REPUBLIQUE DU CAMEROUN Paix-Travail-Patrie
REPUBLIC OF CAMEROON Peace-Work-Fatherland
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UNIVERSITE DE NGAOUNDERE
THE UNIVERSITY OF NGAOUNDERE
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FACULTE DES SCIENCES
FACULTY OF SCIENCE
Mémoire de fin d'étude en vue de
l'obtention du Diplôme de Licence en Sciences Biomédicales et
Médico-sanitaires
MENTION : Science de la santé PARCOURS :
Biomédicales (BM)
THEME : PRÉVALENCE DE CO-INFECTION A
GARDNERELLA VAGINALIS ET CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES
CONSULTANTES A L'HÔPITAL LAQUINTINIE DE DOUALA ET LEUR PROFIL DE
RÉSISTANCE AUX ANTIMICROBIENS
Effectué du 15 Mai au 10 Juillet 2021 Au
Laboratoire de l'Hôpital Laquintinie de Douala
Par ABDOUL WAHAB ISSA Matricule :
18A551FS Encadreur Dr. FODOUOP CHEGAING S. P. Chef
de département des
sciences Biomédicales Université de
Ngaoundéré
Année académique : 2020/2021
0
DEDICACES
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET CANDIDA
SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA I
Je dédie ce modeste travail :
A mes parents
BABA, Propriétaire du nom que je
porte, le soleil de la sûreté qui est absent du ciel de notre vie
; ce travail est le fruit de l'arbre de réussite qu'il a si solidement
planté pour nous ses enfants, à force de travail, des sacrifices
et de dévouement. Nous lui promettons de suivre la voie qu'il nous a
montré et d'être toujours digne de l'excellence Père qu'il
a été. Qu'Allah l'accorde le Paradis
A ma Mère Fadimatou Oumarou, Ce
travail est une réponse à vos prières et sacrifices pour
nous vos enfants, qu'Allah nous accorde la santé et
longévité pour qu'on essaye de vous récompenser à
notre tour et être digne de votre amour. Aucun mot ne pourra exprimer ma
joie de vous avoir comme parents.
A mes Frères et soeurs :
Hawa ISSA, tu es une merveilleuse soeur
ainée qu'Allah nous a donné, Merci pour ton soutien affectif,
moral et financier.
Ibrahim Bi ISSA, Aucun mot ne pourrait
exprimer ma gratitude pour tous ce que tu m'as fait, tes prières, tes
conseils, ton sacrifice financier tout au long de mes études,
j'espère que ce travail sera une source de fierté pour toi. Ce
travail est aussi le vôtre.
Hamza ISSA, Ta ferveur et ta vaillance m'ont
toujours impressionné. Merci pour ton soutien et tes conseils
éclairés. Ensemble, nous vaincrons les principautés et les
vicissitudes de ce monde.
Oumar AHMADOU, Un ami d'enfance je me
souvenais le jour qu'on a foulé les bancs de Ci à l'école
Samboli ensemble. Merci pour ce temps passé depuis tant
d'années.
A Toute ma famille de la maison que j'aime
bien, dont je n'ai pas pu mentionné leurs noms par manque d'espace qui
nous a été offert à cet effet. Merci pour votre attention
soutenue ; votre affection depuis mon jeune âge et votre soutien.
Restons Unis car les liens du sang sont sacrés et
bénis par Dieu
A toutes les femmes qui souffrent de cette
co-infection, pensées profondes, respects et bonne guérison.
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA II
REMECIEMENT
Nous tenons à rendre louange à ALLAH le
miséricordieux qui a permis que ce travail soit réalisé,
nous tenons à exprimer notre profonde gratitude à tous ceux qui
ont contribué de près ou de loin à la réalisation
de ce mémoire.
- Pr Noel Emmanuel ESSOMBA, Directeur de
l'hôpital Laquintinie de Douala, des nous avoir acceptés comme
stagiaire au sein de son établissement.
- Pr Helène Carole Edima, Doyen de la
faculté des Sciences de l'Université de Ngaoundéré,
pour son souci de donner une formation de qualité aux étudiants
de l'institution dont-elle a la charge ;
-Dr FODOUOP CHEGAING Siméon Pierre,
mon encadreur et chef de département des Sciences
Biomédicales, pour sa disponibilité malgré ses occupations
multiples, sa rigueur et ses conseils avisés m'ont permis de mener ce
mémoire à son terme ;
-Dr NODEM SOHANANG pour ses observations
bienveillantes, de ses encouragements et sa disponibilité.
-Tous les enseignants de la faculté des Sciences en
particulier ceux du département des Sciences Biomédicales, pour
toutes les connaissances qu'ils nous transmettent au quotidien sans
réserve. Mais également pour leur disponibilité, leur
attention et les nombreux conseils qu'ils prodiguent ;
-Tous les personnels du laboratoire de HLD pour leur
disponibilité
- Mes personnes personnelles du stage : Ma BRU BRU, Le
bon Petit Daouda ; Esta, la blanche, travailler avec vous est un
réel plaisir.
-Mon équipe de TP/TPE ; il manquait seulement
l'étincelle. Merci pour votre collaboration car suis pas facile a
supporté.
- Tous mes camarades de promotion qui n'ont cessé de me
tenir l'épaule au moment critique de notre formation.
-Dr NATHAN pour votre lecture de ce document, votre
dévoilement pour l'amélioration de la santé
féminine, et pour l'admiration que vous éprouvez pour ma propre
personne.
-Tous ceux qui ont contribué dans ce document, trouver
ici l'expression de ma reconnaissance.
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA III
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA IV
DEDICACES i
REMECIEMENT ii
LISTE DES TABLEAUX vi
LISTE DES FIGURES vii
Listes des abréviations viii
RESUME 1
ABSTRACT 2
INTRODUCTION 3
I PRÉSENTATION DE L'HÔPITAL LAQUINTINIE DE DOUALA
5
I.1 Adresse de la structure 5
I.2 Historique de la création de l'HLD 5
I.3 Situation géographique 5
I.4 Structure organisationnelle de l'HLD 6
I.5 Missions de l'hôpital Laquintinie de Douala 6
I.6 Présentation du laboratoire de l'HLD 7
I.6.1 Organigramme du laboratoire 7
I.6.2 Présentation du service de bactériologie 8
I.6.2.1 Le personnel 8
I.6.2.2 Organisation du travail 8
II REVUE DE LA LITTÉRATURE 10
II.1 Système génital de la femme 10
II.1.1 Rappel sur l'anatomie et physiologie 10
II.1.2 Flore vaginale 11
II.1.3 Déséquilibre de la flore vaginale 14
II.1.3.1 Déséquilibre de la flore vaginale
lié à un facteur hormonal 14
II.1.3.2 Déséquilibre lié à la prise
de médicaments et à l'utilisation d'antiseptiques 15
II.1.3.3 Déséquilibre lié aux comportements
inappropriés de la femme 16
II.1.3.4 Déséquilibre lié à un
facteur pathologique 18
II.1.4 Infection de la flore vaginale 18
II.1.4.1 Infection a Gardnerella vaginalis : Vaginose
bactérienne 19
II.1.4.2 Infection a candida : Vaginites mycosiques 21
II.1.4.3 Vaginites Bactériennes 23
II.1.4.4 Vaginites parasitaires : Trichomonose 23
II.1.4.5 Cervicites : infection à gonocoque 24
II.1.5 Traitement des infections vaginales 24
II.1.5.1 Traitement de la Vaginose bactérienne 24
II.1.5.2 Traitement des candidoses 24
II.1.5.3 Traitement des infections génitales
transmissibles 24
II.1.6 Problèmes rencontrés 25
II.2 Impact de la co-infection sur la prise en charge des
maladies 25
II.2.1 Intérêt clinique d'une co-infection 25
II.2.2 Intérêt épidémiologique des
co-infections 26
II.2.3 Évolution microbienne 26
III MATERIEL ET METHODES 27
III.1 MATERIELS 28
III.1.1 Cadre, type et période d'étude 28
III.1.2 Population cible 28
III.1.3 Echantillonnage et taille de l'échantillon 28
III.1.4 Matériels biologique 28
III.1.5 Collecte des données lors des
études rétrospectives 29
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA V
III.1.6 Matériel de conservation et de
traçabilité des données 29
III.2 Méthodes 29
III.2.1 Etude rétrospective 29
III.2.2 Etude prospective 29
III.2.3 Analyse des données 31
IV RESULTATS ET DISCUSSION 32
IV.1 RESULTATS 32
IV.1.1 Répartition des patientes en fonction de
l'âge 32
IV.1.2 Répartition des patientes selon leur état
physiologique 32
IV.1.3 Répartition des patientes selon le statut
matrimonial 33
IV.1.4 Répartition suivant le type de flore vaginale 34
IV.1.5 Les germes isolés 34
IV.1.6 Les germes isolés selon la tranche d'âge
35
IV.1.7 Les germes isolés selon l'état de flore
38
IV.1.8 Les germes isolés en fonction d'état
physiologique 40
IV.1.9 Etat de flore en fonction de tranche d'âge 41
IV.1.10 Profil de sensibilité des antimicrobiens 43
IV.2 DISCUSSION 43
IV.2.1 Population d'étude 43
IV.2.2 Germes isolés 44
IV.2.3 Profil des antimicrobiens 45
CONCLUSION ET PRESPECTIVES 46
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE A
ANNEXES D
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA VI
LISTE DES TABLEAUX
TABLEAU 1 : SCORE DE NUGENT (ÉMILE,
2009). 21
TABLEAU 2: RÉPARTITION DE
MICROORGANISME SELON LA TRANCHE D'ÂGE 35
TABLEAU 3: FRÉQUENCE DES
RÉSULTATS 37
TABLEAU 4: LES GERMES ISOLÉS SELON L'ÉTAT DE
FLORE 38
TABLEAU 5: LES GERMES ISOLÉS EN FONCTION D'ÉTAT
PHYSIOLOGIQUE 40
TABLEAU 6: ETAT DE FLORE EN FONCTION DE
TRANCHE D'ÂGE 41
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA VII
LISTE DES FIGURES
FIGURE 1: PLAN DE HLD 6
FIGURE 2: ORGANIGRAMME DE HLD 8
FIGURE 3: COUPE FRONTAL DE L'APPAREIL GÉNITAL
FÉMININ 10
FIGURE 4 : FLORE VAGINALE NORMALE OU FLORE DE
DODERLEÏN (QUENTIN, 2006). 13
FIGURE 5: FROTTIS DE FLORE VAGINALE NORMALE
CONTRE UNE FLORE DE VAGINOSE BACTÉRIENNE
(
HTTP://WWW.MED.UNIVMONTP)
20
FIGURE 6: IMAGE D'UNE VAGINOSE PRÈS DU
COL (DELACROIX ;1994). 21
FIGURE 7: CANDIDOSE VULVO-VAGINALE
TYPIQUE (FEUILHADE DE CHAUVIN, 2009). 22
FIGURE 8: VITEK 2 ADVANCED COLORIMETRYTM
31
FIGURE 9: RÉPARTITION DES FEMMES SELON LA TRANCHE
D'ÂGE 32
FIGURE 10: RÉPARTITION DES FEMMES SELON LEUR
ÉTAT PHYSIOLOGIQUE 33
FIGURE 11: RÉPARTITION DES PATIENTES SELON LE STATUT
MATRIMONIALE 33
FIGURE 12: RÉPARTITION SELON LE TYPE DE FLORE 34
FIGURE 13: NOMBRE DES GERMES ISOLÉS
35
FIGURE 14: LES TYPES DE GERMES EN FONCTION DE TRANCHE
D'ÂGE 37
FIGURE 15: LES GERMES ISOLÉS SELON L'ÉTAT DE
FLORE 39
FIGURE 16: LES GERMES ISOLÉS EN
FONCTION D'ÉTAT PHYSIOLOGIQUE 40
FIGURE 17: TYPE DE FLORE SELON L'ÂGE 42
FIGURE 18: RÉSISTANCES DES CANDIDA SPP
AUX ANTIFONGIQUES 43
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA VIII
Listes des abréviations
DDL : Degré de liberté
CPP : Centre de Pneumo-phtisiologie
CVV : Candidose vulvo-vaginale
CVVR : Candidose vulvo-vaginale récidivante
DIU : Dispositifs Intra-Utérins
E coli : Escherichia coli
G. vaginalis : Gardnerella vaginalis
HLD : Hôpital Laquintinie de Douala
VB : Vaginose bactérienne
VVB : Vulvo Vaginite Bactérienne
PV : Prélèvement vaginale
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 1
RESUME
L'amélioration de la santé féminine passe
par une bonne prise en charge des complications majeures. La présente
étude vient donc à point nommé évaluer la
prévalence de la co-infection à Gardnerella vaginalis et
Candida spp chez les femmes consultantes à HLD et leur profil
de sensibilité afin de contribuer à la prise en charge
adéquate de cette co-infection. Nous avons effectué à la
fois une étude rétrospective (collecte des données
sociales) et prospective sur une période de 03 mois allant du 15 avril
au 10 juillet 2021. Nous avons isolé 164 germes, seuls ou
associés chez 233 femmes. Gardnerella vaginalis est le germe le
plus incriminé dans les infections avec une fréquence de 78 soit
33,48%, et aussi dans les co-infections avec une fréquence de 30 soit
12,88%. Suivi de Candida spp avec une fréquence 42 soit 18.03%. Les
femmes de tranche d'âge [25-30 ans [, célibataire ; en âge
de procréer ayant une flore déséquilibrée sont les
plus touchées par cette co-infection. Dans notre étude, les
imidazolés sont les seules familles des ATB prescrit en cas de
Gardnerella vaginalis, mais il y a une grande variabilité dans la
fréquence d'utilisation des disques des antifongiques sur la souche de
candida spp réalisé à l'aide de vitek 2. Au total 06
antifongiques ont été testés. Les Amphotéricine B
sont plus efficaces (sensibilité 100%) dans cette co-infection ; Suivi
de caspofungie (sensibilité >87%). La fréquence de
résistance la plus élevée (70,8%) a été
obtenue avec le Fluconazole, suivi de Voriconazole et itraconazole voire
même le miconazole. Ces résistances seraient en partie
liées à la large disponibilité de ces antifongiques sur le
marché et surtout au phénomène d'automédication.
Mots clés : Femme, Co-Infection,
Prévalence, Antimicrobiens, Douala
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS
ET CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 2
ABSTRACT
Improving women's health requires proper management of major
complications. The present study is therefore timely to assess the prevalence
of co-infection with Gardnerella vaginalis and Candida spp in
female HLD consultants and their sensitivity profile in order to contribute to
the adequate management of this co-infection. We carried out both a
retrospective study (collection of social data) and a prospective study over a
period of 03 months from April 15 to July 10, 2021. We isolated 164 germs,
alone or in combination, in 233 women. Gardnerella vaginalis is the germ most
implicated in infections with a frequency of 78 or 33.48%, and also in
co-infections with a frequency of 30 or 12.88%. Monitoring of Candida spp with
a frequency of 42 or 18.03%. Women in the age group [25-30 years [, single; of
childbearing age with unbalanced flora are the most affected by this
co-infection. In our study, imidazoles are the only families of ATBs prescribed
for Gardnerella vaginalis, but there is great variability in the
frequency of use of antifungal discs on the strain of candida spp carried out
using vitek 2. A total of 06 antifungals were tested. Amphotericin B are more
effective (sensitivity 100%) in this co-infection; Monitoring of caspofungia
(sensitivity> 87%). The highest frequency of resistance (70.8%) was obtained
with Fluconazole, followed by Voriconazole and itraconazole and even
miconazole. This resistance is in part linked to the wide availability of these
antifungals on the market and especially to the phenomenon of
self-medication.
Keywords: Woman, Co-Infection, Prevalence,
Antimicrobials, Douala
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS
ET CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 3
INTRODUCTION
L'équilibre de l'écosystème vaginal est
maintenu par interactions complexes entre la flore vaginale dite normale, les
produits du métabolisme microbien. Il est colonisé par un
ensemble de microorganismes commensaux, en particulier les
Lactobacillus, qui forment un biofilm protecteur sur la muqueuse vaginale
empêchant ainsi la prolifération des germes pathogènes
(Dong-hui et al, 2009). Toutefois, en dépit du
contrôle exercé par ces bactéries de nombreux
microorganismes réussissent à s'y implanter et provoquer enfin
des infections génitales (Hyman et al., 2005 ; Vitali et al.,
2007). Selon les estimations de l'Organisation Mondiale de la
Santé (OMS), plus de 340 millions de nouveaux cas d'infections
génitales surviennent dans le monde chaque année (OMS, 2007).
Dans les pays en voie de développement, ces infections et leurs
complications figurent parmi les cinq premiers motifs de consultation chez les
adultes (OMS 2007). S'agissant de leur étiologie, elles
surviennent dans 85 à 90% suite à une infection par des
champignons appartenant au genre Candida ; les autres étiologiques
étant représentées par des bactéries (Gardnerella)
et des parasites (Nizard, 2005 ; Srinivasan et Fredricks,
2008). De nombreux facteurs, contribuent à la propagation et
à la persistance des infections et des lésions génitales.
Ces facteurs de risque ont été étudiés comme
potentiellement impliqués dans les pathologies infectieuses du tractus
génital inférieur et supérieur (Marx et al.,
2010).
Au Cameroun, les données concernant la
prévalence de co-infection du tractus génital féminin sont
de plus en plus rares, et la fréquence d'isolement de ces germes varie
selon les pays et surtout avec les moyens d'investigations mis en oeuvre.
Néanmoins, les données sur la prévalence de Vaginose ou
vaginite sont disponible c'est le cas de travail de Koanga et al
2009, sur la prévalence des germes impliqués dans les
infections vaginales au Cameroun. D'où la nécessité de
notre travail qui consiste à déterminer la prévalence de
la co-infection a Gardnerella vaginalis et candida chez les
femmes consultantes à HLD et leur profil de sensibilité afin de
contribuer à la prise en charge adéquate de cette co-infection ;
et de les sensibiliser par rapport aux déséquilibres de la flore
vaginale. Nos objectifs spécifiques étant de :
Déterminer la prévalence des infections vaginale
chez les femmes ayant consulté à l'hôpital Laquintinie de
Douala
Déterminer les caractéristiques socio
démographiques des patients présentant infections vaginale
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
Déterminer les caractéristiques socio
démographiques des patients présentant infections dues à
Gardnerella vaginalis et Candida
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 4
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 5
I PRÉSENTATION DE L'HÔPITAL LAQUINTINIE DE
DOUALA
L'hôpital Laquintinie de Douala (HLD) est une structure qui
essaye chaque jour de répondre aux besoins des patients venant des
quatre coins de la ville de Douala et de ses environs. En effet, l'objectif est
de remettre l'être humain debout dans sa dimension intégrale".
I.1 Adresse de la structure
Comme la majorité des structures, l'Hôpital
Laquintinie de Douala répond à l'adresse
suivante :
Boite postale : BP 4035 - DOUALA CAMEROUN
Téléphone : (237) 33 42 15 40
E-mail : hopital_laquintinie@
yahoo.fr
I.2 Historique de la création de l'HLD
L'hôpital Laquintinie de Douala en abrégé
HLD est l'une des plus vieilles formations hospitalières du Cameroun.
Crée en 1920 à Bonamoundourou-Deido sous l'appellation
première d'« Hôpital Indigène de Douala ».
Il a été successivement déplacé à Bonadibong
puis à Bonaminkengue dans le canton Akwa. Ce n'est que vers 1930 que
l'hôpital occupa le site actuel et fut baptisé «
Hôpital Laquintinie » en 1941, en mémoire du Médecin
Capitaine Jean Auguste LAQUINTINIE, chirurgien des Hôpitaux des
Armées, mort en début de la même année de suite
d'une septicémie consécutive à l'éclat d'obus de
guerre reçu lors de la bataille de Kouffra (TCHAD) pourtant
remportée par le Général Leclerc.
I.3 Situation géographique
L'Hôpital Laquintinie de Douala est situé dans la
région du Littoral et précisément dans l'arrondissement de
Douala 1er au quartier Akwa en face du palais Dika Akwa. Cette
formation sanitaire de par sa situation géographique, son plateau
technique, sa capacité d'accueil très élevée et son
personnel très qualifié, est un hôpital de
2ème catégorie ; ce qui fait de lui un centre de
référence à plein temps vis à vis des
hôpitaux et formations sanitaires environnant, ainsi que pour certains
pays voisins. Cet hôpital, avec ses 38 pavillons, a une superficie de 09
hectares et se subdivise en deux blocs : un bloc général
où l'on retrouve presque toutes les spécialisations et un bloc
spécifique, le Centre de Pneumo-phtisiologie (CPP) anciennement
appelé Polyclinique d'Akwa pour les pathologies pulmonaires et la
tuberculose, situé sur la première ruelle à gauche de la
salle des fêtes d'Akwa (50-100 mètres)
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 6
I.4 Structure organisationnelle de l'HLD
Figure 1: Plan de HLD
L'accès aux soins dans cet hôpital est ouvert
à tous à partir de 7h30. En cas d'hospitalisation, le patient est
conduit vers le service d'urgence pour les premiers soins ensuite dans une
salle d'hospitalisation où il sera installé, consulté et
reçoit des soins adéquats.
Les équipes de travail sont constitués de trois
membres chacune et travaille en rotation et 09jours, trois journées
(7h30-17h) puis 03 nuits (17h-8h) et en fin trois jours de repos.
I.5 Missions de l'hôpital Laquintinie de
Douala
Ce centre a pour mission :
l Assurer les conditions meilleures d'accouchement aux femmes
;
l Assurer la formation continue du personnel par les
séminaires ;
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
L'HLD exerce dans les activités des services de
santé publique. Comme tous les autres hôpitaux,
l'HLD a pour objectif :
Prendre en charge de manière hiérarchique les
besoins sanitaires de la population ;
De promouvoir au traitement des malades, des blessés ;
convalescents, des vieillards, des
enfants et des femmes enceintes de toutes catégories ;
Participer à l'enseignement d'hygiène par
l'éducation sanitaire ;
Collaborer à la formation professionnelle, stagiaire et
perfectionnement des personnels
biomédicaux et médico-sanitaires ;
Participer à l'enseignement supérieur pour la
formation pratique des personnels
paramédicaux et social ;
Offrir un champ d'exploitation a recherche médicale
opérationnelle
L'HLD est constitué de plusieurs services parmi lesquels
le service de laboratoire.
I.6 Présentation du laboratoire de l'HLD
Le laboratoire de l'hôpital Laquintinie de douala
à sa tête un médecin Biologiste. Il est constitué de
04 bâtiments ; Le premier bâtiment situé à 50m de
l'école des infirmiers de douala constitue l'unité de
prélèvement, accueil et enregistrement des patients. Le second
l'unité d'anatomie cytopathogie situé derrière le
laboratoire central ou clinique a 10m de l'unité de
prélèvement ;le troisième la banque de sang non loin du
terrain de football, le quatrième et le plus grand constitue le
laboratoire clinique et renferme le bureau du major, la salle de garde, le
secrétariat, le système qualité, salles de vestiaires
hommes et femmes, bureau du biologiste, salle d'archives, salles
d'approvisionnement réactifs, salles de réunions, l`unité
de bactériologie /virologie, parasitologie, hématologie ;sans
oublier l`unité de biochimie et celle de sérologie .
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 7
I.6.1 Organigramme du laboratoire
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
Figure 2: Organigramme de HLD
I.6.2 Présentation du service de
bactériologie
I.6.2.1 Le personnel
La paillasse de bactériologie est gérée par
06 personnels répartis comme suit :
? Le chef de paillasse qui assure la permanence du lundi à
vendredi de 7h 30 à
17h. il est assisté par l'un des
personnels en permanente rotation.
? Les autres personnels assurent la permanence et la garde
suivant le système de roulement.
I.6.2.2 Organisation du travail
Le travail commence à7h30 et s'achève à 17h.
Il était question une fois arrivé de :
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 8
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 9
? Noter la température de la salle et celle du
réfrigérateur a l'arrivé ;
? Nettoyer les paillasses, et la surface des appareils puis noter
sur la fiche correspondante ; ? Établir les fiches de paillasses pour
chaque appareil et vérifier dans le registre de garde les examens qui
n'ont pas été réalisés, afin des porter sur la
fiche du jour.
? Enregistrer les échantillons du jour dans le registre
d'entré avec les examens demandés, puis enregistrer sur les
différentes fiches de paillasses pour l'analyse
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
II REVUE DE LA LITTÉRATURE
II.1 Système génital de la femme
II.1.1 Rappel sur l'anatomie et physiologie
L'appareil génital féminin est composé de
deux secteurs. Le premier secteur comporte la vulve, le vagin et l'exocol, il
est largement colonisé par la flore commensale ; le second secteur,
composé de l'endocol, de la cavité utérine, de la
cavité tubaire et du pelvi-péritoine est stérile
(figure 3). Ces deux secteurs sont séparés par
le col de l'utérus qui peut être considéré comme un
véritable « verrou microbiologique » très efficace
contre l'ascension des bactéries cervico-vaginales (Quentin,
2006).
|
Appareil génital haut : stérile
Appareil génital bas : flore
|
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 10
Figure 3: Coupe frontal de l'appareil génital
féminin
Le vagin constitue un véritable carrefour reliant une
zone stérile, l'utérus, à une zone septique, la peau, avec
l'anus pour voisin immédiat. La colonisation microbienne est
inéluctable. On y retrouvera donc, en dehors de toute pathologie, une
flore d'origine intestinale (lactobacilles) et cutanée (
http://lanaturensvt.eklablog.com).
Voir annexe 2.
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 11
II.1.2 Flore vaginale
La flore vaginale se situe dans le vagin, partie de l'anatomie
féminine. Elle est dominée par la présence du bacille de
Döderlein (108 à 112 bactéries par ml) associé
à de nombreuses autres espèces. Ces bactéries vivent en
étroite interdépendance et constituent un véritable
écosystème. En période d'activité génitale,
le bacille de Döderlein forme 95 % de la flore vaginale normale. Venu de
l'anus, les lactobacilles s'implantent et se multiplient dès la
puberté, lorsque la sécrétion oestrogénique se
produit. Celle-ci est responsable de la charge en glycogène de
l'épithélium vaginal indispensable au développement du
bacille de Döderlein
Les autres germes rencontrés dans le vagin normal sont
des aérobies et anaérobies présents en quantité
plus ou moins importante mais toujours minoritaires. Le bâtonnet Gram
positif, qui est le bacille de Döderlein, est à l'origine de la
fermentation lactique du glycogène qui régit l'acidité du
vagin. Le maintien de cette acidité est l'un des moyens les plus
efficaces pour le contrôle de la prolifération des germes
opportunistes.
Le pH vaginal est normalement stable aux alentours de 4 (3,5
à 4,5), le maintien d'un tel pH demande donc : la présence du
bacille de Döderlein qui transforme en acide lactique le glycogène
et une trophicité vaginale correcte, essentiellement dépendante
de la sécrétion oestrogénique, afin que
l'épithélium soit riche en glycogène (GENESIS ;
Mars 1999).
Cette flore est particulièrement importante par sa
dimension, sa diversité, son évolution en fonction de l'âge
et son rôle. Elle protège la muqueuse contre les infections et
contribue à l'équilibre physiologique de l'appareil
génital féminin. Cette flore est sous la dépendance de
l'imprégnation oestrogénique. La flore vaginale normale (ou flore
de Doderleïn) est en constante évolution ; elle peut subir
d'importantes modifications physiologiques sous l'influence de nombreux
facteurs tels que : l'âge, l'imprégnation hormonale,
l'activité sexuelle, les contraceptifs et les conditions
hygiéniques (Bergogne, 2007). Elle est principalement
composée de lactobacilles (genre Lactobacillus, avec au moins
huit espèces). Présente dès les premiers jours de vie de
la jeune fille, elle reste pauvre jusqu'à la puberté ; puis les
oestrogènes vont induire la sécrétion de glycogène,
substrat favori des lactobacilles qui s'y développent dès lors
chez la femme ménopausée, il y'a une disparition des
lactobacilles (Bergogne, 2007.)
Le pouvoir acidifiant des bactéries de la flore de
Doderleïn est à l'origine d'un pH vaginal compris entre 3,8 et 4,5
et permet ainsi de limiter la multiplication de la plupart des agents
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pathogènes (Leblanc, 2009). D'autres
espèces de bactéries lactiques sont présentes à des
taux très variables parmi lesquelles les corynébactéries,
les staphylocoques et les entérocoques (Fauchere,
1997). Les Mycoplasmes sont également
présents à l'état commensal, notamment ceux du groupe
Ureaplasma (Ureaplasma urealyticum et Ureaplasma parvum
et Mycoplasma hominis) (Bergogne, 2007). On peut
trouver dans la cavité vaginale normale des Streptocoques, des
Entérobactéries mais en proportions infimes ou occasionnelles
(Bergogne, 2007 ; Fauchere, 1997). C'est ainsi que Doderleïn a
établi qu'il existe quatre types de flore vaginale permettant
d'évaluer la prédominance des bactéries lactiques ou des
bactéries pathogènes dans le vagin :
- flore de type I : prédominance de la flore de
Doderleïn, pH<4,5 ;
- flore de type II : flore de Doderleïn présente
et majoritaire, mais il ya une flore de substitution (pathogène) sans
morphologie dominante ;
- flore de type III : flore de substitution majoritaire, flore de
Doderleïn rare ;
- flore de type IV : prédominance de la flore de
substitution (Bohbot, 2008).
La flore normale est constituée de trois groupes et
varie en fonction du milieu dont elle provient :
i) Groupe I : flore bactérienne de portage habituel
(flore dominante) spécifiquement adaptée à la
cavité vaginale : elle est essentiellement constituée de
lactobacilles producteurs d'acide lactique (flore de Doderleïn)
(Figure 2) de une à quatre espèces par femme ;
classiquement observables à la coloration de Gram sous la forme de gros
bacilles à Gram positif ; certaines espèces ont une apparence de
bacilles à Gram positif plus fins voire coccoides, en courtes chainettes
faisant penser à tort à des corynébactéries et des
streptocoques.
ii) Groupe II : flore bactérienne issue de la flore
digestive colonisant souvent les voies génitales maternelles
observée chez 2 à 80 % des femmes selon les bactéries
impliquées constituée de :
- Streptococcus agalactiae et Enterococcus ;
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Noyau de la cellule épithéliale Lactobacilles
Cellule épithéliale
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Figure 4 : Flore vaginale normale ou flore de
Doderleïn (Quentin, 2006).
- Enterobactéries (E. coli) surtout mais aussi
Proteus, Morganella, Klebsiella, Enterobacter et
Serratia chez les patientes ayant reçu de multiples
antibiothérapies ou ayant parfois été infectées par
des produits contaminés (dans ce cadre, il est exceptionnellement
isolé Pseudomonas et Acinetobacter) ;
- Staphylocoques à coagulase (+) et (-) ;
- Bactéries anaérobies (Bacteroïdes
spp., Prevotella spp., Porphyromonas spp.,
Fusobacterium spp., Clostridium spp., Peptostreptococcus
spp., Veillonella spp., Mobiluncus) ;
- Gardnerella vaginalis ;
- Atopobium vaginae ;
- Mycoplasmes (en particulier Mycoplasma hominis et
M. genitalium), Ureaplasma urealyticum, certains
génogroupes de Haemophilus spécifiquement adaptés
à la flore génitale ;
- Candida albicans.
iii) Groupe III : hôtes usuels de la flore
oropharyngées colonisant exceptionnellement la cavité vaginale
observée chez 0,1 à 2 % des femmes selon les bactéries en
cause. Toutes les bactéries oropharyngées peuvent être
isolées de la cavité vaginale mais le plus souvent il s'agit
de
:
- Haemophilus influenzae et parainfluenzae ;
- Streptococcus pyogenes ;
- Streptococcus pneumoniae ;
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PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
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- Neisseria meningitidis et autres Neisseria
et Branhamella, Capnocytophaga (Quentin, 2006 ;
Denis F et al., 2007).
II.1.3 Déséquilibre de la flore vaginale
Dès que le nombre de lactobacilles diminue, la flore
vaginale très sensible se déséquilibre et perd ses
caractéristiques protectrices des infections. Quand une infection
génitale a lieu, celle-ci peut être due à une contamination
exogène (c'est ce qui se passe lors d'infections sexuellement
transmissibles), ou due à un déséquilibre de la flore
commensale avec une diminution voire disparition des lactobacilles et une
prolifération anormale de microorganisme normalement présent en
faible quantité (Berrebi ; 1999).
L'harmonie entre la muqueuse vaginale et sa flore normale se
révèle fragile. La diminution de la quantité de
bactérie lactique peut entrainer une multiplication des germes
pathogènes (Linhares et al., 2010). Par
conséquent, le vagin perd beaucoup de sa capacité
d'auto-nettoyage et ses défenses naturelles diminues (Jaisamrarn et
al., 2013). Cela peut provenir de diverses causes :
- hormonales : dans les cas de troubles de la
sécrétion glycogénique lors d'une grossesse,
d'alcalinisation du milieu vaginal lors des périodes de menstruation, de
la prise de contraceptifs oraux et de la ménopause (Barbes &
Boris, 1999) ;
- physiques : habitudes sexuelles, mauvaise hygiène
intime, utilisation de spermicides, de dispositifs intra-utérins et
parfois de tampons (Berrebi & Ayoubi, 1999) ;
- pathologiques : patientes diabétiques ou
immunodéficientes (Barbes & Boris, 1999) ;
- iatrogènes : induites par des traitements aux
antibiotiques à large spectre d'action, la prise d'ovules, l'utilisation
d'antiseptiques, la radiothérapie et les interventions chirurgicales
(Barbes & Boris, 1999).
II.1.3.1 Déséquilibre de la flore
vaginale lié à un facteur hormonal
? Le cycle menstruel
La quantité d'hormones et particulièrement
d'oestrogènes varie au cours d'un cycle menstruel. Même courte
dans le temps cette variation hormonale influence la composition quantitative
et qualitative de la flore vaginale (Bohbot et al.,
2012). En effet, en début de cycle, l'imprégnation
ostrogénique est plus basse et couplée avec la présence
abondante de sang dû aux menstruations (Bohbot et al.,
2012). Ces deux faits entrainent une diminution de la quantité
de
lactobacilles ainsi qu'une légère augmentation
du pH vaginal, faisant de cette vulnérable période, un moment
propice à la survenue d'infections vaginales (Turovskiy et al.,
2011). Pendant la deuxième période du cycle, les concentrations
plasmatiques en oestrogènes et en progestérone augmentent. Ces
conditions sont favorables au développement de Candida
pathogène. Une mycose vaginale aura plus tendance à se
développer au cours de la deuxième partie du cycle
(Patel et al., 2004 ; Sobel, 2007 ; Spacek et
al., 2007).
? La grossesse
Au cours de cette période, les taux
d'oestrogènes et de glycogène disponibles au niveau vaginal sont
supérieurs à la normale et le système immunitaire est
moins performant (Sobel, 2015). Ces éléments
font de la grossesse et particulièrement le troisième trimestre,
une période propice au développement des candidoses et d'autres
mycoses vaginales (Sobel, 2015). L'incidence d'une
colonisation de la flore vaginale par Candida spp au cours de la
grossesse oscille entre 10 et 50 % (Xu & Sobel, 2003).
? Les contraceptifs hormonaux
L'utilisation de contraceptifs avec des taux très
faibles ou nuls d'éthinylestradiol provoque un état de
hypoestrogénie qui perturbe la production de glycogène. Par
conséquent, les femmes sont particulièrement sensibles aux
altérations de l'écosystème vaginal (Güzel et
al., 2013). Les oestrogènes administrés peuvent eux aussi
favoriser la croissance et l'adhésion de nombreuses espèces
microbiennes à l'épithélium vaginal, d'autant plus si le
contraceptif est fortement dosé (Amouri et al., 2010 ;
Anane et al., 2010).
II.1.3.2 Déséquilibre lié à
la prise de médicaments et à l'utilisation d'antiseptiques
? Les médicaments : antibiotiques
Les bactéries lactiques sont très sensibles aux
antibiotiques, en particulier aux macrolides et aux tétracyclines
souvent prescrits dans les infections gynécologiques (D'Aimmo
et al., 2005). Ces molécules entraînent un
déséquilibre de l'écosystème vaginal dès la
mise en oeuvre de la moindre antibiothérapie, ce qui entraine une
prolifération de micro-organismes opportunistes (Sobel, 2007). Le risque
de survenue d'une candidose vulvo-vaginale après une
antibiothérapie est d'autant plus important que l'antibiothérapie
est à large spectre et que la durée du traitement est longue
(Pirotta & Garland, 2006). Le pourcentage des mycoses vaginales qui font
suite à une prise d'un antibiotique oscille de 28% à 33%
(Amouri et al., 2010).
? Les antiseptiques
L'utilisation abusive d'antiseptique entraîne une
sélection de germes pathogènes et une modification de la flore
vaginale physiologique en une flore anormale mycosique et/ou bactérienne
(Delcroix, 1997). Une étude réalisée par
Neut et al. (2015) montre que les ingrédients
actifs des antiseptiques (Chlorhexidine et Polyvinylpyrrolidone) peuvent avoir
un effet destructeur sur les bactéries lactiques in vivo.
II.1.3.3 Déséquilibre lié aux
comportements inappropriés de la femme
? L'hygiène
Une hygiène intime permet le nettoyage de
l'excédent de film hydrolipidique de surface, des cellules mortes, de la
sueur et des bactéries (Bohbot, 2007). Les
bénéfices de l'utilisation quotidienne d'un produit
d'hygiène intime, mis en évidence par des études
cliniques, font partie des conseils à communiquer aux femmes
(Sobel, 2007). Les produits de douches sont composés
principalement d'eau, d'agents acidifiants (acide benzoïque, citrate de
sodium) et d'antimicrobiens (chlorure de cétylpyridinium,
édenté disodique) (Pavlova & Tao, 2000 ; Martino &
Vermund, 2002). Une hygiène intime excessive ou inadaptée est
nuisible au vagin qu'un défaut d'hygiène. La pratique de
multiples toilettes intimes quotidiennes (réalisées par des
femmes souhaitant souvent l'obtention d'une quasi-stérilité du
vagin), des douches vaginales (ou irrigation vaginale) ou l'utilisation
d'antiseptique peuvent induire l'altération de
l'épithélium et de son revêtement, la modification du pH
local et le déséquilibre de la flore physiologique La
conséquence est le risque accru d'une colonisation bactérienne ou
mycologique (Graesslin et al., 2005). Le défaut
d'hygiène de la région anogénitale, associé
à la transpiration et à la macération créé
à l'inverse des conditions favorables à la prolifération
bactérienne, parfois responsable de pathologies (Delcroix, 1997).
? Les tenues vestimentaires
Le port de vêtements serrés, en particulier les
pantalons, les collants et le port de sous-vêtements synthétiques,
gênent l'aération et augmentent la température locale
(Graesslin et al., 2005). Il en résulte des
conditions favorables au développement des germes pathogènes. Ce
type de vêtements, par frottements répétés, irritent
et fragilisent la muqueuse vulvaire (Graesslin et al., 2005).
? Les moyens de contraception
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L'utilisation des dispositifs intra-utérins (DIU) est
considérée comme facteur de risque de Vaginose bactérienne
(Ocak et al., 2007). La mise en place d'un dispositif
intra-utérin augmente significativement la fréquence de vaginose
bactérienne, en altérant la flore vaginale (Ocak et al.,
2007). De plus, les DIU sont associés à un haut risque
d'infections du haut appareil génital et notamment des maladies
inflammatoires pelviennes (Ocak et al., 2007). Les diaphragmes et les
dispositifs intra-utérins favorisent également le risque de
survenue de candidose vulvo-vaginale, grâce à un mécanisme
d'adhésion et de production d'un biofilm à la surface du DIU qui
permet aux levures de ne plus être soumises aux agressions du
système immunitaire (Sobel, 2007 ;). Les spermicides, méthodes
contraceptives à base de nonoxynol-9 (N-9), se sont
révélés toxiques pour les lactobacilles (Watts
et al., 1999). Par conséquence, la perturbation de la
flore vaginale a été associée à la mise en place
d'infections opportunistes comme la Vaginose bactérienne et un risque
accru de contracter le VIH de type 1 (Watts et al., 1999). Le
nonoxynol-9 est le composé actif dans de nombreuses formules spermicides
(Watts et al., 1999). C'est un détergent non ionique, qui
réduit la tension superficielle de la membrane du spermatozoïde
humain, provoquant une perte de motilité, une diminution de sa puissance
glycolytique et une altération de la perméabilité. Elle
affecte également la teneur en lipides de la membrane du
spermatozoïde (Amouri et al., 2010).
? Stress chronique
Le stress chronique favorise la production de grandes
quantités de stéroïdes, principalement le cortisol, ce qui a
un impact négatif sur plusieurs structures systémiques. Le vagin
est l'une de ces structures, c'est-à-dire qu'il est un endroit
également atteint par les corticostéroïdes
surrénaliens qui altèrent la croissance des lactobacilles et la
production d'acide lactique (Borges & Silva, 2014).
? Rapports sexuels
Le pH vaginal en phase de reproduction varie de 3,8 à
4,5 (O'Hanlon et al., 2010). Le sperme qui renferme
des bases azotées agit comme un agent alcalinisant puissant qui
réduit l'acidité vaginale en quelques secondes et maintient le
vagin neutralisé (à un pH supérieur à 7) pendant
plusieurs heures après les rapports sexuels, quand les
spermatozoïdes peuvent entrer dans les organes de reproduction
(O'Hanlon et al., 2010). En raison de la
neutralisation de l'acidité du vagin, les spermatozoïdes, qui
tolèrent mal cette acidité, se protègent et les
bactéries pathogènes, qui trouvent les milieux alcalins aptes
à leurs survies vont coloniser le vagin (O'Hanlon et al.,
2010). Par conséquent, en raison de la présence de sperme dans le
vagin, les mécanismes de
protection naturels sont neutralisés (O'Hanlon et
al., 2010). Cela peut expliquer que de nombreuses femmes souffrent
d'inconfort vaginal après des périodes de relations sexuelles
fréquentes (O'Hanlon et al., 2010).
II.1.3.4 Déséquilibre lié à
un facteur pathologique
? Le diabète
Les patientes diabétiques sont plus sujettes aux
infections vulvo-vaginales que les femmes qui n'en souffrent pas, en
particulier celles dont le diabète est mal pris en charge
(Patel et al., 2004). En effet, la présence de
glucose dans les sécrétions vaginales constitue une source
nutritive pour les levures et favorise leur adhérence, leur croissance
et l'expression de leurs facteurs de virulence (Amouri et al.,
2010). L'hyperglycémie a également un impact sur
l'immunité, en inhibant l'action des polynucléaires neutrophiles
et, par ce mécanisme, diminue leur capacité à phagocyter
les agents pathogènes et à éliminer les levures
(Anane et al., 2010).
? Le VIH
Les femmes séropositives sont plus fréquemment
touchées par la candidose vulvovaginale (Sobel, 2007).
La pathologie infectieuse est plus persistante chez les
immunodéprimés (mais les symptômes ne sont pas plus
sévères) et varie en fonction de la charge virale (Anane
et al., 2010). D'autres formes d'immunodépression
(neutropénie, cancer), ainsi qu'une altération de l'état
général des patients sont des facteurs pouvant augmenter le
risque de candidose vulvovaginale (Amouri et al.,
2010).
II.1.4 Infection de la flore vaginale
La vaginite et la vulvo-vaginite sont des motifs de
consultation très fréquents en gynécologie
(Quentin, 2006). Les vulvo-vaginites se définissent par
des symptômes cliniques divers dominés par les
phénomènes inflammatoires (Amouri et al.,
2010). Elles se différencient ainsi des Vaginoses
bactériennes dans lesquelles, par définition, l'inflammation est
inexistante ou mineure. Les symptômes cliniques les plus souvent
rapportés par les patientes sont le prurit et/ou les brûlures
vaginales et/ou vulvaires et l'apparition de leucorrhées inhabituelles
(Bohbot et al., 2012). L'aspect de ces
leucorrhées est variable :
- épaisses et crémeuses au cours des mycoses
;
- fluides et jaune verdâtre au cours des vaginites
bactériennes ;
- mousseuses et aérées au cours des Trichomonoses.
Les infections du tractus génital sont de trois types :
a. infections endogènes :
résultat de la prolifération de micro-organismes endogènes
normalement présents dans le vagin (candidose, vaginose
bactérienne) (OMS, 2005).
b. infections iatrogènes : se
présentent quand des micro-organismes endogènes présents
dans le vagin ou des micro-organismes sexuellement transmis localisés au
col peuvent, lors d'actes transcervicaux, être poussés dans les
voies génitales hautes et provoquer une grave infection de
l'utérus, des trompes et d'autres organes pelviens ; des microorganismes
exogènes peuvent également être introduits dans les voies
génitales hautes lors d'un examen ou d'un acte médical si les
mesures de stérilisation ne sont pas bien respectées
(Busza, 2002 ; OMS, 2005).
c. infections sexuellement transmissibles (IST)
: elles sont causées par des virus, des bactéries ou des
parasites qui sont transmis lors des rapports sexuels avec un(e) partenaire
infecté(e) (Busza, 2002 ; OMS, 2005).
II.1.4.1 Infection a Gardnerella vaginalis : Vaginose
bactérienne
i. Description
La vaginose bactérienne (VB) est une des affections
génitales les plus fréquentes (Keane et al.,
2000), résultant d'un profond déséquilibre
de l'écosystème vaginal (Bergogne, 2007 ). Elle
est due à la diminution ou la disparition des bactéries lactiques
au profit d'une flore pluri microbienne (Émile, 2009 ; Menard &
Bretelle, 2012), essentiellement des anaérobies, mais aussi d'autres
micro-organismes comme Gardnerella vaginalis et Mycoplasma hominis
peuvent entrainer une vaginose bactérienne (Judlin, 2003 ;
Keane et al., 2000). Si l'écoulement vaginal et l'odeur sont
les symptômes les plus fréquemment associés au diagnostic
de la VB, 50 % des femmes ayant une VB ne présente pas de
symptômes (Klebanoff et al., 2004). Parmi ces bactéries,
Gardnerella vaginalis et Atopobium vaginae sont les plus
incriminées (De Backer et al., 2007 ; Bradshaw et al.,
2006).
ii. Diagnostic
Il existe deux méthodes de référence pour
le diagnostic de la VB : le diagnostic clinique et le diagnostic
microbiologique.
a. Critères cliniques
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
Le diagnostic clinique repose sur le score d'Amsel, pour
lequel la vaginose bactérienne est
avérée si trois paramètres au moins sont
positifs parmi quatre (Émile, 2009 ; Bohbot 2011) : -
leucorrhées blanc-grisâtre, fluides, homogènes et
adhérant à la muqueuse vaginale ;
- odeur de « poisson pourri », soit spontanée,
soit après addition d'une goutte de potasse à
10 % aux secrétions vaginales (sniff-test) ;
- pH vaginal supérieur à 4,5 ;
- présence de clue-cells à l'examen direct des
sécrétions vaginales.
b. Critères microscopiques
Comme nous pouvons le voir ci-dessous, la photo de droite
correspond à une flore évocatrice d'une vaginose
bactérienne ce qui signifie qu'il y a un réel
déséquilibre au niveau de l'écosystème microbien
vaginal se traduisant par le remplacement de la flore lactobacillaire par une
flore anaérobie.
Figure 5: Frottis de flore
vaginale normale contre une flore de vaginose
bactérienne (
http://www.med.univmontp)
L'examen complémentaire développé pour le
diagnostic de la vaginose bactérienne est l'examen au microscope d'un
étalement sur lame des secrétions vaginales après
coloration de Gram ; il permet d'établir le score de Nugent
(Émile, 2009 ). L'établissement de ce score
tient compte pour l'essentiel de la corrélation inverse entre la
densité en lactobacilles et celle de deux autres morphotypes
bactériens (Gardnerella vaginalis et Mobiluncus spp.).
Un score supérieur ou égal à 7 définit une vaginose
bactérienne (Menard et Bretelle, 2012). Pour chaque morphotype, on
établit un score de 0 à 4 par le calcul du nombre de
bactéries par champ selon le tableau 1.
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 20
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 21
Tableau 1 : score de nugent (Émile,
2009).
Score
|
Morphotype Lactobacillus
|
Morphotype des espèces Gardnerella et
bacteroides
|
Morphotype Mobiluncus
|
0
|
+4
|
0
|
0
|
1
|
+3
|
+1
|
+1 ou +2
|
2
|
+2
|
+2
|
+3 ou +4
|
3
|
+1
|
+3
|
|
4
|
0
|
+4
|
|
0 = absence ; 1+ = < un morphotype présent (par champ),
2+ = un à quatre morphotypes présents, 3+ = cinq à trente
morphotypes présents, 4+ = > trente morphotypes présents.
Il est nécessaire d'additionner les scores des trois
morphotypes pour obtenir le score de Nugent.
- 0 à 3 points : flore normale
- 4 à 6 points : flore
intermédiaire
- ? 7 : flore évocatrice d'une
vaginose
Figure 6: Image d'une vaginose près du
col (Delacroix ;1994). II.1.4.2 Infection a
candida : Vaginites mycosiques
La candidose vulvo-vaginale est l'une des infections les plus
fréquentes en consultation gynécologique (Anane et
al., 2010 ; Benchellal et al., 2011). Elle
occupe le second rang après la vaginose bactérienne
(Amouri et al., 2010). La candidose vulvo-vaginale
est un problème clinique qui affecte 70 à 75 % des femmes, en
âge de procréer, au moins une fois dans leur vie. 40 à 50 %
de ces femmes récidiveront au moins une fois (Nyirjesy & Sobel 2003
; Anis & Asad 2009 ; Bergogne, 2007) et que 5 à 10
% développeront une candidose vulvo-vaginale récurrente
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
caractérisée par la survenue d'au moins quatre
épisodes prouvés pendant une année (Benchellal
et al., 2011).
Pour les infections à champignons, les symptômes les
plus courants sont :
- Rougeurs sur les parties génitales externes (vulve,
périnée - la partie entre le vagin
et l'anus - et la peau péri-anale) ;
- Enflure des organes génitaux externes ;
- Démangeaisons ;
- Douleurs (peuvent être présentes ou pas) ;
- Sensation de brûlure à la miction (assez
fréquente) ;
- Pertes blanchâtres épaisses, souvent
décrites comme ayant la même texture que le
fromage cottage (fréquentes, mais le volume peut varier de
peu à beaucoup trop abondant)
- Odeurs (relativement rares);
- Douleurs vulvo-vaginales occasionnelles au moment de la
pénétration lors des
relations sexuelles.
La candidose vulvo-vaginale est une atteinte infectieuse de la
vulve et du vagin par des levures du genre Candida (Sobel,
2007). L'agent pathogène est généralement
Candida albicans, une levure commensale de la muqueuse vaginale. Le
développement des vaginites à Candida semble être
favorisé par une rupture de l'équilibre vaginal et du
mécanisme de l'immunité locale permettant une colonisation
vaginale par Candida. C'est une infection mycosique
caractérisée par un prurit vulvaire et des leucorrhées
blanchâtres (Figure ci dessous) (Amouri et
al., 2010 ).
|
Spatule
Grande lèvre
Leucorrhées abondantes et pâteuse
|
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 22
Figure 7: Candidose vulvo-vaginale typique
(Feuilhade de Chauvin, 2009).
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 23
La candidose vulvo-vaginale est étroitement liée
à l'existence de facteurs de risque au premier rang desquels figurent
les modifications hormonales lors de la grossesse, l'usage de contraceptifs
oraux, les facteurs locaux tels que les conditions d'hygiène
défectueuses, les facteurs iatrogènes, ainsi que certains
facteurs généraux comme le diabète (Benchellal
et al., 2011).
II.1.4.3 Vaginites Bactériennes
Les vaginites bactériennes qui sont dues à des
bactéries généralement d'origine exogène ou
à la flore locale, (Bergogne, 2007) se
manifestent cliniquement par des brûlures vulvo-vaginales
accompagnées de leucorrhées jaunes verdâtres plus ou moins
purulentes (Bergogne, 2007 ). L'état inflammatoire
local confirme l'infection (Bergogne, 2007). Streptocoque B,
Staphylocoques, Escherichia coli, Proteus mirabilis ou autres
Entérobactéries constituent la majorité des germes
incriminés (Leblanc, 2009 ; Vexiau, 2009). Le
rôle du Streptocoque B ou Streptococcus agalactiae dans la
prématurité et les chorioamniotites a conduit également
à des recommandations de l'HAS (Haute Autorité de Santé)
en 2001, un dépistage systématique entre la
34ème et 38ème semaine
d'aménorrhée, au moyen d'un prélèvement
cervico-vaginal. Si ce prélèvement est positif, une
antibioprophylaxie per-partum par pénicilline G (ou macrolide ou
céphalosporine en cas d'allergie à la pénicilline) est
prescrite (Leblanc, 2009 ; Judlin & Thiébaugeorges,
2005).
II.1.4.4 Vaginites parasitaires : Trichomonose
Trichomonas vaginalis est un protozoaire
flagellé, mobile, extracellulaire et anaérobie (Vexiau, 2009). Le
développement de Trichomonas vaginalis est encouragé par
le déséquilibre en oestrogènes qui favorise l'atrophie
épithéliale vaginale, le développement d'un milieu alcalin
et la disparition de la flore de Doderleïn (Vexiau, 2009). Il est
fréquemment associé aux vaginoses bactériennes (Alcaraz,
2009). L'infection à T. vaginalis, qui est une IST, se
caractérise également par des leucorrhées abondantes et
verdâtres (Vexiau, 2009).
Un prélèvement vaginal met en évidence
à l'examen direct le parasite, en déposant une goutte de
sécrétion entre lame et lamelle (Vexiau, 2009 ; Garber, 2005).
L'infection à T. vaginalis est habituellement
bénigne ; les complications sont exceptionnelles (Garber, 2005).
L'infection est à risque lors de la grossesse puis qu'elle peut
favoriser les fausses couches et l'accouchement prématuré
(Alcaraz, 2009).
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 24
II.1.4.5 Cervicites : infection à gonocoque
Les cervicites sont des inflammations du col de
l'utérus. L'exo-cervicite est l'inflammation de la paroi externe du col
alors que l'endo-cervicite est l'inflammation de sa paroi interne
(Leblanc, 2009). Chez la femme, l'infection à
gonocoque est asymptomatique dans 70 % des cas (Halioua et
al., 2006 ; Cedef, 2012). Lorsqu'elle est symptomatique, elle se
manifeste le plus souvent par un tableau de cervicite discrète avec un
col d'aspect normal ou parfois enflammé avec du pus provenant de
l'orifice cervical (Halioua et al., 2006). En effet,
Neisseria gonorrhoeae colonise essentiellement l'endocol et parfois
l'urètre féminin (Janier, 2009).
II.1.5 Traitement des infections vaginales
II.1.5.1 Traitement de la Vaginose
bactérienne
Le traitement de la Vaginose bactérienne ne tient pas
compte de la sensibilité aux antibiotiques des différentes
bactéries impliquées. En conséquence, il n'y a pas lieu de
pratiquer des antibiogrammes (Hay, 1998). La molécule de choix pour
traiter cette pathologie est le métronidazole (Hay, 1998).
II.1.5.2 Traitement des candidoses
Dans la forme aiguë, le traitement doit débuter
progressivement pour éviter la libération dans le milieu vaginal
de grandes quantités de candidine qui majorent la symptomatologie :
Polygynax, GynoDaktarin et dérivés de l'éconazole
(Quentin, 2006).
Dans la forme subaiguë : dérivés de
l'éconazole (ex: GynoPévaryl 150® ou GynoDaktarin
400®), 1 ovule le soir pendant 3 jours + application vulvaire matin et
soir pendant 7 jours de Econazole® crème ou équivalent. Si
les récidives sont nombreuses, prévoir une consultation
spécialisée pour rechercher des éléments
favorisants et envisager un traitement à long terme utilisant
éventuellement la voie parentérale (Quentin, 2006).
II.1.5.3 Traitement des infections génitales
transmissibles
Le traitement de l'infection initiale et du partenaire de la
patiente suffit généralement à rétablir une
écologie vaginale normale. Le traitement de l'infection à T.
vaginalis se fait avec le métronidazole. Le traitement de
l'infection à C. trachomatis fait appel à
l'azithromycine. En
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 25
l'absence de grossesse, doxycycline est le traitement de
choix. Le traitement de l'endocervicite à gonocoque utilise le
ceftriaxone, le céfixime ou la spectinomycine (Quentin, 2006).
II.1.6 Problèmes rencontrés
L'avènement de l'antibiothérapie dans les
années 1940 a complètement révolutionné le domaine
médical et entrainé une réduction significative de la
mortalité associée aux maladies infectieuses (Delcroix
1994) Malheureusement, la résistance bactérienne aux
antibiotiques traditionnels a rapidement constitué un problème de
santé important à l'échelle mondiale (Avorn et
al., 2001). La résistance à la pénicilline
s'est développée dans les années 1950 ; celle aux
céphalosporines de première génération a eu lieu
dans les années 1970 et celle aux céphalosporines de
troisième génération dans les années 1990
(Hay, 1998). Malgré un traitement approprié, les
taux de récidives sont très importants ; ceci conduit à
l'utilisation de plus en plus des produits correcteurs de la flore vaginale
tels que les probiotiques, capables de suppléer la flore
défaillante par une flore de remplacement (Faure et
al., 2013).
II.2 Impact de la co-infection sur la prise en charge
des maladies
En microbiologie, la co-infection (ou infection multiple) est
l'infection simultanée d'un hôte par plusieurs agents
pathogènes. Chez l'homme, en dépit de l'absence de données
disponibles sur la prévalence globale, on estime ce
phénomène très commun, voire plus courant que l'infection
simple (Peteney et al ;1998). Les progrès des
techniques de séquençage révèlent un peu plus que
les infections multiples sont la règle plutôt que l'exception
(Jonathan et al ; 2010).
II.2.1 Intérêt clinique d'une co-infection
Elle est évidente quand les agents pathogènes
interagissent (positivement ou négativement).
Les interactions positives se traduisent par le
syndémisme dans lequel la transmission de la maladie et sa progression
sont renforcées.
Au contraire, parmi les interactions de co-infection
négatives figure l'interférence microbienne. C'est le cas
lorsqu'une espèce de bactérie supprime la virulence ou la
colonisation d'une autre bactérie, telle Pseudomonas aeruginosa
supprimant la formation de colonies pathogènes de
Staphylococcus aureus (Hoffman et al ;2006).
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 26
De plus la co-infection peut parfois rendre le diagnostic plus
difficile, l'un des pathogènes pouvant masquer ou modifier les
symptômes de l'autre, et inversement.
II.2.2 Intérêt épidémiologique
des co-infections
La co-infection est favorisée par la circulation des
microbes liés à l'anthropisation du monde, à la grande
accélération et le dérèglement climatique
(Linda ; 2008). Or c'est aussi l'un des mécanismes
utilisés par les bactéries et virus pour co-évoluer avec
leurs hôtes, souvent à l'occasion d'une baisse de
l'immunité qui peut être induite par l'un des pathogène
(virus par exemple) : la coinfection favorise le phénomène de
recombinaison génétique, propice à l'apparition de
nouvelles souches chez les virus et bactéries, qui causeront
éventuellement des maladies émergentes, parfois zoonotiques ou
compliqueront le diagnostic et le traitement des patients. Par exemple : Dans
le cas de la grippe une co-infection virus-bactérie est
fréquentes, et peut être la cause de la mort chez l'adulte ou
d'une gravité accrue de la grippe chez l'enfant (Floret
1997).
II.2.3 Évolution microbienne
Les infections multiples sont un moteur important de
l'évolution microbienne (Andrew ; 2001). En effet, la
compétition pour les ressources de l'hôte rajoute de fait un
niveau de sélection naturelle : la souche parasitaire favorisée
n'est plus seulement celle qui se transmet le mieux dans la population mais
aussi celle qui parvient à remporter la compétition
intra-hôte (Nicole ; 2009). Ceci a des
conséquences majeures sur les processus d'évolution de la
(Alizon ; 2013). Dans le cas de l'évolution de la
résistance aux antibiotiques, les infections multiples peuvent aussi
favoriser les transferts horizontaux de gènes de résistance entre
différents génotypes bactériens(Alizon ;
2016). Ces processus sont compliqués à prédire
car ils mettent en jeu à la fois l'épidémiologie et
l'évolution (on parle d'épidémiologie
évolutive).
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 27
III MATERIEL ET METHODES
La figure ci-dessous présente la méthodologie
générale de ce travail.
Etude rétrospective Etude
rétrospective
Collecte des données dans le registre
Analyses des données
Coloration de gram
Interprétation et sortie des résultats
Prélèvement cervico-vaginal
Mise en culture + antifongigramme
Accueil et installation de la
Etat frais
Figure 8: Schéma synoptique
du travail
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 28
III.1 MATERIELS
III.1.1 Cadre, type et période d'étude
Le laboratoire de l'hôpital Laquintinie de Douala a servi
de cadre pour notre travail. Il s'agit d'une étude rétrospective
et prospective effectuée sur la période du Mai 2021 à
Juillet 2021. La collecte des données a été
réalisée dans l'unité de bactériologie
médicale dudit hôpital.
III.1.2 Population cible
Il s'agit des femmes venues au laboratoire de
Bactériologie Médicale de l'Hôpital Laquintinie de Douala,
pour réaliser un Prélèvement Vaginal (PV). Les motifs de
demande d'examen étaient variés : les douleurs pelviennes, les
Bilan Prénataux (BPN), les Infections Génitales Basses (IGB).
? Critère d'inclusion :
Tous les résultats complets avec Âge, Sexe, et la
civilité figurant dans le registre de paillasse pendant la
période allant de Mai 2021 jusqu'au mois de Juillet 2021
? Critères d'exclusion : Aucun
III.1.3 Echantillonnage et taille de
l'échantillon
L'échantillonnage était exhaustif et non
probabiliste. Toutes les patientes respectant notre critère d'inclusion
pendant la période d'étude.
III.1.4 Matériels biologique
Le matériel biologique était constitué des
prélèvements vaginaux PV réalisés
chez les femmes se présentant au laboratoire de bactériologie et
réunissant les conditions de prélèvement (voire
ANNEXE 1: Protocole de prélèvement
vaginal)
III.1.5 Matériels physiques
Spéculum stérile non lubrifié, gants
Table gynécologique, Ecouvillons stériles, portoir
à tube Lames porte-objets non rayées et bien
dégraissées Lamelles, marqueur ou étiquette
Eau physiologique, tubes secs ou à hémolyse.
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 29
III.1.6 Collecte des données lors des études
rétrospectives
Le registre est le cahier où sont enregistrés
tous les prélèvements vaginaux réalisés et leurs
résultats d'analyses. On y trouve notamment les informations suivantes :
le numéro d'enregistrement, l'âge, état de civilité,
statut matrimoniale *et le résultat d'analyse (l'examen macroscopique,
l'état frais, le GRAM, la culture). Une fiche de collecte des
données a été conçue pour enregistrer les
informations sur les femmes à partir du registre.
III.1.7 Matériel de conservation et de
traçabilité des données
? Registre
? Papier format
? Ordinateur
? Fiche de collecte des données
III.2 Méthode
III.2.1 Etude rétrospective
Les données disponibles dans le registre ont
été enregistrées sur les fiches conçues à
cet effet. Au total 233 cas ont été enregistrés. Les
paramètres suivants ont été enregistrés :
l'âge, civilité, état physiologie de la patiente.
III.2.2 Etude prospective
Déroulement du prélèvement
:
Après l'enregistrement, porter les gants puis bien
installer la patiente sur la table gynécologique (les pieds sur les
étriers). Allumer le projecteur puis placer le spéculum
stérile et bien fixer le col utérin. Noter l'aspect du col
(inflammatoire, normal). Noter les caractéristiques des
leucorrhées (aspect, couleur, consistance et odeur).
Effectuer deux prélèvements à l'aide des
écouvillons stériles.
Le premier prélèvement est réalisé au
niveau du cul - de sac - vaginal et du col utérin.
Le second est réalisé sur les parois vaginales
et par écouvillonnage sur le spéculum lui - même
après qu'on lui aurait délicatement retiré du vagin. Ce
prélèvement servira à confectionner un frottis sur lame
(pour le Gram) avant d'être plongé dans un tube stérile
contenant de l'eau physiologique (pour l'examen à l'état
frais).
Examen microscopique
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
Etat frais : lire aux objectifs secs (x10 ; x40)
entre lame et lamelle, en recherchant la présence de :
Trichomonas vaginalis
Levures et / ou filaments mycéliens Clue -
cells
Leucocytes (altérés ou intacts) et
hématies.
GRAM : lire à l'immersion (x100) et
rechercher :
Les diplocoques GRAM négatif intra et extra cellulaires
(Gonocoque)
Les coccobacilles GRAM variables intra / extra cellulaires
(Gardnerella vaginalis)
Les bacilles GRAM négatifs incurvés intra et extra
cellulaires (Mobiluncus spp)
Les bacilles GRAM positifs #177; longs (Bacilles de
Döderlein)
Les éléments fongiques (levures, filaments
mycéliens)
Les autres bactéries (bacilles GRAM négatif et
Cocci GRAM positif).
La culture
Le premier prélèvement (col utérin cul de
sac vaginal) servira à ensemencer les milieux couramment
utilisés. Il s'agit de la gélose BCP (Bromocrésol
Pourpre), de la gélose EMB (Eosine au Bleu de Méthylène),
de la Gélose Chocolat (GC), de la gélose Sabouraud
Chloramphénicol et du Bouillon Thioglycolate (BT).
L'identification la sensibilité aux antimicrobiens des
différentes souches isolées a été
déterminée par la gamme VITEK 2 grâce à la
technologie «Advanced ColorimetryTM».
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 30
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
Figure 9: Vitek 2 Advanced
ColorimetryTM
III.2.3 Analyse des données
Les données collectées ont été
traitées par le logiciel SPSS version 24.0 pour Windows®. Les
graphes ont été obtenus par le tableur EXCEL 2016. Et le tableur
office Word nous a permis de saisie.
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 31
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 32
IV RESULTATS ET DISCUSSION
IV.1 RESULTATS
Au total 233 résultats des femmes ont été
incluses dans la présente étude. Cinq paramètres ont
été enregistrés. Il s'agit de : l'âge,
civilité, état physiologique, type de flore.
IV.1.1 Répartition des patientes en fonction des
âges
Nos résultats ont montré que les âges
extrêmes des femmes ont été 15 et 54 ans selon le tableau
des effectifs ci-dessous. Sur les 233 cas, il y a 01 résultat manquant.
L'âge moyen a été de 30,05 ans. Les résultats ont
été répartis en 8 tranches d'âge
représentés sur la figure 9. L'analyse de la figure indique que
les femmes âgées de 25 à 30 ont été plus
représentées avec une fréquence de 27,90%. Et celle ayant
15 à 20 ans sont minoritaires avec une fréquence de 5 soit
2,15%
Titre du graphique
27,90%
47 47
20,17% 20,17%
50
40
30
26
65
70
30,00%
60
18
7,73%
13
11
20
5,58% 5,00%
0,00%
10
5
4,72%
0
[15-20[ [20-25[ [25-30[ [30-35[ [35-40[ [40-45[ [45-50[
[50-55[
25,00%
20,00%
15,00%
11,16%
2,15%
10,00%
FREQUENCE POURCENTAGE
Figure 10: Répartition des femmes selon la tranche
d'âge
IV.1.2 Répartition des patientes selon leur
état physiologique
Nous avons distingué trois groupes d'état des
femmes que sont : les femmes en âge de procréer, les femmes
enceintes, et les femmes ménopausées. Dans les 233 cas
enregistrés, 200 (85.84%) étaient des femmes en âge de
procréer. Les femmes enceintes et ménopausées ont
été minoritaires avec une fréquence respective de 21
(9.01%) et 12 (5.15%)
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
12; 5%
21; 9%
200; 86%
ENCEINTE MENOPAUSE ÂGE DE PROCREER
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 33
Figure 11: répartition des femmes selon leur
état physiologique
IV.1.3 Répartition des patientes selon le statut
matrimonial
MANQUANT CELIBATAIRE MARIEE VEUVE
60; 26%
Fréquence
8; 3%
2; 1%
163; 70%
Figure 12: Répartition des patientes selon le statut
matrimoniale
La figure 11 illustre la répartition des femmes
examinées selon leur statut matrimonial, les femmes célibataires
représentent près de 3/4 (70%) des femmes examinées. Les
femmes mariées représentent seulement 26% et 3% des femmes
veuves.
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS
ET CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 34
IV.1.4 Répartition suivant le type de flore
vaginale
Dans notre travail, le type de flore de 02 femmes n'ont pas
été enregistrés. Trois (03) femmes sur les 233, soit 1,29%
ont une flore sans lactobacilles ni autres microorganismes qu'on a
qualifié absence de flore. Sur les 198 femmes restantes, 123 soit 53%
ont une flore totalement déséquilibrée (type IV), 33 soit
14% ont une flore fortement déséquilibrée (type III), 53
soit 23% ont une flore moyennement déséquilibrée (type
II), et 19 soit 8% ont une flore physiologiquement normale (type I).
Donc plus d'un-demi (1/2) des femmes consultantes ont une
flore vaginale déséquilibrée. La figure ci-dessous
illustre ces résultats.
flore de type I flore de type II flore de type III flore de type
IV Absence de flore Pas de resultat
123; 53%
3; 1% 2; 1%
frequence
19; 8%
33; 14%
53; 23%
Figure 13: Répartition selon
le type de flore
IV.1.5 Les germes isolés
Sur les 233 résultats un ou plusieurs microorganismes
ont été isolés. Au total, 164 microorganismes, parfois
associés, ont été isolés et répartis comme
présenté dans la figure ci-dessous. Dans notre étude
Gardnerella vaginalis est le germe le plus incriminé dans les
infections
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 35
avec une fréquence de 78 soit 33,48%, et aussi dans les
co-infections avec une fréquence de 30 soit 12,88%.
40
80
70
60
50
30
20
10
0
33,48%
78
18,03%
42
3,86%
9 3
frequence pourcentage
1,29%
10,73%
25
1,29%
3 2
0,86%
29,18%
68
1,29%
3
Figure 14: nombre des germes
isolés
IV.1.6 Les germes isolés selon la tranche
d'âge
Tableau 2: répartition de
microorganisme selon la tranche d'âge
AGE DE
PATIENTE [15-20[ [20-25[ [25-30[ [30-35[ [35-40[ [40-45[ [45-50[
[50-55[ Total
|
0,0% 0,0% 50,0% 50,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 100,0%
|
Illisible 0 0 1 1 0 0 0 0 2
|
Aucun 1,5%
germe pathogene
|
9,0%
|
28,4%
|
16,4%
|
23,9%
|
9,0%
|
4,5%
|
7,5%
|
100,0%
|
1 6 19 11 16 6 3 5 67
|
Candida 4,8% 9,5% 28,6% 26,2% 21,4% 2,4% 4,8% 2,4% 100,0%
|
2 4 12 11 9 1 2 1 42
|
E.Coli 11,1% 22,2% 44,4% 0,0% 11,1% 0,0% 0,0% 11,1% 100,0%
|
1 2 4 0 1 0 0 1 9
|
Gardnerell 1,3%
a Vaginalis
|
10,3%
|
25,6%
|
19,2%
|
19,2%
|
11,5%
|
6,4%
|
6,4%
|
100,0%
|
1 8 20 15 15 9 5 5 78
|
Gardnerell 0,0%
a vaginalis et Candida
|
20,0%
|
32,0%
|
24,0%
|
16,0%
|
8,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
100,0%
|
0 5 8 6 4 2 0 0 25
|
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
Gardnerell 0,0%
a Vaginalis et E.coli
|
0,0%
|
33,3%
|
33,3%
|
0,0%
|
0,0%
|
33,3%
|
0,0%
|
100,0%
|
0 0 1 1 0 0 1 0 3
|
Gardnerell 0,0%
a Vaginalis et
Klepsiella
|
50,0%
|
0,0%
|
50,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
100,0%
|
0 1 0 1 0 0 0 0 2
|
INDISPO 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 100,0% 0,0% 0,0% 0,0% 100,0%
|
0 0 0 0 1 0 0 0 1
|
Klepsiella 0,0% 0,0% 0,0% 33,3% 33,3% 0,0% 0,0% 33,3% 100,0%
|
0 0 0 1 1 0 0 1 3
|
TOTAL 2,2% 11,2% 28,0% 20,3% 20,3% 7,8% 4,7% 5,6% 100,0%
|
5 26 65 47 47 18 11 13 232
|
Le tableau ci-dessus correspond à la répartition
des microorganismes isolés suivant la tranche d'âge des femmes
consultantes à HLD. D'une façon générale, les forts
taux d'isolement ont été enregistrés au sein des
groupes/classes ayant les plus grands effectifs ; Gardnerella vaginalis et
Candida spp ont été toujours représentés en
majorité.
Les femmes de tranche d'âge [25-30[sont plus
touchée par les infections (avec une fréquence de 12/42 pour le
candida, 21/78 pour Gardnerella vaginalis) et même par la
co-infection a Gardnerella vaginalis et Candida spp avec une fréquence
de 7/25
Sur les 108 souches de Gardnerella vaginalis
isolées, 78 étaient retrouvées seules et les 30
restantes, étaient associées à d'autres microorganismes.
Par contre, la totalité des souches d'Entérobactéries ont
été isolées seules ou associé seulement à
Gardnerella vaginalis.
En somme, les levures du genre Candida spp et
Gardnerella vaginalis ont constitué l'essentiel des
microorganismes isolés chez les femmes venues consulter à HLD
(plus de 64%).
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 36
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
20
5
6
4
1
2
1
8
0 00000 0
2
1
19
16
15 15
12
11
9
9
8
6
6
5 55
4
4
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
11
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
2
0
0
0
0
0
3
2
0
0
1
0
0
0
0
[15-20[ [20-25[ [25-30[ [30-35[ [35-40[ [40-45[ [45-50[
[50-55[
Pas de donné Aucun germe pathogene candida
E.Coli Gardnerella Vaginalis Gardnerella vaginalis et Candida
Gardnerella Vaginalis et E.coli Gardnerella Vaginalis et
Klepsiella INDISPO Klepsiella
25
20
15
10
5
0
Figure 15: les types de germes en
fonction de tranche d'âge
D'après la figure on constant que Gardnerella vaginalis
infecte toute les tranches d'âges et ce germe est plus répandus
chez les femmes dont les âges sont compris entre 25 à 30 ans avec
une fréquence de 20 femmes, suivie de Candida avec une forte
fréquence dans la même tranche d'âge. Concernant le cas de
la co-infection Gardnerella vaginalis et Candida on remarque que cette
co-infection ne touche que les femmes dont l'âge est compris entre 25 et
45 ans et elle est la plus incriminée des co-infections avec une
fréquence en moyen de 5 personnes par tranche d'âge et que les
femmes dont l'âge varie de 25 à 30 ans sont les plus
touchées.
Klebsiella et E. Coli restent les germes les moins
incriminés dans toutes les infections comme dans la co-infection.
On a enregistré 30 cas de co-infections sur les 162 cas
d'infections vaginales soit un pourcentage de 12.88%, L'association
Gardnerella vaginalis/Candida spp a représenté
l'essentiel des cas obtenus (25/30, soit 83,33%). Les autres cas de
co-infections sont : Gardnerella vaginalis/ E coli, Gardnerella vaginalis/
klepsiella.
Tableau 3: Fréquence des
résultats
Etiquette de valeur Fréquence Pourcentage
Résultat indisponible 1 0.43%
Résultats illisibles 2 0.86%
Infections 132 56.65%
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
On note parmi les 233 femmes, 68 soit 29,18% n'ont aucun germe
pathogène ; 30 femmes soit 12,88% sont porteuses d'au moins deux germes
et 132 femmes soit 56,65% sont porteuses d'au plus un germe.
IV.1.7 Les germes isolés selon l'état de
flore
Tableau 4: Les germes isolés
selon l'état de flore
|
Flore
|
|
|
Flore
|
Absence
|
|
|
Germes
|
type I
|
Flore type II
|
Flore type III
|
type IV
|
de flore
|
ABSENT
|
TOTAL
|
Illisible
0
0,0%
0
0,0%
0
0,0%
2
100,0%
0
0,0%
0
0,0%
2
100,0%
Aucun germe pathogene
|
14
|
35
|
10
|
6
|
1
|
2
|
68
|
|
20,6%
|
51,5%
|
14,7%
|
8,8%
|
1,5%
|
3,0%
|
100,0%
|
Candida
|
4
|
17
|
14
|
6
|
0
|
1
|
42
|
|
9,5%
|
40,5%
|
33,3%
|
14,3%
|
0,0%
|
2,4%
|
100,0%
|
E.Coli
|
0
|
1
|
4
|
4
|
0
|
0
|
9
|
|
0,0%
|
11,1%
|
44,4%
|
44,4%
|
0,0%
|
0,0%
|
100,0%
|
Gardnerella Vaginalis
|
1
|
0
|
1
|
75
|
0
|
1
|
78
|
1,3% 0,0% 1,3% 96,2% 0,0% 1,3% 100,0%
Gardnerella vaginalis et
|
0
|
0
|
0
|
25
|
0
|
0
|
25
|
Candida
|
|
|
|
|
|
|
|
0,0% 0,0% 0,0% 100,0% 0,0% 0,0% 100,0%
Gardnerella
|
0
|
0
|
0
|
3
|
0
|
0
|
3
|
Vaginalis et
|
|
|
|
|
|
|
|
E.coli
|
|
|
|
|
|
|
|
0,0% 0,0% 0,0% 100,0% 0,0% 0,0% 100,0%
Gardnerella
|
0
|
0
|
0
|
2
|
0
|
0
|
2
|
Vaginalis et
|
|
|
|
|
|
|
|
Klepsiella
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
100,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
100,0%
|
INDISPO
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
|
0,0%
|
0,0%
|
100,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
100,0%
|
Klepsiella
|
0
|
0
|
3
|
0
|
0
|
0
|
3
|
|
0,0%
|
0,0%
|
100,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
100,0%
|
TOTAL
|
19
|
53
|
33
|
123
|
1
|
4
|
233
|
8,2%
22,7%
14,2%
52,8%
0,4%
1,7%
100,0%
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 38
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
Figure 16: Les germes isolés selon
l'état de flore
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 39
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
IV.1.8 Les germes isolés en fonction d'état
physiologique
Tableau 5: Les germes isolés en
fonction d'état physiologique
TOTAL
21
100,0%
12
100,0%
200
100,0%
233
100,0%
6
1
4
0
0
0
1
9
0
ETAT PHYSIOLOGIE
ENCEINTE
4,8%
19,0%
0,0%
0,0%
0,0%
4,8%
42,9%
0,0%
28,6%
3
1
4
0
0
0
1
2
MENOPAUSE Effectif % Effectif
1
25,0%
8,3%
33,3%
0,0%
0,0%
0,0%
8,3%
16,7%
8,3%
%
7
59
2
70
3
3
23
31
2
Effectif
29,5%
Gardnerella
1,0%
35,0%
Gardnerella
1,5%
1,5%
Gardnerella
11,5%
15,5%
1,0%
%
3,5%
Aucun germe
68
Gardnerella
Vaginalis et
2
Vaginalis et
3
3
vaginalis et
25
42
3
9
TOTAL
Effectif
Klepsiella
1,3%
pathogene
29,2%
Vaginalis
33,5%
Klepsiella
0,9%
E.coli
1,3%
INDISPO
1,3%
Candida
10,7%
candida
18,0%
E.Coli
3,9%
%
ÂGE DE
PROCREER
42,9%
78
33,3%
35,0%
28,6%
29,5%
25,0%
19,0%
16,7%
15,5%
11,5%
8,3%
8,3%
8,3%
4,8%
4,8%
0,0%
0,0%
0,0% 0,0%
0,0%0,0%
0,0%
3,5%
1,5%
1,0%
1,5%
1,0%
45,0% 40,0% 35,0% 30,0% 25,0% 20,0% 15,0% 10,0% 5,0%
0,0%
%Femmes enceintes %Femmes menopausées %Femmes en âge
de procréer
% % %
Aucun germe pathogene candida E.Coli
Gardnerella Vaginalis Gardnerella vaginalis et Candida
Gardnerella Vaginalis et E.coli
Gardnerella Vaginalis et Klepsiella INDISPO
Klepsiella
Figure 17: Les germes isolés
en fonction d'état physiologique
La figure 16 présente le taux des germes isolé
en fonction d'état physiologique, on a un fort taux de la co-infection a
Gardnerella vaginalis et candida spp chez les femmes en âge de
procréer avec un taux de 11,5% suivi des femmes
ménopausées 8,3% et 4,8% chez les femmes enceinte.
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 40
IV.1.9 Etat de flore en fonction de tranche d'âge
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
Tests du khi-deux
Valeur
17,380a
14,490
233
Signification asymptotique (bilatérale)
ddl
,497
18
18
khi-deux de Pearson
Rapport de vraisemblance
N d'observations valides
,697
a. 23 cellules (76,7%) ont un effectif théorique
inférieur à 5. L'effectif théorique minimum est de ,05.
Tableau 6: Etat de flore en
fonction de tranche d'âge
flore
Flore type IV
TYPE DE FLORE
Flore type III
Flore type II
Tranche d'âge
AGE DE
PATIENTE
[15-20[
5
Absence de
ABSENT
Total
2,2%
Flore type I
Tableau croisé AGE DE
PATIENTE * TYPE DE FLORE
[20-25[
26
0
1
1
2
11,2%
1
0
Effectif
0,0%
0,9%
0,4%
0,4%
0,4%
65
0,0%
[25-30[
% du total
28,0%
Effectif
1
7
3
15
0
0
6,5%
0,0%
0,0%
1,3%
3,0%
47
0,4%
[30-35[
% du total
Effectif
7
1,3%
13
4,7%
8
2,6%
36
11,6%
1
0,0%
0
0,0%
20,3%
15,5%
0,0%
3,4%
0,4%
47
5,6%
3,0%
[35-40[
% du total
0
0,0%
27
0
0,0%
6
4,7%
11
20,3%
3
Effectif
[40-45[
% du total
18
0
19
11
0
13
4
7,8%
Effectif
8,2%
1,7%
5,6%
[45-50[
% du total
11
0
0
2
4,7%
Effectif
0
4
12
0,0%
5,2%
0,9%
0,0%
1,7%
0,0%
13
[50-55[
% du total
3
0,4%
Effectif
% du total
2
0,9%
0
0,9%
5
3,0%
0
0,0%
1
0,4%
5,6%
Total
% du total
Effectif
Effectif
% du total
1
8,2%
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 41
7
53,0%
2,2%
123
0
0,4%
0,0%
1
2
14,2%
0,0%
33
0,4%
3
1
1,3%
2
22,8%
232
1,3%
19
0,9%
53
100,0%
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
27
13
13
11
1
35
30
25
20
15
15
7
40
36
10
5 2
1 1 1 1
0 0
0
8
7
6
4
3
3
1
0
0
0
0
0
19
7
1
0
12
4
2
0
5
0
0
0
0
3
2 2
1 1
0 0
2
[15-20[ [20-25[ [25-30[ [30-35[ [35-40[ [40-45[ [45-50[
[50-55[
Flore type I Flore type II Flore type III Flore type IV Absence
de flore ABSENT
Figure 18: type de flore selon l'âge
Selon le diagramme de la figure ci-dessus la flore de type IV
est présent au niveau de toutes les tranches d'âge et plus
accentuée dans la tranche [25-30[avec une fréquence de 36 soit
15,5%. Cette fréquence décroît avec l'âge
jusqu'à 50 ans. Et la tranche d'âge [15-20[contient la plus basse
fréquence 2 soit 0,9%. On constate l'absence de flore chez les filles de
[15-20ans[ (01 Cas ) et aussi chez les femmes de 45 ans et plus.
Tests du khi-deux
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
|
|
khi-deux de Pearson
Rapport de
vraisemblance
Test exact de Fisher
N d'observations valides
45,099a
33,933
37,346
232
a. 33 cellules (68,8%) ont un effectif théorique
inférieur à 5. L'effectif théorique minimum est de ,02.
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 42
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 43
b. Basé sur 233 tables échantillonnées avec
valeur de départ 624387341.
IV.1.10 Profil de sensibilité des antimicrobiens
Dans notre étude, les imidazolés sont les seules
familles des ATB prescrit en cas de Gardnerella vaginalis à
l'hôpital Laquintinie de Douala parce qu'il ne réalise pas la
culture de cette bactérie ; mais il y a une grande variabilité
dans la fréquence d'utilisation des disques des antifongiques sur la
souche de candida spp réalisé à l'aide de vitek 2.
La figure 18 présente les résultats de
l'antifongigramme dans le cas co-infection a Candida spp et
Gardnerella vaginalis. Au total 06 antifongiques ont été
testés. Les Amphotéricine B sont plus efficaces
(sensibilité 100%) dans cette co-infection ; Suivi de caspofungie
(sensibilité >87%). La fréquence de résistance la plus
élevée (70,8%) a été obtenue avec le Fluconazole,
suivi de Voriconazole et itraconazole voire même le miconazole .
18
16
14
12
10
4
2
0
6
8
3
12,5%
17
9 8
37,5% 33,3%
70,8%
Fréquence pourcentage
0
0,0%
20,0%
8
40,0%
33,3%30,0%
70,0%
0,0%
60,0%
50,0%
80,0%
10,0%
Figure 19: résistances des
candida spp aux antifongiques
IV.2 DISCUSSION
IV.2.1 Population d'étude
Les femmes consultantes avaient un âge compris entre 15
et 54 ans avec une prédominance de celles âgées de 25
à 30 ans (30,05%) et dans ce même tranche d'âge qu'on a
noté un fort taux de la co-infection a Gardnerella vaginalis et Candida
spp. Ceci pourrait se justifier par le fait que cette
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 44
tranche d'âge correspond à la période de
pleine activité génitale de la femme. Ces résultats se
rapprochent de 40,5% trouvés à Abidjan lors d'une étude
sur les aspects épidémiologiques et cliniques de la Vaginose
bactérienne (Faye et al ; 1999). Ceci implique les infections vaginales
reste une affaire préoccupante pour tout le continent.
La plupart des patientes examinées soit 70% sont
célibataires contre 26% mariés et 3% Veuves, ce taux des
patientes célibataires se rapproche de celui de la tranche d'âge
où les infections sont plus fréquentes. Cette observation peut
traduire la multiplicité des partenaires chez les célibataires.
La Vaginose/vaginite étant considérée comme une maladie
transmissible par voie sexuelle, leurs fréquences
s'élèvent avec le nombre des partenaires comme l'ont
démontré JOSEY et al aux Etats Unis en
1976.
Les femmes en âge de procréer sont plus
touchées par la co-infection que celles enceinte, La discordance de ce
résultat avec la littérature peut être due par l'influence
de facteurs non investigués dans cette étude tels que la
génétique, l'état nutritionnel et immunologique ainsi que
le comportement sexuel pourrait expliquer ce résultat a priori
paradoxal.
IV.2.2 Germes isolés
Le taux d'isolement des germes dans les
prélèvements a été de 69,53% dans notre travail.
Ceci pourrait s'expliquer par le faite que ce travail a été
réalisé dans une zone côtière (pluviométrie
élevée, ne permettant pas aux femmes de sécher leurs
sous-vêtements). Ce résultat confirme les études de
Ngaba et al (2014) menées à Douala qui
a trouvé 70,5%.
Sur les 233 microorganismes isolés, Gardnerella
vaginalis (33,48%) et Candida spp (18,03%) ont été
les agents majeurs d'infections vaginales chez ces femmes. Le taux de
co-infection a été de 12,88%. Nous remarquons donc une forte
prévalence de Gardnerella vaginalis chez les femmes. Par
contre, les levures du genre Candida spp qui le plus souvent ont
été indexées en premier dans les étiologies de
déséquilibre de la flore vaginale, ont été
retrouvées au second plan dans notre travail et à des proportions
comparativement faibles par rapport à celles rapportées par
Ngaba et al (2014) dans des études conduites
à Douala ; Ces différences peuvent être liées, entre
autres, au design de l'étude, la taille d'échantillon, les
méthodes utilisées pour la recherche des germes ainsi qu'à
une variation temporelle des facteurs de risque de ces infections
génitales .
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET
CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
IV.2.3 Profil des antimicrobiens
A la lumière de nos résultats, nous remarquons
qu'avec co-infection a Gardnerella vaginalis et Candida spp,
les antifongiques les plus efficaces (sensibilité > 87%) ont
été les polyènes (Amphotéricine B) et des
Echinocandines (Caspofungine). La gamme des antifongiques testés a
permis d'affirmer que le problème d'antifongique résistant des
germes existe au sein de notre population d'étude, Cette notion a
été retrouvée dans ce travail avec des taux
élevés de résistance de ces souches aux Azolés,
notamment à Fluconazole (70,8%) ; Itraconazole (30,5%) ; voriconazole
(33,3%) ; Miconazole (33,3%). Ces forts taux de résistance pourraient
être liés à une large utilisation de ces antifongiques au
sein de notre population, étant donné qu'on est en pratique
urbaine. Cela pourrait éventuellement poser des problèmes de
traitement en cas de contre-indication aux polyènes et/ou aux
Echinocandines.
Les limites de l'étude
Au niveau des registres, toutes les informations ne sont pas
souvent disponibles ou alors ne sont pas bien lisibles ; de ce fait notre
étude n'a pas pu s'étendre à toutes les femmes venues
consulter à HLD
Non obtention de consentement éclairé pour
recueillir les informations complètes chez les patientes.
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 45
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS
ET CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA 46
CONCLUSION ET PRESPECTIVES
Comme nous avons pu l'observer tout au long de ce travail,
dont il était question pour nous d'étudier la prévalence
de la co-infection à Gardnerella vaginalis et Candida spp chez les
femmes consultantes à HLD. Il en ressort que la prévalence des
infections vaginales restes préoccupante chez ces patientes avec une
fréquence 69,53%. Le risque d'infection était plus
élevé chez les femmes âgées de 25 à 30 ans et
en âge de procréer, célibataire, ayant une flore
déséquilibrée. Cette étude a souligné un
risque élevé de la co-infections à Gardnerella
vaginalis et candida spp chez ces dernières.
L'étude de leur sensibilité aux antimicrobiens à
révéler une émergence des souches résistantes parmi
le candida spp résistance aux Azolés. Des études
supplémentaires seront nécessaire pour répondre à
quelques interrogations soulevées par cette étude telles que la
nature réelle du lien entre la présence de Gardnerella vaginalis
et candida spécifiquement dans notre contexte. Ces deux affections,
très répandues au sein de populations pourraient donc avoir des
interactions favorables (l'une favorisant l'autre et vice versa).
Au terme de notre étude nous formulons les
perspectives suivantes :
Aux autorités sanitaires :
De promouvoir l'implémentation de programmes
communautaires de détection précoce de cette
co-infection et d'information-éducation-communication
(IEC) peuvent se révéler salutaires pour
réduire le fardeau infligé par cette
dernière.
Aux prescripteurs
De conseiller les probiotiques lorsqu'une patiente
présente une Vaginose afin de réduire le
déséquilibre vaginal causé par les ATB
Aux personnels de laboratoire clinique de HLD
De bien tenir les registres de paillasse
Aux patientes
L'arrêt de l'utilisation intempestive de produits locaux
susceptibles de déséquilibrer la flore vaginale et favoriser la
survenue de la Vaginose
PREVALENCE DE LA CO-INFECTION A GARDNERELLA VAGINALIS ET CANDIDA
SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
REDIGE PAR ABDOUL WAHAB ISSA A
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
1. Andrew F. Read et Louise H. Taylor, « The Ecology of
Genetically Diverse Infections », Science, vol. 292, no 5519,
11 mai 2001, p. 1099-1102 .
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Types: Pattern of Coinfection and Risk of Cervical Disease », The Journal
of Infectious Diseases, vol. 203, no 7, 1er avril 2011,
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3. Bergogne-Bérézin flores vaginales normales,
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4. Berrebi A, Ayoubi JM. Le déséquilibre de la
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5. Bohbot J.M., Catalan F. Candidoses
urétrogénitales. MST Abrégés Masson., 2ème
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ET CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
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ANNEXES
ANNEXE 2: Protocole de prélèvement
vaginal Conditions du prélèvement
Pas de toilette intime la veille du prélèvement.
Pas de coït au moins les 24 heures précédant
le prélèvement. Suspendre toute antibiothérapie 48 heures
au moins.
Culture
Les prélèvements sont identifiés et
traités sans délai. Un examen microscopique est
réalisé premièrement pour rechercher à
l'état frais Trichomonas vaginalis et après coloration
de Gram pour la recherche de Gardnerella vaginalis, de Mobiluncus
spp et surtout pour orienter le choix des milieux de culture. Toutefois
les milieux gélosés Bromo Crésol Pourpre (BCP), Eosine
Bleu de Méthylène (EMB), Gélose Chocolat (GC) et Sabouraud
chloramphénicol sont ensemencés pour rechercher respectivement
les staphylocoques, les Entérobactéries, Neisseria
gonorrhoeae et Candida spp.
Les milieux ainsi ensemencés sont incubés
à 37°C pendant 24 à 48 heures pour les milieux BCP, EMB,
Sabouraud Chloramphénicol et 37°C enrichie de CO2 pour la GC. Les
colonies caractéristiques sur milieu BCP (colonies jaunes dorées)
ont été soumises au test de catalase et de coagulase ; celles du
milieu EMB ont été ensemencées sur les géloses
Kligler, Citrate de Simmons, Mannitol Mobilité et Urée indole.
Une coloration de Gram a été effectuée sur les colonies
caractéristiques présentes sur la GC.
Pour la catalase, il s'agit d'un test d'orientation permettant
de différencier les Staphylocoques, qui produisent de la
catalase des Streptocoques qui n'en produisent pas.
Le test est basé sur la décomposition de l'eau
oxygénée (1T2O2) par les bactéries productrices de
catalase en eau (H2O) et en dioxygène (O2), se dégageant sous
forme de bulle d'air.
2 H2O2 2 H2O + O2
La technique consiste à déposer sur une lame
propre une à deux gouttes d'eau oxygénée (1T2O2) et
à l'aide de l'anse de Koch, prélever une portion de la colonie
suspecte et l'émulsionner dans
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CANDIDA SPP CHEZ LES FEMMES CONSULTANTES HLD
cette eau. Lorsque la catalase est positive, il y a
dégagement de bulle d'air à la surface du mélange et donc
présence probable de staphylocoque.
Quant à la coagulase, il s'agit d'un test biochimique de
différenciation qui permet de distinguer les souches de
Staphylococcus aureus, productrices de la coagulase libre des
Staphylocoques à Coagulase Négative (SCN).
Le principe est basé sur la mise en évidence de la
coagulase libre dans le milieu de culture.
On mélange dans un tube à hémolyse 0,5ml de
plasma de lapin reconstitué selon la notice du
fabricant et 0,5ml du bouillon de 24h. Après
mélange, on incube à 37°C pendant 2 à 24h.
Lorsqu'il y a une prise en masse du mélange, la coagulase
est positive et donc, présence de Staphylococcus aureus. Mais
si le mélange est toujours liquide, la coagulase est négative et
donc présence de Staphylocoques à coagulase négative.
Annexe 3: Légende de l'organigramme de HLD
LEGENDE
DSADT : Département des Sciences d' Appui
au Diagnostic et au Traitement
CMR :Centre des maladies respiratoire
HDJ :Hopital du jour
Management général Réalisation / Technique
Appui Management de la qualité
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Annexe 4: Anatomie et microbiologie de l'appareil génital
féminin
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