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Mécanismes de gestion des risques liés aux crédits bancaires


par Herman Nyembo Mwema
Université de Lubumbashi - Licence 2020
  

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INTRODUCTION GENERALE

0.1. CONTEXTE D'ETUDE

Au fil du temps et de l'évolution de l'humanité, les risques liés aux crédits demeurent l'une des raisons majeures des fluctuations des résultats de différentes entreprises et des institutions financières et affectent aussi par moment leur survie.

Les risques sont inhérents aux différentes activités des banques et plus souvent à celle d'octroi de crédit qui se révèle comme l'une des principales fonctions des banques commerciales.

Les crédits bancaires sont alors considérés comme des financements accordés par les banques aux différents agents économiques qui peuvent être soit des personnes morales ou des personnes physiques et ces crédits peuvent être consentis pour des courtes durées ou peuvent être remboursés à long terme en y majorant des intérêts constituant le prix du risque couru par le banquier.

La banque en tant qu'intermédiaire financier est au coeur du système de financement de l'économie, chaque organisation, institution, entreprise, particulier, état, collectivité ; tous font recours à leurs banques afin de demander un financement pour relancer leur effet de levier et parvenir à avoir les moyens d'acquérir un bien, un équipement ou un actif qu'ils n'ont pas la capacité de financer par leurs propres fonds.

Aucune banque au monde n'est disposée à oeuvrer dans un but philanthropique, elles oeuvrent toutes dans l

e but de créer une certaine valeur au sein de leur institution, mais en dépit de cela, les banques sont confrontées à des risques de diverses formes entre autres le risque de crédit, le risque d'illiquidité, le risque de taux d'intérêt, le risque de marché, le risque de change, le risque-pays, le risque opérationnel (MASTER BANQUE DE DETAIL, Michel roux, édition ESKA, 2011) ; toutes ces incertitudes auxquelles elles font face mènent les banques à prendre toutes les précautions possibles pour réduire les risques et ainsi assurer la pérennité de leurs activités.

La gestion des risques au sein des banques se montre d'une nécessité cruciale et imprtantissime dans le processus de contrôle interne. Ce processus est transverse et intégré qui a pour objectif : l'identification, l'évaluation, la mise en place des mécanismes de contrôle des risques et le suivi.

Cette gestion du risque de crédit ou de contrepartie comporte trois dimensions, une fonction « distribution de crédit » bien intégrée dans l'organisation de la banque, l'évaluation du risque présenté par la contrepartie et la prévention du risque (GESTION DE LA BANQUE, du diagnostic à la stratégie, Sylvie de Coussergues, Gautier Bourdeaux, 7e édition Dunod, Paris, 2013)

Le risque de crédit est soumis à la fois aux cycles économiques, à la conjoncture du secteur d'activité, au risque pays et aux événements propres à la vie de l'entreprise. Il diminue en phase d'expansion économique, car les gains considérables engrangés par les entreprises durant cette période réduisent de fait la probabilité de défaillance ; il augmente en période de récession, car les gains diminuant, les entreprises se retrouvent plus souvent que d'habitude dans des difficultés pour rembourser leurs emprunts bancaires ou obligataires. Le risque est une exposition à un danger potentiel, inhérent à une situation ou une activité. Mais réduire le danger et réduire le risque sont deux choses distinctes. Les mécanismes de gestion affectent la façon dont les banques accroitront leurs activités commerciales. Plusieurs grandes banques commerciales ont ajouté à leur coeur de métier d'intermédiation financière, des activités plus complexes comme la titrisation. Ceci les a incités à des prises de risque excessives qui ont augmenté le niveau du risque systémique et accru les difficultés et l'instabilité financière et provoqué la crise financière de 2008. Depuis, les banques ont été soumises à une réglementation plus forte et ont dû abandonner leurs activités de titrisation, ce qui a eu pour effet secondaire d'augmenter la volatilité des produits financiers. Ces pratiques fixent le niveau de prise de risque dans les établissements financiers, la gestion du risque a incité les chercheurs à mettre en évidence la multiplicité des risques bancaires auxquels les banques s'exposent.

Ce travail vient tenter de faire saisir l'impact qu'a le crédit dans la pérennité des activités des banques et que peuvent être les points positifs qui résultent d'une bonne gestion des risques liés à ce crédit octroyé mais aussi les effets négatifs d'une mauvaise gestion de ces risques. En effet, la gestion efficace permettrait aux banques d'être plus performantes et être en mesure de répondre aux attentes de sa clientèle, par conséquent ses clients pourront bénéficier de plus en plus de prêts. Si le risque de crédit peut entrainer la défaillance et la faillite des banques, cela n'épargnera pas aussi aux entreprises à déposer leur bilan. De même, il est d'autant plus important pour les banques, de mettre à jour leurs méthodes et techniques de gestion des risques de crédit, à la naissance de nouveaux paramètres qui influent les risques de crédit. Ainsi ce travail peut constituer d'une part, un outil de précaution pour les nouvelles banques dans leur gestion du risque de crédit, et d'autre part, pour les établissements de crédit qui ont frôlé les dépôts de bilan, cette étude pourra servir d'instrument d'appui pour un essor considérable, sinon une pérennisation de leurs activités principales de prêteuses de fonds.

Par ailleurs, ce mémoire de recherche sera sans nul doute une réelle opportunité pour tout chercheur de comprendre d'avantage la complexité de la tâche qui est confiée à ces établissements de crédit qui occupent une place de choix dans la gestion de leurs fonds sources principales des prêts octroyés. Enfin, du point de vue international, on ne peut parler gestion de risque de crédit sans pour autant évoquer la crise financière appelé « Crise des Subprimes » qui continue de sévir dans tout le monde entier. En fait, le point de départ de cette crise est l'octroi des crédits de subprimes qui sont de crédits à taux d'intérêt variable et de niveau élevé. Ce sont des crédits immobiliers accordés par les banques à des ménages qui disposent en majorité de faibles revenus. A partir de ce moment, il ressort une mauvaise gestion du risque de crédits effectués par ces banques. Un travail d'une telle envergure permettra aux établissements de crédits, particulièrement ceux la RDC de mieux appréhender la nécessité de respecter les normes de gestion prudentielles en matière d'opérations de crédit.

0.2 PHENOMENE OBSERVE

Le monde actuel connait des changements du jour au lendemain, tous les secteurs d'activités subissent les effets de tous ces changements notamment des changements : climatiques, environnementaux, écologiques, économiques, politiques, socioculturels, etc. Il n'est plus à rappeler ce grand fléau qui très récemment a frappé et continue de déstabiliser le globe presque tout entier celui de la COVID-19.

Bien que trouvant son origine dans le domaine sanitaire, son impact s'est étendu dans différents domaines et du point de vue économique ses effets et conséquences ont une probabilité de se faire ressentir encore des années durant.

En effet, elle a eu des effets néfastes sur l'humanité entière occasionnant ainsi des grandes pertes en vies humaines qui sont estimées entre 13 à 17 millions de morts selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Les entreprises n'ont pas été épargnées par la covid-19, en République Démocratique du Congo une enquête de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) montre que les entreprises évoluant sur le sol congolais ont subi durant la période de covid-19 des restrictions sur les opérations commerciales, les perturbations aux frontières internationales, la baisse de la demande pour les exportations clés au cours de l'année 2020, 60% des entreprises ont dû engager des dépenses supplémentaires pour le télétravail et le travail en rotation, 56% des entreprises en RDC connaissent des perturbations dans leur chaîne d'approvisionnement.

Suivant notre thématique sous étude portant sur les mécanismes de gestion des risques liés aux crédits bancaires nous nous sommes rendus à l'évidence que la pandémie de covid-19 n'a pas eue de scrupule pour le secteur bancaire, son impact est bel et bien visible sur les activités quotidiennes des banques plus concrètement la modification profonde de mode de travail, un développement rapide du télétravail, l'adaptation aux mesures d'urgence prises également pour faciliter les transactions ; suite à tous ces éléments qui indiquent combien le secteur bancaire a été impacté par la pandémie, certains effets de cette dernière sur le secteur bancaire ont retenu notre attention :

Ø Les banques ont été mises à contribution, alors que la crise imposait une modification profonde de leur mode de travail, les banques ont dû faire face à des fortes sollicitations de soutien à l'économie, les pouvoir publics leur ont demandé de contribuer au maintien du financement de l'économie notamment par l'octroi de crédits aux entreprises connaissant des difficultés de trésorerie significatives et pourtant la durée et l'étendue de cette pandémie sont encore inconnues à ce stade.

Ø Une incertitude durant cette période plane sur la continuité d'exploitation des certaines entreprises qui sont aussi clients emprunteurs auprès des banques et les banques sont censées se prémunir contre ce risque.

Toutes ces observations sur le secteur bancaire dans le contexte actuel de la crise sanitaire nous renvois à soulever certaines questions auxquelles nous tenterons de répondre et qui feront l'objet de notre étude.

0.3 PROBLEMATIQUE

Toute oeuvre scientifique cherche dans la mesure du possible à donner des éclaircissements, des réponses plausibles, des pistes de solutions adéquates à un ensemble de questions allant d'un phénomène observé dans une société, dans une activité quelconque, dans un domaine scientifique donné.

Plusieurs auteurs ont défini le contexte « problématique » et nous en retenons quelques définitions c'est notamment :

Pour Maurice MBAYO MUSEWA, une série des préoccupations que soulève un thème sous étude de façon que son développement y apporte des lumières. (M. MBAYO MUSEWA, « l'art de confectionner un travail scientifique », PUL, Paris, 1998).

Pour L'auteur Jean Claude Combessies définit la problématique dans une oeuvre scientifique comme étant l'ensemble des questions que le chercheur soulève dans son étude. (J-C COMBESSIE., la méthode sociologique, Ed. Paris, La Découverte, 1996).

La liste des définitions n'est pas exhaustive nous pouvons donc dire que la problématique c'est l'ensemble de questions qu'une science se pose à propos de son objet.

La conjoncture actuelle n'est pas en faveur des banques particulièrement celles de la RDC pour mettre en place des prêts, la règlementation du marché monétaire devient de plus en plus contraignante pour les établissements de crédit afin de sécuriser leurs prêts.

Les banques doivent constituer des provisions importantes, sachant que les taux sont en fluctuations, il se pourrait que les établissements bancaires fassent des faibles marges, il faudra aussi prendre en compte que les banquiers doivent gérer des risques liés aux crédits qui deviennent complexes à résoudre.

Les banques commerciales dans le domaine d'octroi de crédit poursuivent un objectif bien précis qui est celui de rentabiliser les intérêts générés par les prêts.

Tout crédit nécessite d'être remboursé dans l'échéance convenue or de nos jours il est d'autant plus difficile de voir l'échéance de remboursement du crédit être respectée par les emprunteurs voire même être compromis.

Il est vrai qu'un décalage dans le paiement d'un prêt n'est signifie pas nécessairement que l'emprunteur devient insolvable mais cela constitue déjà un risque couru par le banquier.

Face à cette situation les banques commerciales se retrouvent dans l'obligation de prendre des précautions et élaborer des stratégies pour minimiser le risque de non remboursement de créance.

La structure des banques africaines en général et congolaises en particulier montre en partie le fait que la masse des engagements soit remboursable à vue, leur préférence pour l'octroi de crédit essentiellement à court terme peut également s'expliquer par une attitude d'aversion contre le risque dans une situation où les activités de leurs clients potentiels sont sensibles à l'impact des facteurs exogènes (les conditions climatiques, les crises économiques, l'environnement économique, internationale, crises sanitaires, etc.).

Suivant la modeste réflexion sur le contexte actuel des banques faces à leurs clients emprunteurs et les différents facteurs influençant le secteur d'octroi de crédit, notre travail nous mène à porter notre attention sur différentes questions à savoir :

1. Face à l'incertitude de la saisie de l'étendue des conséquences de la crise sanitaire sur les clients emprunteurs de banques, comment la TMB parvient-elle à minimiser les risques de crédit ?

2. Face à l'intensification des contraintes de vérification de la véracité des informations fournies par les clients emprunteurs, quels mécanismes la TMB applique pour gérer les risques de crédit ?

3. Les mécanismes de gestion mis en place pour faire face aux risques de crédit sont-ils efficaces et efficients par rapport aux attentes du prêteur (TMB), pour les crédits octroyés ?

0.4. HYPOTHESES

On entend par hypothèse une ou plusieurs propositions qui ne sont que des simples possibilités en guise des réponses provisoires réservées aux préoccupations soulevées par la problématique, elles sont encore des réponses provisoires qui seront à la lumière des analyses validées ou invalidées a dit le professeur WENU BEKER. (WENU BECKER, Recherche scientifique, 2004)

L'hypothèse est aussi une proposition ou une recherche d'explication que le chercheur se contente d'énoncer dans son travail sans prendre position sur son caractère véridique c'est-à-dire sans l'affirmer ou le nier, c'est donc une supposition appartenant au domaine du possible ou du probable.

La gestion des risques liés aux crédits bancaires exige une certaine mise en place des méthodes et techniques dans une institution financière afin de donner une forme et de pouvoir organiser les possibilités de recouvrement des créances d'une façon permanente et anticipative, car la continuité de l'exploitation des activités financières nécessite une gestion appropriée et minutieuse. Certaines mesures préventives doivent être prises en compte par les banques commerciales pour sécuriser et assurer la pérennité de leurs institutions mais aussi les gains des intérêts de leurs créances.

La minimisation des risques de crédit demeure l'un des grands défis à relever par les banquiers, c'est ainsi que les banques peuvent attribuer à chaque branche d'activité une part de responsabilité dans le processus de gestion des risques liés aux crédits.

La prudence conseil au banquier de limiter et de diviser les risques car il est périlleux pour une banque de concentrer ses créances sur quelques gros emprunteurs.

Au vue de notre travail et aux différentes préoccupations soulevées dans la problématique nous essayerons de donner des réponses à titre provisoire et que nous affirmerons ou infirmerons leur caractère véridique à la fin de notre travail :

1. La TMB procède à une analyse détaillée de la situation financière de son co-contractant, elle fixe des limites d'engagement par contrepartie, ces limites évoluent en fonction de l'analyse des risques à laquelle elle procède.

2. Dans l'attribution des prêts, la TMB porte son attention au statut juridique des créances, cette attention se focalise sur la plus ou moins grande séniorité de la dette et l'éventuelle présence des clauses juridiques, elle fait aussi recours à l'assurance de ses prêts par des garanties fournies par le client emprunteur.

3. Les mécanismes de gestion des risques de crédit mis en place sont efficaces et efficients dans la mesure où la banque évolue dans un contexte particulier de crise sanitaire mais continue à mettre en place des prêts.

0.5 METHODES DE TRAVAIL

Tout travail scientifique fait appel à une méthode en guise de démarche logique, c'est-à-dire un ensemble des pratiques particulières mis en oeuvre pour un enchainement logique afin d'aboutir à des démonstrations et des théorisations plus claires.

La vérification de nos hypothèses passera par l'utilisation des méthodes suivantes :

1. La méthode inductive

La méthode inductive qui fait l'objet d'une observation des faits particuliers pour aboutir à une proposition générale sur le phénomène observé (COURS DE METHODES DE RECHERCHE SCIENTIFIQUES, Prof SEM MBIMBI pascal, Ed 2019).

Par l'observation de la pertinence que revêt la question de la gestion des risques liés aux crédits bancaires, la méthode inductive permettra de tire des conclusions générales et cela suivant l'évolution du phénomène à partir du traitement des données, par des calculs statistiques tels que le calcul des moyennes etc.

2. La méthode comparative

Cette méthode est définie comme « une démarche cognitive par laquelle on s'efforce à comprendre un phénomène par la confrontation des situations différentes » (REUCHLIN, 2002).

Nous recourons à cette méthode pour pouvoir établir une comparaison entre les différentes données d'année après année de la période sous examen.

3. La méthode analytique

L'analyse est une étude faite en vue de discerner les différentes parties d'un tout, de déterminer ou d'expliquer les rapports qu'elles entretiennent les unes avec les autres. Elle consiste à décomposer l'objet d'étude en allant au plus simple (COURS DE METHODES DE RECHERCHE SCIENTIFIQUES, Prof SEM MBIMBI pascal, Ed 2019). Cette méthode nous aidera à faire une analyse de la gestion des risques liés aux crédits d'une banque en tant qu'une institution financière monétaire.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe