Université Côte D'azur
UFR, Lettres, Arts et Sciences Humaines
M2 Digital Studies, Information et Communication (DISTIC) -
HMIDI2-180
Mémoire
POUR L'OBTENTION
DE MASTER 2 EN INFORMATION ET COMMUNICATION
Les Représentations Médiatiques des
Femmes Intersectionnelles Dans les Séries Netflix
Présentée et Soutenue par : Judy Meri
Sous la direction de :
Professeure Marie-Joseph Bertini, Université Côte
D'azur
1
TITRE :
Les Représentations Médiatiques des Femmes
Intersectionnelles Dans les Séries Netflix
Résumé :
Les femmes de couleur sont confrontées à une
fausse représentation dans les médias depuis que l'industrie du
cinéma a émergé. Cela a donné lieu à des
stéréotypes négatifs et à des catégories
concernant les femmes de couleur qui sont également intersectionnelles
dans le sens où elles font face aux multiples systèmes
d'oppression impliquant le sexisme, le racisme, le classisme et parfois
l'homophobie, la transphobie, le capacitisme, etc. Cette fausse
représentation a fait l'objet de recherches approfondies dans ce
mémoire en analysant trois séries différentes
d'années différentes, Friends datant de 1994, Orange Is the New
Black 2014 et Dear White People 2017. La recherche commence par les
catégories de stéréotypes dont Professeure Bertini parle
au sujet des stéréotypes des femmes dans les médias et
continue d'étudier les stéréotypes dont Henderson
étudie au sujet des femmes noires dans les médias. La recherche
conclut donc que même si les représentations des femmes noires
sont devenues plus réalistes dans les émissions de
télévision récentes, cependant, d'autres femmes de couleur
sont encore aux prises avec les stéréotypes négatifs tels
que les femmes arabes qui sont représentées en tant que victimes
et hyper conservatrices, les femmes asiatiques dans les séries
télévisées qui se cachent et sont dépeintes comme
(self-effacing) et luttaient contre l'identité d'Asiatiques, comme si
c'était un stigmate, les femmes latines étaient dépeintes
comme hyper-sexuelles et la liste continue...
Cette recherche va donc en profondeur pour analyser les
multiples stéréotypes que les femmes de couleur font face pour
conclure si les stéréotypes ont amélioré ou non et
elle additionne plus de catégories dans lesquelles les femmes de couleur
sont dépeintes comme dans les émissions de
télévision.
Mots-Clés :
Intersectionnalité, Séries Netflix,
Représentations médiatiques, études de genre
2
TITLE:
Media Representations of Intersectional Women in Netflix
Series
Abstract:
Women of color have faced misrepresentation in the media since
the film industry emerged. This has led to negative stereotypes and categories
about women of color who are also intersectional in the sense that they face
multiple systems of oppression involving sexism, racism, classism and sometimes
homophobia, transphobia, ableism, etc. This misrepresentation has been
thoroughly researched in this thesis by analyzing three different series from
different eras, Friends from 1994, Orange Is the New Black 2014 and Dear White
People 2017. The research begins with the categories of stereotypes that
Professor Bertini talks about regarding stereotypes of women in the media and
continues to study the stereotypes that Henderson researches about black women
in the media. The research therefore concludes that while the portrayals of
black women have become more realistic in recent TV shows, other women of color
however are still grappling with negative stereotypes such as Arab women who
are shown as victims and hyper-conservative, Asian women hiding and struggling
against the identity of Asians, as if it was a stigma, Latin women who are
portrayed as hyper-sexual, and the list goes on...
This research therefore goes in depth to analyze the multiple
stereotypes that women of color face to conclude whether or not these
stereotypes have improved and adds up more categories in which women of color
are depicted as in the television programs.
Keywords:
Intersectionality, Netflix series, media representations, gender
studies
3
SOMMAIRE
INTRODUCTION 5
PARTIE I : LE MOUVEMENT FEMINISTE
8
Chapitre 1 : Le genre : Biologie ou construction
sociale ? 9
1.1.1 Section 1 : Sexe vs Genre : Inné ou
acquis ? 9
1.1.2 Section 2 : Le genre comme une instruction
sociale 14
1.1.3 Section 3 : Femmes et hommes : attentes sociales
versus réalité 20
Chapitre 2 : Féminisme : Concept, Histoire, et
1ère Vague 25
1.2.1 Section 1 : La Domestication Et La
Révolte Des Femmes 25
1.2.2 Section 2 : Destruction De La « Femme
Parfaite » 29
1.2.3 Section 3 : Première Vague De
Féminisme Aux États-Unis 32
Chapitre 3 : Nouveau féminisme Et Gender
féminisme 37
1.3.1 Section 1 : Deuxième vague du
féminisme : 37
1.3.2 Section 2 : Troisième vague du
féminisme 42
1.3.3 Section 3 : l'intersectionnalité et Le
black feminisme 45
PARTIE II : LES REPRESENTATIONS MEDIATIQUES DES
FEMMES 50
Chapitre 1 : Les représentations
médiatiques des femmes dans les médias 51
2.1.1 Section 1 : Les catégories des femmes
dans les médias 51
2.1.2 Histoire des représentation des femmes
dans les médias 55
Chapitre 2 : les femmes de couleurs dans les
médias 65
2.2.1 Section 1 : Les représentations des femmes de
couleurs dans les médias, : histoire et
stéréotypes 65
2.2.3 Section 3 : Les représentations des
femmes de couleurs aujourd'hui 72
Chapitre 3 : Netflix series : 77
2.3.1 Section 1 : Netflix : Addiction au
binge-watching et l'américanisation du monde 77
2.3.2 Section 2 : Introduction à
l'intersectionnalité 82
2.3.3 Section 3 : Le woke-washing et les
sur-représentations anormales : 86
PARTIE III : L'INTERSECTIONNALITÉ DES FEMMES DE
COULEUR DANS LES SÉRIES NETFLIX,
MÉTHODOLOGIE ET ANALYSES DU CORPUS
90
Chapitre Un : Analyse, problématique et
résultats de l'étude 91
3.1.1 Section un : Le Choix Des Supports
91
3.1.2 Section deux : Analyse des séries
92
3.1.3 Section trois : Analyse Du Corpus 92
Chapitre Deux : TV NETFLIX analyses 94
Chapitre Trois : Analyses des séries
108
Chapitre Deux : Hypothèses et résultats
125
4
Bibliographie 129
Annexe: 138
5
INTRODUCTION
L'intersectionnalitéì est un concept
qui n'a pas étéì connu historiquement depuis
l'esclavage jusqu'àÌ ce que la professeure
Kimberlé Crenshaw l'ait conceptualisé. Ce concept sépare
systématiquement les femmes blanches des femmes de couleur et surtout,
dans le contexte américain. Les fausses déclarations et les
inégalités auxquelles les femmes de couleur sont
confrontées, et auxquelles elles sont encore confrontées
aujourd'hui, ont créé des stéréotypes
négatifs et, par conséquent, des comportements négatifs
à l'égard des femmes de couleur. Ce fossé
d'identitéì raciale a
émergéì en séparant complétement
les femmes noires et les femmes de couleurs du mouvement féministe qui
n'a concernéì que les femmes blanches des classes
moyennes et supérieures. Les femmes intersectionnelles de couleur ont
été aussi mal représentées et se sont
conformées à plusieurs stéréotypes lourds qui les
ont classées dans certaines catégories en fonction de leur
couleur pendant tant d'années et encore jusqu'à présent
dans les médias et aussi dans la société. Ces
stéréotypes ont affecté la société et le
regard porté sur les femmes intersectionnelles et ont créé
de graves discriminations lorsqu'il s'agit de donner aux femmes de couleur des
emplois, des salaires ou d'intégrer les femmes de couleur dans les
sociétés blanches. À partir du racisme, les femmes ont
toujours été et sont toujours discriminées dans de
nombreuses sociétés et sont ignorées dans la
société. Ce mémoire est lié à mon
mémoire de l'année dernière (Black Lives Matter :
l'intersectionnalité, une méthodologie analytique), a
montré que les femmes noires sont encore fortement
stéréotypées, tuées par la police et
laissées pour compte à la fois en noir et en blanc
sociétés.
Ce mémoire pose deux problématiques qui sont :
1. la représentation des femmes intersectionnelles
dans les séries télévisées a-t-elle changé
depuis les années 1990 ?
2. Les stéréotypes raciaux concernant les
femmes intersectionnelles sont-ils fortement présents dans les
séries ?
Ces problématiques sont suivis par deux
hypothèses qui seront par ailleurs soit confirmées soit
infirmées dans la recherche :
1. La représentation des femmes intersectionnelles a
été améliorée dans les séries Netflix depuis
les années 1990.
2. Les femmes intersectionnelles sont toujours
stéréotypées selon leurs races dans les séries
Netflix.
6
La première partie de ce mémoire abordera le
féminisme en profondeur, en partant de la différence entre le
sexe et le genre en appliquant différentes théories
d'études de genre et en comprenant le genre comme une construction
sociale comme un concept qui crée différentes
hégémonies qui conduisent les individus dans la
société à se comporter d'une certaine manière. Le
deuxième chapitre de la première partie discutera la
première vague de féminisme, comment elle a commencé et
les événements qui ont eu lieu pour changer les lois et
règlements qui limitaient la liberté des femmes de voter, de
vivre et de défendre leurs droits. Pour donner suite à ce
chapitre, la deuxième vague qui est aussi appelée le nouveau
féminisme, ou le féminisme de genre sera discutée et sera
suivie de la troisième vague dans le quatrième chapitre où
les personnes de couleur et les communautés LGTBQ+ ont été
incluses dans le mouvement féministe. Le cinquième chapitre sera
donc une analyse du concept d'intersectionnalité qui est un concept
inventé par le professeur Kimberlé Crenshaw et analysera le
féminisme noir et inclura également les femmes de couleur dans le
concept féministe.
La deuxième partie du mémoire porte sur les
représentations des femmes dans les médias, qui portera sur les
catégories qui ont été évoquées par la
professeure Marie-Joseph Bertini dans son article "Langage et pouvoir : la
femme dans les médias (1995-2002)" qui traite des différents
types de représentations des femmes dans les médias. Les cinq
images qui ont été évoquées dans l'article,
(l'égérie, la mère, la muse, la madone et, la pasionaria)
seront appliquées pour étudier comment ces catégories sont
représentées et comment elles impactent les femmes dans la
société. Le deuxième chapitre de la deuxième partie
du mémoire portera sur la façon dont les corps des femmes sont
objectivés et représentés dans les médias et avec
un accent particulier sur les corps des femmes blanches. Le troisième et
dernier chapitre de la deuxième partie abordera les
représentations des femmes de couleur dans les médias et
notamment dans Netflix à partir de son histoire au milieu des
années 1990 jusqu'à l'année 2021.
Le troisième et dernière partie se concentrera
sur la méthodologie et les résultats de la recherche qui utilise
trois méthodes différentes pour analyser. La première
méthode est axée sur l'analyse de chaque série, la prise
de notes et l'objectivité quant aux analyses des
stéréotypes implicites envers les femmes de couleur. La
deuxième méthode sera une analyse de contenu qui analysera
différents articles scientifiques et de revues écrits concernant
l'intersectionnalité dans les émissions Netflix
analysées.
7
La méthode principale pour la recherche c'est l'analyse
du contenu et des séries Netflix. Pour cela, quartes séries ont
étéì choisies depuis l'année 1994. Ces
séries ont étéì choisies selon les
périodes de production et diffusion.
1. Friends :1994-2004
2. Orange Is The New Black : 2013 - 2019
3. Dear White People : 2017-2019
La recherche focalisera sur les premières saisons de
ces séries pour que les périodes soient pertinentes. Cette
méthode a étéì choisie car elle est
essentielle à la recherche où les séries pourraient
être analysées objectivement et où les
stéréotypes et les catégories qui sont imposés aux
femmes intersectionnelles peuvent être identifiés. Chaque
série Netflix sera analysée de manière objective,
l'analyse se concentrera sur les personnages féminins intersectionnelles
qui jouent dans ces émissions de télévision et leurs
personnalités, leurs comportements et la façon dont les autres se
comportent avec eux seront analysés en plus de la façon dont le
script et la production veut représenter ces femmes.
8
PARTIE I : LE MOUVEMENT FEMINISTE
9
Chapitre 1 : Le genre : Biologie ou construction sociale
?
1.1.1 Section 1 : Sexe vs Genre : Inné ou acquis ?
Le genre est connu et défini comme une construction
sociale depuis de nombreuses années maintenant. Les petites filles et
les petits garçons deviennent leur genre en apprenant à se
comporter en fille ou en garçon et ces actions sont
déterminées par la société avant même la
naissance d'un enfant. Connaitre le sexe du bébé à
naître est un moment social important pour les parents du
bébé car ils détermineraient de quelle couleur peindre la
chambre du bébé, quels types de vêtements les acheter et
comment ils les traiteraient. Les parents ont des espoirs et des objectifs pour
le bébé à naître avant même sa naissance,
déterminant comment cet enfant agirait et avec qui s'associeraient-ils
dans la vie. Le genre est donc une construction sociale
déterminée en fonction du sexe biologique de la personne. Dans le
livre « Introduction aux Gender Studies, Manuel des études sur le
genre. » les auteurs évoquent les différentes
démarches des études sur le genre et les choix théoriques
: « 1. La première démarche des études sur le genre a
été de faire éclater les visions essentialistes de la
différence des sexes, qui consistent à attribuer des
caractéristiques immuables aux femmes et aux hommes en fonction, le plus
souvent, de leurs caractéristiques biologiques. La perspective
anti-essentialiste est au coeur de la démarche de Simone de Beauvoir,
quand elle écrit dans Le deuxième sexe, en 1949 : « On ne
nait pas femme : on le devient ». Il n'y a pas d'essence de la
féminité, mais un apprentissage tout au long de la vie des
comportements socialement attends d'une femme. Ainsi, les différences
systématiques entre femmes et hommes ne sont-elles pas le produit d'un
déterminisme biologique, mais bien d'une construction sociale. 2. La
deuxième démarche des études sur le genre a
été de prôner une approche relationnelle des sexes, car les
caractéristiques associées à chaque sexe sont socialement
construites dans une relation d'opposition (cf. encadré n° 1).
Dès lors, on ne peut étudier ce qui relève des femmes et
du féminin sans articuler l'analyse avec les hommes et le masculin.
Contrairement à ce qu'on pense souvent, les études sur le genre
s'intéressent don tout autant aux femmes et au féminin qu'aux
hommes et au masculin. 3. La troisième démarche consiste à
appréhender les relations sociales entre les sexes comme un rapport de
pouvoir. Les études sur le genre ne disent pas seulement que les deux
sexes sont socialement « différents », elles montrent
également que le rapport est hiérarchisé : dans la
quasi-totalité des sociétés connues, la distribution des
ressources (économiques, politiques) et des valorisations symboliques
tend à être inégale, avec des modalités et une
intensité variable. Ce phénomène est diversement
pensé et qualifié selon les courants 'études sur le genre.
Ainsi, les théoriciennes
10
féministes « matérialistes », comme
Christine Delphy, Colette Guillaumin ou Nicole- Claude Mathieu, mettent en
évidence 'exploitation du travail et du corps des femmes au sein d'un
système appelé « patriarcat ». A travers la notion de
« valence différentielle des sexes », 'anthropologue
Françoise Héritier montre que les valeurs associées au
féminin sont systématiquement déconsidérées
par rapport à celles qui sont associées au masculin, même
si les valeurs lies à l'un ou l'autre sexe peuvent varier selon les
sociétés*. Plus récemment, le terme de « domination
masculine » a été utilisé par Pierre Bourdieu pour
désigner les structures matérielles et symboliques de
l'infériorisation des femmes par rapport aux hommes. 4. La
quatrième idée au fondement de la démarche des
études sur le genre est de ne pas analyser les rapports de genre
indépendamment des autres rapports de pouvoir : Le genre est à
« l'intersection » c'autres rapport de pouvoir (cf. chapitre 6). Les
catégories de sexe ne sont pas homogènes, elles sont
traversées par de multiples tensions et clivages, par exemple selon la
classe sociale, la « race », l'âge, etc. Être blanc-he ou
noir-e, hétérosexuel-le ou homosexuelle, ouvrier/ère ou
cadre, ne conduit pas aux mêmes expériences dans le rapport de
genre. La notion de genre permet de rendre compte de ces quatre dimensions :
construction sociale, approche relationnelle, rapport de pouvoir,
intersectionnalité. Le genre peut ainsi être défini comme
un système de bicatégorisation hiérarchisé entre
les sexes (hommes/femmes) et entre les valeurs et représentations qui
leur sont associées (masculin/féminin) °, Ceci appelle une
précision terminologique importante : pour nous, le terme de genre
désigne un rapport social et un diviseur. Pour qualifier les positions
qu'il constitue (être une femme, être un homme), on parlera de
« sexes », et non de « genres ». Le genre tel qu'il est
pensé ici doit donc être rigoureusement distingué de son
sens grammatical (qui conduit à parler « des genres », au
pluriel : le genre féminin, le genre masculin). 1»
On peut donc voir à partir de ces démarches que
le genre est lié à quatre dimensions qui sont : la construction
sociale, l'approche relationnelle, le rapport de pouvoir, et
l'intersectionnalité. Le genre est donc le concept qui détermine
les masculinités et les féminités, qui limite les membres
de la société à ces deux identités et qui
crée une hiérarchie de pouvoir avec les hommes au sommet de la
hiérarchie créant un système patriarcal qui opprime les
femmes et limite la race et l'intersectionnel femmes du régime.
Le genre détermine les rôles sociaux qui sont
basés sur les rôles de genre et l'identité de genre des
deux sexes différents (femme/homme) et les comportements de ces sexes en
fonction de la
1 Bereni, Laure, Sébastien Chauvin, Alexandre
Jaunait, and Anne Revillard. Introduction aux études sur le
genre.-2e éd. revue et augm. BruxellesDe Boeck, 2012.
11
société dans laquelle ces individus vivent. Dans
certaines sociétés, les femmes ne sont toujours pas
autorisées à recevoir une éducation adéquate, elles
sont fortement stigmatisées et sont considérées comme
« impures » en raison des règles. De nombreuses femmes n'ont
pas leur indépendance financière ou sociale et sont
obligées d'agir « féminines » comme les hommes d'agir
« masculins », qui sont deux ensembles de comportements
opposés qui ne peuvent pas être combinés chez une seule
personne selon les normes sociales. Ces rôles de genre et ces
identités de genre sont une forme de construction sociale dans laquelle
les auteurs du livre l'expliquent comme suit : «Money et Ehrhardt
considèrent en outre qu'il faut distinguer le « rôle de genre
» (gender role) - qui désigne les comportements « publics
» d'une personne - et l'« identité de genre » (gender
identity) qui renvoie à l'expérience « privée »
que celle-ci a d'elle-même. Les travaux de Stoller comme ceux de Money et
Ehrhardt proposent ainsi une première définirons du genre comme
« rôle de sexe » ou « sexe social 2».
Le sexe biologique détermine donc le sexe social en
imposant des normes différentes que ces deux sexes doivent respecter
pour s'insérer dans la société et y être des
personnages fonctionnels. « Le sexe social est construit sur un mode
binaire. Cependant, le sexe biologique se présente comme un continuum,
avec, aux deux extrêmes, les « sexes biologiques » clairement
définis et, au milieu, une large gamme de situations
intermédiaires - des individus « intersexe ». De tels
individus remettent en cause nos certitudes sur la stabilité des
catégories « homme » et « femme ». Cet article trace
l'histoire des interventions médicales ayant pour but de corriger
l'anomalie de l'intersexe et de produire des êtres humains dont le corps
ne remet pas en cause la bipolarité du féminin et du masculin. Il
suit les débats sur les liens supposés entre
intersexualité et homosexualité puis expose la transition du
traitement de l'intersexualité à celui de la
transsexualité. Il étudie enfin le rôle des nouvelles
techniques de la médecine dans la séparation entre le « sexe
» et le « genre ». La possibilité de moduler les
paramètres du « sexe biologique » permet alors une
réflexion sur le « Sex social » comme variable
indépendante des structures biologiques. 3»
Le genre est donc construit par le concept de sexe, par la
biologie, par les organes génitaux et par les différences
biologiques que possèdent les hommes et les femmes. Depuis que les
femmes ont leurs règles, elles sont considérées comme
inférieures car elles vivent ce qui est socialement
considéré comme une « faiblesse » qui est
stigmatisée depuis des centaines
2 Bereni, Laure, Sébastien Chauvin, Alexandre
Jaunait, and Anne Revillard. Introduction aux études sur le
genre.-2e éd. revue et augm. BruxellesDe Boeck, 2012.
3 Löwy, I., & Rouch, H. (2003). La distinction entre
sexe et genre: une histoire entre biologie et culture (No. 34). Editions
L'Harmattan.
12
d'années, voire jusqu'à aujourd'hui dans
certains pays. Les saignements et la douleur que les femmes ressentent chaque
mois les font considérer comme « moins que » en ce qui
concerne leur hiérarchie avec les hommes. La grossesse peut
également contribuer à l'infériorité d'une femme
car elle est considérée comme l'empêchant de travailler et
elle diminue ses chances de gagner le même salaire qu'un homme et
d'être acceptée dans un poste lorsqu'elle postule par rapport aux
candidats masculins. Les hormones et l'anatomie déterminent comment les
femmes et les hommes doivent agir et réagir dans une
société donnée. Judith Lorber explique dans son livre :
« Les sociobiologistes ont soutenu que le fonctionnement inexorable des
gènes crée des comportements masculins et féminins
nettement différents (E. O. Wilson 1975, 1978). Les modèles de
recherche sociobiologique et biosociale et les interprétations des
données ont été largement critiqués comme une
preuve insuffisante que le sexe biologique seul produit un comportement
genré. En bref, "toute évaluation de l'héritabilité
des différences sexuelles dans le comportement est entravée
par... [un] problème d'interaction : les mâles et les femelles
entrent immédiatement dans des environnements différents en
raison de leur seul sexe anatomique" (McClintock 1979, 705). La preuve de
l'interaction entre la production hormonale et les situations sociales
suggère que la situation semble influencer les niveaux d'hormones autant
que les niveaux d'hormones influencent le comportement. Les corps physiques
sont toujours des corps sociaux : « Le corps, sans cesser d'être le
corps, est pris en main et transformé dans la pratique sociale »
(Connell 1987, 83). »
Lorber continue d'expliquer comment la mensuration, la
ménopause et la grossesse affectent la façon dont les femmes sont
considérées comme inférieures aux hommes et comment cette
infériorité peut aller jusqu'à considérer la nature
biologique du corps de la femme comme un syndrome ou une maladie qui
entraîne de nombreuses inégalités sociétales dans le
lieu de travail ou dans l'environnement social. « Un autre exemple de
discrimination à l'encontre des femmes sur la base de leur physiologie
est l'utilisation de la menstruation pour remettre en cause les
capacités intellectuelles et physiques des femmes. Puisque ce sont les
femmes, un groupe subordonné, qui ont leurs règles, la
menstruation a été utilisée comme une justification
omniprésente de leur subordination (Delaney, Lupton et Toth 1977). Les
notions de pollution ont été remplacées en Europe et en
Amérique au XIXe siècle par des études scientifiques sur
les effets néfastes de l'enseignement supérieur sur la
capacité des femmes à avoir leurs règles (Bullough et
Voght 1973 ; Vertinsky 1990, 39-68). La tension prémenstruelle est un
autre phénomène prétendument biologique qui mine le statut
social des femmes (Rittenhouse 1991). Elle a été décrite
et attribuée à des causes hormonales il y a soixante ans ;
depuis, la plupart des recherches ont suivi le modèle biomédical,
le définissant comme un syndrome, avec une
13
cause, une pathologie localisée chez l'individu. Les
critiques ont noté qu'il existe une confusion quant à ce qu'il
est quand il se produit, s'il s'agit d'un syndrome unique et quels sont ses
effets. Beaucoup de femmes et d'hommes connaissent des sautes d'humeur selon le
jour de la semaine ; chez les femmes, ceux-ci peuvent modifier ou intensifier
les sautes d'humeur du cycle menstruel (Hoffmann 1982 ; Rossi et Rossi 1977).
Mary Brown Parlee (1982b) a constaté que les femmes individuelles
étaient moins susceptibles d'attribuer les sautes d'humeur
psychologiques aux cycles menstruels qu'à d'autres causes, telles que
les réactions aux difficultés au travail ou à la maison ;
lorsque les données ont été regroupées, cependant,
l'influence des cycles menstruels a été amplifiée parce
que les autres modèles étaient idiosyncratiques. Les
auto-rapports quotidiens donnaient « une image de ce qu'on pourrait
appeler le "syndrome d'exaltation prémenstruelle" qui est à
l'opposé de celui, négatif, incarné dans le
stéréotype de la tension prémenstruelle » (Parlee
1982b, 130). Des rapports rétrospectifs de ces mêmes femmes
décrivaient leurs sentiments en termes stéréotypés.
Une femme médecin a commenté sardoniquement que peut-être
les effets de ce qui est défini comme le syndrome prémenstruel -
la colère et l'irritabilité - ressortent parce que ce
comportement contraste avec trois semaines de sociabilité
agréable (Guinan 1988). Emily Martin (1987) suggère que d'un
point de vue féministe, la tension prémenstruelle peut être
positive - non seulement une libération de la colère
habituellement réprimée face aux réprimandes quotidiennes
auxquelles les femmes sont soumises, mais un autre type de conscience, de
concentration et de créativité : " La perte de capacité de
concentration signifie-t-elle une plus grande capacité à
s'associer librement ? Une perte de contrôle musculaire, un gain de
capacité à se détendre ? Une efficacité
réduite, une attention accrue à un plus petit nombre de
tâches ? ».
La ménopause, elle aussi, a été
définie comme une maladie, et les facteurs sociaux sont ignorés.
La culture occidentale impose une connotation négative de la distance,
un sentiment que le corps et l'esprit sont séparés, sur
l'expérience des femmes en matière de menstruation, de
ménopause, de grossesse et d'accouchement. Les femmes occidentales n'ont
aucune chance de contempler leur corps comme situé dans le temps et dans
l'espace et comme le leur, la façon dont les hommes de notre culture
vivent les érections et les orgasmes comme des extensions
d'eux-mêmes. Ce que les femmes peuvent ignorer comme un
événement routinier et tolérable devient un syndrome, une
pathologie, une « maladie », lorsqu'il est ainsi
étiqueté par la profession médicale (Dodd 1989 ; Fisher
1986). Bien qu'il y ait certainement des femmes qui pourraient
bénéficier d'une amélioration médicale des
conditions invalidantes prémenstruelles, menstruelles et
ménopausiques, elles ne sont pas nécessairement la
majorité (Yankauskas 1990). Néanmoins, on dit que toutes les
femmes souffrent (et font souffrir les autres à leur tour)
14
des « horreurs » de « telle période du
mois » ou « telle période de la vie ». Dans notre
société, ces syndromes dénigrent les femmes en tant que
groupe et justifier leur statut social inférieur à l'humain.
Comme les femmes adultes connaîtront l'une ou l'autre de ces conditions
physiologiques tout au long de leur vie, dans la mesure où les femmes
sont définies par leur biologie, elles sont toutes "malades" la plupart
du temps.4»
1.1.2 Section 2 : Le genre comme une instruction sociale
Le genre a été reconnu et défini comme
une construction sociale liée à sa relation au pouvoir et
à la hiérarchie qui existe entre les hommes et les femmes, les
femmes étant socialement inférieures aux hommes et
considérées comme plus faibles dans de nombreux aspects
sociétaux dans leur article, « Dynamiques du genre (introduction)
», Anne Revillard, Laure de Verdalle, les chercheuses définissent
et expliquent le genre comme une construction sociale, elles écrivent :
«Défini au niveau le plus général, le genre est la
construction sociale de la différence des sexes. Ici, l'emploi d'un
terme spécifique, distinct de « sexe », permet de souligner le
caractère social des comportements et des significations associés
à la différence des sexes, voire de cette différence
elle-même (Laqueur, 1992). Ainsi, le refus du naturalisme est au
fondement du concept de genre, et lui donne tout son sens sociologique. Mais il
importe de préciser plus avant ce que l'on entend par construction
sociale. Cette construction sociale a d'abord une dimension matérielle :
elle s'incarne dans des comportements, des statuts différenciés
selon le sexe, et une distribution inégale des ressources et des espaces
sociaux entre hommes et femmes. Tous les travaux qui étudient la place
respective des hommes et des femmes dans la société (dans les
professions, la famille, en politique, etc.) relèvent de cette
première dimension. Par ailleurs, cette construction sociale a une
dimension symbolique : le genre renvoie aux significations et aux valeurs
socialement rattachées au masculin et au féminin (Bourdieu, 1998
; Héritier, 1996). Ces significations participent de l'organisation de
la vie sociale. Dans cette optique, le genre constitue bien un principe
structurant d'organisation de la société (Hess et Ferree, 1987),
indépendamment même de la question de la place des femmes et des
hommes. Enfin, le genre, en tant que rapport social construit sur la
différence, est intrinsèquement un rapport de pouvoir. Celui-ci
peut être décliné analytiquement en termes de
hiérarchie et en termes de norme. Il existe d'une part un rapport de
pouvoir inégalitaire entre
4 Lorber, Judith. Paradoxes of Gender.
Paradoxes of Gender. Yale University Press, 2008.
15
hommes et femmes, et une supériorité sociale des
significations et valeurs associées au masculin sur celles
associées au féminin.5»
Judith Lorber, l'une des nombreuses théoriciennes
importantes du genre, explique le genre en tant que tel : « Le genre est
si omniprésent que dans notre société, nous supposons
qu'il est inscrit dans nos gènes. La plupart des gens ont du mal
à croire que le genre est constamment créé et
recréé à partir de l'interaction humaine, de la vie
sociale, et qu'il est la texture et l'ordre de cette vie sociale. Pourtant, le
genre, comme la culture, est une production humaine qui dépend du fait
que chacun « fasse constamment du genre » (West et Zimmerman 1987).
Et tout le monde « fait du genre » sans y penser. Aujourd'hui, dans
le métro, j'ai vu un homme bien habillé avec un enfant d'un an
dans une poussette. Hier, dans un bus, j'ai vu un homme avec un tout petit
bébé dans un porte-bébé sur la poitrine. Voir des
hommes s'occuper de jeunes enfants en public est de plus en plus courant, du
moins à New York. Mais les deux hommes étaient de toute
évidence observés et souriaient d'un air approbateur. Tout le
monde faisait du genre, les hommes qui changeaient le rôle des
pères et les autres passagers, qui les applaudissaient en silence. Mais
il y avait plus de sexospécificité que probablement moins de gens
remarquaient. Le bébé portait un bonnet blanc au crochet et des
vêtements blancs. Impossible de dire si c'était un garçon
ou une fille. L'enfant dans la poussette portait un t-shirt bleu foncé
et un pantalon imprimé foncé. Alors qu'ils commençaient
à descendre du train, le père a mis une casquette de baseball
yankee sur la tête de l'enfant. Ah, un garçon, pensai-je. Puis
j'ai remarqué la lueur de minuscules boucles d'oreilles dans les
oreilles de l'enfant, et à mesure qu'elles descendaient, j'ai vu les
petites baskets à fleurs et les chaussettes à dentelles. Pas un
garçon après tout. Genre fait. Pour l'individu, la construction
du genre commence par l'affectation à une catégorie de sexe sur
la base de l'apparence des organes génitaux à la naissance.
Ensuite, les bébés sont habillés ou ornés d'une
manière qui affiche la catégorie parce que les parents ne veulent
pas qu'on leur demande constamment si leur bébé est une fille ou
un garçon. Une catégorie de sexe devient un statut de genre par
le nom, l'habillement et l'utilisation d'autres marqueurs de genre. Une fois
que le sexe d'un enfant est évident, les autres traitent les personnes
d'un sexe différemment de celles de l'autre, et les enfants
réagissent au traitement différent en se sentant
différents et en se comportant différemment. Dès qu'ils
peuvent parler, ils commencent à se désigner comme membres de
leur genre. Le sexe n'entre pas en jeu avant la puberté, mais à
ce moment-là, les sentiments, les désirs et les pratiques sexuels
ont été façonnés par des normes
5 Revillard, A. & de Verdalle, L. (2006).
Dynamiques du genre: (introduction). Terrains & travaux, 10,
317.
https://doi.org/10.3917/tt.010.0003
16
et des attentes sexospécifiques. Des adolescents et des
adolescentes s'approchent et s'évitent dans une danse d'accouplement
minutieusement scénarisée et genrées. La
parentalité est sexospécifique, avec des attentes
différentes pour les mères et pour les pères, et des
personnes de sexes différents travaillent à différents
types d'emplois. Le travail que font les adultes en tant que mères et
pères et en tant que travailleurs de bas niveau et patrons de haut
niveau, façonne les expériences de vie des femmes et des hommes,
et ces expériences produisent des sentiments, une conscience, des
relations, des compétences différents - des manières
d'être que nous appelons féminin ou masculin. 3 Tous ces processus
constituent la construction sociale du genre. Nous devons examiner non
seulement la façon dont les individus vivent le genre, mais aussi le
genre en tant qu'institution sociale. En tant qu'institution sociale, le genre
est l'un des principaux moyens par lesquels les êtres humains organisent
leur vie. La société humaine dépend d'une division
prévisible du travail, d'une allocation désignée de biens
rares, d'une responsabilité assignée pour les enfants et les
autres qui ne peuvent pas s'occuper d'eux-mêmes, de valeurs communes et
de leur transmission systématique aux nouveaux membres, d'un leadership
légitime, de la musique, de l'art, des histoires, des jeux, et autres
productions symboliques. Une façon de choisir les gens pour les
différentes tâches de la société est sur la base de
leurs talents, de leurs motivations et de leurs compétences -- leurs
réalisations démontrées. L'autre façon est sur la
base du sexe, de la race, de l'ethnicité - l'appartenance
attribuée à une catégorie de personnes. Bien que les
sociétés varient dans la mesure où elles utilisent l'un ou
l'autre de ces modes d'affectation des personnes au travail et à
l'exercice d'autres responsabilités, chaque société
utilise des catégories de sexe et d'âge. Chaque
société classe les gens en « filles et garçons
», « filles et garçons prêts à se marier »
et « femmes et hommes pleinement adultes », construit des similitudes
entre eux et des différences entre eux, et leur attribue des rôles
et des responsabilités différents. Les caractéristiques de
la personnalité, les sentiments, les motivations et les ambitions
découlent de ces différentes expériences de vie, de sorte
que les membres de ces différents groupes deviennent différents
types de personnes. Le processus de création de genre et ses
résultats sont légitimés par la religion, la loi, la
science et l'ensemble des valeurs de la société. Les valeurs de
la société occidentale légitiment le genre en
prétendant que tout vient de la physiologie - les différences
procréatrices féminines et masculines. Mais le genre et le sexe
ne sont pas équivalents, et le genre en tant que construction sociale ne
découle pas automatiquement des organes génitaux et
reproducteurs, les principales différences physiologiques des femmes et
des hommes. Dans la construction des statuts sociaux attribués, les
différences physiologiques telles que le sexe, le stade de
développement, la couleur de la peau et la taille sont des marqueurs
grossiers. Ils
17
ne sont pas la source des statuts sociaux de genre,
d'âge et de race. Les statuts sociaux sont soigneusement construits
à travers des processus prescrits d'enseignement, d'apprentissage,
d'émulation et d'application. Quelle que soit la contribution des
gènes, des hormones et de l'évolution biologique aux institutions
sociales humaines, elle est matériellement et qualitativement
transformée par les pratiques
sociales.6»
Le genre a donc été
hégémonisé dans l'histoire humaine depuis que nous
existons. Les femmes ont été considérées comme des
machines reproductrices et des soignantes tout en les déshumanisant et
en les aliénant de la « société masculine ». Les
femmes ont fait l'objet de la domination et de l'idéologie des hommes
depuis l'existence des humains. Des nouveau-nés de sexe féminin
ont été enterrés vivants, des adolescentes ont
été victimes de viols, de violences et d'humiliations masculines,
des femmes ont été accusées de sorcellerie lorsqu'elles
ont commencé à gagner leur indépendance financière
vis-à-vis des hommes de la société et ont
été domestiquées en tant que femmes au foyer, soignantes
et mères dont la seule travail et l'objectif est de reproduire et de
prendre soin des enfants et de respecter le rôle de genre que la
société leur a imposé. L'historienne américaine
Mary R. Beard écrit dans son article « Le rôle de la femme
dans la société » : « À travers les âges
d'attention au phénomène de la femme, elle a été
diversement représentée, comme mystérieuse une idée
probablement dérivée du long mystère concernant la
création de la vie humaine ; une favorite des dieux qui l'ont
accouchée et lui ont appris à inventer les arts industriels et
à faire pousser des récoltes là où les
récoltes n'avaient pas poussé avant les arts de vivre ; un
intercédant auprès d'êtres surhumains, même une
déesse elle-même, par des appels auxquels les mortels pourraient
obtenir protection, miséricorde, justice ou vengeance une source d'aide
pour supporter les luttes dans la «bobine mortelle» ou la diversion
des routines de la « cage d'écureuil ». " La femme a
été dépeinte comme une créature entièrement
dominée par l'amour maternel : supérieure par sa fonction
maternelle au mâle erratique, errant et lubrique, son inférieure
par sa servitude à cette fonction ; le sexe plus conservateur et moins
progressiste ; un démon qui a introduit le mal dans le monde des hommes
bons. Les inciter à l'aimer ; sujet de l'homme et esclave passif
après qu'il l'a « domptée » ; directe dans ses
méthodes ; en direct dans ses méthodes une intrigante ;
complètement sous la tutelle de la mentalité supérieure
des hommes ; inspirante en influence en raison de son intelligence intuitive ;
son propre pire ennemi ; une force énergisante ; une force
énervante ; égoïste ; coopérative ; destructeur ;
Créatif ; l'espoir et le gardien de la civilisation. Bref, la femme a
été toutes sortes d'êtres dans les esprits conscients
d'esprit. Elle a été utilisée pour
6 Lorber, Judith. Paradoxes of Gender.
Paradoxes of Gender. Yale University Press, 2008. P:13-17
18
expliquer le bien et le mal dans le monde ; de misère
et de bonheur ; d'inertie, ou comportement traditionnel ; d'idéalisme et
d'amélioration sociale ; de tyrannie et de sensibilité aux
valeurs humaines. Avec le thème de la femme, on peut apparemment trouver
plus de satisfaction à faire des généralisations radicales
sur le mode de vie qu'avec n'importe quel autre roman de
l'esprit.7»
Avec ces rôles qui ont été imposés
aux femmes depuis le début de l'histoire jusqu'à aujourd'hui dans
de nombreuses sociétés de notre époque, les femmes ont
été réduites au silence face aux abus, à la
violence et ont été soumises au contrôle et à la
domination des hommes dans la société pour décider de
l'avenir de leurs épouses, filles et soeurs. Le genre est une
institution sociale qui a fabriqué la façon dont les deux genres
imposés, hommes et femmes, devraient se comporter et agir. Ces
institutions sociales ont imposé différentes
hégémonies sur la façon dont ces deux sexes devraient se
comporter et quels intérêts ils devraient pratiquer. On pense par
exemple généralement que les hommes préfèrent la
couleur bleue au rose tandis que les femmes préfèrent les
couleurs « plus féminines » comme le rose. Ces couleurs ont
été imposées depuis la naissance de l'enfant avec des
bébés garçons habillés en bleu, leur chambre
étant bleue et même les "fêtes de gender Reveal" qui sont
populaires en Amérique du Nord ou on dévoile le sexe de l'enfant
à naître avec des couleurs à thème bleu ou rose. Le
genre est donc considéré comme une institution sociale qui a
été construite par les humains au fil des ans. Patricia Yancey
Martin La professeure Patricia Yancey Martin, sociologue américaine et
professeure émérite de sociologie Daisy Parker Flory à la
Florida State University, écrit sur le genre et institutions sociales
dans son article « Gender as Social Institution » en tant que tel :
« Qu'est-ce qui fait d'une chose une institution sociale ? Sans
conceptualisation ou critères explicites, il est difficile de dire. "La
seule idée commune à tous les usages du terme institution est
celle d'une sorte d'établissement de permanence relative d'un type
nettement social", selon Hughes. Presque toutes les conceptions
dépeignent les institutions comme contrôlant, obligeant ou
inhibant, bien que certaines notent également leurs effets facilitateurs
et responsabilisant (voir Berger & Luckmann 1966, Giddens 1984 et March
& Olsen 1989 sur ce point). Au milieu du XXe siècle, de nombreux
sociologues assimilaient les institutions sociales à des idées,
des normes, des valeurs ou des croyances sans prêter attention aux
processus ou aux pratiques. Cette définition étroite et statique
est contestée depuis un certain temps par les chercheurs qui
7 Moen, Phyllis, Donna Dempster-McClain, et Robin M. Williams.
« Social Integration and Longevity: An Event History Analysis of Women's
Roles and Resilience ». American Sociological Review 54,
no 4 (1989): 635-47.
https://doi.org/10.2307/2095884.
19
affirment la centralité des pratiques dans la
constitution des institutions sociales (Giddens 1984;Schatzki,Knorr-Cetina
& Von Savigny 2001).
La professeure Martin insiste ainsi sur l'importance de
comprendre que le genre est bien une institution sociale qui s'entremêle
avec d'autres institutions sociales telles que la religion, la politique, la
famille, le travail, l'économie, l'école, etc. Ce faisant, les
inégalités concernant le genre en tant qu'institution sociale
devenir plus visible avec ses relations avec les autres institutions sociales.
« Aucune institution n'est totalement séparée des autres ;
chaque lien avec les autres, souvent de manière extensive (Roscigno
2000). Par exemple, le genre et la sexualité sont étroitement
liés - tout comme le sont le genre et la famille, le genre et le
travail/l'économie, le genre et la religion - mais il en va de
même pour la famille et là politique/l'État, la famille et
l'économie, l'économie et là politique/l'État, et
l'éducation. Et la politique/l'État, et ainsi de suite (Acker
1992). Supposer qu'une institution est séparée des autres
produira une compréhension erronée (Nisbet 1953). L'État
a, par exemple, codifié de nombreux aspects du genre dans des lois ou
des règlements. Par exemple, il faut un certificat de naissance et un
permis de conduire pour indiquer le sexe d'une personne. Il a interdit le droit
de vote des femmes aux élections nationales jusqu'au 19e amendement
à la Constitution américaine. Il a donné aux employeurs le
droit de payer moins les femmes, offrant un salaire inégal pour un
travail égal, jusqu'à ce que la loi nationale sur
l'égalité de rémunération soit promulguée en
1963. Les lois reflètent et créent à la fois
l'inégalité entre les sexes lorsqu'elles confèrent
l'autorité de l'État aux pratiques des institutions de genre en
affectant les femmes à un statut inférieur de citoyens et de
travailleurs. Ces dernières années, sous l'impulsion de la
mobilisation du mouvement des femmes, l'État a agi pour renforcer les
droits et les opportunités des femmes (Ferree & Hess 2000).
Conceptualiser le genre comme une institution sociale est nécessaire
pour rendre explicites les origines et la perpétuation du genre. Cela
augmente la prise de conscience de la socialité du genre et de sa
susceptibilité à l'action humaine et a pour effet de saper les
présomptions populaires selon lesquelles le genre est en quelque sorte
« naturel », biologique et essentiel (Lorber 1994). Alors que les
institutions "traditionnelles" comme la famille, l'économie et la
politique sont acceptées comme "nettement sociales" dans le
caractère (Hughes [1936] 1971), le sexe ne l'est pas. Le genre est
réduit par de nombreux universitaires et par la culture populaire
à la biologie - gènes, hormones, morphologie - et à la
psychologie d'une manière qui nie sa socialité et sa
susceptibilité à la construction sociale. L'organisation sociale
implique le pouvoir parce qu'elle produit des différences qui allouent
différemment les ressources, les privilèges et les
opportunités (Balzer 2003 ; Lukes 1974). La structuration des
comportements par des pratiques récursives privilégie certaines
pratiques par rapport à d'autres,
20
certains praticiens par rapport à d'autres. Une
conception du genre en tant qu'institution requiert une attention au pouvoir
(Acker 1992). Ignorer le pouvoir, c'est ne pas comprendre le comment et le
pourquoi des « structures d'inégalité et d'exploitation
» (Collins 1998 : 150). Des intérêts concurrents existent.
Reconnaître les « complexités au sein de groupes
historiquement construits ainsi que celles qui caractérisent les
relations entre ces groupes » (Collins 1998 : 152-54) nous aide à
découvrir comment le sexe, la race/l'ethnicité, la classe, la
sexualité et d'autres « axes de différence »
reflètent le pouvoir, seuls et en combinaison. Le genre est le produit
de personnes qui occupent des postes différents et ont des
identités et des intérêts contradictoires. Les conflits,
les incohérences et les changements sont donc endémiques à
l'institution du genre comme aux autres. Le féminisme de deuxième
vague - une dynamique d'institution de genre depuis la fin des années
1960 - a remis en question ou « déstabilisé » la
façon dont le genre est pratiqué dans d'autres institutions - le
système juridique, le système éducatif, le mariage/la
maison/la famille, le lieu de travail, la classe sociale,
l'hétérosexualité, les militaires. Le genre s'est «
heurté » à ces institutions, provoquant des conflits et
poussant les femmes à changer (Nisbet 1953). Considérer le genre
comme une institution sociale montre comment le changement est à la fois
résisté et accompli au fil du temps.8»
1.1.3 Section 3 : Femmes et hommes : attentes sociales
versus réalité
Bien que les hommes et les femmes soient
considérés comme « différents » et subissent un
lavage de cerveau pour penser qu'un sexe vient de Mars tandis que l'autre vient
de Vénus, en réalité, il n'y a pas beaucoup de
différences attribuées entre les hommes et les femmes car nous
avons été obligés de croire qu'il y en a. Judith Lorber
écrit : « Il est difficile de voir comment le genre est construit
parce que nous tenons pour acquis que tout est biologie, ou hormones, ou nature
humaine. Les différences entre les femmes et les hommes semblent aller
de soi et nous pensons qu'elles se produiraient quoi que fasse la
société. Mais en réalité, les femelles et les
mâles humains sont physiologiquement plus similaires en apparence que les
deux sexes de nombreuses espèces d'animaux et sont plus semblables que
différents dans les traits et le comportement (C. F. Epstein 1988). Sans
l'utilisation délibérée de vêtements, de coiffures,
de bijoux et de cosmétiques sexospécifiques, les femmes et les
hommes se ressembleraient beaucoup plus. Même les sociétés
qui ne couvrent pas les seins des femmes ont des vêtements, des
scarifications, des bijoux et des coiffures qui identifient le
genre.9»
8 Martin, Patricia Yancey. « Gender As Social Institution*
». Social Forces 82, no 4 (1 juin 2004): 1249-73.
https://doi.org/10.1353/sof.2004.0081.
21
Les enfants sont contraints à des normes de genre
dès les premières étapes de leur vie et même avant
leur naissance. Ces normes de genre définissent comment les enfants
s'habilleront, qui deviendront-ils, avec qui se marieront-ils et comment se
comporteront-ils. Les sexes biologiques des individus définissent leur
genre qui en retour définit leur comportement masculin ou
féminin. Les enfants naissent sans sexe spécifique, mais ils
deviennent des femmes ou des hommes à mesure qu'ils grandissent et
qu'ils se conforment aux normes de genre et aux rôles de genre que la
société leur impose. Judith Lorber explique : « Bien que les
combinaisons possibles des organes génitaux, des formes corporelles, des
vêtements, des manières, de la sexualité et des rôles
puissent produire des variétés infinies chez les êtres
humains, l'institution sociale du genre dépend de la production et du
maintien d'un nombre limité de statuts de genre et de rendre les membres
de ces statuts similaires les uns aux autres. Les individus naissent
sexués mais non genrés, et il faut leur apprendre à
être masculins ou féminins. 15 Comme le disait Simone de Beauvoir
: « On ne naît pas, mais on devient femme... ; c'est la civilisation
tout entière qui produit cette créature... qu'on dit
féminine. (1952, 267).
Les enfants apprennent à marcher, à parler et
à faire des gestes comme leur groupe social dit que les filles et les
garçons devraient le faire. Ray Birdwhistell, dans son analyse du
mouvement du corps en tant que communication humaine, appelle ces signes de
genre appris des caractéristiques sexuelles tertiaires et soutient
qu'ils sont nécessaires pour distinguer les genres parce que les humains
sont une espèce faiblement dimorphique - leurs seuls marqueurs sexuels
sont les organes génitaux (1970, 39-46).). Le vêtement,
paradoxalement, cache souvent le sexe mais affiche le genre. Dans la petite
enfance, les humains développent des structures de personnalité
sexuées et des orientations sexuelles à travers leurs
interactions avec des parents du même sexe et du sexe opposé. En
tant qu'adolescents, ils conduisent leur comportement sexuel selon des
scénarios genrés. Les écoles, les parents, les pairs et
les médias guident les jeunes vers des rôles professionnels et
familiaux sexospécifiques. En tant qu'adultes, ils acquièrent un
statut social genré dans le système de stratification de leur
société. Le genre est ainsi à la fois attribué et
réalisé (West et Zimmerman 1987).10»
Les attentes sociales imposées aux genres affectent
donc la façon dont les hommes et les femmes sont perçus et
affectent également leurs salaires et les postes qui leur sont
proposés dans une entreprise. Dans l'article "Mindful and Masculine :
Freeing Women Leaders From the Constraints of Gender Roles", les chercheurs
écrivent sur la façon dont les rôles de genre affectent les
postes de direction et comment les hommes sont perçus comme de
"meilleurs
10 Lorber, Judith. Paradoxes of Gender.
Paradoxes of Gender. Yale University Press, 2008.
22
managers" car un leader décrit les traits masculins
tels qu'imaginés par l'entreprise ainsi que par des étudiants
masculins. Les auteurs écrivent : « Le stéréotype de
genre selon lequel les femmes sont chaleureuses, nourricières et
attentionnées et le stéréotype correspondant selon lequel
les hommes sont froids, compétitifs et autoritaires peuvent avoir
contribué à une perception populaire selon laquelle les femmes
sont moins efficaces que les hommes dans les postes de direction, bien que dans
fait, ils sont tout aussi efficaces. Eagly, Karau et Makhijani (1995) ont
mené une méta-analyse du genre et de l'efficacité du
leader et ont conclu que les hommes et les femmes sont des leaders tout aussi
efficaces, à moins que le rôle de leadership ne soit sexué
(les gens s'attendent à ce que le leader soit un homme ou une femme).
Dans ce cas, les dirigeants du genre attendu sont plus efficaces.
C'est-à-dire que les attentes en matière de rôle social
influencent l'efficacité du leader. La relation entre le genre et le
leadership perçu est largement discutée dans la
littérature actuelle, et la recherche s'est concentrée sur deux
questions : comment les traits associés à un leadership efficace
sont sexués et comment les dirigeants agissant en dehors de leurs
rôles de genre sont perçus.
En ce qui concerne la façon dont les traits de
leadership sont sexués, la recherche a montré que les rôles
de gestion traditionnels sont sexués comme masculins, ce qui signifie
que les caractéristiques jugées nécessaires pour
être un bon gestionnaire sont associées de manière
stéréotypée aux hommes. Schein et ses collègues
(Schein, 1973 ; Schein, 1975 ; Schein et Mueller, 1992 ; Schein, Mueller et
Jacobson, 1989) ont constaté que les sujets perçoivent un cadre
intermédiaire qui réussit comme ayant des caractéristiques
plus souvent détenues par les hommes que par les femmes. L'attente que
les managers qui réussissent possèdent des traits masculins est
plus forte chez les hommes que chez les femmes (Schein & Mueller, 1992). De
même, Powell et Butterfield (1986) ont constaté que les
étudiants masculins du premier cycle et des cycles supérieurs
à temps partiel considéraient également les bons
gestionnaires en termes masculins. Ces résultats étayent
l'affirmation selon laquelle les rôles de direction sont largement
perçus comme étant alignés sur des caractéristiques
stéréotypées masculines.11»
Ces rôles de genre peuvent donc avoir un impact plus
important et peuvent discriminer tout un groupe de personnes en raison des
stéréotypes selon lesquels les hommes sont masculins et donc plus
forts, ils sont de meilleurs leaders et mieux adaptés aux postes de
pouvoir. Ces croyances sont très préjudiciables à la
société car elles créent une hiérarchie de pouvoir
injuste
11 Kawakami, Christine, Judith White, et Ellen Langer.
« Mindful and Masculine: Freeing Women Leaders From the Constraints of
Gender Roles ». Journal of Social Issues 56 (1 janvier 2000):
49-63.
https://doi.org/10.1111/0022-4537.00151.
23
qui laisse les femmes en marge de la société
avec des emplois de cols roses ou des postes de pouvoir secondaires où
elles n'ont pas la chance de diriger et d'avoir le dernier mot.
C'est pour cette raison que l'exposition à des
contre-stéréotypes et leur adoption peuvent aider à
surmonter les rôles et les stéréotypes de genre
imposés aux femmes et aux filles. Dans l'article « L'exposition
à des modèles de rôle contre-stéréotypiques
influence-t-elle les stéréotypes de genre et les choix de
carrière des filles et des femmes ? A Review of Social Psychological
Research ", les chercheurs expliquent un contre-stéréotype de
genre comme suit :" Un modèle de rôle
contre-stéréotypique de genre est un individu qui s'engage dans
un rôle contraire aux stéréotypes de genre (par exemple,
une femme PDG, une femme scientifique ou un homme professeur de maternelle).
Les modèles de rôle ont été définis de
diverses manières dans la littérature (pour un aperçu,
voir Morgenroth et al., 2015). Nous suivons l'exemple d'autres chercheurs et
considérons les modèles comme « des individus qui
influencent les réalisations, la motivation et les objectifs [des
enfants, des adolescents et des jeunes adultes] en agissant comme des
modèles de comportement, des représentations du possible et/ou
des inspirations » (Morgenroth et al., 2015, p.
468).12»
Lorsque les femmes adoptent des
contre-stéréotypes de genre, un bon nombre de ces
stéréotypes s'atténuent automatiquement dans la
société et ils sont remplacés par la réalité
qui est que les femmes aussi peuvent faire partie d'un domaine de travail
à prédominance masculine où elle peut être aussi
performante que son collègue masculin. Ce comportement réduira la
discrimination et les stéréotypes qui pourraient prendre un
certain temps mais finiront par devenir réalité comme nous
pouvons le voir dans de nombreux pays européens tels que les pays
scandinaves où les femmes sont vues et traitées de la même
manière que leurs collègues masculins, camarades de classe,
membres de la famille ou partenaire. Dans l'article « Reversing Implicit
Gender Stereotype Activation as a Function of Exposure to Traditional Gender
Roles », les auteurs montrent l'importance des
contre-stéréotypes de genre et le changement qu'ils apportent
dans la société, les auteurs écrivent : « Les
rôles sociaux stéréotypés sont prédominants
dans la société, ce qui rend difficile leur contestation. Par
exemple, en se comportant de manière contraire aux
stéréotypes, les femmes risquent des pénalités
sociales et économiques (c. ; Rudman & Fairchild, 2004 ; Rudman
& Glick, 1999). Cependant, nous ne devrions pas nécessairement
supposer que les femmes acceptent toujours passivement la
12 Olsson, Maria, et Sarah E. Martiny. « Does Exposure to
Counterstereotypical Role Models Influence Girls' and Women's Gender
Stereotypes and Career Choices? A Review of Social Psychological Research
». Frontiers in Psychology 9 (2018).
https://www.frontiersin.org/article/10.3389/fpsyg.2018.02264.
24
discrimination qu'impliquent les répartitions des
rôles de genre, comme le démontrent les changements sociaux dans
les sociétés modernes. Malgré la discrimination sexuelle
qui prévaut (Nations Unies, ONU Femmes, 2011), les femmes ont presque
atteint l'égalité avec les hommes dans plusieurs domaines
autrefois dominés par les hommes (comme le droit ou la médecine),
et à mesure qu'elles assument des rôles
stéréotypés masculins, les femmes adoptent de plus en plus
attributs agentiques (eg, Abele, 2003 ; Twenge, 2001). Certaines recherches ont
montré que l'exposition à de tels modèles
contre-stéréotypiques, soit dans la réalité
(Dasgupta & Asgari, 2004), soit via l'imagerie mentale (Blair, Ma, &
Lenton, 2001) peut réduire l'activation des stéréotypes de
genre automatiques. Comme dans de nombreux autres pays occidentaux, cette
prévalence de la ségrégation sexuelle à la maison
et sur le lieu de travail, ainsi que la tendance contrastée à
accroître la représentation des femmes dans les domaines à
prédominance masculine, est présente dans la
société espagnole d'aujourd'hui (Eurostat, 2006 ;
Goñi-Legaz, Ollo -López, & Bayo-Moriones,
2010).13» Par conséquent, nous pouvons voir dans cette
section que les rôles et les stéréotypes de genre qui sont
imposés aux femmes et aux hommes peuvent et sont démolis en
adaptant les comportements corrects et en les remettant en question. La plupart
des sociétés sont conscientes des comportements masculins
toxiques et se battent contre eux, ce qui amène les hommes à se
comporter de manière plus féminine en leur donnant un espace pour
montrer leurs émotions de manière saine au lieu de les
réprimer comme ils sont censés le faire dans la
société et aussi diriger les femmes, grimper dans la
hiérarchie du pouvoir et s'emparer des domaines à
prédominance masculine en les faisant dominer également par les
deux sexes.
13 Lemus, Soledad de, Russell Spears, Marcin Bukowski, Miguel
Moya, et Juan Lupiáñez. « Reversing Implicit Gender
Stereotype Activation as a Function of Exposure to Traditional Gender Roles
». Social Psychology 44, no 2 (janvier 2013): 109-16.
https://doi.org/10.1027/1864-9335/a000140.
25
Chapitre 2 : Féminisme : Concept, Histoire, et
1ère Vague
1.2.1 Section 1 : La Domestication Et La Révolte Des
Femmes
Le féminisme est une réaction à
l'oppression imposée aux femmes depuis de nombreuses années. Le
mouvement aux USA a eu lieu après la Seconde Guerre mondiale qui a
entraîné toute une génération (les baby-boomers)
dans un terme qu'on a appelé : la housewifization. Le terme
housewifization a également été largement utilisé
dans les études coloniales et postcoloniales. C'est le terme
utilisé pour décrire comment les femmes, en tant que personnes
colonisées, ont été subordonnées et
opprimées par les hommes et par la hiérarchie masculine et le
pouvoir des hommes blancs. Howard Kabalah dans son article « Eddy
Housewifization and Colonization » écrit : «Pendant les
périodes coloniales, la plupart des femmes ont reçu très
peu d'éducation formelle. Les filles ont généralement
appris les compétences nécessaires pour gérer une maison
auprès de leur mère, les formant ainsi à devenir des
femmes au foyer. Et quand ils l'ont fait, on dit que le père de famille
avait le pouvoir sur tout et sur tout le monde dans la maison. Ce pouvoir
s'appelait munt et impliquait qu'il pouvait vendre ou facturer sa femme, ses
enfants ou ses esclaves et il était établi par le mariage. Par
conséquent, on pensait qu'une femme n'avait pas besoin
d'éducation car elle était censée travailler à la
maison (Becker et al, 1977 : 41). En Europe, les résultats de la chasse
aux sorcières et de la ménagère des femmes étaient
en train de s'ancrer dans le capitalisme occidental. La chasse aux
sorcières était une réaction des nouvelles classes
dominées par les hommes contre la rébellion des femmes. Les
pauvres femmes « libérées », c'est-à-dire
expropriées de leurs moyens de subsistance et de leurs
compétences, ont riposté contre leurs expropriateurs et
lorsqu'une femme a nié être une sorcière et avoir quelque
chose à voir avec toutes les accusations, elle a été
torturée et finalement brûlée à la pieu (Mies,
1986). Ainsi, les femmes ont été séparées de la
sphère publique, leur travail jugé improductif et sans valeur
pour le système de production. Ils étaient devenus impuissants et
subjugués à l'intimité de la maison
(ibid).14»
Les femmes ont donc été affectées par ce
pouvoir à dominante masculine qui les opprime et les subordonne à
des normes créées par et au profit des hommes. Cette oppression
est allée jusqu'à chasser les femmes sorcières et les
accuser de sorcellerie et d'avoir des super pouvoirs qui sont la raison de leur
forte personnalité et de leur indépendance. La
ménagère était donc un
14 Kabalah, Howard. « Eddy Housewifization and Colonisation
». Consulté le 8 mars 2022.
https://www.academia.edu/37224342/Eddy
Housewifization and Colonisation.
26
moyen facile pour les hommes d'opprimer les femmes pour
qu'elles en fassent des machines à faire des bébés et les
soignantes de tous les membres de la famille sauf elles-mêmes. C'est la
raison qui a conduit les femmes à se révolter contre le
système patriarcal et de ménagère et à se battre
pour leurs propres droits en étant totalement indépendantes des
hommes. Dans sa thèse, la professeure Vanessa Martins Lamb explique
comment la révolution des femmes a commencé aux États-Unis
et quand elle a commencé, elle écrit : «Avec le retour des
soldats des champs de bataille et les retrouvailles familiales, une
énorme crise du logement s'installait : aucun logement nouveau n'avait
été construit en presque vingt ans. L'économie se
développait et le marché du travail était en pleine
expansion, mais la crise du logement était extrêmement rigoureuse.
Cela a forcé la population à délaisser les grandes villes
et à s'installer dans des nouvelles zones : les banlieues. Les banlieues
attiraient presque tous les types de familles, ces nouveaux quartiers
étaient accessibles à toutes les couches sociales, de la classe
ouvrière à la classe supérieure. Ceci était
partiellement dû au fait que les maisons étaient vendues à
des prix extrêmement variables : des manoirs à Greenwich,
Connecticut, pour $62.000 ou de petites maisons pour $6.000 dans la ville de
Daly, en Californie. Selon David Chalmers, chaque année, une famille sur
cinq quittait les grandes villes pour s'installer dans les nouvelles banlieues
; entre 1940 et 1960 cela représentait une masse migratoire de 40
millions de personnes : un des plus grands mouvements migratoires de l'histoire
du pays. S'ouvrit alors une période de mariages précoces et de
familles nombreuses, la maison reprit sa place centrale dans la vie des femmes,
présumées puiser dans ce statut un bonheur de tous les instants.
Maintenir la maison, préparer les repas, prendre soin des enfants, les
aider à effectuer eurs devoirs, être l'épouse
idéale, faire la vaisselle, tout en restant élégante :
c'est à cela que ressemblait la journée de la plupart des femmes
blanches de classe moyenne des années 1950.
Le phénomène national du Baby Boom est souvent
expliqué comme réponse à la fin de la Seconde Guerre
Mondiale et à la prospérité qui caractérisait les
Etats-Unis pendant cette période. Toutefois, les mêmes conditions
s'étaient déjà reproduites pendant les années 1920
et 1930 lors de la première vague d'idéalisation de la famille et
des valeurs nationales. Les circonstances étaient donc similaires, mais
la réaction était différente : Qu'est-ce que justifiait
donc cette explosion des mariages et des naissances pendant les années
1950 ? Pourquoi ce retour triomphant des rôles traditionnels des hommes
et des femmes au sein de la famille ?
Cette explosion démographique était un
changement dans les normes sociales des dernières décennies. Ces
jeunes parents avaient grandi pendant la dépression et les années
de guerre ; leurs enfants en contrepartie, grandissaient dans une
société d'affluence et de prospérité et arrivaient
à leur âge adulte pendant les années 1960 et 1970. Cette
génération créera la culture
27
féministe et développera le mouvement
féministe. C'était une génération contestataire,
qui rejetait les stéréotypes des années 1950 et qui
inversait la courbe grandissante des naissances et augmentait le nombre des
divorces parmi les jeunes couples. Il semble essentiel de comprendre que,
contre les menaces et dangers de la Guerre Froide, la famille et la
stabilité étaient considérées comme la seule
solution pour que le pays maintienne son unité et son
hégémonie sur l'Union Soviétique. Cette idéologie
et les politiques menées par le gouvernement apportaient de grands
changements à la société américaine, des
changements beaucoup plus profonds que le mariage et le baby-boom: ils
masquaient les différences sociales et raciales, les classes
supérieures étaient constamment considérées comme
le modèle à suivre et ce modèle était accessible
uniquement, ou presque, aux blancs. Les noirs étaient exclus des
nouvelles banlieues et de la société d'abondance, les
privilèges sociaux, culturels et économiques étaient
l'exclusivité des blancs, même si certaines familles noires
avaient les conditions financières nécessaires. Il est
incontestable que les femmes ont souffert d'une immense pression pour retourner
à leur rôle traditionnel de mères et femmes au foyer, qui
se consacraient entièrement à leurs enfants et qui
dépendaient totalement de leurs maris, pendant cette période de
glorification de la famille. Pour éviter tout changement du rôle
féminin, les efforts officiels se concentraient sur la
nécessité d'inciter les femmes à se soumettre aux
volontés de leurs maris- qui avaient déjà tellement
donné pour le pays pendant la guerre - et de reprendre leur place dans
la société, une place limitée à la sphère
familiale. 15»
On attend donc des femmes qu'elles restent à la maison
et qu'elles soient de « bonnes mères » et de bonnes soignantes
pour leurs maris et leurs enfants. C'était leur travail essentiel qui
était défini par la société et tout autre travail
de « col rose » effectué par des femmes était
considéré comme sans importance et mis de côté dans
la société. Être mère était
considérée comme la première et la seule priorité
des femmes et les médias désapprouvaient les femmes qui
étaient productives et gagnaient leur propre salaire en affirmant que
les enfants des mères qui travaillaient avaient de nombreux
problèmes et n'étaient pas bien accueillis. Contrairement
à ceux qui sont élevés par des mères au foyer et
des femmes au foyer. « Même si les emplois attribués aux
femmes étaient dans leur majorité à temps partiel, ces
femmes au foyer défiaient l'idéalisation de la « femme
parfaite » et avaient un rôle beaucoup plus actif dans la
société que simplement mères et épouses. La
présence féminine était ressenties dans 446 professions
listées dans le recensement de 1955 mais très peu d'entre elles
occupaient un poste
15 Martins Lamb, Vanessa. « De la «femme au foyer»
à la «féministe»: une étude comparative de
l'évolution des femmes britanniques et américaines des
années 1950 aux années 1970 à travers les magazines
féminins ». These de doctorat, Toulon, 2019.
https://www.theses.fr/2019TOUL3003.
28
d'importance, elles faisaient le travail que les hommes ne
souhaitaient pas faire ou occupaient les professions normalement dites «
féminines ». Les femmes étaient considérées
comme tolérantes, méticuleuses et calmes. Avoir une femme dans le
bureau rendait le travail plus agréable et facile. L'idée que les
femmes n'étaient pas fiables à cause de leurs «congés
maternité permanents » s'effaçait de plus en plus, mais
leurs salaires restaient de deux à trois fois inférieurs à
ceux des hommes. Une des principales expériences vécues par ces
femmes qui travaillaient en dehors de la maison était leur nouvelle
estime de soi. En plus, leurs salaires permettaient à leurs enfants de
participer à des activités extrascolaires, comme les cours de
danse ou de sport, ou partir en colonie de vacances et à leur famille de
profiter des nouvelles technologies, comme la télévision et la
voiture. Un revenu en plus pour les familles, souvent nombreuses, était
plus qu'un caprice féminin, mais une aubaine, voire une
nécessité. Par ailleurs, un des plus grands sujets de
débats de l'époque était les conséquences du
travail féminin sur les enfants. En 1956 dans un article pour le journal
New York Times, Margaret Mead réaffirmait l'idée
controversée que les enfants des femmes qui travaillaient,
étaient plus autonomes, indépendants et préparés
à la vie. Les débats autour de cette thématique
étaient aussi nombreux car le profil des femmes salariées avait
changé depuis la Deuxième Guerre Mondiale : avant 1939 la
majorité des femmes qui travaillaient, étaient jeunes et
célibataires, depuis 1945 elles étaient mariées et avaient
plusieurs enfants. Même si la majorité des femmes a
répondue à la campagne nationale pour le retour à la
maison, beaucoup d'entre elles continuaient à travailler.
Néanmoins, ces femmes ont redirigé leurs actions vers d'autres
domaines, vers ce qui était considéré comme des «
travails de femme » : professeures, infirmières,
secrétaires, vendeuses, bibliothécaires et les fonctions
pastorales (la religion dominante était le protestantisme). Même
si les femmes étaient de plus en plus impliquées et
présentes dans le monde du travail, même si beaucoup d'entre elles
prouvaient que les femmes étaient aussi capables d'accomplissements
étonnants et incitaient à une transformation culturelle et
sociale. La féminité était encore considérée
comme un concept qui permettrait à l'Amérique d'établir le
stéréotype de la «famille parfaite». Même avec
ces changements dans le rôle des femmes, les Américains ne
considéraient pas les positions et les responsabilités qui leur
ont été attribuées comme importantes et donc, cette
participation féminine dans le monde du travail n'a pas
été reconnue comme une véritable évolution. Par
conséquent, les efforts pour le retour de la « femme au foyer
parfaite » étaient constamment présents dans la vie
quotidienne des familles. Magazines, télévisions, séries,
publicités et émissions de radio étaient les moyens les
plus rapides pour diffuser l'image de la « femme parfaite ».
29
C'était comme si la société refusait de
voir la nécessité pour les femmes de modifier leur rôle
social et culturel et le début des changements dans leurs vies. Comme si
toute une nation vivait dans l'illusion selon laquelle les femmes avaient les
mêmes nécessitées et ambitions que lors des
décennies passées, entièrement comblées par leur
vie familiale. 16»
1.2.2 Section 2 : Destruction De La « Femme Parfaite
»
L'idée de la « femme parfaite » que la
société patriarcale a créée devait être
déconstruite. Tout ce qu'on disait aux femmes de faire et de ne pas
faire devait changer et il devait y avoir une révolution des femmes pour
surmonter les stéréotypes et les normes sexistes qui leur
étaient imposés. La société américaine a
développé un "American Way of Life" qui était la vie de
banlieue avec une maison, un jardin, une famille et une femme au foyer.
Ce mode de vie a été fortement imposé aux
Américains alors qu'ils grandissaient en croyant en ce concept et en
voulant avoir leurs propres générations futures qui croiraient
également et continueraient avec ce mode de vie. Cependant, cela ne
s'est pas déroulé comme prévu. La société a
dû à un moment donné se rebeller contre ces idées
qui leur étaient fortement imposées par les
générations plus âgées et le gouvernement, par
conséquent, une génération de rebelles et de rock and roll
a été créée. Cette génération
était connue pour sa coiffure, ses tenues en cuir, son attitude et la
rébellion dans ses actions contre quiconque leur impose son rôle.
Martin Lambs continues : «La société considérait le
sexe légitime uniquement dans le cadre du mariage, les autres formes de
sexualité étaient honteuses, remplies de peur et de
répression. Les femmes étaient soumises à des
règles très strictes au sujet de leur vie sexuelle, les jeunes
femmes subissaient une forte pression pour ne pas avoir de relations sexuelles
avant le mariage. Le sexe était un sujet qui les intéressait
énormément mais, en même temps, était la source de
beaucoup de culpabilité, d'anxiété et de peur. Cet accent
sur le sexe et les dangers des relations sexuelles a contribué au
développement de nouveaux stéréotypes qui
définissaient ce qui était considéré comme «
normal » et « anormal » dans une culture où le
modèle sexuel était en constante transformation. Les parents
étaient obsédés par la peur de la sexualité,
cependant la délinquance était une des principales hantises des
Américains. La préoccupation d'avoir des enfants bien
élevés et bien équilibrés était
présente dans toutes les discussions : les hommes étaient
considérés comme trop absents et distants de leurs enfants et les
femmes se culpabilisaient pour être trop dominatrices et trop
impliquées dans les vies des enfants, ce qui
16 Martins Lamb, Vanessa. « De la «femme
au foyer» à la «féministe»: une étude
comparative de l'évolution des femmes britanniques et américaines
des années 1950 aux années 1970 à travers les magazines
féminins ». These de doctorat, Toulon, 2019.
https://www.theses.fr/2019TOUL3003.
30
pouvait pousser les garçons à devenir trop
féminisés et les filles trop dépendantes. La culture
populaire voyait la délinquance, l'homosexualité et les
mères dominatrices comme des menaces contre l'American Way of Life, des
menaces liées au communisme et à l'autoritarisme. »
Les médias incitaient ces adolescents et jeunes adultes
à se rebeller, à s'élever au-dessus de ces
hégémonies et idées, à être qui ils voulaient
être, par conséquent, des films avec de jeunes rebelles tels que
"Rebel Without a Cause" ont été créés, ce film qui
met en vedette James Dean, un jeune adulte qui va à l'encontre de la
volonté de ses parents et s'implique dans des actions rebelles est
devenu un modèle pour tous les garçons à adopter ce
personnage de "mauvais garçon" qui est devenu très populaire
à cette époque.« Les tentatives des médias d'explorer
les aspects rebelles de la culture adolescente créaient de nouvelles
fissures dans la culture populaire. Dans le film Rebel Without a Cause (1955)
l'intrigue et les dialogues sont un manuel virtuel de la psychologie
populaire.Le lieutenant de police est un psychologue amateur, la mère du
héros, une femme castratrice, le père, un raté à
cause de ses complexes, l'ami, un névrosé autodestructeur,
abandonné par ses parents, et le père de l'héroïne
n'acceptait pas la sexualité de sa fille. Rebel Without a Cause
était une leçon aux parents: soyez attentif et
compréhensif ou voilà ce qui arrivera à vos enfants. Le
portrait de l'adolescent rebelle personnifié par James Dean était
repris par la jeunesse comme la représentation de toute une
génération mais aussi comme le symbole d'une
société rassasiée et sans intérêt pour les
critiques sociales de l'époque. L'évolution de la musique
populaire révélait également cette rupture causée
par les conflits entre les générations. Avant les années
1950 les producteurs de musique méconnaissaient cette
différenciation entre les âges, les chansons visaient un public de
tout âge. Pendant la décennie, grâce au développement
des disques 45 tours (moins couteux, plus résistant et faciles à
transporter) et à la transformation de la radio, la consommation et les
préférences musicales des jeunes étaient une de
principales valeurs de cette nouvelle culture populaire. La radio et la
télévision donnaient aux adolescents une nouvelle manière
de s'exprimer et de se faire entendre, ces deux grands moyens de transformation
sociale déterminaient cette diversification de la culture populaire.
»
Tout cela réaffirme l'idée que les années
1950 ont marqué l'histoire américaine comme une décennie
pleine de paradoxes. Malgré cette forte idéalisation de la femme
et les éternels efforts de la société pour la limiter dans
son rôle de mère et de femme au foyer, le nombre grandissant de
femmes qui suivaient des études, la démocratisation de la famille
et l'acceptation du plaisir sexuel féminin témoignaient d'un
renforcement de l'autonomie et du désir d'égalité des
31
femmes américaines. Manifestement la décennie
était politiquement et culturellement conservatrice, notamment en ce qui
concernait les questions de genre et de valeurs familiales. Pour les jeunes
femmes blanches et de classe moyenne ou supérieure les années
1950 étaient une période où les possibilités de
liberté se cachaient derrière de nombreuses règles
restrictives et arbitraires ; elles grandissaient avec toutes les
nouveautés sociales et culturelles qui ont marqué leur
génération mais aussi avec toutes les prohibitions et tabous qui
les entouraient. Cette génération de jeunes femmes blanches et de
classe supérieure était l'avant-garde du futur féminisme:
elles seraient les pionnières d'un nouveau mode de vie basé sur
l'équilibre professionnel et familial et sur la lutte pour l'autonomie
économique et sociale. Elles désiraient une vie différente
de celle de leurs mères, qui ont toujours souffert de l'imposition de
stéréotypes bien rigides pendant les décennies
passées. C'était une génération pivot, qui a
transformée la société et la culture américaines
dans cette deuxième moitié du XXème siècle. Des
options nouvelles et libératrices se défilaient devant les
jeunes, beaucoup d'entre eux vivaient dans l'abondance et tous grandissaient
dans une société où la culture et les mentalités
changeaient constamment. Les développements de l'après-guerre
contribuaient à la construction d'une nouvelle culture, qui transformait
à son tour la définition de féminité connue des
jeunes femmes. La contre- culture, les nouveaux rythmes musicaux, ainsi que le
comportement et le style de la classe ouvrière influençaient la
subversion des notions classiques de féminité. En
conséquence, les personnes et les cultures exclues par cette
Amérique blanche et conservatrice fascinaient de plus en plus la jeune
génération. W. Breines défend l'idée que la culture
américaine de l'époque était fondée sur la peur de
l'autre et que le racisme était un des principaux problèmes de
cette société, tellement conservatrice que les noirs n'avaient
pas leur place dans ce nouvel American Way of Life. »
Dans la loi américaine, les femmes avaient moins de
droits que les hommes et elles étaient liées à leur mari
par la loi dans toutes les décisions qu'elles pouvaient prendre. Les
hommes avaient le droit de contrôler leurs épouses et de donner ou
de prendre leurs droits. Linda K. Kerber écrit : «Les lois sur le
statut des femmes émanaient du régime juridique britannique, qui
était en vigueur avant la Révolu- tion américaine et qui
lui survécut longtemps. Selon la doctrine de la « couverture »
(coverture) dans la loi commune, les femmes étaient
«couvertes» par l'identité civique de leur mari, de même
que les enfants qui dépendaient de leurs parents (l'article 6 de la
Déclaration universelle des droits de l'homme - « Chacun a le droit
à la reconnaissance en tous lieux de sa personnalité juridique
» - montre que c'est le principe opposé qui prime
désormais). Les maris avaient le droit d'exercer un pouvoir arbitraire
très étendu sur le corps
32
et les biens de leur femme, en décidant par exemple si,
et auprès de qui, l'enfant serait placé en apprentissage, y
compris contre la volonté de la mère. »
Les femmes n'avaient pas le droit d'agir en tant que personne
juridiquement indépendante car elles étaient directement
attachées à leur mari et sont considérées comme une
personne plus faible dans l'ombre de leur mari. «Et puisqu'une femme
pouvait facilement être influencée par son mari et voter
conformément à la volonté de celui-ci, accor- der le vote
aux femmes mariées serait revenu à donner deux voix aux hommes
mariés. Il ne vint pas à l'esprit des pères fondateurs de
limiter le pouvoir des maris. N'ayant pas de personnalité juridique
propre en dehors de celle de son mari, la femme mariée n'avait pas le
droit d'agir comme une personne juridique indépendante,
c'est-à-dire d'être proprié- taire, de passer des contrats,
de voter, d'exercer des fonctions publiques ou de siéger comme
juré. Souvent accompagnée de l'idée que les femmes
seraient trop sensibles aux pressions de leur mari, et trop émotives et
irrationnelles pour exercer des responsabilités civiques, la doctrine de
la « couverture » était justifiée au nom de la
protection des femmes elles-mêmes, qu'il fallait préserver des
angoisses de la vie publique et du fardeau des devoirs civiques dont on les
jugeait peu capables. 17»
Ces actions ont conduit les femmes à se révolter
contre le système patriarcal qui leur a été imposé
par la suprématie masculine et a conduit au mouvement féministe
qui a encouragé les femmes aux États-Unis à s'unir et
à se battre ensemble pour leurs droits fondamentaux.
1.2.3 Section 3 : Première Vague De Féminisme
Aux États-Unis
« Le féminisme est un terme
générique pour un certain nombre de phénomènes
culturels liés à la situation sans cesse
détériorée des femmes sous le statu quo patriarcal. Le
terme a été inventé en 1837 par le philosophe utopiste et
socialiste radical Charles Fournier (1772-1837) en réaction aux formes
organisées d'activisme pour soutenir le suffrage des femmes. »
Selon les féministes et de nombreux historiens, le
féminisme est divisé en trois grands mouvements qui ont
défini le féminisme et ont conclu à inclure toutes les
femmes de toutes races et couleurs dans le mouvement, ajouté aux
personnes de la communauté LGBTQ+ qui a commencé à peu
près au même moment que le troisième mouvement du
féminisme a commencé.
La première vague de féminisme a pleinement eu
lieu vers les années 1920 lorsque les femmes ont commencé
à remarquer et à prendre conscience des inégalités
de droit et de jugement qui
17 Kerber, Linda K. « L'Histoire des femmes
aux États-Unis : Une histoire des droits humains », Travail,
genre et sociétés, vol. 28, no. 2, 2012, pp. 25-44.
33
leur étaient imposées par le gouvernement, les
amenant à avoir moins de droits que les hommes. La première vague
de féminisme a pris conscience de la façon dont les femmes
étaient classées en deux types, la "Madonna" et la "Putain"
où la Madone est présentée comme la vierge, la femme au
foyer, l'asexuelle et la "bonne fille" alors que la " Whore » est souvent
représenté comme le méchant, le très sexuel et le
fauteur de troubles. Le premier du féminisme a tracé la voie pour
que les médias changent en ce qui concerne l'inclusion des femmes dans
la création et leur appartenance aux médias qui s'affichaient sur
les écrans. La première vague de féminisme était
basée sur The Vindication of the Rights of Women de Mary Wollstonecraft
qui a contesté l'idée que les femmes n'existent que pour plaire
aux hommes. Elisabeth St. Pierre écrit dans son article : « Une
perspective historique sur le genre » : « Les féministes
divisent le mouvement des femmes en trois « vagues ». La
première vague a commencé au milieu des années 1800.
Certains trouvent commode de dire que cela a commencé en 1848 avec la
Convention des droits des femmes de Seneca Falls. On dit que cette vague s'est
terminée vers 1920 lorsque le projet de loi sur le suffrage a
été adopté. La deuxième vague du mouvement des
femmes a commencé au début des années 1960, et la
nomination par John F. Kennedy de la Commission présidentielle sur le
statut de la femme en 1961 est souvent considérée comme un point
de départ. En 1963, la loi sur l'égalité de
rémunération a été adoptée et Betty Freidan
a publié The Feminine Mystique. En 1964, la loi sur les droits civils a
été adoptée, en 1966, l'Organisation nationale des femmes
a été créée et, en 1971, la Conférence
politique nationale des femmes a eu lieu.18»
La première vague de féminisme a donc
été influencée par les médias et a apporté
des changements significatifs quant à la manière dont les femmes
sont représentées et traitées par les hommes dans la
société, écrit l'auteure Ania Malinowska : « Le
féminisme représente des activités institutionnelles et de
base pour abolir inégalités à l'égard des femmes et
de leur statut social. Dès ses débuts, le féminisme a
interagi avec les médias de manière pratique et critique.
Comprenant le pouvoir des technologies de communication et le rôle des
formes médiatiques dans l'élaboration des normes sociales et de
la visibilité, les militantes de la libération des femmes ont
cherché des moyens d'accéder à la scène
médiatique dans l'espoir d'un public plus large, mais aussi d'une
représentation plus juste des femmes à travers et dans les
hommes. Professions médiatiques dominées. À partir des
années 1840, ils se sont d'abord engagés avec les médias
via le journalisme (principalement la presse d'information, les brochures et
les
18 St. Pierre, Elizabeth A. «A Historical
Perspective on Gender.» The English Journal 88, no. 3 (1999):
29-34.
https://doi.org/10.2307/821576.
34
dépliants) et le travail éditorial, pour ensuite
se répandre sur des médias plus étendus et plus influents
(tels que la radio, la télévision, Internet), et leurs pratiques
connexes. La première vague représente l'étape
pionnière de l'activisme féministe qui s'est propagée en
Europe et en Amérique du Nord, en Égypte, en Iran et en Inde
entre le début des années 1800 et les premières
décennies du XXe siècle. Malgré sa portée
internationale, la première vague a été la plus active aux
États-Unis et en Europe occidentale car inspirée par les
écrits politiques proto-féministes d'auteurs tels que Mary
Wollstonecraft (The Vindication of the Rights of Women, 1792) ou John Stuart
Mill (The Subjection des femmes, 1869). La première vague s'est
mobilisée autour de l'idée de la « nouvelle femme », un
idéal de féminité qui a défié les limites
établies par la société centrée sur les hommes. La
première vague concerne les campagnes sociales qui exprimaient leur
insatisfaction face aux droits limités des femmes en matière de
travail, d'éducation, de propriété, de reproduction,
d'état matrimonial et d'action sociale. Il est associé au
suffrage des femmes, un mouvement prônant le droit de vote des femmes,
dont l'organisation phare est devenue l'International Woman Suffrage Alliance
(1904). La confiance des féministes de la première vague dans la
forme organisée et visible de la protestation s'est manifestée
à travers des rassemblements publics, des discours et des écrits.
Leur activisme tournait autour de la presse, qui était le principal
moyen d'information et de communication au tournant du siècle. La
déclaration de Seneca Falls de 1848, qui a émergé du
mouvement abolitionniste, a déclenché un besoin d'une
présence plus active des femmes en Amérique du Nord et a conduit
à la création de The Lily (le premier journal américain
détenu et édité par des femmes) qui a coïncidé
avec Français Le Voix des Femmes en Europe. De telles revues permettent
une vision plus équilibrée de la féminité, donnent
une image plus complète de la vie des femmes, notamment en ce qui
concerne leur potentiel professionnel, et incluent les femmes de couleur dans
l'idée de la féminité défiant ainsi l'image
promulguée dans le courant populaire féminin naissant. magazines
(par exemple, The Lady's Magazine, Ladies' Magazine, et plus tard Ladies' Home
Journal). La première couverture médiatique des féministes
de la première vague était défavorable et biaisée.
La couverture médiatique a été dépassée par
le trope stéréotypé d'une avocate de la libération
des femmes qui n'était pas féminine et qui détestait tous
les hommes. Un moment de rupture du plafond de verre pour le féminisme
de la première vague a été l'inclusion des femmes dans la
télégraphie. Au milieu du XIXe siècle, de nombreuses
femmes en Amérique et en Europe « sont entrées dans un
domaine technologique
35
difficile dans lequel elles rivalisaient avec les hommes
» pour créer une « sous-culture de travailleurs ayant
reçu une formation technique » (Jepsen, 2000, p.
2).19»
La première vague de féminisme n'a donc pas
seulement concerné les femmes, mais c'était aussi un mouvement
social qui s'est battu pour les droits d'autres groupes opprimés tels
que les esclaves aux États-Unis où les femmes ont
participé à leur défense et boycotté des produits.
Qui étaient fabriqués par des esclaves pour mettre fin à
l'esclavage. Kerber écrit : « On estime généralement
que l'événement fondateur de l'histoire du féminisme
américain fut la convention de Seneca Falls, en 1848, et le manifeste
qui en résulta, la « Déclaration des sentiments ».
Privées de suffrage, exclues des partis politiques et des
assemblées, les femmes durent d'abord défendre la pertinence de
leur intervention dans la sphère publique avant même de pouvoir
défendre les droits humains. Leur combat réformateur s'accompagne
souvent d'arguments en faveur de leur engagement dans la vie politique. Les
origines du féminisme en tant que mouvement social sont à
rechercher dans l'expression collective d'un mécontentement face aux
privations des droits humains, et notamment dans les mouvements locaux
réunissant des femmes blanches et noires dans la mobilisation contre
l'esclavage, mouvements qui insistaient sur sa cruauté physique et sur
la vulnérabilité sexuelle des femmes et des filles. Toutes les
revendica tions de Seneca Falls se retrouvent sous une forme ou une autre dans
la Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée
exactement un siècle plus tard. Cette Déclaration ne fut que le
début. Mus par leur vision d'une communauté d'égaux et par
leur malaise devant un contexte social qui privilégiait les hommes et
rabaissait les femmes, les femmes et les hommes présents à Seneca
Falls s'attelèrent à une tâche politique
herculéenne. » Les femmes ont apporté tant de changements,
notamment en améliorant leurs conditions de travail et en forçant
les hommes qui ont le pouvoir de les respecter sur le lieu de travail et
d'apporter des changements en conséquence... « L'une des plus
grandes victoires des organisations de femmes fut de convaincre les hommes qui
légiféraient, État après État, de soutenir
une législation du travail protégeant les femmes, un combat
commencé longtemps avant leur conquête du droit de vote et
poursuivi longtemps après. La législation qui protégeait
les femmes eut toutefois des effets ambigus. Une journée de travail de
huit heures était de toute évidence préférable
à une journée plus longue. Mais, en l'absence d'un salaire
minimum, les femmes qui parvenaient tout juste à subsister
trouvèrent que la limitation des heures de travail pouvait
réduire leur salaire ou augmenter leur cadence de travail si elles
étaient payées à la
19 Malinowska, Ania. « Waves of Feminism », 8 juillet
2020, 1-7.
https://doi.org/10.1002/9781119429128.iegmc096.
36
pièce ; certaines n'auraient pas choisi
d'échanger de l'argent contre du temps. La réglementation de la
durée du travail des femmes s'accompagnait souvent de restrictions
concernant le travail de nuit et les travaux pénibles (dont la
définition incluait souvent des travaux qualifiés et bien
rémunérés, comme le moulage du fer), ce qui
séparait encore plus les femmes des hommes sur les lieux de travail et
donnait aux hommes un avantage concurrentiel. Ce n'est qu'en 1938 que la loi
sur les normes du travail équitable (Fair Labor Standards Act)
imposa au niveau fédéral la journée de huit heures et un
salaire minimum pour les femmes aussi bien que pour les hommes, dans le cadre
des réformes du New Deal de Franklin D. Roosevelt. Cette loi
fixa aussi un âge minimum pour exercer certains emplois. Elle ne
concernait cependant que moins de 20 % des personnes acti- ves et les femmes
continuèrent d'avoir besoin des législations spécifiques
des États pendant plusieurs décennies. C'est d'ailleurs la raison
pour laquelle de nombreuses défenseuses des droits des femmes
s'opposèrent à l'amendement sur l'égalité des
droits (Equal Rights Amendment), conçu par Alice Paul et
proposé au Congrès pour la première fois en 1923. À
la fin des années 1960, alors que la majorité des travailleurs
bénéficiait du salaire minimum et de la législation sur la
durée maximale du travail, la plupart des organisations de
défense des femmes reconnurent que les avantages d'un amendement sur
l'égalité des droits l'emporteraient sur les
inconvénients, et participèrent à une campagne nationale
pour en faire adopter un. L'article 21 de la DUDH prévoit que toute
personne a le droit de prendre part à la direction des affaires
publiques de son pays, grâce aux élections et au service public.
Le combat pour le vote des femmes se prolongea pendant près de
soixante-dix ans ; le 19e amendement de la Constitution fut ratifié en
1920. » Par conséquent, les femmes avaient encore des
difficultés à voter et à faire de la politique,
jusqu'à ce jour, mais elles ont réussi à passer de l'ombre
de leur mari à leur indépendance et à leur libre arbitre
pour travailler, voter et s'exprimer : « « les droits de l'homme sont
les droits des femmes et les droits des femmes sont des droits de l'homme
», continue de fixer le cap pour notre époque et est en même
temps un guide précieux pour analyser l'histoire politique des femmes.
20»
20 Kerber, Linda K. « L'Histoire des femmes aux
États-Unis : Une histoire des droits humains », Travail, genre
et sociétés, vol. 28, no. 2, 2012, pp. 25-44.
37
Chapitre 3 : Nouveau féminisme Et Gender
féminisme
1.3.1 Section 1 : Deuxième vague du féminisme
:
La deuxième vague de féminisme a changé
ses valeurs fondamentales et ses idées, passant des droits juridiques
des femmes à voter et à être indépendantes de leurs
maris aux rôles de genre, à la construction du genre et aux
rôles qui sont imposés et imposés aux jeunes femmes par la
société. Ce mouvement s'inspire du premier mouvement qui
s'inspire du mouvement abolitionniste et se concentre sur les droits
fondamentaux des femmes à voter et à être
indépendantes de leur mari. Le deuxième mouvement, cependant,
s'est concentré sur les droits civils, l'égalité et la
justice et a également protesté contre la guerre du Vietnam, le
mouvement a été fortement inspiré par les injustices entre
les classes sociales et les injustices contre les personnes de couleur et s'est
également concentré sur les études de genre et sur queer
des études comme celles qui ont été faites par Judith
Butler. Ce deuxième mouvement a cependant eu ses problèmes et ses
inégalités comme nous le verrons plus loin dans les sections
suivantes. Nicole Mosconi explique dans son article : « Mai 68 : le
féminisme de la «deuxième vague» et l'analyse du
sexisme en éducation » : « Pourquoi parle-t-on à propos
du mouvement de libération des femmes des années 1970 de
féminisme de la « deuxième vague » ? Depuis la fin du
XIXe siècle et jusqu'à la seconde guerre mondiale (durant toute
la Troisième République), les historiennes parlent d'une
première vague du féminisme. La lutte des femmes est alors
fondée sur une conception, héritée du siècle des
Lumières, d'un être humain qui transcende toute distinction de
nationalité, de sexe et de religion. Ces féministes
réclament surtout l'égalité des droits entre homme et
femme, droit à l'instruction, droits politiques, droits civils, droit au
travail, mais aussi protection de la maternité, lutte contre la
prostitution, promotion de la paix. Au début du XXe siècle, il
existe même un courant radical néo-malthusien qui préconise
le contrôle des naissances et le droit à l'avortement (Madeleine
Pelletier, 1874-1939, première femme médecin des asiles,
L'éducation féministe des filles, 1914). Après la
seconde guerre mondiale, on a une période d'éclipse du
féminisme, dont témoigne Simone de Beauvoir dans Le
deuxième sexe (1949) («la querelle du féminisme a fait
couler beaucoup d'encre, à présent elle est à peu
près close : n'en parlons plus.»). La «deuxième
vague» du féminisme se déploie à la fin des
années 60. Elle est partie des campus américains, en lien avec la
lutte contre la guerre du Vietnam et aussi pour les droits des Noirs
américains (Africains Américains). Les militantes ne cherchent
plus la conquête des droits égaux dont un certain nombre sont
acquis (droit de vote, droit à l'instruction, droit au travail) mais
parlent de «libération» des femmes
38
(MLF), c'est-à-dire se libérer de la domination
masculine, désignée par le concept de «patriarcat»
(pouvoir des hommes sur les femmes et exploitation des femmes). En atteste le
succès du livre de Kate Millett, Sexual politics, publié
en 1970 et traduit en français dès 1971 sous le titre La
politique du mâle, chez Stock. Ce mouvement surgit dans un contexte
politique et social marqué par la fin de la guerre froide, les
contestations de l'autorité sous toutes ses formes (politique, ensei-
gnante, médicale, médiatique, religieuse,
«patriarcale», etc.) et de l'ordre social, dans des
sociétés riches et instruites. Il est en partie lié aux
mouvements gauchistes de mai 68, où les militantes de ces mouvements se
sont rebellées contre le fait que ce mouvements gauchistes refusaient de
prendre en compte l'oppression des femmes en plus de l'exploitation capitaliste
et refusaient d'articuler lutte de classes et lutte de sexe, d'où la
décision de se réunir dans des groupes non-mixtes pour
s'organiser. Très vite les débats théoriques ont fait
apparaître deux courants : le féminisme révolutionnaire
universaliste et égalitariste et le féminisme
différentialiste, le groupe Psychépo (Psychanalyse et politique)
d'Antoinette Fouque. À noter que ces courants sont toujours vivaces mais
sont aujourd'hui contestés par la pensée post-moderne qui
réfute la logique binaire masculin/féminin et subvertit les
identités sexuelles dans le mouvement queer (Judith Butler). Si
on cherche ce qui a réuni les féministes de la deuxième
vague, par-delà leurs divisions, on peut dire que leurs luttes ont
concerné «l'autonomie du sujet-femme dans des choix existentiels de
tous ordres, professionnels et amoureux, dans un contexte scientifique
renouvelé quant à la reproduction humaine» (Michelle
Perrot). D'où la lutte pour le droit de disposer de son corps
(«Our bodies, ourselves», « Notre corps,
nous-mêmes»), pour le droit des femmes à l'avortement et
à la contraception («un enfant quand je veux si je veux»),
contre les violences faites aux femmes, le viol et contre le mariage et la
famille traditionnels, comme symbole du patriarcat et de l'enfermement des
femmes. Rappelons qu'on est à l'époque où le taux
d'activité des femmes est le plus faible du siècle (33 % en
1962). C'est, écrit Michelle Perrot, «un temps de révolution
sexuelle, au double sens du terme : relations entre les sexes et pratique de la
sexualité» (homo et hétérosexuelle). Les
féminismes occidentaux «ont bouleversé les structures
millé- naires de la domination masculine». 21»
La deuxième vague du féminisme était donc
centrée sur le poststructuralisme, la déconstruction et la
psychanalyse comme l'écrit Ania Malinowska dans Waves of Feminism :
« Alors que la
21 Mosconi, Nicole. « Mai 68 : le féminisme de la
«deuxième vague» et l'analyse du sexisme en éducation
». Les Sciences de l'éducation - Pour l'Ère nouvelle
41, no 3 (2008): 117-40.
https://doi.org/10.3917/lsdle.413.0117.
39
première vague se terminait par la reconnaissance du
droit de vote des femmes, la deuxième vague a commencé
après le chaos de l'après-guerre et l'atmosphère de
liquéfaction des rôles sociaux pour se concentrer sur le travail
et l'environnement familial des femmes. Active du début des
années 1960 à la fin des années 1980, la deuxième
vague s'est interrogée sur les composantes des rôles de genre et
de la sexualité des femmes. La phrase de Simone de Beauvoir « on ne
naît pas femme mais on le devient » (Beauvoir, 1949/1956, p. 273)
sert de synonyme à l'effort de la vague pour assouplir l'idiome social
de la féminité. La deuxième vague a été
influencée par le poststructuralisme, la déconstruction et la
psychanalyse. À ce titre, elle s'est intéressée à
la relation entre la structuration de la féminité (dans la
pratique sociale et la représentation médiatique) et le
vécu des femmes. Les concepts clés à cette époque
étaient la mystique féminine de Betty Freidan (1963) et le regard
masculin de Laura Mulvey (1975), et plus tard le féminisme d'Alice
Walker (1983/2007) qui a introduit les idées de la troisième
vague. En outre, des formes notables de résistance des femmes ont
été identifiées à travers les notions
d'écriture féminine (Cixous, 1976), de gynocritique (Showalter,
1979) et de fantasme féminin (Coward, 1984 ; Radway, 1984/1991) pour
exprimer le besoin d'agence critique des femmes. Ainsi qu'une
représentation consciente et ascendante de la féminité
»
Les médias ont joué un rôle important dans
le déplacement des objets du mouvement féministe vers les
représentations des femmes à la télévision au XXe
siècle. « Alors que la télévision devenait le
média déterminant du deuxième quart du 20e siècle,
la deuxième vague tournait autour de la lutte des femmes pour la
présence télévisuelle. Il était important pour
surmonter les modèles d'emploi et les modèles de
représentation de fournir une pratique plus équilibrée,
égale et fiable pour les deux. Dès le début,
l'environnement dominé par les hommes de la télévision a
recréé les fonctions sociales du genre, principalement en
éliminant les femmes des postes d'autorité et en les
réduisant à des rôles techniques, organisationnels,
administratifs ou de divertissement. En outre, le nombre de femmes à la
télévision a fluctué défavorablement, ce qui s'est
le mieux reflété par le déclin progressif des femmes dans
les emplois de télévision des années 1960 aux
années 1980 des deux côtés de l'Atlantique. Les
données des enquêtes de la British Broadcasting Corporation (BBC)
dans les dernières années des années 1980 ont
montré un équilibre disproportionné de 5 femmes pour 150
hommes dans les emplois liés à la télévision
(Casey, Casey, Calvert, French, & Lewis, 2008). La disproportion s'est
apaisée dans les années 1990, soutenue par un certain nombre de
réglementations légales visant à réduire la fausse
représentation financière et liée au poste des femmes dans
les structures télévisuelles. En outre, divers groupes
féministes (comme l'Organisation nationale pour les femmes) ont soutenu
l'inclusion égale des femmes sur la scène médiatique. Le
Media Workshop, une organisation
40
fondée par Florynce Kennedy à New York en 1966,
a encouragé une contribution équilibrée entre les sexes et
les races à la publication et à la diffusion de masse. En 1968
à New York, Nanette Rainone lance « Womankind » et «
Electra Rewired », les premières émissions de radio à
tendance féministe, tournées exclusivement vers les questions
féminines. Une voix médiatique féministe forte
était le magazine Ms. publié aux États-Unis sous forme
d'encart dans le magazine de New York, et plus tard en tant que journal
indépendant de la Feminist Majority Foundation (une organisation
créée en 1984). La contribution égale à
l'environnement médiatique en Amérique a été
surveillée par le journal Media Report to Women. Dès 1984, le
Conseil de l'Europe a adopté un décret sur
l'égalité entre les femmes et les hommes dans les médias.
C'était un effet d'un front féministe fort en dehors de
l'Amérique.22»
La deuxième vague du féminisme a
été considérée comme un « projet moderne
» qui a traité des sujets tels que la domination masculine et le
sujet du pouvoir masculin dans la vie politique, professionnelle et
quotidienne. « Dans ses visées émancipatrices et dans son
présupposé d'une condition commune des femmes, le mouvement
féministe des années 60 et 70 participe du « projet »
moderne. Cela n'exclut pas pour autant une position critique à
l'égard de certains métarécits (le savoir, le pouvoir, le
sujet (masculin), etc.), tels qu'ils ont été
élaborés par une modernité dont les origines remontent aux
Lumières. 23»
Cependant, la deuxième vague de féminisme a eu
ses problèmes et a oublié des groupes de personnes comme les
femmes de couleur, les femmes homosexuelles, les femmes homosexuelles et les
femmes célibataires. Morane écrit : «Le nombre de personnes
jamais mariées était le plus élevé en 1930 et le
plus bas en 1980.228 En 1980, le nombre de célibataires permanents
était aussi faible ou inférieur à celui de l'ère
d'avant-guerre. 29 En conséquence, lorsque le féminisme de la
deuxième vague a commencé au début des années 1960,
il était une réponse directe à ces conditions de mariage
précoce et omniprésent. Les femmes célibataires jouaient
peu ou pas de rôle dans la vision idéologique de l'aile
libérale la plus influente du mouvement. Contrairement aux
féministes de la première vague qui ont finalement
embrassé l'individualisme politique à travers la quête du
suffrage universel, les féministes libérales de la
deuxième vague ont fait de l'individualisme économique la
pièce maîtresse de leurs efforts de réforme. Les
féministes contemporaines ont insisté sur l'amélioration
de l'accès à l'éducation,
22 Malinowska, Ania. «WAVES OF FEMINISM.» The
International Encyclopedia of Gender, Media, and Communication , 2020.
doi:10.1002/9781119429128.iegmc096.
23 Oprea, Denisa-Adriana. « Du féminisme (de la
troisième vague) et du postmoderne ». Recherches
féministes 21, no 2 (2008): 5-28.
https://doi.org/10.7202/029439ar.
41
l'égalité des droits sur le lieu de travail et
un accès comparable aux prestations gouvernementales et au crédit
privé. Dans le même temps, les réformateurs libéraux
présumaient que les femmes se marieraient et auraient des enfants, les
obligeant à jongler entre carrière et responsabilités
à la maison. Pour permettre aux femmes de tout avoir, les
féministes de la deuxième vague ont réclamé un
contrôle accru sur la reproduction, les congés de maternité
et le soutien du gouvernement à la garde des enfants. Ces initiatives
politiques ont souvent servi les intérêts des femmes
célibataires et mariées. Par exemple, quel que soit leur statut
matrimonial, les femmes bénéficient des lois anti-discrimination
et de la possibilité de faire des choix en matière de
procréation. Malgré ces gains partagés, les femmes
célibataires sont restées une circonscription relativement
invisible systématiquement éclipsée par la "superwoman"
avec une carrière et une famille. Certaines femmes se sont
rebellées contre ces présomptions traditionnelles sur la vie des
femmes, mais leurs critiques ont eu tendance à se concentrer sur
l'impact d'exclusion raciale ou les implications hétérosexistes
de l'idéologie féministe libérale. Il y avait peu ou pas
de discussion sur le célibat en tant que catégorie
oubliée.24 »
Voyant l'ignorance à laquelle les femmes
célibataires étaient confrontées dans la
société pendant la deuxième vague de féminisme, les
femmes noires et les femmes de couleur ont également été
confrontées à des problèmes similaires en ce qui concerne
leur visibilité en tant que membres sociaux respectables et le fait
d'être vues et entendues à la fois par des hommes blancs, blancs
femmes et par des hommes de couleur. Becky Thompson écrit : «Le
problème le plus important avec cette litanie est qu'elle ne
reconnaît pas la centralité du féminisme des femmes de
couleur dans l'histoire de la deuxième vague. Les récits
normatifs du mouvement féministe de la deuxième vague remontent
souvent à la publication de The Feminine Mystique de Betty Friedan en
1963, à la fondation de l'Organisation nationale pour les femmes en 1966
et à l'émergence de la prise de conscience des femmes (CR/
Consciousness-raising groups) groupes à la fin des années 1960.
Tous ont signalé un nombre croissant de femmes blanches de la classe
moyenne qui ne veulent pas être traitées comme des citoyennes de
seconde classe dans la salle de conférence, dans l'éducation ou
au lit. Bon nombre des premières manifestations menées par ce
secteur du mouvement féministe se sont appuyées sur le courage et
la franchise des luttes des années 1960 - une volonté
d'arrêter la circulation, d'enfreindre les lois existantes pour fournir
des avortements sûrs et accessibles et de contredire l'ancienne
génération. Pour les jeunes femmes, les femmes dirigeantes
avaient manifesté dans l'activisme
24 Moran, Rachel F. (2004) "How Second-Wave Feminism
Forgot the Single Woman," Hofstra Law Review: Vol. 33 : Iss. 1 , Article 5.
42
des années 1960 la conviction que les rôles
sexuels qui avaient traditionnellement défini les relations domestiques,
économiques et politiques ouvraient de nouvelles possibilités
d'action. Cette version des origines de l'histoire de la deuxième vague
n'est pas suffisante pour raconter l'histoire du féminisme multiracial.
Bien qu'il y ait eu des femmes noires impliquées dans NOW dès le
départ et des femmes noires et latines qui ont participé à
des groupes CR, le travail féministe des femmes de couleur s'est
également étendu au-delà des espaces
réservés aux femmes. En fait, au cours des années 1970,
les femmes de couleur étaient impliquées sur trois fronts :
travailler avec des groupes féministes à prédominance
blanche ; former des caucus de femmes dans les organisations mixtes existantes
; et développer une organisation féministe autonome noire,
latina, amérindienne et asiatique. Les militantes de couleur et les
femmes blanches ont pris position contre la suprématie blanche et
l'impérialisme (colonialisme interne et externe); envisageait la
révolution comme un résultat nécessaire de la lutte
politique et considérait la propagande armée (attaques
armées contre des cibles commerciales et militaires ainsi que
l'éducation du public sur le crime d'État) comme une tactique
possible dans la lutte révolutionnaire. Bien que certaines de ces femmes
évitent ou rejettent le terme « féministe » en raison
de son association avec le féminisme hégémonique, ces
femmes sont tout de même confrontées au sexisme tant au sein des
organisations solidaires et nationalistes qu'au sein de leurs propres
communautés. Dans son récit autobiographique de sa politique de
la fin des années 1960, la dirigeante du mouvement de libération
des Noirs, Assata Shakur, écrit : « Pour moi, la lutte
révolutionnaire des Noirs devait être contre le racisme, le
classisme, l'impérialisme et le sexisme pour une vraie liberté
sous un gouvernement socialiste. Pendant cette période, Angela Davis
liait également la lutte anticapitaliste à la lutte contre
l'oppression raciale et sexuelle.25"
1.3.2 Section 2 : Troisième vague du
féminisme
La troisième vague du féminisme est le mouvement
qui définit le milieu des années 1990, c'est un mouvement
inspiré de la pensée post-coloniale et post-moderne et il
incluait les notions de corps, de sexualité,
d'hétéronormativité et de genre.
Dans son article : « Du féminisme (de la
troisième vague) et du postmoderne », Denisa-Adriana Oprea explique
comment la troisième vague du féminisme a démarré
et quelles idées et notions
25 Thompson, Becky. « Multiracial Feminism: Recasting the
Chronology of Second Wave Feminism ». Feminist Studies 28,
no 2 (2002): 337-60.
https://doi.org/10.2307/3178747.
43
ont été prises pour défendre : «
Dès la fin des années 70, certaines tensions se manifestent peu
à peu au sein de la deuxième vague féministe. Des conflits
idéologiques et politiques opposent féministes radicales et
socialistes, hétérosexuelles et lesbiennes, noires et blanches,
femmes de la classe moyenne et femmes de la classe ouvrière, etc. Sous
leur pression, le féminisme enregistre une « transformation »
(Shapiro Sanders 2004 : 50), voire un changement d'orientation. Plus
précisément, l'accent se déplace de la lutte politique
sous-tendue par une idéologie de l'oppression commune6 de toutes les
femmes aux différences d'ordre matériel et culturel des femmes.
De fait, « [i]t was no longer feasible to argue that just because an
individual had a certain sexed body s/he naturally would, or ought to, align
with a particular political movement » (Howie et Tauchert 2004 : 41). La
catégorie « femme », en tant que « référent
unique et monolithique d'une supposée position féministe
dominante » (Nengeh Mensah 2005 : 14), commence à être
déconstruite. Elle devient dépendante de la race, de la classe,
de l'ethnie, de l'orientation sexuelle, du contexte socioculturel, etc. Il
s'agit là du fondement idéologique de la troisième vague,
qui prend appui sur la différence, la pluralité et
l'individualisation, sur la fragmentation et
l'hétérogénéité (Shapiro Sanders 2004 : 52)
:
This sense of a feminism that is constructed by - indeed
animated through - contradiction and difference is fundamental to many
conceptions of third wave and contemporary feminisms. None of these writers and
activists imagines feminism as a monolithic, universalized entity [...].
Drawing upon the critiques of universalism and essentialism from within and
outside of the movement, third wave feminists have come to emphasize the
diversity of women's experience over the similarities amongst women, often to
such a degree that feminism's present and future can seem irretrievably
fractured. La troisième vague a ainsi tendance à se
présenter comme un mouvement métis, impur, au sein duquel sont de
mise tant l'acceptation de la différence que les préoccupations
d'ordre social et politique pour la situation des femmes, voire de
l'humanité en général (Heywood et Drake 1997 : 8) : Third
Wave makes the inclusion of persons of various genders, sexualities,
nationalities, and classes a top priority and combines elements of equity
feminism and gender feminism in a grassroots feminism that still fights for
equal access and equal pay for equal work but also seeks to transform the
structures within which young people work. The lives messiness characteristic
of the third wave is what defines it; girls who want to be boys, boys who want
to be girls, boys and girls who insist they are both, whites who want to be
black, blacks who want or refuse to be white, people who are white
and
44
black, gay and straight, masculine and
feminine, or who are finding ways to be and name none of the above. 26»
Les femmes de couleur ont eu un impact distingué sur la
troisième vague du féminisme car elles ont été les
premières à l'appeler avec le terme que nous utilisons
aujourd'hui "la troisième vague" Susan Archer Mann et Douglas J. Huffman
écrivent dans leur article : "The Decentering of Le féminisme de
la deuxième vague et la montée de la troisième vague
» « Alors que les femmes de couleur et d'ethnie avaient
été des militantes et des écrivaines notables tout au long
de la première et de la deuxième vague, elles étaient
vraiment les pionnières de la troisième vague en ce sens qu'elles
ont été les premières à fournir une critique
approfondie du féminisme de la deuxième vague au sein du
mouvement féministe. Mouvement. Ils ont aussi été les
premiers à utiliser le terme « troisième vague »
(Springer, 2002, 1063). Dans les années 1980, une nouvelle
catégorie de pensée féministe - le féminisme global
- devenait une caractéristique régulière du discours
féministe aux États-Unis. Initialement, cette catégorie
plutôt douteuse englobait à la fois des théories et des
récits purement descriptifs de la manière dont les relations
entre les processus locaux et mondiaux affectent les femmes dans
différents endroits du monde. Bien que ces écrits aient
été des efforts louables, une attention insuffisante a
été accordée à la gamme de perspectives politiques
incluses ou à ce que l'on entendait exactement par féminisme
mondial. Au fil du temps, cette perspective a acquis plus de cohérence
théorique et de puissance politique grâce à l'influence de
la théorie postcoloniale féministe (Minh-ha, 1989 ; Spivak, 1990
; Lewis et Mills, 2003).»
Les jeunes féministes avec ce qui semblait être
appelé de « nouvelles idées » telles que le pouvoir des
filles, le postcolonialisme et la diversité de race et de genre,
prenaient le contrôle de la troisième vague de féminisme
avec de nouvelles façons de s'exprimer. Ces façons comprenaient
la façon dont ils s'habillaient, comment ils s'identifiaient et comment
ils exposaient les constructions sociales des termes race, sexe et genre.
« En effet, les anthologies de ces jeunes
féministes comprennent une pléthore de récits personnels
sur les contradictions, les incertitudes et les dilemmes auxquels elles sont
confrontées dans leur vie quotidienne. De même, nombre de leurs
zines sont personnels, un peu comme des journaux écrits pour
évacuer la colère et la frustration (Cashen, 2002, 17). De tels
récits personnels ont été dénigrés comme
trop confessionnels, plaintifs ou subjectifs par leurs détracteurs
(Pollit, 1999). Pourtant, alors qu'un examen attentif des écrits de
cette
26 Oprea, Denisa-Adriana. « Du
féminisme (de la troisième vague) et du postmoderne ».
Recherches féministes 21, no 2 (2008): 5-28.
https://doi.org/10.7202/029439ar.
45
génération suggère qu'ils utilisent une
variété de formes allant des plus personnelles aux plus
théoriques, les récits personnels et ce que Bordo a appelé
la « théorie incarnée » moins abstraite
prédominent clairement (1993, 184-185). De plus, certains de leurs
écrits les plus récents ont fait des efforts concertés
pour utiliser plus explicitement l'expérience personnelle comme un pont
vers des explorations politiques et théoriques plus larges de la
troisième vague » (Dicker et Piepmeier, 2003, 13).»
Les médias et notamment Internet de la fin des
années 1900 et du début des années 2000 donnaient la
parole à des femmes qui avaient beaucoup à dire sur la
déconstruction des nombreuses constructions sociales
considérées comme « traditionnelles » et «
obsolètes » telles que l'hétéronormativité et
le « white washing » de la société. « Cette
génération avertie des médias a également
utilisé les nouvelles technologies, telles qu'Internet, la publication
assistée par ordinateur et la photocopie, pour élargir les lieux
de diffusion de leurs voix (Alfonso et Trigilio, 1997). Les zines, en
particulier, ont fourni une forme d'interaction où *les jeunes sont les
initiateurs et les producteurs de leurs propres agendas et
représentations sociales. Un souterrain sans centre, construit de papier
» (Cashen, 2002, 18). Ces jeunes féministes, qui reflètent
certaines techniques postmodernistes et poststructuralistes telles que la
déconstruction et le rejet des polarités binaires, est leur
utilisation des contradictions pour exposer la construction sociale de la
réalité. Cashen décrit comment Riot Grrrls, un groupe qui
a récupéré de l'espace pour les femmes dans punk rock, ont
adopté une « girlie » féminine* king of dress
juxtaposée à des bottes de combat ou des mots comme « slut
» écrits sur leur corps pour critiquer et dégonfler la
construction du féminin (Cashen, 2002, 13-14). Les féministes
célèbrent les contradictions comme un moyen de résistance
à l'identité de la catégorisation, dans l'esprit des
théories de la performance et des théoriciennes queer. Ici,
embrasser la fluidité est considéré comme favorisant la
diversité y et exposant les catégories de race, de genre ou de
sexualité comme de simples constructions sociales.27
1.3.3 Section 3 : l'intersectionnalité et Le black
feminisme
Dans l'article de Sharon Smith sur « Le féminisme
noir et l'intersectionnalité », elle affirme: « La juriste
noire Kimberlé Crenshaw a inventé le terme «
intersectionnalité » dans son essai perspicace de 1989, «
Demarginalizing the intersection of Race and Sex : à Black
27 Mann, Susan Archer, et Douglas J. Huffman. « The
Decentering of Second Wave Feminism and the Rise of the Third Wave ».
Science & Society 69, no 1 (2005): 56-91.
https://www.jstor.org/stable/40404229.
46
Féministe critique of Anti-Discrimination Doctrine,
Feminist Théorie,
and Antiracist Politics ». Le concept
d'intersectionnalité n'est pas une notion abstraite, mais une
description de la manière dont les oppressions multiples sont
vécues. En effet, Crenshaw utilise l'analogie suivante, se
référant à une intersection de trafic, ou un carrefour,
pour concrétiser le concept : considérons une analogie avec le
trafic dans une intersection, allant et venant dans les quatre directions. La
discrimination, comme la circulation à travers une intersection, peut
couler dans une direction et elle peut couler dans une autre. Si un accident
survient à une intersection, il peut être causé par des
voitures voyageant dans n'importe quel nombre de directions et, parfois, dans
toutes. De même, si une femme noire subit un préjudice parce
qu'elle se trouve dans une intersection, sa blessure pourrait résulter
d'une discrimination sexuelle ou raciale.... Mais il n'est pas toujours facile
de reconstituer un accident : parfois, les marques de dérapage et les
blessures indiquent simplement qu'elles se sont produites simultanément,
ce qui a frustré les efforts pour déterminer quel conducteur a
causé le dommage. Crenshaw soutient que les femmes noires sont victimes
de la discrimination d'une manière qui souvent ne rentre pas
parfaitement dans les catégories juridiques du « racisme » ou
du « sexisme » - mais comme une combinaison à la fois de
racisme et de sexisme. Pourtant, le système juridique a
généralement défini le sexisme comme basé sur une
référence tacite aux injustices auxquelles sont
confrontées toutes les femmes (y compris les femmes blanches) tout en
définissant le racisme comme faisant référence à
celles auxquelles sont confrontés tous les Noirs (y compris les hommes)
et les autres personnes de couleur. Ce cadre rend souvent les femmes noires,
juridiquement « invisibles » et sans recours juridique. Depuis
l'époque de l'esclavage, les femmes noires ont décrit avec
éloquence les multiples oppressions de race, de classe et de sexe - se
référant à ce concept comme « oppressions
imbriquées », « oppressions simultanées », «
double péril «, « triple péril » ou tout nombre de
termes descriptifs ». ». Le féminisme a provoqué des
réactions négatives à l'égard des femmes noires, en
particulier dans le premier et le deuxième mouvement, mais les choses
ont commencé à changer dans la représentation des femmes
noires lorsque l'Internet a eu un impact énorme sur la
société. Selon Richardson, les femmes noires n'ont
commencé à s'exprimer et à utiliser leur voix qu'au
début des années 2000 avec l'essor des blogs comme forme
d'expression de soi. Internet a donné aux femmes, et en particulier aux
femmes noires, un espace sûr pour parler de leurs luttes dans la
société américaine, ce qui a également conduit
à une montée de Twitter noir qui a finalement conduit au
mouvement Black Lives Matter qui a été lancé par un Tweet
d'Alicia Garza. Sur Twitter. « Internet a relancé le
féminisme visible et collectif en deux temps. » « Dans le
paradigme Web 1.0, les féministes noires ont
47
expérimenté leurs voix numériques. Des
blogs tels que What About Our Daughters de Gina McCauley (Rapp, Button,
Fleury-Steiner et Fleury-Steiner, 2010), The Angry Black Woman de K. Tempest
Bradford (Curtis, 2015) et Crunk Feminist Collective de Brittney Cooper
(Boylorn, 2013) est rapidement devenu une lecture obligatoire pour les femmes
noires au début des années 2000. De cette façon, les
affordances du Web 1.0 ont récompensé des personnalités
numériques individuelles et remarquables avec un accès
convoité aux médias traditionnels, mais n'ont pas encore ouvert
la voie à une exploitation collective d'Internet pour la formation de
mouvements sociaux. Le Web 2.0, une version en lecture/écriture
d'Internet, a déplacé cette focalisation - des blogueuses
féminines singulières - vers une pluralité de
féministes noires connectées en ligne. Peu de temps après
le lancement de Twitter en 2006, les Afro-Américains ont commencé
à visiter la plate-forme de médias sociaux plus que tout autre
groupe ethnique. En 2014, plus de 26 % des Afro-Américains se
réunissaient sur Twitter à tout moment de la journée,
alors que seulement 16 % des Blancs le faisaient (Smith, 2014). Le soi-disant
« Black Twitter » (comme le surnommait le blogueur Choire Sicha en
2009) comprenait des voix afro-américaines du monde entier. Les
premières explorations académiques de Black Twitter ont
révélé que les Afro-Américains participaient
à des jeux animés par « douzaines » (Florini, 2014) ou
à des émissions télévisées à
succès telles que Shonda Rhimes's Scandal (Everett, 2015) ou How to Get
Away with Murder (Williams et Gonlin, 2017). La frivolité
numérique a cependant cédé la place à la fureur
après le procès pour meurtre de Trayvon Martin en 2013. Lorsque
George Zimmerman, qui est à moitié blanc, a été
acquitté du meurtre de l'adolescent noir non armé à
Sanford, en Floride, Alicia Garza s'est rendue sur Facebook pour écrire
une lettre d'amour aux Noirs. Son amie, Patrisse Cullors, l'a republiée
sur Twitter avec un hashtag : #BlackLivesMatter (Garza, 2016). Aucune des
femmes n'a déclaré qu'elles s'attendaient à ce que le
Tweet devienne un mouvement mondial. À bien des égards,
cependant, ce moment était peut-être inévitable, car la
politique socialement conservatrice de la respectabilité a fait taire de
nombreux groupes de militantes noires consentantes pendant des
décennies.28»
Le féminisme a ignoré les femmes noires car les
femmes noires traversaient déjà un mouvement pour se battre pour
leurs droits en tant que personnes noires dans le mouvement des droits
civiques. Les femmes noires ont donc dû choisir de se battre pour leur
peuple et non pour leur sexe en tant que femmes, car des problèmes plus
importants affectaient la communauté noire tels que le racisme, les
crimes de haine, les meurtres, les guerres contre la
28 RICHARDSON, Allissa V. « Dismantling
Respectability: The Rise of New Womanist Communication Models in the Era of
Black Lives Matter » . Undefined, 2019.
/paper/Dismantling-Respectability%3A-The-Rise-of-New-Models-Richardson/e8658e970c8a8b7b467cea1210ab37537db81213.
48
drogue et les attaques policières. « L'une des
premières pièces à articuler la nature simultanée
et non hiérarchique des oppressions a été la "Black
Feminist Statement" du Combahee River Collective, publiée en 1978. Elle
a été suivie dans les années 1980 par des classiques tels
qu'All the Women Are White, All the Blacks Sont des hommes, mais certains
d'entre nous sont courageux (Hull, Bell-Scott et Smith, 1982) ; This Bridge
Called My Back : Radical Writings by Women of Color (Moraga et Anzaldua, 1983)
; Home Girls : Une anthologie féministe noire (Smith, 1983) ; et
Théorie féministe : de la marge au centre (hooks, 1984). Se
considérant comme des "outsiders" au sein du mouvement féministe,
ces pionnières de la troisième vague ont créé leur
propre féminisme (Lorde, 2000).
La théorie de la politique identitaire, qui a
joué un rôle énorme dans les études
intersectionnelles et les études de genre, a donc façonné
le terme intersectionnalité lorsque Patricia Hill Collins a
utilisé le terme pour identifier différents types
d'identités, de points de vue et de lieux sociaux liés dans une
matrice de domination. « Au cours des années 1990, cette
théorie des oppressions simultanées et multiples a
été réarticulée, en grande partie grâce aux
écrits théoriques de Patricia Hill Collins. Collins est
passé d'appeler cette perspective la pensée féministe
noire (1990) à la renommer théorie de l'intersectionnalité
(Andersen et Collins, 1994 ; Collins, 1998) désignation qui a permis
à ses hypothèses théoriques et politiques de
prévaloir sur le point de vue ou l'identité. Collins a
également créé une nouvelle épistémologie
féministe qui a eu un effet profond sur la pensée
féministe. Ici, elle a développé une vision
constructionniste sociale de la connaissance qui reliait les identités,
les points de vue et les lieux sociaux dans une matrice de domination.»
Cette théorie est liée aux théories du
constructionnisme social et de la déconstruction de la construction
sociale existante par les essentialistes. La raison derrière cette
pensée est que ce que les femmes de couleur semblent croire
d'elles-mêmes a été construit pour elles par la
communauté blanche et doit donc être déconstruit et
reconstruit en tant que féminisme noir en utilisant leurs propres
identités comme identifiants sans l'impact du blanc. Pensait. « Ce
défi à la deuxième vague a été mené
par des féministes qui ont fondé leurs analyses sur les travaux
de penseurs sociaux français, tels que Jacques Lacan, Michel Foucault et
Jacques Derrida, qui ont soutenu que toutes les catégories de groupe
pouvaient et devaient être déconstruites en tant
qu'essentialistes. Comme l'a noté Judith Grant, les groupes
fondés sur la différence - comme la
classe ouvrière ou les femmes de couleur - n'ont pas
une voix ou une vision unique de la réalité, mais sont
plutôt constitués de personnes aux expériences
hétérogènes (Grant, 1993, 94).29»
49
29 Mann, Susan Archer, et Douglas J. Huffman. « The
Decentering of Second Wave Feminism and the Rise of the Third Wave ».
Science & Society 69, no 1 (2005): 56-91.
https://www.jstor.org/stable/40404229.
50
PARTIE II : LES REPRESENTATIONS
MEDIATIQUES DES FEMMES
51
Chapitre 1 : Les représentations médiatiques
des femmes dans les médias
2.1.1 Section 1 : Les catégories des femmes dans les
médias
Les femmes sont souvent représentées dans des
catégories stéréotypées qui les rangent dans des
cases pour permettre à la société de les identifier plus
facilement comme « bonnes » ou « mauvaises » femmes, par
exemple, les femmes qui expriment librement leur sexualité, qui montrent
davantage leur corps, qui expriment elles-mêmes et leurs
personnalités plus et ne sont pas timides se font traiter de "garce",
"salopes", "trop" et sont souvent sous-estimées dans la
société. D'un autre côté, les femmes qui sont
timides et qui présentent des aspects maternels tels que prendre soin
des émotions des autres, prendre soin de leur famille et donner la
priorité à leurs enfants par rapport à leur travail sont
souvent considérées comme de « bonnes femmes ». On
attend des femmes jusqu'à ce jour, qu'elles aient des identités
de genre et qu'elles se comportent d'une certaine manière, on pense
souvent qu'elles ont besoin d'avoir des enfants et de faire l'expérience
de la maternité pour souligner leur féminité à un
certain âge où "l'horloge biologique" commence à tourner
pour annoncent que le temps est presque écoulé pour leur
capacité à donner naissance et c'est alors que la
société et les gens autour d'eux commencent à faire
pression sur eux et commencent à remettre en question leurs choix de vie
s'ils choisissent de ne pas avoir d'enfants.
Une étude très importante a été
réalisée par le professeur Marie-Joseph Bertini, qui est
également ma directrice de thèse et qui m'a permis
d'acquérir de nombreux aspects et points de vue importants en
matière de féminisme et de représentations des femmes dans
les médias. Le professeur Bertini soutient que le discours des
représentations médiatiques constitue une pratique
cartésienne qui est un aspect influencé par Michel Foucault qui
indique que ce discours est une action sur le réel, cette action est
basée sur des règles qui peuvent modifier et altérer la
réalité des femmes dans la société, ce discours
affecte également la façon dont les femmes sont perçues et
traitées dans la société et peut influencer leur
comportement et les décisions qu'elles prennent. « Le discours des
médias sur les femmes constitue une pratique discursive, au sens
où l'entendait Michel Foucault, c'est- à-dire une action sur le
réel - organisée selon des règles - qui oriente celui-ci
et le modifie ; un discours théorique articulé à une
pratique sociale. » Selon le professeur Bertini, il existe cinq
catégories distinctes de représentations des femmes dans les
médias, l'égérie, la muse, la mère, la madone, et
la pasionaria. Ces cinq catégories mettent les femmes dans des
catégories et les stéréotypent dans certaines cases
auxquelles elles
52
appartiennent. Même si ces cinq catégories
peuvent être intersectionnelles et échangeables, cependant, une
fois qu'une femme est représentée comme par exemple "a
madone» elle resterait une "madone" et c'est ainsi que la
société la verrait longtemps. Selon la professeure Bertini
L'égérie est une femme qui est toujours là pour avoir le
dos de son mari, elle en est le principal soutien, elle se tient à ses
côtés, elle est naturelle, aime la nature, elle conseille son
homme, elle aime l'art et elle tire hommes à elle en raison de sa
personnalité douce et artistique. «L'Égérie :
Emprunté via l'étrusque au latin Égérie, il
désigne d'abord le nom d'une nymphe auprès de laquelle un roi
légendaire de la Rome antique, Numa Pompilius, prenait conseil avant
toute décision importante, notamment avant de promulguer ses lois.
Précisons que les nymphes désignent dans la mythologie grecque,
puis romaine, les déesses d'un rang inférieur qui peuplent la
nature : fleuves, bois, rivières, mer... Comme on peut le voir,
l'attelage qu'ils forment tous deux sont fort hétéroclite. Ils
sont en toutes choses l'exact opposé l'un de l'autre. Lui est humain,
elle est divine (de rang inférieur tout de même) ; lui est du
côté de la culture et du droit, elle, de la nature ; lui agit
directement sur les hommes et l'organisation de leurs rapports, elle est toute
entière suggestion et souffle. Lui est bien visible, elle à
peine. Elle disparaît derrière ce et celui qu'elle anime. C'est la
Figure avenante de la femme-conseillère, qui seconde et supplée.
Celle qui se retire sur la pointe des pieds, laissant celui qu'elle guide
récolter les fruits de ses efforts patients. Trait d'union entre deux
rives, pratiquant l'entremise comme l'un des beaux-arts, l'Égérie
est une femme-passerelle. En présentant les hommes les uns aux autres,
en les lançant dans la conversation et bientôt dans le monde,
depuis l'espace en retrait de son salon, l'Égérie est pur
processus, mécanisme sophistiqué dans lequel la Femme s'abolit
comme fin et se revendique comme moyen. Présence-absence
perpétuelle, elle pousse les hommes devant elle comme pour mieux marquer
que le salon n'est pas --ne doit pas être-un instrument de promotion
sociale des femmes, mais celui de la promotion sociale, politique et artistique
des hommes par les femmes. »
La muse par contre est proche de l'égérie mais
elle est dépeinte pour inspirer l'homme avec qui elle est et influencer
ses actions de manière plus profonde, elle rend l'homme émotif
où son amour et son admiration pour elle influencent ses comportements
et ses actions politiques, artistiques ou sociales. « Proche de
l'Égérie mais suffisamment distincte pour qu'on ne puisse pas les
confondre, la Muse désigne à l'origine dans la mythologie
grecque, chacune des neuf filles issues de l'union de Zeus et de la
Mémoire (Mnémosyne). D'abord déesses des montagnes et des
champs, elles choisirent d'inspirer aux hommes les arts et la connaissance.
Réunies en choeur sous la houlette d'Apollon musagète (protecteur
des Muses), elles président à des domaines aussi divers que
l'astronomie et la géométrie (Uranie), la tragédie et le
chant
53
(Melpomène), la danse (Terpsichore), l'éloquence
et la poésie épique (Calliope), les hymnes et la mémoire
(Polymnie), la musique (Euterpe), la poésie lyrique et érotique
(Erato), la comédie (Thalie), ou l'histoire (Clio). Autant dire que leur
rayon d'action est large, et couvre une grande partie des champs
épistémiques de l'Antiquité grecque. La différence
entre la Figure de l'Égérie et celle de la Muse est cependant
très subtile. Si l'Égérie est inspiratrice, la Muse elle,
est inspiration. En d'autres termes si l'Égérie manifeste une
volonté ambitieuse par procuration comme nous avons pu le voir, si elle
s'inscrit dans ce que Spinoza appelait une dimension conative - une tension
vers quelque chose - la Muse n'exprime rien de tout cela.
La Figure de la Muse à la différence de
l'Égérie implique un renoncement plus marqué, une
dimension sacrificielle inhérente à l'interdiction faite aux
femmes de se penser, non plus seulement comme actrices mais encore comme
créatrices. »
La troisième catégorie de représentations
des femmes dans les médias est la mère, la mère est un
rôle et une identité de genre très
stéréotypés que les femmes sont souvent
représentées. La mère est une femme attentionnée,
gentille et généreuse qui place les gens autour d'elle en
premier, elle place les besoins et les désirs de son mari et la
santé et les désirs de ses enfants comme sa principale
priorité dans la vie et son centre du monde. « L'application
soigneuse avec laquelle les médias renvoient les femmes à leur
fonction reproductrice et maternante, est-elle aussi édifiante pour le
chercheur. Certes, les hommes sont souvent qualifiés de pères de
tels ou tels phénomènes, mais le reste de l'offre
sémantique en ce qui les concerne est médiatiquement si riche,
que la mention de ce terme ne présente dans leur cas aucune pertinence.
En revanche, la Figure de la Mère participe de l'intense
réductionnisme à l'intérieur duquel les médias sont
chargés de veiller à maintenir les évolutions des
registres d'action des femmes. Ainsi la récurrence de la Figure de la
Mère renvoie-t-elle moins les femmes à leurs devoirs de
mère qu'à leurs devoirs d'épouse, assumant par la
maternité la survivance d'une distribution contraignante et
stéréotypée des rôles. Alors qu'une femme sur trois
est citée par les médias sans sa profession, contre seulement un
homme sur vingt une femme sur quatre et un homme sur dix au niveau mondial -
les femmes sont beaucoup plus souvent citées avec un lien de
parenté que les hommes. La forte disparité de ces chiffres permet
de comprendre le fonctionnement du mode de représentation des femmes
dans les médias : c'est bien en tant qu'elle est rattachée
à quelque chose d'autre qu'elle- même - donc par son
hétéronomie - qui possède la faculté de la
signifier toute entière que la femme est donnée à voir.
Fille de, mère de, soeur de, femme de... »
La madone est la quatrième catégorie selon
professeure Bertini, cette catégorie est très intéressante
à analyser car elle implique deux catégories, une mère et
une salope. Ce
54
personnage est dépeint comme "le rêve de tout
homme" une femme attentionnée qui peut être la mère de ses
enfants qui est aussi hyper sexuelle avec lui, «La Figure de la Madone est
éminemment ambivalente, comme le montre le premier exemple surtout,
à propos de Martine Aubry. La Madone jouit d'une considération
diffuse, due à la reconnaissance implicite de son statut d'exception.
Par delà son caractère ironique (mais il faut noter alors que
toutes les Figures emblématiques que nous analysons possèdent une
connotation ironique) elle tire en effet son origine d'une double filiation
sémantique. La Figure de la Madone représente admirablement cette
tension essentielle entre la Maman et la Putain, double polarité
indissociable de l'imaginaire masculin comme le montre si bien, plus
près de nous, le film de Jean Eustache. Partie de l'innocence et de la
pureté absolue que personnifie la Sainte-Vierge, la Madone se fait aussi
femme fatale et voyageuse, dangereuse par son aptitude même à
circuler librement, hors les bornes sensibles de la respectabilité des
femmes immobiles. »
La pasionaria, la dernière catégorie est une
femme passionnée par une cause et qui se bat sans cesse pour elle, ce
terme est usuellement utilisé en politique et est vue comme une femme
« en colère » ou « militante », explique la
Professeure Bertini : «S'il est une formule médiatique clef pour
désigner les femmes c'est bien celle de la Pasionaria. C'est la raison
pour laquelle celle-ci est emblématique à elle seule, de la
manière dont les médias contraignent les femmes à se
représenter elles-mêmes. La très grande fréquence de
ce mot - c'est de loin le plus utilisé des cinq termes
répertoriés - et son vaste rayon d'action, en font un angle
privilégié d'étude à partir duquel il devient
possible d'appréhender certains ressorts essentiels de la
sémiosis globale qui commande la production, la réception des
mots et les interprétations dont ils sont l'objet. À lui seul en
effet, ce mot offre une radiographie de la socioculture française
contemporaine, mais aussi de la philosophie du pouvoir en vigueur et de ses
modes d'exercice. »
Plus peut-être que de la langue comme pouvoir, c'est du
pouvoir comme langue que nous entretient la problématique de la
Pasionaria. Le pouvoir, comme l'inconscient selon Lacan, apparaît
structuré comme un langage. L'ordre du discours est symptomatique en
effet, de l'ordre symbolique auquel s'articulent les différentes
instances d'organisation et de régulation de notre
société. Par discours, il faut entendre ici, comme le
suggérait Michel Foucault, une construction 30»
Gaye Tuchman's studies have also played a big part in
acknowledging how women were being «symbolically annihiliated» into
certain traditional ideas and concepts that were imposed to
30 Bertini Marie-Joseph. Langage et pouvoir : la femme
dans les médias (1995-2002). In: Communication et langages, n°152,
2007. Usages médiatiques du portrait. pp. 3-22.
55
them by the society : «Gaye Tuchman fut l'une des
premières à constater que « la recherche sur les femmes et
les médias [était] au point mort d'un point de vue
théorique »15. Concédant l'efficacité politique de la
« répudiation courroucée » des contenus
médiatiques, elle lui reproche son « argumentaire embourbé
dans une littéralité naïve, qui expose une théorie de
la mimesis à la fois étrange et commune »16. La sociologue
s'inquiète de l'écart entre l'inscription grandissante des femmes
dans la sphère professionnelle américaine et une
représentation médiatique concentrée sur le modèle
de la femme au foyer. Elle craint que cette monstration
stéréotypée ne limite les horizons des jeunes
téléspectatrices alors que la force de travail féminine
est fondamentale à l'économie américaine. Gaye Tuchman
dénonce la condamnation médiatique des femmes actives et le
confinement des femmes au foyer, qu'elle qualifie d'«
anéantissement symbolique »17. Son analyse s'inscrit dans le
paradigme fonctionnaliste des médias. S'appuyant sur les travaux
d'Harold Laswell, elle postule une omnipuissance des médias dont le
public est une cible amorphe qui absorbe passivement les contenus. Ces
représentations médiatiques aliénantes pour les femmes ont
une influence sur les audiences féminines qui se limitent en
conséquence à désirer un bon mariage où elles
entretiendront le foyer. Le schéma laswellien Qui dit quoi par quel
canal à qui et avec quel effet ? structure son raisonnement. Cette
vision instrumentale implique que le message médiatique ne peut
être décodé que d'une seule façon, et qu'il produit
un unique effet. Les premiers travaux sur l'image des femmes dans les
médias se caractérisent par leur ancrage militant et leur faible
cadrage théorique. Ces études doivent néanmoins être
replacées dans leur contexte. Des observations empiriques aux
premières conceptualisations, elles ont développé une
expertise sur les stéréotypes féminins qui « a permis
une prise de conscience des communicants ainsi qu'un moyen de pression sur les
médias pour qu'ils améliorent l'image des femmes 31»
2.1.2 Histoire des représentations des femmes
dans les médias
L'histoire des femmes dans le cinéma et les
médias a toujours été déformée par les
hommes qui dirigent les agences de cinéma. Les femmes ont
été considérées comme inférieures, mises en
archétypes, ont été stéréotypées et
dépeintes comme inférieures et moins intelligentes par rapport
à leurs partenaires masculins. Le rôle des femmes dans les films
est passé de montrer des personnages féminins comme
obéissants, à attentionnés, au méchant qui est un
briseur de
31 Biscarrat, Laetitia. « L'analyse des médias au
prisme du genre: formation d'une épistémè ».
Revue française des sciences de l'information et de la
communication, no 3 (30 juillet 2013).
https://doi.org/10.4000/rfsic.619.
56
ménage. «La problématique de la
représentation des femmes dans les médias n'est pas uniquement
fondée sur l'écart quantitatif entre les individus masculins et
féminins. Non contentes d'être minoritaires, les femmes sont
également assignées à des représentations de genre
souvent réductrices. Militantes féministes et universitaires
n'ont d'ailleurs pas manqué de mettre l'accent sur les
stéréotypes féminins présents dans les
médias. Les stéréotypes désignent des
représentations réduites et figées dans la
répétition qui « permettent de rapporter ce que nous voyons
à des modèles préexistants pour pouvoir comprendre le
monde, faire des prévisions et régler nos conduites 32»
Les fausses déclarations des femmes ont amené
les universitaires dans les années 1970 à se demander et à
chercher comment et pourquoi les femmes sont soumises aux yeux des hommes et
sont constamment déformées afin de correspondre à la norme
virile dans laquelle elles sont classées. L'universitaire Laura Mulvey a
étudié la théorie du film féministe et a
théorisé le concept derrière le regard masculin où
les femmes dans les films sont représentés uniquement afin de
plaire au public masculin. Par conséquent, ils sont
représentés comme sexy, et attrayant, avec l'accent sur leur
corps, au mépris de leur personnalité et de l'intelligence.
« Le livre de Laura Mulvey intitulé « Unmasking the Gaze :
Feminist Film Theory, History, and Film Studies » illustre cette approche
(17-31), en reformulant et en critiquant son propre essai historique, «
Visual Pleasure and Narrative Cinema », qui était fondé sur
l'analyse textuelle. La méthodologie en vigueur à la fin des
années 1970. » Mme Mulvey a utilisé la psychanalyse pour
analyser la façon dont les femmes et les hommes sont
représentés dans le cinéma, explique-t-elle : « Les
femmes sont passives, les hommes sont actifs. Les hommes portent l'action
narrative en avant ; les femmes sont la substance du spectacle oculaire,
là pour servir de lieu du désir du mâle de les savourer
visuellement. En effet, Mulvey soutient, à l'écran, que les
femmes dans les films hollywoodiens ont tendance à ralentir le
récit ou à arrêter l'action, car l'action doit souvent
être gelée, par exemple, afin de poser des personnages
féminins afin de permettre la possibilité de leur contemplation
érotique. Par exemple, une icône féminine, comme Raquel
Welch avant une terreur préhistorique, sera posée comme une
statue pour que les spectateurs masculins puissent apprécier sa
beauté Les numéros musicaux des coulisses sont des dispositifs
utiles pour répondre à cette exigence narrative, puisqu'ils
permettent à la narration de se poursuivre, dans la mesure où la
narration consiste simplement à mettre en scène un spectacle,
tout en prodiguant attention à la forme féminine. Pour Mulvey la
forme
32 Biscarrat, Laetitia. « L'analyse des médias au
prisme du genre: formation d'une épistémè ».
Revue française des sciences de l'information et de la
communication, no 3 (30 juillet 2013).
https://doi.org/10.4000/rfsic.619.
57
féminine dans le film hollywoodien devient un spectacle
passif dont la fonction est d'abord et avant tout à voir. Ici, le sujet
perceptif pertinent peut être identifié comme le spectateur
masculin, et/ou le personnage masculin, qui, à travers des dispositifs
comme le montage de point de vue, sert de délégué, dans la
fiction, pour le membre de l'auditoire masculin (qui pourrait s'identifier au
personnage masculin dans l'édition du point de vue). Cette idée
peut être exprimée en termes de dire que dans un film
hollywoodien, les femmes sont l'objet du regard.33»« La
monstration des femmes au cinéma s'articule selon elle autour de deux
mouvements distincts. D'un côté, les femmes sont mises en
scène comme des objets sexuels à la fois pour les personnages de
l'histoire et pour les spectateurs du film. De l'autre, la
représentation favorise l'identification des spectateurs. Mais cette
identification est strictement masculine, puisque les protagonistes sont les
hommes, les femmes n'occupant que le rôle d'objet. Le système de
représentation des films hollywoodiens réduit les femmes au
rôle passif d'objet sexuel alors qu'il inscrit les hommes dans l'action.
L'analyse filmique de Laura Mulvey met en lien contenus et réception
tout en distinguant les rôles masculins et féminins. Sa prise en
compte du rapport au spectateur a eu d'importants échos dans
l'étude des médias. Ainsi, se développe à partir
des années 1980 un courant de recherche qui questionne les
stratégies de réception des audiences féminines.
34»
La montée du féminisme et le début de la
deuxième vague de féminisme ont également conduit à
une plus grande prise de conscience, en particulier après la
théorie de Betty Freidan sur la femme mystique et la façon dont
les femmes sont subordonnées à la représentation
d'être des soignants. « Le féminisme des années 1960
et 1970 fut le berceau d'un mouvement de colère et de rejet de la part
des féministes, notamment envers la presse magazine. L'ouvrage
fondateur, La femme mystifiée, paru aux États-Unis en 1963,
relança le débat sur le rôle des femmes dans la
société américaine de l'après-guerre. Betty
Friedan, fondatrice de la National Organization for Women (NOW), y
dénonce la contribution des médias, tout particulièrement
la presse magazine, à une « mystique » selon laquelle
l'épanouissement des femmes passe exclusivement par le retour au foyer
et la maternité. Partant de l'observation qu'il existe un mal-être
commun à de nombreuses Américaines des années 1960, Betty
Friedan cherche à identifier les raisons de cet «
indéfinissable malaise » et les éléments de sa
propagation. »
33 Stein, Minnah, 2019 | Minnah Stein | ARTS, et
CULTURE. « The History and Future of Women in Film - Women's Media Center
». Consulté le 31 août 2022.
https://womensmediacenter.com/fbomb/the-history-and-future-of-women-in-film.
34 Jaseuses, Les. «Laura Mulvey, Plaisir Visuel
et Cinéma Narratif (1975).» Les Parleuses, July 2019,
lesparleuses.hypotheses.org/532.
58
Cependant, la deuxième vague de féminisme a eu
son succès dans les années 1970-1980 en déplaçant
l'ère du cinéma féministe en Amérique et en
Grande-Bretagne. "Cependant, ce mouvement a changé en raison des
concepts radicaux du féminisme et en raison des opinions politiques
problématiques qui étaient la montée dans les
années 1980 « Ces collectifs de cinéastes féministes,
distributeurs et festivals ont disparu à partir de la fin des
années 1980, en raison des compressions et des changements dans le
financement des organismes artistiques, des radiodiffuseurs et d'autres
organismes publics mis en oeuvre par les gouvernements Thatcher et Reagan. Et
encouragé par la réaction contre le féminisme dans la
culture néoconservatrice croissante des années 1980, qui a
entraîné le déclin des groupes de conscientisation des
femmes, des programmes universitaires d'études des femmes et des centres
communautaires des femmes, qui avaient été des composantes
clés du mouvement du film féministe.35»
«Les études médiatiques féministes
et les Cultural Studies ont trouvé dans la problématisation de la
représentation comme pratiques discursives de pouvoir constitutives de
la réalité un point de convergence. En effet, la culture pour les
chercheurs des Cultural Studies n'est plus envisagée dans une
problématique de la domination, mais dans celle des rapports de pouvoir.
Ce passage est opéré par Stuart Hall, lui-même
inspiré de Gramsci. Il propose de considérer la culture comme un
champ de luttes symboliques entre différents groupes sociaux.
L'hégémonie s'exerce mais elle est sans garantie, en
témoignent les pratiques diversifiées de réception. Ce
tournant des études médiatiques a entériné une
approche constructiviste des médias. Cette conflictualité est
engrammée au sein des productions médiatiques, qu'il s'agisse des
contenus, de leur production ou de la réception. Dans un même
mouvement, les conceptualisations du genre des années 1990 et 2000
affirment que les identités de genre ne sont pas fondées en
nature mais qu'elles procèdent d'identifications au sein de rapports
sociaux hiérarchisés. Comme l'a montré Judith Butler, la
subjectivation des individus opère de manière itérative au
travers d'identifications à des normes de genre40. Analyser les contenus
médiatiques permet dès lors d'accéder aux
représentations collectives de ces normes, dont ils sont à la
fois la scène et l'instance de reproduction. 36»
Les femmes sont sous-représentées et
annihilées symboliquement depuis le début de la montée des
médias. Les femmes ont été confrontées à des
stéréotypes, à certaines catégories, comme
35 Bell, Melanie, Shelley Cobb, Christine Gledhill,
Debashree Mukherjee, Laraine Porter, Rashmi Sawhney, et Ulrike Sieglohr. «
Researching Women's Film History », 2020.
https://doi.org/10.7916/d8-as7q-5051.
36 Biscarrat, Laetitia. « L'analyse des
médias au prisme du genre: formation d'une épistémè
». Revue française des sciences de l'information et de la
communication, no 3 (30 juillet 2013).
https://doi.org/10.4000/rfsic.619.
59
celles que nous avons vues ci-dessus écrites par la
professeure Bertini, et ont également été soumises au
regard masculin qui domine la façon dont elles sont
représentées dans les médias. Gaye Tuchman soutient que
les femmes ont été annihilées symboliquement pour
être considérées comme des femmes au foyer et qu'elles sont
banalisées en fonction de certains rôles de genre, comme les
« mères, les épouses, les soignantes, etc. ». Il
écrit : « annihilation symbolique » signifie que les femmes
sont sous-représentées ou faussement représentées
dans les médias : « Gaye Tuchman (1978) a développé
le concept d'annihilation symbolique pour faire référence
à la sous-représentation des femmes dans un éventail
étroit de rôles sociaux, tandis que les hommes étaient
représentés dans un éventail complet de rôles
sociaux et professionnels. Tuchman a également fait valoir que les
réalisations des femmes n'étaient souvent pas rapportées
ou banalisées et souvent considérées comme moins
importantes que des choses comme leur apparence Selon Tuchman, les femmes
étaient souvent représentées dans des rôles
liés aux stéréotypes de genre, en particulier en ce qui
concerne les tâches ménagères et la maternité - un
bon exemple de cela étant les publicités de poudre à laver
dans lesquelles les mères et les petites filles travaillent ensemble,
tandis que les hommes et les garçons sont ceux qui sont couverts de
boue. 37»
Les représentations des femmes dans les médias
n'ont pas changé de l'année 1954 à l'année 1979,
selon un article écrit par Tuchman, « « Depuis 1954, il y a eu
relativement peu de changement dans la présentation des femmes selon les
indicateurs statistiques disponibles13. À l'époque, seulement 45
% des personnes présentées à la télévision
étaient des femmes. environ 20 pour cent de ceux montrés comme
membres de la force de travail ont été des femmes. Les hommes
sont présentés comme des agresseurs, les femmes comme des
victimes. Symboliquement serviles, les policières qui ont
été frappées au sol par un méchant sont
tirées du sol par un bon gars; dans les deux cas, les femmes sont sur le
sol par rapport aux hommes. Il y a 25 ans, comme aujourd'hui, les femmes
à la télévision étaient concentrées dans le
ghetto de la comédie de situation. Ils sont et étaient, comme l'a
dit la Commission des droits civils des États-Unis, « de la poudre
aux yeux sur le plateau ». Cette similitude entre le passé et le
présent se retrouve ailleurs dans les médias. Dans les
années 1950 comme aujourd'hui, la vie des femmes dans les magazines de
fiction pour femmes a été définie en termes
d'hommes-maris, amants, ou le gouffre de l'absence masculine.
37 Thompson, Author Karl. « Media Representations of Women
». ReviseSociology, 2 septembre 2019.
https://revisesociology.com/2019/09/02/media-representations-women/.
60
Les annonces continuent de représenter les femmes
à la maison et les hommes à l'extérieur, bien qu'il n'y
ait pas de comparaison statistique systématique des annonces d'il y a 25
ans avec celles d'aujourd'hui. Les voix hors champ continuent d'être
dominées par les hommes; moins de 10 % utilisent la voix des femmes pour
annoncer les pauses dans les stations, les émissions à venir et
l'endroit où acheter un produit. Bien sûr, il semble y avoir des
différences entre les médias d'hier et d'aujourd'hui,
particulièrement en ce qui concerne les minorités. Cependant, les
femmes appartenant à des minorités, soit environ 2,9 % des gens
à la télévision, sont concentrées dans des
comédies de situation axées sur la famille17. Mais au moins,
elles apparaissent maintenant à la télévision; au
début des années 1960, la présence régulière
d'une femme noire dans une émission aux heures de grande écoute a
contribué à son annulation. Cependant, la simple présence
ne suffit pas. Lemon souligne que sur certains spectacles les hommes ont
dominé les femmes tellement que l'apparition régulière
d'une co-star féminine semblait augmenter la domination masculine
blanche. La présence permet également de réitérer
les stéréotypes : Les modèles de dominance dans les
interactions sur les heures de grande écoute contrastent la "matriarche
noire" avec la position moins forte de la femme blanche au sein de sa famille.
Et, les médias de masse supposent ainsi la supériorité
masculine que les hommes donnent même plus de conseils sur les
enchevêtrements personnels sur les feuilletons que les femmes. Cette
constatation semble particulièrement significative, car les feuilletons
se rapprochent davantage de la présentation d'un monde
pseudo-égalitaire que les autres programmes de télévision
et la plupart des autres médias. 38»
Plus tard en 1980, les femmes étaient encore
sous-représentées et symboliquement annihilées dans les
rôles de femmes au foyer et de mères et de personnages passifs
dont le seul rôle est d'écouter leurs partenaires masculins et
d'obéir aux règles sexospécifiques qui leur sont
imposées par les hommes société. Même en 2006, les
femmes étaient encore banalisées et dévalorisées
alors que Thompson partageait des informations de la Women's Sport and Fitness
Foundation, Thompson écrit : «Ferguson (1980) a effectué une
analyse du contenu des magazines féminins de la fin de la Seconde Guerre
mondiale à 1980 et a constaté que les représentations
étaient organisées autour de ce qu'elle a appelé le culte
de la féminité, basé sur des rôles et des le mariage
et le souci de paraître.
38 Tuchman, Gaye. « Women's Depiction by the Mass Media
». Signs: Journal of Women in Culture and Society 4, no 3 (avril
1979): 528-42.
https://doi.org/10.1086/493636.
61
Ferguson a noté que les magazines destinés aux
adolescentes offraient un plus large éventail de représentations
féminines, mais il y avait encore un accent sur lui, à la maison,
et en regardant bien pour lui. 39»
2.1.3 Section 3 : Les représentations
médiatiques des femmes aujourd'hui
Les représentations des femmes dans les médias
modifient et façonnent la façon dont les femmes se
perçoivent et se perçoivent mutuellement. Elle modifie
également la façon dont les hommes perçoivent les femmes
et les jeunes filles dans une société. Des médias
écrits aux médias visuels, les femmes sont montrées de
certaines façons avec un accent sur leur physique tout en
écartant leurs capacités qui n'impliquent pas leur corps.
«Dans une étude de recherche sur l'observation des magazines
(Stice, Spangler et Agras, 2001), 219 participantes ont été
réparties au hasard dans deux groupes. Un groupe a reçu des
abonnements à des magazines de mode pour une période de 15 mois.
L'autre groupe n'a pas reçu les magazines pendant la même
période. Ils ont conclu que "l'exposition à des images
idéales minces" peut avoir des effets à long terme sur les jeunes
femmes. Ces chercheurs ont également noté que la consommation de
magazines a provoqué une augmentation de l'insatisfaction du corps des
femmes et leur désir d'être mince. Qui suggèrent que
lorsque les femmes intériorisent des images de corps féminin
mince, elles peuvent présenter des réactions émotionnelles
négatives et des comportements nuisibles. Tiggemann et Pickering (1996)
ont administré des questionnaires à 94 femmes pour
découvrir les effets de la télévision sur l'insatisfaction
corporelle et le désir d'être mince. Les résultats de
l'étude appuient un lien sociétal entre l'insatisfaction
corporelle et les types d'émissions de télévision qui sont
regardées par les femmes. Les chercheurs ont noté que le fait de
regarder des émissions comme des feuilletons ou des feuilletons, des
vidéoclips ou des films représentant des femmes dans des
rôles stéréotypés avait une influence sur les
niveaux négatifs d'insatisfaction corporelle des
femmes.40» Ces présentations peuvent causer de graves
problèmes d'alimentation et de santé chez les femmes qui sont
plus enclines à adopter ces troubles de l'alimentation que les hommes
à la pression que les femmes font face dans les médias
entouré de femmes minces et attrayantes avec contradiction à
leurs parties sexuelles telles que les gros seins avec des déchets et un
gros cul. Ces représentations sexuelles
39 Thompson, Author Karl. « Media Representations of Women
». ReviseSociology, 2 septembre 2019.
https://revisesociology.com/2019/09/02/media-representations-women/.
40 Brown, Karen Ruth. « MEDIA REPRESENTATIONS OF FEMALE BODY
IMAGES IN WOMEN'S MAGAZINES », s. d., 122.
62
inaccessibles font en sorte que les femmes croient qu'elles ne
sont pas « assez jolies » et, par conséquent, elles devraient
subir des chirurgies lourdes et dangereuses qui mettent leur vie en danger pour
obtenir ce type de corps.
En 2006, la Women's Sport and Fitness Foundation a
constaté que « il y avait peu de couverture du sport
féminin, mais le peu de couverture qu'il y avait avait une tendance
à banaliser, sexualiser et dévaloriser les réalisations
sportives féminines. CEPENDANT, cet exemple ultérieur peut
être quelque chose qui a changé considérablement au cours
de la dernière décennie.41»
L'article que Thompson écrit de manière
intéressante discuté comment Disney utilise l'idée de
princesses et princes à l'idée de lavage de cerveau fille de
croire que tout ce qu'ils font doit être rencontré avec le
résultat quand la princesse obtient enfin ce qu'elle cherchait vraiment
qui est l'amour et romance et la validation du personnage masculin qui est le
prince. « Voici des exemples de situations où Disney renforce les
stéréotypes féminins :
· Blanche-Neige - qui nettoie la maison des nains
mâles et est finalement secourue par un prince mâle parce qu'elle
est jolie.
· La Belle et la Bête - Dans laquelle Belle endure
une bête violente et violente pour le racheter.
· Ariel - qui renonce à sa voix pour gagner le
prince avec son corps.
· Mulan - qui gagne la guerre presque à lui tout
seul pour rentrer chez lui et se faire draguer. »
L'article soutient que depuis 1970, les
représentations des femmes sont plus présentes dans les
médias, car nous voyons des femmes jouer des rôles de premier plan
dans les films depuis. Cependant, ces représentations sont encore
considérées comme stéréotypées et ne
dépeignent que les femmes avec certains aspects physiques tels que
mince, et attrayant, avec l'accent sur leur corps comme héroïne
féminine. « Il y a eu plusieurs films au cours des dernières
décennies avec des personnages féminins « forts » qui
sont féroces, coriaces et débrouillards, et qui, sans doute,
subvertissent les concepts hégémoniques de la masculinité.
On peut soutenir qu'un moment décisif a été le film de
1979 « Alien » dans lequel le personnage principal féminin
Ripley survit à ses collègues masculins et finit par tuer la
menace Alien.
41 Thompson, Author Karl. « Media
Representations of Women ». ReviseSociology, 2 septembre 2019.
https://revisesociology.com/2019/09/02/media-representations-women/.
63
Depuis lors, un certain nombre d'héroïnes
féminines ont figuré comme personnages principaux dans divers
films d'action tels que Terminator 2, les films Tomb Raider, Kill Bill et The
Hunger Games.
Cependant, plutôt que de renverser les concepts
hégémoniques de la masculinité, on pourrait soutenir que
de tels films perpétuent encore le « mythe de la beauté
», car tous les personnages féminins principaux sont minces et
attrayants. 42» De tels films ou séries
télévisées qui sont considérés comme «
autonomisant les femmes » ou qui montrent « la diversité des
genres » dans leur contenu médiatique dépeignent donc
certains aspects physiques qu'une femme doit avoir, comme être mince,
attrayant, etc. Game Of Thrones, par exemple, a eu sa controverse quand il
s'agit de représenter les femmes en raison de sa nudité lourde et
son accent sur les parties du corps sexuel des femmes.
Dans les plus récents films et séries
télévisées qui ont explosé sur Internet en 2021 et
2022, comme Bridgerton, Euphoria, qui a été fortement
critiqué sur Internet, The Batman 2022, Emily à Paris, You, et
beaucoup d'autres séries et films, les femmes sont toujours
représentées dans le stéréotype physique habituel,
mince, sexy et attrayant pour le public masculin.
Cela n'a malheureusement pas changé depuis, car les
femmes ont encore du mal à obtenir des emplois de cinéastes et
à y réussir. Le manque de présence des femmes dans
l'industrie cinématographique permet aux hommes de diriger et de voir
les femmes du point de vue masculin, en mettant l'accent sur le corps de la
femme et en présentant les femmes sous un jour
stéréotypé dans certaines catégories. «Bien
que les femmes aient de plus en plus surmonté ces obstacles au fil des
ans, leur travail a rarement été reconnu sous forme de prix de
l'industrie. Entre 1994 et 2018, seulement 12 pour cent des candidats au Golden
Globe étaient des femmes, et de ceux-ci, seulement 8 pour cent ont
gagné. Pas plus tard que l'an dernier, aucune femme n'a
été nommée dans la catégorie Meilleure
réalisatrice des Globes, et nous pouvons encore compter sur une main le
nombre de femmes qui ont été nommées dans cette
catégorie (comme Barbra Streisand, qui a été la
première femme à remporter le Golden Globe pour la
réalisation en 1984). Aujourd'hui, en 2019, les femmes ne
représentent que 25 % des nominations aux Oscars qui ne sont pas
sexospécifiques et il n'y a aucune candidate dans les catégories
Meilleur réalisateur, Cinématographie et Montage de
films.43»
42 Thompson, Author Karl. « Media
Representations of Women ». ReviseSociology, 2 septembre 2019.
https://revisesociology.com/2019/09/02/media-representations-women/.
43 Stein, Minnah, 2019 | Minnah Stein | ARTS, et
CULTURE. « The History and Future of Women in Film - Women's Media Center
». Consulté le 31 août 2022.
https://womensmediacenter.com/fbomb/the-history-and-future-of-women-in-film.
64
Par conséquent, nous pouvons voir que même si les
femmes ont gagné, les femmes sont néanmoins encore
présentées comme des objets pour les hommes à regarder,
elles sont encore sujettes au regard masculin et sont dépeintes en
fonction de leur corps et de leur apparence. Les femmes dans les films sont
également présentées comme « moins intelligentes
» que les hommes, car les hommes semblent toujours être la raison
pour laquelle les femmes parlent dans les films et les séries
télévisées, ce qui explique le test de Bechdel qui «
est un test qui demande si deux personnages féminins nommés se
parlent de quelque chose d'autre qu'un homme. Il a été
créé par Alison Bechdel en 1985, et il a été
utilisé comme un indicateur de la façon dont les femmes sont
représentées dans les films.44» Dans une
étude menée par The Pudding, une publication numérique qui
explique les idées débattues dans la culture avec des essais
visuels, ils expliquent comment même dans les films des princesses
Disney, les hommes semblent avoir le mot sur les personnages féminins
qui sont censés être les personnages principaux de ces films.
«Les résultats : 22 des 30 films Disney ont une majorité
masculine du dialogue. Même dans les films avec des lead féminins,
comme Mulan, le dialogue oscille masculin. Mushu, son dragon protecteur, a 50 %
plus de mots de dialogue que Mulan elle-même. »voir Figure 1
44 Matt. « What Is the Bechdel Test? Women In Fiction
· Filmmaking Lifestyle ». Filmmaking Lifestyle, 11 novembre
2021.
https://filmlifestyle.com/what-is-the-bechdel-test/.
65
Chapitre 2 : les femmes de couleurs dans les
médias
2.2.1 Section 1 : Les représentations des femmes de
couleurs dans les médias, : histoire et stéréotypes
Les femmes de couleur ont manqué de
représentation médiatique depuis que le film a commencé,
cela s'est ensuite transformé en fausses représentations et
dépeignant les femmes de couleur comme malveillantes, violentes,
hypersexuelles, et globalement, inférieures aux femmes blanches, les
hommes blancs, et aussi inférieures aux hommes de couleur. La culture
populaire de nos jours dépeint les femmes de couleur de manière
négative et hyper-stéréotypée qui affectent non
seulement comment les femmes de couleur se voient elles-mêmes, mais
aussi, comment les gens dans la société regardent les femmes de
couleur selon ces stéréotypes lourds. L'article « Ai-je
l'air d'avoir une attitude ? Comment les stéréotypes des femmes
noires à la télévision ont un impact négatif sur
les accusées noires à travers le biais implicite des jurés
» publié par Fanta Freeman explique comment les femmes sont
stéréotypées dans de multiples catégories, en
particulier les femmes noires. La chercheuse explique : « les personnages
et les icônes de la culture populaire sont souvent conçus sur les
stéréotypes raciaux négatifs de Mammy - la figure de la
mère asexuée, heureuse, obèse et noire ; Jézabel -
l'impudente, intrigante, excessivement sexuelle ; et ; Saphir -
l'émasculateur grossière, bruyante et autoritaire (Balaji 2010,
2009 ; Fischoff et al. 1999). Ces caricatures historiques se sont
transformées en distorsions contemporaines : la reine du
bien-être, qui est sexuelle et dépeint une promiscuité et
complote pour l'argent ; et la « gold-digger » qui planifie et
exploite la générosité des hommes (ibid.).
Indépendamment des possibilités de représentation
diversifiée dans les médias, les études indiquent que les
femmes dans les vidéos d'artistes masculins, en particulier les
vidéos de hip-hop ou de rap, sont souvent dépeintes de
manière défavorable ; généralement, plusieurs
femmes sont montrées dans des poses provocantes et des vêtements
révélateurs et rivalisent pour attirer l'attention de l'artiste
masculin ou des artistes et de leur entourage (Balaji 2010, 2009; Hall et Smith
2012; Collins 2006). Les recherches de Ward sur l'analyse du contenu de 2003
suggèrent que les longs métrages d'artistes féminines
présentent de la même manière les femmes dans des
rôles subordonnés ou hyper sexualisés par rapport aux
vidéos d'artistes masculins.45 »
45 Freeman, Fanta. « Do I Look Like I Have An
Attitude? How Stereotypes Of Black Women On Television Adversely Impact Black
Female Defendants Through The Implicit Bias Of Jurors » 11 (13 juin 2019):
54.
66
L'annihilation symbolique de Gaye Tuchman ne s'applique pas
seulement aux femmes, mais aussi aux personnes de couleur et en particulier aux
femmes de couleur qui ont été annihilées symboliquement et
stéréotypées et qui continuent de l'être. Les femmes
de couleur, et plus précisément les femmes noires, sont
stéréotypées, sexualisées et banalisées dans
les médias. Coleman et Yochim expliquent cette annihilation symbolique
dans leurs oeuvres : « L'annihilation Symbolique de La Race : un examen de
la « noirceur » : les études axées sur le traitement
des Noirs dans les médias se sont largement appuyées sur cette
définition de l'annihilation symbolique raciale, bien que le concept ne
soit pas toujours explicitement référencé. Pour illustrer,
Pescosolido, Grauerholz et Milkie (1997) décrivent les Noirs comme
étant ignorés, stéréotypés ou
rabaissés par les médias ; leur critique fait écho aux
définitions originales de Gerbner et Tuchman qui incluent « absence
» ainsi que « condamnation » et « banalisation ».
Hooks (1992) fait valoir que les femmes afro-américaines ont
été condamnées car elles sont souvent
reléguées à des représentations contrôlantes
et sexuellement insensées (voir aussi Hill Collins, 2000). »
Les chercheurs poursuivent leur article en expliquant comment
les fausses représentations des personnes de couleur dans les
médias peuvent être dangereuses et destructrices pour les
personnes de couleur, Brown mentionne cette destruction en l'appelant «
colorstruction » qui est utilisé pour expliquer les gens de couleur
sont criminalisés et déformés de manière
très dangereuse. «Brown (2001) discute de l'absence de noirceur
héroïque dans les bandes dessinées. Il soutient que les
lecteurs doivent s'identifier au-delà des frontières raciales,
car les minorités raciales visibles dans la plupart des bandes
dessinées étaient des criminels sans nom que les héros
blancs ont vaincu. Whylie (1999) utilise le terme « colorstruction »
pour révéler comment les différences de couleur de peau
dans la noirceur sont exploitées dans les médias pour associer
une valeur plus élevée à ceux qui possèdent des
traits physiques plus proches de ceux des blancs. Whylie postule que les
personnages du film de 1991 New Jack City, créé par un
cinéaste noir, présentent « une ligne de couleur assez
évidente qui sépare les personnages au teint sombre plus
négatif [...] des personnages noirs plus clairs » (p. 189). Pour
Whylie, introduire une telle guerre interraciale ne consiste pas seulement
à exploiter le noir comme un mal dans notre imagination. Au contraire,
Whylie propose que la noirceur, même dans les produits médiatiques
tels que New Jack City, soit banalisée et rendue théorique,
remplacée par la suprématie blanche et la domination culturelle.
46 »
46MEANS Coleman, Robin, et Emily CHIVERS YOCHIM.
« The Symbolic Annihilation of Race: A Review of the «
Blackness» Literature « , 24 juin 2008.
67
Les personnes blanches et surtout, les hommes blancs prennent
sur la production de film a handicapés les personnes noires et surtout
les femmes noires d'être représentés d'une manière
correcte dans les médias, «Comme le souligne la sociologue Tsedale
Melaku Comme le note un avocat de l'étude de Melaku, les directeurs qui
ont rarement, si jamais, ont des personnes noires dans leurs cercles personnels
ou professionnels peuvent être incertains ou mal à l'aise
d'interagir avec elles. D'autres fois, ce manque de mentorat est une
conséquence de l'exclusion intentionnelle lorsque les dirigeants se font
un devoir de ne pas inclure les femmes noires dans les équipes, comme
mentorés ou sur des projets importants. Mais dans tous les cas, ces
modèles contrecarrent la mobilité des femmes noires dans les
organisations et leur capacité à réaliser leurs ambitions
et à assurer des rôles de leadership. Et les femmes noires doivent
lutter plus dur pour accéder et progresser dans ces professions, avec
une sous-représentation professionnelle et des disparités
salariales à démontrer. Travaillant dans une profession
dominée par les hommes, les femmes médecines noires sont
très sensibles à l'impact du sexisme sur leur vie. » 47
Ces fausses déclarations sont présentes depuis
le début des médias audiovisuels et même avant, les
discriminations telles que le visage noir et les blagues et commentaires
racistes étaient fortement présents dans les médias, ce
qui a amené de nombreux universitaires et militants dans les
années 1960 à dénoncer la discrimination dont les
minorités sont victimes dans les médias. «Depuis 1965, par
exemple, des spécialistes des médias et de la communication, des
militants et des groupes de pression, des journalistes et des critiques, des
guildes artisanales et des observateurs de l'industrie produisent des rapports
périodiques sur l'état de la diversité dans les industries
des médias et du divertissement en Amérique du Nord. Ces rapports
font l'inventaire du nombre de femmes, de Noirs, de gais et de lesbiennes,
d'Américains d'origine asiatique et de Latino-Latino-Américains
employés dans différents secteurs de production des médias
de divertissement aux États-Unis, des showrunners et écrivains
à la télévision aux réalisateurs et producteurs de
cinéma. Ces rapports surveillent également l'état de la
diversité devant l'écran (selon les types de caractères
par genre, rôle, réglage, action, etc.).48»
Les femmes de couleur ont été largement
sous-représentées dans l'histoire de Hollywood, elles ont d'abord
été représentées en tant que second et personnages
secondaires tels que les bonnes,
47 WINGFIELD, Adia Harvey. « Women Are Advancing
in the Workplace, but Women of Color Still Lag Behind « . Brookings
(blog), 9 octobre 2020.
https://www.brookings.edu/essay/women-are-advancing-in-the-workplace-but-women-of-color-still-lag-behind/.
48 Gray, Herman. «Precarious Diversity:
Representation and Demography.» Precarious Creativity: Global Media,
Local Labor, edited by Michael Curtin and Kevin Sanson, University of
California Press, 2016, pp. 241- 53. JSTOR,
http://www.jstor.org/stable/10.1525/j.ctt1ffjn40.22.
Accessed 9 Jul. 2022.
68
les esclaves, et les sans-abri qui ont une importance de
zéro à faible dans le scénario du film, puis qui
deviennent des personnages qui ont été représentés
tout comme la façon dont les homosexuels ont été
représentés à la fin des années 1990 au
début des années 2000, « le meilleur trope ami », ces
femmes ont été vues dans des films tels que « ignorant
», des séries comme « Gilmore Girls », Patty la meilleure
amie dans « Sleepless In Seattle », Titus dans « Unbreakable
Kimmy Schimdt », Jack dans « Star is Born », Chastity dans
« 10 Things I Hate About You », Yang dans « Gray's Anatmoy
» Joelle dans « Dear White People » et bien d'autres productions
médiatiques, ce trope est toujours présent jusqu'à ce jour
et est fortement représenté. La production médiatique
place ce personnage comme un personnage secondaire, car il ferait ressortir
davantage le personnage principal puisque celui-ci est toujours plus attrayant,
plus intelligent et se démarque plus que le meilleur ami puisqu'il est
surtout léger. . .écorché, mince et attrayant pour le
public. Le meilleur ami est souvent représenté par des personnes
de couleur, en particulier des femmes de couleur. Les femmes de
représentation des couleurs ont évolué aujourd'hui pour
être représentées dans les productions médiatiques
lorsque leur couleur est fortement soulignée comme leur identité
principale et qu'elles sont souvent représentées dans la
même race que la leur. Ce qui signifie que les femmes noires qui sont les
personnages principaux seraient des personnages d'un « film noir
».
69
2.2.2 Section 2 : Fausses déclarations et
stéréotypes : effets psychologiques et sociaux
Les femmes de couleur ont été fortement
affectées par le manque de représentation dans les médias
qui leur était imposé, et aussi par la fausse
représentation qui façonne et affecte la façon dont les
membres de la société les voient, la façon dont ils se
perçoivent et la façon dont la société les traite
et leur interdit certaines possibilités en raison de ces
stéréotypes qui leur sont imposés. Ces
stéréotypes peuvent être, l'hyper sexualisation des femmes
de couleur comme les femmes noires et les femmes latino-américaines. Les
enfants et les adolescents sont fortement affectés psychologiquement par
les médias qui leur sont montrés, ils vieillissent avec une
certaine image dans leur tête de la façon dont les médias
dépeignent comment la société s'attend à ce qu'ils
soient et se comportent quand ils deviennent adultes. « Entre 8 et 18 ans,
les enfants américains sont exposés en moyenne à
près de 8 heures de médias par jour, soit plus de 40 % par le
biais de la télévision. Chez les parents, les éducateurs,
les médecins et le personnel de la santé publique, la nature du
contenu disponible à la télévision, en particulier le
contenu à caractère sexuel, suscite des préoccupations
concomitantes. Les chercheurs ont documenté la prévalence accrue
de la communication sexuelle et des représentations visuelles plus
explicites du comportement sexuel dans les médias
télévisés (Kunkel et coll., 1999). Cette
télévision plus sexualisée a attiré l'attention
à une époque où les taux de grossesse chez les
adolescentes et d'infections sexuellement transmissibles demeurent
inacceptables (Center for Disease Control [CDC], 1995, 1998; Fleming, 1996;
Ozer, Brindis, Millstein, Knopf et Irwin, 1998). Par conséquent, il
semble naturel de se demander si les valeurs et les comportements
présentés dans les médias de divertissement public ont un
impact malsain sur les enfants et les adolescents qui les consomment en si
grandes quantités. Les données probantes suggèrent
également que les jeunes afro-américains et hispaniques ont des
taux plus élevés d'exposition quotidienne aux médias que
les Blancs, ainsi que des pourcentages plus élevés de jeunes qui
consomment plus de sept heures de médias chaque jour (Henry J. Kaiser
Family Foundation / Children Now, 1999). En moyenne, ces jeunes passent plus
d'une heure par jour à regarder la télévision que les
adolescents blancs. Bien que le contenu sexuel dans les médias
télévisés puisse toucher n'importe quel groupe
d'âge, les adolescents peuvent être une population
particulièrement vulnérable parce que l'adolescence est une
période de développement critique où les rôles de
genre, les attitudes sexuelles et les comportements sexuels sont
façonnés. (Commission des communications, 1995). Si les
adolescents de couleur sont plus susceptibles d'être exposés
à du contenu télévisuel à caractère sexuel
en raison des taux plus élevés
70
d'utilisation des médias, il semble raisonnable de se
demander s'ils seraient plus vulnérables aux conséquences
potentiellement négatives de cette exposition.49»
Le manque de représentation des femmes de couleur
crée une société qui est ignorante envers les femmes de
couleur, la fausse représentation des femmes de couleur, crée une
société qui juge les femmes de couleur et les
stéréotypes dans certaines catégories telles que «
Les Latines ont de gros seins et sont des chercheuses d'or, les femmes noires
sont des prostituées et des travailleuses du sexe, les femmes arabes
sont prudes et trop religieuses, les femmes asiatiques sont naïves et
petites donc elles sont fétichistes. » Ces
stéréotypes et ces préjugés peuvent créer
une énorme idée fausse qui conduit les femmes de couleur à
être marginalisées dans une société. «Les
stéréotypes des personnes de couleur continuent d'être un
problème dans les médias, et certaines études ont
révélé que les représentations des médias
peuvent influencer à la fois les perceptions blanches des personnes de
couleur et les perceptions des personnes de couleur (Dixon et Maddox, 2005;
Mastro, 2004). La plupart des recherches antérieures sur les
stéréotypes se sont appuyées sur le paradigme de la
cognition sociale avancé par les psychologues. Selon les théories
et les recherches en cognition sociale, les schémas peuvent être
conçus comme des structures cognitives reliant les catégories
sociales (p. ex., les Noirs) à divers traits importants (p. ex.,
criminels et pauvres; Eagly et Chaiken, 1993; Fiske et Taylor, 1991). De plus,
ces schémas peuvent être activés dans des contextes
où les liens stéréotypés pertinents sont
représentés (p. ex., regarder un criminel noir à la
télévision), et cette activation rend le schéma plus
susceptible d'être utilisé dans des jugements subséquents.
(Dixon, 2006; Hamilton, Stroessner et Driscoll, 1994; Power et coll.,
1996).50»
Une étude qui a été faite en 2004 sur
les représentations des femmes de couleur dans les magazines a conclu
que lorsque les stéréotypes contre les femmes de couleur sont
montrés dans les magazines, les personnes blanches ont tendance à
croire moins dans les stéréotypes raciaux qui leur sont
imposés. Ces contre-stéréotypes pourraient être (les
latines minces et à succès qui n'incarnent pas les mêmes
caractéristiques physiques qu'une femme latino-américaine, une
femme noire qui réussit et qui se fait sans être impliquée
sexuellement pour gagner de l'argent, une femme arabe qui n'est pas religieuse,
etc.) Ces contre-stéréotypes seraient donc brisés et les
gens commenceraient à penser aux femmes d'autres races « en dehors
des boîtes où la société les a mises » Les
stéréotypes sont définis comme une image
préexistante d'un groupe
49 Gruber, Enid, and Helaine Thau. «Sexually
Related Content on Television and Adolescents of Color: Media Theory,
Physiological Development, and Psychological Impact.» The Journal of
Negro Education, vol. 72, no. 4, 2003, pp. 438-56. JSTOR,
https://doi.org/10.2307/3211195.
Accessed 29 Aug. 2022.
50 Covert, Juanita J., and Travis L. Dixon. «A
Changing View.» Communication Research 35.2 (2008): 232- 256. Web.
71
de personnes qui créejongle et catégorise les
gens selon leur couleur, leur classe sociale, leur origine ethnique, leur
religion, etc. «« Le stéréotype consiste à
utiliser une image ou une idée préexistante au sujet d'un groupe
de personnes et à utiliser ce concept pour orienter votre croyance ou
votre comportement à l'égard de la personne qui se trouve devant
vous. Les stéréotypes peuvent se former pour diverses raisons.
Souvent, nous recevons de fausses nouvelles ou de fausses informations
concernant une personne ou un groupe de personnes, ce qui crée une image
dans notre esprit (Quelles sont les causes des stéréotypes?,
s.d.). Ces fausses nouvelles ou informations peuvent provenir de n'importe
où, comme notre famille, nos amis, le système d'éducation,
les nouvelles, etc. Les stéréotypes sont encore plus
véhiculés lorsque nous sommes bombardés à plusieurs
reprises d'informations similaires de la part des gens qui nous entourent et de
la société en général. Bien souvent, nous
souscrivons à des personnes et à des médias qui
correspondent à nos points de vue et reflètent notre
pensée (Hinton, 2017). Pour cette raison, les stéréotypes
existants sont renforcés et mis en oeuvre car ils sont perçus
comme la vérité. Les enfants, en particulier, peuvent rapidement
capter des indices nuancés de leur famille et de leurs amis pour les
utiliser pour former leurs propres stéréotypes sur un groupe de
personnes (Quelles sont les causes des stéréotypes?, s.d.). Les
gens de tous âges créent des corrélations illusoires, qui
exagèrent la vérité pour correspondre au
stéréotype qui a été développé dans
leur esprit (Foscaldi, 2014). La plupart des stéréotypes
découlent de l'exposition minimale que les gens reçoivent envers
un certain groupe de personnes. L'exposition minimale peut être une
expérience unique ou une exposition quotidienne de quatre à cinq
secondes. Le fait d'être exposé à une personne d'une
minorité donnée chaque jour, même si ce n'est que pour dix
secondes, peut augmenter les chances d'une personne de croire que toutes les
personnes de cette minorité croient, agissent, travaillent et vivent de
la même façon (Eagly, 2015). Cette exposition
répétée à une représentation de l'ensemble
de la minorité renforce le stéréotype dans l'esprit de la
personne, ce qui les amène à créer des idées et 9
à déformer la représentation des minorités ailleurs
(Green, s.d.). La fausse représentation est enracinée dans les
stéréotypes qui ouvrent la voie à des
interprétations inexactes des minorités, d'autres groupes de
personnes. Les individus croient que les stéréotypes sont des
faits et utilisent leurs connaissances limitées pour représenter
le groupe de personnes stéréotypées.»
Ces stéréotypes peuvent toutefois être
extrêmement dangereux pour le groupe de personnes dans la
société car ils peuvent créer un manque de
possibilités pour un certain groupe, la violence, les comportements
sexuels inappropriés, Par exemple, les stéréotypes peuvent
nuire à la personne de couleur qui travaille, car ils créent des
difficultés psychologiques qui
72
l'amènent à être démotivée
et à quitter son emploi et son lieu de travail. Une femme noire, par
exemple, pourrait commencer à dénigrer son emploi et penser que
ce n'est pas important parce qu'elle est constamment exposée aux
stéréotypes : « Les stéréotypes jouent un
rôle important dans l'impact sur l'éthique de travail,
généralement de manière négative. Les
stratégies contre-productives, comme la réduction de la pratique
et l'actualisation des tâches, sont augmentées. La
réduction du temps de pratique reflète le stress que vivent les
personnes qui travaillent à une activité ou à une
tâche (Stroessner & Good). Un employé qui a été
exposé à des stéréotypes au sujet de son groupe
peut commencer à travailler moins pour accomplir la tâche. Par
exemple, si une femme noire de couleur est constamment exposée à
des stéréotypes concernant ses antécédents et
scrutée en fonction de ceux-ci, il y a de fortes chances qu'elle
travaille moins pour apprendre les meilleures pratiques de son poste. En fait,
elle peut même commencer à actualiser la tâche, ce qui remet
en question l'importance ou la nécessité de la tâche
(Stroessner & Good). Des questions comme « Pourquoi est-ce important?
» « N'est-ce pas une perte de temps? » se posent pendant les
périodes d'actualisation des tâches. La remise en question des
tâches consiste également à croire que la tâche
était injuste ou trop difficile, plutôt que de prendre le temps
d'apprendre ou de développer les compétences nécessaires
pour accomplir la tâche (Fernandez-Reino, 2019).51»
Tous ces stéréotypes sont dirigés et
représentés par les médias que la société
consomme et crée, ils sont alimentés par les individus dès
leur plus jeune âge et continuent d'affecter la façon dont ces
groupes de personnes sont perçus dans la société.
2.2.3 Section 3 : Les représentations des femmes de
couleurs aujourd'hui
Même si nous avons vu un boom dans les
représentations médiatiques des personnes de couleur, les femmes
de couleur ont encore du mal à être représentées
pour qui elles sont malgré leur couleur de peau.
Aujourd'hui, le lavage des couleurs est devenu une tendance
dans les médias que de nombreuses plateformes et marques suivent
seulement pour leur apporter plus de clients et de
téléspectateurs. Cependant, ces marques n'appliquent pas l'aspect
diversifié à leurs propres équipes et ne permettent pas
aux femmes de couleur de devenir PDG ou de grands
51 Pillati, Anvitha. « Women of Color in the
Workplace: The Stereotypes and Misrepresentation », 17 août 2021.
https://escholarship.org/uc/item/3cg2q02d.
73
gestionnaires. Une étude réalisée par le
Geena Davis Institut examine « les représentations des femmes et
des filles noires dans les médias de divertissement en 2019 ».
L'étude montre ce qui suit :
« Black Female Leads in Family Films :
· Les filles et les femmes noires représentent
6,5 % de la population des États-Unis, mais seulement 3,7 % des chefs de
file/co-chefs de file dans les 100 films les plus rentables de la
dernière décennie. Ce chiffre s'est amélioré ces
dernières années.
· Seulement une femme de marque noire sur cinq (19,0 %)
de la dernière décennie a un teint de peau foncé2.
· La plupart des grandes dames noires (57,1 %) des films
populaires de la dernière décennie présentent des
coiffures conformes aux normes européennes de beauté par
opposition aux coiffures noires naturelles.
Personnages féminins noirs dans les films de famille :
Résultats négatifs des films :
· En ce qui concerne la sexualisation, les femmes noires
(13,5 %) et les autres femmes de couleur (14,8 %) sont plus susceptibles
d'être représentées comme partiellement ou
entièrement nues que les femmes blanches (9,0 %).
· Les autres femmes de couleur (56,9 %) et les femmes
blanches (51,2 %) sont beaucoup plus susceptibles d'être
présentées comme attrayantes que les femmes noires (41,4 %) dans
les films familiaux.
· Les caractères féminins noirs sont plus
susceptibles d'être montrés comme violents que les
caractères féminins blancs (29,3 % comparativement à 24,6
%) et deux fois plus susceptibles d'être violents que les autres
caractères féminins de couleur (14,8 %).
· Dans les meilleurs films, les femmes blanches (27,2 %)
sont plus susceptibles d'être présentées comme ayant une
relation amoureuse que les femmes noires (22,7 %) ou d'autres femmes de couleur
(25,9 %).
·
74
Les femmes blanches (16,9 %) sont plus susceptibles d'avoir au
moins un partenaire sexuel dans les films que les femmes noires (13,3 %) et les
autres femmes de couleur (14,8 %).52 »
Cette étude, donc, qui a été
menée en 2019, a montré que les femmes noires sont
dépeintes comme étant plus sexuelles, sont dépeintes d'une
manière lavée à blanc, avec une peau claire et des cheveux
caucasiens, elles sont vues comme nudistes ou semi-nues et sont montrées
comme plus violentes que les femmes blanches dans les films. Ils sont aussi
moins vus dans les films romantiques.
Une autre étude de Neilsen sur la diversité et
l'inclusion à la télévision a révélé
que les femmes de couleur sont le groupe le plus sous-représenté
sur toutes les plateformes. « L'étude, qui portait sur les 300
émissions les plus populaires de 2019, a révélé que
92 % des émissions avaient « un certain niveau de diversité
» dans leur distribution. Mais comparativement aux estimations de la
population, l'étude a révélé que les
émissions de télévision ne représentent pas
toujours certains groupes, en particulier les Amérindiens et les femmes
hispaniques ou latines.53»
Bien que l'étude soit exacte, cependant de nombreuses
autres ethnies et minorités ne sont pas représentées,
comme les femmes arabes et les femmes d'Asie du Sud-Est. On a constaté
que les populations asiatiques américaines et noires étaient
« bien » représentées sur les plateformes de diffusion
en continu, mais lorsqu'on examine la représentation intersectionnelle,
l'étude a également révélé que les hommes
LGBTQ ou de couleur étaient beaucoup plus susceptibles d'être
représentés à parité ou au-dessus que les femmes
des mêmes groupes.
En ce qui concerne la représentation des femmes de
couleur dans les médias au cours des dernières années, le
Women's Media Center a mené une étude sur « The Status of
Women in the U.S. Media 2021 », qui « composé de 109
études et rapports, y compris des recherches originales du Women's Media
Center et des recherches agrégées du milieu universitaire, de
52 Geena Davis Institute. « Representations of Black Women
in Hollywood ». Consulté le 7 août 2022.
https://seejane.org/research-informs-empowers/representations-of-black-women-in-hollywood/.
53 « Women of Color Are the Most Underrepresented Group on
TV, Nielsen Report Finds ». Consulté le 30 août 2022.
https://www.yahoo.com/entertainment/women-color-most-underrepresented-group-192249068.html.
75
l'industrie et de groupes professionnels, de syndicats, de
chiens de garde des médias, de salles de nouvelles et d'autres sources.
»
Cette étude montre comment l'inégalité
dans la production cinématographique est encore confrontée
à des problèmes de diversité et d'inclusion envers les
femmes de couleur. » Voici quelques-unes des principales
découvertes dans le domaine du divertissement, de la
télévision et du cinéma :
· Selon le Geena Davis Institute on Gender in Media, les
femmes noires représentaient 6,5 % de la population des
États-Unis, mais 3,7 % des chefs de file des 100 films les plus
rentables de la décennie se terminant en 2019.
· Selon l'Annenberg Inclusion Initiative de
l'Université de Californie du Sud, 32 des 100 meilleurs films de 2019
comportaient des femmes de couleur en tant que personnages principaux et 17 des
meilleurs films avaient des femmes de couleur en tant que coauteurs.
· Les personnes de couleur représentaient 19 %
des 230 cadres, chefs de division et autres cadres supérieurs de la Walt
Disney Company, de WarnerMedia d'AT&T Inc., de NBCUniversal de Comcast
Corp., de ViacomCBS, de Sony Pictures et de Netflix, selon le Los Angeles
Times.
· Pour la première fois, en 2019, les nouvelles
séries télévisées d'action en direct produites aux
États-Unis avec des émissions diversifiées ont
surpassé les émissions non diversifiées en nombre, 71 dans
la première catégorie et 69 dans la seconde, selon Parrot
Analytics et Creative Artists Agency.
· 37 % des auteurs de séries criminelles
étaient des femmes et 11 % étaient des femmes de couleur; la
sous-représentation est responsable de « la représentation
déformée de la criminalité, de la justice, de la race et
du sexe », selon Color of Change.54»
Par conséquent, nous pouvons voir que les femmes de
couleur ont évolué avec les représentations, mais encore,
pas assez que les femmes blanches ou les hommes de couleur
54 November 18, et 2021 | Media. « The Status of
Women in the U.S. Media 2021 - Women's Media Center ». Consulté le
7 août 2022.
https://womensmediacenter.com/reports/the-status-of-women-in-the-u-s-media-2021-1.
76
sont représentés. Les femmes de couleur luttent
encore pour être représentées sans se concentrer lourdement
sur leur race, elles sont considérées comme des personnes de
couleur tout en ignorant leurs identités en tant que femmes. Ils sont
donc stéréotypés dans les stéréotypes
raciaux qui sont appliqués aux femmes de couleur tels que,
hypersexualité, un certain type de corps, être bruyant, parler
trop, etc. Ces stéréotypes sont fortement présents dans
les représentations des femmes noires et latines, Alors que les femmes
amérindiennes sont perçues comme rebelles et axées sur
leur identité tribale, les femmes arabes sont perçues comme
religieuses et réservées, et les femmes asiatiques comme
intelligentes, tranquilles et timides.
Ces représentations devraient changer dans les
années à venir, le résultat pour voir si ces
stéréotypes et représentations ont changé sera
conclu à la fin de cette thèse où plusieurs
émissions de télévision sur Netflix seraient
étudiées de différentes années pour voir si les
femmes intersectionnelles sont mieux représentées que la
précédente années.
77
Chapitre 3 : Netflix séries :
2.3.1 Section 1 : Netflix : Addiction au binge-watching et
l'américanisation du monde
Netflix est une plateforme numérique qui permet
à ses utilisateurs de consommer du contenu audiovisuel depuis 2007,
année où elle a obtenu son succès en tant que diffuseur de
films et d'émissions de télévision plus réussi que
les chaînes de télévision n'ont jamais été.
Netflix a gagné de nombreux téléspectateurs et auditoires
puisque les gens peuvent y accéder directement et consommer n'importe
quel film ou émission de télévision qu'ils aimeraient
regarder en tout temps. Il a été le premier de ses concurrents et
continue de produire d'excellentes émissions de télévision
et des films qui attirent les téléspectateurs à regarder
ces émissions en rafale. Séverine Barthes écrit :
«Netflix a commencé son activité comme vidéoclub en
ligne en 1997-98, en permettant d'emprunter par la poste des DVD. Dès
1999, elle lance l'idée d'un abonnement mensuel pour un accès
illimité au service. Après des débuts difficiles, la
démocratisation des lecteurs DVD a permis une forte augmentation du
chiffre d'affaires et une confirmation du modèle économique. En
2007, Netflix lance un service de films en streaming, accessible sans
surcoût à tous ses abonnés au service postal. Année
après année, le catalogue de streaming s'étoffe, les
demandes d'emprunt de DVD par la poste décroissent : en 2010, Netflix
modifie son modèle économique. Désormais, les clients ne
s'abonnent plus à un service postal avec streaming en sus, mais à
un service de streaming avec une option postale. Le coeur de l'activité
de Netflix est donc celle dont, en réalité, on parle le moins
dans les médias : l'exploitation de catalogues de productions
préexistantes, cinématographiques ou télévisuelles.
Qu'il s'agisse de DVD ou de streaming, il s'agit essentiellement d'un travail
de diffusion sur les second ou troisième marchés
(c'est-à-dire toute l'exploitation après la première
diffusion télévisée pour une série ou après
l'exploitation en salle pour un film).»
Les séries Netflix qui sont originales comme Orange Is
The New Black, House Of Cards, Black Mirror, etc. ont été
strictement protégées par Netflix de sorte que la série ne
peut pas être vue ailleurs que Netflix lui-même. «Une
série originale Netflix est donc une série
télévisée commandée par Netflix et diffusée
uniquement sur sa plateforme dans tous les pays dans lesquels elle est
déployée, y compris celles dont elle a repris la production
après une annulation par la chaîne télé d'origine
(comme Black Mirror ou Arrested Development). Une série Netflix Original
au sens strict ne bénéficie ni d'une sortie DVD, ni d'une
rediffusion sur des canaux
78
traditionnels de télévision (chaîne
hertzienne ou câblée). Cependant, du fait du surcoût
évident de ce modèle, il est difficilement tenable sur le long
terme. On assiste ainsi à un relâchement du concept. 55»
Netflix depuis qu'il a commencé à
prospérer et à gagner de plus en plus de succès, il a
été associé au concept de binge-regarder que beaucoup
d'entre nous le font. Le concept de regarder une émission de
télévision en rafale a sa propre gratification tout comme toute
autre forme de contenu médiatique. « Cette tendance relativement
nouvelle est la « binge-watching » : « l'expérience de
regarder plusieurs épisodes d'une émission en une seule
séance. En raison des progrès de la technologie et du coût
relativement faible de la bande passante illimitée, plus de gens
regardent leurs émissions de télévision et leurs films
préférés que jamais auparavant, à tel point que
certains suggèrent qu'il devient la nouvelle norme (West, 2013). En
2014, les auditoires des télédiffuseurs et des
câblodistributeurs ont diminué et le nombre de personnes qui se
tournent vers les services de diffusion en continu en ligne pour accéder
au contenu de divertissement a augmenté. Avec la vidéo en
continu, les téléspectateurs ont la possibilité de
regarder plusieurs épisodes d'émissions en une seule
séance ou une saison entière sur une période de quelques
jours, un phénomène connu sous le nom de binge-watching (Hirsen,
2015).56 »
Binge-watching qui est maintenant un terme associé
à Netflix est un concept qui est généralement
considéré comme négatif, Par exemple, la consommation
excessive d'alcool et la consommation excessive d'aliments sont souvent
considérées comme des troubles de santé et sont souvent
associées à des personnes qui ne peuvent pas contrôler
leurs actions ou qui ont de la difficulté à faire l'objet de
mesures disciplinaires. «Cependant, l'expression frénésie
d'observation a été adoptée par la presse populaire, et la
croissance rapide et la disponibilité des plateformes de diffusion en
continu ont influencé ce comportement de plus en plus standard des
consommateurs. La montée institutionnelle de Netflix en tant que
plateforme de visionnement, mais aussi en tant que producteur de contenu, a
mené à ce qu'on appelle communément l'« effet Netflix
» (Roxborough, 2014; Lehrer, 2014; Smith, 2014), et a changé
55 Barthes, Séverine. « De quoi la série
originale Netflix (Netflix Original) est-elle le nom? Quelques jalons sur
l'histoire de Netflix », s. d., 12.
56 Pittman, Matthew, et Kim Sheehan. « Sprinting a Media
Marathon: Uses and Gratifications of Binge-Watching Television through Netflix
». First Monday, 5 octobre 2015.
https://doi.org/10.5210/fm.v20i10.6138.
79
la façon dont la télévision est
écrite, produite et consommée. Avec près de 30 millions
d'abonnés, Netflix est l'un des principaux fournisseurs de médias
en continu. Netflix n'est pas seulement conscient de l'augmentation de la
frénésie mais semble l'encourager (ou du moins la faciliter) en
tant qu'activité de consommation viable. En 2013, il a produit deux
séries originales -- la House of Cards, acclamée par la
critique, et une quatrième saison très attendue d'Arrested
Development -- et a diffusé chaque épisode simultanément.
57»
Le concept de binge-watching est lié au concept de
consumérisme où les téléspectateurs consomment
fortement le contenu audiovisuel que Netflix offre jusqu'à ce qu'ils
deviennent incapables de se souvenir ou de profiter de l'une des séries
qu'ils regardent. Cette notion de consumérisme a tendance à
causer une courte période de mémoire avec les
téléspectateurs se souvenant seulement de certaines des
émissions de télévision qu'ils regardent et oublient la
plupart de ce qu'ils consomment en mettant l'accent sur la consommation
uniquement pour tuer le temps tout en regardant passivement des
émissions de télévision.
Ce concept de binge-watching est ce qui différencie
Netflix de la télévision régulière où nous
avons dû enregistrer les épisodes d'une émission de
télévision ou d'un film afin de les regarder plus tard.
L'objectif principal de Netflix est de « gagner du temps aux utilisateurs
» en consommant plus et en devenant plus accro à un spectacle
après l'autre. Cette notion a cependant des aspects négatifs car
elle isole la personne du monde extérieur et la rend plus antisociale.
«La caractéristique la plus remarquable du contenu
sponsorisé est peut-être sa tentative de redéfinir le binge
watching. Comme un certain nombre d'observateurs l'ont souligné, la
consommation frénétique [bingeing] implique un manque de
contrôle, et elle a souvent été associée à
des comportements antisociaux et malsains - une étude scientifique
notoire ayant établi un lien entre cette pratique et la
dépression et la solitude, tandis que d'autres l'ont associée
à une mauvaise santé physique. L'article de Wired, cependant,
présente la pratique de regarder plusieurs épisodes
consécutifs de la même émission de télévision
comme un « festin ». La consommation excessive d'aliments
suggère la malbouffe, alors que le festin est destiné à un
palais sophistiqué. 58»
57 Prastien, Lauren. « Platforms Are Letting Us Binge-Watch,
But Maybe They Shouldn't ». Carnegie Mellon University, 17 avril 2019.
https://www.cmu.edu/news/stories/archives/2019/april/binge-watching.html.
58 TRYON Chuck, « Netflix : une meilleure
télé ? », Multitudes, 2020/2 (n° 79), p.
108-115. DOI : 10.3917/mult.079.0108. URL :
https://www.cairn.info/revue-multitudes-2020-2-page-108.htm
80
Netflix est une entreprise internationale de VSD qui
connaît une croissance mondiale et un succès croissant à
l'échelle mondiale. « En janvier 2016, la société
américaine Netflix, qui était déjà présente
dans de nombreux pays, a annoncé une expansion dans 243 pays.
C'est-à-dire que Netflix a obtenu les divers droits de diffusion de
certaines combinaisons de 14450 films et 2200 émissions de
télévision disponibles sur sa plateforme dans 243 pays
différents.3 Le seul grand pays en dehors de la zone de distribution de
Netflix est la Chine. En d'autres termes, Netflix a réalisé en
partie, grâce à sa stratégie d'affaires, un résultat
que la politique publique n'avait pas encore rendu possible. Le marché
unique numérique est controversé en Europe, et il n'est pas clair
quand les vendeurs numériques d'un pays de l'UE seront en mesure de
distribuer à un autre.59»
La plupart des séries sur Netflix sont
nord-américaines et elles ont tendance à répandre la
« façon américaine » dans l'esprit de leurs
téléspectateurs internationaux. Netflix montre donc l'importance
de la langue anglaise et de la culture américaine avec les séries
américaines étant toujours une partie du top 10 des
émissions de télévision. « Le pouvoir dominant de la
langue anglaise dépeint les conséquences de la mondialisation.
À partir de là, la diffusion du produit anglais dans d'autres
pays a deux impacts; premièrement, la langue anglaise, avec sa
puissance, symbolise un statut plus élevé et un progrès
économique plus élevé dont les producteurs devraient se
préoccuper; Deuxièmement, la vie américaine portée
par la langue anglaise est de plus en plus acceptée comme la culture
mondiale, ce qui conduit plus tard à plus de profit pour les
sociétés américaines ainsi. La marchandisation de la vie
américaine qui mène au consumérisme a été
développée par des multinationales soutenues par une puissance
impérialiste et engagées dans une relation plus complexe avec la
matière économique, politique et militaire (Rowe, 2010). Avec la
technologie du XXIe siècle, l'Internet devrait être la porte d'un
nouveau mouvement culturel avec un espace illimité de communication et
d'échanges et Rowe y a vu une opportunité pour de nouvelles
politiques, des hiérarchies décroissantes dans la
société moderne, et de nouvelles pratiques culturelles.
Néanmoins, Netflix s'offre comme média pour que la culture
dominante définisse les demandes de ses consommateurs pour être la
norme du consumérisme mondial, illustrant l'importance de la langue
anglaise pour être la principale exigence comme une marchandise
réussie.60»
59 Aguiar, Luis, and Joel Waldfogel. «Netflix:
Global Hegemon or Facilitator of Frictionless Digital Trade?» Journal of
Cultural Economics, vol. 42, no. 3, 25 Nov. 2017, pp. 419-445,
10.1007/s10824-017-9315-z.
60 Rubikon : Journal of Transnational American Studies.»
Ugm.ac.id, 2022,
jurnal.ugm.ac.id/rubikon.
Accessed 29 July 2022.
81
Netflix, même s'ils prétendent afficher des
séries internationales de différents pays tels que l'Europe,
l'Asie, l'Australie, le Latin, Etc. Ils encore hégémoniser ces
émissions de télévision dans une façon
américaine de faire de l'utilisateur préfèrent toujours
les émissions de télévision américaines qui
réussissent et sont multiples sur la liste des 10 premiers. Ce
contrôle de ce qui est montré crée donc une
impérialité qui est contrôlée par Netflix en ce qui
concerne la façon dont d'autres nations voient les Etats-Unis comme
supérieurs. Un concept de « culture de masse globale » est
donc créé, la culture de masse étant la culture
américaine qui est imposée de manière non dirigée
sur d'autres cultures, faire croire que les États-Unis ont le dessus sur
la production télévisuelle et cinématographique et
même si un autre pays réussit à produire des films ou des
séries, c'est encore aux États-Unis de décider de diffuser
ou non les productions d'autres pays. « Cette application de
l'américanisation montre la meilleure forme d'impérialisme
culturel. L'impérialisme culturel fait par Netflix est identifié
par le flux inégal de la culture de la culture dominante à celle
dominée, que cette culture américaine est fortement
associée à l'hégémonie économique et
politique pour répandre l'idéologie consumériste
américaine (Iwabuchi, 2002). Cela montre également la relation
inégale de l'Amérique comme l'Occident et les autres, où
la domination culturelle de l'Amérique et l'exploitation de la culture
locale par les Américains se produisent. Dans la perspective de la
culture transnationale, comme Iwabuchi (2002) l'a expliqué plus en
détail au sujet de ce que Stuart Hall a appelé la 'culture de
masse globale' pour caractériser la diffusion mondiale de la culture, il
semble que le capitaliste global veut absorber les différences
culturelles de toutes les cultures dans le concept de l'américain pour
fonctionner et dominer le monde. Ce concept d'hybridation de la culture locale
à la culture dominante implique que la culture locale ne peut pas
être pleinement reconnue ou gagner un pouvoir d'influence sans l'aide de
l'américanisation. Ceci est également en ligne avec ce que Sklair
a énuméré dans la discussion de l'entreprise
transnationale dans la mondialisation, l'homogénéisation, et
l'hybridation qui est produite par la mondialisation par l'entreprise
transnationale est orientée sur le capitalisme simplement pour le
profit, alors que dans le même temps peut détruire ou soutenir une
certaine culture que l'effet secondaire. Ainsi, la participation de Netflix en
tant que "réseau mondial de télévision" joue pleinement le
rôle de l'impérialisme culturel; ils contrôlent le
marché étranger, les investissements étrangers et la
participation étrangère en tant que principale ressource pour
l'entreprise, ainsi que la création d'un nouveau marché pour eux
(Ritzer, 2011).
82
Ce qui est souligné dans le contrôle de la
participation de la culture étrangère dans les produits Netflix
est que l'utilisation de l'américanisation donne aux producteurs plus
d'options, soit de mettre la culture étrangère dans le produit,
soit de la modifier pour la rendre plus attrayante pour le
public.61»
2.3.2 Section 2 : Introduction à
l'intersectionnalité
L'intersectionnalité est un concept de
soulèvement depuis la montée de la troisième vague du
féminisme et des femmes de couleur. Le concept
d'intersectionnalité qui a été créé par la
théoricienne de la race critique et professeur Kimberlé Crenshaw
a défini l'oppression que les femmes, en particulier, les femmes de
couleur sont sous. Cette oppression pourrait être une intersection de
racisme, de sexisme, de capacitisme, d'homophobie, etc.
Le concept d'intersectionnalité a fait un changement
significatif dans la conscience sociale envers les femmes de couleur et
surtout, les femmes noires. Cette notion sépare systématiquement
les femmes blanches des femmes de couleur et, dans le contexte des
États-Unis, en particulier des femmes noires. Depuis l'esclavage, les
femmes noires ont subi des traumatismes horribles qui les ont progressivement
éloignées des hommes noirs et des femmes blanches qui se
faisaient passer pour leurs propriétaires. En raison de l'exclusion
totale des femmes noires du mouvement féministe, qui a affecté
exclusivement les femmes blanches de classe moyenne et supérieure, cette
lacune d'identification raciale s'est développée. Crenshaw a
identifié les nombreuses situations où les femmes ont
été violées en raison de cette intersectionnalité
et aborde le concept en étudiant les cas de femmes noires qui ont
été tuées par la police aux États-Unis.
Sharon Smith écrit dans son article : « Le
féminisme noir et l'intersectionnalité » « La juriste
noire Kimberlé Crenshaw a inventé le terme «
intersectionnalité » dans son essai perspicace de 1989, «
Demarginalizing the intersection of Race and Sex : à Black
Féministe critique of Anti-Discrimination Doctrine, Feminist
Théorie, and Antiracist Politics ». Le concept
d'intersectionnalité n'est pas une notion abstraite, mais une
description de la manière dont les oppressions multiples sont
vécues. En effet, Crenshaw utilise l'analogie suivante, se
référant à une intersection de trafic, ou un carrefour,
pour concrétiser le concept : considérons une analogie avec le
trafic dans une intersection, allant et venant dans les quatre directions.
La
61 Rubikon : Journal of Transnational American
Studies.»
Ugm.ac.id, 2022,
jurnal.ugm.ac.id/rubikon.
Accessed 29 July 2022.
83
discrimination, comme la circulation à travers une
intersection, peut couler dans une direction et elle peut couler dans une
autre. Si un accident survient à une intersection, il peut être
causé par des voitures voyageant dans n'importe quel nombre de
directions et, parfois, dans toutes. De même, si une femme noire subit un
préjudice parce qu'elle se trouve dans une intersection, sa blessure
pourrait résulter d'une discrimination sexuelle ou raciale.... Mais il
n'est pas toujours facile de reconstituer un accident : parfois, les marques de
dérapage et les blessures indiquent simplement qu'elles se sont
produites simultanément, ce qui a frustré les efforts pour
déterminer quel conducteur a causé le dommage. Crenshaw soutient
que les femmes noires sont victimes de discrimination d'une manière qui
souvent ne rentre pas parfaitement dans les catégories juridiques du
« racisme » ou du « sexisme » - mais comme une combinaison
à la fois de racisme et de sexisme. Pourtant, le système
juridique a généralement défini le sexisme comme
basé sur une référence tacite aux injustices auxquelles
sont confrontées toutes les femmes (y compris les femmes blanches) tout
en définissant le racisme comme faisant référence à
celles auxquelles sont confrontés tous les Noirs (y compris les hommes)
et les autres personnes de couleur. Ce cadre rend souvent les femmes noires,
juridiquement « invisibles » et sans recours juridique. Depuis
l'époque de l'esclavage, les femmes noires ont décrit avec
éloquence les multiples oppressions de race, de classe et de sexe - se
référant à ce concept comme « oppressions
imbriquées », « oppressions simultanées », «
double péril «, « triple péril » ou tout nombre de
termes descriptifs ».
Cette distinction entre les femmes noires et blanches a
été exprimée par Crenshaw lorsqu'elle souligne
l'importance du discours de Sojourner Truth « N'est-ce pas une femme ?
» Smith écrit : « Comme la plupart des autres
féministes noires, Crenshaw met l'accent sur l'importance du
célèbre « N'est-ce pas une femme ? » De Sojourner
Truth, discours prononcé à la Convention des femmes de 1851
à Akron, Ohio : « Cet homme là-bas dit que les femmes
doivent être aidées à monter dans des voitures et
être soulevées par-dessus des fossés, et avoir le meilleur
endroit partout. Personne ne m'aide jamais à monter dans les voitures,
ni sur les flaques de boue, ni ne me donne le meilleur endroit ! Et je ne suis
pas une femme ? Regarde-moi ! Regarde mon bras ! J'aurais pu labourer et
planter, et me rassembler dans des granges, et aucun homme ne pouvait me
diriger ! Et je ne suis pas une femme ? Je pourrais travailler autant et manger
autant qu'un homme - quand je pourrais l'avoir - et porter le fouet aussi ! Et
je ne suis pas une femme ? J'ai mis au monde treize enfants et je les ai vus
presque tous vendus à l'esclavage, et quand j'ai crié avec le
chagrin de ma mère, personne d'autre que Jésus ne m'a entendu !
Et je ne suis pas une femme ? Crenshaw établit un parallèle entre
l'expérience de
84
Truth avec le mouvement du suffrage blanc et
l'expérience des femmes noires avec le féminisme moderne, arguant
: « Lorsque la théorie et la politique féministes qui
prétendent refléter les expériences des femmes et les
aspirations des femmes n'incluent pas ou ne parlent pas aux femmes noires, les
femmes noires doivent se demander, « Nous ne sommes pas des femmes ?»
Les objectifs politiques de Crenshaw vont au-delà de la correction des
failles du système juridique. Elle soutient que les femmes noires sont
souvent absentes des analyses de l'oppression de genre ou du racisme puisque la
première se concentre principalement sur les expériences des
femmes blanches et la seconde sur les hommes noirs. Elle cherche à
contester à la fois la théorie et la pratique féministes
et antiracistes qui négligent de « refléter
fidèlement l'interaction de la race et du sexe, arguant que parce que
l'expérience intersectionnelle est plus grande que la somme du racisme
et du sexisme, toute analyse qui ne prend pas l'intersectionnalité dans
compte ne peut pas suffisamment aborder la manière particulière
dont les femmes noires sont subordonnées.» Selon Crenshaw, un
élément crucial de l'intersectionnalité est la
compréhension que les différentes formes d'oppression ne sont pas
vécues indépendamment, mais plutôt comme une
expérience unique et combinée. Au niveau extrêmement
pratique de la construction du mouvement, c'est incroyablement important. Selon
Smith, le féminisme noir était sans importance et est
resté inaperçu pendant les années 1960 et 1970 mouvements
féministes, qui n'a pas changé ou élargir les droits des
femmes noires. Smith affirme: « Alors que toutes les femmes sont
opprimées en tant que femmes, aucun mouvement ne peut prétendre
parler au nom de toutes les femmes à moins qu'il ne parle au nom des
femmes qui sont également confrontées aux conséquences du
racisme - qui placent les femmes de couleur de manière
disproportionnée dans les rangs de la classe ouvrière et des
pauvres. La race et la classe doivent donc être au coeur du projet de
libération des femmes s'il veut avoir un sens pour les femmes les plus
opprimées par le système. Le récit largement
accepté du mouvement féministe, moderne est qu'il impliquait
initialement des femmes blanches à partir de la fin des années
1960 et au début des années 1970, qui ont ensuite
été rejointes par des femmes de couleur suivant leurs traces.
Mais ce récit est incorrect.
Des décennies avant la montée du mouvement de
libération des femmes modernes, les femmes noires s'organisaient contre
leur viol systématique aux mains d'hommes racistes blancs. Les
militantes des droits civiques, y compris Rosa Parks, faisaient partie d'un
mouvement populaire
85
pour défendre les femmes noires victimes d'agressions
sexuelles racistes - dans un carrefour d'oppression unique aux femmes noires
historiquement aux États-Unis. 62»
Le rejet des droits des femmes noires a également
conduit à l'invisibilité des femmes noires dans la
société en tant qu'actives et combattantes pour leurs droits,
même si le mouvement Black Lives Matter a été lancé
par des femmes, ces femmes étaient encore non ocegonisées dans le
monde entier. Lorsqu'il s'agit de femmes tuées, violées ou
agressées physiquement par la police aux États-Unis, il semble
que les femmes soient essentiellement invisibles dans les médias. Dans
l'une de ses entrevues, Alicia Garza, la fondatrice de l'organisation, affirme
que le mouvement Black Lives Matter a été fondé par des
femmes noires queers qui sont sous-représentées dans les
médias : « Lorsque vous concevez un événement/une
campagne/et cetera basé sur le travail de femmes noires queer, ne les
invitez pas à participer à sa conception, mais demandez-leur de
fournir du matériel et des idées pour les prochaines
étapes dudit événement, c'est-à-dire le racisme en
entraine toi. C'est aussi hétéro-patriarcal. Des hommes
hétérosexuels, involontairement ou intentionnellement, ont pris
le travail de femmes noires queer et ont effacé nos contributions.
Peut-être que si nous étions les hommes noirs charismatiques
autour desquels beaucoup se rallient ces jours-ci, cela aurait
été une autre histoire, mais être des femmes queer noires
dans cette société (et apparemment au sein de ces mouvements)
tend à égaler l'invisibilité et la non-pertinence.
»
Par conséquent, il est conclu que même si le
mouvement des vies noires matière a été lancé par
des femmes, mais le mouvement reste centré sur le patriarcat et donne
une voix et une visibilité aux hommes noirs tout en ignorant les femmes
noires qui se battent pour leur vie, Garza explique: « Black Lives Matter
est une contribution unique qui va au-delà des exécutions
extrajudiciaires de Noirs par la police et les justiciers. Cela va
au-delà du nationalisme étroit qui peut prévaloir au sein
de certaines communautés noires, qui appellent simplement les Noirs
à aimer les Noirs, à vivre des Noirs et à acheter des
Noirs, en gardant les hommes noirs hétérosexuels à l'avant
du mouvement tandis que nos soeurs, queer et transgenres et les personnes
handicapées prennent des rôles en arrière-plan ou pas du
tout.63»
62 Smith, Sharon. « Black Feminism and Intersectionality |
International Socialist Review ». Consulté le 7 août 2022.
https://isreview.org/issue/91/black-feminism-and-intersectionality/index.html.
63 GARZA, Alicia. « A Herstory of the
#BlackLivesMatter Movement by Alicia Garza - The Feminist Wire « . The
Feminist Wire (blog), 2014.
https://thefeministwire.com/2014/10/blacklivesmatter-2/.
86
Suivi par le mouvement #SayHerName qui s'est concentré
sur les femmes noires qui étaient tuées et ignorées, la
recherche qui a été faite sur ma thèse au cours de la
première année de ma maîtrise a montré que
même si le mouvement a commencé, Cependant, les femmes noires sont
encore tuées par la police et restent invisibles dans les médias
: «le résultat montrant que le mouvement #SayHerName n'a pas
changé les violences policières contre les femmes, car les
résultats montrent que depuis le début du mouvement en 2015, 56
femmes ont été tuées par la police. Le mouvement
#SayHerName bien qu'ayant commencé à sensibiliser sur les femmes
noires tuées par la police s'est transformé en d'autres
mouvements tels que #SayHisName ou #SayTheirNames. Cette ignorance très
problématique des femmes noires peut conduire à des
problèmes supplémentaires et à davantage
d'inégalités et de discriminations auxquelles les femmes noires
sont confrontées. 64»
2.3.3 Section 3 : Le woke-washing et les
sur-représentations anormales :
Être conscient des problèmes sociétaux qui
nous entourent est très important pour notre survie et notre
continuité de vivre en harmonie les uns avec les autres. Cette prise de
conscience des enjeux sociétaux en 2010 a été
appelée « wokeness » ou « being woke ». Cependant,
ce terme a été surutilisé et utilisé pour des
intentions commerciales comme augmenter les ventes en prétendant qu'une
marque est « diversifiée » et « woke ». « Le
terme « woke » est d'origine afro-américaine, un «
synonyme de sensibilisation sociale » (Merriam-Webster 2017). Plus
précisément, le woke-washing est défini comme « des
marques [qui] ont des dossiers imprécis ou indéterminés de
pratiques de cause sociale » (Vredenburg et coll., 2018), mais qui
pourtant tentent de « se faire connaître comme étant
préoccupées par les questions d'inégalité et
d'injustice sociale » (Sobande, 2019, p. 18)., soulignant les
incohérences entre les messages et la pratique (Vredenburg et coll.,
2018). Dans l'ensemble, la typologie fournit une base théorique pour
l'activisme de marque en identifiant, définissant et distinguant quatre
types d'activisme de marque.65»
Cependant, le terme « woke washing» comme le terme
« green washing » ou « white washing » est
considéré comme un terme négatif lorsqu'un ensemble
d'actions est fortement utilisé pour des motifs ultérieurs d'une
marque. Passer au vert par exemple et protéger l'environnement est
64 Meri, Judy. «Black Lives Matter:
Intersectionality, An Analytical Methodology.» Mémoire Black Lives
Matter: Intersectionality, An Analytical Methodology (2021): n. pag. Print
65 Vredenburg, Jessica, et al. «Brands Taking a Stand:
Authentic Brand Activism or Woke Washing?» Journal of Public Policy &
Marketing, vol. 39, no. 4, 14 Aug. 2020, pp. 444-460,
journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/0743915620947359,
10.1177/0743915620947359.
87
une bonne action qui aide la planète à survivre
et réduit les gaz nocifs entourant la terre est un ensemble de mesures
trompeuses qui sont censées montrer à l'externe qu'une entreprise
prend des mesures pour protéger l'environnement, mais à
l'interne, ces mesures ne sont pas appliquées et on n'y croit pas. Par
conséquent, le woke-washing est le contraire de wokeness. Il
représente une entreprise qui utilise massivement des slogans et des
images de personnes de couleur pour soutenir les personnes de couleur tout en
les déformant et en bénéficiant pour le bien de
l'entreprise sans penser aux personnes qu'ils représentent.
Une étude qualifie ce phénomène de «
faux woke », de courage woke. Ceci explique comment les marques deviennent
fortement focalisées sur les questions sociétales en particulier
concernant les personnes de couleur afin de gagner du poids et de la
popularité à leur propre avantage. Ce phénomène a
été critiqué dans des articles universitaires et a
été repéré comme faux et contre nature par de
nombreux universitaires dans le domaine des études de genre : « Le
marketing de la bravoure « woke », qui consiste à faire appel
à des images et à des idées qui peuvent au départ
sembler s'allier aux sentiments de justice sociale, est un sujet épineux
et relativement récent de la couverture médiatique et de la
recherche universitaire. Les marques et les célébrités qui
se sont approprié la rhétorique de la justice sociale et les
représentations à la recherche du profit, ont été
critiquées : « Comment les entreprises et les "basic bitches" ont
tué le « woke», dont est-ce de toute façon l'argot ?
(Guobadia, 2018) , « The Problem With `Woke Bait' and
Social Justice Propaganda » (Blanco, 2019) et « Justin Timberlake
Fake-Wokeness and Lack of Accountability Won't Fly in 2018 » (Rolli,
2018). Par contraste, certaines organisations commerciales, y compris le
magazine américain Teen Vogue, ont été
félicitées et ont bénéficié de la perception
de leurs efforts actifs pour sensibiliser les gens aux inégalités
systémiques et aux inégalités qui se recoupent (Keller,
2017). 66 »
Une étude qui a été menée sur le
« lavage éveillé » qui est très utilisé
par Nike et peut être lié à Netflix explique que « des
aspects comme le sexe, la race et la classe sont principalement compris et
déployés en termes individuels. Tant lorsqu'ils sont
utilisés à des fins de marketing (pour attirer les consommateurs
individuels) que lorsque les individus portent un jugement sur l'éthique
des marques et/ou des personnalités publiques. Il est également
remarquable de voir comment les sentiments exprimés dans les campagnes
(comme l'idéal du rêve américain) sont
66 Sobande, Francesca. « Woke-Washing:
«Intersectional» Femvertising and Branding «Woke» Bravery
». European Journal of Marketing 54, no 11 (12
décembre 2019): 2723-45.
https://doi.org/10.1108/EJM-02-2019-0134.
88
repris dans les réponses, soulignant encore plus
l'impact que ces messages marketing ont sur la façon dont les
athlètes sont perçus par les répondants. Des études
de cas similaires pourraient être menées à l'avenir pour
explorer encore plus loin ce genre de dynamique des médias sociaux,
surtout si l'on considère que des marques comme Nike utilisent
continuellement des causes sociales et politiques pour « se
réveiller ». Leur image de marque, les manifestations contre la
brutalité policière à Minneapolis, au Minnesota
étant le dernier exemple (Pasquarelli 2020). Les marques trouvent
constamment des façons d'exploiter les causes sociales et politiques
à des fins de marketing, et des recherches futures pourraient être
utiles lorsqu'il s'agit de découvrir et d'explorer la façon dont
la marque évolue.67» Cette étude explique donc
comment les marques exploitent des personnages célèbres tels que
les athlètes, les influenceurs des médias sociaux, les acteurs,
etc. pour mélanger leurs personnalités avec les idées que
ces marques veulent promouvoir pour gagner du poids. Ces idées, comme
l'explique l'étude, sont liées à la nostalgie pour
l'histoire américaine comme la guerre civile et les droits civils que
les Noirs ont acquis et l'héroïsme des personnages noirs qui sont
exploités par la marque afin d'améliorer la façon dont la
marque est perçue et se force à être lié à
l'activisme social en exploitant des personnages célèbres.
Un article du Washington Post intitulé « Netflix
montre les limites du « capital éveillé » a
exprimé comment Netflix utilise les questions de justice sociale
à des fins argent d'eux. « Netflix a perdu des abonnés au
cours de la même période et fait maintenant face à un
ralentissement de l'économie, à des ménages aux prises
avec l'inflation et à une hausse des taux d'intérêt, ce qui
doit être éprouvant pour une entreprise bâtie au sommet
d'une montagne de dettes. Les licenciements ont rapidement suivi, et
l'idéalisme corporatif a apparemment été montré
à la porte.
C'est exactement ce à quoi on aurait dû
s'attendre. Netflix est une entreprise, pas un organisme de bienfaisance.
Dénoncez la cupidité capitaliste, si vous voulez, mais bien
sûr, cette cupidité n'est en réalité que le reflet
des consommateurs à eux-mêmes.
Bien sûr, il n'était pas fou de penser que
Netflix et ses frères pourraient user de leur pouvoir pour changer les
esprits de certains dans ce public. Mais ce pouvoir allait toujours être
fortement limité par les besoins économiques de l'entreprise, que
la gauche semble oublier car elle pousse les entreprises à prendre la
position la plus forte possible sur tout. Il n'y a pas de raccourci vers le
changement social qui évite le besoin de politique et de persuasion,
parce que,
67 Herbert, N. (2020). `Woke-Washing' a Brand: An
Analysis of Socially Progressive Marketing by Nike on Twitter and the User
Response to it (Dissertation). Retrieved from
http://urn.kb.se/resolve?urn=urn:nbn:se:uu:diva-412633
face au choix, les entreprises choisiront toujours de faire de
l'argent plutôt que de faire de l'histoire. 68»
Cependant, le public est de plus en plus actif et
réalise le jeu des grandes entreprises capitalistes qui utilisent les
questions sociales pour leur propre bénéfice, un article
écrit le 20 avril 2022 explique : « Les actions de Netflix ont
chuté à leur plus bas niveau depuis janvier 2018, alors que les
investisseurs ont réagi à la première perte
d'abonnés de la diffusion en continu en plus d'une décennie,
mettant ainsi fin à des années de croissance en plein essor.
L'action a clôturé en baisse de 35,1% mercredi,
à 226,19 $ par action, marquant la plus grande baisse d'un jour de
Netflix jamais en termes de pourcentage. La société a perdu 54,4
milliards de dollars en capitalisation boursière du jour au lendemain,
la plus forte baisse d'un jour de son histoire. La deuxième baisse la
plus importante est survenue en janvier, lorsque la capitalisation
boursière a été réduite de 49 milliards de dollars
après que le nombre d'abonnés au quatrième trimestre a
été insuffisant et que Netflix a prévenu du ralentissement
de la croissance. 69»
89
68 Washington Post. « Opinion | Netflix Is
Showing the Limits of `Woke Capital' ». Consulté le 7 août
2022.
https://www.washingtonpost.com/opinions/2022/05/20/netflix-showing-limits-woke-capital-dave-chappelle-special-antiracist-baby/.
69 Spangler, Todd. « Netflix Loses $54 Billion in
Market Cap After Biggest One-Day Stock Drop Ever ». Variety
(blog), 20 avril 2022.
https://variety.com/2022/digital/news/netflix-stock-three-year-low-subscriber-miss-1235236618/.
90
PARTIE III : L'INTERSECTIONNALITÉ DES
FEMMES DE COULEUR DANS LES SÉRIES
NETFLIX, MÉTHODOLOGIE ET ANALYSES
DU
CORPUS
91
Chapitre Un : Analyse, problématique et
résultats de l'étude
3.1.1 Section un : Le Choix Des Supports
Ce chapitre focalisera sur la méthodologie et les
résultats de la recherche qui utilise deux méthodes
différentes pour analyser. La première méthode est
axée une analyse de contenu qui analysera différents articles
scientifiques et de revues écrits concernant l'intersectionnalité
dans les émissions Netflix analysées. La deuxième
méthode c'est l'analyse du contenu et des séries Netflix. Pour
cela, trois séries ont été choisi depuis l'année
1994. Ces séries ont été choisi selon les périodes
de production et diffusion.
1. Friends:1994-2004
2. Orange Is the New Black: 2013-2019
3. Dear White People:2017-2020
La recherche focalisera sur les premiers saisons de ces
séries pour que les périodes soient pertinentes. Cette
méthode a été choisie car elle est essentielle à la
recherche où les séries pourraient être analysées
objectivement et où les stéréotypes et les
catégories qui sont imposés aux femmes intersectionnelles peuvent
être identifiés. Chaque série Netflix sera analysée
de manière objective, l'analyse se concentrera sur les personnages
féminins intersectionnelles qui jouent dans ces émissions de
télévision et leurs personnalités, leurs comportements et
la façon dont les autres se comportent avec eux seront analysés
en plus de la façon dont le script et la production veut
représenter ces femmes.
Ce mémoire pose deux problématiques qui sont
:
1. la représentation des femmes intersectionnelles
dans les séries télévisées a-t-elle changé
depuis les années 1990 ?
2. Les stéréotypes raciaux concernant les
femmes intersectionnelles sont-ils fortement présents dans les
séries ?
Ces problématiques sont suivis par deux
hypothèses qui seront par ailleurs soit confirmées soit
infirmées dans la recherche :
1. La représentation des femmes intersectionnelles a
été améliorée dans les séries Netflix depuis
les années 1990s.
2. Les femmes intersectionnelles sont toujours
stéréotypées selon leurs races dans les séries
Netflix.
3.1.2 Section deux : Analyse des séries
La série a été analysée avec des
notes prises tout au long de chaque épisode, cette méthode a
été la plus utilisée dans cette recherche et les
déclarations ont été suivies par des théories
d'articles académiques, des statistiques d'organisations et des articles
de blog fiables.
3.1.3 Section trois : Analyse Du Corpus
Les articles utilisés pour cette recherche suivent les
statistiques suivantes : 48% des articles étaient des articles qui
analysaient la série télévisée de recherche ou
d'autres séries télévisées similaires, 24% des
articles étaient ceux qui recherchaient les représentations des
femmes de couleur, 16% des articles étaient consacrés à la
représentation des femmes dans les médias et 12% à
l'intersectionnalité dans les médias.
![](Les-representations-mediatiques-des-femmes-intersectionnelles-dans-les-series-Netflix1.png)
92
Figure 2
93
Les articles ont été principalement choisis
parmi les années 2019-2022 car plus de recherche a été
menée sur la diversité, l'intersectionnalité et les
représentations des femmes de couleur, ce qui rend ces articles au
pourcentage de 68% et d'autres articles qui varient de l'année 19932018
à 32%.
94
Chapitre Deux : TV NETFLIX analyses
3.2.1 Section un : Les représentations
intersectionnelles des femmes dans les séries
Il est indéniable que les émissions de
télévision et les films ont commencé à devenir de
plus en plus diversifiés et inclusifs envers les personnes et les femmes
de couleur : « Ces dernières années, la
représentation sur petit écran aux États-Unis est devenue
plus diversifiée. Grâce à des séries comme Jane la
Vierge, Black-ish, Master of None ou les productions de Shondaland, la
diversité est devenue de plus en plus populaire dans les
représentations télévisuelles. Shondaland est la
société de production de Shonda Rhimes, une
Afro-Américaine qui porte de nombreux chapeaux : productrice,
écrivaine, réalisatrice et PDG. Elle a notamment
réalisé Grey's Anatomy, Scandal and How to Get Away with Murder,
comme le souligne l'article de Dino-Ray Ramos.
Cependant, cet article présente une étude qui
discute comment les femmes de couleur luttent toujours pour obtenir sur la
liste des 10 premières parmi d'autres séries avec des
héros blancs et des héroïnes. « Une étude de
TVLine, qui analyse les personnages de télévision
préférés d'un auditoire mixte âgé de 18
à 34 ans, montre qu'il y a toujours un problème de
représentation minoritaire en ce qui concerne la population aux
États-Unis. Entre 2015 et 2017, les minorités raciales ont vu
leur représentation dans la population passer de 15 % à 18 %,
mais un seul acteur atteint le top 10. En ce qui concerne les personnages
LGBTQ+, les chiffres passent de 7% en 2015 à 11% en 2017, mais aucun de
ces personnages ne fait partie du top 10. Enfin, le nombre de personnages
féminins est en baisse : ils représentent 6 des 25 personnages
les plus populaires en 2017, contre 10 en 2016, le premier ayant à peine
atteint le top 10. Dans le même temps, la population américaine
montre une réalité très différente : 50,8 % des
femmes, 23,1 % des personnes de couleur et 4,8 % sont membres de la
communauté LGBTQ+.
Selon TVTime, en 2020, la diversification engagée au
cours des années précédentes se poursuit, tout en restant
loin de la réalité. Le top 10 ne comprend que deux femmes,
celles-ci étant les seuls personnages LGBTQ+ en haut et la seule
personne de couleur pour l'un d'entre eux. Par conséquent, ils
représentent tous les deux les catégories mentionnées
ci-dessus; ces signes révélant leur
intersectionnalité.70»
70 Lysiane Colin. « The Place of
Intersectionality in American TV Shows: Diversity in the Universe of Shondaland
1/3 ». Institut Du Genre En Géopolitique (blog), 24 juin
2021.
https://igg-geo.org/?p=4157&lang=en.
95
Un article de l'université Le Havre Normandie traite
des différents types de représentations intersectionnelles dans
la série Netflix et de la façon dont l'inégalité et
les fausses représentations continuent d'exister tout en
stéréotypant les caractères de couleur.
Jérémy Conrec analyse un épisode de Black Mirror où
un personnage peine à trouver sa place dans une société
superficielle où l'apparence et la richesse sont les seules choses qui
comptent, cette représentation avec une paire de lunettes «
teintées de rose » représente des personnages blancs comme
purs, propre portant des couleurs pastel et d'être sur le haut de
l'échelle sociale tandis que les gens de couleur ont
généralement du mal à monter dans cette échelle
sociale afin de prendre leur place. « En reprenant l'épisode
très discuté de Black Mirror « Nosedive », dans lequel
les membres d'une société supposément utopique
reçoivent une note sur cinq en fonction de leurs interactions sociales,
la ligne d'analyse de Jérémy Cornec (Université de
Bretagne Occidentale) dans « You need up votes from quality people »
: Représentations et discriminations dans « Nosedive » (Black
Mirror, S0301, Octobre 2016) » examine les représentations de la
classe, de la race et du genre dans cette société futuriste,
révélant la discrimination qui a lieu dans la nôtre. Ses
commentaires sur les personnages féminins de l'épisode font
écho à de nombreux sentiments exprimés par Sonia Abroud,
notamment les attentes de glamour et de sociabilité envers les femmes,
comme il explique comment un stéréotype de femme au foyer fragile
est progressivement valorisé plutôt que d'être imposé
dans la société hiérarchique présentée dans
l'épisode. Avec des personnages blancs, pour la plupart blonds, qui
composent l'élite désirable, Cornec décrit comment le
réalisateur Joe Wright utilise également la couleur pour
créer une discrimination visuelle. Les couleurs pastel
esthétiquement agréables utilisées par Wright donnent au
spectateur l'impression de voir « la vie à travers des lunettes
teintées de rose », comme l'a dit Cornec, ce qui contraste
directement avec les verts et les bleus sombres et froids utilisés comme
toile de fond pour les personnages noirs sans nom. Qui se trouvent presque
invariablement au bas de l'échelle sociale, généralement
dans des rôles de service, et la promotion sociale refusée. Pour
étayer cette conclusion, Cornec compare également deux
personnages ayant la même note : un homme blanc paresseux et cynique et
un homme noir poli et travailleur : une représentation quantifiable du
privilège blanc. »
Avec cette représentation, nous avons une autre femme
qui essaie de gravir les échelons de sa propre échelle sociale
dans l'émission de télévision « The Mindy Project
» avec Mindy Kaling qui essaie de vivre un « personnage de
comédie musicale blanche » et qui lutte avec sa
96
représentation en tant que femme amérindienne.
« Intervention de Florence Cabaret (Université de Rouen Normandie)
sur « The Mindy Project (2012-2017) : une série qui défie
l'intersectionnalité ? » présente à la fois une
analyse intersectionnelle intradiégetique et extradiégetique, qui
commence par attirer notre attention sur la rare représentation d'une
femme amérindienne dans les sitcoms américains de Mindy Kaling,
la créatrice, productrice exécutive et actrice principale de la
série. Le spectacle de Kaling donne un certain aperçu de la vie
en tant que femme appartenant à un groupe ethnique
sous-représenté aux États-Unis et de la discrimination que
cela implique, Mais ceci, bien sûr, va de pair avec l'attente de
représentation intersectionnelle de la part des critiques et des
téléspectateurs, comme le souligne Cabaret.
En discutant de ces attentes, Cabaret examine également
la conscience de la série de ne pas y répondre par ses
réponses ; par exemple, la déclaration de Mindy « c'est
tellement bizarre d'être mon propre modèle ». Ce qui remet
également en question les défauts du personnage et sa
compatibilité avec la notion de modèle de rôle. En effet,
son personnage détourne délibérément la
représentation stéréotypée de la femme
sud-asiatique comme réservée et n'ayant pas de vie amoureuse,
soutient Cabaret, afin d'utiliser la comédie pour critiquer à un
autre niveau, en donnant l'exemple du désir de Mindy d'être une
rom blanche. . .com héroïne quand son personnage vit en fait un
style de vie aussi libéral que n'importe quelle blanche
américaine. En fait, un élément clé de l'analyse
approfondie de Cabaret a porté sur l'épisode « Mindy Lahiri
est un homme blanc » (dans lequel le personnage habite le corps d'un homme
blanc), alors qu'elle considère la conscience de soi et la
représentation de l'altérité à travers les
idiosyncrasies linguistiques et le langage corporel, ainsi que la «
reconditionnement » des femmes pour réussir dans une
société patriarcale ».
Cependant, Orange Is The New Black a été l'une
des séries qui a gagné beaucoup d'éloges en raison de la
diversité des représentations des femmes de la classe basse
à la classe moyenne avec des identités de genre
différentes. La série a également eu un impact sur les
questions de justice sociale concernant les femmes noires dans les prisons et a
représenté l'article de Kimberlé Crenshaw « Mapping
the Margins » en montrant un personnage qui a été tué
par la police à l'intérieur de la prison ainsi que les centres de
détention ICE qui étaient détenus par
Trump représentant l'inégalité et la
brutalité de ces centres. « Les séries
télévisées représentent de plus en plus des
populations diverses et se penchent sur les ramifications sociopolitiques des
questions intersectionnelles, mais aucune ne ressemble à Orange is the
New Black, selon Anne Crémieux (Université Paris Nanterre). En
effet, le spectacle a été conçu, commercialisé et
reçu comme un véhicule pour exprimer des questions
intersectionnelles et
97
représente des personnages féminins non blancs
pauvres plus que tout autre spectacle aux États-Unis.
Présentation de son article intitulé «
L'intersectionnalité, c'est le nouveau noir (Orange, c'est le nouveau
noir (2013-2019)) » Crémieux décrit la série comme un
nouveau chapitre dans la représentation du lesbianisme en prison et
aborde des tropes tels que la « bulldyke agressive », avant
d'affirmer que l'histoire est vraiment une question de solidarité entre
les femmes. Un riche ensemble de personnages, y compris une transwoman qui
devient la cible de la transphobie, conduire un long récit qui permet
à la série d'affronter diverses questions intersectionnelles.
Crémieux décrit l'utilisation des flashbacks comme un trope de
caractérisation employé par des prédécesseurs tels
que Lost and Friends et explique que, bien que le spectacle ait
été initialement critiqué pour les protagonistes blancs en
avant-plan, les saisons ultérieures se sont plongées dans les
personnages noirs « superficiels ». Cette progression s'est
accompagnée d'un changement de marketing qui, selon Crémieux, a
été motivé par la réception de l'exposition et
l'art des fans qui en a découlé : « Je crois que le discours
intersectionnel au coeur de la série a été
considérablement traité et corrigé par ses fans et
pourrait l'avoir amélioré. De toute évidence, à
mesure que les choses se sont politisées, Orange Is the New Black s'est
concentré sur les questions raciales et a délaissé son
aspect. » Pour conclure son exposé, Crémieux cite Mapping
the Margins de Kimberlé Crenshaw, qui fait référence
à la « position intersectionnelle des femmes de couleur sans
pouvoir et sans papiers ». Qui sous-tend la question pressante des centres
de détention ICE de Donald Trump représentés dans la
dernière série d'Orange Is the New Black. 71»
Dans les médias, « Dans les médias, il y a
des modèles de femmes noires dépeintes comme masculines.
Considérez la façon dont les médias ont parlé de
Serena Williams et Michelle Obama. Dans les films et la
télévision, des modèles similaires apparaissent. Cela peut
se manifester comme le casting d'une femme ou d'une fille noire dans des
rôles mineurs où elle n'est qu'un accessoire pour le
développement d'un personnage principal blanc, elle n'est jamais
considérée comme un intérêt amoureux, ou sa vie
romantique est une blague pour les autres personnages et le public. Dans Pitch
Perfect, la sexualité et les relations amoureuses de Cynthia-Rose se
moquent constamment, et les blagues à son sujet composent presque tout
son
71 White, Jordan. « Genre & Écrans.
L'intersectionnalité Dans Les Séries
Télévisées et Le Cinéma Anglophones ».
Transatlantica. Revue d'études Américaines. American Studies
Journal, no 1 (1 juin 2019).
https://doi.org/10.4000/transatlantica.13908.
98
personnage. Dans Sex and the City, le personnage de Jennifer
Hudson, Louise, est plus un personnage pitoyable qu'un personnage pleinement
réalisé. 72»
Une autre célèbre série
télévisée récente « The Chair » a
gagné en popularité dans la discussion sur
l'intersectionnalité. Le professeur coréen qui a obtenu le poste
de titulaire d'une chaire dans une université fait face à de
nombreuses difficultés étant une femme entourée par un
domaine dominé par les hommes ainsi que d'être d'origine
coréenne.Un article écrit : « La minisérie de six
épisodes suit les épreuves et les épreuves comiques du
professeur Ji-Yoon Kim, président du département d'anglais d'une
prestigieuse université appelée Pembroke. La distribution de
« The Chair » est une coterie de brillants interprètes et les
co-créateurs de l'émission ne vacillent pas quand il s'agit de
leur génie. » La série représente donc de
réelles luttes auxquelles les femmes universitaires sont
confrontées qui les empêchent d'aller de l'avant vers une position
supérieure et les font faire face non seulement le sexisme que les
autres femmes blanches font face, mais aussi le racisme qui vient avec leur
intersectionnalité. « L'intersectionnalité joue un
rôle dans la « présidence », car les
préjugés sexistes et raciaux sont souvent mis en évidence.
C'est très important pour la première femme et personne de
couleur à être élue présidente du département
d'anglais de Pembroke. C'est ce qu'on appelle un pas dans la bonne direction
que beaucoup d'autres doivent suivre. À l'université, 87 % de la
faculté est blanche et, pour le plaisir du public, la photo du
professeur Kim est utilisée sur les brochures du collège depuis
une demi-décennie comme une sorte de fausse marque de diversité
et d'inclusion. Ces faits en disent long.
Depuis que l'humanité pourrait s'appeler
l'humanité, la discrimination a inhibé l'avancement de beaucoup.
Le chemin du succès semble libre d'obstacles jusqu'à ce qu'un
blocus du racisme vous empêche d'avancer ou qu'une barrière du
sexisme vous empêche de vous déplacer dans des directions
précises. 73» Cette représentation très
vraie d'une émission de télévision montre exactement la
réalité des femmes intersectionnelles dans le monde universitaire
et a été un succès en montrant la réalité
des oppressions et des luttes multiples que les femmes intersectionnelles font
face sur une base quotidienne.
72 Baten, Jasmine. « How to Authentically Represent
Intersectionality in Media -- Center for Scholars &
Storytellers ». Consulté le 31 août 2022.
https://www.scholarsandstorytellers.com/blog-main/diversity-in-hollywood-the-importance-of-representing-intersectional-identities.
73 Sani, Fatima. « `The Chair' Dissects
Intersectionality and College Academia ». Study Breaks, 10 septembre 2021.
https://studybreaks.com/tvfilm/the-chair-portrays-intersectionality-and-academia/.
99
Dans les émissions de télévision «
étrangères » qui ont été créées
par Netflix, une émission de télévision
célèbre a été sur la liste des 10 premières
émissions de télévision en 2021, Squid Game. Squid Game a
gagné sa popularité car il montre de nombreux messages
subliminaux qui dirigent vers les questions sociales relatives à la
classe, Cependant, les femmes coréennes ne sont pas d'accord avec les
représentations de femmes qui ont été créées
alors qu'elles dépeignent les stéréotypes et la misogynie
que les femmes coréennes traitent quotidiennement. « Parmi les
sujets de préoccupation particuliers qui sont ressortis de la
série, mentionnons les femmes nues peintes et utilisées comme
accessoires de salle VIP, l'absence apparente de femmes aux postes de
pouvoir. et les nombreux personnages
féminins n'ont jamais eu le privilège d'être
identifiés par leur propre nom, plutôt appelé l'ex-femme ou
la mère d'un personnage masculin. Pour Shim, ce qui est
particulièrement troublant dans les représentations de Squid Game
de la violence contre les femmes, dit-elle, c'est qu'elles sont accessoires,
destinées à faire avancer les intrigues masculines, par
opposition à être instrumentales à leurs propres. Un
exemple troublant de cela, dit-elle, c'est lorsqu'un garde du jeu mentionne le
viol en bande du cadavre d'une joueuse éliminée -- après
quoi, ce détail horrible n'est plus jamais abordé. 74»
3.2.2 Section deux : Les représentations
médiatiques des femmes de couleur depuis les années 1990s
Comme nous l'avons vu dans les chapitres
précédents, les femmes de couleur dans les médias ont
toujours été mal représentées dans les
médias, ce qui a conduit à de graves problèmes
psychologiques et sociaux. « Historiquement, les femmes de couleur ayant
peu de connaissances peuvent imiter aveuglément les images
d'elles-mêmes telles qu'elles sont dépeintes dans les
médias, ce qui peut nuire à leur estime de soi, à leurs
contradictions d'auto-identification et à leurs interactions
quotidiennes avec la majorité. L'éducation aux médias est
importante pour comprendre comment les images des femmes minoritaires sont
déformées pour correspondre aux idéaux et à la
pertinence culturelle du groupe dominant, qui affectent l'identité des
femmes minoritaires. » Une étude qui a été faite sur
les représentations des femmes de coloron la couverture de huit
magazines sélectionnés, 1) Bon ménage, 2) Cosmopolite, 3)
Glamour, 4) Vogue, 5) Redbook, 6) Dix-sept, 7) Vogue adolescent et 8) Maxim,
ont montré que ces femmes étaient hypersexualisées et
étaient lavées à blanc pour
74 Babe, Ann. « Why Some Korean Women Are Boycotting Squid
Game ». Consulté le 30 août 2022.
https://www.aljazeera.com/features/2021/10/27/why-some-korean-women-are-boycotting-squid-game.
100
masquer qu'elles sont des femmes de couleur qui crée de
graves problèmes nocifs. « Les résultats ont
révélé que sur les 278 couvertures de magazines
examinées, 52 étaient des femmes de couleur. 90 % des couvertures
de magazines avec WOC avaient des images hypersexuelles, des indices
contextuels et du contenu. Le pourcentage sur les couvertures de magazines avec
des femmes de couleur avec des traits ethniques masqués par la blancheur
était également 90%. Douze, des couvertures de magazines des 52,
affichaient des images de WOC dépeignant des attributs d'objectivation.
Environ 42 pour cent des couvertures de magazines avec WOC dépeint
l'attribut exotisme intensifié. Le pourcentage de femmes
noires/africaines sur la couverture des magazines était de 4,7%, le
pourcentage de Latinas sur la couverture des magazines était de 11,9% et
le pourcentage de femmes asiatiques sur la couverture des magazines
était de 2,2% et il n'y avait pas de femmes amérindiennes
présentées sur la couverture des magazines
examinés.75»
Cependant, depuis les années 1990, il semble y avoir
des changements apportés par la diversité des médias qui
ont contribué à changer la façon dont les femmes de
couleur sont affichées. « Il y a eu un changement dans la
représentation des femmes noires dans les émissions de
télévision au fil des générations (Goldman et
Waymer, 2015). Même si certains des stéréotypes plus
anciens et peu flatteurs sont encore évidents dans certaines
émissions de télévision aujourd'hui, les rôles dans
lesquels les femmes noires sont en transition ont reflété des
progrès positifs. Des études récentes ont examiné
l'histoire des femmes noires à la télévision et les
représentations typiques qui y sont associées (Smith-Shomade,
2002; Collins, 2005; Versluys et Codde, 2014; Goldman et Waymer, 2015). En plus
de l'historique de certaines représentations, la recherche a
porté sur les effets qui en découlent (Smith-Shomade, 2002;
Collins, 2005). Lorsque la télévision a commencé à
devenir de plus en plus populaire, les femmes noires étaient
représentées comme soignantes qui soutenaient son homme. «
La représentation des femmes noires à la télévision
a commencé à augmenter au début des années 1980
(Smith-Shomade, 2002). Les rôles que les femmes noires ont acquis
étaient souvent des rôles de soutien aux hommes blancs ou noirs
(Goldman et Waymer, 2015). » Comme nous l'avons vu
précédemment les catégories que les femmes ont
été représentées comme dans les médias dans
l'étude du professeur Bertini 76, Les femmes noires ont
différents stéréotypes qui ont été
75 Johnson, Connie. Cornerstone: A Collection of Scholarly and
Creative Works for How Women of Color Are Portrayed on the Cover of Magazines:
A Content Analysis on the Images of Black/African, Latina, Asian and Native
American (BALANA). 2015.
76 Bertini Marie-Joseph. Langage et pouvoir : la femme
dans les médias (1995-2002). In: Communication et langages, n°152,
2007. Usages médiatiques du portrait. pp. 3-22.
101
fortement utilisés sur elles dans les médias.
« Tout au long de l'histoire de la télévision aux
États-Unis, trois stéréotypes principaux des femmes noires
qui apparaissent continuellement sont la Mammy, la Jezebel et la Sapphire
(Smith-Shomade, 2002; Collins, 2005; Versluys et Codde, 2014). »
Chacun de ces stéréotypes peut être
lié à un facteur historique qui a créé ces
représentations dans les médias et dans l'esprit des gens. Le
stéréotype de Mammy par exemple est un stéréotype
d'une travailleuse domestique qui est une gardienne de sa famille, qui a un
certain physique et qui peut être agressif et trop en colère. Le
stéréotype de la « mammie » remonte à avant la
guerre civile. Elle est souvent considérée comme la travailleuse
domestique satisfaite, ce qui signifie qu'on s'attend à ce qu'elle soit
soumise à la famille ou à l'employeur blancs. Son apparence
physique est considérée comme peu attrayante, et elle est
généralement obèse et à la peau foncée.
L'objectif principal de la maman est de prendre soin de sa famille et de servir
ses employeurs. Le rôle de la « dame noire » est celui de la
maman modernisée et sert de modèle pour la condition
féminine de la classe moyenne (Collins, 2005). Ce rôle plus
moderne a encore des caractéristiques limitatives. Contrairement
à la maman, elle est autorisée à utiliser
l'agressivité, mais seulement si elle est utilisée pour gagner du
succès économique ou pour le bénéfice des autres.
On sait qu'elle a des traits physiques plus attrayants et qu'elle est
considérée comme plus professionnelle qu'une travailleuse
domestique satisfaite. »
Le deuxième stéréotype qui nous
ramène à l'esclavage a et est encore largement présent
dans les médias d'aujourd'hui, ce stéréotype est le
stéréotype de Jezbel qui montre les femmes noires comme
séduisantes, hypersexuelles et même chercheuses d'or qui court
après l'argent et est promiscue. Ce stéréotype est
très présent aujourd'hui surtout chez les rappeurs
célèbres comme Cardi B et Nikki Minaj ou Doja Cat. « Le
stéréotype de Jézabel a été inventé
pour rationaliser le concept d'esclavage en changeant la perspective de
l'exploitation sexuelle des femmes noires par les propriétaires
d'esclaves blancs (Versluys et Codde, 2014). Ce stéréotype
mettait l'accent sur les femmes noires qui séduisaient les hommes blancs
et enlevait l'accent sur les hommes blancs qui maltraitaient les femmes noires
(Versluys et Codde, 2014). Ce rôle à la télévision
dépeint les femmes noires comme étant hypersexuelles, promiscues
et parfois qualifiées de chercheuses d'or. »
Le dernier stéréotype est le Saphir, qui est une
femme noire très agressive, hyper en colère qui est très
impertinente et est affichée dans un ton plus sombre que le
Jézabel. Le « saphir » est l'un des stéréotypes
négatifs les plus répandus chez les femmes noires. Elle est
perçue comme
102
étant agressive, impertinente et hostile.
L'impertinence et la grossièreté du saphir contredisent la nature
féminine attendue des femmes . Sa peau est généralement
plus foncée, et elle est connue pour se moquer des hommes noirs pour ce
qu'elle considère comme leurs insuffisances. Un exemple de ce
stéréotype serait le personnage de Pam, de l'émission de
télévision des années 90 Martin. Versluys croit que ce
rôle a été créé pour souligner la
supériorité de la « femme blanche victorienne » en
montrant le contraste entre les femmes noires « non civilisées
» et les femmes blanches respectables qui se comportent moralement. Les
femmes noires ont créé leur propre portrait d'elles-mêmes,
connu sous le nom de femme noire forte, dans l'espoir de dégrader les
trois stéréotypes précédemment discutés qui
ont été créés par les Blancs (Versluys et Codde,
2014). Ce portrait fort de la femme noire à la télévision
est connu pour avoir une force de sacrifice de soi tout en offrant un soutien
illimité aux amis et à la famille. Elle ne dépend pas des
hommes financièrement et, par conséquent, peut prendre soin
d'elle-même, et sa personnalité est axée sur ses traits
positifs (Versluys et Codde, 2014; Goldman et Waymer, 2015). »
Reliant ces stéréotypes à l'histoire des
femmes noires dans les médias d'aujourd'hui, cette étude qui
compare les médias des années 1990 aux médias de 2017
montre que, bien que les représentations des femmes noires se soient
améliorées rapidement et avec succès, certains
stéréotypes comme celui de Jézabel sont encore
utilisés dans les médias et les émissions de
télévision. « On voit parfois des femmes noires jouer des
rôles qui sont réussis ou indépendants. Les
émissions diffusées en 2017, en particulier, montraient ces
femmes comme étant plus indépendantes et comme ayant leur propre
carrière réussie plutôt que d'être simplement une
femme au foyer. Par exemple, Olivia Pope, Annalisa Ketting et Mary Jane Paul
réussissent dans leur domaine. Presque tous les personnages ont
été dépeints comme éduqués aussi bien. En ce
qui concerne l'apparence, un léger changement positif peut être vu
parmi ces personnages plus récents, étant donné que
certains embrassent leurs cheveux naturels, plutôt que de porter les
cheveux droits pour suivre les normes sociales dominantes. Il y a eu un
léger changement négatif, néanmoins, et ce sont les deux
personnages des émissions diffusées en 2017 qui ont
été montrés comme « sur sexualisés
».77»
Des émissions des années 1990 qui ont
été saluées par la critique comme des « séries
noires » ont été critiquées quant à la
façon dont elles sont noires et dont les femmes noires sont
77 Henderson, Meagan. «Portrayals of Black Women in TV Shows
That Aired in 1997 versus 2017: A Qualitative Content Analysis.» Elon
Journal of Undergraduate Research in Communications, vol. 10, no. 1, 2019,
eloncdn.blob.core.windows.net/eu3/sites/153/2019/05/07_Henderson.pdf.
103
représentées dans ces séries. Par
exemple, Living Single qui avait obtenu son succès (19931998), mettant
en vedette la reine Latifah et Kim Coles a reçu sa critique, cette
série était une représentation blanchie de filles noires
qui sexualisent les hommes, des entrevues et des articles parlaient des blancs.
. .Comme cette émission, de nombreuses autres émissions ont
été critiquées pour avoir stéréotypé
les femmes noires comme des « mamans sucrières qui secouent le
butin » et les hommes noirs comme des personnages hypersexualisés
qui ne sont là que pour réaliser un fantasme. « L'article du
6 décembre dénonçait « Living Single » et
d'autres comédies de Fox mettant en vedette des acteurs en grande partie
noirs pour avoir suivi la tradition de « Good Times » et de «
That's My Mama » qui consiste à transformer les minorités en
stéréotypes raciaux. L'histoire disait que « les meilleurs
artistes noirs » avaient l'impression que les jeunes hommes noirs dans les
émissions étaient dépeints comme étant «
surmenés wha's up, bouffons d'hommes, et jeunes femmes noires comme des
mamas sucrées secouant le butin ».
L'émission montrait des femmes noires qui ont toutes
des diplômes universitaires, qui ont soif de sexe et qui se comportent
comme des « Fly Girls folles d'hommes », « en ciblant «
Living Single », l'article disait : « Cette comédie [...] est
censé être un « Designing Women » noir, mais il a
quadruplé la libido et aucun de l'intelligence. Bien que tous les
colocataires aient des diplômes universitaires et des emplois haut de
gamme, ils se comportent comme des Fly Girls. Les hommes ne s'en tirent pas
mieux : La paire qui habite à côté aime faire un saut en
annonçant : « Nous avons faim. Le reste de l'hilarité se
résume à des blagues sur les gros culs, des blagues sur les
cheveux crépus, même de longues blagues sur les
hommes.78»
Cependant, même si les représentations
s'amélioraient et qu'il y avait de plus en plus d'émissions
représentant des femmes noires, ces femmes noires ne
représentaient pas toutes les femmes noires, en particulier les femmes
à la peau foncée. Les femmes qui étaient exposées
la plupart du temps avaient la peau claire et les cheveux droits, comme les
femmes de l'émission « A Different World (1987-1993) » ou de
l'émission « Girlfriends (2000-2008) », qui a
été interrompue après un certain temps à la
télévision parce que les cotes d'écoute des
téléspectateurs étaient faibles.
78 Braxton, Greg. ««Living Single»
Is Living Large on Fox : Despite Criticism over Male-Bashing and Sexual
References, the Show.» Los Angeles Times, Los Angeles Times, 9 Dec.
1993,
www.latimes.com/archives/la-xpm-1993-12-09-ca-118-story.html.
Accessed 11 Aug. 2022.
104
Donc, même si les femmes noires étaient
représentées depuis les années 1990 mais ces
représentations ne se sont améliorées qu'au milieu des
années 2010 avec des shows comme How To Get Away With Murder, Dear White
People, She's Gotta Have It, etc. Cependant, les statistiques de 2019 montrent
que même si les femmes noires étaient représentées
dans les émissions de télévision, « Les femmes noires
(5,6 %) sont moins susceptibles que les femmes blanches (8,7 %) et les autres
femmes de couleur (11,0 %) d'avoir une relation amoureuse, mais elles sont plus
susceptibles d'avoir au moins un partenaire sexuel. » Compte tenu des
stéréotypes selon lesquels les femmes de couleur sont
séduisantes et attrayantes, « les filles et les femmes noires sont
plus susceptibles d'être attrayantes (48,5 %) que les autres femmes de
couleur (44,6 %) ou les femmes blanches (41,6 %).79»
3.2.3 Section trois : Les stéréotypes des
femmes de couleurs dans les séries
Comme nous l'avons vu dans les chapitres
précédents, les femmes de couleur ont été plus
stéréotypées que les femmes blanches ne le sont dans les
médias. Les femmes de couleur font face non seulement à des
stéréotypes sexistes, mais aussi à des
stéréotypes raciaux qui rendent la discrimination contre elles
plus possible. Comme on l'a vu dans les chapitres précédents, les
femmes noires sont stéréotypées comme « la Mammie
», « le Saphir » ou « la Jézabel », et ces
stéréotypes rendent les représentations positives
difficiles à réaliser. Le stéréotype de la «
mammie » remonte à avant la guerre civile. Elle est souvent
considérée comme la travailleuse domestique satisfaite, ce qui
signifie qu'on s'attend à ce qu'elle soit soumise à la famille ou
à l'employeur blancs. Son apparence physique est
considérée comme peu attrayante, et elle est
généralement obèse et à la peau foncée.
L'objectif principal de la maman est de prendre soin de sa famille et de servir
ses employeurs. Le rôle de la « dame noire » est celui de la
maman modernisée et sert de modèle pour la condition
féminine de la classe moyenne (Collins, 2005). Ce rôle plus
moderne a encore des caractéristiques limitatives. Contrairement
à la maman, elle est autorisée à utiliser
l'agressivité, mais seulement si elle est utilisée pour gagner du
succès économique ou pour le bénéfice des autres.
Elle est connue pour avoir des traits physiques plus attrayants et est
considérée comme plus professionnelle qu'une travailleuse
domestique. Le stéréotype de Jézabel a été
inventé pour rationaliser le concept d'esclavage en changeant la
perspective de l'exploitation sexuelle des femmes noires par les
propriétaires d'esclaves blancs (Versluys et Codde, 2014). Ce
stéréotype mettait l'accent sur les femmes noires qui
séduisaient
79 «TV Statistics.»
Womenandhollywood.com,
2022,
womenandhollywood.com/resources/statistics/tv-statistics/.
Accessed 11 Aug. 2022.
105
les hommes blancs et enlevait l'accent sur les hommes blancs
qui maltraitaient les femmes noires (Versluys et Codde, 2014). Ce rôle
à la télévision dépeint les femmes noires comme
étant hypersexuelles, promiscues et parfois étiquetées
comme des chercheuses d'or. Le « saphir » est l'un des
stéréotypes négatifs les plus répandus chez les
femmes noires. Elle est perçue comme étant agressive,
impertinente et hostile. L'impertinence et la grossièreté du
saphir contredisent la nature féminine attendue des femmes. Sa peau est
généralement plus foncée, et elle est connue pour se
moquer des hommes noirs pour ce qu'elle considère comme leurs
insuffisances. Un exemple de ce stéréotype serait le personnage
de Pam, de l'émission de télévision des années 90
Martin. Versluys croit que ce rôle a été créé
pour souligner la supériorité de la « femme blanche
victorienne » en montrant le contraste entre les femmes noires « non
civilisées » et les femmes blanches respectables qui se comportent
moralement. Les femmes noires ont créé leur propre portrait
d'elles-mêmes, connu sous le nom de femme noire forte, dans l'espoir de
dégrader les trois stéréotypes précédemment
discutés qui ont été créés par les Blancs
(Versluys et Codde, 2014). Ce portrait fort de la femme noire à la
télévision est connu pour avoir une force de sacrifice de soi
tout en offrant un soutien illimité aux amis et à la famille.
Elle ne dépend pas des hommes financièrement et, par
conséquent, peut prendre soin d'elle-même, et sa
personnalité est axée sur ses traits positifs (Versluys et Codde,
2014; Goldman et Waymer, 2015).80»
En ce qui concerne les autres femmes de couleur, les femmes
asiatiques sont souvent fétichisées et sexualisées pour
les rendre plus attrayantes au regard masculin, et surtout, le regard masculin
blanc : « Vêtue de ce genre de style étrange et exotique,
elle danse sur scène, attirant un large public. Le personnage principal
de sexe masculin blanc l'a vue sur scène et est tellement attiré
par elle qu'il tombe amoureux d'elle même s'il a déjà une
fiancée. » Un autre stéréotype est que les femmes
asiatiques sont intelligentes, en contrôle de leurs émotions :
« Dans le film de James Bond Tomorrow Never Dies (1996), Michelle Yeoh a
joué son rôle non seulement en tant que fille typique de Bond,
mais aussi en tant qu'agent secret chinois avec des cerveaux et des talents
d'arts martiaux. Malgré cela, son rôle est cool, agressif,
éthéré, professionnel et il contrôle ses
émotions. » ce qui s'explique par les différences
culturelles et la domination masculine/féminine « Alors que
l'Occident s'est perçu comme dominant, progressiste, fort et rationnel,
l'Orient a été dépeint comme soumis,
arriéré, faible et irrationnel,
80 Henderson, Meagan. «Portrayals of Black Women
in TV Shows That Aired in 1997 versus 2017: A Qualitative Content
Analysis.» Elon Journal of Undergraduate Research in Communications, vol.
10, no. 1, 2019,
eloncdn.blob.core.windows.net/eu3/sites/153/2019/05/07_Henderson.pdf.
106
comme les films précédents dont le journal a
parlé. De cette façon, l'Occident s'est donné le
rôle du mâle et a attribué à l'Orient la femme
traditionnelle, et c'est pourquoi l'Occident l'a pris pour s'affirmer sur
l'Orient faible et féminin.81»
Cependant, ces stéréotypes et la marginalisation
des acteurs asiatiques en faveur des acteurs blancs a été
lentement mais sûrement être déplacé avec plus de
films et émissions de télévision casting
asiatiques-américains comme ils sont vraiment et pas comme les
stéréotypes disent qu'ils sont. « Cependant, aussi
décourageants que puissent être ces stéréotypes et
le manque de représentation des Américains d'origine asiatique
dans le cinéma, les gens progressent. Bien que les films actuels
continuent de contourner les acteurs asiatiques en faveur des acteurs blancs,
les acteurs asiatiques-américains dans l'industrie dénoncent
l'injustice. Hollywood, aussi, fait lentement sa part pour lancer des acteurs
ethniquement corrects pour des rôles asiatiques - la prochaine adaptation
en direct de Mulan de Disney a fait de l'actrice chinoise Liu Yifei le
protagoniste principal. D'autres films commencent aussi à briser les
frontières, à donner aux Asiatiques des rôles qu'ils
n'auraient pas joués il y a cinquante ans. Hailee Steinfeld, qui est en
partie philippin, est la vedette de The Edge Of Seventeen (2016), un film
humoristique humoristique de passage à l'âge adulte. Hayden Szeto
joue en face d'elle comme son intérêt amoureux, Erwin Kim. Au lieu
d'être dépeint comme un solitaire socialement maladroit et
tranquille, Erwin reçoit un rôle plus complet, et son personnage
se sent comme un lycéen qui se trouve être
asiatique.82»
De même que les femmes noires et asiatiques, les femmes
arabes ont été dépeintes dans les médias comme
voilées, réservées, craintives et/ou, séduisantes,
danseuses du ventre sexy. « Hollywood a aussi représenté
étroitement les femmes arabes. Pendant des décennies, les femmes
d'origine moyen-orientale ont été dépeintes comme des
danseuses du ventre et des filles du harem peu vêtues ou comme des femmes
silencieuses enveloppées de voiles, un peu comme Hollywood a
dépeint les femmes autochtones comme des princesses ou des squaws. La
danseuse du ventre et les femmes voilées sexualisent les femmes arabes.
Les femmes voilées et les danseuses du ventre sont les deux
côtés de la même pièce. D'une part, les danseuses du
ventre codent la culture arabe comme exotique et sexuellement disponible.
...
81 Wang, H, and Hanying Wang. Intercultural
Communication Studies XXI: 3 (2012) Portrayals of Chinese Women's Images in
Hollywood Mainstream Films -an Analysis of Four Representative Films of
Different Periods. 2012.
82 Paner, Isabel, "The Marginalization and
Stereotyping of Asians in American Film" (2018). Honors Theses. 36.
https://doi.org/10.33015/dominican.edu/2018.HONORS.ST.08
D'autre part, le voile a figuré à la fois comme
un site d'intrigue et comme le symbole ultime de l'oppression. Des films comme
« Aladdin » (2019), « Arabian Nights » (1942) et « Ali
Baba and the Forty Thieves » (1944) font partie d'une foule de films
mettant en vedette des femmes arabes en tant que danseuses
voilées.83»
Malheureusement, jusqu'à présent, les femmes
arabes sont encore représentées comme victimes d'abus sexuels ou
physiques qui sont sexuellement disponibles à la fois pour le regard
masculin blanc et comme on le verra dans le prochain chapitre, pour le regard
de la femme blanche avec l'exemple d'Orange Is The New Black.
107
83 ThoughtCo. « A Look at Common Arab Stereotypes
in TV and Film ». Consulté le 30 août 2022.
https://www.thoughtco.com/tv-film-stereotypes-arabs-middle-easterners-2834648.
108
Chapitre Trois : Analyses des séries
3.3.1 Section un : Friends (1994 - 2004)
Friends est l'une des émissions de
télévision les plus populaires parmi les milléniaux et la
génération Z, c'est une série qui a commencé en
1994 jusqu'en 2004 et qui est encore aujourd'hui très relatable et
drôle pour beaucoup.
Cependant, comme on le sait parmi les études
intersectionnelles et raciales relatives aux médias, Friends a
été une émission de télévision très
problématique, ne représentant qu'un groupe blanc d'amis avec
l'ignorance complète des personnages de couleur, des homosexuels et
transsexuels.
La série est une série très
problématique car elle ne manque pas seulement de la
représentation des personnes de couleur, mais elle se moque
également des personnages homosexuels et transsexuels qui ont
été exposés au cours de la période de 10 saisons
sur 10 années entières. « Jessica Thrasher Chenot a
effectué une analyse de Friends, l'une des émissions
américaines les plus populaires de tous les temps, sinon la plus
populaire. Son chapitre va à l'encontre de la réaction
récente de la sitcom pour sa représentation problématique
de la race et de la sexualité, alors qu'elle traite du thème de
la maternité et des intrigues pionnières de la série sur
la grossesse et la maternité. » Dans son discours, Thrasher va dire
que cette critique n'est pas nouvelle car Oprah Winfrey en 1995 dans une
interview avec les acteurs leur avait dit qu'elle aimerait les voir avoir un
ami noir. Les amis semblent aussi pousser leur public féminin à
idéaliser l'idée de la maternité, ce qui signifie que les
trois personnages féminins se sont mariés et ont eu des enfants
avec une personne de leur groupe, sauf Phoebe qui a toujours été
dépeinte comme « inhabituelle » ou caractère « peu
attrayant ».
D'après l'analyse de la série, The Male Nanny
episode (saison 9, épisode 6), Ross a montré une
masculinité toxique et des réactions homophobes de Ross qui voit
une nounou masculine et l'accuse d'être « gay », ce commentaire
est suivi de rires du public, dit-il à Rachel, la mère, qu'un
homme ne peut pas être une nounou et que c'est bizarre d'être un
homme et une nounou. Ce stéréotype fait honte à Sandy la
nounou alors que Ross lève les yeux au ciel lorsque Sandy pleure de
façon dramatique lorsqu'il se souvient d'un autre enfant dont il s'est
occupé et lorsqu'il a été accepté comme nouvelle
nounou de leur enfant. Il poursuit en lui disant qu'il
109
devrait être au moins « bisexuel » parce que
l'homme type ne serait pas émotif et serait rejeté de la
société s'il faisait preuve d'affection ou d'amour.
Le père de Chandler, qui est un homme transgenre et une
dragqueen, est ridiculisé et ridiculisé dans l'émission de
télévision avec sa sexualité qui n'est pas prise en
compte, car ils ne cessent de parler de lui comme d'un homme. Sur S7.E22,
Chandler se rend chez Helena, son père dans un show de travestis.
Chandler est très mal à l'aise quand la serveuse qui est aussi
une dragqueen prend sa commande pour montrer que sa masculinité est
fragile et pourrait être menacée par toute personne qui ne suit
pas les normes de genre qui sont socialement construites. Ce comportement est
spécifiquement vu dans les personnages masculins de Friends car les
femmes semblent être plus tolérantes et dire des commentaires
moins critiques concernant la sexualité de la personne. Bien sûr,
il y a une exception : au mariage de Monica et Chandler, Monica parle de son
père comme de « l'homme en robe noire » lorsque Rachel va
parler à une femme qu'elle croyait être Helena, la femme s'est
avérée être Amanda, Rachel va ensuite dire que le nom a du
sens parce qu'il est « A Man, Duh! ». Plus tard dans cet
épisode, la mère de Chandler dit à Helena, son ex, qu'elle
a « trop de pénis pour porter une robe ». Ce qui conclut
l'homophobie totale.
Une apparition de deux femmes de couleur ont lieu dans la
série, la première est Julie, une femme
asiatique-américaine qui sortait avec Ross. Julie a d'abord
été confrontée à un commentaire de Rachel qui lui a
dit « Bienvenue dans notre pays » et à la réponse
« Je viens de New York », ce qui montre la suprématie blanche
de supposer qu'elle n'est pas originaire du pays parce qu'elle est asiatique.
Julie a ensuite été raillée à cause de sa coupe de
cheveux, a été confrontée à la jalousie de Rachel
et a ensuite été laissé par Ross. Julie était donc
un personnage qui n'était là que pour se faire ridiculiser et
rire comme Helena et Sandy.
Un autre personnage est Kristen Leigh qui est apparu dans le
17ème épisode de la saison 7, ce personnage qui était une
femme noire qui a déménagé dans le quartier était
une source de concurrence de deux hommes, Ross et Joey qui l'ont tous les deux
vu et lui a demandé de sortir. Ils ont ensuite commencé à
rivaliser sur qui va la gagner jusqu'à ce qu'elle a quitté la
date et aucun d'eux remarqué. Cela montre qu'ils ne pensaient
qu'à elle comme une proie pour remplir leur ego masculin sans avoir un
intérêt spécifique à apprendre à la
connaître ou à être un amant potentiel pour elle. Ceci est
lié à la théorie que les femmes noires sont
considérées comme moins attrayantes et sont moins prises en
considération dans les relations. Une étude montre que « les
femmes noires étaient considérées comme les moins
désirables » parmi toutes les
110
races d'hommes. « Les hommes asiatiques, latins et blancs
ont tendance à donner aux femmes noires 1 à 1,5 étoile de
moins, tandis que les évaluations des hommes noirs des femmes noires
sont plus cohérentes avec leurs évaluations de toutes les races
de femmes », a-t-il écrit. Les groupes de femmes les plus
cotés par les hommes étaient ceux d'origine asiatique et latine,
les femmes blanches n'étant pas loin
derrière.84»
Charlie Wheeler, cependant, n'a pas beaucoup de
différence avec Kristen Leigh, sauf qu'elle a été
initialement écrite pour être un personnage blanc, mais choisi
pour être noir en raison de la réaction que le spectacle recevait
concernant le manque de personnes de couleur . Charlie était un
professeur intelligent et séduisant, qui était aussi la source de
la concurrence pour Joey et Ross et qui finit par les quitter tous les deux et
sortir avec un professeur qui est aussi un personnage secondaire dans
l'émission de télévision.
Deux autres personnages qui ont été
ridiculisés et qui ont été perçus comme bizarres
sont Carol et Susan, qui sont partenaires, mais Ross ne cesse de les appeler
« amis » et « partenaire de vie lesbienne ». Rachel
l'appelle aussi « Carol Lesbian » parce qu'elle ne connaît pas
son nom de famille et qu'elle a choisi de l'appeler par sa sexualité, ce
qui a été suivi d'un éclat de rire de la part du
public.
Friends est a donc été une émission de
télévision blanche très problématique qui a
ridiculisé chaque personnage et comportement qui semblait hors des
normes de genre ou raciales.
3.3.2 Section deux : Orange Is The New Black (2013 -
2019)
Passant de l'une des émissions de
télévision les plus blanches qui ont été
créés et ont gagné une popularité excessive, Orange
Is The New Black qui a commencé en 2013 a été
diffusé à la télévision avec de nombreux
personnages divers. Cependant, les deux personnages principaux sont
restés des femelles blanches s'inscrivant dans le
stéréotype des femelles attrayantes dans les médias.
« Dans son chapitre, Anne Crémieux analyse comment Orange is the
New Black, l'une des émissions les plus intersectionnelles de l'histoire
de la télévision américaine, a réussi au fil des
ans à s'écarter de certaines représentations
stéréotypées de pauvresles personnages féminins
blancs pour devenir un véhicule de préoccupations
intersectionnelles, abordant des
84 Francisco, Eric. « Tinder Began Exposing Our Ugly Dating
Habits Five Years Ago ». Inverse. Consulté le 30 août
2022.
https://www.inverse.com/culture/36379-tinder-black-women-asian-men-racism.
111
questions sociales telles que la privatisation du complexe
prisonindustriel ou le traitement des immigrants sans papiers aux
États-Unis.85»
« Lorsque la série a été
diffusée pour la première fois, l'expression (Orange est le
nouveau noir) était couramment utilisée dans la croûte
supérieure de New York, le milieu social original du personnage blanc
principal, Piper Chapman. Piper a été reconnue coupable, dix ans
après le fait, d'avoir fait entrer de la drogue dans le pays pour son
amant lesbien Alex Vause. Même si, entre-temps, elle a mis son
passé derrière elle et ne l'a jamais mentionné à
son fiancé aimant, Piper va passer un an en prison, où les
combinaisons orange sont la norme et où les détenus de sa classe,
le teint, et même le sexe, ne sont pas. Bien qu'à strictement
parler, le titre fait référence aux couleurs du tissu, et non
à la race, le monde dans lequel Piper et le public entrent est un monde
où la race est forcément une partie du récit, à la
fois dans l'histoire et dans sa réception. »
Orange est le nouveau noir au début se concentre sur
Piper et son histoire de vie en tant que personnage principal, puis passe
à différents personnages montrant ce qu'ils ont traversé,
leurs luttes en dehors de la prison, tout en se concentrant sur le
côté humain de chaque personnage qui rend le spectateur empathise
avec chaque femme. Le spectacle évolue ensuite pour discuter de
questions sociétales profondes et de Black Lives Matter puis de la
détention ICE par Trump. Cependant, cette émission de
télévision montre encore et affiche certains
stéréotypes nuisibles que les gens de couleur sont souvent
confrontés. Le personnage Susanne qui s'appelle « Crazy Eyes »
par exemple, se voit en toutes saisons, mais surtout dans la première
comme une folle noire obsédée par Piper et lui envoie ses lettres
d'amour alors que Piper a peur d'elle.
Un autre stéréotype concerne les latines dans
l'émission de télévision qui sont considérés
comme sexuels, attrayants et prospèrent pour l'attention des hommes.
Aleida Diaz qui était la mère d'un autre personnage appelé
Daya, rivalise avec sa propre fille pour l'attention d'un gardien de prison
mâle blanc dans la saison deux de la série. Ces deux personnages
représentent des personnages stéréotypés de latina
d'une mère qui est une latina séduisante et en colère et
de la fille qui a d'abord été présentée comme une
« bonne fille ». prendre soin de ses frères et soeurs pour
devenir un drogué et un gangster obsédé par le pouvoir et
la drogue comme le stéréotype tombe pour les
Latino-Américains dans les émissions de télévision
et dans les films.
85 Henderson, Meagan. «Portrayals of Black Women
in TV Shows That Aired in 1997 versus 2017: A Qualitative Content
Analysis.» Elon Journal of Undergraduate Research in Communications, vol.
10, no. 1, 2019,
eloncdn.blob.core.windows.net/eu3/sites/153/2019/05/07_Henderson.pdf.
112
Cependant, Daya est représentée comme «
différente » et loin des stéréotypes auxquels les
femmes latino-américaines sont généralement
confrontées. C'est une « bonne fille » aimante et
attentionnée qui prend soin de ses frères et soeurs, mais les
circonstances dans lesquelles elle est tombée amoureuse du gardien de
prison alors victime d'une grossesse non désirée et d'un abandon
l'ont amenée à adopter des comportements téméraires
qui la rendent semblable au personnage de « visage cicatriciel »
d'une toxicomane folle qui se nourrit de pouvoir et de drogues. « Dayanara
est à quelques pas de l'image traditionnelle d'une femme latine,
contrairement à sa mère qui est buxom, femme sensuelle
considérablement préoccupé par son apparence. Le
comportement de Dayanara démontre également plusieurs des
adjectifs à l'échelle de la féminité (Garcia-Mina,
1998) tels que doux, abnégation, responsable et romantique. Sa
personnalité l'amène à tomber amoureuse d'un gardien de
prison avec qui elle entretient une histoire d'amour qui aboutit à une
grossesse non désirée et à un abandon. Les
déceptions et la dure vie en prison provoquent un revirement radical
dans son caractère qui la rend froide et arrogante alors qu'elle
s'efforce d'être acceptée dans son groupe. En menaçant de
tirer sur un gardien, elle atteint un point d'inflexion pour le personnage,
où ses bonnes intentions et sa gentillesse inhérente sont
corrompues. »
Sophia : « L'une des protagonistes est Sophia Burst,
gentille, généreuse et positive, elle offre son aide aux autres
détenues du salon qu'elle gère dans la prison. En fait,
elle-même est bien soignée et féminine. Avant de subir une
réaffectation de genre, Sophia répondait au nom de Marcus, et
travaillait comme pompier. Son ex-femme lui apporte un soutien inconditionnel,
bien que la situation soit beaucoup plus difficile à accepter pour son
fils. Malgré sa bonne attitude, elle subit les effets de la transphobie
de la part de ses compagnons de prison et de ses gardiens, subissant des
sévices physiques et verbaux, ce qui lui a donné un profond
sentiment de résignation et de solitude. »
Tasha : « L'un des principaux partisans de Suzanne est la
jeune Tasha Jefferson (Taystee). Joviale et intelligente, elle est connue pour
son ambition professionnelle et son désir de surmonter ses
circonstances. En prison, elle travaille dans la bibliothèque qui lui
donne une connaissance et une conscience culturelle. Dans la deuxième
saison Taystee prend la direction du Ghetto en dépit d'être une
matriarche atypique : elle n'a ni l'extérieur dur ni les mêmes
modèles de comportement que les autres dirigeants, ainsi que
d'être beaucoup plus jeune. Cette circonstance rare peut être le
résultat d'une arrivée inattendue au pouvoir, encouragée
par ses camarades de prison en récompense de son empathie envers eux.
L'absence d'un
113
environnement social structuré pendant la petite
enfance et l'adolescence a une forte influence sur son caractère. Par
conséquent, lorsqu'on lui accorde une probation, elle avoue qu'elle
n'est pas prête à vivre à l'extérieur du
pénitencier. Sans salaire et vivant entièrement dépendant
du système, elle commet délibérément une infraction
à la libération conditionnelle pour être renvoyée en
prison. »
Rouge qui est un personnage russe, est vu comme
stéréotypiquement agressive, femme en colère qui est dans
la cuisine et qui est fougueux et fougueux tout comme le
stéréotype des Russes vont. Une femme ukrainienne qui est le chef
de la prison et qui parle aussi le russe, par conséquent Red aide le
chef en traduisant est dépeint comme un trophée «
russe/ukrainien » femme qui a été acheté par le chef
et qui vit maintenant malheureux avec lui. Ce stéréotype est
souvent représenté à la télévision où
un personnage féminin d'Europe de l'Est est atténué et est
considéré comme un objet d'achat pour les hommes blancs à
acheter. « Galina Reznikov (Rouge) dirige le groupe, bien qu'elle soit
également la principale autorité de The Suburbs. Elle est
présentée comme l'une des personnes les plus influentes et des
détenues les plus respectées et est à la tête de la
cuisine. Intelligente et ambitieuse, elle est l'incarnation même de la
matriarche traditionnelle (en l'occurrence d'Europe de l'Est) qui porte le
poids de ses charges sur ses épaules. Rouge - en référence
à sa couleur de cheveux - souffre pour ceux sous son autorité et
souhaite les protéger contre les dommages (mater dolorosa). En fait,
elle utilise fréquemment le mot « famille » pour s'adresser
à son groupe. Son apparence physique et son comportement sont agressifs,
un accent russe étant son trait le plus saillant.86»
L'émission de télévision met
également l'accent sur la protagoniste féminine blanche «
Piper » qui fait plusieurs commentaires au sujet de sa blancheur pendant
l'émission. Elle est évidemment traitée
différemment par le chef du président, elle est vue comme si elle
n'appartenait pas à la prison à cause de sa peau blanche, cheveux
clairs et yeux colorés représentant sa blancheur qui est
liée à la pureté montrant qu'il n'est pas commun pour les
femmes qui lui ressemblent d'être en prison. Dans le premier
épisode, « Je n'étais pas prêt », nous voyons
qu'un autre détenu tend une brosse à dents à Piper et dit
« nous prenons soin des nôtres », qui montre comment les Blancs
sont les mineurs et le groupe « plus faible » en prison, ce qui rend
la distinction raciale entre les races en prison.
86 Eguskiza-Sesumaga, Leyre. « Diversidad entre rejas.
Estereotipos e identidad de género en la ficción televisiva
Orange is the New Black » 37 (30 juin 2018): 79-92.
https://doi.org/10.5354/0719-1529.2018.48622.
114
« Dans l'épisode trois, « Lesbian Request
Denied », Piper reçoit sa nouvelle affectation de couchette. Les
autres détenus de Piper sont un peu surpris lorsqu'elle est
affectée à la cellule de logement, appelée « ghettos
», qui abrite en grande partie des détenus noirs. Les autres
détenus sont surpris parce qu'en général, les
détenus sont placés dans des logements en fonction de leur race.
Healy, le conseiller de la prison, aurait dû approuver que Piper soit
envoyé vivre dans le « ghetto ». Il ne semble pas mal à
l'aise de la placer dans un logement à prédominance noire, mais
il était fortement contre son logement avec une lesbienne. Dans ce cas,
la peur de la sexualité lesbienne du conseiller l'emporte sur son
désir de se conformer à la norme de ségrégation
raciale. Bien que la race influe sur l'espace et l'emplacement qu'occupe un
détenu dans la série, cela ne signifie pas que tous les
détenus sont d'accord sur des lignes raciales, et les détenus
blancs sont subdivisés en plusieurs groupes. Les groupes sont
fondés sur la sexualité, la classe sociale et l'occupation des
prisons. » Par conséquent, la série qui représente
soi-disant toutes les femmes de couleur et d'intersectionnalité, est vu
à travers les yeux de la protagoniste, Piper qui est
privilégié de sa blancheur et qui est en mesure d'être
distincte des autres détenus de couleur et peut les critiquer en
appelant leur unité « le ghetto » De plus, la série se
concentre en grande partie sur Piper, une femme blanche, qui est
incarcérée à Litchfield. L'entrée de Piper dans le
système carcéral met en lumière les problèmes
auxquels sont confrontés les autres détenus, qui sont pour la
plupart des détenus de couleur. C'est problématique parce
qu'Orange Is the New Black encadre les récits de femmes de couleur
à travers la lentille d'un détenu blanc (Bogado, 2013). La
blancheur de Piper fait souvent d'elle une étrangère pour la
plupart des femmes en prison, pourtant, au cours de la série, elle est
la personne qui met en lumière les problèmes vécus par les
détenues. Au cinéma et à la télévision, le
sauveur blanc est un personnage blanc qui arrive et sauve une personne de
couleur inférieure ou ouvrière, souvent isolée, qui
éprouve des problèmes (Hughey, 2014). Le privilège blanc
de Piper lui permet de raconter les histoires de femmes détenues de
couleur sans leur donner une voix. Ce faisant, elle est présentée
comme la sauveuse blanche qui entre en prison et aide à régler
leurs problèmes. Piper joue un rôle déterminant dans le
récit des femmes qu'elle rencontre par l'entremise de son fiancé
Larry. Les histoires de Piper aident également à identifier
certaines actions douteuses avec de l'argent à la prison, notamment la
réduction du personnel des programmes pour les détenus et le
passage à des médicaments génériques. En
représentant Piper comme un sauveur blanc, les femmes de couleur de la
série sont dépeintes
115
comme n'ayant pas la capacité de s'aider
elles-mêmes et doivent compter sur la blancheur de Piper pour être
la porte-parole de leurs problèmes.87»
Chaque femme de la série est représentée
individuellement et est vue d'abord comme un être humain et ensuite comme
un représentant de leur race, religion, classe sociale, etc. Sophia
Burset, une femme transgenre qui est représentée par une femme
noire transgenre a obtenu beaucoup d'éloges des médias pour les
représentations positives et normalisées des femmes transgenres
noires dans la société. Sophia est en prison parce qu'elle est
reconnue coupable d'avoir volé de l'argent de cartes de crédit
pour financer sa chirurgie de transition sexuelle. Dans la saison 1, les gardes
parlent de Sophia comme d'une « espèce »
dégoûtante qui est fabriquée et non pas naturelle, comme
une espèce bizarre. « Dans ce dialogue entre deux des gardes,
Sophia est décrite en utilisant des termes qui la déhumanisent,
mais alors qu'elle est sexualisée par le premier intervenant, le second
exprime presque du dégoût à l'idée d'une rencontre
sexuelle avec elle. En fait, Pornstache la définit comme une «
espèce complètement différente » et plus tard comme
une « chatte cyborg », évaluant cela positivement parce qu'il
pourrait s'agir d'un synonyme de perfection puisque ses parties
génitales ont été « faites » et non naturelles.
De plus, Pornstache se réfère à son identité avant
la transition en laissant entendre que parce qu'elle a pu faire
l'expérience d'être un homme, elle est plus compréhensive
du plaisir sexuel pour ceux qui s'identifient comme tels. Bennet choisit ses
mots dans un ensemble sémantique complètement différent et
définit Sophia comme « sauvage » et « bizarre ».
» Sophia est donc considérée comme une personne « non
humaine » en raison de sa différence et est désignée
comme des noms qui ne sont pas humains et qui déshumanisent son
caractère et montrent la transphobie dans les prisons que les hommes
toxiques affichent.
Dans un autre épisode, lorsqu'elle est à
l'église, Sophia est considérée comme une abomination en
raison de sa différence et de son choix de transition. « Dans cet
épisode, l'église à l'intérieur de la prison
s'effondre et Pennsatucky explique que c'est la faute de Sophia. Parce qu'elle
n'est pas humaine, mais une abomination, Dieu les a tous punis pour l'avoir
autorisée dans l'église. La représentation non humaine est
renforcée par l'utilisation du pronom, généralement
utilisé en référence aux objets. En italien, le nom est
traduit littéralement, mais il n'est pas renforcé par le pronom,
car la phrase est rendue impersonnelle, de sorte que l'utilisation d'un pronom
spécifique est évitée. » cela montre comment la
religion voit les transgenres. Ces
87 Chavez, Michael Robert. « Representing Us All? Race,
Gender, and Sexuality in Orange Is the New Black », s. d., 83.
116
représentations sont réelles, car elles
représentent la lutte avec laquelle les transgenres doivent composer
à l'intérieur et à l'extérieur de la prison, avec
les gardiens de prison, les détenus ou même leur famille. Dans un
autre épisode, Gloria, qui est une femme latino-américaine, parle
de Sophia comme d'une « non-motherly » puisqu'elle n'a pas de «
vrais » organes génitaux et qu'elle a subi une intervention
chirurgicale. « Le dernier exemple de cette section est tiré de la
saison 3. Dans cette partie de l'histoire, Sophia se rapproche
particulièrement de Gloria, étant donné que leurs deux
enfants ont à peu près le même âge et vivent à
proximité. mais ils finissent par avoir un combat dans lequel Gloria
prétend être une meilleure mère parce qu'elle est une
« vraie mère ».88»
Quant aux personnages asiatiques dans Orange Is The New Black,
les représentations de personnages asiatiques semblent encore coller aux
stéréotypes qui sont fortement appliqués sur les
asiatiques. Les asiatiques à Hollywood sont souvent ridiculisés
et sont montrés pour des rires comme le personnage de Senor Ben Chang
dans l'émission de télévision Community qui est
ridiculisé, le personnage de London Lipton qui est naïf et est vu
pour des rires dans l'émission de télévision pour enfants
The Suite Life of Zack and Cody, Josh Mendoza dans The Good Place, etc. Dans
Orange Is The New Black, le stéréotype continue avec les deux
personnages féminins Brooke Soso et Mei Chang. Mei Chang est
perçu comme un personnage introverti et antisocial qui ne s'entend pas
avec les gens « Dans la première saison, Chang apparaît en
moins de cinq minutes. D'une part, elle joue un rôle de soulagement
comique. Elle agit parfois bêtement, et d'autres fois semble impudente,
en particulier avec le discours sexuellement explicite. D'autre part, elle est
caractérisée comme éloignée des autres, et se tient
sur son propre. L'épisode de flashback de Chang, avec un thème
pas si subtil de l'invisibilité, montre comment elle surmonte la
hiérarchie de genre mais se sent seule comme incapable de
réaliser la norme de l'appariement hétérosexuel. Je me
suis demandé : est-ce que cela ajoute un autre calque à ce
personnage ? Ou cela renforce-t-il le trope de l'incapacité des
Américains asiatiques à établir des liens avec d'autres
personnes?89 »
Chang est confronté aux stéréotypes
traditionnels d'être Chinois, de pratiquer le Tae Kwon Do, d'être
impliqué dans le commerce des cornes de rhinocéros et d'aller
jusqu'à nommer un
88 Zottola, Angela. « Being Sophia Burset: Communicating
Trans Identity in Orange Is the New Black ». Online Journal of
Communication and Media Technologies 12, no 1 (3 janvier 2022):
e202206.
https://doi.org/10.30935/ojcmt/11463.
89 Gender & Society. « Asian American Characters in
Orange Is the New Black ». Gender & Society (blog), 3 mai
2017.
https://gendersociety.wordpress.com/2017/05/03/asian-american-characters-in-orange-is-the-new-black/.
117
épisode « Ching Chong Chang » « Mais
même ces moments de nuance sont pleins de clichés, une dichotomie
parfaitement encapsulée par le sixième épisode de la
saison, qui porte le titre offensif douteux « Ching Chong Chang ».
L'épisode suit le chemin de Chang à la prison et force le
spectateur à remettre en question les normes de beauté
traditionnelles et humaniser le détenu autrement marginalisé,
mais il implique également Tae Kwon Do, même si Chang est
révélé être chinois, et le commerce illégal
de cornes de rhinocéros. Néanmoins, c'est un énorme pas en
avant pour les insécurités de Chang d'être mis à
l'avant-plan pour la première fois, et même de l'entendre parler
en phrases complètes.90»
Soso d'autre part est vu comme le cliché personnage
féminin asiatique qui est naïvé, manque de conscience de soi
et est moqué et fait de son nom. « Soso (Kimiko Glenn) serait sur
le point d'être le personnage asiatique développé qui
manquait à la série. Mais elle a été rapidement
marginalisée, sexualisée, et même ridiculisée pour
son héritage asiatique. Son nom de famille, qui est vaguement oriental
mais d'origine éthique indéterminée, est difficile
à comprendre pour les autres détenus. À un moment
donné, Piper Chapman (Taylor Schilling) admet qu'elle a de la
difficulté à prononcer le « nom de Soso avec un visage droit
». Ces deux personnages sont donc confrontés à des
stéréotypes et ne sont pas considérés comme des
personnages habilités qui brisent le stéréotype qui
entoure les Asiatiques à Hollywood et dans l'industrie du
cinéma.
Les femmes musulmanes et arabes sont confrontées
à des stéréotypes sévères qui sont
répétitifs dans l'industrie du cinéma, comme faire face au
terrorisme, être victime de violence sexuelle et être agressives au
sujet de leur religion et de leurs opinions. Un personnage qui est Amanda, une
femme noire musulmane fait face à des blagues d'un personnage juif
blaguant sur le terrorisme et le djihadisme, ces commentaires se heurtent
à d'autres attaques contre le judaïsme et la religion de l'autre
personnage reflétant comment les deux personnages sont très
défensifs et fermés d'esprit au sujet de leurs religions «
Présenté dans la saison 4 de l'OITNB, le hijab portant Alison
Abdullah (Amanda Stephen) est transféré à Litchfield
après que le nouveau propriétaire à but lucratif de la
prison a décidé d'augmenter le nombre de détenus.
Dès qu'elle arrive et installe sa couchette, Alison échange des
mots durs avec Black Cindy, récemment convertie au judaïsme. Pas
même cinq minutes après leur introduction, Cindy se met à
blaguer sur le terrorisme islamique et les frères d'Alison se
lançant dans un jihad contre le pays. Alison répond avec quelques
dissertations dirigées vers le judaïsme, mais comme leur
amitié se
90 Hyphen Magazine. « How «Orange Is The New
Black» Fails Its Asian Characters », 30 juin 2015.
https://hyphenmagazine.com/blog/archive/2015/06/how-orange-new-black-fails-its-asian-characters.
118
développe plus tard, ces blagues sont tout simplement
ri. On voit le même personnage dans la saison 5 être
impliqué dans un mariage polygame reflétant un
stéréotype fortement présent contre les Arabes et les
musulmans, sans essayer de contrer ce stéréotype. « Ce qui
est plus troublant, c'est l'histoire d'Alison, que l'émission a
commencé à explorer dans la saison 5. Il a été
révélé que la seule détenue musulmane de
l'émission était engagée dans un mariage polygame et
devenait jalouse de l'autre femme. Bien que le Coran permette aux hommes
musulmans de prendre un maximum de quatre femmes, avec la justification
étant que l'islam se propage par le patriarche, la pratique est à
peine répandue, en particulier chez les musulmans résidant aux
États-Unis.Selon une estimation, « moins de 1 % des musulmans
américains se livrent à cette pratique. » Cela a donc
montré que le récit du personnage était tout
entouré de sa foi contrairement aux autres personnages qui avaient des
identités multiples et n'étaient pas définis soley par
leur foi, couleur, sexe, etc.
Un autre personnage arabe qui était fortement
stéréo est Shani Abboud, qui est une femme égyptienne
victime d'une mutation génitale féminine démontrant les
streeotypes des femmes musulmanes et arabes d'être vitcims des hommes
dans la société comme Amanda qui est dans un mariage polygame
afin de plaire à un homme, ou dans ce cas, Shani qui est victime de la
société masculine et violente qui commet ce crime contre les
femmes. Cependant, même si ces crimes se produisent encore aujourd'hui,
ils ont diminué dans les statistiques « Une étude
récente [5] a révélé que 74 % des femmes avaient
des MGF de type I et 26 % de type II. Cependant, comme la plupart des
données sur la prévalence concernent les femmes adultes, elles
reflètent les pratiques d'il y a des décennies. Il y a toutefois
des indications que le soutien à la MGF diminue et que la pratique
diminue. Une fois ce déclin amorcé, il peut progresser
rapidement. Par exemple, en 2013, l'UNICEF a estimé la prévalence
des MGF chez les femmes âgées de 14 à 49 ans en
Égypte à 91 % [6], mais en 2016, l'estimation était
tombée à 87 % [7, 8]. Selon l'EDHS 2014, 92 % des femmes
mariées âgées de 15 à 49 ans ont été
circoncis [9]. Toutefois, chez les femmes de 20 à 24 ans qui se sont
déjà mariées, ce taux n'était que de 87 %, alors
qu'il était de 95 % chez les 35 à 49 ans. El-Gibaly, Ibrahim,
Mensch et Clark [10] ont également démontré que la
prévalence des MGF chez les filles âgées de 10 à 19
ans est d'environ 10 points de pourcentage inférieure à celle de
leurs mères.91»
91 Van Rossem, R., Meekers, D. The decline of FGM in
Egypt since 1987: a cohort analysis of the Egypt Demographic and Health
Surveys. BMC Women's Health 20, 100 (2020).
https://doi.org/10.1186/s12905-020-00954-2
119
Par conséquent, nous pouvons voir de cette analyse que
l'émission Orange Is The New Black a bien représenté les
Afro-Américains, tout en les affichant parfois de manière
stéréotypée, Cependant, le spectacle a continué les
fausses représentations d'autres races et représente toujours le
spectacle dans l'oeil d'une femme pendant qu'elle l'éloignait des autres
personnages. On pourrait donc dire que même si l'émission a
été suffisamment intersectionnelle pour montrer
différentes races, sexualités, genres, classes sociales et
intérêts, elle n'a cependant pas réussi à les
représenter toutes d'une manière normative loin des
stéréotypes de l'industrie du cinéma lourd.
3.3.3 Section trois : Dear White People (2014 - 2021)
Dear White People, qui est une « adaptation de Netflix du
film du même nom de Justin Simien 2014 salué par la critique
92», a été considérée comme l'une
des émissions de télévision les plus «
réveillées » et radicales qui dépeignent les luttes
des étudiants noirs de l'université et mettent en évidence
les problèmes raciaux et politiques qu'ils traversent quotidiennement.
« . Situé à la Winchester University, un collège
fictif de la Ivy League, Dear White People suit les expériences de
plusieurs étudiants noirs alors qu'ils luttent pour affirmer leur
identité face à l'injustice sociale et la discrimination raciale.
La bande-annonce a été fortement critiquée sur YouTube et
critiquée sur Twitter, avec des commentateurs conservateurs arguant que
la série était divisive et la promotion des conflits raciaux
(Blistein; Sieczkowski). Ironiquement, une telle réponse vitriolique ne
fait que confirmer le thème central de Dear White People, à
savoir que « l'Amérique n'est pas, et n'a jamais été,
une « société post-raciale » (Bradley). » Le
spectacle qui allait bien dans la première saison s'est ensuite
détérioré et a perdu son but et son sens dans les
deuxième et troisième saisons ou « volumes » avec
l'introduction de sociétés secrètes et la transformation
du spectacle en comédie musicale, a eu ses controverses et son
radicalisme. Mais représentait-elle bien les étudiants noirs et
de couleur ?
Pour commencer, le personnage principal de l'émission
est une femme de couleur mélangée appelée Sam, Sam est une
femme noire à la peau claire, aux yeux verts et aux traits
mélangés qui dirige une émission de radio critiquant les
personnes blanches et comment ils se comportent avec les personnes noires. Par
conséquent, Sam donne la parole aux Noirs en parlant à leur
92 R. Newkirk II, Vann, Adrienne Green, Gillian B. White, et
Nehisi Coates. « How Insightful Is Netflix's «Dear White
People»? - The Atlantic ». Consulté le 30 août 2022.
https://www.theatlantic.com/entertainment/archive/2017/05/dear-white-people-season-one-roundtable/526920/.
120
place et en considérant ses difficultés comme
étant « pas entièrement noires », ce qui la fait se
sentir « déplacée », mais lui donne aussi le
privilège de parler au nom de tous les autres élèves.
D'un point de vue critique, Sam a été choisi
pour être un personnage principal mixte que le spectacle gagnerait plus
de popularité en présentant un héros avec la peau claire
qui parle pour ceux d'un teint plus foncé. Ce privilège est
présent depuis l'esclavage, lorsque les esclaves à peau
mélangée ou pâle étaient
préférés et étaient donc gardés à la
maison, tandis que les esclaves à peau foncée allaient à
l'extérieur pour cultiver. Le privilège de la peau claire est
aussi connu sous le nom de colorisme. La théorie du colorisme a
été expliquée historiquement par N'diaye comme suit : Les
esclaves à la peau claire étaient le plus souvent affectés
à des tâches domestiques ou artisanales, car on les supposait plus
intelligents (c.-à-d. pour mieux comprendre les ordres) mais aussi plus
fragiles que les esclaves à la peau foncée. La couleur de la peau
était censée signifier des qualités spécifiques. Le
maître qui choisit un esclave clair projeta sur lui ses
représentations raciales : la peau claire signifiait un degré
d'intelligence, de beauté, de capacité à des tâches
délicates et de compréhension des exigences des blancs. Les
maîtres blancs se sentaient plus à l'aise avec eux, et pouvaient
maintenir une familiarité qu'ils s'interdisaient avec ceux des champs.
Mais les esclaves n'ont jamais été complètement blancs, et
la division raciale est restée fermement en place dans l'imagination.
Pour le travail dans les champs, des esclaves aux peaux les plus noires,
censés être les plus robustes et les plus durs au travail,
étaient recherchés. Plus la peau est foncée, plus ils sont
forts. Les maîtres préféraient utiliser des esclaves
à la peau claire à l'intérieur et dans l'artisanat, et des
esclaves à la peau foncée dans les champs. » a toujours
été présent et on voit partout dans les médias que
des femmes à la peau plus claire sont choisies pour être les
actrices et les chanteuses préférées par le public, comme
Rihanna, Kehlani, Beyoncé, etc. Ces femmes n'ont pas
nécessairement la peau foncée et sont toujours
représentées comme plus légères dans les magazines
et dans l'éclairage lourd. « Parce que les Américains blancs
bénéficient d'un plus grand privilège sociétal que
les Américains noirs, les personnes à peau pâle ou
biraciales obtiennent plus facilement des occasions de « gagner plus
d'argent, de terminer plus d'années de scolarité, de vivre dans
de meilleurs quartiers et de marier des personnes de statut supérieur
que des personnes plus sombres. »dépouillé des personnes de
la même race ou ethnie » (Hunter 237). Cette discrimination
définit le colorisme comme « le processus de discrimination qui
privilégie les personnes de couleur à la peau claire par rapport
à leurs homologues à la peau foncée » (237). Le
colorisme se distingue du racisme en ce sens qu'il s'agit d'un
préjugé biologique fondé sur le teint de peau plutôt
que d'un préjugé social fondé sur l'identité
raciale, bien que
121
« la hiérarchie employée dans le colorisme
[...] soit habituellement la même qui régit le racisme : la peau
claire est prisée plutôt que la peau foncée ». (Harris
54) ». Sam semble avoir du mal à prouver sa « noirceur »
tout au long de la série et ses problèmes avec son père
semblent provenir de son refus de sa blancheur, ce qui l'amène à
le rejeter et à le regretter plus tard dans la série lorsqu'il
décède. Son émission de radio « Dear white people
» répond au commentaire de son petit ami blanc qui lui dit ce qui
se passerait si quelqu'un sortait avec une émission intitulée
« Dear Black People »? Dans laquelle elle a répondu que les
personnes noires ont lutté historiquement et donc ils ont le droit de
critiquer et de parler. « Dans Dear White People, Sam combat le sentiment
d'insuffisance qu'elle éprouve en tant que femme biraciale à peau
pâle en interprétant une version exagérée de la
noirceur pour prouver son identité à ses pairs. Ironiquement,
malgré la honte de Sam pour son héritage mixte, les individus
biraciaux jouissent généralement d'un statut social plus
élevé que les Américains noirs monoraciaux en raison de
leur teint de peau plus clair (Fryberg et al. 92).93»
La série qui se concentre sur les questions raciales
semble oublier que ces questions viennent parfois de problèmes
psychologiques tels que la peur de ne pas appartenir à une
communauté à cause des races mixtes de Sam, son rejet pour son
père, sa colère parfois inutile qui vient d'un lieu de
problèmes et de questions complexes dans son rejet à son propre
moi et à sa propre race mélangée. Sam semble
exagérer son identité noire et ne se définit que comme une
« femme noire » oubliant ses autres identités et ses
privilèges. Cette exagération est vue comme elle ne peut pas se
convaincre de sa noirceur et donc elle essaie de convaincre les autres avec
elle afin qu'elle puisse le croire.
Un tel rejet se voit non seulement dans le personnage de Sam,
mais aussi dans Lionel qui craint d'être rejeté de la
communauté noire à cause de son orientation sexuelle. «
Lionel. Dear White People présente Lionel en tant que colocataire de
Troy. Lionel est un journaliste timide et introverti qui écrit sur les
relations raciales sur le campus pour The Independent, le journal local de
Winchester. Comme Sam, la plus grande peur de Lionel est que la
communauté noire de Winchester le rejette. Cependant, alors que
l'anxiété de Sam provient de son identité ethnique, «
Son intersectionnalité est donc fracturée et passée
inaperçue, car il n'est pas très fréquent que des hommes
noirs soient associés à une orientation sexuelle gaie en raison
de l'histoire de l'hyper-masculinité chez les hommes noirs. Cet hyper
masculinité vient de la
93 Wilson, Graeme. « «They See a Caricature»:
Expanding Media Representations of Black Identity in Dear White People » 7
(1 janvier 2019): 195-216.
122
culture populaire et de l'histoire des hommes noirs. Depuis
l'esclavage, les hommes noirs ont été dépouillés de
leur masculinité et ont été vus comme oncle ou
garçon. Cette masculinité a pris le dessus quand la culture rap a
émergé avec des hommes hyper sexualisant les femmes,
dépeignant des comportements violents et incarnant une
masculinité toxique pour défier l'homme blanc qui a
déshumanisé l'homme noir et le rabaisser. « La
stigmatisation observée dans certains ghettos afro-américains
(que l'on peut également voir dans les « ghettos » blancs,
mais qui sont ignorés par les Américains blancs) n'a
été lié qu'aux noirs avec l'émergence du rap dans
les années 1900 qui hypersexualise les femmes et montre les hommes noirs
comme hyper-masculins leur ayant incarné l'image d'un homme violent,
utilise des drogues, sexualise les femmes et est essentiellement un
prédateur des hommes blancs, les femmes blanches et les femmes noires.
Ce stéréotype est indéniablement le résultat de ce
que la télévision et les médias produisent sur les hommes
noirs dans les industries de rap et le stéréotype
accompagné de ce genre qui est devenu un rêve que les adolescents
noirs rêvent de réaliser et d'être comme on peut encore le
voir dans certains quartiers. La culture du rap dépeint un certain mode
de vie plein d'argent, l'accès aux drogues, aux femmes, au sexe qui
semble être le paradis ultime pour les gens qui l'écoutent et le
consomment. Bien que ce stéréotype ait maintenant
été remis en question par plusieurs artistes noirs tels que les
artistes gais et LGBTQ+ qui brisent maintenant le stéréotype,
cependant, il est toujours considéré comme l'image dont les
blancs définissent ce qu'un homme noir typique devrait se comporter.
Cette stigmatisation, cependant, ne s'applique pas aux femmes noires qui ont
toujours été soumises et faibles à la fois aux hommes
noirs et aux communautés blanches dans lesquelles elles vivent. Les
femmes noires ont acquis un stéréotype hypersexuel lié
à une personnalité très forte avec l'émergence de
la musique rap lorsque les femmes noires étaient
hyper-sexualisées par les hommes noirs. »
Contrairement à Lionel, Troy qui incarne le
stéréotype masculin noir accepte la sexualité de Lionel
qui brise les stéréotypes des hommes noirs
hégémoniquement masculins étant craintifs et rejetant les
hommes qui ne partagent pas la même orientation sexuelle qu'eux,
contrairement à ce que nous avons vu dans Friends.
L'émission traite de nombreux aspects importants du
racisme et des stéréotypes et tente de les contrarier en montrant
qu'ils ont tort. Ces actions telles que la face noire qui a été
vu dans la première saison où il y avait une partie de face
noire, les personnes blanches ou non-bancre
123
disant le mot N, ou allant contre la violence policière
contre les hommes noirs et les personnes noires en relation avec le mouvement
Black Lives Matter.
Le spectacle, cependant, semble être «
réveillé laver les gens » et la propagation des mauvaises
façons dont les gens de couleur peuvent vaincre le racisme. La
façon la plus logique de vaincre le racisme est de partager les
connaissances et la conscience entre toutes les personnes de toutes les
couleurs, races, genres, orientaitons sexuels. Cependant, la série
semble dépeindre le peuple noir de la série comme une
communauté fermée, rejetant la blancheur et les personnes
blanches et ne pas leur faire connaître leurs luttes et conflits
intérieurs, donc les rejeter de leurs propres communautés tout en
étant toujours en relation avec eux. Cela s'applique fortement au petit
ami de Sam qui est un homme blanc, qu'elle essaie de cacher et de se dissocier
de lui. « Le fait que ce groupe se considère comme un groupe
fermé, comme étant distinct des autres groupes, devient clair
lorsque Gabe demande à Sam s'il peut l'accompagner au « caucus des
Noirs ». Sam répond : « C'est réservé aux
membres », faisant allusion aux membres du groupe « personnes de
couleur », car il n'y a pas de membre officiel du caucus des Noirs [S1,
E1; 10:20]. [31] D'un autre côté, les caractères de
l'expérience DWP sont attribués à un groupe en fonction
des caractéristiques. Lorsque la relation de Sam avec Gabe devient
publique, les amis de Sam réagissent d'abord en s'éloignant
d'elle. Sam justifie son choix en soulignant qu'elle n'est que partiellement
noire. Son amie Joelle Brooks lui rappelle que, simplement en raison de sa
couleur de peau, la société dans son ensemble la perçoit
comme une femme noire. C'est donc la perception des autres qui détermine
la place de Sam (en termes d'appartenance à un groupe) dans la
société. »
En ce qui concerne l'intersectionnalité,
l'émission aurait pu représenter une femme noire de couleur
foncée pour diriger l'émission de radio, avec de bons arguments
et une approche féministe comme Sam le fait, Cependant, Sam est choisie
en fonction de sa couleur de peau claire qui la relie à ses camarades de
classe qui ont la peau plus foncée et qui semblent plus « en
colère » que le stéréotype auquel les femmes noires
sont confrontées. « Dans la série, le conflit entre les
féministes noires et blanches est introduit par une conversation entre
Muffy Tuttle et Joelle au cours d'un enregistrement pour l'émission de
radio « Dear White People ». Muffy exhorte Joelle et les femmes
noires à se faire entendre davantage en faveur des droits des femmes.
Elle dit : « Il faut se pencher », faisant allusion à un
courant de féminisme blanc et néolibéral
représenté par Sheryl Sandberg et son mouvement Lean In. [40]
Joelle explique qu'elle ne peut pas exprimer son féminisme de la
même façon que Muffy parce que les femmes
noires sont encore stigmatisées comme étant
naturellement en colère. Joelle déplore également le
racisme des militantes des droits des femmes blanches [S3, E2; 2:30 ff. ].
»
Le spectacle qui dépeint les problèmes de la
race dépeignant les luttes que les personnes noires font face dans
l'université ou sur une base quotidienne, échoue cependant
à dépeindre l'intersectionnalité d'une manière
positive, il échoue également à montrer comment les femmes
noires font face aux luttes et à la violence dans la
société. « DWP n'applique pas pleinement
l'intersectionnalité en tant qu'analyse critique et praxis. Une analyse
intersectionnelle consiste à rendre visibles les expériences de
ceux qui sont les plus marginalisés dans la société. [52]
En tant que pratique critique, l'intersectionnalité aide à
refléter qui nous concentrons dans nos oeuvres - qu'il s'agisse
d'oeuvres académiques ou de produits cinématographiques. En tant
que critique du pouvoir, l'intersectionnalité nous aide à
découvrir la discrimination non seulement dans les intrigues contenues,
mais nous permet d'établir des liens plus importants avec l'industrie
cinématographique, le choix des personnages et la façon dont leur
rôle influe sur la perception du public. L'intersectionnalité nous
aide donc à formuler des questions importantes : Pourquoi les femmes
noires sont-elles les principales protagonistes du spectacle, mais leurs
expériences de violence ne trouvent pas de projecteur dans les saisons 1
à 3 ? À qui la série s'adresse-t-elle en mettant en
lumière diverses expériences au sein de la communauté
étudiante noire tout en étant une satire de la vie
étudiante? Quel potentiel d'action politique la série
génère-t-elle en termes de politique identitaire
?94»
124
94 Schelenz, Laura, et Marcel Vondermaßen. «
Diversity, Identity, Oppression: The Construction of «Blackness» in
Dear White People ». Open Philosophy 5, no 1 (1
janvier 2022): 44-56.
https://doi.org/10.1515/opphil-2020-0171.
125
Chapitre Deux : Hypothèses et
résultats
Ce mémoire a donc répondu à la fois
à la problématique et à l'hypothèse posée au
début de la recherche.
Les deux problématiques qui sont :
1. la représentation des femmes intersectionnelles
dans les séries télévisées a-t-elle changé
depuis les années 1990 ?
2. Les stéréotypes raciaux concernant les
femmes intersectionnelles sont-ils fortement présents dans les
séries ?
Ces problématiques sont suivis par deux hypothèses
:
1. La représentation des femmes intersectionnelles a
été améliorée dans les séries Netflix depuis
les années 1990.
2. Les femmes intersectionnelles sont toujours
stéréotypées selon leurs races dans les séries
Netflix.
L'étude, qui a été implicite dans trois
émissions de télévision populaires de différentes
époques culturelles, Friends (du 22 septembre 1994 au 6 mai 2004),
Orange is the New Black (du 11 juillet 2013 au 26 juillet 2019) et Dear White
People (du 28 avril 2017 au 22 septembre 2021).
Chacune de ces séries s'est classée au premier
rang parmi les autres émissions de télévision, ce qui les
rend très populaires et révoltantes dans l'industrie du
spectacle. L'étude qui a consisté en une analyse visuelle et
écrite du contenu a montré que la première
hypothèse de la thèse est validée, et la seconde est
partiellement validée.
Pour répondre à la première
hypothèse, nous pouvons voir que les émissions de
télévision en vedette depuis 2017 selon un rapport de la CAA
« Le rapport a constaté que le nombre d'émissions de
nouvelles avec divers talents a augmenté à 71 en 2019, en hausse
de 42 % par rapport à 50 en 2017. Au cours de la même
période, l'offre de spectacles non diversifiés a augmenté
de 13 % pour s'établir à 69.95 » Cela signifie
que les émissions de télévision ont pris un peu trop de
temps à commencer avec le casting de personnages divers comme
personnages principaux, cependant, le public n'était pas
intéressé par cela jusqu'à 2017. Cela pourrait être
lié à la montée du mouvement Black Lives Matter lorsque
les gens ont commencé à prendre davantage conscience du manque de
représentations des personnes noires et des luttes
95 Sakoui, Anoushka. « Viewer demand for diverse TV shows
outstrips supply - Los Angeles Times », 5 octobre 2020.
https://www.latimes.com/entertainment-arts/business/story/2020-10-05/audience-demand-for-diverse-cast-shows-doubles-outstrips-demand.
126
auxquelles elles font face, en particulier la violence
policière qui était ignorée jusqu'à ce que le
mouvement Black Lives Matter commence en 2016.
Cela peut être démontré dans les
changements drastiques des émissions de télévision passant
de Friends blanchi blanc à Orange Is The New Black qui se concentre
fortement sur les luttes des femmes noires en prison et les luttes qu'elles
traversent. L'émission a remporté beaucoup de succès en
mettant en lumière la violence policière contre les
détenus, ce qui a touché les téléspectateurs depuis
que l'émission présente des scènes qui se
déroulaient en même temps que Black Lives Matter luttait pour les
droits des victimes noires qui font face à la brutalité
policière. Le TV Show a même commencé une fondation du nom
du personnage de fiction Poussey Washington qui a été battu
à mort par un gardien de prison et il a levé jusqu'à
518,405 USD sur le site
gofundme.com.96
Par conséquent, nous pouvons voir qu'il y a eu un
très grand changement depuis les spectacles des années 1990 et
les spectacles à partir de spectacles tels que How To Get Away With
Murder en 2014 montrant une femme noire comme un personnage principal, Jane The
Vigin avec un personnage principal Latina 2014, Black-ish 2014 et d'autres
émissions de télévision qui ont mis en vedette des femmes
de couleur avant 2017. Ces spectacles ont gagné en popularité
avec les concepts qui ont émergé dans les années 2000,
tels que : le blanchiment, la blancheur, le colorisme et les fausses
déclarations ont commencé à former plus de gens à
exiger des personnages à leur ressembler et à représenter
différentes couleurs dans la société.
Contrairement à Friends, Orange Is The New Black and
Dear différents types d'oppression. Parfois ces femmes comme nous
l'avons vu dans Orange Is The New Black face aussi homophobie et classisme,
elles peuvent aussi être confrontées à la transphobie comme
on le voit dans Orange Is The New Black avec le personnage de Sophia qui
était une femme noire trans en prison.
Par conséquent, de nombreux changements ont
été apportés en ce qui concerne les représentations
des femmes intersectionnelles et cette représentation continue
d'être observée dans les émissions de
télévision qui gagnent en popularité aujourd'hui, comme
Never Have I Ever mettant en vedette une adolescente amérindienne, Blood
and Water mettant en vedette South-Les femmes africaines comme personnages
principaux, It's Gotta Have It with a leading black woman, Éducation
sexuelle avec divers personnages intersectionnels, Self Made avec
96 « Fundraiser for
GoFundMe. Org by Poussey Washington
Fund: Poussey Washington Fund ». Consulté le 30 août 2022.
https://www.gofundme.com/f/poussey-washington-fund?qid=8ab350aa65e755c99608e5bd1cbb077f.
127
une femme noire aux prises avec des luttes que les femmes
noires ont affrontées dans l'histoire américaine, etc. La
première hypothèse est donc fortement validée.
La seconde hypothèse est cependant partiellement
validée, puisque les femmes noires reprennent leurs
représentations de femmes et de noirs et se libèrent des
stéréotypes qui leur ont été lancés et qui
sont discutés dans les chapitres précédents.
Les stéréotypes mentionnés dans cette
étude sont ceux que la professeure Bertini a mentionnés au sujet
des femmes dans les médias, soit l'égérie, la muse, la
mère, la madone et la pasionaria. Autres stéréotypes qui a
été spécifiquement dépeint les femmes noires sont :
La Mammy (le soignant et le travailleur domestique), Le Jezebel qui est
lié à l'exploitation sexuelle des femmes noires et le Saphir, qui
dépeint un très agressif, Une femme noire qui a la peau plus
foncée que les Jezbel.
À partir de ces stéréotypes, nous pouvons
voir que si les femmes encore noires sont dépeintes avec ces
stéréotypes, cependant, d'autres femmes de couleur sont
maintenant fortement stéréotypées avec eux. D'après
les trois séries analysées, nous pouvons voir que Friends n'ont
pas dépeint les femmes noires comme des personnages principaux, mais
comme des amants secondaires qui « parfois » sont apparus dans
l'émission de télévision tandis que les deux hommes blancs
Joey et Ross se disputaient qui sortiraient avec eux. Dans Orange Is The New
Black, cependant, les femmes noires qui étaient les personnages les plus
représentés dans la série sont représentées
pour leurs histoires en tant qe humains et non pour leur race ou couleur. Tout
en montrant ce que vivent les femmes noires dans la vie réelle et en
prison, ces femmes gardaient toujours leur identité intersectionnelle
sans être noires comme leur principale identité. Par exemple,
Crazy eyes, qui est une femme atteinte de maladie mentale, a été
dépeinte pour son caractère enfantin et ses graves
problèmes mentaux qui la rendent irrationnelle, rendant le spectateur
compatissant avec elle. Sophia, est vue pour son identité
intersectionnelle et transsexuelle comme une femme noire et un père.
Poussay est vue pour son intelligence et son amour pour l'art, cependant, elle
se fait tuer à cause de sa couleur, dépeignant comment la
violence contre les personnes de couleur existe dans la société.
D'autres femmes de couleur, cependant, sont confrontées aux
stéréotypes qui ont été discutés par Meagan
Henderson comme le Jezbel et le Saphir comme vu avec les femmes latines et les
femmes russes. D'autres stéréotypes peuvent être
ajoutés comme le conservateur et la victime arabe qui est victime de sa
culture et de sa religion comme on le voit avec les deux personnages d'Orange
Is The New Black avec un personnage dans un mariage polygame avec un homme et
plusieurs femmes et l'autre être victime de mutilation génitale.
Un autre stéréotype qui est fortement appliqué sur les
asiatiques est l'Asiatique auto-effacé qui se sent
réprimée et sans confiance tout en étant un
128
outsider dans les émissions de télévision
aux prises avec leurs identités asiatiques et leurs identités
américaines comme les deux personnages asiatiques dans Orange Is The New
Black. Un autre stéréotype est que les femmes latines sont
dépeintes comme hypersexuelles, ce qui est vu dans Orange Is The New
Black et dans beaucoup d'autres séries avec des femmes latines
idéalisées pour leur corps et vendues et dépeintes comme
des "femmes trophées" ou comme des "chercheuses d'or". Un autre
stéréotype est que les femmes latines sont dépeintes comme
hypersexuelles, ce qui est vu dans Orange Is The New Black et dans beaucoup
d'autres séries avec des femmes latines idéalisées pour
leur corps et vendues et dépeintes comme des "femmes trophées/
trophy wives" ou comme des "gold diggers".
Dans Dear White People, une série qui a intrigué
la recherche par son nom, est cependant fortement axée sur les
personnages noirs et surtout sur un personnage noir principal qui est
mélangé et n'est pas à la peau foncée. Cette
série est confrontée à beaucoup de contrecoups, car elle
dépeint le colorisme et le « privilège de la peau claire
» dont il a été question dans les chapitres
précédents, qui renvoie à l'esclavage et au racisme qui
vivent encore en préférant les personnages à la peau
claire aux personnages à la peau foncée. Cette série,
même si elle montre des personnages intersectionnels cependant, se
concentre sur un personnage principal qui est Sam et les autres personnages qui
traitent de leurs propres problèmes concernant leur race, leur
sexualité, leur classe sociale, leur éducation, etc. Cette
série a donc affirmé que les stéréotypes ont
changé depuis les années 1990 concernant les femmes de couleur,
et a également partiellement affirmé la deuxième
hypothèse concernant les stéréotypes positifs car il
dépeint un personnage principal mixte qui ne représente pas
toutes les femmes noires et ne représente pas les femmes de couleur
comme les Asiatiques, les Arabes, les Latino-Américains, etc. ce qui
rend difficile de juger si elle élimine réellement les
stéréotypes négatifs en raison du manque de
représentation.
Pour conclure, nous pouvons donc dire que cette étude a
affirmé la première hypothèse qui est que les
stéréotypes ont changé depuis les années 1990, mais
a partiellement confirmé la seconde hypothèse puisqu'il y a
encore une fausse représentation des femmes de couleur de
côté pour les femmes noires, et le colorisme est encore un facteur
de jeu que beaucoup d'émissions de télévision
représentent.
Pour que cela change, Netflix doit adapter des
représentations plus réalistes sans réveiller l'industrie
du cinéma en ne représentant qu'une certaine couleur, mais doit
être diversifiée et présenter toutes les femmes de toutes
les races et de toutes les intersections de manière égale et non
hiérarchique.
129
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138
Annexe:
Figure 1:
![](Les-representations-mediatiques-des-femmes-intersectionnelles-dans-les-series-Netflix3.png)
Traduction: (textes originaux)
Lorber: « Sociobiologists have argued that inexorable
workings of the genes create markedly different male and female behavior (E. O.
Wilson 1975, 1978). Sociobiological and biosocial research designs and
interpretations of data have been extensively criticized as inadequate
proofthat biological sex alone produces gendered behavior. Put briefly, "any
evaluation of the heritability of sex differences in behavior is hampered by .
. . [an] interaction problem: males and females immediately enter different
environments by virtue of their anatomical sex alone" (McClintock 1979, 705).
The evidence of interaction between hormonal output and social situations
suggests that the situation seems to influence hormone levels as much as
hormone levels influence behavior. Physical bodies are always social bodies:
"The body, without ceasing to be the body, is taken in hand and transformed in
social practice" (Connell 1987, 83). » p40 Another example of
discrimination against women on the basis of their physiology is the use of
menstruation to call into question women's intellectual and physical
capabilities. Since it is women, a subordinate group, who menstruate,
menstruation has been used as a pervasive justification for their subordination
(Delaney, Lupton, and Toth 1977). Notions of pollution were replaced in
nineteenth-century Europe and America by scientific studies of the detrimental
effects of higher education on women's ability to menstruate (Bullough and
Voght 1973; Vertinsky 1990, 39-68). Premenstrual tension is another purportedly
biological phenomenon that undermines women's social status (Rittenhouse 1991).
It was described and attributed to hormonal causes sixty years ago; since then,
most research has followed the biomedical model-- defining it as a
syndrome, with a cause, a pathology located in the
139
individual. Critics have noted that there is
confusion about what it is, when it occurs, whether it is a single syndrome,
and what its effects are. Many women and men experience mood swings by the day
ofthe week; for women, these may modify or intensify menstrual-cycle mood
swings (Hoffmann 1982; Rossi and Rossi 1977). Mary Brown Parlee (1982b) found
that individual women were less likely to attribute psychological mood swings
to menstrual cycles than to other causes, such as reactions to difficulties at
work or at home; when the data were grouped, however, the influence of
menstrual cycles was magnified because the other patterns were idiosyncratic.
Daily self-reports gave "a picture of what might be called 'premenstrual
elation syndrome' that is the opposite o f the negative one embodied in the
stereotype of premenstrual tension" (Parlee 1982b, 130). Retrospective reports
from these same women described their feelings in stereotypical terms. One
woman physician sardonically commented that perhaps the effects of what is
defined as premenstrual syndrome-- anger and irritability-- stand out because
this behavior is in contrast to three weeks of pleasant sociability (Guinan
1988). Emily Martin (1987) suggests that from a feminist perspective,
premenstrual tension can be positive--not only a release of ordinarily
suppressed anger at the everyday put-downs women are subject to, but a
different kind of consciousness, concentration, and creativity: "Does the loss
of ability to concentrate mean a greater ability to free-associate? Loss of
muscle control, a gain in ability to relax? Decreased efficiency, increased
attention to a smaller number of tasks?" (128).
Menopause, too, has been defined as a disease, and social
factors are discounted. Western culture imposes a negative connotation of
distance, a sense that body and mind are separate, on women's experience of
menstruation, menopause, pregnancy, and childbirth. Western women are given no
chance to contemplate their bodies as located in time and place and as
theirs, the way men in our culture experience erections and orgasms as
extensions of themselves. What women may ignore as a routine, tolerable
occurrence becomes a syndrome, a pathology, an "illness," when it is so labeled
by the medical profession (Dodd 1989; Fisher 1986). Although there certainly
are women who could benefit from medical amelioration of disabling
premenstrual, menstrual, and menopausal conditions, they are not necessarily
the majority (Yankauskas 1990). Nonetheless, all women are said to suffer from
(and make others suffer in turn) the "horrors" of "that time of the month" or
"that time of life." In our society, these syndromes denigrate women as a group
and justify their less-than-human social status. Since adult women will be
experiencing one or another of these physiological conditions
140
throughout their lifetime, to the extent that women are
defined by their biology, they are all "sick" most of the
time.97» P.47-49
Gender is so pervasive that in our society we assume it is
bred into our genes. Most people find it hard to believe that gender is
constantly created and re-created out of human interaction, out of social life,
and is the texture and order of that social life. Yet gender, like culture, is
a human production that depends on everyone constantly "doing gender" (West and
Zimmerman 1987). And everyone "does gender" without thinking about it. Today,
on the subway, I saw a well-dressed man with a year-old child in a stroller.
Yesterday, on a bus, I saw a man with a tiny baby in a carrier on his chest.
Seeing men taking care of small children in public is increasingly common-- at
least in New York City. But both men were quite obviously stared at--and smiled
at, approvingly. Everyone was doing gender--the men who were changing the role
of fathers and the other passengers, who were applauding them silently. But
there was more gendering going on that probably fewer people noticed. The baby
was wearing a white crocheted cap and white clothes. You couldn't tell if it
was a boy or a girl. The child in the stroller was wearing a dark blue T-shirt
and dark print pants. As they started to leave the train, the father put a
Yankee baseball cap on the child's head. Ah, a boy, I thought. Then I noticed
the gleam oftiny earrings in the child's ears, and as they got off, I saw the
little flowered sneakers and lace-trimmed socks. Not a boy after all. Gender
done. For the individual, gender construction starts with assignment to a sex
category on the basis of what the genitalia look like at birth. 2 Then babies
are dressed or adorned in a way that displays the category because parents
don't want to be constantly asked whether their baby is a girl or a boy. A sex
category becomes a gender status through naming, dress, and the use of other
gender markers. Once a child's gender is evident, others treat those in one
gender differently from those in the other, and the children respond to the
different treatment by feeling different and behaving differently. As soon as
they can talk, they start to refer to themselves as members of their gender.
Sex doesn't come into play again until puberty, but by that time, sexual
feelings and desires and practices have been shaped by gendered norms and
expectations. Adolescent boys and girls approach and avoid each other in an
elaborately scripted and gendered mating dance. Parenting is gendered, with
different expectations for mothers and for fathers, and people of different
genders work at different kinds ofjobs. The work adults do as mothers and
fathers and as low-level workers and high-level bosses, shapes women's and
men's life experiences, and these experiences produce different feelings,
consciousness, relationships, skills-- ways of being
97 Lorber, Judith. Paradoxes of Gender.
Paradoxes of Gender. Yale University Press, 2008.
141
that we call feminine or masculine.3 All of these processes
constitute the social construction of gender. we have to look not only at the
way individuals experience gender but at gender as a social institution. As a
social institution, gender is one of the major ways that human beings organize
their lives. Human society depends on a predictable division of labor, a
designated allocation of scarce goods, assigned responsibility for children and
others who cannot care for themselves, common values and their systematic
transmission to new members, legitimate leadership, music, art, stories, games,
and other symbolic productions. One way of choosing people for the different
tasks of society is on the basis oftheir talents, motivations, and competence--
their demonstrated achievements. The other way is on the basis of gender, race,
ethnicity--ascribed membership in a category of people. Although societies vary
in the extent to which they use one or the other ofthese ways of allocating
people to work and to carry out other responsibilities, every society uses
gender and age grades. Every society classifies people as "girl and boy
children," "girls and boys ready to be married," and "fully adult women and
men," constructs similarities among them and differences between them, and
assigns them to different roles and responsibilities. Personality
characteristics, feelings, motivations, and ambitions flow from these different
life experiences so that the members of these different groups become different
kinds of people. The process of gendering and its outcome are legitimated by
religion, law, science, and the society's entire set o f values. Western
society's values legitimate gendering by claiming that it all comes from
physiology-- female and male procreative differences. But gender and sex are
not equivalent, and gender as a social construction does not flow automatically
from genitalia and reproductive organs, the main physiological differences of
females and males. In the construction of ascribed social statuses,
physiological differences such as sex, stage of development, color of skin, and
size are crude markers. They are not the source of the social statuses of
gender, age grade, and race. Social statuses are carefully constructed through
prescribed processes of teaching, learning, emulation, and enforcement.
Whatever genes, hormones, and biological evolution contribute to human social
institutions is materially as well as qualitatively transformed by social
practices. The building blocks of gender are socially constructed
statuses.
Mary Beard ; Throughout the ages of attention to the
phenomenon of woman, she has been variously represented, as mysterious an idea
probably derived from the long mystery concerning the creation of human life; a
favorite of the gods who granted her childbirth and taught her how to invent
the industrial arts and make crops grow where crops had not grown before the
arts of living; an interceder with superhuman beings, even a goddess herself,
through appeals to whom mortals could get protection, mercy, justice, or
revenge a source of help in
142
bearing struggles in the "mortal coil" or diversion from the
routines of the "squirrel cage." Woman has been depicted as a creature wholly
dominated by mother love: superior on account of her maternal function to the
erratic, wandering, lustful male, his inferior by reason of her bondage to that
function; the more conservative and less progressive sex; a demon who brought
evil into the world of good men through. tempting them to love her; man's
subject and a passive slave after he « subdued her »; direct in her
methods; in direct in her methods an intriguer; completely in tutelage to men's
superior mentality; inspirational in influence as a result of her intuitive
intelligence; her own worst enemy; an energizing force; an enervating force;
selfish; cooperative; destructive; creative; the hope and guardian of
civilization. In short, woman has been every kind of being in minds conscious
of mind. She has been used for explanations of good and evil in the world; of
misery and happiness; of inertia, or traditional behavior; of idealism and
social improvement; of tyranny and sensitiveness to human values. With the
theme of woman more satisfaction can apparently be found for the making of
sweeping generalizations about the way of all life than with any other romance
of the mind.
Martin: What makes anything a social institution? Without
explicit conceptualization or criteria, it is difficult to tell. "The only idea
common to all usages of the term institution is that of some sort of
establishment of relative permanence of a distinctly social sort," according to
Hughes. Nearly all conceptions depict institutions as controlling, obligating,
or inhibiting, although some also note their facilitating and empowering
effects (see Berger & Luckmann 1966, Giddens 1984, and March & Olsen
1989 on this point). In the mid-twentieth century, many sociologists equated
social institutions with ideas, norms, values, or beliefs with no attention to
processes or practices. This narrow and static definition has been under
challenge for some time by scholars who assert the centrality of practices in
constituting social institutions (Giddens 1984; Schatzki, Knorr-Cetina &
Von Savigny 2001).
No institution is totally separate from others; each links to
others, often extensively (Roscigno 2000). For example, gender and sexuality
are intertwined - as are gender and family, gender and work/the economy, gender
and religion - but so are family and the polity/ state, family and the economy,
economy and the polity/state, and education and the polity/state, and so forth
(Acker 1992). Assuming that any institution is separate from others will
produce flawed understanding (Nisbet 1953).» The state has, for example,
codified many aspects of gender into laws or regulations. For instance, it
requires a birth certificate and driver's license to list a person's gender. It
prohibited women's right to vote in national elections until the 19th amendment
to the U.S. Constitution. It gave employers the right to pay women less,
offering unequal pay for equal work, until the national Equal Pay Act was
passed into law in 1963.
143
Laws both reflect and create gender inequality when they lend
state authority to gender institution practices by assigning women to an
inferior status as citizens and workers. In recent years, at the prompting of
women's movement mobilization, the state has acted to enhance women's rights
and opportunities (Ferree & Hess 2000). Conceptualizing gender as a social
institution is necessary to make the origins and perpetuation of gender
explicit. Doing so increases awareness of gender's sociality and
susceptibility to human agency and has the effect of undermining popular
presumptions that gender is somehow "natural," biological, and essential
(Lorber 1994). While "traditional" institutions like the family, economy, and
polity are accepted as "distinctly social" in character (Hughes [1936] 1971),
gender is not. Gender is reduced by many scholars and by popular culture to
biology - genes, hormones, morphology - and psychology in ways that deny its
sociality and susceptibility to social construction.» Social organization
entails power because it produces differences that allocate resources,
privilege, and opportunities differentially (Balzer 2003; Lukes 1974). The
structuring of behavior through recursive practices privileges some practices
over others, some practitioners over others. A conception of gender as an
institution requires attention to power (Acker 1992). To ignore power is to
fail to understand the hows and whys of "structures of inequality and
exploitation" (Collins 1998:150). Competing interests exist. Acknowledging the
"complexities within historically constructed groups as well as those
characterizing relations among such groups" (Collins 1998:152-54) helps us
discover how gender, race/ethnicity, class, sexuality, and other "axes of
difference" reflect power, singly and in combination. Gender is a product of
people who occupy different positions and have conflicting identities and
interests. Conflicts, inconsistency, and change are thus endemic to the gender
institution as to others. Second-wave feminism - a gender institution dynamic
since the late 1960s - has challenged or "unsettled" how gender is practiced in
other institutions - the legal system, the educational system,
marriage/home/family, the workplace, social class, heterosexuality, the
military. Gender has "bumped against" these institutions, causing conflict and
pressuring theto change (Nisbet 1953). Framing gender as a social institution
shows how change is both resisted and accomplished over time.
Lorber: It is difficult to see how gender is constructed
because we take it for granted that it's all biology, or hormones, or human
nature. The differences between women and men seem to be self-evident, and we
think they would occur no matter what society did. But in actuality, human
females and males are physiologically more similar in appearance than are the
two sexes of many species of animals and are more alike than different in
traits and behavior (C. F. Epstein 1988). Without the deliberate use o f
gendered clothing, hairstyles, jewelry, and
144
cosmetics, women and men would look far more alike. Even
societies that do not cover women's breasts have gender-identifying clothing,
scarification, jewelry, and hairstyles.»
Although the possible combinations of genitalia, body shapes,
clothing, mannerisms, sexuality, and roles could produce infinite varieties in
human beings, the social institution of gender depends on the production and
maintenance of a limited number of gender statuses and of making the members of
these statuses similar to each other. Individuals are born sexed but not
gendered, and they have to be taught to be masculine or feminine. 15 As Simone
de Beauvoir said: "One is not born, but rather becomes, a woman . . . ; it is
civilization as a whole that produces this creature . . . which is described as
feminine." (1952, 267).
Children learn to walk, talk, and gesture the way their social
group says girls and boys should. Ray Birdwhistell, in his analysis of body
motion as human communication, calls these learned gender displays tertiary
sex characteristics and argues that they are needed to distinguish genders
because humans are a weakly dimorphic species-their only sex markers are
genitalia (1970, 39-46). Clothing, paradoxically, often hides the sex but
displays the gender.
In early childhood, humans develop gendered personality
structures and sexual orientations through their interactions with parents
ofthe same and opposite gender. As adolescents, they conduct their sexual
behavior according to gendered scripts. Schools, parents, peers, and the mass
media guide young people into gendered work and family roles. As adults, they
take on a gendered social status in their society's stratification system.
Gender is thus both ascribed and achieved (West and Zimmerman 1987).
Kawakami: The gender stereotype of women as warm, nurturing,
and caring and the corresponding stereotype of men as cold, competitive, and
authoritarian may have contributed to a popular perception that women are less
effective than men in leadership positions, though in fact they are equally
effective. Eagly, Karau, and Makhijani (1995) conducted a meta-analytic review
of gender and leader effectiveness and concluded that men and women are equally
effective leaders, unless the leadership role is gendered (people expect the
leader to be male or female). In that case, leaders of the expected gender are
more effective. That is, social role expectations influence leader
effectiveness. The relationship between gender and perceived leadership is
widely discussed in the current literature, and research has focused on two
questions: how traits associ- ated with effective leadership are gendered, and
how leaders acting outside of their gender roles are viewed.
With regard to how leadership traits are gendered, research
has shown that tra- ditional managerial roles are sex-typed as masculine,
meaning that characteristics deemed necessary to be a successful manager are
stereotypically associated with men. Schein and colleagues
145
(Schein, 1973; Schein, 1975; Schein & Mueller, 1992;
Schein, Mueller, & Jacobson, 1989) have found that subjects perceive a
successful middle manager as having characteristics more often held by men than
by women. The expectation that successful managers will possess masculine
traits is stronger among men than among women (Schein & Mueller, 1992).
Similarly, Powell and Butterfield (1986) found that male undergraduate and
part-time graduate business students also viewed good managers in masculine
terms. These findings support the claim that managerial roles are widely
perceived as being aligned with stereotypically male characteristics.
Olsson: Does Exposure to Counterstereotypical Role Models
Influence Girls' and Women's Gender Stereotypes and Career Choices? A Review of
Social Psychological Research» the researchers explain a gender
counterstereotype as: «A gender-counterstereotypical role model is an
individual who engages in a role that is antithetical to gender stereotypes
(e.g., a female CEO, a female scientist, or a male preschool teacher). Role
models have been defined in various ways in the literature (for an overview,
see Morgenroth et al., 2015). We follow the lead of other researchers
and consider role models as «individuals who influence [children's,
adolescents,' and young adults'] achievements, motivation, and goals by acting
as behavioral models, representations of the possible, and/or
inspirations» (Morgenroth et al., 2015, p. 468). Reversing...:
Stereotypical social roles are predominant in society, mak- ing it difficult to
contest them. For instance, by behaving counterstereotypically women risk
social and economic penalties (i.e., backlash), which in turn can make an indi-
vidual less willing to manifest stereotype-disconfirming behavior (e.g., Eagly
& Karau, 2002; Eagly, Makhijani, & Klonsky, 1992; Rudman &
Fairchild, 2004; Rudman & Glick, 1999). However, we should not necessarily
assume that women always passively accept the discrimination im- plied by
gender role distributions, as social changes in modern societies demonstrate.
Despite prevailing gender discrimination (United Nations, UNO Women, 2011),
women have nearly attained equality with men in several formerly male-dominated
fields (such as law or medicine), and as they take on male-stereotypic roles,
women are increasingly adopting agentic attributes (e.g., Abele, 2003; Twenge,
2001). Some research has shown that exposure to such counterstereotypical
exemplars either in reality (Das- gupta & Asgari, 2004) or via mental
imagery (Blair, Ma, & Lenton, 2001) can reduce the activation of
automatic gender stereotypes. As in many other Western countries, this
prevalence of gender segregation at home and the workplace, as well as the
contrasting tendency to increase female representation in male-dominated
fields, is present in Spanish society today (Eurostat, 2006; Goñi-Legaz,
Ollo-López, & Bayo-Moriones, 2010).
146
St. Pierre: Feminists divide the women's movement into three
"waves." The first wave began in the mid- 1800s. Some find it convenient to say
it began in 1848 with the Seneca Falls Women's Rights Convention. This wave is
said to have concluded about 1920, when the Suffrage Bill was passed. The
second wave of the women's movement began in the early 1960s, and John F.
Kennedy's appointment of the President's Commission on the Status of Women in
1961 is often considered a starting point. In 1963 the Equal Pay Act was
passed, and Betty Freidan published The Feminine Mystique. In 1964 the Civil
Rights Act passed, in 1966 the National Organization for Women was established,
and in 1971 the National Women's Political Conference was held.
Ania: Feminism represents institutional and grassroot
activities for abolishing gender-based inequalities with respect to women and
their social standing. From its very outset, feminism has interacted with the
media practically and critically. Understanding the power of communication
technologies and the role of media forms for shaping social standards and
visibility, women's lib crusaders have looked for ways into the media scene in
hope for larger audiences but also for a fairer representation of women through
and in the men-dominated media professions. Beginning with the 1840s, they
first engaged with the media via journalism (mostly informatory press,
pamphlets, and leaflets) and editorial work, to later spread on
further-reaching and more influential outlets (such as radio, television, the
internet), and their related practices. The first wave represents the
pioneering stage of feminist activism that spread in Europe and North America,
Egypt, Iran, and India between the early 1800s and the first decades of the
20th century. Despite its international range, the first wave was most active
in the United States and Western Europe as inspired by proto-feminist political
writing of authors such as Mary Wollstonecraft (The Vindication of the
Rights of Women, 1792) or John Stuart Mill (The Subjection of
Women, 1869). The first wave mobilized around the idea of the «New
Woman»--an ideal of femininity that challenged limits established by
male-centered society. The first wave relates to social campaigns that
expressed dissatisfaction with women's limited rights for work, education,
property, reproduction, marital status, and social agency. It is associated
with women's suffrage--a movement advocating women's entitlement to vote, the
flagship organization of which became the International Woman Suffrage Alliance
(1904).The first-wave feminists' trust in the organized and visible form of
protest showed through public gatherings, speeches, and writing. Their activism
revolved around the press, which was the major information and communication
medium at the turn of the century. The Seneca Falls Declaration of 1848, which
emerged from the abolitionist movement, triggered an urge for a more active
presence of women in North America and led to setting up The Lily (the
first US
147
newspaper owned and edited by women) that coincided with
French Le Voix des Femmes in Europe. Such journals allowed for a more
balanced vision of femininity, providing a more thorough picture of the lives
of women, especially with regard to their professional potential, and included
women of color in the idea of womanhood thus defying the image promulgated in
the bourgeoning women's popular magazines (e.g., The Lady's Magazine,
Ladies' Magazine, and later Ladies' Home Journal).
Early media coverage of first-wave feminists were unfavorable
and biased. Media coverage was overtaken by the stereotypical trope of a bad
looking, unfeminine advocate of women's liberation who hated all men. A moment
of breaking through the glass ceiling for first-wave feminism was the inclusion
of women in telegraphy. In the mid-19th century, many females in America and
Europe «entered a challenging ... technological field in which they
competed with men» to start a «subculture of technically educated
workers» (Jepsen, 2000, p. 2).
Kabalah : During colonial periods, most women received very
little formal education. Girls typically learnt the skills needed to manage a
home from their mother, thereby training them to become housewives. And when
they did, the housefather is said to have had power over everything and
everybody in the house. This power was called munt and it implied that he could
sell or bill his wife, children or slaves and it was established through
marriage. Hence, it was thought that a woman didn't need an education as she
was supposed to work in the home (Becker et al, 1977: 41). In Europe the
results of the witch hunts and housewifization of women was in the process of
becoming entrenched within western capitalism. The witch hunt was a reaction of
the new male-dominated classes against the rebellion of women. The poor women
`freed', that is, expropriated from their means of subsistence and skills,
fought back against their expropriators and when a woman denied being a witch
and having anything to do with all the accusations, she was tortured and
finally burnt at the stake (Mies, 1986). Hence, women had been separated from
the public sphere, their work deemed unproductive and of no value to the
production system. They had become dis-empowered and subjugated into the
privacy of the home (ibid).
Ania Malinowska « As the first wave concluded with the
acknowledgment of women's right to vote, the second wave commenced after the
postwar chaos and the atmosphere of the liquefaction of social roles to focus
on women's work and family environment. Active from the early 1960s to the late
1980s, the second wave asked questions about the constituents of gender roles
and women's sexuality. Simone de Beauvoir's phrase «one is not born a
woman but becomes one» (Beauvoir, 1949/1956, p. 273) served as a byword
for the wave's effort toward relaxing the social idiom of femininity. The
second wave was influenced by
148
poststructuralism, deconstruction, and psychoanalysis. As
such, it showed interest in the relationship between the structuring of
womanhood (in social practice and media representation) and woman's lived
experience. Key concepts at that time were Betty Freidan's feminine
mystique (1963) and Laura Mulvey's male gaze (1975), and later
Alice Walker's womanism (1983/2007) that introduced the ideas of the
third wave. Also, notable forms of women's resistance were identified through
the notions of écriture feminine (Cixous, 1976),
gynocriticism (Showalter, 1979), and female fantasy (Coward, 1984;
Radway, 1984/1991) to express the need for women's critical agency as well as
self-aware, bottom-up representation of femininity»
« As television became the defining medium for the second
quarter of the 20th century, the second wave revolved around women's struggle
for televisual presence. It was important for overcoming employment patterns
and representation templates to provide a more balanced, equal, and reliable
practice for both. From the very beginning, the male-dominated environment of
television recreated the social func- tions of gender, mostly by eliminating
women from authority positions, and reducing them to technical, organizational,
administrative, or entertaining roles. Also, the number of women in television
wavered unfavorably, which was best reflected by the gradual decline of women
in television jobs from the 1960s to 1980s on both sides of the Atlantic. Data
from British Broadcasting Corporation (BBC) surveys in the last years of the
1980s showed a disproportionate balance of 5 women to 150 men in
television-related jobs (Casey, Casey, Calvert, French, & Lewis, 2008). The
disproportion relented in the 1990s, as supported by a number of legal
regulations to reduce the financial and position-related misrepresentation of
women in televisual structures. Also, various feminist groups (like the
National Organization for Women) supported women's equal inclusion in the media
scene. The Media Workshop, an organization founded by Florynce Kennedy in New
York in 1966 encouraged a gender and race balanced contribution to mass
publication and broadcasting. In 1968 in New York, Nanette Rainone started
«Womankind» and «Electra Rewired» the first radio programs
with a feminist lean, slanted exclusively toward women issues. A strong
feminist media voice was Ms. magazine published in the United States
as an insert in the New York magazine, and later as an independent
journal of the Feminist Majority Foundation (an organization set up in 1984).
The equal contribution to the media environment in America was monitored by the
Media Report to Women journal. As of 1984,
149
the Council of Europe adopted a decree on the equality between
women and men in the media. It was an effect of a strong feminist front outside
America. 98»
The second wave of feminism was viewed as a « modern
project » which has treated subjects such as male dominance and the
subject of masculin power in the political, professional and in the day-to-day
life.»
««The number of never-married persons was highest in
1930 and lowest in 1980.228 By 1980, the level of permanently single people was
as low or lower than in the antebellum era. 29 As a result,
when second- wave feminism began in the early 1960s, it was a direct response
to these conditions of early and pervasive marriage. Single women played
little, if any, role in the ideological vision of the most influential, liberal
wing of the movement. In contrast to first-wave feminists who ultimately
embraced political individualism through the quest for universal suffrage,
liberal second-wave feminists made economic individualism the centerpiece of
their reform efforts. Contemporary feminists insisted on improved access to
education, equal rights in the workplace, and comparable access to government
benefits and private credit. At the same time, liberal reformers presumed that
women would marry and have children, forcing them to juggle a career and
responsibilities at home. To enable women to have it all, second-wave feminists
pressed for increased control over reproduction, maternity leave, and
government support for child care. These policy initiatives often advanced the
interests of single as well as married women. For instance, regardless of
marital status, women benefited from antidiscrimination laws and the ability to
make choices about reproduction. Despite these shared gains, single women
remained a relatively invisible constituency systematically overshadowed by the
"superwoman" with a career and a family. Some women rebelled against these
traditional presumptions about women's lives, but their critiques tended to
focus on the racially exclusionary impact or heterosexist implications of
liberal feminist ideology. There was little or no discussion of singlehood as a
forgotten category. »
Thompson: «The most significant problem with this litany
is that it does not recognize the centrality of the feminism of women of color
in Second Wave history. Normative accounts of the Second Wave feminist movement
often reach back to the publication of Betty Friedan's
98 Malinowska, Ania. «WAVES OF FEMINISM.» The
International Encyclopedia of Gender, Media, and Communication , 2020.
doi:10.1002/9781119429128.iegmc096.
150
The Feminine Mystique in 1963, the founding of the National
Organization for Women in 1966, and the emergence of women's
consciousness-raising (CR/ Consciousness raising groups) groups in the late
1960s. All signaled a rising number of white, middle-class women un- willing to
be treated like second-class citizens in the boardroom, in education, or in
bed. Many of the early protests waged by this sector of the feminist movement
picked up on the courage and forthrightness of 196os' struggles-a willingness
to stop traffic, break existing laws to pro- vide safe and accessible
abortions, and contradict the older generation. For younger women, the
leadership women had demonstrated in 196os' activism belied the sex roles that
had traditionally defined domestic, economic, and political relations and
opened new possibilities for action. This version of the origins of Second Wave
history is not sufficient in telling the story of multiracial feminism.
Although there were Black women involved with NOW from the outset and Black and
Latina women who participated in CR groups, the feminist work of women of color
also extended beyond women-only spaces. In fact, during the 1970s, women of
color were involved on three fronts-working with white- dominated feminist
groups; forming women's caucuses in existing mixed-gender organizations; and
developing autonomous Black, Latina, Native American, and Asian feminist
organization. Militant women of color and white women took stands against white
supremacy and imperialism (both internal and external colonialism); envisioned
revolution as a necessary outcome of political struggle; and saw armed
propaganda (armed attacks against corporate and military targets along with
public education about state crime) as a possible tactic in revolutionary
struggle. Although some of these women avoided or rejected the term "feminist"
because of its association with hegemonic feminism, these women still
confronted sexism both within solidarity and nationalist organizations and
within their own communities. In her autobiographical account of her
late-196os' politics, Black liberation movement leader Assata Shakur writes:
"To me, the revolutionary struggle of Black people had to be against racism,
classism, imperialism and sexism for real freedom under a socialist
government."" During this period, Angela Davis was also linking anti-capitalist
struggle with the fight against race and gender oppression.99"
Huffman : « While women of color and ethnicity had been
notable activists and writers throughout both the first and second waves, they
were truly the pioneers of the third wave in that they were the first to
provide an extensive critique of second wave feminism from within
99 Thompson, Becky. « Multiracial Feminism: Recasting the
Chronology of Second Wave Feminism ». Feminist Studies 28,
no 2 (2002): 337-60.
https://doi.org/10.2307/3178747.
151
the feminist movement. They were also the first to use the
term "third wave" (Springer, 2002, 1063). In the 1980s, a new category of
feminism thought- global feminism - was becoming a regular feature of the
feminist discourse in the United States. Initially, this rather dubious
category encompassed both theories and purely descriptive accounts of how
relations between local and global processes affect women in different
locations across the globe. While these writings were worthy endeavors,
insufficient attention was given either to the range of political perspectives
included or to what exactly was meant by global feminism. Over time, this
perspective was give more theoretical coherency and political potency by the
influence of feminist postcolonial theory eory (Minh-ha,1989 ; Spivak, 1990;
Lewis and Mills, 2003).»
Indeed, the anthologies by these young feminists include a
plethora of such personal narratives about the contradictions, uncertainties,
and dilemmas they face in their everyday lives. Similarly, many of their zines
are personal much like journals written to vent anger and frustration (Cashen,
2002, 17), Such personal narratives have been denigrated as too confessional,
whiny or subjective by their critics (Pollit, 1999). Yet, while a careful
review of this generation's writings suggests that they use a variety of forms
ranging from the personal to the more theoretical, personal narratives and what
Bordo has called less abstract "embodied theory" clearly predominate (1993,
184-185). Moreover, some of their more recent writings have made concerted
efforts to more explicitly *use personal experience as a bridge to larger
political and theoretical explorations of the third wave" (Dicker and
Piepmeier, 2003, 13. This media-savvy generation has also used new
technologies, such as the internet, desk-top publishing, and xeroxing, to
expand the vennes for their voices (Alfonso and Trigilio, 1997). Zines in
particular,have provided a form of interaction where *vouths are the initiators
and producers of their own social agendas and representations .. an underground
with no center, built of paper" (Cashen, 2002, 18). Another major strategy of
these young feminists, which mirrors certain postmodernist and
post-structuralist techniques such as deconstruction and the rejection of
binary polarities, is their use of contradictions to expose the social
construction of reality. Cashen describes how Riot Grrrls, a group who
reclaimed space for women in punk rock, adopted a feminine "girlie" * king of
dress juxtaposed with combat boots or words like "slut" written on their bodies
to critique anddeflate the construction of the feminine (Cashen, 2002, 13-14).
Indeed, many younger feminists celebrate contradictions as a means of
resistance to identity of categorization, much in the spirit of performance
theories and queer theorists. Here, embracing fluidity is seen as fostering
diversity and exposing the categories of race, gender or sexuality as simply
social constructions.»
152
Richardson: «The Internet rebooted visible, collective
womanism in two phases.» « In the Web 1.0 paradigm, Black feminists
experimented with their digital voices. Blogs such as Gina McCauley's What
About Our Daughters (Rapp, Button, Fleury- Steiner, & Fleury-Steiner,
2010), K. Tempest Bradford's The Angry Black Woman (Curtis, 2015), and Brittney
Cooper's Crunk Feminist Collective (Boylorn, 2013) quickly became required
reading material for Black women in the early 2000s. In this fashion, the
affordances of Web 1.0 rewarded individual, standout digital personalities with
coveted access to traditional media, but did not yet offer a path to collective
leveraging of the Internet for social movement formation. The Web 2.0,
read/write version of the Internet shifted this focus--from singular womanist
bloggers--to a plurality of connected Black feminists online. Shortly after
Twitter's launch in 2006, African Americans began to visit the social media
platform more than any other ethnic group. By 2014, more than 26% of African
Americans were convening on Twitter at any given time of day, while only 16% of
Whites were doing so (Smith, 2014). So-called « Black Twitter» (as it
was dubbed by blogger Choire Sicha in 2009) comprised African American voices
from all over the world. Initial academic explorations into Black Twitter found
that African Americans were engaging in lively games of the « dozens»
(Florini, 2014) or live-Tweeting hit television shows such as Shonda Rhimes's
Scandal (Everett, 2015) or How to Get Away with Murder (Williams & Gonlin,
2017). The digital frivolity gave way to fury, however, after the Trayvon
Martin murder trial in 2013. When George Zimmerman, who is half-White, was
acquitted of killing the unarmed, Black teenager in Sanford, Florida, Alicia
Garza took to Facebook to write a love letter to Black people. Her friend,
Patrisse Cullors, reposted it to Twitter with a hashtag: #BlackLivesMatter
(Garza, 2016). Neither of the women said that they ever expected the Tweet to
become a global movement. In many ways though, this moment may have been
inevitable, since the socially conservative politics of respectability silenced
many groups of willing Black women activists for decades.»
Archer: One of the earliest pieces to articulate the
simultaneous and non-hierarchical nature of oppressions was the Combahee River
Collective's "Black Feminist Statement," published in 1978. This was followed
in the 1980s by such classics as All the Women Are White, All the Blacks Are
Men, but Some of Us Are Brave (Hull, Bell-Scott and Smith, 1982); This Bridge
Called My Back: Radical Writings by Women of Color (Moraga and Anzaldua, 1983);
Home Girls: A Black Feminist Anthology (Smith, 1983); and Feminist Theory: From
Margin to Center (hooks, 1984). Viewing themselves as "outsiders" within the
feminist movement, these pioneers of the third wave created a feminism of their
own (Lorde, 2000). Identity politics theory which has played a huge role in
intersectional studies and gender studies, has therefore
153
shaped the term of intersectionality when Patricia Hill
Collins used the term to identitfy different types of identities, stand points
and social locations linked in a matrix of domination. «During the 1990s,
this theory of simultaneous and multiple oppressions was rearticulated, largely
as a result of the theoretical writings of Patricia Hill Collins. Collins moved
from first calling this perspective Black feminist thought (1990) to renaming
it intersectionality theory (Andersen and Collins, 1994; Collins, 1998)
designation that enabled its theoretical and political assumptions to prevail
over standpoint or identity. Collins also created a new feminist epistemology
that has had a profound effect on feminist thought.
Here she developed a social constructionist view of knowledge
that linked identities, stand points and social locations in a matrix of
domination. This challenge to the second wave was led by feminists who based
their analyses on the works of French social thinkers, such as Jacques Lacan,
Michel Foucault, and Jacques Derrida, who argued that all group categories
could and should be deconstructed as essentialist. As Judith Grant noted,
groups based on difference - such as the working class or women of color- have
no single voice or vision of reality, but rather are made up of people with
heterogeneous experiences (Grant, 1993, 94).»
«However, this movement has shifted due to the radical
concepts of feminism and due to problematic political opinions that were on the
rise in the 1980s «these feminist filmmaking collectives, distributors,
and festivals, disappeared from the late 1980s onward, due to cuts and changes
in funding both for and from arts organizations, broadcasters, and other public
bodies enforced by the Thatcher and Reagan governments, and abetted by the
backlash against feminism in the rising neoconservative culture of the 1980s,
which resulted in the waning of women's consciousness-raising groups,
university women's studies programs, and women's community centers, which had
been key constituents of the feminist film movement.» M. Bell
Gaye Tuchman: «symbolic annihilation» this means
that women are underrepresented or falsely represented in the media: «Gaye
Tuchman (1978) developed the concept of Symbolic Annihilation to refer to the
under-representation of women in a narrow range of social roles, while men were
represented in a full range of social and occupational roles. Tuchman also
argued that women's achievements were often not reported or trivialised and
often seen as less important than things like their looks According to Tuchman,
women were often represented in roles linked to gender stereotypes,
particularly those related to housework and motherhood - a good example of this
being washing powder advertisements in which mothers and small daughters are
working together, while men and boys are the ones covered in mud.
154
Tuchman: «Since 1954, there has been relatively little
change in the presentation of women according to the available statistical
indicators.13 Then as now, only about 45 percen of the people presented on
television have been women; about 20 pe cent of those shown as members of the
labor force have been women. Men are shown as aggressors, women as victims.
Symbolically subser- vient, policewomen who have been knocked to the floor by a
bad guy are pulled from the floor by a good guy; in both cases, women are on
the floor in relationship to men. Twenty-five years ago, as today, women on
television were concentrated in the ghetto of situation comedy. They are and
were, as the U.S. Commission on Civil Rights put it, "window dress- ing on the
set." That similarity between past and present is found elsewhere in the media.
In the 1950s as now, the lives of women in women's magazine fiction have been
defined in terms of men-husbands, lovers, or the chasm of male absence.14 Ads
continue to portray women in the home and men outside it, although there are no
systematic statistical comparisons of ads from twenty-five years ago with those
of today.15 Voiceovers continue to be dominated by men; fewer than 10 percent
use women's voices to announce station breaks, upcoming programs, and where to
buy a product. To be sure, there appear to be some differences between
yesterday's and today's media, particularly with regard to minorities. However,
minority women, about 2.9 percent of the people on television, are con-
centrated in family-centered situation comedies.17 But at least they now appear
on television; in the early 1960s, the regular presence of a black woman on a
prime-time show contributed to its cancellation. However, mere presence does
not suffice. Lemon points out that on some shows men dominated women so much
that the regular appearance of a female co-star seemed to increase white male
dominance.18 Presence also en- ables the reiteration of stereotypes: Dominance
patterns in interactions on prime-time television contrast the "black
matriarch" with the less forceful position of the white woman within her
family. And, the mass media so assume male superiority that men even give more
advice about personal entanglements on the soap operas than women do. This
finding seems particularly significant, because the soap operas come closer to
presenting a pseudoegalitarian world than other television pro- grams and most
other media.»
Thompson: «Ferguson (1980) conducted a content analysis
of women's magazines from the end of WWII to 1980 and found that
representations were organised around what she called the cult of femininity,
based on traditional, stereotypical female roles and values: caring for others,
family, marriage, and concern for appearance.
155
Ferguson noted that teenage magazines aimed at girls did offer
a broader range of female representations, but there was still a focus on him,
home and looking good for him. »
Brown: «In a research study on magazine viewing, (Stice,
Spangler, and Agras, 2001), 219 female participants were randomly assigned to
two groups. One group received subscriptions to fashion magazines for a period
of 15 months. The other group did not receive the magazines over the same time
period. They concluded "that exposure to thinideal images" may have longterm
effects on young women. These researchers also noted that magazine consumption
prompted an increase in women's body dissatisfaction and their desires to be
thin. who suggest when women internalize images of thin female body images they
can exhibit negative emotional responses and harmful behaviors. Tiggemann and
Pickering (1996) administered questionnaires to 94 women to discover the
effects television viewing had on body dissatisfaction and the desire to be
thin. The study's findings support a societal link between body dissatisfaction
and the types of television programs that are viewed by women. The researchers
noted that viewing shows such as soaps or serials, music videos, or movies
portraying women in stereotypical roles had an influence on women's negative
levels of body dissatisfaction. »
Thompson « « there was little coverage of women's
sport, but what little coverage there was had a tendency to trivialise,
sexualise and devalue women's sporting achievements. HOWEVER, this later
example may be something that has changed considerably over the last
decade.»
« «Examples of where Disney reinforces female
stereotypes include:
· Snow White - who cleans the house of the male dwarves
and is eventually rescued by a male prince because she is pretty.
· Beauty and the Beast - In which Belle endures an
abusive and violent beast in order to redeem him.
· Ariel - who gives up her voice to win the prince with
her body.
Mulan - who wins the war almost single handed only to return
home to be romanced.» There have been several films in recent decades with
`strong' lead female characters who are fierce, tough and resourceful, and thus
arguably subvert hegemonic concepts of masculinity. Arguably a watershed moment
in this was the 1979 film `Alien' in which the female lead character Ripley
outlives her male colleagues and ultimately kills the Alien threat.
156
Since then a number of female heroines have featured as the lead
characters in various action movies such Terminator 2, the Tomb Raider films,
Kill Bill, and The Hunger Games. However, rather than subverting hegemonic
concepts of masculinity, it could be argued that such films still perpetuate
the `beauty myth' as all the above lead female characters are slim and
attractive.»
Women's Media Center: «While women have increasingly
broken through these barriers over the years, their work has rarely been
acknowledged in the form of industry awards. Between 1994 and 2018, only 12
percent of all Golden Globe nominees were women, and of those, only 8 percent
won. Just last year, no women at all were nominated in the Globes' Best
Director category, and we can still count on one hand the number of women who
have ever been nominated for the category (like Barbra Streisand, who was the
first woman to win the Golden Globe for directing in 1984). Now, in 2019, women
make up just 25 percent of the nominations in Oscar categories that are not
gender-specific and there are no women nominees at all in categories including
Best Director, Cinematography, and Film Editing.»
Bechdel test: «is a test that asks if two named female
characters talk to each other about something other than a man. It was created
by Alison Bechdel in 1985, and it has been used as an indicator of how women
are portrayed in movies.»
The pudding: «The results: 22 of 30 Disney films have a
male majority of dialogue. Even films with female leads, such as Mulan, the
dialogue swings male. Mushu, her protector dragon, has 50% more words of
dialogue than Mulan herself.»
Gray: «Since 1965, for example, media and communication
scholars, activists and pressure groups, journalists and critics, craft guilds
and industry observers have provided periodic reports on the state of diversity
in North American media and entertainment industries. These reports inventory
the number of women, black, gay and lesbian, Asian American and Latino/Latina
personnel employed in different production sectors of the U.S. entertainment
media from showrunners and writers in television to directors and producers in
cinema. These reports also monitor the state of diversity in front of the
screen (according types of characters by genre, role, setting, action, and so
on). »
157
Gruber: ««Between the ages of 8 and 18, American
children are exposed on average to almost 8 hours of media each day, more than
40% through television. Among parents, educators, physicians, and public health
personnel, there is a concomitant concern with the nature of the content
available on television, especially sexually related content. Researchers have
documented the increased prevalence of sexual communication and more explicit
visual portrayals of sexual behavior in televised media (Kunkel et al., 1999).
This more sexualized television fare has gained attention at a time when rates
of adolescent pregnancy and sexually transmitted infections remain unacceptably
high (Center for Disease Control [CDC], 1995, 1998; Fleming, 1996; Ozer,
Brindis, Millstein, Knopf, & Irwin, 1998). Consequently, it seems natural
to question whether the values and behaviors presented in public entertainment
media are having an unhealthy impact on the children and adolescents who
consume them in such large quantities. The evidence also suggests that African
American and Hispanic youth have higher rates of daily media exposure than
Whites do, as well as higher percentages of youth who consume in excess of
seven hours of media each day (Henry J. Kaiser Family Foundation/ Children Now,
1999). On average, these youth spend over an hour a day more than White
adolescents watching television. Although sexual content in the television
media has the potential to affect any age group, adolescents may be a
particularly vulnerable population because adolescence is a critical
developmental period when gender roles, sexual attitudes, and sexual behaviors
are being shaped (Committee on Communications, 1995). If adolescents of color
are more likely to be exposed to sexually related television content due to
higher rates of media use, then it seems reasonable to question whether they
would be more vulnerable to the potentially negative consequences of that
exposure. »
Pillati: Stereotypes play significant roles in impacting work
ethic, usually in a negative manner. Selfdefeating strategies, such as reduced
practice and task discounting, are increased. Reduced practice time is
reflective of the stress that individuals experience while working towards an
activity or task (Stroessner & Good). An employee who has been exposed to
stereotypes regarding their group can begin to work less towards achieving task
completion. For example, if a Black woman of color is constantly exposed to
stereotypes regarding her background and scrutinized based on them, there is a
high chance of her working less to learn the best practices of her job
position. In fact, she may even begin task discounting, which is questioning
the importance or necessity of the task (Stroessner & Good). Questions such
as «Why does this matter?» «Isn't this a waste of time?»
arise during bursts of task discounting practices. Task discounting also
includes believing that the task was unfair or overly difficult, as opposed
to,
158
taking the time to learn or develop the skills required to
complete the task (Fernandez-Reino, 2019).»
Geena Davis : « « Black Female Leads in Family
Films
· Black girls and women are 6.5% of the US population,
but only 3.7% of leads/co-leads in the 100 top-grossing films of the last
decade. This figure has improved in recent years.
· Only one-in-five (19.0%) of Black leading ladies from
the past decade have a dark skin tone.2
· Most Black leading ladies (57.1%) from popular films
in the past decade are depicted with hairstyles that conform to European
standards of beauty as opposed to natural Black hairstyles.
Black Female Characters in Family Films Negative Film
Findings
· When it comes to sexualization, Black women (13.5%)
and other women of color (14.8%) are more likely to be depicted as
partially/fully nude than white women (9.0%).
· Other women of color (56.9%) and white women (51.2%)
are significantly more likely to be depicted as attractive than Black women
(41.4%) in family films.
· Black female characters are more likely to be shown as
violent than white female characters (29.3% compared to 24.6%) and twice as
likely to be violent as other female characters of color (14.8%).
· In the top films, white women (27.2%) are more likely to
be depicted as being in a romantic relationship than Black women (22.7%) or
other women of color (25.9%). White women (16.9%) are more likely to have at
least one sexual partner in films compared with Black women (13.3%) and other
women of color (14.8%). »
WOC are the most underrepresented: «The study, which
looked at the 300 most popular shows of 2019, found that 92% of programs had
«some level of diversity» in their casts. But when
159
compared to population estimates, the study found that TV
programming consistently fails to represent certain groups, particularly Native
Americans and Hispanic or Latinx women.»
The Status of Women in the US media: « These were some
major findings in entertainment TV and film:
· Black females constituted 6.5% of the U.S. population
but 3.7% of leads or co-leads in the 100 top- grossing films of the decade
ending in 2019, according to the Geena Davis Institute on Gender in Media.
· Setting record highs, 32 of the top 100 films of 2019
had women of color as lead characters and 17 top films had women of color as
co-lead characters, according to the University of Southern California
Annenberg Inclusion Initiative.
· People of color were 19% of 230 executives, division
heads, and other senior leaders at Walt Disney Company, AT&T Inc.'s
WarnerMedia, Comcast Corp.'s NBCUniversal, ViacomCBS, Sony Pictures and
Netflix, according to the Los Angeles Times.
· For first time, in 2019, new U.S.-produced live-action
TV series with diverse casts outnumbered non- diverse casts, with 71 in the
former category and 69 in the latter, according to Parrot Analytics and
Creative Artists Agency.
37% of crime series writers were women and 11% were women of
color; the underrepresentation is responsible for «advancing distorted
representations of crime, justice, race, and gender,» according to Color
of Change »
Pittman: « the experience of watching multiple episodes
of a program in a single sitting. Because of advances in technology and the
relatively low cost of unlimited bandwidth, more people are binge-watching
their favorite television shows and movies than ever before, so much so that
some suggest it is becoming the new norm (West, 2013). The year 2014 saw
broadcast and cable television audiences decline and an increase in people
turning to online streaming services to access entertainment content. With
streaming video, viewers have the opportunity to watch multiple episodes of
programs in a single sitting or an entire season over the course of a few days,
a phenomenon known as binge-watching (Hirsen, 2015). »
Prastein: «However, the phrase binge-watching has been
embraced by the popular press, and the rapid growth and availability of
streaming platforms have influenced this increasingly standard consumer
behavior. The institutional rise of Netflix as not only a platform for viewing
but also a producer of content has led to what is colloquially known as the
«Netflix effect»
160
(Roxborough, 2014; Lehrer, 2014; Smith, 2014), and it has
changed the way television is written, produced, and consumed. With almost 30
million subscribers, Netflix is among the leading providers of streaming media.
Netflix is not only aware of the increase in binge-watching but seems to be
encouraging (or at least facilitating) it as a viable consumptive activity. In
2013, it produced two original series -- the critically acclaimed House of
Cards and a highly anticipated fourth season of Arrested Development
-- and released every episode simultaneously. »
Aguiar: «In January 2016, US-based Netflix--which had
already been operating in multiple countries--announced an expansion to 243
countries. That is, Netflix secured the various rights to stream some
combinations of the 14,450 movies and 2,200 television shows available in their
platform into 243 different countries.3 The only major country outside the
Netflix distribution zone is China. To put this another way, Netflix partly
accomplished through business strategy an outcome that public policy had not
heretofore made possible. The digital single market is controversial in Europe,
and it is not clear when digital sellers in one EU country will be able to
distribute to another. »
Rubikon: «The dominant power of English language gives
the portrayal of the consequences of globalization. From this, the spread of
the English product to other countries has two impacts; first, English language
with its power symbolizes higher status and higher economic advancement in
which producers should concern to; second, the American life carried by English
language is becoming more accepted as the global culture, which later leads to
more profit to American corporations as well. The commodification of American
life that leads to consumerism was developed by multinational corporations
supported by an imperialist power and engaged in a more complex relationship
with the economical, political, and military matter (Rowe, 2010). With the
twenty-first century technology, the internet is expected to be the gate to a
new cultural movement with unlimited space of communication and exchanges and
Rowe saw it as an opportunity for new politics, diminishing hierarchies in
modern society, and new cultural practices. Netflix, nevertheless, offers
itself as the media for the dominant culture to define its consumers' demands
to be the standard of global consumerism, illustrating the importance of
English language to be the main requirement as a successful commodity.
»
Rubikon: «This application of Americanization shows the
best form of cultural imperialism. Cultural imperialism done by Netflix is
identified by the unequal flow of culture from the
161
dominant culture to the dominated, in which this American
culture is strongly associated with the economic and political hegemony to
spread the American consumerist ideology (Iwabuchi, 2002). This also shows the
unequal relationship of America as the West and the others, where cultural
domination of America and the exploitation of local culture by Americans
happen. In the perspective of transnational culture, as Iwabuchi (2002) further
explained about what Stuart Hall has termed as 'global mass culture' to
characterize the global spread of culture, it seems that the global capitalist
does want to absorb the cultural differences from all cultures within the
concept of American to operate and dominate the world. This concept of
hybridity of the local culture to the dominating culture implies how the local
culture cannot be fully recognized or gain an influencing power without the
help of Americanization. This is also in line with what Sklair has listed in
the discussion of transnational company in the globalization, homogenization,
and hybridization which is produced by globalization through transnational
company is oriented on the capitalism merely for profit, while at the same time
may destroy or sustain a certain culture as the 'side effect.' Thus, the
participation of Netflix as the 'global TV network' itself fully plays the role
of cultural imperiality; they control over the foreign market, foreign
investment, and foreign participation as the main resource to the company, as
well as creating a new market for them (Ritzer, 2011). What is being stressed
in the controlling of the foreign culture's participation in the Netflix
products is that the use of Americanization gives the producers more options,
whether to put the foreign culture in the product or to modify the foreign
culture to make it more appealing to the audiences »
Vredenburg: «The term «woke» is of
African-American origin, a «byword for social awareness»
(Merriam-Webster 2017). Specifically, woke washing is defined as «brands
[which] have unclear or indeterminate records of social cause practices»
(Vredenburg et al., 2018) but yet are attempting «to market themselves as
being concerned with issues of inequality and social injustice» (Sobande,
2019, p.18), highlighting inconsistencies between messaging and practice
(Vredenburg et al., 2018). Overall, the typology provides a theoretical
foundation for brand activism by identifying, defining, and distinguishing four
types of brand activism. » Sobande: «The marketing of
«woke» bravery, which involves brands invoking images and ideas that
initially may appear allied with social justice sentiments, is a thorny and
relatively recent topic of media coverage and academic enquiry. Brands and
celebrities that are perceived to have appropriated social justice rhetoric and
representations in pursuit of profit, have been critiqued: «How business
and basic bitches killed `woke': whose slang is it anyway?
(Guobadia, 2018), «The Problem With `Woke Bait' and
Social Justice Propaganda» (Blanco, 2019), and «Justin Timberlake's
Fake-Wokeness and Lack of Accountability Won't Fly in
162
2018» (Rolli, 2018). Contrastingly, certain commercial
organisations, including US magazine Teen Vogue, have been praised and have
benefited due to perceptions of their active efforts to raise awareness of
systemic and intersecting inequalities (Keller, 2017).»
Herbert: «Aspects like gender, race and class are mainly
understood and deployed in individual terms. Both when used for marketing
purposes (to appeal to individual consumers) and when individuals make
judgments on the ethics of brands and/or public figures. It is also noticeable
how sentiments expressed in the campaigns (such as the American Dream ideal)
are echoed in the replies, further highlighting the impact that these marketing
posts have on how the athletes are perceived by repliers. similar case studies
could be conducted in the future to explore these kind of social media dynamics
even further, especially considering that brands like Nike continually use
social and political causes to «woke-wash» their brand image, with
the protests against police brutality in Minneapolis, Minnesota being the
latest example (Pasquarelli 2020). Brands are constantly finding ways to
exploit social and political causes for marketing purposes, and future research
could be valuable when it comes to uncovering and exploring how brand
«woke-washing» evolves.»
Washington Post: «Netflix lost subscribers during the
same period and is now facing a slowing economy, inflation-strained households
and rising interest rates that must be nerve-wracking for a company built atop
a mountain of debt. Layoffs rapidly ensued, and corporate idealism has
apparently been shown the door.
That's exactly what should have been expected. Netflix is a
business, not a charity. Denounce capitalist greed if you like, but of course
that greed is really just businesses reflecting consumers back to
themselves.
Of course, it wasn't crazy to think that Netflix and its
brethren might wield their power to change the minds of some in that audience.
But that power was always going to be sharply limited by the economic needs of
the business, which the left seems to be forgetting as it pressures companies
to take the strongest possible stance on everything. There is no corporate
shortcut to social change that sidesteps the need for politics and persuasion,
because, faced with the choice, companies will always choose making money over
making history.»
Spangler: «Netflix shares plummeted to their lowest point
since January 2018 as investors reacted to the streamer's first subscriber loss
in more than a decade -- bringing years of booming growth to a screeching
halt.
163
The stock closed down 35.1% on Wednesday, to $226.19 per
share, marking Netflix's biggest one-day drop ever in percentage terms. The
company shed $54.4 billion in market capitalization overnight, the largest
single-day decline in its history. The second-biggest drop came in January,
when it saw $49 billion in market cap shaved off after Q4 subscriber adds came
up short and Netflix warned of slowing growth.»
Colin : «A study from TVLine, which analyzes the favorite
television characters of a mixed audience aged 18 to 34, shows that there is
still a problem with minority representation regarding the population in the
United States. Between 2015 and 2017, racial minorities have seen their
representation in the population increase from 15% to 18%, yet, only one actor
reaches the top 10. As regards LGBTQ+ characters, the figures increase from 7%
in 2015 to 11% in 2017, but none of these characters are in the top 10. At
last, the number of female characters has been decreasing : they represent 6 of
the 25 most popular characters in 2017, compared to 10 in 2016, the first of
them barely having made the top 10. At the same time, the US population shows a
very different reality : 50.8% of women, 23.1% of people of color and 4.8% are
members of the LGBTQ+ community.
According to TVTime, in 2020, the diversification engaged in
the previous years continues, while remaining far from reality. The top 10
includes only two women, these being the only LGBTQ+ characters on the top and
the only person of color for one of them. Therefore, they both represent the
categories mentioned above; these signs revealing their intersectionality.
White : « Taking on Black Mirror's
much-discussed episode «Nosedive,» in which members of a supposedly
utopian society are given a rating out of five based on their social
interactions, Jérémy Cornec's (Université
de Bretagne Occidentale) line of analysis in «`You need up votes from
quality people' : Représentations et discriminations dans `Nosedive'
(Black Mirror, S0301, Octobre 2016)» examines representations of
class, race and gender in this futuristic society, revealing the discrimination
taking place in our own. His comments on the female characters in the episode
echo many of the sentiments expressed by Sonia Abroud, notably the expectations
of glamour and sociability placed upon women, as he explains how a fragile
housewife stereotype is gradually valorised rather than enforced within the
hierarchical society presented in the episode. With white, mostly blonde
characters making up the desirable elite, Cornec outlines how director Joe
Wright also uses colour to create visual discrimination. The aesthetically
pleasing pastel colours used by Wright give the viewer the impression of
seeing
164
«life through rose-tinted glasses,» as Cornec put
it, which contrasts directly with the sombre and cold greens and blues used as
backdrops for the unnamed black characters, who almost invariably find
themselves at the bottom of the social ladder, usually in service roles, and
denied social promotion. Reinforcing this conclusion, Cornec also compares two
characters with the same rating--a lazy, cynical white man and a polite,
hardworking black man: a quantifiable representation of white privilege.
Florence Cabaret's (Université de
Rouen Normandie) talk on «The Mindy Project (20122017) : une
série qui défie l'intersectionnalité ?» presents both
an intradiegetic and extradiegetic intersectional analysis, which begins by
drawing our attention to the rare representation of an Indian-American woman in
US sitcoms in Mindy Kaling, the show's creator, executive producer and lead
actor. Kaling's show gives a certain behind-the-curtain glimpse at life as a
woman belonging to an under-represented ethnic group in the US and the
discrimination that this entails, but this, of course, goes along with the
expectation of intersectional representation on the part of critics and
viewers, as Cabaret highlights. Discussing these expectations, Cabaret also
examines the show's awareness of its failure to meet them via its responses;
for example, Mindy's statement «it's so weird being my own role
model,» which also brings into question the character's flaws and her
compatibility with the role model notion. Indeed, her character deliberately
subverts the stereotypical representation of the South-Asian woman as reserved
and having no love life, argues Cabaret, in order to use comedy to critique on
another level, giving the example of Mindy's desire to be a white rom-com
heroine when her character actually lives as liberal a lifestyle as any white
American woman. In fact, one key part of Cabaret's thorough analysis focused on
the episode «Mindy Lahiri is a White Man» (in which the character
inhabits a white man's body), as she considers self-consciousness and the
representation of otherness via linguistic idiosyncrasies and body language, as
well as the «reconditioning» of women to succeed in a patriarchal
society. »
Baten: «In media, there are patterns of Black women
being portrayed as masculine. Consider the way that media outlets have
talked about Serena Williams and Michelle Obama. In movies and
television, similar patterns appear. This may manifest as casting a Black
woman or girl in minor roles where she is only a prop for a white main
character's development, she is never thought of as a love interest, or her
romantic life is a joke to other characters and the audience. In Pitch
Perfect, Cynthia-Rose's sexuality and romantic relationships are made fun
of constantly, and the jokes about her make up nearly her entire character. In
Sex and the City, Jennifer Hudson's character, Louise, is more of a
pitied character than a fully realized one. »
165
Sani : « The six-episode miniseries follows the comedic
hardships and trials of English department chair Professor Ji-Yoon Kim at a
prestigious university named Pembroke. The cast of «The Chair» is a
coterie of brilliant performers and the co-creators of the show do not falter
when it comes to their genius. Intersectionality comes to play in «The
Chair» as gender and racial biases are frequently highlighted. It is a big
deal for the first woman and person of color to be elected the chair of
Pembroke's English department. This is referred to as a step in the right
direction to which many more must follow suit. At the university, 87% of the
faculty is white and, to the audience's amusement, Professor Kim's photograph
has been used on the college brochures for half a decade as some sort of false
stamp of diversity and inclusion. These facts alone speak volumes.
Since mankind could call itself mankind, discrimination has
inhibited the advancement of many. The road to success appears free of
obstructions until a blockade of racism prevents you from moving forward or a
barrier of sexism deters you from moving in specific directions. »
Babe : « Some specific points of concern, Shim says,
which emerged from watching the series, include the naked women painted and
used as VIP room props, the apparent absence of women from positions of power,
and the many female characters never afforded the privilege of being identified
by their own names, referred to instead as a male character's ex-wife or
mother. For Shim, what is particularly upsetting about Squid Game's renderings
of violence against women, she says, is that they are incidental, intended to
advance male storylines, as opposed to being instrumental to their own. One
unsettling example of this, she says, is when a guard of the game mentions
gang-raping the corpse of an eliminated female player -- after which point,
this horrifying detail is never addressed again.»
Connie: «Historically, women of color with little
knowledge can blindly imitate the images of themselves as portrayed in mass
media, which can be harmful to their self-esteem, contradictions of
self-identification, and daily interactions with majority people. Media
literacy is important in understanding how images of minority women are
distorted to fit the dominant group's ideals and cultural relevance, which
affect the identity of minority women.» A study that have been made on the
representations of women of coloron the cover of eight selected magazines, 1)
Good Housekeeping, 2) Cosmopolitan, 3) Glamor, 4) Vogue, 5) Redbook, 6)
166
Seventeen, 7) Teen Vogue and 8) Maxim, have shown that these
women were hypersexualized and were being white washed to mask that they are
women of color which creates serious harmful issues. «The findings
revealed that of the 278 magazine covers reviewed, 52 covers displayed women of
color. 90% percent on the magazine covers with WOC had hypersexual images,
contextual cues, and content. The percentage on magazine covers with women of
color with ethnic traits being masked by whiteness was also 90%. Twelve,
magazine covers of the 52, displayed images of WOC portraying objectification
attributes. About 42 percent of magazine covers with WOC portrayed intensified
exoticism attribute. The percentage of Black/African Women on the cover of
magazines was 4.7%, the percentage of Latinas on the cover of magazines was
11.9% and the percentage of Asian Women on the cover of magazines was 2.2% and
there were no Native American women presented on the cover of any magazines
reviewed.»
Henderson: «There has been a shift in the portrayals of
black women on TV shows over the generations (Goldman & Waymer, 2015). Even
though some of the older, unflattering stereotypes are still evident in some TV
shows today, the roles that black women are transitioning into have reflected
positive advances. Studies in the recent past have examined the history of
black women on television and the typical portrayals that have been attached to
them (Smith-Shomade, 2002; Collins, 2005; Versluys & Codde, 2014; Goldman
& Waymer, 2015). In addition to the history of some of the portrayals,
research has addressed the effects that result from them (Smith-Shomade, 2002;
Collins, 2005). Black women when TV started becoming more and more popular were
represented as the caregiver who supported her man. «Representation of
black women on television began to increase at the beginning of the 1980s
(Smith-Shomade, 2002). The roles that black women acquired were often in
supporting roles to white or black male leads (Goldman & Waymer, 2015).
Throughout U.S. television history, three main stereotypes of
black women that continuously appear are the Mammy, the Jezebel, and the
Sapphire (Smith-Shomade, 2002; Collins, 2005; Versluys & Codde, 2014). The
Mammy» stereotype can be traced back to before the Civil War. She is often
seen as the contented domestic worker, meaning she is expected to be submissive
to the white family or employer. Her physical appearance is seen as
unattractive, and she usually is obese and dark-skinned. The mammy's main goal
is to take care of her family and to be of service to her employers. The
«Black Lady» role is the modernized Mammy and is used as a template
for middle-class womanhood (Collins, 2005). This more modern role still has
limiting characteristics. Unlike the mammy, she is allowed to use aggression,
but only if
167
used to gain economic success or for the benefit of others.
She is known to have more attractive physical traits and is seen as more
professional than a content domestic worker.
The Jezebel stereotype was invented to rationalize the concept
of slavery by shifting the perspective of the sexual exploitation of black
women by white slave-owners (Versluys & Codde, 2014). This stereotype put
the focus on black women seducing white men and took away the focus of white
men abusing black women (Versluys & Codde, 2014). This role in television
portrays black women as being hypersexual, promiscuous, and sometimes labeled
as gold diggers.
The «Sapphire» is one of the most prominent negative
black women stereotypes. She is seen as aggressive, sassy, and hostile. The
sapphire's sassiness and rudeness contradict the feminine nature expected of
women . Her skin is usually a darker skin tone, and she is known for mocking
black men for what she considers to be their inadequacies. An example of this
stereotype would be the character Pam, of the hit 90's TV show Martin. Versluys
believes that this role was created to emphasize the superiority of the
«white Victorian woman» by showing the contrast between the
«uncivilized» loud black women, and the respectable morally behaved
white women. Black women created their own portrayal of themselves, known as
the strong black woman, with hopes to degrade the three previously discussed
stereotypes that were created by whites (Versluys & Codde, 2014). This
strong black woman portrayal on television is known to have self-sacrificial
strength while providing unlimited support to friends and family. She does not
depend on men financially and, therefore, can take care of herself, and her
personality is focused on her positive traits (Versluys & Codde, 2014;
Goldman & Waymer, 2015). Black women are seen, sometimes, playing roles
that are successful or independent. The shows that aired in 2017, in
particular, portrayed these women as more independent and as having their own
successful careers rather than just being a housewife. For example Olivia Pope,
Annalisa Ketting, and Mary Jane Paul each are successful in their fields.
Nearly all the characters were portrayed as educated as well. When it comes to
appearance, a slight positive shift can be seen among these more recent
characters, given that some are embracing their natural hair, rather than
wearing straight hair to follow dominant societal norms. There was one slight
negative shift, nonetheless, and it was the two characters from 2017-aired
shows that were being shown as «over sexualized. »
Braxton: «booty-shaking sugar mammas» and black men
as hypersexualized characters who are only there to fulfill a fantasy.
«The Dec. 6 article blasted «Living Single» and other Fox
comedies featuring largely black casts for following in the tradition of
«Good Times» and
168
«That's My Mama» of turning minorities into racial
stereotypes. The story said that «top black entertainers» felt that
young black men on the shows were being portrayed as «oversexed wha's-up,
man buffoons, and young black women as booty-shaking sugar mamas. In targeting
«Living Single,» the article said, «This comedy . . . is
supposed to be a black `Designing Women,' but it's got quadruple the sex drive
and none of the smarts. Though all the roommates have college degrees and
upscale jobs, they behave like man-crazed Fly Girls. The men fare no better:
The pair who live next door like to drop in by announcing, `We hungry.' The
rest of the hilarity runs to big-butt jokes, nappy-hair jokes, even long, er,
male-member jokes. »
TV statistics: «Black women (5.6%) are less likely than
white women (8.7%) and other women of color (11.0%) to be shown in a romantic
relationship, but more likely to be shown as having at least one sexual
partner.» With the stereotypes of portraying women of color as seductive
and attractive, «Black girls and women are more likely to be shown as
attractive (48.5%) compared to other women of color (44.6%) or white women
(41.6%). »
Henderson: «The Mammy» stereotype can be traced back
to before the Civil War. She is often seen as the contented domestic worker,
meaning she is expected to be submissive to the white family or employer. Her
physical appearance is seen as unattractive, and she usually is obese and
dark-skinned. The mammy's main goal is to take care of her family and to be of
service to her employers. The «Black Lady» role is the modernized
Mammy and is used as a template for middle-class womanhood (Collins, 2005).
This more modern role still has limiting characteristics. Unlike the mammy, she
is allowed to use aggression, but only if used to gain economic success or for
the benefit of others. She is known to have more attractive physical traits and
is seen as more professional than a content domestic worker. The Jezebel
stereotype was invented to rationalize the concept of slavery by shifting the
perspective of the sexual exploitation of black women by white slave-owners
(Versluys & Codde, 2014). This stereotype put the focus on black women
seducing white men and took away the focus of white men abusing black women
(Versluys & Codde, 2014). This role in television portrays black women as
being hypersexual, promiscuous, and sometimes labeled as gold diggers. The
«Sapphire» is one of the most prominent negative black women
stereotypes. She is seen as aggressive, sassy, and hostile. The sapphire's
sassiness and rudeness contradict the feminine nature expected of women . Her
skin is usually a darker skin tone, and she is known for mocking black men for
what she considers to be their inadequacies. An example of this stereotype
would be the character Pam, of the hit 90's TV show Martin. Versluys believes
that this role was created to
169
emphasize the superiority of the «white Victorian
woman» by showing the contrast between the «uncivilized» loud
black women, and the respectable morally behaved white women. Black women
created their own portrayal of themselves, known as the strong black woman,
with hopes to degrade the three previously discussed stereotypes that were
created by whites (Versluys & Codde, 2014). This strong black woman
portrayal on television is known to have self-sacrificial strength while
providing unlimited support to friends and family. She does not depend on men
financially and, therefore, can take care of herself, and her personality is
focused on her positive traits (Versluys & Codde, 2014; Goldman &
Waymer, 2015). »
Wang: «Dressed in this kind of strange, exotic style, she
dances on the stage, attracting a large audience. The white male leading
character has seen her on the stage and is so attracted by her that he falls in
love with her despite having a fiancée already. In the James Bond film
Tomorrow Never Dies (1996), Michelle Yeoh played her role as not just the
typical Bond girl but a Chinese secret agent with both brains and martial arts
talent. Despite this, her role is cool, steely, ethereal, professional, and in
control of her emotions.» which is explained by the cultural differences
and the male/female domination «While the West perceived itself as
dominating, progressive, strong, and rational, the East has been portrayed as
submissive, backward, weak, and irrational, like the previous movies the paper
has discussed. In this way, the West has given itself the role of the male, and
assigned the East the traditional female, and so the West has taken it to
assert itself over the weak, feminine East »
Paner: «However, as discouraging as these stereotypes and
the lack of representation of Asian-Americans in film may be, people are moving
forward. Although current films still continue to bypass Asian actors in favor
of white ones, Asian-American actors in the industry are speaking up about the
unfairness. Hollywood, too, is slowly doing its part to cast ethnically correct
actors for Asian roles--Disney's upcoming live action adaptation of Mulan has
cast Chinese actress Liu Yifei as the titular protagonist. Other films are also
beginning to break down boundaries, casting Asians in roles that they would not
have been in fifty years ago. Hailee Steinfeld, who is part Filipino, stars in
The Edge Of Seventeen (2016), a coming-of-age comedy drama film. Hayden Szeto
stars opposite her as her love interest, Erwin Kim. Instead of being portrayed
as a socially awkward, quiet loner, Erwin is given a more well-rounded role,
and his character feels like a high schooler that just happens to be Asian.
»
170
ThoughtCo: «Hollywood has also represented Arab women
narrowly. For decades, women of Middle Eastern descent have been portrayed as
scantily clad belly dancers and harem girls or as silent women shrouded in
veils, similar to how Hollywood has portrayed Indigenous women as princesses or
squaws. The belly dancer and veiled female sexualize Arab women. Veiled women
and belly dancers are two sides of the same coin. On the one hand, belly
dancers code Arab culture as exotic and sexually available. ... On the other
hand, the veil has figured both as a site of intrigue and as the ultimate
symbol of oppression. Films such as "Aladdin" (2019), «Arabian
Nights» (1942), and "Ali Baba and the Forty Thieves" (1944) are among a
host of movies featuring Arab women as veiled dancers. »
Francisco: «least desirable» among all races of men.
«Asian, Latin and white men tend to give black women 1 to 1.5 stars less,
while black men's ratings of black women are more consistent with their ratings
of all races of women,» he wrote. The most highly-rated groups of women by
men were those of Asian and Latin descent, with white women not far behind.
»
Henderson: «In her chapter, Anne Crémieux analyses
how Orange Is the New Black, one of the most intersectional shows in American
television history, has succeeded over the years to depart from some
stereotypical representations of poor non-white female characters to become a
vehicle for intersectional concerns, addressing social issues such as the
privatization of the prisonindustrial complex or the treatment of undocumented
immigrants in the US. »
Chavez: «In episode three, «Lesbian Request
Denied,» Piper receives her new bunk assignment. Piper's fellow inmates
are a little surprised when she is assigned to the housing bunk that is
referred to as «the ghettos,» which largely houses black inmates. The
other inmates are surprised because typically the prisoners are put into
housing depending on their race. Healy, the prison counselor, would have had to
approve of Piper being sent to live in «the ghetto» housing unit. He
doesn't seem uncomfortable placing her in a predominantly black housing unit,
but he was strongly against housing her with a lesbian. In this instance, the
counselor's fear of lesbian sexuality trumps his desire to conform to standard
of racial segregation. While race impacts the space and location an inmate in
the series occupies, it does not mean all inmates agree along racial lines, and
the white inmates are subdivided into multiple groups. The groups are based on
sexuality, social class, and prison occupation. the ghetto» Furthermore,
the series largely focuses on Piper, a white woman, who is incarcerated at
Litchfield. Piper's entry into the prison system sheds light on the problems
facing the other
171
inmates, who are mostly inmates of color. This is problematic
because Orange Is the New Black frames the narratives of women of color through
the lens of a white inmate (Bogado, 2013). Piper's whiteness often makes her an
outsider to most of the women in prison, yet during the series she is the
person that brings issues the inmates experience to light. In film and
television the white savior is a white character who comes in and saves a lower
or working-class, often isolated person of color experiencing some problem
(Hughey, 2014). Piper's white privilege allows her to tell the stories of women
of color inmates without giving them a voice. In doing so she is portrayed as
the white savior coming into prison and helping fix their problems for them.
Piper is instrumental in telling the stories of the women she meets through her
fiancé Larry on the outside. Piper's stories also help in the
identification of some questionable actions with money at the prison involving
staff cutting back programs for inmates and switching to generic medications.
In representing Piper as a white savior the women of color in the series are
portrayed as not having the ability to help themselves and must rely on Piper's
whiteness to be the spokeswoman for their problems. »
Zottola: «In this dialogue between two of the guards,
Sophia is described using terms that dehumanise her, but while she is
sexualized by the first speaker, the second almost expresses disgust at the
idea of a sexual encounter with her. In fact, Pornstache defines her as `a
whole different species' and later as a `cyborg pussy', evaluating this
positively because it could be a synonym of perfection as her genitals were
`made' and not natural. Additionally, Pornstache refers to her identity before
transition implying that because she was able to experience being a man, she is
more understanding of sexual pleasure for those who identify as such. Bennet
chooses his words from a completely different semantic set and defines Sophia
as `wild' and `freakydickey'. In this episode, the church inside the prison
collapses and Pennsatucky explains that it is Sophia's fault. Because she is
not human, but an abomination, God has punished them all for allowing her in
the church. The non-human depiction is reinforced by the use of the pronoun it,
generally used in reference to objects. In Italian, the noun is translated
literally, but it is not reinforced by the pronoun as the sentence is rendered
impersonal, thus the use of a specific pronoun is avoided.
The last example in this section is taken from Season 3. In
this part of the story, Sophia gets particularly close with Gloria given that
both their children are around the same age and live nearby, but they end up
having a fight in which Gloria argues to be a better mother because she is a
`real mother'. »
172
Gender and society: «In the first season, Chang appears
less than five minutes altogether. On one hand, she plays a role of comic
relief. She sometimes acts silly, and other times appears impudent, especially
with sexually explicit talk. On the other hand, she is characterized as distant
from others, and stands on her own. Chang's flashback episode, with a
not-so-subtle theme of invisibility, shows how she overcomes gender hierarchy
but feels lonely as unable to realize the norm of heterosexual pairing. I had
to wonder: Does this add another layer to this character? Or does this
reinforce the trope of Asian American inability to connect with other people?
»
Hyphen magazine: ««But even these moments of nuance
are full of clichés, a dichotomy perfectly encapsulated by the sixth
episode of the season, which has the questionably offensive title «Ching
Chong Chang.» The episode follows Chang's path to prison and forces the
viewer to question traditional beauty standards and humanize the otherwise
marginalized inmate, but it also involves Tae Kwon Do, even though Chang is
revealed to be Chinese, and the illegal trade of rhino horns. Nonetheless, it's
a huge step forward for Chang's insecurities to be placed front and center for
the first time, and to even hear her speak in full sentences. »
Van Rossem: «Introduced in OITNB's Season 4, the
hijab-wearing Alison Abdullah (Amanda Stephen) is transferred to Litchfield
after the prison's new for-profit owner decides to expand the number of
inmates. As soon as she arrives and sets up her bunk, Alison exchanges harsh
words with Black Cindy, a recent convert to Judaism. Not even five minutes into
their introduction, Cindy starts joking about Islamic terrorism and Alison's
brothers going on a jihad against the country. Alison responds with some disses
directed toward Judaism, but as their friendship develops later on, these jokes
are merely laughed off.' The same character is seen in season 5 being involved
in a polygamourous marriage reflecting a stereotype that is heavily present
against Arabs and muslims, without trying to counter this stereotype.
«More troubling is Alison's backstory, which the show began to explore in
Season 5. It's revealed that the show's only Muslim inmate was engaged in a
polygamous marriage and grew jealous of the other wife. Although the Quran does
allow Muslim men to take a maximum of four wives, with the rationale being that
Islam spreads through the patriarch, the practice is hardly widespread,
especially among Muslims residing in the U.S. According to one estimate,
«less than 1 percent of American Muslims indulge in the practice. A recent
study [5] found that 74% of the women had Type I FGM and 26% Type II. However,
as most prevalence data are for adult women they reflect practices of decades
ago. There are, however, indications that support for FGM is
173
diminishing and that the practice is declining. Once such
decline has set in, it may progress rapidly. For instance, in 2013 UNICEF
estimated the prevalence of FGM among women aged 14 through 49 in Egypt at 91%
[6], but by 2016 the estimate had lowered to 87% [7, 8]. According to the 2014
EDHS 92% of ever married women between the ages of 15 and 49 were circumcised
[9]. However, among 20-24-year-old ever married women it was only 87%, while
among 35 to 49-year-olds it was 95%. El-Gibaly, Ibrahim, Mensch and Clark [10]
also demonstrated that the prevalence of FGM among girls aged 10-19 is about 10
percentage points lower than among their mothers. »
Graeme: «Set at the predominantly white Winchester
University, a fictitious Ivy League college, Dear White People follows the
experiences of several black students as they struggle to affirm their
identities in the face of social injustice and racial discrimination. The
trailer was heavily downvoted on YouTube and lambasted on Twitter, with
conservative commenters arguing the series was divisive and promoting racial
conflict (Blistein; Sieczkowski). Ironically, such a vitriolic response only
validates Dear White People's core theme: that «America is not, nor has it
ever been, a «post-racial society. Dear white people» meets the
comment of her white boyfriend telling her what if someone came out with a show
called `Dear Black People'? In which she responded that black people have
struggled historically and therefore they have the right to criticize and to
speak up. «In Dear White People, Sam combats the feelings of inadequacy
she experiences as a light-skinned biracial woman by performing an exaggerated
version of blackness to prove her identity to her peers. Ironically, despite
Sam's shame at her mixed heritage, biracial individuals generally enjoy higher
social status than monoracial black Americans based on their lighter skin tones
(Fryberg et al. 92). »
Schelenz: «The fact that this group sees itself as an
enclosed group, as being set apart from other groups, becomes clear when Gabe
asks Sam if he may accompany her to the «Black caucus.» Sam replies:
«It's members only,» alluding to the membership in the group
«people of color,» as there is no formal membership in the Black
caucus [S1, E1; 10:20].[31] On the other hand, the characters in DWP experience
being ascribed to a group based on features. When Sam's relationship to Gabe
becomes public knowledge, Sam's friends initially react by distancing
themselves from her. Sam justifies her choice by pointing out that she is only
partially Black. Her friend Joelle Brooks reminds her that, merely because of
her skin tone, society at large perceives her as a Black woman. It is therefore
the perception of others that determines Sam's place (in terms of group
belonging) in society.
174
In the series, the conflict between Black and White feminists
is introduced by a conversation between Muffy Tuttle and Joelle during a
recording for the radio show «Dear White People.» Muffy urges Joelle
and Black women to become more vocal in their support for women's rights. She
says: «You got to lean in,» alluding to a White, neoliberal stream of
feminism represented by Sheryl Sandberg and her movement Lean In.[40] Joelle
explains that she cannot express her feminism the same way Muffy can because
Black women are still stigmatized as naturally angry. Joelle also laments the
racism of White women's rights activists [S3, E2; 2:30ff.].
DWP does not fully apply intersectionality as a critical
analysis and praxis. An intersectional analysis means making visible
experiences of those who are most marginalized in society.[52] Especially as a
critical praxis, intersectionality helps reflect whom we center in our works -
whether they are academic works or film products. As a critique of power,
intersectionality helps uncover discrimination not just within contained plots
but enables us to make larger connections to the film industry, the choice of
characters, and how their roles impact public perception. Intersectionality
thus helps us formulate important questions: Why are Black women the main
protagonists of the show but their experiences of violence do not find a
spotlight in seasons 1-3? Whom does the series speak to by highlighting diverse
experiences within the Black student community while also being a satire of
student life? What potential for political action does the series generate in
terms of identity politics? »
Saouki: «The report found that the number of news shows
with diverse talent increased to 71 in 2019, up 42% from 50 shows in 2017.
During the same period, the supply of non-diverse shows rose 13% to 69.
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