (PI) au début de sa carrière professionnelle, mais les attitudes et les pratiques ne respectent pas les normes en matière de gestion des DBM. C'est le cas par exemple du service du bloc opératoire où nous retrouvons parfois des aiguilles, et même des seringues sur les bocaux d'aspiration ou les champs opératoires. Les programmes de formation continue des agents de santé de l'hôpital du district par le biais de cours de perfectionnement ou de séminaires de recyclage sont rares, et, cela, du fait de la baisse du budget réservé à cet effet ces deux dernières années. Cela multiplie les possibilités d'accident pour le personnel de soins, surtout pour les garçons et filles de salles qui nettoient les salles d'opération. Nous avons aussi constaté que le personnel de santé de l'hôpital consacre peu de temps aux tâches de gestion des DBM comme l'affirme un enquêté « Je ne m'occupe pas de la gestion des déchets, il faut voir le personnel de nettoyage ». En 2010, les cas d'accidents par exposition au sang et par piqûre à l'hôpital du district de Bogodogo se chiffraient entre 12 et 16 personnes. Le personnel d'entretien et de nettoyage qui dispose en général d'un niveau de connaissances relativement bas a des comportements à risque lors de la manipulation des DBM.

En ce qui concerne le public qui fréquente l'hôpital du district de Bogodogo, notamment les accompagnants des malades et les visiteurs, l'observation directe a montré qu'il n'est pas conscient des dangers liés à la gestion des DBM. Cela s'explique par le fait que des excrétas humains ont été retrouvés, au cours de notre enquête, dans la cours de la morgue et aux alentours des incinérateurs qui sont des endroits à fort risque d'infection.

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Les responsables des services d'hygiène doivent prendre en compte ces besoins car l'insuffisance du matériel de protection et des équipements de conditionnement, le manque de formations du personnel de gestion des DBM, les coupures d'eau et d'électricité sont de véritables obstacles qui s'opposent au respect des règles d'hygiène hospitalière, et partant, celui des normes de gestion des DBM.

La plupart des services enquêtés réalisent uniquement le tri entre les déchets piquants ou coupants et les autres types de déchets. Cela peut s'expliquer par le fait que les récipients de pré-collecte ne sont pas en nombre suffisant dans les unités de soins et ne sont pas appropriés à la manutention. En effet, les boîtes de sécurité utilisées pour le tri des objets piquants ne sont pas adaptées car le carton est perforable par les termites et est très sensible à l'humidité. Le mélange de déchets courants et de déchets infectieux augmente les risques d'infection (cf. Photo 8, page 56). De plus, nous notons une insuffisance de sacs-poubelles et de boîtes de sécurité, ainsi qu'un manque d'équipements de protection adéquats pour le personnel de gestion des DBM. Il n'existe ni un système de code couleur à l'hôpital du district qui puisse faciliter l'identification des déchets selon leur catégorie, ni un symbole international du risque biologique ou du risque des radiations ionisantes sur les poubelles.

Les boîtes de sécurité des différents services de l'hôpital du district sont incinérées par l'incinérateur Baeul car l'incinérateur De Montfort spécifiquement destiné à incinérer ces types de déchets n'est plus fonctionnel. Ce dernier vient remplacer l'incinérateur De Montfort qui nécessite beaucoup plus de combustibles et qui ne produit pas suffisamment de chaleur. Il est en mesure d'incinérer une trentaine de sacs poubelles et plus de vingt boîtes de sécurité par jour. Au regard du nombre de boîtes de sécurité usagées chaque année dans l'ensemble du district (3184 en 2011), il est impératif que chaque formation sanitaire aie un incinérateur, ne serait-ce que pour l'élimination de boîtes de sécurité. Tous les autres types de déchets sont brûlés, à ciel ouvert à l'intérieur de l'hôpital et les cendres sont accumulées à l'air libre (cf. Photo 6, page 51). Cette situation est contraire à l'article 13 de la loi N° 022-2005/ AN portant code de l'hygiène publique au Burkina Faso et à l'article 49 de la section 7 de la loi N° 005/97/ADP portant code de l'environnement au Burkina Faso. Si les responsables du service d'hygiène et de l'entreprise de nettoyage pouvaient fournir suffisamment de sacs-poubelle, tous les déchets allaient être brûlés au niveau des incinérateurs. Selon l'OMS, il faut une température d'au moins 800° C pour détruire les germes pathogènes contenus dans les DBM or, à ciel ouvert, on n'excède pas 100° C.

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Il n'y a qu'un seul préposé à l'incinération ; s''il tombe malade, il n'y a personne pour le remplacer ; les déchets peuvent alors demeurer au pied de l'incinérateur jusqu'à trois semaines, voire un mois. Les déchets courants, les déchets radioactifs et les autres types de déchets infectieux sont collectés et entassés à l'intérieur de l'hôpital, à ciel ouvert, constituant ainsi un dépôt sauvage, mais les déchets courants peuvent parfois séjourner pendant 48 à 72 heures avant d'être évacués ; ceci par manque de personnel de collecte et à l'inadéquation du moyen de transport. En effet, le moyen de transport utilisé n'est pas adapté ; au lieu d'un chariot, il n'y a qu'une seule brouette pour transporter tous les déchets des différents services jusqu'au site de traitement qui se trouve à environ deux cent mètres de ces derniers. Néanmoins, le site de dépôt des déchets n'est pas accessible par les enfants compte tenu du fait que l'hôpital est bien clôturé et que les habitations y sont un peu distantes (Figure 3, page 21). Cependant, certaines personnes viennent parfois couper les herbes dans la cour l'hôpital pour aller nourrir leurs animaux domestiques. Elles rentrent par la porte principale sans aucune forme d'interdiction car les responsables de l'hygiène ont du mal à gérer les herbes qui poussent dans la cour, source de prolifération de reptiles très dangereux (serpents); c'est la raison pour laquelle ils autorisent les femmes du service de nettoyage à cultiver des arachides ou du haricot dans l'enceinte de l'hôpital afin de réduire la superficie à défricher. Ces faits sont étayés par les propos du préposé à l'incinérateur qui dit : « J'ai payé un jeune homme à mes propres frais pour qu'il désherbe l'alentour des incinérateurs ; on ne pouvait même pas y accéder ». Ces pratiques vont à l'encontre des règles d'hygiène et de sécurité en milieu hospitalier.

Les caractéristiques du site de stockage ne sont pas conformes aux réglementations nationales. Les déchets biomédicaux font l'objet d'un dépôt sauvage sur le site qui ne dispose d'aucune clôture capable de restreindre l'accès aux individus ou les mettre à l'abri des intempéries, de certains animaux, oiseaux sauvages et des insectes. Des études déjà effectuées montrent que ces êtres vivants peuvent transmettre des germes pathogènes aux personnes qui les consommeront (KANKOUDRI, 1995-1996).

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Photo 8 : Un mélange d'ordures ménagères et de déchets de soins.

4.2. Les risques sanitaires liés à la gestion des DBM 4.2.1. Les risques pour le personnel de gestion des DBM

Nous entendons par risque sanitaire, le contact possible avec le déchet entraînant une contamination sanitaire potentielle. Les risques sanitaires, liés à la gestion inappropriée des DBM à l'hôpital du district de Bogodogo, concernent globalement les blessures accidentelles du personnel de soins. Les intoxications aiguës, les infections et les nuisances guettent le personnel d'entretien et de nettoyage. C'est le cas par exemple des odeurs nauséabondes dues au manque d'équipements de protection et à la longue durée de stockage des déchets au niveau de l'incinérateur De Montfort. Pour ce qui concerne les infections, nous avons identifié trois catégories. Il s'agit :

? des maladies virales telles que le HIV/SIDA. Sont principalement exposés à ces pathologies le personnel de soins, les gardes-malade, le personnel d'entretien et de nettoyage, et les ouvriers de l'hôpital en construction;

? des maladies microbiennes ou bactériennes telles que la tuberculose, la fièvre typhoïde ;

? des maladies parasitaires telles que la dysenterie, les ascaris et les infections nosocomiales.

Certains déchets biomédicaux solides tels que les boîtes de sécurité contenant les objets piquants et coupants sont stockés à plusieurs endroits de l'hôpital sans aucune sécurité.

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D'abord entassés autour de l'incinérateur, nous les retrouvons dans la cour de la morgue. Certaines boîtes de sécurité, étant rongées par les termites, laissent les seringues éparpillés sur le sol. Pourtant, nous retrouvons également à ces endroits et autour du dépôt sauvage, des excrétas humains, preuve que des gens y entrent pour faire leurs besoins et plus particulièrement les ouvriers qui travaillent au niveau de la construction du nouveau hôpital. Ce qui les expose à un risque décontamination et surtout aux accidents par piqûre d'aiguilles et autres objets tranchants.

? Les risques pour la population

De façon globale, la population du district sanitaire de l'hôpital est doublement exposée aussi bien par les DBM déversés dans le dépotoir sauvage que par les comportements à risques. Les risques de blessures sont fortement accrus, notamment avec les aiguilles qui traînent au sol au niveau du dépotoir De Montfort et à l'intérieur de la Morgue.

Un autre type d'impact concerne la contamination potentielle de la chaîne alimentaire. En effet, le niveau d'ignorance des manipulateurs de déchets à la source ainsi que l'inadéquation et la faiblesse des équipements de stockage, de collecte et de disposition de déchets sanitaires se traduisent par un mélange des déchets sanitaires avec les autres déchets courants moins nocifs notamment au niveau du dépôt sauvage très fréquenté par les animaux domestiques ou sauvages (chats, souris) en quête de nourriture, les oiseaux et les insectes. Cette situation peut entraîner une propagation potentielle de maladies et de contaminants chimiques à travers la chaîne alimentaire. De la même manière, les vents de poussière et l'eau de ruissellement peuvent propager des germes pathogènes et les aiguilles provenant du dépotoir.

