1.2. Taille de la population d'étude
· Cas : tous les agents chargés
du recyclage des DEEE à la DSN. Ils sont au nombre de 16 dont 8
personnes à mobilité réduite dont la tranche d'âge
est comprise entre 18 et 60ans. Ils travaillent 8h/jour et ont une
ancienneté professionnelle entre 3 et 10 ans
· Témoins : Ils sont au nombre
de 16. Parmi eux, 8 sont des personnes à mobilité réduite
qui sont choisies dans la population générale et respectant les
critères d'inclusion énumérés ci-dessus.
Le CHAT compte actuellement 8 agents chargés du
démantèlement des DEEE, à cela s'ajoute 4
manutentionnaires, 2 techniciens du Laboratoire technique et 2 chauffeurs. Les
tâches sont réparties comme suit :
08 personnes à mobilité
réduite du Centre des Handicapés au Travail
(CHAT)
· 5 agents chargés du
démantèlement
· 2 agents chargés de
l'enregistrement du matériel à démanteler
· 1 agent en maintenance
4 manutentionnaires
· Récupération des DEEE
· Transports des DEEE
· Démantèlement du matériel
· Nettoyage de la salle de démantèlement
2 agents à la maintenance (Laboratoire
technique)
· Ouvrir et réparer le matériel
informatique
· Récupération de certains composants des
matériels électroniques qui sont encore fonctionnels
· Récupération des DEEE
· Transports des DEEE
· Participe parfois à la charge et décharge
des DEEE
2 chauffeurs
21
Figure 3 : Répartition des tâches des
agents
2. Instruments
Pour les besoins de l'étude, nous avons utilisé
:
· Un questionnaire (Annexe IV)
: réparti en 3 sections. La première partie a
permis d'identifier le sujet (nom, prénom, âge, sexe...), de
connaitre sa profession et son statut tabagique (fumeur, non-fumeur, ancien
fumeur). Dans la deuxième section nous avons évalué le
niveau d'exposition des agents au recyclage des DEEE à savoir, la
durée et la fréquence d'exposition, les conditions de travail,
les mesures de protection disponibles. Enfin dans la dernière partie,
nous avons évalué les signes cliniques fréquents ou
occasionnels qui peuvent être liés à l`exposition.
· Un Spiromètre portable de type
Spirobank II (Figure 4) nous a permis de mesurer les
volumes et débits bronchiques lors de la respiration lente ou
forcée afin de déceler d'éventuels troubles
ventilatoires
· D'un bronchodilatateur de type Ventoline
(Figure 5) pour le test de réversibilité en cas
d'éventuelle obstruction ventilatoire.
· D'une turbine réutilisable modèle
MIR (Figure 6)
· Des embouts buccaux réutilisables
(Figure 7)
· Chambre d'inhalation à vide (Figure
8)
· D'un pince-nez (Figure 9)
· D'un pèse-personne (Figure
10)
· D'un centimètre (Figure 11)
Figure 4 : Spiromètre Bank II
portable Figure 5 : Bronchodilatateur
Figure 6 : Turbine
réutilisable Figure 7 : Embout buccal
réutilisable Figure 8 :
Pince-nez
22
Figure 9 : chambre d'inhalation
Figure 10 : Pèse-personne
Figure 11 : Centimètre
3. Méthodes
23
Plusieurs protocoles ont été utilisés durant
notre étude :
· Méthode d'évaluation de
l'exposition professionnelle
· Méthode et paramètres
spirométriques
3.1. Méthode d'évaluation de l'exposition
professionnelle
Nous avons fait l'évaluation du niveau d'exposition
dans l'ambiance de travail par la méthode qualitative du
« Control Banding » (IRSST, 2010). Cette
dernière consiste à faire une évaluation de risque
d'exposition aux substances chimiques utilisées ou provenant des
procédés de manipulation. Cette approche a été
développée à la fin des années 1980 par les experts
en santé et en sécurité du travail (SST) de l'industrie
pharmaceutique sous le vocable « control banding ». Ces experts ont
considéré la possibilité de classifier ces nouvelles
substances en catégories « band » en comparant leur potentiel
toxique et en fonction des exigences de maîtrise de l'exposition «
control ». Cette approche a été reprise par plusieurs
organismes qui oeuvrent dans le domaine de la SST dont le Bureau international
du travail (BIT) qui travaille en collaboration avec
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS),
l'International Occupational Hygiene Association (IOHA) et le
HSE au développement d'un outil d'application le «
Chemical control toolkit ». Dans notre cas, nous avons pu observer la
présence de diverses substances comme la poudre de toner, l'encre
liquide ou visqueuse des imprimantes mais aussi les résidus d'huile et
d'hydrocarbure de certaines machines comme les groupes
électrogènes. Grâce à cette méthode, nous
avons procédé à :
· Une classification des substances émises selon
leur danger en nous basant sur le type de matériels stockés ou
démantelés au sein de la DSN et les substances susceptibles de se
retrouver en suspension. Ces substances chimiques sont alors regroupées
en six classes de danger :
- Classe A à classe E selon la progression du danger
relié à l'inhalation ; - Classe S, s'il y a danger de contact
avec la peau ou les yeux.
En premier lieu, il s'agit donc de déterminer à
quelle classe appartient la substance :
· Phrases de risque R (classification européenne)
(tableau VIII)
·
24
Pour les autres substances, le tableau IX
donne pour chaque classe, la description des dangers obtenus par les
différentes sources d'informations préconisées par les
organismes et les pays
· Valeur d'Exposition Admissible (VEA) dans l'air pour 8
heures.
Tableau VIII : Signification des
phrases de risque R selon l'annexe III de la directive européenne
67/548/EEC (IRSST, 2010)
Code
|
Description
|
Code
|
Description
|
R1
|
Explosif à l'état sec
|
R2
|
Risque d'explosion par le choc, la friction, le feu ou d'autres
sources d'ignition
|
R3
|
Grand risque d'explosion par le choc, la friction, le feu ou
d'autres sources d'ignition
|
R4
|
Forme des composés métalliques très
sensibles.
|
R5
|
Danger d'explosion sous l'action de la chaleur.
|
R6
|
Danger d'explosion en contact ou sans contact avec l'air
|
R7
|
Peut provoquer un incendie
|
R8
|
Favorise l'inflammation des matières combustibles
|
R9
|
Peut exploser en mélange avec des matières
combustibles
|
R10
|
Inflammable
|
R11
|
Facilement inflammable
|
R12
|
Extrêmement inflammable
|
R13
|
Gaz liquéfié extrêmement inflammable
|
R14
|
Réagit violemment au contact de l'eau.
|
R15
|
Au contact de l'eau dégage des gaz extrêmement
inflammables
|
R16
|
Peut exploser en mélange avec des substances
comburantes
|
R17
|
Spontanément inflammable à l'air
|
R18
|
Lors de l'utilisation, formation possible de mélange
vapeur/air inflammable/explosif
|
R19
|
Peut former des peroxydes explosifs
|
R20
|
Nocif par inhalation
|
R21
|
Nocif par contact avec la peau
|
R22
|
Nocif en cas d'ingestion
|
R23
|
Toxique par inhalation.
|
R24
|
Toxique par contact avec la peau.
|
R25
|
Toxique en cas d'ingestion
|
R26
|
Très toxique par inhalation.
|
R27
|
Très toxique par contact avec la peau.
|
R28
|
Très toxique en cas d'ingestion.
|
R29
|
Au contact de l'eau dégage des gaz toxiques
|
R30
|
Peur devenir facilement inflammable pendant l'utilisation
|
R31
|
Au contact d'un acide, dégage un gaz toxique
|
R32
|
Au contact d'un acide, dégage un gaz très
toxique.
|
R33
|
Danger d'effets cumulatifs
|
R34
|
Provoque des brûlures
|
R35
|
Provoque de graves brûlures
|
R36
|
Irritant pour les yeux
|
R37
|
Irritant pour les voies respiratoires
|
R38
|
Irritant pour la peau
|
|
25
Code
Description
|
Code
|
Description
|
R39
|
Danger d'effets irréversibles très graves
|
R40
|
Effet cancérogène suspecté - preuves
insuffisantes (modification 28ème ATP)
|
R41
|
Risque de lésions oculaires graves
|
R42
|
Peut entraîner une sensibilisation par inhalation
|
R43
|
Peut entraîner une sensibilisation par contact avec la
peau
|
R44
|
Risque d'explosion si chauffé en ambiance
confinée
|
R45
|
Peut causer le cancer
|
R46
|
Peut causer des altérations génétiques
héréditaires
|
R47
|
Peut causer des malformations congénitales
|
R48
|
Risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition
prolongée
|
R49
|
Peut causer le cancer par inhalation.
|
R50
|
Très toxique pour les organismes aquatiques.
|
R51
|
Toxique pour les organismes aquatiques.
|
R52
|
Nocif pour les organismes aquatiques.
|
R53
|
Peut entraîner des effets néfastes à long
terme pour l'environnement aquatique.
|
R54
|
Toxique pour la flore.
|
R55
|
Toxique pour la faune.
|
R56
|
Toxique pour les organismes du sol.
|
R57
|
Toxique pour les abeilles.
|
R58
|
Peut entraîner des effets néfastes à long
terme pour l'environnement.
|
R59
|
Dangereux pour la couche d'ozone.
|
R60
|
Peut altérer la fertilité.
|
R61
|
Risques pendant la grossesse d'effets néfastes pour
l'enfant.
|
R62
|
Risque possible d'altération de la fertilité.
|
R63
|
Risque possible pendant la grossesse d'effets néfastes
pour l'enfant.
|
R64
|
Risque possible pour les bébés nourris au lait
maternel.
|
R65
|
Nocif, peut provoquer une atteinte des poumons en cas
d'ingestion.
|
R66
|
L'exposition répétée peut provoquer
dessèchement ou gerçures de la peau.
|
R67
|
L'inhalation de vapeurs peut provoquer somnolence et
vertiges.
|
R68
|
Possibilité d'effets irréversibles (modification
28ème ATP).
|
|
26
Tableau IX : Description des classes
de danger (IRSST, 2010)
Classe de danger
|
Système global harmonisé
|
Phrases de risque R
|
Plage de
concentrations des YEA
|
|
Vapeur (ppm)
|
A
|
Toxicité aigüe (létale), toute voie, classe
5
|
R36, R38, R65, R66
|
1 à 10
|
|
|
Irritation peau : classes 2 et 3 Irritation yeux
|
(tout agent sans phrase
|
|
>50 à
|
|
classe 2 Tout agent non classé ailleurs
|
R)
|
|
500
|
B
|
Toxicité aigüe (létale), toute voie, classe
4
|
R20/21/22, R40/20/21/22,
|
> 0,1 à 1
|
> 5 à 50
|
|
Toxicité aigüe (systémique), toute voie,
classe
|
R33, R67
|
|
|
|
2
|
|
|
|
C
|
Toxicité aigüe (létale), toute voie, classe
3
|
R23/24/25, R34, R35,
|
>0,01 à
|
>0,5 à 5
|
|
Toxicité aigüe (systémique), toute voie,
classe
|
R37, R39/23/24/25, R41,
|
0,1
|
|
|
1 Corrosivité, sous-classe 1A, 1B ou 1C
|
R43, R48/21/21/22
|
|
|
|
Irritation yeux classe 1 Irritation système
respiratoire Sensibilisation cutanée
Toxicité exposition répétée, toute voie, classe
2
|
|
|
|
D
|
Toxicité aigüe (létale), toute voie, classe 1
ou 2
|
R48/23/24/25, R26/27/28,
|
< 0,01
|
< 0,5
|
|
Carcinogénicité classe 2 Toxicité
exposition
|
R39/26/27/28, R40C3,
|
|
|
|
répétée, toute voie, classe 1
Toxicité
reproduction classe 1 ou 2
|
R60, R61, R62, R63, R64
|
|
|
E
|
Mutagénicité classe 1 ou 2
Carcinogénicité
|
R40C3, R42, R45, R46,
|
Avis spécialisé
|
|
classe 1 Sensibilisation respiratoire
|
R49
|
|
S (contact cutané)
|
Toxicité aigüe (létale), voie
cutanée, classe 1, 2, 3 ou 4 Toxicité aigüe
(systémique), voie
|
R21, R24, R27, R34,
R35, R36, R38, R40/21,
|
Prévention ou
réduction de
|
|
cutanée, classe 1 ou 2 Corrosivité, sous-classe
|
R39/24, R39/27, R41,
|
l'exposition cutanée
|
|
1A, 1B ou 1C Irritation peau classe 2 Irritation
yeux classe 1 ou 2 Sensibilisation peau
|
R43, R66
|
|
|
Toxicité exposition répétée, voie
cutanée,
classe 1 ou 2
|
|
|
|
·
27
Une estimation de l'exposition des travailleurs : grâce
aux réponses fournies dans la section 2 du questionnaire et des
informations recueillies au niveau du site nous procéderons à une
évaluation du risque d'exposition des agents. (Tableau
X)
· Données d'exposition aux substances :
Tableau X : Description des classes de
fréquence d'exposition (IRSST, 2010)
Fréquence d'exposition
|
Occasionnelle
|
Intermittente
|
Fréquente
|
Permanente
|
Jour
|
< 30 minutes
|
30 à 120 minutes
|
2 à 6 heures
|
> 6 heures
|
Semaine
|
< 2 heures
|
2 à 8 heures
|
1 à 3 jours
|
> 3 jours
|
Mois
|
< 1 jour
|
1 à 6 jours
|
6 à 15 jours
|
> 15 jours
|
Année
|
< 5 jours
|
15 jours à 2 mois
|
2 à 5 mois
|
> 5 mois
|
Classe de fréquence
|
1
|
2
|
3
|
4
|
|
Classe d'exposition potentielle : Dans notre
cas, seule la fréquence d'exposition est utilisée.
· Données physico-chimiques : la
propriété considérée est la capacité de la
substance à se répandre dans l'air, qu'il s'agisse d'une
poussière (capacité d'empoussièrement) ou d'un liquide
(volatilité).
Tableau XI : Capacité
d'empoussièrement (IRSST, 2010)
Capacité d'empoussièrement
|
Description
|
Faible
|
Petites particules qui ne se brisent pas, peu de
poussières visibles (ex : granules de PVC)
|
Moyenne
|
Particules qui peuvent se mettre en suspension dans l'air mais
se déposent rapidement et demeurent sur les surfaces (ex : poudre de
savon)
|
Importante
|
Poudre fine pouvant former un nuage de poussières qui
reste en suspension dans l'air plusieurs minutes (ex : poussières de
ciment, noir de carbone)
|
|
28
Tableau XII : Capacité de
volatilité selon le point d'ébullition (IRSST,
2010)
Volatilité
|
Description
|
Faible Point d'ébullition
|
> 150°C
|
Moyenne Point d'ébullition
|
Entre 50 et 150°C
|
Importante Point d'ébullition
|
< 50°C
|
|
· Une sélection de l'approche de maîtrise et
de prévention à partir d'un score de risque calculé en
combinant les indices de danger et d'exposition.
Tableau XIII : Estimation du risque
d'exposition à une substance (IRSST, 2010)
|
Risque estimé d'exposition
|
Classe de danger
|
Classe d'exposition potentielle
|
Faible capacité d'empoussièrement /
volatilité
|
Volatilité moyenne
|
Capacité
d'empoussièrement moyenne
|
Importante capacité d'empoussièrement /
volatilité
|
A
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
|
1
|
1
|
1
|
2
|
|
1
|
1
|
1
|
2
|
|
1
|
1
|
2
|
2
|
|
1
|
2
|
2
|
2
|
B
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
|
1
|
1
|
2
|
2
|
|
1
|
2
|
2
|
3
|
|
1
|
2
|
2
|
3
|
|
2
|
3
|
3
|
3
|
C
|
1
|
1
|
2
|
1
|
2
|
|
2
|
2
|
2
|
2
|
|
2
|
3
|
3
|
3
|
|
2
|
3
|
3
|
4
|
|
3
|
4
|
4
|
4
|
D
|
1
|
2
|
3
|
2
|
3
|
|
3
|
3
|
3
|
3
|
|
3
|
4
|
4
|
4
|
|
3
|
4
|
4
|
4
|
|
4
|
4
|
4
|
4
|
E
|
Tout
|
4
|
|
29
Tableau XIV : Approches de
maîtrise et prévention en fonction du risque(IRSST,
2010)
Niveau de risque
|
Approche de maîtrise et
prévention
|
1 (faible)
|
Bonnes pratiques d'hygiène du travail et
ventilation générale
|
2 (modéré)
|
Ventilation locale (aspiration à la
source)
|
3 (élevé)
|
Confinement du procédé, protection
individuelle
|
4 (très élevé)
|
Consultation d'experts (modifications de
procédé, etc.)
|
|
3.2. Méthode d'évaluation de la fonction
ventilatoire
La spirométrie permet l'exploration de la fonction
ventilatoire de nos sujets. Elle mesure les volumes pulmonaires ou les
débits ventilatoires. L'examen consiste à pratiquer une
expiration maximale dans un embout buccal relié à un
spiromètre portable. L'appareil utilisé est le spiromètre
de type Spirobank II (Figure 4) et il permet
l'acquisition de signes physiques et du traitement de l'information fournie par
le signal lié à la fonction pulmonaire. Pour effectuer ce
traitement, les grandeurs physiques sont transformées en grandeurs
électriques. Les éléments chargés d'opérer
cette transformation sont appelés transducteurs ou capteurs. Au cours de
la spirométrie, le capteur à turbine (Figure 6)
réalise la fonction de transduction en deux phases : le
volume à mesurer traverse la turbine et imprime une rotation au rotor de
celle-ci, rotation proportionnelle au volume en question. Cette rotation du
rotor est détectée par l'intermédiaire d'un faisceau de
lumière infrarouge et le capteur 26 transforme la lumière
reçue en un signal électrique de type numérique. Les
résultats seront visualisables sur un écran d'ordinateur en temps
réel. Le spiromètre est photosensible et nécessite une
prise des mesures à l'ombre (FOKO R.
,2018).
Les réponses obtenues dans le questionnaire ne
suffisaient pas à elles seules pour déceler ou spécifier
les troubles respiratoires. La spirométrie nous a permis
d'établir un diagnostic différentiel entre la présence
d'asthme et de toute autre maladie respiratoire. Les enregistrements
spirographiques ont été effectués dans la matinée
au sein d'un des bureaux de la DSN avec une température de 23°C.
Nous avons utilisé un spiromètre de type Spirobank IIBasic MIR
(Medical International Research, Rome, Italy). Il était relié
à un ordinateur portable qui nous servait d'affichage des modifications
spirographiques. Des embouts buccaux réutilisables (Figure
7) et des turbines réutilisables (Figure 6)
ont été utilisés.
L'enregistrement permettait de mesurer les taux de variation
des capacités vitales forcée (CVF) ou lente (CVL), du volume
expiratoire maximal seconde (VEMS), du débit expiratoire maximal
à 25-75% (DEM 25-75%), à 25% (DEM 25%), à 50% (DEM 50%) et
à 75% (DEM 75%) ; et de
30
la ventilation maximale minute (VMM). Tous les tests de la
spirométrie ont été effectués en position assise et
à l'aide d'une pince nasale selon les normes de l'American Thoracic
Society (ATS). Au moins trois manoeuvres de mesure des volumes et des
débits bronchiques ont été réalisées et le
meilleur tracé spirographique entre les trois a été
enregistré. Deux séquences spirométriques ont
été effectuées ; la première mesure dite pré
broncho-dilatateur et une deuxième mesure dite post bronchodilatateur 15
minutes après 2 bouffées de broncho-dilatateur (salbutamol 100
ìg) chez tous nos sujets. Divers paramètres ont été
mesurés :
· La capacité vitale forcée (CVF) : elle a
été mesurée durant l'expiration forcée : le sujet
expirait le plus rapidement possible comme pour souffler une bougie
éloignée.
· Le volume expiré maximal à une seconde
(VEMS) est le volume maximal soufflé lors de la première seconde
de l'expiration forcée. Il représente l'influence
prépondérante des gros et moyens troncs bronchiques avec, pour
conséquence, une faible sensibilité et une perturbation tardive
dans le cadre des maladies obstructives.
· Le rapport VEMS/CVF qui permet le diagnostic de la BPCO.
Il a une variabilité relativement faible, il est d'abaissement tardif
mais est de grande valeur prédictive. Ces données permettent de
distinguer :
· Le syndrome obstructif : il est une réduction
disproportionnée du débit expiratoire maximal par rapport au
volume maximum, il se définit par un rapport VEMS/CVF inférieur
à 75% associée à une diminution significative (20%) des
débits bronchiques instantanés (DEM75%, DEM50%, DEM25_75%) et du
DEP par rapport aux valeurs théoriques. La courbe pathologique
paraît typiquement concave vers le haut montrant ainsi une diminution de
calibre des voies aériennes.
· Le syndrome restrictif : qui est
caractérisé par une réduction de la Capacité
Pulmonaire Totale (CPT) en dessous de la valeur de référence,
d'une part, avec un rapport VEMS/CV supérieur à 95%, d'autre
part.
· Le syndrome mixte est caractérisé par
l'existence concomitante d'un syndrome obstructif
et d'un syndrome restrictif et se définit
physiologiquement par un VEMS/CV et une CPT
situés en dessous de leurs valeurs de
référence respectives. (LARROQUE A.,
2012)
Les troubles ventilatoires ont été
classés selon les critères définis par le Global
Initiative for Asthma (GINA, 2016) et par Global Ostructive
Lung Disease (GOLD, 2016) :
· Asthme : s'il y a diminution de plus de 20% des
débits bronchiques par rapport aux valeurs de référence et
une amélioration de plus de 20% des débits bronchiques
après bronchodilatateur.
·
31
BPCO : défini pour des valeurs de VC < 80% de la
valeur théorique ; VEMS / CVF inférieur à 70%
associée à une non amélioration des débits
bronchiques ou une réversibilité incomplète de VEMS/CVF
< 70 % après bronchodilatateur.
La BPCO est une affection qui s'acquiert progressivement au
cours du temps et est associée à une réponse inflammatoire
anormale des bronches qui sont exposées à des agents nocifs.
Les résultats obtenus à la fin de
l'étude ont permis de faire une approche statistique afin de savoir si
les troubles respiratoires observés sont plus fréquents chez les
cas que chez les témoins et que l'exposition ou le statut tabagique
pouvaient être déterminants dans l'apparition de troubles
ventilatoires.
3.3. Analyse des données
La méthode du Control Banding nous a
permis d'évaluer l'exposition professionnelle. Les données
recueillies dans le questionnaire et les résultats de la
spirométrie ont été traitées avec les logiciels
Microsoft Excel 2016 et Graphpad Prism6.
Les données ont été exprimées en
moyennes #177; écart-type et pourcentage (%), Le test Chi-2 a
été utilisé pour le croisement de la variable
dépendante et les variables qualitatives indépendantes. Pour la
fonction ventilatoire et l'effet des DEEE et du tabac sur cette fonction, nous
avons calculé l'odd ratio avec un intervalle de confiance de 95% (IC
95%) pour évaluer le risque de survenue des troubles ventilatoires ainsi
que l'impact du tabac sur nos différents groupes.
|