Les déterminants de l'épargne en RDC, une analyse macroéconomique de 1960 en 2020par Ashile Aganze masheka Université de Lubumbashi - Licence 2022 |
Chapitre II. : L'ANALYSE THÉORIQUE ET EMPIRIQUE DE L'EPARGNESECTION 1 : DE L'ANALYSE THÉORIQUELes Keynésiens et les classiques ont des approches méthodologiques et conceptuelles différentes dans leur démarche de formulation de la fonction de consommation et d'épargne. - Chez les Keynésiens, la variable explicative de l'épargne est le revenu courant, qu'il soit absolu ou relatif alors que les néoclassiques lui préfèrent le patrimoine entendu au sens de la richesse. - Les Keynésiens déduisent le comportement de l'épargne à partir des données macroéconomiques pendant que les néoclassiques partent de l'analyse microéconomiques des fonctions individuelles de consommation des ménages à l'agrégation macroéconomique. 1.1. L'APPROCHE KEYNÉSIENNEElle va se développer dans deux directions : - Le revenu courant de Keynes établit en fonction de la loi psychologique28(*) fondamentale un parallélisme entre les fluctuations du revenu et celles de la fonction de consommation ; - Le revenu relatif et l'effet de mémoire. DUESENBERRY va plutôt mettre en exergue le phénomène de l'égalisation inter temporelle des utilités et l'idée d'interdépendance des consommations fondée sur l'effet de démonstration ou d'imitation. Pour BROWN, le passé n'intervient plus de façon discontinue par le biais du plus haut revenu jamais atteint, mais de façon continue par la consommation de la période précédente. 1. La Théorie Du Revenu AbsoluSelon Keynes, lorsque le revenu augmente, la consommation s'accroît, mais dans des proportions moins importantes parce que les ménages épargnent une part croissante de leur revenu au fur et à mesure que celui-ci s'accroît (l'épargne est une fonction croissante du niveau de revenu). Un ménage qui reçoit le SMIC peut difficilement épargne. La plus grande partie du revenu sera consacrée à la consommation. En revanche un ménage gagnant 10 fois le SMIC pourra plus facilement épargner, on peut même penser qu'il serait étonnant qu'il dépense la totalité de son revenu. +cY(t) C est consommation de l'ensemble des ménages, Y est le revenu des ménages et c est la proprension marginale à consommer comprise entre 0 et 1. Co est la consommation incompressible. La propension moyenne est ici : elle est donc décroissante quand le revenu augmente. La proprension marginale est ici : , c'est une constante la relation entre consommation et revenu exprime la tendance à consommer, la propension à consommer. Cette propension peut être calculer en moyenne ou/et à la marge. La propension moyenne à consommer le revenu c'est le rapport de la consommation des ménages à leur revenu. La propension marginale à consommer c'est le rapport de la variation de la consommation entrainée par celle du revenu à cette variation du revenu. La fonction keynésienne de consommation est généralement exprimée de la façon suivante parce que la propension marginale à consommer c est supposée être constante (en réalité Keynes fait l'hypothèse que la propension marginale à consommer aurait tendance à diminuer avec la hausse du revenu) : L'analyse de Keynes repose sur quatre idées : - La consommation est principalement fonction du revenu réel beaucoup plus que le revenu nominal. - La propension marginale à consommer (part d'un éventuel supplément du revenu qui sera affecté à la consommation) est positive et inférieure à un en vertu de la loi psychologique fondamentale16(*) qu'il énonce ainsi : « en moyenne et pour la plupart de temps, les hommes tendent à accroître leur consommation à mesure que les revenus croissent mais non d'une quantité aussi grande que l'accroissement des revenus ». Ainsi une hausse (resp. Baisse) du revenu entraîne un accroissement (resp. Baisse) plus marquée de l'épargne. - La propension moyenne à consommer (fraction du revenu dépensé qui est égale au rapport de la consommation totale au revenu) est inférieure à la propension marginale à consommer - La fonction de consommation est stable à court terme. Graphique N°9 : L'expression de la fonction de la consommation keynésienne La Fonction Keynésienne Epargne : Puisque le revenu a une double utilisation, à savoir la consommation et l'épargne (Y = C + S), la fonction de consommation peut également être exprimée par la fonction d'épargne. Keynes définit l'épargne (S) comme une renonciation à l'acte de consommer et non commeun transfert de consommation vers le futur. Graphique N°10 : la fonction de l'épargne Keynésienne La fonction de consommation devient alors : Il se dégage les caractéristiques suivantes : - Même si le revenu (Y) est nul, il existe un montant positif de consommation Co appelé consommation incompressible. Cette consommation autonome n'est pas fonction de revenu ; - Lorsque la PMC 1 i.e. ( > Y2), l'épargne dans ce cas est négative. Toute valeur du revenu comprise entre 0 et Y1 correspond à la zone de désépargne ; - Lorsque la PMC = 1 i.e. (C1 = Y1) au point E, l'épargne est nulle ; - Lorsque la PMC < 1 (pour toute valeur de revenu supérieur à Y1), l'épargne est positive et cela veut dire que plus le revenu croit, plus la PMC diminue. * 28Concernant la consommation, Keynes met en avant une « loi psychologique fondamentale », selon laquelle « lorsque le revenu croît, la consommation aussi mais pas dans la même proportion. Soit la ropension marginale à consommer : PmC = c = ÄC/ÄY, ou dC/dY quand ÄY tend vers 0 (c > 0 et < 1). |
|