En outre, le stockage à l'air libre des déchets biomédicaux et leur incinération constituent une source de pollutions environnementale et atmosphérique. C'est de toute évidence la source la plus polluante pour l'air en raison des émanations de gaz et de particules contenant des substances hautement toxiques. La combustion des déchets sanitaires à l'air libre entraîne des émissions riches en acide chlorhydrique, en azote et en oxyde de soufre ainsi que des émissions de particules contenant des substances organochlorées telles que d'autres gaz cancérigènes comme les chlorobenzènes.

En résumé, les risques sur l'environnement biophysique sont d'ordre divers et concernent la pollution de l'air et les incommodités provoquées par la combustion des déchets à ciel ouvert, ainsi que par les fumées des incinérateurs, la contribution à la pollution des eaux de surface et des eaux souterraines par les eaux de lixiviation des décharges. Les excrétas renferment des

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micro-organismes pathogènes vecteurs de nombreuses maladies telles que la fièvre typhoïde, les dysenteries, le paludisme, les parasitoses, la tuberculose. Le schéma suivant montre les voies de transmission des agents pathogènes présents dans les excrétas (cf. Figure 4, page 60).

Figure 4 : Les voies de transmission d'agents pathogènes à l'homme

Loisir

Aliments

Agriculture

Eaux souterraines

Agents pathogènes

Mains

Déchets solides

Mouches

Eaux de surface

Sols

Réserve d'eau de Boisson

Transmission à l'homme

Source : KANKOUDRI, 1995-1996

Les agents pathogènes peuvent contaminer les aliments à travers les mains, les insectes (mouches), les déchets. Les eaux de surface sont contaminées par les déchets entreposés à l'état sauvage et contamine à leur tour les eaux souterraines. Certains déchets utilisés comme humus dans les champs peuvent s'infiltrer et contaminer également la nappe souterraine ; celle-ci constitue une source d'eau potable dans certains endroits, particulièrement en milieu rural (puits, pompes, ...). Les germes sont ainsi transmis à l'homme à travers l'eau de boisson.

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4.3. L'itinéraire des DBM solides

Le chemin suivi par les DBM depuis leurs lieux de production jusqu'à leur lieu de destruction a une très grande influence dans les possibles contacts avec les déchets dans la mesure où la brouette utilisée à l'hôpital du district pour le transport est très petite. Ceci est une source de morbidité importante particulièrement pour le personnel en charge de l'acheminement. C'est pour cette raison que ZONGO, 2009 dans son mémoire de fin de cycle, estime que les déchets de soins produits dans les établissements de soins doivent suivre un itinéraire approprié et bien identifié. Son hypothèse est soutenue par TRAORE, 2010 dans sa thèse de doctorat d'État, elle affirme que la mauvaise gestion des DBM laisse la possibilité de récupérer le matériel médical jetable.

Pour tenter de matérialiser ces itinéraires nous nous sommes appuyés sur l'outil GPS et sur les travaux réalisés par des géographes sur les déplacements des piétons (BONNET, 2008 ; MAIGNANT, DUTOZIA, 2010) que nous avons adaptés à notre problématique. Il s'agissait de mettre en évidence, les lieux potentiels de contact entre les déchets et les malades, les accompagnants ou les visiteurs.

Le service du Bloc opératoire comporte deux salles d'opération, une salle de réveil, une salle de stérilisation, deux salles de garde et le cabinet du major. Chaque salle d'opération comporte deux poubelles de pré-collecte à pédales, une poubelle contenant un sachet-poubelle, deux à trois boîtes de sécurité, un vidoir. Des poubelles sont également disposées dans le cabinet du major, dans la salle de stérilisation et dans une des salles de garde. Le nombre d'agents de santé affectés à ce service est de 39, toutes catégories confondues. En 2011, le bloc opératoire a effectué 1374 interventions ; ce qui équivaut à environ quatre interventions par jour (enquête de terrain, juillet 2012). Lors de chaque intervention, les déchets sont triés à la source à l'aide des récipients suscités. A la fin des interventions, les garçons et les filles de salle vident les poubelles de pré-collecte dans les fûts situés à l'entrée de chaque service. Les déchets anatomiques sont contenus dans des sacs-poubelles de couleur noire, parfois bleu-claire. Les déchets souillés par le sang et les déchets courants sont simplement vidés dans les poubelles de collecte et mélangés aux ordures ménagères.

Le bâtiment de la pédiatrie est composé d'un cabinet du major, d'une salle de soins et de quatre salles d'hospitalisation. La salle de soins dispose des poubelles de pré-collecte et le cabinet du major d'un panier pour ordures ménagères. Ce service totalise 42 agents composés entre autres de Sages-Femmes et de Maïeuticiens d'État, d'infirmiers, de médecins

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gynécologues. Les déchets des salles d'hospitalisation sont surtout produits et collectés lors de chaque visite médicale. La table roulante de visite des médecins comporte une poubelle qui est constamment vidée par les stagiaires dans les récipients de collecte stationnés devant les salles et au moins une boîte de sécurité.

Il n'y a pas d'itinéraire prédéfini pour le transport des DBM, car toutes les poubelles ne sont pas vidées tous les jours. En effet, les récipients de collecte de déchets disposés au niveau des services administratifs ne comportent le plus souvent que des ordures ménagères et ne se remplissent pas vite ils sont donc vidés une fois tous les deux ou trois jours. Par contre, les poubelles de collecte stationnées devant les unités médicales sont vidées chaque matin par le préposé à l'incinérateur (cf. Carte 3, page 63).

L'hôpital du district de Bogodogo reçoit chaque année un nombre important de patients. Ces derniers viennent pour des examens (Radiographie, Échographie, examen de sang, examen de selles), pour des consultations ou pour des soins. Parmi tous les services de l'hôpital du district, le service des Urgences est le premier à recevoir plus de patients. C'est dans ce service que les ambulances amènent les blessés accidentels ou les malades graves qui ont été référés des CSPS, des centres médicaux ou des cabinets privés. Ce service reçoit également les patients qui viennent directement pour des consultations tout en accordant la priorité aux malades référés. Après les premières visites et les premiers soins, les malades sont transférés à la pédiatrie pour les enfants, au service d'hospitalisation chirurgicale pour les blessés ou médecine pour les malades. Les femmes enceintes sont transférées à la maternité qui constitue le second service en quantité de patients reçus. Le service de la maternité est constitué de la salle d'accouchement, de la Santé Maternelle et Infantile (SMI), du service Poste-opéré. C'est à la salle d'accouchement que se font les accouchements, les consultations prénatales (CPN) et les consultations gynécologiques. Les femmes enceintes qui ont des complications nécessitant des interventions chirurgicales sont soit transférées au bloc opératoire, soit référées au Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO). Le service postopératoire s'occupe des femmes qui ont eu des complications après un accouchement par césarienne. Les nouveau-nés qui sont atteints d'une quelconque maladie nécessitant un suivi médical, sont transférés à la pédiatrie. Les examens de sang, de selles et autres sont effectués au laboratoire et, les radiographies et échographies au service de l'imagerie médicale. Les différentes unités de soins sont munies de bancs où les patients s'assoient pendant les heures de service tandis que les accompagnants et les visiteurs occupent les hangars.

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Nous avons constaté lors de notre enquête que les déplacements des piétons dominent ceux des véhicules et des motocyclettes car l'accès de ces derniers à l'intérieur de l'hôpital était réservé soit au personnel, soit aux cas d'urgences. En ce qui concerne les véhicules, il s'agit principalement des ambulances de l'hôpital du district ou des autres formations sanitaires, ou encore des taxis qui viennent déposer les malades au niveau du service des urgences ou en hospitalisation chirurgicale/médecine. Les motocyclistes déposent certains malades au laboratoire, au service d'imagerie médicale ou en chirurgie. Les engins du personnel médical et la majorité de leurs véhicules sont garés au niveau du parking du personnel. Cependant, certains responsables de service déposent leur véhicule à côté de leurs cabinets (le centre de dépistage volontaire, la salle d'accouchement, les cabinets de consultation). Les piétons vont dans tous les services et ils empruntent toutes les pistes.

Dans l'ensemble, les mouvements des patients et des visiteurs au sein de l'hôpital se font selon des itinéraires différents d'un individu à l'autre. Malgré l'existence des couloirs à sol pavé ou terrassé, certains piétons, pour se rendre dans les différents services de l'hôpital, privilégient le chemin le plus court en temps mais avec un risque élevé de contact et d'exposition aux odeurs nauséabondes tandis que les automobilistes et les motocyclistes choisissent un chemin mieux praticable. Les piétons passent le plus souvent à proximité des poubelles autour desquelles sont entreposés certains déchets.

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20 0 20 40 m

Trajet des déchets

1er parcours

X( Incinérateur

s Poubelle de collecte

Limite de l'hôpital

2eme parcours

Trajet des boîtes de sécurité

Dépotoir

Parking

Kioque

Hangar

Bâtiment administratif

Unité de soins

3eme parcours

Toilette

Conteneur

Source: Fond de carte, Google Earth; données personnelles Réalisation : KABRE T. Décembre 2012

Dépôt

pharmaceutique

5H30

s

Administration

s

ORL

s

Guérite

Cardiologie

s

s

Salle de réunion

s

s

Caisse

s

Ophtalmologie

s

Dépôt répartiteur Maternité

Pharmacie

s

Imagerie médicale

s

Bloc opératoire

s s

s

Centre de dépistage

s

Laboratoire s

s

s

Kiosque

s

SMI

s

Post-opéré

s

s

s s

Cuisine

Médecine

s

4H00

s

Salle de consultation

s

s s

Centre jeunes

Buanderie

s

s s s s s

4H40

s

Entrepôt

Magasin Morgue

6H15

s

Pédiatrie

Dépôt sauvage

Incinérateur

N

(X(X (X

4H30

5H20

CARTE 3 : L'ITINERAIRE DE DBM AU SEIN DE L'HOPITAL DU DISTRICT DE BOGODOGO

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La matérialisation des itinéraires de collecte des déchets montre les efforts évidents des responsables de l'hôpital et de la société de collecte de maintenir un contact le plus limité possible entre individu et déchets (carte 3, page 64). En effet, les heures indiquent une collecte effectuée tôt le matin avant l'arrivée des patients et des visiteurs et permettant au personnel d'entamer une journée de travail avec des récipients de collecte vidés. Même si les itinéraires peuvent varier au cours de la semaine en raison d'une collecte moins régulière des déchets produits par les services administratifs (et par définition sans conséquences sanitaires), les déchets contenus dans les poubelles disposées dans les unités médicales sont vidées chaque matin.

La division du circuit de ramassage en trois passages est imposée par le matériel de transport des déchets : une brouette de faible capacité de rétention. Ce moyen peu conventionnel a conduit à définir des itinéraires qui semblent davantage imposés par la disposition des bâtiments que l'organisation fonctionnelle du site, ou le type de déchets produits. En effet, le tracé, matérialisé en vert sur la carte, collecte les déchets des salles de consultation, des services de chirurgie, de médecine, de pédiatrie, puis collecte le contenu des poubelles de la cuisine pour se diriger ensuite en maternité avant de rejoindre sa destination finale. Or, on l'imagine aisément, les déchets collectés ne sont pas de même nature mais, compte tenu de l'insuffisance des sacs-poubelles et du matériel de transport non approprié, tous les déchets sont mélangés lors du transport sauf ceux contenus dans les sacs-poubelle et les boîtes de sécurité. Il existe alors un risque évident de mélange de déchets, particulièrement lorsque les sacs plastiques ne sont pas disponibles au niveau des services. Par ailleurs, la qualité du moyen d'acheminement jusqu'au lieu d'incinération laisse supposer la possible perte de certains déchets au cours du transport en des lieux susceptibles de diffuser plus facilement les germes.

Enfin, la carte montre la destination finale des DBM : un tas de déchets sauvages, certes situé au fond de l'hôpital mais qui reste à ciel ouvert et peut donc favoriser la diffusion des germes de manière différente. Notons qu'à l'époque de notre enquête les incinérateurs De Montfort et SH20 n'étaient pas fonctionnels. L'incinérateur SH20 a été mis en marche en août dernier mais l'incinérateur De Montfort reste inutilisé. Cette situation illustre, un phénomène récurrent lorsque le matériel tombe en panne puisqu'il n'existe généralement aucune alternative pour évacuer les déchets en toute sécurité et éviter les contacts possibles

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entre les individus hôtes et les agents pathogènes contenus dans ces matières. Toutefois des efforts sont faits par le BAHCS pour que les déchets soient dans des sacs-poubelles.

4.4. Les suggestions

Nous n'entendons pas proposer un plan approprié pour la gestion des DBM à l'hôpital du district de Bogodogo mais, plutôt, donner quelques lignes directrices permettant la mise en place d'un système de gestion durable des DBM. Pour qu'un tel plan soit viable, il faut une forte motivation et une implication de l'ensemble des acteurs formels et informels. Pour assurer une meilleure gestion des DBM à l'hôpital du district de Bogodogo, les responsables de la gestion des déchets doivent collaborer avec la société d'entretien et de nettoyage.

· Le médecin chef de district

- prévoir le budget spécifique à la rubrique gestion des déchets.

- adapter les procédures du guide aux spécificités et contraintes de l'établissement ; - mettre à la disposition du personnel les moyens nécessaires (sacs et poubelles de

couleurs différentes recommandées, conteneurs, chariots...) ; - promouvoir la protection du personnel.

· Le responsable du BACHS

- assurer une supervision continue des opérations de gestion des déchets (comme prévu par le plan de gestion des déchets de l'établissement de soins, en collaboration avec le responsable de la supervision ;

- assurer la sensibilisation et la formation du personnel en matière de gestion des déchets et de protection contre les risques avec le responsable de la formation continue ;

- développer des relations tant verticales qu'horizontales et garder un contact étroit avec le personnel concerné par la gestion des déchets dans l'établissement ;

- déterminer les besoins de l'établissement en produits, moyens matériels et humains pour la gestion des déchets ;

- veiller à la protection du personnel et lui procurer les moyens de protection (gants, tenue, bottes, lunettes, etc) ;

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- tenir à jour les documents de gestion des déchets (fiche journalière de collecte de déchets, registre des conteneurs) ;

- préparer les bilans de l'activité et analyser les résultats des opérations de gestion de déchets ;

- déterminer l'importance du gisement des déchets en quantifiant les productions des différentes unités ;

- collaborer avec les autorités municipales pour les questions relatives à l'évacuation et l'enfouissement des déchets d'activités de soins à risque.

· Le major de chaque service

- participer à l'encadrement du personnel du service et veiller à leur bonne formation ;

- veiller à l'exécution des pratiques prévues dans le plan de gestion des déchets de l'établissement relatives à son service ;

- collaborer activement avec la personne responsable des déchets pour tous les problèmes liés à la gestion des déchets à risque dans le service.

- encadrer le personnel exerçant au service et l'initier à respecter les règles de gestion des différents types de déchets de soins ;

- s'assurer que le personnel soignant respecte les pratiques du tri et du conditionnement des déchets dans leurs postes de travail ;

- veiller à la dotation régulière de service en moyens matériels nécessaires pour la gestion des déchets (sacs, poubelles, conteneurs, ficelles, et) ;

- veiller à l'inscription du nom du service sur l'étiquette à mettre sur les sacs utilisés ; - contrôler le stockage intermédiaire des sacs remplis avant leur évacuation ;

- fermer et remettre au responsable de la collecte des déchets d'activités de soins les

conteneurs des piquants et tranchants une fois remplis aux 3/4 de leur volume ;

· Le personnel soignant

- vérifier avant toute activité la disponibilité en matériel nécessaire pour le tri, le conditionnement et la collecte des déchets de soins (poubelles, sacs, conteneurs) ;

- respecter le tri sélectif et le conditionnement correct des déchets ;

- s'assurer que les sacs sont remplis aux 3/4 sont convenablement fermés, portent des étiquettes avec le nom du service et stockés au dépôt intermédiaire.

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· Le personnel de collecte des déchets

- respecter les horaires de collecte des déchets dans les unités de production ;

- respecter les circuits d'évacuation établis ;

- remplir la fiche journalière de collecte et d'évacuation des déchets ;

- peser les déchets d'activités de soins évacués et porter le poids sur la fiche établie à cet effet ;

- veiller au remplacement des sacs remplis.

Au regard des contraintes suscitées, les personnes enquêtées ont exprimé leurs besoins en fonction des unités médicales ou de soins (voir tableau 3 ci-après).

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Tableau 3 : Les besoins des personnes enquêtées par unité de soins.

Unités de soins

Besoins

Radiologie

Fournir des poubelles à pédales en nombre suffisant

Maternité

Superviser le stock de matériel afin d'en assurer un approvisionnement régulier

Laboratoire

Former et recycler le personnel de soins Fournir des poubelles adaptées

Pharmacie

Fournir des poubelles en plastique en

nombre suffisant

Évacuer régulièrement les déchets

Médecine générale et Chirurgie générale

Fournir en quantité suffisante le matériel de protection et les poubelles

Entretenir régulièrement les installations
sanitaires

Buanderie

Réparation du château d'eau

Cuisine

Entretenir régulièrement les installations

sanitaires

Bloc opératoire

Superviser le stock de matériel et fixer un seuil d'alerte

Recycler le personnel de soins

Fournir des sacs plastiques

Urgences

Recycler le personnel dans le domaine de prévention des infections (PI)

Rendre fonctionnel tous les incinérateurs

Source : Enquête de terrain, septembre 2011.

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Conclusion partielle

L'analyse des données issues de l'enquête de terrain montre que le système de gestion des DBM appliqué à l'hôpital du district de Bogodogo est à l'étape embryonnaire. En effet, ce système de gestion est caractérisé par l'insuffisance du matériel et des équipements ; le manque de formation des acteurs qui y sont impliqués ; le manque de collaboration entre les responsables du service de l'hygiène hospitalière et la société d'entretien et de nettoyage. En outre, l'hôpital du district n'arrive pas à incinérer tous les DBM produits, malgré les trois incinérateurs dont il dispose. Cette situation est due à l'absence de personnel qualifié chargé de l'entretien des incinérateurs et au manque de sacs-poubelle pour le tri des DBM à la source. Ainsi, une grande partie des DBM est incinérée à l'air libre avec toutes les conséquences sanitaires que cela entraine.

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CONCLUSION GENERALE

Les déchets issus des activités de soins doivent faire l'objet, selon la loi, d'une gestion spécifique et rationnelle visant à éviter toute atteinte à la santé de l'homme et à l'environnement. C'est dans ce contexte que s'inscrit notre travail de recherche intitulé « La gestion des DBM dans l'hôpital du district de Bogodogo». Notre étude s'est fixée pour objectifs de décrire l'organisation du système de gestion des DBM à l`hôpital du district de Bogodogo, d'identifier les défaillances de ce système de gestion et enfin d'esquisser les risques sanitaires liés au mode de gestion actuel des DBM.

L'étude a révélé que la gestion des DBM au niveau de l'hôpital du district souffre dans son ensemble d'un certain nombre de contraintes humaines, matérielles, financières et organisationnelles.

Les contraintes humaines se traduisent par un manque de qualification des agents de collecte et une insuffisance de personnel de gestion des DBM. Elles se caractérisent également par une insuffisance de la formation du personnel médical et paramédical dans la filière de gestion des déchets, et une insuffisance en outils de protection du personnel : gants, bottes, blouses, vaccination préventive, suivi médical.

Les contraintes matérielles se traduisent par une insuffisance en matériel de conditionnement des déchets, de protection du personnel. Sur le plan financier, l'hôpital ne dispose pas de budget spécifique pour la gestion des déchets. Les fonds alloués à la gestion des DBM demeurent insuffisants.

Quant aux contraintes organisationnelles, elles se manifestent par l'absence d'un plan de gestion de déchets au niveau de l'hôpital conformément aux réglementations nationales et par le manque d'implication des responsables hospitaliers qui se traduit par une insuffisance de supervision, de suivi et d'évaluation, et une insuffisance de coordination entre l'hôpital et la société d'entretien et de nettoyage.

Toutes les contraintes suscitées aboutissent à un processus de gestion des DBM à l'hôpital du district de Bogodogo défaillant. Il demeure embryonnaire malgré les efforts du gouvernement dans la promotion de la santé publique et la protection de l'environnement.

Notre première hypothèse, qui stipule qu'il existe un système de gestion officiel des DBM et que sa mise en oeuvre n'est pas complète, est confirmée. En effet, d'une manière générale, le cadre politique a évolué car de nombreux documents stratégiques qui traitent plus ou moins des DBM sont apparus ; il s'agit du Guide de bonnes pratiques et de procédures en matière de

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gestion des DBM et assimilés publié en 2009 et revu en 2010, du document sur la promotion de l'hygiène hospitalière. Malheureusement, ces textes sont peu vulgarisés et le personnel médical ignore les règles de gestion des DBM.

Nous avons remarqué lors de notre étude qu'il n'existe pas de plan de gestion des DBM à l'échelle de l'hôpital de district précisant les différentes étapes et le rôle des différents acteurs intervenant dans la gestion des DBM. Le corollaire est que les objets piquants et coupants se retrouvent éparpillés dans certains endroits de l'hôpital et les déchets solides sont brûlés à ciel ouvert avec toutes les conséquences sanitaires que cela peut provoquer. En outre, le personnel de soins ignore son rôle dans la gestion des DBM ; pour lui c'est seulement le service d'entretien et de nettoyage qui est concerné. Ces constats confirment notre seconde hypothèse selon laquelle la défaillance principale est liée au manque d'implication du personnel et également notre troisième hypothèse qui stipule que le dysfonctionnement observé entraîne des possibilités de contact accru avec les déchets et constitue une source de risque sanitaire important. La gestion des DBM à l'hôpital du district de Bogodogo ne respecte pas les normes nationales.

L'amélioration de la gestion des DBM passe inévitablement par la levée de ces contraintes qui nécessite une implication des responsables à tous les niveaux et par la prise en compte de recommandations qui ont été formulées. Cela requiert également une coordination et une franche collaboration entre les responsables du Bureau d'Assainissement, d'Hygiène et de Communication en Santé (BAHCS) et la société de nettoyage afin de fournir suffisamment de poubelles, de sacs-poubelles, de matériel de protection, de boîtes de sécurité. Ensemble, ils doivent veiller à la formation du personnel de soins et de nettoyage sur les bonnes pratiques et les procédures en matière de gestion de DBM ; à la formation de plusieurs préposés à l'incinération qui pourront se relayer pour une incinération permanente et efficace des déchets. Il est également impératif d'aménager une fosse d'enfouissement des cendres et un lieu de stockage intermédiaire des DBM à l'intérieur de l'hôpital.

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ANNEXES

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L'HÔPITAL DU DISTRICT

ANNEXE I : QUESTIONNAIRE

A- Guide d'entretien adressé a la direction technique I/ Présentation de l'hôpital du district de Bogodogo 1-En quelle année le CMA a été construit ?

2-Quel est son statut ?

3-Quel est sa capacité d'accueil ?

4-Quelles sont les principales unités médicales qui la composent ?

5-Quel sont le nombre et les catégories des personnes qui y travaillent ?

6-Quelle sont ses principales fonctions ?

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L'HÔPITAL DU DISTRICT

II/Gestion des déchets

1-Existe-t-il un organe chargé de l'hygiène ?

a- Oui b-Non

2-Existe-t-il un service chargé de la gestion des DBM ?

a-Oui b-Non
3-Depuis quand existe t- il ?

4-Quelles sont les personnes qui la composent ?

5-Quels sont les moyens de travail ?

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6-Existe-t-il actuellement un plan de gestion des DBM ?

a-Oui b- Non

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L'HÔPITAL DU DISTRICT

B- Guide d'entretien adressé aux majors des différents services de soins

1. Service :

2. Nombre d'agents de santé :

3. Matériel de protection utilisé : 4-Nature des déchets générés : 5 -Nature des équipements de récupération :

-Nombre : 6-Principaux problèmes rencontrés dans la gestion des DBM :

7-Ya t-il souvent des accidents liés à la manipulation des DBM dans votre service ?

a- Oui b-Non
8-Si oui, quelles sont les mesures à prendre ?

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C- Questionnaire adressé au personnel de la société ETYF 1-Identification

a- Nom de la structure :

a- Nature du service :

b- champ d'activité :

c- Matériel de protection :

d- Matériel de travail utilisé :

2-Moyen de transport des déchets collectés :

a-Chariot b- Brouette c- Véhicule

3-Lieu de décharge des déchets :

4- Fréquence d'évacuation des déchets :

5- Mode de transport des déchets :

a-Séparément b- Mélangés

6- Produits de désinfection utilisés :

7- Etes-vous déjà tombé malade depuis que vous avez commencé le travail ?

a-Oui b- Non

8- Si oui de quelles maladies ?

9- Difficultés rencontrées :

10- Quelles solutions proposez-vous pour résoudre ces problèmes :

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QUESTIONNAIRE ADRESSE AU PERSONNEL DES SERVICES MEDICAUX A/ Gestion de déchets solides

I- Les déchets solides issus des services spéciaux

1-Service:
2-Caractéristiques des déchets produits :

3-Récipients de collecte :

-Nombre :

4-Temps de séjour des déchets dans le service : 5- Lieu de traitement des déchets :

a- dans le service b- hors du service
6-Matériel de protection utilisé :

7-Difficultés rencontrées :

8-Quelles solutions proposez-vous pour résoudre ces problèmes ?

II- Les déchets assimilables aux ordures ménagères

1-Service : 2-Récipients de collecte :

.

3-Type de traitement utilisé :

4-Mode d'élimination :

5-Difficultés rencontrées :

6-Quelles solutions proposez-vous pour résoudre ces problèmes :

.

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ANNEXE II : GUIDE D'OBSERVATION 1. Service :

a- Nombre de poubelles :

b- Couleur des poubelles :

c- Code des poubelles : 2-Le traitement des déchets

a. Désinfection Nature des déchets :
-Type de récipients de collecte : -Devenir des récipients de collecte :

-lieu de traitement :

b. Stérilisation Nature des déchets :
-Type de récipient de collecte : -Devenir de ces déchets : -Lieu de traitement :

c. Incinération Nature des déchets :
-Type de récipients de collecte : -Devenir de ces déchets :

d. Enfouissement Nature des déchets

:

-Type de récipient de collecte : -Devenir des récipients de collecte :

-Lieu d'enfouissement :
-État de la fosse :

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ANNEXE III : DONNEES COLLECTEES AU PRES DES DIFFERENTES UNITES MEDICALES

Description

Gants, cotons et compresses souillés ;

seringues ; flacons vides de solutés ; placentas

Récipients de pré-petites

collecte

bassines ; cartons et paniers couverts de sachets pastiques de couleur noir.

Récipients de Collecte

boites de sécurité, Fûts en plastique et/ou en fer

Matériel de protection

Blouses ; bottes ; bavettes ; bonnets ; tabliers ; gants ; matériel plombé pour la Radiologie.

Fréquence d'évacuation des déchets

Tous les jours entre 4h et 7h du matin

Type de traitement

Incinération, désinfection

Lieu d'élimination

Dépotoir, placentas remis aux familles

Difficultés

Manque, d'eau de javel, de matériel de

protection (gants, bavettes, bonnets, bottes,
lunettes), de savon liquide

Poubelles insuffisantes et inadaptées

Faible pression et Coupure momentanée d'eau

Solutions

Superviser le stock de boites de sécurité et du matériel de protection afin d'en assurer un approvisionnement régulier

Fournir de des poubelles à pédales en nombre suffisant

Former et recycler le personnel de soins

Réparer le château d'eau afin qu'il desserve tout l'hôpital

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ANNEXE IV : DONNEES COLLECTEES AU PRES DU SERVICE PRIVE D'ENTRETIEN

DES TOILETTES

Outils de travail

Raclettes ; seaux ; balais ; râteaux ; dabas ; serpillères ; tampon vert ; machette ; torchons ; chiffons ; pelles ; brosses

Matériel de protection

Bottes ; gants ; blouses ; cache-nez ou bavette

Matériel de stérilisation

Eau de javel ; savon liquide, savon poudre

Difficultés rencontrées

Manque de suivi, d'outils ; retard dans le vidage des regards ; refus des malades de payer les frais d'utilisation des toilettes, maladies (paludisme ; rhume ; diarrhée ; angine ; toux)

Solutions proposées

Sensibiliser les patients et les accompagnants sur les règles d'hygiène en occurrence l'utilisation des toilettes ; assurer l'approvisionnement continu des produits de désinfection

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ANNEXE V : REPARTITION DES PERSONNES ENQUETEES PAR SERVICE

Unités de soins

Personnes enquêtées

Bloc opératoire

23

Buanderie

02

Chirurgie générale

02

Cuisine

03

Laboratoire

06

Maternité

13

Médecine générale

06

Pédiatrie

09

Pharmacie

04

Radiologie

07

Service entretien- nettoyage

25

Urgences MPC

10

Total

110






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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand