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La contribution de l'énergie solaire au développement local dans la commune de Ngwei (département de la Sanaga-maritime)


par Samuel BOM
Universite de Yaoundé I  - Master 2022
  

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I- LES POLITIQUES D'ELECTRIFICATION RURALE AU CAMEROUN

Les dispositifs mis en place par l'Etat du Cameroun en matière d'électrification rurale commencent avec les plans quinquennaux, plus précisément le cinquième plan. Ensuite, nous avons la création de tout un ensemble d'organes en charge de l'énergie électrique il s'agit : du Fond d'Energie Rurale, la Société Nationale de Transport de l'Electricité, l'ARSEL. Pour ce qui est du cadre institutionnel et politique, nous avons : le Document de Stratégie pour la Croissance et de l'Emploi, le Plan Directeur d'Electrification Rurale, le Plan d'Action National Energie pour la Réduction de la Pauvreté, le Projet de Développement du Secteur de l'Energie, le Plan Energétique National, le Plan de Développement du Secteur de l'Electricité 2030 mis à jour pour 2035 et le Programme National de Développement Participatif qui accompagnent ces structures.

1- Les plans quinquennaux et leurs missions

Pour amorcer le développement du Cameroun, le président Ahmadou Ahidjo avait lancé des plans quinquennaux de 1960 à 1986 dont l'objectif était d'impulser le développement du Cameroun, notamment avec la construction des infrastructures et le développement du milieu rural. L'élaboration du cinquième plan quinquennal de développement (1981-1986) marque le début d'une autre étape de l'électrification rurale au Cameroun qui s'achève avec l'application des Programmes d'Ajustement Structurel (PAS). Au cours de cette période, l'État fait de l'électrification rurale un moyen pour combattre l'exode rural et une nouvelle modalité de promotion du développement rural. Mais cet intérêt tardif se solde par des résultats peu satisfaisants et on aboutit dans certains cas à des situations insolites. C'est dans le sixième plan, publié en 1986, que la finalité des programmes d'électrification rurale est indiquée : il s'agit pour les pouvoirs publics de créer un équilibre entre les villes et les campagnes à travers l'amélioration des conditions de vie de ces dernières afin de contenir l'exode rural.

2- Le Plan Energétique National (PEN)

Le PEN a été élaboré en 1990, et constitue à ce jour le seul document qui fait le diagnostic global de toutes les formes d'énergies exploitables au Cameroun en déployant une vision politique à long terme. Les énergies renouvelables y sont traitées dans toutes leurs diversités et inscrites dans un plan de développement cohérent. Malheureusement, le PEN n'a jamais été adopté officiellement.

3- La réforme des années 2000 en matière d'électrification rurale au Cameroun : Le cadre politique, juridique et institutionnel

A la faveur du Décret n° 2012/501 du 07 novembre 2012, portant organisation du Ministère de l'Eau et de l'Energie, le gouvernement a créé la Direction des Energies

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Renouvelables et de la Maîtrise de l'Energie (DERME). Ainsi, l'AER a été réorganisée par décret n°2013/204 du 28 juin 2013. En 2011, L'Assemblée Nationale a délibéré et adopté, en sa séance plénière du 15 novembre 2011, le projet de loi n° 896/PJL/AN lors de la 8ème législature la loi qui régit le secteur de l'électricité en milieu rural au Cameroun. En son article 58, alinéa 1 elle cite : « L'Etat assure la promotion et le développement de l'électrification rurale sur l'ensemble du territoire national » ; mais la situation n'avait pas totalement évolué. Le cadre politique, juridique et institutionnel est soutenu par un ensemble de plans et programmes sur lesquels il convient de s'appesantir :

- Le Document de Stratégie pour la Croissance et de l'Emploi (DSCE)

Le Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi est le cadre de développement à moyen terme au Cameroun. Il est le document de référence de l'action gouvernementale pour la période 2010-2020. Elaboré dans un contexte de crise énergétique au niveau mondial, le secteur de l'énergie y est fortement interpellé. Le DSCE a pour objectif d'implémenter la vision 2035 pour la première décennie (2010-2020). Pour ce faire, il s'appuie sur le scenario de référence qui analyse les implications chiffrées des orientations retenues dans la stratégie de croissance du Cameroun. Le scénario de référence vise notamment à réconcilier à moyen terme la réalisation d'une croissance soutenue et la relance de la production dans les secteurs porteurs de croissance. L'hypothèse formulée sur l'énergie stipule que : « les développements importants programmés doivent permettre d'anticiper une amélioration considérable de la capacité de production d'énergie électrique du pays. Ces développements doivent impulser la croissance de la production énergétique au rythme annuel de 2,9% et 13% respectivement dans les périodes 2009-2011 et 2012-2020 »16. Le défi à relever sur le plan énergétique est donc d'accroître significativement la production d'énergie par une valorisation du potentiel hydraulique, gazier, des énergies alternatives et l'extension et la modernisation des réseaux de distribution. Ce qui aura pour résultat l'amélioration de l'offre d'énergie.

Ce document traduit les termes de la politique économique nationale qui se définit par « la réduction de la pauvreté à moins de 10 %, l'admission du Cameroun au statut de pays à revenus intermédiaires, et l'admission du Cameroun au statut de pays industrialisé »17.

L'un des axes majeurs de cette politique est l'accroissement massif du parc électrique national à partir des sources conventionnelles en s'appuyant notamment sur le Plan de Développement du Secteur Electrique horizon 2035. La promotion de l'utilisation des sources d'énergies renouvelables pour l'amélioration de l'offre énergétique en milieu urbain et rural est l'une des

16 DSCE 2020

17 Plan de Développement du Secteur Electrique horizon 2035.

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orientations du DSCE qui traduit la ferme volonté du gouvernement pour le développement de ce secteur.

Le tableau ci-après présente les évolutions attendues au terme de la première phase décennale en matière de puissance installée d'énergie électrique.

Tableau 8 : Quelques indicateurs énergétiques en 2010 et leurs perspectives en 2020

Indicateurs

Valeur de 2010

Valeur attendue en

2020

 

Gap

Puissance installée d'énergie

électrique (en MW)

1 009

3

000

 

1

991

Source : DSCE 2020

D'après ce tableau, on constate que la puissance électrique du Cameroun devrait passée en 2010 de 1009 MW pour 3000 MW soit un gap de 1991 MW. C'est dans le cadre du DSCE que va naitre les barrages hydroélectriques de Lom-Pangar, Mevelé, Mekin et le barrage de Batchenga sur le fleuve Nachtigal.

4- Plan Directeur d'Electrification Rurale (PDER)

Le Plan Directeur d'Electrification Rurale, a été conçu et mis en oeuvre par le gouvernement. Il a pour objectif d'atteindre à l'horizon 2035, un taux d'électrification de 98% de toutes les 14 207 localités camerounaises. Ce plan vise l'aboutissement de la connexion de la quasi-totalité des ménages camerounais au réseau électrique national. Pour les populations éloignées du réseau, des solutions « off-grid »18 sont proposées à l'instar des centrales solaires photovoltaïques. En effet, c'est dans ce plan que les sources renouvelables sont davantage promues du fait de leur disponibilité et leur exploitabilité sur l'ensemble du territoire national. Le PDER avait pour objectif, l'introduction des énergies renouvelables dans le développement des projets d'électrification en milieu rural. Ces objectifs actualisés en 2016 portent principalement sur :

- le niveau d'accès aux différentes formes d'énergie moderne dans les zones rurales ;

- le découpage du pays en zones d'énergie rurale ;

- l'identification des programmes prioritaires d'énergie rurale basés sur la demande à satisfaire dans chacune des zones rurales ;

- l'estimation des investissements nécessaires pour réaliser ces programmes ; - la fixation des priorités d'approvisionnement en énergie à moindre coût ;

18 Les solutions « off-grid » porte sur l'électrification décentralisée.

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- la demande d'énergie électrique.

Ce plan compte quatre phases d'une durée de cinq années chacune, chaque phase comporte quatre programmes d'électrification rurale et un programme d'établissement de la carte électrique rurale du Cameroun. Le PDER porte sur l'approvisionnement en électricité des régions rurales isolées, non raccordées au réseau national interconnecté. Pour un million de branchements, soit 50 000 annuellement sur une période de 20 ans.

5- Le Plan d'Action National Energie pour la Réduction de la Pauvreté (PANERP)

La Plan d'Action National Energie pour la Réduction de la Pauvreté (PANERP), quant à lui vise l'accès aux services énergétiques comme moteur du développement économique et social du Cameroun. Cette vision a été conçue en phase avec les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). En effet, il était question d'atteindre une partie des OMD à travers les énergies renouvelables. Le PANERP avait six axes principaux stratégiques : le premier axe vise le renforcement des capacités des acteurs publics et privés dans la planification, la gestion, l'exploitation et l'entretien de systèmes énergétiques. Le second met un accent particulier à l'électrification rurale décentralisée dans les collectivités territoriales en prévision à la décentralisation. Le troisième vise un meilleur accès des populations pauvres des zones rurales et périurbaines aux énergies modernes de cuisson (foyers améliorés et gaz domestique) ; une amélioration de la quantité et de la qualité d'approvisionnement des établissements sociaux et communautaires (établissements scolaires, centres de santé, systèmes d'adduction d'eau potable, centres de promotion de la femme, centres des handicapés, centres sociaux, structures de développement rural et d'encadrement des populations à la base, etc.). Le quatrième a pour objectif d'améliorer le cadre de vie des populations et de leur bien-être social. Le cinquième axe vise un meilleur accès aux usages productifs des services énergétiques pour accroître la productivité des populations pauvres des zones rurales et périurbaines (force motrice, commerces, conserveries, pêche, réduction des pertes après capture ou récolte, etc.). Et enfin, le sixième vise la promotion de la production locale d'équipements et matériels d'alimentation des services énergétiques, y compris des économies d'énergie.

La mise en oeuvre de ces axes nécessite l'exploitation des sources d'énergies renouvelables qui sont disponibles sur l'ensemble du territoire national, notamment dans les zones rurales isolées. Elaboré en 2005, le PANERP apparaît comme un avatar du PDER. L'unique différence entre ces deux plans se trouve dans leur déploiement, tandis que le PDER visait à offrir de l'énergie électrique aux populations de manière individuelle, le PANERP quant à lui se focalise sur un accès communautaire à l'énergie en ambitionnant de fournir des services énergétiques modernes dans des secteurs considérés comme prioritaires (éducation, santé et

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approvisionnement en eau) et de contribuer à la réduction de la pauvreté, notamment en milieu rural. Ainsi le PANERP avait prévu l'approvisionnement en services énergétiques de 1153 structures éducatives (écoles primaires, lycées et collèges), 110 collèges et lycées d'enseignement technique, 923 centres de santé et 191 adductions d'eau potable.

Depuis le lancement du PANERP en 2005, le taux d'accès à l'électricité a connu une croissance réelle en milieu rural, bien que le Fonds d'Energie Rurale qui était prévu à cet effet, n'ait pas fonctionné à sa juste mesure. Les fonds publics et d'autres moyens ont été les principales sources de contribution. Toutefois, elles sont désormais prises en compte, non seulement dans le PANERP, mais également dans d'autres plateformes telles que le PDER ou les engagements du Cameroun à la COP 21. Il serait souhaitable d'arrimer le PANERP au PDER par souci d'efficacité sur le terrain et d'économie des ressources financières et humaines.

6- Le Projet de développement du secteur de l'énergie (PDSEN)

Le Projet de Développement du Secteur de l'Energie est lancé en 2006, sur initiative de la Banque Mondiale. Son objectif principal était d'assurer un meilleur accès à l'énergie moderne dans des zones rurales au Cameroun en général et dans la commune de Ngwei en particulier et d'améliorer la planification et la gestion des ressources du secteur par tous les établissements du secteur de l'énergie. C'est de ce projet que va naitre la création d'un Fond pour l'Energie Rurale prévu dans le PANERP et le décret portant création de l'Agence d'Electrification Rurale. Ensuite, le renforcement des capacités et la fourniture d'une assistance technique au MINEE pour l'atteinte des objectifs suivants : primo, l'amélioration de la planification des investissements au moindre coût en prenant en compte les données du Plan de Développement du Secteur de l'Electricité horizon 2035 (PDSE 2035). Secundo, finaliser le cadre juridique et institutionnel du secteur de l'énergie et tertio, assurer la communication en matière d'énergie rurale au Cameroun. Et enfin la composante 3 du projet a trait à la préparation des projets, notamment la préparation du projet de construction de la centrale hydroélectrique de Lom Pangar.

7- Le Plan de Développement du Secteur de l'Electricité 2030 mis à jour pour 2035 (PDSE 2035)

Le PDSE 2035, est un plan produit en 2006, pour être atteint en 2030, mais il a été mis à jour en 2014 pour s'arrimer à l'année 2035, qui est l'année projetée pour l'émergence du Cameroun. L'un de ses principaux axes consiste à mettre en valeur la grande hydroélectricité du Cameroun. Ce plan a par ailleurs servi comme l'une des références pour l'élaboration du volet énergie dans le cadre de la rédaction du DSCE et du PDSEN. C'est à travers ce plan qu'on verra la construction des barrages hydroélectriques de Mekin, de Memve'ele et de Lom Pangar.

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8- Programme National de Développement Participatif (PNDP)

Créé en 2004, le PNDP est un programme multi-bailleurs permettant d'assister le gouvernement camerounais dans ses missions de promotion de la croissance et de création d'emplois pour un développement durable des communautés rurales. Il vise à définir et à mettre en oeuvre des mécanismes pour responsabiliser les communes et leurs communautés à la base afin de les rendre actrices de leur propre développement. Ce mécanisme est opéré dans le cadre du processus progressif de décentralisation. Le PNDP est conçu en trois phases de quatre ans chacune. Il promeut les projets communaux et contribue au développement des sources locales d'énergies renouvelables pour satisfaire les besoins énergétiques des Collectivités Territoriales Décentralisées.

9- Quelques instruments Juridiques internationaux signés ou ratifiés et exploités par le Cameroun

Les sommets mondiaux successifs organisés notamment par les Nations Unies dans le cadre de la recherche de solutions pour une lutte efficace contre les changements climatiques et pour mettre en place des processus viables de développement durable ont abouti pour une bonne part à la construction de régimes juridiques internationaux, et pour certains, des instruments de financement destinés à soutenir ou à promouvoir le développement de projets verts dans divers pays du monde. Ainsi, le Cameroun va ratifier ces instruments juridiques pour pallier à cette problématique de l'énergie électrique durable.

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Tableau 9 : Quelques instruments internationaux ratifiés par le Cameroun

Instruments juridiques internationaux

Objectifs

Instruments juridiques de
financements de projets
verts et observations

Conseil Mondial de l'Energie

(World Energy Council,
WEC), créé 1923

Promotion de la fourniture et de l'utilisation durable de l'énergie

Activités de promotion menées par le Conseil

Protocole de Montréal (1987)

Réduction et à terme élimination complète des substances qui réduisent la couche d'ozone.

RAS

Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) (1992)

Réduction à l'échelle

planétaire des émissions des Gaz à effet de serre

- Fonds Vert sur le Climat (FVC) créé en 2009

- La BAD (Banque Africaine de Développement) a été accréditée en 2016 au FVC pour opérer en tant qu'entité internationale de mise en oeuvre

Protocole de Kyoto (1997)

- Recherche, mise en valeur, Promotion de l'accroissement de l'utilisation de sources d'énergies renouvelables, de technologies de piégeage du dioxyde de carbone et de technologies écologiquement rationnelles et innovantes

Fonds MDP (Mécanisme de développement propre)

Convention sur la lutte contre la désertification (1994)

Vise la mobilisation des moyens de lutte adaptée contre la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches causée par des phénomènes divers dont les variations climatiques et les activités humaines »

Instrument international spécifique

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Conférence des Parties 21

Maîtriser l'augmentation des

Instrument de la CCNUCC

(COP21) (2015)

gaz à effet de serre causée par l'homme dans le but d'éviter un dérèglement dangereux du climat, et contenir le réchauffement climatique en dessous de

 
 

2°C

 

Source : Données collectées sur internet

II- LES ORGANES EN CHARGE DE L'ELECTRIFICATION RURALE AU CAMEROUN ET LEURS MISSIONS

Lorsqu'on observe le secteur énergétique au Cameroun, on constate que sa politique a beaucoup évoluée entre le Plan Energétique Nationale de 1990, et la Vision Cameroun Horizon 2035, en passant par le Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (DSCE). Malgré le fait que ces derniers documents traitent très globalement du développement au Cameroun, on note une place accordée au déploiement des énergies renouvelables. Par ailleurs, la vision politique du Cameroun sur la décentralisation de l'énergie électrique est apparue comme un facteur stimulant pour le développement des énergies renouvelables dont la disponibilité est probante dans chaque région ou localité. Les populations pourront bénéficier de l'approvisionnement en électricité selon l'organisation régionale, communale ou communautaire d'ailleurs la loi du 14 décembre 2011, régissant le secteur de l'électricité, a consacré plusieurs de ses dispositions à la promotion des énergies renouvelables.

Au Cameroun, l'électrification rurale est gérée par un ensemble de structures : le Ministère de l'Eau et de l'Energie, la Direction des Energies Renouvelables, l'Agence d'Electrification Rurale, le Fond d'Energie Rurale, la Société Nationale de Transport de l'Electricité et l'Agence de Régulation du Secteur de l'Electricité.

1- Le Ministère de l'Eau et de l'Energie (MINEE)

Le MINEE est institutionnellement le premier organe responsable de l'élaboration et du développement des politiques et des programmes en matière d'énergie électrique au Cameroun. D'après l'article 71 de la loi du 14 décembre 2011, régissant le secteur de l'électricité, il est l'administration qui veille à la conception, à la mise en oeuvre et au suivi de la politique gouvernementale en matière d'énergie sur l'ensemble du territoire national, en tenant compte de l'évolution technologique dans ce secteur, des besoins de développement et des priorités définies par le gouvernement. Il est notamment responsable de la planification

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générale, de la conduite des études stratégiques sectorielles et de la signature des concessions et licences, de l'approbation des programmes d'investissements des opérateurs et de la politique tarifaire dans le secteur de l'électricité. De manière opérationnelle, le MINEE déploie son action dans les énergies renouvelables à travers l'Agence de Promotion des Energies Renouvelables.

2- La Direction des Energies Renouvelables (DER)

Le décret no 2012/501 du 07 Novembre 2012, porte organisation au sein du MINEE une Direction dédiée aux Energies Renouvelables. Cette structure a pour charge la prospection et l'inventaire des ressources disponibles en matière d'énergies renouvelables au Cameroun. En outre, elle est chargée de la recherche et le transfert de technologies, la conception et la mise en oeuvre des programmes de développement et des projets pilotes, le suivi des opérations dans le secteur, la vulgarisation des meilleures techniques d'utilisation des ressources énergétiques renouvelables, etc. Pour mener à bien ces attributions, cette institution a été dotée d'un service d'études et de la normalisation dédié à l'élaboration d'une stratégie nationale des énergies renouvelables, d'une carte de développement des énergies renouvelables, de la mise à jour de la base de données sur leur consommation, au suivi des meilleures pratiques dans leur développement et au suivi des organismes et des opérateurs dans le domaine.

Au sein de cette direction, se trouve également un service du développement des énergies renouvelables. Celle-ci est chargée d'identifier et de vulgariser les mesures incitatives à la consommation des énergies renouvelables, de motiver les opérateurs dans le secteur, de mettre en oeuvre les meilleures pratiques et techniques d'utilisation optimale des sources d'énergie renouvelables, de suivre les projets pilotes et d'appliquer les mesures de sécurité sur les installations et matériels de production et d'utilisation des énergies renouvelables.

3- L'Agence d'Electrification Rurale (AER)

Créée par la loi n° 98/022 du 24 Décembre 1998, l'Agence d'Electrification Rurale (AER) est un établissement public administratif doté de la personnalité juridique et de l'autonomie financière dont l'organisation et le fonctionnement sont régis par le décret n° 99/193 du 08 Septembre 1999. L'AER est placée sous la tutelle technique du Ministère de de l'Eau et l'Energie, et sous la tutelle financière du Ministère des Finances.

En 2013, le Président de la république Son Excellence Monsieur Paul BIYA, fixe par décret no 2013/204 du 28 juin 2013, l'organisation et fonctionnement de l'Agence de l'Electrification Rurale. Dans l'article 3, l'alinéa 1 déclare d'une part que : « L'AER assure la promotion et le développement de l'électrification rurale sur l'ensemble du territoire national. » D'autre part, dans l'alinéa 2, « elle est chargée en liaison avec les administrations, organismes publics et privés concernés de contribuer à l'élaboration et à la mise en oeuvre de la politique

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du Gouvernement dans le domaine de l'électrification rurale au Cameroun ». A ce titre, l'AER a pour mission : d'approuver les plans et les projets d'électrification rurale initiés par les collectivités territoriales décentralisées, de négocier auprès des bailleurs de fonds, en liaison avec les administrations compétentes les financements nécessaires à l'électrification rurale. Par ailleurs, le rôle de L'AER est d'assister les opérateurs en matière d'électrification rurale dans la préparation des dossiers relatifs à la production à la distribution et à la vente d'électricité dans les conditions fixées par 1a légis1ation en vigueur. Cependant, elle doit élaborer les mécanismes de gestion communautaire et de maintenance des installations d'électrification en milieu rural, d'encadrer les communautés rurales bénéficiaires des installations d'électrification en zone rurale dans la gestion de la maintenance de celles-ci. Par ailleurs, elle est chargée de préparer et proposer des projets d'électrification rurale à soumettre au Comité de Planification et de Programmation d'Energie Rurale (COPPER) pour l'éligibilité au Fonds d'Energie Rurale avant leur transmission au Ministre chargé de l'électricité pour approbation préalable, ainsi que les subventions destinées au financement de ces projets. En effet, c'est L'AER qui élabore les dossiers d'appels d'offres pour la réalisation des travaux d'électrification des zones rurales ou pour la mise en gestion de l'électrification rurale ; il assure la sélection des opérateurs de l'électrification rurale en concertation avec l'Agence de Régulation du Secteur de l'électricité.

L'AER a pour but de s'approprier et de vulgariser, en relation avec les administrations et les organismes concernés, les technologies nouvelles d'électrification rurale, notamment : les énergies renouvelables, les services d'électrification rurale décentralisée et d'exercer toute mission d'intérêt général que pourrait lui confier le gouvernement dans le cadre de l'électrification rurale.

4- Le Fond d'Energie Rurale (FER)

Le FER a été créé par décret n° 2009/409 du 10 décembre 2009. L'organe apporte un instrument nouveau dans l'accroissement de l'accès à l'énergie dans les zones rurales. Le FER, vise la mise en place des financements des programmes et projets de développement des infrastructures de transport et fourniture d'énergie aux populations sont visés, grâce au mécanisme de subvention, notamment en milieu rural. S'inspirant de la pratique des pays comme le Mali ou le Sénégal, où les résultats sont palpables, le FER a pour objectif d'apporter un réel coup de pouce aux investissements dans le secteur de l'énergie rurale. Ainsi, les communes intéressées y ont accès par le canal des Projets d'Initiatives Locales d'Electrification Rurale (PILER) ; il a un guichet permettant de financer jusqu'à 70 % des investissements à l'échelle de leurs territoires respectifs. Le FER étant par définition axé sur les zones rurales où il est possible à moindre coût de développer des sources autonomes et renouvelables d'énergie

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électrique qui constitue un outil important pour la promotion des énergies renouvelables au Cameroun.

5- La Société Nationale de Transport de l'Electricité (SONATREL)

Créée par le décret présidentiel n° 2015/454 du 08 octobre 2015, la Société Nationale de Transport de l'Electricité (SONATREL) est à capital public et placée sous la tutelle technique du MINEE et du Ministère des Finances. Elle a été instituée par la loi n° 2011/022 du 14 décembre 2011, en son article 23, sa fonction principale est de gérer le réseau de transport de l'électricité. Le réseau de transport camerounais relie 24 postes et comprend 1944,29 km de lignes HT, 15 081,48 km de lignes MT et 15 209,25 km de lignes BT. Comme le prévoit le décret présidentiel, la SONATREL est l'organe responsable du transport de l'énergie électrique au Cameroun sur l'ensemble du territoire camerounais, ainsi que de la gestion des flux d'énergie qui y transitent. A ce titre, elle a le devoir d'assurer la maintenance, le renouvellement et la mise en conformité des ouvrages de transport de l'électricité sur toute l'étendue du territoire national notamment en milieu rural. Par ailleurs, elle veille à ce que les hypothèses ayant sous-tendu l'élaboration du schéma de développement des programmes d'électrification en milieu rural et à l'équilibre et à la stabilité du système électrique.

6- L'Agence de Régulation du Secteur de l'Electricité (ARSEL)

L'ARSEL est l'un des organes important dans le domaine de l'électrification au Cameroun. Par ailleurs, c'est un établissement public dont le statut juridique et administratif est régi par la loi n° 99/016 du 22 décembre 1999, portant statut général des établissements publics et des entreprises du secteur public et parapublic. Celle-ci est placée sous la tutelle technique du MINEE et du ministère chargé des finances. Sur le plan administratif, elle dispose d'une autonomie fonctionnelle et décisionnelle, qui est dirigée par un conseil d'administration de 9 membres nommés par décret présidentiel. A sa tête, nous avons un directeur général assisté d'un directeur adjoint. Sur le plan économique, son financement est assuré par le budget de l'état et par les redevances perçues sur les revenus des activités des opérateurs des secteurs concernés. Sur le plan de la communication, les décisions de l'ARSEL sont rendues publiques dans son journal ou par toutes autres voies appropriées et peuvent faire l'objet de recours juridictionnels par des tierces parties ayant intérêt à agir. Celle-ci a pour missions de participer à la promotion du développement rationnel de l'offre d'énergie électrique. Elle veille aux intérêts des consommateurs et assure la protection de leurs droits pour ce qui est du prix de la fourniture et de la qualité de l'énergie électrique et à l'application des sanctions prévues par la loi.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon