NOTE DE SYNTHESE
Notre travail concernant les facteurs de non-accès au
financement des PMEs a pour but d'identifier les facteurs qui influence la
demande et l'obtention du crédit des PMEs. Au terme de cette
étude, nous voulons voir si la demande et l'obtention du crédit
sont influencé par des facteurs comme l'autoexclusion des PMEs, la
non-bancarisation, le manque d'information sur le crédit, les conditions
des banques (taux d'intérêt, délai de remboursement et les
collatéraux), l'âge de l'entreprise, l'enregistrement de
l'entreprise, le nombre d'institutions où on a fait la demande de
crédit et le secteur d'activité de la PMEs. Nous avons
mené notre enquête auprès de 384 PMEs et 5 banques
exerçant leur activité dans la ville de Lubumbashi. En utilisant
la méthode de vraisemblance, nous avons estimé le modèle
de l'offre et de la demande de crédit. Les résultats obtenus nous
ont montré que l'autoexclusion, la non bancarisation et les conditions
de banques influence négativement la demande de crédit. Ils nous
ont aussi montré que l'âge de l'entreprise, son enregistrement, le
nombre d'institutions où la demande a été faite ainsi que
le secteur d'activité ont une influence positive sur l'obtention du
crédit. L'une des solutions évoquée dans ce travail est de
mettre en place des dispositifs pour que les PME aussi soient admissible au
crédit-bail. En effet, puisque les PME ont des difficultés
à fournir des garanties, le crédit-bail peut être une
solution palliative.
Mots clés : PMES-BANQUES-IMF-ACCES AU
FINANCEMENT-CREDIT.
INTRODUCTION
1.
Phénomène observé et question de recherche
L'accès au financement des PMEs est un sujet sur lequel
plusieurs auteurs se sont intéressés. Les PME occupent une place
importante dans l'économie à travers le monde. Sur le plan
international, on estime qu'elles constituent 90% du total des entreprises et
qu'elles participent à la création de 50% des emplois.
L'intérêt accordé auxPME a fait ressortir les
difficultés non négligeables qu'elles ont à pouvoir
accéder au financement.
Pour ne pas cesser leur activité, les PME font appel
à différentes sources de financement. Ces sources de financement
peuvent être soit internes soit externes. Dans le financement interne,
nous retrouvons l'autofinancement et le financement par augmentation du
capital. Le financement externe regroupe les subventions, le crédit
auprès des institutions financières et le crédit-bail. Le
plus souvent c'est l'endettement auprès des institutions
financières que les PMEs choisissent comme mode de financement
(Diazonzama, 2011). Pour les PMEs, la difficulté de trouver un
financement auprès des banques ou autres institutions financières
est plus complexe. En effet, les entreprises publiques ainsi que les grandes
entreprises, souvent étrangères, qui existent en Afrique
Subsaharienne ont moins de difficultés que les PMEs à obtenir un
financement auprès de la banque. Dans la zone CEMAC par exemple, 63,5%
des crédits octroyés par les banques ont été
attribués aux grandes entreprises contre 18,8%(Stijns, et al., 2020).
Ainsi, même si les montants qu'elles cherchent à emprunter sont
faibles par rapport à ceux des grandes entreprises, les PMEs voient leur
demande de prêt être refuser (Ondel, 2010). Ce problème est
généralisé à tel point que 80% des PMEs existantes
en Afrique Subsaharienne connaissent des contraintes pour obtenir un
financement et ne peuvent donc pas se développer de manière
durable.
L'Etat congolais, étant conscient que les PMEA
constituent l'épine dorsale d'une économie, s'est engagé
à relancer et promouvoir les banques de développement et à
faciliter l'éclosion de la microfinance, des coopératives
d'épargne et de crédit ainsi que des institutions
financières non bancaires. De plus l'Etat congolais s'est engagé
à mettre en place des mesures susceptibles de favoriser l'accès
au financement des PMEA en passant par le fond de garantie au crédit et
l'instauration des fonds de participations pour les PMEA(MPME, 2009).
Malgré ces engagements, force est de constater que les
PMEs ont toujours un accès difficile au financement que ce soit en
République Démocratique du Congo ou même en Afrique
Sub-saharienne en général. Selon une étude de la Banque
mondiale, les PMEs congolaises connaissent les mêmes de
difficultés. En effet, 40% d'entre elles affirment que l'accès au
financement est une contrainte majeure et 14% encore disent que l'accès
au financement est leur plus grand obstacle(Banque mondiale, 2019). Ces
chiffres prouvent à suffisance que l'accès au financement des PME
reste un problème majeur auquel on doit s'intéresser pour tenter
d'améliorer les situations difficiles encore existantes.
Ainsi, notre question de départ est formulée de
la manière suivante : quelles sont les causes qui rendent
l'accès au financement difficile pour les PMEs de la ville de
Lubumbashi ?
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