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Impacts environnementaux et socio-économiques de l'exploitation minière au Mali : cas de la société des mines d'or de Syama( Somisy-Sa), commune rurale de Fourou, cercle de Kadiolo.


par DANIOKO YAYA
Ecole Normale Supérieure ( Ensup) de Bamako  - Master  2019
  

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3.3.1.3. Impacts sur les eaux de surface et les eaux souterraines

Les effets sur la qualité et la quantité de l'eau dans la zone du projet constituent peut-être l'impact le plus important d'un projet minier. Les questions clés sont de savoir si les fournitures en eau de surface et en eaux souterraines resteront appropriées à la consommation humaine, et si la qualité des eaux de surface dans la zone du projet restera adéquate pour supporter la vie aquatique et la faune terrestre native

Selon notre étude, la population utilise les eaux de surface de la localité pour divers besoins. Les cours d'eau constituent des sources d'approvisionnements des villageois pour des besoins domestiques (construction des maisons, linges, etc.) En plus, ils font l'objet de pêche par les bozos. Les eaux de surface sont aussi des lieux d'abreuvoirs des animaux.

Le site du projet se trouve à 22 km du fleuve Bagoé d'où la SOMISY prélève l'eau pour le traitement du minerai. Ce fleuve est un élément très important pour les activités des populations de la commune. Le Bagoé est complété par le Bafining qui joue aussi un rôle non négligeable pour les villages installés sur le long de ces cours d'eau. Signalons que la commune rurale se trouve parmi les parties du pays les plus arrosées.

L'extraction, le transport et le stockage du minerai favorise également le déversement des particules par les agents de l'érosion. Notons que la commune enregistre une quantité annuelle de pluie très importante. Les particules et sédiments du sol sont ensuite transportés et déposés dans les cours d'eau situés à la proximité des activités de la mine notamment le Bagoé et d'autres rivières. Il est important de rappeler que la mise en place des infrastructures

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du projet a provoqué l'occupation du lit de certaines rivières. De plus, les dragues occupent anarchiquement les cours d'eau.

Les impacts sur les eaux souterraines sont deux ordres à savoir les impacts quantitatifs et qualitatifs. Certains éléments du projet peuvent atteindre la qualité physique et chimique des eaux souterraines.

Les polluants potentiels sont les hydrocarbures, les détergents, les produits chimiques utilisés dans le traitement du minerai (le cyanure, l'acide, la chaux, etc.). Ces polluants s'infiltrent pour atteindre les nappes souterraines. La nappe la plus concernée est la nappe phréatique, elle fait partie des principales sources d'approvisionnement des communautés à travers les puits. La composante du projet qui présente le plus de risque sur ce plan est le bassin des résidus. La boue qui est déposée peut contenir des produits chimiques tels que le cyanure, cela est possible malgré les traitements préalables. Et les risques d'infiltration sont enregistrables.

La mine a également des impacts sur la quantité d'eaux souterraines disponibles. L'assurance des besoins en eau à partir des puits à grand diamètre, le pompage de l'eau, l'assèchement des carrières pour les opérations d'excavation du minerai ont des conséquences sur l'approvisionnement en eau des populations. Ce sont des facteurs qui provoquent une baisse ou un assèchement des nappes, car selon le rapport de l'EIES, « toutes les carrières auront plus de 100m de profondeur alors que la pompe la plus profonde a moins de 100m de profondeur ».

Il est alors évident que toutes les pompes et tous les puits environnants connaissent l'absence d'eau ou le tarissement précoce. Selon notre enquête, 83% des enquêtés expriment leur besoin ardent en eau potable à partir des pompes.

Le manque d'eau souterraine est donc évident dans la commune de Fourou. Partout où nous sommes passés (Syama, Fourou, Bananso, Tembléni) les populations ont décrié le manque d'eau dans les forages, dans les puits. Le tarissement précoce des puits et le manque d'eau dans les pompes sont maintenant constatés, ce qui n'était pas habituel. « Avant, le tarissement se produisait uniquement au mois d'Avril, maintenant il se produit tout le temps. Les puits qui étaient considérés comme intarissables le connaissent aussi aujourd'hui » dit Amadou Sogodogo, notable à Syama.

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