Les déterminants de l'épargne en RDC, une analyse macroéconomique de 1960 en 2020par Ashile Aganze masheka Université de Lubumbashi - Licence 2022 |
2.2 La Théorie de L'effet mémoire ou l'effet de cliquetL'effet de cliquet, tel que présenté par Thomas Brown30(*) désigne le fait que lorsque leur revenu diminue, les agents ne vont pas à court terme, ajuster leur consommation à la baisse. Ainsi, il part de l'observation des différences existant entre la consommation observée et la consommation expliquée par une équation de type L'observation de ces différences appelées résidus montre qu'ils sont fortement corrélés entre eux. Ces résidus sont négatifs en période d'expansion et positifs en période de récession. Ce résultat met en évidence un retard de la consommation sur le revenu. BROWN est alors conduit à préciser la manière dont les événements passés agissent concurremment avec le revenu sur la consommation de la période courante. Pour résoudre ce problème, il cherche à savoir, d'une part s'il faut choisir le revenu ou la consommation comme variable expliquant l'action du passé sur la consommation de la période courante ou si d'autre part, cette variable agit de façon continue ou discontinue sur la consommation de la période courante. Pour répondre à ces préoccupations, il teste quatre types de fonction de consommation. - (Action continue sur le revenu) , est le revenu de la période précédent la période courante. - (Action discontinue sur le revenu) Est le plus haut revenu atteint au cours de la période t ou des périodes qui précèdent. - (Action continue sur la consommation) , est la consommation de la période précédent la période courante. - (Action discontinue sur la consommation) Est la consommation la plus élevée atteinte au cours de la période t ou des périodes qui la précèdent. Les résultats statistiques le conduisent alors à conclure que la meilleure fonction de consommation est de la forme : Tout comme DUESENBERRY, BROWN reconnaît l'influence du passé dans la détermination de la consommation. Toutefois, au lieu de choisir le revenu, il adopte la consommation comme une variable représentant l'action du passé. De même, le passé n'intervient plus de façon discontinue par le biais du plus haut revenu jamais atteint, mais de façon continue par la consommation de la période antérieure. Les travaux empiriques confirment que la PMC de courte période est inférieure à celle de longue période. Pour BROWN, ce résultat est la conséquence de l'effet de mémoire. C'est ce que VESPERINI31(*) appelle l'effet d'hystérésis. Selon cet effet, la consommation d'une période dépend non seulement de la variation du revenu au cours de la période courante, mais aussi des variations de revenus intervenues au cours des périodes précédentes. La fonction de consommation de longue période est représentée par : On retrouve une Pmc de longue période supérieure à celle de courte période. À une augmentation donnée du revenu correspondra une augmentation de la consommation plus grande en longue période qu'en courte période parce que, le poids des habitudes de consommation passée qui vient limiter en courte période l'action de l'augmentation, du revenu sur la consommation ne joue plus en longue période. La fonction de consommation de BROWN aboutit, comme celle de DUESENBERRY et pour les mêmes raisons, à une augmentation de la PMC durant les phases de récession. Cependant, à la différence de DUESENBERRY, l'augmentation de la PMC tend à s'affaiblir au cours de la phase de récession lorsque le revenu diminue à un rythme plus faible ou se stabilise. Cette différence de formulation traduit un affaiblissement progressif de l'effet de mémoire au fur et à mesure que le temps s'écoule. En définitive, la théorie de l'effet de mémoire de BROWN suscite quelques remarques : - La fonction de long terme n'est pas comme chez DUESENBERRY de type proportionnel puisqu'elle comporte une ordonnée à l'origine égale à qui est normalement nulle. - Si elle supprime la discontinuité qui est un défaut important chez DUESENBERRY, elle présente en revanche l'inconvénient de faire disparaître, en rétablissant la continuité, l'asymétrie de la description des phases d'expansion et de récession - La formulation de l'effet de mémoire apparaît malgré tout comme excessivement rigide. * 30BROWN T. M., Habit persistance and Lags in consumer behaviour, Econometrica, july, vol 20, n° 3, 1953. * 31 VESPERINI J.P., Economie politique : Théories et modèles de l'économie contemporaine, Paris : Economica, 1981, p. 201 |
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