[j]
EPIGRAPHE
Le Tout puissant
a fait pour moi des grandes choses.
Saint est son
nom.
Luc : 1,49
[ii]
DEDICACE
A ma mère, MUSIWA ZAMUKULU YOLANDE, et
à mon père, ZUZI FALAY ERNEST, qui ont
passé leur vie à rêver d'un avenir meilleur pour moi en
croyant que l'école pouvait y contribuer. Leurs sacrifices et leur
obstination à faire de moi ce que je suis aujourd'hui, constituent la
preuve que certaines personnes qui n'ont pas mis pied à l'école
peuvent être les meilleurs défenseurs voire les partenaires
avisés de celle-ci.
Je me souviens encore de mon premier jour à
l'école. Ma mère qui m'y conduisait, je fus inscrit à
l'école ce jour-là le premier et avant l'heure officielle
d'ouverture des classes. Ce jour, je n'ai pas pu m'amuser comme tous les autres
élèves qui se retrouvaient à l'école. Je restai
songeur en classe en pensant lui devoir une dette, juste pour pouvoir inscrire
son fils à l'école.
A mes frères et soeurs ZUZI Judith, ZUZI Claudis, ZUZI
Bora, ZUZI Ernest, ZUZI Jeanne, MUSIWA Guido, ZUZINOT Steph, ZUZINOT Prince,
Kanezi Samuel qui pendant longtemps ont cru en moi et continuent de croire que
ma réussite leur fait toujours honneur. Je leur dédie ce travail
preuve de leur confiance en moi.
A mes amis d'université avec qui j'ai appris beaucoup
à force de nous opposer et de nous compléter dans la recherche et
l'acquisition du savoir. Grâce à eux j'ai appris que
l'université pouvait être le haut lieu du partage et de la
collaboration; Très souvent les connaissances auxquelles
j'accédais péniblement me devenaient très simples par le
seul fait qu'ils me l'interprétaient. Pouvais-je avoir meilleurs
maîtres qu'eux les compagnons de lutte. Je pense à
BAELONGANDI KITOKO, LUNTUMBUE KASOKU, BANZA TSHISHIMBI, GALENGA NKOYI,
MABANZA MUSANGU, MBONGA JUNIOR.
Enfin, à tous mes enseignants qui ont d'une
manière ou d'une autre marqué ma vie d'apprenant et qui m'ont
donné l'amour de l'université, du travail bien fait et ont fait
de moi ce que je suis.
A tous, ma gratitude et ma reconnaissance.
ZUZI MUSIWA Alex
[iii]
REMERCIEMENTS
Ce travail portant sur « L'apport de la
société civile au processus électoral 2018 « cas de
la CENCO », marque l'aboutissement de notre deuxième cycle
universitaire. Au terme de celui-ci, nous nous trouvons dans l'obligation de
remercier toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont concouru
à la réalisation de cette oeuvre scientifique.
Nos remerciements s'adressent à tous les professeurs de
l'Université de Kinshasa et plus particulièrement à ceux
de la faculté des sciences sociales administratives et politique pour
l'intérêt constant qu'ils ont apporté à notre
formation sans détour. Nous présenterons nos profonds sentiments
de gratitude et de reconnaissance au professeur Célestin MUSAO KALOMBO
qui a bien voulu, malgré ses préoccupations, assurer la direction
de ce travail. Nous présenterons aussi nos profonds sentiments de
gratitude et de reconnaissance à notre cher Chef de Travaux Willy KALALA
KANKONDE qui a bien voulu assurer l'encadrement de ce travail. C'est
grâce à ses conseils et remarques que ce travail, a sa forme et
sont fond actuels.
Nous restons reconnaissant envers nos amis et amies pour tout
leur bienfait, et pour tout l'amour et l'amitié qu'ils nous ont toujours
témoignés. Nous citons : KABAMBA ILUNGA Audry, Charles KANYONDO,
MUMA Plamedi, MBATA jonathan,
MUZILA Brunelle, MIALA Chancella, MUMA Gracia, Ilunga Horty,
KAPINGA KABAMBA, MUKEDI Glaudy, KITOKO Kevin, MOKELO Fiston, BOKASA
Héritier, BOMPATE Aristide, NGIEMA Manga, ainsi que la chorale saint
Ambroise.
Nous nous sentons aussi redevable envers tous les compagnons
de lutte qui ont cheminé avec nous durant notre parcours à
l'université et ont partagé avec nous les bons et mauvais temps
ainsi que le quotidien.
Que tout ceux dont nous n'avons pas fait une mention
explicite, ne daignent nous en tenir rigueur, car aux uns et aux autres, nous
réitérons nos sentiments de gratitude.
[1]
INTRODUCTION
1. CHOIX ET INTERET DU SUJET
1.1. Choix du Sujet
Le choix porté sur ce sujet n'est pas le fruit du
hasard, il est le résultat d'une longue réflexion et il a
été motivé par les raisons suivantes : la rupture avec les
systèmes autoritaires et dictatoriaux s'est opérée dans
l'organisation des élections et dans la vie politique de la RDC.
La manifestation concrète de la démocratie
s'observe à travers la bonne gouvernance et la tenue des
élections libres, transparentes et impartiales. Vouloir
réfléchir sur l'apport de la société civile cas de
la (CENCO) dans processus électoral c'est le choix de notre
étude. Cependant, nous mettrons en exergue l'intérêt de
notre sujet à trois niveaux : niveau personnel, niveau scientifique,
niveau sociétal.
1.2. Intérêt du Sujet
a. Au niveau personnel
En tant que politologue en devenir, le milieu dans lequel nous
avons longtemps évolué nous a sitôt habitué à
prendre goût à certains débats sur le problème
afférent au processus électoral en République
démocratique du Congo.
b. Au niveau scientifique
Ce travail constitue un vade-mecum et une contribution pour
tous ceux qui voudront bien porter une réflexion quelconque sur l'apport
de la société au processus électoral et tous ceux qui
s'intéressent à la gestion des affaires publiques, de tomber dans
des explications, de faciliter et de faire la part de chose entre la
théorie et la pratique.
c. Au niveau sociétal
Cette étude permettra aux citoyens de se sentir en
sécurité lors de l'expression de leurs droits de vote. Car, toute
violation de ce droit sera sanctionnée. Elle contribuera à aider
les formations politiques dans la conquête des suffrages exprimés,
à l'acquisition des postes électoraux.
[2]
2. PROBLEMATIQUE
La problématique se définit comme un ensemble
des questions posées dans un domaine de la science en vue d'une
recherche des solutions1.
A ce propos, nous retiendrons que la problématique
désigne un ensemble d'idées qui spécifient la position du
problème suscité par le sujet d'étude.
Un sujet de recherche procède normalement de
l'existence d'un problème auquel le chercheur entend donner une
explication ou une réponse. Cependant, l'existence du problème
suscite des observations desquelles proviennent des interrogations et
questions.
La République Démocratique du Congo
reflète depuis des années les difficultés qui connait
l'Afrique à savoir : La domination, l'exploitation néocoloniale,
la corruption, l'autoritarisme, les conflits ethniques, la militarisation du
politique, les rebellions, etc...une vague des violences ininterrompues que
l'on pourrait croire à tort conjoncturelles.
La déclaration universelle de droit de l'homme dans son
article 21, alinéa3 révèle « la volonté du
peuple est le fondement de l'autorité des pouvoirs publics ; cette
volonté doit s'exprimer par les élections honnêtes qui
doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal, et
au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant la
liberté de vote2.
En effet, dans le tournant des années 1990, une
société civile plurielle s'est affirmée en RDC, dans le
sillage de la libéralisation de l'espace politique. Succédant aux
cycles des mouvements de contestation étudiants des années
soixante à quatre-vingt, puis à l'émergence de l'Union
pour la démocratie et le progrès social (UDPS), les organisations
de la société civile (OSC) ont été aux avant-gardes
des luttes pour l'élargissement de l'espace politique et des
libertés civiles. L'avènement plus récent de mouvements
citoyens animés par la jeunesse et dotés de modes d'organisation
et de stratégies d'action moins conventionnels semble cependant
bousculer le rôle de garde-fou et de contrepouvoir démocratique,
traditionnellement assuré par la société civile
institutionnalisée.
1 KUYUNSA, B et SHOMBA K., Initiation aux
méthodes de recherche en sciences sociales, PUZ, Kinshasa, 1995,
P41.
2 Pierre le Vesque, sur argument justificatif, en
élection et légitimité du pouvoir en RDC coll. «
thème philosophique 2 » Ed. Kinshasa 2004 p.9
3 PINTO, R et GRAWITZ, M., Méthodes de
sciences sociales, Dalloz, Paris, 1971. P.338 - 339
4MWAKA BWENGE., Initiation au travail scientifique,
cours inédit, UNIKIN, FSSAP, G1.SPA, 2013-2014, p.21-22.
[3]
Dans le contexte de crise de légitimité que
traverse actuellement le Congo, les OSC peinent en effet à trouver une
visibilité entre les forces de la Majorité présidentielle
et celles de l'opposition, en lutte pour la gestion de la transition
après l'expiration du mandat du président Kabila, arrivé
à échéance le 19 décembre 2016. Et ainsi notre
problématique sera :
? Quel est le rôle de la CENCO entant que structure de
la société civile dans le processus électoral de 2018 ?
? Comment comprendre la position et de la CENCO au regard des
élections du 31/12/2018 ?
Telle sont des interrogations qui vont guider notre
réflexion.
3. HYPOTHESE DU TRAVAIL
D'après PINTO ET GRAWITZ, tout chercheur doit, en
effet, au départ, prédisposer d'un point de vue, lequel constitue
ce qu'on appelle concept opérationnel ou l'hypothèse de
travail3.
Définie comme étant des réponses
provisoires ou anticipées que l'on apporte à la question ou aux
questions posée(s) à la problématique4, dans sa
présentation l'hypothèse prend la forme d'une proposition, d'une
question ou d'une alternative. Dans le cadre de cette étude, les
hypothèses suivantes peuvent être émises :
1. le rôle de la CENCO entant que structure de la
société dans le processus électoral a consisté
à lutter pour, le respect des droits de l'homme, les élections
libres, démocratiques et transparentes, l'Etat de droit, l'alternance au
pouvoir qui constituent les éléments essentiels tant
souhaités pour l'instauration d'une société
véritablement démocratique en RDC. Et un bon ordre politique est
celui dans lequel l'Etat est capable de satisfaire les besoins matériels
et spirituels de tous les citoyens.
2. la seconde est que la CENCO assure l'instruction de la
population avec les subsides de l'Etat. Au sein de L'Eglise catholique
certaines congrégations ont participé à la formation de la
population, notamment des jeunes, ces derniers soucieux d'engager une
réflexion active sur la situation de leur pays joueront un rôle
capital comme des observateurs et témoins, pour une bonne tenue des
élections et de facto, dans la
5 GRAWTZ, M, cité par KINGHOMBE Wa
KINGHOMBE., cours de Méthodes de recherche en sciences
sociales, G3 SPA, FSSAP, UNIKIN, 2002 - 2003 (inédit).
[4]
contestation de résultats de scrutin. La CENCO à
cet effet, su éviter le piège du silence complice envers le
pouvoir politique.
Par un long cheminement fait de collaboration avec le pouvoir
politique dans certains secteurs de la vie nationale comme dans l'enseignement
et de la santé publique et de dénonciation de certaines
dérives du pouvoir, les évêques ont activés le
processus électoral au point de devenir une instance civique critique
crédible face au régime politique en place.
4. Méthodologie
a. Méthode
La méthode est définie comme étant
l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline
cherche à étudier les vérités qu'elle poursuit, les
démontre et les vérifie5.
Dans le présent travail, nous avons fait recours
à la méthode structuro fonctionnelle. Le choix de cette
méthode se justifie par le fait qu'elle explique d'une part, les faits
ou phénomènes en s'intéressant aux rôles, et d'autre
part, elle explique le phénomène par les relations qui existent
entre les parties de l'ensemble.
Dans le cadre de notre travail, cette méthode nous a
permis de saisir les paramètres que nous étudions, en mettant en
corrélation la conférence nationale épiscopale du Congo et
l`organisation des élections en RDC, afin de déceler les
différents problèmes auxquels se heurte le processus
électoral en RDC.
b.Techniques
La technique est par définition un ensemble des
procédés exploités par les chercheurs dans la phase de la
collecte des données qui intéressent son étude.
Les techniques constituent des outils pratiques de recherche.
Elles mettent en oeuvre un ensemble d'opérations visant à entrer
en contact avec les faits qui font l'objet de recherche. En ce qui concerne
notre travail nous avons recouru aux techniques ci-après :
[5]
c.Technique d'observation directe
L'observation directe consiste à étudier une
réalité durant une période donnée, en s'inspirant
dans la vie de son milieu sans pour autant être acteur. Il s'agit en ce
qui nous concerne, La descente sur terrain a été dans le but
d'obtenir les premières données en observant, l'organisation des
élections en RDC et en participant comme électeur aux
élections du décembre 2018.
d. Technique documentaire
Nous avons ainsi fait usage des documents écrits,
lesquels nous ont permis d'inventorier ou encore de lire des ouvrages
scientifiques, littéraires ou techniques notamment ; les livres, les
cours, les articles, les revues, les mémoires, etc.
Technique d'interview
Pour PINTO et GRAWITZ, l'interview signifie « une forme
de communication établie entre deux personnes ne se connaissent pas,
ayant pour but de recueillir certaines informations concernant un objet
précis6 ».
De façon plus explicite, ils notent que l'interview est
un procédé d'investigation scientifique, utilisant un processus
de communication verbale pour recueillir des informations en relation avec le
but poursuivi ou l'objet d'étude.
Cette technique nous a permis de recueillir certaines
informations en posant de différentes questions à nos
enquêtés intéressants en les incitent librement à
donner leur point de vue sur le processus électoral en RDC.
5. DELIMITATION DU SUJET
De peur de verser dans les généralités
dépourvues de tout caractère scientifique, nous prenons soins de
limiter notre sujet, c'est-à-dire définir le cadre spatial et le
cadre temporel dans lequel nous avons choisi de mener notre étude.
a. Délimitation temporelle
Dans cette partie, notre étude couvre la période
comprise entre 2016 à 2018 : car l'année 2016 reste sans nul
doute, l'année prévue pour les élections
démocratiques en République démocratique du Congo et
l'année 2018 se justifie par le fait qu'elle a été
conditionnée par la concrétisation de l'organisation des
élections qui semblant comme un rêve.
6 PINTO et GRAWITZ., Op.cit., p.3.
[6]
b. Délimitation spatiale
Ce faisant, la République démocratique du Congo
constitue notre espace. Cette limitation n'est arbitraire, nous avons choisi la
République démocratique du Congo.
6. DIFFICULTES RENCONTREES
Dans la rédaction de notre oeuvre, nous nous sommes
butés aux difficultés inhérentes à la nature
humaine. Ainsi nos recherches qui ont abouti au présent travail ont
été ponctuée de plusieurs difficultés notamment:
D'abord, celles ayant trait à la documentation. En
fait, il existe aujourd'hui très peu des livres et travaux scientifiques
sur le sujet sous examen ce qui nous a compliqués la tâche dans la
collecte des données.
Suite, celles d'ordre financier. En effet, la
réalisation d'un travail scientifique sérieux est très
couteuse. Au projet de la recherche jusqu'à la communication des
résultats de la recherche, il nous a fallu, des privatisations non les
moindre en vue de réunir tant soit peu l'enveloppe y
afférente.
7. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Hormis l'introduction et la conclusion notre travail
s'articule en trois chapitres Le premier chapitre se consacre sur le cadre
conceptuel ; Le deuxième chapitre porte sur la présentation de la
structure de la conférence Episcopale nationale du Congo « CENCO
» et l'historique électoral ; Le troisième chapitre porte
sur la Conférence Episcopale Nationale du Congo « CENCO » et
le processus Electoral, Apport et Action.
[7]
CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL
Ce chapitre comportera deux sections dont la première
sera consacré à la définition de concepts de base et la
seconde portera sur les définitions de concepts connexes.
SECTION I. DEFINITION DESCONCEPTS DE BASE
Tout travail scientifique exige une définition claire
de ses concepts de façon à éviter les confusions sur la
différente compréhension d'un même terme. Toutes fois, un
problème majeur se pose en sciences sociales et plus
particulièrement en sciences politiques, c'est de l'unanimité de
définitions de termes qui puissent rencontrer l'opinion de tous les
autres.
Ce point aborde le concept de la société civile
avec une approche pluraliste et libérale. De manière plus
précise, elle adopte la définition générale de la
société civile qu'a élaborée Larry Diamond :
« [...] le secteur de la vie sociale organisée qui
s'associe librement, qui s'établit par lui-même, qui subvient
à ses propres besoins, qui est indépendant de l'État, et
qui respecte des dispositions légales ou un ensemble de règles
communes. La société civile est distincte de la
société en général en ce qu'elle réunit des
citoyens agissant collectivement dans un secteur de la vie publique en vue
d'exprimer leurs intérêts, leurs passions et leurs idées,
d'échanger des renseignements, d'atteindre des objectifs communs,
d'exercer des pressions sur l'État, et de demander des comptes aux
représentants de l'État [...] elle rejette l'idée ... de
déployer des efforts politiques pour prendre le contrôle de
l'État. »7
En d'autres termes, la société civile se compose
d'une gamme d'associations et d'organisations avec des membres, où les
citoyens s'assemblent afin d'intervenir dans la sphère politique et
celle ayant trait à l'élaboration des politiques. On ne peut
l'isoler du secteur privé, comme c'est parfois le cas, parce
qu'inévitablement, elle peut comprendre des associations ayant des
intérêts commerciaux et d'affaires. On ne peut pas non plus parler
de la société civile comme étant un secteur
indépendant, car elle peut s'exprimer de manière très
partisane. Elle doit plutôt être considérée comme un
ensemble d'intérêts et de ressources qui peuvent, lors de moments
importants dans l'histoire d'un pays, s'éveiller et collaborer en vue de
l'atteinte de certains objectifs sociaux.
7 [1] DIAMOND, Larry, «Towards Democratic
Consolidation», Journal of Democracy 3 (juillet 1994), p. 5.
[8]
Compte tenu des objectifs visés par le présent
document, les auteurs conseillent de ne pas donner au terme un sens
idéologique. Lorsqu'on y fait référence, on suppose que la
société civile est progressive, dispose d'une politique sociale
cohérente en faveur des pauvres et des défavorisés, ou a
une opinion particulière au sujet des relations sociales et
économiques. Cependant, s'il est utilisé ainsi, le concept peut
prêter à controverse, surtout dans un contexte électoral.
Dans les situations où les responsables électoraux et politiques
entendent limiter la concurrence politique, une utilisation de nature
idéologique du concept de société civile peut fort bien
mener à exclure celle-ci des campagnes et des élections.
Malgré la divergence des opinions, bon nombre d'auteurs
et théoriciens en sciences politiques convergent et se complètent
dans leurs définitions. C'est ainsi que, chaque fois que nous allons
donner une définition à un concept, nous essayons de lui donner
le sens dans lequel il est employé dans le présent travail.
1.1. Approche définitionnelle
Pour avoir une bonne compréhension de la
société civile, nous voudrions exposer les différentes
définitions selon les points de vue divers ; point de vue Etymologique,
le point de vue politique, le point de vue gouvernance, le point de vue du
droit et le point de vue sociologique ;
1.1.1. Du point de vue Etymologique
Le terme société civile vient du grec «
Koinonia pollitiké » qui signifie littéralement,
communauté politique, cette notion se retrouve chez Aristote,
Cicéron est traduit en latin par « societas civilis» comme
pour définir l'unité de la cité.
De ces approches Etymologiques, il ressort que la
société civile est avant tout la totalité des citoyens
d'une commune, d'une région, d'un Etat nation. Dans la pratique, les
citoyens n'agissent pas individuellement mais c'est toujours dans le cadre
associatif, une telle association peut être considérée
représentative à condition qu'elle ait été
constituée sur base de la volonté et des propres
intérêts des citoyens qui se déclarent formellement et
juridiquement de l`association.8
1.1.2. Du point de vue politique
Selon une perspective politique, la société
civile se comprend comme un regroupement des associations à
caractère non gouvernemental et à but non lucratif.
8 PIROTTE.G., La nation de société
civile, Ed. La découverte, Paris 2007, P. 78.
[9]
Il est question ici de l'auto-organisation de la
société en dehors de tout cadre institutionnel. En effet dans la
vie politique, la société civile se manifeste plus
particulièrement lors des élections ou elle se mobilise pour la
sensibilisation et éducation électorale.9
1.1.3. Du point de vue gouvernance
Au plan de la gouvernance, la société civile se
comprend comme l'ensemble des organisations syndicales et patronales (les
partenaires sociaux) et des organisations non gouvernementales (ONG), les
agents professionnelles, inséparablement des organisations caritatives,
des organisations des base et des autres organisations qui implique les
citoyens de la vie locale, municipale avec une contribution spécifique
des églises et des communautés religieux.10
1.1.4. Du point de vue de droit
Selon le droit, la société civile est une
société non commerciale, sans but lucratif soumise au droit
civile et caractérisée par la pression exercée sur les
institutions c'est un groupe social doté d'une structure visant à
atteindre des objectifs collectifs. En plus, elle est une ensemble des
individus et des groupes, organises ou non, qui agissent de manière
concertée dans les domaines variés ; social, politique et
économique et auxquels s'appliquent des règles et des lois
formelles ou informelles.11
1.1.5. Du point de vue sociologique
Dans l'optique sociologique, la société civile
est l'ensemble des acteurs des associations, des organisations, des mouvements
de lobbies, des groupes d'intérêts, qui ont un caractère
non gouvernemental et non lucratif. Elle constitue une forme d'autogestion de
la société en initiatives citoyennes en dehors du cadre
éthique ou commercial.12
Section II. Missions et objectifs de la
société civile
De toutes ces approches définitionnelles, il ressort
que les objectifs de la société civile sont fondés sur
l'intérêt général ou collectif dans des divers
domaines ; sociologique, politique, solidaire, humanitaire, éthique,
juridique, environnemental,
9PIROTTE. G., op, cit, p.65.
10 UNESCO., livre blan, New-York, 2013,
p.17.
11 R. LAUDANI., Aux origines de la
société, dans le monde diplomatique 7/09/2012. P.34.
12 Idem
[10]
scientifique, culturel etc. c'est cette perspective que le
professeur Larry Diamond13 affirme que la société
civile est un domaine de la vie sociale organisée qui se fonde sur la
volontariat, la spontanéité, l'auto-suffisante, l'autonomie
vis-à-vis de l'Etat qui est lie par un ordre légal ou un ensemble
de règles communes.
2.1. Mission de la société civile
En République démocratique de Congo, en effet,
depuis que le train de la démocratisation à démarrer, la
société civile joue un rôle de premier plan dans la
résolution des conflits, pendant les périodes de transition, dans
la consolidation de la paix, dans la supervision des
élections.14
De ce point de vue la société civile en RDC a la
mission (objectif) de15 :
+ Eduquer aux valeurs civiques de la nation (civisme)
+ Former les observateurs électoraux ;
+ Observer les élections ;
+ Faire le décompte parallèle ;
+ Eduquer à la paix et non-violence ;
+ Promouvoir et renforcer les droits de l'homme en encourageant
les réformes
démocratiques, dans le renforcement de la
coopération avec les autres
sociétés civiles régionales ;
+ Faire respecter les principes démocratiques et l'Etat de
droit tel qu'énoncés
dans les conventions internationales et le droit humanitaire
international ;
+ Lutter contre les discriminations, les crimes de guerre et les
crimes contre
humanité ;
+ Appuyer les ONG existante à la création des ONG
indépendantes en renforçant
la capacité des groupes de pression.
+ Promouvoir la stabilité et la sécurité en
synergie avec le gouvernement sue
tout l'entendue du territoire national.
En un mot, on dirait que la mission de la
société civile en RDC consiste dans le maintien du dialogue
politique permanent entre les acteurs du jeu politique et leurs
gouvernés, car elle participe et fait un plaidoyer en faveur non
seulement de la transparence dans les élections mais aussi à la
stabilité du champ social. Cette médiation permet une gestion des
politiques publiques. De ce point de vue la mission
13 Cité par G. pirotte, op. cit. p. 8
14 V. RUGUTSHA, rôles et stratégies de la
société civile en RDC, Namur. 2005 p 65-6
15 V. RUGUTSHA, op. cit, pp17-22
[11]
de la société civile en RDC sera
cristallisée surtout dans la recherche de la stabilité politique
et de la cohésion nationale basée sur la démocratie.
Section III. Le rapport entre les ONGs et la
société civile
L'emploi combiné des concepts de secteur des ONG et de
société civile, et la tendance de certains dirigeants d'ONG
à assumer le rôle de porte-parole de la société
civile, ne devraient pas faire en sorte de semer de la confusion chez les
formateurs et les organismes de gestion électorale à propos des
différences entre les deux. Aussi importantes paraissent les ONGs, elles
ne forment qu'un sous-ensemble ou un segment de la catégorie plus
générale que constitue la société civile.
La société civile comprend tous les types
d'associations déjà mentionnées. Néanmoins, les
formateurs voudront porter attention à tous les groupements qui se
trouvent spécifiquement dans leur pays. Les membres de certains d'entre
eux, tels les clubs sportifs et sociaux ou les caisses d'épargne et les
groupes coopératifs, peuvent être plus difficiles à cibler
et à rejoindre en vue de mener des activités d'éducation
électorale. Il n'en reste pas moins que les membres de ces groupes
peuvent être représentatifs de toutes les tendances politiques et
s'avérer une importante ressource non partisane dans le cadre d'un
programme d'éducation électorale.
3.1. La société civile organisée en
tant qu'acteur de l'éducation électorale
Les électeurs et les citoyens ne fonctionnent pas en
vase clos, et la défense de leurs intérêts dans
l'arène politique n'est pas le seul apanage des partis politiques. Il
existe un concept qu'on appelle la société civile. Dans la
présente section, on traite de l'importance de la société
civile et de sa participation au processus de conception, d'exécution et
d'évaluation des programmes d'éducation électorale; on
présente également une définition fonctionnelle de la
société civile.
3.2. Mobilisation de la société civile lors
d'une élection
L'élection est l'un de ces moments d'importance
où la société civile de par ses ressources, son
caractère volontaire, ses différentes compétences et sa
capacité à rejoindre tous les secteurs de la
société - devrait être mobilisée et, autant que
possible, travailler sur des activités d'éducation non
partisanes.
En période électorale, différents groupes
peuvent participer à l'éducation électorale, à la
surveillance du processus électoral ainsi qu'aux activités plus
partisanes, par ex. appuyer un parti politique ou un candidat et faire campagne
en sa faveur.
[12]
Il est possible que l'accent principal de ces groupes ne porte
pas sur les activités politiques, électorales ou même de
nature éducative. En conséquence, ils devront s'entendre avec
leurs membres s'ils décident de mener des activités à
caractère politique. Ces groupes comprennent des syndicats, des groupes
communautaires ainsi que des associations d'affaires et professionnelles; on
peut retrouver aussi des organismes religieux.
Par ailleurs, d'autres organisations et associations qui
soutiennent la tenue d'une élection réussie demeureront quant
à elles indépendantes vis-à-vis des candidats et de
l'organisme de gestion électorale. Certaines pourront avoir un mandat
précis par rapport aux processus politiques et électoraux, comme
par exemple les organisations non gouvernementales (ONG) dont l'action porte
sur l'éducation civique et l'éducation électorale, la
défense des intérêts du public, la surveillance des
élections et les dépouillements parallèles des bulletins
de vote, et les droits de l'homme. Aux États-Unis, la League of Women
Voters est un exemple bien connu d'un tel groupement.
D'autre part, divers groupes d'intérêts
spéciaux pourront mener des activités d'éducation et de
mobilisation des électeurs axées principalement sur leurs propres
membres ou adhérents. Ces gens peuvent comprendre les jeunes
électeurs et ceux votant pour la toute première fois, les
électeurs de sexe féminin, les minorités ethniques ou
linguistiques, les résidents des communautés rurales et
éloignées, les électeurs handicapés, et les
personnes qui ont été déplacées dans leur propre
pays ou qui sont des réfugiés. Certaines de ces personnes
pourraient manquer d'information, être dans un état d'apathie, ne
pas se sentir écoutés par les institutions en place ou
concernés par les processus existants, ou être vulnérables
et se faire manipuler.
3.3. L'organisation de la société civile
Il devrait être assez facile de contacter l'organisme de
gestion électorale national, ou l'organisme de gestion électorale
municipal dans le cas des élections locales, pour qu'il participe
à une rencontre destinée à transmettre des informations
sur les activités d'éducation électorale et, là
où c'est possible, coordonner celles-ci. On devrait également
pouvoir lancer des invitations similaires aux partis politiques, aux coalitions
ou aux groupes travaillant sur des initiatives citoyennes; dans ce but, on
pourra utiliser des ressources comme une liste des partis politiques
enregistrés (que l'on pourra obtenir auprès du ministère
de la Justice ou auprès de l'organisme
[13]
de gestion électorale, par exemple) ou une liste des
partis représentés à l'assemblée
législative. On pourrait même inciter les candidats à se
rencontrer pour qu'ils coordonnent leurs efforts lors d'une élection.
Mais lorsqu'il s'agit de la société civile, il
peut s'avérer passablement plus difficile de rejoindre tous les groupes
de citoyens organisés de manière informelle ou
indépendante. Il se peut aussi que certains ne soient pas prêts
à collaborer. Et parmi les groupes qui pourraient être
intéressés, il se peut qu'ils ne se connaissent pas ou qu'ils
n'aient jamais collaboré auparavant. Par sa nature même, la
société civile ne peut pas être coordonnée par un
organisme. Il serait peut-être possible de coordonner certains segments
de la société civile et les organismes centraux pourront inciter
certaines de ses parties à s'organiser plus efficacement pour les
besoins d'un évènement ou d'un programme particulier
d'éducation électorale.
Différents efforts peuvent être entrepris pour
informer et soutenir les groupes de la société civile et
coordonner leurs actions en appui aux élections. Ceci peut comprendre :
des réunions tenues de façon régulière pour
informer les groupes (par exemple sur l'évolution de la campagne
électorale telles l'adoption de nouvelles règles ou de nouvelles
procédures électorales ou ce qui touche aux technologies) et
faciliter la collaboration et la coordination; des sessions de formation pour
aider à préparer ceux qui doivent s'adresser directement aux
électeurs afin de les mobiliser; des séances d'information de la
part des responsables des élections; la distribution par
télécopieur et par courriel de modèles de plans de travail
et de documents avec les questions les plus fréquemment posées,
et d'autres activités semblables visant à établir un
consensus.
3.4. Les intervenants de l'éducation
électorale
Il importe de considérer la société
civile comme un intervenant au moment d'élaboration des buts, des
objectifs et des paramètres d'un programme d'éducation
électorale. Ces organisations ont la capacité de fournir
rapidement des informations fiables au sujet de l'électorat. De
même, il se peut qu'elles disposent d'un personnel ou de
bénévoles ayant accès aux communautés locales et
l'habitude de travailler avec celles-ci. Elles peuvent aussi représenter
un choix passablement moins coûteux pour rejoindre les citoyens et pour
renforcer de manière personnelle les messages que l'on voit et entend
dans les médias de masse.
[14]
SECTION II. PROCESSUS ELECTORAL
Le terme « processus électoral »,
désigne ordinairement l'ensemble des opérations
nécessaires au bon déroulement des élections, qu'il
s'agisse de la confection, des listes électorale, de l'organisation de
la campagne électorales , des différentes formalités
préparatoire au scrutin, de la tenue des bureaux de vote, des
procèdes de votations, de modalité de centralisation et de
décompte des résultats, de la formation des « officiers
électoraux », de l'encadrement de sondages d'opinion ou encore de
l'observation internationale des élections, etc.
Le processus électoral étant une période
marquée par la complexité des événements, il serait
important de le circonscrire. Ainsi, nous allons commencer par définir
les concepts clés et définir les différentes
étapes.
2.1. Les Elections
A la faveur du développement de la démocratie
pluraliste l'élection s'est aujourd'hui imposée à la fois
comme mode d'expression de l'opinion des individus et des groupes d'individus,
comme mode désignation des dirigeants ou des gouvernants par les
dirigés ou les gouvernés ; comme modalité de changement
politique, comme mode de légitimation des gouvernants et du pouvoir
qu'ils exercent, comme mode aristocratique d'accès au pouvoir politique,
comme source de puissance, et comme forme de participation
politique16.
2.1.1. Notion d'élection
Le terme élection signifie, étymologiquement,
l'action d'élire ou de choisir par un vote17.
L'élection peut, la chose choisie, signifier l'expression des individus
ou des groupes d'individus.
C'est la signification qu'elle a lorsqu'après avoir
débattu d'une question, les participants au débat choisissent
l'un des points de vue avancés sur la question débattue. Dans ce
cas, est retenu le point de vue qui recueille les plus de voix
exprimée.
L'élection est considérée aussi comme un
mode de désignation des gouvernants par les gouvernés. Elle peut
être libre ou contraignante, directe ou indirecte et peut se faire selon
les systèmes électoraux variables.
16 MULUMBATI NGASHA, Introduction à la
science politique, ,2èmeéd., Africa, Lubumbashi,
1977, p. 193 17Idem
[15]
L'élection est considérée
également comme une des modalités de changement politique. En
effet, par l'élection des individus ou des groupes d'individus qui
étaient au pouvoir, cédant la place à d'autres individus
ou groupes d'individus. Et une fois au pouvoir, ces derniers peuvent mettre en
place de nouvelles institutions politico-administratives, qui correspondent
à leur philosophie politique, à leur idéologie, à
leur programme d'action ou à leur politique et placer à leur
tête des hommes nouveaux pour les animer.
L'élection est considérée
également comme un des modes de légitimation des gouvernants et
du pouvoir politique qu'ils exercent. Les différents
éléments de la population acceptent les gouvernants et le pouvoir
qu'ils exercent sur eux par fois tout simplement parce qu'ils ont
été élus. C'est ainsi, que la plupart de ceux qui font de
coup d'Etats s'arrangent pour se faire élire en vue d'être
accepté par les différents éléments de la
population.
