REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
UNIVERSITE DU KIVU « UNIKIVU »
FACULTE DE MEDECINE
Etude épidémiologique et clinique des
traumatismes crânio-encéphaliques. Cas
observés à l'hôpital de Kyeshero du
1er janvier au
31 décembre 2017.
Travail de fin de cycle présenté par : KASENDWE
MPOSHI DELAVIE Pour l'obtention de diplôme de graduat en sciences
biomédicales. Directeur : Dr KULIMUSHI CINAMA Rosée
ANNEE ACADEMIQUE 2017-2018
II
ÉPIGRAPHE
Car je connais les projets que j'ai formés sur vous, dit
l'Eternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et
de l'espérance.
Jérémie : 29 :11.
III
DÉDICACE
Je dédie ce travail à mon très cher
père Mposhi Alphonse et à ma très chère mère
NGOIE Jeanne les
sources auxquelles j'ai toujours puisé soutien, courage et
persévérance...
iv
REMERCIEMENTS
Au terme de notre formation du 1è sicle en sciences
biomédicales, qu'il nous soit permis d'adresser nos sincères
remerciements à tous ceux qui ont contribués d'une manière
ou d'une autre la réalisation de ce travail.
Notre reconnaissance à l'Eternel Dieu tout puissant pour
les merveilles qu'il continue d'accomplir
dans notre vie.
Nos remerciements tout particulièrement au Docteur
KULIMUSHI CINAMA ROSEE qui, en dépits de ses multiples occupations a
accepté de diriger ce travail.
Notre gratitude s'adresse au personnel scientifique de
l'université du Kivu pour la formation qu'il nous donne.
Mes remerciements à vous mes chers parents Mposhi Alphonse
et Ngoie Jeanne
Votre bonté et votre générosité sont
sans limites. Vos prières ont été pour moi d'un grand
soutien moral
et matériel tout au long de mes études.
Ce modeste travail, qui est avant tout le vôtre, n'est que
la consécration de vos grands efforts et vos immenses sacrifices. Sans
vous je ne saurais arriver où je suis.
J'espère rester toujours digne de votre estime. Puisque
Dieu tout puissant vous préserver du mal, vous
combler de santé, de bonheur et vous accorder une longue
et heureuse vie
A ma grand-mère Célestine Lubua
Je ne saurais oublier le soutien moral et dont tu m'as
doté au cours de mes études. Ton aide et ton soutien ont
été pour moi une source de courage et de confiance. Que dieu
t'accorde joie, santé et
bonheur.
A mes chères soeurs et frères:
Avec tous mes voeux de bonheur et de réussite dans la vie
qui s'annonce devant vous.
Que Dieu tout puissant, vous préserve, vous procure
santé et bonheur pour que vous demeures le flambeau illuminant le chemin
de notre famille.
Mes chers oncles, leurs épouses : Kalombo Jackhos,
Pelé Ngoba, Kimunyi Yaoundé, Mutaka Raoul,
Tous les mots ne sauraient exprimer la gratitude, l'amour, le
respect, la
reconnaissance sincères que j'ai pour vous. Que ce travail
soit un témoignage de mon affection, je vous le dédie pour tous
les moments qu'on a passés ensemble. Je prie Dieu le tout puissant de
vous accorder santé, bonheur et succès ...
A mes cousins et cousines, nous avons grandi dans l'esprit de
fraternité, voici maintenant le fruit de notre jeunesse, que seul Dieu
tout puissant vous protège et qu'ils vous comblent de ses
bénédictions.
V
A mes grands frères Emile Ngongo et Gentil Ngoba, pour
tout ce que vous avez étaient pour moi dans mes études, vos
soutient matériel, moral et vos conseils ont fait de moi ce que je suis
aujourd'hui.
A vous mes chers camarades : Kilongo Liévin, Luc kasao,
Kyanga Vanessa, Wabenga Serges, Fahamu Fabien, Elvis Nsilulu, Moise Asifiwe ,
Pascal Magala ,Amina Charlotte ...nous vous disons merci pour votre
collaboration.
Que toute autre personne ayant inscrit un soutient tant moral que
matériel à la réalisation de ce travail et dont le nom
n'est pas cité, trouve dans ces lignes l'expression de notre profonde
gratitude.
vi
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
> : Inférieur
< : Supérieur
= : Supérieur ou égal = : Inférieur ou
égal
ATR: Accident du trafic routier
GCS: Glasgow coma score.
Hb: Hémoglobine.
HED : Hématome extra-dural.
HIC : Hypertension intra-crânienne.
HSD aigu : Hématome sous-dural aigu.
HSDC : Hématome sous-dural chronique.
HK : Hôpital de Kyeshero
CEPAC : Communauté des églises de pentecôtes
en Afrique central
ULPGL : Université libre des pays des grands lacs
RDC : République démocratique du Congo
TC : Traumatisme crânien, traumatisé
crânien.
TCE : Traumatisme crânio-encéphalique.
TCG : Traumatisme crânien grave, traumatisé
crânien grave.
TDM : Tomodensitométrie.
VII
VIII
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
N° PAGE
Figure I : Cercle artériel (de Willis), vaisseaux
isolés vue inférieure 6
Figure II : Cercle artériel (de Willis), vaisseaux in
situ vue inférieure 6
Tableau I : Fréquence des TCE par rapport aux autres
cas des traumatismes 16
Tableau II : Répartition de cas selon l'âge 16
Tableau III : Répartition selon le sexe 17
Tableau IV : Répartition de cas selon la profession
17
Tableau V : Répartition de cas selon la provenance
18
Tableau VI : Répartition de cas selon les motifs de
consultation 18
Tableau VII : Répartition de cas selon les
mécanismes des TCE 19
Tableau VIII : Répartition de cas selon les
mécanismes de survenu des ATR 19
Tableau IX : Répartition de cas selon les types de
lésion 20
Tableau X : Répartition de cas selon la durée
d'hospitalisation 20
Tableau XI : Répartition de cas selon la
modalité de sortie 21
RESUME
Nous avons réalisé une étude
épidémiologique et clinique des traumatismes
cranio-encéphaliques qui a porté sur 96 cas admis à
l'hôpital de Kyeshero dans les services de chirurgie et médecine
interne (soins intensifs) au cours d'une période d'une année soit
du 1°janvier au 31 décembre 2017.
Nous avons utilisé la méthode
rétrospective basée sur l'analyse documentaire et avons abouti
aux résultats suivants :
y' Les ICE représentaient 42,9 % des pathologies
traumatiques observés dans les services de chirurgie et médecine
interne de l'hôpital de Kyeshero.
y' Les ICE concernaient tous les âges avec une
fréquence élevée chez les sujets de 21-40 ans soit 54 cas
(56,2 %).
y' Les sujets masculins étaient plus exposés que
les sujets féminins avec 66,7% contre 33,3 % respectivement.
y' La fréquence des ICE était plus
élevée chez les chauffeurs avec 41,6 %.
y' Les accidents du trafic routier étaient la
première cause des ICE avec 75 %.
y' Pour la ville de Goma, la fréquence de ICE était
plus élevée dans la commune de Goma qu'ailleurs avec 58,3 %.
y' La majorité des traumatisés
cranio-encéphaliques était amené pour perte de
connaissance y' Les ICE avec commotion cérébrale étaient
le diagnostic d'admission pour la majorité des traumatisés
crânio-encéphaliques.
Conclusion : le ICE est une pathologie grave et
fréquente. La prévention des accidents de trafic routier et la
prise en charge efficace est un facteur important pour la survie des
malades.
Mots clés : ICE
ix
TABLES DE MATIERES
ÉPIGRAPHE i
DÉDICACE iii
REMERCIEMENTS iii
SIGLES ET ABRÉVIATIONS vi
RESUME vii
INTRODUCTION 1
0 1. PROBLEMATIQUE 1
2. HYPOTHESE 2
3. OBJECTIF PRINCIPALES 2
04.0BJECTIFS SPECIFIQUES 2
5. CHOIX ET INTERET DU SUJET 3
6. DELIMITATION DU SUJET 3
7. SUBDIVISION DUN TRAVAIL 3
CHAP : 1 GENERALITES SUR LES TRAUMATISMES CRANIO-ENCEPHALIQUES.
4
1.1.DEFINITIONS 4
1.2. RAPPEL ANATOMIQUE 4
1.4.LES ETIOLOGIES DES TCE 7
1.5. MECANISMES DE PRODUCTION DES TCE 7
1.6 EVOLUTION CLINIQUE 10
1.7 COMPLICATIONS 11
1.8 PRISE EN CHARGE DES TCE 11
CHAPITRE DEUXIÈME : MATERIEL ET MEDHODES 13
a.1. Situation géographique 13
2. Les services organisés 13
CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION DES RESULTATS 16
3.1. IDENTITE 16
3.1.2. FREQUENCE DES TCE 16
CHAPITRE QUATRIEME : DISCUSSION DES RESULTATS 21
4.1. FREQUEQUENCE DES TCE 21
4.2. LES TCE ET AGE 21
4.3 .TCE ET SEXE 21
4.4. TCE ET PROFESSION 22
X
4.5. TCE ET LA PROVENANCE 22
4.6. MOTIFS DE CONSULTATION DES TCE 22
4.7. TCE ET ETIOLOGIE 22
4.8. MECANISMES DES ATR 23
4.9. TYPES DES LESIONS DES TRAUMATISES CRANIO-ENCEPHALIQUES
23
4.10. TCE ET DUREE D'HOSPITALISATION 23
4.11. TCE ET MODALITE DE SORTIE 23
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 24
1
CHAPITRE PREMIER : INTRODUCTION
On appelle traumatisé crânien (TC), tout
blessé qui, à la suite d'une agression mécanique
directe ou indirecte, présente une fracture et /ou des
troubles de la conscience ou des signes traduisant une souffrance
encéphalique diffuse ou localisée d'apparition immédiate
ou retardée [1].
1.1. PROBLEMATIQUE
Le cerveau constitue l'organe le plus noble de l'organisme car
c'est son intégrité que dépendent la vie et la survie de
l'être humain.
Toute atteinte peut compromettre la vie de relation et la
fonction normale des autres organes « un neurone mort, est mort pour
toujours [2].
Les traumatismes du crane peuvent s'accompagner des
lésions cérébrales importantes
pouvant mettre en péril la vie du patient. On parle du
traumatisme cranio-encéphalique lorsque, après avoir
lésé tégument et os, l'agent traumatisant rompt la
barrière méningé et lèse le cerveau [3].Comme le
souligne l'Agence Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en
Santé (ANAES), les traumatismes
constituent un problème majeur de santé
publique. Parmi les traumatismes, les lésions
cranio-cérébrales sont fréquentes et potentiellement
graves tant à court terme (risque vital) qu'à long terme
(handicap) [4].
Ce pendant les études épidémiologiques
portant sur les traumatismes crâniens (TC) sont peu
nombreuses, l'une des difficultés
épidémiologiques du TC est l'existence de différents
degrés de gravité
qui peuvent être appréhendées par des
méthodes variables selon les études.
Dans l'étude de la Trauma Coma Data Bank portant sur
1030 patients atteints des traumatismes cranio-encéphaliques graves, 121
sont d'emblées en état de mort cérébrale, 163 sont
victimes des traumatismes balistiques avec 88 % de mortalité. La
majorité calculée sur le nombre des
patients restant est de 96 % à 6 mois, 5 % restent
végétatifs, 16 % ont des séquelles
sévères, seulement 43 % ont une bonne
récupération ou des séquelles mineures. [5].
Bien que les facteurs étiologiques des TCE soient
divers les ATR constituent la cause la plus prépondérante. Des
études récentes publiées par l'OMS dans « rapport
mondial sur la prévention des ATR » du 06 novembre 2010 montre que
ceux-ci entraine des décès d'environ 1,2 millions des personnes
de par le monde et ces chiffres augmenteront d'environ 65 /100 dans les vingt
prochaines
années, selon la même étude [5].
Le TCE représente 9 % de mortalité dans le monde
selon l'OMS avec des valeurs chiffrées allant jusqu'à 5 millions
de décès chaque année à l'échelle mondiale.
[5]
Selon l'OMS l'incidence de cas des TCE est beaucoup plus
élevé dans les pays développé que dans les pays en
voies développement. Ce pendant l'échelle s'inverse quand il
s'agit d'évaluer les décès dus
à cette pathologie.
Les pays en voie de développement enregistrent le plus
de décès que les pays développés, soit environ 90
/100, alors que les pays développés ne perdent que 10/100 de
leurs malades. Cela est probablement dû aux revenus élevés
et aux principes de prise en charge adéquat dans ces pays [5].
2
En virons la moitié de décès des causes
des traumatismes sont dues aux traumatismes cranio-encéphaliques. Ils
constituent la plus fréquente des affections du système nerveux
[5]. Selon Jennet,
dans les pays de l'Ouest (Europe et continent américain),
les traumatismes de tous ordres représentent
la première cause de mortalité avant 45 ans [6].
Comme le souligne aussi le Professeur KAPOLI, les traumatismes
cranio-encéphaliques représentent la première cause de
mortalité des sujets de moins de 45 ans [7]. La prise en charge de TCE a
considérablement évolué au cours de quinze
dernières années, prenant en compte un élément
physiopathologique majeur : la survenue des lésions secondaires dont le
risque et l'ischémie surajoutée [8].
La RDC le pays en voie de développement n'est pas du
tout épargnée de cde risque d'augmentation de nombre de cas des
TCE à cause de l'explosion démographique et de l'augmentation de
charroi de l'auto mobile et selon NTSAMBI et coll. Il soutient également
que les TCE constituent une menace pour la population congolaise [8].
Quant à la ville de Goma, le nombre de cas de TCE
serait en augmentation, probablement en rapport avec l'augmentation du
matériel roulant et l'intensification du trafic routier [9].
Vu le nombre croissant sans cesse des moyens des transports
ainsi que la circulation routière mal réglementée dans la
ville de Goma, il nous a paru opportun de souligner les aspects cliniques et
épidémiologiques des TCE qui invalident surtout les usagers de la
route dans notre milieu, en essayant de répondre aux questions suivantes
:
> Quelle serait la fréquence des TCE à
l'hôpital de Kyeshero au cours de l'année 2017 ?
> Quelle serait la principale cause des TCE ?
> Existerait-il des relations entre la prévalence de
TCE et l'âge, le sexe, la profession et la
provenance ?
> Quelles seraient les lésions anatomiques les plus
fréquentes ?
1.2. HYPOTHESE
Pour répondre à nos questions les hypothèses
ont été formulées de la manière suivante :
y' Les TCE seraient plus fréquents que les autres
pathologies traumatiques au cours de notre période d'étude.
y' Les accidents du trafic routier seraient la principale cause
de TCE.
y' La prévalence des TCE serait liée au sexe,
à l'âge, la provenance et la profession.
y' Les lésions les plus fréquentes seraient une
commotion cérébrale
1.3. OBJECTIF PRINCIPALES
Etudier les aspects épidémiologique et clinique des
TCE à l'hôpital de Kyeshero.
1.4.0BJECTIFS SPECIFIQUES
Pour vérifier nos hypothèses, nous nous sommes
fixés comme objectifs :
+ De connaitre la fréquence des TCE au cours de
l'année 2017 à l'hôpital de Kyeshero.
+ De déterminer la prévalence des TCE en fonction
de l'âge, du sexe de la profession et de la
provenance.
+ D'identifier les différentes causes des TCE au cours de
l'année 2017.
3
? Déterminer les différentes lésions
anatomiques des ICE.
1.5. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Les traumatismes crânio-encéphaliques, par son
retentissement sur le système nerveux, peut empêcher une relation
avec le monde extérieur allant jusqu'à l'invalidité sur le
plan intellectuel et physique avec tout ce que ce là peut comporter
comme conséquence socio-économique.
Alors, nous comptons informer la population sur les facteurs
de risque des traumatismes crânio-encéphaliques à fin que
chacun contribue à sa propre sécurité, et celle de la
société.
1.6. DELIMITATION DU SUJET
Notre actuel sujet traite sur l'étude
épidémiologique et clinique des traumatismes
crânio-encéphaliques, cas observés à l'hôpital
de Kyeshero du 1è Janvier au 31 décembre 2017. Cette
période nous a permis de faire une étude et procéder
à la récolte d'un échantillon. Cette institution se trouve
en République Démocratique du Congo, en province du Nord-Kivu en
ville de Goma dans la commune de Goma.
1.7. SUBDIVISION DUN TRAVAIL Notre
travail comprend cinq (5) chapitres :
? Le premier chapitre se consacre à l'introduction.
? Le deuxième chapitre se consacre aux
généralités sur les traumatismes
crânio-encéphaliques.
? Le troisième chapitre présente les
matériels et les méthodes d'étude.
? Le quatrième chapitre présente les
résultats de notre étude
? Le cinquième chapitre se rapporte à la discussion
des résultats.
En fin, nous terminerons par une conclusion et quelques
recommandations
4
Il est le centre de toutes les activités psychiques
supérieures, la conscience de soi, les actions
volontaires, la mémoire, la réflexion, les
états psychologiques divers..., [15].
CHAP DEUXIEME : GENERALITES SUR LES TRAUMATISMES
CRANIO- ENCEPHALIQUES.
2.1. DEFINITIONS
1). Traumatisme crânien : tout choc sur
le crâne est appelé traumatisme crânien. Il peut parfois
s'accompagner d'une bosse, d'une plaie du cuir chevelu ou d'une
fracture du crâne. Le cerveau est
rarement blessé [12].
2). Le traumatisme cranio-encéphalique (TCE)
: se définit par l'ensemble des lésions et des troubles
provoqués par un choc direct ou indirect à la tête. Le
cerveau est secoué ou frappé violement, de façon à
provoquer la destruction des cellules ou entrainer une
irrégularité dans son fonctionnement normal [13].
Le TCE est encore définit comme toute atteinte de
l'intégrité de la boite crânienne et/ou de
l'encéphale suite à une agression mécanique directe ou
indirecte [14].
2.2. RAPPEL ANATOMIQUE
1. LE CRANE
C'est une boite osseuse de forme complexe renfermant le cerveau,
le cervelet et la partie supérieure de la moelle épinière
qui y pénètre par le trou occipital. Il est formé de deux
parties :
- La voute crânienne comprend surtout les os paires
formant un ensemble plus au moins ovoïde. Ces os sont unis entre-eux par
des sutures complexes d'aspect dentelé sauf le temporal qui s'applique
contre les os voisins à la façon d'une écaille. La voute
crânienne comprend les os suivants : l'os frontal, l'os occipital, les
deux os pariétaux et les deux os temporaux [15].
- La base du crane est formée des trois étages
:
? L'étage antérieur est formé de la partie
inférieure du frontal et la partie verticale de l'éthmoïde.
? L'étage moyen est formé du sphénoïde et l'os
pétreux.
? L'étage postérieur est formé d'un seul
os, l'os occipital [15].
2. L'encéphale
- On appelle encéphale, l'ensemble des formations
nerveuses contenues dans la boite crânienne. Il comprend le tronc
cérébral, le cervelet et les hémisphères
cérébraux. Ces derniers occupent la moitié
supérieure du crâne et sont séparés par un profond
sillon antéro-postérieur, la scissure inter
hémisphérique [15].
3.
5
6
Les enveloppes de l'encéphale
L'encéphale est entouré par les enveloppes
mésodermiques et les méninges.
De dehors en dedans on trouve :
- La dure-mère : elle tapisse la face interne du
crâne et forme en même temps le périoste. -
L'arachnoïde : elle s'accole étroitement à la face interne
de la dure-mère et n'est séparé d'elle
que par la fente capillaire. Elle entoure l'espace
sub-arachnoidien contenant le liquide cérébro-
spinal.
- La pie mère : c'est la méninge porte
vaisseaux. Elle recouvre directement la substance cérébrale et
forme le versant mésodermique et la frontière entre la pie
mère [16].
4. Vascularisation de l'encéphale
? Les artères
L'encéphale est vascularisé par quatre grandes
artères : les deux artères carotides internes et les deux
artères cérébrales.
- L'artère carotide interne perfore la dure
mère. Dans l'espace sub-carotidien, elle donne l'artère
hypophysaire supérieure, l'artère ophtalmique, l'artère
communicante postérieure et l'artère choroïdienne
antérieure. Elle se divise en suite en deux grandes branches terminales
: l'artère cérébrale antérieure et l'artère
cérébrale moyenne.
- Les deux artères vertébrales sont issues de
deux artères sub-clavières. Elles se réunissent à
la partie supérieure de la moelle allongée en une artère
basilaire impaire. Celle-ci remonte à la face ventrale du pont et se
divise dans la partie supérieure en deux artères
cérébrales postérieures [16].
Les artères communicantes postérieures
réunissent de chaque cote les artères cérébrales
postérieures aux artères carotides internes de sorte que le flux
sanguin des artères cérébrales peut communiquer avec celui
des artères carotides internes. Les artères
cérébrales antérieures sont à leur tour
réunies par
l'artère communicante antérieure. De cette
manière, il se forme à la base du cerveau un anneau
artériel fermé, le polygone de Willis qui est une importante voie
de suppléance en cas d'obstruction d'un de ces vaisseaux [16].
Figure 1 : cercle artériel du cerveau (vaisseaux
isolés : vue inférieure). Source Atlas d'anatomie humaine,
3è édition. Franck H.Netter, M.D. MASSON [17]
Figure 2 : cercle artériel du cerveau (de Willis), vu
inférieure. Source : Atlas d'anatomie humaine, 3è édition.
Franck H. Netter, M.D. MASSON [17]
? Les veines
7
Les veines de l'encéphale se subdivisent en deux groupes :
les veines superficielles qui sont dans
le sinus de la dure mère et les veines profondes qui
délivrent leur sang dans la grande veine cérébrale de
Galien.
Les plus grosses veines sont situées à la
surface du cerveau dans l'espace sous-arachnoïdien. Quelques veines
profondes sous l'épendyme. Les veines cérébrales ont une
paroi mince et ne possèdent pas des valvules [16].
2.3. LES ETIOLOGIES DES TCE
Les principales causes sont les suivantes
:
· Les accidents de la circulation
· Les agents vulnérables comme les projectiles
(balles)
· La chute d'une hauteur
· Les accidents de sport
· Les accidents du travail
· Les agressions [14]
2.4. MECANISMES DE PRODUCTION DES TCE
1. Choc direct
Il provoque la lésion au point de la force traumatisante
[18]
2. Choc indirect
La lésion est liée à l'effet
d'accélération. La lésion est produite par un contre- coup
alors que l'impact de la force se trouve ailleurs dans l'organisme (chute sur
les fesses, cuisses fléchies). Le traumatisme sans atteinte grave du
crâne provoque des lésions cérébrales graves puisque
l'énergie traumatique n'est pas résorbée par l'os mais est
intégralement transmise au cerveau [18].
1.1 ANATOMIE PATHOLOGIQUE
1. Lésions primitives a) fracture du
crâne
a.1 fracture de la voûte
- les fractures simples de la voute
sans enfoncements ni embarrures sont les plus fréquentes. Elles ne se
traduisent par aucun signe clinique et ne sont découvertes que par la
radiographie. Cette fracture simple ne comporte en elle-même aucune
gravité mais elle peut être à l'origine d'une complication
: l'hématome extra- dural.
8
. Un point douloureux temporal ou retro mastoïdien.
Secondairement apparait une ecchymose mastoïdienne [19].
- Une fracture de la voûte avec embarrure osseux,
à l'inverse de la fracture simple, comporte une indication
opératoire formelle car même si elle s'accompagne d'aucun signe de
souffrance cérébrale, elle risque d'avoir lésé la
dure-mère et d'être à l'origine d'une cicatrice
cérébro-méningée qui peut devenir
épileptogène.
-L'enfoncement est la fracture du crâne type du
nouveau-né et du nourrisson. Il s'agit d'une lésion du
crâne avec pénétration [12].
a.2 fracture de la base
Assez souvent, contrairement aux fractures de la voute, les
fractures de la base entrainent une symptomatologie due à la
lésion des éléments nerveux au niveau ou au voisinage de
la fracture. cette symptomatologie est le plus souvent régressive encore
que parfois persistent des séquelles définitives.
Des plus ces fracture de la base peuvent être à
l'origine des complications comme l'infection à cause de la
présence des cavités septiques (fosses nasales, cavité
buccale...) qui laissent communiquer la base du crâne et
l'extérieur.
On a :
. Une fracture de l'étage antérieure : elle
s'accompagne le plus souvent d'une épistaxis, plus
rarement d'un écoulement nasal de liquide
céphalo-rachidien. Elle entraine des ophtalmoplégies, paralysie
parcellaire des muscles oculomoteurs de l'oeil ou atteinte des autres nerfs
crâniens. Une anosmie pour le nerf olfactif, des déficits visuels
pour le nerf optique. L'examen oculaire doit être
systématique chez tout traumatisé crânien.
Secondairement apparait une ecchymose sous conjonctivale
palpébrale, en lunette [19].
.Une fracture de l'étage moyenne : elle s'associe :
. Une otorragie avec écoulement du LCR par l'oreille
. Une paralysie faciale périphérique avec paralysie
de l'orbiculaire des paupières
. Une surdité par atteinte du nerf auditif, vertige et
nystagmus par atteinte vestibulaire, une névralgie du trijumeau
9
.Fracture de l'étage postérieure : elle comporte
des points douloureux et des ecchymoses de la nuque. L'atteinte des paires
crâniennes est plus rare dans ce cas [19].
a.3. autres lésions : Ecchymose,
hématome, plaie du cuir chevelu, scalpe b). Les
lésions cérébrales
Il existe quatre types des lésions
cérébrales :
1°. La commotion cérébrale :
elle est due au simple ébranlement du cerveau, le quel peut
entrainer la mort brusque lors que les amygdales cérébelleuses
s'engagent dans le trou occipital. La commotion cérébrale est une
sidération du fonctionnement des cellules nerveuses. Elle se traduit par
le coma immédiat et bref. La récupération est totale
dès la cessation de cette sidération [18].
2°. La contusion cérébrale
: il s'agit d'une lésion du parenchyme cérébral
dû à l'écrasement du cerveau contre les rugosités
osseuses et méningées à
l'intérieur de la boite crânienne lors des mouvements
d'accélération et décélération.
Elle se traduit par :
-la destruction des neurones
-la dilacération macroscopique ou microscopique
nerveuse
- ou par une rupture vasculaire
Parfois ces trois types des lésions peuvent coexister.
L'importance de la contusion dépend de la localisation
:
.La contusion peut être
hémisphérique : dans ce cas elle se traduit par un syndrome de
localisation occipitale. On note :
.Une hémianopsie
.Une parésie
.La contusion peut siéger au centre du tronc
cérébral. Dans ce cas elle se traduit par un coma [18].
3°. L'oedème cérébral :
c'est une réaction diffuse ou localisée du foyer des
contusions. C'est un élément de gravité dans les
traumatismes crâniens [18].
4°. L'attrition cérébral :
c'est une hémorragie qui se développe dans un foyer de
contusion prédominant, s'accompagnant d'oedème et jouant un
rôle de lésion [18].
2. Lésions secondaires a. les
hémorragies
10
a.1 Diffuses : dans le département liquidien.
Elles peuvent être :
- Externes : hémorragies méningées
banales
-Internes : hémorragie ventriculaire rares mais
très graves.
Ces hémorragies diffuses n'ont pas d'action compressive
[19].
a.2 collectées : ce sont des hématomes
:
- Hématome extra-duraux : entre squelette
et la dure- mère
-Hématomes sous-duraux : entre la
dure-mère et l'arachnoïde
-Hématomes intracérébraux :
se localisent à l'intérieur du parenchyme
cérébral [19].
b. Les troubles liquidiens
b.1 l'oedème cérébral :
- Localisé : l'anoxie au centre du foyer est
responsable de l'augmentation de la perméabilité des parois
vasculaires.
-Généralisé : la lésion du tronc
cérébral provoque une rupture de l'axe hypothalamo-hypophysaire
responsable de l'imbibition liquidien [18].
b.2 Le colapsus cérébral :
il est plus rare, plus tardif et ne survient que chez les vieillards et
chez les jeunes.
b.3 L'hydrocéphalie : par accumulation du LCR
dans les ventricules ou à la périphérie du cerveau
(méningite séreuse).
b.4 L'hypotension du LCR : elle se produit lors d'une
déperdition du LCR.
c. les thromboses vasculaires : suite
à la contusion d'une artère ou d'une veine [18].
d. les perturbations générales :
ce sont principalement les hémorragies digestives. Elles
se révèlent par une chute de la tension artérielle et le
melaena [18].
2.5. EVOLUTION CLINIQUE
En fonction de l'évolution, on distingue deux grands types
des maladies.
1. Les blessés avec intervalle libre ou
lucide : ce sont les malades qui s'aggravent secondairement
- L'intervalle libre peut être évident le
blessé a perdu connaissance sur le coup puis il est revenu, mais au bout
d'un temps variable, il est retombé dans le coma.
11
-L'intervalle libre est moins net : aggravation progressive de
la conscience qui était peu altérée aussitôt
après accident.
L'aggravation résulte d'un engagement et d'une
lésion secondaire du tronc cérébral. L'engagement est
dû à une hypertension intracrânienne causée par
l'oedème cérébral ou les hématomes [19].
Les blessés sans intervalles libres ou
malades graves. Ils constituent 90% des traumatismes du
crâne. Le coma survient immédiatement traduisant la lésion
du tronc cérébrale. On distingue :
-coma moyen sans aggravation :
dans ce cas, il n'y a pas des troubles neurovégétatifs
majeurs, pas de signe de localisation.
-coma moyen qui s'aggrave :
parce qu'il se forme un hématome intra-cérébral s'il
se produit un engagement, il y a apparition d'une mydriase, de la raideur de la
nuque, du coma plus grave et les troubles neurovégétatifs. Dans
ce le diagnostic repose sur les examens complémentaires surtout
l'artériographie.
-coma grave d'emblée :
il y a lésion du tronc cérébral et parfois
aggravation de l'hématome. Les signes alarmant sont
l'élévation de la température, la mydriase et la
parésie. Le diagnostic se pose par artériographie. Le pronostic
est sombre et l'état du malade nécessite une surveillance
pluriquotidienne
[18].
2.6. COMPLICATIONS 1. Immédiates
Hypertension intracrânien, épilepsie
post-traumatique,hématome épidural [15] 2.
Tardives
Troubles psychiatrique,méningite ou
méningo-encéphalite, hématome sous-dural (chronique),
rhinorrhée ou otorrhée permanente épilepsie
post-traumatique
Hydrocéphalie communicante, fistule
carotido-caverneuse, hématome intracérébral,
séquelles neurologiques (troubles moteurs déficitaires, paralysie
oculomotrice),syndrome subjectif des traumatisés du crane [20].
2.7. PRISE EN CHARGE DES TCE
Selon DIENG N., ROBERT S., ROSNER MJ., ces deux
dernières décennies ont étés marquées par
des progrès importants dans la compréhension des
phénomènes physiopathologiques des TCE. Ceci a
permis de passer d'une approche purement mécanique
à une approche hémodynamique [20, 21,22].
Les mesures générales
a.
12
La ventilation
b. Le maintien de la saturation en oxygène
c. Le maintien de l'hémoglobine à 9-10g/dl
(hématocrite)
d. La position : éviter toute position susceptible de
gêner le retour veineux céphalique.
e. La température
f. La sédation : les benzodiazépines pour la
stabilité cardio-vasculaire et propriété
anti-comitiale.
g. Prévention de la comitialité : crises
précoces et tardives
h. L'antibiothérapie
i. Contrôle de la pression intracrânienne
j. Les hypnotiques barbituriques
k. Les anti-convulsivantes [22].
13
CHAPITRE TROISIEME : MATERIEL ET MEDHODES
a). CADRE DE L'ETUDE
Notre étude a eu lieu à l'hôpital de
Kyeshero dans le service de chirurgie et médecine interne (soins
intensifs).
a.1. Situation géographique
L'hôpital de Kyeshero « HK » en sigle, est
situé dans le quartier Kyeshero à l'Ouest de la ville de
Goma, commune de Goma, dans la Province du Nord Kivu en
République Démocratique du
Congo(RDC) et est délimité à l'Est par
l'Eglise Philadelphie, à l'Ouest et au Nord par les facultés de
droit et de l'économie de l'ULPGL et au Sud par l'institut et
l'école primaire Kyeshero.
Notons toutes fois, que l'hôpital a été
construit dans la concession de la communauté abritant la
délégation provinciale de la 8è CEPAC, les écoles
primaire et secondaire, Kyeshero, l'école biblique, la studio Ibra radio
et l'Eglise Philadelphie en face de l'université libre des pays Libre de
Pays de Grands Lacs » ULPGL » en sigle.
2. Les services organisés
L'hôpital de Kyeshero étant une institution
privée, agréée dans les activités de la Zone de
Santé de
Goma, appliquant une politique de soins de santé
primaires de la République Démocratique du Congo ;
gérée par la communauté des Eglises de pentecôte en
Afrique Central (CEPAC) qui en est le propriétaire.
1. Service administratif : il est constitué du
Médecin directeur, Administrateur gestionnaire, d'une comptable, du
Secrétaire, de la Trésorière, Chargée de la
fracturation et deux caissières.
2. Services médicaux : Les services suivants sont
organisés
> La Gynéco-Obstétrique et maternité
> La Pédiatrie et Néonatologie
> Les consultations générales et
spécialisées
> La chirurgie Générale
> La médecine interne et les soins intensifs
> La dentisterie
> L'urgence hospitalière
> Prise en charge des victimes de violence sexuelle
3. Les services médicaux techniques
> Imagerie
> La pharmacie > Le laboratoire
14
? La stomatologie ? Kinésithérapie
4. Le service de chirurgie
Le service de chirurgie de l'hôpital de Kyeshero est
composé de trois salles d'hospitalisation et deux chambres
semi-privées avec une capacité d'accueil de 40 malades. En termes
de ressources humaines, la chirurgie a 4 infirmiers dont un responsable de
service et trois médecins dont deux spécialistes en chirurgie
générale et un généraliste.
5. Le service de soins intensifs
Le service de soins intensifs incorporé dans le service
de médecine interne, est composé d'une salle avec six lits
d'hospitalisation. Sa gestion est au compte de trois médecins (1
médecin spécialiste en médecine interne et 2
médecins généralistes) et cinq infirmiers (tous A1).
b). MATERIEL ET METHODES
b.1. Matériels
b.1.1 Population d'étude
Notre population d'étude est constitué de tous
les malades admis pour traumatismes crânio-encéphaliques durant
notre période d'étude. Sur 224 malades admis en chirurgie pour
traumatisme, en général, de janvier à décembre
2017, 96 malades ont été consultés pour traumatisme
crânio-encéphaliques.
b.1.2. Echantillon
Tous les patients avec traumatismes
cranio-encéphaliques et qui ont répondu aux critères
d'inclusion. Notre échantillon est de 96 patients sur 224 malades
hospitalisés pour traumatismes soit 43% de cas de TCE.
b.1.3. Critère d'inclusion Sont inclus dans ce travail
:
Tout malade avec traumatisme crânio-encéphalique
hospitalisé dans le service de chirurgie et médecine interne
(soins intensifs) de l'hôpital de Kyeshero, durant notre période
d'étude allant de 1° janvier au 31° décembre 2017.
b.1.4. Critère d'exclusion
Tout patient ayant fait un TCE dont le dossier était
trouvé incomplet
15
b.2Méthodes
Notre étude est rétrospective descriptive,
basée sur l'analyse documentaire. Nous avons fait recours à la
méthode analytique. Cette méthode nous a aidé à
analyser les résultats de notre enquête sur l'étude
épidémiologique et clinique des traumatismes
crânio-encéphaliques au service de chirurgie et médecine
interne (soins intensifs). Pour interpréter les résultats, nous
avons recouru au calcule de pourcentage selon la formule :
P(%)=n× 100
N
Ou P : pourcentage
N : Effectif
n : nombre
b.3. Les variables étudiées
Au cours de notre travail, nous étudierons la
fréquence des ICE selon l'âge, le sexe, la profession, la
provenance, selon les motifs de consultation, selon leurs mécanismes,
selon les mécanismes de survenu des AIR, selon les types des
lésions, mais aussi les modalités de sortie et la durée
d'hospitalisation des malades.
b.4. Difficultés rencontrées
Nous avons rencontrés des difficultés telles que
des fiches des malades insuffisamment complétées et des registres
mal complétés, nous permettant pas d'avoir tous les
paramètres.
16
Il ressort de ce tableau que les ICE touchaient toutes les
tranches d'âge avec un maximum de fréquence chez les sujets dont
l'âge variait entre 21-40 avec 56,2 % soit 54 cas.
CHAPITRE QUATRIEME : PRESENTATION DES RESULTATS
4.1. I. DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES
4.1.2. FREQUENCE DES TCE
Il nous a paru utile de déterminer la fréquence des
TCE par rapport aux autres cas des traumatismes
observés dans les services de chirurgie et médecine
interne (sois intensifs) de l'hôpital de Kyeshero afin d'évaluer
l'importance des ICE en termes statistiques. Les résultats obtenus sont
présentés dans le
tableau ci-dessous.
Tableau I : Fréquence des TCE par rapport aux cas
des traumatismes
Pathologies Effectif Pourcentage(%)
Autres pathologies 128 57,1
TCE 96 42,9
Total 224 100
Il ressort de ce tableau que durant cette période allant
du 1°janvier au 31° décembre 2017, 224 patients ont
été hospitalisés au service de chirurgie pour traumatismes
en général, parmi eux 96 cas (soit 42,9%) étaient des
traumatismes cranio-encéphaliques.
3.2.3. Tableau II : Répartition des cas selon
l'âge
Les sujets de tous les âges étaient concernés
par les TCE. La relation entre la fréquence des TCE et l'âge est
représentée dans le tableau ci-dessous.
Age (année) Effectif Pourcentage (%)
= 10
|
9
|
9,4
|
11-20
|
16
|
16,7
|
21-40
|
54
|
56,2
|
41-50
|
13
|
13,5
|
>50
|
4
|
4,2
|
Total
|
96
|
100
|
17
Tableau III : Répartition des cas selon le
sexe
Nous avons identifié le sexe comme facteur de risque pour
les ICE en démontrant qu'il influence significativement sa
fréquence. Les résultats sont présentés dans le
tableau ci-dessous.
Sexe Effectif Pourcentage(%)
Masculin 64 66,7
Féminin 32 33,3
Total 96 100
Il ressort de ce tableau que la fréquence des TCE
était plus élevée chez les sujets de sexe masculin que
chez ceux de sexe féminin soit 66,7% contre 33,3% respectivement.
Tableau IV : Répartition de cas selon la
profession
Le tableau ci-dessous démontre que la profession influence
la fréquence des TCE
Profession Effectif Pourcentage (%)
Chauffeurs
|
|
40
|
|
41,6
|
Elèves
|
|
16
|
|
16,7
|
Fonctionnaires
|
|
13
|
|
13,5
|
Etudiants
|
|
12
|
|
15,5
|
Autres
|
|
9
|
|
9,4
|
Total
|
96
|
|
100
|
|
Les résultats de ce tableau montrent que la
fréquence des TCE est plus élevée chez les motards avec
23,9% soit 23 cas.
18
Les causes des TCE étaient diverses, la principale
cause observé dans notre milieu d'étude est
présentée dans le tableau ci-dessous
Tableau V : Répartition de cas selon la
provenance
L'intensité de la circulation routière
étant liée à l'environnent, les résultats
précédents nous ont poussés à rechercher
l'influence de l'environnement sur la fréquence des TCE. Les
résultats obtenus sont présentés dans le tableau
ci-dessous
Commune Effectif Pourcentage
Goma 56 58,3
Karisimbi 34 35,4
Hors la ville 6 6,3
Total 96 100
Il ressort de ce tableau que la fréquence de TCE est
plus élevée chez les habitants de la commune de Goma avec 58,3 %
soit 56 cas.
4.2. Données cliniques.
Tableau VI : Répartition de cas selon les motifs
de consultation
Motif de consultation Effectif Pourcentage
Céphalées 30 31,3
Perte de connaissance 41 42,7
Douleurs 18 18,7
Impotence fonctionnelle 7 7,3
Total 96 100
Il ressort de ce tableau qu'un bon nombre des patients avaient
comme motif de consultation perte de connaissance avec 42,7 %, soit 41 cas
suivi par ceux dont le motif de consultation était les
céphalées avec 30 cas, soit 31 %
Tableau VII : Répartition de cas selon les
mécanismes des TCE
19
Mécanismes des TCE Effectif
Pourcentage
ATR 72 75
Chute 12 12,5
Balistique 8 8,3
Coups et blessures 4 4,2
Total 96 100
Les résultats de ce tableau montrent que les ATR
étaient avaient consultés pour une perte de connaissance avec
75%, soit 72 cas sur 96 cas des traumatismes crânio-encéphaliques,
en général.
Tableau VIII : Répartition de cas selon les
mécanismes de survenu des ATR
Il nous a paru utile déterminé les
mécanismes de survenu des accidents du trafic routier. Les
résultats trouvés sont présentés dans le tableau
ci-dessous
ATR mécanisme Effectif Pourcentage
Moto-piéton 30 41,7
Moto-automobile 18 25
Moto-moto 13 18
Piéton-automobile 11 15,3
Total 72 100
Il ressort de ce tableau que les ATR connus par les
motocyclistes contre les piétons étaient plus
élevés avec 41,7 %, soit 30 cas.
Tableau IX : Répartition de cas selon les types de
lésions
Pendant nos recherches, nous avons voulu
déterminé les lésions anatomiques les plus
fréquentes en cas de traumatisme cranio-encéphalique. Les
résultats obtenus sont présentés dans le tableau
suivant
Types de lésions
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Commotion cérébrale
|
71
|
73,9
|
Plaie chevelu
|
18
|
18,8
|
Contusion cérébrale
|
4
|
4,2
|
HED
|
2
|
2,1
|
HIC
|
1
|
1
|
Total
|
96
|
100
|
20
Ce tableau montre que les lésions les plus
rencontrées dans les TCE étaient la commotion
cérébrale avec 73,9%, soit 71 cas sur 96.
Tableau X : Répartition de cas selon la
durée d'hospitalisation
Les résultats du tableau ci- après nous ont permis
d'identifier la durée du séjour de la plus part des
malades traumatisés cranio-encéphaliques.
|
|
|
Durée d'hospitalisation (jours)
|
Effectif
|
Pourcentage
|
= 7
|
62
|
64,6
|
8-14
|
21
|
21,9
|
>14
|
13
|
13,5
|
Total
|
96
|
100
|
Il découle de ce tableau que la durée
d'hospitalisation de la plus part des malades était inférieure ou
égal à 7 jours avec 64,6 % soit 62 malades sur 96.
Tableau XI : Répartition de cas selon la
modalité de sortie
Le tableau ci- dessous présente les cas des TCE selon la
modalité de sortie
Modalité de sortie Effectif
Pourcentage
Amélioration 86 89,6
Transfert 9 9,4
Décès 1 1
Total 96 100
Les résultats de ce tableau montrent que beaucoup de
malades sortaient dans un état amélioré avec 89,6 %, soit
86 malades sur 96.
21
CHAPITRE CINQUIEME : DISCUSSION DES RESULTATS
5.1 .FREQUEQUENCE DES TCE
En considérant les différentes pathologies osseuses
du crâne et de l'appareil locomoteur, les TCE
représentent une fréquence de 42,9 %
derrière les autres traumatismes de l'ensemble de l'appareil
locomoteur qui représentent 57,1 % (tableau I).
Nous pensons que pour la période d'une année
qu'à couvert notre étude, la fréquence des TCE dans les
services de chirurgie et médecine interne (soins intensifs) de
l'hôpital de KYESHERO est plus
élevée.
Et selon DUFEY, les TCE sont la première cause
d'admission aux urgences [15], néanmoins, les résultats de notre
étude montrent que les TCE viennent en deuxième position
après les autres traumatismes.
5.2. LES TCE ET AGE
Nos résultats sont similaires à ceux de ROBERT S,
affirme que la tranche d'âge la plus concernée par les TCE se
situe entre 15 et 60 ans [21], selon DIENG N, les adultes jeunes (30-40 ans)
représentent 58 % des cas [20].
En effet, nos résultats montrent que les sujets dont
l'âge varie entre 21-40 ans sont les plus touchés avec 52,6 % soit
54 cas, (tableau II). Ce taux élevé serait dû au fait
qu'à l'âge adulte les sujets assurent d'importants
responsabilités. Ils tentent multiples voies et intensifient leur
démarche à la recherche des solutions aux exigences et à
l'amélioration de leur condition de vie.
5.3 .TCE ET SEXE
Plusieurs études ont déjà
démontrées que les TCE concernent plus le sujet masculin que
le
sujet féminin [3]. Nos résultats viennent
confirmer célà en démontrant une différence
significative avec une fréquence de 66,7 % pour les sujets masculins
contre 33,3 % pour les sujets féminins (tableau 3) ; et ce contrairement
à la situation socio-économique rendant la femme aussi active que
l'homme et qui porterait à croire que les risques sont les
mêmes.
En effet, nous pensons que cette prédominance des cas
observés chez les sujets masculins serait liée à certains
métiers considérés comme étant propres aux hommes
(chauffeurs de taxi moto, bus...). Comme les métiers ci-haut
cités sont exercés par ces adultes jeunes (21-40 ans) (tableau
IV), cette tranche d'âge ne pourrait qu'être plus touchée
que d'autres, aussi que la population ne serait pas
informée sur le code de la route.
Selon DIENG N, le sexe masculin est le plus touché par
les TCE, il représente 60 %
des cas [20]. Cependant, une erreur serait de croire que les
TCE ne sont pas l'affaire des femmes car tout dépend du degré
d'exposition à ce traumatisme.
22
5.4. TCE ET PROFESSION
La fréquence des ICE au cours de l'année 2017 est
significativement liée à la profession. C'est-à-dire du
degré d'exposition au traumatisme.
En effet, il ressort de notre étude que les usagers de la
voie publique surtout les conducteurs des taxi-motos et des véhicules
sont respectivement affectés avec 41,6 % soit 40 cas des TCE sur 96
(tableau IV). Cette prédominance des cas observés chez les
conducteurs des motos et véhicules
s'expliquerait par la perte fréquente de
l'équilibre liée au nombre des roues (moto), à l'usage de
l'alcool
et du chanvre et des appareils téléphoniques au
volant. Le port de casque par les conducteurs des taxi-motos et par leurs
clients devrait être rigoureux car celui-ci amortir le choc.
5.5. TCE ET LA PROVENANCE
Il ressort de notre étude que la majorité des
traumatisés crânio-encéphaliques vivent dans la commune
de Goma (58,3 %), cette fréquence décroit à
mesure que l'habitation s'éloigne de la commune de Goma (tableau V)
En effet, la circulation routière étant plus
intense dans la commune de Goma, lieu d'importantes activités, les
usagers de la route habitants la commune de Goma seraient plus que d'autres
exposés
aux TCE.
Par ailleurs l'hôpital de KYESHERO étant l'un des
hôpitaux de la commune de Goma, il est raisonnable que les victimes
d'accidents de la circulation routière dans la commune de Goma puissent
consulter l'hôpital le plus proche du lieu de l'accident et où ils
bénéficieront de soins de qualité.
LEGER L, déclare qu'un traumatisé du crâne
doit être soigner dans un hôpital proche de l'accident et qu'il y
ait des soignant spécialistes [18].
5.6. MOTIFS DE CONSULTATION DES TCE
Les résultats de notre étude, montrent qu'un bon
nombre des patients avaient consultés pour
une perte de connaissance avec 42,7 % soit 41 cas suivi par ceux
dont le motif de consultation était les céphalées avec 30
cas soit 31 %(tableau VI).
5.7. TCE ET ETIOLOGIE
Nos résultats prouvent que la principale cause des ICE au
cours de l'année 2017 à l'hôpital de
Kyeshero est représentée par les accidents du
trafic routier « ATR » (tableau VII).
En effet, l'insuffisance des infrastructures routières,
les conditions géologiques, un sol pierreux rendent certaines
artères impraticables si bien que l'unique voie
préférée reste la route principale. Les
explications fournies par la littérature sont
également valables pour notre étude. En effet, DIENG N,
déclare que l'état de route, la méconnaissance des
règles de sécurité routière par les usagers
23
24
conducteurs et piétons, l'absence de politique de
prévention routière, l'excès de vitesse font des ATR la
première cause des TCE [20].
HOUDART R et ROBERT S., soutiennent également que les ATR
sont la principale cause des TCE [11,21].
5.8. MECANISMES DES ATR
Selon notre étude, les accidents du trafic routier connus
par les motocyclistes contre les
piétons étaient de 41 ,7 % soit 30 cas (tableau 8)
et cela est dû à l'excès de vitesse par des conducteurs des
motos [3].
5.9. TYPES DES LESIONS DES TRAUMATISES
CRANIO-ENCEPHALIQUES
Les résultats de notre étude montrent que les
lésions anatomiques que présentaient les
traumatisés cranio-encéphalique au cours de
l'année 2017 étaient la commotion cérébrale avec
73,9 % (tableau IX) soit 71 cas sur 96 traumatisés
cranio-encéphaliques.
5.10. TCE ET DUREE D'HOSPITALISATION
Les résultats de notre étude montrent que
l'évolution était bonne dans moins d'une semaine 64,6 %.
La durée d'hospitalisation dépendrait de
l'état d'arrivée du malade à l'hôpital mais aussi de
la profondeur des lésions.
En effet, WERNEK K., confirme que les TCE sont la
première cause de séjour à l'hôpital
[16].
5.11. TCE ET MODALITE DE SORTIE
Il découle de notre étude qu'un bon nombre des
malades traumatisés cranio-encéphaliques
quittaient l'hôpital dans un état
amélioré 89,6 % (tableau XI), ces résultats seraient en
faveur d'une bonne prise en charge et d'une disponibilité en
matériels de soins.
La profondeur de la douleur et l'arrivée tardive du
malade à l'hôpital serait à la base d'un pourcent de cas de
décès enregistré au cours de l'année 2017 suite au
TCE.
Selon ROBERT S., les TCE sévères constituent la
première cause de décès [21].
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Le traumatisme crânio-encéphalique est une
pathologie grave et fréquente. La prévention des accidents
de trafic routier et la prise en charge efficace est un facteur
important pour la survie des malades
Notre étude a concerné 96 patients victimes de
traumatisme crânien, durant une
période d'une année (de Janvier 2017 au
Décembre 2018).
Il a été noté une prédominance
masculine avec 66,7% contre les sujets du sexe féminin qui
représentent 33,3%. La majorité des victimes avait
un âge compris entre 21 et 40ans
essentiellement des chauffeurs et élèves. Les ATR
ont été la principale
étiologie. La plupart de nos victimes résidait dans
la commune de Goma.
Ainsi, nous recommandons aux autorités
politico-administratives :
-De veiller à l'exécution fidèle de
règlementation en matière de la circulation routière,
-D'organiser les séances des formations des usagers de la route sur le
code
- Rendre obligatoire le contrôle technique pour tous les
véhicules,
- Exiger le port obligatoire de casque pour les motocyclistes,
les ceintures de
sécurité pour les automobilistes,
- Prendre des sanctions exemplaires contre les auteurs des
ATR.
25
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des accidents chez l'enfant au Canada. Méd. 1980 ; 5 :1423-7
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22. ROSNER MJ et all., cerebral perfusion pressure:
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