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Analyse des effets du développement technologique sur la croissance économique d'Haà¯ti de 1989 à  2019


par Christopher PIERRE
Université Notre-Dame D'Haïti (UNDH-FSESP)- Haitian Education and Leadership Program (HELP) - Licence en Sciences Économiques 2017
  

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1.2. Problématique et Questions derecherche

Dans tout pays, on s'accorde sur le fait que la vigueur de la croissance économique contribue au développement économique et social et à la réduction de la pauvreté. Parallèlement, il est de plus en plus largement admis que l'incidence de la croissance sur la pauvreté dépend de la qualité de la croissance, c'est-à-dire de sa composition, de sa répartition et de son caractère plus ou moins durable (Banque Mondiale,2000).

Les études récentes portant sur la croissance convergent toutes sur un point qui est « le rythme de la croissance, dans un pays donné, est pour une large part fonction de : i) sa capacité de s'intégrer dans l'économie mondiale grâce aux échanges et à l'investissement ; ii) son aptitude à préserver l'équilibre des finances publiques et la stabilité de sa monnaie ; et iii) sa capacité de créer un environnement institutionnel garantissant l'exécution des contrats et le respect des droits de propriété».

Selon Whitman ROSTOW (1965), pour passer d'un stade à un autre6, s'inscrivant dans une opération de rattrapage, il est fortement conseillé à ce que les pays suivent successivement les cinq étapes de la croissance présentées ci-dessous :

· Émergence hors de la société traditionnelle;

· Conditions préalables au décollage : organisation politique et sociale, connaissances techniques, création d'épargne, constitution d'un capital social fixe, esprit d'entreprise;

· Décollage (take-off), impliquant simultanément : augmentation du taux d'investissement, développement de secteurs industriels à taux élevé de croissance, structuration politique et sociale assurant modernisation et continuité;

· Marche vers la maturité économique pour lequel le démarrage est suivi d'une longue période de progrès soutenu, sinon constant, à mesure que l'économie, qui désormais se développe à une cadence régulière, s'efforce d'appliquer la technologie moderne à chacun de sessecteurs ;

· Ère de la consommation de masse : Nous en venons maintenant à cette étape là où la production de biens de consommation durables et les services deviennent progressivement les principaux secteurs del'économie.

De toutes ces étapes énoncées par Whitman ROSTOW, il n'y a que celle du progrès technique étant considérée comme l'une des stratégies permettant de côtoyer la croissance qui nous intéresse le plus dans ce travail de recherche dans le cadre d'Haïti. Puisqu'en référence à cette étape du modèle de Rostow, la production d'un pays résulterait de l'exploitation de la main- d'oeuvre et du capital dans le cadre d'un procédé de fabrication articulé sur la technologie à un moment précis dans letemps.

Il faut noter qu'à chaque secteur, certaines nouvelles technologies deviennent « génériques » en ce sens qu'elles ouvrent la porte à une vaste gamme d'innovations appropriées

6Les premières études de « la transition », c'est-à-dire du passage d'un type de société à un autre, des transformations d'une forme de société en une autre, remontent aux fondateurs de l'économie politique, notamment à Smith et Ricardo, et aux philosophes sociaux du XVIIIesiècle.

(Richard R. NELSON et Sidney G. WINTER, 1982). D'autres historiens de l'économie, qui ont noté l'importance des innovations mineures, ont émis des idées similaires sur les systèmes, les trajectoires et les paradigmes (Giovanni DOSI, 1982 ; Carlota PEREZ, [1983], 1985). Les économistes conceptualisent les avancés de la technologie comme une interaction entre la demande de nouveaux produits ou procédés et la productivité c'est-à-dire les progrès scientifiques et techniques en vertu desquels la création de nouveaux produits et procédés devient techniquement réalisable et abordable. Carlota PEREZ (1939) va plus loin en soutenant que la technologie modifie l'environnement socio-économique d'un pays. Pour sa part, il y a un jeu entre le changement institutionnel et le changement technique dans son concept des « Paradigmestechno-économiques».Onatteintd'abordlepotentieldeproductivitéd'unnouveau

« Paradigme techno-économique » dans un seul ou quelques secteurs de pointe. Ensuite, la diffusion ne commence à affecter l'ensemble de l'économie que lorsqu'on en a clairement démontré les effets comme augmentation de la productivité, accroissement du secteur économique en produit et en volume7. Une plus longue période d'adaptation structurelle suit inévitablement puisqu'on se trouve aux prises avec une nouvelle infrastructure, de nombreux changements institutionnels, des compétences universellement accessibles ainsi que des matériaux et de l'équipement d'un nouveau genre.

En effet, grâce aux avancées empiriques, on constate que dans les pays de l'OCDE8 les répercussions économiques des TIC sont extrêmement importantes puisque celles-ci suivent un rythme rapide et favorable. Cependant, malgré l'essor économique que connait notre XXIe siècle avec la majorité de ces pays riches sous l'influence du développement technologique grâce à la restructuration et la révolution des TIC, les pays pauvres ont toujours du mal à s'en sortir.À titre d'exemple, l'économie d'Haïti a enregistré des taux de croissance très faibles depuis le début des années 80. Soient 0,8% de croissance annuelle en 2000, -0,3 % de croissance annuelle en 2001 et

-1,6% en 2019.

7Fait stylisé de croissance consulté sur https://www.yildizoglu.fr/croissance/croissanceweb/node4.htmlle 30 mai 2021 à 15h : 18 PM.

8L'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Canada, le Danemark, l'Espagne, les États-Unis, la France, la Grèce, l'Irlande, l'Islande, l'Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal, le Royaume-Uni, la Suède, la Suisse et la Turquie.

Selon les statistiques publiées par l'Union internationale des télécommunications (UIT) en 2017 : 60,5 % de la population haïtienne avaient accès à un téléphone portable, environ 25 % disposaient d'une connexion internet via un Smartphone et 12,2 % avaient une connexion internet via un ordinateur. Le pourcentage de ménages ayant accès à Internet s'élevait à seulement4,7%pourunemoyennemondialede51,5%.Onnotaitégalementqueseulement10

% des ménages haïtiens détenaient un ordinateur.

Le secteur des télécommunications a quand même évolué assez rapidement au cours des 20 dernières années. Avant 1998, il existait un seul opérateur public évoluant dans la téléphonie fixe. De 1998 à 2010, la structure du secteur des télécommunications est devenue oligopolistique. Quatre opérateurs, dont trois fournisseurs privés de services de téléphonie mobile, utilisaient différentes technologies telles que la technologie numérique « Code Division Multiple Access » (CDMA) et la technologie « Global System for Mobile Communication » (GSM). Depuis 2011, le marché est devenu un duopole, avec la Digicel et la Natcom, deux acteurs privésétrangers.

L'Enquête sur les services de télécommunications réalisée en 2009 par l'Institut haïtien de statistique et d'informatique (IHSI), dont le rapport a été publié en 2013, révèle que ce marché a créé en 2008 un total de 2 500 emplois directs et un nombre plus important d'emplois indirects. La pénétration de la téléphonie dans le pays était de 5 % en 1998, 37 % en 2008, et en 2018, il s'élevait déjà à environ 61 %. Les impôts payés par les opérateurs de téléphonie mobile (TCA et impôts sur le revenu) s'élevaient à seulement 5,7 milliards de gourdes en 2007-2008.

Si de nombreuses études théoriques (Schumpeter A. JOSEPH, 1942 ; Robert SOLOW, 1954 ; Paul ROMER, 1986 ; Robert LUCAS, 1988 ; Robert BARRO, 1989) ont montré clairement, via des procédés mathématiques et économétriques, l'effet positif et significatif du développement technologique sur la croissance économique des pays qui en font usage, alors que notre présentation synoptique de l'économie d'Haïti via sa croissance, dans son contexte, prouve le contraire. Nous nous demandons en effet, pourquoi, malgré d'importants efforts faits dans le secteur des technologies de l'information et de communication (TIC) en Haïti via des investissements pendant la période allant de 1989 à 2019, la croissance économique d'Haïti reste-t-elle aussi faible ?

Tout en étant conscient que la technologie n'est pas le seul facteur qui interagit avec la croissance économique du pays, il nous est donc nécessaire, dans l'objectif de fortifier notre problématique, de regarder à quel niveau celui-ci peut-il expliquer le PIB du pays.

Ainsi, avant d'être claire sur ce qui peut être à la base du problème constaté, il parvient pertinemment de questionner : Comment le niveau de développement technologique influe-t-il sur la croissance économique d'Haïti au cours de la période de 1989 à 2019 ?

Cette question principale nous conduit à la formulation de deux autres questions spécifiques qui sont les suivantes :

Q1 : Les investissements en matière d'équipements technologiques influencent-ils la croissance économique d'Haïti ?

Q2 : Quels sont les facteurs stratégiques du développement technologique pouvant propulser la croissance économique d'Haïti de 1989-2019 ?

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault