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évaluation du niveau d’exposition professionnelle et de la fonction ventilatoire d’agents chargés du recyclage des déchets d’équipements électriques et électroniques (deee).


par Fatimata Sall
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) - Master en Biotoxicologie appliquée à  l'industrie,à  l'environnement et à  la santé 2019
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

************

FACULTE DE MEDECINE, DE PHARMACIE ET D'ODONTOSTOMATOLOGIE

Laboratoire de Toxicologie et d'Hydrologie

MASTER DE BIOTOXICOLOGIE APPLIQUEE A L'INDUSTRIE, A
L'ENVIRONNEMENT ET A LA SANTE

MEMOIRE

ANNEE : 2019 N° : 271

Evaluation du niveau d'exposition professionnelle et de la fonction
ventilatoire d'agents chargés du recyclage des déchets d'équipements
électriques et électroniques (DEEE)

Présenté par :
Fatimata SALL

Née le 02 Mai 1995 à Dakar

MEMBRES DU JURY

Président :

M.

Mamadou

FALL

Professeur Titulaire

Membres :

Mme.

Mathilde

CABRAL

Maître de Conférences Agrégée

 

M.

Mor

DIAW

Maître de conférences titulaire

Directeur :

Mme.

Mathilde

CABRAL

Maître de Conférences Agrégée

Co-directeur

M.

Mor

DIAW

Maitre de Conférences Titulaire

Maître de Stage

M.

Cheikh I. D.

GASSAMA

Invité

DEDICACES

Alhamdoulilah,Alhamdoulilah, Alhamdoulilah...

Je dédie ce travail :

A mes Parents, Mamadou Ibra et Khadidiatou, Papouchka et Mamouchka

Merci Papa de t'être toujours battu pour nous mettre à l'abri du besoin, de nous avoir appris à garder notre dignité malgré les obstacles de la vie. Ce conseil que tu m'avais donné alors que j'avais à peine 8ans, j'en fis mon arme et ma devise K Ma fille, avoir de l'argent c'est bon mais cela ne sert à rien si on n'a personne à nos côtés. Quand les gens se rueront vers l'argent, fais-toi des connaissances, il n'existe pas une plus grande richesse que les relations humaines, cultive le bonheur autour de toi et sois fière de ce que tu as gagné à la sueur de ton front ». Ce travail est le tien Papa,

Maman, Yaye comme aime t'appeler les enfants du quartier et les talibés qui ont fait de toi leur maman Unicef, ma meilleure, je suis si fière d'être ta fille, Tu as su nous éduquer, nous aimer et nous protéger à la fois et pour cela on te sera reconnaissant pour l'éternité. Toujours en activité et tu es prête à aider n'importe qui dans le plus grand des secrets. Ta bonté et ta dévotion dépassent toutes les frontières. Sache que ce n'est que le début Maman, ce travail est pour toi,

A une personne spéciale ma petite Maman Pupuceuh, Ndeye Touga,

Plus qu'une soeur, tu as su être une mère, une amie, une confidente, une jumelle. Merci d'avoir toujours été là pour moi. Merci de partager mes moments de délire, de pleurs, de shopping de luxe et de restaurant, tu as toujours eu les mots qu'il fallait à la place qu'il fallait et au bon moment. Ceci est ton travail Parvaty,

A mes Frères Ibrahima et Makhtar mon jumeau,

Vous avez toujours été là pour moi, exauçant mes moindres souhaits, ce travail est le vôtre mes frérots,

A mes soeurs, mes jumelles, mes petites mamans, mes souffre-douleurs,

Marième Polel notre Chef Étoilée, Awaly la Super Nanny de la Famille, notre petite Princesse Benjamine Dieynaba sans vous ma vie serait fade, mes soeurs pour toujours et à jamais,

A ma petite Moana, ma Princesse, mon aurore boréal, Safiatou Abdoulaye Faye

Je ne t'ai pas portée dans mon ventre durant ces 9 mois mais tu as su occuper une place spéciale dans mon coeur celle d'une Mère-Fille. Mon mini-moi et assistante en Make-up. Ce travail t'est dédié ma petite princesse sauvage,

A mon premier neveu et premier petit fils de la Famille SALL-BA,

A mes Tata

Mame Xhaly Premier, même si ton passage sur terre fut éphémère telle la vie d'une rose tu resteras à jamais dans nos coeurs mon petit prince. Que la terre te soit légère mon Ange ! Que Firdawsi soit ta dernière demeure.

A mes Neveux et Nièces, les petites lucioles de ma vie, ceux qui m'ont procuré la joie d'être Maman

Mes princes et Beaux gosses Xhaly deuxième du nom, Mamadou, Seydina Aliou...

Mes Princesses et mes Loulounettes : Mes jumelles Xhadija et Saly, Maman Jolie, Safiatou, Bébé Fatima, Bébé Xhadija...

A mon futur époux et mes futurs enfants

Sans vous connaître, vous occupez déjà une place spéciale à chaque étape de ma vie, Ce travail est pour vous...

A mes Belles soeurs, Aicha, Adja et Ndeye merci pour l'amour et l'attention envers la famille, celle dont vous faites partie désormais,

A mes Beaux Frères : Lamine, Abdou et Latif pour votre soutient, encouragement et conseil de tous les jours, ce travail vous est dédié,

A mes grands-parents

Mame Ibrahima, Founty Baba, Thierno Abdoulaye et spécialement Ma grande Royale Mame Mariéme Bandel vous qui saviez tellement me rendre fière de mes origines Lamtoro que la terre vous soit légère !

A Badiène Ndeye Sira Ndiaye, Nene Olal, Mame Dié, Mame Aissata que la terre vous soit Légère !

A MameTall, Ya Oumakala, Mame Mariama, Mame Ndeye, Ce travail vous est dédié

A ma Tokoro Gogo Fatimata, ma petite Gogo Labaye et Tata Saly ma jumelle comme je vous appelle souvent,

A mes soeurs de coeur Dieyna abass, Raby, Malika, Bandel, Xhadija, Mamy Ba, Aissata, Mijo, Bana, Sana, Ya Fatou, Dieynaba, Malika, Marième, Xhadija, Ma'Ayou, Xhadidiatou Xane, Ndeye sokhna, Fatou Balla, Xhady Dramé, Naya'shu, Ndeye sokhna, Fatou Balla, Coumbis, Aby, Penda, Xadia, Mamyta, Ndeye amy, Bébé Astou, Soukeyna...

A mes Tontons

Abass, Abou, Ousmane, Xaw Fouta, Amédine, Racine, Moustapha, Alassane, Cheikh, Ibrahima Sarr, Lamine Sow, Seydi, Eloi, Baba et tous mes autres Tontons,

Daria, Nawal, Gogo, Mignonne, Aminata, Raby, Khady, Marème, Binta et toutes mes autres Tatas,

A mes Cousins et Cousines,

A mes amis, fidèles compagnons de guerre et de délire,

Mes Amours et Selfie-Addict : Babacar et Nabou, Maréme, Mariétou, Kadia,Banùsha, Ndeye Marème, Coumba Ndiaye ...

Mes petites folles ; Ndéye Maty, Mame Fatou, Amina, Ouly, Norishana, Fatiim Thiello,

...

A mes amis et frères

Abdou Aziz, tidjani, Mouhamed, Babou, Junior, Djiby, Maléye, Barthouné, Moussa, Madieye, Ousmane OC, Babacar, Prince Ahmet,Mouhamadou Daffé,Mouhamed, El hadj Malick, Bakary Badiane, AOF, Diao l'effaceur ...

A tous mes promotionnaires et mes ainés en toxico, spécialement le club Toxico flash, la rive gauche, rive droite et l'Empire du milieu, Robert, Pape Mor, Ornella, Ndeye Khady, Arona, Moussa, Thiaw...

A tous mes promotionnaires de la Faculté des Sciences et Techniques,

A tous mes amis et camarades de collège et de lycée surtout la Tle S2P du Lycée Limamoulaye promo 2013,

A toutes ces personnes qui m'ont soutenues et ont participées à ma formation d'une manière ou d'une autre, je vous dis Merci et vous dédie ce travail.

Merci au Docteur Fatoumata, Docteur Sow et Docteur Saly pour tous les conseils et suggestions que vous m'avez donnés,

REMERCIEMENTS

Mes remerciements vont à toutes ces personnes qui ont permis la réalisation de ce travail.

Au Professeur Amadou Diouf, je vous dis Merci de nous avoir fait connaître la Toxicologie à travers Le Master de Biotoxicologie, je vous rends mes vibrants hommages,

Au Professeur Mamadou Fall, Merci pour la rigueur et l'excellence dans vos enseignements, Merci pour les conseils et les encouragements que vous nous faites bénéficier et d'avoir bien accepté de présider ce jury malgré votre emploi du temps chargé,

Au Professeur Mathilde Cabral, ma référence en toxicologie, je vous exprime toute ma gratitude et mon estime. L'aisance et la clarté avec laquelle vous nous parliez de la toxicologie n'ont fait qu'aiguiser notre curiosité scientifique. Je vous remercie d'avoir bien voulu être ma directrice de mémoire et d'être disponible à chacune de mes questions,

Au Docteur Mor Diaw, je ne vous remercierai jamais assez pour toute l'aide que vous m'avez apportée tout au long de mes travaux malgré votre emploi du temps chargé, vous aviez su allier rigueur et bonne humeur dans le travail. Grâce à vous la physiologie est devenue une passion,

Au Professeur Abdoulaye Samb, je vous dis Merci d'avoir bien voulu m'accueillir dans votre service,

Au Professeur Abdoulaye Ba, Merci pour vos enseignements et vos encouragements,

Au Docteur Fabrice Cazier, je vous exprime toute ma gratitude pour vos conseils et aide quand le mémoire n'était encore que des idées sur un bout de papier,

Au Professeur Cheikh Diop, je ne vous remercierai jamais assez pour votre disponibilité, votre sens de l'écoute et tous ces conseils que vous nous donniez quand nous venions à peine de commencer la formation, vous avez su nous montrer à quel point la toxicologie était vaste,

Au Professeur Serigne Omar Sarr, Professeur Mbengue, Professeur Gora Mbaye, Professeur Aminata Touré et Docteur Absa Lam je vous exprime toute ma reconnaissance et ma gratitude pour l'enseignement de qualité que vous nous avez promulgué,

A Madame Diallo Mariétou Gueye et Madame Wade, mes tatas adorées, Merci pour les conseils et les souhaits à notre égard,

A M. Malick Pène, je vous dis un grand merci pour les exercices de Spirométrie et les sages conseils qui m'ont été utiles sur le terrain,

A Tonton Bopp, Tonton Khadim, Hapsatou, Astou, Bamba et toutes les personnes que j'ai côtoyées durant mon passage au Laboratoire de Physiologie je vous dis Merci,

A Mme Bassène, à toute l'équipe de LTH, aux Vigiles de la Faculté de Médecine, je vous remercie,

A mon Maître de Stage M. Cheikh Ibrahima Diaby Gassama, je vous dis merci pour votre disponibilité et toute l'aide que vous m'avez apporté durant mon stage à l'ADIE,

A M. Cheikh Bakhoum, je vous dis merci d'avoir bien voulu m'accueillir dans votre Agence,

A M. Ismaila Mbacké, je vous remercie pour l'accueille au sein de votre Direction la DSN,

A Mme Astou Tall, ma maman de l'ADIE, merci pour l'accueil, la disponibilité et toute cette gentillesse que vous m'avez montré durant mon passage à l'ADIE. Je vous exprime toute ma gratitude,

A Mme Marthe, M. Magnick, et M. Dabo, je vous remercie pour l'accueil et la disponibilité durant mon passage à la DSN,

A tous mes tontons et tata du C.H.A.T : Adja, Touachi, bassirou, soumaré, Moustapha, Ndaw, Diallo, Danso, Coly, Dieng, Sow et Diakhaté ; je vous dis merci pour votre disponibilité et gentillesse à mon égard,

Mes remerciementsvont à : M. Fall, M. Thioub,M. Faye, M. Khole, M. Baldé, M. Diop, M. Sarr et tous les autres employés de la DSN,

A toutes ces personnes qui ont accepté de participer volontairement à l'étude, je vous remercie et vous exprime toute ma gratitude,

Au Docteur Diomaye Dieng, Merci pour vos conseils et votre disponibilité

A M. Moussa Diop et toute sa famille, je vous remercie pour les conseils et l'estime que vous me témoignez depuis mes débuts en Toxicologie et mes premiers pas dans le milieu professionnel,

A toute l'équipe de COFEEM et celle de CRC -Afrique, je vous dis Merci,

A toutes ces personnes qui m'ont aidée d'une manière ou d'une autre dans la réalisation de ce travail, je vous dis merci.

RESUME

INTRODUCTION : La complexité des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) et les nombreuses substances présentes posent d'énormes problèmes de recyclage. Le but de notre étude était d'évaluer le niveau d'exposition professionnelle et la fonction ventilatoire des agents chargés du recyclage des DEEE de l'Agence de l'Informatique de l'Etat (ADIE).

METHODOLOGIE : Nous avons procédé à une étude transversale (cas-témoins) à visée descriptive et analytique. Elle a comptabilisé 15 agents de l'ADIE dont 7 à mobilité réduite et 15 témoins volontaires. A partir des données in situ et des réponses du questionnaire, nous avons évalué qualitativement le niveau d'exposition professionnelle par la méthode du « Control Banding » et avons effectué une exploration fonctionnelle respiratoire (EFR) par la spirométrie dans les deux populations.

RESULTATS : Les résultats ont montré des niveaux d'exposition chimique très élevés induits par l'encre des imprimantes. Les résultats de la spirométrie n'ont pas montré de lien entre l'exposition et l'apparition de troubles ventilatoires. Cependant, chez la population témoin, tous les asthmatiques étaient des fumeurs contrairement aux cas, le tabac ne semble pas influencer l'apparition d'asthme chez les agents. La comparaison des proportions d'asthme entre les deux groupes n'avait pas montré de différence significative (33,3 % vs 26,7% : p= 0,6483 OR(IC95%) : 1,175 (0,6443-2,141)], cela pourrait faire penser que l'exposition au DEEE notamment à la poudre de toner et encre d'imprimante pourrait favoriser l'apparition d'asthme chez les recycleurs

CONCLUSION : L'évolution constante des équipements électriques et électroniques entraîne une augmentation des risques liés à leur recyclage. L'augmentation de la fréquence des maladies respiratoires dans le milieu professionnel soulève de nombreuses questions. Tout cela ouvre la voie à une exploration plus approfondie à travers une analyse des matrices environnementales et un suivi dans le temps des paramètres biologiques des agents mais aussi nécessitera d'élargir la population d'étude dans le secteur formel et pourquoi pas informel.

Mots-clés : DEEE, ADIE, exposition, Control Banding, troubles ventilatoires, EFR, évaluation qualitative

ABSTRACT

INTRODUCTION : The complexity of waste electrical and electronic equipment (WEEE) and the many substances present pose enormous recycling problems. The aim of our study was to assess the level of occupational exposure and ventilatory function of WEEE recycling agents of the State Information Technology Agency (ADIE).

METHODOLOGY : A descriptive and analytical cross-sectional (case-control) study was conducted. It counted 15 ADIE staff, including 7 with reduced mobility and 15 voluntary witnesses. Based on in situ data and questionnaire responses, we qualitatively assessed the level of occupational exposure using the Control Banding method and conducted respiratory functional exploration (EFR) by spirometry in both populations.

RESULTS : The results showed very high exposure levels caused by printer dust. The results of spirometry showed no link between exposure and the occurrence of ventilatory disorders. However, in the control population, all asthmatics were smokers, while smoking did not appear to influence the development of asthma in agents. Comparison of asthma proportions between the two groups showed no significant difference (33.3% vs. 26.7%: p= 0.6483 OR(IC95%): 1,175 (0,6443-2,141)), this may suggest that exposure to WEEE could lead to asthma in recyclers.

CONCLUSION : The constant evolution of electrical and electronic equipment leads to an increase in the risks associated with their recycling. The increase in the incidence of respiratory diseases in the workplace raises many questions. All of this paves the way for further exploration through analysis of environmental matrices and time-tracking of biological parameters of agents, but it will also require broadening the study population in the formal and, if not informal sector.

Keywords : WEEE, ADIE, exposure, control banding, ventilatory disorders, EFR, qualitative assessment

Table des matières

INTRODUCTION 1

PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE 1

I. Déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) 4

1. Eléments de définition 4

2. Typologie et flux des DEEE 4

3. Substances dangereuses dans les DEEE 6

4. Traitement des DEEE 8

II. Conséquences du recyclage des DEEE 10

1. Pollution de l'environnement 10

2. Exposition en milieu professionnel 11

2.1. Voies d'exposition professionnelle 11

2.2. Valeurs Toxicologiques de Référence (VTR) 12

2.3. Conséquences de l'exposition professionnelle 13

III. Cadre juridique et règlementaire applicable au DEEE 15

1. Réglementation internationale 15

2. Réglementation en Europe 16

3. Réglementation en Afrique 17

I. Objectifs de l'étude 18

1. Objectif général 18

2. Objectifs spécifiques 18

II. Cadre d'étude 18

III. Période et type d'étude : 19

IV. Matériel et Méthode 19

1. Matériel 19

1.1. Population d'étude 19

1.1.1. Critères d'inclusion 19

1.1.2. Critères de non-inclusion 20

1.2. Taille de la population d'étude 20

2. Instruments 21

3. Méthodes 23

3.1. Méthode d'évaluation de l'exposition professionnelle 23

3.2. Méthode d'évaluation de la fonction ventilatoire 29

3.3. Analyse des données 31

V. Résultats 31

1. Caractéristiques de la population 31

2. Conditions de travail 32

3. Analyse qualitative du niveau d'exposition professionnelle 35

4. Evaluation de la fonction ventilatoire 38

4.1. Proportion des troubles ventilatoires 38

4.2. Relations entre troubles ventilatoires et tabagisme 41

VII. Discussion 43

CONCLUSION 47

RECOMMANDATIONS 46

REFERENCES 48

ANNEXE I 54

ANNEXE II 56

ANNEXE III 60

ANNEXE IV 61

ANNEXE V 66

Liste des Figures

Figure 1 : Principaux composants des DEEE 07

Figure 2 : Conséquences de l'exposition aux particules fines ...13

Figure 3 : Répartition des tâches des agents .20

Figure 4 : Spiromètre Bank II portable 21

Figure 5 : Bronchodilatateur ..21

Figure 6 : Turbine réutilisable 21

Figure 7 : Embout réutilisable 21

Figure 8 : Pince-nez 21

Figure 9 : Chambre à vide .21

Figure 10 : Pèse-personne .21

Figure 11 : Centimètre 21

Figure 12 : Salle de stockage 31

Figure 13: Equipements de Protection Individuelle (EPI) 32

Figure 14 : Résidus de poudre de toner ..32

Figure 15 : Port des différents types d'équipement de protection individuelle (EPI) 33

Figure 16 : Appréciation de l'ambiance de travail 33

Figure 17 : Substances présentes lors des différents procédés de manipulation des imprimantes 34

Figure 18 : Graphique des différents troubles respiratoires chez chaque population d'étude 37

Figure 19 : Répartition des malades selon le poste occupé 38

Liste des Tableaux

Tableau I : Catégorisation des DEEE .04

Tableau II : Production et collecte des déchets d'équipements électriques et électroniques par

continent 05
Tableau III :
Taux d'équipements électriques et électroniques usagés par rapport à la quantité

importée 06

Tableau IV : Quelques substances chimiques et leur présence dans les équipements électroniques 07

Tableau V : Concentration de quelques substances en milieu de travail dans les trois (3) industries visitées

et leurs VLEP .09
Tableau VI
: Valeurs Limites d'Exposition Professionnelle (VLEP) pour quelques substances présentes

dans les lieux de recyclage des DEEE 12

Tableau VII : Quelques substances dans les DEEE et leurs effets sur la santé . 14
Tableau VIII :
Signification des phrases de risque R selon l'annexe III de la directive européenne

67/548/EEC ....24

Tableau IX : Description des classes de danger 25

Tableau X : Description des classes de fréquence d'exposition .25

Tableau XI : Capacité d'empoussièrement 26

Tableau XII : Capacité de volatilité selon le point d'ébullition 26

Tableau XIII : Estimation du risque d'exposition à une substance 26

Tableau XIV : Approches de maîtrise et prévention en fonction du risque 27

Tableau XV : Caractéristiques de la population 29

Tableau XVI : Evaluation des risques dans la manipulation des encres d'imprimantes ...35

Tableau XVII : Estimation du risque d'exposition professionnelle aux produits de classe D 36

Tableau XVIII : Liens entre troubles ventilatoires chez les cas et chez les témoins 37

Tableau XIX : Liens entre tabagisme et troubles ventilatoires chez les cas . .37

Tableau XX : Liens entre tabagisme et troubles ventilatoires chez les témoins 38

Sigles et abréviations

a : alvéolaire

ADEME : Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie

ADIE : Agence de l'Informatique de l'Etat

AFP : Agence France Presse

ANSES : Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'Alimentation, de l'Environnement et du Travail

ATS : American Thoracic Society

BIT : Bureau international du travail

BPCO : BronchoPneumopathie Chronique Obstructive

CE : Conformité Européenne

CFC : Chlorofluorocarbures

CHSCT : Comité d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail

CHAT : Centre des Handicapés Au Travail

CIRC : Centre International de Recherche sur le Cancer

CNIID : Centre National d'Information Indépendante sur les Déchets

CPT : Capacité Pulmonaire Totale

CRT : Cathode Ray Tub (Ecran à Tube Cathodique)

CVF : Capacités Vitales Forcée

CVL : Capacités Vitales Lente

Dae : Diamètre aérodynamique

DEEE : Déchets d'Equipements Electriques et Electroniques

DEM : Débit Expiratoire Maximal

DSN : Direction de Solidarité Numérique

EEE : Equipements Electriques et Electroniques

EPA : Agence pour la Protection de l'Environnement

EPI : Equipement de Protection Individuelle

FDS : Fiche de Données de Sécurité

GINA: Global Initiative for Asthma

GOLD: Global Ostructive Lung Disease

Hab : Habitant

HSE : Hygiène Sécurité Environnement

I : Incendie

i : inhalable

IMC : Indice de Masse Corporelle

INERIS : Institut National de l'Environnement Industriel et des Risques

INRS : Institut National de Recherche et de Sécurité

IOHA : International Occupational Hygiene Association

IRSST : Institut de Recherche Robert-Sauvé en Santé et en Sécurité du Travail

Kg : Kilogramme

LTH : Laboratoire de Toxicologie et d'Hydrologie

MIR : Medical International Research

Mt : Million de tonnes

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

PBB : Polybromodiphényles

PBDE : Polybromodiphényléthers

PCB : Polychlorobiphényles

PED : Pays En Développement

PM : Particulate Matter

POPs : Polluants Organiques Persistants

PVC : Polychlorure de Vinyle

RDC : République Démocratique du Congo

REP : Responsabilité Elargie du Producteur

RFB : Retardateurs de Flammes Bromés

RoHS : Restriction Of Hazardous Substances

SPLF : Société de Pneumologie de Langue Française

SST : Santé et Sécurité au Travail

Tcut : Toxicité cutanée

Tinh : Toxicité par inhalation

UC : Unité Central

UCAD : Université Cheikh Anta Diop de Dakar

UE : Union Européenne

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

UNEP: United Nations of Environment Program

VEA : Valeur d'Exposition Admissible

VEMS : Volume Expiratoire Maximal Seconde

VLEP : Valeur Limite d'Exposition Professionnelle

VMM : Ventilation Maximale Minute

VTR : Valeurs Toxicologiques de Référence

1

INTRODUCTION

Ces dernières décennies, le monde fait face à une course effrénée en technologies dans tous les domaines. Les équipements électriques et électroniques (EEE) deviennent plus sophistiqués avec une technologie en constante amélioration. Les entreprises de fabrication de matériels électriques et électroniques misent sur des techniques de diffusion d'informations beaucoup plus rapides, sur des supports beaucoup plus petits et moins encombrants. Ainsi, nous sommes passés du téléphone manuel au téléphone intelligent, du téléviseur à écran cathodique vers l'écran numérique à haute définition, des gigantesques premiers ordinateurs de recherche au MacBook Air, etc. La technologie évolue rapidement et chaque marque lance méthodiquement et régulièrement de nouvelles versions de ses produits ou plus simplement de nouveaux produits. Ces technologies se succèdent inondant ainsi les magasins, ce qui représente une tentation pour les consommateurs qui sont en quête permanente de matériels de dernière génération. Cette évolution les oblige à acheter de nouveaux produits ou à mettre à jour leurs anciens systèmes qui sont devenus inadaptés, incompatibles ou qui ne peuvent simplement plus être réparés (Lefèvre T., 2014). A cela s'ajoute la courte durée de vie de la plupart des appareils électriques ou électroniques. L'obsolescence programmée devient le meilleur moyen pour les entreprises d'augmenter leur chiffre d'affaire en poussant le consommateur à acheter de nouveaux matériels et mettre au rebut les anciens. Ces derniers deviennent des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) encore appelés e-déchets ou e-waste. Les DEEE constituent une quantité impressionnante de 44,7 millions de tonnes métriques (Mt) à travers le monde, soit l'équivalent de 6,1 kilogrammes par habitant (kg / hab), de déchets électroniques par an en 2016, contre 5,8 kg / hab en 2014. La quantité de déchets électroniques sera estimée à 52,2 millions de tonnes métriques, ou 6,8 kg / hab, d'ici 2021(BaldéC.P. et al, 2017).

La récupération et le recyclage des métaux précieux et d'autres ressources contenues dans les équipements électriques et électroniques, peuvent réduire la demande en matière mais aussi créer des emplois et générer des revenus. En effet, le marché des DEEE mondiaux est estimé à410 milliards $ US par an, à l'exclusion d'un très important secteur informel. Un trafic international autour de l'exportation de ces déchets voit le jour. Environ 15% d'entre eux ont été traités dans une filière agréée. Entre 60 et 90% des tonnages produits sont illégalement vendus ou enfouis, soit l'équivalent de 62.000 à 95.000 Probo Koala en un an. Parfois déguisés sous forme de dons « humanitaires », ces DEEE proviennent principalement des pays de l'UE (Royaume-Uni, France et Allemagne en tête) et inondent l'Afrique. Les DEEE européens envoyés en Afrique occidentale en 2009 sont estimés à 220000 tonnes. Les exportations de l'Allemagne vers les pays non européens en 2008 varient entre 93 000 et 216 000 tonnes d'équipements électroniques usagés (UNEP, 2015). Les experts sont unanimes,

2

l'Afrique est sur le point de devenir le continent-poubelle des ordures toxiques des pays développés (Wane S.S et Rochat D., 2009).

Pour la plupart des pays ouest africains comme le Sénégal, il n'existe pas encore de réglementations spécifiques aux DEEE ce qui augmente leur flux (Grippa C., 2004). Certains équipements ont une durée de vie très courte ou sont en fin de vie, pour d'autres il n'y a pas moyen de les réutiliser ou réparer, ils se retrouvent à la poubelle, destinés à être démantelés. La composition des DEEE étant très variée, il est difficile de définir une typologie exhaustive. Ils contiennent des substances valorisables comme : les métaux précieux (or, argent, platine...), les métaux ferreux (acier, fer, inox...), les métaux non ferreux (aluminium, cuivre, bronze, plomb...), les plastiques et certains composants dangereux nécessitant un traitement particulier (Flipot F. et al, 2006). Ces derniers sont toxiques ou connus pour être dangereux pour l'environnement et pour la santé (cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques, perturbateurs endocriniens...). Parmi eux, nous avons : le mercure, le plomb, le cadmium, le chrome, l'amiante, les retardateurs de flammes bromés (RFB), le polychlorure de vinyle (PVC), le baryum, le béryllium, le phosphore... (Miserey Y., 2009).

Dans la plupart des pays en voie de développement, le recyclage des DEEE est principalement assuré par le secteur informel avec des méthodes rudimentaires dans des décharges sauvages qui les exposent à des risques. Ce système d'exploitation nécessite des mesures de protection individuelle mais aussi dans de bonnes conditions pour éviter une pollution de l'environnement et une exposition des travailleurs et de la population environnante aux substances toxiques. Les professionnels sont les premiers exposés à la poussière du matériel démantelé susceptible de renfermer des particules de substances toxiques. Ces dernières émises lors du stockage et du traitement des DEEE, pourraient être à l'origine d'affections diverses chez des professionnels exposés à des concentrations élevées sur une courte période (intoxication aigue ou subaigüe) ou à des concentrations faibles mais sur une longue période (intoxication chronique). Cette exposition peut conduire à des maladies professionnelles telles que la dermatite, l'asthme professionnel, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), divers cancers... (SPLF, 2003)

Afin de prendre des mesures préventives contre les maladies professionnelles qui sont très fréquentes dans la filière de traitement des déchets, il est important d'évaluer le niveau d'exposition des travailleurs aussi bien dans le secteur informel que formel afin de réduire les risques de maladie professionnelles.

C'est dans cette logique que nous nous sommes fixés comme objectif principal d'évaluer le niveau d'exposition professionnelle et la fonction ventilatoire des agents chargés du recyclage des déchets

3

d'équipements électriques et électroniques (DEEE) dans le secteur formel. Il s'agissait plus spécifiquement de procéder à :

· Analyser les conditions de travail des agents chargés du recyclage des D3E et identifier les potentielles substances libérées lors du recyclage de ces déchets

· Evaluer les différents niveaux d'exposition des agents chargés du recyclage des DEEE.

· Explorer la fonction ventilatoire des agents par la mesure des paramètres
spirométriques.

Pour mener à bien cette étude, nous avons commencé par une revue de la littérature portant sur les DEEE, le cadre réglementaire et les risques liés à leur recyclage. Pour terminer, nous avons fait une étude de cas qui portait sur l'évaluation du niveau d'exposition professionnelle et de la fonction ventilatoire des agents chargés du recyclage des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) de l'Agence de l'Informatique de l'Etat (ADIE)à travers un questionnaire et une exploration des fonctions respiratoires par la spirométrie.

PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE

4

I. Déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE)

1. Eléments de définition

Les déchets d'équipements électriques et électroniques encore appelés DEEE, e-waste ou e-déchets sont définis comme des déchets issus des équipements fonctionnant grâce au courant électrique (ou à des champs électromagnétiques) avec une tension ne dépassant pas 1.000 volts en courant alternatif et 1.500 volts en courant continu. La notion de déchets d'équipements électriques et électroniques renvoie à tous les composants, sous-ensembles, et produits consommables faisant partie intégrante du produit au moment de la mise au rebut (Gramatyka P. et al, 2007).

2. Typologie et flux des DEEE

Le monde compte une multitude de matériels électriques et électroniques présents dans tous les domaines d'activités et qui sont le plus souvent indispensables. Cependant, ces matériels ont souvent une courte durée de vie qui fait qu'ils se retrouvent facilement à l'abandon. Les EEE, qu'ils soient ménagers ou professionnels, sont classés par catégories (Tableau I) (ADEME 2018).

Tableau I : Catégorisation des DEEE (ADEME, 2018)

 

Catégories

1

Gros appareils ménagers

2

Petits appareils ménagers

3

Matériel du grand public

4

Matériel d'éclairage

5

Outils électriques et électroniques

6

Jouets, équipements de loisirs et de sport

7

Dispositifs médicaux

8

Instruments de surveillance et de contrôle

10

Distributeurs automatiques

11

Panneaux photovoltaïques

 

Les principaux producteurs de DEEE sont actuellement les pays développés, au premier rang les États-Unis. D'après une étude de l'Agence pour la Protection de l'Environnement (EPA), les déchets électroniques atteignaient aux États-Unis entre 1,5 et 1,9 million de tonnes en 2005. En termes de poids, 15 à 20 % de ces déchets sont recyclés, les 80 à 85 % restants étant incinérés ou enfouis dans

5

des décharges. D'une façon générale, bien que le recyclage des DEEE progresse dans les pays développés, la part relative des DEEE recyclés reste stable en raison du volume croissant de déchets à recycler, lui-même lié à la très forte augmentation de la consommation d'équipements électriques et électroniques (Tableau II) (Baldé C.P. et al, 2017).

Tableau II : Production et collecte des déchets d'équipements électriques et électroniques par

continent (Baldé C.P. et al, 2017)

Indicateur

Afrique

Amérique

Asie

Europe

Océanie

Pays dans la région

53

35

49

40

13

Population dans la région (millions)

1714

977

4364

738

39

Poids (Kg/hab)

1,9

11,6

4,2

16.6

17,3

Indication de poids (Mt)

2,2

11,3

18,2

12,3

0,7

Répertoriés comme collectés et recyclés (Mt)

0,004

1,9

2,7

4,3

0,04

Taux de collecte régional (%)

0

17

15

35

6

 

Parallèlement, une grande partie des DEEE sont exportés, souvent illégalement, des pays développés vers les pays en développement (PED). Selon Greenpeace, 12 millions de tonnes de DEEE seraient envoyés annuellement en Asie. En 2003, d'après le Centre National d'Information Indépendante sur les Déchets (CNIID), 23 000 tonnes de déchets électroniques auraient été exportées illégalement en Asie (Chine, Inde, Pakistan) et en Afrique de l'Ouest. Le plus souvent, ces DEEE ne sont pas recyclés mais incinérés ou enfouis, transformant ainsi les PED en poubelle des pays développés. Selon Toxics Link (2004), 70 % des DEEE mis en décharge à New Delhi (Inde) proviennent des pays développés. L'Association chinoise des appareils électroménagers estime que 80% des DEEE exportés sont destinés aux pays en voie de développement (PED) de l'Asie et que les 90% sont destinés à la Chine. Cette dernière est le premier importateur de déchets en général et de DEEE en particulier (Bensebaa F. et Boudier F., 2014).

La plupart des équipements envoyés vers les PED sont proche de leur fin de vie ou parfois même hors d'usage. Dans le rapport du programme e-waste en Afrique de la Convention de Bâle sur les DEEE en Bénin, en Côte-d'Ivoire, au Ghana, au Libéria et au Nigéria, la quantité de matériels usagés par rapport aux importations est comprise entre 10 et 70%(Tableau III).

6

Tableau III : Taux d'équipements électriques et électroniques usagés par rapport à la quantité
importée (Convention de Bâle)

Pays

Année

Importations d'EEE

EEE usagés issus de ce nombre

 
 

Tonne/an

Tonnes/an

Pourcentage (%)

Bénin

2009

16.000

4800

30

Côte d'Ivoire

2009

25.000

1200

48

Ghana

2009

215.000

150500

70

Liberia

2009

3.500

350

10

Nigeria

2010

1.200.000

840000

70

 

Compte tenu du flux important de DEEE, la complexité et la toxicité de certains de leurs composants, une gestion spécifique doit leur être attribuée. De plus, ces déchets représentent une source intéressante de matières premières secondaires.

3. Substances dangereuses dans les DEEE

Le secteur du recyclage des déchets a largement évolué depuis une quinzaine d'années et est la conséquence des cycles de vie des matériels de plus en plus courts et d'un contexte réglementaire de plus en plus contraignant. Dans les filières de traitement des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE), de nombreux risques sont présents notamment l'exposition aux substances chimiques qui est particulièrement préoccupante. Le manque d'éco-conception, l'augmentation des flux ainsi que l'organisation des postes de travail et des procédés de traitement de ces équipements en fin de vie sont en grande partie, responsables des expositions professionnelles. (INRS, 2012)

La composition des équipements électriques et électroniques diffère d'un appareil à l'autre. Ainsi, le matériel provenant de l'informatique et des systèmes de télécommunication contient une plus grande quantité de métaux précieux que les appareils électroménagers. De plus la teneur en métaux précieux et en substances dangereuses dans les anciens modèles d'appareils est plus élevée que celle dans les appareils de dernière génération (Gramatyka P. et al, 2007). Les substances

DEEE

7

toxiques comme les métaux lourds étant souvent en petite quantité dans les appareils mais leur présence dans la plupart d'entre eux crée la complexité de leur traitement (Figure 1) :

· Des métaux ferreux

· Des métaux non ferreux (cuivre, plomb, étain...),

· Des métaux rares (or, indium, ...),

· Des matériaux inertes : verre, bois, béton...,

· Des plastiques, contenant ou non des retardateurs de flamme halogénés

· Des composants spécifiques :

- CFC et autres gaz à effet de serre

- Piles et accumulateurs

- Tubes cathodiques avec luminophores contenant des terres

rares

- Écrans à cristaux liquides

- Commutateurs au mercure

 

Figure 1 : Principaux composants des DEEE (INERIS, 2014)

D'autres substances connues pour leur caractère toxique ; même à des doses faibles dans

l'organisme, sont retrouvées seules ou sous forme d'alliage, en faible ou importante quantité dans la plupart des matériels électriques ou électroniques (Tableau IV).

8

Tableau IV: Quelques substances chimiques et leur présence dans les équipements électroniques
(Fiches de Données de Sécurité de l'INRS ; INERIS, 2014 ; Barbieux J.P. et al., 2008)

SUBSTANCES

PRESENCE DANS LES DEEE

Amiante

Supports et garnissages de composants montés dans des installations électriques, supports et enceintes de luminaires, isolation thermique dans fours, plaques chauffantes, radiateurs électriques à accumulation...

Béryllium et ses composés

Cartes-mères, connecteurs de cartes à circuits imprimés, moniteurs, relais, commutateurs, fenêtre de tube à rayon X

Cadmium et ses dérivés

Composants de cartes à circuits imprimés, tubes cathodiques, stabilisateurs pour le polychlorure de vinyle (PVC) batteries, certaines soudures, certains alliages.

Cobalt

pigments, certaines laques et certains alliages

Manganèse et ses composés
inorganiques

Présent dans de nombreux alliages

Mercure et ses composés inorganiques

Thermostats, capteurs, relais et commutateurs, lampes fluorescentes

Nickel

plaques conductrices, éléments thermiques, batteries...

Plomb et ses composés inorganiques

Soudure de cartes à circuits imprimés, composants du verre des tubes cathodiques, soudure et verre des tubes fluorescents

Poudre de carbone

Toners

Retardateurs de flammes bromés (RFB)

Boitiers d'appareils ménagers, isolant de fils électriques et de câbles

Yttrium

Présent couche luminescente des tubes cathodiques

 

4. Traitement des DEEE

Le traitement des DEEE nécessite une organisation efficace et un contrôle périodique des milieux de stockage et de traitement mais aussi des examens médicaux et analyses biologiques des agents qui y travaillent. C'est ainsi que des filières de traitement sont nées dans le secteur formel notamment avec les éco-organismes qui assurent la récupération des DEEE. Malheureusement, il existe un secteur de traitement informel des DEEE qui est retrouvé le plus souvent dans les pays en voie de développement. Ces derniers ne disposent pas d'assez de directives et de réglementations spécifiques aux déchets d'équipements électriques et électroniques comme le cas dans de nombreux pays en l'Afrique. Très souvent, les équipements sont abandonnés dans des décharges sauvages constituant la principale source de revenus des populations environnantes. Elles incinèrent les

9

déchets produisant un mélange de substances toxiques (dioxines,furanes, plomb, cadmium...).Dans certains pays, des expériences pilotes, souvent formelles, de récupération et de valorisation des DEEE ont vu le jour. Cependant ce genre d'initiatives venant du continent africain, notamment de la zone UEMOA où l'économie est essentiellement concentrée autour de l'informel, n'est pas encore bien développée (Diop C. et Thioune R., 2014). En effet, certaines entreprises ont signé des partenariats pour que leurs matériels puissent être récupérés et traités de manière conventionnelle avec un bordereau de suivi. Ces activités peuvent impliquer des opérations très simples comme le tri manuel, le découpage de fils électriques, le triage des appareils susceptible de contenir de l'amiante, l'enlèvement de batteries, de cartouches d'imprimantes et de condensateurs jusqu'au démantèlement complet et broyage de l'appareil. Selon le stade de démantèlement, les pièces vont vers une autre entreprise de démantèlement ou vers une usine de récupération et de recyclage proprement dit. Une étude sur l'exposition par inhalation de quelques métaux chez des travailleurs effectuant des activités typiques de démantèlement en Belgique a permis de mesurer certaines substances libérées lors des opérations de démantèlement dans 3 entreprises distinctes. Dans certains cas, les substances organiques pouvant se libérer durant les processus de démantèlement ont été identifiées et comparées aux valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP), certaines dépassaient leur VLEP. (Tableau V) (Barbieux J.P. et al., 2008).

· Entreprise 1 : enlèvement de l'emballage et démantèlement de marchandises (sortir de l'emballage, collecte de manuels, couper les fils, enlèvement de condensateurs et batteries) le démantèlement de moniteurs sans broyage du verre, démantèlement de gros appareils comme des photocopieuses

· Entreprise 2 : démantèlement limité d'appareils bruns et d'ordinateurs. Les pièces démontées sont traitées ailleurs

· Entreprise 3 : démantèlement de petits appareils électriques, des moniteurs et des postes de télévision

10

Tableau V : Concentration de quelques substances en milieu de travail dans les trois (3)
industries visitées et leurs VLEP (Barbieux J.P. et al., 2008)

Substances

Concentration en ug par m3dans les entreprises

VLEP (en ug par m3)

 

N°2

N°3

 

0,01

< 0,01

< 0,006

0.002

Cadmium

0,087- 0,180

< 0,01

0 -2,3

0.01

Chrome

0,426- 0,563

0,2- 1,4

0,1- 1,0

0.5

Cobalt

-

-

< 0,03 - 0,6

0,02

Cuivre

-

-

0,9 - 42,9

1

Fer

-

-

22 - 216

5

Manganèse

-

-

1,0 -6,7

0,2

Mercure

0,001- 0,035

< 0,9

< 1,6

0.025

Nickel

0,276- 0,767

0,7 - 4,5

< 0,03

1

Plomb

-

1,7- 11,2

< 1,4 - 54,2

0,15

Yttrium

0,355- 1,117

< 0,002

< 1,01

1

Zinc

-

-

4,2- 123,1

10

Particules inhalables

0,72- 1,63

1,60-8,15

1,1 à 9,8

10

 

II. Conséquences du recyclage des DEEE

1. Pollution de l'environnement

Tous ces composants sont toxiques et/ou cancérogènes. Dans les pays développés, le traitement des DEEE est beaucoup plus organisé avec une réglementation beaucoup plus stricte. Pour chaque étape du processus de recyclage, un système de ventilation et de récupération de la poussière émise est installé par exemple afin de limiter au mieux la pollution (Silvente E., 2017). Cependant, si la manipulation des DEEE est faite sans protection adéquate, elle expose les manipulateurs et le voisinage à de graves conséquences. En effet, ils sont néfastes sur l'environnement surtout lorsqu'ils sont mélangés, sans traitement, aux ordures et jetés dans les décharges sauvages. Le stockage et le recyclage des déchets polluent les sols, les sous-sols, l'air et l'eau (nappe phréatique, cours d'eau) et rendent impropre à la consommation des aliments ou de l'eau. Greenpeace International (2007) a mis en évidence la présence de quantités élevées de métaux dangereux (cadmium, plomb...) dans des échantillons de sols et d'eaux prélevés à proximité des régions de démantèlement des équipements électroniques en Chine et en Inde. Les mêmes dégâts environnementaux se produisent dans les autres pays en voie de développement où le traitement des DEEE est assuré par le secteur informel

11

(Bensebaa F. et Boudier F., 2014). Par un phénomène de bioconcentration, de bioaccumulation et de bioamplification, ces substances toxiques se retrouvent dans la chaîne alimentaire (Diop C. et Thioune R., 2014).

La gestion des DEEE doit être assurée par des services compétents afin de veiller au respect des mesures de protection qu'elle impose et d'éviter des accidents écologiques comme celui de Ngagne Diaw en 2008 qui a fait de nombreuses victimes à la suite d'une intoxication collective au plomb. Dans cette localité de Thiaroye sur Mer, l'une des principales activités était la récupération de plomb dans les batteries qui fut à l'origine d'un phénomène de saturnisme causant beaucoup de dégâts principalement chez les femmes et les enfants (Haefliger P. et al, 2009).

2. Exposition en milieu professionnel

2.1. Voies d'exposition professionnelle

Tous les métiers de traitement des déchets comportent des dangers auxquels sont constamment exposés les agents avec plus ou moins de dangerosité selon le type de manipulation et de déchet. Les

nombreuses substances dangereuses qu'ils contiennent sont fortement toxiques pour les travailleurs et

l'environnement. L'espace de travail des agents parfois confiné et les particules en suspension peuvent être à l'origine d'intoxication aigue ou chronique qui se manifeste par diverses affections respiratoires, cutanées...

La pollution se localise principalement au niveau des postes de travail et est générée par les opérations manuelles de démantèlement (Lecler M.T. et al., 2012). Les poussières sont un mélange de particules suffisamment légères pour rester en suspension dans l'air. En hygiène industrielle, nous distinguons plusieurs fractions granulométriques des poussières, les deux principales sont la fraction inhalable (Diamètre aérodynamique (Dae< 100 ìm) qui représente toutes les particules susceptibles d'être inhalées, et la fraction alvéolaire (Dae < 4 ìm) qui représente les particules les plus fines qui peuvent pénétrer jusqu'aux alvéoles pulmonaires (SUVA, 2016).

L'exposition peut se faire par :

· Voie respiratoire : La fraction inhalable est souvent la plus importante du point de vue biologique dans le milieu du travail. Son action dépend de la quantité inhalée, de la taille des particules mais aussi de leurs caractères physico-chimiques (Barbieux J.P. et al., 2008).

·

12

Voie cutanée : elle est surtout importante comme voie indirecte d'exposition par l'ingestion. Les particules déposées sur la peau, (les lèvres et les environs de la bouche) peuvent, certainement dans le cas d'une mauvaise hygiène, être ingérées et se retrouver dans le tractus digestif. L'absorption directe de métaux par la peau est plutôt rare, mais elle a été quand même décrite pour quelques métaux comme le cobalt (Barbieux J.P. et al., 2008).

· Par voie orale : uniquement la conséquence d'incidents ou d'une mauvaise hygiène alimentaire (Barbieux J.P. et al., 2008).

2.2. Valeurs Toxicologiques de Référence (VTR)

Une valeur toxicologique de référence (VTR) est un indice toxicologique qui permet, par comparaison avec l'exposition, de qualifier ou de quantifier un risque pour la santé humaine. Le mode d'élaboration des VTR dépend des données disponibles sur les mécanismes d'action toxicologique des substances et d'hypothèses communément admises. Nous distinguons ainsi des « VTR sans seuil de dose » et des « VTR à seuil de dose » (ANSES, 2018).

· VTR à seuil de dose : Une VTR à seuil est la quantité d'un produit, ou sa concentration dans l'air, à laquelle un individu peut être exposé sans constat d'effet néfaste sur une durée déterminée (INERIS 2016).

· VTR sans seuil de dose : est définie comme un excès de risque unitaire et correspond à la pente de la droite de la relation dose-effet (INERIS 2016).

Toutes les poussières, quelle que soit leur nature, peuvent entraîner des effets néfastes sur les voies respiratoires lorsqu'elles sont inhalées en grande quantité (Lecler M.T. et al., 2012). Pour éviter des désordres respiratoires liés à l'inhalation des poussières, des valeurs limite d'exposition professionnelle (VLEP) ont été fixées pour certaines substances jugées dangereuses et mises en application dans certains pays afin de limiter l'exposition professionnelle.

La VLEP d'un produit chimique représente la concentration dans l'air que peut respirer une personne pendant un temps déterminé. Il s'agit de la limite de la moyenne, pondérée en fonction du temps, de la concentration d'un agent chimique dangereux dans l'air de la zone de respiration d'un travailleur au cours d'une période de référence déterminée. Au niveau réglementaire, la période de référence est soit de 8 heures (VLEP 8 heures), soit de 15 minutes (VLEP court terme) (INERIS, 2016). Elle est exprimée en volume (ppm ou partie par million), en poids (mg/m3) ou en fibres par unité de volume (f/m3) (Tableau VI). Elle constitue une valeur de référence pour évaluer le niveau de l'exposition dans l'air. Cependant, le respect de cette valeur ne suffit pas, l'employeur est tenu, en

13

application des principes généraux de prévention, de réduire l'exposition au niveau le plus bas possible (INRS, 2015).

Substance

VLEP (mg/m3)

Amiante*

0,01*

Béryllium

0,002(i)

Cadmium

0,015 (i) 0,004 (a)

Chrome, métal et composés trivalents

0,5 i

Chrome, composés hexavalents

0,005 (i)

Manganèse

0,5

Mercure

0,02 (i)

Nickel

0,5 (i)

Plomb

0,1

Poussières alvéolaires

5

Poussières inhalables

10

 

Tableau VI : Valeurs Limites d'Exposition Professionnelle (VLEP) pour quelques substances
présentes dans les lieux de recyclage des DEEE (SUVA, 2016)

i: inhalable a : alvéolaire * La VLEP de l'amiante est exprimée en fibre/mL

2.3. Conséquences de l'exposition professionnelle

L'exposition aux produits chimiques dans tous les secteurs industriels, artisanaux, agricoles peut être à l'origine d'une toxicité aigüe ou chronique, par voie respiratoire, cutanée ou digestive chez les travailleurs. Qu'il s'agisse de solides, de poussières, de liquides, de gaz, de vapeurs ou de fumées, beaucoup de ces produits sont corrosifs, irritants, allergisants, asphyxiants, fibrogènes, cancérogènes, reprotoxiques ... et parfois à des doses et des durées d'exposition faibles. La toxicité est déterminée par les propriétés physico-chimiques du produit et les voies de pénétration dans l'organisme. La composition chimique de la substance est souvent déterminante, mais son action ne dépend pas seulement de la structure moléculaire du produit. La silice, par exemple, est inerte et ne devient dangereuse que lorsqu'elle est inhalée en fines particules ; dans ce cas, c'est la granulométrie et la façon de pénétrer dans le corps qui déterminent la toxicité. De même, pour les fibres comme l'amiante, le danger est davantage lié à la structure physique de la fibre qu'à sa structure chimique. L'absorption est surtout respiratoire en milieu professionnel, mais les contacts cutanés avec certains solides peuvent aussi provoquer des allergies et des irritations. L'absorption digestive, par ingestion de particules (par exemple composés de plomb) ou de poudres, souillant les aliments et par défaut d'hygiène des mains et du visage est également possible. Le produit toxique ou ses métabolites peuvent se fixer de manière

14

réversible ou irréversible sur des organes cibles. La réversibilité dépend du paramètre temps, mais généralement la toxicité réversible est liée aux toxiques d'effets aigus et à court terme (CHSCT, 2012). Chez l'homme, l'exposition chronique aux terres rares contenues dans les écrans CRT est associée à un risque de pneumoconiose. Il existerait également un phénomène de biopersistance dans le tractus respiratoire expliquant leur accumulation à ce niveau en cas d'exposition chronique (Lecler M.T. et al., 2012).

Figure 2 : Conséquences de l'exposition aux particules fines (AFP, 2016)

Une étude dans les lieux de recyclage artisanal des batteries au Sénégal (Médina et Colobane) a démontré un niveau d'exposition très élevé aussi bien chez les travailleurs que chez la population environnante. La plombémie moyenne était de 131,08 #177; 32,87 ìg/L chez les non exposés et de 546,55 #177; 185,24 ìg/L chez les exposés, sujets pour lesquels la valeur dépasse nettement la norme de 300 ìg/L fixée pour les professionnels (Cabral M. et al., 2012). A l'instar du plomb, d'autres substances peuvent induire des affections diverses selon la voie d'exposition, la dose et les caractères physico-chimiques. (Tableau VII)

15

Tableau VII : Quelques substances dans les DEEE et leurs effets sur la santé (FDS INRS ; CHSCT, 2014 ; Barbieux J.P. et al, 2008)

SUBSTANCES

EFFETS SUR LA SANTE

Amiante

Inhalation d'amiante asbestose, plaque pleurale.../Apparition de cancer

broncho-pulmonaire si l'intoxication est chronique (10ans, 20ans, ...)

Béryllium et ses composés

Très toxiques par inhalation et toxiques par ingestion, irritants pour la peau, les yeux et les voies respiratoires. Cancérogènes par inhalation. Très faibles concentrations atteintes graves des bronches et des poumons d'origine allergique et/ou irritative (bérylliose)

Cadmium et ses dérivés

Cadmium et certains de ses composés sont classés comme cancérigènes et toxiques

par inhalation et ingestion effets toxiques sur les reins et les os
(déminéralisation) ainsi que des cancers bronchiques et prostatiques

Cobalt

Peut-être sensibilisant, provoquer une fibrose pulmonaire et des effets cardiovasculaires. Certains composés du cobalt peuvent provoquer le cancer

Manganèse

Affections neurologiques après une exposition de longue durée

Mercure et ses composés
inorganiques

Le mercure est classé comme toxique par inhalation, il s'accumule dans l'organisme. Les effets liés à une exposition répétée portent essentiellement sur le système nerveux.

Nickel

Peut-être sensibilisant

Poudre de carbone

Irritations oculaires et des voies respiratoires

Plomb et ses composés
inorganiques

Nocifs par inhalation et par ingestion, bioaccumulables, reprotoxiques, hématotoxiques, neurotoxiques et néphrotoxiques.

Retardateurs de flammes
bromés (RFB)

Perturbateurs endocriniens

Yttrium

Irritants pour les yeux et les voies respiratoires

 

Afin de protéger l'Homme et son environnement, des réglementations tenant en compte la circulation et le traitement de DEEE sont appliquées dans certains pays.

III. Cadre juridique et règlementaire applicable au DEEE

Le nombre d'objets électroniques utilisés quotidiennement augmente de façon continue, le volume de DEEE augmente concomitamment, et plus rapidement que n'importe quelle autre catégorie de déchets. Dans ce contexte de compétition économique mondiale et de préoccupations environnementales, la filière du traitement des DEEE occupe une place très importante et cela nécessite d'être réglementé et surveillé.

1. Réglementation internationale

Parmi ces réglementations internationales, nous pouvons citer :

·

16

La Convention de Bâle de 1989 entrée en vigueur en 1992 : elle est née de la volonté initiale d'interdire les mouvements transfrontaliers de déchets dangereux. Elle a été signée par 170 pays dont 3 ne l'ont pas encore ratifiée (Afghanistan, Etats-Unis et Haïti). Le Ban Amendement, qui interdit toute exportation de déchets dangereux, a été adopté en 1995 mais n'est pas encore entré en vigueur, n'ayant pas été ratifié par les trois quarts des participants (Bensebaa F. et Boudier F., 2014).

· La Convention de Stockholm (ratification le 17 mai 2004) sur les polluants organiques persistants (POPs) : les obligations convenues s'appliquent uniquement aux RFB inscrits sur sa liste (Convention Stockholm, 2012)

· La Décision de l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique) de 1992 (C(92)39/FINAL), modifiée en 2001 (C(2001)107/FINAL) : Elle concerne les déchets entre pays de l'OCDE et introduit une distinction entre déchets non dangereux (liste verte) et déchets dangereux (listes orange et rouge) pour lesquels s'applique la Convention de Bâle (Bensebaa F. et Boudier F., 2014).

· La Convention de Bamako de 1991 est entrée en vigueur en 1996 et est relative à l'interdiction des importations de déchets dangereux et au contrôle de leurs mouvements transfrontaliers en Afrique. C'est une adaptation de la Convention de Bâle, elle a été ratifiée par 23 pays africains dont le Sénégal (Bensebaa F. et Boudier F., 2014).

· La Responsabilité Elargie du Producteur (REP) veut que, pour certains déchets bien identifiés, le producteur soit très étroitement associé à la gestion de tous les déchets intervenant dans le cycle de vie de son produit. Libre à lui de gérer seul la collecte et le traitement des déchets ou de s'associer à un éco-organisme dédié à la collecte et au traitement des déchets et financé par un groupement d'entreprises du même secteur (ADEME, 2017).

2. Réglementation en Europe

Le règlement sur les transferts de déchets CE/1013/2006, entre en vigueur en juillet 2007 : Il remplace et renforce le précédent règlement CE/259/93 du 1erfévrier 1993 en intégrant la révision adoptée en 2001 par l'OCDE ainsi que "l'interdiction de Bâle" et en rationalisant et précisant les

procédures existantes. Nous avons :

· Directive DEEE 2002/96/CE, fixant pour décembre 2006 un taux minimal moyen annuel de ramassage sélectif de 4 kg par habitant (pour les ménages) (Bensebaa F et Boudier F, 2014).

·

17

Directive RoHS (Restriction of Hazardous Substances in Electrical and Electronical Equipment) 2002/95/CE, limitant depuis le 1er juillet 2006 l'utilisation de 6 substances dangereuses dans les équipements électriques et électroniques : plomb, mercure, cadmium, chrome hexavalent, PBB (polybromodiphényles) et PBDE (polybromodiphényléthers). Directive amenée à évoluer avec l'interdiction d'autres substances (Bensebaa F. et Boudier F., 2014).

· Directive 2012/19/UE, dite Directive DEEE, instaure des mesures visant à « protéger l'environnement et la santé humaine par la prévention ou la réduction des effets nocifs associés à la production et à la gestion des DEEE. De plus, elle permet une réduction des incidences négatives globales de l'utilisation des ressources et une amélioration de l'efficacité de cette utilisation » (INERIS 2014).

3. Réglementation en Afrique

En Afrique, nombreuses des conventions Internationales ont été signées et ratifiées dans certains pays. A cela, nous pouvons ajouter la Convention de Bamako de 1991, entrée en vigueur en 1996, relative à l'interdiction des importations de déchets dangereux et au contrôle de leurs mouvements transfrontaliers en Afrique. Adaptation de la Convention de Bâle, elle a été ratifiée par 23 pays africains (Benin, Burundi, Cameroun, Côte D'ivoire, Comores, Congo, RDC, Egypte, Ethiopie, Gabon, Gambie, Libye, Mali, Mozambique, Maurice, Niger, Ouganda, Sénégal, Soudan, Tanzanie, Togo, Tunisie, Zimbabwe).

Malgré l'adoption de ces réglementations et directives sur les DEEE, le danger reste présent dans les filières de traitement et parfois avec de lourdes conséquences (INERIS 2014).

Qu'il soit informel ou formel, le processus de recyclage des DEEE libère des substances toxiques pour l'environnement et l'Homme. L'évaluation quantitative ou qualitative du niveau d'exposition professionnelle devient inévitable afin de prévenir certaines maladies professionnelles dans ce secteur d'activité.

DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE CAS

18

I. Objectifs de l'étude

1. Objectif général

L'objectif général de notre étude était d'évaluer le niveau d'exposition professionnelle et la fonction ventilatoire des agents chargés du recyclage des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) de l'Agence de l'Informatique de l'Etat (ADIE)

2. Objectifs spécifiques

Afin d'atteindre notre objectif principal, nous nous sommes fixés comme objectifs spécifiques :

· Analyser les conditions de travail des agents chargés du recyclage des D3E et identifier les potentielles substances libérées lors du recyclage de ces déchets

· Evaluer les différents niveaux d'exposition des agents chargés du recyclage des DEEE.

· Explorer la fonction ventilatoire des agents par la mesure des paramètres
spirométriques.

II. Cadre d'étude

Le choix des cas et la collecte des données ont été faits au sein de la Direction de la Solidarité Numérique (DSN) qui est une entité de l'Agence de l'Informatique de l'Etat (ADIE). Entamé depuis 2008, le projet e-déchets découle du projet d'installation des salles multimédias, anciennement appelé SENECLIC, dans les établissements scolaires. Autrefois connue sous l'appellation SENECLIC, la DSN a été créée par décret Présidentiel n°04360 du 11 juillet 2006, pour coordonner et opérationnaliser au niveau national la politique de lutte contre la fracture numérique et l'exclusion sociale définie par le Chef de l'Etat à l'époque. Le Centre des Handicapés Au Travail (CHAT) est devenu fonctionnel en 2009. Il s'occupe de l'activité de reconditionnement des machines collectées. La Direction comprend :

· Un bloc Administratif

· Un bloc technique abritant le laboratoire

· Une salle de stockage des DEEE avec une superficie de 135m2, ayant 8 fenêtres et une porte.

·

19

Laboratoire technique pour la réparation du matériel informatique, a une superficie de 20m2 avec 3 fenêtres fermées sauf si la climatisation fait défaut et une porte.

· Le bureau des agents du CHAT se trouve entre la salle de stockage et celle de démantèlement.

Le traitement et l'analyse des données ont étés réalisés au Laboratoire de Toxicologie et d'Hydrologie (LTH) et au Laboratoire de Physiologie et d'Exploration Fonctionnelle Respiratoires de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d'Odontologie de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).

III. Période et type d'étude :

Pour atteindre les objectifs fixés, nous avons procédé à une étude transversale (cas-témoin), à visée descriptive et analytique. L'étude spirométrique s'est déroulée dans les locaux de la DSN durant la période du 06 février 2019 au 26 mars 2019

A la fin, les résultats de la spirométrie ont été interprétés au Laboratoire de Physiologie et d'Exploration fonctionnelle Respiratoire de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar

Toutes les données concernant l'exposition des agents et qui ont été recueillies à la DSN et sur les questionnaires ont été traitées au Laboratoire de Toxicologie et d'Hydrologie de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

IV. Matériel et Méthode 1. Matériel

1.1. Population d'étude

1.1.1. Critères d'inclusion

Ont été inclus dans l'étude :

· Cas

- Être âgé de plus de 18ans

- Travailler à la Direction de la Solidarité Numérique (DSN) comme agent

recycleur

- Avoir déjà participé aux opérations de recyclage

- Être agent recycleur à l'agence depuis au moins 1an

20

- Avoir lu et approuvé la fiche de consentement libre et éclairé

· Témoins :

- Être âgé de plus de 18ans

- Ne pas être exposé au recyclage des DEEE

- Avoir lu et approuvé la fiche de consentement libre et éclairé

1.1.2. Critères de non-inclusion

Les critères de non inclusion étaient :

· Cas : faire d'autres activités génératrices de poussière importante (menuisier, soudeur, boulanger...)

· Témoins : contact régulier avec de la poussière ou des aérosols comme la poussière de bois, des métaux ou la fumée de soudure.

· Refus volontaires pour les deux groupes

1.2. Taille de la population d'étude

· Cas : tous les agents chargés du recyclage des DEEE à la DSN. Ils sont au nombre de 16 dont 8 personnes à mobilité réduite dont la tranche d'âge est comprise entre 18 et 60ans. Ils travaillent 8h/jour et ont une ancienneté professionnelle entre 3 et 10 ans

· Témoins : Ils sont au nombre de 16. Parmi eux, 8 sont des personnes à mobilité réduite qui sont choisies dans la population générale et respectant les critères d'inclusion énumérés ci-dessus.

Le CHAT compte actuellement 8 agents chargés du démantèlement des DEEE, à cela s'ajoute 4 manutentionnaires, 2 techniciens du Laboratoire technique et 2 chauffeurs. Les tâches sont réparties comme suit :

08 personnes à mobilité réduite
du Centre des Handicapés au
Travail (CHAT)

· 5 agents chargés du démantèlement

· 2 agents chargés de l'enregistrement du matériel à démanteler

· 1 agent en maintenance

4 manutentionnaires

· Récupération des DEEE

· Transports des DEEE

· Démantèlement du matériel

· Nettoyage de la salle de démantèlement

2 agents à la maintenance (Laboratoire technique)

· Ouvrir et réparer le matériel informatique

· Récupération de certains composants des matériels électroniques qui sont encore fonctionnels

· Récupération des DEEE

· Transports des DEEE

· Participe parfois à la charge et décharge des DEEE

2 chauffeurs

21

Figure 3 : Répartition des tâches des agents

2. Instruments

Pour les besoins de l'étude, nous avons utilisé :

· Un questionnaire (Annexe IV) : réparti en 3 sections. La première partie a permis d'identifier le sujet (nom, prénom, âge, sexe...), de connaitre sa profession et son statut tabagique (fumeur, non-fumeur, ancien fumeur). Dans la deuxième section nous avons évalué le niveau d'exposition des agents au recyclage des DEEE à savoir, la durée et la fréquence d'exposition, les conditions de travail, les mesures de protection disponibles. Enfin dans la dernière partie, nous avons évalué les signes cliniques fréquents ou occasionnels qui peuvent être liés à l`exposition.

· Un Spiromètre portable de type Spirobank II (Figure 4) nous a permis de mesurer les volumes et débits bronchiques lors de la respiration lente ou forcée afin de déceler d'éventuels troubles ventilatoires

· D'un bronchodilatateur de type Ventoline (Figure 5) pour le test de réversibilité en cas d'éventuelle obstruction ventilatoire.

· D'une turbine réutilisable modèle MIR (Figure 6)

· Des embouts buccaux réutilisables (Figure 7)

· Chambre d'inhalation à vide (Figure 8)

· D'un pince-nez (Figure 9)

· D'un pèse-personne (Figure 10)

· D'un centimètre (Figure 11)

Figure 4 : Spiromètre Bank II portable Figure 5 : Bronchodilatateur

Figure 6 : Turbine réutilisable Figure 7 : Embout buccal réutilisable Figure 8 : Pince-nez

22

Figure 9 : chambre d'inhalation Figure 10 : Pèse-personne Figure 11 : Centimètre

3. Méthodes

23

Plusieurs protocoles ont été utilisés durant notre étude :

· Méthode d'évaluation de l'exposition professionnelle

· Méthode et paramètres spirométriques

3.1. Méthode d'évaluation de l'exposition professionnelle

Nous avons fait l'évaluation du niveau d'exposition dans l'ambiance de travail par la méthode qualitative du « Control Banding » (IRSST, 2010). Cette dernière consiste à faire une évaluation de risque d'exposition aux substances chimiques utilisées ou provenant des procédés de manipulation. Cette approche a été développée à la fin des années 1980 par les experts en santé et en sécurité du travail (SST) de l'industrie pharmaceutique sous le vocable « control banding ». Ces experts ont considéré la possibilité de classifier ces nouvelles substances en catégories « band » en comparant leur potentiel toxique et en fonction des exigences de maîtrise de l'exposition « control ». Cette approche a été reprise par plusieurs organismes qui oeuvrent dans le domaine de la SST dont le Bureau international du travail (BIT) qui travaille en collaboration avec l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l'International Occupational Hygiene Association (IOHA) et le HSE au développement d'un outil d'application le « Chemical control toolkit ». Dans notre cas, nous avons pu observer la présence de diverses substances comme la poudre de toner, l'encre liquide ou visqueuse des imprimantes mais aussi les résidus d'huile et d'hydrocarbure de certaines machines comme les groupes électrogènes. Grâce à cette méthode, nous avons procédé à :

· Une classification des substances émises selon leur danger en nous basant sur le type de matériels stockés ou démantelés au sein de la DSN et les substances susceptibles de se retrouver en suspension. Ces substances chimiques sont alors regroupées en six classes de danger :

- Classe A à classe E selon la progression du danger relié à l'inhalation ; - Classe S, s'il y a danger de contact avec la peau ou les yeux.

En premier lieu, il s'agit donc de déterminer à quelle classe appartient la substance :

· Phrases de risque R (classification européenne) (tableau VIII)

·

24

Pour les autres substances, le tableau IX donne pour chaque classe, la description des dangers obtenus par les différentes sources d'informations préconisées par les organismes et les pays

· Valeur d'Exposition Admissible (VEA) dans l'air pour 8 heures.

Tableau VIII : Signification des phrases de risque R selon l'annexe III de la directive
européenne 67/548/EEC (IRSST, 2010)

Code

Description

Code

Description

R1

Explosif à l'état sec

R2

Risque d'explosion par le choc, la friction, le feu ou d'autres sources d'ignition

R3

Grand risque d'explosion par le choc, la friction, le feu ou d'autres sources d'ignition

R4

Forme des composés métalliques très sensibles.

R5

Danger d'explosion sous l'action de la chaleur.

R6

Danger d'explosion en contact ou sans contact avec l'air

R7

Peut provoquer un incendie

R8

Favorise l'inflammation des matières combustibles

R9

Peut exploser en mélange avec des matières combustibles

R10

Inflammable

R11

Facilement inflammable

R12

Extrêmement inflammable

R13

Gaz liquéfié extrêmement inflammable

R14

Réagit violemment au contact de l'eau.

R15

Au contact de l'eau dégage des gaz extrêmement inflammables

R16

Peut exploser en mélange avec des substances comburantes

R17

Spontanément inflammable à l'air

R18

Lors de l'utilisation, formation possible de mélange vapeur/air inflammable/explosif

R19

Peut former des peroxydes explosifs

R20

Nocif par inhalation

R21

Nocif par contact avec la peau

R22

Nocif en cas d'ingestion

R23

Toxique par inhalation.

R24

Toxique par contact avec la peau.

R25

Toxique en cas d'ingestion

R26

Très toxique par inhalation.

R27

Très toxique par contact avec la peau.

R28

Très toxique en cas d'ingestion.

R29

Au contact de l'eau dégage des gaz toxiques

R30

Peur devenir facilement inflammable pendant l'utilisation

R31

Au contact d'un acide, dégage un gaz toxique

R32

Au contact d'un acide, dégage un gaz très toxique.

R33

Danger d'effets cumulatifs

R34

Provoque des brûlures

R35

Provoque de graves brûlures

R36

Irritant pour les yeux

R37

Irritant pour les voies respiratoires

R38

Irritant pour la peau

 

25

Code

Description

Code

Description

R39

Danger d'effets irréversibles très graves

R40

Effet cancérogène suspecté - preuves insuffisantes (modification 28ème ATP)

R41

Risque de lésions oculaires graves

R42

Peut entraîner une sensibilisation par inhalation

R43

Peut entraîner une sensibilisation par contact avec la peau

R44

Risque d'explosion si chauffé en ambiance confinée

R45

Peut causer le cancer

R46

Peut causer des altérations génétiques héréditaires

R47

Peut causer des malformations congénitales

R48

Risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée

R49

Peut causer le cancer par inhalation.

R50

Très toxique pour les organismes aquatiques.

R51

Toxique pour les organismes aquatiques.

R52

Nocif pour les organismes aquatiques.

R53

Peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l'environnement aquatique.

R54

Toxique pour la flore.

R55

Toxique pour la faune.

R56

Toxique pour les organismes du sol.

R57

Toxique pour les abeilles.

R58

Peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l'environnement.

R59

Dangereux pour la couche d'ozone.

R60

Peut altérer la fertilité.

R61

Risques pendant la grossesse d'effets néfastes pour l'enfant.

R62

Risque possible d'altération de la fertilité.

R63

Risque possible pendant la grossesse d'effets néfastes pour l'enfant.

R64

Risque possible pour les bébés nourris au lait maternel.

R65

Nocif, peut provoquer une atteinte des poumons en cas d'ingestion.

R66

L'exposition répétée peut provoquer dessèchement ou gerçures de la peau.

R67

L'inhalation de vapeurs peut provoquer somnolence et vertiges.

R68

Possibilité d'effets irréversibles (modification 28ème ATP).

 

26

Tableau IX : Description des classes de danger (IRSST, 2010)

Classe de danger

Système global harmonisé

Phrases de risque R

Plage de

concentrations des YEA

 

Vapeur (ppm)

A

Toxicité aigüe (létale), toute voie, classe 5

R36, R38, R65, R66

1 à 10

 
 

Irritation peau : classes 2 et 3 Irritation yeux

(tout agent sans phrase

 

>50 à

 

classe 2 Tout agent non classé ailleurs

R)

 

500

B

Toxicité aigüe (létale), toute voie, classe 4

R20/21/22, R40/20/21/22,

> 0,1 à 1

> 5 à 50

 

Toxicité aigüe (systémique), toute voie, classe

R33, R67

 
 
 

2

 
 
 

C

Toxicité aigüe (létale), toute voie, classe 3

R23/24/25, R34, R35,

>0,01 à

>0,5 à 5

 

Toxicité aigüe (systémique), toute voie, classe

R37, R39/23/24/25, R41,

0,1

 
 

1 Corrosivité, sous-classe 1A, 1B ou 1C

R43, R48/21/21/22

 
 
 

Irritation yeux classe 1 Irritation système

respiratoire Sensibilisation cutanée Toxicité
exposition répétée, toute voie, classe 2

 
 
 

D

Toxicité aigüe (létale), toute voie, classe 1 ou 2

R48/23/24/25, R26/27/28,

< 0,01

< 0,5

 

Carcinogénicité classe 2 Toxicité exposition

R39/26/27/28, R40C3,

 
 
 

répétée, toute voie, classe 1 Toxicité

reproduction classe 1 ou 2

R60, R61, R62, R63, R64

 
 

E

Mutagénicité classe 1 ou 2 Carcinogénicité

R40C3, R42, R45, R46,

Avis spécialisé

 

classe 1 Sensibilisation respiratoire

R49

 

S (contact cutané)

Toxicité aigüe (létale), voie cutanée, classe 1, 2, 3 ou 4 Toxicité aigüe (systémique), voie

R21, R24, R27, R34,

R35, R36, R38, R40/21,

Prévention ou

réduction de

 

cutanée, classe 1 ou 2 Corrosivité, sous-classe

R39/24, R39/27, R41,

l'exposition cutanée

 

1A, 1B ou 1C Irritation peau classe 2 Irritation

yeux classe 1 ou 2 Sensibilisation peau

R43, R66

 
 

Toxicité exposition répétée, voie cutanée,

classe 1 ou 2

 
 
 

·

27

Une estimation de l'exposition des travailleurs : grâce aux réponses fournies dans la section 2 du questionnaire et des informations recueillies au niveau du site nous procéderons à une évaluation du risque d'exposition des agents. (Tableau X)

· Données d'exposition aux substances :

Tableau X : Description des classes de fréquence d'exposition (IRSST, 2010)

Fréquence
d'exposition

Occasionnelle

Intermittente

Fréquente

Permanente

Jour

< 30 minutes

30 à 120 minutes

2 à 6 heures

> 6 heures

Semaine

< 2 heures

2 à 8 heures

1 à 3 jours

> 3 jours

Mois

< 1 jour

1 à 6 jours

6 à 15 jours

> 15 jours

Année

< 5 jours

15 jours à 2 mois

2 à 5 mois

> 5 mois

Classe de fréquence

1

2

3

4

 

Classe d'exposition potentielle : Dans notre cas, seule la fréquence d'exposition est utilisée.

· Données physico-chimiques : la propriété considérée est la capacité de la substance à se répandre dans l'air, qu'il s'agisse d'une poussière (capacité d'empoussièrement) ou d'un liquide (volatilité).

Tableau XI : Capacité d'empoussièrement (IRSST, 2010)

Capacité d'empoussièrement

Description

Faible

Petites particules qui ne se brisent pas, peu de poussières visibles (ex : granules de PVC)

Moyenne

Particules qui peuvent se mettre en suspension dans l'air mais se déposent rapidement et demeurent sur les surfaces (ex : poudre de savon)

Importante

Poudre fine pouvant former un nuage de poussières qui reste en suspension dans l'air plusieurs minutes (ex : poussières de ciment, noir de carbone)

 

28

Tableau XII : Capacité de volatilité selon le point d'ébullition (IRSST, 2010)

Volatilité

Description

Faible Point d'ébullition

> 150°C

Moyenne Point d'ébullition

Entre 50 et 150°C

Importante Point d'ébullition

< 50°C

 

· Une sélection de l'approche de maîtrise et de prévention à partir d'un score de risque calculé en combinant les indices de danger et d'exposition.

Tableau XIII : Estimation du risque d'exposition à une substance (IRSST, 2010)

 

Risque estimé d'exposition

Classe
de
danger

Classe
d'exposition
potentielle

Faible capacité
d'empoussièrement
/ volatilité

Volatilité
moyenne

Capacité

d'empoussièrement moyenne

Importante
capacité
d'empoussièrement
/ volatilité

A

1

1

1

1

1

 

1

1

1

2

 

1

1

1

2

 

1

1

2

2

 

1

2

2

2

B

1

1

1

1

1

 

1

1

2

2

 

1

2

2

3

 

1

2

2

3

 

2

3

3

3

C

1

1

2

1

2

 

2

2

2

2

 

2

3

3

3

 

2

3

3

4

 

3

4

4

4

D

1

2

3

2

3

 

3

3

3

3

 

3

4

4

4

 

3

4

4

4

 

4

4

4

4

E

Tout

4

 

29

Tableau XIV : Approches de maîtrise et prévention en fonction du risque(IRSST, 2010)

Niveau de risque

Approche de maîtrise et prévention

1 (faible)

Bonnes pratiques d'hygiène du travail et ventilation générale

2 (modéré)

Ventilation locale (aspiration à la source)

3 (élevé)

Confinement du procédé, protection individuelle

4 (très élevé)

Consultation d'experts (modifications de procédé, etc.)

 

3.2. Méthode d'évaluation de la fonction ventilatoire

La spirométrie permet l'exploration de la fonction ventilatoire de nos sujets. Elle mesure les volumes pulmonaires ou les débits ventilatoires. L'examen consiste à pratiquer une expiration maximale dans un embout buccal relié à un spiromètre portable. L'appareil utilisé est le spiromètre de type Spirobank II (Figure 4) et il permet l'acquisition de signes physiques et du traitement de l'information fournie par le signal lié à la fonction pulmonaire. Pour effectuer ce traitement, les grandeurs physiques sont transformées en grandeurs électriques. Les éléments chargés d'opérer cette transformation sont appelés transducteurs ou capteurs. Au cours de la spirométrie, le capteur à turbine (Figure 6) réalise la fonction de transduction en deux phases : le volume à mesurer traverse la turbine et imprime une rotation au rotor de celle-ci, rotation proportionnelle au volume en question. Cette rotation du rotor est détectée par l'intermédiaire d'un faisceau de lumière infrarouge et le capteur 26 transforme la lumière reçue en un signal électrique de type numérique. Les résultats seront visualisables sur un écran d'ordinateur en temps réel. Le spiromètre est photosensible et nécessite une prise des mesures à l'ombre (FOKO R. ,2018).

Les réponses obtenues dans le questionnaire ne suffisaient pas à elles seules pour déceler ou spécifier les troubles respiratoires. La spirométrie nous a permis d'établir un diagnostic différentiel entre la présence d'asthme et de toute autre maladie respiratoire. Les enregistrements spirographiques ont été effectués dans la matinée au sein d'un des bureaux de la DSN avec une température de 23°C. Nous avons utilisé un spiromètre de type Spirobank IIBasic MIR (Medical International Research, Rome, Italy). Il était relié à un ordinateur portable qui nous servait d'affichage des modifications spirographiques. Des embouts buccaux réutilisables (Figure 7) et des turbines réutilisables (Figure 6) ont été utilisés.

L'enregistrement permettait de mesurer les taux de variation des capacités vitales forcée (CVF) ou lente (CVL), du volume expiratoire maximal seconde (VEMS), du débit expiratoire maximal à 25-75% (DEM 25-75%), à 25% (DEM 25%), à 50% (DEM 50%) et à 75% (DEM 75%) ; et de

30

la ventilation maximale minute (VMM). Tous les tests de la spirométrie ont été effectués en position assise et à l'aide d'une pince nasale selon les normes de l'American Thoracic Society (ATS). Au moins trois manoeuvres de mesure des volumes et des débits bronchiques ont été réalisées et le meilleur tracé spirographique entre les trois a été enregistré. Deux séquences spirométriques ont été effectuées ; la première mesure dite pré broncho-dilatateur et une deuxième mesure dite post bronchodilatateur 15 minutes après 2 bouffées de broncho-dilatateur (salbutamol 100 ìg) chez tous nos sujets. Divers paramètres ont été mesurés :

· La capacité vitale forcée (CVF) : elle a été mesurée durant l'expiration forcée : le sujet expirait le plus rapidement possible comme pour souffler une bougie éloignée.

· Le volume expiré maximal à une seconde (VEMS) est le volume maximal soufflé lors de la première seconde de l'expiration forcée. Il représente l'influence prépondérante des gros et moyens troncs bronchiques avec, pour conséquence, une faible sensibilité et une perturbation tardive dans le cadre des maladies obstructives.

· Le rapport VEMS/CVF qui permet le diagnostic de la BPCO. Il a une variabilité relativement faible, il est d'abaissement tardif mais est de grande valeur prédictive. Ces données permettent de distinguer :

· Le syndrome obstructif : il est une réduction disproportionnée du débit expiratoire maximal par rapport au volume maximum, il se définit par un rapport VEMS/CVF inférieur à 75% associée à une diminution significative (20%) des débits bronchiques instantanés (DEM75%, DEM50%, DEM25_75%) et du DEP par rapport aux valeurs théoriques. La courbe pathologique paraît typiquement concave vers le haut montrant ainsi une diminution de calibre des voies aériennes.

· Le syndrome restrictif : qui est caractérisé par une réduction de la Capacité Pulmonaire Totale (CPT) en dessous de la valeur de référence, d'une part, avec un rapport VEMS/CV supérieur à 95%, d'autre part.

· Le syndrome mixte est caractérisé par l'existence concomitante d'un syndrome obstructif

et d'un syndrome restrictif et se définit physiologiquement par un VEMS/CV et une CPT

situés en dessous de leurs valeurs de référence respectives. (LARROQUE A., 2012)

Les troubles ventilatoires ont été classés selon les critères définis par le Global Initiative for Asthma (GINA, 2016) et par Global Ostructive Lung Disease (GOLD, 2016) :

· Asthme : s'il y a diminution de plus de 20% des débits bronchiques par rapport aux valeurs de référence et une amélioration de plus de 20% des débits bronchiques après bronchodilatateur.

·

31

BPCO : défini pour des valeurs de VC < 80% de la valeur théorique ; VEMS / CVF inférieur à 70% associée à une non amélioration des débits bronchiques ou une réversibilité incomplète de VEMS/CVF < 70 % après bronchodilatateur.

La BPCO est une affection qui s'acquiert progressivement au cours du temps et est associée à une réponse inflammatoire anormale des bronches qui sont exposées à des agents nocifs.

Les résultats obtenus à la fin de l'étude ont permis de faire une approche statistique afin de savoir si les troubles respiratoires observés sont plus fréquents chez les cas que chez les témoins et que l'exposition ou le statut tabagique pouvaient être déterminants dans l'apparition de troubles ventilatoires.

3.3. Analyse des données

La méthode du Control Banding nous a permis d'évaluer l'exposition professionnelle. Les données recueillies dans le questionnaire et les résultats de la spirométrie ont été traitées avec les logiciels Microsoft Excel 2016 et Graphpad Prism6.

Les données ont été exprimées en moyennes #177; écart-type et pourcentage (%), Le test Chi-2 a été utilisé pour le croisement de la variable dépendante et les variables qualitatives indépendantes. Pour la fonction ventilatoire et l'effet des DEEE et du tabac sur cette fonction, nous avons calculé l'odd ratio avec un intervalle de confiance de 95% (IC 95%) pour évaluer le risque de survenue des troubles ventilatoires ainsi que l'impact du tabac sur nos différents groupes.

V. Résultats

1. Caractéristiques de la population

Tableau XV : Données caractéristiques de la population

Notre étude portait sur l'exposition professionnelle des recycleurs de DEEE du secteur formel et a mobilisé tous les agents de la Direction de la Solidarité Numérique qui participaient de manière active dans les opérations de recyclage. Ils étaient au nombre de 16 dont 8 personnes à mobilité réduite. Cependant, seuls 15 ont pu passer la spirométrie et répondre au questionnaire. Ainsi, nous nous sommes limités à 15 témoins choisis dans la population générale avec 7 personnes à mobilité réduite. La moyenne d'âge pour nos cas était de 42,87#177; 5,86 ans alors que celle des témoins était de 34,6 #177;8,64 ans. Parmi nos cas, 60% étaient constitués de fumeurs et d'ex-fumeurs avec une moyenne de 3,02#177;2,81 paquets/année alors que chez les témoins nous avons 46,6% avec une moyenne de 2,27#177;3,156 paquets/année. (Tableau XV)

32

La moyenne d'ancienneté professionnelle chez nos cas est de 7,86#177;2,71 anspour un temps de

travail de 8h/jour soit 40h/semaine.

 
 

Variables

Cas (n= 15)

Témoins (n = 15)

Age (année)

42,87#177;5,86

34,6#177;8,64

IMC (Kg/cm2)

23,53#177;3,24

21,76#177;2,70

Fumeur (%)

26,7

33,3

Ex-fumeur (%)

33,3

13,3

Non-fumeur (%)

40

53,4

Paquets/année

3,02#177;2,81

2,27#177;3,16

 

2. Conditions de travail

Les agents de la maintenance s'occupent le plus souvent du matériel de seconde main et se chargent de vérifier que le matériel est en marche ou au besoin remplacer certaines pièce internes.

Figure 12 : Salle de stockage (Sall F., 2018)

33

La DSN reçoit en majorité du matériel de bureau tel que des ordinateurs, des imprimantes, des scanners... Chaque matériel est démantelé et les pièces sont recyclées ou stockées en attendant l'arrivée du prestataire. (Figure 12)

Figure 13 : Equipements de Protection Individuelle (EPI) (Sall F., 2018)

Les agents ont à leur disposition des équipements de protection individuelle (EPI). Il s'agit plus spécifiquement d'une tenue à manches longues, des bottes de sécurité, une paire de lunettes de protection, des gants de protection adaptés et un demi-masque de protection de type FFP2. (Figure 13)

Aucun EPI Combinaison Chaussures Gants Demi-masque Lunettes

Types d'EPI utilisés

90

Pourcentage d'utilisation des EPI (%)

80

70

Aucun EPI Combinaison Chaussures Gants Demi-masque Lunettes

60

50

40

30

20

10

0

100

34

Figure 14 : Port des différents types d'équipement de protection individuelle (EPI)

Les réponses fournies dans les questionnaires ont montré une utilisation fréquente des gants soit un pourcentage d'utilisation de 93%. Les pourcentages d'utilisation des différents EPI sont représentés sur la figure 14.

Figure 15 : Résidus de poudre de toner (Sall F., 2018)

35

Tous les agents affirment être confrontés à la poussière émanant du matériel reçu mais aussi de certains résidus de substances. (Figure 15)

Passable

60%

Bien

13%

Mauvais

27%

Figure 16 : Appréciation de l'ambiance de travail

En nous basant sur leur appréciation individuelle de l'ambiance de travail, la plupart des agents l'ont jugée « passable », d'autres « bien ». Leurs appréciations étant représentées sur la Figure 16. Selon eux, les positions de travail et la chaleur rendaient leur travail plus difficile. Le nettoyage est fait par les manutentionnaires avec des brosses, ce qui favorise la mise en suspension de la poussière présente dans les lieux.

3. Analyse qualitative du niveau d'exposition professionnelle

À partir des informations recueillies dans la section II de notre questionnaire, nous avons déterminé les principaux problèmes auxquels étaient confrontés les agents et la plupart étant liée au démantèlement des imprimantes.

· Electricité statique

· Vapeurs de solvants

· Pigments

· Solvants

· Résines, liants

· Additifs volatils

· Electricité statique

· Solvants

· Pigments

· Résines, liants

· Additifs volatils

· Electricité statique

Transfert pour ajustage ou conditionnement

Opérations de dispersion

Nettoyage du matériel

36

Figure17 : Substances présentes lors des différents procédés de manipulation des
imprimantes (Castaing G. et Guilleux A., Octobre 2010)

Selon le type d'encre, nous pouvons avoir différents types de dangers aux origines diverses (Figure 17).

37

Tableau XVI : Evaluation des risques dans la manipulation des encres d'imprimantes
(Castaing G. et Guilleux A., Octobre 2010)

A partir de ces informations, nous avons évalué la classe de risque en combinant la classe de danger (provenant des phrases de risque des encres d'imprimante) et la classe d'exposition potentielle qui correspond à la classe de fréquence dans notre cas (Tableau XVI).

Nature des opérations

Origine des dangers

Voies expositions Phrases de

risque

Classe de danger

Opérations de Electricité statique I R7, R24 D

dispersion Vapeurs de solvants Tinh, I

Transfert pour ajustage ou conditionnement

Nettoyage du matériel

Pigments Tcut

Solvants Tinh, Tcut, I

Résines Tcut

Additifs volatils Tinh, Tcut et/ou I

Electricité statique I

Solvants Tinh, Tcut, I

Résines, liants Tcut

Additifs volatils Tinh, Tcut et/ou I

Electricité statique I

R7, R23, R24 D

R7, R23, R24 D

Tinh= Toxicité par inhalation, Tcut= Toxicité cutanée, I= Incendie

38

Tableau XVII : Estimation du risque d'exposition professionnelle des agents de l'ADIE aux produits de classe D

Selon la classe, la fréquence d'exposition et les propriétés physiques nous avons déterminé le score de danger qui a permis d'évaluer les risques d'exposition professionnelle. L'estimation de l'exposition des travailleurs est obtenue à partir des données fournies dans le questionnaire et des informations obtenues sur le site.

Le type d'imprimante détermine le type d'encre auquel les travailleurs sont exposés. Ce mélange de substances tels que les solvants, additifs, pigments, toner par exemples peut augmenter les risques d'exposition chimique entraînant une intoxication chronique et à la longue causer des maladies professionnelles.

Fréquence

d'exposition /Classe d'exposition potentielle

Capacité

d'empoussièrement/Volatilité

Score de danger

Risque

3

Importante (Ex : poudre de carbone)

4

Très élevé

(2 à 6h par jour)

 
 
 
 

Moyenne (Point d'ébullition?50°C)

4

Très élevé

4. Evaluation de la fonction ventilatoire

4.1. Proportion des troubles ventilatoires

35

Pourcentage de Troubles respiratoires (%)

30 25 20 15 10

5

 
 
 

0

 
 
 
 
 
 

Asthme Obstruction fixe BPCO Restriction Syndrome

mixte

Troubles respiratoires Cas Témoins

39

Figure 18 : Distribution des troubles ventilatoires dans les 2 populations

Au cours de notre exploration fonctionnelle respiratoire, nous avons décelé des syndromes restrictifs, des syndromes mixtes et des syndromes obstructifs tels que l'asthme, l'obstruction fixe et la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) dans notre population de 30 individus. (Figure 18)

40

Tableau XVIII : Liens entre troubles ventilatoires chez les cas et chez les témoins

Parmi nos 15 cas, 73,3% souffraient de troubles respiratoires diverses contre 26,7% dont les spirométries semblaient être normales. Ces mêmes proportions ont été observées dans notre population témoins. Nous remarquons que l'asthme est le principal trouble respiratoire observé dans les deux populations, suivi de l'obstruction fixe et de la BPCO.

Paramètres

Cas (%)

Témoins (%)

OR (IC 95%)

P-Value

Spirométrie Anormale

 
 
 
 

Oui

73,3

73,3

2,496 (0,5355-4,1867)

1

Non

26,7

26,7

 
 

Asthme

 
 
 
 

Oui

33,3

26,7

1,175 (0,6443-2,141)

0,6483

Non

66,7

66,7

 
 

BPCO

 
 
 
 

Oui

13,3

13,3

1 (0,4385-2,281)

1

Non

86,7

86,7

 
 

120

Activité dans le recyclage des DEEE

100

80

60

40

20

0

Pourcentage de malades selon le poste (%)

Non malades Malades

Figure 19 : Répartition des troubles ventilatoires selon le poste occupé

41

La saisie des données est assurée par 2 agents qui souffrent tous deux d'affection respiratoire mais qui auparavant était dans le démantèlement et qui ont dû arrêter pour des raisons de maladie antérieure ou d'affection diverses.

Les résultats de la spirométrie et les réponses aux questionnaires ont montré que tous les manutentionnaires avaient des troubles respiratoires et diverses affections respiratoires et/ou cutanées. (Figure 19)

4.2. Relations entre troubles ventilatoires et tabagisme

Tableau XIX : Liens entre tabagisme et troubles ventilatoires chez les cas

Tout de même, le tabagisme semble influencer l'apparition de troubles ventilatoires chez la population exposée aux DEEE contrairement à la population témoin avec 60% de fumeurs chez les cas et 46,6% chez les témoins. Sachant que les ex-fumeurs étaient classés dans la catégorie des fumeurs car le tabac est un facteur de risque de troubles ventilatoires dans la population générale.

Paramètres

Fumeur (%)

Non-fumeur (%)

OR (IC 95%)

P-Value

Troubles Ventilatoires

 
 
 
 

Oui

46,7

26,7

2,496 (1,382-4,506)

0,0034

Non

53,3

73,3

 
 

Asthme

 
 
 
 

Oui

13,3

20

0,5977 (0,2791-1,280

0,2528

Non

86,7

80

 
 

BPCO

 
 
 
 

Oui

13,3

0

31,01 (1,816-529,7)

0,0002

Non

86,7

100

 
 

42

Tableau XX : Liens entre tabagisme et troubles ventilatoires chez les témoins

Le tabagisme semble influencer l'apparition d'asthme dans la population témoin. Tous les asthmatiques sont des fumeurs (Tableau XX).

Paramètres

Fumeur (%)

Non-fumeur (%)

OR (IC 95%)

P-Value

Troubles Ventilatoires

 
 
 
 

Oui

33,3

40

0,0788 (0,4145-

0,3782

Non

66,7

60

1,317)

 

Asthme

 
 
 
 

Oui

26,6

0

71,50 (4,285-1193)

< 0,0001

Non

73,4

100

 
 

BPCO

 
 
 
 

Oui

6,7

6,7

1 (0,3374-2,964)

1

Non

93,4

93,4

 
 

VII. Discussion

43

De manière générale, les résultats obtenus à la fin de l'évaluation du niveau d'exposition professionnelle par la méthode du Control Banding ont révélé un niveau d'exposition chimique professionnelle très élevé. Ces résultats semblent corroborer ceux de Savary B. et al. par la méthode du Scooring et d'Hiérarchisation des Risques Potentiels (HRP). En effet, les résultats obtenus étaient moyens à importants selon la partie des DEEE concernée (Savary B. et al., 2004). En effet, la majorité des agents affirment être confrontés à la poussière émanant du matériel reçu mais aussi de certains résidus de substances. Parmi elles, nous avons des résidus de poudre de toner, d'encre liquide ou visqueuse des imprimantes (réservoirs d'encre qui sont recyclés par exemple), des résidus d'hydrocarbures ou d'huile usagés etc. Le démantèlement manuel étant le procédé utilisé à la DSN avec moins de casse que dans le secteur informel mais cela n'élimine pas les dangers présents.

Au-delà de la poussière, le recyclage expose aussi aux champignons et bactéries du fait de leur longue conservation et souvent de leur exposition à l'humidité. A cela, s'ajoutent les anciennes machines obsolètes qui ne respectent plus les normes internationales car renfermant des proportions importantes de substances chimiques réglementées et qui sont parfois démantelées dans les mêmes conditions que les machines de dernière génération.

En effet, selon une étude réalisée dans plusieurs entreprises de recyclage en Belgique, il a été retrouvé des concentrations importantes en métaux dans certaines zones de recyclage. Ces résultats de mesurage étaient comparables à ceux effectués en Allemagne (Barbieux J.P. et al., 2008). Les activités de démantèlement sont à l'origine d'une émanation de poussière importante. La concentration de plomb retrouvée dans une entreprise de démantèlement de petits appareils électriques, des moniteurs et des postes de télévision se situait entre 1,4 et 54,2 jig/m3, ce qui dépassait de loin la VLEP qui est de 0,15 jig/m3 (Barbieux J.P. et al., 2008). La présence d'encre d'imprimante contribue fortement à l'exposition des travailleurs. Des expérimentations animales avec les toners ont montré qu'ils pouvaient être classés dans la catégorie des « poussières solides bio-persistantes sans toxicité significative connue ». La poussière de toner contient des particules de type alvéolaire. D'après les analyses de Castaing G. et Guilleux A., Octobre 2010, lors des différents procédés de manipulation, nous pouvions avoir la présence de substances telles que :

· Pigments (Ex : TiO2, Fe3O4, Pb, Co, Al...)

·

44

45

Solvants (Ex : toluène, xylène, N-méthyl-2-pyrrolidone*(*Réprotoxicité avérée de la substance et elle est utilisée comme solvant dans certaines pâtes de pigment) ...)

· Résines, liants (Ex : dérivés d'esters de colophane, acide maléique, acide fumarique, PVC...)

· Additifs volatils (Ex : 2-butanone oxime, cyclohexanone oxime, ...)

Pour ce qui est des imprimantes, le diamètre des particules d'aérosols peut être inférieur à 100 nm (particules ultrafines) (Qyan Y. et al, 2015). Tout de même, certains de ses constituants comme la résine polyester, la cire, le noir de carbone et l'oxyde de titan sont considérés comme des substances dangereuses. Ces deux derniers étant classés 2B par le CIRC. Le danger de la poudre de Toner réside plus dans sa capacité à s'accumuler dans les voies aériennes et entrainer des réactions inflammatoires. L'intoxication chronique due à une exposition régulière à la poudre de toner peut être à l'origine de maladies respiratoires comme l'asthme, la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) ... (SUVA, 2015)

Les résultats obtenus à la fin de l'étude de l'évaluation ventilatoire n'ont pas montré d'influence possible de l'exposition sur les troubles ventilatoires. En comparant le risque de survenue des troubles ventilatoire globaux, nous n'avons pas trouvé dedifférence significative entre les 2 populations d'étude c'est-à-dire qu'il semblerait que l'exposition n'est pas un facteur de risque d'apparition de troubles ventilatoires. En revanche, en considérant le statut tabagique dans nos 2 populations d'étude, le tabac semblerait influencer l'apparition de troubles ventilatoires et de BPCO uniquement chez les cas [p <0,05 OR (IC95%) : 2,496 (1,382-4,506) et 31,01 (1,816529,7) respectivement]. Ceci pourrait s'expliquer par la proportion importante de fumeurs chez les cas. En effet, la BPCO est une maladie respiratoire chronique définie par une obstruction permanente et progressive des voies aériennes dont la cause la plus fréquente est le tabagisme (Larroque A., 2012). Cependant, chez la population témoin, tous les asthmatiques étaientdes fumeurs alors que chez les cas, il semblerait que le tabac n'influence pas l'apparition d'asthme chez les agents de la DSN. Or la comparaison des proportions d'asthme entre les deux groupes n'avait pas montré de différence significative (33,3 % vs 26,7% : p= 0,6483 OR(IC95%) : 1,175 (0,6443-2,141)], cela pourrait faire penser que l'exposition au DEEE pourrait favoriser l'apparition d'asthme chez les recycleurs. En effet, l'asthme est considéré comme l'une des maladies respiratoires les plus fréquentes en milieu professionnel (CHSCT, 2014).Et un schéma général de physiopathologie des maladies respiratoires liées à l'exposition professionnelle a été proposé par plusieurs auteurs. Les risques toxicologiques des encres sont essentiellement liés à

deux principales voies d'exposition : la voie respiratoire et celle cutanée. Cependant, la voie orale n'est pas négligée non plus. Le manque d'hygiène (nettoyage insuffisant des mains et du visage avant le repas, manger avec des vêtements souillés) peut contribuer à la concentration de ces substances dans l'organisme. Les tenues sont lavées à la maison pour certains et pour d'autres, elles sont lavées à l'entreprise même et sécher à l'air libre du jardin. La plupart des agents affirment prendre une douche après le service une fois à la maison. Tous ces comportements peuvent contribuer à la dissémination de ces particules de poussières d'un endroit à un autre. Ces poussières sont toutes susceptibles de provoquer des surcharges pulmonaires (pneumoconioses de surcharge). La survenue et la gravité de ces pathologies sont liées à la granulométrie des poussières. (Castaing G. et Guilleux A., Octobre 2010)

L'inhalation de substances nocives entraine des conséquences variées pour les voies respiratoires. Ces conséquences sont liées non seulement aux substances toxiques elles-mêmes, mais aussi à leur concentration, la taille des particules de poussière, la profondeur de l'atteinte dans les voies respiratoires et aux facteurs individuels. Certaines maladies se déclenchent rapidement, d'autres se manifestent longtemps après les expositions ce qui nécessite un temps de latence allant de quelques mois à des années.

Cependant, l'exposition peut être réduite grâce aux mesures de protection collective ou individuelle. En effet chaque agent a en sa possession un équipement de protection individuelle : 2 tenues à manches longues, une paire de lunettes, une paire de chaussures protectrice, une paire de gants et un demi-masque jetable de type FFP2. Cependant, ce dernier n'est pas renouvelé constamment affirme la majorité des agents. De plus, certains équipements sont privilégiés par rapport aux autres. Pour les masques, seuls 67% des agents affirment les porter. En revanche, il arrive qu'ils enlèvent leurs masques qui deviennent gênants pour eux et surtout quand il fait chaud dans la salle augmentant ainsi les risques d'inhalation de particules. Des employés de deux entreprises de démantèlement aux Etats-Unis se sont lavés les mains après le travail et ont subi des tests de contrôle. Les résultats ont montré la présence de plomb et de cadmium, ce qui met en évidence le risque de contamination (Grimes C. et al., 2019). Cependant, l'étude menée à la DSN ne pourrait pas affirmer avec certitude que les troubles respiratoires observés chez les agents ont une origine professionnelle ou qu'ils sont dus à la manipulation de DEEE. En effet, certaines pathologies prennent du temps avant l'apparition des symptômes comme pour certaines pneumoconioses. L'idéal serait d'élargir la population d'étude en incluant d'autres entreprises de recyclage de DEEE et d'y associer des analyses quantitatives des matrices environnementales et d'établir un suivi dans le temps des paramètres biologiques. Tout de même une étude

46

comparative entre les travailleurs du formel et ceux de l'informel seraient intéressant dans l'étude des impacts.

47

CONCLUSION

La mondialisation des échanges entraîne dans un même mouvement un commerce nocif en pleine expansion, celui des déchets d'équipements électriques et électroniques. Ces flux de matériaux usagés augmentent de jour en jour naviguant entre la sphère économique formelle et informelle. Les pays du Nord font un usage exponentiel d'équipements électriques et électroniques en tous genres augmentant ainsi le nombre de DEEE sur le marché. Ce matériel arrive par conteneurs entiers dans les grands ports des pays en voie de développement sous diverses épellations ; « matériels de seconde main », « don » .... Ils y sont « recyclés » à moindre coût, dans des conditions précaires. Le recyclage est principalement assuré par le secteur informel dans des décharges sauvages. Coups de marteau, fracas et incinération tels sont les moyens pour récupérer le fer, l'aluminium, le zinc, le plomb... par la plupart des recycleurs du secteur informel. A la différence de ce dernier, celui formel est beaucoup plus réglementé et plus organisé mais peu représenté au Sénégal. Cependant, cela n'exclut pas le niveau d'exposition chimique très élevé observés dans les entreprises de recyclage.

Les nombreuses substances dangereuses qu'ils contiennent sont toxiques pour les travailleurs et l'environnement à certaines doses. Ils contaminent la chaîne alimentaire ainsi que les habitants vivant à proximité de ces points de récupération. Les dispositions actuelles du droit international et des régulations régionales ou étatiques ne permettent pas d'éliminer ce commerce inégal et dangereux pour la santé des plus pauvres.

Dans les filières de traitement des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE), de nombreux risques sont présents et notamment le risque chimique qui est particulièrement préoccupant. Le manque d'éco-conception, l'augmentation des flux ainsi que l'organisation des postes de travail et des procédés de traitement de ces équipements en fin de vie sont en grande partie responsables des expositions professionnelles. Le terme « affections pulmonaires liées au travail » désigne toute affection pulmonaire provoquée ou aggravée par l'exposition à des substances présentes sur le milieu de travail.

En conséquence, bien qu'il existe indiscutablement, dans le cas des substances cancérogènes comme dans celui des substances toxiques en général, une relation entre les doses absorbées et les réponses obtenues, il est difficile de fixer, pour des expositions répétées pendant une grande partie de la vie, des doses seuils en deçà desquelles il n'y a plus de danger. En effet, si l'on admet la persistance de l'effet après l'élimination de la substance qui en est responsable, même des doses infimes peuvent être dangereuses, si leur absorption se répète pendant une période

48

suffisamment longue ou si un temps suffisant s'écoule leur permettant de manifester leur activité, ce qui les rend particulièrement redoutables lorsque l'exposition commence dès les premiers stades de la vie.

L'étude menée à la DSN a permis d'évaluer qualitativement les risques liés au recyclage des DEEE. Les résultats obtenus globalement attestent de la présence de dangers potentiels liés à la manipulation de DEEE. Plus spécifiquement, la manipulation des imprimantes les exposait à la poussière et aux odeurs des encres. Le niveau d'exposition étant très élevé, ce qui nécessiterait une amélioration des procédés de recyclages et la protection des travailleurs.

L'exploration de la fonction respiratoire (EFR) a permis de déceler des troubles ventilatoires chez les agents chargés du recyclage à la DSN. La comparaison de ces résultats avec ceux obtenus chez des témoins nous a permis de voir que l'apparition de troubles ventilatoire semblait ne pas être liée à l'exposition aux D3E. Le tabagisme semble influencer ce phénomène chez les témoins contrairement aux cas. En effet, nous avons plus de cas d'asthme chez les agents non-fumeurs, ce qui nous laisse croire que l'exposition pourrait influencer l'apparition d'asthme chez les agents. Le port d'équipement de protection adéquat et une bonne hygiène au travail pourraient diminuer les risques de troubles ventilatoires dans un milieu pollué par des particules.

Cependant, toutes les conclusions tirées après chaque étape de notre étude, ne peuvent affirmer avec certitude l'influence potentiellement dangereuse des DEEE sur les agents chargés du recyclage. Il faudrait une analyse judicieuse des matrices environnementales tout en veillant aux suivis des agents pour voir d'éventuelles manifestations cliniques dans le futur.

En l'absence de données d'exposition, il est important d'avoir une connaissance sur la nature des agents chimiques présents dans les atmosphères de travail par des campagnes de métrologie. Cette connaissance est nécessaire car ces équipements électriques et électroniques peuvent être anciens, de provenance diverse et donc contenir des substances qui sont actuellement interdites ou réglementées.

D'autres domaines de recherche spécialisée peuvent se révéler très fructueux en évaluation de risques chimiques professionnels. Pour certains toxiques, il faudrait élargir le champ d'action de la recherche en incluant par exemple d'autres domaines de recherche comme : l'histochimie, l'immunochimie et la biologie moléculaire afin d'apporter des renseignements utiles pour établir des seuils de nocivité, tout en contribuant à révéler les mécanismes d'action toxique. De plus,

49

cela permettrait de prendre des mesures de protection collective et individuelle afin de garantir la santé et la sécurité des travailleurs.

46

RECOMMANDATIONS

De brèves expositions peuvent survenir pendant les étapes de recyclage des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE). Les personnes qui procèdent fréquemment à ce type d'opérations (démantèlement, charge, décharges, maintenance, nettoyage...) sont donc exposées de façon plus importante à ces poussières. Des mesures doivent donc être prises pour minimiser cette exposition :

· Procéder annuellement à des mesures et analyses de l'ambiance de travail pour établir des VLEP au sein des postes de recyclage (Prélèvement matrices environnementales, Badge GABIE).

· Faire des tests respiratoires (spiromètre) à l'embauche pour détecter une déficience des fonctions pulmonaires et tous les 2 ans pour dépister l'apparition de trouble respiratoire.

· Radiographie thoracique si nécessaire, épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR).

· La détection au plus tôt des irritations respiratoires et l'intervention du médecin du travail permet l'identification des travailleurs prédisposés et le retirement de l'exposition afin de prévenir une maladie chronique.

· Nettoyage des appareils à l'aide d'un aspirateur adapté, interdiction du recours à la soufflette.

· S'il faut s'attendre à un dégagement de poussière important, veiller à une bonne aération, porter un masque respiratoire de type FFP2 (remplacement ponctuel du masque respiratoire recommandé après quelques heures d'utilisation, en cas de production d'humidité, en cas d'endommagement ou de contamination directe par de la poussière de toner) et des lunettes de protection.

· Essuyer les surfaces souillées à l'aide d'un chiffon humide à la fin des opérations de maintenance.

· Porter des gants de protection adaptés, en fonction du produit de nettoyage utilisé.

· Interdiction de manger et boire dans les lieux de démantèlement et de stockage

· Prendre une douche à la fin des opérations afin de limiter la dissémination des polluants

· Essuyer les fuites de toner avec un chiffon humide ; laver les taches de toner sur la peau avec de l'eau et du savon ; en cas de pénétration dans les yeux, rincer ceux-ci durant 15 minutes ; en cas de pénétration dans la bouche, se rincer abondamment à l'eau froide. Ne pas utiliser de l'eau chaude, les toners devenant adhésifs à la chaleur).

· Un nettoyage régulier permet de réduire les niveaux de poussières. Il convient de réaliser un nettoyage des lieux de travail avec les outils appropriés, avec des précautions pour

47

éviter la dispersion des poussières (chiffon humide ou un aspirateur à filtre absolu, jamais avec une soufflette ou un balai à sec, ni avec de l'air comprimé pour éliminer les poussières adhérentes)

· Des installations sanitaires (WC, lavabos, douches) doivent être mises à disposition des travailleurs, correctement équipées et en nombre suffisant, permettant aux travailleurs de se nettoyer fréquemment les mains et le visage à l'eau et au savon et de se laver en fin de poste pour limiter l'incrustation des particules dans la peau. En cas de forte contamination, les installations sanitaires doivent elles-mêmes faire l'objet d'un nettoyage méticuleux.

· Des douches oculaires portatives conçues pour fournir immédiatement le liquide de rinçage et des fontaines rince yeux/visage fixes doivent être disponibles.

· Des vestiaires appropriés doivent être mis à la disposition des travailleurs : l'entreposage des tenues de travail doit avoir lieu à l'abri de la poussière (le rangement des tenues de ville et des tenues de travail doit être séparé).

· Installer des panneaux de signalisation

- Interdisant l'accès de la salle de démantèlement au public - Port d'équipement de protection obligatoire

48

REFERENCES

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50

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ANNEXE I

55

Figure 15 : Stockage des DEEE et produits issus du démantèlement (Sall F., 2018)

ANNEXE II

56

LETTRE D'INFORMATION

Titre de l'étude : ÉVALUATION DU NIVEAU D'EXPOSITION PROFESSIONNELLE ET LA FONCTION VENTILATOIREDESAGENTS CHARGES DU RECYCLAGE DES DECHETS D'EQUIPEMENTS ELECTRIQUES ET ELECTRONIQUES (DEEE) DE L'AGENCE DE L4INFORMATIQUE DE L'ETAT (ADIE)

Investigateur principal : Fatimata SALL

Nom des sites :Laboratoire de Toxicologie et d'Hydrologie (LTH), Laboratoire de Physiologie et d'Exploration Fonctionnelle Respiratoire et la Direction de la Solidarité Numérique (DSN) de l'Agence de l'Informatique de l'État (ADIE),

Nom du participant :

Nom Prénom(s)

Numéro d'identification : Age : années Sexe

Résidence
Invitation

Nous sollicitons votre participation à une étude conduite par Mlle Fatimata SALL Au préalable il est important que vous ayez connaissance de certains éléments importants avant que vous preniez toute décision de participation à l'étude :

· La participation à cette étude est entièrement volontaire.

· Bien que les réponses à chacune des questions soient importantes pour la recherche, vous demeurez libre de choisir de ne pas répondre à l'une ou l'autre d'entre elles ou encore de mettre fin à votre participation à tout moment, sans avoir à vous justifier. Si vous prenez une telle décision, nous vous prions d'informer un membre de notre équipe.

Introduction

Les déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) renferment une multitude de substances dangereuses toxiques pour les travailleurs et l'environnement. Des études ont prouvé que certaines substances contenues dans les déchets d'équipements électriques et électroniques pouvaient être à l'origine de maladies professionnelles pour une exposition à des concentrations élevées sur une courte période (intoxication aigue ou subaigüe) ou à des concentrations faibles mais sur une longue période (intoxication chronique). L'exposition à la poussièrepeut induire des troubles ventilatoires et conduire à

57

des maladies respiratoires telles que l'asthme, la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), la rhinite allergique...Notre étude s'intéresse au niveau d'exposition des agents recycleur de DEEE et la fréquence des troubles ventilatoires dans le secteur formel en comparant ces résultats avec ceux de 15 témoins choisis dans la population générale.

Procédure

Nous vous proposons de participer à cette étude qui va évaluer le niveau d'exposition professionnelle et la fonction ventilatoiredes agents chargés du recyclage des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) de l'Agence de l'Informatique de l'Etat (ADIE)

.

Les résultats de cette étude permettront de voir si :

· L'exposition aux substances libérées lors du stockage et du démantèlement des DEEE pouvaient provoquer des symptômes en rapport avec les maladies professionnelles respiratoires

· Connaitre la prévalence des troubles respiratoires professionnelles dans le secteur de recyclage des DEEE en mesurant les paramètres spirométriques

Si vous acceptez de participer à cette étude, vous aurez à :

· Répondre au questionnaire qui vous sera soumis

· Effectuer une spirométrie avec la prise d'un bronchodilatateur.

· Nous informer de toute information jugée utile pour le bon déroulement de l'examen (opération chirurgicale récente, problèmes cardiaques, traitement médical, ...)

· Eviter la prise de médicament pouvant agir sur la fonction des poumons la veille de l'examen (bronchodilatateur par exemple)

· Eviter la prise 24h avant le test d'aliment à effet vasodilatateur ou bronchodilatateur tel que le gingembre

Durée :

La durée maximale prévue pour cette étude est d'une année. Cela permettra de recueillir les données nécessaires à l'étude et d'analyser les résultats obtenus.

Avantagesliés à l'étude

· Déceler une quelconque affection respiratoire sans que vous ayez à payer

· Aider à la compréhension des symptômes observés chez les recycleurs de DEEE

· Participer au développement de la recherche dans ce domaine Risques

58

A ce jour, il n'existe pas de danger rapporté au test de spirométrie. Par contre, après cet examen, il se pourrait que vous ayez quelques étourdissements ou une sensation temporaire de tête légère à cause des respirations forcées dans le spiromètre.

Les bénéfices

Vous bénéficierez gratuitement d'une exploration fonctionnelle respiratoire afin de déceler une quelconque trouble respiratoire. De plus, votre participation à l'étude permettra d'élargir certaines connaissances qui profiteront à autrui ; les réponses aux questions soulevées par cette recherche aideront à diagnostiquer d'éventuels troubles respiratoires chez les recycleurs de déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE).

La compensation

Vous ne recevrez pas de compensation au cours de cette étude pour le temps perdu pendant la visite. La participation volontaire

Vous avez le droit de refuser de participer à cette étude, aussi vous pouvez vous retirer de l'étude à tout moment.

La confidentialité

Les informations réunies au cours de cette étude seront traitées de façon anonyme et confidentielle. Votre nom ne sera utilisé dans aucun rapport. Les informations spécifiques que nous obtiendrons ne seront pas partagées avec une tierce personne, excepté les investigateurs de l'étude. L'accès aux données personnelles recueillies sera limité aux chercheurs autorisés de notre équipe mais aussi aux promoteurs de l'étude.

Stockage

Les données enregistrées à l'occasion de cette étude seront conservées dans une base de données et feront l'objet d'un traitement informatisé non nominatif par l'Unité de Toxicologie de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Une copie de ce formulaire de consentement vous sera remise.

Les contacts

Avez-vous des questions d'éclaircissement sur votre participation à cette étude? Si oui, vous pouvez concerter un des membres de notre équipe ou la personne suivante :

Fatimata SALL

L'équipe de recherche m'a expliqué les procédures, j'ai eu suffisamment de temps pour poser mes questions et les réponses à mes questions ont été satisfaisantes. J'ai compris que ma participation à l'étude est volontaire et que je peux décider de me retirer de l'étude à n'importe quel moment.

Si vous êtes d'accord pour participer à cette étude, veuillez apposer votre signature.

Signature Date :

59

Signature du chercheur Date :

ANNEXE III

60

FORMULAIRE DE CONSENTEMENT

Titre de l'étude : ÉVALUATION DU NIVEAU D'EXPOSITION PROFESSIONNELLE ET DE LAFONCTION VENTILATOIREDES AGENTS CHARGES DU RECYCLAGE DES DECHETS D'EQUIPEMENTS ELECTRIQUES ET ELECTRONIQUES (DEEE) DE L'AGENCE DE L'INFORMATIQUE DE L'ETAT (ADIE)

Lettre de Consentement libre et éclairé

Madame, Mademoiselle /Monsieur,

Vous avez été sélectionné pour participer à notre étude visant à une « Évaluation du niveau d'exposition professionnelle et de la fonction respiratoire d'agents chargés du recyclage des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) dans le secteur formel ».

Veuillez lire (ou vous faire lire) attentivement la lettre d'information qui vous a été remise afin de prendre connaissance des modalités de l'étude.

Il est important que vous preniez connaissance du déroulement de l'étude et des tests qui seront effectués. La lettre d'information est obligatoire pour votre information et nécessaire pour vous permettre de prendre votre décision sur la participation à cette étude de façon libre et éclairée.

Notre équipe reste à votre disposition pour vous donner tout complément d'information que vous jugeriez nécessaire.

Je soussignée, Madame, Mademoiselle/Monsieur

Certifie avoir pris connaissance de la lettre d'information de l'étude qui sera réalisée par Mlle Fatimata SALLet avoir reçu des réponses satisfaisantes à mes questions concernant cette étude.

Ma décision de participer à l'étude, matérialisée par ma signature ci-dessous, est volontaire et gratuite.

Le

Signature précédée de la mention « lu et approuvé »

Je soussigné,

- Fatimata SALL

- Etudiante en Master de Biotoxicologie appliquée à l'industrie, à l'environnement et à la santé de la Faculté de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d'Odontologie de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar

- M'engage au respect des termes du consentement éclairé par la lettre d'information.

Le

Signature précédée de la mention « lu et approuvé

61

ANNEXE IV

Questionnaire

Évaluation du niveau d'exposition professionnelle et de la fonction ventilatoiredes agents chargés du recyclage des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) de l'Agence de l'Informatique de l'Etat (ADIE)

Numéro d'identification

..............................

Section I : Identification

I-1 : Prénom :

I-2 : Nom :

I-3 : Date de naissance :

I-4 : Sexe : Masculin

Féminin

 

I-5 : Situation matrimoniale : Célibataire

 

Marié (e)

Veuf (ve)

Divorcé (e)

I-6 : Niveau d'étude : Aucune Instruction Primaire

Secondaire Supérieure

I-7 : Diplômé (e) : Oui

I-8 : Formation :

I-9 : Profession :

I-10 :Fumez-vous ? Oui

 

Non

 

Non

 

Arrêt

Depuis combien de temps fumez-vous (ou avez-vous fumé) ?

Combien de cigarettes fumez (ou fumiez) vous par jour ?

Pourquoi avez-vous arrêté de fumer ?

SECTION II : Exposition

II-1 : Depuis combien de temps travaillez-vous à l'Agence ? Que faisiez-vous avant de travailler à l'Agence ?

62

II-2 : Etes-vous souvent absent ? Oui

Non

II-3 : Pour quelle(s) raison(s) vous absentez-vous souvent ?

II-4 : Quelle poste occupez-vous ?

II-5 : Quelle(s) activité(s) faites-vous dans le traitement des DEEE ?

Transport et décharge du matériel Nettoyage salle de démantèlementMa Saisie des données relatives au matériel

Démantèlement du matériel nce

Autres :

II-6 : Combien de fois travaillez-vous dans la semaine ?

II-7 : Durant combien d'heures par jour êtes-vous en contact avec les DEEE ?

II-8 : Quels sont vos équipements de protection ?

Aucun

Port de gants

Port de tenue de travail Port de lunettes

Port de masque Port de chaussures

Non

Les portez-vous souvent ? Oui

Si non pourquoi ?

II-9 Etes-vous informés des risques liés au recyclage des DEEE ?

Oui

Non

II-10 Quels sont les problèmes que vous rencontrez lorsque vous travaillez ?

II-11 Comment jugez-vous l'ambiance de travail ?

II-12 Sentez-vous une odeur particulière émanant du matériel stocké ou démantelé ?

Oui

Non

II-13 Etes-vous confronté à la poussière lorsque vous travaillez sur les DEEE ?

Oui Non

II-14 Prenez-vous votre douche avant la descente ?

Oui

Non

II-15Avez-vous déjà eu un accident au travail ? Oui

Non

II-16Si oui, de quel type d'accident s'agissait-il ?

II-17Avez-vous déjà fait une visite médicale ? Oui

Non

Non Non Non Non

Si oui, à quelle fréquence ?

II-18Souffrez-vous d'affection régulière ? Oui

Affections respiratoires Oui

Affections cutanées Oui

63

Affections oculaires Oui

Autres

64

II-19 : Depuis combien de temps ?

Non
Non

II-20 : Avez-vous déjà été consulté pour cela ? Oui

II-21 : Etes-vous sous traitement ? Oui

Si oui, précisez-le(s) médicament(s) que vous prenez (preniez)

Non

Avez-vous arrêté votre traitement ? Oui

Pourquoi ?

Non

II-22 : Etes-vous Asthmatique ? Oui

Si oui depuis combien de temps ?

A quelle période cela se manifeste-t-il généralement ?

Quelles est la fréquence de vos crises ?

II-23 : Souffrez-vous d'autres maladies ?

II.24Souffrez-vous (ou avez-vous souffert) d'une maladie de la peau ? Depuis (ou pendant) combien de temps ?

Comment se manifeste-t-elle ?

Etes-vous traité pour cela ? Oui

Non

Si oui, préciser le traitement

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SECTION III : Signes Cliniques

Non Non Non Non Non

III-1 : Respiratoires

Toux chronique Oui

Dyspnée (essoufflement) Oui

Douleurs retro sternales Oui

Irritation des muqueuses respiratoires Oui

Eternuement Oui

Autres

ANNEXE V

Université Cheikh Anta Diop de Dakar

Comité d'Ethique de la Recherche (CER)

Dakar, le 2S février 2019

A Mme Fatimata SALL

Etudiante en: "Biotoxicologie appliquée à l'Industrie, à l'Environnement et à la Santé" Faculté de Médecine, de Pharmacie et d'Odontologie ;

UCAD, Dakar, Sénégal.

Référence : Protocole 0377/2019/CER/UCAD : " Evaluation du niveau d'exposition professionnelle et de la fonction respiratoire chez des agents chargés du recyclage des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) dans le secteur formel."

Approbation éthique de la recherche

Votre protocole a été examiné selon les règles édictées par le Comité National d'Ethique pour la Recherche en Santé (CNERS) du Sénégal et conformément aux procédures établies par l'Université Cheikh Anta DIOP de Dakar (UCAD) pour l'approbation éthique de toute recherche impliquant des participants humains et des animaux.

J'ai le plaisir de vous informer que, sur la base des informations fournies dans le protocole, le Comité d'Ethique de la Recherche (CER) de I'UCAD considère que la recherche proposée, respecte les normes éthiques appropriées et en conséquence, approuve son exécution.

Le CER attire votre attention sur tout changement ultérieur dans la recherche qui soulèverait des questions éthiques non incluses dans le protocole original. Ces changements devront être soumis au Comité d'Ethique de la Recherche pour approbation.

H LA RECHERCHE ta DIOP de Dakar Le Pré
·ent

Siège : Faculté de Médecine, de Pharmacie et d'Odontologie -- FMPO
Ancien Bureau de l'Ecole Doctorale «SEV» â côté du Nouveau Bâtiment
B.P.5005, Dakar,,Vnégal. Téléphone: +221 77467 7793
Email: comite.ethique(
aucad.edu.sn

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams