Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
LISTE DES SIGLES
LA FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
N'ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION OU IMPROBATION AUX OPINIONS
EMISES DANS CE MEMOIRE. CES OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREES
COMME PROPRES A LEUR AUTEUR.
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
DEDICACE 1
V' Mon père DEGBEDJI Benoît et ma mère
TCHOKPONHOUECessitoMarie, vous qui aviez tant souhaité me voir parvenir
au terme de cette formation après tant de sacrifices consentis, que ce
travail soit le fruit de votre effort ;
V' Mes frères et soeurs pour l'assistance à la
réalisation de ce travail.
A vous, je dédie ce mémoire
Fabrice D. DEGBEDJI
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU i
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU ii
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
DEDICACE 2
V' Mon Père Patrice ATTINDEHOU ;
V' Mme Micheline CHABI, vous qui aviez tant souhaité me
voir parvenir au terme de cette formation après tant de sacrifices
consentis, que ce travail soit le fruit de votre effort ;
V' Mes frères et soeurs pour l'assistance à la
réalisation de ce travail.
A vous, je dédie ce mémoire
Franck P. M. ATTINDEHOU
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M. ATTINDEHOU iii
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
REMERCIEMENT
Nous remercions très sincèrement :
V' Augustin CHABOSSOU, PhD, Maître Assistant
à la FASEG notre directeur de mémoire, pour avoir accepté
de diriger ce travail malgré ses multiples occupations ;
V' Tous les professeurs de la FASEGpour leur
encadrement ;
V' Mr Assogba Zacharie GBODJEYDO, Secrétaire
Permanent de la CONAFIL notre maître de stage, nous formulons nos
sincères remerciements pour sa disponibilité ;
V' Mme Prudence LEHOUE, secrétaire
administrative du secrétariat permanent de la CONAFIL ;
V' Dr Martial Tiburce ZANNOU, Conseiller Technique et
Juridique du Ministère de la Décentralisation et de la
Gouvernance Locale pour son soutien indéfectible ;
V' Mme Eudoxie DAKPE, Chargée de Communication
du Secrétariat Permanent de la CONAFIL pour son soutien à
l'orientation ;
V' Mr Servais DEGBEDJI, Analyste Financier et
Contrôleur de Gestion, pour son soutien indéfectible ;
V' Mr Mouminou I. SALIFOU, Ingénieur en
Développement Local, pour ses sages conseils et soutien
indéfectible ;
V' Mr Wilfred KPATENON pour son soutien
indéfectible ;
V' Mme Véronique DEGBEDJI pour son soutien
indéfectible ;
V' MrDieudonné CHABI Sous-officier de
l'Armée de Terre pour son soutien indéfectible ; V' A
tout le personnel de la FASEG, de la CONAFIL, de la Mairie d'Abomey-Calavi
notamment le personnel de la DRFM et du Ministère de la
Décentralisation et de la
Gouvernance Locale ;
V' A tous ceux qui de près ou de loin ont
contribué à la réalisation de ce mémoire.
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Analyse de mobilisation des ressources propres des
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AIMF : Associations Internationales des
Maires Francophones
ANCB : Associations Nationales des Communes
du Bénin
ARC : Associations Régionales des
Communes
CIFAL : Centre International de Formation des
Acteurs Locaux
CONAFIL : Commission Nationale des Finances
Locales
DAJ : Direction des Affaires Juridiques
DAU : Direction de l'Aménagement et de
l'Urbanisme
DDLPE : Direction du Développement
Local et de la Promotion Economique
DRFM : Direction des Ressources
Financières et Matériels
DRH : Direction des Ressources Humaines
DSP : Direction des Services à la
Populations
DST : Direction des Services Techniques
DB : Division du Budget
DC : Division de la Comptabilité
DCM : Division Comptabilité
Matière
DEA : Division Emission des Avis
DGBM : Division Gestion Bâtiment du
Matériel
DGEMGR : Division Gestion des Equipements
Marchands et Gares Routières
DGU : Division Guichet Unique
DRR : Division Régie des Recettes
ENAM : Ecole Nationale d'Administration et de
Magistrature
FADeC : Fonds d'Appui au Développement
des Communes
FASEG : Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion
FONCT : Fonctionnement
GFCL : Gestion Financière des
Collectivités Locales
IFU : Impôts Forfaitaire Unique
IGAA : Inspection Générale des
Affaires Administratives
IGF : Inspection Générale des
Finances
INSAE : Institut National de la Statistique
et de l'Analyse Economique
INVEST : Investissement
PDC : Plan de Développement
Communal
PRODECOM: Programme d'appui au
Démarrage des Communes
PTF : Partenaires Techniques et Financiers
RF : Ressources Fiscales
RFU : Registre Foncier Urbain
RNF : Ressources Non Fiscales
RP : Recettes Perceptions
RP : Ressources Propres
SA : Service de l'Assiette
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SAD : Service des Affaires Domaniales
SAE : Service des Affaires Economiques
SAIC : Service d'Appui aux Initiatives
Communautaires
SASSCR : Service des Affaires Sanitaires,
Sociales, Culturelles et Religieuses
SBC : Service du Budget et de la
Comptabilité
SC : Service du Contentieux
SECA : Service des Eaux, Calamités et
Assainissement
SeCoD : Service de la Coopération
Décentralisée
SEV : Service des Etudes et Voirie
SFU : Service Foncier et de l'Urbanisme
SGCASAG : Service de la Gestion des
Carrières, des Affaires Sociales et de l'Approche Genre
SGPF : Service de la Gestion
Prévisionnelle et de la Formation
SIGFIP : Système Intégré
de Gestion des Finances Publiques
SLA : Service de Légalité des
Actes
SM : Service Matériel
SNV : Organisation Néerlandaise de
Développement
SP : Secrétariat Permanent
SPAPC : Service de la Police Administrative
et de la Protection Civile
SPEN : Service de la Protection de
l'Environnement et de la Nature
SPF : Service des Personnes et de la
Famille
SPP : Service de la Planification et de
Prospective
SR : Service des Recettes
SRFU : Service du Registre Foncier Urbain
TC : Taux de Croissance
TDL : Taxe de Développement Local.
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M. ATTINDEHOU v
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Table des tableaux
N° D'ORDRE
|
TITRES
|
PAGES
|
Tableau n°1
|
Synthèse des Ressources propres mobilisées de
2003 à 2007en (FCFA)
|
37
|
Tableau n°2
|
Synthèse des Ressources Propres mobilisées de
2008 à 2014 en (FCFA)
|
39
|
Tableau n°3
|
Comparaison des Ressources Propres
mobilisées et le transfert des dotations du
FADeC non affecté de 2008 à 2014 en (FCFA)
|
41
|
Table des figures
N° D'ORDRE
|
TITRES
|
PAGES
|
Graphique n°1
|
Evolution des Ressources Propres mobilisées de 2003
à 2007
|
38
|
Graphique n°2
|
Evolution du taux de croissance des ressources propres
mobilisées de 2008 à 2014
|
39
|
Graphique n°3
|
Evolution des Ressources Propres mobilisées et le
transfert des dotations du FADeC non affecté de 2008 à 2014
|
41
|
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M. ATTINDEHOU vii
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SOMMAIRE
INTRODUCTION Erreur ! Signet non
défini.
Chapitre I : Cadre institutionnel de l'étude
Erreur ! Signet non défini.
Section 1 : Présentation de la CONAFIL Erreur
! Signet non défini.
Section 2 : Déroulement du stage Erreur
! Signet non défini.
Chapitre II : Cadre théorique et méthodologique
de l'étude Erreur ! Signet non
défini.
Section1 : Problématique, objectifs et
hypothèses Erreur ! Signet non
défini.
Section 2: Revue de littérature et méthodologie
de recherche Erreur ! Signet non
défini.
Chapitrer III : Analyse empirique de la mobilisation des
ressources propres de la Commune
d'Abomey-Calavi Erreur ! Signet non
défini.
Section 1 : Analyse de la politique de mobilisation des
ressources propres de la Commune
d'Abomey-Calavi Erreur ! Signet non
défini.
Section 2 : Cas pratique de la gestion des ressources et
approches de solutions sur la mobilisation des ressources propres de la commune
d'Abomey-
Calavi 44
Conclusion 52
Références bibliographiques .61
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
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M. ATTINDEHOU viii
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 1
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
INTRODUCTION
Suite à la conférence nationale des forces vives
de la nation de Février 1990, le Bénin s'est engagé sur la
voie de la démocratie en se dotant d'une nouvelle Constitution et en
adoptant des réformes administratives et institutionnelles. A l'issue de
cette conférence, parmi l'une des réformes administratives
prévues, figure la décentralisation comme système de
dynamisation de la démocratie à la base. Cette volonté
affichée du peuple de mieux gérer les affaires de la nation et en
approchant l'administration de l'administré est contenue dans la
Constitution béninoise du11 Décembre 1990.Désormais, la
population béninoise à la base est appelée à
prendre en main la gestion de sa localité en opérant des
réformes dans plusieurs domaines et surtout administratives pour amorcer
son processus de développement. La décentralisation territoriale
qui est l'aboutissement de la réforme de l'administration, est
fondée sur deux éléments essentiels à savoir :
l'auto-administration des collectivités locales et l'abandon au profit
de ces dernières de certaines prérogatives par le pouvoir
central. Cette réforme qui est consacrée par la loi n°90-032
du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du
Bénin, notamment en ses articles 150 à 153, a permis à
notre pays de se doter d'un cadre juridique et financier organisant le nouveau
visage de l'administration territoriale. A ces dispositions constitutionnelles
s'ajoute une série de textes juridiques, dont les plus marquants sont
:
y' La loi n° 97- 028 du 15 Janvier 1999 portant
Organisation de l'Administration Territoriale en République du
Bénin ;
y' La loi n° 97- 029 du 15 Janvier 1999 portant
Organisation des Communes en République du Bénin ;
y' La loi n° 98- 005 du 15 Janvier 1999 portant
Organisation des Communes à statut particulier ;
y' La loi n° 98-006 du 09 Mars 1999 portant Régime
Electoral Communal et Municipal en République du Bénin ;
y' La loi n°98-007 du 15 Janvier 1999 portant
Régime Financier des Communes en République du Bénin.
L'organisation effective en Décembre 2002 des
premières élections locales et communales suivie de
l'installation en Mars 2003 des conseillers communaux et municipaux, constitue
le point de départ de la phase pratique de la décentralisation au
Bénin. Elle est intervenue dans un contexte où le
développement local est identifié, comme un prélude au
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Analyse de mobilisation des ressources propres des
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développement de la nation. Nous ne pouvons dès
lors parler de développement local sans indexer les investissements qui
procurent aux populations un bien-être économique et social. Or,
la réalisation de ces investissements nécessite d'énormes
moyens financiers dont ne disposent pas nécessairement les
collectivités locales. Dans la même optique, « ni les
collectivités locales, ni l'Etat central ne peuvent faire face
aujourd'hui aux besoins d'investissements locaux résultant de
l'urbanisation. Le manque de ressources adéquates pour couvrir les
besoins d'investissement a de sérieuses répercussions sur le
développement économique, le progrès social et le
bien-être des populations urbaines. En conséquence, des efforts
doivent être consentis en vue de réduire le grand écart
entre ressources et besoins d'investissement ». (AFRICITES, 2000). Pour le
cas spécifique des communes du Bénin, pour mettre en
exécution leurs programmes de développement, elles ont recours
à leurs ressources propres (impôts et taxes), aux financements de
l'Etat et des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) à travers le
Fonds d'Appui au Développement des Communes (FADeC) et d'autres
financements des Partenaires Techniques et Financiers(PTF).
Cependant, force est de constater que les ressources
financières restent insuffisantes dans la plupart des communes au regard
des défis de développement que ces dernières sont
appelées à relever pour affirmer leur autonomie
financière. C'est dans le but de proposer des solutions pour inverser
cette tendance dommageable pour le développement du Bénin,
notamment des communes, que la présente étude est initiée
dont le thème est intitulé : «analyse de
mobilisation des ressources propres des collectivités territoriales du
Bénin : cas de la commune d'Abomey- Calavi ».
Cette étude prend en compte une période allant
de 2003 à 2014. Cette période constitue la phase pratique de la
décentralisation de même que la période des deux
premières mandatures des conseils communaux. Elle permet de mieux
apprécier les efforts de mobilisation de ressources propres de cette
commune sans et avec les dotations du FADeC. L'étude de ce thème
s'articule autour de trois chapitres. Il s'agit :
? d'un premier chapitre dans lequel nous présentons le
cadre institutionnel de l'étude ; ? d'un deuxième chapitre qui
est consacré au cadre théorique et méthodologique de
l'étude ;
? d'un dernier chapitre qui porte sur l'analyse empirique de
la mobilisation desressources propres de la Commune d'Abomey- Calavi.
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
CHAPITRE I :
CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ETUDE
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M. ATTINDEHOU 3
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 4
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
Chapitre I : Cadre institutionnel de l'étude
Pour mieux réussir la présente recherche, nous
avons choisi de travailler dans un cadre institutionnel. Pour intégrer
ce cadre institutionnel dans l'étude, un chapitre est consacré
pour sa présentation. Ce chapitre est composé de deux sections.
La première, présente le cadre institutionnel de l'étude
et la seconde qui porte sur le déroulement du stage.
Section 1 : Présentation de la CONAFIL
Nous présenterons ici dans un premier paragraphe,
l'historique, les attributions et la structure organisationnelle de la CONAFIL
et dans un second paragraphe, l'activité, l'environnement et les
ressources de fonctionnement de la CONAFIL.
Paragraphe 1 : Historique, attributions et structure
organisationnelle de la CONAFIL
1. Historique de la CONAFIL
Avec l'avènement de la décentralisation au
Bénin depuis 2003, la loi a fait obligation à l'Etat de
transférer des compétences et des ressources aux communes. Ceci
en vue de permettre à ces dernières d'exercer pleinement les
rôles que leur confère la loi mais également pour assurer
un développement équilibré du pays. Dans la loi
n°97-029 du 15 Janvier 1999 portant Organisation des Communes en
République du Bénin, ce sont les dispositions des articles 82
à 107 qui sont relatives aux transferts des ressources que doit
effectuer l'Etat aux communes.
En vue de se conformer à la loi, le gouvernement du
Bénin a créé par décret n°2002365 du 22
Août 2002, la Commission Nationale des Finances Locales (CONAFIL). Cette
dernière n'était qu'une instance nationale de consultation, de
proposition et d'impulsion des réformes en matière de finances
locales. Dans sa première composition, elle ne comprenait que des
représentants de l'Administration Centrale et d'un seul
représentant des élus. Mais avec une telle composition, elle ne
pouvait pas assurer pleinement son rôle. C'est ainsi que pour la rendre
plus dynamique et pour lui permettre de faire face efficacement à toutes
ses missions, sa restructuration s'est avérée indispensable. De
plus, avec la création du Fonds d'Appui au Développement des
Communes (FADeC), elle a été retenue pour assurer son pilotage en
2008.
Avec la création de ce fonds, le gouvernement a
été obligé de prendre le décret n°2008274 du
19 Mai 2008 portant création, attribution, organisation et
fonctionnement de la Commission Nationale des Finances Locales (CONAFIL). Cette
dernière, de ce fait, est
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M. ATTINDEHOU 5
Analyse de mobilisation des ressources propres des
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devenue un organe paritaire Etat- Communes de dix-huit (18)
membres, composée de neuf (09) représentants de l'Administration
centrale et de neuf (09) maires dont trois proviennent du bureau
exécutif de l'ANCB et six mandatés par des Associations
Régionales des Communes (ARC) tel que précisé par
l'article 2 dudit décret.
2. Missions et Attributions de la CONAFIL ? Missions de
la CONAFIL
Elle a pour mission essentielle d'orienter et de mettre en
oeuvre la politique et la stratégie du gouvernement en matière de
finances locales et de façon spécifique, de piloter et
d'administrer le Fonds d'Appui au Développement des Communes (FADeC).
Elle peut dans le cadre de ses missions faire appel, en cas de besoin à
toute personne dont les compétences s'avèrent
nécessaires.
? Attributions de la CONAFIL
Les attributions de la CONAFIL sont déterminées
par les articles 3 et 4 du décret 2008274 du 19 mai 2008. Selon
l'article 3, la CONAFIL est chargée de :
V' collecter et traiter les données économiques,
financières et statistiques concernant les communes en vue de la
réalisation des documents de références en matière
de finances locales ;
V' proposer les orientations adéquates en matière
de financement des collectivités locales ; V' proposer les montants des
dotations de fonctionnement et d'investissement aux communes ;
V' élaborer un rapport annuel sur la situation des
communes et sur les évolutions indispensables ;
V' réaliser des études sur le financement local
;
V' piloter et administrer le Fonds d'Appui au
Développement des communes (FADeC).
L'article 4 est relatif aux compétences de la CONAFIL
dans le cadre de sa mission de pilotage et d'administration du FADeC. Selon
l'article, dans le cadre de cette mission, la CONAFIL est compétente
pour :
V' définir les orientations ainsi que les perspectives de
développement du FADeC ; V' déterminer les modalités de
mobilisation des ressources du Fonds ;
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M. ATTINDEHOU 6
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
y' examiner et adopter les modalités d'octroi, les
mécanismes et les critères de calcul ainsi
que les montants des dotations du Fonds aux communes ;
y' organiser le suivi-évaluation des performances et le
contrôle du FADeC ;
? assurer le bon fonctionnement du FADeC, notamment veiller
à la mise à disposition
rapide des fonds qui sont alloués aux communes ;
y' examiner et adopter, chaque année, le programme du
FADeC ;
y' examiner, adopter et diffuser le rapport d'activités
annuel du Fonds.
3. Structure organisationnelle de la CONAFIL
Comme nous l'avons précisé un peu plus haut, la
CONAFIL est un organe paritaire Etat-communes de dix-huit (18) membres dont
neuf (09) de l'administration centrale et neuf (09) maires. Parmi les neuf
maires, trois proviennent du bureau exécutif de l'ANCB et six sont
mandatés par des Associations Régionales des Communes (ARC).
Selon l'article 2 du décret susvisé, la
Commission Nationale des Finances Locales se compose comme suit:
? Président : le Ministre en charge de la
Décentralisation ou son représentant ;
? Premier vice-président : le Ministre en charge des
finances ou son représentant ;
? Deuxième vice-président : le Président de
l'Association Nationale des
Communes du Bénin (ANCB) ou son représentant
élu ;
? Membres :
- le Directeur Général du Budget ;
- le Directeur Général du Trésor et de la
Comptabilité Publique ;
- le Directeur Général des politiques du
Développement ;
- le Directeur Général de la
Décentralisation et de la Gouvernance Locale ;
- le Directeur Général des Impôts et des
Domaines ;
- le Directeur de la Programmation et de la Prospective du
Ministère chargé de la
Décentralisation ;
- le Délégué à l'Aménagement
du Territoire ;
? huit (8) Maires dont deux (2) du Bureau de l'ANCB et six (6)
maires désignés
par les Associations Interdépartementales des élus
locaux (N'Dali, Djougou,
Savè, So-Ava, Lalo et Ifangni).
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M. ATTINDEHOU 7
Analyse de mobilisation des ressources propres des
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La commission peut faire appel en cas de besoin à toute
personne dont les compétences s'avèrent nécessaires.
Précisons ici que la CONAFIL est dotée d'un Secrétariat
Permanent qui en est l'organe exécutif. Il est composé de trois
(03) cadres conformément aux dispositions de l'article 8 du
décret n°2008-274 du 19 Mai 2008 portant création,
attribution, organisation et fonctionnement de la CONAFIL, dont la fonction
principale est de préparer les réunions de la CONAFIL et de
suivre la bonne exécution des décisions prises. Au nombre de ces
cadres, nous avons:
? le/ la Secrétaire Permanent (SP) ;
? l'Assistant (e) du Secrétaire Permanent et;
? d'un(e) secrétaire de direction. Il y a
également un personnel de soutien, composé d'un conducteur de
véhicule administratif et d'un agent de liaison.
Ajoutons que les qualifications du SP, son assistant et du
secrétaire de direction sont définies dans l'article 9 de ce
décret. Quant à leur rang, les avantages matériels et
financiers des agents du SP/CONAFIL, c'est l'article 10 du décret qui en
fait cas. Au nombre des attributions, nous avons entre autres :
- la mise en état des dossiers à étudier par
la CONAFIL ;
- l'organisation des séances de la CONAFIL ;
- l'élaboration d'un rapport trimestriel comprenant un
tableau de bord avec les indicateurs clés de mobilisation et de mise
à disposition des fonds ainsi que des commentaires signalant les
dysfonctionnements et l'état de mise en oeuvre des mesures
préconisées par la CONAFIL ;
- l'élaboration du rapport annuel ;
- l'actualisation du manuel de procédures.
Pour terminer cette rubrique, il convient de souligner que
c'est l'article 12 du décret ci-dessus cité qui indique ceux
à qui les rapports annuels produits par la CONAFIL seront
adressés.
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Paragraphe 2 : Activités, environnement et
ressources de fonctionnement de la CONAFIL
1. Activités de la CONAFIL
Les activités de cette commission sont
organisées en deux pôles : un pôle exécutif et un
pôle financier, travaillant avec les services techniques des
ministères sectoriels concernés et de l'ANCB.
1.1. Pôle exécutif de la CONAFIL
Il a en charge l'organisation des réunions de la
CONAFIL et du travail d'analyse des besoins des collectivités locales et
de simulation du niveau de dotation nécessaire.
Ses principales attributions sont :
y' l'organisation et la gestion interne de la CONAFIL, dont la
préparation des réunions et des documents de travail
nécessaires ;
y' l'étude et les propositions de modalités
d'octroi et des mécanismes de calcul des dotations, avec les simulations
afférentes ;
y' l'étude et la mise en oeuvre du mécanisme de
suivi des performances des communes ; y' le suivi-évaluation du
fonctionnement et des activités du FADeC : définition des
indicateurs, des modalités de recueil, traitement des données et
leur exploitation ;
y' l'élaboration et la mise en oeuvre des
modalités de contrôle en lien avec l'IGF (Inspecteur
Général des Finances) et l'IGAA (Inspecteur Général
des Affaires Administratives) ;
y' l'élaboration du programme et du rapport
d'activités de la CONAFIL avec une section spécifique sur le
fonctionnement et les résultats du FADeC intégrant les
conclusions et recommandations des rapports de contrôle ;
y' l'information des partenaires du FADeC en lien avec les
dispositions prévues dans les conventions de financement.
1.2. Pôle financier de la CONAFIL
Ce pôle est chargé du suivi de la mobilisation
des fonds, de leur transfert aux communes et de leur utilisation. Les
principales attributions de ce pôle sont :
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Analyse de mobilisation des ressources propres des
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y' préparer les décisions de mandatement pour le
DRFM (ordonnateur délégué) du ministère en charge
des Collectivités Locales pour les lignes budgétaires du FADeC en
fonction des décisions de la CONAFIL ;
y' assurer le suivi de la bonne gestion comptable et
financière des différentes lignes du FADeC en lien avec les
ordonnateurs concernés et les services du Trésor chargés
des transferts, notamment :
· suivre la mobilisation des ressources du Fonds ;
· suivre l'alimentation des comptes des communes,
notamment par le suivi des délais depuis l'inscription dans le SIGFIP
(Système Intégré de Gestion des Finances Publiques) par le
DRFM, les mandatements et la mise à disposition effective des fonds au
niveau des Recettes Perceptions (RP) ;
· suivre l'état du/des comptes de
dépôts au Trésor recevant les fonds destinés aux
différentes lignes budgétaires du FADeC ;
· réaliser une analyse de cohérence entre
les décisions d'affectation de la CONAFIL et la situation des fonds
parvenus dans les Recettes Perceptions ;
· regrouper et consolider l'état d'utilisation
des lignes budgétaires au niveau des communes (remontée des
duplicatas d'un registre auxiliaire qui sera mis en place au niveau des
services administratifs et financiers des communes et des Recettes Perceptions)
;
y' produire les indicateurs clés sur les délais
de mise à disposition des fonds, leur utilisation, les indicateurs
financiers des communes ;
y' produire les données nécessaires aux
rapports de suivi du Secrétaire Permanent.
2. Environnement de la CONAFIL
Suite à l'avènement du Fonds d'Appui au
Développement des Communes (FADeC) en 2008, l'Etat béninois a mis
sur pieds une structure qui assure la gestion technique de ces dotations. Il
s'agit de la Commission paritaire Etat- Communes dénommée
Commission Nationale des Finances Locales (CONAFIL) qui est placée sous
la tutelle du Ministère en charge de la décentralisation. Le
siège de cette commission est basé à Cotonou et elle
à des points focaux dans toutes les préfectures et communes du
Bénin. Toutefois, cette commission intervient directement sur le
terrain, notamment par le biais de son Secrétariat Permanent
(SP/CONAFIL).
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 10
Analyse de mobilisation des ressources propres des
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3. Ressources de fonctionnement de la CONAFIL
Pour permettre à cette commission de jouer
convenablement son rôle, le chapitre V du décret n°2008-274
du 19 Mai 2008 portant création, attribution, organisation et
fonctionnement de la CONAFIL a indiqué les moyens d'action de celle-ci.
Il s'agit précisément de l'article 13 qui dispose
expressément que : « La CONAFIL dispose d'un budget pour son
fonctionnement. Ledit budget est alimenté par des crédits du
Budget Général de l'Etat et par les appuis des Partenaires
Techniques et Financiers (PTF). Il est intégré au budget du
Ministère en charge de la décentralisation ».
Selon l'article 14 du décret cité ci haut, la
CONAFIL émet des avis sur tous les textes et dossiers à
caractère financier concernant les communes et dont elle a
connaissance.
Enfin, rappelons que le Secrétariat Permanent
travaille en étroite collaboration avec les ministères
sectoriels, les partenaires au développement, l'ANCB et les associations
interdépartementales.
Section 2 : Déroulement du stage
Ici, nous présentons les travaux effectués au
cours du stage (paragraphe1) et les difficultés rencontrées au
cours du stage (paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Travaux effectués au cours du
stage
1. Analyse des budgets primitifs de certaines communes
du Bénin
Au cours du stage à la CONAFIL, la première
activité menée avec le SP/ CONAFIL est l'analyse des budgets
primitifs des communes du Bénin.
Le budget de la commune étant élaboré en
deux sections (section de fonctionnement et section d'investissement), il s'est
agi dans le cadre de cette activité, de relever les dépenses
inéligibles prévues dans ces budgets au niveau de la section
d'investissement et d'élaborer à la fin, un compte rendu
adressé au SP/CONAFIL pour lui faire part des constats relevés
dans ces différents budgets primitifs.
En effet, dans le manuel de procédures du FADeC,
certaines dépenses sont intitulées `'dépenses
inéligibles». Ce sont des dépenses que les communes ne
doivent pas exécuter sur
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 11
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
les ressources du FADeC investissement non affectées.
Lesquelles dépenses sont entre autres, les dépenses de
fonctionnement, y compris celles relatives à l'entretien courant et
à l'achat de consommables, les dépenses relatives aux travaux de
lotissement, les dépenses afférentes à la construction/
réfection de bâtiments à caractère religieux, le
remboursement des avances et emprunts contractés par la commune, etc.
Cette activité menée nous a permis de
maîtriser et de distinguer les dépenses éligibles de celles
inéligibles avec le FADeC non affecté investissement.
2. Participation aux réunions
Au cours du stage au Secrétariat Permanent de la
CONAFIL, nous avons participé aux réunions internes et externes.
