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Impacts environnementaux et socio-économiques de l'exploitation minière au Mali : cas de la société des mines d'or de Syama( Somisy-Sa), commune rurale de Fourou, cercle de Kadiolo.


par DANIOKO YAYA
Ecole Normale Supérieure ( Ensup) de Bamako  - Master  2019
  

Disponible en mode multipage

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Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

*******************************

Ecole Normale Supérieure de Bamako
(ENsup)

Rue du 22 Octobre 1946, Bamako, Quartier du Fleuve, BP : 241, Tel : 20222189, Fax : 20230461

Département d'Enseignement et de Recherche (DER) d'Histoire

et Géographie

MÉMOIRE DE MASTER

THEME

Impacts environnementaux et socio-économiques de

l'exploitation minière au Mali : cas de la Société des

Mines d'Or de Syama (SOMISY), commune rurale de

Fourou, cercle de Kadiolo

Présenté par : Yaya DANIOKO
Pour l'Obtention du diplôme de Master
Filière : Professeur d'Enseignement Secondaire Général
Spécialité : Histoire-Géographie

Dirigé par : Membres du Jury :

Dr. Allaye GARANGO 1.

2.

Année Universitaire : 2019-2020

Date de Soutenance :.../ / 2020

Dédicace

Nous dédions ce mémoire de fin de cycle à tous nos parents. Nous voulons que ce modeste travail soit le témoignage de notre profonde gratitude à leur égard.

II

Table des Matières

Dédicace I

Remerciements II

Liste des Tableaux VI

Liste des graphiques VIII

Liste des cartes IX

Liste des photos X

Abréviations et Acronymes XI

Résumé XII

INTRODUCTION 1

Chapitre I : Cadres théoriques et méthodologique 4

1.1. Cadre théorique 4

1.1.1. Problématique de la recherche 4

1.1.2. Questions de recherche 5

1.1.2.1. Question principale 5

1.1.2.2. Questions spécifiques 5

1.1.3. Objectifs de recherche 5

1.1.3.1. Objectif principal 5

1.1.3.2. Objectifs spécifiques 6

1.1.4. Hypothèses de recherche 6

1.1.4.1. Hypothèse générale 6

1.1.4.2. Hypothèses spécifiques 6

1.1.5. Clarification des concepts clés 6

1.1.5.1. Impact 6

1.1.5.2. Impact environnemental 6

1.1.5.3. Impact social 7

1.1.5.4. Exploitation minière 7

1.1.5.5. Bassin sédimentaire 7

1.1.5.6. Nuisance 7

1.2. Cadre méthodologique 7

1.2.1. Recherche documentaire 7

1.2.2. Revue critique de la littérature 8

1.2.3. Outils de collecte des données 9

III

1.2.3.1. Questionnaire 9

1.2.3.2. Guide d'entretien 9

1.2.3.3. Observation sur le terrain 10

1.2.4. Echantillonnage 10

1.2.5. Déroulement de l'enquête 11

1.2.6. Difficultés rencontrées et solutions envisagées 11

Chapitre II : Présentation du milieu d'étude 13

2.1. Généralités physiques 15

2.1.1. Relief et sols 15

2.1.2. Climat et végétation 15

2.1.3. Hydrographie 16

2.2. Population 16

2.3. Généralités économiques 20

2.3.1. Agriculture 20

2.3.2. Elevage 21

2.3.3. Pêche 22

2.3.4. Commerce 22

2.3.5. Orpaillage 23

2.3.6. Artisanat 24

2.3.7. Exploitation forestière 24

Chapitre III : Impacts environnementaux et socio-économiques de l'exploitation minière

dans la commune rurale de Fourou 25

3.1. Politique Nationale de l'exploitation minière au Mali 25

3.2. Présentation de la Société des Mines d'Or de Syama (SOMISY-Sa) 27

3.2.1. Cadre juridique de l'exploitation minière de Syama 28

3.2.2. Cadre géologique de l'exploitation minière de Syama 29

3.2.3. Extractions et traitements du minerai à Syama 30

3.3. Impacts environnementaux et socio-économiques de l'exploitation minière dans la

commune rurale de Fourou 35

3.3.1. Impacts de l'exploitation minière sur l'environnement 35

3.3.1.1. Impacts sur la Flore et la faune 35

3.3.1.2. Impacts sur les ressources pastorales et les sols 37

3.3.1.3. Impacts sur les eaux de surface et les eaux souterraines 38

3.3.1.4. Impacts sur la qualité de l'air 40

IV

3.3.2. Impacts sociaux de l'exploitation minière 40

3.3.2.1. Impacts dans le domaine de l'éducation 40

3.3.2.2. Impacts dans le domaine de la santé 42

3.3.2.3. Impacts dans le domaine de l'hydraulique 43

3.3.3. Impacts de la mine sur la population et la démographie 44

3.3.3.1. Impacts de la mine sur les us et coutumes 45

3.3.3.2. Impacts sur la sécurité des personnes et de leurs biens 47

3.3.4. Impacts économiques de l'exploitation minière 47

3.3.4.1. Impacts sur l'occupation des espaces et l'agriculture 47

3.3.4.2. Impacts sur l'élevage et la pêche : 48

3.3.4.3. Impacts sur le commerce et l'emploi local 49

CHAPITRE IV : Présentation, analyse et discussion des résultats d'enquêtes 51

4.1. Présentation, analyse et discussion des résultats d'enquêtes relatifs au questionnaire 51

4.2. Présentation, analyses et discussion des résultats d'enquêtes relatifs au guide

d'entretiens 62

Chapitre V : suggestions et recommandations 68

Conclusion 69

Bibliographie 71

ANNEXES IX

V

Remerciements

Ravi d'être au terme de ce travail. Comme le dit un proverbe « la ruche n'atteint jamais le sommet de l'arbre sans l'apport de la corde ». C'est pour dire qu'un travail de cette envergure ne se réalise pas en solitude. C'est pourquoi nous tenons à remercier tous ceux qui, d'une façon ou d'une autre, par leurs informations, leurs conseils, etc. ont contribué à l'aboutissement de ce travail de recherche.

Nous voudrions exprimer notre profonde gratitude à notre directeur de mémoire, Dr. Allaye Garango qui a accepté de guider nos pas à la recherche scientifique, sa disponibilité, ses conseils et surtout sa rigueur. Nous remercions également tout le corps professoral de l'Ensup (École Normale Supérieure) de Bamako et singulièrement, ceux du Département d'Enseignement et de Recherche (DER) d'Histoire- Géographie, pour leur sens élevé du devoir bien accompli tout le long de notre formation.

Nos remerciements vont aussi :

6. À Koniba Danioko à Fourou, pour son hospitalité et son intérêt porté à ce travail ; 6. À Daouda Diakité, stagiaire au Tribunal du Commerce de Bamako, pour nous avoir

fourni les textes juridiques. Nous n'oublierons jamais votre soutien moral et surtout

financier ;

6. À la famille Adama Bagayoko de Daoudabougou, de nous accepter au sein de votre famille pendant plusieurs années ;

6. Au chef de village de Syama M. Drissa Sogodogo pour son hospitalité et sa générosité envers notre modeste personne ;

6. À tous les agents de la mairie de la commune de Fourou plus spécialement à son secrétaire général M. Adama Nourye Traoré, pour les documents fournis et le temps que vous m'avez accordé ;

6. À tous les élèves professeurs de l'Ensup et singulièrement ceux de la promotion 20182019 en Histoire et Géographie ;

6. Au Bureau d'Etude d'impact Environnemental (DIGBY Wells) ;

6. À Monsieur Hamadi Guindo étudiant à l'Ensup, option histoire-géographie pour la réalisation de la carte ;

6. À Monsieur Mamadou Diakité pour ces nombreux conseils ;

6. À tous les ami(e)s, et parents, pour leurs encouragements ;

VI

Liste des Tableaux

Tableau 1 : répartition des chefs de ménage enquêtés par village .10

Tableau 2 : évolution de la population de la commune rurale de Fourou de 2007 à 2017 17

Tableau 3 : répartition de la population de la commune entre les différents villages 19

Tableau 4 : répartition de la population de la commune par tranche d'âge et par sexe ..20

Tableau 5 : évolution de la production aurifère à Syama de 2007 à 2017 33

Tableau 6 : réalisation de la SOMISY dans le domaine de l'éducation .40

Tableau 7 : réalisation de la SOMISY dans le domaine de la santé 41

Tableau 8 : réalisation de la SOMISY dans le domaine de l'hydraulique 42

Tableau 9 : Répartition des chefs de ménage enquêtés sur leurs niveaux d'instructions 50

Tableau 10 : répartition des chefs de ménage enquêtés sur leurs activités principales 51

Tableau 11 : répartition des chefs de ménage enquêtés sur leurs activités secondaires ..51

Tableau 12 : avis des chefs de ménage enquêtés sur les sources d'énergies utilisées .53

Tableau 13 : avis des chefs de ménage sur leurs sources d'approvisionnements en Eau

potable ..54

Tableau 14 : avis des chefs de ménage enquêtés par satisfaction de leurs espoirs selon leurs

niveaux d'instructions 55

Tableau 15 : avis des chefs de ménage enquêtés par satisfaction de leurs espoirs selon leurs

activités principales ..56

Tableau 16 : répartition des employés de la mine enquêtés par sexe ..56

Tableau 17 : avis des employés de la mine enquêtés sur leurs conditions de vie et de

travail 58

Tableau 18 : avis des employés de la mine par satisfactions de leurs conditions selon leurs

niveaux d'instructions ..58

VII

Tableau 19 : avis des employés de la mine par satisfaction de leurs conditions selon leurs

activités dans la mine 59

VIII

Liste des graphiques

Graphique 1 : évolution de la population de la commune de Fourou de 2007 à 2017 .18

Graphique 2 : évolution de la production de d'or de Syama de 2007 à 2017 ..33

Graphique 3 : répartition des chefs de ménage enquêtés par sexe ...49

Graphique 4 : répartition des chefs de ménage enquêtés par tranche d'âge 49

Graphique 5 : répartition des chefs ménage enquêtés selon la situation matrimoniale 50

Graphique 6 : répartition des chefs de ménage enquêtés selon leurs ethnies ..52

Graphique 7 : répartition des chefs de ménage selon leurs religions 53

Graphique 8 : répartition des chefs de ménage selon la satisfaction de leurs espoirs .55

Graphique 9 : répartition des employés de la mine par tranche d'âge .57

Graphique 10 : avis des employés de la mine selon les cas de maladies rencontrés 57

Graphique 11 : répartition des enquêtés par sexe 59

Graphique 12 : avis des agents de santé enquêtés sur les maladies fréquentes dans leurs

centres de santé 60

Graphique 13 : avis des agents de santé selon les cas de IST /MST et autres maladies

infectieuses rencontrés .60

Graphique 14 : avis des agents de santé sur les maladies respiratoires, hydriques, olfactives 61

Graphique 15 : avis des agents de santé sur le lien entre ces maladies et les activités de la

mine 61

Graphique 16 : avis des autorités enquêtés sur le recrutement local de la SOMISY 62

Graphique 17 : avis des autorités enquêtes sur les difficultés rencontres lors des recrutements

locaux de la SOMISY ..63

Graphique 18 : avis des enquêtes sur les impacts de la mine sur l'environnement 63

Graphique 19 : avis des autorités selon leur niveau d'implication dans la mise en oeuvre du

PGES 64

IX

Liste des cartes

Carte 1 : présentation de la commune rurale de Fourou 14

X

Liste des photos pages

Photo 1 : camion benne dans une carrière

.31

Photo 2 : carrière

31

Photo 3 : entrée d'une carrière à ciel ouvert

....35

Photo 4 : jardin d'enfants à Fourou

40

Photo 5 : panneau publicitaire d'un bar à Fourou

44

XI

Abréviations et Acronymes

AOF : Afrique Occidentale Française

BHP :Broken Hill Propriety

BN : Bibliothèque Nationa

BRGM : Bureau de Recherches Géologiques et Minières

BUMIFOM : Bureau Minier de la France d'Outre-Mer

C14 : Carbone 14

CEA : Commissariat à l'Energie Atomique

CPS : Cellule de Planification et de Statistique

CSCOM : Centre de Santé Communautaire

DNACPN : Direction Nationale de l'Assainissement du Contrôle des Pollutions et Nuisances

DNGM : Direction Nationale de la Géologie et des Mines

DNH : Direction Nationale de l'Hydraulique

ENSUP : Ecole Normale Supérieure

FED : Fonds Européen pour le Développement

FIDH : Fédération Internationale des Droits de l'Homme

GIE : Groupement d'Intérêt Economique

IF-M : Institut Français au Mali

MGW : Mégawatt

PDESC : Programme de Développement Economique, Social et Culturel

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PNUD : Programme des Nations-Unies pour le Développement

PIB : Produit Intérieur Brut

SFI : Société Financière Internationale

SOMISY : Société des Mines d'Or de Syama

URSS : Union des Républiques Socialiste Soviétique

VMA : Vision Minière pour l'Afrique

XII

Résumé

Le travail présente les résultats d'une étude menée dans la commune rurale de Fourou, cercle de Kadiolo. Elle consiste principalement en une étude des impacts sur l'environnement et sur le milieu socio-économique lors des différentes phases de l'exploitation minière de la Société des Mines d'Or de Syama (SOMISY).

L'activité minière dans sa forme industrielle a débuté dans la commune rurale de Fourou en 1990 avec l'installation de la Société des Mines d'or de Syama. Son avènement a suscité beaucoup d'espoir pour la communauté locale. Aujourd'hui, cette entreprise minière est gérée par le groupe Australien Resolute Mining Limited.

Cependant, la Société des Mines d'Or de Syama génère beaucoup de revenus dans la localité de Fourou. Elle crée des emplois directs par le biais du recrutement des jeunes locaux. Elle favorise l'entreprenariat local et crée des activités connexes tels que la restauration, le petit commerce, etc.

En plus des retombées économiques de l'exploitation minière, elle présente des impacts négatifs sur l'environnement, la santé et les activités des populations de la commune rurale de Fourou.

Rappelons que la population de Fourou est majoritairement paysanne. Cependant, notre étude révèle qu'actuellement le total du permis d'exploitation de la SOMISY est de 200,6 km2 soit plus de 1000 hectares de terres sont déboisés. Selon nos enquêtes, 62 % des agriculteurs, 6% des éleveurs et 8% des orpailleurs de la commune rurale de Fourou ne sont pas satisfait des activités de la SOMISY.

La méthodologie utilisée a concerné la consultation des ouvrages généraux et spécifiques, des sites internet. L'utilisation des appareils numériques, nous ont permis de collecter, de traiter et d'analyser les résultats d'enquêtes.

Mots clés : impacts environnementaux et socio-économiques, exploitation minière,

commune.

1

INTRODUCTION

Traditionnellement, le territoire du Mali regorge d'abondantes ressources minières et minérales. L'histoire de l'activité minière remonte au XIIIème siècle. L'exploitation minière a joué un rôle très important dans l'économie des grands empires du Soudan occidental et dans le commerce transsaharien. Elle a servi de monnaie d'échanges. Ainsi, les traces de ces anciens travaux ont servi de point de repère pour la prospection et l'installation des grandes sociétés d'exploitation minières actuelles.

Depuis les années 1990, la commune rurale de Fourou est témoin d'une exploitation de ses1 ressources aurifères, comme en atteste la présence de la SOMISY (Société des Mines d'Or de Syama)et de plusieurs sites d'exploitation minière artisanale. Et Pourtant, un proverbe Bamanankan dit « Sanu kô balaw ka ça » qui signifie l'exploitation aurifère est source de conflits.

Au Mali, l'exploitation minière, à l'échelle industrielle est devenue une activité majeure dans le développement économique et social du pays. Elle joue un rôle très important dans l'économie nationale. Le secteur minier contribue à hauteur de 5 à 7% au PIB et représente également 70% des recettes d'exportations. En 2014, les recettes d'exportations de l'or ont atteint 300 milliards de FCFA1. Ainsi, l'or conforte sa place de premier produit d'exportation du pays devant le coton et le bétail. Désormais, l'économie malienne se dessine en blanc (coton) et en jaune (l'or). Troisième producteur d'or en Afrique après l'Afrique du Sud, le Ghana et 11èmeau monde, l'exploitation industrielle de l'or au Mali, a suscité de nombreux espoirs dans la zone d'installation de ces usines. Elle rapporte des dividendes à l'Etat et contribue ainsi à améliorer les ressources de l'Etat et à augmenter sa capacité à assumer ses devoirs régaliens (éducations, santé, etc..). Elle entraine la création des emplois directs et indirects.

Aujourd'hui, cette l'activité est considérée comme un moteur de croissance pour l'économie du pays. Elle se caractérise par l'abondance et la variété des ressources. En plus de l'or dont l'impact n'est plus à démontrer d'autres substances non moins importantes existent dans le pays. Parmi ces minéraux il y a : le diamant, le manganèse, le fer, le plomb, le cuivre, le marbre, la bauxite, le calcaire, etc. A cette liste s'ajoute les sables de verrerie dans le lac Faguibine et les bassins sédimentaires, favorables pour la recherche et l'exploitation des pétroles et du gaz.

1République du Mali, Primature, « Les Atouts du Mali », Promotion et valorisation des atouts de la République du Mali : opportunités économiques, commerciales et sociales, 2013, édition internationale francophone, 164p.

2

L'exploitation minière dans sa forme industrielle, a des effets sur l'environnement. Hormis les dégâts enregistrés sur l'environnement, on peut aussi constater l'impact sur la vie socio-économiques notamment sur la santé et les activités des populations (agriculture, élevage, pêche, etc.). On constate aussi l'afflux des populations divers horizons vers la zone du projet. Cela provoque des bouleversements des habitudes des communautés locales. La gestion des ressources minérales constitue d'ailleurs l'un des facteurs des conflits incessants dans les

zones d'exploitation de ces minerais.

Au cours de ces dernières années, notre planète est restée marquée par des modifications environnementales avec les répercussions importantes. Ces modifications s'avèrent incompatibles avec le concept de développement durable. Ainsi, Claude prépetit a donc raison de dire : « Les exploitations minières soulèvent depuis quelques années de sérieuses inquiétudes environnementales. En effet, l'une des caractéristiques de l'industrie minière est l'impact négatif des exploitations sur l'environnement à savoir : les nuisances dues à l'exploitation, au traitement et à l'évacuation des matériaux ou minerais, les atteintes au paysage pendant l'exploitation, la pollution des eaux et de l'atmosphère, les bruits, etc. Les pouvoirs publics se trouvent par conséquent, confrontés entre la nécessité de promouvoir à des fins socio-économiques, l'exploitation de ses ressources minérales et l'obligation de sauvegarder l'environnement en maintenant les nuisances dues aux exploitations à un niveau acceptable. Ils ont donc été amenés à se soucier de plus en plus de ce dilemme et ont cherché à améliorer la situation par des dispositions législatives et réglementaires »2.

Pourtant l'engagement du Mali pour la protection de l'environnement est inscrit dans la constitution en ces termes : « Toute personne a droit à un environnement sain. La protection, la défense de l'environnement et la promotion de la qualité de la vie est devoir pour tous et pour l'Etat »2

La société des mines de Syama (SOMISY SA), dont les impacts font l'objet de notre étude, a opté pour l'exploitation à ciel ouvert.Au regard de cette situation, la présente étude dont le thème est intitulé « Impacts environnementaux et socio-économiques de l'exploitation minière au Mali : cas de la société des mines d'or de Syama dans la commune rurale de Fourou, cercle de Kadiolo » est réalisé dans le cadre du mémoire de fin d'étude 2020 en vue de contribuer à la bonne compréhension des impacts environnementaux et socio-économiques

2 Constitution de la République du Mali, du 25 février 1992

3

de l'exploitation industrielle de l'or au Mali et de proposer des stratégies permettant une bonne collaboration entre la mine et les populations de la commune rurale de Fourou

Notre mémoire comporte cinq (5) chapitres.

Le premier chapitre porte essentiellement sur le cadre théorique et méthodologique. Dans le deuxième chapitre nous présentons le milieu d'étude. Le troisième chapitre traite les impacts environnementaux et socio-économiques de l'exploitation minière dans la commune rurale de Fourou. Le quatrième chapitre est consacré à la présentation, l'analyses et discussion des résultats d'enquêtes. Et le cinquième chapitre a trait aux suggestions et recommandations.

Enfin, notre étude se termine par une conclusion.

4

Chapitre I : Cadres théoriques et méthodologique

1.1. Cadre théorique

1.1.1. Problématique de la recherche

Le secteur minier joue un rôle significatif dans le développement économique du Mali. Signalons que le pays retire près de 6% de son PIB de l'industrie aurifère, qui génère 65 à 70% des recettes d'exportations et 21 à 28% des recette fiscales.

La Société des Mines d'Or de Syama (SOMISY -SA), installée depuis plus d'une trentaine d'années et qui se trouve actuellement entre les mains du groupe Australien Resolute Mining Limited a été longtemps indexée par la population de la commune de Fourou, et certaines ONG nationales et internationales. Ils dénoncent la violation des droits à un environnement sain et à la protection de l'environnement, à l'eau, à la santé, etc. Aujourd'hui, les questions écologiques, de développement durable attirent l'attention de plusieurs Etats, des ONG, et des scientifiques. Le Mali comme beaucoup de pays du monde cherche à créer un environnement sain et favorable à l'épanouissement de leur population.

Les communautés locales constituent une partie prenante importante des projets miniers. Cependant, leurs préoccupations sont bien souvent lésées non seulement par les entreprises minières.

Lors du cycle de vie d'une Mine, la phase la plus importante pour les sociétés extractrices est l'exploitation du gisement. Certaines sociétés bien que disposant les moyens suffisants à l'interne, sont moins susceptibles d'aborder efficacement les questions environnementales et sociales en général.

L'exploitation minière dans sa forme industrielle, a des effets négatifs sur l'environnement. Il s'agit entre autres de la réduction de la diversité biologique, la perte des terres cultivables, la diminution des zones pastorales, la pollution des eaux de surfaces et souterraines, la modification du paysage, etc.

Hormis les impacts environnementaux, on constate aussi ceux qui ont eu lieu sur la santé et qui modifient considérablement les activités des populations (agriculture, élevage, pêche, etc.). On constate aussi l'afflux des populations divers horizons vers la zone du projet. Cela provoque des bouleversements des habitudes des communautés locales.

5

Depuis plusieurs années, l'Or est extrait au Mali. En effet, il reste un terme pour beaucoup de maliens qui ne voient ni sa couleur et ni ne connaissent son prix sur le marché. L'Etat central se satisfait pour la plupart avec 20% des parts d'exploitation

Malgré une forte production aurifère le secteur minier contribue peu au développement économique du pays. Troisième producteur d'Or en Afrique, le Mali ne récolte que de la poussière3. Le pays reste pauvre ou presque le plus pauvre.

Paradoxalement, l'Or est le premier produit d'exportation mais les populations qui vivent dans les zones d'exploitations aurifères se trouvent dans les conditions précaires (insuffisances d'infrastructures scolaires, sanitaires, etc.

1.1.2. Questions de recherche

1.1.2.1. Question principale

L'exploitation des mines d'or de Syama a-t-elle des impacts environnementaux et socio-économiques dans la commune rurale de Fourou ?

1.1.2.2. Questions spécifiques

? Comment la présence de l'entreprise minière SOMISY est-elle perçue par les populations de la commune rurale de Fourou ?

? Quels sont les impacts environnementaux et socio-économiques de l'exploitation minière dans la commune rurale de Fourou ?

? Quelles solutions peut-on envisager pour un meilleur profit pour les populations locales, dans l'exploitation des mines d'or de Syama dans la commune rurale de Fourou ?

1.1.3. Objectifs de recherche

Pour bien mener cette recherche nous nous sommes fixé un objectif principal et des objectifs spécifiques qui sont les suivants.

1.1.3.1. Objectif principal

Objectif principal vise à mieux connaitre les impacts environnementaux et socio-économiques de l'exploitation des mines d'Or de Syama dans la commune rurale de Fourou ;

3 Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH), Mali, 2007, l'exploitation minière et les droits humains, Mission internationale d'enquête : troisième producteur d'or d'Afrique, le Mali ne récolte que des poussières, N°477, paris, 50p.

6

1.1.3.2. Objectifs spécifiques

> Montrer la perception des populations locales sur la présence de l'entreprise minière dans la commune rurale de Fourou ;

> Identifier les impacts environnementaux et socio-économiques de l'exploitation minière dans la commune rurale de Fourou ;

> Envisager des solutions pour un meilleur profit pour les populations locales dans l'exploitation des mines d'or de Syama dans la commune rurale de Fourou.

1.1.4. Hypothèses de recherche

1.1.4.1. Hypothèse générale

L'exploitation minière de Syama a des impacts environnementaux et socio-économiques dans la commune rurale de Fourou ;

1.1.4.2. Hypothèses spécifiques

> L'exploitation minière engendre des impacts sur l'environnement ;

> L'exploitation minière a des impacts positifs et négatifs sur le plan socio-économique dans la commune rurale de Fourou ;

> Plusieurs solutions sont envisageables pour un meilleur profit pour les populations locales dans l'exploitation des Mines d'Or de Syama dans la commune rurale de Fourou

1.1.5. Clarification des concepts clés

1.1.5.1. Impact

Le mot impact a été utilisé par extension dans la langue anglaise pour désigner les retentissements indirects ou non, les conséquences violentes, les vives répercussions d'une décision, d'un événement, d'un processus, d'une activité, d'une infrastructure sur l'environnement, la santé, l'économie, etc.

1.1.5.2. Impact environnemental

L'impact environnemental désigne l'ensemble des changements qualitatifs, quantitatifs et fonctionnels de l'environnement (négatifs ou positifs) engendrés par un projet, un processus, un procédé, un ou des organismes et un ou des produits, de sa conception à sa « fin de vie » (Wikipédia).

7

1.1.5.3. Impact social

Le conseil supérieur de l'économie sociale et solidaire désigne l'impact social comme l'ensemble des conséquences (évolutions, inflexions, changements, ruptures) des activités d'une organisation tant sur ses parties prenantes externes (bénéficiaires, usagers, clients) directs ou indirects de son territoires et internes (salariés, bénévoles, volontaires) que sur la société en général. (Wikipédia).

1.1.5.4. Exploitation minière

Elle consiste à extraire des roches ou minerais ayant une valeur économique. Plusieurs techniques d'exploitation minière existent mais peuvent être réparties en trois (3) grandes familles : « la mine à ciel ouvert, la mine souterraine, l'exploitation par dissolution et la lixiviation in situ », selon collection « la mine en France » Tome 6, Février 2017.

1.1.5.5. Bassin sédimentaire

Elle peut être définie comme une dépression de la croute terrestre qui entraine l'apparition de matériaux sédimentaires regroupés en volumes importants à un seul endroit, et par des phénomènes de diagenèse se transforment ensuite petit à petit en couches stratifiées de roches sédimentaires.

1.1.5.6. Nuisances

Le terme nuisance désigne toute dégradation de l'environnement qui ne présente pas d'impact éco toxicologique mais qui a pour conséquence d'induire une gêne pour les personnes qui la subissent. Elle peut être considérer comme tout facteur qui constitue un préjudice, une gêne pour la santé, le bien être, et l'environnement.

1.2. Cadre méthodologique

Il porte sur la technique utilisée pour la réalisation du travail. Il existe plusieurs approches pour conduire un travail de recherche. Le choix de l'approche est déterminé par le thème à traiter. Notre approche méthodologique s'est beaucoup basée sur la recherche documentaire et l'enquête de terrain.

1.2.1. Recherche documentaire

Pour bien mener notre étude, nous avons consultés plusieurs ouvrages généraux, des mémoires, et des sites internet. Les ouvrages généraux et spécifiques ont été consultés dans les centres de documentations et structures dont la Bibliothèque Nationale (BN), la Bibliothèque Générale de l'Ecole Normale Supérieure (ENsup) de Bamako, la Bibliothèque

8

de l'Institut Français au Mali (IF-Mali) de Bamako, la Direction Nationale de la géologie et des Mines(DNGM) , la Direction Nationale de l'Assainissement, du Contrôle des Pollutions et des Nuisances (DNACPN).

1.2.2. Revue critique de la littérature

KANTA Korotoumou, 2018, Les politiques minières maliennes à l'aune des enjeux du développement économique et social, Université du Québec à Montréal, 21p.

Selon Kanta, il est important de comprendre que l'exploitation minière au Mali peine à faire face aux exigences nécessaires pour promouvoir un développement socio-économique sur le long terme.

Pour elle, l'Etat malien s'est doté d'une politique minière qui n'est pas en phase avec les priorités nationales de développement et cela se reflète particulièrement dans les législations applicables. Au niveau des collectivités locales, il y a un manque d'articulation entre le développement local et le programme de développement économique, social et culturel (PDESC) au niveau régional. Malgré les traités et codes d'investissement quant à l'objectif du développement économique et social, la réalité sur le terrain est toute autre.

Enfin, elle montre qu'un développement économique et social tangible de l'exploitation minière malienne, est lié à un véritable changement de paradigme dans les politiques et législations minières applicables. Et ce changement pourrait se traduire par la mise en oeuvre effective et efficace des dispositions instituées par la vision minière pour l'Afrique (VMA) qui stipule que « pour pallier l'insuffisante contribution du secteur minier au développement de l'Afrique, il faut mettre fin à l'isolement de l'industrie minière par rapport aux autres activités socio-économiques de base mais aussi de faire en sorte que celle-ci profite à l'ensemble des parties prenantes ». Il indique également qu'il est crucial que les objectifs économiques prennent en compte les préoccupations sociales et environnementales. Il recommande que le développement économique et social véritable pérenne et durable doive aller de pair avec des mesures de protection de l'environnement, cruciales étant donné les nombreuses externalités négatives liées à l'exploitation des ressources naturelles.

POULARD F, DAUPLEY X et all, 2017, Exploitation minière et traitement des minerais, Collection « la mine en France », Tome 6, 76p.

Ils définissent et expliquent les différentes techniques d'exploitation minière. L'exploitation minière consiste à extraire des roches ou minerais ayant une valeur économique. Plusieurs

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techniques d'exploitation minière existent mais peuvent être repartie en trois grandes familles : l'exploitation à ciel ouvert, l'exploitation souterraine, exploitation par dissolution et la lixiviation in situ.

Ils nous éclairent sur les impacts environnementaux et socio-économiques de l'exploitation minière et du traitement du minerai. Ils rappellent que l'histoire des mines d'or est malheureusement entachée d'accidents et de désastres qui ont des conséquences sur l'environnement et la population riveraine. Les impacts socio-économiques comprennent les retombés positifs et les freins socio-économiques.

Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH), 2007, L'exploitation minière de l'or et les Droits de l'Homme au Mali, Mali, 52p.

Selon la FIDH, troisième producteur d'or en Afrique, le Mali ne récolte que des poussières, la contribution du secteur minier au développement national est très faible voire négative. La population profite peu à l'exploitation de l'or et cela s'explique par la force de négociations des entreprises, le modèle de développement économique mis en oeuvre par les gouvernements successifs, sous l'influence des institutions financière internationales.

Pour elle, les employés sont dans les bonnes conditions de sécurité et de rémunération, mais continuent de souffrir de certaines violations des droits du travail comme non-paiement des primes de rendement. Il dénonce également les violations des droits des travailleurs miniers à la santé.

1.2.3. Outils de collecte des données

Il s'agit des techniques et des outils utilisés pour la collecte des données ou informations sur le terrain. Ce sont les questionnaires, le guide d'entretien et la grille d'observation.

1.2.3.1. Questionnaire

Le questionnaire est utilisé pour l'enquête quantitative. Il nous a permis d'adresser les questions aux chefs de ménage des populations riveraines et aux travailleurs de la mine d'or de Syama. Ces questionnaires s'intéressent aux effets de la mine sur l'environnement biophysique, sur les populations riveraines, mais aussi sur les conditions de vie et de travail des employés de la mine.

1.2.3.2. Guide d'entretien

Le guide d'entretien est généralement utilisé pour l'enquête qualitative. Il a été destiné aux personnes ressources pouvant nous fournir plus d'informations sur le thème abordé. Il s'agit

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des autorités communales, et les agents de santé. Ce guide leur a permisde nous expliquer leur rapport avec la mine, mais aussi de proposer des pistes de sortie pour une bonne cohabitation entre la société minière et la communauté locale.

1.2.3.3. Observation sur le terrain

Nous avons effectué des visites sur le terrain. Cela nous a permis de voir non seulement la contribution de la SOMISY dans le développement local mais aussi les conséquences de ses activités sur la population locale et sur l'environnement. Cette observation nous a beaucoup aidées dans l'élaboration des questions et des hypothèses de recherche pour mieux aborder ce thème. Elle nous a permis d'identifier les villages auxquels nous avons menés les enquêtes quantitatives.

1.2.4. Echantillonnage

IL existe plusieurs méthodes pour mener une recherche scientifique. Pour la réalisation de ce mémoire, nous avons opté pour la méthode empirique basée sur l'expérience et l'observation qu'à le chercheur sur le terrain c'est-à-dire le choix raisonné.

La commune rurale de Fourou compte vingt-trois (23) villages consignés dans le Tableau n° 3 ci-dessous. Ainsi, vu les moyens dont nous disposons et le temps imparti pour l'élaboration du mémoire, nous avons choisi quatre (4) villages qui sont plus proche de la mine de Syama. Ils sont donc potentiellement touchés par les activités minières industrielles dans la commune.

Tableau 1 : répartition de l'échantillon par village selon leur taille.

Villages

Nombres d'enquêtés

Fourou

12

Syama

14

Bananso

12

Tembléni

12

Total

50

Source : Enquête personnelle, Fourou, Aout 2020

En ce qui concerne les employés de la mine, nous avons opté pour la méthode boule de neige dont la taille de l'échantillon était aussi de 50 individus. Ici, notre enquêté a beaucoup été axé sur la ville de Fourou. Il ressort de l'observation que la presque totalité des travailleurs de la mine résident dans la ville de Fourou.

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1.2.5. Déroulement de l'enquête

L'enquête s'est déroulée dans les meilleures conditions. Anotre arrivée, la première démarche a été la prise de contact avec les autorités communales et certains chefs de département de la Société des Mine d'Or de Syama. Cette prise de contact nous a permis de leurs expliquer des raisons de notre présence, et les objectifs recherchés par notre l'étude.

La deuxième démarche consiste à la passation proprement dite auprès des chefs de ménage dans les villages sélectionnés et aux employés de la mine. Nous avons utilisé le mode d'administration direct du questionnaire tout en sécurisant les enquêtes en leur expliquant l'objectif de l'enquête. Pour les chefs de ménage, elle a beaucoup été axée sur l'orale, car la majorité de ce groupe cible ne sait pas écrire. Nous remplissons nous même le questionnaire au moment des entretiens. Quant aux employés de la mine, l'enquête s'est déroulée généralement dans les arrêts de bus. Nous leur avons donné le questionnaire tout en l'expliquant et qu'ils devaient remplir et nous le remettre.

Pour le guide d'entretien, nous avons rencontrés des personnes ressources pouvant nous fournir plus d'informations sur le thème abordé. Il s'agit des autorités communales, et les agents de santé. Cela a été une tête à tête, à travers le guide, nous posons les questions et ils répondent. Généralement, ces entretiens ont eu lieu sur rendez-vous et dans les structures concernées.

1.2.6. Difficultés rencontrées et solutions envisagées

Aucune oeuvre humaine n'est dépourvue de difficultés, un travail scientifique ne fait donc pas exception à cette règle. Dans le milieu rural, il n'est pas facile de recueillir des informations surtout s'il s'agit d'une question aussi sensible comme l'exploitation minière dans une localité où l'impact de cette activité touche une bonne partie de la terre considérée comme leurs moyens d'existences.

En novembre 2012, une manifestation a été organisée par l'ensemble des villages de la commune de Fourou contre la mine. Cette manifestation s'est soldée par la mort de deux (2) personnes. Donc l'un des fils de l'iman du village de Bananso et le fils du chef de village de Baala. Rappelons que ce village de Bananso fait partie de notre échantillon. Dès lors beaucoup de personnes se méfient des questions concernant la mine. Certains pensaient que nous étions un espion de la mine. Ce qui a particulièrement rendu notre travail difficile.

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La méfiance et même souvent le refus catégorique de certaines personnes à répondre à nos questions sont des difficultés auxquelles nous n'avons pas échappé. Mais des explications convaincantes nous ont permis d'y remédier. Il faut surtout dire que notre appartenance à commune et la maitrise de la langue(Sénoufo) ont été un atout inestimable pour la réalisation de ce travail.

Cependant, nous avons été confrontés aux problèmes financiers. Les multiples déplacements tout au long de la recherche ont nécessité des moyens financiers. Nous avons été confrontés à la lenteur des procédures pour avoir accès aux documents, aux informations dans la mine et dans les services d'Etat.

Enfin, notre courage, le dévouement et l'apport des personnes de bonne volonté nous ont permis de surmonter ces différentes difficultés.

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Chapitre II : Présentation du milieu d'étude

Selon la tradition orale, le village de Fourou est relativement ancien. Sa création remonte au XIIIe siècle. Il aurait été fondé par Dagnon Koné, un chasseur solitaire venu deDjitamini, dans l'actuel cercle de Koutiala. Après plusieurs journées de chasse, celui-ci aurait découvert cette vallée qui tenait lieu abroutissement des bandes de gibiers. Ce site est également compris entre des collines qui protégeraient ce chasseur des potentiels ennemis. Ainsi il aurait donné le nom de « Kéfoun » à son site qui signifie en sans langue « sans guerre » ou « on ne veut pas la guerre ».

Cependant, plusieurs groupes notamment les Sanogos et Ouattara seraient venus rejoindre ce Dagnon. Mais plutard, le colonisateur auraitdéformé le nom Kefoun d'où l'appellation actuelle « Fourou ».

La Commune rurale de Fourou est issue de l'ex-arrondissement de Fourou, à la suite du découpage territorial en 1996 dans le cadre de mise en oeuvre de la décentralisation. A l'instar de beaucoup de communes du Mali, Fourou est une collectivité territoriale créée par la loi N°96-059du 04 novembre 1996. Elle est l'une des neufs (09) communes du cercle de Kadiolo.

La commune de Fourou se situe entre 10°44' 23»Nord et 6°08' 38» Ouest dans la partie Ouest du cercle de Kadiolo, Région de Sikasso, et à455 km de Bamako, capitale du Mali. Elle est limitée à l'Est par la commune de Kadiolo, au Nord par la commune de Lobougoula, au Nord -Est par la commune de Loulouni, au Nord-Ouest par la commune de Nangalasso (Cercle de Kolondiéba) et au Sud-est par la commune de Diou, au Sud par celle de Misséni.

La commune couvre une superficie de 1400km 2 et avec une population de 53972 habitants en 2017. Elle est composée de vingt-trois (23) villages qu'on peut divisés en Cinq (5) secteurs. Ces villages sont : Baala, Baloulou, Bananso, Diéou, Finkolo, Fourou, Fougouélé, Galamakoro, Glambéré, Gouéné, Kambergué, Katioroni, Lanséribougou, Lougouélé, Lollè, N'golopènè, Nougoularma, Ouatialy, Piama, Syama, Sinti, Tembléni, Torokoro. Il existe également quelques hameaux de culture qui sont : kapalaka, Tabacoroni, Alhamdoulaye, Zèguère, Naziédougou, et Nigolasso.

La carte ci-après illustre bien la présentation géographique de la commune rurale de Fourou.

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Carte1 : présentation de la commune rurale de Fourou Source : Cartographie du Mali, 2020, GUINDO Hamadi

Cette carte nous permet de voir le chef de commune et les differents viillages de la commune. Nous voyons aussi les pistes saisonniers, les pistes entretenues, les rivières temporaires qui se trouvent dans la commune rurale de Fourou. Elle precise non seulement la limite avec les autres communes mais entre la République de la Cote d'Ivoire et le Mali.

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2.1. Généralités physiques

2.1.1. Relief et sols

Le relief dans son ensemble est accidenté. Il est caractérisé par des collines que l'on rencontre sur l'axe Diou-Fourou, des plaines et des bas-fonds autour des cours d'eau. Le socle de la commune de Fourou est composé de schiste, de granite et de grès. C'est un vieux socle cristallin. Il est couvert d'un manteau gréseux sédimentaire, le socle est entaillé par les rivières et marigots dont les alluvions sont anciennes.

Le sol dans son ensemble est fragile. Il est peu profond et couvert d'humus maigre que protège une importante végétation herbacée. Composé tantôt de latérite, tantôt de schiste cristallin d'où émergent des affleurements de grés siliceux, le sol livré aux intempéries se désagrège lentement mais régulièrement au fil des années laissant apparaitre çà et là de véritable granite plus ou moins large. Ces blocs de pierres furent utilisés par les nombreux forgerons qui habitaient la commune pour en extraire de la fonte4.

2.1.2. Climat et végétation

Installé au Sud du Mali, la commune de Fourou se trouve en plein dans le climat de type sud soudanien ou Zone soudanienne. La commune présente des caractéristiques assez bien connus. Une alternance deux (2) saisons : une saison pluvieuse ou humide et une saison sèche. Il est caractérisé par des vents violents en début d'hivernage.

? La saison pluvieuse commence vers mi-mai et prend fin en Octobre. La moyenne pluviométrique varie entre 1000 et 1500mm/ an. C'est aussi la période des vents venants du golfe de Guinée (la mousson).

? La saison sèche va de Novembre à Avril. Elle comporte une période froide et celle de la chaleur. Pendant cette saison souffle l'harmattan, un vent sec et chaud venant du Sahara.On constate que la température moyenne monte régulièrement à partir du mois de Février, atteint son maxima en Avril-Mai et commence à décroitre jusqu'à son minimum en Décembre-Janvier. L'hivernage de Mai à Octobre enregistre des températures modérées et ceci grâce à l'écran des nuages et aux fortes précipitations. L'amplitude thermique annuelle est très élevée (à peu près de 16 à 37°c). Aussi les mois les plus froides enregistrent souvent des maximas importants.

4SOGODOGO Moumine, 2015, Exploitation minière et developpement de la commune rurale de Fourou, Mémoire de Master, ENSUP, 67p.

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Dans cette zone nous rencontrons une végétation luxuriante de « Savane arborée » avec une forêt galerie le long des cours d'eau. En saison pluvieuse de hautes herbes à dominantes graminée s'entremêlent aux arbres pour former un ensemble touffu. Mais en saison sèche, le sol apparait brulé et nu dues aux feux de brousse. La flore est assez riche et variée et une faune aujourd'hui moins dense et cela s'explique par la prolifération des champs, la coupe abusive des bois, les feux de brousse détruisant ainsi l'habitat de la faune. Cependant les animaux sauvages deviennent de plus en plus rares.

La végétation est fortement dominée par des espèces telles que le karité (Vitelleria paradoxa), le Néré (Parkia biglobosa), le baobab (Adansonia digitata) et le caicédrats (Khaya sénégalensis), etc. qui commence à disparaitre suite à l'exploitation minière artisanale et industrielle. Aujourd'hui la végétation commence à être anthropique avec l'arboriculture notamment les manguiers (Mangifera indica), l'anacardier (Anacardium occidentale), le Neverdier (Moringaoleifera) le goyavier (Psidiumguayava), etc.

Une forêt classée de 14 184 hectares se trouve dans le village de kambergué.

2.1.3. Hydrographie

La commune de Fourou est arrosée par quelques cours d'eau dont les plus importants sont : le Bagoé à (l'Ouest) entre la commune de Fourou et la République de la Côte d'Ivoire, le Bafining (au Nord et à l'Est) qui arrose les communes de Tiongui (Kolondiéba) et la commune de Lobougoula (Sikasso). Les eaux de traitement des minerais de la mine sont tirées à 22 km de Syama dans les nappes alluviales de la Bagoé par de nombreux équipements de pompes. Les mares les plus importants sont Oulè à 7km de Fourou et Diéou à 12km au Nord-est.

En général, les cours d'eau situés dans la zone sud du pays ont un régime pluvial et prennent pendant l'hivernage l'allure de véritables torrents dont les crues sont parfois impressionnantes et parfois dévastatrices. Pendant la saison sèche leurs lits sont généralement secs. C'est la période dramatique des pénuries d'eau.

Ces cours d'eau offrent à la population riveraine des possibilités de pêche, de riziculture et de maraichage et certaines activités domestiques.

2.2. Population

La population de la commune de Fourou est majoritairement composée des sénoufos, et de Samoghos. Traditionnellement le Nord de la commune est habité par les Samoghos (le secteur

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de Bananso). Le Centre, le Sud, l'Est et l'Ouest sont occupés par les Sénoufos (le secteur de Fourou, Gouéné, Ouatialy, et Torokoro). A ces populations sont venues s'ajouter les peulhs, les Bambaras, les Dogons, etc....qui se sont installés suite à l'exploitation minière artisanale (orpaillage) et industrielle et qui vivent en parfaite harmonie avec les autres ethnies.

Les religions pratiquées sont : l'Islam, le Christianisme et l'animisme. Bien que beaucoup se sont converties à l'islam et au christianisme, les pratiques de l'animisme se manifestent dans le quotidien des sénoufos et des Samoghos de Fourou. On assiste souvent à l'amalgamation des religions monothéistes. Ainsi sous une étiquette musulmane et chrétienne se perpétuent certaines pratiques animistes. Et pourtant les diversités religieuses et culturelles ne contrarient pas la cohésion sociale. L'esprit de tolérance et la bonne cohabitation prévalent dans la commune.

L'exode rural est important. Il est beaucoup orienté vers la Côte d'Ivoire et les centres urbains (Sikasso, Bamako). Avec la réouverture de la mine beaucoup de jeunes de la commune qui s'étaient migrés vers d'autres localités se sont retournés dans l'espoir de trouver le travail à la mine.

La commune rurale de Fourou compte 53 972 habitants en 2017, dont 28 500 hommes soit 53% et 25 472 femmes soit 47%. La densité de la population est de 38,5 habitants par km2 (source mairie de Fourou). Elle a une croissance démographique forte, avec un taux de croissance annuelle de 3,3%.

Tableau 2 : Evolution de la population de Fourou entre 2007 et 2017

Années

Population

2007

26

146

2010

43

316

2013

44

128

2014

46

124

2015

51

200

2016

52

623

2017

53

972

Source : PDESC : 2007-2017 ; SLPSIAP, Kadiolo 2017.

A la lumière de ces données, la population de la commune ne cesse d'augmenter. Entre 2007 et 2009, la population est presque constante. Mais en 2010, elle connait une forte croissance.

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Cela s'explique par la réouverture de la mine en 2009 qui provoque l'afflux massif de la population. Elle atteint 43 316 habitants en 2010. Cette progression atteint en 2017, 53 972 habitants.

DIAGRAMME EN COURBE DE L'EVOLUTION
DE LAPOPULATION DE LA COMMUNE
RURALE DE FOUROU DE 2007 A 2017

2007 2009 2010 2013 2014 2015 2016 2017

Annees

52623 53972

51200

40826 43316 44128 46 124

Population

26146

Source : Enquête personnelle, Fourou, Août 2020

Graphique 1 : Evolution de la population de la commune de Fourou de 2007 à 2017

On constate que la commune double sa population tous les 15 à 20 ans. Celle-ci est passée de 26146 habitants en 2007 à 53 972 habitants en 2017, soit 2 861 personnes par an.

L'organisation sociale est basée sur la gérontocratie. La famille, structure de base de la société, se trouve sous l'autorité d'un chef qui est le responsable suprême. La famille est généralement polygame.

Les langues les plus parlées sont : le sénoufo, le samoghoro. A celles-ci s'ajoute le bamanankan qui est la langue de médiation entre les populations et le fulfulbé.

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Tableau 3 : répartition de la population de la commune entre les différents villages :

Villages

Homme

Femme

Total

Baala

386

383

769

Baloulou

828

854

1682

Bananso

2032

1990

4022

Dieou

1221

1203

2424

Fingolo

1243

1155

2398

Fougouélé

792

785

1577

Fourou

6433

5767

12210

Galamakourou

3821

2650

6471

Glambéré

470

449

919

Gouéné

1643

1695

3338

Kambergué

839

871

1710

Katiorni

346

337

683

Lasséribougou

346

327

673

Lollè

2345

855

3200

Lougouélé

207

200

407

N'golopènè

768

894

1662

Noularma

203

235

438

Ouatialy

1636

1816

3452

Piama

546

665

1211

Syama

673

613

1286

Sinty

547

520

1067

Tembleni

351

323

674

Torokoro

816

883

1699

Total

28 500

25 472

53 972

Source : Mairie de la commune rurale de Fourou

A la lecture de ce tableau 1, nous constatons que la population masculine domine avec 28 500 individus contre 25 472 femmes. Lougouélé est le village le moins peuplé de la commune avec une population de 407 personnes et Fourou reste la plus peuplé avec 12 210 habitants en 2017.

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Tableau 4 : Répartition de la population par tranche d'âge et par sexe.

Tranche d'âge

Homme

Femme

Total

0-5 ans

5 568

4 542

10 110

5-15 ans

8 417

7 144

15 561

15-45 ans

9 526

9 545

19 071

45-65 ans

3 279

2 947

6 226

65ans+

1 710

1 294

3 004

Total

28 500

25 472

53 972

Source : Mairie de la commune rurale de Fourou, Août 2020

Au regard de ce tableau 2, nous remarquons que la tranche d'âge (15-45 ans) est la plus dominante avec 19 071 personnes, soit 35,33 % de la population communale. Donc la population est extrêmement jeune 83% de la population ont moins de 45 ans.

Cette forte proportion des jeunes nécessite la prise en charge dans le domaine de la santé, de l'éducation et une forte demande d'emploi.

2.3. Généralités économiques

L'économie de la commune est fortement basée sur l'agriculture et l'élevage. A ces deux principales activités s'ajoutent le petit commerce, l'orpaillage, la pêche, l'artisanat, la cueillette, etc.

2.3.1. Agriculture

Elle constitue la principale activité économique pratiquée par la presque totalité de la population. Le système de production est de type extensif avec des rotations culturales entre quelques spéculations. Les principales spéculations sont : le coton, le maïs, le mil, le sorgho,

le riz, l'arachide. C'est une agriculture traditionnelle. Elle est pratiquée en petites
exploitations familiales dont la taille de l'espace cultivable dépend de l'importance de la famille. L'essentiel des travaux champêtres se font à la main et à la charrue à traction animale.

Cependant, cette agriculture commence à être mécanisée avec l'utilisation des machines (tracteurs, décortiqueuses, etc.) et des produits chimiques (herbicides, insecticides, les engrais, etc.). L'utilisation de ces machines et les intrants agricoles permet au paysan non seulement d'économiser du temps mais aussi son énergie et en même temps de rehausser le rendement.

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Aujourd'hui, l'arboriculture prend une place importante dans la vie des populations de la commune et porte généralement sur la culture fruitière comme la mangue, l'anacarde et les agrumes. Mais elle reste l'activité de quelques personnes.

Quant au maraîchage, elle est surtout pratiquée par les femmes dans les périmètres maraîchers aménagés avec les moyens de bord (clôtures en haies vives et haies mortes) mais aussi avec l'appui des partenaires dont l'apport de la mine est important. Les cultures maraîchères constituent de véritables sources de revenus pour les populations. Elles sont essentiellement réalisées en saison sèche et portent principalement sur le gombo, la tomate, l'oignon, l'échalote, etc. Elles contribuent à améliorer, d'une part, les revenus des populations, et d'autre part, leur régime alimentaire.

2.3.2. Elevage

L'élevage est surtout une activité économique compte tenude la place qu'il occupe dans la vie des ménages des populations de la commune de Fourou. C'est la deuxième activité pratiquée par la population. Il constitue de ce fait une source de revenus pour beaucoup de ménages ruraux. Cela a travers la vente des animaux ou de ses sous-produits comme le lait, la viande, etc.

Il est perçu comme une sorte d'épargne vivante à laquelle on peut faire appel dans les moments de crise et un moyen d'autonomie financière pour les femmes.Cet élevage est de type extensif. Le cheptel est composé de 38 010 bovins, 21 000 ovins, 34 380 caprins, 15 000 asins, 02 équins, 162 300 volailles et il constitue une source de richesse pour ceux qui le détiennent.

L'agriculture traditionnelle ne peut se réaliser sans l'apport de certains animaux, donc l'élevage sert de soutien à l'agriculture. Les bovins sont beaucoup utilisés pour la culture et ils produisent de fumures organiques pour la fertilisation des champs afin d'augmenter le potentiel de production des terres agricoles.

Pendant la saison sèche les animaux sont laissés à eux-mêmes. Ils se divaguent dans les champs récoltés à la recherche de la nourriture souvent sans berger. Mais pendant la saison pluvieuse, à cause de l'activité agricole les animaux sont sous la surveillance de leurs bergers suivant des itinéraires bien précis les amenant aux zones de pâturages.

De nos jours, l'élevage est confronté à des sérieux problèmes. Il s'agit de la réduction des zones de pâturage, de l'exposition des eaux de surfaces a des cas de pollution qui constituent

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la source principale d'abreuvoir des animaux due à l'exploitation minière industrielles et artisanales.

2.3.3. Pêche

La pêche s'effectue sur le lit des fleuves Bagoé, Bafining et dans les mares naturelles et artificielles. Elle est l'activité principale des bozos installés le long des cours d'eau. Elle est active autour des villages situés près des cours d'eau. Mais aujourd'hui, beaucoup d'autres ethnies s'adonnent à cette activité. Il s'agit notamment de quelques sénoufos, des Samoghos et autres ethnies dont leurs villages se trouvent près des cours d'eau.

Elle constitue une source de revenus pour les villages installées autour des fleuves ou ceux qui possèdes des mares, rivières, etc. Ils font généralement l'objet des pêches collectives pendant la fin des saisons pluvieuses.

Aujourd'hui, cette activité connaît de sérieux problème. On constate l'installation des dragues, des cracheurs pour l'exploitation aurifère sur les deux cours d'eau principales (le bagoué et le Bafining) et l'utilisation des produits chimiques comme le mercure pour le traitement des minerais. Rappelons aussi qu'une quantité importante des eaux de traitement du minerai de la mine d'or de Syama sont tirés du fleuve Bagoé. Cela affecte négativement la faune et diminue la quantité de production des poissons.

2.3.4. Commerce

Le commerce est une activité répandue dans la commune de Fourou. Son développement tient à la croissance démographique mais également à l'exploitation aurifère. Il est concentré au niveau des cinq (5) secteurs de la commune et au niveau des zones d'orpaillages. Le commerce s'active autour des produits locaux (riz, poisson, etc.)

Bien qu'elle soit enclavée, la commune importe certains produits alimentaires, les boissons, les textiles, les matériaux de construction, des pièces détachées, les intrants agricoles. Elle a accès aux produits de première nécessité comme les céréales, le Sucre, l'huile, etc. Elle exporte également le coton, la noix cajou, l'or, les produis locaux...

Les vendeurs sont en grande partie de la commune, mais ils viennent aussi de Kadiolo, Sikasso et des zones frontalières de la Cote d'ivoire. Les clients sont nombreux et variés. Ils concernent la population locale et des villages proches. Mais les plus importants sont les employés de la mine.

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2.3.5. Orpaillage

Très ancienne, l'exploitation minière artisanale de l'or communément appelée l'orpaillage est une activité très répandue. Elle constitue une source de revenus dans les zones rurales où les alternatives économiques sont rares. Presque toute la population pratique cette activité parallèle à l'agriculture. Elle permet à celle-ci de gagner facilement ou rapidement de l'argent leur permettant de subvenir aux besoins quotidiens. L'orpaillage sert aussi d'appoint aux autres secteurs de l'économie communale.

L'exploitation de l'or dans le site artisanal concerne les principalement les gites alluvionnaires et éluvionnaires. Du minerai latérique et des filons de quartz dans les sites abandonnés par la SOMISY à Bananso.

L'extraction se fait en surface pour le minerai de type alluvionnaire et éluvionnaire où dans les puits à partir desquels des galeries horizontales sont creusés en profondeur pour le minerai latérique et les filons de quartz. La profondeur des puits est comprise entre 10 à 20 mètres. L'équipement utilisé consiste en une corde et un seau, un bidon de 20 litres préalablement découpés ou un sac, des marteaux- piqueurs, des motopompes pour évacuer l'eau des puits fonction de leur profondeur, un système de ventilation, des burins et des marteaux.

Le traitement du minerai s'effectue à l'aide d'une calebasse et d'une bassine. L'or est récupéré en chauffant le concentré pour que l'eau s'évapore et en utilisant système de tri pour éliminer les particules solides résiduelles. Ce type de traitement est généralement effectue par les femmes.

Dans le cas du minerai de quartz, le traitement nécessite plusieurs étapes. A l'aide de mortiers de fer le minerai est manuellement concassé. Ensuite il est broyé afin de transformer le minerai en une poudre fine libérant ainsi l'or piégé dans la roche. Cette poudre est lavée dans les calebasses. Enfin on ajoute du mercure au minerai pour récupérer l'or.

La contribution de l'orpaillage dans la caisse communale demeure insignifiante car ce domaine reste toujours informel.

Cette activité provoque de sérieux problèmes environnementaux. On note la déforestation causée par le défrichage des zones végétalisées et l'érosion. La perte d'habitat (biocénose) et la dégradation des sols. La pollution des eaux par les sédiments et le tarissement de certains cours d'eaux due au dragage. L'altération des nappes phréatiques par un pompage excessif. Il

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existe des problèmes d'ordres sociaux liés à l'orpaillage. Il s'agit notamment de l'augmentation de l'alcoolisme, de la criminalité, de la prostitution, etc....

2.3.6. Artisanat

Aujourd'hui, le milieu rural de Fourou abonde des potentialités dans le domaine de l'artisanat. L'artisanat est pratiqué dans tous les villages. Il est l'oeuvre des forgerons, des menuisiers, maçons, tailleurs, cordonnier... Le travail de la poterie est essentiellement fait par les femmes forgerons et griots. Ce qui constitue une source de revenue non négligeable pour ces femmes. De tous les artisans, les forgerons occupent une place prépondérante car en plus des Charrues, des charrettes à traction animale pour le labour des champs et le transport des produits, ils fabriquent aussi des houes adaptées à la recherche artisanale de l'or.

Les produits sont généralement consommés sur place et n'apporte pas grande chose à l'économie communale. Le développement de l'artisanat reste un défi car les artisans sont sous formés et ils manquent aussi d'appui financiers. Il est donc peu développé.

2.3.7. Exploitation forestière

La forêt fournit une grande quantité d'essences variées utilisés dans la pharmacopée et dans l'alimentation, etc. L'exploitation concerne les bois de chauffe, les bois de charbon, les bois de service, les bois d'oeuvres surtout à l'usage commercial pour le ravitaillement des employés miniers et de certaines populations locales.

La cueillette est favorable dans la commune grâce à la diversité floristique. Elle est pratiquée surtout par les femmes. Les produits de cette cueillette sont nombreux, mais seuls quelques-uns sont essentiellement exploités. Ce sont : Parkia biglobosa (Néré), Vitelleria paradoxa (Karité), le Saba senegalensis (le zaban), Adansonia digitata (Le baobab).

La végétation de la commune recèle d'autres produits très peu exploités voire non exploités. Ce sont entre autres le Cola cordifolia (Tabanongo), Landolphia heudelotii (popo), etc. et d'autres qui peuvent être transformés en jus, sirop, ou poudre.

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Chapitre III : Impacts environnementaux et socio-économiques de l'exploitation minière dans la commune rurale de Fourou

3.1. Politique Nationale de l'exploitation minière au Mali

Les premiers travaux de recherche géologique et minière ont été lancés pendant la période coloniale. Ils ont été conduits par la Direction Fédérale des Mines et de la géologie de l'Afrique occidentale Française (AOF). Le Bureau Minier de la France d'Outre-mer (BUMIFOM) a ensuite continué les travaux, suivi du Bureau de Recherches Géologiques et Minières(BRGM), et du Commissariat à l'Energie Atomique (CEA). Ces différents travaux ont permis la découverte des indices d'or de Kalana et de Médinandi, celles des gisements de Cuivre et de Zinc dans l'Adrar des Ifoghas, du Manganèse à Ansongo.

Après l'accession à l'indépendance en 1960, les autorités avaient la volonté de faire le Mali un pays industrialisé. Pour cela, il fallait procéder à un inventaire systématique des ressources du sous-sol pouvant servir de base de données pour la réalisation de cet objectif. On assiste alors à la poursuite des travaux de prospection commencé depuis la période coloniale dans un contexte de monopole d'Etat. Mais avec l'appui technique et financier de l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques(URSS). Cela a permis la découverte de tous les indices d'or et de diamant au Mali, du fer, du phosphate, des terres rares, etc. Cette découverte a abouti à la mise en production de la mine d'or de Kalana en 1984 et à l'implantation d'usines de ciment, de céramique, de briques cuites et de phosphates broyés, les premières industries de transformations et l'utilisation locale des matériaux agro-industriels. C'est en ce moment que s'est forgée chez beaucoup de maliens l'idée d'une grande diversité des ressources du sous-sol du pays. Et l'Etat s'est doté de ses premiers services techniques et administratifs du secteur minier et à la formation des premiers cadres dans ce domaine.

A partir des années 1970 à 1991, Le gouvernement malien sous l'égide des institutions financière internationale a mis des dispositions incitatives et attractives pour les investisseurs privés nationaux et internationaux. Cela est toujours visible à travers le nouveau code minier de 2012. Dès lors, le secteur minier fut caractérisé par la privatisation des unités de production, la libéralisation, et son ouverture à l'investissement privé. La politique de libéralisation du secteur minier entreprise par l'Etat a favorisée la coopération bilatérale (URSS, Japon, Belgique, France, etc.) et multilatérale (PNUD, FED). Elle a permis de révéler la diversité de la richesse du sous-sol (Or, fer, diamant, etc.). Ces réformes ont aussi abouti à la création d'une industrie aurifère moderne dans les années 1990. La première mine

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industrielle privée fut celle de Syama SOMISY) dans la commune rurale de Fourou. Depuis 1990, le nombre d'industrie d'exploitation minière et la production ne cesse d'augmenter.

En effet, depuis 2002 l'or est devenu le premier produit d'exportation date à laquelle la production a atteint le chiffre record de 63,5 tonnes, reclassant ainsi le coton. La politique de développement, l'adoption du nouveau code minier très favorable à l'investissement privé (Loi N°2012-015 du 27 février 2012 portant code minier du Mali) ont fait du secteur minier l'un des moteurs de la croissance de l'économie nationale.

Cependant, le pays dispose des réserves très importantes de ressources minières mais peu exploités et valorisés. Ainsi au 31 décembre 2015, les réserves métal avoisinaient 964,424 tonnes. Et sur la base du cadastre minier communiqué par la DNGM, le Mali comptait au 31 décembre 2016, 662 permis et autorisations dont 215 octroyés au cours de l'année 2016. L'exploitation minière a fait rentrer presque 1 200 milliards de FCFA5 dans les caisses de l'Etat au cours des cinq dernières années, représentant ainsi près d'un quart du budget de l'Etat. Depuis 2013, la contribution de l'or avoisine 7 % du PIB selon la Cellule de Planification et de Statistique(CPS) du Ministère des Mines.

Au Mali, le secteur minier est régi par plusieurs textes législatifs. Ils sont quatre (4) codes miniers et leurs décrets d'application qui sont : le code minier de Minier du 15 Septembre 1970, celle du 19 Septembre 1991, du 19 Août 1999 et le nouveau code Minier datant du 27 février 2012 ;

En dehors de ses différents codes miniers, il existe aussi d'autres textes légaux et réglementaires qui contiennent des dispositions relatives au secteur minier. Nous avons : le code domanial et foncier, le code général des impôts, le code douanier. Les titres miniers sont assortis d'une convention d'établissement qui détermine les droits et obligation de l'Etat et du détenteur du titre minier.

Sous la tutelle du Ministère des Mines et du Pétrole du Mali, la Direction Nationale de la Géologie et des Mines (DNGM) organisele secteur minier. Créée en 1969, cette structure a pour mission d'élaborer les éléments de la politique nationale dans le domaine de la recherche, du développement, de l'exploitation et de la transformation des ressources du sous-sol. Elle est chargée également d'assurer la coordination et le contrôle des services régionaux,

5MOORE Stephens, 2018, Rapport Initiative pour la Transparence dans les industries Extractives(ITIE-Mali) , 148p.

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des services rattachés et des organismes publics ou privés qui concourent à la mise en OEuvre de cette politique.

3.2. Présentation de la Société des Mines d'Or de Syama (SOMISY-Sa)

Pendant des milliers d'années, les petits exploitants miniers ont extrait de l'or dans la zone de Fourou. Les nombreuses traces d'anciennes exploitations artisanales de l'or dans les mines de Syama et de Bananso attestent d'une tradition séculaire de l'orpaillage. Ces puits sont de 10 à 15 mètres de profondeur. Cet orpaillage a cessé à Syama depuis des siècles et les villageois ignorent tout de ces anciens travaux d'exploitations. Sur la base de datation au carbone (C14) des poteries trouvées sur le site d'exploitations confirme que le gisement de Syama était initialement exploité par méthodes artisanales. Et Il ya de cela environs entre 400 à 600 ans.

En 1983, dans le cadre du Projet aurifère de Bagoé, la Direction Nationale de la Géologie et des Mines (DNGM), avec l'aide du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) avait entrepris des travaux de prospection dans cette zone située non loin de la frontière Ivoirienne. Ces travaux aboutiront à la découverte d'un gisement d'or près de Syama, ensemble de trois villages (Syama, Bananso, et Tabacoroni) dans le Sud du Mali dans l'actuelle commune de Fourou.

La société des Mines d'or de Syama (SOMISY) est une société à participation créée entre le gouvernement du Mali et BHP-UTAH conformément à l'ordonnance N°89/08/PRM du 09 Mars 1989. En janvier 1990, BHP-Utah commence à l'exploiter la mine jusqu'en 1996. Cependant, de nombreux facteurs ont provoqué des pertes financières à BHP et l'a poussée à vendre la mine.

Après un audit détaillé, la société Sud-africaine Randgold Ressource a décidé d'acquérir les investissements de la BHP en Août 1996. En octobre la même année, Randgold Ressources pris alors la commande des opérations. Avec le retrait de BHP-UTAH, la structure du capital social de la SOMISY a été réorganisée ainsi qu'il suit : Randgold (75%), gouvernement malien (20%), SFI (5%). Mais pour des problèmes d'ordre essentiellement technique, la mine est fermée en 2001. En avril 2003, l'australienne Resolute Mining Limited signe avec Randgold une option de 12 mois aux fins de rouvrir la mine. En avril 2005, Resolute finalise une étude d'optimisation des ressources de la mine et l'acquiert définitivement. L'étude de Resolute met en évidence des réserves de minerai de 66 579 779 tonnes contenant 200, 108 tonnes d'or soit l'équivalent de 6 433 722 onces d'or. C'est à dire beaucoup plus que les études menées avant, d'abord par BHP (77,759 tonnes d'or) puis par Randgold (80,869 tonnes

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d'or). La société Resolute a rouvert la mine en 2009. Sous Resolute, la mine de Syama a produit 11,72 tonnes d'or de 2009 à 2012.

Au cours des dix premiers moins de l'année 2012, Syama a produit 4,6 tonnes d'or. De sa mise en service en 1990 à 2012, la mine de Syama a produit au total 56,68 tonnes d'or. Cet or a été extrait d'une carrière à ciel ouvert qui atteint aujourd'hui 1,4 km de longueur, 1 km de largeur et 440 mètres de profondeur. La durée de vie de la mine de Syama est de 15 ans, c'est à dire jusqu'en 2024. Le reste du minerai en réserve est estimé à 47 970 000 onces soit l'équivalent 144,388 tonnes d'or. Le coût de production de l'or à Syama est de 720 dollars/once. Les installations actuelles de l'usine ont une capacité de traitement de 250 000 tonnes de minerai par jour.

La capacité électrique installée est de 27,3 Mgw. Mais, compte tenu du coût de fonctionnement élevé de la centrale (27,3 Mgw), la mine de Syama envisage une interconnexion avec la Côte d'ivoire. Le coût de cette interconnexion est estimé à quelques 49 millions de dollars. En vue de minimiser les difficultés de ravitaillement en eau de la mine, les responsables envisagent d'investir 13,6 millions de dollars dans un projet de ravitaillement en eau à partir du fleuve Bagoé distant de plus 22 kilomètres du site de Syama. L'effectif actuel de la mine de Syama, y compris les sous-traitants, est de 1 372 employées dont 139 expatriés, 1 037 employés maliens permanents et 196 employés maliens temporaires. Sur les 27 membres de l'administration de la mine, 23 sont des Maliens et la proportion entre géologues maliens et expatriés est de 25 maliens pour 4 expatriés.

La mine d'or de Syama est située dans le village du même nom, dans la commune rurale de Fourou à quelques 545 kilomètres au sud de Bamako. Elle se trouve à quelques kilomètres de la frontière commune au Mali à la Côte d'Ivoire. Huit villages gravitent autour de la mine, dont les plus proches sont Syama, Bananso, Tembléni et Fourou. Une route non bitumée de 55km entre Fourou et Kadiolo, rejoignant la RN7 (axe Bamako-Abidjan) aux environs de Zégoua, permet d'y accéder. La mine dispose en son sein une piste d'atterrissage qui permet l'évacuation de l'or vers Bamako.

3.2.1. Cadre juridique de l'exploitation minière de Syama

L'ordonnance N°99-032/ PRPM portant code minier en République du Mali et ses décrets d'application 99-225 et 99-256 sont des instruments juridiques qui réglementent le secteur minier au Mali. Ce code qui complète les textes législatifs de l'orpaillage artisanal, la petite

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mine et les carrières, définit en temps les différents titres miniers pour accéder à ces activités ainsi que les droits et taxes qui y sont associés.

Vu la demande de renouvellement de permis en date du 10 Mai 2008 de Monsieur Adama BAGAYOKO en sa qualité de Directeur Général Adjoint de la société ; Décrète en article 1er le permis exclusif d'exploitation pour l'or, l'argent les substances connexes et platinoïdes précédemment attribué par la République du Mali et la Société B.H.P-UTAH. Mali INC par Décret N°89-087/P-R-M du 29 Mars 1989, modifié, puis transféré à laSOMISY-SA par Décret N°08-414/PM-RM du 23 Juillet 2008 est renouvelé selon les conditions fixées par le présent Décret.

En article 2 : le périmètre du permis d'exploitation est défini de la façon suivante et inscrit sur le registre de la Direction nationale de la géologie et des Mines sous le numéro : PE-93 /00031BIS, Modifie, du Permis de SYAMA (cercle de Kadiolo). Source SOMISY SA 2018.

3.2.2. Cadre géologique de l'exploitation minière de Syama

L'exploration correspond à la phase de collecte des informations sur la localisation et la valeur du dépôt de minerai. Elle concerne les enquêtes, les études bibliographiques (les historiques de recherche ou d'exploration, les cartes géologiques, etc.). La prospection regroupe également les travaux comme la géochimie des sols, la géophysique, la cartographie. L'ouverture des tranchées ou de puits et la réalisation des forages exploratoires.

Cette phase a permis de montrer que la mine d'or de Syama est liée à la ceinture verte du burimien similaire aux autres mines d'or du protozoique moyen et à celle de l'archéen, donc l'or est encaissé par les roches volcaniques basiques.

Le processus de latérisation à développer un minerai oxyde qui recouvre le minerai sulfuré. Le minerai oxydé est composé de deux dépôts superficiels composé de matériels d'anciens déblais et d'un dépôt sulfurer sa position qui se trouve au-dessus des anciens travaux et s'étend jusqu'au minerai sulfuré.

Le dépôt sulfuré se compose de corps lenticulaires, de veinule de stocks Works d'ankérite, de quartz et de corps béchiques. La pyrite est le principal matériel indicateur d'or et se trouve sous forme disséminée à travers le minerai, en veinule et dans les clastes des brèches. L'or va dans la dimension de quelques minerais à des inclusions visibles dans et en bordures des pyrites sous forme d'or libre.

Le pendage général de la pyrite sous la minéralisation est de 55 à 65 degrés vers l'Ouest.

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Aujourd'hui le site exploité est à l'Ouest de l'Usine, elle-même installée à deux kilomètres de Syama village et à douze kilomètres de Fourou (chef-lieu de la commune rurale). C'est une zone d'un kilomètre sur 300 mètres qui s'est révèle aurifère et en profondeur. L'or est repérable sur deux cents mètres sur les zones minéralisées. (Source SOMISY SA Mars 2018).

La phase exploratoire se termine avec les études de préfaisabilités ou de faisabilité.

Après la phase exploratoire, commence celle de construction et de développement de la mine. Elle consiste à l'aménager le terrain pour l'installation infrastructures et équipements de la mine. Cette phase de construction n'est entreprise que si la phase d'exploration a prouvé l'existence d'un dépôt de minerai assez important et accessible et d'une teneur suffisante pour justifier une exploitation. Elle nécessite le déblaiement de la végétation pour l'installation des infrastructures du projet. On note également la construction des routes d'accès pour le transport des équipements lourds et du minerai, et l'approvisionnement du site minier.

Dans le cas de la SOMISY, elle se trouve dans une zone fortement boisée. Et la construction de la mine a un impact notoire sur l'environnement biophysique. Elle provoque la destruction de plusieurs hectares de la flore et de la faune.

3.2.3. Extractions et traitements du minerai à Syama

La phase d'extraction et de traitement comprend toutes les activités réalisées dans le but d'extraire et de traiter une substance valorisable du sol et /ou du sous-sol. Tous les types de travaux miniers partagent un aspect commun : l'extraction et la concentration (ou enrichissement) de la substance utile en provenance du sol ou du sous-sol. Cependant, ils diffèrent par les méthodes employées pour l'extraction. Les méthodes d'extraction sont largement fonction du type de dépôt et de la profondeur.

La société des mines de Syama a opté pour l'exploitation à ciel ouvert. ? Exploitation à Ciel Ouvert (MCO)

L'exploitation à ciel ouvert ou « Open-pit » est employé lorsque la ressource minérale est située en surface ou se trouve à une profondeur économiquement compatible avec l'enlèvement des couches superposées de morts terrains et de minerai. Il consiste à mettre à nu le gisement, s'il ne l'est pas déjà, en enlevant les terres de recouvrements et ensuite extraire directement les zones minéralisées.

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Ce type d'exploitation exige l'abattage des arbres, la coupe rase, ou le brûlage de la végétation.

A Syama, l'exploitation se fait à ciel ouvert. Pour les opérations d'extraction du minerai, des bulldozers, des chargeurs, et une multitude de camions de transport Benne y compris les excavateurs sont utilisés pour surfacer le minerai de la mine. Le matériau de basse teneur est amoncelé en stock crée un « aspect dunaire » dans tout le paysage de Syama. Cette première tranche de minerai est appelée minerai intermédiaire, le pourcentage est très faible 1,52 grammes d'or par tonne. Son traitement est économiquement peu rentable.

Ces images ci-dessous sont une illustration de l'exploitation minière à Syama. Photo 1 : Un camion benne

Source : enquête personnelle, Fourou, Août 2020

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Photo 2 : une carrière

Source : enquête personnelle, Fourou, Août 2020

Au regard des images 1 et 2, nous voyons une carrière où se trouve un Caterpillar au travail et un camion benne qui y circule. Aux alentours, nous constatons des parois en forme d'étage. Et tout autour nous observons un espace déblayer de sa végétation. Un peu plus loin, des géologues qui observent les activités.

Présentement la mine à plus de 2 000 tonnes par jour de minerai et déchets confondus. Les géologues contrôlent l'extraction du minerai et des résidus selon les contacts géologiques pour réduire la quantité de dilution. Le déblai et le minerai de faible teneur sont envoyé et stockés près de la mine principale et le minerai d'alimentation du moulin est versé directement dans le site par les camions ou stockés au côté du site pour une alimentation par chargeuses.

Le minerai oxydé et le déblai se libèrent généralement en creusant à l'exception d'un faible pourcentage nécessitant un forage et une explosion. Pour le minerai sulfuré, les opérations de traitement sont presque identiques à celles de l'oxydé à l'exception de l'utilisation d'équipements plus grands et 100% du minerai est obtenu par forage et explosion.

Le traitement s'effectue en deux (2) phases :

La première phase est le concassage. Des camions déversent le minerai ramassé à la mine dans un concasseur à rouleau qui réduit la taille des particules (les minerais arrivent en grosses particules de près de 15 millimètres).

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Dans la deuxième phase, les particules seront réduites à une taille de 75 microns et leur aspect évoquera celui de la poudre de farine. Cette action est obtenue dans le broyeur qui remplit de boules en acier assurant la fonction de broyage.

A la sortie du broyeur, il existe encore de grosses particules qu'on sépare alors des fines, lesquelles sont envoyés à la section de lixiviation et absorption, tandis que les grosses reposent au broyeur.

A la section lixiviation où se fait la dissolution de l'or par une faible dose de cyanure se trouvent cinq réservoirs (cuves) d'une contenance unitaire de 100m3 qui reçoivent la pulpe c'est-à-dire le minerai et l'eau.

Dans chaque réservoir se trouve un agitateur servant à garder le solide en suspension. On ajoute une faible dose de cyanure et de l'aire pour accélérer la dissolution de l'or dans le solide. Pour assurer la formation, de gaz de cyanure est introduite une solution de chaux. Pendant cette action, on additionne du charbon actif qui absorbe l'or de la solution obtenue à la lixiviation. L'or est absorbé dans le charbon quand il se dépose autour du charbon. De cette action sortent deux (2) produits :

D'un côté, le résidu en forme de pulpe (solide et eau) qui est envoyé par gravité au bassin de rétention d'eau. On laisse décanter le solide et on recycle.

De l'autre côté, du coup est réduite partiellement la quantité d'eau à tirer du fleuve. Le charbon chargé d'or est lavé avec l'acide chlorhydrique pour enlever le dépôt de chaux pour soustraire l'or du charbon en utilisant une faible dose de cyanure et de soude caustique.

Le tableau ci-dessous nous montre l'évolution de la production aurifère de Syama durant quelques années.

Tableau 5 : Evolution de la production aurifère de Syama de 2007 à 2017

Années

Production/kg

2007

20

74785

2008

25

92995

2009

24

67077

2010

30

32197

2011

28

11113

2012

31

28012

34

2013

 

32

17042

2014

32

38054

2015

33

54018

2016

34

12032

2017

35

04064

Total

32

831 389

Source : SOMISY, Fourou, Août 2020

Au regard de ce tableau, nous constatons que la production aurifère à Syama est en constante augmentation entre 2007 jusqu'en 2017.

PRODUCTION DE L'OR

4000000

3500000

3000000

2500000

2000000

1500000

1000000

500000

0

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

ANNÉES

Graphique 2 : Evolution de la production d'or de Syama de 2007 à 2017 Source : Enquête personnelle, Fourou, Août 2020

Il ressort de l'analyse de ce graphique n°2, que la production minière ne cesse d'augmenter. Entre 2007 à 2017, la SOMISY a produit et exporté 32831389kg d'or.

Enfin, la fermeture d'une mine correspond à la dernière étape du cycle de vie de mise en valeur des minéraux. Les mines ferment pour différentes raisons, mais les deux raisons les plus communs sont l'épuisement des réserves de minerai et la faible rentabilité de la mine.

Le terme après mine est complexe. Il peut se définir comme étant la période après la fermeture complète de la mine, de sa réhabilitation à une nouvelle dimension des sols et leurs conséquences sur l'environnement biophysique et la population après le départ de l'exploitant minier.

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3.3. Impacts environnementaux et socio-économiques de l'exploitation minière dans la commune rurale de Fourou

3.3.1. Impacts de l'exploitation minière sur l'environnement

3.3.1.1. Impacts sur la Flore et la faune

La commune rurale de Fourou dont relève la mine d'or de Syama se trouve en plein dans la savane arborée. Cette zone est écologiquement riche avec la présence des espèces végétales protégées, des espèces d'intérêts économique et des plantes médicinales.

Cependant, il résulte de l'installation de la mine le déboisement, le nettoyage, le profilage et la préparation des terrains conduisant à l'enlèvement du couvert végétal. Certaines parties ont fait l'objet de coupe à blanc. Les activités ont donc provoqué une baisse de la biodiversité. Cela occasionne du coup la disparition des habitats d'animaux.

Selon plusieurs études menées sur la mine de Syama, le total de permis d'exploitation à ce jour est de 200,6km2. Environ 1 000 hectares de terres sont déboisés. La population se trouve donc privée d'une grande superficie cultivable et pastorale mais perd également de plusieurs milliers de produits de la cueillette.

L'image ci-après montre l'entrée d'une carrière à Syama. Photo 3 : Entrée d'une mine à carrière

Source : Enquête de terrain, Fourou, Août 2020

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Nous voyons sur cette image, l'entrée d'une mine à ciel ouvert. Ici, nous voyons une piste artificielle qui permet aux engins d'y accéder. Au tour de cette piste, nous constatons un grand espace privé de végétation. Le sol est dénudé et est donc exposé à l'érosion hydrique et éolienne. Les activités agricoles et pastorales ne sont pas à l'abri des effets néfastes des activités minières. L'afflux de la population entraine une forte pression sur les ressources floristiques et une augmentation des besoins en bois de service, de bois de chauffe.

Cependant, La faune et la flore sont intimement liées et sont interdépendantes. Ainsi, la dégradation de la flore engendre automatiquement celle de la faune. Les espèces de la faune vivent dans les communautés qui dépendent les unes des autres. La survie de ces espèces dépend des conditions du sol, du climat local, de la quiétude et d'autres caractéristiques de l'habitat local.

La mise en oeuvre du projet minier de la SOMISY SA a une incidence sur l'environnement et les biotes associés par le biais de la suppression de la végétation ainsi que le sol de couverture, le dégagement des polluants et la génération de bruit. Les ouvertures faites dans le paysage pour la mise en place des infrastructures, le transport des matériaux et les trafics exposent les animaux aux risques d'accident mais aussi réduisent leur l'espace vital. Ainsi, on peut constater une réduction de biodiversité en termes d'espèces fauniques et populations.

Certaines espèces animales en particulier les petits mammifères et les insectes ont eu du mal à s'adapter aux modifications des habitats et aux nuisances sonores générées par la mine. Les lumières entrainent des perturbations dans les moeurs des animaux. Certains animaux, comme le lièvre et le rat qui sont des animaux nocturnes s'adaptent difficilement au nouveau milieu lumineux. Les changements dans le milieu naturel engendrent des conditions dégoutantes poussant la faune à quitter la zone.

L'exploitation minière provoque des dommages directs ou indirects sur la faune. Dans la zone, les grands animaux sauvages comme les gibiers et les grands prédateurs se font rares. Cependant les oiseaux et les reptiles sont visibles. La zone de pâturage des animaux domestiques est réduite.

Notons l'existence d'un bassin des résidus ou bassin à boue où les eaux usées en provenance de l'usine de traitement sont stockées après le traitement avec les produits chimiques dont le cyanure. Ce bassin représente un danger éminent pour les populations humaine et animale pendant et après l'exploitation minière. Les eaux peuvent en être contaminées par l'infiltration ou par la fuite. L'air peut aussi en être contaminé par l'évaporation car ce bassin peut assécher

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un jour après l'arrêt des travaux de la mine comme ça été le cas pendant l'arrêt des travaux vers les années 2001.

3.3.1.2. Impacts sur les ressources pastorales et les sols

L'aire de la mine recouvre des ressources pastorales qui sont consommées non seulement par les animaux de la zone mais aussi des animaux d'autres endroits. Signalons que Fourouest une zone d'accueil de l'élevage saisonnier pour certains éleveurs venant vers le nord de la commune. Les ressources pastorales constituent la seule source d'alimentation pour les éleveurs de la zone. Le chef du village de Syama, Drissa Sogodogo a dit : « Aujourd'hui notre aire de pâturage est très réduite, l'élevage et l'agriculture ne sont plus praticables sur le côté Nord du village. Ces deux activités sont exercées sur le côté Sud et Est. Et pendant l'hivernage des litiges s'éclatent souvent entre éleveurs et agriculteurs.

Le sol est le support des écosystèmes. Les activités de la mine contaminent les sols sur de vastes zones. Les opérations de la mine mettent le sol à nu le privant de tous les éléments qui le protégeaient en particulier le couvert végétal. Le déboisement, la préparation, etc. exposent le sol à l'érosion hydrique et éolienne. Les travaux de la mine provoquent également la modification des propriétés physiques du sol comme la texture, la porosité, la granulométrie. On assiste à l'appauvrissement du sol par l'action de l'érosion provoqué par les activités d'exploitation minière.

Cependant, les activités agricoles proches du projet minier de Syama sont particulièrement touchées. Signalons que l'agriculture est la base des activités de la population. Le développement de cette activité est lié à un sol fertile. Les activités de la mine entrainent infertilité du sol à travers le déversement de certains produits hautement toxiques. Celui-ci a pour effets la diminution de la production agricole.

Les opérations d'exploitation minière (excavation, explosifs, l'augmentation progressive de la profondeur d'exploitation) sont de nature à affecter l'état d'équilibre préexistant au sein du massif rocheux vierge. Cela favorise l'effondrement de certains périmètres du site minier.

Le paysage de Syama a subi de profondes mutations. On assiste à la naissance des sommets artificiels. La production et le transport du minerai et les déchets afférents, etc....sont responsables de cette modification du paysage. Cette modification provoque la perte d'habitat et/ou un morcellement de l'habitat de la faune.

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La SOMISY SA est un projet d'envergure de par la durée de ses activités et de ses composantes. De ce fait, il a des impacts considérables sur le paysage. Le dépôt de stériles atteint plus de 50m et pourtant les plus hauts sommets de la localité dépassent rarement les 20m de hauteur. La dune artificielle crée par la mine de Syama est visible à Lobougoula à plus de 30km de Syama. Ces dépôts de stériles ont entrainé une modification de la topographie de la zone et de l'orientation du sens de l'écoulement des eaux de surface. Ces dépôts ont également eu des incidences sur le champ visuel de la commune. Les villages de Syama, de Bananso, de Tembléni sont particulièrement affectés par cette modification du paysage. Certaines pistes ou routes ont été déviés à quelques kilomètres. Les nouvelles routes et pistes sont également des composantes essentielles du projet. La construction de ces infrastructures a provoqué une modification dans la savane arborée de la zone avec création discontinuité dans le paysage.

3.3.1.3. Impacts sur les eaux de surface et les eaux souterraines

Les effets sur la qualité et la quantité de l'eau dans la zone du projet constituent peut-être l'impact le plus important d'un projet minier. Les questions clés sont de savoir si les fournitures en eau de surface et en eaux souterraines resteront appropriées à la consommation humaine, et si la qualité des eaux de surface dans la zone du projet restera adéquate pour supporter la vie aquatique et la faune terrestre native

Selon notre étude, la population utilise les eaux de surface de la localité pour divers besoins. Les cours d'eau constituent des sources d'approvisionnements des villageois pour des besoins domestiques (construction des maisons, linges, etc.) En plus, ils font l'objet de pêche par les bozos. Les eaux de surface sont aussi des lieux d'abreuvoirs des animaux.

Le site du projet se trouve à 22 km du fleuve Bagoé d'où la SOMISY prélève l'eau pour le traitement du minerai. Ce fleuve est un élément très important pour les activités des populations de la commune. Le Bagoé est complété par le Bafining qui joue aussi un rôle non négligeable pour les villages installés sur le long de ces cours d'eau. Signalons que la commune rurale se trouve parmi les parties du pays les plus arrosées.

L'extraction, le transport et le stockage du minerai favorise également le déversement des particules par les agents de l'érosion. Notons que la commune enregistre une quantité annuelle de pluie très importante. Les particules et sédiments du sol sont ensuite transportés et déposés dans les cours d'eau situés à la proximité des activités de la mine notamment le Bagoé et d'autres rivières. Il est important de rappeler que la mise en place des infrastructures

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du projet a provoqué l'occupation du lit de certaines rivières. De plus, les dragues occupent anarchiquement les cours d'eau.

Les impacts sur les eaux souterraines sont deux ordres à savoir les impacts quantitatifs et qualitatifs. Certains éléments du projet peuvent atteindre la qualité physique et chimique des eaux souterraines.

Les polluants potentiels sont les hydrocarbures, les détergents, les produits chimiques utilisés dans le traitement du minerai (le cyanure, l'acide, la chaux, etc.). Ces polluants s'infiltrent pour atteindre les nappes souterraines. La nappe la plus concernée est la nappe phréatique, elle fait partie des principales sources d'approvisionnement des communautés à travers les puits. La composante du projet qui présente le plus de risque sur ce plan est le bassin des résidus. La boue qui est déposée peut contenir des produits chimiques tels que le cyanure, cela est possible malgré les traitements préalables. Et les risques d'infiltration sont enregistrables.

La mine a également des impacts sur la quantité d'eaux souterraines disponibles. L'assurance des besoins en eau à partir des puits à grand diamètre, le pompage de l'eau, l'assèchement des carrières pour les opérations d'excavation du minerai ont des conséquences sur l'approvisionnement en eau des populations. Ce sont des facteurs qui provoquent une baisse ou un assèchement des nappes, car selon le rapport de l'EIES, « toutes les carrières auront plus de 100m de profondeur alors que la pompe la plus profonde a moins de 100m de profondeur ».

Il est alors évident que toutes les pompes et tous les puits environnants connaissent l'absence d'eau ou le tarissement précoce. Selon notre enquête, 83% des enquêtés expriment leur besoin ardent en eau potable à partir des pompes.

Le manque d'eau souterraine est donc évident dans la commune de Fourou. Partout où nous sommes passés (Syama, Fourou, Bananso, Tembléni) les populations ont décrié le manque d'eau dans les forages, dans les puits. Le tarissement précoce des puits et le manque d'eau dans les pompes sont maintenant constatés, ce qui n'était pas habituel. « Avant, le tarissement se produisait uniquement au mois d'Avril, maintenant il se produit tout le temps. Les puits qui étaient considérés comme intarissables le connaissent aussi aujourd'hui » dit Amadou Sogodogo, notable à Syama.

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3.3.1.4. Impacts sur la qualité de l'air

Les émissions atmosphériques se produisent à chaque étape du cycle de la mine, mais surtout pendant l'exploration, le développement, la construction et les activités opérationnelles.

Pendant la foration et d'abattage du minerai des poussières sont soulevées qui nuisent premièrement à la santé des travailleurs de la mine mais génèrent également des nuisances sur l'environnement l'extérieur. A ciel ouvert les poussières sont émises sur des secteurs plus larges autour des fronts de fosses en cours d'exploitation.

Le concassage et le broyage à travers la réduction progressive de la granulométrie soulèvent des quantités de poussières plus ou moins important.

Au moment du stockage et du déversement des stériles des poussières sont généralement créées. Notons également que la circulation des engins sur les pistes contribuer également à empoussiérer l'atmosphère et l'air proches.

3.3.2. Impacts sociaux de l'exploitation minière

« Les ressources naturelles ne servent à rien si elles ne changent pas la vie des gens », Ahmed Diane Semega, ancien ministre des mines et de l'Energie du Mali. Les impacts de l'exploitation minière sont paradoxaux. La mine crée des richesses. Mais les communautés locales estiment qu'elles sont injustement traitées ou insuffisamment compensées. L'exploitation minière contribue d'une part à l'amélioration des conditions de vie des populations et d'autre part elle conduit à des tensions sociales et à des conflits violents.

La réalisation du projet minier entraine l'arrivée massive des personnes de toutes catégories socioprofessionnelles, des régions et des cultures différentes. Cette arrivée engendre des changements dans le comportement et des habitudes de la communauté locale. L'installation de la mine a favorisée la forte demande dans le domaine de l'éducation, de la santé, de l'hydraulique, ...

3.3.2.1. Impacts dans le domaine de l'éducation

Les formes de l'éducation rencontrés dans la commune de Fourou sont identiques à celles du reste du pays. Il s'agit de l'école classique, l'école coranique, les centres de formation professionnelle, etc.

Dans ce domaine la mine fait des réalisations. Elle construit des salles de classes. Selon Amadou Sanogo, 3ème adjoint au maire déclare « la mine a construit un jardin d'enfants et un

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lycée à Fourou. Elle participe également à la réhabilitation des salles de classes et la dotation de certaines écoles en fournitures scolaires ».

La photo ci-après, montre la présence d'un jardin d'enfant construit par la SOMISY dans la ville de Fourou.

Photo 4 : Jardin d'enfants de Fourou

Source : Enquête de terrain, Fourou, 2020

Au regard de cette photo, nous voyons deux enfants en tenue. Dernière eux, nous voyons le logo de la SOMISY et de Resolute. Ce qui atteste la construction de ce jardin d'enfants par la mine.

A Fourou, on constate la présence de plusieurs écoles privées. Généralement les employés ne veulent pas amener leurs enfants dans les écoles publiques où les grèves sont persistantes. Pour preuve, au moment de notre enquête les écoles publiques étaient fermées depuis des mois à cause de la grève des enseignants.

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Tableau 6 : Réalisation de la mine dans le domaine de l'éducation

Villages bénéficiaires

Nombres d'écoles

Syama

1

Fourou

3

Bananso

1

Ouatialy

1

Gouéné

1

Torokoro

1

Tembléni

1

Piama

1

Nourlarma

1

Lollè

1

Total

12

Source : Mairie de la commune rurale de Fourou, Août 2020

A la lumière de ce tableau 6, nous voyons que 10 villages de la commune ont bénéficiés des écoles construites par la mine. Ils sont au total 12 écoles. Il est visible que Fourou et Syama ont bénéficiée de deux (2) écoles chacune. Le lycée de Fourou et le jardin d'enfants sont à l'actif de la mine.

3.3.2.2. Impacts dans le domaine de la santé

Dans la commune de Fourou, la couverture est très faible certains patients parcourent encore de nos jours de 2 à 35 km pour rejoindre le centre de santé le plus proche. La distance requise entre un patient et un centre de santé communautaire est de 15km. Cette norme n'est pas respectée. Aujourd'hui, les informations et les campagnes de sensibilisation permettent aux gens de prendre conscience de l'importance d'aller dans un centre de santé en cas de maladie. L'accroissement de la population entraine aussi l'augmentation des cas de maladies.

Concernant la SOMISY dans la commune, elle fait des réalisations dans ce domaine pour le bien-être de la population. Selon le directeur technique du CSCOM de Fourou, Dr. Yaya Traoré « La mine s'implique dans beaucoup d'activité dans le domaine de la santé communautaire. Il s'agit notamment du recyclage des agents de la santé, construction et dotation de certain centre de santé en matériels sanitaires et l'organisation saisonnier des campagnes de pulvérisation pour la lutte contre le Paludisme dans la ville de Fourou ». A

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l'enceinte de la mine, elle dispose d'une clinique pour son personnel avec des médecins hautement qualifiés.

Tableau 7 : Réalisations de la mine dans le domaine sanitaire

Villages bénéficiaires

Centre de santé

Effectifs

Fourou

CSCOM

1

Bananso

CSCOM

1

Ouatialy

CSCOM

1

Total

3

Source : Mairie de la commune rurale de Fourou, Août 2020

Selon ce tableau 7, la commune rurale de Fourou dispose de trois (3) centre de santé communautaire qui sont repartie entre Fourou, Bananso, et Ouatialy.

Il existe également quelques cliniques privées dans la ville de Fourou. On note aussi la présence de quelques médecins (7) dans la ville de Fourou.

3.3.2.3. Impacts dans le domaine de l'hydraulique

Les nouveaux arrivants s'installent généralement dans la ville de Fourou. L'arrivée massive de ces populations influentes l'approvisionnement en eau potable. Les équipements hydrauliques de la commune sont caractérisés par leur vétusté car la plupart des pompes ont plus de 10 ans. La norme de la Direction Nationale de l'Hydraulique (DNH) est de 400 personnes par point d'eau. Cette norme n'est pas respectée face à l'augmentation de la population, donc des difficultés d'accès à l'eau potable par les populations se sont accrues.

Il est important de rappeler l'impact sur les eaux souterraines à travers l'assèchement des carrières pour l'extraction du minerai et le prélèvement d'eau dans les forages pour les besoins en eau. Ce qui assèche les nappes phréatiques qui alimentent les pompes de la zone. Ainsi nous assistons à une pénurie d'eau potable dans les zones touchées.

44

Tableau 8 : Réalisation de la mine dans le domaine de l'hydraulique

Villages bénéficiaires

Nombres de

châteaux d'eau

Syama

2

Fourou

2

Bananso

1

Ouatialy

1

Gouéné

1

Torokoro

1

Tembléni

1

Piama

1

Noularma

1

Lollè

1

Total

12

Source : Mairie de la commune rurale de Fourou, Août 2020

Ce tableau nous montre la réalisation de la mine dans le domaine de l'hydraulique. Elle a construit 12 châteaux d'eaux dans 10 villages de la commune de Fourou. Fourou et Syama dispose chacune de deux châteaux d'eaux.

3.3.3. Impacts sur la population

En général, la réalisation de grand projet draine du monde dans la zone du projet. S'agissant du cas de la société des mines de Syama (SOMISY) dans la commune rurale de Fourou, nous avons constaté la présence des activités connexes autour de la mine. Parmi lesquelles, on peut retenir les travailleurs de sexe, les détenteurs des bars, des magasins de petit commerce (alimentation, restauration, vente d'appareils électronique, etc.)

Cette réalisation du projet a permis le retour de certains ressortissants de la commune qui avaient émigré dans l'espoir d'avoir un jour de l'emploi.

La présence des étrangers (généralement des jeunes et urbains) dans les villages jadis ruraux prennent ainsi le visage d'une zone semi-urbaine ou urbaine. Cela a des conséquences sur les autres composantes de l'environnement biophysique et social.

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3.3.3.1. Impacts sur les us et coutumes

Les effets de la mine sur les valeurs sociétales sont liés à celui de la population et la démographie. L'ouverture de la mine d'or de Syama à entrainer un afflux massif des populations venant de différents horizons à la recherche de l'emploi. Cet afflux lié à l'exploitation aurifère à des conséquences négatives sur certaines valeurs traditionnelles.

L'émergence des conflits interculturels, à la suite de l'installation des travailleurs étrangers ayant des coutumes ou appartenant à des ethnies différentes. L'arrivée de cette population crée aussi des conflits autour des ressources locales telles que la Terre.

L'ouverture de la mine dans la commune de Fourou a favorisée l'installation des bars et des lieux de loisir. On assiste alors à l'érosion des moeurs. L'augmentation de la prostitution et de l'alcoolisme. L'expansion de la criminalité dans une zone réputée sans danger. Les travailleurs (célibataires pour la plupart) disposant de moyens financiers substantiels contribuent aux dépravations des moeurs. L'apparition de cas de VIH/SIDA et la prolifération d'autres maladies sexuellement transmissibles.

La mine a occasionné l'inflation des prix des denrées de base dans la commune. La disparité socio-économique locale, avec un groupe de mineurs riches (pour la plupart des étrangers) souvent peu respectueux des pratiques coutumières de solidarité dans une société où la majorité de la population est pauvre.

L'image ci-dessous montre la plaque d'un bar dans la ville de Fourou.

Photo : Panneau publicitaire d'un bar à Fourou

.

46

Source : Enquête personnelle, Fourou, Août 2020

Ici, nous voyons l'image d'un panneau à vocation publicitaire d'un bar situé à Fourou. Nous pouvons lire en haut du panneau « Welcome to Esther bar » ou Bienvenue à Esther Bar. En bas de ces écritures nous voyons trois (3) bouteilles de Bière. Ce qui montre l'accès de la bière dans ce bar. En plus de la bière, les prostitués sont aussi présents.

La réalisation du projet minier de la SOMISY dans la commune rurale de Fourou provoque une monétarisation de la vie. La solidarité, la dignité, l'entraide, l'assistance communautaire, l'hospitalité, ...qui étaient des valeurs sociales perdent leur place au profit de l'argent. Les plus pauvres sont les moins considéré au sein de la communauté. Cela engendre un bouleversement de la hiérarchie sociale.

47

3.3.3.2. Impacts sur la sécurité des personnes et de leurs biens

Il a été démontré, dans la section sur la démographie et la population, que la zone de Fourouà enregistré un afflux de population avec l'arrivée de gens de divers horizons. Parmi eux, nous pouvons avoir des malfaiteurs, des consommateurs de stupéfiants, etc.

Le trafic routier s'intensifie surtout avec les engins de la mine. Cela augmente les risques d'accident de la circulation. Certaines installations de la mine telles que les carrières constituent une source de risques surtout à la fin de l'exploitation minière.

La commune rurale de Fourou est une zone enclavée. Les routes et les pistes existantes sont en mauvais état, certaines sont impraticables surtout en saison des pluies. En plus de cela, le projet de la mine a occasionné l'interruption de certaines pistes rurales.

3.3.4. Impacts de l'exploitation minière sur l'économie

3.3.4.1. Impacts sur l'agriculture et les terres agricoles

La mise en oeuvre du projet a généré des impacts sur les activités de production. Si l'économie communale se porte mieux c'est grâce à l'agriculture, l'élevage et l'orpaillage.

Le terroir communal est occupé par les sites des villages et les champs villageois. La terre appartient généralement aux différents chefs de tribu, qui la distribuent entre les familles nucléaires. Les hommes sont les propriétaires terriens. Les femmes peuvent aussi accéder à la terre sur demande et cela pour un usage et un temps bien donné emprunt. Un étranger résidant dans la communauté peut également y accéder à la terre de culture selon des critères.

Aujourd'hui, Les enjeux fonciers de l'exploitation minière à Fourou sont énormes et empreints de litiges à n'en pas finir. Les agriculteurs se sentent dépossédés de leurs terres, et considèrent qu'elles ont été bradées en faveur de la SOMISY.

Dans sa quête d'une nouvelle mine, la SOMISY s'est heurtée en mai 2014 à la résistance de trois paysans dans le village de Bananso. De connivence avec les autorités locales, la préfecture de Kadiolo et la mairie de Fourou la mine se prévaut d'un permis exclusif d'exploitation d'or et de substances connexes sur une superficie de 200,6 km2. Il devient difficile de trouver des surfaces cultivables et de pâturages. Salif Berthé, un éleveur de Syama ne retient pas son amertume « Tous les jours que Dieu fait, nos animaux tombent dans les tranchés creusés par la mine ». Trois paysans, qui disposent chacun d'une dizaine d'hectares dans la zone, n'ont pas accepté la compensation qui leur était offerte de 200 000 F CFA par

48

hectare (soit 300 euros). Faisant fi des avertissements et mises en garde tous azimuts, ils ont décidé de continuer à cultiver leurs champs.

La population de la commune rurale de Fourou est majoritairement paysanne. Elle pratique une agriculture de subsistance et quelques cultures commerciales.

Rappelons que la Société des Mines d'or de Syama installée dans la commune a optée pour l'exploitation à ciel Ouvert ou Open-Pit (mine principale de Syama, Syama extension Bassoum, mine Alpha, mine Bananso), les travaux d'exploitations, les usines, les bassins de rétention d'eau, les locaux de l'administration, le barrage de débris, les cités occupent éventuellement une grande superficie.

Aujourd'hui, le total de permis exploités est de 200,6 km2.Cela représente une énorme perte d'espace pour les agriculteurs de la commune de Fourou. L'installation de la mine nécessite l'occupation de plusieurs hectares de champ de culture et de verger. Au terme des activités minières de la SOMISY, environ plus de 1000 hectares de terres sont déboisés. Ainsi, certains paysans sont privés de leurs champs et des produits de cueillette. Pour mener leurs activités agricoles, ces paysans sont obligés de se déplacer vers d'autres horizons avec l'accord des propriétaires terriens et de l'administration locale.Le temps d'aménagement de nouveaux champs et de nouveaux vergers impacte négativement les productions agricoles de la commune. Pendant cette transition, nous constatons une réduction du rendement par hectare avant que les nouveaux champs défrichés ne retrouvent leur capacité de production normale. Il est nécessaire de signaler que l'installation de ces nouveaux champs a aussi des impacts sur l'environnement.

En général dans les zones minières du Mali, tous les bras valides sont tentés d'avoirun emploi à la mine. Ainsi, l'agriculture perd ses meilleurs bras valides. La majorité des jeunes de la commune abandonnent donc l'agriculture au profit de la recherche de l'emploi salarial à la mine.

3.3.4.2. Impacts sur l'élevage et la pêche :

La zone du projet regorge de potentialités énormes en matière d'élevage et de pêche. La présence des cours d'eau, l'énorme quantité de pluie et une grande zone de pâturage sont les conditions qui favorise ces activités. La pèche est une activité très importante pour les populations des villages situés le long des cours d'eau. Il s'agit du village de Lollè, Bananso, et surtout Baloulou souvent qualifié de « Village des poissons ».

49

L'augmentation de la population accroit la demande en poissons, donc l'accroissement des revenus des pêcheurs.

3.3.4.3. Impacts sur le commerce et l'emploi local

L'afflux de la population dans la zone minière a aussi des incidences sur le commerce et l'économie locale. Cette croissante démographique se traduit par une augmentation de la consommation des produits et de la forte demande des services et des biens. Chaque arrivant à ses besoins spécifiques. Dans ce cas, nous assistons à la diversification de l'offre des biens et service mais également à dynamisation de l'économie de locale. La mine est installée dans la zone où elle constitue la principale une source de revenu. Pendant les travaux, l'économie locale est fortement stimulée par la création d'emplois à la mine et les biens et services. Attirés par le développement local, beaucoup de personnes sont détournés des activités de subsistances vers le commerce. En termes de développement économique, l'exploitation minière a des retombés substantiels sur l'économie locale et plus loin sur l'économie nationale. Avec les salaires environs quelques 66 000 dollars soit 30 millions de circulent chaque mois dans la commune de Fourou. Les contrats de biens et de services de la SOMISY avec les fournisseurs locaux augmentent le flux monétaire.

Les retombés économiques indirects sont notoires surtout lorsque les employés payent leurs loyers ou s'approvisionnent en nourriture auprès de leurs fournisseurs. D'autres domaines comme le transport se développent rapidement. D'un autre côté la population se plaint de la flambée des coûts d'achat.

La clientèle représente toute la population résidente et toute les couches socioprofessionnelles de la commune. Au marché de Fourou, les grands acheteurs sont majoritairement composés des travailleurs de la mine. Ils s'intéressent à tous les articles notamment les condiments, la viande, poissons, etc. Jadis moins important, le marché connait depuis l'ouverture de la mine une grande affluence. Les vendeurs et acheteurs viennent également divers horizons, d'abord des villages environnants, de Kadiolo, Sikasso et des villes frontalières de la Côte d'Ivoire.

La forte demande des biens et services, la dynamisation de l'économie, la monétarisation de la vie donnent lieu à l'augmentation des prix, donc à la cherté de la vie. Cela a pour conséquence la réduction du pouvoir d'achat des communautés et inaccessibilités à certains biens et services.

Le projet génère des emplois tout le long de son cycle. Les différentes phases du projet minier créent des emplois directs et formels (agents d'entretien, de nettoyage, de surveillance,

50

d'opérateurs d'usine, des foreurs,). En dehors de ce cadre plusieurs emplois informels et indirects sont constatés (la restauration, les prestations de service, l'artisanat, ...

L'installation de la mine occasionne la naissance de nouveaux types d'emplois dans la commune. Donc l'auto-emploi est favorisée avec le développement des activités connexes. La main d'oeuvre locale (ouvriers, artisans, manoeuvre, etc.) bénéficie du renforcement des capacités techniques à travers des nouveaux arrivants plus compétents.

Cependant les entreprises minières ont des limites en termes de créations d'emplois. Mais elles créent beaucoup d'opportunités pour l'entreprenariat. Pendant la phase d'exploitation, beaucoup de travaux sont sous-traités tels que le transport des travailleurs de la mine, la surveillage et le gardiennage des infrastructures, l'arrosage des voies contre la poussière, etc. Nous assistons alors à des Groupement d'Intérêt Economique (GIE), d'entreprises et sociétés de prestations de service.

En effet, à Fourou, le recrutement reste une pomme de discorde entre la mine et la population locale. Dans l'accord d'implantation la mine s'est engagée à fournir de l'emploi localement. Les habitants des 23 villages cités ci-dessus devaient être prioritaires au moment des recrutements à hauteur de 70% des travailleurs de la mine. Environ 960 employés sur les 1372 que comptait la SOMISY en 2014. Mais, alors que la réserve de la main d'oeuvre locale est immense, la mine continue à procéder à des recrutements ailleurs. Amadou Dembélé, ancien conseiller de la maire de Fourou, déclare : « Des cadres véreux de la mine recrutement sur recommandation, ou leurs parents, d'autres vendent le poste contre espèces sonnantes et trébuchantes ». Régulièrement soulevé, le problème de recrutement n'a jamais été résolu. C'est d'ailleurs la source principale des fluctuations d'une population à qui la mine avait été présentée comme une chance de sortie de la pauvreté. A Fourou, d'où sont extraits tants de richesses, le chômage continue de hanter les esprits des habitants. Plusieurs jeunes rencontrés à Tembléni, dans la ville de Fourou et même à Syama expriment vivement leur désolation. Selon eux, la stratégie de recrutement au sein de la mine repose sur le copinage. « D'ailleurs ceux qui y travaillent ne sont guère rassurés. Ils ne dorment que d'un seul oeil, car à la moindre erreur, vous êtes virés », indique M. Coulibaly.

51

CHAPITRE IV : Présentation, analyse et discussion des résultats d'enquêtes

4.1. Présentation, analyse et discussion des résultats d'enquêtes relatifs au questionnaire

Feminin

2%

Masculin

98%

Graphique 3 : Répartition des chefs de ménages enquêtés par sexe Source : Enquête de terrain, Août 2020

Il ressort de l'analyse de ce tableau n°3 que la quasi-totalité des familles de la zone d'étude sont dirigées par les hommes. Sur les 50 chefs de ménages enquêtés, 49 sont de sexe masculin et une seule personne de sexe féminin. Autrement dit 98% des chefs de ménages enquêtés sont des hommes contre 2 % pour les femmes. Nous nous sommes intéressés aux chefs de ménages, car ils sont les mieux placés de savoir combien de terres agricoles, pastorales ont été impactées.

 

25 20 15 10 5 0

 
 

NOMBRE D'ENQUÉTÉS

 
 

Moins de 35 ans 36-40 41-50 51-60 61 et plus

TRANCHE D'AGE

 

Graphique4 : Répartition des chefs de ménages par tranche d'âge Source : Enquête de terrain, Août 2020

52

Au regard de ce graphique n°2, il est visible que les chefs de ménages enquêtés sont âgés de moins 35 ans à plus de 60 ans. Ainsi, 6% des enquêtés ont moins de 35ans. La tranche d'âge 36-40 ans constitue 8%. La tranche d'âge 41-50 ans représente 17% des enquêtés. De plus, on constate que la tranche d'âge 51- 60 ans constitue 23% des enquêtés. Enfin, les enquêtés de plus de 60 ans ont la plus grande représentativité avec 46%.

49

0

50

40

30

20

10

0

1 0

célibataire Marié veuve Divorcé

Graphique 5: Répartition des chefs de ménage selon la situation matrimoniale Source : Enquête de terrain, Août 2020

Ce tableau nous montre que parmi les chefs de ménage enquêtés, il ya aucun célibataire, aucun divorcé d'où la représentativité de ces deux sont de 0% pour chacun. Cependant, 98% des chefs enquêtés sont des mariés et 2% sont veuves. Selon notre enquête, les veuves trouvent généralement un homme pour se remarier sauf au cas où elles auront atteint l'âge de la ménopause. Dans ce cas, la nouvelle marie devient chef de famille.

Tableau 9 : Répartition des chefs de ménage selon leurs niveaux d'instruction

Niveau d'instruction

Nombres d'enquêtés

Pourcentage

Sans niveau

32

64

1er cycle

5

10

2ème cycle

7

14

Ecole coranique

3

6

Secondaire

3

6

Supérieure

0

0

Total

50

100

Source : Enquête de terrain, Août 2020

53

Ce tableau n°9, nous enseigne que la population est majoritairement illettrée. Parmi les chefs de ménages enquêtés, 64% sont sans niveau, donc ne sont pas allés à l'école. 10% ont fréquenté le 1er cycle et 14% pour le 2ème cycle. 6% de nos enquêtés ont respectivement bénéficié de l'éducation coranique et secondaire. En tenant compte de ses résultats, nous pouvons croire que la population locale n'a pas vraiment les capacités intellectuelles pour mesurer les vrais impacts d'un tel projet sur leur environnement.

Tableau 10 : Répartition des chefs de ménage selon leurs activités principales

Activités principales

Nombres d'enquêtés

Pourcentage

Agriculture

31

62

Elevage

3

6

Commerce

3

6

Conduite

3

6

Orpaillage

4

8

Mécanicien

2

4

Foreur

2

4

Tailleur

1

2

Briquetier

1

2

Total

50

100

Source : enquête personnelle, Août 2020

Au regard de ce tableau n°11, nous comprendrons que nous sommes dans une zone fortement agricole. C'est pourquoi 62% des enquêtés s'occupent de l'agriculture. Notons que l'orpaillage est une activité non moins importante. Elle représente 8% des enquêtés. Le commerce, l'élevage, le transport sont des activités qui constituent respectivement 3%. Il existe aussi d'autres activités. Parmi lesquelles nous avons : la mécanique 2%, la couture 1%, le forage 2%, la briqueterie 1%. La commune de Fourou est donc une zone agro-orpaillage.

54

Tableau 11 : Répartition des enquêtés selon leurs activités secondaires

Activités secondaires

Nombres d'enquêtés

Pourcentage

Agriculture

5

10

Agriculture / élevage

6

12

Agriculture/

orpaillage/élevage

25

50

Commerce/élevage/agriculture

2

4

Elevage/Pêche

1

2

Elevage/

maraichage/maçonnerie

5

10

Orpaillage

6

12

Total

50

100

Source : enquête de terrain, Août 2020

Il ressort de l'analyse de ce tableau n°12 que l'agriculture, l'élevage et l'orpaillage sont des activités très importantes dans la commune de Fourou. De ce fait, 25% des enquêtés pratiquent ces trois activités comme activité secondaire. 12% s'occupent uniquement de l'orpaillage et 12% également pour l'agriculture et l'élevage. 10% de nos enquêtés sont agriculteurs, 10 % pratiquent aussi l'élevage, le maraichage, et la maçonnerie, 4% sont commerçants, éleveurs et agriculteurs et seulement 2% travaillent dans le domaine de la pêche et de l'élevage.

Samoghos

24%

Bamanans

8%

Autres

4%

Sénoufos

64%

Graphique 6 : Répartition des enquêtés selon leurs ethnies Source : Enquête personnelle, Fourou, Août 2020

55

Selon ce graphique, la commune rurale de Fourou est une localité composée majoritairement par les sénoufos. Ils représentent 64% des enquêtés. Nous avons également les Samoghos qui constituent 24% des chefs de ménages enquêtés. 8% de nos enquêtés sont des bambaras et 4% pour les autres ethnies (les dogons, peulhs, etc.).

60 50 40 30 20 10

 
 
 
 

48

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2 0 0

0

Musulmane Chrétienne Animisme Autre

Graphique 7 : Répartition des enquêtes selon leur religion Source : Enquête personnelle, Fourou, Août 2020

Ce graphique fait ressortir que la religion musulmane est la plus pratiquée dans la commune de Fourou. Ainsi, 96% des chefs de ménages enquêtés sont des musulmans. Les chrétiens occupent 4% de nos enquêtés. L'animisme n'est pas représentatif. Il faut reconnaitre que certaines pratiques animistes sont visibles sous les étiquettes musulmanes et chrétiennes.

Tableau12 : Avis des chefs de ménage enquêtés selon les sources d'énergies utilisées

Source d'énergie utilisée

Nombres d'enquêtés

Pourcentage

Bois de chauffe

16

32

Bois de chauffe, charbon de bois, énergie solaire

8

16

Charbon de bois

2

4

Bois de chauffe, énergie

solaire

22

44

Bois de chauffe, charbon de bois

2

4

Total

50

100

Source : enquête personnelle, Août 2020

56

En observant ce tableau n°13, nous comprendrons que les sources d'énergies les plus utilisées par la population de la commune de Fourou sont le bois de chauffe et l'énergie solaire. Ainsi, 44% des enquêtés utilisent en même temps le bois de chauffe et les panneaux solaires. 32% des enquêtés affirment qu'ils utilisent uniquement les bois de chauffe. Toutes les activités cuisinières se font uniquement avec le bois de chauffe et l'énergie solaire pour l'éclairage des familles. 4% des enquêtés utilisent du charbon (ce sont généralement les familles aisés) où le plus souvent pour faire du thé. Le bois de chauffe, le charbon de bois, et l'énergie solaire sont utilisés par 16% des enquêtés et 4% pour le bois et le charbon de bois.

Cependant, les activités de la mine ont provoquéla destruction de plusieurs hectares de la flore. Les habitants de la commune expriment des difficultés d'approvisionnement en bois de chauffe. Avec l'élargissement des villages et la prolifération des champs, on assiste alors à la rareté, le rallongement de la distance du bois de chauffe.

Tableau13 : Avis des chefs de ménage enquêtés selon leurs sources d'approvisionnements en Eau potable

Sources

d'approvisionnements en
Eau

Effectifs

Pourcentage

Pompes à eau

6

12

Châteaux d'eaux

2

4

Pompes et puits

24

48

Pompes, puits, château d'eau

8

16

Puits

10

20

Total

50

100

Source : Enquête personnelle, Août 2020

Ce tableau montre que les pompes à eau et les puits sont les sources principales d'approvisionnements en eau potable dans la commune de Fourou. Ainsi, 48% des enquêtés consomment à la fois l'eau des pompes et des puits. 12% s'approvisionnent uniquement dans les pompes, et 4% pour les châteaux d'eau. Parmi les enquêtés, 16% combinent les trois sources d'eau à savoir : la pompes, le puits et le château d'eau. 2% de nos enquêtés utilisent l'eau du puits. Nous constatons que la population locale utilise essentiellement les eaux souterraines. La pollution de ces eaux constitue donc une menace pour leur santé. Les eaux de

57

surface sont souvent utilisées pour les travaux domestiques (construction des maisons), l'abreuvage des animaux, etc.

33%

Entierement Partiellement Pas du tout

45%

22%

Graphique8 : Avis des chefs de ménage enquêtés selon la satisfaction de leurs espoirs Source : Enquête personnelle, Fourou, Août 2020

L'avènement d'un projet de grande envergure et surtout dans une zone rurale suscite forcément beaucoup d'espoirs. La population de la commune de Fourou attendait de la mine, l'épanouissement à travers l'amélioration de leurs conditions de vie. Il s'agit entre autres la construction des infrastructures sanitaires, éducatives, hydrauliques, routières, etc. ; la création des emplois directs et indirects. Cependant, 45% des chefs de ménages enquêtés affirment qu'ils sont partiellement satisfaits. 33% sont entièrement satisfait et 22% n'ont eu aucune satisfaction.

Tableau14 : Avis des chefs de ménage enquêtés par satisfaction de leurs espoirs selon leurs niveaux d'instructions

Espoirs comblés

Niveau d'instruction

Sans niveau

1er cycle

2ème cycle

Ecole coranique

Secondaire

Total

Evidemment

0%

0%

2%

4%

2%

8%

Partiellement

30%

6%

6%

0%

2%

44%

Pas du tout

12%

8%

26%

2%

0%

48%

Total

42%

14%

34%

6%

4%

100%

Source : enquête de terrain, Fourou, Août 2020

58

A l'observation de ce tableau, il ressort que les espoirs sont partiellement comblés. Parmi tous les chefs de ménage enquêtés, 8% sont satisfaits, et 44% affirment qu'ils sont partiellement satisfaits. 48% de nos enquêtés ne sont pas du tout satisfaits.

Tableau 15 : Avis des chefs de ménage enquêtés par satisfaction de leurs espoirs selon leur activité principale

Espoirs comblés

Activités principales

Agriculture

Elevage

Orpaillage

Commerce

Conduite

Foration

Mécanique

Couture

Briqueterie

Evidemment

0%

0%

0%

4%

0%

2%

0%

0%

0%

Partiellement

6%

0%

0%

2%

6%

2%

4%

2%

2%

Pas du tout

56%

6%

8%

0%

0

0

0%

0%

0%

Total

62%

6%

8%

6%

6%

4%

4%

2%

2%

Source : enquête de terrain, Août 2020

A la lecture de ce tableau, nous remarquons que l'agriculture constitue la principale activité des populations de la commune rurale de Fourou. Elle occupe 62% de nos enquêtés, dont 6% sont partiellement satisfaits des activités de la mine. 56% affirment que leurs espoirs n'ont pas été comblés. L'élevage est aussi pratiqué. Elle représente 6% et aucun n'est satisfait de la mine. Cela explique par les conséquences néfastes que provoque l'exploitation minière sur les ressources agricoles, pastorales et halieutiques. Selon notre enquête, les 8% qui pratiquent l'orpaillage comme activité principale ne sont pas du tout comblés de l'avènement de la mine. Pour les orpailleurs, la mine occupe leur site d'orpaillage. Les sources de revenus des agriculteurs, des éleveurs, des orpailleurs sont donc négativement affectées par les nombreuses activités de la mine.

En revanche, notre enquête révèle que les commerçants et les conducteurs qui représentent chacun 6% sont partiellement comblés. Les foreurs 4%, Mécaniciens 4%, tailleurs 2% et briquetier 2% sont aussi partiellement comblés. Cela s'explique d'une part par la bonne rémunération en mine (Foreurs et conducteurs) et d'autre part de l'afflux de la population provoqué par les activités de la mine.

59

Tableau 16 : Répartition des employés de la mine enquêtée par sexe

Sexes

Effectifs

Pourcentage

Hommes

48

96

Femmes

2

4

Total

50

100

Source : propre réalisation, Août 2020

A la lumière de ce tableau n°15, nous voyons que les travailleurs de mine sont majoritairement composés d'hommes. Sur 50 personnes enquêtés, 48 sont des hommes soit 96% et 2 personnes Soit 4% des femmes.

2

5

7

6

4

3

26-30 31-35 36-40 41-45 46-50

51 et plus

Moins 25 ans

23

Graphique9 : Répartition des employés par tranche d'âge Source : Propre réalisation, Août 2020

En observant ce graphique n°2, nous constatons que l'âge des employés de la mine est compris entre moins de 25 à plus 50 ans. Selon notre enquête, 4% des employés ont moins de 25 ans. La tranche d'âge 26-30 constitue 14% et 46% des enquêtés se trouvent entre 31-35ans. C'est donc la classe dominante. 12% des employés sont entre 36-40 ans, 10% entre 41-45ans, la tranche d'âge compris entre 46-50 constitue 8% et 6% ont plus de 51ans. La majorité des employés sont des jeunes. Cela explique l'indispensabilité de la jeunesse dans les activités de la mine.

68%

Non

32%

oui

60

Graphique10 : Avis des employés de la mine selon les cas de maladies rencontrés Source : Enquête de terrain, Août 2020

Ce graphique nous informe que 32% des travailleurs enquêtés sont au moins une fois tombés malades. Cependant, les maladies les plus fréquentes sont entre autre : la toux, le rhume, la fatigue générale, les céphalées, etc..En revanche 68% des enquêtés affirment qu'ils n'ont pas contractés de maladies.

Tableau17 : Avis des employés de la mine enquêtée selon la satisfaction de leurs conditions de vie et de travail

Satisfaction des employés

Nombres d'enquêtés

Pourcentage

Oui

15

30

Non

35

70

Total

50

100

Source : Enquête de terrain, Août 2020

Dans le milieu rural, l'activité minière industrielle est considérée comme une source de bonne rémunération par rapport aux domaines d'activités locale. L'image de ce tableau nous laisse voir que 70% des employés de la mine de Syama sont insatisfaits et 30% sont satisfaits. Cela s'explique d'abord par la présence des sous-traitants dont la plupart ont des difficultés à bien payer leurs travailleurs mais également au recrutement des travailleurs non qualifiés. Selon notre enquête, les salaires des miniers varient entre 75 000FCFA à plus de 350 000 selon leurs activités dans la mine.

61

Tableau18 : Avis des employés de la mine par satisfaction de leurs conditions selon leurs niveaux d'instructions

Satisfactions des

conditions

Niveau d'instruction

Sans niveau

1er

cycle

2ème cycle

Ecole coranique

Secondaire

Supérieure

Total

Oui

12%

8%

8%

2%

4%

4%

38%

Non

36%

12%

10%

2%

2%

0%

62%

Total

48%

20%

18%

4%

6%

4%

100%

Source .
· enquête de terrain, Août 2020

A l'image de ce tableau, nous remarquons que les travailleurs enquêtés ayant fréquenté l'école ou pas sont majoritairement insatisfaits de leurs conditions de vie et de travail. De tous les niveaux d'instruction confondus, seulement 38% sont satisfaits et 62% ne sont pas du tout satisfaits de leurs conditions.

Tableau19 : Avis des employés de la mine par satisfaction de leurs conditions selon leurs activités dans la mine

Activités dans la mine

Satisfaction des conditions

Oui Non

Opérateur

28%

6%

Chauffeur

10%

18%

Soudeur

6%

0%

Mécanicien

4%

2%

Agent de sécurité

2%

2%

Foreur

12%

10%

Ouvrier

12%

4%

Assistant-médical

4%

0%

Total

58%

42%

Source .
· enquête de terrain, Août 2020

A la lumière de ce tableau n°19, nous observons que les employés de la mine sont plus ou moins satisfaits de leurs conditions. Sur tous les domaines d'activités de la mine enquêtés, 58% sont satisfaits de leurs conditions et 42% ne sont pas satisfaits.

62

4.2. Présentation, analyses et discussion des résultats d'enquêtes relatifs au guide d'entretiens

Feminin

13%

Masculin

87%

Graphique 11 : répartition des enquêtés par sexe Source : Enquête personnelle, Fourou, Aout 2020

Au regard de ce graphique, nous voyons que parmi les personnes ressources enquêtés, le nombre de hommes dépasse celui des femmes. Selon notre enquête, les hommes représentent 87% contre 13% pour les femmes. Cela s'explique par la faible présence des femmes dans les services administratifs dans la commune rurale de Fourou.

Effectifs

Paludisme Fievre typhoide

Maladies respiratoires

33%

33%

34%

Graphique13 : Avis des agents santé enquêtés sur les maladies fréquentes dans leurs centres de santé

Source : Enquête de terrain, Fourou, Août2020

Il ressort de l'observation de ce graphique que dans la commune rurale de Fourou, les maladies les plus fréquentes sont le paludisme, la fièvre typhoïde et les maladies respiratoires notamment la toux, le rhume. Selon les médecins enquêtés, 34% des patients sont atteints du

paludisme, 33% se plaignent de la fièvre typhoïde et 33% également pour les maladies respiratoires.

Non

14%

86%

Oui

Graphique14 : Avis des agents de Santé selon les cas des IST / MST et autres maladies infectieuses rencontrés

Source : Enquête personnelle, Fourou, 2020

Ce graphique révèle que les cas des IST/ MST et dont Sida et autres maladies infectieuses sont fréquentes dans la commune rurale de Fourou. 86% de nos enquêtés expriment qu'ils ont enregistrés des cas de IST et MST contre 14% qui affirment le contraire. Cela s'explique d'une part par le brassage multiethnique mais d'autres par la présence des bars.

HYDRIQUE RESPIRATOIRE OLFACTIVE

0

30

Nombres d'enquétés

Graphique 15 : Avis des agents de santé sur le cas de maladies respiratoires, hydriques et olfactives

63

Source : Enquête personnelle, Fourou, Aout 2020

64

Ce graphique nous éclaire sur les cas de maladies hydriques, respiratoires et olfactives enregistrés dans la commune de Fourou. Selon notre enquête 6/7 médecins affirment avoir enregistrés des cas de maladies respiratoires. Mais aucun cas de maladies hydriques et olfactives n'a pas été signalé.

29%

Non

71%

Oui

Graphique16 : Avis des agents de santé interviewers sur le lien entre les maladies enregistrées et les activités de la mine

Source : Enquête personnelle, Fourou, Aout 2020

Ce graphique nous montre que les maladies enregistrées dans les centres de santé de la commune rurale de Fourou ont un lien avec les activités de la mine. Selon notre enquête, 71% des médecins affirment que certaines maladies sont liées aux activités de la mine. 29% des enquêtés pensent le contraire. Dr. Yaya Traoré exprime « les activités de la mine soulèvent une grande quantité de poussière à travers les excavations, la circulation des engins lourds. Et la poussière est la cause principale de certaines maladies comme la toux, le rhume, etc.

Avis des autorités communales sur le recrutement local

20%

80%

Oui Non

Graphique17 : Avis des enquêtés sur le recrutement local de la SOMISY Source : Enquête personnelle, Fourou, Aout 2020

65

Ce graphique 17 nous informent sur le recrutement local de la SOMISY dans la commune rurale de Fourou. 80% de nos enquêtés pensent que le recrutement local est priorisé. 20% affirment le contraire. Cependant nous avons constaté que le recrutement local est partiellement priorisé. Pour la recherche des profils non spécialisés, il est prioritaire mais dans le cas des profils spécialisés, il ne l'est pas. Cela s'explique par le manque des personnels qualifiés dans certains domaines recherchés par la mine. Par exemple, il manque dans le domaine de la géologie. Amadou Sanogo, Officier d'Etat civil, affirme « le recrutement local par la SOMISY dans la commune rurale de Fourou est priorisé mais près de 75% de ses recrues sont des ouvriers non qualifiés.

60%

Effectifs

40%

Manque de transparence Manque de qualification

Graphique 18 : Avis des enquêtés selon les difficultés rencontrées lors des recrutements locaux

Source : Enquête personnelle, Fourou, Aout 2020

Ce graphique informe sur les difficultés rencontrées lors des recrutements locaux dans la commune rurale de Fourou par la SOMISY. 40% de nos enquêtés indiquent que les difficultés sont liées au manque de transparence. Cependant, 60% pensent qu'elles sont essentiellement liées au manque de qualification de la population de la commune de Fourou.

35

30

25

20

15

10

5

0

Oui Non

30

0

Graphique18 : Avis des enquêtés selon les impacts de la mine sur l'environnement Source : Enquête personnelle, Fourou, Aout 2020

A travers ce graphique, nous comprendrons l'impact des activités de la SOMISY sur l'environnement de la commune. 100% de nos enquêtes affirment que les activités de la mine a des impact négatifs sur l'environnement contre 0%. Ils dénoncent la pollution de l'air, des eaux de surface et souterraines, de la faune et flore. De même, ces activités à des impacts considérables sur les sols et les cultures des populations riveraines à travers le rejet de certains gaz toxiques

2

2

 

0

 

4

4

 
 
 
 

Agents de l' Agriculture

Agents de
l'Elevage

Agents des

Eaux et Forets Colonne1

Agents de Santé

Autorités
coutumieres

20

Mairie

25

15

10

5

0

20

Graphique19 : Avis des autorités communales selon leur niveau d'implication dans la mise en oeuvre du PGES

66

Source : Enquête personnelle, Fourou, Aout 2020

67

Ici, nous voyons, le niveau d'implication des autorités communales dans la mise en oeuvre du PGES. Selon notre enquête, la mairie est impliquée à 62%. Ousmane Ouattara, maire de la commune nous dit : Les services de l'agriculture et l'élevage sont respectivement 6%. Le service des Eaux et forêts sont impliqués à 13%. De même pour les autorités coutumières. Les agents de la santé ne sont impliqués. Ils représentent 0%.

68

Chapitre V : suggestions et recommandations

Pour répondre aux défis soulevés par notre étude, nous suggérons

-La concertation, l'implication de la mine dans les projets de développement durable ; -l'implication des services techniques dans les activités le concernant ;

-une collaboration sincère, franche et transparente entre la SOMISY, l'Etat et les communautés riveraines des mines ;

- Gestion transparence et Prioritaire du recrutement local selon les profils recherchés ; Nous recommandons donc à l'Etat :

-de faire respecter ses obligations en matière de protection de l'environnement et de promouvoir les droits socio-économiques ;

-d'assumer pleinement ses fonctions de puissance publique notamment pour faire respecter sa réglementation (code minier, législation sociale, règles fiscales) et de contrôler les activités des entreprises minières ;

A la SOMISY :

-Se soumettre pleinement à la législation en vigueur, en payant en voulu les taxes et dividendes dus à l'Etat et en respectant les dispositions environnementales du code minier ;

-De prendre en compte les préoccupations ou les doléances des populations de la commune exprimée lors des consultations publiques ;

- De donner les informations authentiques aux communautés riverains concernant l'ampleur du projet et ses impacts ;

-Renforcer la collaboration entre la SOMSY et la mairie ;

- Revoir la composition du comité local chargé du recrutement ;

-Respecter la mise en oeuvre du Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) ;

69

Conclusion

Au Mali, l'exploitation minière est l'un des moteurs de son économie. Elle contribue à près de 7% du PIB et crée près de 12 000 emplois sous sa forme industrielle et plus de 200 000 sous sa forme artisanale. L'or contribue à plus de 300 milliards de FCFA par an au budget de l'Etat.

Bien que génératrices de retombées économiques importantes, l'empreinte écologique et humaine de l'exploitation minière dans la commune rurale de Fourou est forte. Les impacts environnementaux de la mine de Syama sont essentiellement négatifs. Notre enquête révèle que 96% de la population de la commune utilisent les bois de chauffe comme source d'énergies. Les activités de la mine provoquent la destruction de la flore. La population locale se trouve en difficulté d'approvisionnement en bois. Parmi la population 20% enquêtés utilisent les eaux de puits. Les eaux de puits sont polluées par la mine. Les châteaux d'eaux installés sont insuffisants pour couvrir toute la commune. Rappelons que sur 23 villages uniquement 12 ont reçu des réalisations de la mine. Sur le plan sanitaire quelques CSCOM ont été construit.

Et pourtant l'espoir des communautés riveraines des mines est loin d'être comblé. Les activités de la SOMISY engendrent beaucoup de problèmes environnementaux et sociaux dans la commune rurale de Fourou. Il faut rappeler que l'agriculture, l'élevage et l'orpaillage sont des activités dominantes dans la commune rurale de Fourou. L'installation de la mine a nécessité l'occupation de beaucoup de terres agricoles et d'espaces pastoraux. A ce jour, le permis d'exploitation de la SOMISY est de 200,6 km2. Souvent la mine exproprie les terres de certains agriculteurs et ceux-ci sont obligés de défricher de nouveaux champs. Pendant cette transition, ces agriculteurs voient leurs productions agricoles en baisse. Rappelons aussi que la commune de Fourou est une zone agricole et l'élevage pratiqué ici est de type extensif. Aujourd'hui, les éleveurs sont confrontés à d'énormes difficultés car les espaces pastorales sont restreintes d'abord par les champs villages mais également par les activités de la mine. Cela a occasionné la baisse de la production mais aussi la cherté des prix des bétails sur le marché local.

L'installation de la mine a bouleversée les valeurs sociétales traditionnelles. Les jeunes en contact avec les étrangers venus d'hivers horizons perdent certaines valeurs sociétales. Jadis basée sur le collectivisme, la famille est aujourd'hui axée sur l'individualisme. On assiste à la monétarisation de la vie. Ainsi, les plus pauvres sont moins considérés dans la famille. En

70

plus, les bars et la prostitution ont vu le jour et cela contribue à la dépravation des moeurs. Cependant, la Société des Mines de Syama installée depuis les années 1990 dans la commune rurale de Fourou contribue au développement local. Il s'agit surtout de la réalisation des infrastructures des services sociaux de base. Notons que la mine a réalisée 12 écoles, 3 CSCOM et 12 centres d'adduction d'eau potable. La mine contribue également à diminuer le taux de chômage à travers le recrutement local des jeunes. L'installation de la mine occasionne la promotion de l'entreprenariat et la naissance de plusieurs activités connexes génératrices de revenus pour les populations locales. Elle favorisée le commerce local à travers la forte demande des biens et services et injecte également une somme importante dans la commune.

71

Bibliographie

Ouvrages généraux

1. PREPETIT Claude, (1996), Exploitation des ressources minières et Environnement, 61p.

2. Environnemental Law Alliance wordwide, (2010), Guide pour l'évaluation des EIE de projets miniers, bibliothèque du Congrès des Etats-Unis, 118p.

3. Traoré Vincent Dami,la végétation des régions humides et sèches de l'Afrique de l'ouest : Initiation à la systématique botanique et à l'ethnobotanique, (février 2016), 96p.

Ouvrages spécialisés

1. POULARD F, DAUPLEY X et all, 2017, Exploitation minière et traitement des minerais, Collection « la mine en France », Tome 6, 76p.

2. Fédération Internationale des Droits de l'Homme, (FIDH -Mali), (2007), l'exploitation minière et les droits humains, Mission internationale d'enquête : troisième producteur d'or d'Afrique, le Mali, ne récolte que des poussières, N°477, Paris, 50p.

3. Keita Mamadou M et Waaud Jean Philippe, (2011), Contribution à l'évaluation des impacts environnementaux et sociaux des industries minières sur les communautés au Mali : suivi et évaluation des programmes de gestion environnementale et sociale (PGES), Yaoundé, Cameroun, 29p.

Articles scientifiques et mémoires

? KANTA Korotoumou, (2018), Les politiques minières maliennes à l'aune des enjeux du développement économique et social, Université du Québec à Montréal, 21p.

? BERTHE Lamine, (2018), Effets environnementaux de l'exploitation des ressources ligneuses dans la commune de Kaladougou, cercle de Dioila, Mémoire de Master, Ensup, Bamako, 79p.

? DIAKITE Nouhoum, (2018), Impacts socio-économiques de l'orpaillage à Donkarila (commune rurale de Nangalasso), cercle de Kolondiéba, Mémoire de Master, Ensup,

? GRACE Melina Edoh Afiyo, (2010-2011), impacts de l'exploitation minière sur l'environnement et les collectivités locales dans la province du Haut-Ogoué : cas de la COMILOG à Moanda (Gabon),

72

? MENARD Sophie, (2013), les exploitations d'or au Mali. Quelles sont les responsabilités des entreprises vis à vis des populations locales ? Thèse, Etique du développement, 21p.

? SIDIBE Souleymane, (2018), impacts environnementaux et sociaux de l'exploitation minière au Mali : cas de la Société des Mines de Komana (SMK) dans la commune rurale de Yallankoro-soloba, cercle de Yanfolila, Mémoire de Master,ENsup, 100p.

? SOGODOGO Moumine, (2015), Exploitation minière et développement de la commune rurale de Fourou, Mémoire de Master, ENsup, 67p.

? MOORE Stephens, (décembre 2018), Rapport Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE)- Mali, 148p.

? Schéma Régional de l'Aménagement du territoire (SRAT)-Sikasso, Avril 2011, 351p.

Webographie

www.chambresdesminesdumali.org www.dngm.com

www.fidh.com

www.mémoireonline.com www.rml.com.au/syama

73

ANNEXES

IX

ANNEXE 1

Questionnaire adressé aux chefs de ménage.

A-caractéristique socio-économiques et démographiques

I-Identification des enquêtés

Q01.Nom du village :
Q02.Civilité (Mme/M)

Madame Q03.Genre Masculin

Monsieur

Féminin

Q04.Quel âge avez-vous ? Q05.Situation matrimoniale

Célibataire

Marié(e)

Divorcé(e)

veuf (Ve)

Autre

Q06.Niveau d'instruction

Sans niveau 1ercycle 2eme cycle Secondaire Ecole coranique

Autre

Q07.Catégorie socioprofessionnelle

Autre

Bamanan

Samogo

Q7.1. Quelle est votre activité principale ?
Q7.2. Quelles sont les autres activités que vous pratiquez ? Q08.Ethnie Sénoufo

Q09.Religion

Musulman Chrétien Animiste Autre

B-Impacts sur l'environnement biophysique

Q01.Quelles sont les sources d'énergies que vous utilisez ?

Non

Bois Charbon de bois gaz à réchaud Autre

Q02.Avez-vous constaté la dégradation sur la qualité des eaux ? Oui

Q2. 1 Goût Couleur Autre

Q03.Utilisez-vous des eaux de surfaces de la localité ? Oui

Non

Q3.1. Si oui, pour quels besoins ?

Agriculture

Pêche

Tâches domestiques

Autres

Q04.Quelles sont les eaux souterraines que vous consommez ?

Puits

Forage

Pompe

Autre

Q5. Avez-vous remarqué l'assèchement des puits dès l'installation de la mine ?

Oui

Non

 

Q6. Quelles sont vos suggestions quant à une gestion plus efficiente de l'environnement ?

Non
Non

C-Impacts sur le milieu socio-économique

Q1. La mine a-t-elle rendu la vie chère ? Oui

Q2. La mine a-t-elle réduit la pauvreté ? Oui

Q3. Connaissez-vous des réalisations du projet dans la commune ? Oui

Non

Q3.1. Dans le domaine de l'éducation

Q3.2. Dans le domaine de la santé

X

Q3.3. Dans le domaine hydraulique

XI

Q04. Vos espoirs ont-ils été comblés ?

Évidemment

Partiellement

Pas du tout

Q5. Les accidents de la circulation sont-ils enregistrés ?

Non

Pas fréquemment Fréquemment Rarement Jamais

Q6. Des braquages sont-ils enregistrés ? Oui

Q6.1. Si oui, qui sont-ils visés par les braqueurs ?

Non

Non

Les travailleurs de la mine Les commerçants Autres

Q7. Avez-vous perdu des champs avec l'installation de la mine ? Oui

Q8. Si oui, avez-vous eu d'autres champs ? Oui

Non

 

Q9. Si oui, Comment

Q10.La perte des Champs a-t-elle baissé la production agricole ? Oui

Q11.Vos récoltes sont-elles impactées par les activités de la mine pendant la saison des

Non

pluies ? Oui Non

Q12. Avez-vous des membres de famille qui travaillent dans la mine ? Oui

Q 13. Ces membres contribuent-ils à la prise en charge des dépenses familiales ?

Oui

Non

Q14. Leurs emplois dans la mine ne diminuent-ils pas la production agricole ?

Oui

Non

Q15.Avez-vous perdu des zones de pâturages avec l'installation de la mine ?

Oui

Non

Non

Q16. Avez-vous enregistré des cas de vol de bétail ? Oui

Q17.Les prix des produits ont-ils augmenté dès l'installation de la mine ?

XII

Oui

 

Non

Q18. Quelles relations entretenez-vous avec les autorités communales et la mine ?

Q19. Avez-vous déjà enregistré des cas de conflits avec la mine ? Oui

Non

 

Q20. Si oui, décrivez-le ?

Q21. Existe-t-il un comité regroupant la mine, les autorités communales et la population

riveraines ? Oui Non

Q22. Vos valeurs sociétales sont-elles perturbées ? Oui Non

Q23. Si Oui, comment ?

Q24. Que reprochez-vous à la mine ?

Q25. A l'Etat malien ?

Q 26. Aux autorités communales ?

Q27. Au Comité ?

Q28.

Non

Avez-vous regretté de l'avènement de la mine ? Oui

Q29. Quelles sont vos suggestions pour une bonne cohabitation avec la mine ?

Q30.

Non

Êtes-vous dérangés par la poussière ? Oui

Q31. Non

XIII

Les voies sont-elles arrosées ? Oui

Q32. Les bruits des activités minières vous gênent-ils ? Oui

Non

 

Q33. Quelles sont les maladies que vous rencontrez couramment ?

Respiratoire Olfactive Sexuelle Oculaire Paludisme

Choléra Autres a précisés

XIV

Annexes 2

Questionnaire adressé aux travailleurs de la mine

1. Identification de l'enquêté(e):

Q1-Nom : Prénom :

Q2-Sexe :

Q3. Age : .

Q4-Niveau d'instruction : Q5- Ethnie :

Q6-Statut matrimonial :

A. Types de contrats de travail

Q8-Quelle est la nature de votre contrat de travail ? Permanent Temporaire
Q9-Lieu d'origine :

Q10- Commune : Cercle :

B. Raisons et Conditions de vie et de travail dans la mine :

Q1-Quelle était votre activité principale avant la mine ?

Q2-Quelle est votre activité maintenant dans la mine ?

Q3-Depuis quand travaillez-vous ici ?

Q4- Quelles sont les raisons qui vous ont poussées à venir travailler dans la mine ?

Q5-Un de vos amis, proche ou vous-même avez -vous eu un ou des accidents de travail ?

Oui

Non

Q6- Si oui, quelles sortes d'accidents ?

Q7- Quelles en sont les causes ?

Non

Q8-Quelle en est la période ?

Q9- Avez-vous eu accès rapidement aux soins ? Oui Non
Q10-Les conditions de soins sont-elles satisfaisantes ? Oui

Q10.1. Pourquoi ?

Non

Q11- Avez-vous le temps de vous occuper de vos enfants ? Oui

Q12. Si non, Pourquoi ?

Q13.Fréquentez-vous le marché de Fourou ? Oui

Non

Q13.1. Les prix sont-ils abordables ? Oui Non

Q13.2. Selon vous, qu'est ce qui explique cette cherté des prix ?

Mine

Enclavement

Insuffisance de production

Q14- Non

Comptez-vous continuer à travailler dans la mine ? Oui

Q 14-1. Si non, pourquoi ?
C. Recommandations :

Q15- Recommanderez-vous à quelqu'un de venir travailler dans la mine ? Oui Non

Non

Q15-1. Si non, pourquoi ?

Q16. Êtes-vous déjà tombés malade ? Oui Non

Q17-Si Oui, cette maladie a-t-elle un lien avec la mine ?

Q18- Combien d'heures travaillez-vous par jour dans la mine ?

Q18.1 Veuillez préciser l'heure de début et de descente

XV

Q 19.Êtes-vous satisfaits de votre condition de travail ? Oui Non

Q20. Les conditions de restauration sont-elles satisfaisantes ? Oui Q 21. Avez-vous regretté d'avoir travaillé dans la mine ?

XVI

Q21.1 Pourquoi ?

Q22. Approximativement, quel est votre revenu mensuel ? FCFA

Q23.Pour quelles fins, vous l'utilisez ?

Q24. Quelle la taille de votre famille ?

Q25. Autres choses à préciser ?

XVII

Annexe 3

Guide d'entretien adressé aux agents de Santé I-Identification de l'enquêté(e)

Date / / .

Nom : Prénom :

Structure : Poste occupé :

1-Que pensez-vous de l'avènement de la mine dans la commune ?

2-Quelles sont les maladies fréquentes dans votre centre de santé ?

3-Ces maladies sont-elles un lien avec les activités de la mine ?

3-1-Si oui, pouvez-vous nous les décrire ?

4-Avez-vous enregistrés les cas des IST/MST dont le SIDA et d'autres maladies infectieuses ?

5-Avez-vous enregistrés des maladies hydriques, respiratoires, olfactives ?

6-Les cas de fausses couches sont-ils enregistrés ?

7-Pouvez-vous nous en donner des statistiques ?

8-Quelles sont vos recommandations ?

XVIII

Annexe 4

Guide d'entretien adressé aux autorités communales I-Identification de l'enquêté

Date . / .. /

Nom : Prénom :

Structure : .. Poste occupé :

II-Impacts de l'exploitation minière sur le milieu socio-économique :

1- Que pensez-vous de l'avènement de la mine dans votre commune ?

2- Pouvez-vous nous décrire votre collaboration avec la mine ?

3-En quoi consistent les retombés socio-économiques de la mine dans votre commune ?

4-Quelles sont les réalisations de la mine dans votre commune ?

5-Pouvez -vous nous décrire le rapport qui existe entre le PDSEC et le plan de développement local durable élaboré par la mine ?

6-La mine a-t-elle priorisé le recrutement local ?

7-Quels sont les problèmes rencontrés par rapport au recrutement local ?

8-Concernant la population, elle a-t-elle augmentée ? 9-Si oui, quelles en sont les conséquences ?

10-Pensez-vous que vos doléances, préoccupations exprimées, lors des consultations publiques avant l'installation de la mine sont en train d'être prises en compte ?

XIX

III-Impacts de l'exploitation minière sur l'environnement biophysique :

1-Quels sont les impacts des activités de la mine sur l'environnement biophysique ?

2-Êtes-vous impliqués dans la mise en oeuvre du PGES ?

3- Selon vous, les mesures d'atténuations proposées sont-elles performantes ?

4-Avez-vous rencontré des difficultés avec la mine ? 4-1- Si oui, lesquelles ?

IV- Suggestions et recommandations :

1-Quelles sont vos suggestions pour une bonne cohabitation avec la mine ?

2-Quelles sont vos recommandations par rapport à l'installation de la mine ?






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams