Intégration sous régionale et
développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
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I- CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Pour les économies en développement, et
même pour les économies développées en l'occurrence
les pays européens, la construction des blocs régionaux semble
s'apparenter à un processus répondant à l'évolution
dynamique de la mondialisation (OPARA OPIMBA, L 2009). Ceci conduit justement
à un débat théorique et contradictoire sur l'essence
même de la régionalisation face à la mondialisation. Si,
pour certains, le regain du régionalisme est une réponse
alternative à l'approfondissement difficile du multilatéralisme
à l'échelle universelle (SIROËN, J-M.2004), pour d'autres,
la préférence communautaire qui se dégage du
régionalisme est vue comme une forme du nouveau protectionnisme
inter-blocs (KRUGMAN P, 1987). Pour d'autres encore, la poursuite des
constructions régionales s'inscrit dans la continuité du
processus de la mondialisation et n'entrave en rien son évolution
(BHAGWATI. J, 1993). Ainsi, les approches libérales industrielles et
territoriales de l'intégration régionale visent avant tout la
possibilité d'accroitre le commerce entre les Etats membres.
L'Union Européenne qui s'est construite progressivement
depuis 60 ans, avait pour but au moment de sa création, d'assurer une
paix durable en Europe grâce au développement d'une
solidarité de production entre la France et l'Allemagne, rendant
impossible tout affrontement entre ces deux pays. Cette organisation
constituerait la première étape vers une fédération
européenne. Il était question dans la déclaration
historique de Robert Schuman, ministre français des Affaires
étrangères, de mise en commun des productions de charbon et
d'acier de la France et de l'Allemagne, au sein d'une organisation ouverte aux
autres pays d'Europe.
En Europe, le marché unique a créé
d'innombrables liens entre les pays membres. C'est le plus grand marché
mondial, il offre un espace de croissance et d'interaction exceptionnel aux 21
millions d'entreprises européennes. Le commerce entre les pays de
l'Union représente plus de 20% du PIB européen, soit deux fois
plus qu'avec le reste du monde.
Les relations commerciales entre les pays de la zone Euro ont
subi de profonds changements depuis deux décennies. De 1995 à
2012, les échanges entre pays membre de l'UEM ont été
multipliés par 2,3. Cette progression n'a pas été
linéaire et fut notamment concentrée durant
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Guy BILOA
Intégration sous régionale et
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les premières années après la naissance
de la zone Euro ; le commerce intra-zone a en effet doublé durant cette
période, après une phase de faible augmentation à la fin
des années 1990.
L'Initiative pour les Amériques", lancée en 1990
par Georges Bush et orientée vers la création à moyen
terme d'une "vaste zone de libre-échange de l'Alaska à la Terre
de feu", a marqué un tournant important dans l'histoire de ces trois
pays de l'Amérique de nord et du centre. Cette "initiative" a
commencé à se concrétiser le 1er janvier 1994, avec
l'entrée en vigueur de l'Accord de Libre-échange
nord-américain (ALENA) entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique.
Depuis l'entrée en vigueur de l'ALENA, les
échanges commerciaux entre ses partenaires ont plus que triplé
pour atteindre 946,1 milliards $US en 2008. Au cours de cette période,
le commerce entre le Canada et les États-Unis a presque triplé,
tandis qu'il a plus que quadruplé entre le Mexique et les
États-Unis. [1.0 billions $CAN]. Aujourd'hui, les échanges
quotidiens de marchandises entre les partenaires de l'ALENA se chiffrent
à environ 2,6 milliards $US, ce qui équivaut à quelque 108
millions $US l'heure. [2,8 milliards $CAN et 115 millions $CAN].
En Afrique Centrale, notamment, le Cameroun, le Congo, le
Gabon, la République Centrafricaine (RCA) et le Tchad se sont
lancés dans cette initiative. Ils ont signé le 08 décembre
1964 le Traité instituant l'Union Douanière et Économique
de l'Afrique Centrale (UDEAC). La Guinée Equatoriale, quant à
elle, adhère à l'UDEAC le 1er janvier 1985, devenant ainsi le
sixième et dernier pays à faire son entrée dans cette
institution sous régionale.
Après trente (30) ans de collaboration, les pays de
l'union n'ont pas réussi à mener à bien des politiques
convergentes favorisant la complémentarité des
économies.
Avec le recul, il est aujourd'hui possible de soutenir que
même l'organisation structurelle de l'Union n'était pas
adaptée à ses missions : le secrétariat
général était en effet peu outillé en moyens
financiers, humains et matériels et il existait une sorte d'absence
d'échelon intermédiaire entre les Chefs d'Etat et le
secrétariat général. En fait, cette inadaptation des
structures constitua un facteur aggravant supplémentaire. Ainsi, compte
tenu non seulement des mutations de l'économie internationale mais aussi
du bilan mitigé des résultats de cette Union, le Conseil des
Chefs d'Etat, décida à l'unanimité, en décembre
1991, de donner une nouvelle impulsion au processus d'intégration sous
régionale. Mandat fut donc donné au Gouverneur de la BEAC de
piloter un groupe de travail chargé d'étudier et de proposer
une
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nouvelle approche de l'intégration économique et
sociale dans la Sous-région. Les conclusions de ce groupe de travail
aboutirent au remplacement de l'UDEAC par la Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC).
C'est ainsi qu'est née des cendres de l'UDEAC, le 5
Février 1998, la Communauté Economique et Monétaire de
l'Afrique Centrale (CEMAC), instituée par le traité du 16 mars
1994 signée à Ndjamena par les Chefs d'Etat des
Républiques du Cameroun, du Congo, de la Guinée Equatoriale, du
Gabon, de la RCA et du Tchad.
Contrairement aux blocs Européen et Américain,
la création de la CEMAC n'a pas permis un accroissement
considérable des échanges entre pays membres. Ces échanges
fluctuent entre 2 et 4 % du total des échanges de ces pays. Lorsqu'on
sait que l'un des buts de la régionalisation est l'accroissement du
commerce entre les pays, les faibles performances dans ce domaine des pays de
la CEMAC interpellent les chercheurs et invitent à une étude plus
poussée sur la question. C'est la raison pour laquelle nous avons choisi
le thème intitulé : Intégration sous-
régionale et développement du commerce entre les pays
membres
II- PROBLEMATIQUE
Plus de 20 ans après l'entrée en vigueur du
traité de la CEMAC, une revue des programmes de reformes montre dans
l'ensemble des évolutions contrastées, et des résultats
pour l'instant en deçà des attentes formulées. En
dépit de sa position de carrefour, de la diversité de ses
ressources naturelles et d'un écosystème favorable, la CEMAC
reste l'une des CER les moins intégrée du continent, en termes de
flux commerciaux inter Etats, de mouvement des personnes et d'interconnexion
des infrastructures physiques (CEA/BSR-AC, 2009).
En effet, depuis les années 2000, les échanges
commerciaux au sein de la CEMAC ne cessent de décroître. Ils sont
passés de 3,9% en 2000, à 2,3% en 2005, pour atteindre 1,9% en
2010 ; pendant la même période 2000-2010, le flux commercial dans
l'UEMOA s'est accru de près de 11% en moyenne, La COMESA de 6.7% et la
CEDEAO de 10.6% (CNUCED 2011).
Une comparaison avec d'autres sous régions tel que la
COMESA (5,4% en moyenne sur la même période), l'UEMOA (2,9% en
moyenne sur la même période), et l'ANASE (5% en moyenne sur la
même période), montre que la richesse créée a une
évolution quasi-similaire dans les différentes
sous-régions d'Afrique sub-saharienne. Ainsi, une décennie
après l'entrée en vigueur du traité de la CEMAC, les
résultats liés aux progrès du commerce sous
régional
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restent encore modestes en comparaison aux résultats
observables dans les autres sous-régions du continent (CEMAC, 2006,
Banque Mondiale, 2012).
Il est donc intéressant pour nous de chercher à
comprendre les raisons qui justifient ce faible taux d'échange entre les
pays de la zone CEMAC.
De ce constat, découle notre question principale de
recherche:
« Existe-t-il une explication logique à la
faiblesse des échanges intra -CEMAC ? » De cette question
principale découle deux questions secondaires :
Q1 : « Quels sont les facteurs qui influencent la
faiblesse du commerce intra-
CEMAC ?»
Q2 : Comment ses différents facteurs
s'agence-t-il pour influencer négativement les échanges
commerciaux dans la zone CEMAC ?
III- : OBJECTIFS DE L'ETUDE
L'objectif de notre étude est constituée d'un
l'objectif global et de deux objectifs spécifiques ? Objectif
Global
Établir l'existence d'une explication à la
faiblesse des échanges commerciaux intra-CEMAC ? Objectif
spécifique 1
Déterminer les facteurs qui expliquent la faiblesse des
échanges commerciaux intra-CEMAC ? Objectif spécifique
2
Mesurer l'influence des facteurs qui entrainent la faiblesse
des échanges intra-CEMAC
IV : HYPOTHESES DE L'ETUDE
Les hypothèses sont des réponses provisoires aux
questions fondamentales de la recherche. Celles-ci pourront être
confirmées ou infirmées au terme d'une analyse approfondie des
faits. Nos deux hypothèses sont les suivantes :
? Hypothèse principale
De nombreux facteurs mesurables et non mesurables
s'agencent pour influencer négativement les échanges
intra-CEMAC
De cette hypothèse découle deux hypothèses
secondaires :
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H1 : les facteurs liés aux infrastructures de
transport, à l'économie, à la géographie et
à d'autres facteurs non tarifaires expliquent l'insuffisance des
échanges intra-CEMAC
H2 : Le modèle de gravite permet de mesurer
l'influence de ces facteurs sur le niveau des échanges commerciaux dans
la zone CEMAC
V : L' INTERET DE L'ETUDE
Sur le plan scientifique, cette étude cherche à
expliquer une vérité : l'intégration régionale en
zone CEMAC n'entraine pas l'accroissement des échanges commerciaux. Ce
qui est contraire à la théorie de VINER.J (de création et
de détournement d'échanges). Ce constat nécessite une
remise en question de nombreuses théories et ouvre une fenêtre de
réflexion.
VI : LA REVUE DE LA LITTERATURE
Nous développerons notre revue de la littérature
en deux temps, dans un premier temps nous aborderons la revue des concepts et
dans un second temps nous développerons la théorie des unions
douanières.
VI-1. Revue des concepts
Elle consiste à la définition des mots
clés de notre thème d'étude qui : régionalisation,
régionalisme, intégration, intégration régionale et
commerce international.
? Régionalisation
La régionalisation est le fait de rendre
régional. En matière d'organisation territoriale, la
régionalisation est une forme de décentralisation au profit des
régions auxquelles un Etat accorde une autonomie administrative et
transfère certaines de ses prérogatives.
Elle renvoie aux développement des échanges
intra zone dans le cadre d'accords régionaux de formes multiples entre
des économies indépendantes et géographiquement proches,
d'un point de vue purement commerciale. BOUET (2003)1
caractérise le régionalisme comme étant « la
constitution d'accords commerciaux discriminatoires qui impliquent une
numérisation préférentielle des marchés des pays
membres et le maintien des barrières douanières plus
élevé pour les pays non membres
1 les thermes des provinces gauloises, De Boccard,
Paris, 2003)
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Intégration sous régionale et
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? Régionalisme
Le régionalisme est une attitude visant à
valoriser et à défendre les intérêts et
l'identité de régions particulières ou d'un groupe de
régions, qu'elles soient officielles ou bien traditionnelles (divisions
administratives ou politiques, subdivisions de pays ou unités
infra-étatique).
Au sein d'une nation, dans un cadre politique, les
régionalismes visent à accorder aux régions une autonomie
relative, qu'elle soit politique ou économique. Les régions
deviennent alors un échelon intermédiaire entre le pouvoir
central de l'État et les institutions locales.
En relations internationales, le régionalisme
désigne toute forme de coopération institutionnalisée
entre deux ou plusieurs pays. Nous sommes en présence d'une forme de
« pluralisme ordonné » (DELMAS-MARTY, 1998), qui ne se
distingue du multilatéralisme que par le nombre des acteurs et la
portée des règles (RUGGIE, 1992).
? Intégration
« De manière synoptique, quand on parle
d'intégration, on vise un processus qui conduit à un plus grand
degré de concertation entre les acteurs, d'interconnexions entre les
unités et de diversification entre les activités créant un
processus de relative irréversibilité et permettant une plus
grande maîtrise des problèmes qui se posent à
l'échelle régionale. II suppose un transfert de
souveraineté et des structures institutionnelles »2.
Ainsi, l'intégration doit faire disparaître
progressivement entre deux ou plusieurs pays les discriminations qui existent
aux frontières nationales puisque celles-ci constituent « l'origine
de discontinuités dans les échanges commerciaux, dans les
mouvements des facteurs de production ou dans les politiques économiques
générales : on vise des engagements plus poussés
»3
? L'intégration régionale
L'intégration régionale est ainsi définie
comme le processus par lequel une portion d'espace, peu importe sa taille, est
peu à peu « remplie » par assez de substance sociale,
économique, institutionnelle politique, culturelle, identitaire, etc.
Pour devenir un système
2 (COUSSY J, HUGON P (sous la dir. de),
Intégration régionale et ajustement structurel en Afrique
subsaharienne, Paris : La Documentation française, 1991, p.47.)
3 BOGUIKOUMA M, L'intégration régionale
en Afrique Centrale comme stratégie d'insertion dans le nouveau contexte
de mondialisation, thèse de sciences politiques, Université
d'Ottawa, octobre 1999, p.50.)
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distinct des autres et être finalement perçu
comme tel. Bien que cela soit implicite, on peut penser que ces auteurs
estiment qu'un ensemble est considéré comme intégré
lorsqu'est atteint le dernier stade : l'union économique et politique
chez Balassa ; le stade régional ou la société
régionale, selon B. HETTNE et F. SÖDERBAUM (HETTNE et
SÖDERBAUM 1998 et 2000).
L'intégration régionale est le processus qui
consiste à surmonter, d'un commun accord, les obstacles politiques,
physiques, économiques et sociaux qui séparent les pays de leurs
voisins, et à collaborer dans la gestion de ressources partagées
et de biens communs régionaux
? Commerce International
Au sens strict, le commerce international correspond à
l'ensemble des flux de marchandises (biens) entre les espaces
économiques nationaux. Au sens large, le commerce international
correspond à l'ensemble des flux de marchandises (biens) et de services
entre les espaces économiques nationaux. Les flux de services sont pris
en compte dans la mesure où leur part progresse rapidement dans les
échanges internationaux (surtout le transport, le tourisme et les
services aux entreprises).
VI-2. Revue des ouvrages
Le champ de notre étude est l'économie
internationale et nous travaillons sur l'intégration régionale et
l'accroissement des échanges entre les états membres de la CEMAC.
Notre travail sera guidé par la théorie libérale de
l'intégration régionale et particulièrement par la
théorie des unions douanières élaborée par VINER.J
(1950)4
L'auteur analyse les unions douanières et fait la
distinction entre les effets d'augmentation du commerce et les effets de
diversion.
D'après VINER, le critère de l'union
douanière est le gain provenant de l'union. Ce gain est la
différence entre le commerce créé et le commerce
détourné. L'effet de création se réfère
à une augmentation du commerce entre les membres de l'union et l'effet
de détournement, à une réduction du commerce avec le reste
du monde.
VINER.J a montré que la mise en place d'une zone de
libre échange est susceptible d'augmenter le bien-être des pays
qui l'intègrent lorsque la demande d'importation est élastique,
le niveau du droit de douane initial est élevé et la
différence entre les coûts de production du partenaire et du reste
du monde est faible.
4 VINER.J - The Customs Union Issue- (1950)
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CEMAC
Comme tout précurseur, il a dû simplifier la
réalité et raisonner à partir d'hypothèses
très simplificatrices.
La contribution principale de VINER.J consiste dans la
définition et la distinction des effets de création et de
détournement d'échanges. Mais il ne prend pas en
considération le niveau du tarif douanier commun (TDC). Il raisonne
selon une approche statique, sans tenir compte des réactions de l'offre
et de la demande et ne considère qu'un seul produit, indépendant
des autres produits. C'est une analyse d'équilibre partiel. Enfin, il ne
mesure pas l'ampleur de ces deux effets.
Selon MUNDELL5 (1954), dans une union
douanière entre deux pays, les termes de l'échange des deux pays
s'améliorent, mais davantage ceux de celui qui a le droit le plus bas ;
dans le cas de droits égaux, c'est le plus petit membre de l'union qui
retire le plus grand bénéfice .La théorie des droits de
douane suppose, quant à elle, que le droit améliore les termes de
l'échange dans des conditions normales.
La théorie de VINER.J a été
complétée dans un premier temps par MEADE J.E
(1955)6
MEADE.J.E, s'il a critiqué la méthode de VINER,
il n'a pas répudié pour autant son clivage principal. Sa
méthode cependant, tout en acceptant de considérer au point de
vue du bien-être les effets de détournement comme négatifs
et ceux de création comme positifs, tend à faire apparaître
un « indicateur global d'opportunité » qui tient compte de ce
que les différents types de biens correspondant au trafic «
détourné » ou « créé » n'affectent
pas de la même façon le bien-être de la
société . C'est MEADE.J.E qui, le premier, a supprimé
l'hypothèse simplificatrice de VINER.J sur la constance de l'offre et de
la demande totale lors de la formation de l'union douanière. Mais il l'a
fait de manière très littéraire.
MEADE.J.E apporte trois précisions à l'analyse de
VINER.J :
- l'existence d'un effet de consommation : si la demande
augmente parce que l'union douanière se traduit par une baisse de prix
dans le pays A, la consommation s'accroit ;
- la progressivité des variations ; - l'accroissement du
bien-être.
5 Tariff preferences and the terms of trade,the
manchester school of Economic and Social studies, vol.32.1954.
6 The Theory of Customs Unions North Holland
Publishing 1955 pp 57
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L'augmentation de la production et de la consommation se
répercute favorablement sur le bien - être des sujets
économiques dans l'union douanière.
LIPSEY et GEHRELS(1956)7 se sont surtout
préoccupés des phénomènes de substitution entre
biens (et non plus seulement entre pays), et donc des effets de consommation
entraînés par l'union douanière. Ils ont, en fait,
prolongé l'analyse de VINER, en tenant compte de ce que les changements
de source d'approvisionnement risquent à partir des modifications de
prix relatifs qui s'opèrent à l'intérieur du même
pays, de modifier toute la structure des consommations.
SCITOVSKY.T (1958) considère que quelques soit le sens
des effets induits par la formation de l'union, ceux-ci agissent de
façon marginale sur le bien-être régional et/ou mondial.
Pour SCITOVSKY.T, l'essentiel de l'union douanière réside dans
les mouvements de facteurs de production qu'elle entraîne
(l'hypothèse d'immobilité des facteurs est ici levée).
L'auteur concentre son attention sur les mouvements de capitaux, à
l'origine, selon lui, d'une rationalisation poussée de la production et
de la réalisation d'économies d'échelle. L'accroissement
des investissements au sein de l'union est censé entraîner une
variation des coûts de production (effets de différenciation des
coûts de production) et par un accroissement du niveau de vie. Les
capitaux étrangers iront de préférence là où
le potentiel de retour sur investissement sera le plus prometteur (taille
importante du marché, rendement d'échelle significatif, pouvoir
d'achat élevé). Comme chez VINER.J, l'élévation du
bien-être au sein de l'union devrait exercer à long terme des
effets bénéfiques sur le reste du monde. Les travaux de HUMPHREY
et FERGUSON(1960) ont formalisé la théorie de J.E MEADE
Les auteurs pensent que, en raisonnant sur un seul bien, un
graphique de type H.G JOHNSON(1962) ou HUMPHREY et FERGUSON peut illustrer le
jeu des effets de production et de consommation et arriver à une
évaluation de l'incidence nette. Il faut pour cela supposer que les
fonctions d'offre et de la demande sont linéaires et que le pays pivot A
à des coûts croissants tandis que les deux autres pays B et C sont
constants et donc des offres infiniment élastiques.
BALASSA BELA (1964) divise son ouvrage en trois parties. Dans
la première, il examine les effets de l'intégration d'un point de
vue statique (répartition des ressources à l'intérieur et
à l'extérieur de l'union, avec étude séparée
des effets de la levée des barrières commerciales,
7 The theory of customs union Trade Diversion and Welfare -
Economic journal, Février 1957 et Grehels : Custom union from a single
country viewpoint - the review of economic studies, 1956
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puis de la mobilité des facteurs de production). Dans
la seconde partie, il étudie ces effets d'un point de vue dynamique
(relation entre la taille des nations et la croissance économique,
problème des économies externes et internes, effets de
l'intégration sur la structure des marchés, le progrès
technologique, le commerce extérieur, les investissements...). Enfin,
dans la troisième partie, il expose les problèmes de politiques
économiques posés par l'intégration : développement
régional, harmonisation des politiques sociales, fiscales et
monétaires, problèmes des balances des paiements, coordination
des politiques de stabilité et de croissance.
En prolongeant les arguments de LIPSEY.R.G, d'autres auteurs
sont arrivés à des conclusions proches. BOURGUINAT.H(1968) montre
que les processus d'intégration entraînent d'infinies solutions
possibles8.
À partir d'arguments différents de ceux
développés par LIPSEY.R.G et ses prolongateurs, d'autres auteurs
ont complété la théorie des unions douanières.
C'est le cas de R.G. AKKIHAL(1973) qui montre que si, suite
à la formation de l'union, la nouvelle source d'approvisionnement est
plus éloignée du lieu de consommation que ne l'était
l'ancienne, alors les effets de création et de détournement de
commerce seront moins intenses que ceux prévus par
VINER.J9
PERROUX.F (1982) conteste, quant à lui, l'idée
que les effets sur le commerce définis par VINER.J, MEADE.J.E et
LIPSEY.R.G puissent être bénéfiques pour le bien-être
national, régional ou mondial. Pour F. PERROUX, l'intégration
régionale risque de se traduire non pas par l'élimination des
entreprises les moins «efficientes», mais par les moins
«puissantes» Cette dernière critique débouche
rapidement sur un débat plus général qui est celui de
savoir si le libre-échange rapproche du bien-être mondial ou en
éloigne.
LUTZ.M et WONNACOTT.P (1989), en appliquant les arguments de
LIPSEY.R.G aux seuls biens intermédiaires, montrent que les
détournements de commerce n'entraînent pas nécessairement
une perte nette d'efficience.
8 Bourguinat (Henri), Les marchés
communs des pays en développement, Genève : Droz, 1968
9 Locational effects in the theory of customs union and welfare
analysis» , Indian Economic Journal (The), 21 (1), july-september
1973.
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Dans la filiation d'AKKIHAL.R.G, KRUGMAN.P (1991), par
exemple, insiste sur la nécessité de tenir compte des
économies de coûts de transfert et de communication
réalisées lors de la formation de l'union.
En accord avec les conclusions de LIPSEY.R.G, KOWALCZYK.C
(2000) montre que certains effets provoqués par la formation de l'union
ne sont ni des effets de création, ni des effets de détournement
de commerce. Il en va ainsi des achats nouveaux, que l'union réalisera
auprès des pays tiers, pour certains produits complémentaires
à ceux bénéficiant d'effets de création,
d'expansion et de détournement de commerce au sein de l'union
(volume-of-trade effects). C. KOWALCZYK insiste également sur les
variations (provoquées par la formation de l'union) des prix mondiaux
des biens échangés entre les partenaires de l'union et les pays
tiers (terms-of-trade effects). En combinant ces deux effets, C. KOWALCZYK
lève au passage la contradiction apparente entre la proposition de
LIPSEY.R.G (nécessité d'un commerce mutuel fort avant l'union) et
celle de RIEZMAN.R (nécessité d'un commerce mutuel faible avant
l'union) puisque désormais tout dépend de la taille des pays
formant l'union et de leur capacité à influencer les prix
mondiaux.
Les travaux de DEMELLO [1993), VENDABLES [1999], KRUGMAN
[1991], HUGON [2002 ,2003] ont poursuivi l'analyse de VINER.J et ont
réussi à démontrer que le processus d'intégration
régionale génère des bénéfices pour les pays
membres. Pour ces auteurs, même si les arrangements d'une
intégration régionale sont parfois conduits principalement par
des soucis non reliés aux simples facteurs économiques, ils ont
pourtant de grandes implications économiques aussi bien pour les pays
membres que pour les pays non membres.
VENABLES A.J. (1999, 2003) complète l'analyse de Viner
tout en démontrant que les gains et les pertes au sein d'une zone de
libre 'échange dépendent des avantages comparatifs de chaque pays
membre relativement aux autres pays membres de la région et au reste du
monde.
DISSOU et ROBICHAUD (2004) ont montré que l'impact
'économique d'une zone de libre échange (Union douanière)
sur les économies des Etats membres dépend, entre autres, de
caractéristiques 'économiques et, en particulier, du
fonctionnement du marché de travail (structure du marché de
travail).
JUYUONG CHEONG et KAR-YIU WONG (2007) par contre, examinent la
relation entre le volume de détournement des échanges et le
changement du bien- être en utilisant deux différents types de
modèles : le commerce inter-industrie en présence de la
concurrence pure
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et parfaite et le commerce intra-industrie avec l'oligopole
(concurrence imparfaite). Ils ont trouvé que si le commerce est du type
»inter-industrie», un plus grand volume des échanges
détournés d'un pays tiers (le reste du monde) plus efficace, en
raison d'un plus petit tarif initial et d'une plus grande taille du
marché local, diminue l'amélioration du bien-être qu'un
pays peut obtenir en intégrant une zone de libre-échange. Si par
contre le volume des échanges détournés est petit, le
changement dans le bien-être pourrait être positif.
GUILLOCHON.B et KAWECKI. A (2009) aborde dans le même
sens que MUCHIELLI et MAYER, tout en stipulant que l'intégration exerce
des effets complexes sur les économies des Etats membres et des pays
tiers, effets qui peuvent-être 'étudiés en statique (effet
de d'détournement et de création de trafic) ou en dynamique
('économie d'échelle et concurrence imparfaite).
VII- METHODOLOGIE DE L'ETUDE
PINTO.R et GRAWITZ. M (1986) définissent la
méthode comme étant « un ensemble des opérations
intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les
vérités qu'elle poursuit, les démontre, les vérifie
»10. De même, KUYUNSA B. et SHOMBA K
(1986) Pensent que la méthode est « l'effort intellectuel qui
organise le choix du sujet et accompagne le chercheur dans la collecte des
données »11.
Pour atteindre les objectifs que nous nous sommes
fixés, il est important d'adopter une méthodologie. Ainsi donc,
dans le cadre de cette étude, nous avons opté pour une
méthode hypothético-déductive. Cette approche,
inspirée par LEIBNIZ, va du général au particulier. Il est
question pour le chercheur de formuler une question de recherche en s'inspirant
d'une théorie de portée générale, émettre
des hypothèses concernant une situation particulière, les tester
afin de les confirmer ou de les infirmer et ainsi supporter ou apporter
à la théorie initiale.
L'approche conceptuelle de la recherche retenue est
l'approche non expérimentale.
Elle se concentre sur l'étude de la
réalité dans sa dynamique naturelle. Ces études ne
crée pas de situation pour observer ce qui change dans l'entourage
à partir de la situation crée, mais elle cherche à
décrire, expliquer et prévoir la réalité à
partir d'une approche de leur
10 PINTO R, et GRAWITZ M, méthodes des Sciences Sociales,
7è Edition Dalloz, Paris, 1986, p.36
11 KUYUNSA B, et SHOMBA K., Idem, p.37
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo13.png)
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Rédigé et présenter par Serge
Guy BILOA
Intégration sous régionale et
développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
dynamique naturelle. HERNANDEZ, SAMPIERI et al 2003
distinguent deux types de recherches non expérimentales selon la
dimension temporelle de l'étude et le nombre de moment et de points
temporels ou les points sont collectés :
Les conceptions transactionnelles
corrélationnelles/causales qui cherchent à décrire les
corrélations entre variables ou les relations causales entre les
variables dans un groupe ou plusieurs groupes de personnes objets ou
indicateurs et à un moment déterminé.
Les conceptions longitudinales qui collectent les
données sur des variables ou leurs relations à au moins deux
moments pour évaluer le changement produit.
Nous avons choisis la conception transactionnelle
corrélative parce qu'elle correspond le mieux à notre
étude.
Comme méthodes et technique de collecte, nous allons
utiliser la recherche documentaire. Et comme outils la fiche de lecture. Pour
le traitement et analyse des données nous utilisé la
méthode de l'analyse de contenu et comme logiciel de traitement de
données STATA
La recherche documentaire.
Il s'agit pour nous d'inventorier les travaux existants en
lien avec notre problématique afin de savoir ce qui a déjà
été fait et de mieux cerner notre contribution sur le sujet.
Nous avons consulté les bibliothèques de
l'IPD-AC (Institut panafricain pour le développement), la
bibliothèque de l'université de Douala. Nous avons
également consulté la documentation du MINRESI (Ministère
de la recherche scientifique et de l'innovation), du MINEPAT (Ministère
de l'économie, de la planification et de l'aménagement du
territoire), de la CEMAC, et de la CEA BSR AC. Nous avons également
utilisé les sites Internet pour la consultation des différentes
bases de données.
VIII- TECHNIQUES D'ANALYSE ET DE TRAITEMENT DES
DONNEES
Pour analyser et traiter les données, nous avons
utilisé trois techniques bien précises à savoir l'analyse
du contenu, le traitement manuel et un modèle de gravité.
- Analyse Du Contenu
Pour l'analyse du contenu, nous avons procédé
par une étude des résultats des fiches de lecture afin d'en tirer
des éléments nous permettant de tester notre hypothèse.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo14.png)
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Intégration sous régionale et
développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
- Traitement Manuel
Le traitement manuel quant à lui a consisté
à analyser manuellement les données obtenus en les comparant, les
confrontant à d'autres analyses, en faisant les calculs
nécessaires dans le dessein de tirer également
d'éléments nous servant à tester notre
hypothèse.
- Modèle De Gravite
Enfin, nous avons estimé à l'aide d'un
modèle de gravité la responsabilité d'autres facteurs dans
la variation des échanges intra-communautaires en zone CEMAC. Le tableau
ci-après présente les variables, les indicateurs, les
méthodes, techniques et outils de collectes de données.
Tableau n°1 : Tableau d'opérationnalisation
des variables
Hypothèses
|
Variables
|
Indicateurs
|
collectes de
données
|
Outils de
collectes
|
Traitement des
données
|
1ere hypothèse
|
les facteurs liés aux
infrastructures de transport,
à l'économie, à la
géographie et à d'autres facteurs non
tarifaires
|
La longueur du réseau La qualité du réseau
Le degré de corruption La mauvaise gouvernance La diversification des
produits
|
Recherche documentaire
|
Fiche de
lecture,
|
Manuel
|
H1 : les facteurs liés aux
infrastructures de transport, à
l'économie, à la
géographie et à d'autres
facteurs non tarifaires
expliquent l'insuffisance des échanges
intra-CEMAC
|
expliquent l'insuffisance
des échanges intra- CEMAC
|
Variation des échanges entre pays membres
|
Recherche documentaire
|
Fiche de
lecture,
|
Manuel
|
2è hypothèse
|
Le modèle de gravité
|
- Le PIB
- La distance
- La langue
- La diversification
- La gouvernance
- Le degré de corruption
|
Recherche documentaire,
|
Fiche de
lecture,
|
Manuel, Stata
|
H2 : Le modèle de gravité
explique le niveau
d'interaction de ces facteurs
|
Explique le niveau
d'interaction de ces facteurs
|
Variation totale des échanges
|
Recherche documentaire,
|
Fiche de
lecture,
|
Manuel, Stata
|
Source : Travail de l'étudiant
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo15.png)
14
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CEMAC
IX- PLAN DE L'ETUDE
Pour ce qui est de la forme, notre travail suit un plan
dichotomique c'est -à dire, constitué de deux parties, comprenant
chacune deux chapitres. Le premier et le troisième chapitre étant
purement théoriques et le deuxième et le quatrième
essentiellement empiriques.
La première partie est intitulée : Cadre
théorique et empirique des liens entre l'accroissement des marches et le
développement des échanges commerciaux dans les pays de la zone
CEMAC.
Dans cette partie nous aurons au chapitre 1 : « approche
conceptuel et théorique des échanges commerciaux » et au
chapitre 2 : Etude empirique des liens entre l'accroissement des marches et le
développement des échanges commerciaux dans les pays de la zone
CEMAC.
La deuxième partie intitulée : modèle de
gravite comme cadre d'analyse des facteurs qui limitent les échanges
commerciaux intra-CEMAC.
Dans cette partie, nous aurons au chapitre 3 : cadre
théorique du modèle de gravite et justification des variables
retenues et au chapitre 4 : conceptualisation et estimation du modèle de
gravite.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo16.png)
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PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET EMPIRIQUE DES
LIENS ENTRE L'ACCROISSEMENT DES MARCHES ET LE DEVELOPPEMENT DES ECHANGES
COMMERCIAUX DANS LES PAYS DE LA ZONE CEMAC
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE
L'accroissement des échanges intra-CEMAC est une
préoccupation constante de la plupart des pays membres de la
sous-région. Malgré l'importance accordée à cette
question et les nombreuses dispositions institutionnelles prises (TEC, TPG,
TVA) en vue de promouvoir le commerce inter-régional, vecteur important
de l'intégration régionale, la part des échanges
inter-régionaux est restée très marginale.
Les échanges intracommunautaires de la CEMAC plafonnent
à moins de 45000 millions de dollars US12, et restent
dominés par une dizaine de produits dont les huiles brutes de
pétrole, les carburants et lubrifiants, les sucres raffinés, les
huiles végétales, les bières, les savons de ménage,
les tôles et bandes en aluminium, les ciments, les bois
contreplaqués, les tabacs et cigarettes lait, viande, cuirs et peaux,
etc.
Il faut noter qu'actuellement le commerce
inter-régional représente à lui seul un quart du commerce
mondial. Plus de 60% du commerce des pays européens s'effectuent au sein
de l'Union Européenne. De même, le développement de l'Asie
s'accompagne d'une régionalisation des échanges : la
région devient moins dépendante du reste du monde, que ce soit
pour ses achats ou pour ses débouchés. Le commerce interne
à la zone Asie a ainsi doublé au cours des années 90. Mais
le commerce africain reste très mitigé. Qu'en est- il des
échanges intra-CEMAC ?
Cette partie est constituée de deux chapitres, le
premier chapitre présentera l'approche conceptuelle et théorique
des échanges commerciaux et le second nous parlera de l'étude
empirique des liens entre l'accroissement des marches et le
développement des échanges commerciaux dans les pays de la zone
CEMAC.
12 BAD, 2012
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo17.png)
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Intégration sous régionale et
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CEMAC
CHAPITRE 1 : APPROCHE CONCEPTUELLE ET THEORIQUE DES
ECHANGES COMMERCIAUX
INTRODUCTION PREMIER CHAPITRE
Le terme d'échanges commerciaux est
généralement associé aux échanges qui ont lieu
entre différentes cultures ou aux échanges transfrontaliers
(Frontières nationales ou internationales).
Ce chapitre a pour objectif de présenter de
manière théorique les notions d'échanges commerciaux. Il
est donc constitué de deux sections. La première section nous
présentera l'approche conceptuelle (définition des
différents concepts) de l'intégration régionale et de
l'ouverture des marchés et la section 2 parlera de l'approche
théorique du commerce international.
SECTION I : APPROCHE CONCEPTUELLE (DEFINITION DES
CONCEPTS) DE L'INTEGRATION REGIONALE ET L'OUVERTURE DES MARCHES.
Dans cette section il sera question de définir les
différents concepts clés de notre étude d'une part et
d'autre part nous aborderons les notions de la conception des échanges
commerciaux.
I-1- Définition des concepts
I-1-1 Intégration
« De manière synoptique, quand on parle
d'intégration, on vise un processus qui conduit à un plus grand
degré de concertation entre les acteurs, d'interconnexions entre les
unités et de diversification entre les activités créant un
processus de relative irréversibilité et permettant une plus
grande maîtrise des problèmes qui se posent à
l'échelle régionale. II suppose un transfert de
souveraineté et des structures institutionnelles ».
Ainsi, l'intégration doit faire disparaître
progressivement entre deux ou plusieurs pays les discriminations qui existent
aux frontières nationales puisque celles-ci constituent « l'origine
de discontinuités dans les échanges commerciaux, dans les
mouvements des facteurs de production ou dans les politiques économiques
générales : on vise des engagements plus poussés »
I-1-2. Intégration régionale
L'expression intégration régionale
désigne le processus par lequel des territoires peu ou pas reliés
les uns aux autres forment petit à petit un ensemble régional
distinct du reste du monde.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo18.png)
17
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Intégration sous régionale et
développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
Cet ensemble est plus que la simple addition de ses parties.
Beaucoup de spécialistes admettent deux types d'intégration
régionale :
? L'intégration dite « formelle » est la
moins difficile à définir. Des pays peuvent entrer dans un accord
régional et former un espace commun : on peut dire par exemple que les 6
pays fondateurs de la Communauté économique européenne se
sont intégrés dans l'espace communautaire en 1958. On peut ainsi
dire que l'ALENA, le MERCOSUR, l'UNASUR, le CAFTA, l'ASEAN sont des exemples
d'intégration régionale puisque les pays membres font à
chaque fois partie d'un accord régional. Enter dans l'accord signifie
qu'on intègre une portion d'espace mondial définie par cet
accord, sans préjudice de ce qu'il se passe à l'intérieur.
Il s'agit d'un processus top down piloté par les gouvernements.
? L'intégration régionale
« fonctionnelle », dite parfois « réelle » ou «
approfondie ». Il s'agit du processus par lequel les interactions entre
des territoires contigus croissent à tel point qu'elles finissent par
être plus intenses en interne qu'avec les territoires situés
à l'extérieur. La croissance des interactions est observable dans
la géographie des pratiques des acteurs à tous les niveaux
(individus, firmes, institutions, etc.). Les ensembles régionaux
intégrés se lisent ainsi dans la géographie des pratiques
sociales, économiques et politiques et non nécessairement dans
les limites des grands ensembles fondés sur des accords. Ce sont les
pratiques qui font la région et permettent d'en lire les contours.
L'intégration régionale est le processus qui
consiste à surmonter, d'un commun accord, les obstacles politiques,
physiques, économiques et sociaux qui séparent les pays de leurs
voisins, et à collaborer dans la gestion de ressources partagées
et de biens communs régionaux.
I-1-3. Régionalisation
Le mot régionalisation est le plus ambigu. Il est donc
préférable d'en préciser le sens à chaque usage,
à moins que le contexte de son utilisation soit suffisamment clair. Dans
tous les cas, le mot régionalisation est utilisé par
commodité mais il est très ambigu car il contient la racine
« région ».
Le mot peut désigner :
? La concentration régionale des échanges : des
pays voisins échangent de plus en plus entre eux et la proportion de
leurs échanges avec le reste du monde décroît. On parle
alors de régionalisation des échanges commerciaux, des flux
migratoires, des flux de toutes natures.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo19.png)
18
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CEMAC
Il s'agit là de la dimension régionale de la
mondialisation, étudiée principalement par les économistes
et certains géographes.
? La concentration régionale de certaines pratiques :
on peut parler de régionalisation des pratiques lorsque des acteurs,
quels qu'ils soient, privilégient leur voisinage régional dans
tel ou tel domaine. On parlerait ainsi de régionalisation de l'action
extérieure d'un gouvernement ou de l'action d'une firme si leurs actions
sont tournées en priorité vers la région du monde
où ils se trouvent et moins vers des régions plus
éloignées. Mais on est ici aux franges de ce qu'on appelle le
régionalisme (voir ci-dessous), ce qui crée une forme
d'ambiguïté.
? L'homogénéisation de certaines pratiques ou la
socialisation des acteurs à l'échelle régionale : des
acteurs situés dans la même partie du monde en viennent à
utiliser le même langage ou les mêmes pratiques, adossées
aux mêmes normes et standards de comportement, les mêmes
représentations, etc. Cette multiplicité de sens oblige à
être explicite à chaque utilisation.
? Le découpage du monde en portions d'espace continues
et de grande taille : par exemple, les entreprises, les institutions, les ONG,
etc. découpent le monde en grandes régions et mettent en oeuvre
leurs stratégie dans le cadre géographique ainsi proposé
(DIDELON, GRASLAND, RICHARD, 2009).
? La multiplication des organisations régionales
fondées sur des accords régionaux signés par des pays
contigus.
I-1-4. Régionalisme
Le mot régionalisme pose moins de problèmes. Ce
n'est pas un processus spontané. Il implique plutôt l'idée
d'une action consciente et planifiée, d'une stratégie mise en
oeuvre par un acteur individuel ou collectif. On peut par exemple parler de
régionalisme lorsque plusieurs Etats voisins tentent d'abaisser les
barrières douanières qui les séparent, à condition
que les acteurs impliqués soient contigus dans l'espace. Les acteurs du
régionalisme sont en général des Etats qui souhaitent
approfondir et donner un caractère plus organisé ou mieux
régulé à leurs relations de voisinage. Le
régionalisme implique donc l'idée d'une coopération
politique renforcée voire d'une coordination, éventuellement dans
le cadre d'un accord commercial ou politique régional. Le
régionalisme peut aussi désigner une forme d'idéologie
politique, économique ou managériale qui amène un acteur
à penser que le voisinage régional doit être la
priorité stratégique de son action. Il peut ainsi être une
sorte de paradigme,
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo20.png)
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une norme de comportement qui s'impose aux acteurs, un cadre
à l'intérieur duquel toute pensée politique et
économique doit être développée dans un domaine ou
un ensemble de domaines définis. Le mot régionalisme peut
s'appliquer à d'autres acteurs que les Etats : firmes, ONG,
réseaux, etc. peuvent mettre en oeuvre des stratégies de
déploiement qui donnent la priorité au voisinage
régional.
I-1-5. Commerce International
Au sens strict, le commerce international correspond à
l'ensemble des flux de marchandises (biens) entre les espaces
économiques nationaux. Au sens large, le commerce international
correspond à l'ensemble des flux de marchandises (biens) et de services
entre les espaces économiques nationaux. Les flux de services sont pris
en compte dans la mesure où leur part progresse rapidement dans les
échanges internationaux (surtout le transport, le tourisme et les
services aux entreprises).
I-2 : APPROCHE CONCEPTUELLE DE L'INTEGRATION REGIONALE ET
L'OUVERTURE DES MARCHES
I-2-1. La théorie classique de
l'intégration
Elle se développe à partir de la
réflexion pionnière de Viner (1950) qui s'intéresse aux
effets de l'union douanière sur l'échange international ;
celui-ci montre que la formation d'une union douanière, qui se traduit
par l'institution d'un tarif extérieur commun, engendre deux effets
possibles, l'un de détournement des échanges, au détriment
des pays non-membres, et l'autre de création des échanges au
profit des pays membres de l'union. C'est en fonction de ces deux effets que
l'on peut juger de l'incidence et des conséquences économiques de
l'union douanière.
Les développements ultérieurs, que l'on doit
notamment à LIPSEY (1957) et MEADE (1956), analysent l'incidence sur
l'utilisation des ressources du côté des consommateurs et les
effets de bien-être, et s'intéressent, avec COOPER et MASSELL
(1965) aux avantages que 1'union peut présenter en terme de
marché pour chaque économie membre. Ces travaux influencent
fortement le processus dans les pays en développement, à partir
des travaux pionniers de MYINT (1967), MEIER (1968), MIKESSELL (1970) et ROBSON
(1971). On s'attache à rechercher les conditions qui permettent à
l'intégration régionale d'être le plus proche possible de
la situation de libre-échange, puisque l'intégration est
conçue comme un second best.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo21.png)
20
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I-2-2. La politique douanière
Elle constitue l'instrument principal d'intégration, en
veillant à ce que, du fait des changements dans les structures
tarifaires, les modifications des prix relatifs ne soient pas
défavorables à une allocation optimale des ressources et au
bien-être. Ce sont les modifications des prix et des quantités qui
modèlent les comportements des agents, pour favoriser le
développement des échanges entre les pays membres.
Un accent particulier est donc mis sur le développement
des échanges par extension des marchés. Ceci doit se faire par un
accroissement de la capacité d'exportation de chaque économie,
grâce à la politique tarifaire, la réalisation de
l'équilibre extérieur, et ce que MIKESSELL appelle les
conséquences sur le bien-être d'un déplacement de la
frontière des échanges. Il est significatif que du point de vue
de la terminologie, on ne parle en Afrique que d'union douanière, avec
l'UDEAC et la CEDEAO.
I-2-3. La formation d'une union régionale
Elle se caractérise par la suppression des droits de
douane à l'intérieur, l'établissement d'un tarif
extérieur commun, l'unification des régimes applicables aux
investissements, la libre circulation des Hommes et des biens. C'est le
triomphe de ce que PERROUX (1968) appelle l'intégration de la
théorie traditionnelle des échanges dont il analyse
l'échec.
Cet échec se vérifie dans le cas des pays
africains où la multiplicité des organisations régionales
n'apporte aucune impulsion décisive, ni aux échanges
intra-communautaires, ni au commerce extérieur de ces pays. Pire, on
observe, s'agissant des échanges intra-communautaires que plus le pays
se développe et connaît une croissance forte, moins le commerce
intra-communautaire pèse sur ses échanges extérieurs
(BEKOLO-EBE, 1977).
Les politiques tarifaires et les fiscalités
harmonisées s'avèrent inefficaces, tant pour développer
les échanges que pour impulser l'investissement. Il n'y a ni
détournement des échanges, puisque les polarisations
traditionnelles demeurent en direction des pays développés,
essentiellement les anciennes métropoles, ni création de nouveaux
flux d'échanges, puisque les échanges intra-communautaires
restent marginaux, malgré l'apparition dans certains cas de pays relais
(BEKOLO-EBE, 1977).
Comme l'a montré PERROUX, cette conception de
l'intégration réduit les pays à un comportement passif.
Les échanges au sein de l'union et entre celle-ci et les pays tiers
sont
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo22.png)
21
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Intégration sous régionale et
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analysés comme des échanges entre firmes
indépendantes, entre micro unités dont l'objectif est la
maximisation de la production et de la consommation, à partir des prix
et des quantités sans qu'interviennent d'autres variables,
considérées comme données.
Cette conception traditionnelle particulièrement
réductrice, s'est effacée au profit d'une nouvelle conception de
l'intégration, visant non plus seulement à construire un
marché, mais à impulser des modifications structurelles affectant
toute l'économie. Celle-ci se conçoit comme un processus par
lequel on s'efforce de créer, au sein d'une économie ou entre
diverses économies données, une interdépendance et un
réseau de relations tels que l'appareil de production, les structures
d'accompagnement (monétaires, financières, infrastructures...)
rendent l'espace autonome et organisé, en fonction de lui-même, et
que, simultanément, l'appareil de production ainsi structuré soit
mis au service des populations afin qu'elles puissent s'en servir, le dominer
et l'orienter en fonction de leurs besoins.
I-2-4. La vision des pays Africains
Les développements théoriques qui ont
accompagné l'expérience européenne ont joué un
rôle déterminant dans cette évolution conceptuelle. Les
pays africains semblent désormais admettre avec PERROUX (1968) que
« la mécanique du marché de concurrence n'est jamais
l'essentiel dans la dynamique d'intégration », et que les
transformations à opérer sont moins le résultat d'un effet
mécanique des prix liés à la modification des droits de
douane, que le résultat de décisions
délibérées, conscientes et systématiques, prises
pour mettre en place les structures voulues et pour obtenir certains prix et
coûts.
La mutation conceptuelle pose la problématique de
l'intégration, en élargissant le champ d'analyse et de vision aux
problèmes de structures, aux conditions d'accumulation et
d'investissements, aux compatibilités et incompatibilités entre
les centres de décisions, à la résorption des
déséquilibres entre partenaires de l'union.
I-2-5. La nouvelle conception de
l'intégration
Elle paraît faire sienne l'analyse de BARRE (1968),
selon laquelle l'union douanière est une notion du XIXe siècle
où les Etats vivaient dans une atmosphère de libéralisme
économique. Aujourd'hui, ils élaborent des politiques
monétaires conjoncturelles, douanières, dont ne peut rendre
compte cette théorie. L'Union douanière est l'infrastructure
possible, mais pour que l'édifice tienne, il faut passer aux politiques
communes et à une action consciente.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo23.png)
22
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Intégration sous régionale et
développement du commerce entre les états membres de la zone
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La démarche désormais suivie en Afrique emprunte
cette orientation, si l'on en juge par les réformes et les mutations
imprimées aux différentes institutions, tant sur le plan
organisationnel que structurel.
SECTION II : APPROCHE THEORIQUE DU COMMERCE
INTERNATIONAL
Le commerce international a fait l'objet d'une première
analyse scientifique au tournant du xviiie siècle, s'opposant à
la doctrine mercantiliste alors en vigueur, qui y voyait un jeu à somme
nulle. Amorcée par le « père de l'économie politique
», ADAM SMITH, cette nouvelle analyse du commerce international, visant
à montrer au contraire que le commerce entre nations procure un gain
net, sera approfondie par DAVID RICARDO, puis, au XXe siècle, par ELI
HECKSCHER, BERTIL OHLIN et PAUL SAMUELSON.
Dans cette section, nous représenterons tour à
tour les différentes théories économiques
consacrées à l'analyse des échanges commerciaux.
II.1. CADRE CLASSIQUE TRADITIONNELLE (ADAM SMITH, DAVID
RICARDO ET HECKSCHER, BERTIL OHLIN ET PAUL SAMUELSON)
Les auteurs classiques de l'analyse économique
justifient les échanges internationaux au nom de l'allocation optimale
des ressources au niveau mondial. En effet, l'analyse des relations
économiques internationales répond à la même
problématique que celle développée dans un cadre national
: comment satisfaire un maximum de besoins avec des ressources
limitées.
II.1.1 La vision d'ADAM SMITH
ADAM SMITH, dans son ouvrage intitulé « La
recherche sur la nature et les causes de la richesse des Nations »
intègre son analyse des échanges internationaux dans son analyse
globale du fonctionnement de l'activité économique. Il se fonde
donc sur les mêmes principes (liberté individuelle, recherche du
profit, concurrence) pour inciter les Etats à se spécialiser sur
les productions sur lesquelles ils bénéficient d'un avantage
absolu.
Du fait notamment de dotations initiales en ressources
naturelles favorables, ou d'une avance technologique, les pays disposent d'un
certain nombre de secteurs d'activité pour lesquels ils
bénéficient d'un avantage absolu, c'est à dire pour
lesquels les entreprises nationales produisent à un coût de
production inférieur à celui d'une entreprise
étrangère.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo24.png)
23
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Intégration sous régionale et
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En conséquence, chaque nation doit chercher à se
spécialiser dans les secteurs d'activité pour lesquels elle
dispose de cet avantage absolu. Ceci signifie que les facteurs de productions
ne servent pas à produire l'ensemble des biens et services
nécessaires à la satisfaction des agents économiques
nationaux mais doivent être concentrés sur un nombre limité
de biens et services ou la nation possède un avantage comparatif en
termes de coût de production. Elle justifie donc ainsi l'échange
et la spécialisation internationale.
Cette spécialisation se met en place entre les
différentes nations participant aux échanges internationaux, il
se crée ainsi une division internationale du travail fondée sur
les avantages comparatifs dont dispose chaque nation à un moment
donné.
Cette division internationale, non seulement favorise une
allocation optimale des ressources au niveau mondial, mais en plus est
favorable pour l'ensemble des nations participant aux échanges.
La spécialisation permet d'accroître la
production mondiale de biens et services pour une consommation constante de
facteurs de production et permet alors de satisfaire un plus grand nombre de
besoins.
II.1.2 La vision de DAVID RICARDO
DAVID RICARDO reprend ce concept mais ne se situe plus dans le
cadre des avantages absolus mais plutôt dans le cadre des avantages
relatifs.
DAVID RICARDO applique l'approche d'ADAM SMITH à une
situation où un pays dispose d'un avantage absolu dans tous les domaines
de production. Selon ADAM SMITH, cette situation conduirait à ce que le
pays le plus compétitif produise l'ensemble des biens de production.
Hors, la réalité est différente. DAVID RICARDO en cherche
donc les raisons et tend par la même à démontrer que les
Etats ont toujours intérêt à échanger, même si
l'un est plus compétitifs que l'autre dans tous les domaines.
Au concept d'avantage absolu, RICARDO propose le concept
d'avantage relatif en disant qu'un pays dispose d'un avantage comparatif
relatif par rapport à un autre pays dans la production ou son coût
de production est le moins éloigné de celui du pays le plus
compétitif, c'est à dire dans la production ou l'écart de
coût entre les deux pays est le plus faible.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo25.png)
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Rédigé et présenter par Serge
Guy BILOA
Intégration sous régionale et
développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
Le principe de l'avantage comparatif, dénommé
aussi le principe des coûts comparés, s'énonce ainsi :
« A la condition nécessaire et suffisante qu'il existe une
différence entre les coûts comparés constatés en
autarcie dans plusieurs pays, chacun d'eux trouvera avantage à se
spécialiser et à exporter les biens pour lesquels il dispose du
plus fort avantage comparé ou du moindre désavantage
comparé, en important en échange les autres biens de ses
partenaires ». Il est l'argument économique le plus
général et le plus puissant pour démontrer
l'intérêt de l'échange international et de la
spécialisation.
Chaque pays va donc devoir se spécialiser et
échanger même si un pays est moins productif que l'autre dans
toutes les productions. En effet, cette spécialisation permettra
globalement d'économiser des facteurs de production. La division
internationale du travail reste donc souhaitable mais diffère de celle
qui découlerait de l'analyse fondée sur la théorie des
avantages absolus.
II.1.3 La vision de E. HECKSCHER et B. OHLIN
Au début du XXe siècle, deux auteurs
suédois, E. HECKSCHER (1919) et B. OHLIN (1933) ont renouvelé la
théorie de l'avantage comparatif en l'expliquant par des
éléments plus facilement modélisables qui sont les
quantités relatives de facteurs (terre, travail, capital)
détenues par une région ou par une nation. L'intuition de ces
auteurs est que les pays exportent les produits contenant intensivement les
facteurs dont ils disposent en abondance et importent les biens qui
nécessitent l'utilisation de facteurs dont ils ont pénurie.
Dans ce modèle, les coûts relatifs des produits
s'expliquent par les coûts relatifs des facteurs, qui proviennent
eux-mêmes de l'utilité et de la productivité de ces
facteurs, qui sont elles-mêmes dépendantes des quantités
relatives de facteurs dont les pays ou les régions disposent. Les
dotations factorielles étant différentes d'un pays à
l'autre, les raretés ou abondances relatives de facteurs se traduisent
par des différences de coûts comparés des biens, qui sont
à l'origine des échanges.
Ainsi, le théorème énoncé par E.
HECKSCHER, B. OHLIN et P. SAMUELSON (économistes du XXe siècle),
mieux connu sous le sigle HOS constitue un approfondissement de l'oeuvre de
Ricardo en expliquant plus précisément l'origine et le choix de
la spécialisation d'un pays et en raisonnant explicitement sur plusieurs
facteurs de
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo26.png)
25
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Intégration sous régionale et
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CEMAC
production (le travail, mais aussi le capital et la terre)
dont les différentes qualités sont prises en compte.
Ce théorème peut s'énoncer ainsi : «
Dans l'échange international, en régime de libre-échange,
les pays ont intérêt à se spécialiser dans les
productions qui utilisent en plus grandes proportions le facteur dont ils sont
le mieux pourvu ». Ainsi, selon eux, les nations sont amenées
à exporter les produits incorporant une forte quantité du facteur
de production qu'elles détiennent en abondance et à importer les
produits incorporant une forte quantité du facteur de production dont
elles sont peu dotées.
Le modèle néo-classique de l'avantage comparatif
aboutit, comme le modèle de Ricardo, à montrer sans
difficulté l'existence d'un gain d'échange réciproque pour
les participants, même dans le cas de pays défavorisés pour
tous les biens. Cependant, à l'exception de l'hypothèse de
concurrence parfaite, les hypothèses de base diffèrent dans les
deux modèles ainsi que certains résultats.
II.2. LES NOUVELLES THEORIES DU COMMERCE INTERNATIONAL
Dans sa théorie des avantages comparatifs RICARDO
insiste sur le fait que c'est parce qu'un pays est plus compétitif dans
la fabrication d'un produit qu'il l'exporte. Les années 1980-90 sont
marquées par un renouvellement profond de l'analyse des échanges
internationaux. Il s'agit des nouvelles théories du commerce
international développées par des auteurs comme PAUL KRUGMAN et
HELPMAN.
II.2.1 Différence entre les théories
traditionnelles et les nouvelles théories du commerce
international
PAUL KRUGMAN et HELPMAN considèrent que c'est surtout
en exportant qu'un pays devient plus compétitif. C'est en prenant part
au commerce international, en faisant le pari de l'ouverture aux
échanges internationaux, que chaque pays multiplie ses avantages.
- Dans l'analyse de Ricardo
? Existence d'un avantage comparatif
? Ouverture aux échanges internationaux ? Naissance d'un
avantage comparatif
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo27.png)
26
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CEMAC
- Dans les nouvelles théories du commerce international
Cette approche montre que les avantages comparatifs n'ont rien
de définitif, ni d'exclusif et peuvent être construits, voire
choisis arbitrairement. Un pays peut par exemple se fabriquer un avantage
comparatif en privilégiant une certaine production même si au
départ il n'est pas particulièrement bien doté en facteurs
de production pour y parvenir.
Les nouvelles théories de l'économie
internationale ont ainsi apporté de nouveaux arguments aux thèses
favorables à l'ouverture internationale. Elles considèrent que
les gains du commerce sont cumulatifs : l'ouverture internationale provoque des
avantages comparatifs qui permettent une plus grande ouverture et ainsi de
suite.
En définitive, l'ouverture internationale et
l'accès à des marchés plus vastes permettent des
rendements d'échelle croissants ainsi, en accédant à des
marchés plus vastes, une entreprise peut mieux tirer parti de sa
spécialisation. En effet, tout effort d'investissement (augmentation du
capital) afin d'améliorer sa compétitivité lui permet
d'écouler sa production auprès d'un nombre plus important de
consommateurs que ne le permettrait le seul accès au marché
national, ce qui assure une meilleure rentabilité des investissements,
l'amélioration des profits, etc.
II.2.2 La vision de PAUL KRUGMAN
PAUL KRUGMAN préconise donc une ouverture croissante
des économies et donc une libéralisation du commerce tout en
acceptant une politique étatique volontariste d'incitation à
l'exportation.
Mais il pense qu'une politique commerciale stratégique
de subvention et même de protectionnisme temporaire peut être
profitable car elle permet de contrer le monopole étranger qui arrive
sur le marché national.
Il ressort cependant de beaucoup d'analyses que la croissance
du commerce international ne profitait pas à toutes les nations de la
même manière et les questions suivantes se posent de plus en plus
:
- Le commerce international engendre-t-il pour les PED un
développement du sous-développement ?
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo28.png)
27
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CEMAC
- Un PED peut-il compter sur l'insertion au marché mondial
pour réussir à se développer ?
Ces interrogations prennent tout leur sens si l'on
considère que l'importance croissante des firmes transnationales, le
développement d'un commerce international intra-branche et la forte
mobilité des capitaux à l'échelle planétaire
constituent une profonde rupture avec le contexte dans lequel Ricardo
envisageait les bienfaits de l'échange.
Tout d'abord, l'importance croissante des firmes
transnationales modifie profondément la nature du commerce
international. Il s'agit de moins en moins d'échanges de pays à
pays et davantage de transactions internes entre les différentes
unités de production d'une même entreprise. Ces transactions
échappent donc de plus en plus aux Etats ainsi qu'aux tentatives de
réglementation et de contrôle internationaux qu'ils pourraient
mettre en place afin de les organiser.
Ensuite, le développement du commerce international
intra-branche rend prépondérant les échanges entre pays
ayant des niveaux de développement identiques. C'est ainsi que
l'essentiel des échanges internationaux se font entre pays
industrialisés ; ce qui laisse peu de place aux pays ne disposant pas
des mêmes atouts en termes de technologies, de qualification de la main
d'oeuvre, etc.
De l'autre côté, la très forte
mobilité des capitaux peut se révéler être un
handicap pour certains pays. En effet, les capitaux se déplacent d'un
pays à l'autre en quête de rendements attractifs. Or, les
investisseurs parient davantage sur les économies déjà
très performantes, sur des économies émergentes ou
potentiellement émergentes. Ainsi, les pays en développement
(PED) qui connaissent des difficultés dans leur développement
économique ou encore une forte instabilité politique et/ou
sociale seront boudés par les investisseurs au profit de lieux plus
sûrs pour faire fructifier leurs capitaux.
Enfin, le commerce international peut faire naître des
rapports de domination. Ainsi, pour François Perroux, la domination ne
résulte pas d'un processus délibéré mais
résulte des inégalités de forces productives
(quantités, qualité et combinaison des facteurs de production)
entre les pays. Les pays dominants disposant d'un appareil productif
développé, spécialisés dans des biens à
forts gains de productivité et dans des secteurs à forte
croissance de la demande, acquièrent rapidement une position clé
sur le marché au détriment des autres. De plus, les prix
évoluent souvent de façon favorable aux nations dominantes qui
voient leurs
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo29.png)
28
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CEMAC
termes de l'échange s'améliorer au
détriment des nations les moins performantes. Les marxistes partagent ce
point de vue, mais pour eux, cette situation traduit la volonté
délibérée d'exploitation des pays pauvres par les pays
riches.
CONCLUSION CHAPITRE 1
Ce chapitre nous a permis de faire une étude
théorique sur les échanges commerciaux.
Nous avons abordé dans un premier temps la
définition des concepts pour avoir le sens exact des différents
mots et concepts clés utilisés dans ce travail. Nous avons par la
suite abordé le concept de l'intégration régionale et de
l'ouverture des marchés, et enfin nous nous sommes penchés sur
les différentes théories du commerce international les
théories classiques traditionnelles de (ADAM SMITH, DAVID RICARDO et
HECKSCHER, BERTIL OHLIN et PAUL SAMUELSON) et les nouvelles théories du
commerce international (PAUL KRUGMAN et HELPMAN)
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo30.png)
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Intégration sous régionale et
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CEMAC
CHAPITRE 2 : ETUDE EMPIRIQUE DU LIEN ENTRE
L'ACCROISSEMENT DES MARCHES ET LE DEVELOPPEMENT DES ECHANGES COMMERCIAUX DANS
LES PAYS DE LA ZONE CEMAC
INTRODUCTION DU CHAPITRE 2
Dans ce chapitre, il est question de regarder de
manière empirique le lien entre l'ouverture du marché et le
développement des échanges commerciaux. Ce chapitre sera
constitué de deux sections. La première section traitera de
l'état des lieux du commerce intra-CEMAC et la seconde fera l'analyse du
lien entre les deux variables. Deux méthodes successives seront
utilisées à savoir : l'analyse graphique et le calcul du
coefficient de corrélation de Bravais Pearson.
SECTION I : ETAT DES LIEUX DU COMMERCE INTRA CEMAC
Dans cette section, nous nous attellerons à ressortir
l'évolution du commerce intra CEMAC d'une part et d'autres, nous
présenterons les contributions des différents pays au commerce
intra-CEMAC.
I.1. Evolution du commerce intra CEMAC
Dans la littérature économique, on parle
d'intégration des marchés lorsque les échanges de produits
entre pays se font dans les mêmes conditions qu'à
l'intérieur des pays. Dans un marché intégré, les
prix de produits identiques sont les mêmes à travers les
différents pays et domaines de compétence géographique,
les seules déviations admises étant celles qui sont liées
au coût du transport. Au sein des CER, cela revient à dire que
l'évolution de l'offre et/ou de la demande dans un pays donné se
répercute sur le prix et/ou le volume des transactions dans d'autres
États membres. La CEMAC a entrepris, dans la poursuite de cet
idéal, d'appliquer une série de mesures pour
accélérer l'intégration du commerce et du marché en
son sein.
Aucune de ces mesures régionales n'a permis
jusqu'à présent de hisser le pourcentage des échanges
intra-CEMAC au-dessus d'un niveau négligeable par rapport au volume
total. Lorsqu'on se réfère aux différentes formes de
l'intégration régionale énumérées par BELA
BALASSA . (2013) et des effets positifs attendus par celle-ci
(NESADURAI, 2003), il ressort que la régionalisation en zone CEMAC est
à une étape suffisamment avancée par rapport à
certains regroupements régionaux (ANASE, ZLEA, etc.). La CEMAC a franchi
en théorie l'étape de Zone de libre-échange depuis 1998
par l'application d'un TPG
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo31.png)
30
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CEMAC
aux échanges de produits reconnus originaires de la
communauté. Cependant, les normes révisées d'application
du TPG et du TEC n'ont pas encore été fortement appliquées
par les administrations nationales des douanes et les opérateurs
économiques. En conséquence, les systèmes productifs des
pays de la CEMAC souffrent d'une adaptation structurelle réelle ; la
relance de l'intégration économique reste ainsi fragile et sans
impact significatif, parce que les systèmes productifs n'ont pas
fondamentalement changés. Ils auraient permis l'accroissement de la
production et favoriser l'intégration sectorielle tant à
l'intérieur de l'économie de chaque Etat membre de la CEMAC
qu'entre les économies de la sous-région.
La part du commerce entre les pays membres de la CEMAC est
passée de 5% au début des années 70 à 1,89% en
2002, après avoir atteint un plancher historique de 0,9% en 1992. En
effet depuis 1970, les échanges entre ces pays ne progressent pas en
pourcentage. De 1970 à 2002 ce pourcentage est demeuré en moyenne
à 2,4% seulement du commerce global de ces pays. Le commerce de la CEMAC
avec les pays africains dépasse en pourcentage celui des pays membres
entre eux et durant cette période la moyenne de cette part en
pourcentage est de 4,6%. Par contre le commerce de la CEMAC avec les autres
pays du reste du monde est plus grand que celui avec les deux autres car durant
cette période, 93% du commerce de l'union est réalisé avec
les pays hors Afrique. En 2006, les échanges intra CEMAC se situaient
à 0,1 % dans la CEMAC contre 12,2% dans l'UEMOA alors que la ZLEA,
l'ALENA, l'ANASE, l'UE et la ZE réalisent respectivement 58,6%, 53,8%,
24,9%, 67,6% et 49,7%. Cette situation découle de la structure du
commerce extérieur des pays de la CEMAC. Les échanges
intra-communautaires en Afrique Centrale sont non seulement marginaux, mais
aussi peu diversifiés. La production des matières
premières par l'ensemble de ces pays ne favorise donc pas les
échanges croisés comme c'est le cas pour les produits
manufacturés (échange de gamme ou de similitude). C'est pourquoi,
même la dévaluation du Franc CFA de 1994 ne s'est pas
accompagnée d'une création et d'un détournement de trafic
au profit de cette sous-région comme c'est généralement le
cas lors d'un ajustement monétaire au sein d'une union économique
et monétaire.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo32.png)
31
Rédigé et présenter par Serge
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Intégration sous régionale et
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CEMAC
Graphique 1 : répartition du commerce des pays de
la CEMAC
Répartition du commerce des pays de la
CEMAC
100% 90% 80% 70%
60% 50% 40% 30% 20%
10% 0%
|
|
1970 1974 1978 1982 1986 1990 1994 1998 2002
|
Années
Commerce des pays de
CEMAC avec le reste du
monde
Commerce interafricain des
pays de CEMAC
Commerce intra CEMAC
Source : Secrétariat exécutif de la CEMAC
2003
Graphique 2 : Valeur des exportations intra CEMAC au
cours des années 2000-2010 en millions (USD).
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo34.png)
Les flux commerciaux intra-régionaux ont
augmenté de 8 à 12 % entre 1993 et 1997 (CEA 2005). Bien
qu'également constitués de produits manufacturés et de
services, les échanges intra régionaux concernent fortement le
commerce des produits vivriers dans les marchés frontaliers. Le Cameroun
est le plus grand exportateur et importateur, autant en valeur qu'en
qualité.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo35.png)
32
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Intégration sous régionale et
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CEMAC
I.2 - CONTRIBUTION DES DIFFERENTS PAYS AU COMMERCE INTRA
CEMAC
? Cameroun
Le volume relativement important et la diversité des
exportations (huit produits environs) du Cameroun vers les autres pays de la
CEMAC lui confèrent le rang de premier en termes de participation au
commerce au sous régional. Ce pays est le seul pays de la
sous-région à avoir des frontières communes avec tous les
autres pays, position qui le prédispose à d'importantes
transactions commerciales. Il offre également à la
sous-région l'essentiel de son marché. En effet, avec plus de 21
millions d'habitants qu'il enregistre, le Cameroun possède environs un
tiers de la population totale de la CEMAC. Plusieurs corridors conventionnels
passent par le Cameroun. Il s'agit notamment des corridors Douala-Ndjamena et
Douala-Bangui, reliant le pays respectivement au Tchad et à la RCA, tous
deux pays enclavés. Autant d'éléments font du Cameroun le
leader commercial de la sous-région. Parmi les produits exportés
vers la CEMAC, Le café, le cacao et le pétrole brut
représentent près de 70 % des exportations du pays au cours des
six dernières années, le bois brut étant en phase de
devenir un produit classique. Le degré d'ouverture
(EXP+IMP)*100/2*PIB de l'économie camerounaise est l'un
des plus important de la sous-région : 19,5 ; 21,38 ; 23,10 ; 18,2 ;
20,3 respectivement en 2006, 2007, 2008, 2009, 2010. Son indice de
concentration des produits exportés s'est amélioré allant
de O, 56 en 2006 à O, 60 en 2010.
Graphique 3 : importation du Cameroun vers la CEMAC
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo36.png)
40000
60000
50000
30000
20000
10000
0
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Importation du Cameroun vers la CEMAC
Gabon
Congo
RCA
TCHAD
Guinée Equatoriale
Source : Auteur à partir des données CNUCED
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo37.png)
33
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CEMAC
Graphique 4 : Exportation du Cameroun vers la CEMAC
Exportation du Cameroun vers la CEMAC
Gabon
Congo
RCA
TCHAD
Guinée Equatoriale
400000 300000 200000 100000
0
|
|
|
|
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
|
|
Source : Auteur à partir des données CNUCED
L'analyse du graphique ci-dessus laisse apparaitre très
clairement que le Cameroun exporte plus qu'il importe dans la CEMAC.
? Tchad
Le Tchad fait partie des pays enclavés de la
sous-région. Ses échanges se font de manière importante
par le Cameroun qui constitue sa principale ouverture sur la mer. Cependant, ce
facteur n'influence pas beaucoup ses échanges à l'échelle
sous régionale, hors mis le fait que cette situation a conduit à
la construction d'une infrastructure routière de meilleure
qualité entre les deux pays et qui pourrait leur être
bénéfiques dans le cadre de leurs échanges
bilatéraux. La participation du Tchad au commerce intra-CEMAC est assez
mitigée. Il est l'un des pays qui échangent moins à
l'intérieur de la sous-région. Le Cameroun est le pays de la
sous-région qui enregistre le plus d'échanges avec le Tchad. Le
Tchad exporte vers le Cameroun principalement des bovins et caprins ainsi que
des ouvrages en caoutchouc et en fer, alors qu'il importe du Cameroun les
produits chimiques et les denrées alimentaires transformées en
plus des matières premières (coton, soufre). Cette situation
pourrait trouver une explication dans la structure de production du pays. En
effet, le Tchad fait partie des pays africains dont l'économie est
à dominance d'hydrocarbures (Pétrole).
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo39.png)
34
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Tableau 2: Exportations du Tchad vers CEMAC
Produits par ordre d'importance
|
Millions FCFA
|
%
|
Arachides
|
106,95
|
39,8
|
Animaux vivants de l'espèce bovine
|
45,48
|
16,9
|
Autres tubes et tuyaux en fer ou en acier
|
97,15
|
12,0
|
Tourteaux et autres résidus solides extraits de
graisses ou huiles végétales
|
31,25
|
11,6
|
Graines et fruits oléagineux
|
12,80
|
4,8
|
Bouteurs, pelles mécaniques
|
20,00
|
2,5
|
Vêtements
|
16,91
|
2,1
|
Carrosseries de véhicules
|
4,09
|
1,0
|
Accumulateurs électriques
|
7,98
|
1,0
|
Voitures
|
7,84
|
1,0
|
Source : Investir en Zone Franc -
www.izf.net (2010) Tableau 3:
Importations du Tchad vers CEMAC
Produits par ordre d'importance
|
Millions FCFA
|
%
|
Huiles de pétrole
|
17,95
|
40,3%
|
Ciments hydrauliques
|
6,00
|
13,5%
|
Savons
|
3,68
|
8,3%
|
Autres tabacs et succédanés de tabac
|
3,51
|
7,9%
|
Constructions et parties de constructions
|
2,24
|
5,0%
|
Pâtes alimentaires
|
0,95
|
2,1%
|
Registres, livres comptables, carnets de note
|
0,51
|
1,2%
|
Bières de malt
|
0,46
|
1,0%
|
Eaux y compris les eaux minérales naturelles ou
artificielles et les eaux gazéifiés
|
0,37
|
0,8%
|
Bonbonnes, bouteilles et récipients en verre
|
0,33
|
0,7%
|
Source : Investir en Zone Franc -
www.izf.net (2010)
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo40.png)
35
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? République Centrafrique
La RCA est également l'un des pays enclavés de
la sous-région. Ses importations lui parviennent essentiellement par le
Cameroun et par le Congo. Il est après le Tchad le second plus vaste
pays, mais avec une très faible population. Les multiples crises
politiques qui ont secoué le pays depuis son accession à
l'indépendance, associées aux différentes crises
économiques qui ont frappé le pays, ont fait de ce pays l'un des
plus pauvres du continent et sans doute le plus pauvre de la
sous-région. Sa faible population et la précarité dans
laquelle elle vit ne fait pas de ce pays une destination
privilégiée pour les investisseurs tant de la sous-région
que d'ailleurs. La faible industrialisation du pays et la faible
diversification de sa production le contraignent à exporter
principalement les produits primaires, de base à destination des pays
d'Europe et d'Amérique et à importer de grandes quantités
de produits pour satisfaire la demande interne. C'est pourquoi le pays exporte
très peu vers la sous-région, et importe en grande
quantité. Concernant les produits exportés par ce pays, Si le
diamant est depuis 1963 la première richesse commerciale de la RCA au
point de constituer ces dernières années plus de la moitié
de la valeur de ses exportations, les produits agricoles demeurent un levier
important de son économie. Le café et le coton sont les deux
productions essentielles : ils ont représenté respectivement
23,7% et 14,7% de la valeur des exportations en 199813. Les autres
cultures commerciales, produits oléagineux (arachide, sésame,
noix et amande de
palme), caoutchouc, tabac, rocelle, cacao, poivre ont un
rôle secondaire. Leur part dans la valeur des exportations atteint
à peine 5%. En dehors du diamant et des cultures d'exportation, seul le
bois, 2,1%, le cuire et quelques peaux de produits de cueillette,
méritent de figurer dans les statistiques du commerce
extérieur.
L'instabilité de l'indice d'Ogive de l'économie
du pays traduit le faible résultat des politiques de diversification
entreprises. Le café, le tabac et le bois constituent des produits
classiques d'exportation. Le bois brut est devenu le principal produit
d'exportation, son poids relatif étant passé de 18 % des
exportations de biens en moyenne sur la période 1987 - 1993 à 50
% au cours des six dernières années. La production de diamants
semble rester constante au cours de la période. Son degré
d'ouverture était de 8,55 ; 7,83 ; 7,4 ; 6,58 ; 8,35 respectivement en
2006 ; 2007 ; 2008 ; 2009 ; 2010. Son indice de concentration des exportations
est resté stable depuis 2006 à 0,51.
13 Jean Bernard Juchel; « Les cultures d'exportation de
la RCA » ; revue de géographie de Lyon, vol 42, No 424 ; pages
395-424 ; 1967.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo41.png)
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CEMAC
Graphique 5 : Importation de la RCA vers la CEMAC de 1993
à 2015
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo42.png)
40000
30000
20000
10000
0
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Importation de la RCA vers la CEMAC de 1993 à
2015
Gabon
Guinée equatoriale
CMR
Congo
Tchad
Graphique 6 : Exportation de la RCA vers la CEMAC de 1993
à 2015
Exportation de la RCA vers la CEMAC de 1993 à
2015
60000
Gabon
Guinée equatoriale
CMR
Congo
Tchad
40000
20000
0
|
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
|
|
Source : auteur à partir des données de la
CNUCED
La RCA importe de la CEMAC plus qu'elle en exporte. La
production agricole n'a cessé de baisser d'année en année
depuis la faillite des entreprises d'Etat et des suites des conflits
armés. Dans l'ensemble, elle ne couvre pas les besoins nationaux et le
pays recoure à des importations alimentaires massives, en constante
augmentation, qui occasionnent d'importantes sorties des devises, environ 120
milliards de FCFA par an. Les importations des produits concernent surtout le
riz, l'arachide, la viande bovine, la volaille, le poisson, la pomme de terre,
le poulet et l'oignon qui servent à satisfaire la demande alimentaire
urbaine. Les exportations sont presque insignifiantes sauf pour l'année
2004 où elle a atteint un niveau record sans doute expliqué par
la bonne saison agricole qu'a connu le pays cette année-là.
Aujourd'hui, le pays doit donc importer massivement de ses voisins pour
satisfaire la demande du marché interne en pleine mutation.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo45.png)
37
Rédigé et présenter par Serge
Guy BILOA
Intégration sous régionale et
développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
? Congo
La crise qui a frappé le continent dans les
années 80 n'a pas épargné le Congo. De 1985 à 1994,
le pays a connu une série d'ajustement qui l'a conduit à la
privatisation et à la liquidation de plusieurs entreprises publiques.
Ces problèmes structurels ont été aggravés par des
troubles et les guerres civiles survenues après les élections de
juin 1997 et Décembre 1998. Au sortir des guerres en 1999,
l'économie était dévastée, l'essentiel du
système de production et de commercialisation et les infrastructures de
base avaient été détruites, en particulier dans le sud du
pays, ou se concentre l'essentiel de la production14. Le
redressement de l'économie nationale et la réhabilitation des
infrastructures ont été engagés en décembre 1999,
à la cessation des hostilités. Le retour à la paix civile,
à la sécurité et à des cours mondiaux favorables
pour les deux principaux produits d'exportation du pays (pétrole et
bois), ont engendré un retour de la croissance économique
(essentiellement liée au secteur pétrolier qui représente
5 % du PIB, 66% des recettes publiques et 90 % de la valeur des exportations.
Tous ces facteurs ont fortement influencé sur la participation du pays
au commerce intra-CEMAC. En effet, dans un climat d'insécurité
comme ce fut le cas au Congo jusque dans les années 1999, il est
difficile que le commerce s'y passe sans grands heurts. En plus de cela, il
existe des déficits liés à la structure de production de
ce pays.
L'examen des indices de diversification montre que
l'économie est également fortement concentrée, avec cinq
principaux produits. L'indice d'Ogive y est resté stable au cours de la
période, preuve d'une faible expérience de diversification.
L'arrêt des exportations de rondins d'eucalyptus, qui ont cessé
d'être commercialisés au début des années 2000, a
réduit la gamme de produits du pays, avant le redémarrage des
exportations observés en 2006 . Son degré d'ouverture
était de 60.4 ; 55.11, 48.34, 57.98, 52,61 respectivement en 2006 ; 2007
:2008 ; 2009 ; 2010. Son indice de concentration des exportations à
stagner à 0.91 au cours de la période allant de 2006 à
2010
14 Nouveau partenariat pour le développement de
l'Afrique (NEPAD) ; organisation des nations Unies pour l'alimentation et
l'agriculture, Gouvernement de la république du Congo ; appui à
la mise en oeuvre du NEPAD-PDDAA ;TCP/PR/2905(I) (NEPAD Ref.07/31F).volume IV
de V
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo46.png)
38
Rédigé et présenter par Serge
Guy BILOA
Intégration sous régionale et
développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
Graphique 7 : Importation du CONGO vers la CEMAC de 1993 à
2013
Importation du Congo vers la CEMAC de 1993 à
2013
1500000
1000000
500000
0
|
|
|
|
|
|
|
Gabon
CMR
Tchad
RCA
Guinée Equatoriale
|
|
1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013
|
|
Graphique 8 : Exportation du CONGO vers la CEMAC de 1993 à
2013
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo48.png)
Exportation du Congo vers la CEMAC entre 1993 et
2013
Gabon
CMR
Tchad
RCA
Guinée Equatoriale
600000
500000
400000
300000
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo49.png)
200000
100000
0
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo50.png)
1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013
Source : auteur à partir des données de la
CNUCED
Au Congo l'évolution des exportations et des
importations intra CEMAC dégage deux périodes. La première
de 1995 à 2003 se caractérise par de très faibles valeurs
des exportations et par des importations très instables. Ceci s'inscrit
en droite ligne avec l'instabilité politique qu'a connu le pays
(CEA/BSR-AC, 2010). La faiblesse des importations peut également
s'expliquer pendant cette période par la chute du niveau de vie des
congolais. En 1996, il était estimé que 70% de la population
vivait en dessous du seuil de pauvreté. Le
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo51.png)
39
Rédigé et présenter par Serge
Guy BILOA
Intégration sous régionale et
développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
PIB par habitant, qui a chuté de 1100 dollars en 1990
à 650 dollars en 200315 , traduit la dégradation des
revenus au cours des dix dernières années. La deuxième
période s'étend de 2004 à 2012 et se caractérise
par une augmentation considérable à la fois des importations et
des exportations intra-CEMAC du pays. Ceci est entre autre dû à la
stabilité du processus de diversification. Les fortes importations du
pays pour cette deuxième période s'expliquent par le fait qu'avec
le retour de la croissance depuis l'embellie des cours de matières
premières sur le marché international, l'agriculture congolaise
s'est caractérisée par son incapacité à couvrir les
besoins d'une population sans cesse croissante.
? Gabon
Graphique 9 : Importation du GABON vers la CEMAC de 1993 à
2009
Importation du Gabon vers la CEMAC de 1993
à
2009
70000
60000 50000 40000 30000 20000 10000
0
|
|
Tchad
RCA
Congo
Cameroun
Guinéé Equatorial
|
|
|
|
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
2006 2007 2008 2009
Source : auteur à partir des données de la
CNUCED
15 Nouveau partenariat pour le développement de
l'Afrique (NEPAD) ; organisation des nations Unies pour l'alimentation et
l'agriculture, Gouvernement de la république du Congo ; appui à
la mise en oeuvre du NEPAD-PDDAA ;TCP/PR/2905(I) (NEPAD Ref.07/31F).volume IV
de V
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo53.png)
40
Rédigé et présenter par Serge
Guy BILOA
Intégration sous régionale et
développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
Graphique 10 : Exportation du Gabon vers la CEMAC de 1993
à 2009
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
2007 2008 2009
Exportation du Gabon vers la CEMAC de 1993
à
2009
90000
80000 70000 60000 50000 40000 30000 20000 10000
0
|
|
Tchad
RCA
Congo
Cameroun
Guinéé Equatorial
|
|
|
|
Source : auteur à partir des données de la
CNUCED
SECTION II : ANALYSE DU LIEN ENTRE L'OUVERTURE DES
MARCHES ET LE DEVELOPPEMENT DES ECHANGES COMMERCIAUX DANS LES PAYS DE LA ZONE
CEMAC
Pour analyser le lien entre la variable ouverture des
marchés et celle du développement des échanges
commerciaux, nous allons procéder en deux étapes. Nous
commencerons par nous servir de la statistique descriptive pour analyser
l'évolution des courbes de nos deux variables. Pour approfondir la
présomption que nous donnera la statistique, nous procèderons
ensuite au calcul du coefficient de Bravais Pearson pour confirmer ou infirmer
le lien et le sens de la corrélation entre l'accroissement des
marchés et le développement des échanges commerciaux dans
la CEMAC.
II-1. La statistique
L'analyse graphique est une bonne manière de comprendre
les différentes phases d'évolution d'une variable. Son emploi
permet donc de mieux appréhender le lien qui existe entre
l'évolution de deux variables quoi que ne constituant qu'une simple
présomption. Le graphique « courbe » est, avec les nuages de
points, des outils privilégiés pour l'analyse graphique.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo55.png)
41
Rédigé et présenter par Serge
Guy BILOA
Intégration sous régionale et
développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
Graphique 11 : PIB taux annuel et flux commerciaux
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo56.png)
-10000
40000
60000
50000
30000
20000
10000
0
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
PIB Taux de croissance annuel
Flux commerciaux
Source : auteur à partir des données de la
CNUCED
A l'observation du graphique ci-dessus, nous constatons que
les deux courbes évoluent dans le même sens. L'amplitude des
variations des flux commerciaux est plus importante que celle relative à
l'évolution du taux de croissance annuel. L'analyse du graphique
ci-dessus conduit à conclure qu'il existe une faible corrélation
entre nos deux variables. L'analyse que l'on fait des résultats issus de
la statistique descriptive ne pouvant être considérée que
comme une présomption, nous allons procéder par la suite au
calcul d'un coefficient de corrélation entre nos deux variables pour
confirmer ou infirmer l'analyse faite du graphique ci-dessus. La
littérature économique nous propose plusieurs coefficients mais,
dans le cadre de ce travail, nous avons choisi d'utiliser celui de
Bravais-Pearson.
II-2. Calcul du coefficient de corrélation de
BRAVAIS PEARSON
II.2.1 Théorie sur le coefficient de
corrélation de BRAVAIS PEARSON
Le coefficient de corrélation de Bravais-Pearson est un
indice statistique qui exprime l'intensité et le sens (positif ou
négatif) de la relation linéaire entre deux variables
quantitatives. C'est une mesure de la liaison linéaire, c'est à
dire de la capacité de prédire une variable x par une autre y
à l'aide d'un modèle linéaire. Il permet de mesurer
l'intensité de la liaison entre deux caractères quantitatifs.
C'est donc un paramètre important dans l'analyse des régressions
linéaires (simples ou multiples). En revanche, ce coefficient est nul
(r = 0) lorsqu'il n'y a pas de relation linéaire entre
les variables (ce qui n'exclut pas l'existence d'une relation autre que
linéaire). Par ailleurs, le coefficient est de signe
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo57.png)
42
Rédigé et présenter par Serge
Guy BILOA
Intégration sous régionale et
développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
positif si la relation est positive (directe, croissante) et
de signe négatif si la relation est négative (inverse,
décroissante). Ce coefficient varie entre -1 et +1 ; l'intensité
de la relation linéaire sera donc d'autant plus forte que la valeur du
coefficient est proche de +1 ou de - 1, et d'autant plus faible qu'elle est
proche de 0.
- une valeur proche de +1 montre une forte liaison entre les
deux caractères. La relation linéaire est ici croissante
(c'est-à-dire que les variables varient dans le même
sens16);
- une valeur proche de -1 montre également une forte
liaison mais la relation linéaire
entre les deux variables est décroissante (les
variables varient dans le sens contraire); - une valeur proche de 0 montre une
absence de relation linéaire entre les deux
caractères.
Le coefficient r de Bravais-Pearson entre deux variables X et
Y se calcule à partir de la covariance et des écart-types en
appliquant la formule suivante :
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo58.png)
NB : L'existence d'une corrélation
élevée entre deux variables x et y ne conduit pas à
l'existence d'une relation de cause à effet. On utilise la connaissance
de x pour prédire des valeurs de y ; cela n'implique pas qu'un
changement de x cause un changement de y.
II-2 TEST DE CORRELATION ENTRE LES DIFFERENTES VARIABLES :
OUVERTURE DES MARCHES ET DEVELOPPEMENT DU COMMERCE (CROISSANCE) ENTRE LES ETATS
MEMBRE DE LA CEMAC
Il s'agit ici, de procéder au calcul du coefficient de
corrélation de Bravais -Pearson entre la variable flux commerciaux et
celle relative à l'ouverture du marché des pays formant notre
zone d'étude à savoir les pays de la CEMAC.
La variable flux commerciaux prise en compte ici correspond
aux valeurs annuelles des importations et exportations de la CEMAC pendant la
période 1995 à 2013. La variable PIB/
- 16 Zarrouk Fayçal, ISSEP Ksar-Said, Cours
de statistiques à distance, 2011-2012
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo59.png)
43
Rédigé et présenter par Serge
Guy BILOA
Intégration sous régionale et
développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
Tête représente le PIB total et par habitant, taux
de croissance annuel de la CEMAC durant la période 1995 à 2013
Tableaux N°4 : résultat du test de
corrélation
Variables
|
Coefficient de corrélation
|
Flux commerciaux
|
- 0,03898
|
PIB/ Tête
|
Source : auteur
Il ressort de l'observation des résultats du calcul du
coefficient de corrélation de Bravais Pearson que la variable flux
commerciaux est négativement corrélé aux PIB/Tête
dans les pays de la zone CEMAC. De plus le coefficient de corrélation de
Bravais Pearson est de
(- 0.03898), est proche de 0, il montre une absence de
relation linéaire entre les deux caractères.
Ce chapitre nous montre dans la statistique que les deux courbes
évoluent pas dans le même sens. L'amplitude des variations des
flux commerciaux est plus importante que celle relative à
l'évolution du PIB/Tête, taux de croissance annuel. De même
le coefficient de corrélation de Bravais Pearson montre une absence de
relation linéaire entre les deux caractères. CONCLUSION
PREMIERE PARTIE
Dans cette partie il était question dans un premier
temps de présenter l'état des lieux du commerce Intra - CEMAC ,
puis ressortir à travers des graphiques la contribution de chaque pays
membre dans le commerce Intra - CEMAC et enfin analyser grâce à la
statistique et au coefficient de corrélation de BRAVAIS PEARSON
l'existence des liens entre l'ouverture des marchés et le
développement des échanges commerciaux dans la zone CEMAC.
De cette analyse, il ressort une absence de relation
linéaire entre la variable Flux commerciaux et la variable PIB.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo60.png)
44
Rédigé et présenter par Serge
Guy BILOA
Intégration sous régionale et
développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
DEUXIEME PARTIE : LE MODELE DE GRAVITE COMME
CADRE D'ANALYSE DES FACTEURS QUI LIMITENT LES ECHANGES COMMERCIAUX INTRA-
CEMAC
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE
La CEMAC voit le jour des cendres de l'UDEAC. Cette
institution à caractère intégrateur nourrissait dans ses
débuts la volonté de promouvoir les échanges sans
barrières entre les pays de la sous-région Afrique Centrale mais
avec une protection vis-à-vis des pays tiers. Bien même qu'elle
soit devenue CEMAC et qu'elle ait atteint le stade du marché commun, le
commerce intracommunautaire demeure entravé par plusieurs
barrières. Si les barrières tarifaires ont été
levées, les barrières non tarifaires demeurent un frein aux
échanges commerciaux des pays.
Cette partie nous permettra de déterminer les
différents freins qui expliquent la faiblesse des échanges
commerciaux intra-CEMAC et de mesurer l'influence de ces freins ou facteurs
à l'aide du modèle de gravité.
Elle sera donc constituée de deux chapitres (chapitre 3 et
chapitre 4) :
- Le chapitre 3 nous présentera le cadre
théorique du modèle de gravite et la justification des variables
retenues ;
- le chapitre 4 nous présentera la conceptualisation et
estimation du modèle de gravite.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo61.png)
45
Rédigé et présenter par Serge
Guy BILOA
Intégration sous régionale et
développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
CHAPITRE 3 : CADRE THEORIQUE DU MODELE DE GRAVITE
ET JUSTIFICATION DES VARIABLES RETENUES
INTRODUCTION DU CHAPITRE 3
La résolution du problème de la faiblesse des
échanges commerciaux intra-CEMAC est devenue de nos jours une
priorité pour les politiques publiques au niveau national et sous
régional. De ce fait, avec la signature des accords de Cotonou qui
sonnent le glas des accords préférentiels fondés sur la
réciprocité, entre l'Union Européenne (UE) et les
régions des pays d'Afrique Caraïbes Pacifique (ACP) ; l'analyse des
causes de la faiblesse du commerce intra-zone constitue à la fois une
préoccupation majeure et un défi, autant pour les gouvernements
de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale
(CEMAC) que pour leurs partenaires au développement.
Dans ce chapitre, nous présenterons le modèle de
gravité, les conditions de son application, ainsi que les
différentes variables que nous avons retenues pour son application dans
le cadre du commerce intra-communautaire en zone CEMAC.
SECTION I : CADRE THEORIQUE DU MODELE DE GRAVITE
I.1. analyse générale du modèle de
gravite
La première étude empirique de commerce
utilisant le modèle de gravité était celle de TINBERGEN.S
(1962), bien qu'il n'y avait aucune explication de l'usage du modèle, ni
comment il est relié aux explications théoriques du commerce
international. Les principaux modèles du commerce international à
l'époque comprenaient le modèle Ricardien, qui se fondait sur les
différences de technologie entre les pays pour expliquer la structure
des échanges et le modèle HECKSCHER-OHLIN (HO) qui s'appuie sur
les différences de dotations factorielles entre les pays comme base pour
le commerce. Les modèles standards ricardien et HO était alors
supposés incapables de fournir une base pour le modèle de
gravité.
La première tentative importante de fournir une base
théorique aux modèles de gravité était venue du
travail d'ANDERSON J. (1979). Il l'a fait dans le cadre d'un modèle
où les produits sont différenciés par pays d'origine et
où les consommateurs ont des préférences définies
sur l'ensemble des produits différenciés. Cette structure
impliquerait que, indépendamment du prix, un pays consommera au moins un
peu de tous les produits de tous les pays. Tous les biens sont
échangés, tous les pays échangent et, à
l'équilibre, le revenu national est la somme
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo62.png)
46
Rédigé et présenter par Serge
Guy BILOA
Intégration sous régionale et
développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
des demandes domestiques et étrangères du bien
unique que chaque pays produit. Pour cette raison les grands pays importent et
exportent plus. Les coûts commerciaux sont modelés comme des
coûts "d'iceberg", qui sont seulement une fraction des produits
expédiés arrivés à destination, le reste ayant
fondu dans le transit. En clair, si les importations sont
évaluées à la valeur C.A.F, les coûts de transport
réduisent les flux commerciaux. Dans la littérature empirique,
ces coûts de transport sont supposés monotones et croissants avec
la distance. Les développements inclus ultérieurs, introduisent
la concurrence monopolistique dans le modèle (BERGSTRAND L,
1990)17. Les modèles de concurrence monopolistique surmontent
la caractéristique indésirable des modèles d'ARMINGTON,
qui supposent que les produits sont différenciés par la
localisation de la production. La localisation des entreprises est
déterminée de façon endogène et les pays sont
spécialisés dans la production de différentes
catégories de produits.
I.1.1 importance des spécifications dans le
modèle de gravite
De récents travaux ont montré que, loin
d'être un outil purement économétrique sans base
théorique, les modèles de gravité peuvent découler
d'une variété de théories du commerce. DEARDORFF V. A.
(1998) montre qu'un modèle de gravité peut résulter d'une
théorie traditionnelle de proportions de facteurs du commerce et
dérive d'elle une relation de type gravitaire. EATON ET KORTUM(2001) ont
tiré une équation de type gravitaire d'un modèle du type
Ricardien. ANDERSON J. et VAN WINCOOP(2003) l'on tiré d'un modèle
de concurrence monopolistique à produits différenciés et
HELPMAN E. et al. (2004) l'ont obtenu à partir d'un
modèle théorique de commerce international à produits
différenciés avec
hétérogénéité des entreprises.
Cette recherche récente met l'accent sur l'importance
de tirer les spécifications et les variables utilisées dans le
modèle de gravité de la théorie économique.
Seulement alors, des inférences correctes tirées d'estimations
utilisant le modèle de gravité pourront être
établies. Par exemple, l'importante contribution du papier d'ANDERSON J.
et VAN WINCOOP a été de souligner que le contrôle des
coûts relatifs de transaction est crucial pour un modèle de
gravité
17 Le modèle de concurrence monopolistique
représente sans doute le fondement théorique le plus solide de
l'équation de gravité mais la généralité de
cette relation autorise en fait plusieurs interprétations
théoriques. An sens large, les conditions pour que les flux de commerces
bilatéraux correspondent à une équation de type gravitaire
sont:
1) Que les pays soient spécialisés
2) Que les préférences soient relativement
homogènes dans les différents pays
3) Qu'il existe des coûts de transaction reliés
à la distance séparant les pays. Les deux premières
conditions font référence aux termes de la taille et la
dernière à la distance.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo63.png)
47
Rédigé et présenter par Serge
Guy BILOA
Intégration sous régionale et
développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
bien spécifié. Leurs résultats
théoriques montrent que le commerce bilatéral est
déterminé par les coûts de transaction relatifs, c'est la
propension du pays i importer du pays j qui est déterminé par le
coût de transaction du pays i vers j par rapport à l'ensemble de
ses «résistances» à importer (Moyenne
pondérée des coûts de transaction) et à la
"résistance" moyenne face aux exportateurs du pays j, et non simplement
par le coûts de transaction absolue entre les pays i et j (ANDERSON J. et
VAN WINCOOP, 2003).
I.1.2 Le modèle de gravité du point de
vue empirique
Du point de vue d'un modèle de gravité
empirique, cela implique qu'après un contrôle de la taille du pays
et de la distance bilatérale, le commerce sera plus élevé
entre les paires de pays qui sont loin du reste du monde qu'entre les paires de
pays qui sont près du reste du monde. Ainsi, des termes de
résistance multilatérale (souvent proxy avec des index
d'éloignement dans la littérature empirique du commerce) doivent
être ajoutés aux variables de gravité standards.
Alternativement, des estimations non biaisées de l'impact de la distance
et d'autres variables bilatérales sur les flux commerciaux
bilatéraux peuvent être obtenues en remplaçant les indices
de résistance multilatérale par des « variables indicatrices
» importateur et exportateur (ANDERSON et VAN WINCOOP, 2004). Ces «
variables indicatrices » pays vont capturer toutes les
caractéristiques propres à chaque pays et vont contrôler le
niveau global des importations/exportations d'un pays.
Il est important de noter dans ce contexte que lorsque des
« variables indicatrices » spécifiques-pays sont introduites
dans le modèle de gravité, il n'est plus possible d'estimer le
rôle séparé des variables qui varient, à travers des
pays, mais non de façon bilatérale (comme le PIB, la population,
la qualité des infrastructures, les institutions, etc.). Par ailleurs,
d'autres variables de politique dans le modèle n'expliquent que la
répartition du commerce d'un pays à travers des partenaires
commerciaux, mais pas le niveau global des échanges. Et la
réactivité du commerce à une variable politique
reflète le degré de substituabilité des biens
échangés.
Une autre question qui a récemment reçu une
attention à la fois dans la littérature théorique et
empirique sur le modèle de gravité est la preuve que la
moitié de toutes les paires de pays ne commercent pas avec d'autres et
que le commerce bilatéral n'est pas symétrique. Une étude
récente menée par HELPMAN E. (al. 2004)
développe un cadre théorique qui détermine à la
fois l'ensemble des partenaires commerciaux d'un pays et le volume des
échanges. Le modèle est celui du commerce international de
produits différenciés et d'entreprises
hétérogènes, où les entreprises font face à
des coûts fixes et variables d'exportation. Le zéro-commerce
entre
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo64.png)
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développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
un pays i et un pays j se produit lorsque la
productivité de toutes les entreprises dans le pays i, par exemple, est
inférieure au seuil qui rendrait l'exportation vers le pays j rentable
(profitable). Les différences de coûts de transaction entre pays
et l'hétérogénéité des entreprises
expliquent également les asymétries entre le volume des
exportations de i vers j et j
vers i.
Plusieurs études empiriques abandonnent des
observations de zéro-commerce sur les échantillons de pays.
Souvent, cela est une simple conséquence de la spécification
log-linéaire de l'équation de gravité. Sur la base de leur
modèle, HELPMAN E. Soutient que l'abandon des
observations de zéro- commerce a d'importantes conséquences pour
l'analyse empirique, car elle génère des estimations
biaisées. Ils soutiennent également que la spécification
standard d'un modèle de gravité, en imposant des flux commerciaux
symétriques (le volume des importations en provenance de A vers B est
égal aux importations de B vers A), est incompatible
avec les données, et biaisent aussi les résultats. Pour
résoudre le problème, ils proposent un processus d'estimation en
deux étapes afin d'obtenir une estimation non-biaisée et
cohérente de leur équation de gravité. Dans la
première étape, la probabilité que deux pays
échanges est estimée. Dans la deuxième étape, un
modèle de gravité augmentée des effets fixes des pays
importateur et exportateur est estimé, qui comprend également une
variable qui contrôle le biais de sélection de
l'échantillon et un autre qui contrôle
l'hétérogénéité des entreprises non
observés. Ils montrent également que cette procédure
modifie considérablement certains des résultats classiques du
modèle de gravité: le coefficient de la distance chute et la
langue commune devient non significative.
I.2 LES APPLICATIONS DU MODELE DE GRAVITE
I.2.1 Application dans le but d'estimer l'impact des
accords régionaux sur le commerce
La méthode empirique d'estimation de l'impact des
accords régionaux (et du degré d'intégration
économique de manière générale) est
extrêmement simple. On commence par une équation que l'on peut
appeler le coeur de l'équation de gravité empirique :
lnXij = ? + f31 ln Yi + f32 ln Yj+ f33 ln dij + ?ij
où ? est une constante et ? le terme d'erreur habituel.
Les trois variables indépendantes ln Yi, ln Yj, ln dij
expliquent en général à elles seules une grande partie de
la variance des flux commerciaux.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo65.png)
49
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développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
Dans un deuxième temps, on rajoute en
général un ensemble de variables explicatives qui «
raffinent » l'analyse. Cet ensemble de variables, qualifiées de
variable de contrôle, ont souvent pour but de mieux spécifier les
coûts de transaction. Les variables les plus fréquentes sont :
l'existence d'une langue commune, d'une frontière commune ou de liens
historiques ou culturels entre i et j. Le P113 par tête des deux
partenaires est également souvent rajouté à l'analyse pour
prendre en compte les différences de dotations dans l'équation.
Notons cet ensemble Cij pour simplifier.
lnXij = ? + â1 ln Yi + â2 ln Yj + â3 ln
dij+ â4 ln Cij + ?ij, I.2.2 Théorie
du potentiel de commerce
Une application courante de l'équation de
gravité est le calcul des potentiels de commerce. Il s'agit de la hausse
ou de la baisse du volume du commerce attendu en raison d'une déviation
par rapport à la norme prédite par l'équation de
gravité. Certains auteurs ont tenté d'évaluer le
déficit de commerce entre pays inscrit dans un processus
d'intégration. La méthodologie consiste à estimer des
potentiels de commerce entre les pays de la CEMAC et donc les augmentations
d'échange auquel on devrait assister avec un « retour à la
norme » du commerce de ces pays après la signature du traité
de la CEMAC.
? La première étape consiste à estimer
une équation de gravité sur un échantillon de pays (CEEAC)
qui incorpore certaines observations de flux intra- CEMAC. On obtient alors des
coefficients de différentes variables comme le P113, le P113 par
tête, la distance, l'appartenance à la CEMAC, la langue ou la
frontière commune.
? La seconde étape consiste à utiliser ces
coefficients en prenant les variables correspondantes de P113, PI3 par
tête, distances...pour des pays hors échantillon, les
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo66.png)
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pays de l'UE pour leur poids dans le commerce avec l'Afrique.
Cette étape fournit les flux commerciaux bilatéraux
prédits pour ces pays.
? La dernières étape consiste
à comparer ces prédictions aux flux réels, la
différence entre les deux (+ ou -) constituant le potentiel de
commerce.
SECTION II : JUSTIFICATION THEORIQUE DES VARIABLES
RETENUES
II.1. Variable quantitative
II.1.1 La distance
La distance est l'une des variables explicative principale du
commerce intra-communautaire dans notre étude. Elle peut être
appréhendée comme l'écart qui existe entre un point A et
un autre B. dans notre contexte, la distance désigne l'écart
géographique d'un pays à un autre. La distance représente
selon LIMAO N. un des facteurs majeurs qui expliquent non
seulement les coûts de transport mais aussi la tendance des
échanges. L'auteur a développé davantage l'importance de
la distance dans son modèle en posant le fameux problème de la
distance à vol d'oiseau. Pour lui, en raison de son importance, la
distance souligne la nécessité d'une mesure exacte car la
distance à vol d'oiseaux ignore certains faits au niveau des
infrastructures. En effet, on retient généralement une distance
géodésique entre deux capitales ou deux centres
économiques, calculée à partir des longitudes et latitudes
des deux villes choisies. Ceci pose plusieurs problèmes très
concrets :
- la trajectoire directe n'est pas nécessairement la
route suivie par le fret, en raison du franchissement du pôle Nord par
exemple ;
- l'existence d'obstacles naturels peut impliquer de longs
détours entre villes très proches (fleuve sans pont ni
tunnel);
- l'incidence des coûts de transport sur les choix
d'exportation n'est pas identique pour tous les pays (FREUDENBERG et
ALII, 1998) : l'exportateur australien souhaitant
accéder à son premier marché d'exportation parcourant
toujours plus de distance qu'un exportateur belge. Nous reviendrons en
détail sur cette question des distances relatives;
- les distances intérieures doivent être
parcourues même par les produits domestiques or, à distance
égale, les produits domestiques font toujours l'objet d'échanges
plus intenses.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo67.png)
51
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Généralisant ce dernier point, il apparaît
que les frontières ont un rôle ambigu, à l'origine d'une
recherche empirique très active aujourd'hui. L'existence d'une
frontière commune entre deux pays renforce leurs échanges
bilatéraux, dans la mesure où la géographie des
activités économiques recouvre difficilement les
frontières politiques. L'adjacence vient alors contrecarrer l'effet
négatif de la distance géographique.
II.2 VARIABLES QUALITATIVES ET VARIABLES LIEES A LA
PRODUCTION
II.2.1 Le PIB
Selon le rapport annuel de la Statistiques du commerce mondial
OMC 2012, La période récente montre que la relation entre le PI3
et les flux commerciaux fonctionne dans les deux sens : la crise
économique se traduit par une contraction du commerce sans
précédent en plus de 70 ans. La liaison repérée
entre croissance du PI3 et croissance des exportations se vérifie pour
toutes les catégories de marchandises même si c'est
particulièrement net pour les produits manufacturés. Selon ce
même rapport, le produit intérieur brut (PI3) mondial et les
exportations mondiales de marchandises évoluent de concert. Une
croissance plus forte du PI3 mondial est associée à une
croissance encore plus forte du commerce international. Il en va de même
pour les tendances à la baisse. Cela est illustré par graphique
ci-dessous :
Croissance du volume du commerce mondial des marchandises et
du PI3 mondial, 1950-2011 (Variation annuelle en pourcentage)
Graphique : Croissance du volume du commerce mondial des
marchandises et du PI3 mondial, 1950-2011
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo68.png)
Source : OMC séries longues
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo69.png)
52
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La lecture du graphique ci-dessus montre le lien qui existe
entre l'évolution du PIB et celle de la croissance annuelle des
exportations de marchandises. Confirmant l'hypothèse selon laquelle plus
une économie est grande et croit, plus elle aura tendance à
exporter. Cette variable a plusieurs fois été utilisée
dans des modèles économétriques visant à expliquer
le commerce. C'est notamment le cas des modèles de gravité dans
lesquels elle est même considérée comme une variable de
base. En effet, selon la théorie du modèle de gravité, les
échanges commerciaux entre les pays sont proportionnels à leurs
PIB et inversement proportionnels à la distance qui les
sépare.
II.2.2 Diversification
La diversification économique est un processus
dynamique qui consiste à étendre la gamme de marchandises et
services produits dans une économie pour une consommation et une
utilisation locale ou en vue de l'exportation (CEA/BSR- AC, 2010). Elle peut
être horizontale, verticale ou géographique. En
général, la diversification horizontale vise l'émergence
d'un nouveau secteur d'activité, tandis que la diversification verticale
consiste à élargir la gamme des produits fabriqués dans un
même secteur, afin d'aboutir à la constitution d'une
filière complète, partant du produit de base jusqu'aux produits
ou services incorporant une plus forte valeur ajoutée, et la
diversification géographique vise une optimisation des productions en
favorisant les pôles de développement
territoriaux18.
Une économie est dite diversifiée si sa
structure est productive et dispersée en un grand nombre
d'activités différentes les unes des autres par la nature des
biens et services produits.
Pour mieux apprécier les coûts et avantages d'un
processus de diversification, il convient d'en souligner les principales
caractéristiques. Comme le souligne BEREZIN P. (2002) :
· La diversification de la production peut être
horizontale, verticale ou géographique.
· La diversification de la production répond
à la loi des rendements décroissants: si la diversification d'un
portefeuille d'actifs en réduit le risque, le bénéfice
marginal d'un accroissement de la diversification est une fonction
décroissante du volume global de ce portefeuille. Ce principe s'applique
également à la diversification de la production. La
diversification peut s'avérer contreproductive s'il faut
réallouer les ressources affectées aux secteurs performants au
profit de nouveaux secteurs.
18 LONDO KEMBENG Rahmate Arnaud ; diversification
et croissance économique : Cas de la zone CEEAC ; mémoire
professionnel soutenu à l'Institut Nationale de la Statistique le 24
Janvier 2014.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo70.png)
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La diversification joue un rôle important dans le
développement du commerce et la croissance des flux d'échanges
d'une région. En effet, elle peut contribuer, selon certains auteurs,
à accroître la productivité des facteurs, à
renforcer l'investissement et à stabiliser les recettes
d'exportations.
II.2.3 La qualité des institutions
« Les contrats régissent les flux
d'échanges internationaux. Ils précisent les mécanismes de
prise de décision et de résolution des litiges et permettent
ainsi de sécuriser les relations marchandes. Or, la mise en application
des contrats repose sur l'efficacité et sur la qualité des
institutions »19.
La disponibilité de l'information et
l'évaluation du risque sont des préoccupations
particulièrement importantes pour des étrangers qui font du
commerce avec un pays. Même si un pays réduit ses obstacles au
commerce, les tiers peuvent avoir des réticences à commercer avec
ce pays si, par exemple, ils ne sont pas convaincus que les contrats seront
exécutés ou ne sont pas sûrs que les paiements seront
effectués. La qualité des institutions nationales a donc de
l'importance pour le commerce international (Anderson L. H. et
Young J.; 2000)20. La notion d'institution est
multiple: elle recouvre des règles formelles et informelles de
comportement, des moyens de faire respecter ces règles, des
procédures de médiation en cas de litige, des sanctions en cas
d'infraction aux règles et des organisations apportant leur appui
à des opérations marchandes21. Les institutions sont
plus ou moins développées, selon que ces différents
éléments fonctionnent plus ou moins bien. Elles peuvent inciter
les individus à se lancer dans des activités commerciales,
à investir dans le capital humain et physique et à entreprendre
des travaux de recherche-développement et d'autres travaux, ou les en
dissuader. Il est depuis longtemps reconnu que le bon fonctionnement du
marché dépend dans une large mesure de la qualité des
institutions. Les activités marchandes font intervenir des êtres
humains, et les institutions ont pour objet de réduire les incertitudes
que soulève une information insuffisante au sujet du comportement
d'autres individus dans ce processus d'interaction humaine. Les institutions
peuvent agir de plusieurs façons:
19 DE Sousa et Disdier, 2006, page 126
20 Anderson et Young (2000) présentent un
cadre théorique dans lequel l'absence de respect du droit a un effet
négatif sur le commerce.
21 Voir North (1994) et Banque mondiale (2002).
North (1990) établit une distinction entre institutions et
organisations, qualifiant les premières de règles et les secondes
d'acteurs. Cette distinction joue aussi un rôle dans la présente
section, bien que dans le terme générique
«institutions» y désigne également les
organisations.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo71.png)
54
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· Elles réduisent les asymétries de
l'information en transmettant des renseignements sur les conditions, les
produits et les acteurs du marché;
· Elles réduisent le risque en définissant
et faisant respecter les droits et contrats de propriété qui
précisent quels sont les bénéficiaires, les biens et les
dates de transaction;
· Elles limitent l'action des responsables politiques et
des groupes d'intérêt en leur faisant rendre des comptes aux
citoyens.
Les institutions sont donc de nature à influer
fortement sur les activités économiques en général
et sur le commerce en particulier. Les institutions nationales contribuent pour
beaucoup au succès des réformes commerciales. La qualité
des institutions a tendance à influer sur le volume des échanges
générés par la libéralisation commerciale, avec des
conséquences implicites sur le plan du bien- être et de la
croissance induits par cette même libéralisation. L'organisation
institutionnelle d'un pays peut aussi influer sur le niveau d'acceptation
sociale des réformes commerciales intérieures, ce qui s'explique
par le fait que la libéralisation des échanges peut être
désavantageuse pour certaines personnes à court et
éventuellement à long terme. Le mode de traitement de ces
dommages individuels et la mesure dans laquelle ils sont pris en compte par les
institutions peuvent infléchir les sentiments d'une partie de la
population vis-à-vis de la libéralisation des échanges.
Pour comprendre l'importance des institutions pour le commerce
en général et le commerce international en particulier, il est
intéressant d'étudier de plus près l'histoire des
institutions qui ont soutenu le commerce international. Les problèmes
que rencontrent les négociants n'ont guère changé avec le
temps, à l'inverse des institutions qui ont cherché à
résoudre ces problèmes. Or les institutions ont toujours dû
s'acquitter des mêmes tâches. De nos jours, le contrôle de
l'exécution des contrats peut représenter un problème pour
le commerce international.
L'absence d'un système juridique efficace peut
être très préjudiciable au commerce, comme l'explique, par
exemple, BIGSTE L. (2000). Cet auteur examine les pratiques
contractuelles des entreprises manufacturières africaines en utilisant
les résultats d'enquêtes menées au Burundi, au Cameroun, en
Côte d'Ivoire, au Kenya, en Zambie et au Zimbabwe. Ils montrent que la
flexibilité contractuelle est très répandue et qu'il
s'agit d'une réponse rationnelle au risque. Plus l'environnement est
risqué, plus les cas d'inexécution d'un contrat sont nombreux et
plus la probabilité de renégociation d'un contrat est
élevée. Les manquements aux
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo72.png)
55
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obligations contractuelles et le recours à des avocats
et aux tribunaux pour faire exécuter le contrat initial sont rares pour
la simple raison qu'il n'existe pas de système juridique efficace. Au
lieu de cela, les fournisseurs et les clients remplissent leurs obligations,
mais d'une manière «flexible» les livraisons sont parfois en
retard ou la qualité des produits livrés est parfois
différente de ce qui a été commandé, il arrive
aussi que les clients paient tardivement. Dans ces conditions, les
étrangers sont souvent surpris par les retards dans l'exécution
des engagements et par les demandes de renégociation des contrats. Ils
sont habitués à travailler dans un environnement très
différent et peuvent avoir du mal à comprendre qu'un comportement
apparemment imprévisible soit une réponse rationnelle à un
système inefficace. Cela peut expliquer pourquoi les
sociétés étrangères éprouvent des
difficultés à exercer leurs activités dans de telles
conditions et pourquoi les fabricants locaux peinent à prendre pied sur
les marchés d'exportation.
Un autre problème lié aux institutions qui joue
un rôle important dans les échanges est le contrôle de
l'exécution des contrats lorsque la fourniture des biens ou des services
et leur paiement n'ont pas lieu au même moment. Le commerce implique
généralement un échange de biens ou de services contre de
l'argent. La probabilité que des transactions aient lieu s'accroît
si des crédits (commerciaux) peuvent être utilisés
c'est-à-dire s'il est possible de payer aujourd'hui pour quelque chose
qui sera fourni ultérieurement ou d'obtenir des marchandises aujourd'hui
et de les payer plus tard. Le problème est que la personne qui accorde
le crédit, que ce soit sous forme monétaire ou sous forme de
biens ou de services, doit avoir une certaine assurance qu'elle obtiendra
ultérieurement ce qui a été décidé au moment
où l'affaire a été conclue. Pendant ce qu'il est convenu
d'appeler la révolution commerciale qui a eu lieu entre le XIe et le
XIVe siècle, le recours au crédit était déjà
chose courante en Europe entre des personnes vivant non loin les unes des
autres. Des partenaires commerciaux proches sont supposés se
connaître et, par conséquent, être en mesure de juger s'ils
peuvent se faire confiance ou non.
Depuis l'article pionnier D'ANDERSON J. et MARCOUILLER D.
(2002), plusieurs auteurs se sont intéressés au lien entre la
qualité des institutions et les échanges. ANDERSON J. et
MARCOUILLER D. (2002) montrent que les institutions faibles accroissent les
risques inhérents au commerce international que sont, le respect
imparfait des contrats, le vol et la corruption. A partir d'un modèle de
demande d'importation, dans un modèle risqué, ils mettent en
évidence que l'insécurité des échanges
réduit les importations bilatérales car elle augmente le prix des
biens échangeables de façon équivalente à une taxe
cachée ou à un droit
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo73.png)
56
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Intégration sous régionale et
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CEMAC
de douane. Dans le même élan, TURINI et PERSELE
VAN Y (2002), soulignent que les différences de cadres juridiques entre
les pays expliquent en partie les effets frontières (CALLUM MC, 1995).
En effet, dans leur modèle, le changement de cadre juridique accroit le
risque de non-respect des contrats.
Le choix de cette variable pour expliquer le commerce intra
CEMAC trouve tout son sens quand on considère le mauvais positionnement
qu'occupent les pays de cette sous-région dans le classement de
plusieurs ONG s'intéressant à cette question. en effet, en zone
CEMAC, La corruption qui résulte de la complexité des
règles administratives, de l'insuffisante information des acteurs sur
les lois, règles et dispositions régissant les échanges
régionaux notamment, sont autant arguments qui militent en faveur du
choix de cette variable. A cela il faut ajouter la cupidité des agents
affectés au contrôle, pratiques qui se traduisent par la
multiplication des points de contrôle, le long des corridors nationaux et
régionaux. Les conclusions du 11ème rapport de
l'observatoire des pratiques anormales, publiées en 2010, constataient
une sorte d'aggravation des rackets opérés par les forces de
contrôle dans la sous-région: Le nombre minima de contrôles
aux 100 km se situe autour de deux. Il est de 3 en Côte-d'Ivoire et 4 au
Sénégal ; le montant minima de rackets aux 100 km se chiffre
à 999 FCFA et est observé en RCA. Le maximum se chiffre à
7 443 FCFA et est observé au Cameroun et au Congo.
II.2.4. L'indice de performance logistique.
La performance logistique d'un pays traduit la capacité
de ce pays à faciliter les flux de marchandises entre les pays. Ainsi,
une variable « IPLx» qualifiée comme un
indicateur représentant le niveau de la performance logistique dans d'un
pays, capture l'impact de l'efficience logistique sur les flux des
échanges commerciaux.
II.2.5. La langue.
La variable langue commune « langx» est
une variable muette qui prend la valeur « 1 » si un langage commun
est parlé par au moins 9% de la population dans chacun des pays
partenaire et « 0 » autrement. Cette variable marque l'existence d'un
langage commun entre au moins 9% de la population dans chaque pays des deux
partenaires.
II.2.6. L'enclavement
La variable enclavement permet d'estimer l'effet sur les
échanges des pays qui n'ont pas une ouverture sur la mer. Il est
important de tenir compte de l'enclavement géographique car deux des
pays de la sous-région sont dans cette situation d'enclavement. La prise
de cette variable
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo74.png)
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CEMAC
dans notre travail, nous permet de vérifier si la
situation de l'enclavement de ces deux pays a favorisé le commerce avec
Cameroun.
II.2.7. Les indices des OTC et des mesures SPS.
Au vu de tout ce qui a été dit sur les facteurs
qui limitent le développement du commerce intra-CEMAC. Les
barrières les plus appliquées portent sur les « OTC
» et les mesures « SPS ». La source la plus
complète de données sur les barrières non tarifaires a
été établie par la CNUCED dans le cadre du TRAINS.
CONCLUSION CHAPITRE 3
Ce chapitre nous a permis de présenter le cadre
théorique du modèle de gravité nous avons abordé
dans un premier temps l'analyse générale du modèle de
gravité, l'importance des spécifications dans le modèle de
gravité et les différentes applications du modèle de
gravité. Dans un second temps nous avons abordés les
justifications théoriques des variables retenues à savoir (les
coûts de transport, la distance, le PIB, la diversification, la
qualité des institutions et la situation sécuritaire. Nous
retenons que le modèle de gravité est une estimation du commerce
entre deux pays, tirant sa particularité dans les variables qu'il prend
en compte. Nous retenons également que notre modèle prendra en
compte plusieurs variables aussi bien quantitatives que qualitatives. Ainsi, il
convient de faire le point sur les sources de données,
l'échantillonnage, et l'estimation proprement dite.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo75.png)
58
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CHAPITRE 4 : CONCEPTUALISATION ET ESTIMATION DU MODELE
DE
GRAVITE.
INTRODUCTION CHAPITRE 4
La littérature empirique consacrée à
l'estimation économétrique des politiques commerciales de
restriction, en l'occurrence les barrières qui limitent le
développement du commerce intra-CEMAC, a pris une dimension
considérable. Les premiers travaux empiriques cherchaient plutôt
à mieux évaluer le rôle des barrières non tarifaires
dans la croissance ou la productivité et à valider des fondements
théoriques qui pouvaient contribuer à la performance des
modèles économétriques (Sachs & Warner, 1995).
Ainsi, nous nous appuyons sur le modèle gravitationnel,
qui est sans doute l'un des standards de la modélisation des
déterminants des échanges commerciaux, pour calculer les
coûts de commerce et pour estimer le rôle des barrières non
tarifaires dans le commerce euro-méditerranéen. A travers de
nombreuses contributions théoriques et empiriques, le modèle
gravitationnel a été largement diffusé. Contrairement aux
équations d'importations, les équations gravitationnelles
permettent d'introduire aisément les mesures de protection
commerciale.
SECTION I : FORMULATION DE L'EQUATION DE BASE ET
ESTIMATION
I-1- Equation gravitationnelle de base et variables
explicatives
Les modèles de gravité ont été
d'abord déduits intuitivement pour analyser les flux d'échanges
bilatéraux entre pays. Actuellement, ses applications aux volumes
commerciaux font sans doute partie des relations empiriques les plus stables et
les plus robustes en économie (Deardorff, 1995). Selon ces
modèles, le commerce bilatéral est considéré comme
une fonction linéaire de la puissance économique des pays, de
leur richesse et de la proximité géographique. Elles peuvent
être modélisées sous différentes formes et ont pour
principale caractéristique d'expliquer le volume du commerce
bilatéral et non sa composition (De Melo, 2003). En s'inspirant de la
méthodologie d'Anderson & Van Wincoop (2003, 2004), nous estimons
une équation gravitationnelle qui introduit les importations du Cameroun
(M) en provenance d'un pays de la CEMAC (y) pour le bien (i) a une date (t).
Sous sa forme la plus basique, Le modèle gravitationnel
s'appuie sur l'équation gravitationnelle inclut les variables
explicatives qui tiennent compte des variables standards du modèle
gravitationnel à savoir : les PIB, et la distance
géographique.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo76.png)
59
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CEMAC
? Le Produit Intérieur Brute.
Le P113 a plusieurs fois été utilisé dans
des modèles économétriques visant à expliquer le
commerce. C'est notamment le cas des modèles de gravité dans
lesquels elle est même considérée comme une variable de
base. En effet, selon la théorie du modèle de gravité, les
échanges commerciaux entre les pays sont proportionnels à leurs
P113. Le P113 mesure à taille économique de pays, reflète
la demande et la croissance potentielle des deux marchés
d'échanges. Selon le rapport annuel de la Statistiques du commerce
mondial de l'OMC (2012), La période récente montre que la
relation entre le P113 et les flux commerciaux fonctionne dans les deux sens et
évoluent de concert: Une croissance plus forte du P113 mondial est
associée à une croissance encore plus forte du commerce
international. On suppose qu'une hausse du P113 du pays importateur
s'accompagne d'un effet de richesse lui permettant d'accroître sa demande
d'importation. Parallèlement, La hausse du P113 du pays exportateur se
traduira par une augmentation de sa richesse et de sa
compétitivité. Ainsi, le volume des importations du Cameroun en
provenance de ces partenaires de la CEMAC dépend de la taille
économique de ces derniers. Puis qu'un P113 important dans un pays
exportateur indique un haut niveau de production, donc un niveau d'exportations
élevé, le P113 dans notre étude va nous permettre de
vérifier si les pays partenaires du Cameroun créent suffisant de
valeur ajoutée permettant des exportations. Nous nous attendons à
une influence positive et significative du P113 du pays exportateur.
Graphique : Evolution des pays de la CEMAC de 2010 à 2015
en « $ US courants ».
4E+10 3E+10 2E+10 1E+10
0
|
|
2010 2011 2012 2013 2014 2015
Cameroun Congo, République du Gabon Guinée
équatoriale République centrafricaine Tchad
|
Source : Par l'auteur, à partir des données de la
base de données du CNUCED.
? La distance.
La distance figure comme un déterminant essentiel des
flux des échanges, en tant que proxy des coûts du commerce. La
théorie suppose que la distance puisse augmenter les coûts
liés au transport, les infrastructures, l'assurance, les frais de stock
(délais d'expédition)... ; elle est
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo78.png)
60
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développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
donc considérée à juste titre comme un
facteur limitatif des échanges. Ainsi, plus les pays sont
éloignés géographiquement, plus le commerce entre eux
devient onéreux. De nos jours, sa structure théorique n'est plus
à mettre en cause puisque le modèle le plus directement
lié à l'équation de gravité est le modèle de
concurrence monopolistique avec coûts de transport. La distance joue un
rôle non négligeable sur le volume des échanges,
particulièrement pour les échanges des denrées
périssables (Emlinger, & Jacquet, 2008). Ainsi, la distance
géographique joue un rôle important dans les différentes
études empiriques sur le commerce et particulièrement dans le
modèle de gravité (Baldwin et Taglioni, 2006; De Groot et al,
2004) est généralement mesurée entre les capitales des
deux pays partenaires. Plus la distance entre les partenaires est
élevée, plus les coûts de transports seront
élevés. Dans notre étude, les données relatives
à la distance proviennent du Centre d'Etudes Prospectives et
d'Informations Internationales (CEPII).
Tableau N°5: Distance entre le Cameroun et les pays de la
CEMAC.
PAYS
|
R.C.A.
|
Congo
|
G.E.
|
Tchad
|
Gabon
|
CEMAC.
|
Cameroun
|
790.412
|
990.0672
|
301.903
|
1001.256
|
990.0675
|
895.83422
|
Source : donnée du CEP!!.
Ainsi, notre équation gravitationnelle de base se
présent comme suit : Mizt = á0 + á1PIBit +
á2Dzi+ ?izt (équation 1) Avec
? Mizt représente la valeur d'importations du Cameroun
z avec i, représentant le pays de provenance
à la date t. la valeur d'importations prend la valeur
zéro lorsqu'il n'existe pas de flux commerciaux entre les deux
partenaires. Notre estimateur économétrique peut prendre en
compte la problématique des flux nuls (observations nulles dues à
l'absence des échanges).
? Dzi représente la distance.
? PIBzt et PIBit représente
respectivement le PIB du Cameroun à la date t et le
PIB du pays d'importation à la date t.
? ?izt est le terme d'erreur.
En linéarisant l'équation (1) par application du
logarithme, nous pouvons ramener nos valeurs à une même
échelle. Ceci a l'avantage de corriger les problèmes
d'élasticité des coefficients. Nous avons l'équation 2
suivante :
22 Obtenu en faisant la moyenne de toutes les
distances.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo79.png)
61
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lnMizt = á0 + á1lnPIBit +á2lnDzi+ ?izt
? L'indice de performance logistique.
La performance logistique d'un pays traduit la capacité
de ce pays à faciliter les flux de marchandises entre les pays. Ainsi,
une variable « IPLx» qualifiée comme un
indicateur représentant le niveau de la performance logistique dans d'un
pays, capture l'impact de l'efficience logistique sur les flux des
échanges commerciaux. Cette l'impact peut être traduit par
l'interaction de facteurs multiples tels que l'efficacité du
réseau de transport, la facilité de l'organisation des
expéditions, l'efficacité des processus de dédouanement,
la performance logistique, le système de transport existant, la
qualité des services d'infrastructures, la capacité de suivi et
de traçabilité des consignations et la fréquence avec
laquelle les expéditions arrivent au destinataire dans les délais
prévus. L'IPL est une moyenne pondérée de ces variables,
il varie entre 1 (pour une performance faible) et 5 (élevée).
Source : Banque Mondial.
Dans le cadre de la performance logistique, le Cameroun a mis
sur pied depuis 2011, les contrats de performances, qui sont un outil de
facilitation des opérations de passage portuaire et de
dédouanement des marchandises.
Nous aurions l'équation 3 suivante :
lnMizt = á0 + á1lnPIBit +á2lnDzi+
á3ln IPLzt + á4ln IPLit + ?izt
? La gouvernance
La gouvernance influence fortement sur les activités
économiques en général et sur le commerce en particulier.
La qualité des institutions a tendance à influer sur le volume
des échanges générés par la libéralisation
commerciale, avec des conséquences implicites sur le plan du bien-
être et de la croissance induits par cette même
libéralisation. Les institutions nationales contribuent pour beaucoup au
succès des réformes commerciales. La qualité des
institutions et la qualité de la gouvernance jouent un rôle
important dans la création du commerce. Car elle a un impact important
sur la croissance durable et le développement économique et
couvre six aspects à savoir : le caractère démocratique
des institutions politiques, qui évalue dans quelle mesure les citoyens
sont en mesure de participer au choix de leur gouvernement, la stabilité
politique et l'absence de violence et de terrorisme, l'efficacité des
pouvoirs publics (du gouvernement), la qualité et le poids de la
règlementation, la primauté du droit, et enfin la lutte contre la
corruption. Kaufman & al.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo80.png)
62
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(2010). Les donnée sur les variables « Indgouv
» sont proviennent de la base de données de la Worldwide
Governance Indicators (WGI).
Tableau N°6: Indicateurs de la gouvernance des pays de la
CEMAC.
|
2010
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
CAMEROUN
|
-0.91
|
0.92
|
-0.95
|
-0.94
|
-0.94
|
-0.94
|
RCA
|
-1.30
|
-1.24
|
-1.33
|
-1.55
|
-1.70
|
-1.61
|
TCHAD
|
-1.37
|
-1.29
|
-1.27
|
-1.25
|
-1.31
|
-1.24
|
CONGO
|
-1.03
|
-1.03
|
-1.08
|
-1.06
|
-1.0
|
-1.00
|
GE
|
-1.24
|
-1.24
|
-1.26
|
-1.29
|
-1.41
|
-1.36
|
GABON
|
-0.54
|
-0.52
|
-0.52
|
-0.53
|
-0.55
|
-0.61
|
CEMAC
|
-1.03
|
-1.063
|
-0.73
|
-1.1218
|
-1.059
|
-0.99
|
Source : Données de la Banque mondiale Nous aurions
l'équation 4 suivante :
lnMizt = á0 + á1lnPIBit +á2lnDzi+
á3ln IPLzt + á4ln IPLit +á5ln
INDGUOVzt + á6ln INDGUOVit + ?izt
? La langue.
La variable langue commune « langx» est
une variable muette qui prend la valeur « 1 » si un langage commun
est parlé par au moins 9% de la population dans chacun des pays
partenaire et « 0 » autrement. Cette variable marque l'existence d'un
langage commun entre au moins 9% de la population dans chaque pays des deux
partenaires. La langue commune est un facteur de facilitation des
échanges, elle est introduite afin d'évaluer indirectement
l'impact des diasporas et leur rôle dans les échanges commerciaux.
En effet, la langue est un facteur déterminant du commerce dans la
littérature économique. La variable langue commune a
été introduite dans le modèle de gravité par
Frankel et Rose (2002) et Melitz(2008). Ces auteurs ont démontré
le rôle important joué par la proximité linguistique dans
les modèles de gravité. A ce titre on s'attend également
à un signe positif. Source : CEPII.
Nous aurions l'équation 5 suivante :
lnMizt = á0 + á1lnPIBit +á2lnDzi+
á3ln IPLzt + á4ln IPLit +á5ln
INDGUOVzt + á6ln INDGUOVit + á7 ln LANGzi +
?izt
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? La diversification économique
L'une des caractéristiques du commerce intra
régional en Afrique réside dans la faible diversification des
structures de production qui conduit souvent à la non
complémentarité et à la similitude des productions
nationales. La diversification économique est un processus dynamique qui
consiste à étendre la gamme de marchandises et services produits
dans une économie pour une consommation et une utilisation locale ou en
vue de l'exportation (CEA/BSR- AC, 2010). Or les économies de la CEMAC
sont loin de cette réalité avec une fort domination des produits
agricoles et miniers. Koffi Ehoussou (2005) en analysant les
potentialités d'échanges commerciaux, sur la base d'indices de
diversification, s'est rendu que les indices entre les pays africains sont
faibles traduisant une faible probabilité de réussite de la mise
en oeuvre des accords commerciaux bilatéraux. La diversification
économique n'est donc pas une barrière tarifaires et non
tarifaires mais elle est déterminante dans le développement des
échanges d'où son utilisation dans notre travail sous la
dénomination « DIV ». Helpman & Krugman (1985) mentionnent
que les différences des tailles de l'économique indiquent les
différences de la capacité des pays partenaires à produire
des biens différenciés (l'absence des différenciations des
produits). Autrement, la similarité des pays en termes de taille de
marché est susceptible d'améliorer la demande des produits
différenciés. Dans notre étude, nous prendrons donc en
compte l'indice de diversification du pays d'origine.
Graphique : indice de diversification économique des
pays de la CEMAC entre 2010 et 2015.
0,9
0,85
0,8
0,75
0,7
0,65
|
|
2010 2011 2012 2013 2014 2015
RCA CONGO GABON G.E. TCHAD CEMAC
|
Source : Par l'auteur, à partir des données du
CNUCED. Nous aurions l'équation 6 suivante :
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo83.png)
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lnMizt = á0 + á1lnPIBit +á2lnDzi+
á3ln IPLzt + á4ln IPLit
+á5lnINDGUOVzt + á6lnINDGUOVit + á7
lnLANGzi + á8DIVzt + + á9DIVit +
?izt
? L'enclavement
La variable enclavement permet d'estimer l'effet sur les
échanges des pays qui n'ont pas une ouverture sur la mer. Il est
important de tenir compte de l'enclavement géographique car deux des
pays de la sous-région sont dans cette situation d'enclavement. La prise
de cette variable dans notre travail, nous permet de vérifier si la
situation de l'enclavement de ces deux pays a favorisé le commerce avec
Cameroun. Si après examen empirique, il ressort que la variable
indicatrice de l'enclavement n'est pas significative, quel que soit son signe,
alors nous serons amenés à supposer que le réseau de
transport et de communication régional est « efficient et
adéquat » .Nous aurions l'équation 7 et finale
suivante :
lnMizt = á0 + á1lnPIBit +á2lnDzi +
á3lnIPLzt + á4ln IPLit
+á5lnINDGUOVzt + á6ln INDGUOVit + á7 ln
LANGzi + á8lnDIVzt + á9lnDIVit +
á9Enclavzi +?izt
? Les indices des OTC et des mesures SPS.
Au vu de tout ce qui a été dit sur les facteurs
qui limitent le développement du commerce intra-CEMAC. Les
barrières les plus appliquées portent sur les « OTC
» et les mesures « SPS ». La source la plus
complète de données sur les barrières non tarifaires a
été établie par la CNUCED dans le cadre du TRAINS. Les
données de la base TRAINS ne reflétant la réalité
des barrières non tarifaires appliquées par le Cameroun dans son
commerce. Alors nous avons pu grâce aux informations collecter
auprès de l'agence de normalisation et de la douane camerounaise
répertorier l'ensemble des règlementations techniques, qui sont
les principales barrières non tarifaires. Ainsi, cette variable est dans
notre modèle une variable muette qui prend la valeur « 1 » si
un produit fait l'objet d'une quelconque forme de prescription technique ou
« 0 » au cas contraire. Nous introduisons un indice noté
« j » représentant un produit importé par le Cameroun
en provenance de « i ». Nous aurions l'équation 5 et finale
suivante :
lnMizt = á0 + á1lnPIBit +á2lnDzi +
á3lnIPLzt + á4ln IPLit +á5ln
INDGUOVzt + á6ln INDGUOVit + á7 LANGzi +
á8lnDIVzt + á9lnDIVit + á10
Enclavzi + á11OTCzjt + á12SPSzjt +?ijzt.
Dans l'implémentation de notre équation, nous
allons ramener notre panel à deux dimensions en couplant les
produits-partenaires car un produit en provenance d'un partenaire précis
peut faire l'objet d'une barrière non tarifaire et les autres pays
pas.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo84.png)
65
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I-2- ESTIMATION DE NOTRE EQUATION.
I-2-1- Traitement des flux de commerce nul
Le flux de commerce dans cette étude a
été collecté au niveau 11 de désagrégation
selon le système HS. La base de données des biens importés
par le Cameroun contient un nombre important de flux nul. La présence de
ces flux nuls peut être problématique car de façon usuelle,
le modèle de gravité est exprimé sous forme logarithmique
Or cette formulation ne permet pas d'inclure des flux de commerce nul car le
logarithme de zéro est indéfini; d'où la
nécessité de traiter des flux de commerce nul. Pour Frankel
(1997), la présence de flux nuls au niveau agrégé apparait
dans le commerce entre petits pays ou entre pays très distants qui sont
réputés commercer moins entre eux. Par ailleurs, la non prise en
compte des flux nuls lors des estimations peut influencer les résultats
empiriques s'ils n'arrivent pas aléatoirement. Dans la
littérature, plusieurs méthodes sont employées pour
traiter ce problème.
? Une solution commune consiste à restreindre
l'échantillon à des observations
non nulles afin d'éviter les problèmes
d'estimation liés aux flux nuls (Frankel (1997), Bikker (1982)).
? Une autre approche consiste à substituer les flux
nuls par de petites constantes. Cela permet de prévenir l'omission
d'observations dans l'échantillon (Wang, Winters (1991), Raballand
(2003)).
Cependant, en insérant des valeurs proches de
zéro, rien ne garantit de façon formelle que les estimations du
modèle de gravité soient consistantes. Ces 2 approches sont par
conséquent insatisfaisantes. Les opérations avec des flux
zéro exigent que les informations fournies par ces flux soient prises en
considération. C'est pourquoi, le modèle Probit est
employé pour analyser la situation dans laquelle une partie des
observations de la variable dépendante est inobservable et
représentée généralement par zéro. Plusieurs
études dont celles d'Anderson et Marcouiller (2002) et de Rose (2004)
ont utilisé le modèle standard pour estimer l'équation de
gravité en présence de flux nuls. Nous allons utiliser
l'estimateur HMR qui se déroule en deux étapes.
I-2-2- Estimation par la méthode de HMR.
Plusieurs méthodes ont été
utilisées dans les études empiriques pour mesurer le commerce
entre les pays. Parmi elles, le modèle de gravité se
présent comme le plus courant pour mesures le niveau de commerce
bilatéral existant entre deux pays et les facteurs l'influençant.
Si dans ces débuts, le modèle de gravité a
été vivement critiqué, des études adjacentes
font
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo85.png)
66
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d'elle un des modèles les plus fiables. Dans son
implémentation, il est question d'estimer le modèle de plusieurs
façons. On choisira la méthode d'estimation HMR qui semble la
mieux appropriée et moins critiquée par la littérature.
Cette méthode consiste à estimer la probabilité de
l'existence ou pas d'une d'échanges entre deux pays partenaire à
un instant précis.
1-2-2-2- Estimation du PROBIT
Ø(?????? ,??t)
La variable dépendante du modèle de
gravité est par définition toujours positive ou nulle (car il
n'existe pas de commerce négatif). Sous l'hypothèse d'un commerce
nul, on a pensé à une technique d'estimation qui tient compte de
cet aspect, à savoir le PROBIT. Cette méthode d'estimation permet
de déterminer l'effet dû au hasard dans la modélisation ou
dû à l'absence absence de commerce entre deux pays et de corriger
les effets d'hétérocedaticité que l'on rencontre
généralement dans les modèles de gravité. Amemiya
(1985). Etant donné que la survenance d'une importation entre le
Cameroun et l'un de ses partenaires peut être nul pour une année
ou pour un produit précis La première étape consiste
à estimer la probabilité d'avoir des flux de commerce non nul.
Pour ce faire, nous calculons le ratio inverse de Mills (IMR) à partir
d'un seuil. Dans les travaux de Nordas (2006), le seuil a été
fixé à 1 milliards d'USD. Dans le cadre de nos travaux, nous
allons fixer le seuil à 1 000 000 de XAF car c'est à partir d'une
valeur en douane d'un million qu'on établit une déclaration en
détail. Le ratio inverse de Mills s'interprète comme la
probabilité prédite d'observer la variable exogène pour un
pays pour une année donnée. L'équation du ratio inverse de
Mills s'écrit :
IMRit= ??(??????,??t)
Avec,
Xit la variable explicative concernant le pays i
à la période t ;
f3t coefficient estimé associé à la variable
explicative Xit ;
Ø (Xit, f3t) la densité de
probabilité associée à la probabilité
prédite d'observer la variable X
Et, CD (Xit,f3t) la fonction de distribution cumulative
associée aux probabilités prédites.
Les hypothèses qui sous-entendent cette analyse sont les
suivantes :
HO : Tous les paramètres sont nuls
H1 : Il y a au moins un paramètre nul.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo86.png)
67
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1-2-2-2- Estimation de l'équation par le
MCO.
? Vérification de l'application du MCO par le
test de HAUSMANN.
Le test d'Hausman (1978) nous permet de choisir entre un
modèle à effet fixe et un modèle à effet
aléatoire. Les deux modèles les modèles permettent de
prendre en compte l'hétérogénéité des
données mais les hypothèses sur la nature des effets
spécifiques diffèrent d'un modèle à l'autre. Dans
le modèle à effet fixe, on suppose que les effets
spécifiques peuvent être corrélés avec les variables
explicatives du modèle, et dans le modèle à effet
aléatoire, on suppose que les effets spécifiques sont orthogonaux
aux variables explicatives du modèle. Le test de spécification de
Hausman permet de tester la présence d'une corrélation ou non
entre les effets spécifications et les variables explicatives du
modèle. Ainsi, il faut d'une part un estimateur convergent et
asymptotiquement efficace sous l'hypothèse nulle et d'autre part, un
estimateur convergent aussi bien sous l'hypothèse nulle et sous
l'hypothèse alternative. Les hypothèses de ce test sont les
suivantes.
H0 : Présence d'effets
aléatoires
H1 : Présence d'effets fixes
? Application du MCO.
L'estimateur des moindres carrés ordinaires reste l'un
des estimateurs les plus fréquemment utilisés car elles ont
l'avantage d'être facile à implémente et est l'un des
estimateurs les plus utilisés. Mais le véritable problème
de cette Méthode réside dans le risque
d'hétéroscédaticité Ce qui rend les
paramètres estimés inefficients (Nordas, 2006) et remet en cause
le choix des MCO comme méthode d'estimation. La littérature
propose cependant une méthode corrective pour résoudre le
problème d'hétéroscédasticité. L'option la
plus simple consiste à tronquer les observations des flux des
échanges et à estimer ln (1+Tij). Il s'est avéré
que le problème d' hétéroscédasticité est
résolu en procédant de la sorte. Estimé 1+Tij au lieu de
Tij résulte simplement du fait qu'au cours de la période
d'analyse, deux pays peuvent ne pas avoir échangé. Dans notre
analyse, nous allons calcul le taux de hasard par l'inverse du ratio de Mills,
que nous allons l'inclure dans l'estimation global par MCO, ça nous
servira à corriger le problème d'
hétéroscédasticité que l'on rencontre
généralement dans le modèle de gravité.
SECTION 2 : ANALYSE DES RESULTAT ET PROPOSITION DE
SOLUTION
II-1- Résultats de l'estimation et
interprétation des résultats.
II-1-1- Présentation des résultats.
? Estimation du model PROBIT
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo87.png)
68
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De façon générale, L'analyse de nos
données se fera principalement en deux phases. Dans une première
phase, nous avons procédé à l'estimation du Probit en
déterminant le ratio inverse de Mills-IMR. Le résultat se
présente comme suit :
Tableau N°7 : Résultat de l'estimation du model
PROBIT.
Seuil d'importation
=1 000 000
|
Coef.
|
P>|z|
|
Interval de confiance à 95%
|
Lpib y
|
0.3466794***
|
0.000
|
0.1539538
|
0.539403
|
Ldist
|
-1.913706 ***
|
0.000
|
-2.301753
|
-1.525658
|
IndigouvCMR
|
0.538318
|
0.353
|
-0.5983523
|
1.674988
|
Ndigouv Y
|
-1.96147***
|
0.000
|
-2.726811
|
-1.196128
|
Diver Y
|
-1.049358 **
|
0.016
|
-1.905645
|
-0.1930724
|
Diver CMR
|
-0.3833555
|
0.507
|
-1.515286
|
0.7485754
|
SPS
|
.0328084
|
0.699
|
-0.1332431
|
0.1988598
|
OTC
|
-0.3385225 *
|
0.022
|
-0.6292079
|
-0.0478371
|
LangY
|
3.303809 ***
|
0.000
|
2.343719
|
4.2639
|
Enclav Y
|
0.7123016 ***
|
0.000
|
.3747362
|
1.049867
|
IndperflogistCMR
|
0.428573
|
0.159
|
-0.1679246
|
1.025071
|
Indperflogist y
|
0.1030954
|
0.689
|
-0.4019806
|
0.6081715
|
Constante
|
3.7214 ***
|
0.000
|
1.752638
|
5.690163
|
RESULTATS GLOBAUX DU TEST
|
Wald chi2(12)
|
218.21
|
Prob > chi2
|
0.0000
|
Sources : auteur.
(***), (**) et (*) traduisent respectivement le fait que le
coefficient estimé est significatif au
seuil de 1%, 5% et 10%.
Le modèle est globalement significatif au seuil de 5%,
en effet, la p-value associée à la statistique de Wald est
inférieure à 0,05.
? Test de HAUSMAN.
La notion d'hétérogénéité
est centrale en économétrie des panels. La forme la plus simple
d'hétérogénéité est celle qui consiste
à postuler l'existence de constantes spécifiques à chaque
individu. Ce qui revient entre autre à savoir si la source de
l'hétérogénéité est fixe ou
aléatoire. Pour cela, nous procédons ensuite au test de
Hausman.
Le test de Hausman permet de faire un choix entre le
modèle à effets individuels fixes et le modèle à
effet individuels aléatoire qui prend en compte
l'hétérogénéité des données. Dans le
premier cas on suppose que les effets spécifiques peuvent être
corrélés avec les variables explicatives du modèle, et
dans le second cas on suppose que les effets spécifiques sont
orthogonaux aux variables explicatives du modèle. Lorsque la
probabilité de ce test est
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo88.png)
69
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inférieure au seuil retenu, le modèle à
effet fixe est privilégié. Dans le cas contraire, on retient le
modèle à effet aléatoire. Les hypothèses sont les
suivantes :
H0 : présence d'effet fixe
H1 : présence d'effet aléatoire
Le résultat du test de Hausmann se présente comme
suit : Tableau N°8 : Résultat du test de Hausmann
Chi 2
|
1.48
|
prob>chi 2
|
0.9606
|
Sources : auteur
Ainsi, la p-value associée à ce test est
supérieure à 0,05 permettant ainsi de retenir le modèle
à effets aléatoires. Pour vérifier d'avantage si nous
sommes en présence d'un modèle à effet aléatoire,
nous allons effectuer le test de BREUSCH PANGAN.
? Test DE BREUSCH PANGAN ou LAGRANGE
La statistique de Breusch-Pagan est obtenue après
l'estimation du modèle à effets aléatoires. Elle permet de
tester la significativité du modèle à effets
aléatoires et corriger si la covariance entre les effets
aléatoires est nulle. Le test est basé sur les
hypothèses suivant :
H 0 : Absence d'effets aléatoires
H 1 : Présence d'effets aléatoires
Tableau N°9 : Résultat du Breusch-Pagan
VARIABLE
|
Chibar 2 (01)
|
Prob > chibar2
|
Limport
|
38 901.30
|
0.000
|
Sources : auteur
Les effets aléatoires sont significatifs au seuil de 1%.
Alors le test de panel avec effet aléatoire
est le plus approprié pour notre étude.
? Test de stationnarité de
LEVIN-LIN-CHU.
L'analyse des données de panel non stationnaires s'est
développée très rapidement depuis les travaux pionniers de
Levin et Lin (1993). Leur démarche est directement inspirée de
celle des tests de racine unitaire en séries temporelles de Dickey et
Fuller (1979).Les données de panel présentent une double
dimension d`analyse qui constitue un avantage par rapport aux données
sur séries temporelles ou en coupe transversale. Cette double dimension
permet de prendre en compte l`hétérogénéité
des individus dans une approche dynamique. Baltagi et Kao (2000) montrent que
l`économétrie des données de panel non stationnaires
permet d`associer le « meilleur des deux mondes » : l`analyse des
séries non stationnaires à partir des méthodes des
séries temporelles et l`accroissement du nombre de données et de
la puissance des tests grâce à la dimension individuelle. L'ajout
de la dimension individuelle à la dimension temporelle usuelle
présente un intérêt important pour l'analyse des
séries non stationnaires. Or, pour les
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo89.png)
70
Rédigé et présenter par Serge
Guy BILOA
Intégration sous régionale et
développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
échantillons de petites tailles les tests de racine
unitaire sont en général très peu puissants pour
distinguer des séries non stationnaires et des séries
stationnaires mais fortement persistantes car L'étendue de la
période d'étude étant plus importante que la
fréquence des données (Pierce et Snell, 1995). Le recours aux
données de panel permet ainsi de travailler sur des échantillons
de taille réduite (dans la dimension temporelle) en augmentant le nombre
de données disponibles (dans la dimension individuelle). Baltagi et Kao
(2000). Cette approche semble tout particulièrement adaptée
à notre étude pour mesurer la stationnarité ou non des
importations. Le résultat se présent comme suit :
Tableau N°10 : Résultat du test de Levin-Lin-Chu
sur les importations du Cameroun.
|
Statistique
|
P-value
|
Ajutée t
|
-7.2e+02
|
|
Non ajustée
|
-7.8e+02
|
0.0000
|
Sources : auteur.
? Estimation finale par le MCO.
Le résultat de l'estimation de ce modèle est le
suivant :
Tableau N°11 : Résultat de l'estimation par les
MCO
VARIABLES
|
IMPORTATION DU CAMEROUN
|
COEF.
|
Z
|
P>|z|
|
lpib_y
|
0.0728291***
|
2.74
|
0.006
|
Ldist
|
-0.3948064
|
-2.71
|
0.007
|
|
***
|
|
|
IndgouvCMR
|
0.1091112
|
2.66
|
0.008
|
|
***
|
|
|
Indigouvy
|
-0.4153815
|
-2.75
|
0.006
|
|
***
|
|
|
Divery
|
-0.2312629
|
-2.82
|
0.005
|
|
***
|
|
|
diverCMR
|
-0.0767459 **
|
-2.58
|
0.010
|
SPS
|
0.0162147 ***
|
4.26
|
0.000
|
OTC
|
-0.061826 **
|
-2.34
|
0.019
|
LangY
|
0.6856087
|
2.71
|
0.007
|
|
***
|
|
|
EnclavY
|
0.1524083
|
2.74
|
0.006
|
|
***
|
|
|
indPerflogistCAMER
|
0.0871446
|
2.69
|
0.007
|
|
***
|
|
|
indPerflogistY
|
0.0222434
|
2.70
|
0.007
|
|
***
|
|
|
mills_inver
|
0.2219222
|
2.69
|
0.007
|
|
***
|
|
|
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo90.png)
71
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CEMAC
Constance 0.6352111 *** 2.67
|
0.008
|
RESULTAT GLOBAUX DE L'ESTIMATION
|
Nombre d'observations
|
22,356
|
Wald chi2
|
32.67
|
Prob > chi2
|
0.0019***
|
Sources : auteur
(***) et (**) traduisent respectivement le fait que le
coefficient estimé est significatif au
seuil de 5% et 10%.
II-1-2- Interprétation des résultats
Le modèle est globalement significatif au seuil de 5%
pour toutes les variables de notre modèle et la p-value associée
à la statistique de Wald de 0.0019.
II-1-2-1- Interprétation des variables standard du
modèle de gravite.
? la taille économique des pays partenaires influence
positivement les
importations du Cameroun dans la zone car le coefficient
associé est de 0.0728291. Le signe positif du coefficients
estimés montrent qu'un accroissement du PIB du pays entraîne une
hausse des importations. Gbetnkom et Avom (2005) avait déjà
montré à l'aide d'un modèle de gravité que les
revenus des partenaires commerciaux exercent des effets significatifs positifs
du PIB sur leurs échanges.
? La distance influence négativement les
échanges, car plus deux pays sont éloignés moins ils
échangent. Autrement dit, le volume des échanges baisse avec la
distance car la distance augmente les coûts de transport. Le coefficient
de la distance est négatif et significatif ce qui traduit que la
distance influence les échanges en ce sens qu'il augmente les
coûts de transport. une augmentation de la distance de 1%, entraine une
diminution des échanges de 0.394%. Ce résultat semble indiquer
que bien qu'appartenant à une même région, la distance agit
relèvement sur les importations du Cameroun. Ainsi, plus la distance
entre les deux partenaires augmente, moins il y'a d'importations. Avec les
progrès technologiques et le développement dans le secteur des
transports, la distance se présente de moins en moins comme un obstacle
aux échanges. Une amélioration de l'infrastructure
routière des pays d'une sous-région économique, peut
réduire considérablement les coûts des échanges.
Selon une étude de Limão et Venables (2001), si l'infrastructure
d'une sous-région s'améliore considérablement.
L'amélioration des infrastructures pourrait contribuer pour beaucoup
à augmenter le volume du commerce intra-africain.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo91.png)
72
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Intégration sous régionale et
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II-1-2-2- Interprétation des variables portant sur
les barrières non tarifaires.
Les barrières non tarifaires ne portent pas seulement
sur les OTC et les mesures SPS, mais aussi sur la politique la qualité
des politiques gouvernementales et les mesures de performance logistique.
? Les coûts de transport peuvent aussi varier en fonction
du niveau de la
performance du dispositif logistique du pays importateur et
exportateur. Que ce soit l'indice de perfectionnement logistique du Cameroun ou
de son partenaire, le signe du coefficient est positif et significatif. Alors,
l'efficacité des processus de dédouanement, la qualité des
infrastructures commerciales et des infrastructures de transports connexes, la
facilité de l'organisation des expéditions à des prix
concurrentiels, la qualité des services d'infrastructures, la
capacité de suivi et de traçabilité des consignations et
la fréquence avec laquelle les expéditions arrivent au
destinataire dans les délais prévus ont un effet positif sur les
importations du Cameroun.
? La gouvernance doit en principe influencer positivement les
échanges car la volonté des pays libéraux est de
s'intégrer davantage dans le commerce international. Tel est le cas pour
le Cameroun avec un coefficient positif et significatif. L'indice de
gouvernance prenait en compte la stabilité politique et l'absence de
violence et de terrorisme, l'efficacité des pouvoirs publics (du
gouvernement), la qualité et le poids de la règlementation, la
primauté du droit, et enfin la lutte contre la corruption. (Kaufman
& al. 2010). Selon ces critères, le coefficient négatif des
pays partenaires se justifie par la situation de crise en RCA, la mauvaise
qualité de la politique gouvernemental en matière
d'intégration régionale du Gabon et de la Guinée
Equatoriale.
? Nous avons vu dans la théorie que certaines
barrières peuvent être légitime des lors qu'elle a pour
finalité de protéger la santé, l'environnement et le tissu
économique ou illégitime dans la mesures ou elle crée des
distorsions aux échanges. Ainsi, les réglementations techniques
peuvent avoir cette double finalité. Au seuil de 5%, les deux variables
sont significatives. Ce qui traduit impact de ces mesures protectionnistes sur
les échanges. Mais le signe négatifs des OTC, montrent son
caractère plus restrictif que les mesures SPS.
Or la différence entre ces deux mesures réside
dans le fait que les obstacles techniques au commerce n'incluent pas
d'interdictions explicites des importations originaires de certains pays ou de
certaines régions. Cette situation de contradiction des deux types de
mesures ont déjà été ressortie dans des
études présente. Moenius (2004) utilise un modèle de
gravité pour
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo92.png)
73
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Intégration sous régionale et
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évaluer l'impact des normes nationales sur le commerce
de 12 pays développés portant sur 471 secteurs. L'auteur affirme
que les normes à l'importation ont un effet négatif sur les
importations de produits non manufacturés (produits alimentaires,
boissons, matières premières et combustibles minéraux),
mais un effet positif sur les importations du secteur manufacturier (notamment
hydrocarbures, produits chimiques, produits manufacturés et machines).
Dans le même contexte, Fontagné & al (2005) affirment
également un effet positif de ces mesures sur le commerce des produits
manufacturés, mais un effet négatif sur le commerce des produits
frais et transformés. Plus récemment, l'étude de Li et
Beghin (2012) estime les effets des mesures OTC/SPS sur le commerce. Ils
constatent que les effets estimés de ces mesures sur le commerce ont
moins de probabilité d'être positifs dans les secteurs de
l'agriculture et de l'alimentation que dans les autres secteurs.
Dans le cadre du commerce du Cameroun avec les autres pays de
sous-région les obstacles techniques ont un effet plus restrictif que
les mesures SPS. Ceci se justifie par le fait que les produit importée
par le Cameroun en provenance des autres pays de la communauté sont plus
soumise aux normes et autres mesures technique. Dans le cadre du commerce
intracommunautaire, la libre circulation est conditionnée par les
règles d'origine. Ces règles permettent de discriminer les
produits de faire l'objet d'une libre circulation et ceux qui doivent pas. Si
les produits agricoles sont moins soumis aux réglementations techniques,
les produits semi-manufacturés ou manufacturés sont plus
contraint aux règles de fabrication et au respect des normes.
II-1-2-3- Interprétation des autres variables
influençant le commerce intra-CEMAC.
? Un pays à intérêt à
commercialiser avec le pays avec qui les coûts de transport sont les plus
bas. En analysant de près les effets des coûts de transport, La
distance demeure donc une barrière aux échanges et la
proximité géographique se présent donc un facteur
important des échanges. Très souvent ce sont des pays appartenant
à un même espace géographique qui décide de se
mettre ensemble dans le cadre du régionalisme. L'existence d'une
frontière commune favorise les échanges et l'enclavement d'un
pays partenaire est d'avantage plus bénéfique pour son pays lui
donnant accès à un littorale. Le signe attendu de l'enclavement
est positif ce qui veut dire que la position enclavement géographique du
Tchad et de RCA est favorable aux importations du Cameroun dans la CEMAC.
? Les échanges sont tout aussi influencés par la
proximité linguistique entre les pays échangeant. La langue est
fondamental dans les échanges de la CEMAC car le
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo93.png)
74
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CEMAC
commerce est le plus facile entre les pays qui partagent la
même langue, d'autant plus que les produits sont des biens
différenciés et complexes sur les il faut disposer d'un ensemble
d'information. Les pays de CEMAC, sauf la Guinée Equatoriale, partage le
français avec le Cameroun. Ceci étant, le coefficient est positif
traduit que indépendamment des divergences linguistiques, la langue
influence positivement les échanges du Cameroun.
? La structure des échanges et le type de biens
échanges est fondamentale dans le développement des
échanges. La structure des échanges (concentrée sur les
exportations des matières premières et les importations des
produits manufacturés), et cette spécialisation exogène
qui expliquent la marginalisation croissante de l'Afrique dans le commerce
mondial et la faiblesse de son commerce intérieur (Frenkel et
Rozenwurcel, 1992). Malgré une intégration économique et
monétaire, les échanges intra-régionaux sont marginaux
à cause de la faible structure de production et la diversification des
économies des pays de la CEMAC. Autrement, dit la diversification de
l'économie accroît le commerce intra-communautaire. Selon la
théorie, le faible niveau de commerce intra-communautaire trouve une
partie de son explication dans le faible niveau de diversification. Ce qui
justifierait le l'influence négatif de la diversification sur les
importations du Cameroun par le signe négatif du coefficient de
diversification.
II-1-2-4- Recommandations
La facilitation du commerce passe par l'adoption de pratique
destinées à renforcer les flux commerciaux entre les états
membres et l'abolition de toutes les entraves aux échanges. Face aux
politiques protectionnistes, des mesures sont adoptées de plus en plus
dans les échanges commerciaux internationaux au niveau régionaux,
sous régionaux et étatique en vue de les règlementer ou
les supprimer.
Comme recommandations, nous suggérons :
? Investir davantage dans les infrastructures de
transport
Si le commerce inter-pays dans la CEMAC est entravé par
des coûts de transport élevés, ceux-ci sont en grande
partie causés par la qualité des infrastructures. Il est donc
important de développer le secteur des infrastructures de transport
(routières, ferroviaires aéroportuaires et même
portuaires). Pour ce faire, il est important que se tisse des partenariats
solide (public - privé). Le secteur privé peut investir dans les
projets d'infrastructures au côté de l'Etat qui souvent ne dispose
pas assez de fonds conséquents pour assurer seul ces projets de
hautes
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo94.png)
75
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Intégration sous régionale et
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CEMAC
envergures. Ces investissements devraient concerner non
seulement la création d'infrastructures, mais aussi leur maintenance
préventive et curative.
? les états et les institutions
financières doivent soutenir et accroitre le financement des projets
novateurs et d'entreprises novatrices (start-up)
Il est important que les Etats et les banques financent
davantage les start-up. En effet, elles sont d'un enjeu important dans la
diversification de l'économie. Plusieurs jeunes s'intéressent
à de secteurs très peu explorés et qui pourrait être
d'un poids important dans l'économie. On peut citer le domaine des NTIC,
qui concentre un nombre de plus en plus croissant de startup. Cependant ces
dernières font face au manque de fonds nécessaires pour se
développer à grande échelle.
? l'amélioration du climat des
affaires
Réformer l'environnement des affaires est aujourd'hui
une priorité pour les pays de l'Afrique centrale du fait de l'influence
significative de cet environnement sur le développement du secteur
privé et, partant, sur la croissance économique. L'enjeu est
d'autant plus important que l'ensemble des pays en développement se sont
lancés dans une compétition pour attirer les investissements
directs étrangers. Or tous les indicateurs disponibles montrent que
l'Afrique Centrale est probablement la sous-région du monde la moins
attractive (instabilité causée par les différentes
guerres). Dans cette perspective les Etats de la sous-région doivent
poursuivre les efforts pour améliorer le climat de l'investissement afin
d'attirer à la fois les investisseurs nationaux et étrangers pour
le développement et la gestion des infrastructures de transport.
? diversifier son économie
Il est important pour les pays de la CEMAC d'orienter leur
coopération vers le développement de nouveaux secteurs afin de
diversifier leurs économies et réduire leur dépendance au
pétrole. La pertinence de cette recommandation peut être
constatée dans la conjoncture que traversent les pays de la CEMAC depuis
les années (2016). En effet, la majeur partie des pays de la CEMAC sont
secoués et fragilisés économiquement par la crise
causée par la chute des cours du pétrole sur le marché
international.
CONCLUSION CHAPITRE 4
Ce chapitre nous a permis dans sa première section de
préparer l'équation du modèle de gravité avec les
différents indicateurs retenue à savoir :
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo95.png)
76
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Intégration sous régionale et
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- Le PIB
- La distance
- L'indice de performance logistique
- La gouvernance
- La langue
- La diversification économique
- L'enclavement
- L'indice des OTC et des mesures SPC.
L'estimation de l'équation par la méthode HRM, le
PROBIT et le MCO
La deuxième section quant-elle fait une analyse et
interprète les résultats et prescrit quelques recommandations qui
selon nous si elles sont appliquées le commerce intra -CEMAC pourra
être significativement amélioré.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo96.png)
77
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Guy BILOA
CONCLUSION GENERALE
Intégration sous régionale et
développement du commerce entre les états membres de la zone
CEMAC
Parvenu au terme de notre étude, il convient de
rappeler que nous avons travaillé sur l'intégration
régionale et le développement du commerce entre les états
membres de la zone CEMAC.
Nous avons abordés tour à tour les notions de
régionalisation, d'intégration régionale, de
régionalisme et de commerce international. Cette étude a permis
de mettre en exergue la responsabilité des différents indicateurs
qui freinent ou influencent négativement le développement du
commerce intra-CEMAC. En utilisant une modélisation gravitationnelle sur
données de panel. Elle aboutit alors à plusieurs principales
conclusions.
Les coûts de transport élevés dû
à l'insuffisance et au mauvais état des infrastructures de
transports découragent les exportations, la mal gouvernance, le
degré élevé de corruption, l'absence de diversification
économique sont autant de facteurs qui empêchent le
développement du commerce intra-CEMAC.
Toutefois, l'usage de la modélisation gravitationnelle
sur données de panel a permis d'attester que la distance influence
négativement les échanges et que le PIB et la diversification
influencent positivement et significativement les échanges
bilatéraux.
L'analyse factorielle faite a permis de mettre en exergue la
qualité des institutions ainsi que la situation sécuritaire, qui,
de manière significative influencent positivement les échanges
bilatéraux.
Dès lors, tos ces différents facteurs deviennent
des déterminants importants du commerce intra CEMAC et les pays membres
devraient s'atteler à la mise en oeuvre des recommandations que nous
avons faites afin de réduire les obstacles et de booster le commerce
sous régional.
![](Intgration-sous-rgionale-et-dveloppement-du-commerce-entre-les-tats-membres-de-la-zo97.png)
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Rédigé et présenter par Serge
Guy BILOA
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