L'élection est considérée aussi comme un
mode aristocratique d'accès au pouvoir. Lorsque les individus ou les
groupes d'individus sont appelés à choisir leurs
représentants-gouvernants, ils choisissent ceux qui paraissent comme les
meilleurs par rapport au reste de la population. Ceux qu'ils choisissent leur
apparaissent meilleurs soit parce qu'ils ont plus d'argent, soit parce qu'ils
sont plus honnêtes, soit qu'ils sont plus intelligents, soit parce qu'ils
sont plus instruits, soit parce qu'ils maitrisent le verbe oral et
écrire plus les autres, c'est-à-dire plus que le reste de la
population.
L'élection est considérée
également comme une des sources de puissance pour les individus, les
groupes d'individus, et les Etats. Du fait d'être élus, des
individus (président de la république, premier ministre) et des
groupes d'individus (ex. gouvernement) donnent des ordres, prennent des
décisions et les font exécuter par d'autres individus ou groupes
d'individus. D'autre part, le fait pour les dirigeants d'un Etat d'être
élus confère à ce dernier plus de considération,
plus de puissance par rapport aux Etats dont les dirigeants sont
autocratiques.
L'élection est considérée
également comme une forme de participation politique entendue comme
l'action par laquelle les membres d'une entité politique
individuellement ou collectivement influant sur son organisation et son
fonctionnement. Les gouvernants participent à la vie politique en
participant à la compétition électorale, en se faisant
élire, et en prenant, dans la gestion des affaires publiques, certaines
mesures et certaines décisions plutôt que d'autres. Les
[16]
gouvernés, de leur côté, participent
à la vie politique en choisissant leurs
représentants-gouvernants, et en influant positivement et
négativement sur le choix des mesures et des décisions que leurs
représentants-gouvernants prennent dans la gestion quotidienne des
affaires publiques.
2.1.2. Les Systèmes Electoraux
Les systèmes électoraux, selon lesquels les
gouvernés choisissent les gouvernants, variant selon qu'on est dans les
pays à régime politique monopartite ou les pays à
régime politique multipartiste.18
Dans les pays à régime politique monopartite,
les gouvernants sont choisis par les dirigeants du parti unique qui
confectionnent les listes de `'candidats" et font ensuite adapter ces listes
par les gouvernés électeurs par un simulacre d'élection.
Si dans ce cas le choix des gouvernants par les responsables du parti se fait
avant la présentation de listes de `' candidats" aux électeurs,
il arrive des fois que le choix se fasse a posteriori. Dans ce cas, sont
élus les candidats que les dirigeants du parti unique estiment ou
considèrent comme bons, et cela quel que soit le nombre des voix
obtenues.
Dans les pays à régime politique multipartiste,
les gouvernants sont choisis par les gouvernés électeurs selon
trois systèmes électoraux principaux : le scrutin majoritaire, le
système de représentation proportionnelle et le système
mixte.
Le système majoritaire est cette forme de
système électoral ou est élu celui qui obtient la
majorité des voix. Il peut se présenter soit sous forme de
scrutin majoritaire à un tour, soit sous celle de scrutin majoritaire
à deux tours, soit encore sous forme de scrutin uninominal, soit en cas
sous celle de scrutin majoritaire plurinominal.
Le système majoritaire à un tour est la forme de
système majoritaire ou le vote se fait à un tour. Et dans ce cas
est élu celui qui obtient le plus grand nombre de voix, quel que soit le
total des voix obtenues par les autres candidats.
Le système majoritaire à deux tours est la forme
de système majoritaire ou est élu celui qui obtient la
majorité absolue des voix exprimées, c'est-à-dire la
moitié des voix plus une ou moins. Et lorsqu'aucun candidat n'est
élu au premier tour, on
18 MULUMBATI NGASHA, op cit, p.194
[17]
organise le deuxième tour pour départager les
candidats qui ont eu le plus des voix au premier tour.
Le système majoritaire uninominal est la forme de
système majoritaire ou un seul candidat est élu par
circonscription électorale.
Le système majoritaire plurinominal est la forme de
système majoritaire ou plusieurs candidats sont élus dans une
circonscription électorale. Il est à observer que, dans ce cas
les candidats se regroupent par liste ; d'où le scrutin majoritaire
plurinominal est par fois appelé scrutin de liste. Il est à
observer, par ailleurs, que le scrutin de liste peut être bloqué
ou panaché. Il est bloqué, lorsqu'en votant les électeurs
votent pour la liste et non pour les candidats qui figurent sur la liste. Il
est panaché, lorsque les lecteurs choisissent parmi les candidats qui
figurent sur la liste ceux pour qu'ils voulussent réellement voter. Les
électeurs forment dans ce cas, leurs propres listes.
Le système de représentation proportionnelle est
la forme de système électoral ou les candidats se
présentent au choix des électeurs par listes, qui obtiennent
chacune le nombre d'élus proportionnel au nombre de voix obtenues. Pour
déterminer le nombre de chaque liste, on utilise soit le système
du quotient du nombre uniforme, soit celui du quotient électoral.
Dans le système du quotient du nombre uniforme, la loi
électorale fixe d'avance pour l'ensemble du territoire national, le
nombre de voix requises pour qu'une liste ait un élu. Chaque liste a le
nombre d'élus correspondant au nombre de fois que ce nombre est contenu
dans le nombre de voix qu'elle obtient.
Dans le système du quotient, on divise le total de voix
exprimées par le nombre des candidats à élire. Le chiffre
ainsi obtenu est appelé quotient électoral. Chaque liste a le
nombre d'élus correspondant au nombre de fois que le quotient
électoral est contenu dans des voix qu'elle obtient si on recourt au
scrutin de liste bloquée. Si on recourt au scrutin de liste
panachée, la base de calcul est la moyenne de la liste qu'on obtient en
divisant le total de voix obtenues par chaque candidat par le nombre de membres
de la liste.
Le système mixte est la forme du système
électoral ou on recourt toute à la fois au système
majoritaire et au système de représentation proportionnelle. Le
système mixte fonctionne dans certains pays, notamment en Allemagne et
Afrique du sud.
[18]
2.2. L'encadrement Politique et Juridique des Elections
Pour se faire correctement, l'élection requiert un
encadrement politique et juridique.
2.2.1. Encadrement Politique des Elections
L'encadrement politique des élections est
constitué d'un certain nombre d'opérations que ceux qui
organisent les élections doivent effectuer et dont les importantes sont:
le recensement, l'aménagement de circonscription électorale,
l'aménagement des bureaux de vote et l'enrôlement des
électeurs et l'inscription de candidats et partis politiques.
a. Le Recensement
Les résultats de toute élection ne peuvent
être fiables que lorsqu'on a des statistiques fiables sur le nombre total
de la population, sur la population électorale, c'est-à-dire le
nombre de ceux qui remplissent toutes les conditions pour être
électeur.
b. L'aménagement de Circonscription
Electorale
Commande par le principe d'égalité entre les
électeurs, l'aménagement de circonscriptions électorales
consiste dans le découpage du territoire national en entité
politique au sein desquels les électeurs élisent les
différents candidats. L'aménagement de circonscriptions est
principalement déterminé par le volume de la population. En
effet, lorsque la population globale augmente, on procède à
l'aménagement nouvelles circonscriptions électorales.
L'aménagement de nouvelles circonscriptions n'est
habituellement pas requis lorsque le système électoral retenu ou
appliqué est la représentation proportionnelle.
L'aménagement de nouvelles circonscriptions s'impose
lorsque le système électoral est uninominal. Pour assurer
l'égalité entre les électeurs, lorsque le volume de la
population d'une circonscription augmente plus les autres, on procède
à son redécoupage afin que tous les électeurs soient
représentés plus ou moins
egalement.il est à noter que
lorsque le système électoral est plurinominal, les
circonscriptions peuvent rester et sauvent restent inchangés, mais le
nombre de siège, lui, augmente proportionnellement au volume de la
population.
[19]
c. L'aménagement des Bureaux de Vote
Les bureaux de vote doivent avoir certains équipements
dont les plus importants sont les isoloirs, les urnes et les bulletins de
vote
Les isoloirs doivent être à grand nombre pour
permettre aux électeurs de voter rapidement et sans bousculade. Ils
doivent ensuite être équipés chacun d'une table et d'une
chaise pour permettre aux électeurs de remplir correctement leurs
bulletins de vote. Ils doivent avoir chaque, de photo de tous les candidats
afin de permettre aux électeurs de choisir les candidats de
préférence.
Les urnes doivent être fabriquées à grand
nombre et bien fermée afin de permettre les électeurs de voter
rapidement et en toute transparente.
Les bulletins de vote doivent être fabriqués
à grand nombre pour éviter l'interruption de vote.
d. L'enrôlement Electoral
Avant les élections, les individus qui remplissent les
conditions d'éligibilités doivent se faire inscrire sur le
registres électoraux dans les circonscriptions ou ils sont
appelés à voter. Il faut éveiller à ce qu'ils ne
fassent pas enrôler sur plusieurs registres ni dans plusieurs
circonscriptions à la fois. Ce qui constitue une source de contestation
des résultats électoraux.
e. Inscription des Candidats Et de Partis
Politique
La deuxième grande étape du processus
électoral est celle de l'inscription des candidats et des partis
politiques. Cette étape est réglementée par la loi
électorale (donne la durée, la qualification des candidats et des
pièces à produire) est décisive pour la tenue du scrutin
et permet la préparation des bulletins de vote19.
2.2.2. L'encadrement Juridique des Elections
L'encadrement juridique des élections est assuré
principalement par les lois électorales, les commissions
électorales et les organes chargés de gérer les litiges
électoraux.
19 Article 13 de la loi électorale, p. 25.
[20]
a. Les lois électorales
Conçue par les gouvernants, la loi électorale
définit les éligibilités, la durée du mandant, la
dimension des circonscriptions électorales, le nombre de siège
à pourvoir, la manière de comptabiliser les voix pour proclamer
le ou les vainqueurs. Il existe plusieurs lois électorales dont les plus
importantes sont : la loi électorale municipale, qui régit les
élections municipales, la loi électorale provinciale qui
régit les élections provinciales, la loi électorale
législative qui régit les élections législatives,
la loi électorale présidentielle qui régit les
élections présidentielles
b. Les Commissions Electorales
La commission électorale est un organe qui supervise
les élections afin d'assurer leur bon déroulement jusqu'à
la proclamation des résultats. Sa composition varie d'une
élection à l'autre, d'un pays à l'autre et dans un
même pays, d'nue époque à l'autre. Pour remplir
correctement ses fonctions, la commission électorale doit être
indépendante.
Pour cela, elle doit être composée des
personnalités compétentes, honnêtes et ayant beaucoup de
personnalité.
c. Les organes chargés de régler les
litiges électoraux
Ces organes sont permanents dans certains pays, tandis qu'ils
sont constitués ponctuellement dans d'autres. Dans le premier cas, ils
sont constitués des cours et tribunaux qui, en plus de leurs de
fonctions classiques, statuent sur les litiges qui naissent des
élections. Dans le deuxième cas, ils sont crées pour
gérer les litiges électoraux.
d. La Campagne Electorale
La campagne électorale vise d'abord à faire
connaitre aux électeurs un candidat, ses idées et ses actions,
ensuite à le faire aimer lui, ses idées et ses actions, enfin
à le faire préférer lui, ses idées et se actions
aux autres candidats, à leurs idées et à leurs actions. Il
s'agit en fait d'influencer les électeurs afin de les amener à
voter pour un candidat. Et pour influencer les électeurs, il faut les
connaitre et pour les connaitre, il faut étudier.
Pour bien mener une campagne électorale, il faut aussi
mobiliser certaines ressources, notamment les ressources humaines, les
ressources financières, les medias, les moyens de transport.
[21]
Pour bien mener une campagne électorale, il faut
également élaborer certaines stratégies, notamment le
choix des objectifs à atteindre, le choix des cibles prioritaires, le
choix du terrain des débats électoraux, le choix de ton de la
campagne, le choix des thèmes majeurs de la campagne, le choix des axes
de la campagne.
e. La Période Electorale
C'est la période des activités du scrutin
à savoir : le vote proprement dit, l'observation partisane,
dépouillement, l'affichage des premiers résultats dans les
bureaux de vote.
f. La Période Postélectorale
Cette période qui comprend la centralisation des
résultats, le contentieux électoral, l'annonce de
résultats provisoires par l'organe de gestion des élections, la
publication officielle des résultats par la cour suprême de
justice et le rapport des élections.
g. La centralisation des résultats
Après ces opérations de vote, il y a le
dépouillement, il s'agit du comptage des voix pour chaque candidat ou
chaque parti politique. Les résultats centralisés et une
compilation de vote posent vérifier les procès-verbaux remplis
après le recensement, en vue de l'annonce office de la proclamation des
résultats.
h. La publication des résultats
C'est avec la publication des résultats dans le
journal officiel de la République que se termine le processus
électoral proprement dit pour les raisons de transparente ( il faut pas
semer le moindre doute sur les modalités de manipulation) et pour les
raisons pratiques évidentes ( élus ne peuvent pas occuper les
nouvelles fonctions avant ultime étape), les autorités
électorales doivent procéder les plus rapidement à la
publication des résultats pour atténuer les humeurs, et des
électeurs et celles des candidats.
i. Les rapports officiels du scrutin
Par ailleurs, bien que peu des lois électorales les y
obligent, les autorités électorales ont un avantage à
publier un rapport complet de l'événement électoral. Ce
rapport comprendra les détails des résultats obtenus par les
candidats dans les bureaux de vote, en plus d'indiquer les taux de vote de
participation exacte dans chaque circonscription électorale
c'est-à-dire un regroupement des bureaux de vote sur un territoire
donné.
[22]
CHAPITRE II. PRESENTATION DE LA STRUCURE DECENCO ET
HISTORIQUE ELECTORALE
SECTION I : LA CENCO
1.1. De la création et visée
La conférence nationale Episcopale nationale, CENCO en
sigle, érigée par le saint siège est l'assemblée
dans laquelle les évêques catholiques exercent conjointement leur
charge pastorale en vue de promouvoir le bien Etre que l'église offre
aux hommes et aux femmes en particulier par des formes et méthodes
d'apostolat convenablement adaptées aux circonstance sociopolitique et
religieux du pays. En effet, les Evêques exercent cette charge pastorale
selon les prescriptions du décret du concile Vatican II christus
dominus conformément au code de droit canonique, et selon les
normes statutaires de la CENCO20
En effet, ce bien que l'église offres aux hommes c'est
la libération intégrale dans le christ pour l'église qui
en RDC, ce monde, ce sont les hommes les femmes ainsi que les
réalités socioculturelles, économiques et politique, tout
comme les valeurs, qui, sans cesse, émergent et se développe. Ce
sont là les lieux prioritaires ou doivent porter l'attention de
l'église.
Dans le domaine politique par exemple on retiendra que
dernièrement la CENCO a l'élevé sa voix pour parler du
respect de l'ordre constitutionnel qui doit être observé par tous.
C'est le gage de la cohésion et de l'unité nationale, dans sa
récente déclaration nos lisons « la CENCO est fermement
opposée à toute tentative de modification de l'article 220
», articlé verrouille dans notre constitution que stipule « la
forme républicaine de l'Etat, le principe du suffrage universel, la
forme représentative du gouvernement les nombres et la durée du
mandat du président de République, l'indépendance du
pouvoir judiciaire, les pluralisme politique et syndical ne peuvent faire
l'objet d'aucune révision constitutionnelle » à cet effet,
nous nous engageons à sensibiliser la population congolaise pour qu'elle
comprenne l'importance de cet article pour la stabilité du
pays21. Mais comment fonctionne la CENCO ? Quels sont ses principaux
organes ?
20 CENCO, Annuaire de l'Eglise catholique en RDC
(2012-2013), Kinshasa, éd. Du secrétariat général
de la CENCO 2013, p.10.
21 CENCO, mémorandum du comité
permanant de la Conférence épiscopale nationale du Congo du
22/02/2013 adressé au président de la république,
Kinshasa, éd. Du secrétariat général de la CENCO,
2013. P.3
[23]
2.2. Mission
(fonctionnement et organes)
1.2.1. Mission (fonctionnement)
La CENCO fonctionne avec plusieurs organes, en l'occurrence la
présidence, l'assemblée plénière et le
comité permanant, le secrétariat général de
l'épiscopal, les assemblées épiscopales provinciales, les
commissions épiscopales ainsi que les assemblées des
supérieurs majeurs.
Sa mission dans la société Congolaise est claire
: veiller et éveiller les consciences du peuple congolais, dans toutes
les circonstances de son histoire. Les Evêques de la CENCO l'on fait
particulièrement pendant ces quinze dernières années. Qui
plus est, ils n'ont ménagé aucun effort durant toute la
période de tumulte et depuis la fin de la guerre, ils éduquent
grands et petits pour former à la démocratie et les
préparer aux libres et transparentes. A ce sujet, ils se sont autrefois
adressés aux fidèles catholiques et aux hommes de bonne
volonté, le 18 juin 2006 en ces termes : « nous devons aller aux
élections dans un esprit démocratique. La démocratie ne
signifie pas unanimité, mais le droit pour la majorité
électorale de gérer la chose publique tout en étant
ouverte à l'alternance démocratique au pouvoir les limites
fixées par la loi. Les formations politiques n'ayant pas gagné
les élections doivent se plier à la volonté de
l'électorat, à la discipline républicaine bien
définie. Elles doivent patiemment attendre leur tour par la voie des
urnes et non des armes... tel est l'esprit démocratique auquel nous
sommes appelés à être formés à travers le
processus électorat »22.
Plusieurs activités ont été menées
dans ce sens. Trois ans durant, après l'accord global et inclusif
signé à sun-city en décembre 2002, toute la classe
politique congolaise s'est employée à la mise en place d'un
nouvel ordre institutionnel en République Démocratique du Congo.
L'Eglise Catholique, au niveau national, s'est impliquée activement dans
cette nouvelle donne politique. Elle a créé la CARTEC
(coordination des actions pour la Réussite de la transition par l'Eglise
catholique) et l'a implantée dans tout le pays. Ce fut un cadre
précieux pour la concertation et l'implication de toutes les confessions
religieuses dans la sensibilisation et l'éducation civique et
électorale du peuple congolais jusque dans les communautés
ecclésiales de base. Toutes les couches sociales ont été
touchées par le message de paix et de la responsabilité politique
de chacun, au point que l'Eglise catholique et les confessions
22 CENCO, la foi dans l'avenir du Congo, Kinshasa,
éd du secrétariat Général de la CENCO, 2006, p.
12
[24]
religieuses ont été réellement des lampes
qui éclairent dans ce pays23.La CENCO précise que
l'Eglise n'a aucun candidat, ni à la magistrature suprême, ni
à la députation. Elle offre un profil d'homme à
élire et laisse la conscience de tout citoyen entièrement libre.
L'Eglise a formé les observateurs des élections, 30000 personnes
formées à cet effet sont disséminées partout en RDC
pour accompagner le processus électoral, en plus des dizaines de
milliers venus de partout au monde grâce à la MONUC. Plusieurs
logent dans nos maisons aussi bien ville qu'en milieu rural24.
Cernons maintenant les différents organes qui constituent la CENCO.
1.2.2. Les organes de la CENCO
1.2.2.1. Assemblée plénière
L'assemblée plénière est l'instance
suprême de la CENCO. En effet, tous les évêques
diocésain en soit membres de droit ainsi que les évêques
coadjuteurs et auxiliaire. Ordinaire, l'assemblée plénière
se (tient une fois l'an tandis que le comité permanent se réunit
deux fois l'an25. En effet, cet organe a toujours joué un
rôle dans la démocratisation du pays ? parmi les documents dont
les quelques titres ci-après : l'Eglise au service de la nation
Zaïroise (-1972) ; appel au redressement de la nation (1978) ;
libérer la démocratie (1990) ; respectons la vie humaine(1996) ;
le processus de la démocratisation au zaïre (1997) ; sauvons la
nation (1996) pour une fin de transition apaisée (2006) ; notre
rêve d'un Congo plus beau que avant (2010) ; peuple congolais,
lèves-toi et sauve ta patrie (2013), etc.
1.2.2.2. Le comité permanent
Le comité permanent des évêques de RD
Congo est un organe d'exécution de contrôle de la CENCO. En effet,
le comité permanent à la fonction :
? Assurer l'exécution des décisions prises par
l'assemblée plénier ;
? Veiller à la publication des Actes de l'assemblée
plénier ;
? Superviser les activités du secrétariat
général de Episcopat ;
? Proposer aux assemblées provinciales les questions
relatives a l'ordre du jour
dans la prochaine assemblée plénière ;
? Traiter des affaires courantes et, après avoir
constaté l'urgence, prend, au
nom de toute l'Eglise du Congo, des décisions qu'il estime
nécessaires.
23 CENCO, La foi dans l'avenir du Congo, op. cit., p.
21
24 Idem.,.
25 CENCO, Annuaire de l'église catholique en
RD. Congo (2012-2013), op, cit. p. 12
[25]
Le comité permanent se compose du président, du
vice-président de la CENCO, des Archevêques, des présidents
des commissions Episcopales.
1.2.2.3. Le Secrétariat Général de
l'Episcopat
Le secrétariat Général de l'Episcopat a pour
tâche de :
· Assurer la préparation des dossiers des
réunions épiscopales ;
· Assurer le secrétariat de l'assemblée
plénière, des réunions du comité permanent. Il est
chargé de l'organisation matérielle et de la rédaction des
comptes rendus desdites réunions ;
· Veiller à donner aux évêques
toutes les informations utiles. A cet effet, il effectue les études
nécessaires et les communique à tous les évêques et
aux commissions intéresses ;
· Assurer la coordination entre les commissions
Episcopales en fonction des directives de la CENCO ;
· Veiller à la poursuite des études
prescrites par l'assemblée plénière et le comité
permanent ;
· Animer et diriger les recherches dans le domaine de
l'intégration des valeurs africaines sur le plan religieux ;
· Assurer la coordination et la programmation des
activités et initiatives, sur le plan nation ou interprovincial, de
divers services techniques de l'Episcopat ;
· Promouvoir les relations avec les conférences
épiscopales des autres nations et spécialement de l'Afrique ;
· Assurer les relations entre la CENCO et les
autorités officielles, congolaise et étrangères ;
· Gérer le budget de la CENCO et de soumettre le
bilan à chaque assemblée plénière ;
· Gere le centre interdiocésain.
Notons de ce qui précède que certains services
sont liés au secrétariat général de la CENCO. Ce
sont :
· Le secrétariat administratif :
· Le secrétariat de direction ;
· Service de comptabilité
· Service du personnel ;
· Garage ;
[26]
· Service des relations publiques ;
· Service lac Ma Vallée26
1.3. Les commissions épiscopales
Les commissions épiscopales sont érigées
au sein de la CENCO par l'assemblé plénier, selon les secteurs
vitaux de l'église et de la société congolaise.
En fait, chaque commission est composée d'un
évêque président et de quelques évêques
membres. Chaque commission comprend aussi un secrétariat dont le
rôle est d'assurer l'exécution des décisions prises par la
commission, de scruter et de suivant l'évolution de la situation du
monde, de produire des études et d'apprécier les situations de la
lumière évangéliques. Il faut enfin signaler que certaines
commissions possèdent des services techniques spécialisés.
Ces commissions sont27 :
· Commission épiscopale pour la doctrine de la foi
(CEDF) ;
· Commission épiscopale pour
l'évangélisation (CEE) ;
· Commission épiscopale pour les séminaires
et le clergé (CESC) ;
· Commission épiscopale pour l'apostolat des
laïcs (CELA) ;
· Commission épiscopale pour l'éducation
chrétienne (CEEC) ;
· Commission épiscopale pour la vie
consacrée et les sociétés de vie apostoliques (CEIS) ;
· Commission épiscopale pour la justice et paix
(CEJP) ;
· Commission épiscopale pour les affaires
juridiques (CEAJ) ;
· Commission épiscopale pour la communication
sociale (CEOS) ;
· Commission épiscopale pour la pastorale
liturgique : culte divin et discipline des sacrements (CECDI) ;
· Commission épiscopale pour les ressources
naturelles (CERN) ;
· Bureau de coordination Nationales des écoles
conventionnées catholique ;
· Direction Nationale des oeuvres pontificales
missionnaire (OPM)
De ce qui précède, il ressort que la
présence de l'église catholique dans l'espace public en RD Congo
est évidente. Car, il y a des actions qui militent en faveur la
transformation de la société RD Congo. Nous développerons
ces idées dans les lignes qui suivent.
26 CENCO, op. cit., p.17
27 Idem
Il sied de noter aussi que le scrutin des sénateurs
était prévu le 6 mars 2019, avant d'avoir lieu le 14 mars
2019.
[27]
1.4. LISTE DE PRESIDENTS DE LA CENCO
1962 - 1963 : Vito Roberti (délégué
apostolique)
1963 - 1964 : Félix Scalais, archevêque de
Kinshasa
1967 - 1970 : Aloys Mulindwa Mutabesha Mugoma Mweru,
archevêque de Bukavu
1970 - 1975 : Léon Lesambo Ndamwize, évêque
d'Inongo
1975 - 1979 : Albert Tshomba Yungu, évêque de
Tshumbe
1979 - 1984 : André Ilunga Kaseba, évêque de
Kalemie-Kirungu
1984 - 1992 : Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de
Kisangani
1992 - 2000 : Faustin Ngabu, évêque de Goma
2000 - 2004 : Frédéric Etsou-Nzabi-Bamungwabi,
archevêque de Kinshasa
2004 - 2008 : Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de
Kisangani puis de Kinshasa
2008 - 2016 : Nicolas Djomo Lola, évêque de
Tshumbe1
2016 -présent : Marcel Utembi Tapa, archevêque de
Kisangani2
SECTION II : Historique électoral
Les élections présidentielles,
législatives nationales et provinciales en RD Congo viennent de se tenir
le 30 décembre 2018. Celles des sénateurs et des gouverneurs des
provinces ont respectivement eu lieu le 14 mars et le 10 avril 2019. Les autres
élections sont en cours. Il s'agit d'une troisième
expérience des élections démocratiques.
Il faut mentionner que les élections
présidentielles, législatives nationales et provinciales ont
été plusieurs fois reportées. En effet, pour respecter le
délai constitutionnel, le calendrier électoral du 12
février 2015 avait prévu ces élections le 19
décembre 2016. L'Accord politique global inclusif du Centre
Interdiocésain les prévoyait avant décembre 2017. Le
calendrier électoral du 5 novembre 2017, qui programmait toutes les 11
élections, avait reporté les élections
présidentielles, législatives nationales et provinciales au 23
décembre 2018. Cependant, trois jours avant leur tenu la CENI les a
finalement reportées au 30 décembre 2018.
[28]
Il convient de rappeler qu'en RD Congo, les premières
élections ont été organisées en 1957, par le
pouvoir colonial. Après l'accession du pays à
l'indépendance, le 30 Juin 1960, le Gouvernement central avait
également organisé les élections générales
en mai 1960. De 1960 à nos jours, la RD Congo a connu plusieurs
élections. Cependant, les élections véritablement
démocratiques n'ont eu lieu qu'en 2006. Sur les 11 scrutins que
prévoyait le calendrier électoral de l'époque, seuls le
présidentiel, les législatifs nationaux et provinciaux ainsi que
ceux des Sénateurs et des gouverneurs de province sont eu lieu. Les
autres scrutins, à savoir ceux des conseillers communaux, des
conseillers des secteurs/chefferies, des conseillers urbains, des bourgmestres,
des chefs des secteurs et des maires ne se sont pas tenu. Aucune raison n'avait
été avancée officiellement.
Les élections de 2006 ont été
organisées au terme d'une transition décidée par l'Accord
global et inclusif, signé à Pretoria, en Afrique du Sud, et qui a
mis fin aux années de dictature, des guerres récurrentes qui
déchiraient le pays depuis 1996 et 22 d'une gestion collégiale du
pays par le gouvernement congolais et les groupes rebelles.
La deuxième expérience des élections
démocratiques a été vécue en 2011. Malheureusement,
le pays n'a tenu que les élections présidentielles et
législatives nationales. Les 9 scrutins restant prévus par le
calendrier électoral n'ont pas été organisés pour
des raisons financières, officiellement. Ils ont été
reprogrammés dans le calendrier électoral du 12 février
2015. Le dernier scrutin devait avoir lieu le 27 novembre 2016. Mais, aucun
scrutin n'a été organisé à cause de nombreuses
contraintes.
Il sied de souligner que les résultats des
élections présidentielle, législatives nationales et
provinciales de 2006 et de 2011 ont été contestés,
plongeant le pays dans des crises politiques. En 2006, la crise politique
née de la contestation des résultats de l'élection
présidentielle obtenus par Joseph Kabila et Jean-Pierre Bemba, deux
candidats arrivés en tête parmi les 33 en lice, et qui devaient
s'affronter au 2ème tour, avaient déclenché une
guerre entre les troupes de ces deux protagonistes dans les rues de la commune
de la Gombe, à Kinshasa. La paix n'était rétablit que
grâce à l'accord intervenu entre les deux candidats. La
résolution de crise politique intervenue à la suite des
élections de 2011 avait nécessité l'organisation des
concertations nationales.
[29]
CHAPITRE III. LE PROCESSUS ELECTORAL ET LA CENCO,
APPORT ET OBSERVATION
Comme dit un adage populaire `'il y a de la coupe aux
lèvres". Depuis des lustres, au sujet de la gestion quotidienne de la
`'res publica", le peuple congolais a vécu comme dans une
traversée du désert, la satisfaction de ses nombreuses attentes.
Ainsi, sachant que par le passé, ses attentes du peuple ont
été soit déçues, soit réalisées en
payant un lourd tribut, la CENCO a invité tout le monde à
l'ouvrage, en premier lieu, les institutions, car, les regards du peuple
étaient tournés vers les élections pour mettre fin
à la longue crise de légitimité.
Section I. Contexte
Les résultats des élections
présidentielle, législatives nationales et provinciales (ainsi
que des gouverneurs) tels que publiés par la CENI ont fait l'objet d'une
forte contestation. La RD Congo semble avoir deux Présidents de la
République : un, en fonction, proclamé et investi par la Cour
Constitutionnelle et un autre qui continue de réclamer une quelconque
victoire à travers les meetings populaires. A ce sujet, la
déclaration préliminaire de la MOE JPC/CENCO affirme que «
les données en sa possession ne correspondaient pas aux données
publiées par la CENI ».
Le Président non proclamé, qui revendique la
victoire à l'élection présidentielle, a entamé une
tournée aux niveaux national et international pour dénoncer le
hold-up électoral parce que la victoire du peuple a été
volée. Il avait même déposé une requête au
niveau de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples, après
avoir écrit à l'Union Africaine lui proposant l'organisation de
nouvelles élections en RD Congo.
Le contexte de ces élections faisait déjà
craindre des contestations. Il a été caractérisé
par des éléments ci-après :
a) La réforme électorale
La nouvelle loi électorale a été
promulguée le 24 décembre 2017 par le Président de la
République, modifiant et complétant celle du 12 février
2015. Il importe de préciser que lors des débats au Parlement,
trois questions divisaient la classe politique congolaise, les
députés nationaux et les sénateurs : le seuil
d'éligibilité, la machine à voter et la caution à
payer par les candidats. L'annexe à la loi électorale portant sur
la répartition des sièges pour les élections
législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales a
été promulguée le 8 mai 2018.
[30]
Au niveau de la justice électorale, la Cour
Constitutionnelle, dont les juges étaient arrivés fin mandat, a
connu le décès d'un juge et la démission de deux autres.
Ces juges ont été remplacés par des personnalités
éminentes de la Majorité présidentielle
désignées, alors que la procédure prévue
était le tirage au sort. Cette désignation a été
contestée par l'opposition et la société civile qui ont vu
dans cet acte la volonté de la MP de contrôler la Cour
Constitutionnelle. Cette situation a entrainé la méfiance de
l'opinion face à cette Cour à l'approche des
élections28.
b) Le manque de consensus
Le manque de consensus a été observé
notamment autour du fichier électoral et de l'utilisation de la machine
à voter.
S'agissant du fichier électoral, les différentes
Missions d'Observation Electorale (MOE), dont celle de Justice et Paix Congo de
la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) et de l'Union
Européenne (UE) ont formulé des recommandations en vue de
l'amélioration de prochains scrutins, suite aux graves
irrégularités ayant marqué les élections de 2011.
Parmi ces recommandations, figuraient l'audit du fichier électoral,
l'audit externe du fichier électoral et la révision inclusive du
fic hier électoral29.
Puis, à la demande de la CENI, le fichier
électoral a été audité par les experts de
l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), du 17 juillet au
1eraout 201530. A l'issue de l'audit, ces experts ont
conclu que les opérations de fiabilisation n'apportaient « pas les
garanties d'un fichier épuré et conforme aux normes en vigueur
»31. Sur base de leurs conclusions, ils ont formulées
des recommandations 9 à l'attention de la CENI, dont la suppression des
doublons et des personnes décédées ainsi que l'insertion
de nouveaux majeurs, dans l'objectif d'arriver à obtenir un fichier
électoral inclusif et fiabilisé32.
Toujours à l'invitation de la CENI, les experts du
Consortium pour le Renforcement des Elections et le Processus Politique (CEPPS)
ont déployé, du 25 mai au 17 juin 2016 à Kinshasa, une
équipe d'évaluation afin d'examiner les questions relatives
à
28 Le risque de manipulation des Cours et Tribunaux
ainsi que des lois à des fins politiciennes, au regard du Contexte
politique, était perceptible et à craindre. (Voir Rapport
JPC/CENCO sur la cartographie de juridiction).
29 Mission de suivi électoral de l'Union
Européenne en République Démocratique du Congo, Rapport
final,
Résumé. Septembre 2014. p. 7.
30Cf. CEPPS, Appui au processus électoral en
RDC. Rapport d'évaluation. 18 juillet 2016, pp. 28-31
31OIF, Mission d'audit du fichier électoral de
la République Démocratique du Congo. Rapport. p. 21
32 Idem, p.23.
[31]
l'inscription des électeurs et aux préparatifs
électoraux. Au terme de l'évaluation, ils avaient émis des
recommandations à la CENI, au gouvernement, aux partis politiques,
à la société civile et à la communauté
internationale pour l'amélioration du processus électoral. Trois
options assorties chacune d'avantages et inconvénients avaient
été proposées par l'équipe des experts :
1. Utilisation des listes électorales existantes (sans
mise à jour), le fichier de2011 ;
2. Réalisation d'une mise à jour partielle des
listes existantes en y intégrant les nouveaux majeurs ;
3. Révision complète des listes
électorales.33
Ces experts avaient recommandé aux autorités
nationales de s'engager dans un échange inclusif avec l'ensemble des
parties prenantes afin d'aboutir à un accord politique global permettant
de fixer les modalités de révision du fichier électoral et
l'adoption d'un calendrier consensuel34.
Il sied de souligner que bien avant, au terme de l'atelier
d'évaluation du processus électoral, organisé du 03 au 09
décembre 2015 par la CENI, l'option avait été levée
de procéder à la révision totale du fichier
électoral35.
A mi-parcours des opérations de refonte du fichier
électoral, la CENI a adressé une requête à l'OIF, le
18 mars 2017, en vue de son soutien « pour réaliser une
première évaluation de ce processus »36. La
mission déployée en RDC du 30 avril au 14 mai 2017, avait comme
objectifs « d'évaluer :
? L'évolution du cadre juridique et
réglementaire relatif aux opérations électorales et en
particulier de l'enrôlement des électeurs ;
? La préparation de la gestion du contentieux
électoral ;
? Les procédures applicables pour la refonte du fichier
électoral ;
? La cartographie et le plan opérationnels de la refonte
du fichier électoral ;
? L'état d'avancement de la collecte des données
des électeurs. ».
33OIF, Mission d'évaluation du processus
électoral en République démocratique du Congo du 24 avril
au 6 mai 34 Nations Unies, Rapport de la mission d'évaluation
des besoins électoraux. République démocratique du Congo.
Kinshasa, 24 avril au 10 mai 2016, p. 35
35CENI, Rapport annuel. Juin 2015-Mai 2016. P. 83
36OIF, Mission d'évaluation et d'assistance
électorale en République Démocratique du Congo. Rapport
final.
[32]
A l'issue de ces travaux, la mission a adressé des
recommandations 16 aux autorités nationales, à la CENI, aux
partis politiques et aux candidats, à la société civile et
aux partenaires techniques et financiers ainsi qu'à l'OIF. Il s'agissait
notamment :
? D'envisager une session extraordinaire de deux chambres,
pour adopter la loi portant répartition des sièges, la fin de
l'enrôlement devant intervenir après le 15 juin 2017, date de la
clôture de la session parlementaire ordinaire ;
? De communiquer sur le calendrier des opérations
d'enrôlement, incluant i) les périodes de déploiement
à Kinshasa, ii) dans les postes consulaires à l'étranger,
iii) les délais envisagés pour la consolidation et
l'épuration des données du fichier, iv) le traitement des
candidatures et v) la révision du cadre juridique, etc.
Ce fichier électoral a été encore
audité par l'OIF qui a détecté la présence
d'environ 6 millions d'électeurs inscrits sans empreintes digitales.
Face à cette situation, la CENCO avait adressé
une correspondance à la CENI sollicitant un audit citoyen du fichier
électoral, en complément de l'audit mené par l'OIF, dans
l'objectif de soutenir le travail de la CENI « par l'évaluation de
la fiabilité du fichier électoral en vue de renforcer la
confiance, en proposant des mesures d'encadrement, le cas échéant
», en vue d'obtenir un consensus autour de ce fichier.
L'introduction de la machine à voter dans le
système électoral congolais quant à elle, renvoie au vote
électronique qui peut être effectué via une urne
électronique ou encore par internet. Dans ce système, le choix se
fait soit par vote ou comptage en utilisant une machine électronique.
Cependant, le code électoral congolais proscrit
L'applicabilité du mode de vote électronique
pour « les élections en cours ». Par ailleurs, la Commission
Electorale de la République de Corée du sud (NEC) avait
exprimé "de sérieuses inquiétudes à propos de
l'introduction obligatoire de la machine à voter en RDC, malgré
la situation politique instable et un environnement vulnérable, le
faible taux d'infrastructures électriques et l'état des routes,
le fort taux d'illettrisme et le climat tropical pouvant conduire à un
mauvais fonctionnement des machines". Cependant, le Président de la CENI
se disait ne pas être officiellement saisi par la centrale
électorale sud-coréenne et considérait la machine à
voter comme une introduction de nouvelles technologies de vote manuel.
[33]
Il convient cependant de reconnaître que, même si
cette décision de l'introduction d'une nouvelle technologie pouvait
être conforme à l'esprit et à la lettre de la loi
électorale, la CENI n'avait pas tenu compte de la situation politique
instable, du faible taux d'infrastructures électriques, du taux
d'illettrisme et du climat tropical pouvant conduire au dysfonctionnement des
machines à voter. A ce sujet, la Conférence Episcopale Nationale
du Congo avait demandé à la CENI d'accepter une étude
approfondie de la machine à voter par des experts nationaux et
internationaux, et s'était dite perplexe par le fait que l'introduction
de ladite machine dans le système électoral congolais ne faisait
pas l'unanimité. En effet, pour les Evêques, l'usage de cette
machine prédisait des contestations des résultats des prochaines
élections.
c) La déstabilisation des partis politiques
Un autre élément qui préparait
déjà les contestations était la déstabilisation
despartis politiques. Tout avait commencé quand les présidents de
sept partis politiques dits groupe de 7 (G7) de la Majorité
présidentielle (MP) avaient adressé une lettre ouverte au
Président de la République dans laquelle ils
dénonçaient le flou savamment entretenu par leur autorité
morale sur ses intentions au sujet des échéances de 2016. En
réponse à cette prise de position, des révocations et
démissions en cascade des frondeurs de la Majorité ont
été constaté ainsi que le dédoublement des partis
politiques. Cette situation a occasionné le passage du G7 dans le camp
de l'opposition.
En prévision des élections, la CENI a
rappelé, avec insistance, l'impérieuse nécessité
pour les partis et regroupements politiques de se mettre en règle avant
le 26 mars 2018 avec le Ministre de tutelle au sujet des éléments
ci-après : la dénomination, le logo du parti ou regroupement
politique, l'adresse physique, le nom de la personne qui engage le parti ou
groupement politique et son numéro de téléphone.
S'exprimant sur les questions de dédoublement de partis politiques, le
CNSA avait auparavant recommandé notamment au ministère de
l'intérieur et sécurité de ne considérer que le
Mouvement Social pour le Renouveau (MSR) couvert par l'arrêté
ministériel du 23 janvier 2016 et l'Union pour la Démocratie et
le Progrès Social (UDPS) de Limete et par l'occasion l'invalidation des
autres partis 24 ayant la même dénomination.
[34]
Une fois que ceci avait été fait, le
Vice-ministre, Ministre de l'intérieur et sécurité avait
déposé à la CENI la liste des partis et regroupements
politiques, sans pourtant la rendre public.
En outre, un débat sur la problématique de la
double nationalité en rapport avec les élections avait
été engagé, suscitant des controverses dans la classe
politique. D'aucuns dénonçaient le fait que la double
nationalité n'était évoquée que pour les
personnalités de l'Opposition politique n'ayant pas participé au
gouvernement dans le but de les écarter du processus
électoral.
Cette question de la double nationalité avait beaucoup
préoccupé la CENCO qui redoutait la montée des conflits
identitaires et l'instrumentalisation de la justice pour le règlement
des comptes politiques. La CENCO rappelait que la loi devrait être
appliquée d'une manière impartiale.
d) L'irrégularité du cycle des scrutins
Pour mettre fin au cycle électoral de 2011, les
nouvelles élections devraient se tenir avant l'expiration du mandat du
Président de la République, le 19 décembre 2016. Le fait
que ces élections, surtout la présidentielle ainsi que les
législatives nationales et provinciales, n'ont pas été
organisées a plongé le pays dans une crise politique. En effet,
selon la Constitution de la RD Congo du 18 Février 2006 telle que
modifiée à ce jour, toutes les institutions à mandat
électif ont une durée de 5 ans.
Pour résoudre celle-ci, un dialogue national inclusif a
été organisé, après consultation de
différentes composantes de la société congolaise par le
chef de l'Etat. En effet, c'est le samedi 28 novembre 2015 lors d'un message
radiotélévisé que
e) L'irrégularité du cycle des scrutins
Pour mettre fin au cycle électoral de 2011, les
nouvelles élections devraient se tenir avant l'expiration du mandat du
Président de la République, le 19 décembre 2016. Le fait
que ces élections, surtout la présidentielle ainsi que les
législatives nationales et provinciales, n'ont pas été
organisées a plongé le pays dans une crise politique. En effet,
selon la Constitution de la RD Congo du 18 Février 2006 telle que
modifiée à ce jour, toutes les institutions à mandat
électif ont une durée de 5 ans.
Pour résoudre celle-ci, un dialogue national inclusif a
été organisé, après consultation de
différentes composantes de la société congolaise par le
chef de l'Etat. En effet, c'est le samedi 28 novembre 2015 lors d'un message
radiotélévisé que
[35]
le chef de l'Etat Joseph Kabila annonçait la
convocation d'un «dialogue politique national inclusif », sans
précision de date ni de lieu.
Il faut rappeler que l'organisation dudit dialogue a connu une
impasse durant longtemps. Pour tenter de résoudre cette impasse,
plusieurs tractations ont vu le jour, notamment celle de la CENCO. Les parties
prenantes au dialogue, de la cité de l'OUA, avaient signé un
accord le 18 octobre 2016. Mais ce dialogue aura été jugé
de non inclusif. Alors, la CENCO a proposé au Président de la
République l'organisation d'un autre dialogue plus inclusif. Tenu sous
la médiation de la CENCO, ce dialogue a abouti à la signature, le
31 décembre 2016, de l'« Accord Politique Global et Inclusif du
Centre Interdiocésain de Kinshasa ». Cet Accord prévoyait
notamment :
· Le non représentation du président
· Le non organisation du référendum
· L'organisation des élections
présidentielle, législatives nationales et provinciales, en une
seule séquence, au plus tard en décembre 2017 ;
· Une refonte totale du fichier électoral et
l'évaluation de l'Opération d'enrôlement des
électeurs, une fois tous les deux mois;
· La gestion inclusive des affaires publiques au niveau
de l'exécutif national pendant la période
pré-électorale et électorale, en vue d'assurer
l'équilibre institutionnel et de garantir à tous un traitement
égal durant tout le processus électoral.
Les modalités pratiques de cette participation
inclusive devraient être déterminées par un arrangement
particulier à convenir entre les parties prenantes et qui devrait faire
partie intégrante de l'Accord ;« Toutes les institutions à
mandat électif ont une durée de 5 ans » Constitution RDC
30
· Un Gouvernement de la République dirigé
par le Premier Ministre présenté par l'Opposition politique non
signataire de l'Accord du 18 octobre 2016/ Rassemblement ;
· L'organisation des élections crédibles,
transparentes et apaisées dans le délai convenu comme la mission
prioritaire du Gouvernement de la République, à l'instar des
Institutions à mandat électif.
· La mise en place d'une institution d'appui à la
démocratie chargée du suivi de la mise en oeuvre de l'Accord
appelée « Conseil National de Suivi de l'Accord
[36]
et du processus électoral (CNSA) » dont la
mission était de veiller au respect de l'Accord politique par tous les
animateurs des Institutions et d'assurer le suivi ainsi que l'évaluation
de sa mise en oeuvre en vue de garantir l'organisation des élections
crédibles, transparentes et apaisées.
Cependant, l'Arrangement particulier, qui n'a pas
été signé au terme du dialogue du Centre
Interdiocésain, a été modifié puis signé par
quelques parties prenantes, le 27 avril 2017, lors d'une
cérémonie présidée par le président de
l'Assemblée nationale et celui du Sénat au Palais du peuple.
f) Le découpage territorial
Le découpage territorial avait sans doute
contribué à l'irrégularité des scrutins. En effet,
les élections de 2006 et de 2011 se sont déroulées avec la
subdivision administrative de la RD Congo en 11 provinces. Pour se conformer
à la Constitution qui dispose que la RD Congo est constituée de
26 provinces, la Loi de programmation n°15/004 du 28 février 2015
déterminant les modalités d'installation de nouvelles provinces a
été promulguée le 2 mars 2015, par le Chef de l'Etat.
g) L'environnement tendu
L'environnement tendu dans lequel se sont
déroulées les opérations électorales a
été considéré comme une stratégie
utilisée par le pouvoir en place pour retarder les élections.
h) La tension diplomatique
Le non-respect des délais constitutionnels pour la
tenue des élections, de l'Accord de la Saint-Sylvestre ainsi que des
droits de l'homme avaient conduit à la dégradation des relations
diplomatiques entre Kinshasa et la communauté internationale.
SECTION II : LES ENJEUX AUTOUR DU PROCESSUS
ELECTORAL
Le processus électoral congolais actuel laisse surgir
énormément des questions appelant des réponses
appropriées. Ces questions apparaissent bien comme des préalables
pour la bonne tenue des élections du 30 décembre 2018. Si on peut
convenir qu'il existe à cet égard plusieurs préalables, on
n'en relèvera que quelques-uns qui semblent être les plus
importants, à savoir L'Accord de la Saint-Sylvestre(a), la garantie de
la transparence du processus électoral (b)
[37]
2.1 L'Accord de la Saint-Sylvestre
La non-tenue de l'élection présidentielle dans
les délais constitutionnels, c'est-à-dire avant le 16
décembre 201637 avait provoqué une crise de
légitimité institutionnelle. Pour apporter une solution à
cette crise qui s'annonçait inévitable, un dialogue politique a
été organisé à l'initiative de l'Union Africaine
sous la facilitation du togolais, Edem KODJO. Ce dialogue a
débouché sur un accord intitulé: "Accord du dialogue
national signé le mardi 18 octobre 2016 à la Cité de l'OUA
(dans la suite: l'Accord du 18 octobre 2016). Cet accord avait pour but final
l'organisation des élections apaisées, crédibles et
transparentes en RDC38.
Une frange de l'Opposition politique n'avait pas
participé à ce dialogue. Il s'agit du Rassemblement des Forces
Politiques et Sociales Acquises au Changement, et du Front pour le Respect de
la Constitution. C'est pourquoi un autre dialogue voulu inclusif a
été convoqué sous la médiation de la
Conférence Épiscopale Nationale du Congo, prétendument "en
harmonie avec la Constitution de la RDC, les résolutions pertinentes du
Conseil de Sécurité des Nations-Unies, notamment la
Résolution 2277, l'Accord-Cadre d'Addis-Abeba ainsi que d'autres
instruments juridiques nationaux et internationaux pertinents39.
Ce deuxième dialogue s'était
clôturé par la conclusion d'un accord le 31 décembre 2016,
dénommé "Accord Politique global et inclusif du Centre
interdiocésain de Kinshasa" (dans la suite: L'Accord du 31
décembre 2016 ou l'Accord de la Saint-Sylvestre).
Aborder cette question peut paraître, aux yeux de celui
qui a lu l'Accord du 31 décembre 2016 jusqu'à la fin, comme une
étude de la seconde composante du titre de la disposition finale portant
sur "la forme et la valeur juridique de l'Accord politique". Le
développement de ce titre se limite, toutefois, à la
dénomination conventionnelle de l'Accord: "Accord Politique global et
Inclusif du Centre Interdiocésain de Kinshasa". La dénomination
d'un accord par les parties contractantes ne lui confère pas un
caractère juridique supplémentaire à sa nature
conventionnelle. Ainsi, la valeur juridique de l'Accord du 31 décembre
2016 est à déterminer à l'aune des textes régissant
la RDC, en l'espèce à celle de la Constitution.
37 Sur la date de la fin du second mandat de Joseph
Kabila, entre le 16 et le 20 décembre, voir mon article "La fin du
mandat présidentiel et le principe de continuité de l'État
dans la Constitution congolaise",
http://www.droitcongolais.info/files/rdc-mandat---continuite.pdf.
38 Accord du 18 octobre 2016, Préambule,
§1
39Accord global et inclusif du Centre
Interdiocésain, Préambule, §9
[38]
Avait arrêté les mesures de décrispation
du climat politique, Nous avons constaté: jusqu'au jour des
élections, certains opposants politiques étaient toujours soit en
prison soit en exil.
La liberté de manifestation n'était pas encore
un acquis pour tous. La récente répression violente de la
manifestation des étudiants de l'Université de Kinshasa qui a
causé trois morts en est une illustration. Faut-il souligner aussi que
l'accès aux médias publics n'est pas équitable.
Nous avons observé aussi que, contrairement aux
dispositions légales, les agents de la territoriale et les
administratifs, des ministres aux chefs des villages, sont contraints de battre
campagne pour une seule tendance politique; et les moyens de l'État sont
réquisitionnés, et mis à la disposition d'une seule
plateforme politique. Ce qui consacre l'inégalité des chances,
inadmissible dans une compétition démocratique40.
À cela s'ajoute, d'un côté,
l'épidémie d'Ebola dans le Territoire déjà
sinistré de Beni et, de l'autre, l'arrivée massive de nos
compatriotes expulsés violemment de l'Angola, au mépris du droit
international, dans les provinces de Kongo Central, Kasaï, Kasaï
Central, Kwango et Lualaba.
Ce tableau nous permettait-il d'aller aux élections
sans que les résultats ne soient contestés? Le climat
socio-politique était-il de nature à nous amener aux
élections « inclusives où toutes les parties prenantes
jouissaient de l'égalité de chance et dont les résultats
Sérent effectivement l'expression de la volonté du peuple »?
Dans ces conditions, notre pays connaîtra-t-il une alternance
démocratique qui assure la légitimité de ceux qui seront
appelés à nous gouverner? Nous pensons que tout n'était
pas encore perdu, si nous avions un esprit patriotique et la volonté
politique.
2.2. La garantie de la transparence du processus
électoral
A observer l'environnement socio-politique congolais actuel,
on ne peut
s'empêcher de constater que toutes les couches de la
population congolaise quelles que soient leurs obédiences politiques,
désirent la transparence du processus électoral actuel et ce,
face aux accusations qui étaient portées contre la commission
électorale nationale indépendante. Pour bien scruter ce
désir populaire, il suffit de se
40Loi électorale, art. 36
[39]
reporter par exemple aux différentes marches
pacifiques organisées à Kinshasa par l'opposition politique, pour
une réelle transparence du processus électoral41.
La transparence du processus électoral est donc une
exigence majeure pour des élections libres et apaisées en
République démocratique du Congo. Elle a relevé même
du sens de la justice dans les rapports inter institutionnels et
interpersonnels.
Cette assertion est d'autant plus vraie que le peuple
congolais peut déclarer dans le préambule de la constitution
congolaise, être uni par le destin et l'histoire autour de nobles
idéaux dont notamment celui de la justice42. Pour assurer
la
transparence du processus électoral, il s'avère
impérieux de pouvoir procéder à l'audit du fichier
électoral par des experts indépendants43.
La Commission électorale nationale indépendante
sur qui des feux des critiques étaient lancés, l'assemblé
douter dans un premier temps de cette évidence car elle déclara
publiquement qu'elle acceptait d'ouvrir l'accès à la banque de
données aux cinq délégués désignés
par l'opposition.
Dans cette section nous avons constaté la
détermination de plus en plus affichée du gouvernement et de la
Commission électorale nationale indépendante (CENI) à
tenir les élections le 23 décembre 2018, conformément au
calendrier électoral. Malgré les divergences de vue sur certains
points importants du processus, tous les partis et regroupements politiques
semblent résolus d'aller aux élections.
Alors que la campagne électorale devait
démarrer, le manque de consensus persistait notamment sur l'utilisation
ou non de la machine à voter et sur la fiabilité du fichier
électoral. Par ailleurs, d'autres compatriotes doutent encore de la
possibilité d'organiser de bonnes élections à la date
indiquée.
Par la suite, cette instance se rétracta étant
donné qu'elle exige a
préalablement l'accord entre l'opposition et la
majorité présidentielle sur les
modalités de cet audit. Face à la réticence
de la majorité présidentielle la quelle
ne croit pas à la nécessité d'un tel audit,
l'opposition est dès lors et actuellement
41 «Le comité laïc de coordination
(CLC) confirme une marche du 31décembre pour la transparence des
élections et non à la machine a voté»,
http://africatime.com.
42 L'injustice est donc vue négativement et
est quelque chose à proscrire Le préambule de la Constitution
congolaise de février 2006 déclare en outre que «
l'injustice avec ses corollaires... sont à l'origine de l'inversion
générale des valeurs et de la ruine du pays ».
43 «Fraude en RDC : ASADHO demande l'audit du
fichier électoral, corneille Nangaa sous pression»,
http://rd-congo.senego.com
[40]
privée de tout accès à la banque des
données de la Commission électorale nationale
indépendante
La réticence de la majorité
présidentielle est bien déconcertante. Pour quelle raison ne
peut-elle pas de l'audit du fichier électoral? Une telle attitude
n'est-elle pas
suspecte? Approche de la Commission électorale
nationale indépendante est sincèrement étonnante car
tout porte à croire qu'elle ignore ses prérogatives
légales au point de vouloir laisser la question de l'accès
à la banque des données à l'accord des forces politiques.
Un tel accord ne devrait pas être sérieusement regardé
comme un préalable à l'audit du fichier électoral.
Logiquement cette Commission qui d'ailleurs savait reconnu
l'existence des doublons dans ce fichier, devait en accepter l'audit. Qui peut
le plus, peut le moins, dit-on, il suffit dès lors pour cette
institution d'user des prérogatives constitutionnelle et des
prérogatives légales afin qu'il y ait effectivement audit du
fichier électoral, plutôt que de s'enliser dans une sorte de
démission en exigeant que ce soit l'accord politique qui
déclenche cet audit. C'est que la constitution congolaise donne à
cet organisme congolais de droit public, la prérogative d'organiser le
processus électoral, notamment d'assurer la tenue du fichier
électoral et la régularité du processus
électorat44. De même, d'un Point de vue légal,
la loi organique du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de
la Commission électorale nationale indépendante prévoit
que celle-ci a pour mission d'organiser, en toute indépendance,
neutralité et impartialité des scrutins libres,
démocratiques et transparents45.
SECTION III : Des actions nécessaires de la
CENCO face au processus électoral
Dans le souci d'accompagner le processus électoral, la
CENCO avait décidé d'organiser une série d'actions
mobilisatrices. Dans le but de ne pas se limiter aux dénonciations et
autres interpellations, elle a suggéré des pistes de solutions
à l'endroit d'une frange des forces politiques et sociales qui
s'étaient dressées contre les élections sous
prétexte que les conditions n'étaient pas idéalement
réunies. Il ne pouvait en être autrement dans la mesure où
l'Eglise s'était toujours érigée en gardienne du temple au
milieu du village.
Et, en tant que partie prenante et garante de l'Accord
politique Global et Inclusif du centre interdiocésain (APGI)
également, elle devait veiller à sa mise en oeuvre
44 Voir l'article 211 de la Constitution congolaise
de févier 2006 45Lirel'article9decetteloi
[41]
effective, d'où, la poursuite de la sensibilisation
par des actions mobilisatrices face au processus électoral (A), Mission
D'Observation Electorale MOE- JPCE/CENCO(B).
3.1. Des actions mobilisatrices face au processus
électoral
En prévision du lancement officiel de la campagne pour
les élections 2018, la CENCO avait, dans le cadre de ses actions,
amorcé la sensibilisation du peuple à travers ses fidèles
afin qu'ils s'imprègnent des enjeux et contours de l'expression du
suffrage. Il s'agissait essentiellement de46.
· La publication et diffusion des supports didactiques
tels que les ouvrages, les dépliants à l'intention des animateurs
civiques et électoraux dans le but notamment d'appuyer leurs
enseignements et prises de position ;
· La vulgarisation des expériences en
matière d'éducation civique à travers tout le pays pour
une participation effective et massive des citoyens au referendum
constitutionnel et aux élections proprement dites;
· L'organisation et la tenue des cycles de
conférences, colloques et autres sessions de formation en rapport avec
tout le processus démocratique.
· La formation des observateurs et médiateurs des
conflits électoraux ;
· La formation des témoins électoraux
· La formation des leaders politiques et
chrétiens
La CENCO avait pris l'option courageuse de passer à la
vitesse supérieure par l'inauguration d'une nouvelle dynamique non
seulement dans la prise de position, mais surtout dans l'action à
entreprendre par elle devant le drame du peuple congolais, d'où, une
série d'actions de sensibilisation à savoir :
· Passé des déclarations,
dénonciations à l'engagement réel ;
· Prendre conscience de la mission de l'Eglise et
s'organiser pour accompagner la période de l'électorale,
spécialement en prenant des positions courageuses et prophétiques
face à l'évolution de la situation nationale;
· S'investir dans la formation de base des leaders
politiques et chrétiens, du peuple à la paix, à la
démocratie, aux principes électoraux et mobiliser le peuple
à acquérir le réflexe de sa propre prise en charge sous
toutes ses formes.
46CONFERENCE EPISCOPALE NATIONALE DU CONGO : J'ai
vu la Misère de mon peuple (Ex. 3,7), TROP C'EST TROP, Message des
Evêques de la RDC aux fidèles catholiques et aux hommes de bonne
volonté, Editions Secrétariat Général de la CENCO,
Kinshasa, 2017, www.cenco.cd, 14 pages.
47Octave M. LUAMELE, Appui aux Institutions,
l'Eglise catholique lance la campagne d'éducation civique pour les
élections, Kinshasa, Quotidien indépendant L'Avenir du 10 Mars
2017, www.groupelavenir.cd
[42]
En effet, après une campagne de conscientisation des
masses sur le bien-fondé du suffrage universel et de ses règles
de jeu, la CENCO avait engagé une vaste campagne d'éducation
civique et électorale. L'objectif poursuivi était d'amener les
populations à s'approprier du processus et leur faire prendre conscience
des enjeux des élections à venir en vue de les rendre
responsables et de les impliquer au niveau de l'organisation à
différents échelons.
Pour y parvenir, la CENCO a mis en place un organe technique
justice et paix, Congo un organe dénommée Mission D'Observation
Electorale MOE- JPCE/CENCO qui comprenait en son sein un groupement de quelques
Associations et Mouvements d'obédience catholique dont l'objectif
principal était d'amener le peuple Congolais à se familiariser
avec le processus électoral47.
Ces actions contribuaient au développement et à
la formation de leadership engagé dans le processus électoral,
à la sensibilisation des communautés chrétiennes sur leurs
droits et devoirs de citoyen notamment de dénoncer les mauvaises
pratiques.
Dans le cadre de la préparation immédiate des
populations aux élections, il a été mis sur pied un projet
de formation en marge du grand programme supervisé par la MOE-
JPCE/CENCO.
3.2. MOE JPC/CENCO
Justice et Paix Congo est une structure de la
Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) chargée des
questions des droits humains, de gouvernance et décentralisation, de
justice sociale, de promotion de la culture de la paix à la
lumière de la doctrine sociale de l'Eglise ainsi que d'éducation
civique et électorale. Dans le cadre de ce dernier programme et plus
particulièrement en matière
d'observation électorale, Justice et Paix Congo a mis
en place sa Mission d'Observation Electorale (MOE JPC/CENCO)
structurée et basée sur un plan de communication bien
élaboré.
3.2.1 Objectif de la Mission
La MOE JPC/CENCO vise comme objectif principal
d'évaluer dans quelle mesure un processus électoral respecte le
cadre légal national et met en pratique les principes universellement
applicables aux élections libres, transparentes et
démocratiques.
[43]
Les activités d'observation électorale de cette
Mission permettent de renforcer la responsabilité et la transparence,
augmentant par là même la confiance, au plan national comme
international, dans ledit processus.
Pour atteindre cet objectif et dans le but de contribuer
à l'amélioration du processus électoral ainsi que la
consolidation de la démocratie en RD Congo, la MOE JPC/CENCO a produit
et publié régulièrement des rapports, assortis des
recommandations, sur l'évolution du processus électoral,
élaborés à partir des résultats d'évaluation
comparativement aux standards internationaux en matière
d'élections démocratiques. En tant que telle, elle observe de
manière systématique, objective, impartiale et professionnelle le
processus électoral.
Dans le souci de cette objectivité, impartialité
et professionnalisme, JPC est partie de la mise en place d'une Equipe-cadre et
d'un Centre de Collecte et de Traitement des Données (CCTD) de sa
Mission, de la production des outils de collecte des données
(formulaires d'observation), du recrutement, de la formation, de
l'accréditation et du déploiement des observateurs sur les
différents sites d'observation.
3.2.2 Structure de la Mission
Outre l'organe décisionnel qui est assuré par le
Comité permanent des Evêques et le Secrétariat
exécutif de JPC, au niveau national, la MOE JPC/CENCO est
supervisée au quotidien et directement par le Chargé de Programme
Education civique et électorale assisté par le Chargé de
Formation, le Chargé de suivi de l'Observation électorale, la
Chargée de Communication, les membres de l'unité du CCTD
coordonné par un IT, ainsi qu'une équipe de dix analystes. Les
services d'appoint (logistique, finances, sécurité et
secrétariat administratif) viennent également en appui à
la Mission. Au niveau provincial, la Mission est structurée en 25
coordinations provinciales et 168 points focaux disséminés
à travers les différentes circonscriptions électorales des
députés nationaux. Au niveau des territoires et
secteurs/chefferies, ces Points focaux qui, du reste sont des
Observateurs Long Terme (OLT), coordonnent les
activités des autres OLT, Observateurs Court Terme Superviseurs
(OCTS). Ces derniers, à leur tour, supervisent les activités des
Observateurs Court Terme (OCT).
[44]
3.2.3 Recrutement, formation et déploiement des
observateurs
Pour les différentes opérations
électorales, JPC/CENCO a recruté par l'entremise des directeurs
des Commissions Diocésaines Justice et Paix (CDJP), les observateurs sur
base des critères mis en place et à la lumière des
standards universellement acceptables. Parmi ces critères, on peut citer
: le niveau d'étude (être au moins diplômé d'Etat),
la parité homme-femme, la disponibilité, la résidence,
avoir suivi avec succès la formation prévue.
A propos de la formation, celle-ci est tirée d'une
gamme variée des modules notamment les modules BRIDGE (Administration
électorale, Observation électorale, Inscription des
électeurs, Genre et Elections, Éducation Civique et Information
des Électeurs, Médias et Elections, Résolution des litiges
électoraux, Vote, Dépouillement et Résultats, Technologie
électorale, etc.) ; les Nouvelles Technologies de l'Information et de
Communication (NTIC) utilisées pour la transmission de données
ainsi que les standards internationaux pour les élections
démocratiques.
La facilitation des formations des observateurs est
assurée par une équipe des Supers Formateurs mis à niveau
avant toute formation. Ces Supers Formateurs, Facilitateurs d'atelier et semi
accrédités BRIDGE, étaient déployés dans les
chefs-lieux des provinces pour former les Observateurs Long Terme dûment
recrutés, pour une moyenne de 5 jours. Ces derniers, à leur tour,
étaient déployés dans les circonscriptions
électorales pour former les Observateurs Court Terme.
Pour les scrutins combinés du 30 décembre 2018,
JPC/CENCO a procédé au recrutement de 54 Supers Formateurs (SF),
1026 OLT dont 168 Points focaux, 40 000 OCT et 402 Agents du Call Center (ACC).
Ce recrutement a eu lieu conformément au plan de travail
élaboré et à la lumière des critères
établis repris dans le document « Recrutement des Observateurs
à Long et à Court Terme (OLT et OCT). Scrutins du 23
décembre 2018 »
Quant à la formation des observateurs, JPC a
procédé par des cascades à la lumière du
schéma ci-contre :
1° La mise à niveau des supers formateurs a eu
lieu du 23 au 27 novembre 2018. Cette formation a connu la participation de 54
SF dont 12 Femmes. Cette formation a été assurée par une
équipe de 4 Facilitateurs, tous Accrédités Bridge du
niveau Facilitateurs d'atelier.
[45]
2° La formation des OLT s'est déroulée sur
toute l'étendue du pays dans la période du 03 au 12
décembre 2018. Cette formation, qui concernait 1026 OLT, a
été assurée par les SF déployés en
binôme dans les chefs-lieux des provinces ainsi que la Ville de Beni.
3° La formation des OCTS par les OLT, d'une part, s'est
déroulée dans les chefs-lieux des territoires et villes qui
constituent les circonscriptions électorales des députés
nationaux. D'autre part, les OCTS ont formé chacun au plus un OCT dans
les sites de vote et ce, conformément à l'agenda
élaboré.
4° La formation des 408 ACC s'est déroulée
d'abord par la formation d'une équipe de 42 ACC, ensuite par celle des
autres ACC dans 6 différents sites à travers la ville de Kinshasa
(1 Site du Centre Interdiocésain, 1 Site du Centre Carter, 2 Sites de
UCC-Limete et 2 Sites de UCC-Mont-Ngafula).
3.2.4 Déploiement des observateurs
Le déploiement des observateurs de la MOE JPC/CENCO
n'est pas automatique. Il se fait de manière statistique, en fonction
des opérations à observer et au terme d'une évaluation par
le Facilitateur des observateurs ayant participé avec succès
à la formation y afférente. Il convient de noter qu'avant tout
déploiement, chaque observateur retenu signe le code de conduite et est
doté de son kit d'observation.
Les Observateurs ont été déployés
dans les différentes antennes (sites de leur observation). Les
Coordonnateurs provinciaux, les Directeurs des CDJP et/ou les OLT Points focaux
se trouvant dans les chefs-lieux des provinces et des territoires
étaient chargés d'obtenir l'accréditation des Observateurs
auprès des Secrétariats Exécutifs Provinciaux et les
Antennes de la CENI.
La mission assignée aux Observateurs a
été d'observer le déroulement des différentes
opérations électorales : Enregistrement des électeurs,
Réception et Traitement des candidatures, Campagnes électorales,
Déroulement du vote et affichage des résultats, Contentieux
électoraux.
Depuis 2015, JPC/CENCO a formé et déployé
41 026 observateurs (1 026 OLT et 40 000 OCT) dans les 26 provinces de la RDC
afin d'observer les différentes opérations électorales.
Concernant les élections du 30 décembre 2018, les observateurs
accrédités avaient été déployés en
raison d'au moins 1 observateur dans chacun de tous les 21 784 Centres de vote
sur toute l'étendue du pays. Ceci représentait une couverture
globale de 100% de Bureaux de vote prévus par la CENI
[46]
avec une ratio de 1 observateur pour 1 à 2 Bureaux de
vote. Il faut en outre signaler ici que la MOE JPC/CENCO avait mis en place une
chambre d'éveil « Situation Room » dont le rôle
était de suivre de près l'évolution des scrutins et de
mener, en temps réel, des actions de plaidoyer auprès des parties
prenantes concernées en vue de remédier aux incidents
signalés.
3.2.5 Collecte, transmission, suivi et traitement des
données
Se référant aux standards internationaux pour
les élections démocratiques, la MOE JPC/CENCO a relevé et
retenue 21 Obligations sur base desquelles elle conçoit ses formulaires
ou check-lists devant servir aux observateurs de collecter les données
sur terrain.
Pour la collecte et la transmission des données, la MOE
JPC/CENCO s'est dotée d'un Centre de Collecte et de Traitement des
Données (CCTD) dans lequel on retrouve un Call Center composé de
408 Agents qui interagissaient avec les observateurs de terrain. Ceux-ci
étaient encadrés par une équipe expérimentée
d'Ingénieurs informaticiens. Les données collectées sont
transmises au Système de collecte et de traitement dénommé
« Election Monitoring » (ELMO). Il faut reconnaître que la
collecte des données s'est effectuée sur base des formulaires
élaborés au préalable et cette collecte concernait aussi
bien les données qualitatives que quantitatives.
Par ailleurs, conformément au plan de communication de
la Mission, pour s'assurer de la fiabilité et de l'objectivité
des données envoyées par ses observateurs, au-delà du
professionnalisme de ces derniers, la MOE JPC/CENCO a mis en place deux
systèmes de suivi. D'une part, il y a eu le suivi quotidien
effectué à partir du CCTD par l'expert IT, ses assistants et
Agents du Call center qui procédaient à l'opération dite
de « nettoyage des données ». Cette opération
consistait à un échange téléphonique entre l'Agent
du Call Center (ACC) et l'observateur à propos des informations fournies
par ce dernier dans le but d'affirmer, confirmer ou recadrer l'une ou l'autre
information fournie par l'observateur. D'autre part, c'était le suivi de
terrain effectué par une équipe composée d'Analystes et
Facilitateurs. Cette équipe avait comme mission, non seulement de
vérifier les informations en les confrontant à la
réalité du terrain sur base du rapport brut produit par le CCTD,
mais aussi d'évaluer la mission même d'observation (ses points
forts, points faibles, suggestions pour l'amélioration, etc.).
[47]
A la lumière de la stratégie mise en place, la
collecte et la transmission des données d'observation le Jour des
scrutins combinés se sont faites à différents niveaux.
Ainsi, pour faciliter cette remontée d'informations, plusieurs Centres
Avancés de Transmission des Données (CATD) avaient
été opérationnels le Jour des scrutins (1026 au total).
Ceci permettait à chaque OCTS de récupérer les
données collectées par son OCT et les transmettait soit
directement, soit rejoignait son CATD, géré par un OLT pour la
transmission desdites données. Il sied de reconnaître que les CATD
étaient dotés de téléphones satellitaires qui ont
permis la transmission des données après la coupure des SMS par
le Gouvernement congolais, le 31 décembre 2018.
Les informations compilées étaient produites
sous forme d'un premier draft de rapport d'observation lequel était
transmis à une équipe de 10 analystes pluridisciplinaires
chargés d'élaborer des rapports d'observation et assortis de
recommandations. Ceux-ci examinent, à la lumière des normes et
standards universellement reconnus, la conformité des faits
observés et produisent un rapport assortis des recommandations.
S'agissant de la collecte des données quantitatives, la
MOE JPC/CENCO s'était préparée à mener un Comptage
Parallèle des Voix (PVT) de l'élection présidentielle
organisée par la CENI le 30 décembre 2018.
Le PVT est une méthode puissante d'observation de
l'évolution de la situation le jour du scrutin. Il requiert de
l'expertise en dynamique politique, l'organisation de la base des
données, des notions sur la théorie de l'échantillonnage
aléatoire et une compétence avérée dans les
technologies de l'information48. Le PVT permet aux ONG de contribuer
à la crédibilisation des résultats des élections.
Au Ghana (2012 et 2016), au Nigéria (2011 et 2015), en Tunisie (2014),
au Burkina Faso (2015), en Côte d'Ivoire (2015), etc., les Organisations
de la Société Civile (OSC) ont largement contribué
à garantir la transparence des scrutins et l'acceptation des
résultats par tous les candidats grâce au Comptage
Parallèle des Voix.
C'est ainsi que la MOE JPC/CENCO s'est dotée depuis
2015 d'une équipe de techniciens spécialisés en
Technologie de l'information et en statistique. Ceux-ci ont vu leurs
capacités suffisamment renforcées en matière de la
conduite d'un projet PVT. Dix analystes électoraux pluridisciplinaires
ont été suffisamment renforcés en capacités depuis
2015 sur l'analyse électorale (juridique, politique,
48 Cf. Quick Count Election Observation (NDI).
[48]
anthropologique, philosophique, théologique,
communicationnelle, économique, linguistique, etc.). Une équipe
constituée de six personnes a été formée sur la
supervision d'un Call center.
Il est important de noter que, contrairement au sondage qui
s'appuie sur les interviews, le PVT se base sur les résultats du
comptage des suffrages exprimés dans les BVD. Aucune opinion n'est ni
exprimée ni demandée. C'est ainsi que l'Equipe Cadre de la MOE
JPC/CENCO a travaillé pour
déterminer un échantillon stratifié
constitué des BVD représentant de manière proportionnelle
toutes les circonscriptions des députés provinciaux de la RD
Congo. Cet échantillon devrait être tiré de manière
aléatoire pour donner des tendances avec une marge d'erreur stricte de
l'ordre de 1%, pris dans un intervalle de confiance de 95 %. La taille de
l'échantillon trouvé correspondait à 7 886 BVD, soit 10,72
% du nombre de BVD au niveau national tels que prévus par la CENI pour
les élections du 30 décembre 2018.
Après la détermination de la taille de
l'échantillon des BVD à observer en vue d'obtenir les tendances
générales entre les candidats à la présidentielle
qui n'allaient pas bouger suivant la marge d'erreur choisie, l'Equipe Cadre de
la MOE JPC/CENCO s'est donnée une méthode de sélection des
individus devant constituer l'échantillon, bien entendu que l'individu
ici est le BVD.
La méthode de sélection de chaque BVD dans les
différentes strates était aléatoire simple
c'est-à-dire tous les BVD ont eu la même chance d'être
sélectionnés dans notre échantillon. Le tirage de
l'échantillon des BVD s'est fait
3.3. Déroulement du processus électoral
Le processus électoral s'est déroulé dans
un contexte particulier, caractère par l'insécurité dans
quelques régions du pays dont (Beni, Beni ville, Ituri, Yumbi, etc.),
des innovations apportées à la loi électorale, un fichier
électoral contesté, un climat politique crispé et
l'introduction d'une nouvelle technologie de vote.
Ces scrutin, tenus après une compagne électorale
émaillée d'incidents, avec des pertes en vies humaines, se sont
déroulés sur toute l'étendue de la RD Congo, à
l'exception des circonscriptions électorales de Beni, Beni ville et
Butembo ville, en province du Nord-kivu, ainsi que Yumbi, dans la province de
Mai-Ndombe, ou ils
[49]
seront organisés au mois de mars 201949.
Nous allons analyser l'apport de la CENCO en 3 périodes à savoir
(a) Période pré-électorale ; (b) Jour du scrutin ; (c)
Période postélectorale ;
Les élections du 30 décembre 2018 ont mis en
compétition 21 candidats pour l'élection présidentielle,
15355 pour la députation nation et 19640 pour la députation
provinciale.
3.3.1 Période pré-électorale
Durant cette période et lors de toutes les
opérations préélectorales, la MOE JPC/CENCO avait
recruté, formé et déployé des observateurs dans les
toutes 26 provinces de la RD Congo. Pour l'opération d'enregistrement
des électeurs, 320 observateurs ont été
déployés pour collecter les données desdites
opérations et ont transmis des rapports concernant uniquement 25
provinces, à l'exception de la province du Kwilu où tous les 22
observateurs n'ont pas été accrédités par la CENI.
Durant la période préélectorale, outre les
opérations d'enregistrement des électeurs, les observateurs de
JPC/CENCO ont été déployés pour l'observation de
l'environnement électoral, de la cartographie des juridictions devant
connaître les contentieux électoraux, la réception et le
traitement des candidatures, le contentieux des listes ainsi que la campagne
électorale.
En RD Congo, la constitution institue la CENI comme une
institution d'appui à la démocratie dotée de la
personnalité juridique en charge de l'organisation du processus
électoral, notamment de l'enrôlement des électeurs, de la
tenue du fichier électoral, des opérations de vote, de
dépouillement et de tout référendum. Cette commission
assure la régularité du processus électoral et
référendaire. Elle est régie par la loi organique
n°013/012 modifiant et complétant la loi organique n°10/013 du
28 juillet 2010 portant organique fixe l'organisation et le fonctionnement de
la CENI.
A la lumière de ce qui précède, les
observateurs de la MOE JPC/CENCO ont collecté les données sur le
professionnalisme des agents de la CENI commis aux opérations
électorales. Il s'est agi en clair de voir au niveau du Bureau de la
CENI, du Secrétariat Exécutif National (SEN), des
Secrétariats exécutifs, des antennes, des CI, des CV ou
même des BVD leur degré d'ouverture, du respect des
procédures et de maîtrise des opérations.
49 Voir la décision
No055/CENI/BUR/18 du 26 décembre 2018 complétant la
décision No050/CENI/BUR/18 du 20 décembre 2018 portant
modification du calendrier des élections présidentielle,
législatives et provinciales te que publié par la décision
No065/CENI/BUR/17 du 5 novembre 2017.
[50]
La période préélectorale a
été marquée par l'organisation des manifestations
publiques pacifiques par les Organisations de la Société Civile,
les syndicats, les étudiants, les Citoyens, les Mouvements Citoyens
ainsi que les partis et regroupements politiques. La plupart de ces
manifestations ont été organisées dans le but de
réclamer la tenue des scrutins dans le respect de la Constitution, du
respect des dispositions de l'Accord de la Saint Sylvestre entre autres celles
relatives au respect du mandat présidentiel, à la non
révision de la Constitution, à la décrispation du climat
politique.
Parmi les manifestations publiques pacifiques, il convient de
citer celles qui étaient initiées par le Comité Laïc
de Coordination (CLC) successivement le 31 décembre 2017, le 21 Janvier
et le 25 février 2018, dans la ville de Kinshasa, pour réclamer
« l'application intégrale » de l'Accord du 31 décembre
2016. Ces manifestations ont aussi eu lieu dans d'autres provinces du pays.
3.3.2 Jour du scrutin
a) Aménagement et ouverture des Bureaux de vote et
de dépouillement
Le jour des scrutins, les observateurs de JPC/CENCO ont
transmis des rapports relatifs à l'aménagement et l'ouverture des
Bureaux de vote et de dépouillement (BVD).
Selon ces rapports, les Centres de vote étaient
généralement installés dans les lieux prévus par la
loi. Toutefois, certains centres de vote étaient installés dans
les endroits interdits dont les lieux des cultes et les Quartiers
généraux des partis ou regroupements politiques.
b) Déroulement des opérations de
vote
Par définition, le vote est la manifestation d'une
opinion, d'une volonté ou d'un choix lors d'une consultation au sein
d'un corps politique, d'un collège électoral, d'une
assemblée délibérante, etc., en vue d'une élection,
d'un référendum ou 94 d'une prise décision. Il est par
extension le résultat positif d'un scrutin, d'une
délibération. Le vote est aussi l'opération, la
procédure, l'acte qui permet l'expression de l'opinion, d'une
volonté, d'un choix au sein d'une assemblée
délibérante, en général après une phase de
discussion ou un débat.
Les observateurs de la MOE JPC/CENCO ont été
déployés pour collecter les données relatives au respect
des procédures opérationnelles et de la qualité de ces
dernières. Il ressort que plusieurs rapports font état de la
vérification systématique
[51]
de l'identité des électeurs sur leurs cartes et
sur la liste électorale et/ou la liste de dérogation quand bien
même d'autres mentionnent que cette vérification n'était
pas systématique ou qu'elle n'a pas du tout eu lieu.
c) Dépouillement, affichage et proclamation des
résultats
D'après la Convention des Nations Unies contre la
corruption (art 13 a) et le PIDCP (art 25 b), il est recommandé que les
scrutins soient organisés par un organe de gestion des élections
indépendant et impartial de manière à garantir un
processus de comptage de voix public, transparent et exempté de
corruption.
Dans ce sens, un processus de dépouillement
transparent et non discriminatoire est un moyen essentiel d'assurer que le
droit fondamental d'être élu soit rempli.
Ainsi, plusieurs des tâches accomplies à la
fermeture des bureaux sont d'une grande importance à
l'intégrité du vote. Il s'agit surtout de la
réconciliation du matériel, du scellage des urnes et de
l'arrêt des machines de vote. Il est par conséquent
préférable, par souci de transparence, que ces tâches
soient effectuées en présence de représentants des
candidats et des observateurs.
d) Comptage parallèle des voix
La MOE JPC/CENCO s'est préparée à mener
un Comptage Parallèle des Voix (PVT) de l'élection
présidentielle organisée par la CENI le 30 décembre
2018.
Le PVT est une méthode puissante d'observation de
l'évolution de la situation le jour du scrutin. Il requiert de
l'expertise en dynamique politique, l'organisation de la base des
données, des notions sur la théorie de l'échantillonnage
aléatoire et une compétence avérée dans les
technologies de l'information.
Le PVT permet aux ONG de contribuer à la
crédibilisation des résultats des élections. Au Ghana
(2012 et 2016), au Nigéria (2011 et 2015), en Tunisie (2014), au Burkina
Faso (2015), en Côte d'Ivoire (2015), etc., les Organisations de la
Société Civile (OSC) ont largement contribué à
garantir la transparence des scrutins et l'acceptation des résultats par
tous les candidats grâce au Comptage Parallèle des Voix.
C'est ainsi que la MOE JPC/CENCO s'est dotée depuis
2015 d'une équipe de techniciens spécialisés en
Technologie de l'information et en statistique. Ceux-ci ont vu leurs
capacités suffisamment renforcées en matière de la
conduite d'un projet PVT. Dix analystes électoraux pluridisciplinaires
ont été suffisamment renforcés en
[52]
capacités depuis 2015 sur l'analyse électorale
(juridique, politique, anthropologique, philosophique, théologique,
communicationnelle, économique, linguistique, etc.). Une équipe
constituée de six personnes a été formée sur la
supervision d'un callcenter.
Il est important de noter que, contrairement au sondage qui
s'appuie sur les interviews, le PVT se base sur les résultats du
comptage des suffrages exprimés dans les BVD. Aucune opinion n'est ni
exprimée ni demandée.
C'est ainsi que l'Equipe Cadre de la MOE JPC a
travaillé pour déterminer un échantillon stratifié
constitué des BVD représentant de manière proportionnelle
toutes les circonscriptions des députés provinciaux de la RD
Congo. Cet échantillon devrait être tiré de manière
aléatoire pour donner des tendances avec une marge d'erreur stricte de
l'ordre de 1%, pris dans un intervalle de confiance de 95 %. La taille e
l'échantillon trouvé correspondait à 7 886 BVD, soit 10,72
% du nombre de BVD au niveau national tels que prévus par la CENI pour
les élections du 30 décembre 2018.
Après la détermination de la taille de
l'échantillon des BVD à observer en vue d'obtenir les tendances
générales entre les candidats à la présidentielle
qui n'allaient pas bouger suivant la marge d'erreur choisie, l'Equipe Cadre de
la MOE JPC/CENCO s'est donné une méthode de sélection des
individus devant constituer l'échantillon, bien entendu que l'individu
ici est le BVD.
La méthode de sélection de chaque BVD dans les
différentes strates était aléatoire simple
c'est-à-dire tous les BVD ont eu la même chance d'être
élection nés dans notre échantillon.
C'est ainsi que la MOE JPC/CENCO a positionné 7886
observateurs parmi les 39 824 déployés dans les BVD choisis selon
la méthodologie décrite ci-haut pour observer en priorité
les résultats de la présidentielle en vue de connaître les
tendances dès le jour suivant les élections.
3.3.3 Période postélectorale
Au lendemain de la publication des résultats
provisoires par la CENI, s'est ouverte la période post-électorale
avec les litiges auprès des cours compétentes. Si pour la
présidentielle et les législatives nationales, les recours sont
adressés à la Cour Constitutionnelle, les Cours d'Appel
étaient habilitées à connaître les contentieux pour
la députation provinciale.
[53]
Il convient cependant de souligner que la CENCO avait pris
acte des résultats publiés par la Centrale électorale tout
en affirmant que « les données publiées ne correspondaient
pas à celles en sa possession (données collectées par sa
MOEJPC/CENCO). Toutefois, elle appelait les uns et les uns à user des
voies légales pour réclamer leurs droits.
La MOE JPC/CENCO a déployé ses observateurs
à la Cour Constitutionnelle et au niveau des Cours d'Appel pour observer
le contentieux présidentiel, des députés nationaux ainsi
que des élections provinciales (Députés provinciaux,
Sénateurs, Gouverneurs et Vice-gouverneurs).
En effet, les observateurs de JPC/CENCO ont observé les
contentieux en contestation des résultats ainsi que les prononcés
des décisions judiciaires rendues. A cet effet, les recours introduits
lors des élections ont été jugés,
généralement, recevables mais non fondés Ainsi, s'agissant
du contentieux présidentiel, la Cour Constitutionnelle a confirmé
l'élection du candidat Président de la république dont les
résultats provisoires faisant l'objet de contestation.
Aussi, s'agissant du contentieux des députés
nationaux, les observateurs de JPC/CENCO continuent à observer les
prononcés des décisions judiciaires.
Il est important de souligner également que les
décisions judiciaires concernant les contentieux des élections
provinciales sont déjà rendues à l'exception des
contentieux des Gouverneurs et Vice-gouverneurs des Provinces de Sankuru et
Sud-Ubangi dont les décisions judiciaires restent pendantes.
Section IV : les recommandations de la CENCO
Le rôle de la CENCO dans le processus électoral
avait trois grands objectifs. En premier lieu, le peuple congolais ne voulait
pas que sa Constitution change, « et elle n'avait pas été
changé ». Comme deuxième objectif, le peuple congolais ne
voulait pas qu'il y ait un troisième mandat pour le Président
sortant et celui-ci « n'a pas posé sa candidature », ouvrant
la voie aux 21 candidatures à la présidence. Le troisième
objectif est d'assurer l'alternance au sommet de l'État. « Soixante
ans après l'indépendance de la RDC, le pays va vivre pour la
première fois une passation de pouvoir pacifique et civilisée, Au
regard des faits observés, et après le processus
électoral, la MOE JPC/CENCO avait formulé les recommandations
suivantes :
12. De contrôler l'exécution des fonds
alloués à la CENI pour l'organisation des élections tels
que prévus dans la loi de finances de chaque année.
[54]
4.1. Au Président De La République
1. De faire observer la périodicité dans
l'organisation des élections ;
2. De faire respecter le nombre des mandats du
Président de la République et des Gouverneurs ;
3. De faire respecter la durée des mandats des
élus
4.2. Au Parlement
4. De veiller à la stabilité du cadre
légal en évitant des révisions inopportunes et
intempestives du code électoral, surtout dans les 6 mois qui
précèdent l'organisation des scrutins ;
5. De modifier la Loi portant identification et
enrôlement des électeurs afin que cette opération soit
continue, au lieu d'attendre la veille des scrutins pour les déclencher
;
6. De retirer l'exigence du seuil légal de
représentativité comme condition d'admission à
l'attribution des sièges afin de promouvoir l'inclusion et la
transparence ;
7. De réduire le taux des frais de dépôt
de candidature pour promouvoir le droit et la possibilité d'être
élu pour tous ;
8. D'insérer le principe de double degré de
juridiction dans la Loi électorale spécialement en ce qui
concerne le contentieux des candidatures ;
9. De rendre obligatoire la parité homme femme lors de
l'établissement des listes de candidature ;
10. De revenir à la disposition qui encourageait
l'identification et l'enrôlement des congolais résidents à
l'étranger remplissant les conditions légales.
11. De doter la CENI d'un bureau composé exclusivement
des techniciens électoraux issus des confessions religieuses et des
organisations de la société civile qui travaillent dans les
domaines d'éducation civique et d'observation électorale, en vue
de garantir l'impartialité dans la conduite des opérations
électorales. Les confessions religieuses et les organisations de la
société civile déposent des dossiers uniques (par poste)
auprès du Président de la République ;
[55]
4.3. Au Gouvernement
13. De mettre en place et de rendre opérationnelle la
Commission Interinstitutionnelle chargée de fixer et d'allouer les
subventions aux partis politiques à des fins de fonctionnement ou des
campagnes électorales.
En effet, la CENCO considérait les élections
comme étant un exercice essentiel dans toute démocratie,
où l'égalité de tous devant la loi doit être
garantie. Elles
[56]
CONCLUSION GENERALE
Dans le parcours de ce travail, notre réflexion a
tourné autour de l'apport de la société civile au
processus Electoral « cas de la CENCO ».
Cette étude s'est articulée autour des questions
suivantes :
? Quel est le rôle de la CENCO entant que structure de la
société civile dans le processus électoral ?
? Comment juge la position de CENCO au regard des
élections du 31/12/2018 ? A l'égard de cette problématique
nous avons proposé les hypothèses ci-après :
1. le rôle de la CENCO entant que structure de la
société dans le processus électoral se base sur le
respecte des droits de l'homme, les élections libre, démocratique
et transparentes, l'Etat de droit, l'alternance au pouvoir constitue les
éléments essentiels tant souhaités pour l'instauration
d'une société véritablement démocratique en RDC. Et
un bon ordre politique est celui dans lequel l'Etat est capable de satisfaire
les besoins matériels et spirituels de tous les citoyens.
2. la seconde est que la CENCO assure l'instruction de la
population avec les subsides de l'Etat. Au sein de l'église catholique
certaines congrégations ont participé à la formation de la
population, notamment des jeunes, ces derniers soucieux d'engager une
réflexion active sur la situation de leur pays joueront un rôle
capital comme des observateurs et témoins ; pour une bonne tenue des
élections et de facto, dans la contestation de résultats de
scrutin. La CENCO à cet effet, su éviter le piège du
silence complice envers le pouvoir politique.
Par un long cheminement fait de collaboration avec le pouvoir
politique dans certains secteur de la vie nationale comme dans l'enseignement
et de la santé publique et de dénonciation de certaines
dérives du pouvoir, les évêques ont activés le
processus électoral au point de devenir une instance civique critique le
pouvoir crédible face au régime politique en place.
Egalement, nous avons subdivisé notre travail en 3
chapitres :
Le premier a abordé « le cadre conceptuel »,
le deuxième s'est appesanti sur «la présentation de la
structure de la Conférence Episcopale Nationale du Congo et historique
électorale » et le troisième a focalisé son attention
sur «la Conférence Episcopale Nationale du Congo et le processus
Electoral, apport et action »
[57]
doivent être libres et transparentes. En effet, la
démocratie, c'est d'abord le respect des droits humains et des
libertés fondamentales ; c'est ensuite la séparation stricte des
pouvoirs ; puis, c'est le contrôle externe et interne des mandataires du
peuple ; enfin, c'est la participation au pouvoir par la société
civile, donc de tout le peuple.
La contribution de la Conférence Episcopale Nationale
du Congo au processus électoral du 2018 avait pour but
l'amélioration de l'intégrité, de la transparence et de
l'efficacité du processus électoral dans notre pays la raison
pour laquelle la conférence Episcopale Nationale du Congo avait
déployé 40000 observateurs un chiffre que la CENI conteste depuis
peu. Les conclusions et les constatations de ce travail sont exclusivement
fondées sur des informations exactes et crédibles fournies par
les observateurs électoraux formés par la CENCO.
Depuis juillet 2003, la CENCO avait levé l'option de
contribuer à l'éducation civique et électorale en vue de
contribuer à la consolidation de la démocratie. Dès lors,
l'Eglise Catholique de la République Démocratique du Congo n'a
cessé d'accompagner le Peuple congolais sur la voie de la promotion des
valeurs démocratiques pour son bien-être, c'est dans cette
perspective que la CENCO a apporté sa contribution au processus
électoral, notamment par la médiation qui a abouti à
l'Accord de la Saint-Sylvestre et par le déploiement de la Mission
d'Observation électorale Justice et Paix Congo/CENCO (MOE JPC/CENCO).
Pour bien accomplir sa mission, la MOE JPC/CENCO a
déployé plus de 40.000 Observateurs dans tous les centres de vote
du pays et s'est dotée d'un Call Center composé de 408 Agents qui
étaient en interaction avec ses observateurs à Court et à
Long terme.
Les recommandations constructives formulées par la
CENCO ne visent qu'une seule chose ; l'amélioration du processus
électoral en République Démocratique du Congo. Ces
recommandations sont donc une invitation à des actions concrètes
et réalisables pour plus d'efficacité, de compétence et de
capacité de la part de toutes les parties prenantes aux futures
élections
[58]
BIBLIOGRAPHIE
1. DOCUMENTS OFFICIELS
1. Constitution congolaise de févier 2006.
2. Loi électorale
3. Décision No 055/CENI/BUR/18 du 26
décembre 2018 complétant la décision No 050/CENI/BUR/18 du
20 décembre 2018 portant modification du calendrier des élections
présidentielle, législatives et provinciales te que publié
par la décision No065/CENI/BUR/17 du 5 novembre 2017.
4. Accord du 18 octobre 2016.
5. Accord global et inclusif du Centre
Interdiocésain.
2. Ouvrage
1. JEAN MARIE. C. et CLAUDE E., Systèmes
électoraux, Paris, PUF, 1973.
2. KUYUNSA BIDUM et SHOMBA KINYAMBA, Initiation aux
méthodes de recherche en sciences sociales, PUZ, Kinshasa, 1995.
3. LE VESQUE P., sur argument justificatif, en
élection et légitimité du pouvoir en
RDC coll. « thème philosophique 2 »,
éd. SE, Kinshasa, 2004.
4. MULUMBATI NGASHA, Introduction à la science
politique, ,2ème éd., Africa, Lubumbashi,
1977.
5. PINTO R. et GRAWITZ M., Méthodes de sciences
sociales, Dalloz, Paris, 1971.
6. PIROTTE G., La notion de société
civile, éd. La découverte, Paris, 2007.
3. NOTES DES COURS
1. KINGHOMBE Wa KINGHOMBE., cours de Méthodes de
recherche en sciences sociales, G3 SPA, FSSAP, UNIKIN, 2002 - 2003.
2. MWAKA BWENGE., Initiation au travail scientifique, cours
inédit, UNIKIN, FSSAP, G1.SPA, 2013-2014.
4. ARTICLES
1. DIAMOND, Larry, «Towards Democratic
Consolidation», Journal of Democracy 3 juillet
1994).
2. J. C. WILLIAME, « premiers commentaire sur
lesrésultats provisoires et partiels du second de l'élection
présidentielle », in document de travail, point 3.
[59]
5. AUTRES DOCUMENTS
1. CENCO, Annuaire de l'Eglise catholique en RDC
(2012-2013), Kinshasa, éd. Du secrétariat
général de la CENCO 2013.
2. CENCO, La foi dans l'avenir du Congo, Kinshasa,
éd du secrétariat Général de la CENCO.
3. CENCO, Mémorandum du comité permanant de la
Conférence épiscopale nationale du Congo du 22/02/2013
adressé au président de la république, Kinshasa,
éd. Du secrétariat général de la CENCO, 2013
4. CENI, Rapport annuel. Juin 2015-Mai 2016.
5. CEPPS, Appui au processus électoral en RDC. Rapport
d'évaluation. 18 juillet 2016, pp. 28-31
6. LAUDANI.,Aux origines de la société, dans le
monde diplomatique 7/09/2012.
7. Mission de suivi électoral de l'Union
Européenne en République Démocratique du Congo, Rapport
final, Résumé. Septembre 2014.
8. Nations Unies, Rapport de la mission d'évaluation des
besoins électoraux. République démocratique du Congo.
Kinshasa, 24 avril au 10 mai 2016.
9. OIF, Mission d'audit du fichier électoral de la
République Démocratique du Congo. Rapport.
10. OIF, Mission d'évaluation du processus
électoral en République Démocratique du Congo du 24 avril
au 6 mai
11. OIF, Mission d'évaluation et d'assistance
électorale en République Démocratique du Congo. Rapport
final.
12. UNESCO. Livre Blanc, New-York, 2013.
6. WEBOGRAPHIE
1.
http://rd-congo.senego.com.,
Fraude en RDC : ASADHO demande l'audit du fichier électoral,
corneille Nangaa sous pression»,
2.
http://africatime.com.,
Le comité laïc de coordination (CLC) confirme une marche du
31décembre pour la transparence des élections et non à la
machine à voter,
3. www.cenco.cd. , Message des Evêques de la RDC
aux fidèles catholiques et aux hommes de bonne volonté, Editions
Secrétariat Général de la CENCO, Kinshasa, 2017,
4.
http://www.droitcongolais.info/files/rdc-mandat-continuite.
[60]
TABLE DES MATIERES
DEDICACE i
REMERCIEMENTS iii
INTRODUCTION 1
1. CHOIX ET INTERET DU SUJET 1
1.1. Choix du Sujet 1
1.2. Intérêt du Sujet 1
a. Au niveau personnel 1
b. Au niveau scientifique 1
c. Au niveau sociétal 1
2. PROBLEMATIQUE 2
3. HYPOTHESE DU TRAVAIL 3
4. Méthodologie 4
a. Méthode 4
b. Techniques 4
1. Technique d'observation directe 5
2. Technique documentaire 5
3. Technique d'interview 5
5. DELIMITATION DU SUJET 5
a. Délimitation temporelle 5
b. Délimitation spatiale 6
4. DIFFICULTES RENCONTREES 6
5. SUBDIVISION DU TRAVAIL 6
CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL 7
SECTION I. DEFINITION DESCONCEPTS DE BASE 7
1.1.Approche définitionnelle 8
1.1.1. Du point de vue Etymologique 8
1.1.2. Du point de vue politique 8
1.1.3. Du point de vue gouvernance 9
1.1.4. Du point de vue de droit 9
1.1.5. Du point de vue sociologique 9
[61]
Section II. Missions et objectifs de la société
civile 9
2.1. Mission de la société civile 10
Section III. Le rapport entre les ONGs et la
société civile 11
3.1. La société civile organisée en tant
qu'acteur de l'éducation électorale 11
3.2. Mobilisation de la société civile lors
d'une élection 11
3.3. L'organisation de la société civile 12
3.4. Les intervenants de l'éducation électorale
13
SECTION II. PROCESSUS ELECTORAL 14
2.1. Les Elections 14
2.1.1. Notion d'élection 14
2.1.2. Les Systèmes Electoraux 16
2.2. L'encadrement Politique et Juridique des Elections 18
2.2.1. Encadrement Politique des Elections 18
a. Le Recensement 18
b. L'aménagement de Circonscription Electorale 18
c. L'aménagement des Bureaux de Vote 19
d. L'enrôlement Electoral 19
e. Inscription des Candidats Et de Partis Politique 19
2.2.2. L'encadrement Juridique des Elections 19
a. Les lois électorales 20
b. Les Commissions Electorales 20
c. Les organes chargés de régler les litiges
électoraux 20
d. La Campagne Electorale 20
e. La Période Electorale 21
f. La Période Postélectorale 21
g. La centralisation des résultats 21
h. La publication des résultats 21
i. Les rapports officiels du scrutin 21 CHAPITRE II.
PRESENTATION DE LA STRUCURE DECENCO ET HISTORIQUE
ELECTORALE 22
SECTION I : LA CENCO 22
1.1. De la création et visée 22
[62]
1.2. Mission (fonctionnement et organes) 23
1.2.1. Mission (fonctionnement) 23
1.2.2.Les organes de la CENCO 24
1.2.2.1. Assemblée plénière 24
1.2.2.2. le comité permanent 24
1.2.2.3. Le Secrétariat Général de
l'Episcopat 25
1.3. Les commissions épiscopales 26
1.4. LISTE DE PRESIDENTS DE LA CENCO 27
CHAPITRE III. LE PROCESSUS ELECTORAL ET LA CENCO, APPORT ET
OBSERVATION 29
Section I. Contexte 29
a) La réforme électorale 29
b) Le manque de consensus 30
c) La déstabilisation des partis politiques 33
d) L'irrégularité du cycle des scrutins 34
e) Le découpage territorial 36
f) L'environnement tendu 36
g) La tension diplomatique 36
SECTION II : LES ENJEUX AUTOUR DU PROCESSUS ELECTORAL 36
2.1 L'Accord de la Saint-Sylvestre 37
2.2. La garantie de la transparence du processus
électoral 38
SECTION III : Des actions nécessaires de la CENCO face
au processus électoral 40
3.1. Des actions mobilisatrices face au processus
électoral 41
3.2. MOE JPC/CENCO 42
3.2.1 Objectif de la Mission 42
3.2.2 Structure de la Mission 43
3.2.3 Recrutement, formation et déploiement des
observateurs 44
3.2.4 Déploiement des observateurs 45
3.2.5 Collecte, transmission, suivi et traitement des
données 46
3.3. Déroulement du processus électoral 48
3.3.1 Période pré-électorale 49
3.3.2 Jour du scrutin 50
[63]
a) Aménagement et ouverture des Bureaux de vote et de
dépouillement 50
b) Déroulement des opérations de vote 50
c) Dépouillement, affichage et proclamation des
résultats 51
d) Comptage parallèle des voix 51
3.3.3 Période postélectorale 52
Section IV : les recommandations de la CENCO 53
CONCLUSION GENERALE 56
BIBLIOGRAPHIE 58
TABLE DES MATIERES 60
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