Section III. Le rapport entre les ONGs et la
société civile
L'emploi combiné des concepts de secteur des ONG et de
société civile, et la tendance de certains dirigeants d'ONG
à assumer le rôle de porte-parole de la société
civile, ne devraient pas faire en sorte de semer de la confusion chez les
formateurs et les organismes de gestion électorale à propos des
différences entre les deux. Aussi importantes paraissent les ONGs, elles
ne forment qu'un sous-ensemble ou un segment de la catégorie plus
générale que constitue la société civile.
La société civile comprend tous les types
d'associations déjà mentionnées. Néanmoins, les
formateurs voudront porter attention à tous les groupements qui se
trouvent spécifiquement dans leur pays. Les membres de certains d'entre
eux, tels les clubs sportifs et sociaux ou les caisses d'épargne et les
groupes coopératifs, peuvent être plus difficiles à cibler
et à rejoindre en vue de mener des activités d'éducation
électorale. Il n'en reste pas moins que les membres de ces groupes
peuvent être représentatifs de toutes les tendances politiques et
s'avérer une importante ressource non partisane dans le cadre d'un
programme d'éducation électorale.
3.1. La société civile organisée en
tant qu'acteur de l'éducation électorale
Les électeurs et les citoyens ne fonctionnent pas en
vase clos, et la défense de leurs intérêts dans
l'arène politique n'est pas le seul apanage des partis politiques. Il
existe un concept qu'on appelle la société civile. Dans la
présente section, on traite de l'importance de la société
civile et de sa participation au processus de conception, d'exécution et
d'évaluation des programmes d'éducation électorale; on
présente également une définition fonctionnelle de la
société civile.
3.2. Mobilisation de la société civile lors
d'une élection
L'élection est l'un de ces moments d'importance
où la société civile de par ses ressources, son
caractère volontaire, ses différentes compétences et sa
capacité à rejoindre tous les secteurs de la
société - devrait être mobilisée et, autant que
possible, travailler sur des activités d'éducation non
partisanes.
En période électorale, différents groupes
peuvent participer à l'éducation électorale, à la
surveillance du processus électoral ainsi qu'aux activités plus
partisanes, par ex. appuyer un parti politique ou un candidat et faire campagne
en sa faveur.
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Il est possible que l'accent principal de ces groupes ne porte
pas sur les activités politiques, électorales ou même de
nature éducative. En conséquence, ils devront s'entendre avec
leurs membres s'ils décident de mener des activités à
caractère politique. Ces groupes comprennent des syndicats, des groupes
communautaires ainsi que des associations d'affaires et professionnelles; on
peut retrouver aussi des organismes religieux.
Par ailleurs, d'autres organisations et associations qui
soutiennent la tenue d'une élection réussie demeureront quant
à elles indépendantes vis-à-vis des candidats et de
l'organisme de gestion électorale. Certaines pourront avoir un mandat
précis par rapport aux processus politiques et électoraux, comme
par exemple les organisations non gouvernementales (ONG) dont l'action porte
sur l'éducation civique et l'éducation électorale, la
défense des intérêts du public, la surveillance des
élections et les dépouillements parallèles des bulletins
de vote, et les droits de l'homme. Aux États-Unis, la League of Women
Voters est un exemple bien connu d'un tel groupement.
D'autre part, divers groupes d'intérêts
spéciaux pourront mener des activités d'éducation et de
mobilisation des électeurs axées principalement sur leurs propres
membres ou adhérents. Ces gens peuvent comprendre les jeunes
électeurs et ceux votant pour la toute première fois, les
électeurs de sexe féminin, les minorités ethniques ou
linguistiques, les résidents des communautés rurales et
éloignées, les électeurs handicapés, et les
personnes qui ont été déplacées dans leur propre
pays ou qui sont des réfugiés. Certaines de ces personnes
pourraient manquer d'information, être dans un état d'apathie, ne
pas se sentir écoutés par les institutions en place ou
concernés par les processus existants, ou être vulnérables
et se faire manipuler.
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