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Les déterminants de l'épargne en RDC, une analyse macroéconomique de 1960 en 2020


par Ashile Aganze masheka
Université de Lubumbashi  - Licence 2022
  

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1.4 LE MODELE A DOUBLE DÉFICIT DE CHENERY ET STROUT

Au milieu des années 1960, l'économiste CHENERY, qui deviendra quelques années plus tard économiste en chef et vice-président de la BM, élabore avec son collègue Alan STROUT un nouveau modèle appelé « modèle à double déficit ».

CHENERY et STROUT mettent en avant deux contraintes : une insuffisance d'épargne intérieure d'abord et une insuffisance de devises ensuite37(*).

Si un pays dispose à la fois d'un déséquilibre public et d'un déséquilibre privé, cela signifie, d'une part, que l'État ne couvre pas ses dépenses avec ses recettes ponctionnées sur l'épargne des résidents, et, d'autre part, que la consommation est supérieure à l'épargne. Dans un tel cas, un pays a également un déficit commercial, qui doit être financé par de l'épargne étrangère.

Et l'équation comptable des revenus : Y=C+S+T

Avec S désigne l'épargne privée, T le montant des prélèvements obligatoires (Impôts + Cotisations sociales = PO) et C la consommation.

Reformulons l'équation de l'équilibre emplois-ressources : Y+M=C+I+G+X

Nous obtenons donc, en remplaçant Y : C+S+T=C+I+G+X-M

Puis : (S-I)+(T-G)=(X-M)}

-(S-I) est le solde de financement des agents privés. Si S>I, les capacités de financement du secteur privé du pays excèdent ses besoins de financement.

-(T-G) est le solde budgétaire de l'État. Quand l'État a un déficit budgétaire, nous avons T<G.

-(X-M) est le solde de la balance commerciale qui peut aussi être trouvé sous l'appellation NX.

Soit : (S-I) +(T-G) =NX

On constate d(Nx)/dG<0}.

On conclut qu'une augmentation des dépenses publiques dégrade la balance commerciale d'où le terme de « déficits jumeaux

1.5 COMPILATION DES ECOLES (CLASSIQUES ET KEYNÉSIENNES) EN CE QUI CONCERNE LE TRIANGLE DE L'ÉPARGNE, INVESTISSEMENTS ET PRODUCTION

Pour les classiques, l'épargne est le moteur de croissance et source de revenus Supplémentaires parce que c'est la principale source de financement. Elle est considérée Comme le critère qui tranche entre nations riches et nations pauvres. L'épargne est donc une Vertu car elle finit toujours par soutenir une dépense et financer un investissement qui Entrainera une production supplémentaire. Les classiques pensent que l'épargne est considérée Comme un comportement actif motivé par la volonté de hisser la consommation totale inter temporelle, c'est-à-dire présente et future, et cela en faisant la somme du revenu et des intérêts Calculés sur le capital épargné. La décision de consommer chez les ménages est orientée par le Niveau du taux d'intérêt, plus il progresse plus ils économisent. Cela veut dire, épargne et Consommation sont des fonctions du taux d'intérêt, négative pour la consommation et positive Pour l'épargne.

Les économistes classiques parlaient également de l'égalité entre l'épargne et l'investissement. Tout d'abord, les classiques croyaient que cette égalité était due au taux d'intérêt. Lorsque l'épargne a tendance à dépasser les investissements, le taux d'intérêt baisse Pour décourager l'épargne d'une part et encourager l'investissement d'autre part. De même, Lorsque l'investissement dépasse l'épargne, le taux d'intérêt s'élève pour décourager l'investissement en vue d'accroitre l'épargne. Ainsi, le déséquilibre entre l'épargne et l'investissement est corrigé par la modification du taux d'intérêt.

Comparés aux autres écoles de pensée économique, les keynésiens sont considérés des Leaders en matière d'analyse de l'épargne et de ses déterminants. Ce courant a relevé une Multitude de théories en la matière, principalement à savoir : l'épargne est un frein, la théorie De la loi psychologique fondamentale, la théorie de l'effet multiplicateur, la théorie de Préférence pour la liquidité et la théorie de l'égalité entre l'épargne et l'investissement.

Dans la pensée keynésienne, l'épargne est un facteur de freinage car elle cause une Réduction des débouchés. Ils croient que la relation entre l'épargne et l'investissement passe, Le plus souvent, par l'intermédiaire des marchés financiers qui sont devenu le seul arbitre de L'usage de l'épargne, vient ensuite le rôle des anticipations. En effet, si celles-ci sont Négatives ou pessimistes, la production, l'emploi et le revenu baissent. Dans ces Circonstances, tout accroissement de l'épargne tend à aggraver le mouvement dépressif. La Bonne résolution qui reste est d'investir encore pour hisser la production et l'emploi.

L'augmentation des revenus permet ainsi de rembourser les financements antérieurs. Ce n'est Pas donc l'épargne qui hisse l'investissement mais l'inverse. En outre, l'épargne est un résidu, Ce qui reste du revenu après la consommation, elle progresse avec l'augmentation du revenu. Pour les keynésiens, la propension à consommer (c'est-à-dire la part de la Consommation totale dans le revenu) baisse quand le revenu augmente, alors que la Propension à épargner (la part de l'épargne dans le revenu) tend à monter. Ce phénomène est Nommé « La loi psychologique fondamentale ». Il s'agit de : Souvent les êtres humains Tendent à accroitre leur consommation à mesure que leur revenu s'accroit mais non d'un Volume aussi important que la croissance du revenu.

Dans la théorie du multiplicateur, Keynes a proposé le concept de multiplicateur en Référence à l'augmentation du revenu total, direct et indirect, résultant de l'augmentation Initiale des investissements et des revenus. L'essence du multiplicateur est que l'augmentation Totale du revenu, de la production ou de l'emploi est une multiplication de l'augmentation Initiale de l'investissement. Par exemple, si l'investissement est égal à 100 Dirhams, le revenu N'augmentera pas seulement de 100 Dirhams, mais d'un multiple de ce montant. Si ?I Représente l'augmentation de l'investissement et ?Y représente l'augmentation du revenu qui En résulte, le multiplicateur est alors égal au ratio de l'augmentation du revenu (?Y) par Rapport à l'augmentation de l'investissement (?I).

Par conséquent, k = ?Y/?I où k représente le multiplicateur.

L'analyse de Keynes considère que les gens choisissent d'épargner de l'argent liquide Avec eux que d'investir dans des actifs. D'où, il y a une préférence pour la liquidité. Les êtres Humains économisent une partie de leur revenu. La part de ce dernier qui sera gardée sous Forme d'argent liquide et celle qui sera déboursée dépendent de ce que Keynes nomme « la Préférence pour la liquidité ». Les gens préfèrent l'argent liquide étant il s'agit de l'actif le Plus liquide. Pour se séparer de la liquidité, il faut une indemnité, cette récompense est le taux D'intérêt. Le désir de liquidité ou la demande de monnaie s'explique par trois motifs : le motif De transaction, le motif de précaution et le motif de spéculation.

* 37 Les déterminants de l'endettement extérieur de la RDC Par José MWANIA WAKOSIA Université de Lubumbashi

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus