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De l'avoir pour la valorisation de l'être. essai de compréhension de l'être et l'avoir chez Gabriel Marcel


par Ange TEZANGI AZAKALA
Université Saint-Augustin de Kinshasa - Grade en philosophie 2020
  

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III. 3. L'INTERSUBJECTIVITE VERTICALE OU FONDAMENTALE

L'intersubjectivité verticale ou fondamentale est celle de la communion de l'homme avec Dieu, le Toi Suprême ; le Toi Absolu dans l'expression marcellienne. Le plus caractéristique de cette option est l'aspect personnel que Marcel attribue, en dernière analyse, à cet au-delà. La transcendance absolue, l'au-delà authentique, une personne absolue, qui enveloppe une fidélité absolue103(*). La sommité de toute chose.

C'est l'intersubjectivité « anabaino », il s'agit précisément de monter, c'est-à-dire disposer l'esprit à s'élever vers la contemplation des réalités plus les hautes et sublimes, celle de l'Etre Suprême. Le rapport de l'homme avec Dieu est un rapport de la nécessité. Comme un plus un font nécessairement deux, l'homme aussi a nécessairement besoin de Dieu pour sa pleine réalisation. L'homme sans Dieu n'existe pas. S'agissant de la relation avec Dieu, Kierkegaard souligne que, pour un homme ou chrétien, les plaisirs sensuels ou les valeurs universelles ne comptent pas, mais c'est le rapport que chacun entretient avec Dieu qui importe104(*). Ceci dit, dans toute la réalisation de l'homme, Dieu est et demeure la référence par excellence et incontournable sur laquelle l'homme peut compter pour son épanouissement et son accomplissement. L'ouverture au Toi Absolu est fondamentale dit Marcel, « puis qu'en la niant, je me nie moi-même. Car sans Transcendance, tout se chosifie, le sens de l'existence est alors étouffé et l'homme entre dans la désespérance »105(*). De ce fait, l'homme est appelé à exprimer toujours les germes de la Transcendance, pour préserver sa valeur anthropologico-métaphysique.

Pour Gabriel Marcel, l'intersubjectivité ne trouve son couronnement que dans la communion avec Dieu. Il est son fondement nécessaire et sa justification métaphysique. D'après lui, l'amour entre personnes est la seule façon d'affirmer Dieu car celui-ci, nous a créé que par son image et par son amour, le visage de l'autre est le même que celui de Dieu. Dieu est le `'Toi Suprême''. Ici Marcel n'essaye pas de prouver l'existence de Dieu car cette attitude aurait pour conséquence l'objectivation de Dieu. Mais son problème est d'envisager la possibilité de justifier l'acte de foi. Celui du rapport de la liberté qui existe entre l'homme et Dieu. Pour lui, ce rapport authentique entre l'homme et Dieu, c'est celui du type que l'amour parvient à constituer entre les amants106(*). Le `'Toi Suprême'' pour lui est la non-convertibilité de Dieu en un `'lui''. Car celui-ci réduit la personne à une chose. La seule façon d'atteindre cette Transcendance, c'est l'invocation et la prière. Jugée, traitée comme on objet du savoir, elle cesserait d'être Dieu, de telle sorte que « lorsque nous parlons de Dieu, ce n'est pas de Dieu que nous parlons »107(*). Dieu est toujours dans le présent de ma vie, il est toujours réponse à la carence existentielle ou des questions qui tenaillent l'origine à laquelle je bute.

Pour Gabriel Marcel, Dieu est considéré comme le couronnement et le fondement fondamental de l'intersubjectivité. L'être n'est vraiment présent qu'en la pensée aimante. La relation aux autres constitue une voie qui mène à l'être, mais d'elle-même elle ne se vit pas pleinement. Elle a besoin de trouver un fondement solide. Ce n'est que dans la transcendance qu'elle peut le trouver. Ainsi, les considérations sur le `'Toi Suprême'' sont bien le prolongement et le couronnement qui mène à l'intersubjectivité verticale qui fait, le fondement authentique de notre existence.

Nous pouvons déduire de ces considérations que quelle que soit « l'attribut par quoi on veut designer Dieu, il s'agit toujours d'un concept-limite »108(*). Ce concept vise « une réalité qui peut être accessible qu'à l'invocation, qu'à la prière »109(*). Autant dire que Dieu est objet de foi et non de la connaissance objective. Mais la foi, loin d'être une évasion, est l'acte par lequel l'homme s'accomplit et se réalise véritablement. C'est l'acte par lequel, ayant reconnu, préalablement, son indigence fondamentale, sa déficience ontologique qui le rend impuissant à `'résoudre'' l'énigme qu'il est lui-même, l'homme s'en remet à celui qui seul connait vraiment et donne sens à sa vie ; Dieu.

Ainsi, axer la vie sur le transcendant ou sur l'au-delà ne peut pas vouloir dire une « évasion par le haut ». L'exigence de transcendance, c'est l'exigence ontologique, l'exigence d'être, qui est au coeur de la vie, l'ultime secret dont la vie n'est que l'obscur, laborieux enfantement. Et le Toi Suprême ou Dieu, c'est cette exigence qui découvre son visage authentique110(*).

* 103 Cf.G. MARCEL, Etre et Avoir, op.cit., p. 119.

* 104 D. BOSOMI LYMBAYA,Les thèmes majeurs de la philosophie contemporaine. Itinéraire systématico-spéculatif, op.cit., p. 24.

* 105 G. MARCEL, Du refus à l'invocation, Paris, Gallimard, 1964, p. 217.

* 106 G. MARCEL, Journal métaphysique, op.cit., p. 137.

* 107 G. MARCEL, Journal métaphysique, op.cit., p. 158.

* 108 IDEM, Etre et Avoir, op.cit., pp. 213-214.

* 109Ibid., p. 37.

* 110Ibid., p. 113.

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