Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la
Recherche Scientifique
*******************************
Ecole Normale Supérieure de
Bamako (ENsup)
Rue du 22 Octobre 1946, Bamako, Quartier du Fleuve, BP :
241, Tel : 20222189, Fax : 20230461
Département d'Enseignement et de Recherche (DER)
d'Histoire
et Géographie
MÉMOIRE DE MASTER
THEME
Impacts environnementaux et socio-économiques de
l'exploitation minière au Mali : cas de la
Société des
Mines d'Or de Syama (SOMISY), commune rurale de
Fourou, cercle de Kadiolo
Présenté par : Yaya
DANIOKO Pour l'Obtention du diplôme de
Master Filière : Professeur d'Enseignement
Secondaire Général Spécialité :
Histoire-Géographie
Dirigé par : Membres du Jury :
Dr. Allaye GARANGO 1.
2.
Année Universitaire : 2019-2020
Date de Soutenance :.../ / 2020
Dédicace
Nous dédions ce mémoire de fin de cycle à
tous nos parents. Nous voulons que ce modeste travail soit le témoignage
de notre profonde gratitude à leur égard.
II
Table des Matières
Dédicace I
Remerciements II
Liste des Tableaux VI
Liste des graphiques VIII
Liste des cartes IX
Liste des photos X
Abréviations et Acronymes XI
Résumé XII
INTRODUCTION 1
Chapitre I : Cadres théoriques et
méthodologique 4
1.1. Cadre théorique 4
1.1.1. Problématique de la recherche 4
1.1.2. Questions de recherche 5
1.1.2.1. Question principale 5
1.1.2.2. Questions spécifiques 5
1.1.3. Objectifs de recherche 5
1.1.3.1. Objectif principal 5
1.1.3.2. Objectifs spécifiques 6
1.1.4. Hypothèses de recherche 6
1.1.4.1. Hypothèse générale 6
1.1.4.2. Hypothèses spécifiques 6
1.1.5. Clarification des concepts clés 6
1.1.5.1. Impact 6
1.1.5.2. Impact environnemental 6
1.1.5.3. Impact social 7
1.1.5.4. Exploitation minière 7
1.1.5.5. Bassin sédimentaire 7
1.1.5.6. Nuisance 7
1.2. Cadre méthodologique 7
1.2.1. Recherche documentaire 7
1.2.2. Revue critique de la littérature 8
1.2.3. Outils de collecte des données 9
III
1.2.3.1. Questionnaire 9
1.2.3.2. Guide d'entretien 9
1.2.3.3. Observation sur le terrain 10
1.2.4. Echantillonnage 10
1.2.5. Déroulement de l'enquête 11
1.2.6. Difficultés rencontrées et solutions
envisagées 11
Chapitre II : Présentation du milieu
d'étude 13
2.1. Généralités physiques 15
2.1.1. Relief et sols 15
2.1.2. Climat et végétation 15
2.1.3. Hydrographie 16
2.2. Population 16
2.3. Généralités économiques 20
2.3.1. Agriculture 20
2.3.2. Elevage 21
2.3.3. Pêche 22
2.3.4. Commerce 22
2.3.5. Orpaillage 23
2.3.6. Artisanat 24
2.3.7. Exploitation forestière 24
Chapitre III : Impacts environnementaux et
socio-économiques de l'exploitation minière
dans la commune rurale de Fourou 25
3.1. Politique Nationale de l'exploitation minière au Mali
25
3.2. Présentation de la Société des Mines
d'Or de Syama (SOMISY-Sa) 27
3.2.1. Cadre juridique de l'exploitation minière de Syama
28
3.2.2. Cadre géologique de l'exploitation minière
de Syama 29
3.2.3. Extractions et traitements du minerai à Syama 30
3.3. Impacts environnementaux et socio-économiques de
l'exploitation minière dans la
commune rurale de Fourou 35
3.3.1. Impacts de l'exploitation minière sur
l'environnement 35
3.3.1.1. Impacts sur la Flore et la faune 35
3.3.1.2. Impacts sur les ressources pastorales et les sols 37
3.3.1.3. Impacts sur les eaux de surface et les eaux souterraines
38
3.3.1.4. Impacts sur la qualité de l'air 40
IV
3.3.2. Impacts sociaux de l'exploitation minière 40
3.3.2.1. Impacts dans le domaine de l'éducation 40
3.3.2.2. Impacts dans le domaine de la santé 42
3.3.2.3. Impacts dans le domaine de l'hydraulique 43
3.3.3. Impacts de la mine sur la population et la
démographie 44
3.3.3.1. Impacts de la mine sur les us et coutumes 45
3.3.3.2. Impacts sur la sécurité des personnes et
de leurs biens 47
3.3.4. Impacts économiques de l'exploitation
minière 47
3.3.4.1. Impacts sur l'occupation des espaces et l'agriculture
47
3.3.4.2. Impacts sur l'élevage et la pêche : 48
3.3.4.3. Impacts sur le commerce et l'emploi local 49
CHAPITRE IV : Présentation, analyse et discussion
des résultats d'enquêtes 51
4.1. Présentation, analyse et discussion des
résultats d'enquêtes relatifs au questionnaire 51
4.2. Présentation, analyses et discussion des
résultats d'enquêtes relatifs au guide
d'entretiens 62
Chapitre V : suggestions et recommandations
68
Conclusion 69
Bibliographie 71
ANNEXES IX
V
Remerciements
Ravi d'être au terme de ce travail. Comme le dit un
proverbe « la ruche n'atteint jamais le sommet de l'arbre sans l'apport de
la corde ». C'est pour dire qu'un travail de cette envergure ne se
réalise pas en solitude. C'est pourquoi nous tenons à remercier
tous ceux qui, d'une façon ou d'une autre, par leurs informations, leurs
conseils, etc. ont contribué à l'aboutissement de ce travail de
recherche.
Nous voudrions exprimer notre profonde gratitude à
notre directeur de mémoire, Dr. Allaye Garango qui a
accepté de guider nos pas à la recherche scientifique, sa
disponibilité, ses conseils et surtout sa rigueur. Nous remercions
également tout le corps professoral de l'Ensup (École Normale
Supérieure) de Bamako et singulièrement, ceux du
Département d'Enseignement et de Recherche (DER) d'Histoire-
Géographie, pour leur sens élevé du devoir bien accompli
tout le long de notre formation.
Nos remerciements vont aussi :
6. À Koniba Danioko à Fourou,
pour son hospitalité et son intérêt porté à
ce travail ; 6. À Daouda Diakité, stagiaire au
Tribunal du Commerce de Bamako, pour nous avoir
fourni les textes juridiques. Nous n'oublierons jamais votre
soutien moral et surtout
financier ;
6. À la famille Adama Bagayoko de
Daoudabougou, de nous accepter au sein de votre famille pendant plusieurs
années ;
6. Au chef de village de Syama M. Drissa Sogodogo
pour son hospitalité et sa générosité
envers notre modeste personne ;
6. À tous les agents de la mairie de la commune de
Fourou plus spécialement à son secrétaire
général M. Adama Nourye Traoré, pour les
documents fournis et le temps que vous m'avez accordé ;
6. À tous les élèves professeurs de
l'Ensup et singulièrement ceux de la promotion 20182019 en Histoire et
Géographie ;
6. Au Bureau d'Etude d'impact Environnemental (DIGBY Wells) ;
6. À Monsieur Hamadi Guindo
étudiant à l'Ensup, option histoire-géographie
pour la réalisation de la carte ;
6. À Monsieur Mamadou Diakité pour
ces nombreux conseils ;
6. À tous les ami(e)s, et parents, pour leurs
encouragements ;
VI
Liste des Tableaux
Tableau 1 : répartition des chefs de ménage
enquêtés par village .10
Tableau 2 : évolution de la population de la commune
rurale de Fourou de 2007 à 2017 17
Tableau 3 : répartition de la population de la commune
entre les différents villages 19
Tableau 4 : répartition de la population de la commune
par tranche d'âge et par sexe ..20
Tableau 5 : évolution de la production aurifère
à Syama de 2007 à 2017 33
Tableau 6 : réalisation de la SOMISY dans le domaine de
l'éducation .40
Tableau 7 : réalisation de la SOMISY dans le domaine de
la santé 41
Tableau 8 : réalisation de la SOMISY dans le domaine de
l'hydraulique 42
Tableau 9 : Répartition des chefs de ménage
enquêtés sur leurs niveaux d'instructions 50
Tableau 10 : répartition des chefs de ménage
enquêtés sur leurs activités principales 51
Tableau 11 : répartition des chefs de ménage
enquêtés sur leurs activités secondaires ..51
Tableau 12 : avis des chefs de ménage
enquêtés sur les sources d'énergies utilisées .53
Tableau 13 : avis des chefs de ménage sur leurs sources
d'approvisionnements en Eau
potable ..54
Tableau 14 : avis des chefs de ménage
enquêtés par satisfaction de leurs espoirs selon leurs
niveaux d'instructions 55
Tableau 15 : avis des chefs de ménage
enquêtés par satisfaction de leurs espoirs selon leurs
activités principales ..56
Tableau 16 : répartition des employés de la mine
enquêtés par sexe ..56
Tableau 17 : avis des employés de la mine
enquêtés sur leurs conditions de vie et de
travail 58
Tableau 18 : avis des employés de la mine par
satisfactions de leurs conditions selon leurs
niveaux d'instructions ..58
VII
Tableau 19 : avis des employés de la mine par satisfaction
de leurs conditions selon leurs
activités dans la mine 59
VIII
Liste des graphiques
Graphique 1 : évolution de la population de la commune
de Fourou de 2007 à 2017 .18
Graphique 2 : évolution de la production de d'or de
Syama de 2007 à 2017 ..33
Graphique 3 : répartition des chefs de ménage
enquêtés par sexe ...49
Graphique 4 : répartition des chefs de ménage
enquêtés par tranche d'âge 49
Graphique 5 : répartition des chefs ménage
enquêtés selon la situation matrimoniale 50
Graphique 6 : répartition des chefs de ménage
enquêtés selon leurs ethnies ..52
Graphique 7 : répartition des chefs de ménage
selon leurs religions 53
Graphique 8 : répartition des chefs de ménage
selon la satisfaction de leurs espoirs .55
Graphique 9 : répartition des employés de la
mine par tranche d'âge .57
Graphique 10 : avis des employés de la mine selon les
cas de maladies rencontrés 57
Graphique 11 : répartition des enquêtés
par sexe 59
Graphique 12 : avis des agents de santé
enquêtés sur les maladies fréquentes dans leurs
centres de santé 60
Graphique 13 : avis des agents de santé selon les cas
de IST /MST et autres maladies
infectieuses rencontrés .60
Graphique 14 : avis des agents de santé sur les
maladies respiratoires, hydriques, olfactives 61
Graphique 15 : avis des agents de santé sur le lien
entre ces maladies et les activités de la
mine 61
Graphique 16 : avis des autorités enquêtés
sur le recrutement local de la SOMISY 62
Graphique 17 : avis des autorités enquêtes sur
les difficultés rencontres lors des recrutements
locaux de la SOMISY ..63
Graphique 18 : avis des enquêtes sur les impacts de la
mine sur l'environnement 63
Graphique 19 : avis des autorités selon leur niveau
d'implication dans la mise en oeuvre du
PGES 64
IX
Liste des cartes
Carte 1 : présentation de la commune rurale de Fourou
14
X
Liste des photos pages
Photo 1 : camion benne dans une carrière
|
.31
|
Photo 2 : carrière
|
31
|
Photo 3 : entrée d'une carrière à ciel
ouvert
|
....35
|
Photo 4 : jardin d'enfants à Fourou
|
40
|
Photo 5 : panneau publicitaire d'un bar à Fourou
|
44
|
XI
Abréviations et Acronymes
AOF : Afrique Occidentale Française
BHP :Broken Hill Propriety
BN : Bibliothèque Nationa
BRGM : Bureau de Recherches
Géologiques et Minières
BUMIFOM : Bureau Minier de la France
d'Outre-Mer
C14 : Carbone 14
CEA : Commissariat à l'Energie
Atomique
CPS : Cellule de Planification et de
Statistique
CSCOM : Centre de Santé
Communautaire
DNACPN : Direction Nationale de
l'Assainissement du Contrôle des Pollutions et Nuisances
DNGM : Direction Nationale de la
Géologie et des Mines
DNH : Direction Nationale de l'Hydraulique
ENSUP : Ecole Normale Supérieure
FED : Fonds Européen pour le
Développement
FIDH : Fédération
Internationale des Droits de l'Homme
GIE : Groupement d'Intérêt
Economique
IF-M : Institut Français au Mali
MGW : Mégawatt
PDESC : Programme de Développement
Economique, Social et Culturel
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PNUD : Programme des Nations-Unies pour le
Développement
PIB : Produit Intérieur Brut
SFI : Société Financière
Internationale
SOMISY : Société des Mines d'Or
de Syama
URSS : Union des Républiques
Socialiste Soviétique
VMA : Vision Minière pour l'Afrique
XII
Résumé
Le travail présente les résultats d'une
étude menée dans la commune rurale de Fourou, cercle de Kadiolo.
Elle consiste principalement en une étude des impacts sur
l'environnement et sur le milieu socio-économique lors des
différentes phases de l'exploitation minière de la
Société des Mines d'Or de Syama (SOMISY).
L'activité minière dans sa forme industrielle a
débuté dans la commune rurale de Fourou en 1990 avec
l'installation de la Société des Mines d'or de Syama. Son
avènement a suscité beaucoup d'espoir pour la communauté
locale. Aujourd'hui, cette entreprise minière est gérée
par le groupe Australien Resolute Mining Limited.
Cependant, la Société des Mines d'Or de Syama
génère beaucoup de revenus dans la localité de Fourou.
Elle crée des emplois directs par le biais du recrutement des jeunes
locaux. Elle favorise l'entreprenariat local et crée des
activités connexes tels que la restauration, le petit commerce, etc.
En plus des retombées économiques de
l'exploitation minière, elle présente des impacts négatifs
sur l'environnement, la santé et les activités des populations de
la commune rurale de Fourou.
Rappelons que la population de Fourou est majoritairement
paysanne. Cependant, notre étude révèle qu'actuellement le
total du permis d'exploitation de la SOMISY est de 200,6 km2 soit plus de 1000
hectares de terres sont déboisés. Selon nos enquêtes, 62 %
des agriculteurs, 6% des éleveurs et 8% des orpailleurs de la commune
rurale de Fourou ne sont pas satisfait des activités de la SOMISY.
La méthodologie utilisée a concerné la
consultation des ouvrages généraux et spécifiques, des
sites internet. L'utilisation des appareils numériques, nous ont permis
de collecter, de traiter et d'analyser les résultats
d'enquêtes.
Mots clés : impacts environnementaux
et socio-économiques, exploitation minière,
commune.
1
INTRODUCTION
Traditionnellement, le territoire du Mali regorge d'abondantes
ressources minières et minérales. L'histoire de l'activité
minière remonte au XIIIème siècle. L'exploitation
minière a joué un rôle très important dans
l'économie des grands empires du Soudan occidental et dans le commerce
transsaharien. Elle a servi de monnaie d'échanges. Ainsi, les traces de
ces anciens travaux ont servi de point de repère pour la prospection et
l'installation des grandes sociétés d'exploitation
minières actuelles.
Depuis les années 1990, la commune rurale de Fourou est
témoin d'une exploitation de ses1 ressources
aurifères, comme en atteste la présence de la SOMISY
(Société des Mines d'Or de Syama)et de plusieurs sites
d'exploitation minière artisanale. Et Pourtant, un proverbe Bamanankan
dit « Sanu kô balaw ka ça » qui signifie l'exploitation
aurifère est source de conflits.
Au Mali, l'exploitation minière, à
l'échelle industrielle est devenue une activité majeure dans le
développement économique et social du pays. Elle joue un
rôle très important dans l'économie nationale. Le secteur
minier contribue à hauteur de 5 à 7% au PIB et représente
également 70% des recettes d'exportations. En 2014, les recettes
d'exportations de l'or ont atteint 300 milliards de FCFA1. Ainsi,
l'or conforte sa place de premier produit d'exportation du pays devant le coton
et le bétail. Désormais, l'économie malienne se dessine en
blanc (coton) et en jaune (l'or). Troisième producteur d'or en Afrique
après l'Afrique du Sud, le Ghana et 11èmeau monde,
l'exploitation industrielle de l'or au Mali, a suscité de nombreux
espoirs dans la zone d'installation de ces usines. Elle rapporte des dividendes
à l'Etat et contribue ainsi à améliorer les ressources de
l'Etat et à augmenter sa capacité à assumer ses devoirs
régaliens (éducations, santé, etc..). Elle entraine la
création des emplois directs et indirects.
Aujourd'hui, cette l'activité est
considérée comme un moteur de croissance pour l'économie
du pays. Elle se caractérise par l'abondance et la variété
des ressources. En plus de l'or dont l'impact n'est plus à
démontrer d'autres substances non moins importantes existent dans le
pays. Parmi ces minéraux il y a : le diamant, le manganèse, le
fer, le plomb, le cuivre, le marbre, la bauxite, le calcaire, etc. A cette
liste s'ajoute les sables de verrerie dans le lac Faguibine et les bassins
sédimentaires, favorables pour la recherche et l'exploitation des
pétroles et du gaz.
1République du Mali, Primature, « Les
Atouts du Mali », Promotion et valorisation des atouts de la
République du Mali : opportunités économiques,
commerciales et sociales, 2013, édition internationale francophone,
164p.
2
L'exploitation minière dans sa forme industrielle, a
des effets sur l'environnement. Hormis les dégâts
enregistrés sur l'environnement, on peut aussi constater l'impact sur la
vie socio-économiques notamment sur la santé et les
activités des populations (agriculture, élevage, pêche,
etc.). On constate aussi l'afflux des populations divers horizons vers la zone
du projet. Cela provoque des bouleversements des habitudes des
communautés locales. La gestion des ressources minérales
constitue d'ailleurs l'un des facteurs des conflits incessants dans les
zones d'exploitation de ces minerais.
Au cours de ces dernières années, notre
planète est restée marquée par des modifications
environnementales avec les répercussions importantes. Ces modifications
s'avèrent incompatibles avec le concept de développement durable.
Ainsi, Claude prépetit a donc raison de dire : «
Les exploitations minières soulèvent depuis quelques
années de sérieuses inquiétudes environnementales. En
effet, l'une des caractéristiques de l'industrie minière est
l'impact négatif des exploitations sur l'environnement à savoir :
les nuisances dues à l'exploitation, au traitement et à
l'évacuation des matériaux ou minerais, les atteintes au paysage
pendant l'exploitation, la pollution des eaux et de l'atmosphère, les
bruits, etc. Les pouvoirs publics se trouvent par conséquent,
confrontés entre la nécessité de promouvoir à des
fins socio-économiques, l'exploitation de ses ressources
minérales et l'obligation de sauvegarder l'environnement en maintenant
les nuisances dues aux exploitations à un niveau acceptable. Ils ont
donc été amenés à se soucier de plus en plus de ce
dilemme et ont cherché à améliorer la situation par des
dispositions législatives et réglementaires
»2.
Pourtant l'engagement du Mali pour la protection de
l'environnement est inscrit dans la constitution en ces termes : « Toute
personne a droit à un environnement sain. La protection, la
défense de l'environnement et la promotion de la qualité de la
vie est devoir pour tous et pour l'Etat »2
La société des mines de Syama (SOMISY SA), dont
les impacts font l'objet de notre étude, a opté pour
l'exploitation à ciel ouvert.Au regard de cette situation, la
présente étude dont le thème est intitulé
« Impacts environnementaux et socio-économiques de
l'exploitation minière au Mali : cas de la société des
mines d'or de Syama dans la commune rurale de Fourou, cercle de Kadiolo »
est réalisé dans le cadre du mémoire de fin
d'étude 2020 en vue de contribuer à la bonne compréhension
des impacts environnementaux et socio-économiques
2 Constitution de la République du Mali, du 25
février 1992
3
de l'exploitation industrielle de l'or au Mali et de proposer
des stratégies permettant une bonne collaboration entre la mine et les
populations de la commune rurale de Fourou
Notre mémoire comporte cinq (5) chapitres.
Le premier chapitre porte essentiellement sur le cadre
théorique et méthodologique. Dans le deuxième chapitre
nous présentons le milieu d'étude. Le troisième chapitre
traite les impacts environnementaux et socio-économiques de
l'exploitation minière dans la commune rurale de Fourou. Le
quatrième chapitre est consacré à la présentation,
l'analyses et discussion des résultats d'enquêtes. Et le
cinquième chapitre a trait aux suggestions et recommandations.
Enfin, notre étude se termine par une conclusion.
4
Chapitre I : Cadres théoriques et
méthodologique
1.1. Cadre théorique
1.1.1. Problématique de la recherche
Le secteur minier joue un rôle significatif dans le
développement économique du Mali. Signalons que le pays retire
près de 6% de son PIB de l'industrie aurifère, qui
génère 65 à 70% des recettes d'exportations et 21 à
28% des recette fiscales.
La Société des Mines d'Or de Syama (SOMISY -SA),
installée depuis plus d'une trentaine d'années et qui se trouve
actuellement entre les mains du groupe Australien Resolute Mining Limited a
été longtemps indexée par la population de la commune de
Fourou, et certaines ONG nationales et internationales. Ils dénoncent la
violation des droits à un environnement sain et à la protection
de l'environnement, à l'eau, à la santé, etc. Aujourd'hui,
les questions écologiques, de développement durable attirent
l'attention de plusieurs Etats, des ONG, et des scientifiques. Le Mali comme
beaucoup de pays du monde cherche à créer un environnement sain
et favorable à l'épanouissement de leur population.
Les communautés locales constituent une partie prenante
importante des projets miniers. Cependant, leurs préoccupations sont
bien souvent lésées non seulement par les entreprises
minières.
Lors du cycle de vie d'une Mine, la phase la plus importante
pour les sociétés extractrices est l'exploitation du gisement.
Certaines sociétés bien que disposant les moyens suffisants
à l'interne, sont moins susceptibles d'aborder efficacement les
questions environnementales et sociales en général.
L'exploitation minière dans sa forme industrielle, a
des effets négatifs sur l'environnement. Il s'agit entre autres de la
réduction de la diversité biologique, la perte des terres
cultivables, la diminution des zones pastorales, la pollution des eaux de
surfaces et souterraines, la modification du paysage, etc.
Hormis les impacts environnementaux, on constate aussi ceux
qui ont eu lieu sur la santé et qui modifient considérablement
les activités des populations (agriculture, élevage, pêche,
etc.). On constate aussi l'afflux des populations divers horizons vers la zone
du projet. Cela provoque des bouleversements des habitudes des
communautés locales.
5
Depuis plusieurs années, l'Or est extrait au Mali. En
effet, il reste un terme pour beaucoup de maliens qui ne voient ni sa couleur
et ni ne connaissent son prix sur le marché. L'Etat central se satisfait
pour la plupart avec 20% des parts d'exploitation
Malgré une forte production aurifère le secteur
minier contribue peu au développement économique du pays.
Troisième producteur d'Or en Afrique, le Mali ne récolte que de
la poussière3. Le pays reste pauvre ou presque le plus
pauvre.
Paradoxalement, l'Or est le premier produit d'exportation mais
les populations qui vivent dans les zones d'exploitations aurifères se
trouvent dans les conditions précaires (insuffisances d'infrastructures
scolaires, sanitaires, etc.
1.1.2. Questions de recherche
1.1.2.1. Question principale
L'exploitation des mines d'or de Syama a-t-elle des impacts
environnementaux et socio-économiques dans la commune rurale de Fourou
?
1.1.2.2. Questions spécifiques
? Comment la présence de l'entreprise minière
SOMISY est-elle perçue par les populations de la commune rurale de
Fourou ?
? Quels sont les impacts environnementaux et
socio-économiques de l'exploitation minière dans la commune
rurale de Fourou ?
? Quelles solutions peut-on envisager pour un meilleur profit
pour les populations locales, dans l'exploitation des mines d'or de Syama dans
la commune rurale de Fourou ?
1.1.3. Objectifs de recherche
Pour bien mener cette recherche nous nous sommes fixé
un objectif principal et des objectifs spécifiques qui sont les
suivants.
1.1.3.1. Objectif principal
Objectif principal vise à mieux connaitre les impacts
environnementaux et socio-économiques de l'exploitation des mines d'Or
de Syama dans la commune rurale de Fourou ;
3 Fédération Internationale des Droits
de l'Homme (FIDH), Mali, 2007, l'exploitation minière et les droits
humains, Mission internationale d'enquête : troisième producteur
d'or d'Afrique, le Mali ne récolte que des poussières,
N°477, paris, 50p.
6
1.1.3.2. Objectifs spécifiques
> Montrer la perception des populations locales sur la
présence de l'entreprise minière dans la commune rurale de Fourou
;
> Identifier les impacts environnementaux et
socio-économiques de l'exploitation minière dans la commune
rurale de Fourou ;
> Envisager des solutions pour un meilleur profit pour les
populations locales dans l'exploitation des mines d'or de Syama dans la commune
rurale de Fourou.
1.1.4. Hypothèses de recherche
1.1.4.1. Hypothèse générale
L'exploitation minière de Syama a des impacts
environnementaux et socio-économiques dans la commune rurale de Fourou
;
1.1.4.2. Hypothèses spécifiques
> L'exploitation minière engendre des impacts sur
l'environnement ;
> L'exploitation minière a des impacts positifs et
négatifs sur le plan socio-économique dans la commune rurale de
Fourou ;
> Plusieurs solutions sont envisageables pour un meilleur
profit pour les populations locales dans l'exploitation des Mines d'Or de Syama
dans la commune rurale de Fourou
1.1.5. Clarification des concepts clés
1.1.5.1. Impact
Le mot impact a été utilisé par extension
dans la langue anglaise pour désigner les retentissements indirects ou
non, les conséquences violentes, les vives répercussions d'une
décision, d'un événement, d'un processus, d'une
activité, d'une infrastructure sur l'environnement, la santé,
l'économie, etc.
1.1.5.2. Impact environnemental
L'impact environnemental désigne l'ensemble des
changements qualitatifs, quantitatifs et fonctionnels de l'environnement
(négatifs ou positifs) engendrés par un projet, un processus, un
procédé, un ou des organismes et un ou des produits, de sa
conception à sa « fin de vie » (Wikipédia).
7
1.1.5.3. Impact social
Le conseil supérieur de l'économie sociale et
solidaire désigne l'impact social comme l'ensemble des
conséquences (évolutions, inflexions, changements, ruptures) des
activités d'une organisation tant sur ses parties prenantes externes
(bénéficiaires, usagers, clients) directs ou indirects de son
territoires et internes (salariés, bénévoles, volontaires)
que sur la société en général.
(Wikipédia).
1.1.5.4. Exploitation minière
Elle consiste à extraire des roches ou minerais ayant
une valeur économique. Plusieurs techniques d'exploitation
minière existent mais peuvent être réparties en trois (3)
grandes familles : « la mine à ciel ouvert, la mine souterraine,
l'exploitation par dissolution et la lixiviation in situ », selon
collection « la mine en France » Tome 6, Février 2017.
1.1.5.5. Bassin sédimentaire
Elle peut être définie comme une
dépression de la croute terrestre qui entraine l'apparition de
matériaux sédimentaires regroupés en volumes importants
à un seul endroit, et par des phénomènes de
diagenèse se transforment ensuite petit à petit en couches
stratifiées de roches sédimentaires.
1.1.5.6. Nuisances
Le terme nuisance désigne toute dégradation de
l'environnement qui ne présente pas d'impact éco toxicologique
mais qui a pour conséquence d'induire une gêne pour les personnes
qui la subissent. Elle peut être considérer comme tout facteur qui
constitue un préjudice, une gêne pour la santé, le bien
être, et l'environnement.
1.2. Cadre méthodologique
Il porte sur la technique utilisée pour la
réalisation du travail. Il existe plusieurs approches pour conduire un
travail de recherche. Le choix de l'approche est déterminé par le
thème à traiter. Notre approche méthodologique s'est
beaucoup basée sur la recherche documentaire et l'enquête de
terrain.
1.2.1. Recherche documentaire
Pour bien mener notre étude, nous avons
consultés plusieurs ouvrages généraux, des
mémoires, et des sites internet. Les ouvrages généraux et
spécifiques ont été consultés dans les centres de
documentations et structures dont la Bibliothèque Nationale (BN), la
Bibliothèque Générale de l'Ecole Normale Supérieure
(ENsup) de Bamako, la Bibliothèque
8
de l'Institut Français au Mali (IF-Mali) de Bamako, la
Direction Nationale de la géologie et des Mines(DNGM) , la Direction
Nationale de l'Assainissement, du Contrôle des Pollutions et des
Nuisances (DNACPN).
1.2.2. Revue critique de la littérature
KANTA Korotoumou, 2018, Les politiques minières
maliennes à l'aune des enjeux du développement économique
et social, Université du Québec à Montréal,
21p.
Selon Kanta, il est important de comprendre que l'exploitation
minière au Mali peine à faire face aux exigences
nécessaires pour promouvoir un développement
socio-économique sur le long terme.
Pour elle, l'Etat malien s'est doté d'une politique
minière qui n'est pas en phase avec les priorités nationales de
développement et cela se reflète particulièrement dans les
législations applicables. Au niveau des collectivités locales, il
y a un manque d'articulation entre le développement local et le
programme de développement économique, social et culturel (PDESC)
au niveau régional. Malgré les traités et codes
d'investissement quant à l'objectif du développement
économique et social, la réalité sur le terrain est toute
autre.
Enfin, elle montre qu'un développement
économique et social tangible de l'exploitation minière malienne,
est lié à un véritable changement de paradigme dans les
politiques et législations minières applicables. Et ce changement
pourrait se traduire par la mise en oeuvre effective et efficace des
dispositions instituées par la vision minière pour l'Afrique
(VMA) qui stipule que « pour pallier l'insuffisante contribution du
secteur minier au développement de l'Afrique, il faut mettre fin
à l'isolement de l'industrie minière par rapport aux autres
activités socio-économiques de base mais aussi de faire en sorte
que celle-ci profite à l'ensemble des parties prenantes ». Il
indique également qu'il est crucial que les objectifs économiques
prennent en compte les préoccupations sociales et environnementales. Il
recommande que le développement économique et social
véritable pérenne et durable doive aller de pair avec des mesures
de protection de l'environnement, cruciales étant donné les
nombreuses externalités négatives liées à
l'exploitation des ressources naturelles.
POULARD F, DAUPLEY X et all, 2017, Exploitation
minière et traitement des minerais, Collection « la mine en France
», Tome 6, 76p.
Ils définissent et expliquent les différentes
techniques d'exploitation minière. L'exploitation minière
consiste à extraire des roches ou minerais ayant une valeur
économique. Plusieurs
9
techniques d'exploitation minière existent mais peuvent
être repartie en trois grandes familles : l'exploitation à ciel
ouvert, l'exploitation souterraine, exploitation par dissolution et la
lixiviation in situ.
Ils nous éclairent sur les impacts environnementaux et
socio-économiques de l'exploitation minière et du traitement du
minerai. Ils rappellent que l'histoire des mines d'or est malheureusement
entachée d'accidents et de désastres qui ont des
conséquences sur l'environnement et la population riveraine. Les impacts
socio-économiques comprennent les retombés positifs et les freins
socio-économiques.
Fédération Internationale des Droits de
l'Homme (FIDH), 2007, L'exploitation minière de l'or et les Droits de
l'Homme au Mali, Mali, 52p.
Selon la FIDH, troisième producteur d'or en Afrique, le
Mali ne récolte que des poussières, la contribution du secteur
minier au développement national est très faible voire
négative. La population profite peu à l'exploitation de l'or et
cela s'explique par la force de négociations des entreprises, le
modèle de développement économique mis en oeuvre par les
gouvernements successifs, sous l'influence des institutions financière
internationales.
Pour elle, les employés sont dans les bonnes conditions
de sécurité et de rémunération, mais continuent de
souffrir de certaines violations des droits du travail comme non-paiement des
primes de rendement. Il dénonce également les violations des
droits des travailleurs miniers à la santé.
1.2.3. Outils de collecte des données
Il s'agit des techniques et des outils utilisés pour la
collecte des données ou informations sur le terrain. Ce sont les
questionnaires, le guide d'entretien et la grille d'observation.
1.2.3.1. Questionnaire
Le questionnaire est utilisé pour l'enquête
quantitative. Il nous a permis d'adresser les questions aux chefs de
ménage des populations riveraines et aux travailleurs de la mine d'or de
Syama. Ces questionnaires s'intéressent aux effets de la mine sur
l'environnement biophysique, sur les populations riveraines, mais aussi sur les
conditions de vie et de travail des employés de la mine.
1.2.3.2. Guide d'entretien
Le guide d'entretien est généralement
utilisé pour l'enquête qualitative. Il a été
destiné aux personnes ressources pouvant nous fournir plus
d'informations sur le thème abordé. Il s'agit
10
des autorités communales, et les agents de
santé. Ce guide leur a permisde nous expliquer leur rapport avec la
mine, mais aussi de proposer des pistes de sortie pour une bonne cohabitation
entre la société minière et la communauté
locale.
1.2.3.3. Observation sur le terrain
Nous avons effectué des visites sur le terrain. Cela
nous a permis de voir non seulement la contribution de la SOMISY dans le
développement local mais aussi les conséquences de ses
activités sur la population locale et sur l'environnement. Cette
observation nous a beaucoup aidées dans l'élaboration des
questions et des hypothèses de recherche pour mieux aborder ce
thème. Elle nous a permis d'identifier les villages auxquels nous avons
menés les enquêtes quantitatives.
1.2.4. Echantillonnage
IL existe plusieurs méthodes pour mener une recherche
scientifique. Pour la réalisation de ce mémoire, nous avons
opté pour la méthode empirique basée sur
l'expérience et l'observation qu'à le chercheur sur le terrain
c'est-à-dire le choix raisonné.
La commune rurale de Fourou compte vingt-trois (23) villages
consignés dans le Tableau n° 3 ci-dessous. Ainsi, vu les moyens
dont nous disposons et le temps imparti pour l'élaboration du
mémoire, nous avons choisi quatre (4) villages qui sont plus proche de
la mine de Syama. Ils sont donc potentiellement touchés par les
activités minières industrielles dans la commune.
Tableau 1 : répartition de
l'échantillon par village selon leur taille.
Villages
|
Nombres d'enquêtés
|
Fourou
|
12
|
Syama
|
14
|
Bananso
|
12
|
Tembléni
|
12
|
Total
|
50
|
Source : Enquête personnelle, Fourou, Aout
2020
En ce qui concerne les employés de la mine, nous avons
opté pour la méthode boule de neige dont la taille de
l'échantillon était aussi de 50 individus. Ici, notre
enquêté a beaucoup été axé sur la ville de
Fourou. Il ressort de l'observation que la presque totalité des
travailleurs de la mine résident dans la ville de Fourou.
11
1.2.5. Déroulement de l'enquête
L'enquête s'est déroulée dans les
meilleures conditions. Anotre arrivée, la première
démarche a été la prise de contact avec les
autorités communales et certains chefs de département de la
Société des Mine d'Or de Syama. Cette prise de contact nous a
permis de leurs expliquer des raisons de notre présence, et les
objectifs recherchés par notre l'étude.
La deuxième démarche consiste à la
passation proprement dite auprès des chefs de ménage dans les
villages sélectionnés et aux employés de la mine. Nous
avons utilisé le mode d'administration direct du questionnaire tout en
sécurisant les enquêtes en leur expliquant l'objectif de
l'enquête. Pour les chefs de ménage, elle a beaucoup
été axée sur l'orale, car la majorité de ce groupe
cible ne sait pas écrire. Nous remplissons nous même le
questionnaire au moment des entretiens. Quant aux employés de la mine,
l'enquête s'est déroulée généralement dans
les arrêts de bus. Nous leur avons donné le questionnaire tout en
l'expliquant et qu'ils devaient remplir et nous le remettre.
Pour le guide d'entretien, nous avons rencontrés des
personnes ressources pouvant nous fournir plus d'informations sur le
thème abordé. Il s'agit des autorités communales, et les
agents de santé. Cela a été une tête à
tête, à travers le guide, nous posons les questions et ils
répondent. Généralement, ces entretiens ont eu lieu sur
rendez-vous et dans les structures concernées.
1.2.6. Difficultés rencontrées et solutions
envisagées
Aucune oeuvre humaine n'est dépourvue de
difficultés, un travail scientifique ne fait donc pas exception à
cette règle. Dans le milieu rural, il n'est pas facile de recueillir des
informations surtout s'il s'agit d'une question aussi sensible comme
l'exploitation minière dans une localité où l'impact de
cette activité touche une bonne partie de la terre
considérée comme leurs moyens d'existences.
En novembre 2012, une manifestation a été
organisée par l'ensemble des villages de la commune de Fourou contre la
mine. Cette manifestation s'est soldée par la mort de deux (2)
personnes. Donc l'un des fils de l'iman du village de Bananso et le fils du
chef de village de Baala. Rappelons que ce village de Bananso fait partie de
notre échantillon. Dès lors beaucoup de personnes se
méfient des questions concernant la mine. Certains pensaient que nous
étions un espion de la mine. Ce qui a particulièrement rendu
notre travail difficile.
12
La méfiance et même souvent le refus
catégorique de certaines personnes à répondre à nos
questions sont des difficultés auxquelles nous n'avons pas
échappé. Mais des explications convaincantes nous ont permis d'y
remédier. Il faut surtout dire que notre appartenance à commune
et la maitrise de la langue(Sénoufo) ont été un atout
inestimable pour la réalisation de ce travail.
Cependant, nous avons été confrontés aux
problèmes financiers. Les multiples déplacements tout au long de
la recherche ont nécessité des moyens financiers. Nous avons
été confrontés à la lenteur des procédures
pour avoir accès aux documents, aux informations dans la mine et dans
les services d'Etat.
Enfin, notre courage, le dévouement et l'apport des
personnes de bonne volonté nous ont permis de surmonter ces
différentes difficultés.
13
Chapitre II : Présentation du milieu
d'étude
Selon la tradition orale, le village de Fourou est
relativement ancien. Sa création remonte au XIIIe siècle. Il
aurait été fondé par Dagnon Koné,
un chasseur solitaire venu deDjitamini, dans l'actuel
cercle de Koutiala. Après plusieurs journées de chasse, celui-ci
aurait découvert cette vallée qui tenait lieu abroutissement des
bandes de gibiers. Ce site est également compris entre des collines qui
protégeraient ce chasseur des potentiels ennemis. Ainsi il aurait
donné le nom de « Kéfoun » à son site qui
signifie en sans langue « sans guerre » ou « on ne veut pas la
guerre ».
Cependant, plusieurs groupes notamment les Sanogos et Ouattara
seraient venus rejoindre ce Dagnon. Mais plutard, le colonisateur
auraitdéformé le nom Kefoun d'où l'appellation actuelle
« Fourou ».
La Commune rurale de Fourou est issue de l'ex-arrondissement
de Fourou, à la suite du découpage territorial en 1996 dans le
cadre de mise en oeuvre de la décentralisation. A l'instar de beaucoup
de communes du Mali, Fourou est une collectivité territoriale
créée par la loi N°96-059du 04 novembre 1996. Elle est l'une
des neufs (09) communes du cercle de Kadiolo.
La commune de Fourou se situe entre 10°44' 23»Nord
et 6°08' 38» Ouest dans la partie Ouest du cercle de Kadiolo,
Région de Sikasso, et à455 km de Bamako, capitale du Mali. Elle
est limitée à l'Est par la commune de Kadiolo, au Nord par la
commune de Lobougoula, au Nord -Est par la commune de Loulouni, au Nord-Ouest
par la commune de Nangalasso (Cercle de Kolondiéba) et au Sud-est par la
commune de Diou, au Sud par celle de Misséni.
La commune couvre une superficie de 1400km 2 et avec une
population de 53972 habitants en 2017. Elle est composée de vingt-trois
(23) villages qu'on peut divisés en Cinq (5) secteurs. Ces villages sont
: Baala, Baloulou, Bananso, Diéou, Finkolo, Fourou,
Fougouélé, Galamakoro, Glambéré,
Gouéné, Kambergué, Katioroni, Lanséribougou,
Lougouélé, Lollè, N'golopènè, Nougoularma,
Ouatialy, Piama, Syama, Sinti, Tembléni, Torokoro. Il existe
également quelques hameaux de culture qui sont : kapalaka, Tabacoroni,
Alhamdoulaye, Zèguère, Naziédougou, et Nigolasso.
La carte ci-après illustre bien la présentation
géographique de la commune rurale de Fourou.
14
Carte1 : présentation de la commune
rurale de Fourou Source : Cartographie du Mali, 2020, GUINDO Hamadi
Cette carte nous permet de voir le chef de commune et les
differents viillages de la commune. Nous voyons aussi les pistes saisonniers,
les pistes entretenues, les rivières temporaires qui se trouvent dans la
commune rurale de Fourou. Elle precise non seulement la limite avec les autres
communes mais entre la République de la Cote d'Ivoire et le Mali.
15
2.1. Généralités physiques
2.1.1. Relief et sols
Le relief dans son ensemble est accidenté. Il est
caractérisé par des collines que l'on rencontre sur l'axe
Diou-Fourou, des plaines et des bas-fonds autour des cours d'eau. Le socle de
la commune de Fourou est composé de schiste, de granite et de
grès. C'est un vieux socle cristallin. Il est couvert d'un manteau
gréseux sédimentaire, le socle est entaillé par les
rivières et marigots dont les alluvions sont anciennes.
Le sol dans son ensemble est fragile. Il est peu profond et
couvert d'humus maigre que protège une importante
végétation herbacée. Composé tantôt de
latérite, tantôt de schiste cristallin d'où émergent
des affleurements de grés siliceux, le sol livré aux
intempéries se désagrège lentement mais
régulièrement au fil des années laissant apparaitre
çà et là de véritable granite plus ou moins large.
Ces blocs de pierres furent utilisés par les nombreux forgerons qui
habitaient la commune pour en extraire de la fonte4.
2.1.2. Climat et végétation
Installé au Sud du Mali, la commune de Fourou se trouve
en plein dans le climat de type sud soudanien ou Zone soudanienne. La commune
présente des caractéristiques assez bien connus. Une alternance
deux (2) saisons : une saison pluvieuse ou humide et une saison sèche.
Il est caractérisé par des vents violents en début
d'hivernage.
? La saison pluvieuse commence vers mi-mai et prend fin en
Octobre. La moyenne pluviométrique varie entre 1000 et 1500mm/ an. C'est
aussi la période des vents venants du golfe de Guinée (la
mousson).
? La saison sèche va de Novembre à Avril. Elle
comporte une période froide et celle de la chaleur. Pendant cette saison
souffle l'harmattan, un vent sec et chaud venant du Sahara.On constate que la
température moyenne monte régulièrement à partir du
mois de Février, atteint son maxima en Avril-Mai et commence à
décroitre jusqu'à son minimum en Décembre-Janvier.
L'hivernage de Mai à Octobre enregistre des températures
modérées et ceci grâce à l'écran des nuages
et aux fortes précipitations. L'amplitude thermique annuelle est
très élevée (à peu près de 16 à
37°c). Aussi les mois les plus froides enregistrent souvent des maximas
importants.
4SOGODOGO Moumine, 2015, Exploitation minière
et developpement de la commune rurale de Fourou, Mémoire de Master,
ENSUP, 67p.
16
Dans cette zone nous rencontrons une végétation
luxuriante de « Savane arborée » avec une forêt galerie
le long des cours d'eau. En saison pluvieuse de hautes herbes à
dominantes graminée s'entremêlent aux arbres pour former un
ensemble touffu. Mais en saison sèche, le sol apparait brulé et
nu dues aux feux de brousse. La flore est assez riche et variée et une
faune aujourd'hui moins dense et cela s'explique par la prolifération
des champs, la coupe abusive des bois, les feux de brousse détruisant
ainsi l'habitat de la faune. Cependant les animaux sauvages deviennent de plus
en plus rares.
La végétation est fortement dominée par
des espèces telles que le karité (Vitelleria paradoxa), le
Néré (Parkia biglobosa), le baobab (Adansonia digitata) et le
caicédrats (Khaya sénégalensis), etc. qui commence
à disparaitre suite à l'exploitation minière artisanale et
industrielle. Aujourd'hui la végétation commence à
être anthropique avec l'arboriculture notamment les manguiers (Mangifera
indica), l'anacardier (Anacardium occidentale), le Neverdier (Moringaoleifera)
le goyavier (Psidiumguayava), etc.
Une forêt classée de 14 184 hectares se trouve dans
le village de kambergué.
2.1.3. Hydrographie
La commune de Fourou est arrosée par quelques cours
d'eau dont les plus importants sont : le Bagoé à (l'Ouest) entre
la commune de Fourou et la République de la Côte d'Ivoire, le
Bafining (au Nord et à l'Est) qui arrose les communes de Tiongui
(Kolondiéba) et la commune de Lobougoula (Sikasso). Les eaux de
traitement des minerais de la mine sont tirées à 22 km de Syama
dans les nappes alluviales de la Bagoé par de nombreux
équipements de pompes. Les mares les plus importants sont Oulè
à 7km de Fourou et Diéou à 12km au Nord-est.
En général, les cours d'eau situés dans
la zone sud du pays ont un régime pluvial et prennent pendant
l'hivernage l'allure de véritables torrents dont les crues sont parfois
impressionnantes et parfois dévastatrices. Pendant la saison
sèche leurs lits sont généralement secs. C'est la
période dramatique des pénuries d'eau.
Ces cours d'eau offrent à la population riveraine des
possibilités de pêche, de riziculture et de maraichage et
certaines activités domestiques.
2.2. Population
La population de la commune de Fourou est majoritairement
composée des sénoufos, et de Samoghos. Traditionnellement le Nord
de la commune est habité par les Samoghos (le secteur
17
de Bananso). Le Centre, le Sud, l'Est et l'Ouest sont
occupés par les Sénoufos (le secteur de Fourou,
Gouéné, Ouatialy, et Torokoro). A ces populations sont venues
s'ajouter les peulhs, les Bambaras, les Dogons, etc....qui se sont
installés suite à l'exploitation minière artisanale
(orpaillage) et industrielle et qui vivent en parfaite harmonie avec les autres
ethnies.
Les religions pratiquées sont : l'Islam, le
Christianisme et l'animisme. Bien que beaucoup se sont converties à
l'islam et au christianisme, les pratiques de l'animisme se manifestent dans le
quotidien des sénoufos et des Samoghos de Fourou. On assiste souvent
à l'amalgamation des religions monothéistes. Ainsi sous une
étiquette musulmane et chrétienne se perpétuent certaines
pratiques animistes. Et pourtant les diversités religieuses et
culturelles ne contrarient pas la cohésion sociale. L'esprit de
tolérance et la bonne cohabitation prévalent dans la commune.
L'exode rural est important. Il est beaucoup orienté
vers la Côte d'Ivoire et les centres urbains (Sikasso, Bamako). Avec la
réouverture de la mine beaucoup de jeunes de la commune qui
s'étaient migrés vers d'autres localités se sont
retournés dans l'espoir de trouver le travail à la mine.
La commune rurale de Fourou compte 53 972 habitants en 2017,
dont 28 500 hommes soit 53% et 25 472 femmes soit 47%. La densité de la
population est de 38,5 habitants par km2 (source mairie de Fourou). Elle a une
croissance démographique forte, avec un taux de croissance annuelle de
3,3%.
Tableau 2 : Evolution de la population de Fourou
entre 2007 et 2017
Années
|
Population
|
2007
|
26
|
146
|
2010
|
43
|
316
|
2013
|
44
|
128
|
2014
|
46
|
124
|
2015
|
51
|
200
|
2016
|
52
|
623
|
2017
|
53
|
972
|
Source : PDESC : 2007-2017 ; SLPSIAP, Kadiolo 2017.
A la lumière de ces données, la population de la
commune ne cesse d'augmenter. Entre 2007 et 2009, la population est presque
constante. Mais en 2010, elle connait une forte croissance.
18
Cela s'explique par la réouverture de la mine en 2009
qui provoque l'afflux massif de la population. Elle atteint 43 316 habitants en
2010. Cette progression atteint en 2017, 53 972 habitants.
DIAGRAMME EN COURBE DE L'EVOLUTION DE LAPOPULATION
DE LA COMMUNE RURALE DE FOUROU DE 2007 A 2017
2007 2009 2010 2013 2014 2015 2016 2017
Annees
52623 53972
51200
40826 43316 44128 46 124
Population
26146
Source : Enquête personnelle, Fourou,
Août 2020
Graphique 1 : Evolution de la population de la
commune de Fourou de 2007 à 2017
On constate que la commune double sa population tous les 15
à 20 ans. Celle-ci est passée de 26146 habitants en 2007 à
53 972 habitants en 2017, soit 2 861 personnes par an.
L'organisation sociale est basée sur la
gérontocratie. La famille, structure de base de la
société, se trouve sous l'autorité d'un chef qui est le
responsable suprême. La famille est généralement
polygame.
Les langues les plus parlées sont : le sénoufo, le
samoghoro. A celles-ci s'ajoute le bamanankan qui est la langue de
médiation entre les populations et le fulfulbé.
19
Tableau 3 : répartition de la population
de la commune entre les différents villages :
Villages
|
Homme
|
Femme
|
Total
|
Baala
|
386
|
383
|
769
|
Baloulou
|
828
|
854
|
1682
|
Bananso
|
2032
|
1990
|
4022
|
Dieou
|
1221
|
1203
|
2424
|
Fingolo
|
1243
|
1155
|
2398
|
Fougouélé
|
792
|
785
|
1577
|
Fourou
|
6433
|
5767
|
12210
|
Galamakourou
|
3821
|
2650
|
6471
|
Glambéré
|
470
|
449
|
919
|
Gouéné
|
1643
|
1695
|
3338
|
Kambergué
|
839
|
871
|
1710
|
Katiorni
|
346
|
337
|
683
|
Lasséribougou
|
346
|
327
|
673
|
Lollè
|
2345
|
855
|
3200
|
Lougouélé
|
207
|
200
|
407
|
N'golopènè
|
768
|
894
|
1662
|
Noularma
|
203
|
235
|
438
|
Ouatialy
|
1636
|
1816
|
3452
|
Piama
|
546
|
665
|
1211
|
Syama
|
673
|
613
|
1286
|
Sinty
|
547
|
520
|
1067
|
Tembleni
|
351
|
323
|
674
|
Torokoro
|
816
|
883
|
1699
|
Total
|
28 500
|
25 472
|
53 972
|
Source : Mairie de la commune
rurale de Fourou
A la lecture de ce tableau 1, nous constatons que la
population masculine domine avec 28 500 individus contre 25 472 femmes.
Lougouélé est le village le moins peuplé de la commune
avec une population de 407 personnes et Fourou reste la plus peuplé avec
12 210 habitants en 2017.
20
Tableau 4 : Répartition de la population
par tranche d'âge et par sexe.
Tranche d'âge
|
Homme
|
Femme
|
Total
|
0-5 ans
|
5 568
|
4 542
|
10 110
|
5-15 ans
|
8 417
|
7 144
|
15 561
|
15-45 ans
|
9 526
|
9 545
|
19 071
|
45-65 ans
|
3 279
|
2 947
|
6 226
|
65ans+
|
1 710
|
1 294
|
3 004
|
Total
|
28 500
|
25 472
|
53 972
|
Source : Mairie de la commune
rurale de Fourou, Août 2020
Au regard de ce tableau 2, nous remarquons que la tranche
d'âge (15-45 ans) est la plus dominante avec 19 071 personnes, soit 35,33
% de la population communale. Donc la population est extrêmement jeune
83% de la population ont moins de 45 ans.
Cette forte proportion des jeunes nécessite la prise en
charge dans le domaine de la santé, de l'éducation et une forte
demande d'emploi.
2.3. Généralités
économiques
L'économie de la commune est fortement basée sur
l'agriculture et l'élevage. A ces deux principales activités
s'ajoutent le petit commerce, l'orpaillage, la pêche, l'artisanat, la
cueillette, etc.
2.3.1. Agriculture
Elle constitue la principale activité économique
pratiquée par la presque totalité de la population. Le
système de production est de type extensif avec des rotations culturales
entre quelques spéculations. Les principales spéculations sont :
le coton, le maïs, le mil, le sorgho,
le riz, l'arachide. C'est une agriculture traditionnelle. Elle
est pratiquée en petites exploitations familiales dont la taille de
l'espace cultivable dépend de l'importance de la famille. L'essentiel
des travaux champêtres se font à la main et à la charrue
à traction animale.
Cependant, cette agriculture commence à être
mécanisée avec l'utilisation des machines (tracteurs,
décortiqueuses, etc.) et des produits chimiques (herbicides,
insecticides, les engrais, etc.). L'utilisation de ces machines et les intrants
agricoles permet au paysan non seulement d'économiser du temps mais
aussi son énergie et en même temps de rehausser le rendement.
21
Aujourd'hui, l'arboriculture prend une place importante dans
la vie des populations de la commune et porte généralement sur la
culture fruitière comme la mangue, l'anacarde et les agrumes. Mais elle
reste l'activité de quelques personnes.
Quant au maraîchage, elle est surtout pratiquée
par les femmes dans les périmètres maraîchers
aménagés avec les moyens de bord (clôtures en haies vives
et haies mortes) mais aussi avec l'appui des partenaires dont l'apport de la
mine est important. Les cultures maraîchères constituent de
véritables sources de revenus pour les populations. Elles sont
essentiellement réalisées en saison sèche et portent
principalement sur le gombo, la tomate, l'oignon, l'échalote, etc. Elles
contribuent à améliorer, d'une part, les revenus des populations,
et d'autre part, leur régime alimentaire.
2.3.2. Elevage
L'élevage est surtout une activité
économique compte tenude la place qu'il occupe dans la vie des
ménages des populations de la commune de Fourou. C'est la
deuxième activité pratiquée par la population. Il
constitue de ce fait une source de revenus pour beaucoup de ménages
ruraux. Cela a travers la vente des animaux ou de ses sous-produits comme le
lait, la viande, etc.
Il est perçu comme une sorte d'épargne vivante
à laquelle on peut faire appel dans les moments de crise et un moyen
d'autonomie financière pour les femmes.Cet élevage est de type
extensif. Le cheptel est composé de 38 010 bovins, 21 000 ovins, 34 380
caprins, 15 000 asins, 02 équins, 162 300 volailles et il constitue une
source de richesse pour ceux qui le détiennent.
L'agriculture traditionnelle ne peut se réaliser sans
l'apport de certains animaux, donc l'élevage sert de soutien à
l'agriculture. Les bovins sont beaucoup utilisés pour la culture et ils
produisent de fumures organiques pour la fertilisation des champs afin
d'augmenter le potentiel de production des terres agricoles.
Pendant la saison sèche les animaux sont laissés
à eux-mêmes. Ils se divaguent dans les champs
récoltés à la recherche de la nourriture souvent sans
berger. Mais pendant la saison pluvieuse, à cause de l'activité
agricole les animaux sont sous la surveillance de leurs bergers suivant des
itinéraires bien précis les amenant aux zones de
pâturages.
De nos jours, l'élevage est confronté à
des sérieux problèmes. Il s'agit de la réduction des zones
de pâturage, de l'exposition des eaux de surfaces a des cas de pollution
qui constituent
22
la source principale d'abreuvoir des animaux due à
l'exploitation minière industrielles et artisanales.
2.3.3. Pêche
La pêche s'effectue sur le lit des fleuves Bagoé,
Bafining et dans les mares naturelles et artificielles. Elle est
l'activité principale des bozos installés le long des cours
d'eau. Elle est active autour des villages situés près des cours
d'eau. Mais aujourd'hui, beaucoup d'autres ethnies s'adonnent à cette
activité. Il s'agit notamment de quelques sénoufos, des Samoghos
et autres ethnies dont leurs villages se trouvent près des cours
d'eau.
Elle constitue une source de revenus pour les villages
installées autour des fleuves ou ceux qui possèdes des mares,
rivières, etc. Ils font généralement l'objet des
pêches collectives pendant la fin des saisons pluvieuses.
Aujourd'hui, cette activité connaît de
sérieux problème. On constate l'installation des dragues, des
cracheurs pour l'exploitation aurifère sur les deux cours d'eau
principales (le bagoué et le Bafining) et l'utilisation des produits
chimiques comme le mercure pour le traitement des minerais. Rappelons aussi
qu'une quantité importante des eaux de traitement du minerai de la mine
d'or de Syama sont tirés du fleuve Bagoé. Cela affecte
négativement la faune et diminue la quantité de production des
poissons.
2.3.4. Commerce
Le commerce est une activité répandue dans la
commune de Fourou. Son développement tient à la croissance
démographique mais également à l'exploitation
aurifère. Il est concentré au niveau des cinq (5) secteurs de la
commune et au niveau des zones d'orpaillages. Le commerce s'active autour des
produits locaux (riz, poisson, etc.)
Bien qu'elle soit enclavée, la commune importe certains
produits alimentaires, les boissons, les textiles, les matériaux de
construction, des pièces détachées, les intrants
agricoles. Elle a accès aux produits de première
nécessité comme les céréales, le Sucre, l'huile,
etc. Elle exporte également le coton, la noix cajou, l'or, les produis
locaux...
Les vendeurs sont en grande partie de la commune, mais ils
viennent aussi de Kadiolo, Sikasso et des zones frontalières de la Cote
d'ivoire. Les clients sont nombreux et variés. Ils concernent la
population locale et des villages proches. Mais les plus importants sont les
employés de la mine.
23
2.3.5. Orpaillage
Très ancienne, l'exploitation minière artisanale
de l'or communément appelée l'orpaillage est une activité
très répandue. Elle constitue une source de revenus dans les
zones rurales où les alternatives économiques sont rares. Presque
toute la population pratique cette activité parallèle à
l'agriculture. Elle permet à celle-ci de gagner facilement ou rapidement
de l'argent leur permettant de subvenir aux besoins quotidiens. L'orpaillage
sert aussi d'appoint aux autres secteurs de l'économie communale.
L'exploitation de l'or dans le site artisanal concerne les
principalement les gites alluvionnaires et éluvionnaires. Du minerai
latérique et des filons de quartz dans les sites abandonnés par
la SOMISY à Bananso.
L'extraction se fait en surface pour le minerai de type
alluvionnaire et éluvionnaire où dans les puits à partir
desquels des galeries horizontales sont creusés en profondeur pour le
minerai latérique et les filons de quartz. La profondeur des puits est
comprise entre 10 à 20 mètres. L'équipement utilisé
consiste en une corde et un seau, un bidon de 20 litres préalablement
découpés ou un sac, des marteaux- piqueurs, des motopompes pour
évacuer l'eau des puits fonction de leur profondeur, un système
de ventilation, des burins et des marteaux.
Le traitement du minerai s'effectue à l'aide d'une
calebasse et d'une bassine. L'or est récupéré en chauffant
le concentré pour que l'eau s'évapore et en utilisant
système de tri pour éliminer les particules solides
résiduelles. Ce type de traitement est généralement
effectue par les femmes.
Dans le cas du minerai de quartz, le traitement
nécessite plusieurs étapes. A l'aide de mortiers de fer le
minerai est manuellement concassé. Ensuite il est broyé afin de
transformer le minerai en une poudre fine libérant ainsi l'or
piégé dans la roche. Cette poudre est lavée dans les
calebasses. Enfin on ajoute du mercure au minerai pour récupérer
l'or.
La contribution de l'orpaillage dans la caisse communale
demeure insignifiante car ce domaine reste toujours informel.
Cette activité provoque de sérieux
problèmes environnementaux. On note la déforestation
causée par le défrichage des zones
végétalisées et l'érosion. La perte d'habitat
(biocénose) et la dégradation des sols. La pollution des eaux par
les sédiments et le tarissement de certains cours d'eaux due au dragage.
L'altération des nappes phréatiques par un pompage excessif.
Il
24
existe des problèmes d'ordres sociaux liés
à l'orpaillage. Il s'agit notamment de l'augmentation de l'alcoolisme,
de la criminalité, de la prostitution, etc....
2.3.6. Artisanat
Aujourd'hui, le milieu rural de Fourou abonde des
potentialités dans le domaine de l'artisanat. L'artisanat est
pratiqué dans tous les villages. Il est l'oeuvre des forgerons, des
menuisiers, maçons, tailleurs, cordonnier... Le travail de la poterie
est essentiellement fait par les femmes forgerons et griots. Ce qui constitue
une source de revenue non négligeable pour ces femmes. De tous les
artisans, les forgerons occupent une place prépondérante car en
plus des Charrues, des charrettes à traction animale pour le labour des
champs et le transport des produits, ils fabriquent aussi des houes
adaptées à la recherche artisanale de l'or.
Les produits sont généralement consommés
sur place et n'apporte pas grande chose à l'économie communale.
Le développement de l'artisanat reste un défi car les artisans
sont sous formés et ils manquent aussi d'appui financiers. Il est donc
peu développé.
2.3.7. Exploitation forestière
La forêt fournit une grande quantité d'essences
variées utilisés dans la pharmacopée et dans
l'alimentation, etc. L'exploitation concerne les bois de chauffe, les bois de
charbon, les bois de service, les bois d'oeuvres surtout à l'usage
commercial pour le ravitaillement des employés miniers et de certaines
populations locales.
La cueillette est favorable dans la commune grâce
à la diversité floristique. Elle est pratiquée surtout par
les femmes. Les produits de cette cueillette sont nombreux, mais seuls
quelques-uns sont essentiellement exploités. Ce sont : Parkia biglobosa
(Néré), Vitelleria paradoxa (Karité), le Saba senegalensis
(le zaban), Adansonia digitata (Le baobab).
La végétation de la commune recèle
d'autres produits très peu exploités voire non exploités.
Ce sont entre autres le Cola cordifolia (Tabanongo), Landolphia heudelotii
(popo),
etc. et d'autres qui peuvent être
transformés en jus, sirop, ou poudre.
25
Chapitre III : Impacts environnementaux et
socio-économiques de l'exploitation minière dans la commune
rurale de Fourou
3.1. Politique Nationale de l'exploitation
minière au Mali
Les premiers travaux de recherche géologique et
minière ont été lancés pendant la période
coloniale. Ils ont été conduits par la Direction
Fédérale des Mines et de la géologie de l'Afrique
occidentale Française (AOF). Le Bureau Minier de la France d'Outre-mer
(BUMIFOM) a ensuite continué les travaux, suivi du Bureau de Recherches
Géologiques et Minières(BRGM), et du Commissariat à
l'Energie Atomique (CEA). Ces différents travaux ont permis la
découverte des indices d'or de Kalana et de Médinandi, celles des
gisements de Cuivre et de Zinc dans l'Adrar des Ifoghas, du Manganèse
à Ansongo.
Après l'accession à l'indépendance en
1960, les autorités avaient la volonté de faire le Mali un pays
industrialisé. Pour cela, il fallait procéder à un
inventaire systématique des ressources du sous-sol pouvant servir de
base de données pour la réalisation de cet objectif. On assiste
alors à la poursuite des travaux de prospection commencé depuis
la période coloniale dans un contexte de monopole d'Etat. Mais avec
l'appui technique et financier de l'Union des Républiques Socialistes
Soviétiques(URSS). Cela a permis la découverte de tous les
indices d'or et de diamant au Mali, du fer, du phosphate, des terres rares,
etc. Cette découverte a abouti à la mise en production de la mine
d'or de Kalana en 1984 et à l'implantation d'usines de ciment, de
céramique, de briques cuites et de phosphates broyés, les
premières industries de transformations et l'utilisation locale des
matériaux agro-industriels. C'est en ce moment que s'est forgée
chez beaucoup de maliens l'idée d'une grande diversité des
ressources du sous-sol du pays. Et l'Etat s'est doté de ses premiers
services techniques et administratifs du secteur minier et à la
formation des premiers cadres dans ce domaine.
A partir des années 1970 à 1991, Le gouvernement
malien sous l'égide des institutions financière internationale a
mis des dispositions incitatives et attractives pour les investisseurs
privés nationaux et internationaux. Cela est toujours visible à
travers le nouveau code minier de 2012. Dès lors, le secteur minier fut
caractérisé par la privatisation des unités de production,
la libéralisation, et son ouverture à l'investissement
privé. La politique de libéralisation du secteur minier
entreprise par l'Etat a favorisée la coopération
bilatérale (URSS, Japon, Belgique, France, etc.) et multilatérale
(PNUD, FED). Elle a permis de révéler la diversité de la
richesse du sous-sol (Or, fer, diamant, etc.). Ces réformes ont aussi
abouti à la création d'une industrie aurifère moderne dans
les années 1990. La première mine
26
industrielle privée fut celle de Syama SOMISY) dans la
commune rurale de Fourou. Depuis 1990, le nombre d'industrie d'exploitation
minière et la production ne cesse d'augmenter.
En effet, depuis 2002 l'or est devenu le premier produit
d'exportation date à laquelle la production a atteint le chiffre record
de 63,5 tonnes, reclassant ainsi le coton. La politique de
développement, l'adoption du nouveau code minier très favorable
à l'investissement privé (Loi N°2012-015 du 27
février 2012 portant code minier du Mali) ont fait du secteur minier
l'un des moteurs de la croissance de l'économie nationale.
Cependant, le pays dispose des réserves très
importantes de ressources minières mais peu exploités et
valorisés. Ainsi au 31 décembre 2015, les réserves
métal avoisinaient 964,424 tonnes. Et sur la base du cadastre minier
communiqué par la DNGM, le Mali comptait au 31 décembre 2016, 662
permis et autorisations dont 215 octroyés au cours de l'année
2016. L'exploitation minière a fait rentrer presque 1 200 milliards de
FCFA5 dans les caisses de l'Etat au cours des cinq dernières
années, représentant ainsi près d'un quart du budget de
l'Etat. Depuis 2013, la contribution de l'or avoisine 7 % du PIB selon la
Cellule de Planification et de Statistique(CPS) du Ministère des
Mines.
Au Mali, le secteur minier est régi par plusieurs
textes législatifs. Ils sont quatre (4) codes miniers et leurs
décrets d'application qui sont : le code minier de Minier du 15
Septembre 1970, celle du 19 Septembre 1991, du 19 Août 1999 et le nouveau
code Minier datant du 27 février 2012 ;
En dehors de ses différents codes miniers, il existe
aussi d'autres textes légaux et réglementaires qui contiennent
des dispositions relatives au secteur minier. Nous avons : le code domanial et
foncier, le code général des impôts, le code douanier. Les
titres miniers sont assortis d'une convention d'établissement qui
détermine les droits et obligation de l'Etat et du détenteur du
titre minier.
Sous la tutelle du Ministère des Mines et du
Pétrole du Mali, la Direction Nationale de la Géologie et des
Mines (DNGM) organisele secteur minier. Créée en 1969, cette
structure a pour mission d'élaborer les éléments de la
politique nationale dans le domaine de la recherche, du développement,
de l'exploitation et de la transformation des ressources du sous-sol. Elle est
chargée également d'assurer la coordination et le contrôle
des services régionaux,
5MOORE Stephens, 2018, Rapport Initiative pour la
Transparence dans les industries Extractives(ITIE-Mali) , 148p.
27
des services rattachés et des organismes publics ou
privés qui concourent à la mise en OEuvre de cette politique.
3.2. Présentation de la Société
des Mines d'Or de Syama (SOMISY-Sa)
Pendant des milliers d'années, les petits exploitants
miniers ont extrait de l'or dans la zone de Fourou. Les nombreuses traces
d'anciennes exploitations artisanales de l'or dans les mines de Syama et de
Bananso attestent d'une tradition séculaire de l'orpaillage. Ces puits
sont de 10 à 15 mètres de profondeur. Cet orpaillage a
cessé à Syama depuis des siècles et les villageois
ignorent tout de ces anciens travaux d'exploitations. Sur la base de datation
au carbone (C14) des poteries trouvées sur le site d'exploitations
confirme que le gisement de Syama était initialement exploité par
méthodes artisanales. Et Il ya de cela environs entre 400 à 600
ans.
En 1983, dans le cadre du Projet aurifère de
Bagoé, la Direction Nationale de la Géologie et des Mines (DNGM),
avec l'aide du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD)
avait entrepris des travaux de prospection dans cette zone située non
loin de la frontière Ivoirienne. Ces travaux aboutiront à la
découverte d'un gisement d'or près de Syama, ensemble de trois
villages (Syama, Bananso, et Tabacoroni) dans le Sud du Mali dans l'actuelle
commune de Fourou.
La société des Mines d'or de Syama (SOMISY) est
une société à participation créée entre le
gouvernement du Mali et BHP-UTAH conformément à l'ordonnance
N°89/08/PRM du 09 Mars 1989. En janvier 1990, BHP-Utah commence à
l'exploiter la mine jusqu'en 1996. Cependant, de nombreux facteurs ont
provoqué des pertes financières à BHP et l'a
poussée à vendre la mine.
Après un audit détaillé, la
société Sud-africaine Randgold Ressource a décidé
d'acquérir les investissements de la BHP en Août 1996. En octobre
la même année, Randgold Ressources pris alors la commande des
opérations. Avec le retrait de BHP-UTAH, la structure du capital social
de la SOMISY a été réorganisée ainsi qu'il suit :
Randgold (75%), gouvernement malien (20%), SFI (5%). Mais pour des
problèmes d'ordre essentiellement technique, la mine est fermée
en 2001. En avril 2003, l'australienne Resolute Mining Limited signe avec
Randgold une option de 12 mois aux fins de rouvrir la mine. En avril 2005,
Resolute finalise une étude d'optimisation des ressources de la mine et
l'acquiert définitivement. L'étude de Resolute met en
évidence des réserves de minerai de 66 579 779 tonnes contenant
200, 108 tonnes d'or soit l'équivalent de 6 433 722 onces d'or. C'est
à dire beaucoup plus que les études menées avant, d'abord
par BHP (77,759 tonnes d'or) puis par Randgold (80,869 tonnes
28
d'or). La société Resolute a rouvert la mine en
2009. Sous Resolute, la mine de Syama a produit 11,72 tonnes d'or de 2009
à 2012.
Au cours des dix premiers moins de l'année 2012, Syama
a produit 4,6 tonnes d'or. De sa mise en service en 1990 à 2012, la mine
de Syama a produit au total 56,68 tonnes d'or. Cet or a été
extrait d'une carrière à ciel ouvert qui atteint aujourd'hui 1,4
km de longueur, 1 km de largeur et 440 mètres de profondeur. La
durée de vie de la mine de Syama est de 15 ans, c'est à dire
jusqu'en 2024. Le reste du minerai en réserve est estimé à
47 970 000 onces soit l'équivalent 144,388 tonnes d'or. Le coût de
production de l'or à Syama est de 720 dollars/once. Les installations
actuelles de l'usine ont une capacité de traitement de 250 000 tonnes de
minerai par jour.
La capacité électrique installée est de
27,3 Mgw. Mais, compte tenu du coût de fonctionnement élevé
de la centrale (27,3 Mgw), la mine de Syama envisage une interconnexion avec la
Côte d'ivoire. Le coût de cette interconnexion est estimé
à quelques 49 millions de dollars. En vue de minimiser les
difficultés de ravitaillement en eau de la mine, les responsables
envisagent d'investir 13,6 millions de dollars dans un projet de ravitaillement
en eau à partir du fleuve Bagoé distant de plus 22
kilomètres du site de Syama. L'effectif actuel de la mine de Syama, y
compris les sous-traitants, est de 1 372 employées dont 139
expatriés, 1 037 employés maliens permanents et 196
employés maliens temporaires. Sur les 27 membres de l'administration de
la mine, 23 sont des Maliens et la proportion entre géologues maliens et
expatriés est de 25 maliens pour 4 expatriés.
La mine d'or de Syama est située dans le village du
même nom, dans la commune rurale de Fourou à quelques 545
kilomètres au sud de Bamako. Elle se trouve à quelques
kilomètres de la frontière commune au Mali à la Côte
d'Ivoire. Huit villages gravitent autour de la mine, dont les plus proches sont
Syama, Bananso, Tembléni et Fourou. Une route non bitumée de 55km
entre Fourou et Kadiolo, rejoignant la RN7 (axe Bamako-Abidjan) aux environs de
Zégoua, permet d'y accéder. La mine dispose en son sein une piste
d'atterrissage qui permet l'évacuation de l'or vers Bamako.
3.2.1. Cadre juridique de l'exploitation minière de
Syama
L'ordonnance N°99-032/ PRPM portant code minier en
République du Mali et ses décrets d'application 99-225 et 99-256
sont des instruments juridiques qui réglementent le secteur minier au
Mali. Ce code qui complète les textes législatifs de l'orpaillage
artisanal, la petite
29
mine et les carrières, définit en temps les
différents titres miniers pour accéder à ces
activités ainsi que les droits et taxes qui y sont associés.
Vu la demande de renouvellement de permis en date du 10 Mai
2008 de Monsieur Adama BAGAYOKO en sa qualité de
Directeur Général Adjoint de la
société ; Décrète en article 1er le permis exclusif
d'exploitation pour l'or, l'argent les substances connexes et platinoïdes
précédemment attribué par la République du Mali et
la Société B.H.P-UTAH. Mali INC
par Décret N°89-087/P-R-M du 29
Mars 1989, modifié, puis transféré à
laSOMISY-SA par Décret
N°08-414/PM-RM du 23 Juillet 2008 est
renouvelé selon les conditions fixées par le présent
Décret.
En article 2 : le périmètre du permis
d'exploitation est défini de la façon suivante et inscrit sur le
registre de la Direction nationale de la géologie et des Mines sous le
numéro : PE-93 /00031BIS, Modifie, du Permis de SYAMA
(cercle de Kadiolo). Source SOMISY SA 2018.
3.2.2. Cadre géologique de l'exploitation
minière de Syama
L'exploration correspond à la phase de collecte des
informations sur la localisation et la valeur du dépôt de minerai.
Elle concerne les enquêtes, les études bibliographiques (les
historiques de recherche ou d'exploration, les cartes géologiques,
etc.). La prospection regroupe également les travaux comme la
géochimie des sols, la géophysique, la cartographie. L'ouverture
des tranchées ou de puits et la réalisation des forages
exploratoires.
Cette phase a permis de montrer que la mine d'or de Syama est
liée à la ceinture verte du burimien similaire aux autres mines
d'or du protozoique moyen et à celle de l'archéen, donc l'or est
encaissé par les roches volcaniques basiques.
Le processus de latérisation à développer
un minerai oxyde qui recouvre le minerai sulfuré. Le minerai
oxydé est composé de deux dépôts superficiels
composé de matériels d'anciens déblais et d'un
dépôt sulfurer sa position qui se trouve au-dessus des anciens
travaux et s'étend jusqu'au minerai sulfuré.
Le dépôt sulfuré se compose de corps
lenticulaires, de veinule de stocks Works d'ankérite, de quartz et de
corps béchiques. La pyrite est le principal matériel indicateur
d'or et se trouve sous forme disséminée à travers le
minerai, en veinule et dans les clastes des brèches. L'or va dans la
dimension de quelques minerais à des inclusions visibles dans et en
bordures des pyrites sous forme d'or libre.
Le pendage général de la pyrite sous la
minéralisation est de 55 à 65 degrés vers l'Ouest.
30
Aujourd'hui le site exploité est à l'Ouest de
l'Usine, elle-même installée à deux kilomètres de
Syama village et à douze kilomètres de Fourou (chef-lieu de la
commune rurale). C'est une zone d'un kilomètre sur 300 mètres qui
s'est révèle aurifère et en profondeur. L'or est
repérable sur deux cents mètres sur les zones
minéralisées. (Source SOMISY SA Mars 2018).
La phase exploratoire se termine avec les études de
préfaisabilités ou de faisabilité.
Après la phase exploratoire, commence celle de
construction et de développement de la mine. Elle consiste à
l'aménager le terrain pour l'installation infrastructures et
équipements de la mine. Cette phase de construction n'est entreprise que
si la phase d'exploration a prouvé l'existence d'un dépôt
de minerai assez important et accessible et d'une teneur suffisante pour
justifier une exploitation. Elle nécessite le déblaiement de la
végétation pour l'installation des infrastructures du projet. On
note également la construction des routes d'accès pour le
transport des équipements lourds et du minerai, et l'approvisionnement
du site minier.
Dans le cas de la SOMISY, elle se trouve dans une zone
fortement boisée. Et la construction de la mine a un impact notoire sur
l'environnement biophysique. Elle provoque la destruction de plusieurs hectares
de la flore et de la faune.
3.2.3. Extractions et traitements du minerai à
Syama
La phase d'extraction et de traitement comprend toutes les
activités réalisées dans le but d'extraire et de traiter
une substance valorisable du sol et /ou du sous-sol. Tous les types de travaux
miniers partagent un aspect commun : l'extraction et la concentration (ou
enrichissement) de la substance utile en provenance du sol ou du sous-sol.
Cependant, ils diffèrent par les méthodes employées pour
l'extraction. Les méthodes d'extraction sont largement fonction du type
de dépôt et de la profondeur.
La société des mines de Syama a opté pour
l'exploitation à ciel ouvert. ? Exploitation à Ciel
Ouvert (MCO)
L'exploitation à ciel ouvert ou « Open-pit »
est employé lorsque la ressource minérale est située en
surface ou se trouve à une profondeur économiquement compatible
avec l'enlèvement des couches superposées de morts terrains et de
minerai. Il consiste à mettre à nu le gisement, s'il ne l'est pas
déjà, en enlevant les terres de recouvrements et ensuite extraire
directement les zones minéralisées.
31
Ce type d'exploitation exige l'abattage des arbres, la coupe
rase, ou le brûlage de la végétation.
A Syama, l'exploitation se fait à ciel ouvert. Pour les
opérations d'extraction du minerai, des bulldozers, des chargeurs, et
une multitude de camions de transport Benne y compris les excavateurs sont
utilisés pour surfacer le minerai de la mine. Le matériau de
basse teneur est amoncelé en stock crée un « aspect dunaire
» dans tout le paysage de Syama. Cette première tranche de minerai
est appelée minerai intermédiaire, le pourcentage est très
faible 1,52 grammes d'or par tonne. Son traitement est économiquement
peu rentable.
Ces images ci-dessous sont une illustration de l'exploitation
minière à Syama. Photo 1 : Un camion benne
Source : enquête personnelle,
Fourou, Août 2020
32
Photo 2 : une carrière
Source : enquête personnelle,
Fourou, Août 2020
Au regard des images 1 et 2, nous voyons une carrière
où se trouve un Caterpillar au travail et un camion benne qui y circule.
Aux alentours, nous constatons des parois en forme d'étage. Et tout
autour nous observons un espace déblayer de sa végétation.
Un peu plus loin, des géologues qui observent les activités.
Présentement la mine à plus de 2 000 tonnes par
jour de minerai et déchets confondus. Les géologues
contrôlent l'extraction du minerai et des résidus selon les
contacts géologiques pour réduire la quantité de dilution.
Le déblai et le minerai de faible teneur sont envoyé et
stockés près de la mine principale et le minerai d'alimentation
du moulin est versé directement dans le site par les camions ou
stockés au côté du site pour une alimentation par
chargeuses.
Le minerai oxydé et le déblai se libèrent
généralement en creusant à l'exception d'un faible
pourcentage nécessitant un forage et une explosion. Pour le minerai
sulfuré, les opérations de traitement sont presque identiques
à celles de l'oxydé à l'exception de l'utilisation
d'équipements plus grands et 100% du minerai est obtenu par forage et
explosion.
Le traitement s'effectue en deux (2) phases :
La première phase est le concassage. Des camions
déversent le minerai ramassé à la mine dans un concasseur
à rouleau qui réduit la taille des particules (les minerais
arrivent en grosses particules de près de 15 millimètres).
33
Dans la deuxième phase, les particules seront
réduites à une taille de 75 microns et leur aspect
évoquera celui de la poudre de farine. Cette action est obtenue dans le
broyeur qui remplit de boules en acier assurant la fonction de broyage.
A la sortie du broyeur, il existe encore de grosses particules
qu'on sépare alors des fines, lesquelles sont envoyés à la
section de lixiviation et absorption, tandis que les grosses reposent au
broyeur.
A la section lixiviation où se fait la dissolution de
l'or par une faible dose de cyanure se trouvent cinq réservoirs (cuves)
d'une contenance unitaire de 100m3 qui reçoivent la pulpe
c'est-à-dire le minerai et l'eau.
Dans chaque réservoir se trouve un agitateur servant
à garder le solide en suspension. On ajoute une faible dose de cyanure
et de l'aire pour accélérer la dissolution de l'or dans le
solide. Pour assurer la formation, de gaz de cyanure est introduite une
solution de chaux. Pendant cette action, on additionne du charbon actif qui
absorbe l'or de la solution obtenue à la lixiviation. L'or est
absorbé dans le charbon quand il se dépose autour du charbon. De
cette action sortent deux (2) produits :
D'un côté, le résidu en forme de pulpe
(solide et eau) qui est envoyé par gravité au bassin de
rétention d'eau. On laisse décanter le solide et on recycle.
De l'autre côté, du coup est réduite
partiellement la quantité d'eau à tirer du fleuve. Le charbon
chargé d'or est lavé avec l'acide chlorhydrique pour enlever le
dépôt de chaux pour soustraire l'or du charbon en utilisant une
faible dose de cyanure et de soude caustique.
Le tableau ci-dessous nous montre l'évolution de la
production aurifère de Syama durant quelques années.
Tableau 5 : Evolution de la production
aurifère de Syama de 2007 à 2017
Années
|
Production/kg
|
2007
|
20
|
74785
|
2008
|
25
|
92995
|
2009
|
24
|
67077
|
2010
|
30
|
32197
|
2011
|
28
|
11113
|
2012
|
31
|
28012
|
34
2013
|
32
|
17042
|
2014
|
32
|
38054
|
2015
|
33
|
54018
|
2016
|
34
|
12032
|
2017
|
35
|
04064
|
Total
|
32
|
831 389
|
Source : SOMISY, Fourou, Août 2020
Au regard de ce tableau, nous constatons que la production
aurifère à Syama est en constante augmentation entre 2007
jusqu'en 2017.
PRODUCTION DE L'OR
4000000
3500000
3000000
2500000
2000000
1500000
1000000
500000
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
ANNÉES
Graphique 2 : Evolution de la production d'or de
Syama de 2007 à 2017 Source : Enquête
personnelle, Fourou, Août 2020
Il ressort de l'analyse de ce graphique n°2, que la
production minière ne cesse d'augmenter. Entre 2007 à 2017, la
SOMISY a produit et exporté 32831389kg d'or.
Enfin, la fermeture d'une mine correspond à la
dernière étape du cycle de vie de mise en valeur des
minéraux. Les mines ferment pour différentes raisons, mais les
deux raisons les plus communs sont l'épuisement des réserves de
minerai et la faible rentabilité de la mine.
Le terme après mine est complexe. Il peut se
définir comme étant la période après la fermeture
complète de la mine, de sa réhabilitation à une nouvelle
dimension des sols et leurs conséquences sur l'environnement biophysique
et la population après le départ de l'exploitant minier.
35
3.3. Impacts environnementaux et
socio-économiques de l'exploitation minière dans la commune
rurale de Fourou
3.3.1. Impacts de l'exploitation minière sur
l'environnement
3.3.1.1. Impacts sur la Flore et la faune
La commune rurale de Fourou dont relève la mine d'or de
Syama se trouve en plein dans la savane arborée. Cette zone est
écologiquement riche avec la présence des espèces
végétales protégées, des espèces
d'intérêts économique et des plantes médicinales.
Cependant, il résulte de l'installation de la mine le
déboisement, le nettoyage, le profilage et la préparation des
terrains conduisant à l'enlèvement du couvert
végétal. Certaines parties ont fait l'objet de coupe à
blanc. Les activités ont donc provoqué une baisse de la
biodiversité. Cela occasionne du coup la disparition des habitats
d'animaux.
Selon plusieurs études menées sur la mine de
Syama, le total de permis d'exploitation à ce jour est de 200,6km2.
Environ 1 000 hectares de terres sont déboisés. La population se
trouve donc privée d'une grande superficie cultivable et pastorale mais
perd également de plusieurs milliers de produits de la cueillette.
L'image ci-après montre l'entrée d'une
carrière à Syama. Photo 3 : Entrée d'une
mine à carrière
Source : Enquête de terrain, Fourou,
Août 2020
36
Nous voyons sur cette image, l'entrée d'une mine
à ciel ouvert. Ici, nous voyons une piste artificielle qui permet aux
engins d'y accéder. Au tour de cette piste, nous constatons un grand
espace privé de végétation. Le sol est
dénudé et est donc exposé à l'érosion
hydrique et éolienne. Les activités agricoles et pastorales ne
sont pas à l'abri des effets néfastes des activités
minières. L'afflux de la population entraine une forte pression sur les
ressources floristiques et une augmentation des besoins en bois de service, de
bois de chauffe.
Cependant, La faune et la flore sont intimement liées
et sont interdépendantes. Ainsi, la dégradation de la flore
engendre automatiquement celle de la faune. Les espèces de la faune
vivent dans les communautés qui dépendent les unes des autres. La
survie de ces espèces dépend des conditions du sol, du climat
local, de la quiétude et d'autres caractéristiques de l'habitat
local.
La mise en oeuvre du projet minier de la SOMISY SA a une
incidence sur l'environnement et les biotes associés par le biais de la
suppression de la végétation ainsi que le sol de couverture, le
dégagement des polluants et la génération de bruit. Les
ouvertures faites dans le paysage pour la mise en place des infrastructures, le
transport des matériaux et les trafics exposent les animaux aux risques
d'accident mais aussi réduisent leur l'espace vital. Ainsi, on peut
constater une réduction de biodiversité en termes
d'espèces fauniques et populations.
Certaines espèces animales en particulier les petits
mammifères et les insectes ont eu du mal à s'adapter aux
modifications des habitats et aux nuisances sonores
générées par la mine. Les lumières entrainent des
perturbations dans les moeurs des animaux. Certains animaux, comme le
lièvre et le rat qui sont des animaux nocturnes s'adaptent difficilement
au nouveau milieu lumineux. Les changements dans le milieu naturel engendrent
des conditions dégoutantes poussant la faune à quitter la
zone.
L'exploitation minière provoque des dommages directs ou
indirects sur la faune. Dans la zone, les grands animaux sauvages comme les
gibiers et les grands prédateurs se font rares. Cependant les oiseaux et
les reptiles sont visibles. La zone de pâturage des animaux domestiques
est réduite.
Notons l'existence d'un bassin des résidus ou bassin
à boue où les eaux usées en provenance de l'usine de
traitement sont stockées après le traitement avec les produits
chimiques dont le cyanure. Ce bassin représente un danger éminent
pour les populations humaine et animale pendant et après l'exploitation
minière. Les eaux peuvent en être contaminées par
l'infiltration ou par la fuite. L'air peut aussi en être contaminé
par l'évaporation car ce bassin peut assécher
37
un jour après l'arrêt des travaux de la mine
comme ça été le cas pendant l'arrêt des travaux vers
les années 2001.
3.3.1.2. Impacts sur les ressources pastorales et les
sols
L'aire de la mine recouvre des ressources pastorales qui sont
consommées non seulement par les animaux de la zone mais aussi des
animaux d'autres endroits. Signalons que Fourouest une zone d'accueil de
l'élevage saisonnier pour certains éleveurs venant vers le nord
de la commune. Les ressources pastorales constituent la seule source
d'alimentation pour les éleveurs de la zone. Le chef du village de
Syama, Drissa Sogodogo a dit : « Aujourd'hui notre aire de
pâturage est très réduite, l'élevage et
l'agriculture ne sont plus praticables sur le côté Nord du
village. Ces deux activités sont exercées sur le
côté Sud et Est. Et pendant l'hivernage des litiges
s'éclatent souvent entre éleveurs et agriculteurs.
Le sol est le support des écosystèmes. Les
activités de la mine contaminent les sols sur de vastes zones. Les
opérations de la mine mettent le sol à nu le privant de tous les
éléments qui le protégeaient en particulier le couvert
végétal. Le déboisement, la préparation, etc.
exposent le sol à l'érosion hydrique et éolienne. Les
travaux de la mine provoquent également la modification des
propriétés physiques du sol comme la texture, la porosité,
la granulométrie. On assiste à l'appauvrissement du sol par
l'action de l'érosion provoqué par les activités
d'exploitation minière.
Cependant, les activités agricoles proches du projet
minier de Syama sont particulièrement touchées. Signalons que
l'agriculture est la base des activités de la population. Le
développement de cette activité est lié à un sol
fertile. Les activités de la mine entrainent infertilité du sol
à travers le déversement de certains produits hautement toxiques.
Celui-ci a pour effets la diminution de la production agricole.
Les opérations d'exploitation minière
(excavation, explosifs, l'augmentation progressive de la profondeur
d'exploitation) sont de nature à affecter l'état
d'équilibre préexistant au sein du massif rocheux vierge. Cela
favorise l'effondrement de certains périmètres du site minier.
Le paysage de Syama a subi de profondes mutations. On assiste
à la naissance des sommets artificiels. La production et le transport du
minerai et les déchets afférents, etc....sont responsables de
cette modification du paysage. Cette modification provoque la perte d'habitat
et/ou un morcellement de l'habitat de la faune.
38
La SOMISY SA est un projet d'envergure de par la durée
de ses activités et de ses composantes. De ce fait, il a des impacts
considérables sur le paysage. Le dépôt de stériles
atteint plus de 50m et pourtant les plus hauts sommets de la localité
dépassent rarement les 20m de hauteur. La dune artificielle crée
par la mine de Syama est visible à Lobougoula à plus de 30km de
Syama. Ces dépôts de stériles ont entrainé une
modification de la topographie de la zone et de l'orientation du sens de
l'écoulement des eaux de surface. Ces dépôts ont
également eu des incidences sur le champ visuel de la commune. Les
villages de Syama, de Bananso, de Tembléni sont particulièrement
affectés par cette modification du paysage. Certaines pistes ou routes
ont été déviés à quelques kilomètres.
Les nouvelles routes et pistes sont également des composantes
essentielles du projet. La construction de ces infrastructures a
provoqué une modification dans la savane arborée de la zone avec
création discontinuité dans le paysage.
3.3.1.3. Impacts sur les eaux de surface et les eaux
souterraines
Les effets sur la qualité et la quantité de
l'eau dans la zone du projet constituent peut-être l'impact le plus
important d'un projet minier. Les questions clés sont de savoir si les
fournitures en eau de surface et en eaux souterraines resteront
appropriées à la consommation humaine, et si la qualité
des eaux de surface dans la zone du projet restera adéquate pour
supporter la vie aquatique et la faune terrestre native
Selon notre étude, la population utilise les eaux de
surface de la localité pour divers besoins. Les cours d'eau constituent
des sources d'approvisionnements des villageois pour des besoins domestiques
(construction des maisons, linges, etc.) En plus, ils font l'objet de
pêche par les bozos. Les eaux de surface sont aussi des lieux
d'abreuvoirs des animaux.
Le site du projet se trouve à 22 km du fleuve
Bagoé d'où la SOMISY prélève l'eau pour le
traitement du minerai. Ce fleuve est un élément très
important pour les activités des populations de la commune. Le
Bagoé est complété par le Bafining qui joue aussi un
rôle non négligeable pour les villages installés sur le
long de ces cours d'eau. Signalons que la commune rurale se trouve parmi les
parties du pays les plus arrosées.
L'extraction, le transport et le stockage du minerai favorise
également le déversement des particules par les agents de
l'érosion. Notons que la commune enregistre une quantité annuelle
de pluie très importante. Les particules et sédiments du sol sont
ensuite transportés et déposés dans les cours d'eau
situés à la proximité des activités de la mine
notamment le Bagoé et d'autres rivières. Il est important de
rappeler que la mise en place des infrastructures
39
du projet a provoqué l'occupation du lit de certaines
rivières. De plus, les dragues occupent anarchiquement les cours
d'eau.
Les impacts sur les eaux souterraines sont deux ordres
à savoir les impacts quantitatifs et qualitatifs. Certains
éléments du projet peuvent atteindre la qualité physique
et chimique des eaux souterraines.
Les polluants potentiels sont les hydrocarbures, les
détergents, les produits chimiques utilisés dans le traitement du
minerai (le cyanure, l'acide, la chaux, etc.). Ces polluants s'infiltrent pour
atteindre les nappes souterraines. La nappe la plus concernée est la
nappe phréatique, elle fait partie des principales sources
d'approvisionnement des communautés à travers les puits. La
composante du projet qui présente le plus de risque sur ce plan est le
bassin des résidus. La boue qui est déposée peut contenir
des produits chimiques tels que le cyanure, cela est possible malgré les
traitements préalables. Et les risques d'infiltration sont
enregistrables.
La mine a également des impacts sur la quantité
d'eaux souterraines disponibles. L'assurance des besoins en eau à partir
des puits à grand diamètre, le pompage de l'eau,
l'assèchement des carrières pour les opérations
d'excavation du minerai ont des conséquences sur l'approvisionnement en
eau des populations. Ce sont des facteurs qui provoquent une baisse ou un
assèchement des nappes, car selon le rapport de l'EIES, «
toutes les carrières auront plus de 100m de profondeur alors que la
pompe la plus profonde a moins de 100m de profondeur ».
Il est alors évident que toutes les pompes et tous les
puits environnants connaissent l'absence d'eau ou le tarissement
précoce. Selon notre enquête, 83% des enquêtés
expriment leur besoin ardent en eau potable à partir des pompes.
Le manque d'eau souterraine est donc évident dans la
commune de Fourou. Partout où nous sommes passés (Syama, Fourou,
Bananso, Tembléni) les populations ont décrié le manque
d'eau dans les forages, dans les puits. Le tarissement précoce des puits
et le manque d'eau dans les pompes sont maintenant constatés, ce qui
n'était pas habituel. « Avant, le tarissement se produisait
uniquement au mois d'Avril, maintenant il se produit tout le temps. Les puits
qui étaient considérés comme intarissables le connaissent
aussi aujourd'hui » dit Amadou Sogodogo, notable à
Syama.
40
3.3.1.4. Impacts sur la qualité de l'air
Les émissions atmosphériques se produisent
à chaque étape du cycle de la mine, mais surtout pendant
l'exploration, le développement, la construction et les activités
opérationnelles.
Pendant la foration et d'abattage du minerai des
poussières sont soulevées qui nuisent premièrement
à la santé des travailleurs de la mine mais
génèrent également des nuisances sur l'environnement
l'extérieur. A ciel ouvert les poussières sont émises sur
des secteurs plus larges autour des fronts de fosses en cours
d'exploitation.
Le concassage et le broyage à travers la
réduction progressive de la granulométrie soulèvent des
quantités de poussières plus ou moins important.
Au moment du stockage et du déversement des
stériles des poussières sont généralement
créées. Notons également que la circulation des engins sur
les pistes contribuer également à empoussiérer
l'atmosphère et l'air proches.
3.3.2. Impacts sociaux de l'exploitation minière
« Les ressources naturelles ne servent à rien
si elles ne changent pas la vie des gens », Ahmed Diane Semega,
ancien ministre des mines et de l'Energie du Mali. Les impacts de
l'exploitation minière sont paradoxaux. La mine crée des
richesses. Mais les communautés locales estiment qu'elles sont
injustement traitées ou insuffisamment compensées. L'exploitation
minière contribue d'une part à l'amélioration des
conditions de vie des populations et d'autre part elle conduit à des
tensions sociales et à des conflits violents.
La réalisation du projet minier entraine
l'arrivée massive des personnes de toutes catégories
socioprofessionnelles, des régions et des cultures différentes.
Cette arrivée engendre des changements dans le comportement et des
habitudes de la communauté locale. L'installation de la mine a
favorisée la forte demande dans le domaine de l'éducation, de la
santé, de l'hydraulique, ...
3.3.2.1. Impacts dans le domaine de
l'éducation
Les formes de l'éducation rencontrés dans la
commune de Fourou sont identiques à celles du reste du pays. Il s'agit
de l'école classique, l'école coranique, les centres de formation
professionnelle, etc.
Dans ce domaine la mine fait des réalisations. Elle
construit des salles de classes. Selon Amadou Sanogo, 3ème
adjoint au maire déclare « la mine a construit un jardin
d'enfants et un
41
lycée à Fourou. Elle participe également
à la réhabilitation des salles de classes et la dotation de
certaines écoles en fournitures scolaires ».
La photo ci-après, montre la présence d'un jardin
d'enfant construit par la SOMISY dans la ville de Fourou.
Photo 4 : Jardin d'enfants de Fourou
Source : Enquête de terrain, Fourou, 2020
Au regard de cette photo, nous voyons deux enfants en tenue.
Dernière eux, nous voyons le logo de la SOMISY et de Resolute. Ce qui
atteste la construction de ce jardin d'enfants par la mine.
A Fourou, on constate la présence de plusieurs
écoles privées. Généralement les employés ne
veulent pas amener leurs enfants dans les écoles publiques où les
grèves sont persistantes. Pour preuve, au moment de notre enquête
les écoles publiques étaient fermées depuis des mois
à cause de la grève des enseignants.
42
Tableau 6 : Réalisation de la mine dans
le domaine de l'éducation
Villages bénéficiaires
|
Nombres d'écoles
|
Syama
|
1
|
Fourou
|
3
|
Bananso
|
1
|
Ouatialy
|
1
|
Gouéné
|
1
|
Torokoro
|
1
|
Tembléni
|
1
|
Piama
|
1
|
Nourlarma
|
1
|
Lollè
|
1
|
Total
|
12
|
Source : Mairie de la commune
rurale de Fourou, Août 2020
A la lumière de ce tableau 6, nous voyons que 10
villages de la commune ont bénéficiés des écoles
construites par la mine. Ils sont au total 12 écoles. Il est visible que
Fourou et Syama ont bénéficiée de deux (2) écoles
chacune. Le lycée de Fourou et le jardin d'enfants sont à l'actif
de la mine.
3.3.2.2. Impacts dans le domaine de la santé
Dans la commune de Fourou, la couverture est très
faible certains patients parcourent encore de nos jours de 2 à 35 km
pour rejoindre le centre de santé le plus proche. La distance requise
entre un patient et un centre de santé communautaire est de 15km. Cette
norme n'est pas respectée. Aujourd'hui, les informations et les
campagnes de sensibilisation permettent aux gens de prendre conscience de
l'importance d'aller dans un centre de santé en cas de maladie.
L'accroissement de la population entraine aussi l'augmentation des cas de
maladies.
Concernant la SOMISY dans la commune, elle fait des
réalisations dans ce domaine pour le bien-être de la population.
Selon le directeur technique du CSCOM de Fourou, Dr. Yaya Traoré «
La mine s'implique dans beaucoup d'activité dans le domaine de la
santé communautaire. Il s'agit notamment du recyclage des agents de la
santé, construction et dotation de certain centre de santé en
matériels sanitaires et l'organisation saisonnier des campagnes de
pulvérisation pour la lutte contre le Paludisme dans la ville de Fourou
». A
43
l'enceinte de la mine, elle dispose d'une clinique pour son
personnel avec des médecins hautement qualifiés.
Tableau 7 : Réalisations de la mine dans le
domaine sanitaire
Villages bénéficiaires
|
Centre de santé
|
Effectifs
|
Fourou
|
CSCOM
|
1
|
Bananso
|
CSCOM
|
1
|
Ouatialy
|
CSCOM
|
1
|
Total
|
3
|
Source : Mairie de la commune
rurale de Fourou, Août 2020
Selon ce tableau 7, la commune rurale de Fourou dispose de
trois (3) centre de santé communautaire qui sont repartie entre Fourou,
Bananso, et Ouatialy.
Il existe également quelques cliniques privées
dans la ville de Fourou. On note aussi la présence de quelques
médecins (7) dans la ville de Fourou.
3.3.2.3. Impacts dans le domaine de l'hydraulique
Les nouveaux arrivants s'installent généralement
dans la ville de Fourou. L'arrivée massive de ces populations influentes
l'approvisionnement en eau potable. Les équipements hydrauliques de la
commune sont caractérisés par leur vétusté car la
plupart des pompes ont plus de 10 ans. La norme de la Direction Nationale de
l'Hydraulique (DNH) est de 400 personnes par point d'eau. Cette norme n'est pas
respectée face à l'augmentation de la population, donc des
difficultés d'accès à l'eau potable par les populations se
sont accrues.
Il est important de rappeler l'impact sur les eaux
souterraines à travers l'assèchement des carrières pour
l'extraction du minerai et le prélèvement d'eau dans les forages
pour les besoins en eau. Ce qui assèche les nappes phréatiques
qui alimentent les pompes de la zone. Ainsi nous assistons à une
pénurie d'eau potable dans les zones touchées.
44
Tableau 8 : Réalisation de la mine dans le domaine
de l'hydraulique
Villages bénéficiaires
|
Nombres de
châteaux d'eau
|
Syama
|
2
|
Fourou
|
2
|
Bananso
|
1
|
Ouatialy
|
1
|
Gouéné
|
1
|
Torokoro
|
1
|
Tembléni
|
1
|
Piama
|
1
|
Noularma
|
1
|
Lollè
|
1
|
Total
|
12
|
Source : Mairie de la commune rurale de Fourou,
Août 2020
Ce tableau nous montre la réalisation de la mine dans
le domaine de l'hydraulique. Elle a construit 12 châteaux d'eaux dans 10
villages de la commune de Fourou. Fourou et Syama dispose chacune de deux
châteaux d'eaux.
3.3.3. Impacts sur la population
En général, la réalisation de grand
projet draine du monde dans la zone du projet. S'agissant du cas de la
société des mines de Syama (SOMISY) dans la commune rurale de
Fourou, nous avons constaté la présence des activités
connexes autour de la mine. Parmi lesquelles, on peut retenir les travailleurs
de sexe, les détenteurs des bars, des magasins de petit commerce
(alimentation, restauration, vente d'appareils électronique, etc.)
Cette réalisation du projet a permis le retour de
certains ressortissants de la commune qui avaient émigré dans
l'espoir d'avoir un jour de l'emploi.
La présence des étrangers
(généralement des jeunes et urbains) dans les villages jadis
ruraux prennent ainsi le visage d'une zone semi-urbaine ou urbaine. Cela a des
conséquences sur les autres composantes de l'environnement biophysique
et social.
45
3.3.3.1. Impacts sur les us et coutumes
Les effets de la mine sur les valeurs sociétales sont
liés à celui de la population et la démographie.
L'ouverture de la mine d'or de Syama à entrainer un afflux massif des
populations venant de différents horizons à la recherche de
l'emploi. Cet afflux lié à l'exploitation aurifère
à des conséquences négatives sur certaines valeurs
traditionnelles.
L'émergence des conflits interculturels, à la
suite de l'installation des travailleurs étrangers ayant des coutumes ou
appartenant à des ethnies différentes. L'arrivée de cette
population crée aussi des conflits autour des ressources locales telles
que la Terre.
L'ouverture de la mine dans la commune de Fourou a
favorisée l'installation des bars et des lieux de loisir. On assiste
alors à l'érosion des moeurs. L'augmentation de la prostitution
et de l'alcoolisme. L'expansion de la criminalité dans une zone
réputée sans danger. Les travailleurs (célibataires pour
la plupart) disposant de moyens financiers substantiels contribuent aux
dépravations des moeurs. L'apparition de cas de VIH/SIDA et la
prolifération d'autres maladies sexuellement transmissibles.
La mine a occasionné l'inflation des prix des
denrées de base dans la commune. La disparité
socio-économique locale, avec un groupe de mineurs riches (pour la
plupart des étrangers) souvent peu respectueux des pratiques
coutumières de solidarité dans une société
où la majorité de la population est pauvre.
L'image ci-dessous montre la plaque d'un bar dans la ville de
Fourou.
Photo : Panneau publicitaire d'un bar à Fourou
.
46
Source : Enquête personnelle,
Fourou, Août 2020
Ici, nous voyons l'image d'un panneau à vocation
publicitaire d'un bar situé à Fourou. Nous pouvons lire en haut
du panneau « Welcome to Esther bar » ou Bienvenue à
Esther Bar. En bas de ces écritures nous voyons trois
(3) bouteilles de Bière. Ce qui montre l'accès de la bière
dans ce bar. En plus de la bière, les prostitués sont aussi
présents.
La réalisation du projet minier de la SOMISY dans la
commune rurale de Fourou provoque une monétarisation de la vie. La
solidarité, la dignité, l'entraide, l'assistance communautaire,
l'hospitalité, ...qui étaient des valeurs sociales perdent leur
place au profit de l'argent. Les plus pauvres sont les moins
considéré au sein de la communauté. Cela engendre un
bouleversement de la hiérarchie sociale.
47
3.3.3.2. Impacts sur la sécurité des
personnes et de leurs biens
Il a été démontré, dans la section
sur la démographie et la population, que la zone de Fourouà
enregistré un afflux de population avec l'arrivée de gens de
divers horizons. Parmi eux, nous pouvons avoir des malfaiteurs, des
consommateurs de stupéfiants, etc.
Le trafic routier s'intensifie surtout avec les engins de la
mine. Cela augmente les risques d'accident de la circulation. Certaines
installations de la mine telles que les carrières constituent une source
de risques surtout à la fin de l'exploitation minière.
La commune rurale de Fourou est une zone enclavée. Les
routes et les pistes existantes sont en mauvais état, certaines sont
impraticables surtout en saison des pluies. En plus de cela, le projet de la
mine a occasionné l'interruption de certaines pistes rurales.
3.3.4. Impacts de l'exploitation minière sur
l'économie
3.3.4.1. Impacts sur l'agriculture et les terres
agricoles
La mise en oeuvre du projet a généré des
impacts sur les activités de production. Si l'économie communale
se porte mieux c'est grâce à l'agriculture, l'élevage et
l'orpaillage.
Le terroir communal est occupé par les sites des
villages et les champs villageois. La terre appartient
généralement aux différents chefs de tribu, qui la
distribuent entre les familles nucléaires. Les hommes sont les
propriétaires terriens. Les femmes peuvent aussi accéder à
la terre sur demande et cela pour un usage et un temps bien donné
emprunt. Un étranger résidant dans la communauté peut
également y accéder à la terre de culture selon des
critères.
Aujourd'hui, Les enjeux fonciers de l'exploitation
minière à Fourou sont énormes et empreints de litiges
à n'en pas finir. Les agriculteurs se sentent
dépossédés de leurs terres, et considèrent qu'elles
ont été bradées en faveur de la SOMISY.
Dans sa quête d'une nouvelle mine, la SOMISY s'est
heurtée en mai 2014 à la résistance de trois paysans dans
le village de Bananso. De connivence avec les autorités locales, la
préfecture de Kadiolo et la mairie de Fourou la mine se prévaut
d'un permis exclusif d'exploitation d'or et de substances connexes sur une
superficie de 200,6 km2. Il devient difficile de trouver des surfaces
cultivables et de pâturages. Salif Berthé, un éleveur de
Syama ne retient pas son amertume « Tous les jours que Dieu fait, nos
animaux tombent dans les tranchés creusés par la mine ».
Trois paysans, qui disposent chacun d'une dizaine d'hectares dans la zone,
n'ont pas accepté la compensation qui leur était offerte de 200
000 F CFA par
48
hectare (soit 300 euros). Faisant fi des avertissements et
mises en garde tous azimuts, ils ont décidé de continuer à
cultiver leurs champs.
La population de la commune rurale de Fourou est
majoritairement paysanne. Elle pratique une agriculture de subsistance et
quelques cultures commerciales.
Rappelons que la Société des Mines d'or de Syama
installée dans la commune a optée pour l'exploitation à
ciel Ouvert ou Open-Pit (mine principale de Syama, Syama extension Bassoum,
mine Alpha, mine Bananso), les travaux d'exploitations, les usines, les bassins
de rétention d'eau, les locaux de l'administration, le barrage de
débris, les cités occupent éventuellement une grande
superficie.
Aujourd'hui, le total de permis exploités est de 200,6
km2.Cela représente une énorme perte d'espace pour les
agriculteurs de la commune de Fourou. L'installation de la mine
nécessite l'occupation de plusieurs hectares de champ de culture et de
verger. Au terme des activités minières de la SOMISY, environ
plus de 1000 hectares de terres sont déboisés. Ainsi, certains
paysans sont privés de leurs champs et des produits de cueillette. Pour
mener leurs activités agricoles, ces paysans sont obligés de se
déplacer vers d'autres horizons avec l'accord des propriétaires
terriens et de l'administration locale.Le temps d'aménagement de
nouveaux champs et de nouveaux vergers impacte négativement les
productions agricoles de la commune. Pendant cette transition, nous constatons
une réduction du rendement par hectare avant que les nouveaux champs
défrichés ne retrouvent leur capacité de production
normale. Il est nécessaire de signaler que l'installation de ces
nouveaux champs a aussi des impacts sur l'environnement.
En général dans les zones minières du
Mali, tous les bras valides sont tentés d'avoirun emploi à la
mine. Ainsi, l'agriculture perd ses meilleurs bras valides. La majorité
des jeunes de la commune abandonnent donc l'agriculture au profit de la
recherche de l'emploi salarial à la mine.
3.3.4.2. Impacts sur l'élevage et la pêche
:
La zone du projet regorge de potentialités
énormes en matière d'élevage et de pêche. La
présence des cours d'eau, l'énorme quantité de pluie et
une grande zone de pâturage sont les conditions qui favorise ces
activités. La pèche est une activité très
importante pour les populations des villages situés le long des cours
d'eau. Il s'agit du village de Lollè,
Bananso, et surtout Baloulou souvent
qualifié de « Village des poissons ».
49
L'augmentation de la population accroit la demande en
poissons, donc l'accroissement des revenus des pêcheurs.
3.3.4.3. Impacts sur le commerce et l'emploi local
L'afflux de la population dans la zone minière a aussi
des incidences sur le commerce et l'économie locale. Cette croissante
démographique se traduit par une augmentation de la consommation des
produits et de la forte demande des services et des biens. Chaque arrivant
à ses besoins spécifiques. Dans ce cas, nous assistons à
la diversification de l'offre des biens et service mais également
à dynamisation de l'économie de locale. La mine est
installée dans la zone où elle constitue la principale une source
de revenu. Pendant les travaux, l'économie locale est fortement
stimulée par la création d'emplois à la mine et les biens
et services. Attirés par le développement local, beaucoup de
personnes sont détournés des activités de subsistances
vers le commerce. En termes de développement économique,
l'exploitation minière a des retombés substantiels sur
l'économie locale et plus loin sur l'économie nationale. Avec les
salaires environs quelques 66 000 dollars soit 30 millions de circulent chaque
mois dans la commune de Fourou. Les contrats de biens et de services de la
SOMISY avec les fournisseurs locaux augmentent le flux monétaire.
Les retombés économiques indirects sont notoires
surtout lorsque les employés payent leurs loyers ou s'approvisionnent en
nourriture auprès de leurs fournisseurs. D'autres domaines comme le
transport se développent rapidement. D'un autre côté la
population se plaint de la flambée des coûts d'achat.
La clientèle représente toute la population
résidente et toute les couches socioprofessionnelles de la commune. Au
marché de Fourou, les grands acheteurs sont majoritairement
composés des travailleurs de la mine. Ils s'intéressent à
tous les articles notamment les condiments, la viande, poissons, etc. Jadis
moins important, le marché connait depuis l'ouverture de la mine une
grande affluence. Les vendeurs et acheteurs viennent également divers
horizons, d'abord des villages environnants, de Kadiolo, Sikasso et des villes
frontalières de la Côte d'Ivoire.
La forte demande des biens et services, la dynamisation de
l'économie, la monétarisation de la vie donnent lieu à
l'augmentation des prix, donc à la cherté de la vie. Cela a pour
conséquence la réduction du pouvoir d'achat des
communautés et inaccessibilités à certains biens et
services.
Le projet génère des emplois tout le long de son
cycle. Les différentes phases du projet minier créent des emplois
directs et formels (agents d'entretien, de nettoyage, de surveillance,
50
d'opérateurs d'usine, des foreurs,). En dehors de ce
cadre plusieurs emplois informels et indirects sont constatés (la
restauration, les prestations de service, l'artisanat, ...
L'installation de la mine occasionne la naissance de nouveaux
types d'emplois dans la commune. Donc l'auto-emploi est favorisée avec
le développement des activités connexes. La main d'oeuvre locale
(ouvriers, artisans, manoeuvre, etc.) bénéficie du renforcement
des capacités techniques à travers des nouveaux arrivants plus
compétents.
Cependant les entreprises minières ont des limites en
termes de créations d'emplois. Mais elles créent beaucoup
d'opportunités pour l'entreprenariat. Pendant la phase d'exploitation,
beaucoup de travaux sont sous-traités tels que le transport des
travailleurs de la mine, la surveillage et le gardiennage des infrastructures,
l'arrosage des voies contre la poussière, etc. Nous assistons alors
à des Groupement d'Intérêt Economique (GIE), d'entreprises
et sociétés de prestations de service.
En effet, à Fourou, le recrutement reste une pomme de
discorde entre la mine et la population locale. Dans l'accord d'implantation la
mine s'est engagée à fournir de l'emploi localement. Les
habitants des 23 villages cités ci-dessus devaient être
prioritaires au moment des recrutements à hauteur de 70% des
travailleurs de la mine. Environ 960 employés sur les 1372 que comptait
la SOMISY en 2014. Mais, alors que la réserve de la main d'oeuvre locale
est immense, la mine continue à procéder à des
recrutements ailleurs. Amadou Dembélé, ancien conseiller de la
maire de Fourou, déclare : « Des cadres véreux de la mine
recrutement sur recommandation, ou leurs parents, d'autres vendent le poste
contre espèces sonnantes et trébuchantes ».
Régulièrement soulevé, le problème de recrutement
n'a jamais été résolu. C'est d'ailleurs la source
principale des fluctuations d'une population à qui la mine avait
été présentée comme une chance de sortie de la
pauvreté. A Fourou, d'où sont extraits tants de richesses, le
chômage continue de hanter les esprits des habitants. Plusieurs jeunes
rencontrés à Tembléni, dans la ville de Fourou et
même à Syama expriment vivement leur désolation. Selon eux,
la stratégie de recrutement au sein de la mine repose sur le copinage.
« D'ailleurs ceux qui y travaillent ne sont guère rassurés.
Ils ne dorment que d'un seul oeil, car à la moindre erreur, vous
êtes virés », indique M. Coulibaly.
51
CHAPITRE IV : Présentation, analyse et
discussion des résultats d'enquêtes
4.1. Présentation, analyse et discussion des
résultats d'enquêtes relatifs au questionnaire
Feminin
2%
Masculin
98%
Graphique 3 : Répartition des chefs de
ménages enquêtés par sexe Source :
Enquête de terrain, Août 2020
Il ressort de l'analyse de ce tableau n°3 que la
quasi-totalité des familles de la zone d'étude sont
dirigées par les hommes. Sur les 50 chefs de ménages
enquêtés, 49 sont de sexe masculin et une seule personne de sexe
féminin. Autrement dit 98% des chefs de ménages
enquêtés sont des hommes contre 2 % pour les femmes. Nous nous
sommes intéressés aux chefs de ménages, car ils sont les
mieux placés de savoir combien de terres agricoles, pastorales ont
été impactées.
|
25 20 15 10 5 0
|
|
|
NOMBRE D'ENQUÉTÉS
|
|
|
Moins de 35 ans 36-40 41-50 51-60 61 et plus
TRANCHE D'AGE
|
|
Graphique4 : Répartition des chefs de
ménages par tranche d'âge Source : Enquête
de terrain, Août 2020
52
Au regard de ce graphique n°2, il est visible que les
chefs de ménages enquêtés sont âgés de moins
35 ans à plus de 60 ans. Ainsi, 6% des enquêtés ont moins
de 35ans. La tranche d'âge 36-40 ans constitue 8%. La tranche d'âge
41-50 ans représente 17% des enquêtés. De plus, on constate
que la tranche d'âge 51- 60 ans constitue 23% des enquêtés.
Enfin, les enquêtés de plus de 60 ans ont la plus grande
représentativité avec 46%.
49
0
50
40
30
20
10
0
1 0
célibataire Marié veuve Divorcé
Graphique 5: Répartition des chefs de
ménage selon la situation matrimoniale Source :
Enquête de terrain, Août 2020
Ce tableau nous montre que parmi les chefs de ménage
enquêtés, il ya aucun célibataire, aucun divorcé
d'où la représentativité de ces deux sont de 0% pour
chacun. Cependant, 98% des chefs enquêtés sont des mariés
et 2% sont veuves. Selon notre enquête, les veuves trouvent
généralement un homme pour se remarier sauf au cas où
elles auront atteint l'âge de la ménopause. Dans ce cas, la
nouvelle marie devient chef de famille.
Tableau 9 : Répartition des chefs de
ménage selon leurs niveaux d'instruction
Niveau d'instruction
|
Nombres d'enquêtés
|
Pourcentage
|
Sans niveau
|
32
|
64
|
1er cycle
|
5
|
10
|
2ème cycle
|
7
|
14
|
Ecole coranique
|
3
|
6
|
Secondaire
|
3
|
6
|
Supérieure
|
0
|
0
|
Total
|
50
|
100
|
Source : Enquête de terrain,
Août 2020
53
Ce tableau n°9, nous enseigne que la population est
majoritairement illettrée. Parmi les chefs de ménages
enquêtés, 64% sont sans niveau, donc ne sont pas allés
à l'école. 10% ont fréquenté le 1er
cycle et 14% pour le 2ème cycle. 6% de nos
enquêtés ont respectivement bénéficié de
l'éducation coranique et secondaire. En tenant compte de ses
résultats, nous pouvons croire que la population locale n'a pas vraiment
les capacités intellectuelles pour mesurer les vrais impacts d'un tel
projet sur leur environnement.
Tableau 10 : Répartition des chefs de
ménage selon leurs activités principales
Activités principales
|
Nombres d'enquêtés
|
Pourcentage
|
Agriculture
|
31
|
62
|
Elevage
|
3
|
6
|
Commerce
|
3
|
6
|
Conduite
|
3
|
6
|
Orpaillage
|
4
|
8
|
Mécanicien
|
2
|
4
|
Foreur
|
2
|
4
|
Tailleur
|
1
|
2
|
Briquetier
|
1
|
2
|
Total
|
50
|
100
|
Source : enquête personnelle,
Août 2020
Au regard de ce tableau n°11, nous comprendrons que nous
sommes dans une zone fortement agricole. C'est pourquoi 62% des
enquêtés s'occupent de l'agriculture. Notons que l'orpaillage est
une activité non moins importante. Elle représente 8% des
enquêtés. Le commerce, l'élevage, le transport sont des
activités qui constituent respectivement 3%. Il existe aussi d'autres
activités. Parmi lesquelles nous avons : la mécanique 2%, la
couture 1%, le forage 2%, la briqueterie 1%. La commune de Fourou est donc une
zone agro-orpaillage.
54
Tableau 11 : Répartition des
enquêtés selon leurs activités secondaires
Activités secondaires
|
Nombres d'enquêtés
|
Pourcentage
|
Agriculture
|
5
|
10
|
Agriculture / élevage
|
6
|
12
|
Agriculture/
orpaillage/élevage
|
25
|
50
|
Commerce/élevage/agriculture
|
2
|
4
|
Elevage/Pêche
|
1
|
2
|
Elevage/
maraichage/maçonnerie
|
5
|
10
|
Orpaillage
|
6
|
12
|
Total
|
50
|
100
|
Source : enquête de terrain,
Août 2020
Il ressort de l'analyse de ce tableau n°12 que
l'agriculture, l'élevage et l'orpaillage sont des activités
très importantes dans la commune de Fourou. De ce fait, 25% des
enquêtés pratiquent ces trois activités comme
activité secondaire. 12% s'occupent uniquement de l'orpaillage et 12%
également pour l'agriculture et l'élevage. 10% de nos
enquêtés sont agriculteurs, 10 % pratiquent aussi
l'élevage, le maraichage, et la maçonnerie, 4% sont
commerçants, éleveurs et agriculteurs et seulement 2% travaillent
dans le domaine de la pêche et de l'élevage.
Samoghos
24%
Bamanans
8%
Autres
4%
Sénoufos
64%
Graphique 6 : Répartition des
enquêtés selon leurs ethnies Source :
Enquête personnelle, Fourou, Août 2020
55
Selon ce graphique, la commune rurale de Fourou est une
localité composée majoritairement par les sénoufos. Ils
représentent 64% des enquêtés. Nous avons également
les Samoghos qui constituent 24% des chefs de ménages
enquêtés. 8% de nos enquêtés sont des bambaras et 4%
pour les autres ethnies (les dogons, peulhs, etc.).
2 0 0
0
Musulmane Chrétienne Animisme Autre
Graphique 7 : Répartition des
enquêtes selon leur religion Source : Enquête
personnelle, Fourou, Août 2020
Ce graphique fait ressortir que la religion musulmane est la
plus pratiquée dans la commune de Fourou. Ainsi, 96% des chefs de
ménages enquêtés sont des musulmans. Les chrétiens
occupent 4% de nos enquêtés. L'animisme n'est pas
représentatif. Il faut reconnaitre que certaines pratiques animistes
sont visibles sous les étiquettes musulmanes et chrétiennes.
Tableau12 : Avis des chefs de ménage
enquêtés selon les sources d'énergies utilisées
Source d'énergie utilisée
|
Nombres d'enquêtés
|
Pourcentage
|
Bois de chauffe
|
16
|
32
|
Bois de chauffe, charbon de bois, énergie solaire
|
8
|
16
|
Charbon de bois
|
2
|
4
|
Bois de chauffe, énergie
solaire
|
22
|
44
|
Bois de chauffe, charbon de bois
|
2
|
4
|
Total
|
50
|
100
|
Source : enquête personnelle,
Août 2020
56
En observant ce tableau n°13, nous comprendrons que les
sources d'énergies les plus utilisées par la population de la
commune de Fourou sont le bois de chauffe et l'énergie solaire. Ainsi,
44% des enquêtés utilisent en même temps le bois de chauffe
et les panneaux solaires. 32% des enquêtés affirment qu'ils
utilisent uniquement les bois de chauffe. Toutes les activités
cuisinières se font uniquement avec le bois de chauffe et
l'énergie solaire pour l'éclairage des familles. 4% des
enquêtés utilisent du charbon (ce sont généralement
les familles aisés) où le plus souvent pour faire du thé.
Le bois de chauffe, le charbon de bois, et l'énergie solaire sont
utilisés par 16% des enquêtés et 4% pour le bois et le
charbon de bois.
Cependant, les activités de la mine ont
provoquéla destruction de plusieurs hectares de la flore. Les habitants
de la commune expriment des difficultés d'approvisionnement en bois de
chauffe. Avec l'élargissement des villages et la prolifération
des champs, on assiste alors à la rareté, le rallongement de la
distance du bois de chauffe.
Tableau13 : Avis des chefs de ménage
enquêtés selon leurs sources d'approvisionnements en Eau
potable
Sources
d'approvisionnements en Eau
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pompes à eau
|
6
|
12
|
Châteaux d'eaux
|
2
|
4
|
Pompes et puits
|
24
|
48
|
Pompes, puits, château d'eau
|
8
|
16
|
Puits
|
10
|
20
|
Total
|
50
|
100
|
Source : Enquête personnelle,
Août 2020
Ce tableau montre que les pompes à eau et les puits
sont les sources principales d'approvisionnements en eau potable dans la
commune de Fourou. Ainsi, 48% des enquêtés consomment à la
fois l'eau des pompes et des puits. 12% s'approvisionnent uniquement dans les
pompes, et 4% pour les châteaux d'eau. Parmi les enquêtés,
16% combinent les trois sources d'eau à savoir : la pompes, le puits et
le château d'eau. 2% de nos enquêtés utilisent l'eau du
puits. Nous constatons que la population locale utilise essentiellement les
eaux souterraines. La pollution de ces eaux constitue donc une menace pour leur
santé. Les eaux de
57
surface sont souvent utilisées pour les travaux
domestiques (construction des maisons), l'abreuvage des animaux, etc.
33%
Entierement Partiellement Pas du tout
45%
22%
Graphique8 : Avis des chefs de ménage
enquêtés selon la satisfaction de leurs espoirs Source
: Enquête personnelle, Fourou, Août 2020
L'avènement d'un projet de grande envergure et surtout
dans une zone rurale suscite forcément beaucoup d'espoirs. La population
de la commune de Fourou attendait de la mine, l'épanouissement à
travers l'amélioration de leurs conditions de vie. Il s'agit entre
autres la construction des infrastructures sanitaires, éducatives,
hydrauliques, routières, etc. ; la création des emplois directs
et indirects. Cependant, 45% des chefs de ménages enquêtés
affirment qu'ils sont partiellement satisfaits. 33% sont entièrement
satisfait et 22% n'ont eu aucune satisfaction.
Tableau14 : Avis des chefs de ménage
enquêtés par satisfaction de leurs espoirs selon leurs niveaux
d'instructions
Espoirs comblés
|
Niveau d'instruction
|
Sans niveau
|
1er cycle
|
2ème cycle
|
Ecole coranique
|
Secondaire
|
Total
|
Evidemment
|
0%
|
0%
|
2%
|
4%
|
2%
|
8%
|
Partiellement
|
30%
|
6%
|
6%
|
0%
|
2%
|
44%
|
Pas du tout
|
12%
|
8%
|
26%
|
2%
|
0%
|
48%
|
Total
|
42%
|
14%
|
34%
|
6%
|
4%
|
100%
|
Source : enquête de terrain,
Fourou, Août 2020
58
A l'observation de ce tableau, il ressort que les espoirs sont
partiellement comblés. Parmi tous les chefs de ménage
enquêtés, 8% sont satisfaits, et 44% affirment qu'ils sont
partiellement satisfaits. 48% de nos enquêtés ne sont pas du tout
satisfaits.
Tableau 15 : Avis des chefs de ménage
enquêtés par satisfaction de leurs espoirs selon leur
activité principale
Espoirs comblés
|
Activités principales
|
Agriculture
|
Elevage
|
Orpaillage
|
Commerce
|
Conduite
|
Foration
|
Mécanique
|
Couture
|
Briqueterie
|
Evidemment
|
0%
|
0%
|
0%
|
4%
|
0%
|
2%
|
0%
|
0%
|
0%
|
Partiellement
|
6%
|
0%
|
0%
|
2%
|
6%
|
2%
|
4%
|
2%
|
2%
|
Pas du tout
|
56%
|
6%
|
8%
|
0%
|
0
|
0
|
0%
|
0%
|
0%
|
Total
|
62%
|
6%
|
8%
|
6%
|
6%
|
4%
|
4%
|
2%
|
2%
|
Source : enquête de terrain,
Août 2020
A la lecture de ce tableau, nous remarquons que l'agriculture
constitue la principale activité des populations de la commune rurale de
Fourou. Elle occupe 62% de nos enquêtés, dont 6% sont
partiellement satisfaits des activités de la mine. 56% affirment que
leurs espoirs n'ont pas été comblés. L'élevage est
aussi pratiqué. Elle représente 6% et aucun n'est satisfait de la
mine. Cela explique par les conséquences néfastes que provoque
l'exploitation minière sur les ressources agricoles, pastorales et
halieutiques. Selon notre enquête, les 8% qui pratiquent l'orpaillage
comme activité principale ne sont pas du tout comblés de
l'avènement de la mine. Pour les orpailleurs, la mine occupe leur site
d'orpaillage. Les sources de revenus des agriculteurs, des éleveurs, des
orpailleurs sont donc négativement affectées par les nombreuses
activités de la mine.
En revanche, notre enquête révèle que les
commerçants et les conducteurs qui représentent chacun 6% sont
partiellement comblés. Les foreurs 4%, Mécaniciens 4%, tailleurs
2% et briquetier 2% sont aussi partiellement comblés. Cela s'explique
d'une part par la bonne rémunération en mine (Foreurs et
conducteurs) et d'autre part de l'afflux de la population provoqué par
les activités de la mine.
59
Tableau 16 : Répartition des
employés de la mine enquêtée par sexe
Sexes
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Hommes
|
48
|
96
|
Femmes
|
2
|
4
|
Total
|
50
|
100
|
Source : propre réalisation,
Août 2020
A la lumière de ce tableau n°15, nous voyons que
les travailleurs de mine sont majoritairement composés d'hommes. Sur 50
personnes enquêtés, 48 sont des hommes soit 96% et 2 personnes
Soit 4% des femmes.
2
5
7
6
4
3
26-30 31-35 36-40 41-45 46-50
51 et plus
Moins 25 ans
23
Graphique9 : Répartition des
employés par tranche d'âge Source : Propre
réalisation, Août 2020
En observant ce graphique n°2, nous constatons que
l'âge des employés de la mine est compris entre moins de 25
à plus 50 ans. Selon notre enquête, 4% des employés ont
moins de 25 ans. La tranche d'âge 26-30 constitue 14% et 46% des
enquêtés se trouvent entre 31-35ans. C'est donc la classe
dominante. 12% des employés sont entre 36-40 ans, 10% entre 41-45ans, la
tranche d'âge compris entre 46-50 constitue 8% et 6% ont plus de 51ans.
La majorité des employés sont des jeunes. Cela explique
l'indispensabilité de la jeunesse dans les activités de la
mine.
68%
Non
32%
oui
60
Graphique10 : Avis des employés de la
mine selon les cas de maladies rencontrés Source
: Enquête de terrain, Août 2020
Ce graphique nous informe que 32% des travailleurs
enquêtés sont au moins une fois tombés malades. Cependant,
les maladies les plus fréquentes sont entre autre : la toux, le rhume,
la fatigue générale, les céphalées, etc..En
revanche 68% des enquêtés affirment qu'ils n'ont pas
contractés de maladies.
Tableau17 : Avis des employés de la
mine enquêtée selon la satisfaction de leurs conditions de vie et
de travail
Satisfaction des employés
|
Nombres d'enquêtés
|
Pourcentage
|
Oui
|
15
|
30
|
Non
|
35
|
70
|
Total
|
50
|
100
|
Source : Enquête de terrain,
Août 2020
Dans le milieu rural, l'activité minière
industrielle est considérée comme une source de bonne
rémunération par rapport aux domaines d'activités locale.
L'image de ce tableau nous laisse voir que 70% des employés de la mine
de Syama sont insatisfaits et 30% sont satisfaits. Cela s'explique d'abord par
la présence des sous-traitants dont la plupart ont des
difficultés à bien payer leurs travailleurs mais également
au recrutement des travailleurs non qualifiés. Selon notre
enquête, les salaires des miniers varient entre 75 000FCFA à plus
de 350 000 selon leurs activités dans la mine.
61
Tableau18 : Avis des employés de la
mine par satisfaction de leurs conditions selon leurs niveaux d'instructions
Satisfactions des
conditions
|
Niveau d'instruction
|
Sans niveau
|
1er
cycle
|
2ème cycle
|
Ecole coranique
|
Secondaire
|
Supérieure
|
Total
|
Oui
|
12%
|
8%
|
8%
|
2%
|
4%
|
4%
|
38%
|
Non
|
36%
|
12%
|
10%
|
2%
|
2%
|
0%
|
62%
|
Total
|
48%
|
20%
|
18%
|
4%
|
6%
|
4%
|
100%
|
Source . · enquête de
terrain, Août 2020
A l'image de ce tableau, nous remarquons que les travailleurs
enquêtés ayant fréquenté l'école ou pas sont
majoritairement insatisfaits de leurs conditions de vie et de travail. De tous
les niveaux d'instruction confondus, seulement 38% sont satisfaits et 62% ne
sont pas du tout satisfaits de leurs conditions.
Tableau19 : Avis des employés de la
mine par satisfaction de leurs conditions selon leurs activités dans la
mine
Activités dans la mine
|
Satisfaction des conditions
|
Oui Non
|
Opérateur
|
28%
|
6%
|
Chauffeur
|
10%
|
18%
|
Soudeur
|
6%
|
0%
|
Mécanicien
|
4%
|
2%
|
Agent de sécurité
|
2%
|
2%
|
Foreur
|
12%
|
10%
|
Ouvrier
|
12%
|
4%
|
Assistant-médical
|
4%
|
0%
|
Total
|
58%
|
42%
|
Source . · enquête de
terrain, Août 2020
A la lumière de ce tableau n°19, nous observons
que les employés de la mine sont plus ou moins satisfaits de leurs
conditions. Sur tous les domaines d'activités de la mine
enquêtés, 58% sont satisfaits de leurs conditions et 42% ne sont
pas satisfaits.
62
4.2. Présentation, analyses et discussion des
résultats d'enquêtes relatifs au guide d'entretiens
Feminin
13%
Masculin
87%
Graphique 11 : répartition des
enquêtés par sexe Source :
Enquête personnelle, Fourou, Aout 2020
Au regard de ce graphique, nous voyons que parmi les personnes
ressources enquêtés, le nombre de hommes dépasse celui des
femmes. Selon notre enquête, les hommes représentent 87% contre
13% pour les femmes. Cela s'explique par la faible présence des femmes
dans les services administratifs dans la commune rurale de Fourou.
Effectifs
Paludisme Fievre typhoide
Maladies respiratoires
33%
33%
34%
Graphique13 : Avis des agents santé
enquêtés sur les maladies fréquentes dans leurs centres de
santé
Source : Enquête de terrain, Fourou,
Août2020
Il ressort de l'observation de ce graphique que dans la
commune rurale de Fourou, les maladies les plus fréquentes sont le
paludisme, la fièvre typhoïde et les maladies respiratoires
notamment la toux, le rhume. Selon les médecins enquêtés,
34% des patients sont atteints du
paludisme, 33% se plaignent de la fièvre typhoïde
et 33% également pour les maladies respiratoires.
Non
14%
86%
Oui
Graphique14 : Avis des agents de Santé
selon les cas des IST / MST et autres maladies infectieuses
rencontrés
Source : Enquête personnelle,
Fourou, 2020
Ce graphique révèle que les cas des IST/ MST et
dont Sida et autres maladies infectieuses sont fréquentes dans la
commune rurale de Fourou. 86% de nos enquêtés expriment qu'ils ont
enregistrés des cas de IST et MST contre 14% qui affirment le contraire.
Cela s'explique d'une part par le brassage multiethnique mais d'autres par la
présence des bars.
HYDRIQUE RESPIRATOIRE OLFACTIVE
0
30
Nombres d'enquétés
Graphique 15 : Avis des agents de
santé sur le cas de maladies respiratoires, hydriques et olfactives
63
Source : Enquête personnelle, Fourou, Aout 2020
64
Ce graphique nous éclaire sur les cas de maladies
hydriques, respiratoires et olfactives enregistrés dans la commune de
Fourou. Selon notre enquête 6/7 médecins affirment avoir
enregistrés des cas de maladies respiratoires. Mais aucun cas de
maladies hydriques et olfactives n'a pas été signalé.
29%
Non
71%
Oui
Graphique16 : Avis des agents de santé
interviewers sur le lien entre les maladies enregistrées et les
activités de la mine
Source : Enquête personnelle, Fourou, Aout
2020
Ce graphique nous montre que les maladies enregistrées
dans les centres de santé de la commune rurale de Fourou ont un lien
avec les activités de la mine. Selon notre enquête, 71% des
médecins affirment que certaines maladies sont liées aux
activités de la mine. 29% des enquêtés pensent le
contraire. Dr. Yaya Traoré exprime « les activités de la
mine soulèvent une grande quantité de poussière à
travers les excavations, la circulation des engins lourds. Et la
poussière est la cause principale de certaines maladies comme la toux,
le rhume, etc.
Avis des autorités communales sur le recrutement
local
20%
80%
Oui Non
Graphique17 : Avis des enquêtés sur
le recrutement local de la SOMISY Source : Enquête
personnelle, Fourou, Aout 2020
65
Ce graphique 17 nous informent sur le recrutement local de la
SOMISY dans la commune rurale de Fourou. 80% de nos enquêtés
pensent que le recrutement local est priorisé. 20% affirment le
contraire. Cependant nous avons constaté que le recrutement local est
partiellement priorisé. Pour la recherche des profils non
spécialisés, il est prioritaire mais dans le cas des profils
spécialisés, il ne l'est pas. Cela s'explique par le manque des
personnels qualifiés dans certains domaines recherchés par la
mine. Par exemple, il manque dans le domaine de la géologie. Amadou
Sanogo, Officier d'Etat civil, affirme « le recrutement local par la
SOMISY dans la commune rurale de Fourou est priorisé mais près de
75% de ses recrues sont des ouvriers non qualifiés.
60%
Effectifs
40%
Manque de transparence Manque de qualification
Graphique 18 : Avis des enquêtés
selon les difficultés rencontrées lors des recrutements locaux
Source : Enquête personnelle, Fourou, Aout
2020
Ce graphique informe sur les difficultés
rencontrées lors des recrutements locaux dans la commune rurale de
Fourou par la SOMISY. 40% de nos enquêtés indiquent que les
difficultés sont liées au manque de transparence. Cependant, 60%
pensent qu'elles sont essentiellement liées au manque de qualification
de la population de la commune de Fourou.
35
30
25
20
15
10
5
0
Oui Non
30
0
Graphique18 : Avis des enquêtés
selon les impacts de la mine sur l'environnement Source :
Enquête personnelle, Fourou, Aout 2020
A travers ce graphique, nous comprendrons l'impact des
activités de la SOMISY sur l'environnement de la commune. 100% de nos
enquêtes affirment que les activités de la mine a des impact
négatifs sur l'environnement contre 0%. Ils dénoncent la
pollution de l'air, des eaux de surface et souterraines, de la faune et flore.
De même, ces activités à des impacts considérables
sur les sols et les cultures des populations riveraines à travers le
rejet de certains gaz toxiques
2
|
2
|
|
0
|
|
4
|
4
|
|
|
|
|
Agents de l' Agriculture
|
Agents de l'Elevage
|
Agents des
Eaux et Forets Colonne1
|
Agents de Santé
|
Autorités coutumieres
|
20
Mairie
25
15
10
5
0
20
Graphique19 : Avis des autorités
communales selon leur niveau d'implication dans la mise en oeuvre du PGES
66
Source : Enquête personnelle, Fourou, Aout
2020
67
Ici, nous voyons, le niveau d'implication des autorités
communales dans la mise en oeuvre du PGES. Selon notre enquête, la mairie
est impliquée à 62%. Ousmane Ouattara, maire de la commune nous
dit : Les services de l'agriculture et l'élevage sont respectivement 6%.
Le service des Eaux et forêts sont impliqués à 13%. De
même pour les autorités coutumières. Les agents de la
santé ne sont impliqués. Ils représentent 0%.
68
Chapitre V : suggestions et recommandations
Pour répondre aux défis soulevés par notre
étude, nous suggérons
-La concertation, l'implication de la mine dans les projets de
développement durable ; -l'implication des services
techniques dans les activités le concernant ;
-une collaboration sincère, franche et
transparente entre la SOMISY, l'Etat et les communautés riveraines des
mines ;
- Gestion transparence et Prioritaire du recrutement local selon
les profils recherchés ; Nous recommandons donc à l'Etat :
-de faire respecter ses obligations en matière de
protection de l'environnement et de promouvoir les droits
socio-économiques ;
-d'assumer pleinement ses fonctions de puissance publique
notamment pour faire respecter sa réglementation (code minier,
législation sociale, règles fiscales) et de contrôler les
activités des entreprises minières ;
A la SOMISY :
-Se soumettre pleinement à la législation en
vigueur, en payant en voulu les taxes et dividendes dus à l'Etat et en
respectant les dispositions environnementales du code minier ;
-De prendre en compte les préoccupations ou les
doléances des populations de la commune exprimée lors des
consultations publiques ;
- De donner les informations authentiques aux communautés
riverains concernant l'ampleur du projet et ses impacts ;
-Renforcer la collaboration entre la SOMSY et la mairie ;
- Revoir la composition du comité local chargé du
recrutement ;
-Respecter la mise en oeuvre du Plan de Gestion Environnementale
et Sociale (PGES) ;
69
Conclusion
Au Mali, l'exploitation minière est l'un des moteurs de
son économie. Elle contribue à près de 7% du PIB et
crée près de 12 000 emplois sous sa forme industrielle et plus de
200 000 sous sa forme artisanale. L'or contribue à plus de 300 milliards
de FCFA par an au budget de l'Etat.
Bien que génératrices de retombées
économiques importantes, l'empreinte écologique et humaine de
l'exploitation minière dans la commune rurale de Fourou est forte. Les
impacts environnementaux de la mine de Syama sont essentiellement
négatifs. Notre enquête révèle que 96% de la
population de la commune utilisent les bois de chauffe comme source
d'énergies. Les activités de la mine provoquent la destruction de
la flore. La population locale se trouve en difficulté
d'approvisionnement en bois. Parmi la population 20% enquêtés
utilisent les eaux de puits. Les eaux de puits sont polluées par la
mine. Les châteaux d'eaux installés sont insuffisants pour couvrir
toute la commune. Rappelons que sur 23 villages uniquement 12 ont reçu
des réalisations de la mine. Sur le plan sanitaire quelques CSCOM ont
été construit.
Et pourtant l'espoir des communautés riveraines des
mines est loin d'être comblé. Les activités de la SOMISY
engendrent beaucoup de problèmes environnementaux et sociaux dans la
commune rurale de Fourou. Il faut rappeler que l'agriculture, l'élevage
et l'orpaillage sont des activités dominantes dans la commune rurale de
Fourou. L'installation de la mine a nécessité l'occupation de
beaucoup de terres agricoles et d'espaces pastoraux. A ce jour, le permis
d'exploitation de la SOMISY est de 200,6 km2. Souvent la mine exproprie les
terres de certains agriculteurs et ceux-ci sont obligés de
défricher de nouveaux champs. Pendant cette transition, ces agriculteurs
voient leurs productions agricoles en baisse. Rappelons aussi que la commune de
Fourou est une zone agricole et l'élevage pratiqué ici est de
type extensif. Aujourd'hui, les éleveurs sont confrontés à
d'énormes difficultés car les espaces pastorales sont restreintes
d'abord par les champs villages mais également par les activités
de la mine. Cela a occasionné la baisse de la production mais aussi la
cherté des prix des bétails sur le marché local.
L'installation de la mine a bouleversée les valeurs
sociétales traditionnelles. Les jeunes en contact avec les
étrangers venus d'hivers horizons perdent certaines valeurs
sociétales. Jadis basée sur le collectivisme, la famille est
aujourd'hui axée sur l'individualisme. On assiste à la
monétarisation de la vie. Ainsi, les plus pauvres sont moins
considérés dans la famille. En
70
plus, les bars et la prostitution ont vu le jour et cela
contribue à la dépravation des moeurs. Cependant, la
Société des Mines de Syama installée depuis les
années 1990 dans la commune rurale de Fourou contribue au
développement local. Il s'agit surtout de la réalisation des
infrastructures des services sociaux de base. Notons que la mine a
réalisée 12 écoles, 3 CSCOM et 12 centres d'adduction
d'eau potable. La mine contribue également à diminuer le taux de
chômage à travers le recrutement local des jeunes. L'installation
de la mine occasionne la promotion de l'entreprenariat et la naissance de
plusieurs activités connexes génératrices de revenus pour
les populations locales. Elle favorisée le commerce local à
travers la forte demande des biens et services et injecte également une
somme importante dans la commune.
71
Bibliographie
Ouvrages généraux
1. PREPETIT Claude, (1996), Exploitation des ressources
minières et Environnement, 61p.
2. Environnemental Law Alliance wordwide, (2010), Guide pour
l'évaluation des EIE de projets miniers, bibliothèque du
Congrès des Etats-Unis, 118p.
3. Traoré Vincent Dami,la végétation des
régions humides et sèches de l'Afrique de l'ouest : Initiation
à la systématique botanique et à l'ethnobotanique,
(février 2016), 96p.
Ouvrages spécialisés
1. POULARD F, DAUPLEY X et all, 2017, Exploitation
minière et traitement des minerais, Collection « la mine en France
», Tome 6, 76p.
2. Fédération Internationale des Droits de
l'Homme, (FIDH -Mali), (2007), l'exploitation minière et les droits
humains, Mission internationale d'enquête : troisième producteur
d'or d'Afrique, le Mali, ne récolte que des poussières,
N°477, Paris, 50p.
3. Keita Mamadou M et Waaud Jean Philippe, (2011),
Contribution à l'évaluation des impacts environnementaux et
sociaux des industries minières sur les communautés au Mali :
suivi et évaluation des programmes de gestion environnementale et
sociale (PGES), Yaoundé, Cameroun, 29p.
Articles scientifiques et mémoires
? KANTA Korotoumou, (2018), Les politiques minières
maliennes à l'aune des enjeux du développement économique
et social, Université du Québec à Montréal, 21p.
? BERTHE Lamine, (2018), Effets environnementaux de
l'exploitation des ressources ligneuses dans la commune de Kaladougou, cercle
de Dioila, Mémoire de Master, Ensup, Bamako, 79p.
? DIAKITE Nouhoum, (2018), Impacts socio-économiques de
l'orpaillage à Donkarila (commune rurale de Nangalasso), cercle de
Kolondiéba, Mémoire de Master, Ensup,
? GRACE Melina Edoh Afiyo, (2010-2011), impacts de
l'exploitation minière sur l'environnement et les collectivités
locales dans la province du Haut-Ogoué : cas de la COMILOG à
Moanda (Gabon),
72
? MENARD Sophie, (2013), les exploitations d'or au Mali.
Quelles sont les responsabilités des entreprises vis à vis des
populations locales ? Thèse, Etique du développement, 21p.
? SIDIBE Souleymane, (2018), impacts environnementaux et
sociaux de l'exploitation minière au Mali : cas de la
Société des Mines de Komana (SMK) dans la commune rurale de
Yallankoro-soloba, cercle de Yanfolila, Mémoire de Master,ENsup,
100p.
? SOGODOGO Moumine, (2015), Exploitation minière et
développement de la commune rurale de Fourou, Mémoire de Master,
ENsup, 67p.
? MOORE Stephens, (décembre 2018), Rapport Initiative
pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE)- Mali, 148p.
? Schéma Régional de l'Aménagement du
territoire (SRAT)-Sikasso, Avril 2011, 351p.
Webographie
www.chambresdesminesdumali.org
www.dngm.com
www.fidh.com
www.mémoireonline.com
www.rml.com.au/syama
73
ANNEXES
IX
ANNEXE 1
Questionnaire adressé aux chefs de
ménage.
A-caractéristique socio-économiques et
démographiques
I-Identification des enquêtés
Q01.Nom du village : Q02.Civilité (Mme/M)
Madame Q03.Genre Masculin
|
Monsieur
Féminin
|
Q04.Quel âge avez-vous ? Q05.Situation matrimoniale
Célibataire
|
Marié(e)
|
Divorcé(e)
|
veuf (Ve)
|
Autre
|
Q06.Niveau d'instruction
Sans niveau 1ercycle 2eme cycle Secondaire Ecole
coranique
Autre
Q07.Catégorie socioprofessionnelle
Autre
Bamanan
Samogo
Q7.1. Quelle est votre activité principale ? Q7.2.
Quelles sont les autres activités que vous pratiquez ? Q08.Ethnie
Sénoufo
Q09.Religion
Musulman Chrétien Animiste Autre
B-Impacts sur l'environnement biophysique
Q01.Quelles sont les sources d'énergies que vous utilisez
?
Non
Bois Charbon de bois gaz à réchaud Autre
Q02.Avez-vous constaté la dégradation sur la
qualité des eaux ? Oui
Q2. 1 Goût Couleur Autre
Q03.Utilisez-vous des eaux de surfaces de la localité ?
Oui
|
Non
|
Q3.1. Si oui, pour quels besoins ?
Agriculture
|
Pêche
|
Tâches domestiques
|
Autres
|
Q04.Quelles sont les eaux souterraines que vous consommez ?
Q5. Avez-vous remarqué l'assèchement des puits
dès l'installation de la mine ?
Q6. Quelles sont vos suggestions quant à une gestion plus
efficiente de l'environnement ?
Non Non
C-Impacts sur le milieu socio-économique
Q1. La mine a-t-elle rendu la vie chère ? Oui
Q2. La mine a-t-elle réduit la pauvreté ? Oui
Q3. Connaissez-vous des réalisations du projet dans la
commune ? Oui
|
Non
|
Q3.1. Dans le domaine de l'éducation
Q3.2. Dans le domaine de la santé
X
Q3.3. Dans le domaine hydraulique
XI
Q04. Vos espoirs ont-ils été comblés ?
Évidemment
|
Partiellement
|
Pas du tout
|
Q5. Les accidents de la circulation sont-ils enregistrés
?
Non
Pas fréquemment Fréquemment Rarement Jamais
Q6. Des braquages sont-ils enregistrés ? Oui
Q6.1. Si oui, qui sont-ils visés par les braqueurs ?
Non
Non
Les travailleurs de la mine Les commerçants Autres
Q7. Avez-vous perdu des champs avec l'installation de la mine ?
Oui
Q8. Si oui, avez-vous eu d'autres champs ? Oui
|
Non
|
|
Q9. Si oui, Comment
Q10.La perte des Champs a-t-elle baissé la production
agricole ? Oui
Q11.Vos récoltes sont-elles impactées par les
activités de la mine pendant la saison des
Non
pluies ? Oui Non
Q12. Avez-vous des membres de famille qui travaillent dans la
mine ? Oui
Q 13. Ces membres contribuent-ils à la prise en charge des
dépenses familiales ?
Q14. Leurs emplois dans la mine ne diminuent-ils pas la
production agricole ?
Q15.Avez-vous perdu des zones de pâturages avec
l'installation de la mine ?
Non
Q16. Avez-vous enregistré des cas de vol de bétail
? Oui
Q17.Les prix des produits ont-ils augmenté dès
l'installation de la mine ?
XII
Oui
Q18. Quelles relations entretenez-vous avec les autorités
communales et la mine ?
Q19. Avez-vous déjà enregistré des cas de
conflits avec la mine ? Oui
|
Non
|
|
Q20. Si oui, décrivez-le ?
Q21. Existe-t-il un comité regroupant la mine, les
autorités communales et la population
riveraines ? Oui Non
Q22. Vos valeurs sociétales sont-elles
perturbées ? Oui Non
Q23. Si Oui, comment ?
Q24. Que reprochez-vous à la mine ?
Q25. A l'Etat malien ?
Q 26. Aux autorités communales ?
Q27. Au Comité ?
Q28.
Non
Avez-vous regretté de l'avènement de la mine ?
Oui
Q29. Quelles sont vos suggestions pour une bonne cohabitation
avec la mine ?
Q30.
Non
Êtes-vous dérangés par la poussière ?
Oui
Q31. Non
XIII
Les voies sont-elles arrosées ? Oui
Q32. Les bruits des activités minières vous
gênent-ils ? Oui
|
Non
|
|
Q33. Quelles sont les maladies que vous rencontrez couramment
?
Respiratoire Olfactive Sexuelle Oculaire Paludisme
Choléra Autres a précisés
XIV
Annexes 2
Questionnaire adressé aux travailleurs de la
mine
1. Identification de l'enquêté(e):
Q1-Nom : Prénom :
Q2-Sexe :
Q3. Age : .
Q4-Niveau d'instruction : Q5- Ethnie :
Q6-Statut matrimonial :
A. Types de contrats de travail
Q8-Quelle est la nature de votre contrat de travail ? Permanent
Temporaire Q9-Lieu d'origine :
Q10- Commune : Cercle :
B. Raisons et Conditions de vie et de travail dans la
mine :
Q1-Quelle était votre activité principale avant la
mine ?
Q2-Quelle est votre activité maintenant dans la mine ?
Q3-Depuis quand travaillez-vous ici ?
Q4- Quelles sont les raisons qui vous ont poussées
à venir travailler dans la mine ?
Q5-Un de vos amis, proche ou vous-même avez -vous eu un ou
des accidents de travail ?
Q6- Si oui, quelles sortes d'accidents ?
Q7- Quelles en sont les causes ?
Non
Q8-Quelle en est la période ?
Q9- Avez-vous eu accès rapidement aux soins ? Oui
Non Q10-Les conditions de soins sont-elles satisfaisantes ? Oui
Q10.1. Pourquoi ?
Non
Q11- Avez-vous le temps de vous occuper de vos enfants ? Oui
Q12. Si non, Pourquoi ?
Q13.Fréquentez-vous le marché de Fourou ? Oui
|
Non
|
Q13.1. Les prix sont-ils abordables ? Oui Non
Q13.2. Selon vous, qu'est ce qui explique cette cherté des
prix ?
Mine
|
Enclavement
|
Insuffisance de production
|
Q14- Non
Comptez-vous continuer à travailler dans la mine ? Oui
Q 14-1. Si non, pourquoi ? C. Recommandations
:
Q15- Recommanderez-vous à quelqu'un de venir travailler
dans la mine ? Oui Non
Non
Q15-1. Si non, pourquoi ?
Q16. Êtes-vous déjà tombés malade ?
Oui Non
Q17-Si Oui, cette maladie a-t-elle un lien avec la mine ?
Q18- Combien d'heures travaillez-vous par jour dans la mine ?
Q18.1 Veuillez préciser l'heure de début et de
descente
XV
Q 19.Êtes-vous satisfaits de votre condition de travail ?
Oui Non
Q20. Les conditions de restauration sont-elles satisfaisantes ?
Oui Q 21. Avez-vous regretté d'avoir travaillé dans la mine ?
XVI
Q21.1 Pourquoi ?
Q22. Approximativement, quel est votre revenu mensuel ?
FCFA
Q23.Pour quelles fins, vous l'utilisez ?
Q24. Quelle la taille de votre famille ?
Q25. Autres choses à préciser ?
XVII
Annexe 3
Guide d'entretien adressé aux agents de
Santé I-Identification de l'enquêté(e)
Date / / .
Nom : Prénom :
Structure : Poste occupé :
1-Que pensez-vous de l'avènement de la mine dans la
commune ?
2-Quelles sont les maladies fréquentes dans votre centre
de santé ?
3-Ces maladies sont-elles un lien avec les activités de
la mine ?
3-1-Si oui, pouvez-vous nous les décrire ?
4-Avez-vous enregistrés les cas des IST/MST dont le SIDA
et d'autres maladies infectieuses ?
5-Avez-vous enregistrés des maladies hydriques,
respiratoires, olfactives ?
6-Les cas de fausses couches sont-ils enregistrés ?
7-Pouvez-vous nous en donner des statistiques ?
8-Quelles sont vos recommandations ?
XVIII
Annexe 4
Guide d'entretien adressé aux autorités
communales I-Identification de l'enquêté
Date . / .. /
Nom : Prénom :
Structure : .. Poste occupé :
II-Impacts de l'exploitation minière sur le milieu
socio-économique :
1- Que pensez-vous de l'avènement de la mine dans votre
commune ?
2- Pouvez-vous nous décrire votre collaboration avec la
mine ?
3-En quoi consistent les retombés socio-économiques
de la mine dans votre commune ?
4-Quelles sont les réalisations de la mine dans votre
commune ?
5-Pouvez -vous nous décrire le rapport qui existe entre le
PDSEC et le plan de développement local durable élaboré
par la mine ?
6-La mine a-t-elle priorisé le recrutement local ?
7-Quels sont les problèmes rencontrés par rapport
au recrutement local ?
8-Concernant la population, elle a-t-elle augmentée ? 9-Si
oui, quelles en sont les conséquences ?
10-Pensez-vous que vos doléances, préoccupations
exprimées, lors des consultations publiques avant l'installation de la
mine sont en train d'être prises en compte ?
XIX
III-Impacts de l'exploitation minière sur
l'environnement biophysique :
1-Quels sont les impacts des activités de la mine sur
l'environnement biophysique ?
2-Êtes-vous impliqués dans la mise en oeuvre du PGES
?
3- Selon vous, les mesures d'atténuations proposées
sont-elles performantes ?
4-Avez-vous rencontré des difficultés avec la mine
? 4-1- Si oui, lesquelles ?
IV- Suggestions et recommandations :
1-Quelles sont vos suggestions pour une bonne cohabitation avec
la mine ?
2-Quelles sont vos recommandations par rapport à
l'installation de la mine ?
|