Nous nous sommes attelés à produire les comptes rendus de ces
réunions adressés au SP/ CONAFIL retraçant les points
inscrits à l'ordre du jour et les différentes décisions
retenues.
Les différents actes rédigés nous ont
permis d'avoir certaines notions de la rédaction administrative et de
mettre en pratique des connaissances que nous avons acquises dans ce sens, au
cours de notre formation scolaire.
3. Réalisation de PowerPoint sur les rapports
d'audit du FADeC Gestion 2014
Les Communes et les Structures Intercommunales sont soumises
aux contrôles de l'Inspection Générale des Finances (IGF)
et de l'Inspection Générale des Affaires Administratives (IGAA)
conformément à l'article 11 du décret n°2008 - 276 du
19 Mai 2008 portant création du FADeC.
En effet, l'Audit de l'utilisation des ressources du FADeC
vise à améliorer au niveau communal la gestion du fonds à
travers :
V' une bonne gestion des ressources financières ;
V' une bonne qualité des ouvrages et équipements
;
V' crédibiliser d'avantage le dispositif du FADeC et
rassurer les PTF.
Ainsi, pour rendre compte aux communes de l'audit, la
CONAFIL, étant une structure qui assure la gestion technique du FADeC,
réalise des PowerPoint qui retracent :
? l'état des transferts et leur exécution ; ?
résultats d'audits ;
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 12
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
? situation des recommandations ;
? évolution de la performance de 2013 à 2014 ;
? Les défis de la Commune.
Paragraphe 2 : Difficultés rencontrées au
cours du stage
Il s'agit essentiellement des problèmes auxquels nous
sommes confrontés au cours de nos investigations sur le terrain. Ces
difficultés se rattachent à l'indisponibilité de certaines
autorités lors des entretiens, notamment les agents de l'administration
communale. Tout au début, ils estimaient que les informations pourraient
leur porter préjudice. A cet effet, nous leur avions donné la
garantie de l'anonymat.
Par ailleurs, pour nos entretiens, nos interlocuteurs ne sont
pas souvent disponible du fait des obligations du service et missions. Pour
leur arracher un rendez-vous, il faut des négociations sur
négociations et des rendez-vous sur rendez-vous.
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
CHAPITRE II :
CADRE THEORIQUE ET METHOLOGIQUE
DE L'ETUDE
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Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck
P. M. ATTINDEHOU 13
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 14
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
Chapitre II : Cadre théorique et
méthodologique de l'étude
Section 1 : problématique, objectifs et
hypothèses
Paragraphe 1 : Problématique et
intérêt de l'étude
1. Problématique de recherche :
Depuis la mise en oeuvre de la décentralisation au
Bénin en 2003, force est de constater que la quasi-totalité des
communes peinent à se développer. Cette situation a amené
l'Etat à créer en 2007, le Fonds d'Appui au Développement
des Communes (FADeC) pour aider celles-ci à amorcer le processus de
développement. Malheureusement, cet accompagnement ne semble pas
contribuer à rendre financièrement autonomes les communes
béninoises.
En effet, d'année en année, les
autorités locales font l'effort d'obtenir plus d'apport financier de la
part de l'Etat alors que la loi leur confère les compétences de
mobiliser directement certaines ressources sur leurs territoires à
travers les taxes et impôts locaux connus sous le nom de «
ressources propres ». Il s'agit de la loi n° 98-007 du 15 janvier
1999 portant régime financier des Communes en République du
Bénin (recueil des lois sur la décentralisation).
Conscientes du fait que le développement local ne
serait qu'un vain mot sans une autonomie financière, les communes
béninoises se doivent d'améliorer, d'accroître la
mobilisation de leurs ressources financières, en particulier celles
propres.
Ainsi, pour la présente recherche, l'accent sera mis
sur la politique de mobilisation de ces ressources dans les communes
béninoises. Pour circonscrire cette recherche, la Commune
d'Abomey-Calavi a été choisie pour servir de cadre
d'étude. C'est pourquoi le thème s'intitule « analysede
mobilisation des ressources propres des collectivités territoriales du
Bénin : cas de la Commune d'Abomey- Calavi ».
Cette commune a été choisie pour plusieurs
raisons d'opportunités économiques. Parmi celles- ci, nous
pouvons noter sa situation géographique par rapport à Cotonou,
capitale économique du Bénin. Ce qui lui permet d'enregistrer le
statut de cité dortoir qui impacte :
? le foncier : qui prend de plus en plus de valeur ;
? la démographie : un accroissement galopant de sa
population ; etc.
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 15
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
Il est à noter que depuis 2008, l'Etat effectue le
transfert des ressources financières aux communes même si ce
transfert n'est pas encore intégral. Il faille donc que les communes
effectuent un effort de mobilisation de leurs ressources propres. Pourtant,
malgré les critiques et réflexions faites depuis longtemps sur
les nombreux ratés observés dans la mobilisation de ces
ressources propres, les problèmes persistent jusqu'à ce jour. Le
but ultime de cette recherche est d'apporter notre modeste contribution
à la résolution de ces difficultés de mobilisation de
ressources propres communales qui constituent des obstacles à l'essor du
développement local au Bénin. Cela se fera à travers la
recherche de réponses à une question générale de
recherche et à deux questions spécifiques de recherche que sont
:
? quelle est la politique de mobilisation de ressources propres
de la Commune d'Abomey- Calavi ?
? quel bilan peut-on faire des efforts de mobilisation de
ressources propres dans cette commune de 2003 à 2014 ?
? quelles sont les limites de cette politique ?
2. Intérêt de l'étude
L'intérêt du sujet peut être
appréhendé à plusieurs niveaux : 2. 1.
L'intérêt académique et thématique
La décentralisation est au centre des grands
débats dans les pays en voie de développement et même les
anciennes démocraties, que sont les pays développés. Pour
certain la décentralisation est un moyen de restaurer la paix sociale et
pour d'autre l'objectif primordial de l'émergence des pôles
alternatifs de développement afin de desserrer la pression
exercée sur les grandes villes. Face à un thème aussi
précieux, la question de la mobilisation des ressources pour le
développement local reste au centre des préoccupations de
nombreux chercheurs.
2.2. L'intérêt pour les
communes
Les recettes des communes béninoises servent
généralement à payer les salaires et à
régler les dépenses de fonctionnement courant. Du coup, elles ont
des difficultés à équilibrer leur budget et à
assurer convenablement les missions de service public qui leur incombent.
L'équipement et l'investissement ne sont pas assurés. Face
à cette situation la question des moyens financiers préoccupe les
autorités locales.
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 16
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
2.3. L'intérêt pour l'Etat
Béninois
Les autorités étatiques ont montré ces
dernières années leur volonté de trouver les voies et
moyens d'accroître les revenus des communes. Aucune société
ne peut accéder au développement économique si la
majorité de ses membres ne véhicule un ensemble de valeurs
propres à la modernité.
Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses de
l'étude
1. Objectifs de recherche
Il s'agit d'un objectif général et deux objectifs
spécifiques.
1.1. Objectif général
Analyser la politique de mobilisation des ressources propres de
la commune d'Abomey-
Calavi.
1.2. Objectifs spécifiques Ils se
résument en :
? les impacts du FADeC sur la mobilisation des ressources
propres dans la Commune d'Abomey-Calavi ;
? rechercher les limites de la politique de mobilisation des
ressources propres dans la Commune d'Abomey-Calavi.
2. Hypothèses
Au nombre de deux, ces hypothèses sont les suivantes :
? les ressources propres de la Commune d'Abomey-Calavi se
sont améliorées avec l'avènement du FADeC.
? la politique de mobilisation des ressources propres de la
Commune d'Abomey-Calavi est perfectible.
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 17
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
Section 2 : Revue de littérature et
méthodologie de recherche
Paragraphe 1 : Revue de littérature
Le transfert de compétences et de ressources demeure
l'un des chantiers inachevés de la décentralisation au
Bénin, à cause de l'ineffectivité intégrale de ces
transferts aux communes par l'Etat depuis 2003. Ce transfert est perçu
par les acteurs locaux et certains autres acteurs (y compris étatiques)
du processus de la décentralisation au Bénin comme une condition
indispensable pour la réussite de ce système. Cette question a
été plusieurs fois l'objet de situation conflictuelle entre
l'Etat et certaines autorités locales (cas de la commune de Cotonou
concernant la gestion des marchés). Précisons que cette situation
explique d'une part, le faible niveau de mobilisation des ressources propres
des communes aujourd'hui et d'autre part, l'état actuel du
développement local au Bénin. Pour répondre aux objectifs
de la présente étude, il importe d'une part, de passer en revue
les différents concepts relatifs à la décentralisation et
d'autre part, de faire le point, même synthétique, des
études déjà réalisées sur ce sujet sans
oublier les termes relatifs à la mobilisation des ressources.
En général, dans les communes
béninoises, il se pose la problématique de la qualité des
politiques de mobilisation des ressources propres. En effet, elles sont de plus
en plus insuffisantes pour exécuter les projets de développement
des autorités locales. C'est dans ce sens que, Tossou (2015) explique
que, ce problème de faiblesse des ressources est relatif à
certains facteurs liés à l'absence de transparence dans la
gestion communale. Le budget est resté toujours un document inaccessible
aux différents acteurs et principalement à la population. Les
textes relatifs à la mobilisation des ressources ne sont pas connus des
contribuables (paiement des acomptes provisionnels par exemple). Les programmes
d'investissement et leurs sources de financement sont mal connus. Il
règne autour de la gestion budgétaire une certaine opacité
telle que : l'absence de compte rendu de l'utilisation des impôts et
taxes payés. Dans le présent mémoire, il s'agira
d'identifier les raisons qui expliquent le niveau actuel des ressources propres
mobilisées dans la Commune d'Abomey-Calavi.
Selon Yatta(2000), « la faiblesse de ressources est
également liée à la crise financière que
connaissent les états et qui les met dans la quasi impossibilité
de transférer aux collectivités locales des ressources
qu'eux-mêmes ont du mal à réunir en raison du niveau
général de pauvreté des populations. De même la
pondération du secteur informel dans les économies Africaines
n'est sans doute pas étrangère à cette situation ».
Pour la présente recherche, il
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 18
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
s'agira de déterminer l'impact que peuvent avoir les
ressources de l'Etat sur les transferts opérés au profit des
communes, surtout financiers et de compétences.
Selon un rapport de la SNV(2000) sur la capacité de
financement des communes, la plupart des communes ont une très faible
capacité d'investissement sur ressources propres. La plus grande source
d'investissement des communes demeure les transferts financiers de l'Etat et
les programmes des bailleurs de fonds. Malheureusement, ces transferts sont
très faibles par rapport aux besoins réels de financement du
développement des communes. De même, lesdits transferts de l'Etat
accusent beaucoup de retard. Il s'agira ici de voir si la commune
d'Abomey-Calavi prend des dispositions pour pallier les problèmes
liés au transfert de ressources par l'Etat aux communes.
Toubala(2004)quant à lui, affirme que « les
finances locales garantes de l'autonomie financière des
collectivités locales apparaissent aussi comme la condition sine qua
none de réussite de la décentralisation ». Cela voudra dire
que la prospérité à la base sera une réalité
si la commune arrive à mobiliser les ressources nécessaires pour
couvrir ses charges. Dans ce sens, le moyen adéquat est le paiement des
impôts et taxes par les contribuables. Dans le présent
mémoire, il s'agira de mettre l'accent sur le niveau de mobilisation des
ressources propres de la Commune d'Abomey-Calavi témoignant sa
compétence d'autonomie financière.
Dembele(2009), les stratégies à adopter pour
améliorer la mobilisation des ressources propres des communes des pays
de l'Afrique se trouvent dans beaucoup de concepts de base. Mais pour lui, ces
stratégies se résument par :
- l'élaboration et l'adoption d'un plan local et/ou de
plan stratégique de développement (comprenant le plan d'action
prioritaire d'investissement communal, rationnel, objectif, la stratégie
de mise en oeuvre et d'évaluation) ;
- l'adoption de mesures spécifiques en conseil
municipal ou communal.
En effet, dans sa vision de recherche de politique de
mobilisation des ressources propres des communes, ressortent les outils d'aide
de mobilisation des ressources qui existent déjà dans les pays de
l'Afrique comme le cas au Bénin et au Ruanda, des Registres Fonciers
Urbains (RFU). Comme d'autres outils d'aide de mobilisation des ressources
propres, il y a : les applications fiscales, foncières et de gestion
urbaine ; le logiciel de gestion des finances locales, et exécution de
formation. Dans la présente recherche, il s'agira de proposer à
la commune
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 19
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
d'Abomey-Calavi de nouvelles stratégies et de nouveaux
outils de mobilisation des ressources propres.
Au cours d'un séminaire sur « les finances
locales, moteur de développement » tenu à
l'université Senghor d'Alexandrine du 15 au 16 Septembre 2010 par
l'Association Internationale des Maires Francophones(AIMF), il a
été relevé que «les difficultés pour mobiliser
les ressources propres ne sont pas de nature occasionnelle, mais au contraire
de nature structurelle. Pour cette raison, les conditions globales de
mobilisation des ressources locales propres découlent de :
- la relation directe de proximité de
l'exécutif des collectivités locales avec les populations ;
- la promotion d'une démarche participative;
- la transparence et la bonne gouvernance qui incite au
civisme fiscal;
- le développement d'une authentique démocratie
locale. La présente étude notifiera à la Commune
d'Abomey-Calavi que ces difficultés de mobilisation des ressources
propres découlent du climat de confiance entre les populations et les
élus locaux.
Sawadogo (2002) s'interroge sur « comment atteindre une
souveraineté fiscale ? ».Selon lui, «Si les affaires sont
socialement acceptées et correspondent aux aspirations fondamentales des
populations et légitimées collectivement, on devrait assister
logiquement à l'engagement d'une fiscalité qui ne serait plus une
imposition de l'extérieur, mais une pratique intégrée dans
les consciences collectives». Cela signifie qu'il faille que les
populations elles-mêmes décident de leurs affaires et y voir
claire. Ce sont les populations elles-mêmes qui savent ce qui leur
convient le mieux et non forcément les élus locaux. La
présente étude montrera à la Commune d'Abomey- Calavi
qu'on ne peut atteindre la souveraineté fiscale s'il y a une forte
implication des populations dans les affaires locales.
Selon un rapport de la SNV, « Par rapport aux affaires
communales, elles sont encore aggravées par le système
d'opacité dans la gestion des ressources financières par les
responsables. Une vision erronée mais vérifiée dans la
pratique des candidatures aux élections communales explique quelque peu
ce comportement des élus communaux. C'est une vision selon laquelle il
est prévu que les candidats élus à l'issue des
élections communales et principalement les membres du bureau communal se
fassent rembourser les sommes d'argent
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 20
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
injectées dans leurs campagnes. Pour procéder
à ce remboursement et s'enrichir, les organes dirigeants, avec la
complicité de certains agents des services de la mairie,
développent des modes de gestions qui ne permettent aucune transparence
dans l'utilisation des ressources financières communales. Face à
cette situation, les citoyens développent le doute, la résistance
et même le refus de payer les taxes et impôts, à plus forte
raison, de faire une contribution financière spécifique par
rapport à telle ou telle entreprise de développement communal
». Pour cette présente recherche, il sera notifié à
la Commune d'Abomey-Calavi que les difficultés qu'elle rencontre sur le
terrain lors des recouvrements donnent raison à la gestion des
ressources financières par les élus locaux une fois
installés après les élections.
Dans le but d'améliorer les outils de gouvernance (la
reddition des comptes, plan de communication), nos recherches s'accentueront
autour de la thématique la gouvernance. En effet, la gouvernance
publique peut affecter positivement ou négativement la mobilisation de
ressources locales propres. Ainsi, de nombreux pays en développement
sont affectés par une forte corruption qui va à l'encontre de la
mobilisation de ressources fiscales. Le Bénin n'est pas une exception
parmi les Etats africains au sud du Sahara où la réalité
de l'Etat est en cours d'affirmation dans un contexte souvent difficile. Cette
relation négative entre la corruption et la mobilisation fiscale a
été vérifiée notamment par Ghura (1998) et Attila,
Chambas, Combes (2006). Cependant les outils de gouvernance (la reddition des
comptes, le plan de communication et le rapport de l'avancement du PDC)
contribuent à une bonne mobilisation de ressources locales propres, en
particulier le plan de communication. En effet, le plan de communication se
définie comme un moyen ou des stratégies mises en oeuvre pour
diffuser ou transmettre une information dirigée vers la mobilisation des
ressources. La communication joue un rôle très important dans la
mobilisation des ressources propres dans la mesure où elle permet
à la population :
? d'appréhender le rôle de l'élu et les
problèmes de la commune ;
? d'apprécier les élus locaux sur leur
manières de gérer le patrimoine commun, de résoudre le
problème de développement ;
? de connaître le niveau d'évolution de la commune
;
? de participer et de contribuer au développement de
sa localité connaissant ses forces et ses faiblesses.
Du côté du maire, la communication lui permet de
:
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 21
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
- faire connaître le plan d'action communal ; - de
s'imprégner des réalités de la commune ; - de
s'évaluer et de se corriger.
Dans cette même logique de mobilisation des ressources
locales propres, il est recommandé le « recensement et
évaluation exhaustifs de la matière imposable » comme ce fut
le cas dans les recommandations issues de l'atelier de formation de
l'Association Nationale des Communes du Bénin (ANCB), tenue à
Cotonou (Bénin) en Septembre 2010. La présente étude de
recherche mettra l'accent sur le recensement, la reddition des comptes et
l'élaboration d'un plan de communicationafin de montrer à la
Commune d'Abomey-Calavi que ceux-ci constituent une bonne politique de
mobilisation des ressources propres.
KPATCHA (2007) dans son mémoire intitulé «
Problématique du transfert de compétence aux communes :
stratégie des acteurs et perspectives : cas des communes du Zou »,
consacré essentiellement à l'épineuse question des
transferts de compétences au Bénin. Sur la question, KPATCHA
préconise l'instauration d'un creuset de négociation
quidéfinit les champs d'actions ainsi que les chronogrammes
adaptés. Nous pensons à cet effet que, dans les conditions de
gouvernance politique actuelle de notre pays, les rapports de forces
astreignent les autorités communales à dépasser les
exigences en optant pour la collaboration. C'est donc dans un creuset de
dialogue constructif que les priorités peuvent être
déterminées ainsi que les conditions de réalisation.
Pour ADEGNIKA (2005) dans son mémoire intitulé
« Décentralisation au Bénin : la question du transfert des
compétences et des ressources par l'Etat aux communes »
écrit que la capacité de mobilisation des ressources propres des
communes témoigne de leur stabilité et de leur viabilité
financière. Au regard des finances locales des communes, les ressources
traditionnelles provenant de la décentralisation ne sont pas de nature
à les aider à avoir une véritable autonomie
financière et à une gestion efficace. Il ajoute que « les
composantes les plus importantes des ressources locales propres sont les
recettes des marchés et les recettes tirées de
l'établissement des actes administratifs ». Autrement dire, il
s'agit des recettes non fiscales. Ces recettes, s'il existe une bonne politique
des communes pour leur recouvrement et leur gestion, seraient d'un appoint
inestimable pour la gouvernance locale. Mais force est de constater que
l'incivisme des populations, la pauvreté et le défaut d'une
sociologie de décentralisation des élus locaux constituent un
obstacle pour la mobilisation des ressources propres.
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 22
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
D'après l'Institut royal des tropiques, Kit (2004) :
« le développement à la base n'est véritablement
possible que lorsque les communes disposent de ressources financières
suffisantes pour réaliser les investissements. Elles doivent mobiliser
des ressources financières locales. Les ressources sont le premier
instrument de la politique de développement local qui constitue la
finalité de la décentralisation. Une commune qui n'arrive pas
à mobiliser suffisamment de ressources financières cesse de
fonctionner et ne peut plus investir dans le développement ». Il
s'agit de rechercher l'amélioration permanente des conditions de vie des
populations par un développement de l'économie locale,
grâce au volume des ressources qui sont tirées par voie fiscale,
afin de financer le Plan de Développement Communal (PDC).
Dans cette même logique, des recommandations du manuel
de la formation à l'endroit des élus et du personnel en son
module intitulé :«Mobilisation des ressources
financières» organisée par le Programme d'appui au
Démarrage des communes (PRODECOM) en juillet 2005 seront
utilisées pour une forte mobilisation des ressources d'investissement en
particulier et celle des ressources financières en
général.
Ainsi, nous pouvons retenir avec Agrawad et Ribot (1999) que,
la décentralisation est une stratégie de gouvernance pour
faciliter le transfert de pouvoir tout près de ceux qui sont les plus
affecté par son exercice. Ce transfert pourrait se résumer par un
principe d'équilibre d'exercice de pouvoir entre l'Etat et les
collectivités locales.
Paragraphe 2 : Méthodologie de recherche
La démarche méthodologique regroupe la
présentation générale de la commune, le type
d'informations, les sources des informations et la méthode d'analyse.
1. Présentation générale de la
commune d'Abomey-Calavi
Il sera abordé ici la présentation de la commune
d'Abomey-Calavi et l'organisation de la
Mairie.
1.1.La Commune d'Abomey-Calavi
1.1.1. Situation géographique et
historique
? Situation géographique
La commune d'Abomey-Calavi est située dans la partie
sud de la République du Bénin et dans le département de
l'Atlantique. Elle est limitée au nord par la commune de Zê, au
Sud
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 23
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
par l'océan atlantique ; à l'Est par les
communes de Sô-Ava et de Cotonou et à l'Ouest par les communes de
Tori-Bossito et de Ouidah. Elle est la plus vaste commune du département
de l'Atlantique (650 km2 /3233 km2) ; soit 20% de la
superficie du département et 0,56% de la superficie du territoire
national du Bénin.
? Historique de la commune
La naissance de l'entité territoriale qu'est
aujourd'hui la Commune d'Abomey-Calavi remonte aux années 1500.
Après la chute du royaume d'Allada, Abomey-Calavi a été
créé par le royaume d'Abomey en tant qu'un démembrement
dans le cadre commercial par son ouverture sur la côte portuaire (la mer)
pour être plus proche du comptoir de Cotonou et faciliter les
échanges commerciaux. Elle était un poste de douane où
l'on demandait la voie, « le laissez -passer ». Le royaume d'Abomey
était divisé en quatre provinces principales subdivisées
en cantons : Agbomè, AlladaGléhoué, Agbomè-
kandofi.
1.1.2. Population
Selon le recensement général de la population
de 2013, six cent cinquante- six mille trois cent cinquante-huit habitants (656
358 hts) avec une croissance démographique urbaine de 5.84 % en milieu
rural (INSAE 2013). Sa densité est de mille dix habitants par
kilomètre carré (1010 hts/km2). Il ressort d'une
étude récente réalisée dans le cadre de
l'élaboration du Plan de Développement Communal (PDC) que 25,88%
de la population sont installées dans la zone rurale contre 74,12% dans
les localités urbaines et périphériques de la commune.
L'ethnie dominante dans la commune est AÏZO, mais les
migrations récentes ont permis l'installation d'autres ethnies comme les
fons, les toffins, les yorubas, les nagos, les gouns. Les religions les plus
pratiquées sont : le Christianisme, les religions endogènes et
l'Islam.
Les principales activités économiques de la
population de cette commune sont : l'agriculture, l'élevage, la
pêche, la transformation, l'artisanat, le commerce, l'industrie, le
tourisme et l'hôtellerie. En dépit des nombreux atouts propices
à leur développement, la plupart de ces activités sont
soit peu développées soit à l'étape embryonnaire ou
non valorisées
.
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 24
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
1.2.Organisation de la mairie
d'Abomey-Calavi
1.2.1. Organisation territoriale et administrative
? Organisation territoriale
La commune compte soixante-dix (70) villages ou quartiers de
ville dirigés par des chefs de village ou de quartiers de ville. Elle
est répartie en neuf (09) arrondissements à savoir: Abomey-Calavi
centre, Godomey, Akassato, Ouèdo, Hêvié, Togba,
Zinvié, Glo-Djigbé et Kpanroun.
Aux termes des dispositions de l'article 2 de la loi 97-029
du 15 janvier 1999 portant Organisation des Communes en République du
Bénin, la commune constitue le cadre institutionnel pour l'exercice de
la démocratie à la base. En effet, la commune est
administrée par un conseil dénommé «conseil communal
» (organe délibérant).De même, elle dispose d'un
organe exécutif qui est le maire.
? Les organes de la commune
? L'organe délibérant: le Conseil
Communal
Il est composé des membres appelés conseillers
communaux qui ont pour attribution de régler, par leurs
délibérations, les affaires de la commune.
A l'instar des autres communes, le Conseil Communal
d'Abomey-Calavi se compose de trente-sept (37) membres élus au titre du
second mandat de la décentralisation. Cette composition relève
des dispositions de la loi portant Organisation des Communes en
République du Bénin. Il se réunit quatre fois par an en
session ordinaire (mars, juin, septembre et novembre) et en session
extraordinaire chaque fois que le maire le juge utile et sur convocation de ce
dernier. Il est à préciser que la session de novembre est une
session budgétaire.
? L'Organe Exécutif : le Maire
Le Maire est le premier responsable de la commune. Il est
assisté de deux adjoints. Selon l'article 63 de la loi n° 97- 029
du 15 janvier 1999 portant Organisation des Communes en République du
Bénin , le Maire est chargé de :
- l'établissement de l'ordre du jour ;
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M. ATTINDEHOU 25
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
- la coordination des activités du conseil dans la
commune ;
- la rentrée des impôts, taxes et droits communaux
;
- la détermination du mode d'exécution des
travaux communaux ;
- la représentation de la commune en justice, de
même que dans la passation des contrats.
Selon l'article 67 de la même loi, le Maire sous le
contrôle du conseil communal, est chargé de :
- conserver et d'administrer les propriétés de
la commune et de faire en conséquence, tout acte conservatoire des
droits;
- gérer les revenus de la commune et suivre les
établissements communaux ; - suivre l'évolution des finances
communales ;
- pourvoir aux mesures relatives de la voirie communale ;
- passer les baux et les marchés relatifs aux travaux
communaux dans les formes établies par les lois et règlements
;
- faire assurer la distribution des travaux communaux ;
- passer les actes de vente, d'échange, de passage,
d'acceptation des dons et legs, d'acquisition, de transaction lorsque ces actes
ont été autorisés conformément à la
présente loi ;
- ester en justice au nom et pour le compte de la commune ;
- faire tout acte interruptif de prescription ou de
déchéance ;
- veiller à la conservation des archives ;
- exécuter d'une manière générale
les décisions du conseil communal.
Aussi, le Maire est chargé de définir et de
mettre en oeuvre les politiques de développement. Pour accomplir cette
tâche, des compétences lui sont transférées. Il
s'agit :
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 26
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collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
- du développement local, de l'aménagement, de
l'habitat et de l'urbanisme ;
- des infrastructures, de l'équipement et des transports
;
- de l'environnement, de l'hygiène et de la
salubrité ;
- de l'enseignement primaire et maternel ;
- de l'alphabétisation et de l'éducation des
adultes ;
- de la santé, de l'action sociale et culturelle ;
- des services marchands et des investissements
économiques.
V' Organisation administrative
Aux termes des dispositions de l'article 2 de
l'arrêté n°21/149/C-AC/SG/SAC du 12 octobre 2012 portant
création, organisation, attributions et fonctionnement de la Mairie
d'Abomey-Calavi, les services sont organisés à deux niveaux
à savoir :
- les services communaux ;
- les services infra communaux.
Conformément aux dispositions de l'article 3 de
l'arrêté ci-dessus cité, les services communaux se
composent comme suit : du Maire ; des Adjoints au Maire ; du Cabinet du Maire ;
des Secrétariats des Adjoints aux Maires ; du Secrétariat
Général ;du Contrôleur de gestion interne; des Organes de
Passation des Marchés ; sept (07) directions techniques que sont :
· la Direction des Ressources Humaines (DRH) ;
· la Direction des Ressources Financières et
Matériel (DRFM) ;
· la Direction des Services Techniques (DST) ;
· la Direction du Développement Local et de la
Promotion Economique (DDLPE)
;
· la Direction des Services à la Population (DSP)
;
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 27
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
? la Direction de l'Aménagement et de l'Urbanisme (DAU)
;
? la Direction des Affaires Juridiques (DAJ).
La DRH comprend un Secrétariat et deux (02) services :
le Service de la Gestion des Carrières, des Affaires Sociales et de
l'Approche Genre (SGCASAG) ; le Service de la Gestion Prévisionnelle et
de la Formation (SGPF).
La DRFM comprend un secrétariat et quatre (04)
services : le Service du Budget et de la Comptabilité (SBC) ; le Service
de l'Assiette (SA) ; le Service des Recettes (SR) et le Service Matériel
(SM).
La DST comprend un secrétariat et trois (03) services
: le Service Etude et Voirie (SEV) ; le Service de la Protection de
l'Environnement et de la Nature (SPEN) et le Service des Eaux, Calamités
et Assainissement (SECA).
La DDLPE comprend un secrétariat et quatre (04)
services : le Service de la Planification et de la Prospective (SPP) ; le
Service des Affaires Economiques (SAE) ; le Service d'Appui aux Initiatives
Communautaires (SAIC) et le Service de la Coopération
Décentralisée (SeCoD).
La DSP comprend un secrétariat et trois (03) services
à savoir : le Service des Personnes et de la Famille (SPF) ; le Service
de la Police Administrative et de la Protection Civile (SPAPC) ; le Service des
Affaires Sanitaires, Sociales, Culturelles et Religieuses (SASSCR).
La DAU comprend un Secrétariat et trois (03) Service :
le Service du Foncier et de l'Urbanisme (SFU) ; le Service des Affaires
Domaniales (SAD) et le Service du Registre Foncier Urbain (SRFU).
La DAJ comprend un Secrétariat et deux (02) services :
le Service de la Légalité des Actes (SLA) et le Service du
Contentieux (SC).
Les services infra-communaux, quant à eux, regroupent
les services communaux créés au sein de chaque arrondissement,
ils comprennent: le Secrétariat Administratif d'Arrondissement et le
Bureau de l'Etat Civil.
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 28
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
1.2.2. Organisation financière
Ici, nous présenterons les recettes de fonctionnement
et les recettes d'investissements de la Commune d'Abomey-Calavi.
? Les recettes de fonctionnement de la commune
d'Abomey-Calavi
Les recettes de fonctionnement sont le produit de la
fiscalité communale constituée de deux types de ressources : les
impôts communaux perçus par l'Etat et reversés aux
communes; les taxes, les redevances et les droits municipaux alimentant
directement les comptes des communes. Il s'agit :
- des recettes fiscales ;
- des recettes de prestation et de services de la commune ; - du
produit du patrimoine et des activités ;
- des taxes et redevances relatives aux services
d'hygiène et de salubrité publique et aux services
funéraires assurés par la commune ;
- de l'excédent de fonctionnement de l'année
précédente et ; - des recettes diverses.
Les recettes fiscales de cette section comprennent le produit
des impôts directs, le produit des impôts indirects, le produit de
toutes les taxes prévues par le code général des
impôts, le produit de ristournes. Le produit des impôts directs
comprend la Taxe de Développement Local (TDL) basée sur les
principales ressources de la commune, les Contributions Foncières des
Propriétés Bâties et non Bâties, la Patente et la
Licence, la Taxe sur les armes à feu, les taxes directes
assimilées. Quant au produit des impôts indirects, il comprend :
la taxe de pacage, la taxe sur les barques et les pirogues motorisées,
la taxe sur les spectacles, jeux et divertissements ; la taxe sur les ventes de
boissons fermentées de préparation artisanale ; la taxe sur la
publicité ; la taxe sur les affiches ; la taxe sur les taxis de villes
à quatre ou à deux roues ; les taxes indirectes
assimilées. En ce qui concerne le produit de ristournes, elle comprend
la part revenant à la commune : la taxe touristique prévue par
l'Etat ; la taxe sur les véhicules à moteur ; la taxe sur la
valeur ajoutée perçue au cordon douanier ; la taxe sur
l'exploitation des carrières et mines.
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 29
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
Les recettes de la section de fonctionnement proviennent :
- des prestations et services de la commune à savoir :
les produits des expéditions des actes administratifs et des actes de
l'état civil, des légalisations de signatures et certifications
des droits d'expédition de convention coutumière, des
délivrances de divers documents, des taxes sur les délivrances
des permis d'habiter ;
- de la part du produit des amendes prononcées par les
tribunaux correctionnels ou de simple police, pour les contraventions ou
délits commis sur le territoire de la commune, revenant à cette
dernière. Cette part étant déterminée par
arrêté des ministères chargés de l'administration
territoriale et des finances ;
- des droits sur les services marchands que sont : la taxe de
stationnement sur les gares routières ; l'excédent des produits
sur les charges des gares routières et des marchés ou la part
revenant à la commune ;
- des droits de stationnement et parking ; les taxes ou
redevances pour prestations d'électricité et d'eau ; les taxes ou
redevances en matière d'urbanisme et d'environnement ; les taxes ou
redevances assimilées.
De plus, on distingue les recettes de la section de
fonctionnement en matière de produits du patrimoine et des
activités de la commune regroupant: les droits de mutations ; les
profits des inhumations et concessions ; l'exploitation des carrières de
la commune ; la location des biens meubles ou immeubles de la commune, les
redevances d'installation d'appâtâmes et hangars par la commune, le
produit des titres et valeurs.
Ensuite, les recettes de la section de fonctionnement de la
commune en matière d'hygiène de salubrité publique et de
services funéraires comprennent : les taxes d'enlèvement des
ordures ménagères et les redevances pour les frais
d'enlèvement de débris et matériaux autres que les ordures
ménagères ; les redevances de vidanges et curages; les taxes et
produits des opérations de désinsectisation ; les taxes
d'inspections sanitaires des produits alimentaires, les recettes de prestations
et de services d'hygiène et de salubrité publique en
matière d'hydraulique et d'adduction d'eau ; les produits des terrains
communaux affectés aux inhumations et concessions dans les
cimetières ou du creusement de fosses ; les taxes et redevances ou
recettes concernant les transports funèbres ainsi que les autres
recettes et de services funèbres.
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 30
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
Enfin, les recettes non fiscales de la section de
fonctionnement peuvent comprendre le produit de subventions ou de dotations de
fonctionnement accordées par l'Etat ou toute personne physique ou
morale.
? Les recettes de la section d'investissement
Les recettes de la section d'investissement comprennent : -
les produits des emprunts et avances ;
- les produits des subventions et dotations d'investissement
et d'équipement allouées par l'Etat ;
- le produit des aliénations des biens patrimoniaux ;
- le produit des prélèvements sur les recettes de
la section de fonctionnement ;
- l'excédent de la section d'investissement de l'exercice
précédent ;
- les fonds de concours accordés par toute personne
physique ou morale ;
- les dons et legs ;
- les recettes diverses.
2. Le type d'informations
La décentralisation est une technique d'organisation
administrative par laquelle, l'Etat octroie à d'autres personnes morales
de droit public, le soin de s'administrer elles-mêmes. Il s'agit pour
l'Etat de créer d'autres entités infra-étatiques
(régions, départements ou communes) et de leur accorder dans le
cadre de la loi, le droit de gérer leurs propres affaires. Ces
entités infra-étatiques sont des collectivités
territoriales décentralisées.
Rappelons que ce transfert de compétences a
donné aux communes des prérogatives pour lever des impôts,
des taxes et avoir recours à des financements extérieurs. Ainsi,
les ressources financières qui alimentent le budget communal sont
composées de :
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 31
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
- l'impôt : un prélèvement obligatoire
sur les revenus qui permet de financer les services qui ne sont pas
susceptibles d'être vendus et les services que l'Etat ou les
collectivités choisissent de rendre gratuitement aux usagers ;
- la taxe parafiscale ou redevance : elle est perçue
pour couvrir partiellement ou en totalité les charges d'un service
déterminé. Comme l'impôt, la taxe parafiscale est un
prélèvement obligatoire ;
- transferts : ce sont les ressources additionnelles sous
forme de subvention ou fonds de concours que l'Etat met à la disposition
des communes.
En effet, ces ressources proviennent de trois principales
sources dont la commune a plus ou moins la maîtrise. Il s'agit des:
- ressources propres : elles sont composées des
recettes fiscales ; des recettes non fiscales et des recettes partagées
;
- ressources externes : composées des transferts
budgétaires de l'Etat ; des transferts des partenaires et des fonds de
concours ;
- ressources des emprunts : ce sont le financement des
institutions bancaires et organismes spécialisés de prêt
aux communes. La commune peut désormais s'adresser à une
institution de financement pour des programmes de développement
local.
Pour cette étude, l'accent sera mis sur les ressources
propres de la commune et une partie des ressources externes que sont les
transferts budgétaires de l'Etat à travers les dotations du Fonds
d'Appui au Développement des Communes (FADeC).
3. Les Sources d'informations
En vue de bien mener cette étude, la Commission
Nationale des Finances Locales (CONAFIL), plus précisément son
Secrétariat Permanent (SP/CONAFIL) a été choisi comme la
structure du stage.
Dans le but d'obtenir des informations fiables, il a
été fait dans un premier temps des entretiens à la CONAFIL
et au sein de la mairie d'Abomey-Calavi. Ensuite, il a été
procédé une étude du bilan de mobilisation des ressources
propres fait par la commune de 2003 à 2014. Enfin, une recherche
documentaire a été faite sur les comptes administratifs de la
commune.
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 32
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
4. La Méthode d'analyse
Les données recueillies lors des entretiens sont
présentées sous forme de tableaux et graphiques.
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
CHAPITRE III :
ANALYSE EMPIRIQUE DE LA MOBILISATION DES RESSOURCES
PROPRES DE LA COMMUNE D'ABOMEY- CALAVI.
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck
P. M. ATTINDEHOU 33
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 34
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
Chapitre III : Analyse de la
politique de mobilisation des ressources propres de la Commune
d'Abomey-Calavi
Pour assurer la mission de développement des
infrastructures communautaires qui leur est assignée, les communes ont
besoin de mobiliser des ressources financières internes et externes.
C'est dans ce cadre que la mairie d'Abomey-Calavi fait des efforts pour
améliorer la mobilisation des ressources propres, ressources directement
mobilisées auprès des citoyens résidents dans la
commune.
Le présent chapitre permet de procéder à
une analyse des données recueillies d'une part, au niveau des comptes
administratifs de la Commune d'Abomey- Calavi, et d'autre part, au cours des
entretiens réalisés avec des personnes ressources de la mairie
Section 1 : Analyse de la politique de mobilisation
des ressources propres de la commune d'Abomey-Calavi.
Les ressources qui alimentent la trésorerie de la
Commune d'Abomey-Calavi, sont celles prévues par la loi et sont
composées des ressources propres, des ressources en provenance de l'Etat
central et celles des PTF. Ces ressources doivent apparaître dans le
budget communal, qui est défini comme l'acte par lequel sont
prévues et autorisées les recettes et les dépenses
annuelles de la Commune.
Ces ressources ont deux destinations dénommées
section. On distingue :
y' Une section de fonctionnement : Elle regroupe les
ressources propres et les subventions reçues de l'Etat ;
y' Une section d'investissement : Elle est alimentée
par les subventions d'investissement de l'Etat central et les apports des
PTF.
Pour cette présente recherche, l'accent est mis sur
les ressources propres qui sont une composante de la section de
fonctionnement.
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 35
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
Paragraphe 1 : Exposé sur la mobilisation des
ressources propres de la Commune d'Abomey- Calavi.
Ici, il sera présenté d'une part, le bilan des
ressources propres mobilisées au cours des périodes 2003-2007et
2008-2014. D'autre part, une étude comparative de cette mobilisation au
cours des deux périodes sera faite.
1. Point des Ressources Propres mobilisées de
2003 à 2007.
Les ressources propres sont celles mobilisées
essentiellement sur le territoire communal et sont composées des
recettes fiscales et des recettes non fiscales.
Les recettes fiscales comprennent le produit des impôts
directs, le produit des impôts indirects, le produit de toutes taxes
locales prévues au code général des impôts et le
produit des impôts partagés.
Les recettes non fiscales peuvent comprendre le produit
d'exploitation du domaine public, le produit des prestations et de service et
le produit du patrimoine communal. Le tableau suivant fait la synthèse
des ressources propres mobilisées de 2003 à 2007.
Tableau n° 1 : Synthèse des ressources
propres mobilisées de 2003 à 2007 en (FCFA)
ANNEES
|
RF (a)
|
RNF(b)
|
RP (a+b)
|
2003
|
147.468.104
|
49.240.090
|
196.708.194
|
2004
|
206.314.745
|
202.684.156
|
408.998.901
|
2005
|
256.332.741
|
169.968.726
|
426.301.467
|
2006
|
350.199.775
|
204.008.602
|
554.208.377
|
2007
|
385.813.646
|
201.990.009
|
587.803.655
|
Total
|
1.346.129.011
|
827.891.583
|
2.174.020.594
|
NB : RF= Ressources
|
Fiscales ; RNF= Ressources Non Fiscales ; Propres et RP=
RF+ RNF
|
RP = Ressources
|
|
Source : Comptes administratifs de la Commune
d'Abomey-Calavi (2003-2007)
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 36
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
2007
2006
2005
2004
Graphique n°1: Evolution des ressources propres
mobilisées de 2003 à 2007
ANNEES RP (a+b)
587 803 655
554 208 377
408 998 901 426 301 467
196 708 194
2003
Source : Comptes administratifs de la Commune
d'Abomey-Calavi (2003-2007)
Les ressources propres mobilisées par la Commune
d'Abomey- Calavi ont connu une croissance continue de 2003 à 2007. En
effet d'un montant de 196.708.194 FCFA en 2003, elles passent à
408.998.901 FCFA en 2004 ; à 426.301.467 FCFA en 2005 ; à
554.208.377 FCFA en 2006 puis à 587.803.655 FCFA en 2007. Cette
période correspond à la première mandature du conseil
communal, ce qui permet d'affirmer que l'effectivité de la
décentralisation a permis de mobiliser plus de ressources et de
façon croissante dans la Commune d'Abomey-Calavi.
2- Bilan des Ressources Propres mobilisées de
2008 à 2014 :
Le tableau suivant donne la synthèse des ressources
propres mobilisées dans cette commune de 2008 à 2014.
Précisons que les données de la gestion 2015 ne figurent pas dans
ce tableau parce que le compte administratif n'est pas encore adopté
lors de notre passage dans cette commune.
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 37
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
Tableau n°2 : Synthèse des Ressources
Propres mobilisées de 2008 à 2014 en (FCFA)
Années
|
RF(a)
|
RNF(b)
|
RP (a+b)
|
TC
|
2008
|
440.543.564
|
251.152.056
|
691.695.620
|
0
|
2009
|
825.842.758
|
483.046.207
|
1.308.888.965
|
3,08%
|
2010
|
643.045.518
|
747.959.339
|
1.391.004.857
|
3,04%
|
2011
|
745.995.078
|
875.120.186
|
1.621.115.264
|
7,63%
|
2012
|
751.723.162
|
975.260.469
|
1.726. 983. 631
|
3,16%
|
2013
|
1.062.672.093
|
889.910.568
|
1.952. 582. 661
|
6,13%
|
2014
|
1.037.940.455
|
841.140.757
|
1.879.081.212
|
-1,91%
|
|
Total 5.507.762.628
|
5.063.589.582
|
10.571.352.210
|
|
|
Source : Comptes administratifs de la Commune
d'Abomey-Calavi (2008-2014)
-4,00%
Annés
Graphique n°2: Evolution du taux de croissance
des ressources propres mobilisées 2008 à 2014
10,00%
8,00%
6,00%
4,00%
2,00%
0,00%
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
-2,00%
IC
Taux de croissances
Source : Comptes administratifs de la Commune
d'Abomey-Calavi (2008-2014)
Les montants des ressources propres mobilisées par la
Commune d'Abomey-Calavi de 2008 à 2014 ont connu une croissance d'une
année à une autre, sauf l'année 2014. En effet, d'un
montant de 691.695.620 FCFA en 2008, elles passent à 1.308.888.965FCFA
en 2009 ; à1.391.004.857 FCFA en 201 0 ; à 1.621.115.264FCFA en
2011 ; à 1.726.983.631FCFA en 2012 et à 1.952.582.661 FCFA en
2013, puis chutent à1.879.081.212 FCFA en 2014. De nos
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 38
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
analyses, nous pouvons dire que cette chute de 2014 peut
s'expliquer par le fait que, l'année 2014 correspond à la veille
des élections communales et municipales de 2015 qui marque la fin de la
seconde mandature. Ainsi, dans le but de ne pas perdre l'électorat au
cours des joutes électorales, les autorités locales peuvent faire
preuve de largesse dans le recouvrement des redevances auprès des
populations.
Toutefois, l'observation de l'évolution du taux de
croissance de ces ressources au cours de cette période (2008-2014)
montre une évolution anormale. Ainsi, d'un taux de croissance de 3,08 %
en 2009, elles enregistrent un taux en baisse de 3,04 % en 2010, il remonte
à 7,63 % en 2011, puis rechute à nouveau à 3,16 % en 2012,
remonte par la suite à 6,13 % en 2013 et baisse à nouveau en 2014
atteignant un niveau de -1,91 %.
De l'analyse de ces variations des ressources propres
mobilisées dans cette commune, il ressort que la croissance de celles-ci
ne se fait pas de manière régulière. Alors cette situation
traduit dans une certaine mesure une limite de la politique de mobilisation de
la Commune d'Abomey-Calavi, qui montre que les efforts de mobilisation des
ressources propres, ne sont pas soutenus.
2.1. Point comparatif des ressources propres
mobilisées et le transfert des dotations du FADeC non affecté de
2008 à 2014
La mobilisation des ressources propres est plus que jamais un
gage de la viabilité de nos communes. Le fait qu'il existe aujourd'hui
un Fonds d'Appui au Développement des Communes qui transfère
chaque année plusieurs dizaines de milliards de FCFA aux
collectivités locales béninoises ne peut en aucun cas servir de
prétexte pour lâcher des efforts sur ce plan. C'est la raison
d'être de ce point comparatif qui nous permet de faire une analyse des
ressources propres mobilisées dans la Commune d'Abomey-Calavi par
rapport aux dotations du FADeC non affecté. Rappelons que, c'est cette
période qui a connu pour la toute premières fois la mise en
oeuvre des dotations du FADeC.
Notons qu'il existe deux types de dotations : les dotations
de fonctionnement et les dotations d'investissement. Elles peuvent être
affectées ou non affectées. Pour faire cette comparaison, nous
avons choisi de mettre l'accent sur les dotations du FADeC non affecté
afin de s'assurer que celles- ci comportent les ressources
extérieures.
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 39
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
Tableau n°3 : Comparaison des
ressources propres mobilisées et le transfert des dotations du FADeC non
affecté de 2008 à 2014 en (F CFA)
Années
|
Ressources Propres
|
FADeC (fonct+ invest)
|
Rapport en pourcentage
|
2008
|
691.695.620
|
119.949.279
|
17,34%
|
2009
|
1.308.888.965
|
170.458.737
|
13,02%
|
2010
|
1.391.004.857
|
102.240.416
|
7,35%
|
2011
|
1. 621. 115. 264
|
225.487.842
|
13,9%
|
2012
|
1. 726. 983. 631
|
228.636.115
|
13,23%
|
2013
|
1. 952. 582. 661
|
459.807.107
|
23,54%
|
2014
|
1.879.081.212
|
377.528.501
|
20,09%
|
Total
|
10.571.352.210
|
1.684.107.997
|
|
|
Source : Comptes administratif de la Commune
d'Abomey-Calavi (2008-2014)
Graphique n°3 : Evolution des ressources propres
mobilisées et le transfert des dotations du FADeC non affecté de
2008 à 2014 en (FCFA)
1 952 582 661 1 879 081 212
Années
Ressources Propres FADeC (fonct+ invest)
1 726 983 631
1 621 115 264
1 391 004 857
1 308 888 965
170 458 737
7 842
9 807 107
377 528 501
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
691 695 620
225 48
228 63
119 949 279
102 240 416
6 115
45
Source : Comptes administratifs de la Commune
d'Abomey-Calavi (2008-2014)
Contrairement au constat général qui se
dégage de la régression des ressources propres de la plupart des
communes du Bénin avec l'avènement du FADeC, la Commune
Abomey-Calavi fait partie des communes qui font l'exception. En effet,
dès la mise en place de ces
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 40
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
dotations du FADeC, il ressort de l'observation des comptes
administratifs de cette commune que, les ressources propres ont
enregistré une croissance considérable. Cette situation
s'explique du fait que, avec le FADeC fonctionnement, le fonctionnement de
l'administration communale a été amélioré. Cet
état de chose peut être observé dans le tableau n° 3
ci-dessus. Ainsi donc, les ressources propres sont passées de
691.695.620 F CFA en 2008 à 1.879.081.212F CFA en 2014. Le FADeC a donc
permis d'améliorer l'organisation des services administratif de la
mairie d'Abomey-Calavi impliqués dans la mobilisation des ressources
propres.
3. Etude comparative de la mobilisation des ressources
propres de 2003 à 2007 et de 2008 à 2014 :
Avant de passer à la comparaison de ces montants entre
ces deux périodes (tableau n°1 et n°2), il paraît
opportun de rappeler que, la période de 2003 à 2007, correspond
à la gestion de la première mandature, et la seconde celle de la
seconde mandature. La première mandature n'avait pas
bénéficié des transferts des dotations du FADeC
contrairement à la seconde. L'observation des tableaux n°1 et
n° 2 révèle globalement deux constats.
Premièrement les montants mobilisés entre 2003
et 2007 sont largement inférieurs à ceux de 2008 à 2014.
D'après nos investigations auprès des responsables en charge du
budget et de la comptabilité de la mairie d'Abomey-Calavi, la faible
mobilisation des ressources propres de 2003 à 2007 est due au non
maîtrise de la notion de la décentralisation par les élus
locaux et le manque de cadres qualifiés dès le début de
cette réforme. D'autre part, l'amélioration de cette mobilisation
de 2008 à 2014 s'explique par le fait que la population a très
tôt compris que le développement à la base n'est rien
d'autre que la somme de leurs participations individuelles. En plus des
explications données par ces responsables, on constate que
l'avènement des dotations du FADeC a eu un impact positif sur le montant
des ressources propres mobilisées au cours de cette période de
2008 à 2014. La raison en est que, ces dotations ont permis de booster
le fonctionnement de l'administration communale d'une part avec le FADeC
fonctionnement. Puis avec le FADeC investissement, et d'autre part, les actions
des autorités communales ont eu d'effet sur la population, facilitant
ainsi la croissance des redevances de taxes et impôts recouvrées
par la commune directement.
Deuxièmement, les ressources propres ont connu une
variation continue dans la période 2003-2007, contrairement à la
période 2008-2014, la croissance ne ne se fait pas de manière
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 41
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
continue. Il s'agit essentiellement des recettes de
l'année 2014 pour cette période 2008-2014. D'après les
explications reçues des responsables en charge du budget et de la
comptabilité de la Mairie d'Abomey-Calavi et aussi des cadres du
SP/CONAFIL,cette baisse est due à la morosité économique
et au non recouvrement de certaines taxes.De nos analyses, nous pouvons dire
que cette chute de 2014 peut s'expliquer par le fait que, l'année 2014
correspond à la veille des élections communales et municipales de
2015 qui marque la fin de la seconde mandature et aussi les élections
législatives de 2015.En effet dans le but de ne pas perdre
l'électorat au cours des joutes électorales, les autorités
locales peuvent faire preuve de largesse dans le recouvrement des redevances au
près des populations. Alors l'on serait tenté de penser que les
élections influencent le montant des ressources propres
mobilisées dans la Commune d'Abomey-Calavi.La mobilisation des
ressources propres au sein de la Commune d'Abomey-Calavi suit la logique d'un
cycle politico-économique.
Paragraphe 2 : Analyse critiques de l'approche de
mobilisation de ressources propres dans la Commune d'Abomey-Calavi.
Pour ce faire, nous présenterons dans un premier temps
les limites relatives aux textes dans la politique de mobilisation des
ressources propres des communes béninoises et dans un second temps, les
limites relatives à la mise en oeuvre de mobilisation de ces ressources
propres.
1- Limites relatives aux textes dans la politique de
mobilisation de ressources propres des communes béninoises :
Sous réserve des droits et charges de l'Etat, et en
vue de favoriser le développement à la base, la commune,
c'est-à-dire la collectivité décentralisée au
Bénin, jouit de la personnalité juridique et de l'autonomie
financière. Cette jouissance est soumise aux conditions
déterminées par la loi n° 98-007 du 15 janvier 1999 portant
régime financier en république du Bénin.Ainsi, la
compétence transférée aux communes de mobiliser sur son
territoire des ressources doit respecter les exigences de cette loi. Mais, nous
retenons dans la lecture de cette loi des insuffisances qui peuvent aussi
constituer un frein dans la mobilisation des ressources propres communales.
Elles se résument principalement :
? Non actualisation de cette loi pour s'assurer des nouvelles
ressources (fiscales et non fiscales) des communes;
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 42
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
? Aux termes des dispositions de l'article 59 de cette loi :
« dans les communes à statut particulier, la taxe foncière
unique et la taxe professionnelle unique remplacent les dispositions
prévues à l'article 10 alinéas 2 et 3 relatives d'une
part, à la contribution foncière des propriétés
bâties et non bâties et d'autre part, aux patentes et licences
».Cette disposition reste non appliquée aux communes ordinaires
comme la Commune d'Abomey-Calavi. Or vue la situation actuelle de cette commune
en matière foncière notamment, cette disposition aurait pu
être appliquée spécialement à la Commune
d'Abomey-Calavi. Ce qui pourrait constituer, un atout important dans la
mobilisation des ressources propres de cette commune.
? Non précision de cette loi précédente,
par un décret d'application du registre foncier urbain.
2- Limites relatives à la mise en oeuvre de
mobilisation de ressources propres de cette
commune :
Parmi ces limites nous pouvons retenir :
· manque de formation des agents collecteurs et
inexistence d'une démarche appropriée pour la collecte ;
· manque de matériels roulants ;
· faiblesse de l'engagement de la commune dans la
mobilisation des ressources non fiscales et la méconnaissance de
certaines ressources (telles que celles relatives à la
publicité,...) ;
· manque de conscience professionnelle des agents
collecteurs ;
· détournement des fonds par certains agents
collecteurs ;
· l'incivisme des contribuables ;
· manque de suivi et de contrôle des
opérations de collecte ;
· non opérationnalisation du Registre Foncier
Urbain (RFU) ;
· les recettes recouvrées ne reflètent pas
le gisement dont regorge la commune.
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 43
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
Section 2 : Cas pratique de la gestion des ressources
et approches de solutions sur la mobilisation des ressources propres de la
commune d'Abomey-Calavi
Paragraphe 1 : Cas pratique de la gestion des ressources
propres communales
Pour le cas pratique, nous avons choisi de nous
intéresser aux services compétents dans la gestion et aussi les
agents collecteurs de la Commune d'Abomey-Calavi. L'objectif étant de
mieux cerner la gestion faite des ressources propres communales et aussi
comment ces agents fonctionnent sur le terrain. A l'issue de nos investigations
et observations, plusieurs remarques ont été faites.
1.1. Cas des marchés ordinaires
Le suivi des activités des agents collecteurs n'est
souvent pas efficace. Si dans les rares Communes où un système de
suivi existe, il se révèle peu performant, dans la grande
majorité des cas, qu'aucun mécanisme de suivi ni sanction n'est
mis en place. Les agents collecteurs en profitent pour asseoir leur
système de fraude. Les pratiques couramment observées ont pour
noms :
? collecte de droits de places sans mise en place de valeurs
inactives (tickets et timbres) ; ? fraction en deux ou plusieurs, selon le cas,
d'un même ticket ;
? simulation de perte de ressources pour retenir une partie de
ressources collectées ; ? non reversement des fonds collectés
;
? complicité entre les agents communaux et les agents
collecteurs pour détourner les deniers publics.
Face à cette situation, nous suggérons aux
autorités locales d'évaluer le potentiel de recettes d'une
infrastructure marchande à travers un test de collecte. Les tests de
collecte constituent un outil pour une meilleure connaissance du potentiel
réel des marchés ordinaires et facilite la prise de
décision. Nous pensons également à cet effet qu'il faut
segmenter l'espace du marché en zones de potentiel semblable et
responsabiliser chaque agent collecteur pour une zone. Les autorités
locales peuvent instaurer un système de rotation régulière
afin d'éviter la familiarité entre agents collecteurs et
contribuables et compenser le potentiel variable des zones de collecte. Aussi,
le recrutement des agents collecteurs sur la base des critères objectifs
afin d'éviter les situations de détournement, de
clientélisme, de favoritisme, toute chose ne permettant pas d'optimiser
la collecte des droits de places s'avère indispensable.
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 44
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
1.2. Cas de la gestion des logettes et hangars
La gestion des logettes/boutiques dans la Commune est
caractérisée par une absence quasi-totale des outils fiables de
gestion et l'attribution basée trop souvent sur des critères
partisans et clientélistes. De ce fait, le recouvrement souffre de
certaines insuffisances. On peut citer entre autres :
y' la collecte des loyers sans aucun support de gestion/suivi
(registre, carte d'usagers, reçus) ;
y' la collecte et le non reversement des recettes dans les
caisses de la Commune ; y' l'impuissance des agents collecteurs face à
des occupants indélicats ;
y' l'existence d'usagers placés ou recommandés par
les autorités locales et qui refusent de
payer les loyers (« intouchables ») ;
y' la gestion personnalisée des logettes et des places
sous hangars par des prises de décisions importantes sans l'implication
des autorités communales.
Nous pensons à cet effet que, les autorités
locales peuvent instaurer l'utilisation des outils simples et performants pour
le suivi des recettes et des impayés. Pour un meilleur suivi des
contribuables dans le paiement de leurs loyers, il faut non seulement installer
des outils susceptibles de renseigner au fur et à mesure
l'évolution des paiements mais également et surtout, de
s'assurerde la bonne tenue de ces outils. Les autorités locales peuvent
penser également à un processus participatif et transparent dans
l'attribution des logettes et places de hangars. Elles peuvent aussi
établir des contrats de locations pour les logettes et places sous
hangars et veiller au respect des clauses du contrat.
1.3. Cas de la gestion des gares routières
La perte des recettes de la gare routière, est
inestimable. La facilité des opérations d'évasion fiscales
dans ce secteur explique l'ampleur des dégâts.
L'utilisation des services des agents collecteurs n'a pas
donné des résultats satisfaisants. Sur les gares
routières, la malversation se manifeste par le non placement des valeurs
inactives aux usagers de manière conséquente. Le cas le plus
observé est que, les chauffeurs des véhicules appartenant aux
responsables syndicaux sont exemptés de tout paiement de droit de
stationnement. Il arrive aussi que des conducteurs de véhicules paient
leur droit de stationnement sans recevoir en retour le ticket.
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 45
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
Face à cette situation, nous suggérons aux
autorités locales d'établir un contrat avec les syndicats et
suivre le respect du contrat.Le contrat précise les rôles et les
responsabilités des deux parties et les modalités de
règlement des conflits. Elles peuvent penser également à
maintenir une pression constante sur les acteurs du dispositif à travers
un suivi régulier.
1.4. Cas de la gestion de l'occupation du domaine
public
Nos investigations sur ce domaine ont
révélées qu'une gestion approximative et peu
organisée est faite du domaine. En effet, on assiste à :
? une occupation anarchique du domaine public communal ;
? une méconnaissance du potentiel du domaine public
communal ;
? l'inexistence d'une base de données informatisée
des occupants du domaine public ;
? l'inexistence d'acte administratif régulant l'occupation
et le recouvrement des recettes
des occupants ;
? une méconnaissance des textes régissant
l'occupation du domaine public.
Nous pensons à cet effet que, les autorités
locales peuvent initier dans leur politique de mobilisation
l'établissement de la carte d'occupant afin d'éviter des
occupations anarchiques. Elles peuvent aussi contractualiser les relations
entre comité de gestion et mairie pour éviter la mauvaise
gestion. Les autorités locales peuvent également avoir recours
à une expertise externe pour installer une base de données
informatisée des occupants du domaine public.
2. Validation des hypothèses :
2.1. Hypothèse n°1 :
Elle était formulée de la manière
suivante : les ressources propres de la commune d'Abomey-Calavi se sont
améliorées avec l'avènement du FADeC.
Les données relatives aux montants de mobilisation des
ressources propres (tableau n°1 et n° 2) dans cette commune, montrent
que celles-ci n'ont fait qu'enregistrer une croissance depuis 2003,
année qui marque le début de la décentralisation au
Bénin. En effet, les ressources propres mobilisées par la Commune
d'Abomey-Calavi ont connu une croissance continue de 2003 à 2007
(graphique n°1). De même, celles mobilisées de 2008 à
2014 ont connu une croissance d'une année à une autre, sauf au
cours de l'année 2014 (graphique n°2).
De l'analyse comparative des variations des ressources propres
mobilisées dans cette commune depuis 2003, il ressort que les montants
de ces ressources mobilisées aucours
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 46
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
de la seconde période (2008-2014) sont
supérieurs à celles de la première période
(20032007). Cet état de chose est plus palpable en observant les
montants de celles-ci, d'une année à une autre entre les deux
périodes citées ci-haut, plus en faveur de la seconde. En effet,
cette augmentation des ressources au cours de la seconde année se
justifie par l'arrivée des dotations du FADeC qui sont venu appuyer les
communes dans le fonctionnement de l'administration communale et des
investissements communaux. Ces dotations ont permis d'améliorer la
politique de mobilisation des ressources communales en facilitant le
renforcement des ressources humaines communales d'une part. Puis d'autre part,
faire des investissements qui ont permis aux populations de sentir l'action des
autorités communales sur leurs conditions de vie et de travail, ce qui
les encourage à s'acquitter plus ou moins de leurs impôts et
taxes.
De ce qui précède, nous pouvons confirmer que
les ressources propres de la commune d'Abomey-Calavi se sont
améliorées plus avec l'avènement du FADeC. Ainsi, la
première hypothèse de recherche est donc
vérifiée.
2.2. Hypothèse n°2 :
A travers cette hypothèse, nous avons affirmé
que, la politique de mobilisation des ressources propres de la commune
d'Abomey-Calavi est perfectible.
Depuis le démarrage de la décentralisation au
Bénin en 2003, la commune d'Abomey-Calavi a connu une forte mobilisation
de ces ressources propres. En effet, cela peut se justifier par une bonne
politique de mobilisation dont elle dispose. Mais comme nous l'avons
souligné dans le présent devoir, cette politique enregistre des
insuffisances, celles-ci ont occasionné souvent la baisse de ces
ressources propres à des moments donnés. Ainsi notre
deuxième hypothèse de recherche est vérifiée.
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 47
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
Paragraphe 2 : Approches de solutions et conditions de leur
mise en oeuvre pour une mobilisation de ressources propres plus efficace
Pour avoir une autonomie financière, la commune doit
obligatoirement redoubler d'efforts dans la mobilisation de ses ressources
propres. Elle ne peut atteindre cet idéal si et seulement si elle
élabore et exécute une politique de mobilisation de ressources
propres adéquate conséquente. Ainsi dans le cas de la commune
d'Abomey-Calavi qui est la commune qui sert de cadre de la présente
recherche, qui a une politique de mobilisation de ressources propres qui est
perfectible, il est alors impérieux de formuler des approches de
solutions visant à améliorer cette mobilisation.
Ainsi nous proposons donc les mesures suivantes, en vue de
faciliter l'accroissement de ces ressources. Parmi ces mesures, nous pouvons
citer :
y' sensibiliser la population sur l'importance du paiement des
impôts et taxes ;
y' adopter une politique de communication sur les services
publics communaux et les
besoins relatifs de ceux-ci ;
y' promouvoir une gestion transparente des ressources
mobilisées auprès des
contribuables communaux ;
y' élargir la base fiscale, en adoptant les taxes
communicationnelles de développement
(du ressort de l'autorité communale) ;
y' rendre le RFU de la Commune plus opérationnel pour
faciliter le recensement et la
mobilisation des ressources fiscales et non fiscales;
y' définir un système de suivi évaluation
externe (audit) de la mobilisation des
ressources propres et leur gestion;
y' renforcer les moyens matériels et humains de
l'administration fiscale dans le but
d'asseoir et de recouvrer efficacement les impôts et taxes
locaux ;
v penser à encourager les contribuables qui s'acquittent
correctement de leurs devoirs
de citoyens (Exemple : les décorer,...).
y' promouvoir la reddition de compte de la gestion communale,
notamment sur l'usage
fait des ressources mobilisées au près des
populations locales ;
y' centraliser la gestion des infrastructures marchandes dans un
seul service ;
y' faire recours à une expertise externe pour accompagner
la réforme de la gestion des
infrastructures marchandes ;
y' etc.
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 48
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
1. Conditions de mise en oeuvre des solutions
recommandées :
Les mesures proposées se résument dans leur
ensemble, en des réformes à opérer par les
autorités de la Commune d'Abomey- Calavi, afin de garantir
l'accroissement plus considérable des ressources propres de cette
collectivité. Pour y parvenir, un certain nombre de conditions sont
indispensables dont les acteurs principaux sont d'abord les élus locaux,
puis l'Etat central. Ainsi, des recommandations ont été faites
à l'endroit des élus locaux et à l'endroit de l'Etat
central.
1.1. Recommandations à l'endroit des élus
locaux :
A l'endroit des élus locaux de la ville d'Abomey-Calavi,
il s'agira :
y' de développer des politiques de communication : De
façon concrète, il s'agit des séances de sensibilisation
qui doivent être programmées et animées dans les quartiers
de ville et village de la commune. Lesdites séances, qui doivent
être conduites par les chefs quartier/village appuyés par les
agents du Service des Recettes. Elles doivent s'intéresser un peu plus
aux besoins qu'exprime la population par les redditions de compte franches.
Ainsi, les autorités communales pourront offrir des prestations de
services sociaux de base qui répondront aux attentes légitimes de
la population (éclairage des quartiers et voies publiques, construction
de dispensaires, pavage...). Précisons que, cette démarche
permettra, au-delà de la sensibilisation, de recenser et d'enregistrer
les problèmes, plaintes, souhaits et également
bénéficier de l'accompagnement des contribuables en vue de
l'amélioration continue des ressources propres de la Commune
d'Abomey-Calavi.
y' de se pencher sur les conditions de travail du personnel du
Service des Recettes, notamment les agents collecteurs. Les autorités
communales doivent mettre à leur disposition les moyens
nécessaires pour leur faciliter leurs tâches. En plus, elles
devront engager des actions de formations périodiques pour le
renforcement des capacités de ces agents. La raison est que, la
disponibilité d'un personnel qualifié est déterminante
pour le bon fonctionnement du service des recettes. Toutefois, leur motivation
et encouragement en cas de résultat satisfaisant, couplé de
sanctions en cas de piètres résultats doivent être de
mise.
De ce qui précède, nous pouvons retenir que, le
succès des actions entreprises par les autorités locales
dépend donc du leadership de celles-ci principalement et aussi, de la
politique
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 49
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
de communication établie entre elles et les
contribuables, de la motivation effective des acteurs à s'impliquer
davantage dans les différentes activités de développement.
Une franche collaboration de tous les partenaires impliqués dans le
processus de développement communal, est donc nécessaire pour une
amélioration de la gouvernance financière au niveau local. Sans
oublier que, chaque acteur doit convenablement jouer sa partition.
1.2. Recommandations à l'endroit des
autorités centrales :
L'autonomie financière et la personnalité
juridique reconnues aux communes ne veulent pas dire que l'Etat central n'a
plus de responsabilité envers elles. Au contraire, il a un rôle
déterminant, puisqu'il a en charge la gestion de toutes les ressources
du pays pour le compte des citoyens. En un mot, il a conservé certaines
compétences et partage d'autres avec les communes. De ce fait, l'Etat
centrale peut :
? auditer régulièrement la gestion des communes
afin d'introduire à la base la culture
d'une bonne gestion des deniers publics, tout en essayant de
donner le bon exemple ; ? assurer entièrement le transfert des
compétences aux communes, tel que la loi
l'indique ;
? dépolitiser l'administration communale ;
? encourager les communes qui font preuve d'initiatives et de
rigueur dans la gestion des deniers publics, afin de susciter l'adoption de
cette pratique par les autres autorités locales.
Mais cependant, l'Etat, dans l'intérêt de toute
la nation en général et des communes en particulier, doit se
pencher sur la question du transfert des compétences aux communes. En
effet, certains ministères sectoriels sont réticents à
transférer les compétences aux communes telles que la loi l'a
prescrite. De ce fait, aujourd'hui les communes manquent de ressources
adéquates pour assurer leur autonomie, surtout financière,
constituant ainsi l'un des obstacles majeurs au développement local.
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 50
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
CONCLUSION
La décentralisation a servi de cadre de stimulation du
processus de développement local au Bénin. Mais depuis son
avènement, l'autonomisation tant prônée par la loi,
notamment financière vis-à-vis de l'Etat centrale demeure un
mythe jusqu'à ce jour. Dans la quasi-totalité des communes, la
principale raison est le niveau bas des ressources propres de ces communes. La
commune d'Abomey-Calavi, qui fait l'objet du cadre d'étude de la
présente étude, est l'une des communes qui fait l'exception. En
effet, vue tout ce qui précède, il ressort qu'elle dispose des
atouts considérables qui concourent à l'élévation
considérable du niveau de ces ressources propres depuis
l'avènement de la décentralisation en 2003. Malgré cet
état de chose, les observations sur le terrain et des informations
issues de nos investigations, il ressort que le niveau de ces ressources peut
s'accroître davantage si certaines dispositions sont prises aussi bien au
niveau des autorités locales de cette commune, qu'au niveau de
l'Etat.
C'est dans cette optique de contribuer à
l'amélioration du niveau des ressources propres de cette commune de
manière durable, que la présente étude a été
entreprise. L'objectif visé globalement était d'identifier tous
les problèmes liés à la mobilisation des ressources
propres de la Commune d'Abomey-Calavi et d'esquisser des éléments
de réponses en passant par une revue des montants mobilisés de
2003 à 2014.
Après une analyse des principales difficultés
que rencontrent les autorités de cette commune dans la mobilisation des
ressources propres communales, des pistes de solutions ont été
suggérées et des mécanismes de leur mise en oeuvre ont
été proposés. Les acteurs concernés dans la mise en
oeuvre de ces solutions sont : les autorités locales et l'Etat central.
Chacun d'eux doit convenablement jouer sa partition tout en privilégiant
une franche collaboration avec les autres acteurs.
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 51
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
REFERENCE BIBLIOGRAPHIE
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Bénin: la question du transfert des compétences et des ressources
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Communication au Colloque AUPELF-UREF, Paris, septembre;
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(1999). Accountability in Decentralization: A Framework with South Asian and
West African Environmental Cases;
7. Arrêté n°21/149/C-AC/SA/SAC du 12 Octobre
2012 portant création, organisation et fonctionnement de la Mairie
d'Abomey-Calavi, 56p ;
8. Association Internationale des Maires Francophones (AIMF)
(2010), « les finances locales, moteurs du développement »
document de séminaire tenu à l'Université Senghor
d'Alexandrine du 15 au 16 septembre ;
9. Commune d'Abomey-Calavi, comptes administratifs (2003- 2014)
;
10. DEMBELE O. (2009), « Autonomie Financière des
Collectivités Locales d'Afrique : Stratégies et outils d'aide
à la mobilisation des ressources locales : version électronique,
réalisée par CIFAL Ouagadougou ; du 08/06/09 ;
Douala(Cameroun)» 4p ;
11. Décret n° 2002-365 du 22 Août 2002 portant
création de la Commission Nationale des Finances Locales ;
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 52
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
12. Décret n°2008- 274 du 19 Mai 2008 portant
création, attribution et fonctionnement de la Commission Nationale des
Finances Locales, 7p ;
13. Décret n°2008-276 du19 Mai 2008 portant
création du Fonds d'Appui au Développement des Communes (FADeC),
5p ;
14. DOTONWE I. E. (2013) « Contribution à
l'amélioration de l'autonomie financière des Communes du
Bénin : cas de la Commune d'Abomey-Calavi », Mémoire de
cycle I, Option GFCL à ENAM, 77p ;
15. Ghura D. (1998), «Tax Revenue in Sub-saharan Africa:
Effects of Economic policy and corruption», IMF Working paper 98/135;
16. Groupement GFA consulting groupe/ Institution et
Développement (2016), mission d'appui à l'amélioration de
la gestion des infrastructures marchandes portant sur : « Et si les
Communes refusaient le recouvrement des ressources propres » ;
17. Kit (2004), financer la décentralisation rurale
;
18. KODJO J. C. (2013) « Amélioration des
ressources propres des collectivités locales : cas de la Commune
d'Adjarra », Mémoire de cycle I, Option GFCL à ENAM, 81p
;
19. KPATCHA (2007), « Problématique du transfert
de compétences par l'Etat aux Communes : stratégie des acteurs et
perspectives : cas des Communes du Zou ;
20. La loi 97-028 du 15 Janvier 1999 portant Organisation de
l'Administration Territoriale en République du Bénin ;
21. La loi 97-029 du 15 Janvier 1999 portant Organisation des
Communes en République du Bénin ;
22. La loi 98-005 du 15 Janvier 1999 portant Organisation des
Communes à statut particulier ;
23. La loi 98-006 du 09 Mars 1999 portant Régime
Electoral Communal en République du Bénin ;
24. La loi n°90-032 du 11 Décembre 1990 portant
Constitution de la République du Bénin ;
25. Les Communes du Bénin en chiffres (2010), 622p
;
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 53
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
26. PRODECOM (2005), «mobilisation des ressources
financières», module de formation à l'endroit des
élus et du personnel ;
27. Recueil des lois sur la décentralisation,
édition de Septembre 2010, 107p ;
28. SEWADOGO R. A. (2002), la revue Africaine des finances
locales n°3 ;
29. SNV(2000), rapport sur la gestion des ressources
financières par les autorités locales ;
30. SODJINOUE. (2012), « Problématique de la
mobilisation des recettes propres dans les collectivités territoriales
décentralisées : cas de la Commune de Cotonou »,
Mémoire de cycle I, Option GFCL à ENAM, 86p ;
31. SONOU G.J. D. (2013),« Problématique d'une
mobilisation optimale des recettes propres des Communes du Bénin : cas
de la Commune d'Avrankou », Mémoire de cycle I, Option GFCL
à ENAM, 90p ;
32. Toubala (2004), Mobilisation des ressources locales pour le
financement des futures Communes ;
33. Yatta F. P. (2000), la décentralisation
financière en Afrique, 9p.
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
Liste des annexes
Annexe 1 : Situation géographique
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 54
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
Annexe2 : Organigramme de la Direction des Ressources
Financières et du Matériel (DRFM)
Direction des ressources financières et
du matériel (DRFM)
Secrétariat
Divisiondu Budget (DB)
Service du Budget et de
la Comptabilité (SBC)
Divisionde la Comptabilité (DC)
DivisionE mission des Avis (DEA)
Service de l'Assiette (SA)
Division Gestion des Equipements Marchands et Gares
Routières (DGEMGR)
Division Régie des Recettes (DRR)
Service des Recettes (SR)
DivisionGuich et Unique (DGU)
DivisionC omptabilit é Matière (DCM)
Service des Matériels (SM)
DivisionGesti on Bâtiment du
Matériel (DGBM)
Secrétariat
Service du Budget et de
la Comptabilité (SBC)
Service de l'Assiette (SA)
Service des Recettes (SR)
Service des Matériels (SM)
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 55
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 56
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
Annexe 3 : Guide d'entretien
Nous nous adressons à vous pour demander de votre part,
des réponses à ce questionnaire que nous avons
élaboré dans le cadre des travaux de rédaction de notre
mémoire de fin de formation de la licence professionnelle en Economie et
Gestion des Collectivités Locales (EGCL) de la Faculté des
Sciences Economiques et de Gestion de l'Université d'Abomey-Calavi. En
effet, pour la réalisation dudit mémoire, nous avons choisi de
réfléchir sur les stratégies mises en place pour une
meilleure mobilisation des ressources propres de la commune d'Abomey-Calavi.
Pour cela, nous souhaitons avoir un entretien avec vous.
Nous vous remercions par avance, pour les informations que
vous voudriez bien mettre à notre disposition et pour le temps que vous
voudriez bien nous consacrer. Nous vous rassurons par ailleurs que votre
anonymat sera garanti.
Questions
1. Quelle est la politique de mobilisation des ressources
propres de la commune d'Abomey -Calavi ?
2. Quelles sont les structures communales qui sont
chargées de cette mobilisation ?
3. Comment se fait cette mobilisation ?
4. Pourrions-nous avoir le point des ressources propres
mobilisées depuis 2003 ?
5. Quelles sont les principales difficultés
rencontrées dans cette mobilisation ?
6. Qu'est- ce qui explique la chute des ressources propres de
la commune d'Abomey- Calavi
en 2014 ?
7. Quelles sont les raisons de l'amélioration des
ressources propres mobilisées de 2008 à 2014 par rapport à
celles de 2003 à 2007?
Merci pour le temps que vous nous avez accordez
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
Tables des matières
Dédicace 1 i
Dédicace 2 ii
Remerciement iii
Liste des sigles iv
Table des tableaux vi
Table des figures vi
Sommaire vii
Introduction générale .. 1
Chapitre i : cadre institutionnel de l'étude 5
Section 1 : Présentation de la CONAFIL 6
Paragraphe 1: historique, attributions et structure
organisationnelle de la CONAFIL 6
1. Historique de la CONAFIL 6
2. Missions et Attributions de la CONAFIL 7
3. Structure Organisationnelle de la CONAFIL 8
Paragraphe 2 : Activités, environnement et ressources
de fonctionnement de la CONAFIL 10
1. Activités de la CONAFIL . 10
1.1. Pôle exécutif de la CONAFIL . 10
1.2. Pôle financier de la CONAFIL 11
2. Environnement de l CONAFIL . 11
3. Ressources de fonctionnement de la CONAFIL . 12
SECTION 2 : Déroulement du stage 12
Paragraphe 1 : Travaux effectués au cours du stage ..
12
1. Analyse des budgets primitifs de certaines communes du
Bénin . 12
2. Participation aux réunions 13
3. Réalisation de PowerPoint sur les rapports d'audit
du FADeC Gestion 2014 . 13
Paragraphe 2 : Difficultés rencontrées au cours
du stage 14
chapitre ii : Cadre théorique et méthodologique
de recherche 15
section 1 : Problématique, objectifs et
hypothèses 16
Paragraphe 1 : Problématique et intérêt de
l'étude . 16
1. Problématique de recherche . 16
2. Intérêt de l'étude 17
2. 1. L'intérêt académique et
thématique .. 17
2.2. L'intérêt pour les communes . 17
2.3. L'intérêt pour l'Etat Béninois 18
Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses de
l'étude 18
1. Objectifs de recherche 18
1.1. Objectif général 18
1.2. Objectifs spécifiques 18
2. Hypothèse 18
Section 2 : revue de littérature et méthodologie
de recherche . 19
Paragraphe 1 : Revue de littérature 19
Paragraphe 2 : Méthodologie de recherche 24
1. Présentation générale de la commune
d'Abomey-Calavi 24
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
M. ATTINDEHOU 57
Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
1.1. La Commune d'Abomey-Calavi . 25
1.1.1. Situation géographique et historique 25
1.1.2. Population 25
1.2. Organisation de la mairie d'Abomey-Calavi . 26
1.2.1. Organisation territoriale et administrative 26
1.2.2. Organisation financière .. 30
2. Le type d'informations 32
3. Les Sources d'informations 33
4. La Méthode d'analyse 34 Chapitre iii : Analyse
empirique de la mobilisation des ressources propres de la commune
d'Abomey-Calavi 35
Section 1 : Analyse de la politique de mobilisation des
ressources propres de la commune d'Abomey-
calavi 36 Paragraphe 1 : Exposé sur la mobilisation
des ressources propres de la commune d'Abomey-
Calavi .. 37
1. Point des Ressources Propres mobilisées de 2003
à 2007 . 37
2- Bilan des Ressources Propres mobilisées de 2008
à 2014 38
40
2.1. Point comparatif des ressources propres mobilisées et
le transfert des dotations du FADeC non
affecté de 2008 à 2014
3. Etude comparative de la mobilisation des ressources propres de
2003 à 2007 et de 2008 à
2014 42
Paragraphe 2 : Analyse critiques de l'approche de mobilisation de
ressources propres de cette
commune . 43
1- Limites relatives aux textes dans la politique de
mobilisation de ressources propres des communes
Béninoises . 43
2- Limites relatives à la mise en oeuvre de mobilisation
de ressources propres de cette
commune 44
Section 2 : Cas pratique de la gestion des ressources et
approches de solutions sur la mobilisation des
ressources propres de la commune d'Abomey-
Calavi .. 44
Paragraphe 1 : Cas pratique de la gestion des ressources propres
communales 45
1.1. Cas des marchés ordinaires 45
1.2. Cas de la gestion des logettes et hangars 46
1.3. Cas de la gestion des gares routières 46
1.4. Cas de la gestion de l'occupation du domaine public . 47
2. Validation ou non des hypothèses 47
2.1. Hypothèse n°1 47
2.2. Hypothèse n°2 48
Paragraphe 2 : Approches de solutions et conditions de leur mise
en oeuvre pour une mobilisation de
ressources propres plus efficace 48
1. Conditions de mise en oeuvre des solutions recommandées
49
1.1. Recommandations à l'endroit des élus locaux
50
1.2. Recommandations à l'endroit des autorités
centrales . 51
Conclusion . 52
Références bibliographiques 53
Réalisé par : Fabrice D. DEGBEDJI & Franck P.
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Analyse de mobilisation des ressources propres des
collectivités territoriales du Bénin : Cas de la Commune
d'Abomey-Calavi.
Listes des annexes 56
Tables des matières 59
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