INTRODUCTION GENERALE
0.1.
CONTEXTE D'ETUDE
Au fil du temps et de l'évolution de l'humanité,
les risques liés aux crédits demeurent l'une des raisons majeures
des fluctuations des résultats de différentes entreprises et des
institutions financières et affectent aussi par moment leur survie.
Les risques sont inhérents aux différentes
activités des banques et plus souvent à celle d'octroi de
crédit qui se révèle comme l'une des principales fonctions
des banques commerciales.
Les crédits bancaires sont alors
considérés comme des financements accordés par les banques
aux différents agents économiques qui peuvent être soit des
personnes morales ou des personnes physiques et ces crédits peuvent
être consentis pour des courtes durées ou peuvent être
remboursés à long terme en y majorant des intérêts
constituant le prix du risque couru par le banquier.
La banque en tant qu'intermédiaire financier est au
coeur du système de financement de l'économie, chaque
organisation, institution, entreprise, particulier, état,
collectivité ; tous font recours à leurs banques afin de
demander un financement pour relancer leur effet de levier et parvenir à
avoir les moyens d'acquérir un bien, un équipement ou un actif
qu'ils n'ont pas la capacité de financer par leurs propres fonds.
Aucune banque au monde n'est disposée à oeuvrer
dans un but philanthropique, elles oeuvrent toutes dans l
e but de créer une certaine valeur au sein de leur
institution, mais en dépit de cela, les banques sont confrontées
à des risques de diverses formes entre autres le risque de
crédit, le risque d'illiquidité, le risque de taux
d'intérêt, le risque de marché, le risque de change, le
risque-pays, le risque opérationnel (MASTER BANQUE DE DETAIL, Michel
roux, édition ESKA, 2011) ; toutes ces incertitudes auxquelles
elles font face mènent les banques à prendre toutes les
précautions possibles pour réduire les risques et ainsi assurer
la pérennité de leurs activités.
La gestion des risques au sein des banques se montre d'une
nécessité cruciale et imprtantissime dans le processus de
contrôle interne. Ce processus est transverse et intégré
qui a pour objectif : l'identification, l'évaluation, la mise en
place des mécanismes de contrôle des risques et le suivi.
Cette gestion du risque de crédit ou de contrepartie
comporte trois dimensions, une fonction « distribution de
crédit » bien intégrée dans l'organisation de la
banque, l'évaluation du risque présenté par la
contrepartie et la prévention du risque (GESTION DE LA BANQUE, du
diagnostic à la stratégie, Sylvie de Coussergues, Gautier
Bourdeaux, 7e édition Dunod, Paris, 2013)
Le risque de crédit est soumis à la fois aux
cycles économiques, à la conjoncture du secteur
d'activité, au risque pays et aux événements propres
à la vie de l'entreprise. Il diminue en phase d'expansion
économique, car les gains considérables engrangés par les
entreprises durant cette période réduisent de fait la
probabilité de défaillance ; il augmente en période de
récession, car les gains diminuant, les entreprises se retrouvent plus
souvent que d'habitude dans des difficultés pour rembourser leurs
emprunts bancaires ou obligataires. Le risque est une exposition à un
danger potentiel, inhérent à une situation ou une
activité. Mais réduire le danger et réduire le risque sont
deux choses distinctes. Les mécanismes de gestion affectent la
façon dont les banques accroitront leurs activités commerciales.
Plusieurs grandes banques commerciales ont ajouté à leur coeur de
métier d'intermédiation financière, des activités
plus complexes comme la titrisation. Ceci les a incités à des
prises de risque excessives qui ont augmenté le niveau du risque
systémique et accru les difficultés et l'instabilité
financière et provoqué la crise financière de 2008.
Depuis, les banques ont été soumises à une
réglementation plus forte et ont dû abandonner leurs
activités de titrisation, ce qui a eu pour effet secondaire d'augmenter
la volatilité des produits financiers. Ces pratiques fixent le niveau de
prise de risque dans les établissements financiers, la gestion du risque
a incité les chercheurs à mettre en évidence la
multiplicité des risques bancaires auxquels les banques s'exposent.
Ce travail vient tenter de faire saisir l'impact qu'a le
crédit dans la pérennité des activités des banques
et que peuvent être les points positifs qui résultent d'une bonne
gestion des risques liés à ce crédit octroyé mais
aussi les effets négatifs d'une mauvaise gestion de ces risques. En
effet, la gestion efficace permettrait aux banques d'être plus
performantes et être en mesure de répondre aux attentes de sa
clientèle, par conséquent ses clients pourront
bénéficier de plus en plus de prêts. Si le risque de
crédit peut entrainer la défaillance et la faillite des banques,
cela n'épargnera pas aussi aux entreprises à déposer leur
bilan. De même, il est d'autant plus important pour les banques, de
mettre à jour leurs méthodes et techniques de gestion des risques
de crédit, à la naissance de nouveaux paramètres qui
influent les risques de crédit. Ainsi ce travail peut constituer d'une
part, un outil de précaution pour les nouvelles banques dans leur
gestion du risque de crédit, et d'autre part, pour les
établissements de crédit qui ont frôlé les
dépôts de bilan, cette étude pourra servir d'instrument
d'appui pour un essor considérable, sinon une pérennisation de
leurs activités principales de prêteuses de fonds.
Par ailleurs, ce mémoire de recherche sera sans nul
doute une réelle opportunité pour tout chercheur de comprendre
d'avantage la complexité de la tâche qui est confiée
à ces établissements de crédit qui occupent une place de
choix dans la gestion de leurs fonds sources principales des prêts
octroyés. Enfin, du point de vue international, on ne peut parler
gestion de risque de crédit sans pour autant évoquer la crise
financière appelé « Crise des Subprimes » qui continue
de sévir dans tout le monde entier. En fait, le point de départ
de cette crise est l'octroi des crédits de subprimes qui sont de
crédits à taux d'intérêt variable et de niveau
élevé. Ce sont des crédits immobiliers accordés par
les banques à des ménages qui disposent en majorité de
faibles revenus. A partir de ce moment, il ressort une mauvaise gestion du
risque de crédits effectués par ces banques. Un travail d'une
telle envergure permettra aux établissements de crédits,
particulièrement ceux la RDC de mieux appréhender la
nécessité de respecter les normes de gestion prudentielles en
matière d'opérations de crédit.
0.2 PHENOMENE
OBSERVE
Le monde actuel connait des changements du jour au lendemain,
tous les secteurs d'activités subissent les effets de tous ces
changements notamment des changements : climatiques, environnementaux,
écologiques, économiques, politiques, socioculturels, etc. Il
n'est plus à rappeler ce grand fléau qui très
récemment a frappé et continue de déstabiliser le globe
presque tout entier celui de la COVID-19.
Bien que trouvant son origine dans le domaine sanitaire, son
impact s'est étendu dans différents domaines et du point de vue
économique ses effets et conséquences ont une probabilité
de se faire ressentir encore des années durant.
En effet, elle a eu des effets néfastes sur
l'humanité entière occasionnant ainsi des grandes pertes en vies
humaines qui sont estimées entre 13 à 17 millions de morts selon
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Les entreprises n'ont pas été
épargnées par la covid-19, en République
Démocratique du Congo une enquête de la Fédération
des Entreprises du Congo (FEC) montre que les entreprises évoluant sur
le sol congolais ont subi durant la période de covid-19 des restrictions
sur les opérations commerciales, les perturbations aux frontières
internationales, la baisse de la demande pour les exportations clés au
cours de l'année 2020, 60% des entreprises ont dû engager des
dépenses supplémentaires pour le télétravail et le
travail en rotation, 56% des entreprises en RDC connaissent des perturbations
dans leur chaîne d'approvisionnement.
Suivant notre thématique sous étude portant sur
les mécanismes de gestion des risques liés aux crédits
bancaires nous nous sommes rendus à l'évidence que la
pandémie de covid-19 n'a pas eue de scrupule pour le secteur bancaire,
son impact est bel et bien visible sur les activités quotidiennes des
banques plus concrètement la modification profonde de mode de travail,
un développement rapide du télétravail, l'adaptation aux
mesures d'urgence prises également pour faciliter les
transactions ; suite à tous ces éléments qui
indiquent combien le secteur bancaire a été impacté par la
pandémie, certains effets de cette dernière sur le secteur
bancaire ont retenu notre attention :
Ø Les banques ont été mises à
contribution, alors que la crise imposait une modification profonde de leur
mode de travail, les banques ont dû faire face à des fortes
sollicitations de soutien à l'économie, les pouvoir publics leur
ont demandé de contribuer au maintien du financement de
l'économie notamment par l'octroi de crédits aux entreprises
connaissant des difficultés de trésorerie significatives et
pourtant la durée et l'étendue de cette pandémie sont
encore inconnues à ce stade.
Ø Une incertitude durant cette période plane sur
la continuité d'exploitation des certaines entreprises qui sont aussi
clients emprunteurs auprès des banques et les banques sont
censées se prémunir contre ce risque.
Toutes ces observations sur le secteur bancaire dans le
contexte actuel de la crise sanitaire nous renvois à soulever certaines
questions auxquelles nous tenterons de répondre et qui feront l'objet de
notre étude.
0.3 PROBLEMATIQUE
Toute oeuvre scientifique cherche dans la mesure du possible
à donner des éclaircissements, des réponses plausibles,
des pistes de solutions adéquates à un ensemble de questions
allant d'un phénomène observé dans une
société, dans une activité quelconque, dans un domaine
scientifique donné.
Plusieurs auteurs ont défini le
contexte « problématique » et nous en retenons
quelques définitions c'est notamment :
Pour Maurice MBAYO MUSEWA, une série des
préoccupations que soulève un thème sous étude de
façon que son développement y apporte des lumières. (M.
MBAYO MUSEWA, « l'art de confectionner un travail scientifique »,
PUL, Paris, 1998).
Pour L'auteur Jean Claude Combessies définit la
problématique dans une oeuvre scientifique comme étant l'ensemble
des questions que le chercheur soulève dans son étude. (J-C
COMBESSIE., la méthode sociologique, Ed. Paris, La Découverte,
1996).
La liste des définitions n'est pas exhaustive nous
pouvons donc dire que la problématique c'est l'ensemble de questions
qu'une science se pose à propos de son objet.
La conjoncture actuelle n'est pas en faveur des banques
particulièrement celles de la RDC pour mettre en place des prêts,
la règlementation du marché monétaire devient de plus en
plus contraignante pour les établissements de crédit afin de
sécuriser leurs prêts.
Les banques doivent constituer des provisions importantes,
sachant que les taux sont en fluctuations, il se pourrait que les
établissements bancaires fassent des faibles marges, il faudra aussi
prendre en compte que les banquiers doivent gérer des risques
liés aux crédits qui deviennent complexes à
résoudre.
Les banques commerciales dans le domaine d'octroi de
crédit poursuivent un objectif bien précis qui est celui de
rentabiliser les intérêts générés par les
prêts.
Tout crédit nécessite d'être
remboursé dans l'échéance convenue or de nos jours il est
d'autant plus difficile de voir l'échéance de remboursement du
crédit être respectée par les emprunteurs voire même
être compromis.
Il est vrai qu'un décalage dans le paiement d'un
prêt n'est signifie pas nécessairement que l'emprunteur devient
insolvable mais cela constitue déjà un risque couru par le
banquier.
Face à cette situation les banques commerciales se
retrouvent dans l'obligation de prendre des précautions et
élaborer des stratégies pour minimiser le risque de non
remboursement de créance.
La structure des banques africaines en général
et congolaises en particulier montre en partie le fait que la masse des
engagements soit remboursable à vue, leur préférence pour
l'octroi de crédit essentiellement à court terme peut
également s'expliquer par une attitude d'aversion contre le risque dans
une situation où les activités de leurs clients potentiels sont
sensibles à l'impact des facteurs exogènes (les conditions
climatiques, les crises économiques, l'environnement économique,
internationale, crises sanitaires, etc.).
Suivant la modeste réflexion sur le contexte actuel des
banques faces à leurs clients emprunteurs et les différents
facteurs influençant le secteur d'octroi de crédit, notre travail
nous mène à porter notre attention sur différentes
questions à savoir :
1. Face à l'incertitude de la saisie de
l'étendue des conséquences de la crise sanitaire sur les clients
emprunteurs de banques, comment la TMB parvient-elle à minimiser les
risques de crédit ?
2. Face à l'intensification des contraintes de
vérification de la véracité des informations fournies par
les clients emprunteurs, quels mécanismes la TMB applique pour
gérer les risques de crédit ?
3. Les mécanismes de gestion mis en place pour faire
face aux risques de crédit sont-ils efficaces et efficients par rapport
aux attentes du prêteur (TMB), pour les crédits
octroyés ?
0.4. HYPOTHESES
On entend par hypothèse une ou plusieurs propositions
qui ne sont que des simples possibilités en guise des réponses
provisoires réservées aux préoccupations soulevées
par la problématique, elles sont encore des réponses provisoires
qui seront à la lumière des analyses validées ou
invalidées a dit le professeur WENU BEKER. (WENU BECKER, Recherche
scientifique, 2004)
L'hypothèse est aussi une proposition ou une recherche
d'explication que le chercheur se contente d'énoncer dans son travail
sans prendre position sur son caractère véridique
c'est-à-dire sans l'affirmer ou le nier, c'est donc une supposition
appartenant au domaine du possible ou du probable.
La gestion des risques liés aux crédits
bancaires exige une certaine mise en place des méthodes et techniques
dans une institution financière afin de donner une forme et de pouvoir
organiser les possibilités de recouvrement des créances d'une
façon permanente et anticipative, car la continuité de
l'exploitation des activités financières nécessite une
gestion appropriée et minutieuse. Certaines mesures préventives
doivent être prises en compte par les banques commerciales pour
sécuriser et assurer la pérennité de leurs institutions
mais aussi les gains des intérêts de leurs créances.
La minimisation des risques de crédit demeure l'un des
grands défis à relever par les banquiers, c'est ainsi que les
banques peuvent attribuer à chaque branche d'activité une part de
responsabilité dans le processus de gestion des risques liés aux
crédits.
La prudence conseil au banquier de limiter et de diviser les
risques car il est périlleux pour une banque de concentrer ses
créances sur quelques gros emprunteurs.
Au vue de notre travail et aux différentes
préoccupations soulevées dans la problématique nous
essayerons de donner des réponses à titre provisoire et que nous
affirmerons ou infirmerons leur caractère véridique à la
fin de notre travail :
1. La TMB procède à une analyse
détaillée de la situation financière de son
co-contractant, elle fixe des limites d'engagement par contrepartie, ces
limites évoluent en fonction de l'analyse des risques à laquelle
elle procède.
2. Dans l'attribution des prêts, la TMB porte son
attention au statut juridique des créances, cette attention se focalise
sur la plus ou moins grande séniorité de la dette et
l'éventuelle présence des clauses juridiques, elle fait aussi
recours à l'assurance de ses prêts par des garanties fournies par
le client emprunteur.
3. Les mécanismes de gestion des risques de
crédit mis en place sont efficaces et efficients dans la mesure
où la banque évolue dans un contexte particulier de crise
sanitaire mais continue à mettre en place des prêts.
0.5 METHODES DE TRAVAIL
Tout travail scientifique fait appel à une
méthode en guise de démarche logique, c'est-à-dire un
ensemble des pratiques particulières mis en oeuvre pour un enchainement
logique afin d'aboutir à des démonstrations et des
théorisations plus claires.
La vérification de nos hypothèses passera par
l'utilisation des méthodes suivantes :
1. La méthode inductive
La méthode inductive qui fait l'objet d'une observation
des faits particuliers pour aboutir à une proposition
générale sur le phénomène observé (COURS DE
METHODES DE RECHERCHE SCIENTIFIQUES, Prof SEM MBIMBI pascal, Ed 2019).
Par l'observation de la pertinence que revêt la question
de la gestion des risques liés aux crédits bancaires, la
méthode inductive permettra de tire des conclusions
générales et cela suivant l'évolution du
phénomène à partir du traitement des données, par
des calculs statistiques tels que le calcul des moyennes etc.
2. La méthode comparative
Cette méthode est définie comme « une
démarche cognitive par laquelle on s'efforce à comprendre un
phénomène par la confrontation des situations
différentes » (REUCHLIN, 2002).
Nous recourons à cette méthode pour pouvoir
établir une comparaison entre les différentes données
d'année après année de la période sous examen.
3. La méthode analytique
L'analyse est une étude faite en vue de discerner les
différentes parties d'un tout, de déterminer ou d'expliquer les
rapports qu'elles entretiennent les unes avec les autres. Elle consiste
à décomposer l'objet d'étude en allant au plus simple
(COURS DE METHODES DE RECHERCHE SCIENTIFIQUES, Prof SEM MBIMBI pascal, Ed
2019). Cette méthode nous aidera à faire une analyse de la
gestion des risques liés aux crédits d'une banque en tant qu'une
institution financière monétaire.
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